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Avec ce dernier épisode en format souple, on a vraiment l’impression d’avancer à grands pas dans l’histoire et dans le Monde de Lucie.
Après deux épisodes d’introduction, mettant en place les décors et développant la psychologie et les liens entre les différents personnages, les auteurs lèvent lentement le voile sur certaines parties de l’histoire de Lucie, comme cette mystérieuse chambre verte ou ce monstre noir qui hante les visions de la petite Margareth. Ce troisième tome donne donc l’impression de réellement lancer l'histoire et diminue le sentiment d’incompréhension, tout en maintenant cette envie d’en apprendre plus.
L’enquête des deux policiers, Karakis et Roberval, et surtout du duo de scientifiques en parapsychologie, Emma et Sacha Iablokov, fait de sérieux bonds en avant avec la découverte des travaux du Dr. Vladimir Szymanski, ancien chef d’un service secret de recherches en Union Soviétique, et de sa fille Carole.
Une découverte qui va introduire, de façon plutôt compréhensible, des théories assez poussées sur la parapsychologie. Naviguant habilement entre crédibilité et explications pointues, les auteurs rythment merveilleusement ce thriller parapsychologique à coups de séquences de quelques planches.
De plus, ils entretiennent un suspens prenant en ne dévoilant qu’une partie des pistes développées et en gardant quelques personnages clés, comme cet homme en fauteuil roulant et le père Berg, dans l’ombre de cette histoire.
Le dessin de Martinez continue de contribuer pleinement, et de manière fort lisible, à la création de cet univers paranormal envoûtant. Notons également le merveilleux travail de Kness, venu suppléer Nadine Thomas à la colorisation sur les 3/4 de l’épisode. Une colorisation qui crée une atmosphère très particulière et qui accentue de manière admirable chaque partie du puzzle à l’aide de tons différents.
"Le Monde de Lucie" continuera désormais en version cartonnée de six volumes de 100 pages, avec un premier album intitulé "Et pourquoi pas l'enfer", regroupant les trois premiers épisodes de ce format souple.
Afin de conclure ce diptyque en beauté, Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanx continuent de romancer la biographie de René Caillé, alias Abdallahi, et les carnets de son laborieux voyage vers la ville mythique de Tombouctou en 1827.
Alors que le tome précédent consacrait encore une partie de l’histoire aux préparatifs, ce deuxième album se concentre maintenant sur le pèlerinage éprouvant de 4500 kilomètres à pied, de cet aventurier français qui se converti initialement à l’Islam pour servir sa gloire personnelle, mais qui finira par trouver refuge dans la prière et la lecture du Coran pour survivre mentalement à la dureté de son périple.
Une odyssée au sein d’un continent africain encore vierge de toute colonisation qui fera vaciller ce Charentais fils de bagnard physiquement, en flirtant avec la mort, mais également mentalement, en l’entraînant au bord de la folie.
Une aventure qui va étaler les beautés non souillées de l’Afrique au lecteur, tout en lui ouvrant les yeux sur les négriers, et en imbibant ce premier Européen à revenir vivant de Tombouctou, ville interdite aux Blancs, de désespoir et de détresse au fil des pages. Une traversée du désert du Sahara qui parsèmera de doutes notre pèlerin concernant l’utilité de son exploit et qui laissera les auteurs dans l’incertitude quant aux réelles motivations de cet explorateur, pionnier de la colonisation française en Afrique ou humaniste anti-esclavagiste ?
Le dessin en couleurs directes brûlantes et brillantes de Jean-Denis Pendanx, fait transpirer cette Afrique poussiéreuse à la chaleur palpable. La désolation de Tombouctou et la noirceur des pensées d’Abdallahi lors du retour contrastent magnifiquement avec la luminosité du désert et avec le décor final plein de quiétude, imaginé par les auteurs.
Finalement, alors que cette fin d’année permet de retrouver côte à côte le cinquième tome du «Chat du Rabbin», qui offre une réflexion subtile sur le voyage d’étrangers allant d’Alger jusqu’en Éthiopie, et le deuxième tome de cette traversée du désert qui pousse un être humain au-delà de ses limites, on finit par se dire que c’est très beau de philosopher, mais qu’il n’y a quand même rien de tel qu’un témoignage poignant tel qu’Abdallahi.
Gipi, la grande révélation de 2005 avec "Baci dalla provincia", "Le local", "Extérieur Nuit" et "Notes pour une histoire de guerre", qui rafla le prix du meilleur album à Angoulême en janvier 2006, ainsi que le prix René Gosciny, reviens en force avec ce nouveau roman graphique à caractère autobiographique qui inaugure la nouvelle collection "Moby Duck" de Coconino-Vertige.
Dans ce superbe album consacré à son père, Gipi va essayer de reconstruire le passé de cet homme disparu. Fouillant les méandres de la mémoire il adoptera une structure non-chronologique, pour recoller petit à petit des souvenirs enfouis qui finiront finalement par former un tout cohérent et réfléchi. De façon plutôt saccadée et usant de flash-backs, Gipi va puiser dans la mémoire collective familiale des petits morceaux d’histoires romanisées au fil des années, pour nous livrer un merveilleux puzzle narratif, dont il finira par remettre en cause la véracité.
C’est donc de manière non-linéaire que, pendant 120 pages, Gipi va rendre hommage à son père, passant en revue de manière plutôt aléatoire plusieurs évènements se situant quelque part entre la jeunesse de son père lors de la deuxième guerre mondiale et l’enterrement de ce dernier dans un passé beaucoup plus proche.
C’est usant de son style graphique tout à fait singulier, mélange d’aquarelles et de personnages typiques ‘Gipi’, qu’il enchaîne des souvenirs précis agrémentés à la sauce familiale et des flash-backs plus brumeux, pour nous livrer un nouvel album incontournable.
Après "Les petits ruisseaux", Pascal Rabaté nous livre son deuxième petit chef-d’œuvre de l’année chez Futuropolis. Alors que pour "Les petits ruisseaux", Rabaté prenait encore le dessin à son compte, il confie ici cette tâche à un autre amateur de chroniques sociales : David Prudhomme.
Dans "La marie en plastique", Rabaté nous met en présence de trois générations d’une famille, vivant sous le même toit et dresse le portrait jubilatoire des interactions quotidiennes des membres de cette famille plutôt traditionnelle. En avant-plan de cette caricature familiale subtile, il place Mamie Emilie, grenouille de bénitier, et Papi Edouard, communiste militant. Les deux grands-parents ne savent plus se pifer et viennent perturber l’équilibre fragile de cette famille type.
La tension entre les deux vieux va monter au fil des pages pour atteindre son point d’orgue lorsque Mamie Emilie décidera d’imposer une vierge en plastique achetée à Lourdes sur la télévision du salon. Le cadre est celui d’un petit village rural, le ton est léger et les situations assez comiques mais tellement vraies.
A première vue le dessin de David Prudhomme m’a plutôt repoussé, mais après lecture je dois avouer qu’en plus d’une bonne lisibilité, son trait donne une touche d’authenticité supplémentaire à chacun des protagonistes de ce récit. Et finalement on finit par se dire que ces tronches de travers et ces corps aux proportions pas toujours esthétiques donnent un sérieux plus au côté caricatural et amusant à cette première partie de diptyque.
Et si avant lecture on pouvait reprocher à Futuropolis d’aborder cette histoire en deux tomes, la fin surprenante de ce premier tome nous fait vite changer d’avis.
Vivement la suite !
En fait, le plus facile serait de juste mettre la note maximale, sans mettre de commentaires, tellement il est difficile de trouver les mots justes pour décrire les sentiments que libère ce petit chef œuvre. Mais ce n’est pas le but de ce site, et si Olivier Ka a réussi à trouver les mots justes pour exprimer ses sentiments dans ce récit 100% autobiographique, la moindre des choses, c’est d’essayer de le faire également.
Le récit débute à l’âge de 7 ans : l’ambiance est baba-cool, le ton est joyeux, Pierre est notre ami et Olivier baigne dans ce qu’il interprète comme le meilleur des mondes. On va dès lors suivre les pensées de cet enfant et vivre avec lui ce traumatisme qui vient cueillir son innocence dans un monde qui va lentement se noircir dans le regard d’Olivier. Cette trahison de la part d’un ami sera d’abord enfuie, pour ensuite être exorcisée au-delà de ce qui devait être la fin d’un récit honnête et plein de pudeur, mais qui s’avèrera finalement être l’arme d’un crime salvateur : Pierre est mort !
Le sujet est sensible, le traumatisme est celui d’un enfant de douze ans qui est victime d’abus sexuel lors d’une colonie de vacances, le récit est une forme de psychothérapie, et si le crime est fictif, le lecteur est complice consentant de ce meurtre.
La narration à la première personne est prenante. La pureté d’un enfant a été marquée au fer rouge par un acte de pédophilie, et même si le rouge n’était pas vif, la marque est bien présente dans l’esprit de l’adulte qu’il est devenu. La narration sort des tripes de l’auteur et règles les comptes avec un passé difficile à effacer, avec une éducation partagée entre des valeurs libertines et religieuses et avec un curé à l’esprit ouvert qui incarnait parfaitement ces valeurs inculquées.
Le graphisme est celui d’un ami intime et talentueux du narrateur et cela se ressent. Une complicité et une harmonie entre le dessin et le scénario des plus abouties. De nombreuses trouvailles graphiques qui contribuent à exprimer les sentiments enfuis d’Olivier de façon adéquate et sensible. Un petit chef d’œuvre où les deux auteurs ne font plus qu’un, le temps d’un album magistral.
On sait maintenant pourquoi et comment Pierre devait mourir, peut-être même que Pierre mourra plus d’une fois ou que plusieurs Pierres mourront. Quoi qu’il en soit, je n’ai qu’un seul conseil : achetez l’arme du crime et tuez Pierre !
Voilà un one-shot qui figure dans mon top-10 de l’année !
Pourtant, à la base, la sexologie des vieux n’est pas le sujet qui m’interpelle le plus. Mais comme il s’agissait de Pascal Rabaté et que j’avais adoré son adaptation du roman de l’homonyme du célèbre Tolstoï ("Ibicus"), c’est d’un pas décidé que je me suis dirigé vers cet album en rentrant chez mon libraire.
Par contre, au premier feuilletage j’ai carrément du demander confirmation à mon libraire qu’il s’agissait bien du même auteur, car le style est totalement différent. Alors que le dessin d’Ibicus est allongé, malsain, sombre et grisâtre, celui-ci est léger et la colorisation douce.
Cette capacité à adapter son style au ton du récit est incroyable. Un dessin sensible parvenant à illustrer des scènes amoureuses entre vieux avec pudeur et justesse, tout en plongeant le lecteur dans un cadre campagnard plein de quiétude.
