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cette manie qu'ont les japonais de toucher à tout et n'importe quoi pour faire vendre...sauf que là ils réussissent parfaitement leur coup en trouvant le parfait mariage entre une intrigue sur 2 frères qui se disputent l'héritage de leur père ( le titre du manga !!), des dessins bien foutu et classe, pas mal d'humour, et une certaine érudition sur le vin qui donne vraiment envie d'y gouter.( encore plus pour quelqu'un comme moi qui n'est pas du tout un amateur de vin!!)
On s'attend quand meme plutot à ce qu'il y ait bien plus de BD française sur le vin n France, ben non, il faut l'attendre des japonais ce qui est un comble quand meme...
Bref un très bon cru qui ravira toutes les papilles endormies.
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Happy Living
De Jean Claude Gotting
Le postulat de départ est d’une simplicité évidente. Un jeune journaliste parisien, François Merlot, rassemble les informations sur la création des mythiques titres de Jazz américain pour écrire un bouquin. Et comme tous les jeunot et tous les enqueteurs, il va se servir des préjugés pour mener à bien son investigation.
D’ou les moteurs de recherche sur le net…
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L’âme du Kyudo
De Hiroshi Hirata
Lors d’un entrainement à l’arc parce qu’ils sont trop proche d’un village d’agriculteur, le père du jeune Kanza est tué par une flèche perdue. Très vite, le jeune Kanza se venge sur l’instructeur et encourt d’etre décapité s’il ne tire pas une flèche sur une cible à plus de 120. Là, il prouvera son courage, et sa détermination… sauf que le titre ne commence pas là....
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Miss Endicott
T1 et 2
Signé Fourquemin, Derrien
Miss Endicott ( le titre!) narre les sacrifices des nuits d'une jeune gouvernante pour sauver les pauvres, ou à tout le moins, régler leurs soucis quotidiens. Un début prometteur qui peut tourner à la sainteté facile. On croise les doigts en espérant que ce ne soit pas le cas....
Un peu comme tous les héros et héroines qui font régner l'ordre et la justice en temps de paix, Prudence Endicott possède une double vie : gouvernante du jeune facétieux et trop curieux Kevin le jour, et conciliatrice comme le fut sa mère la nuit. L'amorce du titre, celle de Mrs Parks, est somme toute réussit. Le fait qu'il y ait comme un bruit de grattage allant de pair avec un préjugé met en place une relation de cause à effet jusqu'à l'apparition, et l'intervention du mari. Mais c'est là ou le titre est étrange parce que l'empathie ne vient pas de miss Endicott mais bien de Mrs Parks qui a remis en cause, une remodulation de, ce qu'elle pensait précédemment. Sauf que la mission accomplie de Miss Endicott se révèle, au final, peu méritante et très peu gratifiante. Sans aucun doute le développement le mieux réussit du titre. Ensuite.... ( vous y avez cru !!!)
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Kurosagi, livraison de cadavres
De Housui yamazaki et Eiji Otsuka
Au fur et à mesure de la lecture, on comprend que l’auteur joue sur la sensibilité morbide ( rien à voir avec l'ambition morbide tant salué dans nos sociétés occidentales !) de ses héros et du lecteur. On est surpris de constater que le titre défend crânement et finement ses chances avec des récits efficaces et plein d’humour dans l’ensemble.
Mais comment peut-on rire des cadavres ? ?
Le jeu ( du rire !) se situe entre les situations sociales et les remarques de nos héros…
En bref, le dessin n’est pas toujours excellent ( les cadavres étant mieux réussit que les personnages vivants !), pourtant l’auteur réussit à rendre sa petite troupe sensible et morbidement sympathique malgré ses fameux soucis d’argent.
Plaisant et amusant ! ! !
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Futuropolis
De Florence Cestac
Une grosse déception, et une vilaine soupe à la grimace !!!!
Que l'on soit nostalgique des bons vieux tubes : c'était mieux avant,etc....
d'accord, mais faudrait pas que l'on soit submergé pour s'empecher de faire un récit. Au lieu de ça l'auteur(e) ne trouve rien de mieux à faire que d'aligner les moments forts.
au final le titre en est plat, plat comme une mer étale....
Ca m'en a fait mal au coeur de voir cette joyeuse bande de pionniers de la BD ne me procurer aucune émotion...
Vengeance: je vais aller relire la collection "à suivre"....
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Construire un feu
De Christophe Chabouté
Qui remercier pour un tel titre ? Jack London qui avait écrit l’histoire, ou Chabouté pour avoir su interpréter la nouvelle ? Outre le fait que l’auteur raconterait le récit d’un aventurier, ce qui m’a particulièrement accroché c’est cet emploi du mot hostile. Dès le départ l’auteur construit son titre autour de cet environnement hostile. Il ne s’agissait pas de nous dire qu’au Nord du Canada il fait froid, mais peut-etre que ce titre délaisserait les arguments supérieurs au placard ( exemple : réalisme,…) pour savourer le quotidien d’un de ces chercheurs d’or.
L’intelligence de Chabouté réside en plusieurs points précis. Tout d’abord dans cet emploi de l’hostilité environnementale à la fois insidieuse et quotidienne qui façonne bien plus que des coupes du monde de la satisfaction ; mais aussi ,en plus, en partant d’un global pour en venir à l’intime entre le lecteur et l’aventurier avec des termes comme : « mon ami » puis pour en revenir à cette globalité ( j’ai beaucoup apprécié cela ! ce yoyo malin).
Deuxièmement dans un cheminement plus général : celui du feu visible qui jalonne et ponctue le récit mais aussi le maintient d’une voire plusieurs flammes d’espérances psychiques permettant de garder l’esprit en alerte ( la morale du vieux gars de Sulfur Creek !), et toute sa lucidité. Le jeu de la chaleur de Chabouté est donc double : à la fois humaine et animale, mais aussi technique ( faire un feu, fumer.). Le feu fait partie de ces éléments qui captive la conscience tout en apaisant ! ! ! Une connaissance qui permet, ici, de s’en sortir parce qu’un monde hostile à la vie ne veut pas dire sans vie. Bref et en d’autres termes un savoir basé sur des gestes précis qui sauvent et entretiennent…la vie.
Autre point important c’est celui des voix. Une voix off importante, une voix intérieure très présente mais par contre pas un son audible. Un titre mutique quoiqu’en dise les mutiques qui se trompe de mutisme. Dernière petite subtilité de la part de Chabouté que je situais mal avant ce titre, c’est sur la ( grande !) question de l’inexorable, car on aurait pu craindre que le titre se termine sur une mort totale. Pas du tout ! Meme si l’aventurier obtient la sérénité dans une mort lente, le chien qui le suivait est encore vivant. Une petite malice qui suffit à ne pas terminer son titre sur une mort plombante trop facilement répandue.
C’est parce que Chabouté s’attarde sur l’environnement quasi monochrome, les gestes ( une très grande précision, je le rappelle !), les mouvements, et les pensées du jeune aventurier qu’il réussit son pari de nous transporter dans une région très isolée de la fin du 19 eme siècle. Bravo à Chabouté, un auteur terriblement doué, pour avoir su réadapter et remoduler la nouvelle de Jack London en BD. Une belle adaptation fine et malicieusement humaine totalement incompatible avec une monstruosité trop lisse ou supèrieure.
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Homunculus T7
De Hidéo Yamamoto
La couverture de ce tome 7 est éloquente ! Nous aurons à faire à un face à face ( Dualiste ?) entre le nouveau moi et l’ancien moi de notre héros Mr Nakoshi. Mais surtout il est particulièrement intéressant de constater que notre héros emportait avec lui une part intime des personnes avec lesquelles il s’était querellé…
Avant de commencer, on peut revenir sur « l’homonculus sensoriel », et la manière dont le docteur les a présenté. Les homunculus sensoriel changent, disons se modifient, d’une société à l’autre, d’un entourage familial à l’autre. Il est facile à partir de là de savoir quelle forme il prend en fonction des gestes sociaux. On embrasse pas n’importe qui sur la bouche, on ne fait pas une poignée de avec n’importe qui, et la grosseur de la tete ( du cerveau !) en dit long sur la prédominance de cet organe sur les autres…Dois-je rappeler que nous éprouvons des signes sociaux par le corps ? D’ou les fameuses fausses surprises comme les rencontres ou l'amour. On en vient à la suite. De quelle manière notre héros voit-il les homunculus ? De façon instantanée, comme une photo ou un flash immortalisant immédiatement la personne. Sauf qu’à partir de là, on ne se pose plus la question de l’historicité de la personne concernée. Sauf quelques flashs éculés clivant les zones d’ombres. Par là l’auteur affirme une vision stéréotypé de la personne. Bref l’homunculus est à double tranchant, mais le fait que notre héros conserve des « signes » de ses rencontres ( le bras, et la jambe) suffisent à espérer une ébauche de récit de notre héros.
C’est au travers d’un vieillard que notre héros a ruiné autrefois que l’on verra poindre ce récit, mais aussi de la culpabilité. ( Il faut dire que les montagnes de chiffres et de pourcentage ont tendance à engourdir psychiquement !) C’est là que l’on tient la grosse réussite du titre dans l’utilisation des 3 grosses poutres de nos civilisations du nord c’est –à dire les mythes les plus imposants qui répondent très souvent d’une manière archaique : l’argent, la performance ( une boite de 700 milliards !), la technologie ( les esclaves mécaniques !). Ils sont aussi présents dans d’autres titres mais ils sont rarement utilisés de cette manière là, ou la prédiction de notre héros autrefois cynique se produit réellement parce qu’un énorme morceaux de notre société vit en autarcie comme en proie en une boulimie étrange, comme clivée et rejetant toute personne qui n’accroît plus les mythes. Finalement la réussite est là ou on ne l’attend pas dans ce titre ! Elle réside dans le traitement du vieux devenu marginal mais c’est encore trop photographique pour proposer un récit digne de ce nom.
Tout cela pour en revenir au rendez-vous entre le docteur, et notre SDF Mr Nakoshi dans un bar.
On peut s’arreter sur le thème de la suggestion que l’on rencontre très souvent comme un pseudo raisonnement psychanalytique, exemple : si vous etes en plein « mal-etre » aujourd’hui, c’est parce que dans votre petite enfance vous avez été battu(e), ou violé(e)et qu’il suffit de le dire, de parler pour que ça aille mieux( il y a le meme genre de raisonnement pour la carence affective !). C’est assez amusant parce que ça marche jusqu'à la fois suivante.
La tete que fait notre docteur quand il découvre que la trépanation fut vraiment faite est vraiment très drole ( pas sur que ce soit le but de l’auteur, mais moi je l’ai trouvé très drole !).
Malheureusement notre héros souhaite à tout prix se défaire de son nouveau don, et je crains que le titre ne reste qu’à l’état théorique ou d’ébauche d’un récit palpitant et d’une brillante critique de notre société de consommation ( terme à la mode !)
Ce tome 7 était parfait pour faire un bilan, et malheureusement, on a la fâcheuse impression que l’auteur n’a pas laissé son titre murir, ou qu’il n’a pas la sensibilité nécessaire, ou l’intelligence de sortir des clichés un peu facile et gras des discours normo-moral. Dommage terriblement dommage.
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Vagabond
T25
Miyamoto Musashi tue Denshichiro, revoit furtivement Otsu, rencontre son ancien ami Matahachi Hon’iden ( elle finira d’ailleurs sur un coup de poing !), fait le point sur sa condition de bretteur, par la suite une requête du Dojo Yoshioka lui sera proposée ( se battre contre les 70 !), puis il finit par retrouver son ancien ami : le Bonze.
A force de répéter a Mushashi, et qu’il se dise à soi-meme qu’il y a un an, il était un campagnard plein de rage ( tout ça, tout ça !), il agira comme tel à la fin du tome. Soit, on parle peu et l’on se soumet au contexte instantané ( ce que font nos sociétés de plus en plus !), ou bien on parle beaucoup plus, on éprouve alors ce que nos mots représentent.
(attention ! On peu parler beaucoup sans émotion, d’une manière idéologique, comme dans un certain titre dont je ne citerais pas le nom !)
Un choix s’impose donc : se soumettre aux impressions plantées en nous par le milieu, ou se soumettre aux sentiments éprouvés par nos représentations.
De là, à considérer l'émotion comme une faiblesse ( Ueda!), il y a un pas que je me garderais bien de franchir.
Ajoutons à cela le coup de pinceau ensorcelant de l’auteur, et l’on obtiendra l’un des titres les mieux réussit du moment.
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MPD Psycho
Tome 11
Très souvent, on parle de cette série comme ceci : « Yosuke Kobayashi est un brillant profiler de la police de Tokyo. Un jour son existence s’écroule car il vient de recevoir le tronc de sa petite amie dans un carton. Fou de rage, il traque le meurtrier puis au moment de le tuer une autre personnalité apparaît et tue le meurtrier de sang-froid. »
Tout en mettant l’eau à la bouche, on voit à quel genre de série on a à faire rapidement, sauf qu’il est bien plus enthousiasment de la voir comme ceci.
Une société humainement en crise ( heureusement le Japon n’est pas la seule ! !) par l’aval de son gouvernement ( éloge de l’ultra-sécuritarisme !) créée un programme : une sorte de bidouillage génétique. Mais comme les déterminismes humains sont à courtes échéances : l’un des projets par en couille complète, un massacre prend jour, et l’un des trois rescapé s‘accapare les personnalités des morts, et bridera tous les nouveaux projets de perfectionnement. ( Ils ont tous un code barre, ou quelque chose d’écrit dans le blanc de l’œil !)
Résultat, ça créée de merveilleux petit sadique ! ! !
Le Mythe de Lucy Monostone ne servant qu’en tant que référent, signe, code d’un accroissement de puissance par le reve du sujet.
Un panurgisme psychanalytique qui éveille au meurtre ! ! !
On nage, en fait, en pleine « science fiction » sans conception supérieure, ni fanatisme identitaire.
Au final, le lecteur se bidonne à mort s’il ( ou elle !) est capable de saisir l’intelligence fanfaronne du titre.
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Le retour à la terre
T1, 2, 3, et 4
Ou Mariette et Manu Larssinet narrent leur retour anxieux ( tellement angoissant et anxieux qu’ils ne peuvent pas se permettre de vivre sans la TV, ni l’ordinateur et tout son bric-à-brac pour ne pas etre complètement dépaysé !) aux racines, aux sources, à la campagne.
Dès la première phrase, page 3, on pense aux clés du paradis. ( la,la,la…) Effectivement La ville peut etre perçue comme l’enfer….On remarque, très rapidement, que l’auteur ne fera pas un récit consistant dans la longueur, mais plutot des bribes fines et réussies comme des tranches instantanées de la
« nouvelle » et déstabilisante vie de Manu.
Nous y retrouverons pêle-mêle : le souci de l’authenticité, le vide relationnel, le langage, la lâcheté, un alentour différent, l’instinct du chasseur, l’alcool, la paranoia, la faune et la flore, la communauté, l’incommunicabilité ( quoiqu’elle peut-etre citadine !), la boulangère et ses miches, l’angoisse de la perte, le frangin, l’hiver, le barbu de la foret, les anciens potes qui viennent dire un petit coucou.… et pour finir ( mais c’est loin d’etre la fin !) par la jeune Capucine.
Il y a pas mal d’évidences dans son titre mais quand le lecteur est façonné par une excellente humeur environnante et communicative, il se laisse planer sans mal avec une insouciance enfantine, loin d’etre régressive.
Au final rien d’extraordinaire, ou de spectaculaire ( quoique ?), mais quand c’est fait avec autant d’intelligence et de finesse, que peut-on dire ?
Simplement ceci : « Que le titre est un grand bol d’air frais pour tous les citadins… et pour les autres aussi. »( c'est qu'on aurait pu me taxer de favoritisme!!)
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Berserk
T 20
De Kentaro Miura
A force de me creuser les méninges pour savoir par quel genre d’introduction commencer : « Je me suis dit que je pourrais débuter par le caractère extrême du contexte d’Albion qui coincide étrangement avec les aléas ( tremblement de terre, tsunami, etc…) insulaire du peuple japonais ». On va me dire que je suis allé la chercher loin celle-là, et meme si ce n’est qu’une cause parmi d’autres on pourra toujours fouiller de ce coté là, on ne se trompera pas.
Pourtant pas besoin d’aller bien loin dans le titre pour rencontrer un événement passionnant. Celui ou Guts exprime ( enfin !) son ras-le-bol de tous ces clowns. Ca y est ! Guts ne souhaite plus, etre façonné que par la rage, la haine, ou la colère. Ce qui ne veut pas dire qu’elle va disparaître en claquant des doigts ! Ce glissement prend sa source lors du tome 17 ou Guts ( dans la grotte !) amorçait un processus relationnel en faisant une réorganisation des faits de mémoire dans l’intention de resculpter une représentation de soi, par là-meme il éclairait le traumatisme de l’éclipse mais aussi toute une myriade d’événement. ( trouver la paix avec soi-meme n’entrant pas en ligne de compte !). Un retour à la vie psychique ou la terreur et l’horreur cotoient la joie et la merveille pour proposer un désengourdissement de l’esprit assez rarissime dans nos titres pour etre souligné.
