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Ces scènes se déroulent à «Alger la Blanche, plus blanche depuis longtemps à cause de l'abondance d'eau, de l'intéressement des citoyens à leur ville et de l'enthousiasme de certains éboueurs qui s'en remettent à la pluie pour faire le travail». (Texte à comprendre avec un humour très British. OK ? ). L'incivisme est roi dans un pays où le client ne l'a jamais été.
Cette journée de la semaine, parmi tant d'autres, commence quelque part dans un quartier «pou-pue-l'air». Dès le matin, des chaînes (queux) commencent à se former pour les transports en commun. Après une mêlée digne d'un match de rugby et une fois à l'intérieur du bus, «le civisme des citoyens et leur galanterie font plaisir à voir. Ils éprouvent pour les femmes des sentiments de protection (rapprochée)». Pour ceux qui veulent prendre un taxi, «le soleil tape aussi dur que les taxieurs». Partout, même dans les cimetières, il y a «des files pas du tout indiennes, typiquement algériennes». Si vous avez un dossier à fournir, n'ayez pas peur car «pour la paperasse, les formalités sont, en général, réduites au strict minimum, et les bourreaucrates serviables comme c'est pas permis» (de se conduire). Aussi, le citoyen va de bourreau en bourreau, l'esprit tranquille. A travers ces scènes de la vie quotidienne et «queuetidienne», Lounès nous offre une balade les yeux bien ouverts dans nos souks quotidiens d'inhumanité et nos rues transformées en parcours de rallyes automobiles. L'incivisme n'a d'égal que le manque de galanterie et d'éducation de ces hommes chasseurs de femmes sévissant à ciel ouvert.
Le cauchemar dure jusqu'à la dernière page de cette B.D. dessinée par A. Maraï, d'après des textes (et des idées) de Abderrahmane Lounès. Mais même quand il parle de choses sérieuses et de problèmes, l'auteur le fait avec un humour décapant rehaussé par ses inimitables jeux de mots. En fin (the end) «rien ne semble plus près du cinéma néo-réaliste italien que la vie queuetidienne à Alger. Quel filon pour les scénaristes de notre pays» ! Le meilleur est pour la fin. En couverture verso, le lecteur (re) trouvera un vieux dessin de M. Aïder illustrant un texte et une idée de Abderrahmane Lounès et qui nous dit : «Tract à blanc... Puisque tout le peuple connaît les problèmes.»