Car Rabaté ne va pas seulement se contenter d’aborder le sujet original, délicat et tabou qu’est la sexualité du troisième âge, il va également nous livrer une chronique villageoise pleine d’humour.
D’abord Rabaté va nous emmener dans le monde du troisième âge que l’on connaît, celui de la solitude et de l’enchaînement de petites tâches quotidiennes qui rythment la vie paisible et monotone des sexagénaires. Puis Rabaté va lentement nous ouvrir le jardin secret des vieux en abordant leurs désirs sexuels de façon intelligente et sensible et en alternant sérieux et humour.
Plus que l’histoire touchante et le sujet original, c’est également l’authenticité du cadre et des personnages qui font la réussite de cet album.
Il y a surtout Emile, qui à la mort de son ami Edmond va prendre conscience que sa vie n’est pas totalement derrière lui. On s’identifie totalement à Emile, Emile c’est nos parents, Emile c’est nous dans plusieurs années et Emile c’est surtout un type vachement attachant qui finit par nous enlever un peu de cette peur de vieillir, car si vieillir c’est devenir comme Emile, alors il y a de quoi être optimiste car la vie nous réservera encore assez de surprises juste avant de quitter cette planète.
Mais il y a aussi cette ambiance de terroir légère et drôle, ce cadre campagnard avec ses personnages de comptoir qui respirent l’authenticité, l’harmonie et les rituels d’une petite communauté villageoise.
Et finalement il y a Rabaté qui mélange le cadre, les personnages et son sujet pour nous produire un petit chef-d’œuvre. Il construit un pont entre cette période où le viagra était encore tabou et l’éventualité d’un monde où l’on trouvera normal de voir un septuagénaire feuilleter un magazine de cul un pétard à la main. Il nous livre un message d’espoir sur une vieillesse que l’on craignait sans avenir à la porte de la mort.
Il nous livre une belle leçon de vie de 94 pages et un autre regard sur les vieux, un regard plein d’optimisme, de justesse, d’humour et de tendresse.
Vive le troisième âge !
Encore un pari réussi de la part de cette maison d’édition qui avec des albums du calibre de "Abdallahi", "Les petits ruisseaux", "La mémoire dans les poches", "La marie en plastique", "Un homme est mort", et une excellente collection 32 mériterait amplement d’être désignée comme «Meilleur éditeur de l’année 2006».
Dans ce roman graphique intimiste Ludovic Debeurme nous invite dans le quotidien de deux adolescents en pleine dérive psychologique. Lucille, étouffée par une mère trop protectrice, et Arthur, repoussé par un père alcoolique et violent, vont respectivement chercher ‘refuge’ dans l’anorexie et le satanisme. Grâce à leur rencontre, renaîtra cette flamme qui avait fui leurs vies depuis déjà trop longtemps. Au lieu de prendre la direction de la mort, leur fuite prendra maintenant celle de la vie et leur refuge sera celui de l’amour.
Ludovic Debeurme parvient à aborder avec justesse des sujets difficiles tels que l’anorexie, le suicide et les relations parentales en évitant de tomber dans le piège du pathos. En refusant de prendre position et en installant le lecteur dans un rôle d’observateur, il laisse se dernier s’attacher aux personnages et se faire sa propre opinion.
En s’autorisant plus de 500 pages, Ludovic Debeurme se donne la place et le temps nécessaire pour poser ses personnages et leur histoire en douceur. Une liberté d’expression que l’on retrouve également dans l’absence de cases et qui permet aux personnages de circuler et de s’exprimer sur l’entièreté des pages. Un dessin minimaliste et une économie de moyens qui permet d’aller à l’essentiel, tout en offrant une grande lisibilité et une lecture plus rapide que prévue.
Un album poignant qui respire le «one-shot», mais dont on devra pourtant impatiemment attendre la suite.
Après "Incognito" et "Corps à corps", Grégory Mardon nous livre ici une chronique d’enfance au parfum autobiographique. Trois récits indépendants dans trois collections différentes de Dupuis (Aire Libre, Expresso et Double Expresso), qui tournent tous autour de son personnage fétiche Jean-Pierre Martin.
Jean-Pierre a huit ans et va nous raconter ses aventures avec son copain Cyril, mais il va également partager avec nous son regard innocent sur les événements que lui sert la vie. Traduisant d’abord ses angoisses et ses problèmes dans ce monde imaginaire nourri de rêves qui protège les enfants du monde des adultes, il finira par se faire rattraper par la réalité et par comprendre cette leçon bien amère.
Au niveau graphisme, Grégory Mardon nous sert un dessin qui contribue fortement à exprimer les sentiments du petit Jean-Pierre. De sa balade solitaire dans la forêt au statut de super-héros qu’il attribue à son père, grâce au graphisme, Grégory Mardon parvient à traduire de manière efficace et originale la réalité d’après la vision innocente de Jean-Pierre.
Un récit intimiste, intelligent et sensible, auquel je reproche juste un scénario un peu trop simpliste et un léger manque de rythme.
Un an après et dans la lignée de "Safari Monseigneur", Florent Ruppert & Jérôme Mulot récidivent au sein de la collection Ciboulette aux éditions de l'Association, avec ce nouveau récit d'histoires courtes sans aucune retenue et au graphisme audacieux.
Les histoires dans "Panier de singe" tournent autour de deux portraitistes/reporters aux occupations bizarres, allant d’un reportage sur des ébats zoophiles à une partouze pour gens mutilés, en passant par l’agression de prostitués. L’humour est très noir et souvent à la limite du douteux, mais parvient d’une manière ou d’une autre à ne jamais tomber dans l’excès.
La construction narrative est excellente, les scènes proposées malsaines ou absurdes, mais grâce à des dialogues indifférents à la monstruosité des scènes et à un graphisme sobre qui contraste avec la violence du sujet, les auteurs parviennent à créer un décalage délibéré et terriblement efficace entre le contenu et le contenant.
Les nombreuses inventions graphiques donnent à cet album un caractère OuBaPien (l'OuBaPo, acronyme d'Ouvroir de Bande-dessinée Potentielle, a été fondé en novembre 1992 au sein de l'Ou-X-Po et à travers la maison d'édition L'Association). Au milieu d’un découpage original et de planches incorporant par exemple le langage des signes dans les bulles on retrouve effectivement diverses stéréoscopies et autres phénakistiscopes dont on peut également retrouver les versions dynamiques sur http://www.succursale.org.
Bref, une bande dessinée qui est tout de même assez difficile d’accès à la base mais qui livre finalement une banalisation assez burlesque du macabre et qui, grâce à la narration décalée et au détachement créé par un graphisme audacieux, parvient à rester aux frontières du mauvais goût. Un ouvrage dont la richesse impose une deuxième lecture.
Deux ans après "De mal en pis", Alex Robinson nous livre à nouveau de la BD indépendante américaine de haute qualité avec ce récit récompensé d’un Eisner Awards en 2006 dans la catégorie meilleur roman graphique de l’année.
Le récit est construit autour de six personnages dont la psychologie est développée séparément à la manière de Short Cuts et dont les destins se rejoignent lentement sous forme d’un compte à rebours de 50 chapitres.
Alex Robinson construit à merveille ses six personnages et parvient à les rendre crédibles et sympathiques, malgré des traits de caractère pas toujours louables. De chapitre en chapitre on va ainsi suivre le quotidien de Ray, rock star en pleine crise créative vivant dans l’excès; Nick, menteur invétéré et faussaire d'images de collection; Phoebe, jeune fille à la recherche d'un père qu'elle n'a jamais connu; Steve, fan névrosé de Ray; Caprice, serveuse au cœur brisé; et de Lily, stagiaire dans une maison de disques, qui va devenir la muse de Ray.
Leurs histoires se développent en parallèle pour finalement se rejoindre dans le drame et la violence après trois cent pages. Un acte final tragique qui donnera une nouvelle direction aux destins des différents protagonistes auxquels on s’attache au fil des pages et dont on a du mal à se séparer malgré la fin du récit.
«Satisfait ou remboursé», «coup de cœur», «indispensable» ... il y a des libraires passionnés par le neuvième art qui ont le courage de tenter de diriger les achats de leurs clients vers certains albums et cela malgré des goûts et des couleurs qui varient souvent énormément d’un lecteur à un autre. Pour ma part, le libraire peut garder mon pognon car cet album « coup de cœur » est bel et bien déjà un indispensable parmi mes achats de 2006.
Déjà, il y a cette couverture bien sombre, qui attire immédiatement l’attention quand on balaye du regard les (trop) nombreuses nouveautés étalées dans les librairies. Une couverture bien sombre tout comme le contenu de ce polar judicieusement noir.
Une narration qui vous cueille dès la première page, vous prend aux tripes et ne vous lâche plus avant la fin. Une voix off qui, tout comme dans d’autres chef-d’oeuvres du genre, tels que "Sin City" ou "Berceuse assassine", vous emmène au cœur du résonnement des personnages. Une narration qui va nous permettre de suivre la descente aux enfers des deux protagonistes de cette trilogie : Scott, le joueur de poker et Cody, le garagiste.
Une histoire pourtant assez simple, basée sur deux histoires parallèles, où l’on va accompagner tour à tour ces deux individus, en passant habilement d’une histoire à l’autre. Un rythme excellent, un suspens que l’on devine encore plus grand sur la page suivante et qui nous emmène crescendo vers la dernière page.
Comme décor, un petit bled perdu au fond du Kansas répondant au nom de «Hope», car la plupart des habitants y vivent dans l’espoir de pouvoir un jour quitter ce patelin paumé. Une seule route où personne ne passe, motels crasseux, petits bars mal éclairés et enfumés, une ambiance du fin fond des States, décor propice au développant de ce thriller sombre qui emmène lentement ses lecteurs vers l’abomination et l’horreur qui se cache derrière ce décor typiquement américain.
Le graphisme précis et très clair pourrait être un peu plus sombre afin de contribuer un petit peu plus visuellement à l’ambiance glauque et malsaine installée principalement par la narration et l’histoire. Mais, même si le dessin n’installe pas cette ambiance glauque dans chaque case comme il le fait brillamment sur la couverture, il la suit très bien et contribue à la lisibilité excellente de cet album.
Bref, le meilleur début de triptyque depuis "Berceuse assassine" dans le genre polar noir !
En jetant l’ancre du navire «La Marie-Caroline» à Fort Grégory, Bourgeon entre dans le vif du sujet en abordant l’esclavagisme et les négriers à la fin du 18ème siècle. Bourgeon parvient à décrire la dureté de cet abominable commerce d’êtres humains, enchaînés et marqués comme du bétail, dans un contexte historique.
