- Non défini
- One shot
- 1
- 14387
- Europe
- Français
- Discuter de la série dans les forums
Il faut de l'audace à un auteur de bandes dessinées pour investir à l'encre de Chine l'univers d'un Kafka, d'un Octavio Paz, d'un Pasolini, car le dessin explicite ce que le verbe suggérait, le trait fige ce que le film déroulait. Or ces contraintes, Zezelj les empoigne avec virtuosité et plonge son pinceau au cœur des œuvres traitées, leurs dominantes noires se réfléchissent dans ses sombres aplats, ses regards comme vidés, ses visages mangés par la nuit. Et quand la blancheur du papier envahit l'espace, c'est qu'il n'y a plus d'humain à dessiner. Dans la droite ligne d'un Breccia la mise en scène du cauchemar universel est ici graphiquement palpable, placés comme nous sommes au carrefour des cultures irrguant ce travail de transposition. Zezelj nous invite à danse « au dessous du volcan » existentiel, et nous sommes entraînés par sa partition en puissant noir et léger blanc.