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Est-ce que ça sent bon ? Est-ce que ça sent fort ? Y a-t-il des « bonnes » et des « mauvaises » odeurs ? Des puanteurs qui nous soulèvent le cœur aux arômes subtils qui nous séduisent, tout est affaire de goût, si l’on peut dire, de moment, de culture. L’odorat joue de multiples rôles, excitant ici notre appétit, nous alertant là d’un danger. Il ravive la mémoire, provoque des émotions. Bref, les odeurs nous mènent par le bout du nez. Et pourtant l’organe olfactif, mille fois plus sensible, dit-on, que celui du goût, est de moins en moins sollicité par l’homme, et l’odorat est, de tous nos sens, celui que nous négligeons le plus souvent.
Ce n’est pas le cas de Jean-C. Denis qui nous fait ici l’éclatante démonstration qu’il « a du nez ». En composant ses Nouvelles du monde invisible, par petites touches délicates, il nous fait sentir ces odeurs familières que nous croisons chaque jour, sans toujours y prêter attention. Il nous régale de ces petits moments qui sont le sel de l’existence. Au fond, il nous parle de la vie.
Et s’il se met en scène lui-même, pour la première fois de façon aussi explicite, Jean-C. Denis ne se met en avant qu’avec la pudeur que confère la distance de l’élégance.