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Le harcèlement scolaire à nu, ses conséquences, son émulation perverse sont les sujets de ce récit de Benjamin Taïeb, adapté par Marie Eyquem en bandes dessinées.
Récit de l'incompréhension et de la douleur, Classe de mer retrace le calvaire d'un jeune garçon confiant en ses « meilleurs amis ». Quelques années plus tard, la rancoeur est toujours là, tenace, et gronde la colère à l'encontre de ces adultes, qui, indifférents ou indolents, n'ont jamais rien vu, ne sont jamais intervenus : Oui, mais « ensemble, ce ne sont plus des enfants ».
Benjamin Taïeb ne parle pas d'autre chose : de souvenirs d'enfance, d'un trauma lointain, quand quatre de ses « meilleurs amis » s'amusaient à le faire souffrir, à le rouer de coups, dans le ventre, le dos. Problème sans fin, actuel. Sujet ô combien délicat. Benjamin Taïeb trouve l'exacte distance avec des mots sobres, justes, Marie Eyquem illustre ces mots, adapte le récit de l'auteur en deux parties : la première commence au début de la classe de mer et de façon chronologique. Un récit à hauteur de l'enfant qu'il était , la seconde s'ouvre sur une journée du jeune adulte qu'il est devenu.
La technique de l'album : Un premier passage de valeurs créées en hachures au critérium, elles sont complétées par des nuances, plus douces et estompées, posées à la poudre graphite. La mise en couleur est faite à l'aquarelle et soutenue par du crayon de couleur.
« La classe de mer est un incontournable des séjours éducatifs. Au programme, pêche à pied, observation des crabes, activités nautiques, mais aussi, pour le narrateur en cours élémentaire, apprentissage du harcèlement scolaire : Classe de mer est le récit sensible et sans fard de cette enfance si malhabile à réagir face à la loi du plus fort et à la passivité des adultes. »