Autres choses aussi, mais celle-ci étant plus insidieuse, ou il est courant de penser que Berserk est une œuvre dans laquelle nous avons affaire à une lutte de bloc, ex : « le bien contre la mal, le mal contre le mal, etc… »Une guerre de mythe terriblement ennuyeuse, mais comme nos mots et nos pensées ont pour fonction de construire des entités et de les faire jaillir du réel, nous en déduisons, vaillamment, de ces concepts que l’individu est un objet cohérent, clos et coupé du monde. Manque de bol nous ne sommes pas conformes, à nous memes, à ne pas etre un bloc homogène, dont la personnalité serait définitivement fixée par on ne sait quel etre supèrieur. Bref, en constante interaction avec notre milieu.
Maintenant parlons de l’œuf ( question subsidiaire : « qui est né en premier : l’œuf ou la poule ?), et mettons de coté l’aspect affectivement humain ( la peur, la colère,…) pour dire que l’on confond trop souvent cet aspect relationnel avec la froide violence des respecteurs de mythes se sentant déterminés par la soumission à un seul récit, à une loi divine et/ou biologique( ex : le roue écrasante du destin, ou si j’ai des plumes dans le cul c’est parce que c’est inscrit dans les gènes,…). Eprouvant ainsi l’étrange impression de participer à l’ordre de l’univers pour mieux le pétrifier dans des reves utopistes. Ces mythes servent aux massacres de masses, pas forcément de front, des « sous-memes » pour l’avènement du « grand sur-memes », bientôt on entendra parler d’une effrayante guerre de libération mythique conduite par un héros, forcément mythique. ( quelque chose dans le genre !). Cela va de concert avec la pensée paresseuse puisque prétendant trouver la « cause » véritablement unique d’une souffrance, elle aboutit à la conclusion logique qu’il suffit d’en supprimer la cause, très souvent le parfait ( ou parfaite !) bouc émissaire : Il suffit de la sacrifier pour que tout aille mieux, ce qui est rarement vrai. Quel charmant tableau nous propose l’auteur entre le négationnisme, et la pensée paresseuse.
Pour finir dans un éloge d’amour, je laisse la parole à Jean Luc Godard
( citation donc !) : « C’est étrange comme les choses prennent du sens lorsqu’elles finissent…c’est là que tout commence ». Si j’en crois certains qui me répètent laconiquement qu’il y a encore onze tomes qui suivent. Entre nous, et l’auteur a très bien compris ( je pense ? !) que les explications scientifiques, didactiques sont peu convaincantes. Et qu’uniquement les récits ont une force de conviction Gigantesque, mais c’était aussi ce qu’avait compris tous les créateurs de Bible.
Un titre Excellent ! !
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Homunculus T 5&6
De Hidéo Yamamoto
Les précédents tomes avaient quelque chose du cours pompeusement magistral. On commençait à se dire que malgré le travail important effectué, il manquait cette prise de risque et de distance qui aurait permis aux lecteurs de faire passer le placebo. Malheureusement ( comme il arrive très souvent !), on s’est gavé en cachette de psychotrope ce qui a faussé le résultat.
Dans une société ou l’idolâtrie froidement compétitive des diplômes et de l’argent va de paire avec des discours platement pieux : « Nous sommes tous égaux, nous avons le choix,… ». Quels moyens restent-ils pour palier la négligence des adultes qui considèrent très hâtivement (ça tranquillise !) qu’un enfant angélique est un enfant sage ( au bord de la dépression !) ? Evidemment, différents modes d’expressions vont etre trouvé pour palier le vide qui les entoure, comme la jeune Yukari qui en proie en une mélancolie noire s’ouvre les veines et/ou saute dans le « vide » ( depuis sa chambre !). On voit naître des évènements à hauts risques, voire à très hauts risques devenant instantanément des identifiants personnels activant un semblant de fierté contrebalançant l’immédiateté lourdaude des discours ultra-sécuritaire de nos politiciens, et des palabres moraux des parents. Un monde joyeusement sans aucun sens ou la douleur amorce un semblant de vie, d’existence ; ou la mythomanie : « les grands thèmes de notre existence » s’écroule pour faire place au réel sordide ; et ou les actes autocentrés deviennent la règle. Une forme d’angoisse latente à la recherche du bonheur ! A partir de là, on comprend la métaphore informatique durant le viol( cf T3 !). Là ou ça pose problème, c’est que tout système social algébrique donne une impression d’universalité, mais est aussi un puissant narcotique. La marginalisation de notre héros, Mr Nakoshi, qui cherche de nouveau rituel pour sortir de l’angoisse de la solitude est dangereuse car il faut peu de chose pour la paumer.
Plus on avance dans le titre, et de plus en plus, il devient « un shoot de saynètes » laissant les personnages secondaires sur le bord du chemin, par là-meme l’auteur donne l’impression que tout est réglé. L’auteur tentera de s’en sortir, un peu inconsciemment, par une rébellion soudaine de la pression sociale et familiale d’un viol extrêmement ambigu qui n’ouvre sur aucune porte ( meme pas sur du vide- c’est dire !), si ce n ‘est sur des discours stéréotypés : « Jefais ce que je veux avec mon corps » ( mais bien sur !). Mais au final ce n’est pas très concluant. Que le psychisme de notre héros soit perçu comme une mezzanine ( pourquoi pas !), mais l’auteur de débine dans des flottements dès que les lecteurs souhaitent des précisions. Etrangement, cela donne une allusion aux auto-stoppeurs qui attendent patiemment que quelqu’un veuille bien les amener à leur destination, mais comme il n’y a ni autoroute, ni voiture…
C’est au cours du petit déjeuner avec les SDF que notre héros livre ( enfin !) son cynisme sur la hiérarchie pécuniaire, dont il faisait partie, poussant l’un des convive à bout. Mr Nakoshi se retrouvera, comme précédemment lorsqu’il était dans l’océan, sur le dos à mater le ciel. Un ciel dépourvu d’architecture glaciale. L’auteur cherche-t-il à isoler, à perdre son héros dans la nature ? La naiveté flagrante de cette belle planche à clou, mais aussi de la croyance en la naturalisation de l’humain pourrait etre interpréter un peu hativement par des activistes extremistes. A contrario d’autres nous parleraient de l’animalité des humains pour s’empresser de les massacrer.
Ce sont bien des questions fondamentalement douloureuses que pose l’auteur( toujours sans humour, malheureusement !), et ce meme si il ne précise pas sa pensée. Une ébauche de réponses aux problèmes élémentaires répondrait d’une manière enfantine :
« Oui, l’humain est une composante du monde des vivants. Oui l’humain est par nature un etre de culture. Et re-Oui, l’humain est le seul animal capable d’échapper à la condition animale. » Il a suffit de le poser simplement pour qu’il devienne extrêmement compliqué.
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Homunculus T 3&4
De Hidéo Yamamoto
Un flot de lecteur fortement déçu de la suite des évènements, lors des tomes 3 et 4, ont considéré un peu hâtivement qu’il ne s’y passait rien. Est-ce le cas ?
Mais revenons au titre proprement dit. Il ne m’a pas fallu aller loin dans ce 3 eme tome pour rencontrer « l’homunculus sensoriel ». Mais surtout, on avait compris que voir le récit intime des gens autour de lui, c'est à dire le cœur, poussait notre héros vers un élan d’humanisme. Par là-meme le jeune docteur passait au second plan ( le discours social !) pour mettre en proue l’imagination de notre héros marginal Mr Nakoshi. ( N’oublions pas que les « homunculus sensoriel » sont issues de processus créatifs rigoureux comme le fut une fameuse théorie Darwinienne !)
L’interet de ces 2 tomes réside, premièrement, dans l’utilisation des faits réels de notre jeune docteur pour proposer des interprétations sur des exemples qui sont légions : « le petit garçon, la parvenue, l’employé, la jeune fille,…( En fonction de l’interprétation, les faits réels vont prendre un sens, là encore en fonction de l’interprète, qui formeront la chimère ; voilà pourquoi ce n’est pas parce que l’on est des centaines ou des milliers à voir le meme événement qu’on le voit mieux !) Tout cela pour en venir à la perception et à l’imperçu structurant l’artifice au fur et à mesure de notre récit, et vu la plasticité du cortex humain cette perception est constamment modifiable donc non-stable. C’est trop facile d’en faire une pensée dualiste ( conscience/inconscience !) et fixe, composée de pourcentage…Et c’est sur cette évidente fausseté matinée du stéréotype de la paix intérieur que le récit continuera. Par contre, le fait, que le corps délivre énormément d’information imperçu est véridique car le corps est avant tout social, créateur de l’alentour et /ou ambiance qui influera sur le comportement du voisin. ( mais de là à parler de trahison, il y a un pas…) Bref, notre jeune conclura son analyse sur : « C’est un animal répugnant ». A cet instant précis, ces quelques mots façonneront la suite du récit et du comportement de notre jeune héros. Ou pour le dire mieux la vie humaine est perçue comme un corps capable de produire un monde virtuel, et de le vivre en l’éprouvant réellement. Bref, en un seul terme l’ensorcellement. ( On retrouvera cet ensorcellement plus tard avec le coté droit et gauche ! !)
Petit intermède sur la nausée animale et le dégout qu’éprouve notre héros dans les toilettes, puis légèrement plus tard lors de la vision du médecin ( un toutou avec sur un écriteau marqué « Etat » autour du cou !) à la clinique d’Aono 2F. ( une légère déstabilisation est perceptible par le lecteur, on verra si l’auteur continu dans ce sens !)
L’incident de la clinique n’est d’ailleurs pas particulier mais bien global, dans un monde sédentarisé à outrance, et d’un immobilisme ( morbide ! et) contraignant, il est extremement difficile de modifier son statut, une fois que l’on entre dans ce genre de batiment. En fait, c’est très souvent un porteur sain affectivement qui met le doigt sur l’engrenage d’une pathologie sociale d’ou l’étonnement de Nakoshi de ne voir aucune distorsion.
Petit à petit, les propos du jeune docteur se précise dans la bouche de notre héros lorsqu’ils entrent dans le magasin Sailorblue : « Qu’est-ce qui peut me brancher chez ces pisseuses ?, « ça des humains, des marchandises sans plus ! »( Le genre de phrase qui peut conduire au viol dans une civilisation qui a embrouillé les interdits.)
Ce que Mr Nakoshi va y voir n’a à partir de là aucune importance que ce soit un schtroumpf ou le diable de tasmani…meme si ils jettent leur dévolu sur le numéro/ signe 1775. Notre jeune docteur aura, juste après, une charmante métaphore sur la délinquance des ados. ( le sucre !)
Par la suite nos héros suivront discrètement cette jeune lycéenne, l’ex numéro 1775, dans un supermarché de quartier ou le vol prendra le sens d’un plaisir sexuel méfiant, mais aussi une forme de libération par rapport à la pression familiale et sociale.( la fameuse réussite dans la vie qui massacre froidement et en silence !) Et c’est là, que l’on en vient à l’angoisse du doigt de notre aquarium ambulant ( composé de 80 % d’eau j’imagine !), ou pour créer une forme de plénitude momentanée face à l’angoisse émotionnelle, la jeune lycéenne sortira la phrase psychologique par essence : « je suis moi ». On peut ensuite cerner qu’un trop plein de signe peut etre un monstre d’angoisse émotionnel, d’ou le passage ou la mère fait éprouver une vive émotion à sa fille sur le pas de la porte qui la détruit totalement. Mais la mère qui vient juste de l’éparpiller la reconstruit selon sa vision de mère….Ce que recherche finalement cette jeune lycéenne, ce n’est pas de faire l’amour, mais bien de partir à l’aventure ( le désordre qui fait si peur !) avec la première personne qui se présentera !
Lentement la crainte, la peur, l’incompréhension, pousseront notre héros au passage à l’acte ( interdit ? !) allégeant son esprit momentanément ( Rappelons que sans peur nous resterions au lit toute la journée !). Mais aussi la lobotomie du présent ( jouir sans faire de mal !), sa tyrannie cognitive, sa succession de bien etre dépourvue de sens fera bientôt place à la souffrance, à la culpabilité du passé, ( le ou les Flash si il y en !), à l’angoisse qui poussera notre héros à retisser des liens sociaux ( autre que le doc !). Un processus de redécouverte de la saveur existentielle périlleux, de l’avenir par une bradypepsie du paradoxe psychique, le tout sans homélie ( bravo ! !), mais sans humour ( dommage ! !)…
Au final, c’est bien la question de l’illusion qui est posée ( Quelle sera sa réponse ? Et a quelle planche à clou notre héros se raccrochera-t-il ?), car on ne peut voir que ce que l’on a appris à voir… ( exemples : les pièges univoque des thématiques !)
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Berserk
T 19
Kentaro Miura
Le précédent tome nous avait prévenu qu’en continuant nous aurions encore un bain de sang ! Et c’est vers cet avenir sanglant ( pour changer !) que Guts partait à la rescousse de Casca, suivit d’un voleur ambitieux. Bref et en d’autres termes, Guts pourra-t-il modifier l’écriture divine à son avantage ?
D’emblée, il est interessant de remarquer l’évolution angoissante légèrement perceptible de Nina et de Lika. Il sera plus que passionnant de voir la réponse de l’auteur prendre forme lorsque l’immensité du contexte hiératique prendra fin. Très rapidement, l’arrivée de Guts modifiera la pression de la hiérarchie dominante ( c’est sur que c’est pas très charismatique de le voir comme un ensemble de pression, mais bon ! ! !), mais on a l’impression, de plus en plus que l’on va le retrouver de plus en plus dans ce genre de situation. Pourtant, en sourdine, un autre drame se prépare celui de le faire taire ou de le massacrer pour que la hiérarchie divine puisse fonctionner tranquillement. On sait qu’en fonction du contexte la marque peut devenir une promotion, une ascension sociale, ou alors au passage à l’acte de masse c’est-à-dire au négationnisme intentionnel. ( le négationnisme relativisé prépare tous les groupes sociaux aux desseins futurs !) Rien à voir avec le déni émotionnel , qui est propre à la personne et à son récit, ou il en résulte un engourdissement, une perte de connaissance, ou un coma pour ne pas souffrir. Et c’est là que l’on en vient à Casca, ballottée par les circonstances, affublée d’un nouveau statut, elle risque de finir sur le bucher.
Mais on peut compter ( c’est vite dit !) sur le jeune Isidro, et sur son ambition personnelle pour la sauver. Plutot que de s’attarder sur les envies, on s’amusera à parler de son comportement. Je veux bien évidemment parler de la morphologie des coudes et des genoux masculins, socle de la phallocratie ( Le sexe y participant mais à moindre échelle que l’on aurait voulu nous le faire croire !), parce que moins gênants pour le lancer de caillou ( ce qui ne veut pas dire qu’une femme ne peut pas en lancer !). Donc , au delà des blagues, le jeune Isidro a une conduite, comment dirais-je, ancestrale. Une petite précision sur « l’objet d’attention » qui est, par l’entremise de la « destinée elfique » de Guts, le personnage qu’il affective le plus
(question de récit !), et donc Casca va chercher à l’attraper. ( le meme genre d’exemple se retrouve au quotidien comme les photo de famille ou l’enfant découvre sa filiation, etc…) On le retrouvera, un peu plus tard, avec le masque pour les monstres. On savourera le duel entre Guts et Serpico sur la corniche. ( attendu depuis au moins 2 tomes !)
On appréciera d’autres évènements comme la parabole grinçante sur l’efficacité du rythme à tenir pour que les tortures, soumises à la vision archaique de Mozguz, soient toutes faites en bonne et due forme.
Heureusement que le titre est aussi excellemment fournit sinon j’aurais laché le titre depuis bien longtemps.( pour une fois que l’on s’amuse à lire de l’H-F !) Un tome extremement malin, et réellement brillant ( pour changer !). Notre héros ayant un but plus précis que d’habitude, il nous fait ressentir toute la tension, et la crainte palpable que Casca meure. (cf : l’effroi lorsqu’il entre dans la salle de torture !) Mais que se passera-t-il lorsque la pression retombera, lorsqu’elle se fera plus diffuse, plus quotidienne?…
( ps : Pour les ectoplasmes sortis des ténèbres, on peut, disons que ça se rapproche fortement, penser aux travaux d’Edward Munch ( le cri, etc…))
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Homunculus
T1 & 2
De Hidéo Yamamoto
En lisant le titre, un vieux réflexe m’a fait me demander si on y retrouverait, à un moment ou à un autre le classique « Homonculus sensoriel » très cher à nos Neuropsychiatriques, et à nos neurochirurgistes, ainsi que toutes les maladies qui s’y rattachent. Bref, en usant d’un contexte contemporain notre auteur aurait de quoi en faire un titre passionnant. Alors est-ce le cas ?