Graphiquement on retrouve ce dessin détaillé, le respect des coutumes, des vêtements, des mœurs et des décors, avec les plans annotés du «Marie-Caroline» et du Fort Grégory en début d’album. Même les dernières phrases de ce tome, sans manquer d’humour, vont contribuer à l’authenticité de ce merveilleux voyage.
Isa, Mary, Hoel et John se retrouvent dans des situations délicates et pleines de rebondissements, au milieu d’une aventure africaine mêlant amour, barbarie, sensualité, trahison et exotisme. Les nouveaux personnages sont à nouveau d’une authenticité surprenante, avec une mention spéciale pour l’abbé qui a su me séduire en même temps qu’Isa.
Et si dans ce troisième tome, les trois principaux dirigeants du Fort ne se préoccupent que de leur richesse personnelle et de la séduction acharnée d’Isa et de Mary, la vraie richesse se trouve dans les planches et c’est surtout le lecteur qui s’en retrouve séduit.
Même si le fond est révoltant, la narration est d’une justesse et d’une finesse incroyable et le dessin d’une beauté étonnante. Quand la barbarie est décrite par un poète et grand artiste d’une manière aussi grandiose et authentique, le lecteur se retrouve au milieu d’un série culte à grande valeur didactique.
En se basant sur les carnets de voyage de René Caillié, alias Abdallahi, Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanx nous livrent une adaptation romancée du périple de cet homme qui a risqué sa vie afin de réaliser son rêve.
Nous sommes au début du XIXème siècle, l'Europe a pris pied sur les côtes africaines et les différents pays européens se lancent à la conquête de l'intérieur des terres du continent noir. Au milieu de ces assauts militaires peu fructueux, un français débute un pèlerinage esseulé de 4500 kilomètres à pied en 2 ans, des côtes du Sénégal à Tanger, sans aucun soutien de la nation et en se faisant passer pour un Egyptien musulman.
Cet album commence avec la naissance d'Abdallahi, le serviteur de Dieu. Fraîchement converti à l'Islam, René Caillié, Charentais fils de bagnard, va initialement surtout vouloir servir sa gloire personnelle en devenant le premier Européen à revenir vivant de Tombouctou, ville interdite aux Blancs.
C'est une aventure périlleuse que l'on suit au sein d'un continent africain encore vierge de colonisation. Une aventure qui va confronter Abdallahi et le lecteur aux beautés non souillées de l'Afrique, une quête qui ouvre les yeux sur l'Islam, les coutumes de tribus locales et la colonisation meurtrière. Un choc de cultures dans un passé qui paraît bien lointain, mais qui résonne encore aujourd’hui tout en incitant le lecteur à la réflexion tout au long de ce voyage passionnant.
Une première partie de ce diptyque biographique qui est de toute beauté, avec 88 pages peintes avec des couleurs directes. Des vignettes qui respirent l'atmosphère d’une Afrique poussiéreuse à la chaleur palpable. Une colorisation magnifique, brûlante et brillante. Des peintures dignes de peintres impressionnistes et que l’on aimerait bien accrocher à ses murs.
Tout comme le «Photographe», on vit un magnifique voyage au milieu d’un continent, dont on prend plaisir à découvrir la culture et la religion sous un angle différent, sous l’angle de personnes qui ont repoussé leurs propres limites et nous ramènent la pureté, la richesse culturelle et la chaleur humaine des pays qu’ils ont croisés, mais qui nous ramènent également une réflexion qu'il est bon de tenir. Une compréhension de l’autre qu'il est toujours bon d’avoir et qui incite au respect, qu'il s'agisse d'une autre culture, d’une autre période, d’une autre religion ou d’une autre personne.
Un huitième tome qui ne fait pas vraiment avancer l'histoire et notre envie de découvrir ce qui a provoqué cette apocalypse.
Après avoir atterri sur un centre commercial à l'abandon, nos quatre survivants vont apercevoir une immense colonne de feu qui jaillit de la terre (voir couverture). D'après leur orientation, l'endroit d'où émerge cette colonne de feu … serait Tokyo.
Mochizuki nous sert un peu du réchauffé avec de nouvelles ruines abandonnées, un nouveau déluge, une nouvelle marche vers Tokyo et un nouveau survivant bizarre. C’est bien dommage car j’ai l'impression que Téru (qui se retrouve ici à nouveau isolé) et Ako auraient du être à Tokyo depuis longtemps, mais que Mochizuki fait traîner les choses pour rallonger cette série, pourtant excellente jusqu'à présent.
Ah, qu'il est fort ce duo Sfar-Trondheim. D'une voix-off aux mots simples et aux raisonnements primitifs, il nous livre un récit profond et sombre. L'histoire tragique de deux frères, Görk et Krag, soldats de la Géhenne et aveuglément dévoués au Grand Khan.
Une obéissance absolue aux ordres d'un supérieur qui par le passé à poussé des gens à ouvrir des robinets de chambres à gaz et qui dans ce tome surréaliste va pousser Görk à tuer son frère sans vraiment se poser trop de questions car son honneur et sa fierté de soldat sont en jeux. Une soumission absolue, un raisonnement absurde qui fait abstraction des liens fraternels qui les unis. Des actes dictés par des lois stupides qui conduisent à des démarches barbares et un Gork qui finira bourreau, mais également victime de ses actes.
La noirceur du récit se retrouve dans une colorisation sobre et triste. Je trouve le dessin de Bézian ("Ne touchez à rien"), sorti du contexte de cette histoire, plutôt mauvais. Un trait hachuré, une accumulation d'égratignures bâclées, c'est d'ailleurs le seul dessinateur dont j'ai gommé la dédicace tellement je trouvais le dessin mauvais.
Mais, bizarrement, ici ça passe. Peut-être parce que le dessin n'est qu'en arrière-plan de cette voix-off qui nous tient du début à la fin et que les éraflures de Bézian renforcent la noirceur du récit et la tristesse qui emplit le lecteur face à l'incompréhension, le gâchis et la bêtise de ces deux frères.
Bref, un excellent tome très sombre qui traite habilement de sujets profond (comme la mort et la religion) et dont graphiquement j'ai surtout apprécié le décalage entre le texte et l'image.
Après avoir vu mourir son fils adoptif dans ses bras, Wayne Shelton revient dans un cinquième tome au titre peu original, mais de circonstance : «La vengeance».
Et, vous l’aurez compris, Hooker et sa bande de pirates vont devoir payer pour le meurtre de Tran, car même si Wayne prend le l’âge, il connaît tout le monde, se bat comme un petit jeune et est surtout aussi rancunier que rusé.
Bref, un nouveau tome bien divertissant et bien dessiné du James Bond pré-pensionné.
Ako et le capitaine des secouristes Nimura se retrouvent enfin au village où ils vont pouvoir trouver le carburant nécessaire à leur hélicoptère et les médicaments pour soigner Teru.
Minetaro Mochizuki continue de développer la psychologie des personnages en situation de peur extrême et ce concentre dans ce tome sur le capitaine Nimura et Ako.
Ako, sur qui repose le sort de Teru, va prendre ses responsabilités dans ce tome et également reculer la frontière de son humanité face aux événements, en s'abaissant au meurtre d'un villageois. Le capitaine Nimura, jusque là présenté comme l'égoïste suprême en situation de survie, va aider et montrer une certaine reconnaissance vis-à-vis d'Ako.
Un tome qui donne des indices concernant l'origine du cataclysme tout en continuant de développer les réactions des êtres humains dans de telles situations.
Voici le cinquième tome de cette série en 10 volumes de Minetaro Mochizuki. Ce manga avait commencé à paraître en France en 1998 (et oui déjà) sous la jaquette Manga Player mais, à partir du sixième tome, il est passé chez Pika Edition, qui publie maintenant l'intégralité de cette série.
On se retrouve donc au milieu de cette excellente série où Minetaro Mochizuki continue de développer brillamment les réactions de l’être humain dans un monde post apocalyptique et sans repères.
Ako et le capitaine des secouristes Nimura partent à la recherche d'un village afin d'y trouver des médicaments et du carburant, mais ils vont faire des rencontres terrifiantes et bizarres, dont un garçon au crâne recouvert de cicatrices qui n'a qu'un mot en bouche : Dragon ...
Malgré un dessin parfois défaillant pendant les scènes de combats rapprochés, cette série continue de lever le voile sur l'âme humaine au milieu d'une ambiance angoissante et sombre.
Ako et Teru avancent péniblement sous ce ciel toujours aussi noir à la recherche de survivants, mais surtout à la recherche d'une explication à l'apocalypse qui règne sur le monde depuis leur accident de train.
Tout comme dans «Gen d'Hiroshima», un autre manga post apocalyptique, on retrouve les personnages errants au beau milieu de la désolation et le désarroi. Mais, à l'instar de «Gen d'Hiroshima» qui avait tendance à exagérer la bonté ou la méchanceté des personnages, Minetaro Mochizuki excelle dans le réalisme avec lequel il développe la psychologie humaine en situation de stress et face à l'inconnu. «Dragon Head» va au cœur de la peur et au plus profond des instincts primitifs de l'homme.
Teru et Ako vont ainsi rencontrer une équipe de secouristes déserteurs, dont le capitaine illustre parfaitement cet égoïsme et cet instinct de survie qui refont surface dans des situations extrêmes. D'autre part, Teru, qui incarne le semblant d'humanité qui peut subsister chez l'être humain dans de telles situations va également s'abaisser à commettre un meurtre sauvage, montrant bien qu’en situation de stress extrême toute la bonne volonté du monde ne suffit plus à canaliser nos instinct de prédateurs.
Après les titres des deux premiers tomes, je me demandais bien quel titre ils pourraient trouver pour le dernier tome de cette trilogie et je dois m'incliner devant l'originalité du titre de ce troisième tome qui m'a bien fait sourire.
Des deux tandems des tomes précédents, les truands Jimmy et Louis et les flics Perry et Carlisle, il ne reste plus que Jimmy et Carlisle. Ayant perdu leurs partenaires respectifs ils vont s'associer afin de trouver les gros poissons et ont un plan d'enfer : secouer l'arbre et voir ce qui tombe, ou en termes de pisciculteurs : foutre le bordel dans l'aquarium et buter tous ceux qui mettent la tête à l'air.
On retrouve bien entendu les dialogues aussi superficiels que savoureux (à la Pulp Fiction) des deux tomes précédents. Seule différence : l'histoire n'est plus narrée chronologiquement comme dans les albums préalables, sûrement afin d'essayer de faire réfléchir le lecteur et d'augmenter le suspens. Personnellement je n'ai pas trouvé ces flash-backs trop réussis car ils manquent de fluidité et ont tendance à interrompre le récit.
