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Et si le travail, qui selon l'ancien adage devait nous préserver de tous les vices, était devenu le révélateur de nos comportement les plus vils ?
Alors que le discours ambiant tend à nous faire croire que la lutte des classes a disparu, il reste encore et toujours des hommes et des femmes qui partent au front de la guerre économique. Guerre dont on a pas fini de compter les victimes.
Le livre de Jonathan Larabie nous raconte le quotidien d'un de ces combattants ordinaires, Max, qui travaille dans un bureau de poste, coincé entre les brimades des petits chefs et les blagues des collègues un peu beaufs.
Rien ne semble pouvoir troubler le quotidien morose de Max et de ses collègues, jusqu'à l'arrivée d'un nouveau conseiller financier, une petite main de plus, un petit soldat qui a le tort de croire vaguement à ce qu'il fait, et qui exacerbe les aigreurs et les ressentiments de ses compagnons de labeur. Relations de pouvoir, soumissions, jeux de séduction, toute cette pourriture régit ici un système où des victimes consentantes peuvent devenir des bourreaux résignés.
Larabie dresse dans un dessin sobre le portrait acide du monde du travail où emploi précaire allié à des tâches répétitives et lassantes mène à l'aliénation totale.
Front nous rappelle que l'origine du mot travail est "tripalium" : instrument de torture en latin.