Dès le départ, l’auteur nous présente des personnages déjà adulte, et donc tot ou tard nous aurons droit à un bon vieux Flash back de derrière les fagots…On remarque très vite, tout de meme, les rituels désangoissants de la voiture, de la position du fœtus, mais aussi du suçage du pouce. Pourquoi, alors, notre héros ne suce-t-il pas son pouce lorsque sa voiture part à la fourrière ? Allez savoir ? Mais il le fera une fois qu’il sera à l’hotel en train de dormir. Il est interessant de voir que le récit intime de la personne reprend le dessus lorsqu’elle n’est plus sous la pression sociale, mais malgré ça il y a trop d’interaction pour se limiter dans une conduite théoriquement claire, le discours social étant moins perceptible dans une chambre d'hotel. C’est par l’intermédiaire d’un jeune chirurgien ultra-riche que notre héros va petit à petit découvrir « un autre monde ». Mais quel besoin y avait-il pour donner autant de crédibilité, et de poids social à l’homunculus ? Le héros aurait très bien pu s’ouvrir le lobe préfrontal ( lieu caractérisé en neuro-machin par l’empathie humaine !) lors d’une bagarre, ou autre…Ca fausse véritablement l’interet du titre, ou la pression, la cohérence, et la crédibilité sociale tentera à tous les coups de reprendre le dessus sur l’imaginaire.
Et c’est ce qu’il va se passer avec le chef des Yakusa, ou pour obtenir une « paix intérieure » commune, si ça c’est pas un discours social, ils vont chacun faire revenir une blessure enfantine à la conscience. C’est là que le titre est brillant parce que l’on entend trop souvent que nos blessures et/ou traumatismes d’enfances ne sont pas réparables ( genre : « après ce qu’il vient de se passer, ou ce qu’elle vient de vivre, votre vie est foutue ! »), ils vont traiter leur psychisme mutuellement pour enfin régler ce problème antérieur dans le présent ( le contexte étant différent, et l’interprétation étant, elle aussi, différente ça ne donne pas les memes résultats !). Mais ce n’est pas parce que l’on règle tel problème, tel jour que ça y est c’est fini, et qu’ il n’y en aura pas un autre plus tard, d’ou l’impression mitigée, à mon sens par rapport à l’auteur, de laisser là ( fin du second tome !), le Yakuza, et de continuer sans lui derrière….
Meme si l’homonculus, cela se remarque facilement, a un but thérapeutique entre deux, voire plusieurs personnes, notre héros ne sera jamais au bout de ses peines, car il sera toujours pris dans les tourbillons des représentations( la sienne, et celle des autres !).
Ces 2 premiers tomes augurent des évènements interessants, si le titre poursuit sur sa lancée, avec un dessin toujours aussi réussit, on pourra faire de ce titre un incontournable rapidement. Bref meme si je suis un peu mitigé sur une ou 2 choses, le titre tient parfaitement ses promesses, et je suis curieux de voir ( force oculaire institutionnelle ! ) la suite des pérégrinations contemporaines de monsieur Nakoshi qui pour le moment donne l’impression d’avoir été, mais d’etre toujours ( meme si c’est moins perceptible !) un froid calculateur, mais qui tout doucement, et par l’intermédiaire de son nouveau don, s’humanise…
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Death note T4
De Tsugumi Ohba & Takeshi Obata
Non, non et renon mon but n’est pas de briser l’enthousiasme que la série vous procure, mais bien de cerner, à mon sens, ce qui fait l’immense déception d’un titre tellement prometteur qu’il n’en a tenu aucune ( de promesse !)…
Et puis rien qu’a l’idée de rempiler pour une tartine de texte ( quoique tout dépend qui écrit !), franchement j'étais pas très chaud, et il a simplement fallu que j’ouvre le tome 4 à la 8 eme page, parsemée d’un bla-bla indigeste à en avoir la nausée, pour voir tout mon courage ( morbide, forcément !) s’enfuir à toute jambe. Mais revenons à nos moutons, le tome 3 voyait notre héros devenir officieusement l’un des membres du comité d’enquete, on ajoutait à cela l’apparition d’un second Kira, et l’auteur respectait enfin le sens émotionnel, bref, en deux mots comme en quatre, on salivait d’avance.
Et là, patatras ! ! ! !( On se croirait au théâtre ! !) Au fur et à mesure de la lecture, les auteurs négligent l’exploitation entière de leurs idées suscitées pour en développer de nouvelles une fois qu’ils sont à mi-hauteur des précédentes. Par contre ils n’oublieront pas de nous envoyer en travers de la gueule les raisonnements affectifs ou supérieurs des 2 Kira.( p33 !)
Par la suite un problème de société est abordé, disons n’importe comment, de la page 38 à 45 simplement pour des interprétations esthétique à en bayer aux corneilles.
Soyons magnaneries ! ! (Non, vous savez lire !)Ajoutons à cela le duel entre L et Light, trop présent, qui ne nous amuse plus parce que le clivage de notre cher Yagami est devenu un stéréotype supplémentaire : un manichéisme balourd sans nuance, un tic de plus dans la longue lignée des tiques, bref l’anesthésie totale.
Si en fait, seules les exigences emmerdantes de la jeune Misa procurent encore un léger amusement, mais il en faut peu (mais alors très peu !) pour apporter du blé au moulin des stéréotypes ultra pointu, exemple : « ce sont les femmes qui posent problème ! ! » ( point de vue très masculin !), à ce sujet lire l’immense commentaire p134. N’oublions pas, mais alors surtout pas, la manière dont les personnages se défont du Death note, une façon ultra light de s’en dépêtrer ou on efface tout et on recommence comme si de rien n’était. Ha ! Ha ! mais bien sur ! ! Pour oublier il suffit de tourner la page etc…
Evidemment, pour « sauver » le titre d’un flop monumental ( genre Titanic mais sans musique classique !), les auteurs n’ont rien trouver de mieux que de nous faire le coup de Poker et/ou de bluff hasardeux, ou au final c’est bien l’enfant qui fait pénitence…
Le lecteur, quand à lui, entre en Thébaide pour faire passer un Boa long de 9 mètres…
Malheureusement, c’est en vain que l’on cherchera quelque chose dans le titre à se mettre sous la dent. Les auteurs ayant un contexte contemporain dont ils ne font rien, des personnages qui passe leur temps à se cogner platement les uns aux autres, et un commissaire de police plus souvent en train de gober les mouches qu’autre chose. Bref meme si on se doute que le dénouement est proche, je me demande si ça vaut bien la peine de le savoir. C’est dommage, on passe à coté d’un titre qui aurait pu etre une brillante réussite, au lieu de ça, c’est du vent ! !….
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Vagabond Tome 24
De Takehiko Inoué
Après un tome 23 qui m’avait légèrement déçu, quel serait mon sentiment après la lecture du dernier tome paru. Plus qu’un jour avant le grand Duel- le suspense est à son comble !- face à la grande montagne, mais c’est au détour d’un songe de notre héros que l’auteur préfère nous livrer un moment choisi, un bout de réel, de la jeunesse de Miyamoto Musashi.
On le retrouve haut comme trois pommes à jouer dans la forêt faisant partie intégrante du monde des vivants en tant qu’interaction entre ses sensations, sa représentation, et les etres vivants qui l’entourent. On est loin du néant et du rien si présent lors du précédent tome. Une phrase, autrefois, l’avait sublimé : « ne faire qu’un avec l’univers », mais l’apparition et la rencontre, tout de suite après, avec Kojiro Sasaki rompt ce « vide » par le jeu d’Eros et de Thanatos qui, à l’inverse, force Miyamoto à une introspection rapide. Une analyse aucunement affligeante ou navrante qui le poussera à demander une forme de pardon heureux à son « moi » de jeunesse.D’une certaine manière, notre héros va à l’encontre de la vision et de l’idolatrie rampante qui jusqu’ici le poussait au meurtre, et surtout de l’archaisme qui en résultait.
Et c’est maintenant que l’on comprend le « détour » du tome 23, et du sens du discours ( ce qui m’avait légèrement déçu !, je le rappelle) de l’ancien forgeron.( autant pour moi !)
Tout cela pour en arriver au Duel face à Denshichiro, ou notre héros perpétue le jeu du bâton ( L’image de la couverture ou les 2 hommes dos à dos ont des sabres mais s’amusent chacun avec un bout de bois annonce un sens pratique et par-là meme une forme de cérémonie d’amitié ambivalente !) dans un environnement précis, ou l’auteur prend garde à ne pas réduire son titre à l’action pour l’action simpliste comme le pense la plupart des badauds amassés pour voir du sang et des morts violentes , ( ce qui est vrai, mais ce n’est qu’une interprétation !) mais bien tout un travail joueur, en continuité, instauré par Kojiro. Le fait que Miyamoto se pose la question de la manière de tuer son adversaire ritualise l’événement, et lui donne une profondeur relationnelle ambivalente, ambiguë, et diffuse qui désoriente.
La métamorphose de la rage hasardeuse en un sourire doux et distant ne fait qu’accroître le pouvoir et la puissance attractive du Duel. Au final, il est interessant de remarquer que le jeu mortel ne diffère pas du précédent jeu avec le morceau de bois qu’il soit sérieux ou non.
C’est en s’attardent sur l’alentour, et sur les errances en ville ou introspective que l’auteur Takehiko Inoue réussit un chef d’œuvre. Il ne réduit pas son titre à un simple présent cognitif paumé dans un plaisir rigide, mais il met en place une forme de culpabilité souple par rapport au « moi » de jeunesse qui influera sur la personnalité, et modulera, ainsi, par l’écoute la matière vivante en tant qu’amplitude qui prend forme. On se sent soulagé après avoir cru un instant que le titre s’enfermerait dans une vision archaique.
Bravo ! ! !
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Genshiken
Club D’étude de la Culture visuelle moderne
De Kio shimoku
Le monde des Otakus version soft. On pourrait, si j’étais un Otaku, entrer dans de grandes envolées lyrique, ou faire un réquisitoire ( violent, évidemment !) contre tous ceux qui ne comprennent pas cette culture, et la considère injustement comme de la « sous-culture »
( terme à la fin du bouquin !). Et pourtant il faut bien avouer que l’auteur réussit à rendre touchante sa joyeuse petite troupe de tete en l’air.
Le problème( encore faut-il voir la vie comme un problème !)que l’on rencontre à la lecture de ce tome 1, c’est que finalement on en tire rien si ce n’est le « monde de l’Otaku » et ses errances que sont le Fanzinat, le Cosplay, le Comifest, les grandes joutes verbales lors de la sortie du dernier Anime/manga à la mode, Jeux vidéo…et la solitude qui en découle.
Bref mis à part quelques rituels d’intégrations différents en fonction des personnages dans le Club, de la manière d’assumer sa passion et soi-meme au sein d’un groupe
(Enfin, il faut dire que toute passion vit au travers des autres d’une manière positive ou négative, alors que dire de soi… !), il ne se passe pas grand chose.
Exceptée la jeune Saki Kasukabe qui a une vision très personnelle, en fait non pas tellement mais elle a du mal à comprendre que l’on puisse vivre d’une autre manière que la sienne.
Bon j’arrete là parce que je n’arrive pas à trouver un pole interessant à exploiter pour le titre, pourtant c’est loin d’etre raté.
Enfin, un petit mot sur la question de la « sous culture » et donc implicitement de la « sur culture ». Ca ne veut rien dire, évidemment, parce que l’on peut me jouer la 5 eme symphonie de Beethoven, celle ou le destin frappe à la porte, d’une manière correcte c’est-à-dire sans fausse note, et ce sans émotion. Non pas que je place l’émotion au dessus de tout parce qu’il y a des œuvres qui sont des stéréotypes d’émotions impossible à lire, ou à voir, mais bien parce qu’elle provoque le doute de l’émotion, ou de la sensibilité. Il ne s’agit pas, non plus, de tomber dans un torrent de 40 jours, ou dans la justesse comme on l’entend de temps à autre, mais bien dans une forme de force du doute.
Pour conclure les chroniques quotidiennes de nos Otakus en puissance se révèlent rafraîchissantes et réellement plaisante à lire, mettant en avant un mode de vie, rythmé par les envies, et les affres de nos héros.( Lequel ne l’est pas… !)
En d’autres termes, et meme si vous n’etes pas un Otaku comme moi, Genshiken est bizarrement une très bonne lecture.
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Say hello to black jack
T 13
Syuho Sato
Au cours du déroulement des tomes, on avait remarqué que l’auteur n’avait pas fait de son titre une simple course dans les vides et froids couloirs des hôpitaux, mais il avait réussi à nous faire accepter les maladies qu’elles soient du corps ou du psychisme. Mais aussi, et surtout parce que ce dernier tome aborde non pas le pourrissement de la société mais un problème plus grave : sa pression morbide et mortifère.
Le coma du jeune Osawa prend la forme d’une allégorie tout au long du tome…Aucunement la vie contre la mort, mais bien la mort contre le relationnel que l’on appelle communément le etre-avec pour etre. La première conversation interessante rencontré dans le titre, ou le problème n’est pas tant leur égoisme respectif entre notre jeune interne et le journaliste, mais bien leur courage morbide qui conduit à une impasse. Et c’est dans la bouche de la petite amie de Saito que ce courage prend tout son sens, alors que la journée fut éprouvante, pour elle, parce qu’un bébé , sous couveuse, est décédé aujourd’hui. Aller au resto, juste après, est comme si elle mangeait le bébé symboliquement pour soulager son psychisme surtout dans une psychodictature de droit humain qui force l’esprit, et le rigidifie. On retrouvera cette pression sociale morbide dans les propos du Docteur Iseya lorsqu’il relate son entrée dans le domaine de la psychiatrie. Il est interessant de remarquer qu’Iseya est celui qui se protège le mieux de part ses méthodes et ses propos, malgré tout on se rend compte que son travail n’abouti pas toujours… du moins il y a des nuances à l’accomplissement du rétablissement de ses patients.
On pourrait toujours parler de la maladie et de sa représentation qu’en ont les patients. Et à partir de là se demander si les préjugés ne sont pas eux aussi une maladie ? On sait que le choix du métier renforce après coup par l’université les à priori de l’individu. Notre jeune Don Quichotte pousse à la relation forcée entre les individus allant à l’encontre d’une certaine idéologie libérale. Un exemple des plus frappant est celui ou notre jeune interne Saito rencontre la mère d’Hayakawa révélant nos progrès technique, et notre éclatement social parce qu’elle vie seule, par la suite elle cherchera à comprendre par l’angoisse que provoque la maladie.
Un petit mot sur l’article dans le journal qui pousse notre journaliste à une solitude forcée, c’est que nous avons plus facilement de gratitude envers une personne qui prend des risques, et rarement ( pour ne pas dire jamais !) vis-à-vis du système social en vigueur.
Que le tome se finissent premièrement par le repas avec la famille de Minagawa, et que l’on y parle mariage, n’est-ce pas l’ébauche d’un tissu relationnel ? ; et deuxièmement, on retrouve une allégorie pour boucler la boucle avec celle d’Ozawa, qui s’est réveillé en voyant sa mère et celle qui l’aime cote à cote, celle de la lumière au bout du tunnel qui peut prendre différentes interprétations en fonction du contexte mais qui là se rapproche, et de beaucoup, de l’allégorie de la caverne de Socrate. ( la liberté éblouissante !)
C’est bien le courage morbide qui est mis en lumière dans ce tome 13. Face à la vie, et à fortiori la mort, ne cherche-t-on pas à ne pas perdre la face d’ou la possession voulu par tous que crée l’affrontement à plusieurs. Sommes-nous un et indivisible pour nous proposer de rester soi-meme ? Un superbe piège de la pensée dans lequel rien n’est moins sur…
Dans quelle optique l’auteur mettra-t-il ses héros par la suite ?Au final, un tome 14 très attendu, s’il veut bien voir le jour…
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La France a peur de Nic Oumouk
T2
Patrice & Manu Larcenet
Dès le 1 er tome, on s’est rendu compte que Larcenet sortait des crises de rébellions de bas étage si usitées dans nos ouvrages, genre : « la société est toute pourrie, et/ou Tous pourris ». Mais mieux par un défrichage interessant l’auteur arrivait à en extraire une ironie astucieuse. Si Larcenet continuait dans cette meme veine, la lecture de ce second opus s’annoncerait sous les meilleures hospices.
Ce qui frappe d’emblée ( là, encore !), c’est le discours sécuritaire qui pousse à la réaction des acquis sociaux, c’est-à-dire les flics qui remettent la vie sous cloche de verre, et dans une succession de présent inconsistant. Par un concours de circonstances malheureux notre jeune héros se retrouvera armé jusqu’au dent face à un détachement de C.R.S. C’est devant le discours sans échappatoire ( parcours fléché !) morbide que Nic aura à prendre une décision angoissante pour son avenir : La prison, ou le travail (forcé !) d’interet général… Un travail qui l’amènera hors de sa banlieue, en province ou pour etre plus précis dans un petit patelin du nom de Rallerolles Pamoisan. L’angoisse qu’il éprouve lorsqu’il rencontre les « extraterrestres », et leur nourriture BIO est à se tordre.
