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La veille de Noël, deux lycéens sont assassinés sur la plage d’une paisible ville côtière. L’inspecteur Klaus et son adjoint Nakamura sont chargés de l’enquête. Celle‐ci s’annonce aussi ténébreuse que grotesque : ils recherchent un meurtrier sanguinaire qui commet ses crimes déguisé en Père Noël...
Du sang sous le sapin est un polar graphique coupé du monde, en suspension, qui baigne dans une ambiance irréelle et burlesque. Le dessin d’Alexandre de Moté achève de faire basculer dans le trash et l’expressionnisme un scénario qui aurait pu être celui d’un B‐movie auteuriste uniquement disponible en VHS.
Le scénario mixe principalement un genre cinématographique, le teen movie, centré sur les adolescents, leur environnement et leurs problèmes et son pendant trash, le slasher movie, film d’horreur dans lequel ces mêmes étudiants se font massacrer les uns après les autres par un tueur psychopathe...
On y trouve un couple de policiers peu doués mais attachants : l’inspecteur Klaus, un policier philosophe, plutôt « vieille école », a du mal à se concentrer sur cette affaire car sa relation avec sa femme bat sérieusement de l’aile. Son adjoint Nakamura, jeune policier motivé et énergique qui éprouve beaucoup de respect pour son supérieur hiérarchique, est frustré par le manque de reconnaissance au sein de la population et de son propre service. Depuis quelques semaines, Klaus sombre dans l’apathie et Nakamura a tendance à « péter les plombs ». Les doutes et les failles de ces deux personnages font du récit une véritable aventure humaine, alors que l’ironie et la citation de genre semblent dominer l’écriture et sa mise en image.
Se déroulant à l’approche de Noël, fête désormais mondiale de la paix et l’amour entre les hommes, l’histoire baigne dans une atmosphère irréelle et absurde, coupée du monde. Ni la population, ni les supérieurs hiérarchiques de Klaus ne semblent se soucier de ces meurtres. Elle se déroule sur un faux rythme parsemé des digressions de l’inspecteur Klaus et de pleines pages aux traits hachurés.
Les situations burlesques ou grotesques sont omniprésentes et le récit s’achève sur une scène finale inattendue de rédemption pour Klaus, Nakamura et le meurtrier.