- Non défini
- One shot
- 1
- 84157
- Europe
- Français
- Discuter de la série dans les forums
« Le temps s'arrête et, sans l'ombre d'un bruit, les minutes se sont séparées... On les a fumées sur la digue. » Le sixième objet de DoubleBob est toujours aussi singulier, aux confins de ce que la plupart d'entre nous appelons BD. Son univers peuplé d'humains chimériques et de grands brûlés mute doucement, jalonné de schémas biscornus, d'énigmes poétiques et de confessions cryptées, déployé ici en sept livrets successifs. Quelques minutes est le journal de Minute, personnage s'aventurant rarement dans une ville inconnue et pour lui hostile. Il partage avec Agafia un goût pour les minutes, qu'ils boivent, et une certaine difficulté à s'acclimater à tout ce qui est hors d'eux. « Tout est à sa place, dans un extrême chaos. » chez Minute. Textes et dessins s'imbriquent étroitement ou fonctionnent séparément, rendent sous des formes multiples et ludiques les humeurs traversant deux êtres sur une année, leurs aventures minimalistes, la beauté qu'ils voient dans des miettes de réel. Cet objet littéraire et graphique non identifiable peut se lire sur un an, comme les sept fanzines qui furent envoyés par correspondance aux lecteurs de DoubleBob. Une année s'écoule auprès d'un personnage émouvant et baroque, une année au cœur des expérimentations formelles et narratives d'un auteur sans pareil. D'énigmes en jeux de pistes, l'étrangeté se laisse apprivoiser, offrant surprises, éphémérides ou cachettes, et une grande liberté : liberté d'avancer à son rythme, d'établir des liens personnels, de voir en Minute un parfait étranger ou un fragment de soi-même. C'est au lecteur de féconder ce récit protéiforme, de faire parler une poésie intérieure, d' « essayer de voir et d'être chaque goutte de pluie qui explose, chaque néon qui se fracasse, chaque fleur qui s'ouvre ».