Et même si la fin humoristique de ce triptyque ne m'a pas envoûté, je recommande cet excellent polar noir à tous les amateurs du genre. Très bon !
Ce tome démarre dans les cartiers malfamés de Brooklyn en compagnie de Louis et Jimmy avec des dialogues dignes de ceux entre John Travolta et Samuel L. Jackson dans Pulp fiction. Tout en continuant leur discussion à propos de godasses italiennes à 2000 dollars la paire, ces deux tueurs professionnels vont remplir leur contrat en assassinant froidement un personnage politique important en compagnie d'une prostitué. Le FBI va essayer d'étouffer l’affaire, mais deux flics zélés ne pourront s'empêcher de remuer la merde.
Un nouveau polar à la Quentin Tarantino est mis en place par le scénariste du «Tueur». Et même si Matz reprend les ingrédients classique du genre, il parvient à nous servir d’entrée une intrigue passionnante avec des personnages crédibles et bien développés et des dialogues succulents.
Très prometteur.
En 1986 Didier Lefèvre décide d'associer sa passion pour la photographie à la noble cause de Médecins Sans Frontières pour une aventure humaine incroyable en Afghanistan. Plus qu'une invitation au voyage, c'est une leçon de générosité et un témoignage d'humanité que nous fait partager Didier Lefèvre tout au long de cette équipée.
La mission humanitaire touchant à sa fin, dans ce troisième tome il nous décrit son retour périlleux et en solitaire, de l'Afghanistan vers la France en passant par le Pakistan. Abandonné par ses guides, c'est sans parler la langue du pays qu'il devra faire face à la maladie, la fatigue et l'incertitude de s'en sortir vivant. Racketté et pris en otage, le calvaire de Didier Lefèvre est poignant et parfaitement exposé par Emmanuel Guibert.
Les photos en noir et blanc, mélangées de façon habile au dessin, imbibent l'histoire et le lecteur de cette réalité Afghane. Un lecteur qui va partager les émotions de Didier tout au long de ce récit. Certaines photos, comme celle qu'il prend de son cheval au moment où il croit ne plus jamais revoir le jour ou celle assis avec un âne sur un rocher (tome 1), font partager des moments qu'il serait impossible de dessiner ou de narrer.
Cet album compte non seulement 20 pages de plus que les précédents, mais contient même un DVD bonus avec un reportage prenant de 40 minutes, tourné par Juliette Fournot au cours de la mission MSF. En annexe on retrouve également un aperçu des héros de ce récit et des informations concernant ce qu'ils sont devenus.
Au milieu des paparazzis et des photographes de mariages il y a LE photographe, celui qui partage des paysages incroyable, qui nous rapporte des images lointaines, des impressions, des histoires et qui nous montre l'envers du décor, parfois au péril de sa vie. Des aventuriers qui n'ont qu'un but : vivre leur passion et partager leur aventure. Des aventuriers dont Niépce et Daguerre seraient fier.
Merci Didier, Juliette, Régis, Robert, John, Mahmad et les autres pour ce témoignage. Merci d'avoir montré aux Afghans une autre image de l'Europe et de nous montrer une autre image de l'Afghanistan.
Merci pour cette leçon de vie et bravo !
Voici un one-shot graphiquement exceptionnel qui sort de l'ordinaire. J'avais déjà eu l'occasion de lire "Le roi cassé" du même auteur, mais cet ouvrage est bien meilleur au niveau scénario et du dessin. Même si je ne deviendrai probablement jamais fan de l'absurdité des scénarios de Dumontheuil et surtout de son humour, je dois cependant reconnaître les qualités scéniques et graphiques de cet oeuvre.
Le dessin, qui fait penser à des aquarelles, fait très bien ressortir l'aspect glauque et absurde de ce petit patelin du fin fond de la campagne française au début du vingtième siècle. Les personnages sont bien choisis et ont des tronches bien typées.
L'histoire d'un acteur raté qui se retrouve au centre d'un petit village aux étranges coutumes et où un tueur (qui attire ces victimes en imitant le bruit d'une fuite d'eau) sévit depuis 6 ans, est on ne peut plus burlesque. Le scénario est donc aussi absurde que celui du "Le roi cassé", mais connaît par contre moins de temps morts et est donc plus prenant.
Bref, un auteur dont je ne suis pas fan a réussi à m'envoûter avec ce très bel objet au scénario aussi absurde qu'agréable et à la narration excellente.
Après deux tomes angoissants au fond d'un tunnel, nos jeunes rescapés de l'accident de train parviennent enfin à trouver une sortie, mais sans pour autant être délivrés complètement de cette obscurité qui a nourri leurs peurs pendant deux tomes, car dehors, une catastrophe gigantesque a obscurci le ciel d'une fumée opaque qui cache le soleil. Dehors c’est l'apocalypse, les gens sont devenus fous en reviennent aux comportements les plus barbares et les plus irrationnels.
En trouvant la sortie du tunnel, le scénario de «Dragon Head» est entré dans une nouvelle phase. On va maintenant suivre les aventures de Teru et Ako qui vont essayer de découvrir ce qui s'est réellement passé dehors et peut-être trouver les nombreuses questions que le lecteur se pose, dont la plus importante : qu'est-ce qui a provoqué ce cataclysme?
Dehors, les repères sociaux, moraux et affectifs ont disparus. La civilisation n'est plus et Minetaro Mochizuki va pouvoir ôter le masque que porte l'humanité en dévoilant la vraie nature de l'être humain. Sans repères, la barbarie et la folie refont surface, surtout quand l'instinct de survie de l'homme est titillé.
Le huis clos des deux premiers tomes était tellement prenant, que l'on en vient presque à regretter l'évasion de Teru et Ako. Mais, même si elle est moins stressante, la rencontre avec d'autres survivants est également intéressante. Et puis côté dessin, elle permet à Minetaro Mochizuki de dessiner autre chose que l'intérieur sombre d'un tunnel.
Dans ce deuxième tome Mochizuki ne va toujours pas s'éclater graphiquement en dessinant des paysages extraordinaires, car il nous garde enfermés dans ce tunnel obscur. Par contre il va continuer à exploiter nos peurs et celle des trois collégiens rescapés de l'accident de train, Teru, Aoki et Nobuo.
Dans la lignée du premier tome Mochizuki continue de développer cette ambiance oppressante dans un environnement angoissant, alors qu'à l'extérieur du tunnel l'état d’urgence a été décrété par les autorités. Cet environnement restreint permet à Mochizuki de se focaliser sur les personnages, leur psychologie et leurs angoisses.
Même s'il n’est pas basé sur des faits historiques comme l'autre manga post-apocalyptique «Gen d'Hiroshima», je trouve le scénario de «Dragon Head» plus prenant et surtout le dessin et les expressions des personnages moins irritants, même si graphiquement cette série n'atteindra probablement jamais des sommets.
Bref, un thriller d'anticipation à l'ambiance prenante et graphiquement efficace. Excellent !
Un excellent premier tome, où l'on se retrouve directement dans un huis clos passionnant en compagnie de trois collégiens, Téru, Nobuo et Ako, seuls rescapés du terrible accident de train. L'ambiance et tendue et pesante et une fois le premier choc de l'accident passé, c’est l'instinct animal de survie qui va prendre le dessus.
Enfermés dans un tunnel, Téru, Nobuo et Ako plongent le lecteur dans un récit plutôt claustrophobe. C'est dans cet environnement restreint que Mochizuki parvient à développer de façon brillante la psychologie des personnages et les différents comportements de l'être humain en situation de danger extrême.
Si tout comme «Gen d'Hiroshima», «Dragon Head» est une histoire post-apocalyptique, ça force réside surtout dans l'ambiance oppressante qu'elle dégage, dans cette analyse poussée de la peur, une peur que Mochizuki exploite à merveille dans cet environnement sombre et terrifiant.
Le dessin de Mochizuki ne fait pas dans l'esthétisme mais dans l'efficacité et se concentre sur les yeux des personnages à l'aide de gros plans. Des yeux qui scrutent l'obscurité à la recherche du danger, des yeux qui transpirent la peur ou trahissent la folie.
Claustrophobe, peur du noir, pétrifié par l'apocalypse ou effrayé par la mort en général ..., «Dragon Head» est là pour vous servir.
La transformation de Jun-Ichi et cette excellente série touchent à leur fin. Les deux personnalités du jeune schizophrène (Jun-Ichi et Kôyogoku) vont tirer les conclusions tragiques d’une cohabitation utopique entre deux tempéraments trop différents.
Le dessin de Motorou Mase suit et clôt cette mutation finale de Jun-Ichi avec maestria. Les expressions des visages sont excellentes sans pour autant tomber dans l'exagération manga des expressions.
La seule déception de ce quatrième tome est que la fin de l'histoire ne recouvre que la moitié de cet album, alors que le reste du tome est dédié à 3 nouvelles de Motorou Mase. Ces trois nouvelles ne sont pas mauvaises (à part peut-être la troisième), mais n'atteignent certainement pas le niveau de Heads.
Bref, une excellent thriller psychologique au scénario sans trop de surprises, mais bien rythmé et haletant et au graphisme excellent.
Après un tome 17 un peu plus calme au niveau des rebondissements, Urusawa reprend du poil de la bête pour finalement nous clouer sur place (une fois de plus) en fin de tome.
Otcho et Kana (la reine des glaces) se retrouvent juste à temps, une rencontre qui va lever le voile sur les événements qu’a vécu Kana depuis la propagation du virus pour finalement devenir la reine des glaces. Ils finiront par faire une rencontre qui fera de nouveau rebondir cette série de plus en plus haletante.
En arrière plan une chanson se propage et un mystérieux personnage fait son apparition. Un personnage qui voyage sur une mobylette avec une guitare sur le dos et qui se fait appeler Joe Yabuki. Une chanson qui fait revivre la mémoire de Kenji et planer le doute sur ...
Passionnant !
Alors que dans le tome précédent on balançait encore entre l'ancienne vie de Jun-Ichi et le réveil de son nouveau 'moi' suite à une greffe partielle du cerveau, ce tome ci va définitivement effacer l'ancien Jun-Ichi pour sombrer dans les crises de violence de cet être qui prend possession de lui.
Jun-Ichi perd le contrôle, le scénario s'accélère et le lecteur s'accroche à ce thriller psychologique de plus en plus captivant malgré son côté déjà-vu à la base.
Sans aucun doute le meilleur tome de cette série jusqu'à présent. Une série qui devrait connaître son dénouement dans le tome suivant.
