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Hshouma, signifie « honte » en dialecte marocain. Plus précisément, ce mot désigne l'ensemble des sujets tabous que l'on ne doit pas aborder en société ou en famille. Mi-projet artistique, mi-initiative éducative, cette bande dessinée se veut une tentative d'ébrécher les tabous liés au genre, à l'éducation sexuelle, aux violences faites aux femmes. Les femmes dessinées par Zainab Fasiki peuvent sembler provocantes et fatales, parfois même sarcastiques. Nues, en lingerie ou portant le voile, en ville ou au hammam, elles se moquent d'un masculisme hypocrite et effrayé par les corps, faisant ainsi fi des canons de beauté imposés par les autres. Ces dessins sont ainsi autant de manières de célébrer les corps et leur beauté, mettant à mal un des piliers sur lequel repose nos sociétés patriarcales, autant au Maroc qu'en Europe. Outre la beauté du trait, Hshouma est un livre important, qui milite pour la libération de la femme dans le monde arabe.
"Dans mon pays, au Maroc, il est hshouma de discuter de certains sujets, notamment de la sexualité et le corps, et encore plus de vouloir les vivre. Ces interdits, affirmée par l'islam et confortés par les lois, ont engendré de nombreux maux dans ma société, parmi lesquels la frustration et la violence. Malheureusement, encore aujourd'hui, de nombreux Marocains restent persuadés qu'interdire permet de maintenir la paix sociale... Mais où est cette paix ? Pour comprendre ce que nous vivons, je vous propose de regarder ensemble le règne de hshouma, dans sa dimension éducative, religieuse et politique. Pour briser ces tabous, je témoigne ici de ma vie en tant que jeune femme marocaine."