Première journée chez le maraîcher ou la différence de langage mène à une drame potager. Vu qu’un malheur n’arrive jamais seul, notre jeune héros ouvrira la cage aux lapins, sans la refermer, pour dormir. ( Et là vous allez me demander pourquoi ce casser le cul à entrer dans la cage à lapin ? Eh bien parce que notre racaille n’a rien trouver de mieux que de mettre en colère des poules rouges qui l’empêche de dormir dans son lit !). Au petit matin c’est un paysage fantastico-lapino qui accueille le vieux fermier. Fou de rage, le vieil homme le colle à une tache pénible : « les prunes » ( histoire de le prendre pour une p… !), re-drame. Cette fois-ci, l’altermondialiste exténué l’envoie hors de la ferme pour pecher. On appréciera l’insidieux discours social à ce moment là ! !C’est là que notre jeune héros rencontre la jeune et jolie Edith qui égayera sa fin de journée. Pourtant une mauvaise nouvelle vient d’apparaître dans la boite aux lettres du maraîcher que l’on appellera négligemment « le mercantilisme industriel effréné…La dernière phrase du paysan en fin de soirée tombe comme une sentence : « on s’est fait alterniqué ! ». Alors que nous sommes bien loin de la ville, la pression sociale, ses valeurs psychorigides, et normo-morale rattrapera tout ce petit monde ( chassons le social et il revient au triple galop !), que ce soit la sécurité avec l’alter, ou la vérité avec la jeune Edith ( qui contraste sèchement avec le précédent dialogue !). Au bord de la crise de nerfs Nic Oumouk par en quête d’un nouveau monde…et c’est un monde perdu qu’il découvrira. Lui-meme remplit de plantes à rayures, et de T Rex vert et orange. Les kebabs à 1 euro prenne tout leur sens lorsqu’il entend la conversation le scientifique et le mégalomane monsieur le Maire. Pris pour un membre d’un groupuscule musulman, notre héros sera sauvé par une caille géante qu’il fuira à toute jambe. Les retrouvailles avec Monsieur André auront une saveur toute particulière pour notre poltron, ce qu’il racontera par la suite aux 2 paysans sera bizarrement perçu comme vrai. Un retournement salutaire, sinon apaisant qui voit une confédération paysanne, faisant suite au manifestation des banlieusards, se soulever pour mettre à mal le système en place.
Sous les traits de l’humour Larcenet cherche-t-il à nous faire prendre conscience de quelque chose ? On remarque qu’un réel travail fut effectué sur la mise en abyme de l’image soulignant expressément un sentiment du moment. Un tome 2 plus diffus, plus imperméable, plus complexe aussi qui peut dérouter voire totalement décevoir, mais qui demande un investissement de la part de son lecteur(trice !) pour écouter ce que l’auteur a à dire, mais chacun en pensera ce qu’il voudra ou ce qu’il pourra. Tout de meme, c’est très osé comme forme de délinquance… Une brillante et spirituelle crise de nerfs ! !
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Total Souk pour Nic Oumouk
T1
Patrick et Manu Larcenet
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un titre de Larcenet. Cette occasion s’est représenté avec la sortie du Tome 2 de Nic Oumouk, mais je n’avais point le premier tome, et donc ni une ni deux j’ai mis ces 2 tomes dans ma besace. Malgré tout, on remarque qu’en ce moment Larcenet a la cote, pourtant les déceptions des lecteurs vis à vis de ses oeuvres ne furent jamais aussi grande.
Nic Oumouk est un petit bonhomme gringalet à lunette, qui se fait très souvent fessé par sa maman, qui reve de gloire et de richesse. Et vu que la musique se révèle etre un mauvais tuyau, il deviendra délinquant…Ce qui surprend, dès le départ, c’est l’absence d’une présence paternelle dans l’appartement familial ( composé de la grand-mere, et de la mère de Nic !) fait que notre héros (se) cherchera un « pere », un « grand-frère ».
La première figure que l’on rencontre c’est « Edukator », sorte de Batman de la Grammaire Française qui sanctionne par le copiage et le recopiage d’un texte ou d’une phrase correctement écrite. Qui se cache derrière le masque ?…
A contrario l’autre est une petite frappe, un petit délinquant judiciairement parlant. Il apprendra à Nic Oumouk ce qu’est le racket, l’acte gratuit, le cambriolage, et une tournante…jusqu’à l’affrontement entre ces 2 figures suscitées. Nous apprécierons tout particulièrement le dialogue de sourd entre « Edukator » et Nic, une fois l’identité de l’ombre urbaine révélée, et on se rend compte qu’il torture les jeunes pour leur bien. Tout autant que l’ « idole argent » qui massacre les jeunes, et les tue à la tache, le souverain Bien est une « ancienne valeur » insidieuse qui massacre dans leur propre interet. Sans omettre le sentiment de victoire qu’il éprouve lorsqu’il fait fuir le gang de Yannick Noah.
Etrangement, la fin pénètre dans le fantastique avec la création d’une salle de répétition pour la musique dont on donne, pour une fois n’est pas coutume, le premier coup de pelle très rapidement. L’animosité de notre jeune puceau, à ce moment là, vis à vis des représentants sociaux est à mourir de rire. ( argent facile, et dénonciation !)
En bref, un ( plutot 2 !) Larcenet qui nous épargne le fanatisme de l’identité( ?), et surtout sans une once de reconnaissance pour la société en vigueur. Une ode à la délinquance bien plus fine, et maligne qu’elle en a l’air ! !
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Death Note T 3
Tsugumi Ohba & Takeshi Obata
On nous l’aura répété que c’est un titre génial ( tout ça, tout ça ! !). Après l’expérience mitigée des 2 premiers tomes, quel serait mon sentiment après la lecture de ce 3 eme tome. L’attendu Death note resterait-il lettre morte ? Pourtant cette couverture a l’air alléchante avec sa croix chrétienne emplis de crane en toile de fond, et (le Dieu de) la mort sur le devant de la scène.
2 évènements majeurs marquent ce 3 eme tome. A commencer par la rencontre entre L et Kira ( Light !). On croit un peu naivement que ce tome sera un immense challenge entre nos 2 héros, mais surtout on se rend compte que le titre a la langue bien pendue, ça blablate (trop !), ça parlote ( trop !), ça pense (trop !)…jusqu’à l’intoxication. Quand meme les enfants rêvés par tous les parents qui se transforment en cauchemars ambulants vaut à lui seul le détour…Le défi, quand à lui, revêt plusieurs formes : tout d’abord par caméra interposée, puis une partie de Tennis, et pour finir par des déductions logiques et rationalistes dans un café qui se confondent dans des analyses extremement longuettes. Pire encore, juste après, on tient les propos du père pour parole d’évangile. Je vous ferai grace de la moralisation outrancière du commissaire…et l’enfant fera pénitence.
( Il est né le Divine enfant…vous connaissez la musique ! ! !). Et pourtant, (Miracle ! ! alléluia ! ! !) le cheminement, le glissement de Light vers la structure judiciaire de L se révèle plaisant, et amusant. Et non, ce ne sera pas qu’un simple Duel. Comme quoi, on peut etre un fasciste fini, un criminel, un bourreau et un cynique manipulateur, et se faire incorporer officieusement dans la police d’Etat. C’est à croire que cela n’est pas incompatible ! !
Le second événement fait pencher la balance un peu plus dans le Fantastique avec les termes de « vrai » et de « faux » Kira. Etrangement l’apparition de ce nouveau meurtrier au cahier exacerbe l’empirisme, et la manipulation de nos héros. L’avenir nous dira si comme le dit le dicton : « tels sont pris qui croyaient prendre » ? ?
Un titre toujours empreint d’un manichéisme latent et d’une attitude pompeusement « normo-morale », ce qui n’empeche pas de massacrer les gens loin s’en faut. Mais l’écriture des auteurs se révèle machiavélique dans ses digressions et ses écarts, et elle surprend, non pas par l’apparition d’un second Kira, mais bien par le fait que ce 2 eme meurtrier ait raccourci sa vie. Et cette fois-ci le sens émotionnel est abouti et respecté. Bref, en espérant que ce ne soit pas qu’un feu de paille ce qui me décevrait beaucoup, j’attends avec une certaine impatience le 4 eme tome.
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Cat Shit one vol 2,3,0
Motofumi Kobayashi
Après le coup de cœur du premier tome vient le traitement du titre. Pour le dire autrement, l’auteur arrivera-t-il à exploiter son œuvre d’une manière probante pour nous faire continuer la lecture, et confirmer ainsi la veine des derniers chapitres du T1 ?
La première histoire, pour se remettre dans le bain, nous rappelle combien un gaffeur étranger peut etre hais dans un groupe rodé à la guerre. Le second récit quand à lui renforcera sa dichotomie en nous proposant d’adorables lapins réglant leur compte dans la noirceur la plus totale. C’est un Français, protégeant ses plantations, et ses troupes communistes qui seront encerclées dans un piège des plus machiavélique. Dans l’histoire suivante ils sauveront un Vietnamiens orphelins. Mais c’est le dernier récit qui est le plus interessant lorsque le sergent White est confronté à un retour aux USA, et à l’émiettement du discours social. Etrangement, c’est une fois dans sa famille qu’il a le plus fort sentiment de solitude, n’arrivant pas à aligner une phrase entière, son retour précipité en dis long. C’est là que le négationnisme du discours social éclate dans toute son horreur vis-à-vis des hommes partis dans l’enfer vert.
( le problème de la guerre, ce n’est pas la guerre en tant que tel mais bien le discours social lors du retour du criminel de guerre. Il ne s’agit pas de gueuler « No War », ou d’entrer dans un groupuscule anarchiste, ou d’incorporer la mouvance « Peace and Love » . Le problème avec le discours d’une société, c’est qu’elle fait taire le soldat pour le faire parler ensuite vers le récit qu’elle veut entendre, et ainsi lui faire promouvoir le mythe propre à la société en question. Ce qu’il y a d’amusant, c’est que l’auteur propose une ambiance affectivement sécurisante pour ses soldats. ( Remercions l’auteur meme si il est un peu naif lors de la postface de la genèse !). Et oui, la guerre elle aussi met à la disposition de ceux qui se batte une structure.)
Le T3 révèle la curiosité de la troupe lorsqu’ils aperçoivent un nouvel outil crée par le camp adverse. Il nous dit aussi que le cynisme compose l’existence, et que le nerf de la guerre, c’est le blé. Puis l’auteur pousse le cynisme de la situation encore plus loin avec la guerre au Laos ou les hommes d’une meme tribu sont enrolés de force dans chacun des 2 camps pour s’étriper. Un tome extremement cynique qui sauve le genre "humain" in extremis.
Comme son nom l’indique le Volume 0 retrace la rencontre, les origines, et la formation de la troupe Cat Shit One. Une petite anecdote dans laquelle on apprend que le sergent Perkins serait un humain, et qu’il viendrait du futur(?). Il tentera de changer le cours des choses mais en vain. Quelques années après le démantèlement de la troupe, elle se reformera une dernière fois pour une mission rapportant des preuves des agissements des Khmers Rouges.
Malgré quelques raccourcis d’écritures, il faut reconnaître que l’auteur a parfaitement potassé son sujet. Sans entrer dans un moralisme pompeux, et un sommet de niaiserie, genre : « la guerre, c’est mal », le titre se révèle fin, précis, malin, pour finir par prendre réellement au tripe. Bref, un genre d’œuvre et de travail complexe à encourager surtout quand le titre s’accomplit en une brillante métaphore.
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Cat Shit One Vol 1
Motofumi Kobayashi
Il était une fois un monde ou les américains étaient des lapins, les Vietnamiens des chats, les Français des cochons, les Russes des ours… La guerre cruelle et atroce du Vietnam Contrastée par d’adorable boules de poils propose une métaphore acerbe de ce conflit idéologique. Un La Fontaine version Trash qui tient toutes ses promesses.
Un « monde » dans lequel nous allons suivre les missions de 3 G.I., 3 lapins donc, prénommés : Perkins, Rats, et Botaski ; elles-mêmes saupoudrées de repérages, d’attaques de nuit, d’embuscades, d’actes héroiques…Dès le premier chapitre, on remarque que l’auteur soigne : les mimiques de nos boules de poils, l’immersion dans la jungle, les explosions, les armes, les avions , les hélicoptères. Bref les détails techniques et graphiques sont poussés à leur paroxysme, et ça se sent.
Pourtant les premiers chapitres sont trop branchés « action non stop », et il faudra attendre les chapitres 6,7, et 8 pour avoir 3 récits complexes, brillants, et l’exemple du quotidien sordide de nos petits soldats à longues oreilles. Mieux encore, avec ces petites peluches l’auteur pourrait rapidement tomber dans l’apitoiement facile, mais il garde une rigueur d’écriture qui fait plaisir à voir.A cela s’ajoute un aspect ludique jamais lourdingue avec moult chiffres, explications, et descriptions.
Un zoomorphisme réellement troublant qui propose une vision alternative à nos récits de guerre gavant, et blasant que l’on nous offre quelque soit le support. L’auteur veut-il dire que meme les êtres les plus affectifs et les plus adorables peuvent entrer en guerre ? Ou bien avons-nous décidé prématurément ce qui était gentil et adorable ?La démarche du titre ne manque pas de piquant, c’est ce qui donne au titre toute sa saveur.
On en redemande ! !
(A noter qu’à la fin du tome un court récit remet les hommes au premier plan, mais il n’atteint jamais la force émotionnelle de nos mangeurs de carottes !)
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La nef des Fous
De Turf
4-Au Turf
Le Royaume d’Eauxfolles est englouti. « Au Turf » comme dirait le Roy. Après un tome 3 pétrit de clin d’œil, de cruauté, et de réussite, c’est avec une certaine crainte que j’abordais ce 4 eme tome, alors l’auteur saura-t-il tenir ses promesses ?
Effectivement, mes craintes se sont confirmées avec un tome qui s’attarde sur les pourquoi (?) et réussit le tour de force de ne pas me plaire.
Premièrement, l’auteur se croit malin de modifier la hiérarchie entre le Prince Putatif, et le G.C. ce qui pose problème quand au sens émotionnel du récit. De plus plusieurs découvertes vont etre faites par nos James Bond en herbe : en trouvant un pourquoi au trafic de coloquintes, mais pire encore en trouvant un gros pourquoi au Prince putatif. Par là-meme l’auteur rompt avec la cruauté, le fantastique, et l’irrationnel des précédentes situations mises en place lors du 3 eme tome.
Meme l’apparition du lièvre génétiquement modifié ne nous fait aucun effet, c’est dire si la lassitude nous gagne…
Plus étrange encore, et là on ressent une certaine fatigue spirituelle, c’est dans le réveil de la conscience morale du G.C. Jusque là « Cette conscience » n’avait pas fait son apparition ce qui était plutot bien vu et interessant, alors que le royaume était en péril dans ses fondations. Tout à coup et brutalement, l’auteur force l’entrée de la vertu encombrant le récit, et commence tout doucement à nous faire rentrer son titre dans l’ordre rationaliste, et moraliste. Le retour à ce moment précis de notre cher petit Roy, Clément XVII est loin d’etre un hasard.
Six petits prince putatifs, sept petit nègres, un mystère élucidé d’une manière expéditive, et décevante. Non mais sans blague : « allez hop, au Turf ». L’auteur a-t-il modelé son écriture pour ce tome 4 ? Faut-il y voir une baisse de régime de la part de l’auteur ?
Ou autre chose ? En s’attardant sur les pourquoi il était plus que certain que l’auteur perdrait le tempo de son œuvre.
Malheureusement pour le lecteur le titre se goupillait plutot bien, mais il se barre tout doucement en sucette.
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Berserk T18
Kentaro Miura
Quand je pense que lorsque j’ai débuté cette série, j’étais ultra sceptique ( pour ne pas dire autre chose !), mais à chaque nouveau tome je suis surpris et étonné par la sensibilité, et la puissance folle de ce titre. Replongeons dans le bain, après un tome 17 exceptionnel, qu’est-ce que l’auteur pouvait me sortir pour que je continue, sans crainte mais avec une once tout de meme, les aventures de Guts et de Casca.
Mais avant un petit rappel s’impose ( à mes yeux !) qui voyait sa concrétisation lors de la fin du tome 17, je veux bien sur parler de l’altercation entre les anciens et la jeune Farnèse, ou dans une civilisation ou les plus agés sont enchainés à leur relique, leur materialisme, et leur dogmatisme absolus délaissant les jeunes qui ont, eux, le sentiment d’etre des épouvantails ambulants, il n’est pas rare de voir un jeune ( ou une jeune !) refuser les carcans établis.