Ce 17ième tome se concentre uniquement sur la période après la propagation du virus à échelle mondiale en 2015. Il nous donne des informations sur la réaction des gens après le désastre et sur la campagne de vaccination.
Plusieurs membres de la bande à Kanna finissent également par se rejoindre 3 ans après AMI, dans ce tome qui paraît bien calme après les nombreux rebondissements des tomes précédents. Un tome de respiration qui sert principalement à combler le vide entre le moment de la propagation du virus et la période «3 ans après AMI».
Téhy et Béatrice Tillier (« Mon voisin le père Noël ») nous plongent dans un monde complexe pour une histoire d'amour simple et belle.
Un monde futuriste avec des automates, un décor baroque, une fée au regard enchanteur et un arrière-plan apocalyptique aux couleurs rougeâtres. Un contraste entre la joie de vivre des automates et la barbarie des humains. Des couleurs rouges, vives et chaudes symbolisant la guerre, la rage et le feu.
Et en surplomb de ce fantastique décor, une histoire d'amour, le coup de foudre de l'automate Jam pour une fée. L'amour d'une créature qui n'a pas encore été souillé par les êtres humains, un premier amour d'une pureté extrême au sein d'un univers violent.
Un très beau conte pour adultes aux décors magnifiques, amplifiés par un découpage grandiose et au scénario attachant mélangeant tragédie et action, romantisme et barbarie.
Ce onzième tome commence par une déprime de Kanna et un petit passage moralisateur concernant le recours à la drogue dans les moments difficiles. Urasawa a-t-il tenté de faire passer un message à ses nombreux lecteurs pendant ce moment de recueillement où Kanna vient d'apprendre une nouvelle foudroyante concernant ses origines ?
A peine remise de ses émotions, elle prend le lecteur par la main et fonce à nouveau tête baissée dans sa quête de sauvetage de l'humanité. Les langues de plusieurs personnages (dont Sadakiyo) vont se délier, alors que les mémoires d'autres personnages vont s'éclaircir. Le tout donnera un onzième tome riche en révélations au grand bonheur du lecteur.
Un excellent tome qui pourrait s'intituler 'les origines de Kanna', car elle découvrira non seulement des choses sur son père, mais également sur les activités de sa mère.
Après avoir passé presque deux tomes en 2014, Urasawa s’amuse de nouveau à sauter d’une période à l’autre dans ce septième tome, ce qui le rend un peu plus confus que les précédents.
D’un autre côté, tout en introduisant un nouveau personnage à la curiosité fortement développé, Urasawa nous livre également énormément d’informations sur ce qui s’est passé cette fameuse nuit du 31 décembre 2000. Et c’est bien entendu, juste au moment où cela devient vraiment intéressant que le tome s’achève.
Tel un vrai virtuose, Urasawa nous ramène vers cette nuit du 31 décembre en convergeant deux histoires parallèles vers cet instant fatidique à l’aube de l’an 2001. Du grand art !
Après un cinquième tome de transition, Urasawa renouvelle son intrigue en situant ce sixième tome dans le futur, 14 ans après les évènements.
En sautant d’une période à l'autre (1967, 1997/2000, 2014) Urasawa joue avec le lecteur et en situant ce sixième tome en 2014, il bascule l'intrigue vers Kanna (la nièce de Kenji) sans pour autant dévoiler ce qu'il s'est produit à l'aube de l'an 2001 et tout en gardant le même ennemi (l'AMI) afin de garantir la continuité de l'histoire.
Si ce sixième tome est toujours d'une qualité narrative et graphique exemplaire, il est en plus doté de quelques excellentes touches d'humour et de références amusantes (cinématographiques et aux mangakas). En plus on retrouve un des personnages les plus charismatiques de cette série au milieu d'un univers carcéral lugubre et violent.
Un des meilleurs tomes jusqu'à présent !
« Je suis légion » est une histoire prévue en trois tomes et qui a l'audace de mélanger un thriller d'espionnage à du fantastique sur fond de seconde guerre mondiale.
En regardant de plus près, on retrouve Fabien Nury au scénario, qui déjà (en tant que co-scénariste) dans la série «W.E.S.T.» avait mélangé du western à du fantastique. Ensuite, au dessin on retrouve John Cassaday, qui lui aussi a mélangé de l’action typique western à de l’horreur surnaturelle dans «Desperados».
On pouvait donc s'attendre à un mélange de genres incluant du fantastique et il faut bien avouer que le mélange est assez réussi dans ce premier tome, en espérant que le dosage restera minutieux dans les tomes suivants.
L'histoire est assez complexe et contraint à souvent revenir en arrière de quelques pages afin de pouvoir suivre. Mais l'intrigue est fort bien construite, se base sur les expérimentations nazies pendant la deuxième guerre mondiale, tout en incorporant espionnage, résistants et pouvoirs angoissants. Le suspens monte crescendo et ce tome donne envie de lire le suivant, en espérant que celui-ci sera à la hauteur du premier.
Le dessin très réaliste peut paraître un peu statique ou figé, mais m’a semblé coller parfaitement au côté historique de l'histoire. La mise en couleur ajoute un petit côté glacial à l'ambiance de cette série.
Le casting est très bon, avec des personnages assez charismatiques, mais souvent difficiles à reconnaître.
Bref, ce bon premier tome laisse beaucoup de perspectives d'évolution pour une suite qu’on espère prometteuse.
Ce cinquième tome est un tome de transition entre deux périodes. La première partie du tome qui se situe en décembre 2000, juste avant la fin du monde, est assez lente et sert à regrouper les neuf, comme l’on pouvait s’y attendre suite au message d’AMI à la fin du tome précédent.
Urasawa nous amène lentement vers cette date fatidique du 31 décembre 2000, on va enfin savoir comment ils ont sauver l’humanité … et c’est là qu’en repassant par le début du tome un, il nous propulse en 2014 pour concentrer la deuxième partie de son récit sur Kanna.
Un rebondissement surprenant et une fin de tome prodigieuse pour un tome de transition un peu plus lent que les précédents (surtout la première partie).
On avait quitté un personnage mystérieux et charismatique nommé Shogun en fin de troisième tome et c’est dès la couverture de se quatrième tome que l’on va continuer à suivre Shogun dans ce nouveau tome.
On se retrouve en l’an 2000, l’année où le monde devrait disparaître. Urasawa va développer avec maestro le personnage et la psychologie de Shogun, justicier sans peur qui va croiser la route de l’AMI. Un AMI de plus en plus puissant qui détient déjà une grande partie du pouvoir au Japon.
Le compte à rebours a commencé !
Urasawa continue a nous mener par le bout du nez en développant de nouveaux personnages secondaires comme Dieu et Shogun. Le mystère s'étoffe et les rebondissements s'enchaînent.
L'énigme devient plus complexe qu’elle ne laissait présager, nos certitudes fondent comme neige au soleil et comme dans série haletante d'Urasawa "Monster" on devient prisonnier du talent de narrateur d'Urasawa.
On est assurément pas encore au bout de nos surprises.
Le deuxième tome de cette série primée à Angoulême développe les bases posées dans le premier tome. Le récit est moins confus et les passages entre les différentes périodes sont plus fluides.
Le passé resurgit sporadiquement, levant lentement le voile sur les origines de cette histoire qui va changer la face du monde. Le rythme s'accélère, le dessin se dynamise, les suspects se multiplient et le lecteur se régale, dévorant chaque pièce du puzzle dévoilée habilement par le maître Urasawa.
Excellent !
La famille entière d'un des clients de Kenji a disparu, Donkey, un de ses camarades d'enfance c’est bizarrement suicidé et chaque fois cet étrange symbole qui revient. Un symbole qu’ils ont inventé quand ils étaient petits, eux, … les sauveurs de la planète.
Sacré Naoki Urasawa, après la sublime série « Monster », il revient jouer avec ses millions de lecteurs avec « 20th century boys », qui vient également se classer dans le top 5 des meilleures ventes au Japon. Dès le début il nous présente ses personnages comme les sauveurs du monde, ensuite il va habilement mêler trois périodes différentes (le passé, le présent et le futur des personnages). Le jeu peux commencer : de quoi et de qui nous ont-ils sauvé ? Et c’est là que le talent de Naoki Urasawa va nous scotcher à cette nouvelle série, en distillant les indices et les surprises, en jouant avec le temps et la curiosité du lecteur.
Naoki Urasawa nous présente un premier tome déjà fort chargé, voir légèrement confus, mais lui seul sait où l’histoire va et personne ne décrochera avant de connaître la fin !
Il est maître-nageur et nage dans le bonheur avec Maya, une sage-femme qu’il aime. Leur couple rayonne, ils se complètent, se croisent le matin car elle travaille la nuit et lui le jour. Puis arrive la pluie, d’abord quelques gouttes, puis un vrai déluge. Au milieu de se déluge, leur couple part à la dérive car lentement cette pluie va les mettre à nu, lavant petit à petit toute trace d’amour.
Cette histoire est loin d’être passionnante ou captivante, c’est très contemplatif, très intime comme récit. On le referme avec une sensation étrange, comme si on venait de remonter à la surface après avoir passé un moment intime sous l’eau, un moment flou sans trop de paroles.
Les couleurs renforcent cette sensation d’intimité, les cadrages sont très rapprochés, parfois trop et l’on a alors du mal à déchiffrer ces gros-plans. D’un autre côté ces gros-plans légèrement vagues s’accordent parfaitement au récit lent et rêveur.
Derrière cette couverture assez sobre et intrigante se cache une véritable bombe au niveau scénario et graphisme. Si la couverture est orange, le contenu est bien noir: noir, dérangeant, glauque, malsain, envoûtant et parfois morbide.
Après « Lola Cordova », « Le roi des Mouches » est mon deuxième trip sur papier de l’année 2005 : sexe, drogues et rock’n’roll. Mais à l’instar de « Lola Cordova », dont le trip interplanétaire se situe en pleine fiction, ce trip se situe dans la réalité de notre monde et cela, même si on a du mal à localiser l’endroit. Les maisons, les vêtements, le style de la BD et le culte du déguisement font penser aux Etats-Unis, alors que les voitures et la monnaie utilisée font penser à l’Europe.
Sélectionné pour le prix du scénario à Angoulême 2006, cet album est composé de petites histoires qui peuvent se lire séparément. Les différents personnages se croisent au fil des histoires afin de former un tout très cohérent et abouti. On suit les délires quotidiens de jeunes paumés, bordés par l’ennui, les plaisirs artificiels, le sexe et l’alcool. Coincés dans la banalité de leurs existences, ils cherchent à s’enfuir via l’alcool, la drogue, les anti-dépresseurs et le sexe.
