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Ce livre est malsain. Le personnage principal est un criminel sans logique interne, qui exerce la violence de façon arbitraire. Mais Ake Ordür est l’une des bandes dessinées, issue des pages de Galago, les plus accomplies. La jeunesse y puisera ses forces futures. (…) Est-ce une brillante analyse politique ou tout simplement la bande dessinée la plus stupide de Suède ? Ou les deux ? Il est clair qu’Ake Ordür est le héros que ce siècle et le précédent méritent. » Voilà ce que Max Andersson (Pixy, Lamort & Cie,Bosnian Flat Dog, tous trois édités à L’Association) écrivait à propos du premier recueil des aventures d’Ake Ordür.
Apparu en 1984, Ake Ordür (Ake Jävel en suédois) est le héros le plus populaire de Lars Sjunnesson. Adopté par la scène punk, il va devenir motif de tatouages et de tee-shirts. Son cri de guerre « Aux chiottes la bourgeoisie et toute l’ordürière société ! » va passer des pages du magazine suédois Galago aux festivals de rock.
Inspiré par un personnage de l’Opéra de quat’sous, Ake Ordür est dessiné en noir et blanc de façon très iconique ; le logotype d’une société délétère. Vêtu d’un costume noir stylé, il montre les dents, un immuable sourire retenant une inextinguible cigarette. Il s’exprime laconiquement, souvent par interjection.
Ake Ordür est la quintessence de l’anarchiste énigmatique qui défie violemment les autorités et les conventions en vigueur. Il boit, il fume, il jure, seul ou avec sa petite amie, Anna Dëbris (Anna Fan). Il fait exploser des bâtiments, poursuit des policiers, dénonce par l’absurde les oppressions sociales et les dérives insensées du consumérisme.