Lors de ma chronique du tome précédent, J’avais parlé du sentiment d’appartenance qui caractérisait Guts. La rencontre avec le jeune Isidro va dans ce sens, je veux dire que dans peu ( difficile à dire car l’auteur n’a pas l’air pressé !) de temps Guts créera un groupe et/ou une famille. Ce qui ira à l’encontre du « loup solitaire », parfois d’une grande réussite ( les titres de Sergio Léone !) et d’autres fois d’un ratage complet, et de son romantisme mollasson qui va avec. La grande question est : « Qui composera ce groupe ? ». Après l’interaction avec le vieux forgeron, une autre interaction fait son apparition celle du cavalier squelette. Il était déjà apparu devant Guts lorsqu’il était au plus bas, par là-meme il servait d’empreinte, mais plus étrange encore il lui fournissait les armes psychiques et matérielles. Cette fois-ci Guts interagira seul avec la nouvelle occultation, ce sont les questions du recul, du zen, de la méditation, en somme de la passivité qui en prennent un coup. Il est certain que ce n’est pas dans une mise à l’écart, dans une position de la tortue, ou de se recroqueviller comme un ver de terre qui résoudra notre possibilité d’interaction. Et surtout, on se rend compte que c’est un pied dans la mort qu’il découvre le sens de sa vie.( il serait interessant de parler de ceux qui, de nos jours, créent leur propre drame pour (re)découvrir le sens de leur vie !)
Faire balader Casca permet à l’auteur de nous faire découvrir « tout un monde » au pied de la tour des chatiments. Cette jeune femme représentant un doute dans toutes les convictions de meurtre de notre héros. Il est interessant de remarquer que l’auteur ne s’attarde aucunement sur le manque de vivre qui sévit tout en étant une composante importante de la situation alors que les réfugiés affluent de plus en plus, mais plutot sur les rituels archaiques. Le jeune Joachim les découvrira à ses dépends.
Luka, quand à elle , a mis en place une structure d’entraide entre filles de joie, et un système équitable des récompenses. A contrario, le grotesque Mozguz tenant des propos d’une bondieuserie creuse, gère sa hiérarchie par la torture et la volonté Divine. C’est lors d’un Dialogue entre l’inquisiteur et Farnèse qui nous permet de voir ou elle veut en venir, souvent conduire les hérétiques vers le bucher, faisant suite à une sollicitation durant sa jeunesse lui permettant de fuir ses souffrances. On s’amuse à scruter les réactions du jeune Serpico, l’auteur en fera surement quelque chose de ce garçon, on remarque qu’il est sceptique devant les propos médiocres de Mozguz et surtout qu’il n’est pas très chaud lorsque l’on brule des dissidents à la foi en vigueur. Bref, c’est un véritable microcosme qui s’offre à nos yeux, mâtiné d’une discrimination silencieuse.
Là ou l’auteur est brillant, c’est dans la manière d’aborder cet ensemble, de ne pas nous proposer de formules toute faite, de distiller une finesse affective rarement atteinte dans mes lectures. Le titre a un tempo proche du nectar des Dieux, à chaque page il m’impressionne par la désinvolture rigoureuse de son écriture. Les codes utilisés par l’auteur sont évidents mais il ne faut pas les observer en tant que tel, mais bien en tant qu’une multiontogenèse. Un autre auteur exploiterait d’une manière maladroite la puissance jubilatoire d’un tel titre. Une œuvre qui a accomplit le tour de force de me faire apprécier l’Heroic-Fantasy.
Une brillante perle noire !!
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Manhole
De Tetsuya Tsutsui
Les médias clament à tue tete que l’ensemble des maladies reculent, pourtant c’est drole car il n’y a jamais eu autant de malade.
On m’avait dit que l’auteur avait une manière efficace d’amener le cheminement de l’épidémie, et que graphiquement il assurait grave. Effectivement à première vue c’est ce que l’on pouvait penser, malheureusement le titre se révèle d’une hypocrisie rationaliste à couper le souffle.
Mais avant de parler du titre proprement dit, nous allons mettre en exergue ce que je vois trop souvent. Beaucoup trop d’œuvres, manga ou BD confondus, singent la crainte de l’autre avec des analyses pseudo-brillante de la communauté et de ses méthodes, parfois douteuses , qui prend la brutalité traumatique pour de l’intelligence. Ces distances physiques se retrouvent dans une paranoia hygiénique marquée au fer chaud de notre inconscient et de notre civilisation ( ce qui revient à parler du processus des mythes !). Une crainte des épidémies de masse ( grippe aviaire !), une timidité maladive, et l’exceptionnel oubli autour des évènements comme la perte d’un etre cher signifié par la maladie ou la mort. Trop souvent, on gobe des morts violentes , et au ralenti sans comprendre, ni cerner ce qui se passe sous nos yeux ébahis, ces négations se retrouvent dans nos idiosyncrasies, et ne fait que développer l’accroissement des distances avec les autres. On pourra toujours me prétexter la déritualisation civile , et la perte des mystifications culturelles ( prothèse du moi !), on détiendra un pan de réalité. Dès ce moment là, l’essor des rites archaiques, plus proche des rats que du singe, avec différents exemples qui se recoupent : solitude et enfermement des jeunes, viol de femmes et d’enfants, conflit de génération, infantilisme, structure rigide et tyrannique, déchainement de l’individualisme et de l’errance…Au final , le lecteur ou la lectrice sombrent dans la plus vaine des mélancolies, dans l’impossibilité d’aligner plus de 3 mots, ou éventuellement de pouvoir mettre en place une écoute. ( ce qui ne règle pas tout loin de là !) Evidemment ce ne sont que des causes représentatives de tout un ensemble de structures plus ou moins dans son coin, mais l’art en général étant un pale ( o combien éthéré !) reflet d’une communauté, en l’occurrence celle du nord, il ne sera pas étonnant de rencontrer des gens vers une forme de pureté morbide. ( schizophrénie, anorexie, boulimie,….)
Après avoir disserté sur le corps, nous allons pouvoir parler du titre. Remettons-nous dans le bain : « Des disparitions, et des évènements étranges à Sasahara pousseront un Duo de flic ( Ken Mizoguchi « l’ancien », Nao Inoue « la jeune » ) à faire une enquête sur ce mystérieux filaire hote des corps infectés ( les victimes ? !), et sur l’instigateur coupable forcément. Et là encore, c’est l’emploi des flics d’une manière un peu facile qui pose problème, malgré tout, le passage ou nos 2 inspecteurs entrent dans le taudis de cette vieille femme aurait pu etre interessant si il y avait eu une certaine continuité. Malheureusement, ce bon début fait place rapidement à une grave amertume qui s’installe chaudement jusqu’au discours du « photographe », et là tout s’effondre. Sous couvert d’une idéologie douteuse, de désirs de purification, et de gloriole, ce vieillard répand sa découverte du filaire dans la ville de Sasahara. ( un fléau qui ne touche jamais le lecteur !) Et surtout dans tous ces personnages dangereusement stéréotypés, c’est cette jeune femme flic, incorporée récemment, à la spontanéité superficielle qui se révèle etre la plus cohérente, et étrangement aussi la plus humaine. Elle était là pour faire rire, détendre l’atmosphère, mais au fil des pages, ironiquement, on scrutera chacune de ses réactions, de ses gestes, de ses mots pour cerner les tenants et les aboutissants du rapport au corps, à la solitude, et à la mort propre à notre civilisation. Quand à l’autre flic, on est plus proche du phénix ! ?
Pire encore, plus le titre avance, et plus on se rend compte que l’œuvre est faite en dépit du sens émotionnel. Que l’auteur par l’intermédiaire de ses personnages passe son temps à nous expliquer ce qu’il faut faire et ne pas faire, comme si nous étions des idiots et des demeurés mentaux. Par la force des choses, le rationalisme explicatif ne fait qu’aplatir, affadir et alourdir le récit ( qui n’en demandait pas tant !) qui était déjà pas mal plombés.
Un titre qui confine au cynisme pour la bonne et simple raison que l’on nous demande de choisir par l’intermédiaire d’une question : « Au prix d’un meurtrier idéologique faut-il accepter la tyrannie normaliste d’un carriériste binoclar en costume cravate ? ? ?
Quelle(s) réponse(s) nous propose l’auteur ?
La réintégration du corps policier ! ! ! BRRRR, ça fait froid dans le dos.
Une œuvre moraliste au possible, doublé d’un cynisme bien pervers. Je n’en demandais pas tant ! ! ! Mais arriver à me sauver la morale sur la fin, tout en respectant les vieux carcans hypocrites, moi je dis chapeau ! ! !
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La nef des fous
De Turf
3- Turbulences
Dès la couverture, on cernait les plans machiavéliques du Prince putatif étouffant physiquement et moralement le nouveau Roy, Ambroise I. Si jusqu’ici le ton de l’auteur était enfantin dans l’ensemble, à partir de ce tome 3 l’auteur fait un virage sec dans la cruauté. Elle se retrouvera d’ailleurs à différents stades.
On croit, au départ, que le G.C a trouvé un adversaire à sa taille mais le Prince se révèle trop lucide et extremement brillant pour faire tourner en bourrique ce pauvre Empereur des pois. Avec divers supplices dont en premier lieu le rêve et ses hantises se montrant des plus efficace, jusqu’à l’apparition des médecins. Et là, au vu de leurs manières et de leurs habits on pense à Molière et au « malade imaginaire ». ( clin d’œil à la langue Française ?) Traverser la jungle infestée de Schloumpfs sanglants et impitoyable ( clin d’œil ultra célèbre !) et d’autochtones dangereux sera plus difficile que prévus pour Aphros et nos 2 tourtereaux que sont Arthur et Clorenthe. Malgré tout, ils auront une aide inespéré, celle d’un robot intelligent mais qui renonce bien vite envoyé par la matrice. Sans oublier nos deux zouaves qui s’amusent à ne pas tomber dans les oubliettes du souterrain Eauxfollois.
La mélancolie du nouvel empereur qui précède la cruauté du tome le plus rude préfigurerait-il une destinée plus funeste de nos héros ? Un Prince d’une cruauté clinique, l’environnement de nos héros qui tout doucement se rétrécit pour devenir suffoquant, pénible, dangereux, des dérèglements climatiques liés aux humeurs du G.C de plus en plus incompréhensible.
Bref, l’auteur continue sur sa lancée scénaristique, graphique, émotionnelle, et commence à noircir son tableau, et prouve qu’il peut etre un conteur honnête et remplir son contrat, c’est-à-dire d’etre un divertissement réussi à la fois riche et amusant. Ce qui sous nos latitudes est loin d’etre évident, et surtout loin d’etre toujours le cas.
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Pluvior 627
Un chef d’œuvre du grotesque ? A première vue, je suis plutot d’accord avec le dernier terme, pour ceux ou celles qui ne suivent pas c’est ( une œuvre !) grotesque, et pourtant à la fin de ce tome 2 un petit quelque chose fait son apparition qui donne enfin une consistance au titre.
L’ensemble de ce tome 2 est dans la continuité du premier ( ce n’est pas toujours le cas avec d’autres auteurs !). Un exRoy jeté en pature aux rats. L’ile sur laquelle nos 2 tourtereaux ont échoué se révèle habitée. Un jeune Baltimore qui prouve qu’il sert à quelque chose en tombant sur Igor XVIII qui est en rapport avec le trafic de coloquintes. Ce qui me pose problème à ce moment là c’est l‘ ellipse de la charge idiote ! L’émerveillement du G.C devant son exploit d’etre enfin le Roy, l’auteur s’attarde beaucoup sur ses machinations. On peut donc dire que la monarchie des rayures s’est écroulée laissant place à l’empire des petits pois.Y a t-il un lien de cause à effet entre le tremblement de terre et le craquellement de l'ancien royaume ?Le fait qu'étrangement les 2 se recoupent grave dans la terre ( l'atavisme !) cette fissure. On se rend compte aussi que nos 2 flics, surtout le supèrieur, sont mus par des interet comme la richesse, la gloire, le pouvoir, les articles de presse, et par un héroisme naif sous jacent.
Mais ce qu’il y a de remarquable, c’est le fait que l’auteur au détour d’une case « banale » fasse preuve d’une réelle inventivité graphique en perfectionnant son monde bizarroide, sa faune étrange, et sa flore omniprésente. Et aussi ce n’est pas tellement l’arrivée du Prince putatif qui représente ce petit quelque chose dont je parlais plus haut mais bien que le G.C soit en proie en une certaine mélancolie hors programme.
Et c’est ce mieux qui se révèle probant et interessant quand à la suite du récit de « la nef des fous ». L’auteur fait preuve d’un peu plus de conviction et un franchissement de trois paliers se fait ressentir qui sont àla fois graphique, scénaristique et émotionnel. Espérons que l’auteur saura continuer dans cette voie prometteuse.
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La nef des fous
De Turf
Un univers à la fois mécanisé, fantastique, féodal et spécial. Des héros haut en rayure. Un album singulier, innovant, et inventif exécuté par un auteur en grande forme. Une œuvre mythique . Voilà, en gros, la manière dont ce titre me fut présenté. Et pourtant à la lecture de ce premier tome, je suis plus que partagé, coupé en deux, entre quelques réussites, et une exploitation maladroite et trop brève de l’écriture d’ensemble et de celle de nos héros.
Dans les réussites on peut y mettre pêle-mêle : « le talent graphique indéniable de l’auteur notamment p 7. Une ambiance fortement empreinte du « monde »Walt Disneyen ( ça se dit ?). Une ou deux répliques interessante du Roy p 15. Et une secte amusante ayant l’insigne de Delcourt . » ( Tout le monde s’en est rendu compte, je pense !).
Tout ça pour dire que la nef des fous est une cage ( dorée !) aux folles ( C .Q.F.D ). On y rencontre un Roy faitaliste , capricieux, mélomane ayant des reves prémonitoires qu’il n’écoute pas, un grand coordinateur qui met des batons dans les roues du système, se veut « calife » à la place du « calife », en d’autre termes il ourdit un complot, fait des messes basses. 2 flics habillés en rouge qui mènent l’enquete sur le trafic de coloquintes. Un fou, c’est très relatif, nommé Arthur qui s’occupe de la jeune et douce princesse. Elle-meme irritée par le monde qui l’entoure, et trop curieuse une fois à l’extèrieur du château.
Malgré tout, le problème n’est pas dans le support classique, je veux dire un royaume des complots, mais bien dans l’utilisation trop rapide et trop brève des évènements, comme une course contre la montre, et le développement des personnages principaux ne dérogent pas à cette règle de la vitesse, qui nous gache, affadit, et aplati ( et de beaucoup !) la lecture du récit.
Un récit qui ne manque pas d’interet mais qui peche par excès de vitesse.
Au final, ce premier tome laisse un gout d’inachevé dans sa conception, et l’impression maladroite d’une œuvre en demi-teinte.
Dommage ! ! !
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Vagabond T23
De Takehiko Inoué
Ame en peine, âme vagabonde…
A 2 ou 3 tomes par an chaque achat d’un nouveau tome devient un calvaire parce qu’il nous oblige à nous resituer. Mais surtout on a le désagréable sensation que le rythme de parution chaotique affaiblira la force et l’impact de l’œuvre.
Dès la couverture on sent tout de meme une grande réussite de la part de l’auteur, mais surtout elle est évocatrice des aspirations profondes de Miyamoto Musashi, pour le formuler autrement, très souvent, on dit que : « Les yeux sont le reflets de l’ame et de l’etre ». En se servant du sabre comme d’un miroir, notre cher bretteur ne cherche-t-il pas à entrepercevoir son psyché, et a fortiori celui des autres personnages présent dans « son monde ».
Sujet casse gueule, au demeurant, dans lequel Inoué s’en sort brillamment.
Matahashi se révèle etre un mégalomane revant de gloire et de richesse noyant ses bonnes résolutions dans le premier Saké venu. Le personnage de Sasaki, trop souvent décrié, a probablement été perçu par l’auteur comme un défi, un challenge parce qu’il est muet. D’ou le traitement le plus abouti et le mieux structuré dans les impressions et sensations en fonctions des évènements. ( L’exemple du Dojo Yoshioka est frappant ou les images de la jeunesse de Kojiro Sasaki font le lien avec l’exercice potache de la traduction. C’est cet épisode qui révèle les compétences D’Ueda qui en plus d’etre un expert au sabre, est aussi un habile tacticien. Sans s’en rendre compte, il surclassera Denshichiro et sera exclu du Dojo. ( l’un ne va pas sans l’autre !)
Le fait que Miyamoto Musashi rencontre un forgeron à la « retraite » les pousse évidemment à la conversation sur leur lien à tous les deux c’est-à-dire: « le sabre ». Le raisonnement que tiens ce vieil homme est particulièrement esthétique ( au crane mou !) : « Tout d’abord dans sa fonction d’armurier puis par la suite d’une manière intrinsèque ». C’est un retour en force de « l’en soi », d’une quete spirituelle du néant qui avait heureusement disparu lors de l’apparition de Kojiro Sasaki. ( J’aurais largement préféré que l’auteur prenne ses aises vis-à-vis de cette quete médiocre, comme ça l’auteur aurait été en continuité avec ses libertés dans la narration. Et meme si il nous ressert le jeux du chat et de la souris qui existait déjà entre le jeune Yoshioka et Miyamoto la narration n’en pâtissait pas vraiment, alors que là en s’endormant sur les dogmes préexistant dans l’œuvre originelle il rend son écriture faiblarde.)