La narration à l’humour très noir tranche comme une lame de rasoir. Le cadrage (face caméra) ajoute un côté malsain et dérangeant à l’histoire. Le dessin fait fort penser à la série « Black Hole », les traits sombres et beaucoup de couleurs, mais sans tomber dans le criard. Le tout crée une osmose envoûtante qui se dégage de ce microcosme de personnages désoeuvrés et dépourvus de toute morale.
Très fort !
Etant donné que «Qui a tué l’idiot» figure toujours sur la liste de mes BDs à lire absolument, cet album est la première œuvre de Nicolas Dumontheuil que j’ai lu.
A la lecture des premières planches c’est surtout l’absurdité et l’originalité du scénario qui m’a attiré. On se retrouve en compagnie de Simon Virjusse, dernier mort de la Première Guerre Mondiale avant l’armistice du 11 novembre. Seulement, la Mort en personne est écœurée par le carnage de cette guerre et décide de remonter le temps de 9 mois, tout en présentant un Simon Virjusse (ignorant tout de son futur) comme le dernier mort de cette guerre. La mort signe un pacte avec les autorités afin d’éviter tout meurtre jusqu’à l’armistice, propulsant Simon en véritable héros national et symbole de l’armistice qui arrivera dans 9 mois.
Un scénario complètement déjanté, une narration excellente et surtout un personnage de la Mort qui m’a totalement séduit. Cela m’a donc navré de voir ce personnage cocasse disparaître après quelques planches et abandonner Simon face à la société. C’est à ce moment que Dumontheuil prend plaisir à mettre en évidence la stupidité de la guerre, de ses dirigeants, l’absurdité de la société face à ses idoles et les péripéties de ce héros malgré lui.
C’est avec brio que Dumontheuil met à nu ces héros qui naissent malgré eux, qui ne parviennent pas à vivre avec leur nouveau statut qui s’avère souvent éphémère. Malgré un scénario absurde à la base Dumontheuil parvient donc à mettre à jour un phénomène de héros soudains, qui est de plus en plus fréquent de nos jours depuis le boum de la télé réalité.
Personnellement j’ai fort apprécié les passages qui incluent le personnage de la mort, le dialogue avec Jésus et les scènes au Paradis. Le reste, même si c’est très bien narré et abordé, m’a moins accroché pour une raison que j’ignore.
J’ai trouvé le dessin très agréable et je trouve qu’il sied parfaitement à ce récit très copieux (plus de 90 pages) et original.
Voici un dernier tome plein d’action qui clôture de façon originale et bien tournée cette série bien passionnante. Une fin assez réussie, mais une fin qui n'en est finalement pas une puisqu'une suite est annoncée avec «I.N.R.I.», afin d’élucider les questions laissées en suspend.
Une série qui avait démarrée avec des tomes historiquement chargés pour s’orienter vers l’enquête policière à partir du troisième tome. Un scénario assez solide (même si l’on peut se poser des questions sur la naïveté de la loge première et sur les écoutes téléphoniques), partant d’une idée très originale et dont le suspens monte crescendo vers ce dernier tome.
C’est vrai qu’on peut se dire qu’il y avait peut-être moyen de terminer la série en quatre tomes, mais étant donné la vitesse de parution des tomes (notamment grâce aux nombreux dessinateurs) et la qualité du suspens il ne faut pas trop se plaindre.
Ce qui dénote vis-à-vis du scénario, c’est la qualité graphique fort moyenne de cette série, surtout si on la compare au «Troisième testament». Mais personnellement, ce ne m’a pas trop dérangé et puis le dessin a quand même progressé (surtout Falque) de tome en tome.
Les révélations et les intrigues s’enchaînent à vive allure dans ce sixième et avant-dernier tome de cette série fort passionnante. Le tombeau du Christ est découvert, la loge première sort de l’ombre et le cardinal Montespa continue son ascension vers le pouvoir pontifical.
Le dessin des différents dessinateurs (Falque, Gine, Wachs, Juillard), qui se voient confier à tour de rôle une période de l’histoire du christianisme, reste dans la ligné des autres tomes : c'est-à-dire peu inspiré, mais personnellement pas trop dérangeant.
Il reste donc à deviner qui est le mystérieux "homme au chapeau" et de voir si le dénouement de cette série sera à la hauteur de cet excellent scénario lors du prochain tome. Palpitant.
Le scénario de ce cinquième tome reste parfait, l’étau se resserre et le dénouement semble proche. Difficile donc de s’arrêter de lire à la fin de se tome tant le suspens monte.
Au dessin, également une bonne surprise (enfin), car au lieu d’inviter un dessinateur guest-star comme dans les tomes précédents afin de venir compléter le trio de base (Wachs, Gine et Falque), c’est André Juillard (réalisateur des belles couvertures de cette série) qui vient dessiner les flash-back historiques de cet épisode. Et il faut bien avoué que, même si le maillon faible du trio de dessinateurs (Falque) a réalisé des progrès depuis le premier tome, l’apport de Juillard fait du bien au niveau du dessin.
Un des meilleurs albums de cette série.
Ce quatrième album permet de faire le point sur ce qu’on a déjà lu et d’en apprendre plus sur les origines des Gardiens du Sang et de la fameuse loge première aux membres énigmatiques.
Les proches de Didier Mosèle disparaissent mystérieusement et l’enquête policière reste prenante. Seul petit hic au niveau du scénario est le manque d’initiative de Hertz et Mosèle afin de sauver le Testament du Fou lors de l’incendie (mais c’est peut-être au niveau du découpage que le bât blesse lors de cette scène).
Au niveau dessin, c’est un Patrick Jusseaume peu inspiré qui vient s’ajouter au trio de base (Wachs, Gine et Falque). André Juillard est le seul à vraiment fournir un dessin de qualité et nous livre la couverture comme à son habitude. A la colorisation on retrouve toujours le fils du scénariste.
Bref, le scénario reste excellent alors que le dessin a tendance à tirer la note de cet album vers le bas.
Par rapport aux deux tomes précédents, on a l’impression que ce troisième tome est un peu moins utile au récit et que l’histoire stagne un peu, mais ce moment de répit fait tout de même du bien suite au scénario (historiquement) fort chargé de cette série.
Au dessin on retrouve toujours Gine (période Christique) et Wachs (période Vatican), qui n’ont dessiné que quelques planches dans ce tome, Falque (période contemporaine) qui c’est un peu plus appliqué et Juillard (couverture), avec cette fois-ci Jean-Charles Kraehn en dessinateur guest-star. On remarque également que le dessin de Falque (qui comportait le plus de lacunes) a légèrement progressé.
Les rouleaux de la Mer Morte, le Testament du Fou et les notes de Francis commencent à délivrer leurs secrets. Tout semble converger vers la loge première, une loge qui fût jadis présidée par Hugues de Payns.
Le côté polar prend le dessus dans ce troisième tome toujours aussi passionnant.
Suite à la mise en place des différentes périodes, des personnages et de l’intrigue dans le premier tome, ce deuxième tome semble plus vif et plus incisif que le précédent.
Didier se rapproche dangereusement du tombeau du Christ, sous l’œil attentif du Vatican et du mystérieux Hertz. Des organisations secrètes le suivent de près afin de préserver ce terrible secret vieux de 2000 ans. Tout semble converger vers la Champagne où se trouve une statue d'un chevalier Cathare.
La solution se rapproche, l’étau se ressert et la tension monte. Le Vatican guette, les Gardiens du Sang agissent, Hertz cache son jeu et le lecteur s’enfonce de plus en plus dans cette fiction qui s’amuse à bousculer sa réalité.
Côté dessin on retrouve Gine pour la période christique, Wachs pour la période Vatican, Falque pour la période contemporaine, André Juillard pour la couverture, Paul pour la colorisation et cette fois Eric Stalner en dessinateur ‘guest-star’ à la place de Gilles Chaillet.
Dès le premier tome de cette série qui devrait en compter sept, Convard nous plonge dans l’univers (peu connu) de la Franc-Maçonnerie. Didier et Francis, initiés le même jour à la franc-maçonnerie, travaillent depuis plusieurs années à l’élucidation des mystères des manuscrits de la Mer Morte, à travers la restauration de parchemins anciens découverts à Qumran et traitant des origines du christianisme.
L’idée de base du scénario (osé) consiste à faire croire que l'église trompe depuis 2000 ans toute la communauté sur la véritable identité du Christ et que cette supercherie est gardée secrète depuis la nuit des temps. C’est donc au fondement même de l’église que s’attaquent Didier et Francis à travers leurs recherches, propulsant le lecteur dans une aventure historique qui s’annonce extrêmement périlleuse.
L’histoire se déroule parallèlement sur plusieurs périodes (christique, médiévale, contemporaine, etc.), sous forme de flash-back. Ce qui constitue l’originalité de cette série est que Convard a fait dessiner chaque époque clef de l'ère chrétienne par un dessinateur différent. On retrouve ainsi Christian Gine pour la période christique, Pierre Wachs pour la période Vatican, Denis Falque pour la période contemporaine et Gilles Chaillet en dessinateur ‘guest-star’ pour la période moyenâgeuse. De plus on retrouve André Juillard pour la couverture dans cette méga production.
Le fait d’attribuer les différentes périodes à des dessinateurs différents à le mérite de pouvoir repérer plus facilement les changements de périodes et offre au lecteur une certaine clarté graphique qui fait plaisir au milieu d’une histoire assez compliqué. De plus, cette alternance de styles ne se fait pas au détriment de la cohérence de l’histoire puisqu’un seul scénariste et un seul coloriste assurent l'harmonie de l’ensemble.
Il faut cependant avouer que graphiquement cette série n’arrive pas à la cheville du «Troisième Testament» avec surtout le dessin contemporain de Falque assez raide, approximatif et parfois mal proportionné.
Le développement de l’aspect historique et en particulier de la Franc-Maçonnerie pourrait, au premier abord, effrayer les néophytes en la matière, mais le côté polar de l’histoire est extrêmement bien développé et devrait vite faire passer la pilule. Le lecteur se retrouvera alors au milieu de secrets bien gardés, de mystérieuses organisations comme les Templiers et les Franc-Maçons, de luttes de pouvoir au sein même de l’Eglise et du Vatican afin de lever le voile sur un mensonge vieux de 2000 ans.
Quelle bonne idée de Casterman de sortir un conte de Noël juste avant les fêtes. Par contre si certaines planches apportent un côté féerique à ce one-shot, le lecteur retombe vite les pieds sur terre, dû à la noirceur du récit.
Les dessins sont splendides, avec beaucoup d’expressions sur les visages et des planches féeriques sur deux pages. L’histoire est quant à elle, assez sombre et donc en contradiction avec cette ambiance de Noël, mais cette noirceur est mélangée avec finesse aux fêtes de Noël.
