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Pour les habitants de la basse ville, il est le Scorpion. Les hommes l’évitent, redoutant son épée plus virevoltante que la nuée de moustiques d’une chaude nuit d’été. Les femmes le cherchent, fascinées par la prestance de ce beau brun qui sait les aimer comme personne.
Pour les habitants de la haute ville, il est Armando Catalano, l’homme à la perruque poudrée qui sait dénicher aux fins fonds des catacombes romaines les reliques des saints de l’antiquité et du Moyen âge que princes et évêques s’arrachent à prix d’or.
Pour le cardinal Trebaldi, l’impitoyable maître des moines-guerriers, l’homme qui n’hésite pas à faire empaler dans son confessionnal un prêtre trop bavard, il est le témoin d’une époque maudite qui doit disparaître. Pour cela, Trebaldi demandera à une gitane égyptienne experte en poisons de lui apporter la peau de l’homme qui porte sur l’épaule droite un tatouage en forme de scorpion. Tatouage infamant rappelant à tous que la mère du héros a péri brûlée vive sur le bûcher réservé aux sorcières.
Mais la gitane manquera son coup, déchaînant la colère du Scorpion. Les murs du Vatican en tremblent encore...
Magnifique roman de cape et d’épée, hommage sublime à Cartouche et Fanfan la Tulipe, la nouvelle série de Marini et Desberg se veut également réflexions sur l’origine des religions. Et si le bien et le mal n’étaient que des illusions humaines, créées pour permettre à quelques familles de régner sur le monde à travers les siècles ? Et si les idéaux qui percent timidement en ce XVIIIe siècle et qui ont pour nom liberté, égalité, mettaient en danger ce pouvoir, comment réagiraient ces neuf familles ? Un homme seul pourrait-il mettre en péril leur pouvoir séculaire ?
Jamais le dessin de Marini n’a été aussi accompli. Des bouges des bas-fonds aux dômes étincelants des fastueux palais pontificaux de la ville sainte, il explose d’élégance et de finesse.
© Dargaud