Meme si à ce moment là l’esprit de Miyamoto Musashi se réveille ( le fantome du vieux maitre devenu conscience !) et cogite, au final c’est peine perdue car l’acte qui suit en dit long…
Il faut comprendre que nous ne pouvons retraduire fidèlement une œuvre ancienne, et donc le propre d’un auteur c’est d’adapter son œuvre en fonction de l’époque dans laquelle il vit. Préférez-vous, franchement, les traductions littérales ? ?
Que ce soit du point de vu spirituel ou narratif le fait de les modifier peut se révéler etre une excellente exploitation pour le lecteur et l’auteur. Mais en se vautrant dans de vieilles pensées néantistes, il amoindrit la portée, l’impact et la force de son titre.
Inoué, sur le coup, se l’est joué trop facile, dommage…
( à noter qu'un marque page est offert avec ce titre !)
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Death Note Tome 2
De Tsugumi Oba et Takeshi Obata
C’est en entrant chez le boulanger que je me suis rendu compte que le titre, ainsi que le phénomène avaient eu raison de moi. Ou bien ai-je encore un infime espoir que cette œuvre sorte de sa léthargie morale ?
Et non, je n’attendais pas Death Note d’un pied ferme à sa sortie, mais je suis fondamentalement curieux et donc je n’ai pas pu m’empecher de savoir ce qu’il contenait.
Pourtant, c’est toujours la grande classe, voire la très grande classe : « La couverture du tome ressemble aux portraits du roi soleil ( vous allez me dire que c’est un peu gros de ma part !) surtout l’écusson d’en haut, le découpage des cases est toujours aussi soigné, et c’est toujours aussi agréable graphiquement ». En d’autres termes prions fortement pour que ce second tome nous en mette plein la vue.
L’immense événement de ce tome 2, c’est notre rencontre avec L. On remarquera rapidement qu’il a des manières particulières par rapport aux quelques flics qui lui font confiance. Ça n’a rien d’un hasard si les auteurs mettent en relief des policiers qui se tiennent « normalement » et L. Ce qui m’ennuie à ce moment là, c’est la déduction logique forcée propre a nos chers détective. A quand l’induction fantasmée ? ? ? ( hein ! !)
Les « esprits » de nos héros que sont Light Yagami et L sont très souvent sollicités pourtant l’ennuie sommeille.
Trop de personnages se reposent, se vautrent, s’endorment sur les idéaux pompeux, et balourd, de ce fait l’œuvre ne trouve jamais son envergure . Qu’ils soient puérils n’entre pas en ligne de compte, je veut dire des gens qui n’aiment pas perdre il en faut.
Pire encore cette jeune femme, anciennement du FBI, que rencontre Light Yagami qui enquete sur Kira ( je rappelle que Light et Kira ne font qu’un !) pouvait avoir son potentiel, je veux dire plutot que de l’annihiler immédiatement cela aurait été judicieux que notre cher ploum-ploum théorique, et absolutiste en herbe en tombe amoureux.
Mais, non, non, et renon…L’issue que font prendre les auteurs à leur œuvre est franchement pathétique.
A cela s’ajoute ces sauts bizarres dans le récit, cette brutalité du récit ne fait que le moisir.
Seul reste ce bon vieux Dieu de la mort et ses remarques croustillantes, un peu comme son vice : « les pommes », me font passer un léger moment subtil, trop fugace malheureusement.
Au final, meme genre de reproche que pour le premier tome c’est-à-dire un énorme potentiel entre les mains mais sous exploité, et inhibé par les auteurs. Dommage, terriblement dommage…..
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NonNonbâ
De Shigeru Mizuki
Un lourd pavé de 29 € qui fait réellement peur. Un titre passé totalement inaperçu à mes yeux lors de sa sortie.( Quel grand tort !) Il fut pourtant primé par le Jury D’Angoulème 2007. Certains vont meme jusqu’à dire que nous avons affaire au Miyazaki du manga. La prière est une activité qui ne mange pas de pain, espérons de tout notre « cœur » que ce ne soit pas le cas. En d’autres termes prions pour que l’auteur n’entre pas dans des pacifisme absolus, et dans des délires de persécution de mère nature. En somme la lecture s’annonce sous les meilleures hospices.
( Zanzibar en proie en une grande superstition !)
Heureusement et rapidement l’auteur esquive l’écueil des grands moralistes à la Miyazaki et nous offre une œuvre fine, doué, tactile. Alors quels personnages principaux allons-nous rencontrer.
Tout d’abord, il y a NonNonbâ qui a une existence très pauvre, voire quasi misérable, rythmée par les saisons, et par la prière. Puis Shigéru, un enfant qui joue à la guerre avec les enfants du quartier d’en face, et s’enfuyant dans l’ imagination, et les récits de cette mémé. Son passe temps favori c’est de créer des Bandes dessinées. Il fera d’ailleurs preuve, sur la fin, d’une grande maturité sur la question de la hiérarchie. Et aussi le grand père de Shigeru un vieil homme sermonneur. Le père de notre jeune héros employé, au début, dans une banque, sera licencié et travaillera par la suite en pointillé. Son reve devenir un scénariste de film des années 20. La mère de Shigeru rabache son bon sens d’une voix monocorde. Une cousine plus proche d’un amère souvenir de la vie que la vie elle-meme. Sans oublier l’avenir sordide que l’on réserve à cette jeune fillette Miwa.
Le récit est, quand à lui, coupé en deux parties distinctes, et dans ces morceaux d’environ 200 pages on suit les tranches de vie d’une manières saccadés mais loin d’etre éparses. La précision de l’environnement Japonais permet au lecteur de facilement se situer et de frissonner ( je dis frissonner, très souvent ils sont plus proche de la farce que de la crainte !)lors de l’apparition des Yokai. Dans la première partie, on découvre la vie que mène NonNonbâ, mais un beau jour de printemps son mari meurt. En peu de temps elle sera recueilli par les parents de Shigeru comme femme de ménage. Mais cette mémé n’est pas comme les autres car elle n’a pas son pareil pour raconter les histoires d’ames errantes. C’est aussi ce qui la distingue des autres pour notre jeune héros. Dès le départ cette mamie, à l’esprit facétieux et farceur, dit ceci : « Ce n’est pas parce que l’on ne les perçoit pas que les choses invisibles n’existent pas… ».
Une forme d’initiation, sans quete fondamentale, à la vie par cette mamie pétrie de petites folies quotidiennes.
Sans tomber dans le lacrymal misérabilisant, ou dans la pitié avilissante, l’auteur nous sort un récit complet et tactile, infiniment savoureux.
Malgré tous ces points savoureux, il faut avouer que le graphisme est plus ou moins réussi en fonction des pages. Très souvent la faune ( les esprits !), et la flore sont plus accompli graphiquement que les personnages principaux et leurs mimiques. Mais on se rend compte au fil des pages que l’auteur traite parfaitement l’angoisse de la mort dans la vie quotidienne avec comme composante importante, et intermédiaire avec le monde des vivants : « les Yockai ».
Bref, loin des Miyazaki, et autre sermonneur qui font feu de tout bois, c’est bien le caractère de précision du détail dans la mort, les blessures de tous les jours, c’est celui aussi des sensations et impressions qui nous structure durant la vie quotidienne qui revet ce tempérament universel du à l’œuvre.
Enthousiasment et brillant.
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Death Note
La plupart des éditeurs flairant le filon ont bataillé férocement pour s’octroyer ce titre attendu par des milliers de fan français. Alors est-ce un chef d’œuvre ou non ?
A première vue, c’est tout de meme la grande classe, un travail soigné, une superbe jaquette. Peu de titre peuvent se vanter d’une telle couverture (médiatique ?).
Venons-en au récit. Pour se divertir « le Dieu de la mort » perd ( entendez : faire exprès !) son cahier dans le monde des humains. C’est un jeune lycéen, le bien nommé Light Yagami, s’ennuyant en ayant une vie somme toute normale qui découvrira ce précieux cahier. ( mon précieux ! ! Phrase ultra célèbre !).
Malheureusement, les auteurs se permettent des allers et retours ainsi que des sauts de puce dans le temps en dépit du sens de leur récit, par là meme ils nous ôtent toutes sensations, et impressions passionnantes.
Pourtant les surprises sont légions : les commentaires du Dieu de la mort sur les histoires que se font les hommes à son encontre, on appréciera tout particulièrement ses réflexions que notre héros écoute du oreille distraites, mais aussi quelques regles du cahier dont celle-ci : « le Dieu de la mort n’a aucune obligation d’expliquer les règles à l’humain qui en a pris possession ».
En d’autres termes ce sont les quelques points positifs de ce premier tome.
Mais au fil de la lecture on se rend compte que notre jeune héros n’est en fait qu’un bourreau moral, un inquisiteur des temps moderne, un méritocrate trop thématique qui veut devenir le nouveau gourou sur une « nouvelle terre ».Il ne sera pas étonnant de le retrouver dans un pseudo-positivisme d’améliorateur de l’humanité. Les phrases comme « c’est la vie, ou la vie continue » ont une connotation morale du plus mauvais gout ( y en a qui ça plait ce genre d’énergumène !), ce qui au final propose peut de perspective d’une multiplicité dans la narration. On en sera réduit en un simpliste duel à mort entre le bien et le mal ( mouais !) ce qui affaiblira largement l’histoire, plutot qu’un récit effrayant, sordide, brutal sur la banalité, et la destinée des Hommes.
En ce sens nous aurons affaire à un gros lourdaud qui se force à faire « le bien », jusqu’à qu’une phrase qui résonne comme un ultimatum sorte : « Je suis … la justice ».( quelle bonne blague ! ! !)
Il y aurait pas un truc qui dit…genre : on ne peut pas juger quelqu’un parce que nous faisons partie nous aussi du litige.
Donc pour finir un Titre Terriblement Brillant sur quelques points précis mais encombré et sous exploité par les auteurs. Dommage que ce titre laisse un si grand gout d’inachevé. Ca en est meme rageant, c’est dire si Death note avait un sacré potentiel.
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Il y a quelques jours j’avais réveillé un peu tout ce monde avec mon commentaire largement brutal sur le mécanisme grippé des 2 premiers tomes de Hub.
Et non, ce n’était pas par chauvinisme purement français que je m’étais mis en colère sur la réussite éloquente de Hub mais bien sur le traitement de l’œuvre.( J’arrive à considérer les trois derniers épisodes de George Lucas c’est-à-dire les épisodes I,II,III comme honnête, sans doute pas extraordinaire, mais le processus qui mène Anakin vers le coté obscur est interessant, et ce n’est pas le succès qui changera ma façon de voir.))
Mais revenons à la suite des aventures du groupe d’Okko, et effectivement le début de ce cycle est bien meilleur, pas transcendantal, mais un peu mieux. Il faut avouer qu' utiliser les paysages apocalyptiques adossés à ceux plus festif du royaume des montagnes provoque son petit effet. Mais ce qui m’a plu c’est le fait que dans une œuvre ou le cheminement prime le passage chez les moines ascétiques se révèle etre une fausse piste, une boucle réjouissante. Malheureusement, une autre idée qui aurait méritée un travail plus poussée c’est celui de l’enlisement dans la neige, à cela on aurait ajoutée un plus gros traitement des loups, bref quelque chose de plus sauvage que ce survol.
Trop souvent aussi la voix off alourdi le récit,
écoutez cette voix lorsque nos héros passent devant la mine.(p 25 !)
C’est mon avis mais le problème est là, je veux dire vu que l’auteur n’a que 2 tomes ( remercions Xuunam pour la farce des 3 tomes !), il doit recentrer son récit plutot que de l’éparpiller ( franchement… mais les mineurs,et les ponts qu’ils franchissent, on s’en fout ! !), de le disperser, de l’émietter pour tenter de le rattraper après coup par une plate voix off.
Pour finir, une impression de fuite en avant interessante mais trop tardive apparaît en fin de tome, ce qui n'était pas pour me déplaire.( dommage !)
En recentrant le récit en une fuite en avant, avec une neige collante, chiante, des loups cruels ( quelque en soit la raison !), la boucle folle chez les bonzes, les mages agencés bien plus souvent, que le peu de fois ou on les voit, dans les recoins et détours sombres de nos héros, et la colère d’Okko ainsi que son massacre narré directement aurait donné plus de poids à Okko plutot que de le faire d'une manière rétroactive.
A mon sens, pour "Okko", le cycle de la terre, il s’agit de recentrer le récit pour rendre les personnages humains, et aussi ( et surtout !) de les confronter à des évènements bien plus cruels.
Et non pas de dire les gouts et les couleurs ça ne se discute pas, phrase plate au demeurant, de ne pas dire aussi qu’il faut 45 tomes pour développer des personnages surtout quand un cycle se fait en 90 pages environ, bref il faut impérativement me les rendre vivant...
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Okko de Hub
Cette critique tiens pour les 2 tomes !
Un énorme succès, des lecteurs enthousiastes, le monde qui s’affiche d’un sourire béat devant tant de prouesse plus proche du saut périlleux que d’une réelle finesse scénaristique.
On y suit une quete tout autant fantastique que fantaisiste dans laquelle les héros sont à la poursuite des vilains pas beau qu’ont piqué la sœur au jeune (p’) Tikku prétexte à une poursuite contre la mort. Mais les évènements se succèdent avec une telle platitude dans un monde imaginaire extremement pauvre que cela en est risible .A cela l’auteur fait du Zèle avec des personnages balourds et poussifs qui passe leurs temps à citer leurs aphorismes et leurs parchemins poussièreux.
Comme le dit le Démon aux personnages présents : « c’est d’un ennui mortel… » ah ! C’est pas ça qu’il dit ! ! !
Malgré tout, il faut reconnaître un excellent crayonné et des couleurs vives, mais elles n’arrivent pas à rendre le récit vivant, lui, il est mort bien avant petite carpe. On apprend après coup que la narration est faite par le jeunot devenu un vieux pretre. Avec cette mini-nuance scénaristique l’auteur se met sur la pointe des pieds et tout le monde fait : « wahouuuuuuu », comme c’est passionnant.
L’auteur est-il en panne d’inspiration ?Deux demons, Deux Dieux locaux, un chateaux qui vole, un orque.
Impressionnant…mais bien sur !
Ou est passé le caractère émotionnel et la force du récit ?
Franchement à la lecture de ces 2 tomes, je suis plus qu'étonné devant votre béatitude affligeante pour ces albums.A aucun moment, je ne me suis senti concerné et emporté par l’imagination débordante de l’auteur.
Ça ressemblait plus à un instant de colère qu’à un moment de reve.
Au final une œuvre réussie graphiquement, mais un récit pitoyable et à la m-é-c-a-n-i-q-u-e déjà grippé.
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je connaissais un peu Tardi avec des Bds comme "la der des ders",ou "jeux pour mourir".Pour tout vous dire il ne fut jamais un auteur brillant mais simplement un bon auteur qui fait de la bonne BD.
Sur ce titre, un gros travail est entrepris du point de vue de la crédibilité de l'oeuvre.Je veux bien entendu parler des journeaux du petit journal de l'étrangleur et de leurs chroniques comme préquelles au récit.
Un vendeur de polar qui fait une initiation au meurtre à un mioche, voleur ( de polar !) chez ce meme libraire.Malheureusement, on retombe dans les travers du genre avec une élucidation ( trop !) rationnelle qui tourne à la quete absolue de la vérité.Par là meme l'oeuvre perd de sa sève.
Mis à part une fin trop classique et trop gentillette, la manière dont le polar est raconté suffit à nous faire passer un bon moment.
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Chronique de psychiatrie
Le « je » est autre…comme disait l’autre.
Autre secteur, autre service, autre tuteur. Ah ! la psychiatrie, c’est vraiment quelque chose.
Le nouveau tuteur, monsieur Iseya qui passe le plus clair de son temps à annoncer des chiffres, est pour une fois un personnage contre lequel il ne peut s’indigner, ni combattre. A force de donner des coups d’épée dans l’eau, il fera un retour sur lui-meme…une introspection l’obligeant à lutter différemment, c’est-à-dire en comptant les points lors des matchs de ping-pong .
On revoit aussi les anciens tuteurs, déjà le passé…et des efforts sont entrepris dans sa relation amoureuse ( le futur ?!)
Fable amusante et interessante, celle du journaliste qui s’enferme avec « les fous » comme pseudo alcoolique, pour finalement en devenir un aux yeux des autres membres de son journal. Par là-meme il pose la question de la discrimination au sein meme du système hospitalier, et aussi du jeune interne ; mais aussi au sein meme de son propre journal régit par le spectaculaire et le mercantilisme. Etrangement, c’est ce journaliste qui se confiera à notre jeune interne…
Il montrera ainsi les carcans et les œillères de notre société de consommation, et de notre chair à consensus.
Meme si l’article crée par le journaliste est sans aucun doute fin, précis, et passionnant, le pusillanimité inhérente de notre « petit monde » suffit à le bannir.
Ce sont encore nos préjugés et nos réflexes qui seront mis à rude épreuve par l’intermédiaire de Mr Ozawa qui a engagé un processus de rétablissement.
C’est là qu’un fait médiatique et traumatisant apparaît.
Ce personnage sera ( trop) rapidement considéré comme un malade mental.