Le scénario, basé sur l’origine d’un père Noël qui porte un lourd fardeau derrière sa barbe blanche, n’est pas neuf et fait fortement penser au scénario d’un autre excellent conte de Noël édité chez Soleil «Un pas vers les étoiles». Par contre, à l’instar de «Un pas vers les étoiles» qui avait un côté plus fantastique, ce conte si est plutôt réservé aux adultes dû à sa noirceur et son réalisme qui ont tendance à nous faire basculer vers l’effroi.
Personnellement j’aurais aimé encore une ou deux planches en plus vers la fin, même si cette fin ci colle parfaitement à ce surprenant conte de Noël qui aura sûrement le mérite de modifier fortement votre perception du père Noël.
Ce deuxième tome de l’univers de Kookaburra se concentre sur Taman Kha, depuis sa naissance sur la planète Lilith jusqu’à son intégration parmi l’élite des guerrières amazones. C’est durant cette période quelle développera ses capacités télépathiques et découvrira l’existence de son frère jumeau, dont le prénom constitue également le titre du prochain tome qui devrait conclure cette histoire dédiée à Taman Kha.
Ce tome nous plonge dans le monde des amazones et qui devrait laisser la plus acharnée des féministes rêveuse. Un monde où seules les femmes ont le droit de vivre en liberté, tandis que les hommes sont réduits à l’esclavage.
Au niveau du scénario, il faut apprécier l’apport d’Ange qui apporte plus de profondeur au scénario par rapport au tome précédent. Les relations entre les personnages sont plus développées, ainsi que des thèmes comme l’abandon d’un enfant, la séparation et d’une certaine manière l’esclavage à travers une critique de la société amazone. Ange parvient donc à livrer de l’action tout en développant l’aspect psychologique des personnages au sein d’une société très féminine mais réaliste.
Côté dessin Christian Paty nous offre, tout en s’inspirant parfaitement du dessin de Crisse, des traits plus ronds qui collent parfaitement à ce monde féminin et des visages pleins d’expressivité. La colorisation de Noël est également excellente, le tout résultant en un dessin fidèle à l’esprit de la série.
Par contre, ceux qui espéraient un one-shot dédié à Taman Kha seront déçus en apercevant les mots « à suivre » à la fin du premier tome de ce diptyque consacré à notre héroïne amazone.
La célèbre mercenaire, Carmen Mc Callum vient de réussir un nouveau coup flambant : la première évasion d’une cryodétenue qui se nomme Naoko. Mais qui peut bien être le commanditaire d’une telle évasion, dont les moyens semblent disproportionnés par rapport au crime commis par Naoko ?
On se retrouve en 2053 et le décor futuriste planté par Fred Duval est très réaliste, avec des caméras de télévision volantes afin de suivre l’action en direct et la cryogénisation pour les détenus en préventive afin de solutionné la surpopulation des prisons.
Une histoire bourrée d’action, qui explose dès la couverture et ne se réduit donc pas à la mise en place de la série. Des personnages bien choisis, des mercenaires, des aborigènes, la maffia japonaise, des journalistes sans scrupules, bref de la dynamite sur un fond d’intrigues.
Le personnage de Carmen est un peu trop stéréotypé, mais ça passe. La découpe est dynamique, tout comme la colorisation. Seul petit reproche au niveau dessin sont les têtes parfois bizarres et les corps légèrement difformes.
Dynamique et divertissant !
J’avais ouvert le premier tome avec beaucoup d’appréhension, mais l’avait finalement refermé avec un sentiment positif face à ce nouveau monde et cette histoire dynamique d’Arleston. Et voilà que le premier tome à peine refermé, je découvre que le deuxième tome est déjà sorti (un avantage du travail moderne à la chaîne).
Si dans le premier tome on avait encore la bonne surprise de découvrir un nouveau monde et de nouveaux personnages, dans ce deuxième tome l’aventure de Granite, Navarth, Caliste, Tao et Krurgor continue de façon intéressante, mais d’après une recette connue et réchauffée.
Bon, c’est vrai que le dessin de Floch est irréprochable même si cela reste du typique ‘Soleil’, que la narration est excellente et que l’histoire est très dynamique. L’histoire connaît beaucoup de péripéties, on a droit à 62 pages (des planches ont été ajoutées en début d’album si l’on est attentif à la numérotation), le dénouement est un peu facile, mais on a surtout l’impression que maintenant que cette série est sur la route, ils ont branché le ‘cruise control‘ et qu’à la fin du voyage il n’y aura rien à retenir.
Loin de moi l’envie de critiquer la créativité débordante d’Arleston, ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il remplit une bonne partie de ma bibliothèque. Seulement j’ai parfois l’impression de me retrouver à la cantine Soleil-Arleston et de bouffer chaque fois le même plat, mais bon tant qu’il y a des milliers d’imbéciles qui, comme moi, vont acheter l’album, ils seraient vachement stupides chez Soleil de ne pas continuer à les produire à la chaîne.
J’aime beaucoup les premiers tomes de chaque série d’Arleston ("Trolls de Troy", "Lanfeust des Etoiles", "Lanfeust de Troy", "Les Naufragés d’Ythaq") et je conseillerai d’ailleurs à tout le monde de lire ces tomes d’Arleston, mais ce qui est dommage c’est que je ne puisse conseiller de continuer ces séries par après.
Donc, si vous n’êtes pas un habitué de la cantine Arleston-Soleil et que vous avez aimé le premier tome, courrez vite acheter ce deuxième tome ! Par contre, si vous en avez un peu marre de bouffer du réchauffé et qu’à l’approche des fêtes vous voulez une fois manger du caviar : achetez un Brunschwig et ayez ensuite la patience d’attendre le prochain, car du caviar ça ne se mange pas tous les jours !
Ce premier tome de Finkel développe un univers intéressant et original qu’on a du mal à situer dans le temps, mais qu’on prend plaisir à découvrir.
L’histoire est assez classique, mélangeant aventure et trahison sur un fond politique. On se laisse vite happer par l’aventure de Finkel.
Par contre, tout comme pour l’autre série des mêmes auteurs « Neige », la colorisation est fade, pâle et triste. Au lieu de dynamiser cet univers aquatique comme dans « Aldébaran » ou « Golden City », cette colorisation uniforme aux tons bleus plonge l’univers, l’histoire et les personnages dans la monotonie et c’est vraiment dommage.
La première chose que l’on remarque à la lecture de ce premier tome c’est un découpage et une mise en page efficace et une mise en couleur typique et riche, avec une prédominance du jaune et du bleu.
Ensuite on découvre cet univers aquatique futuriste, plutôt crédible suite au réchauffement climatique, mais tout de même assez manichéen avec d’un côté une ville dorée et flottante habitée par les riches et de l’autre un continent peuplé par des pauvres et des orphelins.
Le héros, Harrison Banks, milliardaire, beau gosse et sans peur se rapproche un peu trop du ‘Golden Boy’ typique et manque du coup un peu de charisme. La bonne sœur est un peu trop ‘bonne’ afin d’être crédible, mais les autres nombreux personnages secondaires sont par contre plus attachants et/ou énigmatiques et leurs interactions avec Harrison Banks sont intéressantes.
L’histoire est somme toute assez classique et limpide, mais bien développée et très dynamique. Ceci donne un premier tome finalement assez captivant, dont la fin donne sérieusement envie de découvrir la suite.
Ce premier album démarre cette série parallèle « Kookaburra Universe », qui a pour but de développer les personnages principaux de la série mère « Kookaburra » sous forme de one shot afin d’y découvrir leurs origines.
Et c’est logiquement au space sniper Dragan Preko que ce premier tome s’attaque en nous dévoilant l'origine de son oeil borgne ainsi que son incorporation en tant que sniper au sein de l'Alliance. On retrouve un Dragan solitaire et plein d’humour qui lentement se rapproche de sa destinée au sein de l’Alliance.
Le scénario, toujours de Crisse, est un peu plus léger que dans la série mère, mais c’est tout à fait logique et normal pour une série satellite dont le but principal est de nous faire découvrir le passé des personnages principaux.
Par contre, au dessin, c’est Mitric qui a pris la relève de Crisse, pas seulement pour ce premier tome de la série parallèle mais également pour le tome 4 de la série mère. Le résultat est très convainquant.
Un nouveau polar noir avec John Blacksad, sur fond (périlleux) de nazisme et anti-communisme. Un polar classique à l’intrigue bien ficelée sur un rythme qui sait alterner avec brio les moments d’action et de respiration. Le fond, partagé entre le maccarthysme et la menace d’une guerre nucléaire, rend le scénario plus dense que lors des deux premiers tomes, mais d’un autre côté, la complexité pourrait en rebuter certains.
Le dessin, le découpage et le choix des animaux afin d’accentuer le caractère des personnages restent excellent. Guarnido avoue avoir eu du mal à choisir l’animal qui représente Hitler, mais « Maus » oblige, c’est donc devenu un chat. Pour le reste on découvre un hibou en la personne de Otto Liebber, un coq pour le sénateur Gallo et un caïman pour le tueur. Dans un rôle secondaire et en sorte de guest star on prend plaisir à retrouver le journaliste furet Weekly et le commissaire berger allemand Smirnoff.
Les expressions et les mimiques des animaux sont utilisées à la perfection et les scènes d’action et de mouvements sont magistralement dessinées (le passé de Guardino chez Disney oblige). Quant à la voix off, qui dès le départ nous plonge dans ce polar noir, elle est utilisée avec grande maîtrise et humour.
On peut peut-être regretter qu’après avoir entremêler avec dextérité une histoire d’espionnage, de détectives et d’amour sur fond de guerre froide et en développant habilement et en profondeur les relations humaines entre les personnages, l’intrigue se conclue plutôt brusquement sur deux pages.
Vivement le prochain !
J’avais déjà eu l’occasion d’admirer les planches/tableaux de « La vengeance du compte Skarbek » lors de l’exposition de Rosinski au musée Jigé à Bruxelles et je dois bien avouer que même réduites au format BD ses peintures en mettent plein la vue.
Déjà pour « Western » on avait sentit une évolution graphique chez Rosinski, mais en peignant cette BD il s’est vraiment surpassé. De plus le fait de peindre cette série permet au lecteur de se plonger dans le Paris artistique du XIXe siècle et ajoute de la crédibilité à cette histoire de trafic d’art.
L’histoire du compte Mieszko Skarbek qui revient d’exil après avoir fait croire à sa mort afin de se venger du célèbre marchand d’art Northbook en mettant en scène le plus grand procès du monde de l’art est pleine de rebondissements.