Que voulez-vous qui dit psychodictature dit trouble mental…
Les errements de notre parole trouvent échos en cette jeune demoiselle nommée Hayakawa. Elle se considèrera comme la meurtrière, elle en souffrira d’ailleurs, alors qu’il n’y a pas de quoi.
Mais ça reste une question de point de vue et de sensibilité de la personne.
C’est là qu’intervient le psychiatre Iseya, en agissant à l’encontre de sa hiérarchie, il se place du coté de ses patients…mais n’a-t-il pas déjà un passé de fauteur de trouble, de meurtrier qui laisse ses ex-patients en proie à eux-memes une fois dehors, alors que les médecins font de ces « fous » des patients à vie.
Le reste est anecdotique, ou le jeune Ozawa trop fragile subit de plein fouet la pression de la communauté extèrieur et tente de se suicider…
Bref, pas de méthode miracle, pour chaque patient il faut se remettre sous-pression pour mettre en place un dialogue possible.
Ces tomes sur le service de psychiatrie sont emplis d’amertumes .Un constat sévère, un bol de cigue qu’ils boiront tous, malgré tout un pale espoir survient, mais n’est-ce pas la lutte du pot de fer contre le pot de terre.
Depuis le tome 8, Say Hello To Black Jack prouve largement sa réussite malgré l’incarnation Christique de notre jeune Don Quichotte, et quelques tiques qui perdurent. Il faut se rendre à l’évidence que ce service est complètement accompli.
Dommage qu’il ait fallu attendre autant ( 7 Tomes ? ! !) pour avoir un message porteur, et le début d’une forme de détermination.
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Say Hello to black Jack T 8 !
Chroniques de Cancérologie
Nous avions les prémices lors des tomes précédents ( Cf t 4 et t 7 !), cette
fois-ci c’est bien le rapport au corps et le gouffre qui nous sépare de la mort qui sont abordés dans ce nouveau tome.
Avec le cheminement de cette vieille femme, à la fois extérieur ( vers l’arbre !- je vous laisse trouver le symbole !), et celui à l’intérieur du système hospitalier Japonais, c’est-à-dire le traitement lourd du au cancer. C’est le corps et le visage de cette femme qui va de plus en plus se creuser pour finir par etre méconnaissable, c’est ce corps malade et meurtri qui petit à petit nous touchera, il en deviendra meme genant. On est loin des amours inconditionnels, absolus, et hypocrite que l’on nous bassine à longueur de temps.
A partir de cette femme on peut faire un parallèle avec la réconciliation entre les 2 « tuteurs » qui ont des méthodes différentes de traitement. Evidemment cette réconciliation n’aurait pas pu avoir lieu sans l’effort de notre cher Don Quichotte.
Cela n’empeche pas notre héros d’etre au bord des larmes ( j’ai dit au bord !) lors de son départ du service.
Par là, il devient évident que l’auteur utilise les memes procédés à chaque fin de service.
Malgré tout un tome qui questionne l’existence, et l’absence laissé par le corps mort.
(Pour la première question se reporter au début du tome, et pour la seconde c’est lors du discours de notre jeune interne devant l’assemblée des médecins.)
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En apercevant la couverture du tome 17, je me suis dit que l’auteur corroborait le rire de Guts tome 16, et donc qu’il acceptait « sa destinée elfique. »
Retrouver Guts et Puck cote à cote, et non pas d’égal à égal, le prouve assez.
Par contre, J’ai toujours une grande crainte que l’auteur se plante totalement et passe dans la production des Seinens médiocres comme GLO, Zetman et autres .
Heureusement, ou malheureusement pour mon porte monnaie, les aventures de Guts sont toujours traitées de manières excellentes, et fines par l’auteur.
Pour aller à l’encontre des : « Ouais, berserk est une tuerie, ou/et des chantres de la boucherie ! »
Un tome ou Guts est justement avare en coup d’épée visible pour le lecteur, pourtant, elle est omniprésente symboliquement en tant que « lien », c’est cette tache, cette rencontre entre « l’enfant prodige », et le récit de l’ancien que narre l’auteur.
Un récit lucide dénué de sagesse ! ( La sagesse c’est d’arreter de se battre !)
Il est interessant de remarquer qu’il y a une interaction, un contexte, entre le jeune et l’ancien. (Ce qui le maintient en vie sans aucun doute.)
Dans un monde ou les rituels sont en périls ( tiens, c’est bizarre !), ou la notion de culte est réduit à l’immédiat, l’épée devient un repère, une bouée avec une tete de canard, une manière de s’extraire de la masse, de se marginaliser aussi.
Auparavant, l’épée était déjà un refuge affectif pour Guts, en repassant dans les mains de l’ancien et en étant reforgée, elle s‘arroge ainsi un récit affectif, la violence est donc instrumentalisée. ( on se méprend lourdement quand on cherche à oublier la violence, ou à la combattre ! !)
Et surtout, on est pas là pour jouer au maimaitre et à l’élève.
( De nos jours, la psychodictature de l’adulte
« normal » qui considère qu’il doit servir de références aux autres, bafoue les agés, les enfants, et les étrangers—c’est l’ère de la communication et on a jamais autant peu parlé—tous ceux qui s’écartent du récit dit : « normal » !
La normalité étant régit par le souverain néant, dont sa particule s’appelle : « l’anarcho-mercantile ».
Une pression qui est partout et nulle part…
Par là meme, nous déboussolons, désorientons les agés car ils ne remplissent plus la fonction du récit.)
On retrouve Guts dans la grotte, là, l’auteur aurais pu nous faire le coup des « souterrains de l’ame »… et s’y perdre.
Pas du tout, l’introspection est sèche, apre , frontale, sans appel, comme taillée à l’épée. C’est encore plus flagrant dans la mise en scène !
Deux puissants éléments passionnels, mais non fusionnels, ressortent : la cruauté de son ombre( l'image représentant Guts et cette ombre est magnifique !), et celle qu’il aime.
(De là à dire que Casca sera la rédemption de Guts,
il y a un pas que je me garderais de franchir !)
Une réinterprétation brillante, sans aucune remise en question, en cause des antinomies, et des contradictions de Guts. Et surtout, il n’entre pas dans une idéologie foireuse ( exemple : se battre pour la vérité !), et encore moins dans le matérialisme faussement pragmatique.
Les forces, sans nous faire le coup de la fascination de la violence ou de sa représentation, à l’œuvre dans le monde ainsi que celles de Guts font penser l’œuvre en terme de multiplicité, d’advenir, de devenir et non plus en terme d’unité, de chose ou d’identité.
L’identification, l’un des codes les plus répandus est laissé de coté au profit d’une prise de distance avec le monde de Berserk et de son personnage principal.
La lecture de L’œuvre n’en devient que plus fascinante, plus foisonnante, plus luxuriante.
Un paradoxe génial qui ne fonctionnerait pas sans orgueil, celui de Guts. On verra ce que l’auteur a prévu pour la suite, mais ce que Guts promet c’est le sentiment d’appartenance, et le tout sans se la jouer maimaitre .
- Un tome Chef-d'oeuvre !( fallait bien ça, pour débuter la nouvelle année!)-
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De Jiro Taniguchi
Adapté du roman de Yumamakura Baku.
On pourrait le dire ainsi :
« a chaque peuple ses héros, et ses Dieux, à chaque continent ses plaines et ses montagnes. »
Ce n’est pas la première fois ( ni la dernière !) que l’on peut rencontrer des récits de montagnards. En France, on pourrait parler de l’auteur Pyrénéens Frison-Roche ( avec des romans comme : « Première de cordée ou la grande Crevasse » pour ne citer qu’eux !), nous parlant du drame inhérent à la montagne.
Cela se traduit bien souvent en une lutte acharnée entre la nature, et le genre humain.
L’Humain VS la nature.
Cette lutte ne serait pas possible si les deux ne se cotoyait pas.
L’image sur la couverture se veut explicite : L’homme se veut aussi grand qu’une montagne. Mais trop souvent, les auteurs nous font le coup de s ‘émerveiller devant la pureté de la montagne avec des termes du genre : « c’est grandiose, immense, fabuleux… ».Et dès qu’ils parlent des Hommes, immédiatement, n’y voyant que des horreurs leurs visages deviennent sombres.
Alors « le sommet des Dieux » tombe-t-il dans les travers propre au genre ou non ?Enfin, je veux dire est-ce un récit humain ?
Meme si le début du récit est amené, je veux bien sur parler de l’errance du Journaliste- photographe, il se nomme Fukamachi Kotoko, dans les ruelles du Népal ; il n’empêche pas une légère impression d’ennui jusqu’à l’apparition de l’ancien ( et toujours !) prodige de la montagne : « Habu jôji ».
A partir de cet instant, il sera vital pour le journaliste d’en savoir plus sur cet Homme. C’est ce que nous découvrirons au fur et à mesure de ses rencontres. C’est par cet intermédiaire que nous connaitrons les aventures et les sentiments de ce formidable grimpeur…
Mais l’auteur ne peut s’empecher de rompre « le charme » ( entendez : « Force de l’événement !») des personnages par une voix off maladroite aplatissant ainsi les forces émotionnelles.
A cela s’ajoute le fait que les auteurs tombent par période dans le fabuleux piège de la montagne.
Une œuvre plutot réussie lorsqu’elle s’attarde sur les expéditions humaines mais qui dégringole par moment dans la facilité...
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Une association entre deux artistes n’est pas forcément payante.
On a l’exemple avec ce titre : Icare.
Jiro Taniguchi qui met en scène,et crayonne le récit de Moebius.
Nous avons donc affaire à une commande, c’est là que l’on va s’apercevoir du réel talent de Jiro Taniguchi.
Parce qu’un projet qui vous tient à cœur c’est ( plutot !) facile. Préparer une œuvre écrite par un autre, dans un tout cloisonné , se mettre sous pression pour tirer le récit et le dessin vers une œuvre aboutie et complète.
Voilà qui relève de la gageure ! !
Et force est de constater la réussite à la fois précise et claire des planches de Jiro Taniguchi. Avec moult superbes pages, et doubles pages, le mangaka tient haut la main son pari graphique, il faut dire que le format y est pour beaucoup.
Par contre qu’est devenu le récit, franchement au bout de la lecture, on se le demande. D’ailleurs ou commence-t-il ? Lors de la naissance d’Icare ?20 ans plus tard lorsqu’il est un jeune adulte et qu ‘il exprime sa sexualité, et la seule émotion du récit : « l’amour ».
C’est tout de meme un peu court pour créer un récit interessant dans sa conception.
Icare : c’est l’histoire d’un garçon qui a cette capacité unique : « celle de voler sans ailes ». Enfermé dans un entrepot ( entendez une cage à oiseau !), il s’échappera pour voler de ses propres ailes. ( c’est le cas de le dire !).
Ce qu’il y a d’interessant à première vu c’est qu’il ne soit pas un ange puisqu’il tombe amoureux d’une scientifique…( L’ange étant un monstre asexué, une anomalie de la nature archi-parfaite donc divine !)
Au final, ce n’est pas tant la frustration car des œuvres qui se finissent sur l’amour, il y en a des tonnes. Mais plutot une totale absence d’humour, un traitement poussif et balourd avec des sauts dans le futur terriblement brutaux pour le lecteur , un manque cruel de cohésion littéraire, et une étonnante absence de consistance des personnages, bref une quete de soi sexuelle qui peine à nous faire monter au septieme ciel.
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Une série qui poursuit son petit bonhomme de chemin, et qui se révèle réussit pour un shonen.
Pour tout vous dire les shonens m’ennuient d’habitude, c’est d’ailleurs pour ça que je préfère fermer ma gueule à leur encontre.( Mis à part FMA qui prend pour les autres, enfin, il faut le dire, il est raté lui aussi !)
Aki Shimizu tente de faire sortir « son » manga de la masse ( de Shonen !), et ça se voit : un dessin habile, fin, racé.
Un gros effort est fait au niveau des trames, du tempo de l’œuvre dans son ensemble, et de l’histoire ( meme si ça n’a rien de très novateur.).
On peut donc parler des grandes lignes de l’œuvre.
Au départ, c’est une guerre entre 2 clans ( la confédérations des Zexen, et les plaines de Grassland) qui vont se trouver un nouvel ennemi : le saint état d’Harmonia.A cela s’ajoute plusieurs quetes runiques, et par là-meme l’attente d’un nouveau « héros ».
Alors, vous me direz qu ‘il y a des poses inhérentes au genre, que certaines paroles sont creuses, etc…
Ouais, mais c’est bien foutu dans l’ensemble.
Parce qu’usuellement la plupart ( il y a des suicidaires qui font le contraire !) des Shonens commencent fort puis tombe dans leurs travers rapidement.
Un bon shonen avec une certaine continuité qui le place largement au-dessus du lot.
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L’un des problèmes avec les séries de profilers ou de flicette c’est que nous avons droit soi au genre détective Conan, le flic qui recherche la vérité extérieure, celle des autres.
Ou bien, ceux qui recherchent la vérité intérieure (MPD- Psycho).
Dans les deux cas c’est toujours un combat pour la vérité.
Donc des batailles idéologiques, et de notion fatigantes pour ne pas dire lassantes.
Il est évident que nous allons retrouver par la suite des révélations. La notion de vérité est (trop) souvent liée à la notion de révélations ce qui rend les récits lourds, et indigestes .
Surtout si l’auteur ne prend pas la peine de les amener. La parole ira ainsi de pair avec une forme de brutalité de la révélations qui oblige un lecteur comme moi ( une petite nature ! !) à se faire violence pour passer l’écueil de la prise de poids ( du récit !) subite.
En gros, le récit de l’œuvre gravite, sur 10 tomes, entre « l’anarchisme mercantile » et « l’angélisme mécanico- informatico-informatif ».
Le « phénomène déclencheur-programmateur- artificiel » étant la mort de la petite amie, à tout le moins la première, d’Amamiya Kazuhiko. Dès ce moment là, notre héros s’enfermera dans un volonté d’accomplissement et de superiorité, un peu comme le personnage auquel le héros sera confronté, du « moi » en tant qu’ensemble de particules.
Il est interessant de noter que les auteurs ( Otsuka et Tajima !) rajoutent à chaque fois de nouvelles révélations, ce qui a pour conséquences de perdre le lecteur.
Enfin, très souvent lorsque les auteurs n’ont rien à dire, ils rendent leur récit ultra-complexe, mais ça ressemble plus à la montagne qui accouche d’une souris qu’a autre chose !
On pourra toujours me prétexter les thèmes du style : « la représentation de la violence » ( dont je me fiche d’ailleurs !), mais j’y vois plutot une fragmentation de la personnalité qui au final aboutit au néant, au rien.
Pour le graphisme… sans commentaire.
C’est à se demander si au final, les auteurs Sho-u Tajima et Eiji Otsuka n’ont pas voulu condenser notre charmante époque en une seule œuvre : dans laquelle je le rappelle le néant (le vide) est à la fois fascinant et angoissant pour son immédiateté, et son monde sous « perfusion informative ».
C’est en vogue, il paraît ! ! !
Mais ce qu’il y a de terrifiant, enfin je dis terrifiant pour ne pas dire affligeant, c’est que j’ai la sensation étrange que les auteurs sont des opportunistes et qu’ils pensent plus à leur succès qu’au lecteur.
Mais là, nous serions en plein délire!!!
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Ou une revisitation du thème de Frankenstein.
Avec ce style de parole bien connu :
( Rire glauque) « il vit, il viiiiiiiiit……..ha !ha !ha !ha !ha ! »
Le début est terriblement hasardeux, d’ailleurs des évènements brutaux se succèdent, on prend donc le récit en pointillé.
Quand je dis brutaux, je veux dire que l’auteur nous les balance en travers de la frimousse sans aucun tact, sans amener l’événement, ce qui a pour effet de laisser le lecteur de coté.
Par la suite, une fois que le personnage principal sort de l’hopital. ( enfin, c’est tout de meme les 2/3 du récit qui vienne de passer !)
Tout comme la prison nous change un homme, l’hospitalisation fait de meme, il devient donc plus « male ».
Dès ce moment notre héros a le « mal » en lui.
Un jeux de mots dérisoire mais qui en dit long….
A partir de maintenant tout dépend de l’auteur, va-t-il faire une critique, au travers de son « héros », du système qui régit nos civilisations occidentales ?
Ou bien continuer dans la voie du Frankenstein ?
Entre nous si c’est la seconde ça ne m’interesse pas !
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L'animé était pas mal avec ses phrases peau de vaches, et ses situations rocambolesques auxquelles on croit ou pas.
Ca donnait un ton enjoué, et un esprit sympathique à la série animé que le manga n'a définitivement pas.
Après une lecture des 8 premiers tomes plus qu'ennuyeuse, dans le genre soporifique : " je vous présente FMA le manga !", le tome 9 ne pouvait que continuer sur sa lancée.
Et évidemment, la lecture du tome 9 est terriblement chiante, mis à part la remarque interessante du tueur en série "qui peut tuer son corps", le reste se trouve page 5.
Le graphisme... ah bon! Il y a un graphisme!!!
Bien plus fantomatique qu'autre chose, il ne laisse transpirer aucune émotion.
Le problème, ce n'est pas tant que les situations soient vues et revues mais bien la sensation d'avoir à faire à un bloc de béton de 1000 tonnes posé là.
Une série inodore et sans saveur.
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Pour tout vous dire, j’étais assez sceptique pour ne pas dire réticent quand à l’idée de rempiler pour la suite des aventures d’Hiroshi.
Le début du tome 2 est plutot interessant.
Le drame humain qu’est la guerre, conté par le père avec quelques années de moins, plante tout de suite le décors.
Mais toute cette crédibilité qu’il gagne sur les premières pages est entiché par de belles paroles creuses du style : « La guerre… c’est vraiment une belle saloperie ».
Et youpla boum…
Jiro Taniguchi est tellement doué qu’il est capable de gagner de la crédibilité pour la reperdre aussitôt.
( il me refait le meme coup que pour son premier tome !).
Par la suite une quete de la vérité s’intercale des séquences durant lesquelles le « niais » fait un break avec ses pensées.
Il est interessant de remarquer qu’il ne remet pas en question la formulation de sa pensée. En se tournant vers son père, c’est « sa propre analyse » qu’il ne remodele pas…( pas besoin d’entrer dans les introspections lourdingues, et plates des « shojos » !).
Mais enfin, c’est bien connu que les secrets des autres sont plus passionnants que les siens, c’est bien pour ça que l’on a inventé les journées portes ouvertes !
Je ne parlerais pas de la fin qui pour moi est un grand foutage de gueule, ou un grand éclat de rire.
Il faut le dire le personnage principal a toujours considéré son père comme coupable de la mort de sa mère. Il est donc facile de comprendre son remords. ( l’un ne va pas sans l’autre !)
Entrer dans le « c’est lui qui », c’est une manière de vivre, en faire un coupable c’est rendre l’événement pervers par l’interprétation morale.
PS : La mièvrerie consensuelle étant la betise la mieux partagée par tous, et en plus s’entendre dire que Jiro Taniguchi est un maitre prouve bien que la tartufferie a encore de beaux jours devant elle.
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La Fable fut, est , et sera toujours un excellent moyen pour aborder la nature humaine. ( à ce sujet je conseille le « labyrinthe de Pan » de Guillermo del toro.)
J’avais laché un Guts en pleine rage et défiant la fatalité, c’est pourtant l’acceptation de son apanage que l’auteur nous conte durant ce « cycle des enfants perdus. »
Il faut remarquer que cette acceptation se fait par la seule prise de distance existante : « le rire ».
Un paradoxe brillant quand on connaît le nombre de destinée que l’on nous colle dans les albums qui devienne chiante à souhait.
L’ambiance, elle, a bien changé par rapport à la période précédente. On pourrait dire d ‘une manière bateau que c’est l’apocalypse, au vu des massacres, des épidémies, des mauvais présages, et des superstitions, mais ce Dieu, qui de nos jours est appelé : « dessein intelligent » prend la place de la théorie de Darwin, a tout planifié.
A partir de là, le merveilleux cotoie l’horreur.
C’est en suivant cette optique que l’auteur narre le récit de Jill et de Rosine.
Il débute, d’ailleurs, par le merveilleux : « le fait de voler, de voir de bien plus haut son village natal, de pouvoir jouer, et s’amuser sans se soucier des adultes. »
Sauf qu’ils en viennent à jouer à la guerre. Instantanément, l’ambiance change, ils s’entre tuent ( oui, les enfants sont cruels ! Rien de nouveau, c’est pourtant facilement oublié) et s’entre violent. ( oui, les enfants sont aussi sexués ! là, c’est pas une zone d’ombre c’est un abysse.)
( il faudrait tout de meme pas se leurrer, si l’enfant ne se tourne pas vers l’adulte, on pourra utiliser tous les éducateurs de la terre ça marchera que dalle.)
Et là vous me direz : « et alors ? »
Et bien, cela n’irait pas sans cette façon que nous avons de légitimer nos actes et nos pensées après coup par la parole. Le discours que tiens Rosine est du meme acabit que les apologies sur l’épanouissement personnel.
Que, de nos jours, pour sa propre plénitude il faut avoir un travail , quelques siècles tantot, on nous aurait affirmé que c’était d’etre dans la voie de Dieu.
Guts l’athée est, lui, dans une position ambiguë, grace notamment à la haine et à la colère,
Il franchit la frontière de l’humain plusieurs fois.
Mais mieux, il n’entre pas dans l’art martial total, pas plus que dans le fusionnel, il ne tient aucun discours moral, il n’éduque pas, ne tombe pas dans le comptage des morts ( meme si la question du combien fait son apparition !), et continue à semer la mort à tout va.
Mais mieux encore il ne nous fait pas le coup de la crise identitaire, ou de la quete de la vérité. ( il s’en cogne et moi aussi !)
En ce sens, c’est un adulte. ( rien à voir avec notre forme de maturité paresseuse, mollassonne, et notre rationalisme bienveillant !)
Et Puck dans tout ça, et bien il sert à contrebalancer la sécheresse de Guts jusqu’à ce que le petit elfe pique une colère…et on se dit qu’il n’est, finalement, pas si éloigné de Guts que ça.
Le travail graphique est quand à lui toujours aussi réussi dont certaines doubles pages tome 14, ou la dernière image du tome 15, mais surtout le tome 16 augure une forme d’amplitude exceptionnelle.( J’y reviendrais si cela se confirme !)
Meme si sur ces 3 tomes tout y est, le début a du mal à se mettre en place. Le tome 16, quand à lui, clos brillamment le cycle des enfants perdus, mais on se rend compte que l’œuvre aborde une aube nouvelle, qu’elle est gratinée, qu’elle pétille dans tous les sens.
A quand l’amplitude ! ! ! !
Mais là, ou l’auteur est brillant c’est lorsqu’il nous délivre son message.
Jill se tourne vers le « seul adulte », en l’occurrence Guts, et lui plutot que de lui donner une réponse toute faite lui montre son combat…
Elle en tirera une leçon : « celui de mener sa propre bataille dont elle n’est meme pas sure de changer quoi que ce soit ! »
Un réel pied de nez à toute ces réflexions pseudo-métaphysique sur le sens de la vie qui pullulent dans nos ouvrages.
L’auteur continue ( lentement !) sans effet de mode, sans concessions, donc intemporel, par là meme l’album en est incontournable.
Et moi qui ait toujours considéré l’héroic fantasy comme un genre neu-neu, et franchement pas aidé.
Comme quoi il y a que les cons qui change pas d’avis !!
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La chronique de BD gest disant (presque !) tout, quoi dire sur le chien le plus désopilant du (petit) monde de la BD?
L'occasion d'une réédition supplémentaire faisant le laron, je me suis jeté dessus après une pèriode d'hibernation.
De Gotlib je suis archi-fan, alors forcément je vais lui donner une bonne note.
Quoi dire si ce n'est que les gags s'enchaine et se déchaine à cent à l'heure, alors que le personnage principal est un sommet d'inertie.
Meme si graphiquement c'est pas top, l'inventivité et la fraicheur de l'album en font une oeuvre intemporelle.
Du pur Gotlib qui marqua la BD d'une manière indélébile.
Parce qu’ils, les auteurs, nous raconte les tranches de vies d’un petit village paumé de la campagne québécoise, devaient-ils rendrent le récit aussi ennuyeux, aussi indigeste ?
Mais avant de parler du conte, de l’histoire, je vais tout de meme relever les points « positifs » :
Le dessin est sobre, interessant, détaillé, c’est franchement bon .
Un réel effort est fait sur le parler « québécois ».
A partir de là, on se dit que l’histoire devrait commencer dans peu de temps.
Sauf qu’elle ne débute jamais.
On suit de manière amorphe ce petit village qui à l’air fort sympathique, mais à aucun moment notre interet est titillé .
La mort du mari, qui est aussi la voix OFF, n’échappe pas à notre envie de faire un long somme.
Oui, d’accord la vie reprend son cours…et alors ! ! !
Ce qui est malheureux, c’est que ce qui est vrai pour le premier tome « Marie » est vrai pour le second « Serge ».
C’est dans cette continuité mollassonne que se retrouve cette transformation du magasin général en restaurant.
Meme si l’arrivée d’un « étranger » pouvait apporter une petite flamme qui allait embraser ce bourg Québécois, il faut bien avouer qu’il ne le fait que gustativement ce que l’on ne saura jamais.
A moins de manger l’album, qui sais ?
Une œuvre décevante !
Dommage, la matière était là ! !
Quartier lointain
Ou quartier maudit ! ( T 1)
J’avais pu lire sur le forum que c’était un Chef D’œuvre ! ! !
Le problème c’est qu’en lisant, il y a quelques temps, « au temps de Botchan », j’avais trouvé la lecture trop lourde, trop littérale, trop pesante, et je n’étais franchement pas convaincu !
Alors les préjugés ont-ils la vie dure ? ?Ou Taniguchi réussit-il un coup de Maitre ?
On m’avait dit, aussi, que c’était Bô, non pas beau mais bô.
De plus réorchestrer son enfance de 14 ans avec un esprit d’adulte pouvait etre interessant, mais l’une des paroles emblématiques et dangereusement orgueilleuse du héros principal : « Maman… As-tu été heureuse ? », m’a fait émettre quelques doutes…
Mais avant de parler de l’œuvre, c’est plutot du graphisme dont il faut parler ; il n’est pas exceptionnel et pas franchement moche mais il se rapproche vraiment de la Bd franco-belge et de ses cadres .
Donc revenons à nos brebis…
Le fait que le personnage, au début, soit paumé dans l’immensité de la foule ( du monde !) est une bonne idée, le problème c’est que son égocentrisme et sa niaiserie font du héros : « un bon p’tit gars qui veut faire plaisir à tout le monde ! » ( A partir de là, le lecteur n’a plus qu’a l’enterrer sous son propre pathos, je veux dire sa morbidité pathologique ( sur sa moman !) de la morale unilatérale…et hop le tour est joué, on en vient à des affirmations du style : « aaahhhh, c’est Bô ! »)
Manque de bol, il devient le fayot de la classe, il est envié par ses camarades, etc…( encore un qui ne connaît pas le poids d’etre cité en exemple !)
Mais il y a bien pire comme ce passage ou il passe de la réalité au reve ( enfin, un truc dans le genre !), l’auteur ne peut s’empecher de nous faire le coup du « pince-mi pince-moi », tout comme les auteurs d’anti-héros ne peuvent s’empecher de nous faire le coup du miroir. ( exemple : le personnage se retrouve face à un miroir, il y a des variantes, et il dit : « qu’elle bete ideuse je suis devenue , ou c’est moi ça,… » , enfin bref !)
Tout cela pour dire que la crédibilité du héros en prend un coup, et qu’il devient difficile, et meme extremement difficile de la regagner, on vieillit d’un seul coup, lassé et fatigué que ce soit de corps et d’esprit par autant de mièvrerie.
Le reste de l’histoire se suit en claudiquant ! ! !
C’est un comble, une histoire sur la jeunesse retrouvée qui boite ? ?En tout cas si c’est un gag voulu par l’auteur, c’est bien vu, mais si c’est sans le faire exprès alors là je ne vois pas trop ce que l’on peut faire !
Mon appréhension vis-à-vis de Jiro Taniguchi est résolument énorme.
Les préjugés ont donc la vie dure.
C’est bien malheureux…
-- Une oeuvre supplémentaire d'héroic-Fantasy pour laquelle on peut etre sceptique. Une adaptation d'un jeux vidéo, en l'occurrence nommé " Suikoden", que l'on retrouve dans un bon vieux shonen adapté par une femme. ( l'expèrience d'une lecture comme Full métal Alchemist n'étant pas très concluante !!)
Et bien, j'ai été surpris par le parti pris adopté par Aki Shimizi, de raconter cette guerre par deux "enfants" : un jeune garçon et une jeune femme.
Empreint d'une certaine naiveté, l'oeuvre se révèle tout de meme probante.
On accroche à ces deux héros qui auront une destinée extraordinaire.
Vous me direz : << C'est pas nouveau !>>, ce à quoi je répondrai : << C'est sur !>>
Mais c'est sans conter le travail plutot réussi graphiquement de cette mangaka.
Une bonne surprise pour un Shonen !
--Quoi dire sur un must !
Pour ne pas gacher la fete à la lecture, je vais dire le strict minimun.
Un humour décapant, un cyclone de la "rigolade", une folie furieuse, un pet de génie... rien que de l'excellence.
Newton qui passe à la moulinette, sans parler des autres. :)
Après coup, on se dit : << heureusement, qu'il y a eu Gotlib pour (mettre- maitre !) à bas la BD franco-belge...et c'était il y a un peu plus de 30 ans depuis elle vivote, ensuite elle s'étonne que les jeunes ne lisent plus de Bd mais des mangas !!>>.
-- Un dessin pas super beau !
un effort d'écriture.
Un auteur brillant.
une vision originale du quotidien !
Les jugements hatifs,et des identifications à l'emportes pièce , de la part des lecteurs qui hurlent au chef d'oeuvre comme d'autres hurlent à la mort.
le problème, de larcenet, dans le fond... ça doit etre l'idolatrie!!!
Alors, oui la fiction, qu'il nous narre, qu'il nous raconte est terriblement juste émotionnellement. La sensation d'etre dans un "ring" pour prendre des marrons en pleine gueule est frappante. Par là-meme, il nous évite les "sentiments humanistes" bien gnan-gnan. A mon sens, on est plus proche de l'impuissance, de l'ingérence,d'un décalage ( parfois comique !), de la sincérité d'une vie.
Et si au final, le combat ordinaire c'était cela, je veux bien sur parler de la scène du plongeoir : un immense méga-giga plat comique d'une méchanceté latente.
-- La découverte d'un dédale de marbre blanc, en d'autres termes le système hospitalier JAPONAIS, par un jeunot a de quoi procurer des sensations fortes.
Pourtant, le héros principal est un etre hybride à mi-chemin entre le prophète et le martyr. Le Don Quichotisme n'est jamais loin.
Mais il est remarquable de s'apercevoir que l'auteur raconte la vie des patients : au travers du héros ( Saito ),et aussi au gré des déplacements voulu par l'auteur (petit défaut: certains services durent des plombes, alors que d'autres sont trop courts ?!).Un habile tour de presdigitateur qui vaut à lui seul l'achat de la série.
Par contre, c'est peut-etre moi, mais j'ai eu la désagréable impression d'une auto-suffisance de l'oeuvre qui change "le monde". L'auto-jouissance du boulot "bien fait" que l'on pose sur l'armoire pour prendre la poussière.
Au final, une série qui a plusieurs qualités, mais entachées de lourdeur scénaristiques, et par moment, on est pas loin de l'hagiographie un peu facile !!!
-- Un arc qui conduit la troupe du faucon à sa déchéance. ( bon, on le savait déjà mais quelques idées plus fines ont fait leurs apparitions !)
L'échiquier est en place comme dirait l'autre!!!
Les évènements monstrueux, et dépassant toute compréhension "humaine" se pécisent en sourdine, alors que nos "héros" ont les liens qui se ressèrent.
Pourtant, l'évolution du monstrueux est plus subtile pour ceux qui sont aller chercher griffith...
Avec le tome 13, c'est une pèriode réussit qui se clos !
Espérons que l'auteur saura (ré)insuffler assez d'idée pour la suite !
-- le meilleur tome que j'ai lu sur le support manga !!! ( cet avis ne regarde que moi !)
Une évolution narrative intriguante, l'incarnation de la passion et du sacrifice.
Guts qui ne peut plus fuir sa destinée : la parole d'une femme donnant la réplique au cavalier squelette.
Griffith qui s'éloigne du monde des "hommes"...
graphiquement l'auteur tourne une page: les corps dessinés sont superbes ( bon, d'accord ils sont musclés...et alors !!), et magnifiquement mis en relief.
-- La prise d'indépendance de Guts,lorsqu'il refuse d'etre assimilé à son arme, à son outil...le "héros" prend une décision à la fois teinté de brutalité et de réflexion: celle de suivre son propre "reve". Par là, il prend ( enfin !) sa vie en main.
Et le tout sans remettre en question la rage du personnage principal.
Graphiquement, l'auteur commence à maitriser son sujet, il en sort un excellent avis de l'ensemble !!
Les évènements se mettent en place... il ne sera bientot plus possible de faire machine arrière.--
La génèse d'un meurtrier itinérant, pris entre la mort et ses premières tempetes "intèrieures"( l'amour, la haine , la colère.... !)
On peut remarquer que l'auteur justifie la violence par une enfance difficile.
L'apparition d'un certain personnage provoque une dimension divine à l'ensemble.
On commence à cerner ou veut en venir l'auteur !!
-- une introduction, sur 3 tomes dont la réussite réside essentiellement dans la présentation du personnage principal.
Graphiquement plutot médiocre, il est interessant de constater une surface floue autour des corps.
Notre plaisir de lecture dépendra de la radicalité du "carpe Diem". :)