A la première lecture, ce premier tome peut néanmoins être interprété comme une grossière copie/adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte Cristo. Ce n’est qu’en découvrant les clins d’oeil vers l’œuvre originale et les discordances que l’on se rend compte que Yves Sentes nous a piégé avec une adaptation ingénieuse de l’œuvre de Dumas qui connaîtra son apogée dans le deuxième tome.
Suite et fin de ce merveilleux diptyque entièrement peint de la main de maître de Rosinski, qui nous plonge dans le plus grand procès que le monde de l’art ait connu dans le Paris romanesque du XIXe siècle.
Si c’est surtout les peintures de Rosinski qui avaient impressionnées lors du premier tome, alors que le scénario pouvait être interprété comme une piètre adaptation de l’oeuvre originale d’Alexandre Dumas (Le Comte de Monte Cristo), c’est le scénario d’Yves Sentes qui va surtout bluffer le lecteur dans ce deuxième tome.
Car si le dessin de Rosinski reste incroyablement beau avec une couverture encore plus belle que celle du premier tome, c’est Yves Sentes qui va étaler son génie en jouant avec l’œuvre de Dumas et avec le lecteur.
Finalement on se retrouve avec un chef d’oeuvre, peint de main de maître, mêlant trahisons, meurtres, érotisme et (trop) nombreux rebondissements sur un fond historique ingénieusement utilisé afin de perdre le lecteur dans une adaptation théâtrale et virtuose de l’oeuvre de Dumas.
Attention, Brunschwig, le maître du scénario (« Vauriens », « Esprit de Warren », « Pouvoir des Innocents », « Makabi », …) vient encore de frapper et de frapper fort et surtout juste.
Si Brunschwig avait l’habitude de nous emporter aux Etats-Unis, c’est avec un timing incroyable qu’il revient en France pour nous parler de ces banlieues qui font actuellement la une des journaux télévisés avec la réinstauration du couvre-feu.
C’est bel et bien la banlieue qui joue un rôle central dans cette histoire, une banlieue qui vit, qui souffre, qui chauffe et qui va finir par exploser. Le récit se construit lentement, mais arrivé à un certain moment on sent bien que l’escalade est proche et que ça peut péter à n’importe quel instant. Ca s’embrase par moment, puis ça ce calme, mais c’est mal connaître Brunschwig et surtout les banlieues de croire que l’accalmie est définitive.
Il y a bien deux clowns qui essayent de mettre un sourire sur le visage des habitants, mais il suffit d’une balle dans la tête ou dans le dos pour effacer définitivement le sourire du clown. Le petit Djin, incapable de parler depuis que le sourire du clown a disparu, représente le malaise qui règne dans la banlieue. Il a connu trop de misère et de malheurs et depuis, la souffrance de sa vie défile sans même laisser de traces sur son visage. Tout comme la banlieue il encaisse les malheurs sans broncher, ne montrant qu’un masque afin d’exprimer son mal-être. Mais ça commence à bouillir et tout comme Djin, la cité des Hauts-Vents risque de ne jamais s’en remettre.
Il faut aussi avoué qu’elle est belle cette BD avec une couverture et du papier de grande qualité. Un dessin à l'aquarelle somptueux aux couleurs pâles et alternant lumières et ambiances sur un papier épais. Le tout empêche le dessin de venir nous éclater au visage et nous oblige au contraire à plonger dans l’univers explosif des banlieues dessiné par Hirn. Ca donne un petit côté absorbant, voir envoûtant.
Et afin d’être un brin critique vis-à-vis de ce premier tome qui s’annonce précurseur d’un véritable chef-d’œuvre il faut bien entendu déplorer que la date gravée sur la pierre tombale de Groko ne corresponde pas à la date de sa mort.
Mais bon, il est à supposer que les auteurs s’excuseront de cet erratum en produisant le tome suivant beaucoup plus rapidement que le dernier tome de « Esprit de Warren » et surtout que le deuxième tome « Urban Games » (on peut rêver non), afin de produire la suite tant que le sujet est encore chaud.
On se retrouve environs 8 ans après la fin du premier cycle qui coïncidait avec le début de la prohibition. Et on se rend vite compte que cette fameuse prohibition a eu le mérite de donner des ailes aux petits truands que Chauvel avait décrits dans le premiers cycle.
Les premières organisations criminelles à grande échelle se forment et c’est ainsi que les Lucky Luciano, Franck Costello, Al Capone, Bugsy Siegel, Meyer Lansky, Vito et autres se regroupent afin de former le Big Seven.
L’alcool coule à flot, notre fidèle serviteur aux cheveux couleur brique est derrière le bar, le crime organisé roule sur l’or et quand il y a un pépin le groupe des sept se retrouve chez Moe et le sang finit par couler.
Le scénario reste historiquement fidèle et le dessin colle de mieux en mieux à cette excellente histoire du crime organisé new-yorkais.
Ce cinquième tome conclut le premier cycle de cette série qui s’amuse à retracer chronologiquement les origines du crime organisé américain, en reprenant dans chaque tome une anecdote qui a marqué le début de ‘carrière’ de futurs grands noms du crime comme Al Capone, Frank Costello, Lucky Luciano, Arnold Rothstein, Bugsy Siegel, Meyer Lansky, etc.
Ce tome-ci se concentre sur la juteuse combine du loto mise au point par Frank Costello, sous le parrainage d’Arnold Rothstein, et aboutira sur une date historique qui marquera le début d’une nouvelle ère pour le crime organisé et d’une nouvelle époque pour cette série: le 28 octobre 1919 et le vote de la prohibition !
Le dessin de Le Saëc est assez classique (simple, clair et efficace) et s’améliore de tome en tome au bénéfice de la lisibilité. Le scénario reste proche du documentaire avec en appendice les sources utilisées pour chaque scène et démontre le boulot colossal effectué par Chauvel.
Attention, car ce premier cycle, d’abord publié en petit format de 30 pages a depuis été réédité en grand format de 46 pages. Cette réédition contient des notes additionnelles, ainsi que de petits récits additionnels sous forme d’introduction et/ou d’épilogue.
Ah Davodeau, le roi de la tranche de vie, nous sert ici trois belles tranches avec Vincent, Abel et Rose.
Vincent, est un ingénieur assez naïf, devenu délinquant et qui a eu la mauvaise idée d’essayer de doubler ses complices. Abel est un vieil homme, rusé et au passé chargé qui va s’immerger dans les problèmes de Vincent tout en retrouvant un fantôme du passé. Rose est une jeune fille sans attaches qui traverse la France en autostop et finira par se joindre aux deux autres comparses.
Tout comme dans « l’Autoroute du Soleil », il s’agit ici d’un road movie, d’une poursuite le long des autoroutes françaises, avec une organisation qui compte bien faire la peau à Vincent. Une histoire à rebondissements, cohérente, qui calmement va vers son dénouement.
Le dessin de Davodeau est égal à lui-même, avec de nombreuses cases silencieuses et des visages très expressifs qui justifient l’absence de texte. Par contre, le dessin de Davodeau est pour une fois en couleurs et dans un format Long Courrier. Et c’est tout aussi bien.
A travers un récit autobiographique, Graig Thompson nous décrit la complexité de ses premiers amours d’adolescent. Dû à son éducation très catholique il se retrouve face à cet amour comme face à une pleine enneigé. Seul, face à une surface immaculée qu’il foulera d’abord en essayant de ne pas trop s’enfoncer, sans laisser trop de traces et s’arrêtant à chaque craquement sous ses pas. Puis finalement, il se couchera dans cette neige, laissant une trace temporaire dans la neige, mais éternelle dans son cœur et son esprit.
Mais cet album n’est pas seulement une belle histoire d’amour, c’est également l’aperçu d’une Amérique profonde puritaine et intolérante face à l'homosexualité, à l'avortement et au sexe. C’est vrai qu’on pourrait reprocher à cet ouvrage les nombreux passages faisant référence à la Bible et à la religion, mais peut-on reprocher à Graig Thompson d’être né dans un pays où l’on parle même de Dieu sur les billets de banque (in God we trust)?
C’est cet environnement ultra catholique, qui explique les hésitations de Graig face à l’amour et sa culpabilité face au sexe. C’est cependant grâce à cette aventure amoureuse qu’il parviendra à relativiser les contraintes morales, mais c’est surtout grâce à cette éducation ultra catholique et à un père autoritaire que Graig Thompson va se réfugier dans le dessin et ça, on peut difficilement s’en plaindre.
Le dessin est très doux, parfois détaillé mais se limitant chaque fois strictement à ce qui est nécessaire à l’histoire. Le décor enneigé est couvert par la chaleur d’une histoire d’amour, qui finira par fondre au même moment que la neige au soleil. La narration est fluide et les non-dits omniprésents.
Bref, même si la vie de Graig Thompson n’avait rien d’extraordinaire, c’est avec brio qu’il partage les moments forts de son enfance et de son adolescence, son premier amour, ses relations familiales et ses convictions religieuses.
Et après lecture, on peut facilement excuser le fait que l’auteur ait apparemment oublié de parler de sa sœur dans ce récit autobiographique, et que Raina serait inspirée de deux filles et non d’une.
Chauvel continue de sauter successivement du milieu mafieux italien au milieu mafieux juif, au gré des personnages centraux. Après avoir abordé le gangstérisme juif dans le deuxième tome, ce quatrième tome va se concentrer sur deux des cerveaux de cette mafia juive : Meyer Lansky et Arnold Rothstein.
En 1917, un parasite de salon, nommé Leland Turner aura la malchance de croiser ces deux futurs "grands" de la mafia américaine et commettra surtout l’erreur de remporter un pari face à Arnold Rothstein.
De leur côté, Meyer Lansky et Benny Siegel, dit Bugsy, le futur créateur de Las Vegas, forment la bande de Grand Street, et font leur premier coup.
Le dessin de Le Saec sans être exceptionnel, reste sobre, clair et efficace et colle parfaitement bien à cette série.
Chauvel continue de nous conter avec brio l’histoire de la pègre new-yorkaise en suivant les débuts de grands noms du crime organisé. Tout en suivant l’évolution chronologique de la maffia new-yorkaise, Chauvel parvient à se concentrer sur une anecdote particulière pour chaque tome : ici il s’agit du pari entre Leland Turner et Arnold Rothstein.
Franz nous livre plus qu’un western en nous servant une belle histoire humaine, basée sur des rencontres insolites, des drames et des liens d’amitié.
D’un côté on trouve un jeune cow-boy nommé LLogan Juball, qui accompagne deux familles dans la conquête de l’Ouest. Lors d’une attaque de leur convoi par des indiens, deux petites filles (Sharon et Lucia) se font kidnapper. L’aventure de Llogan, qui a décidé de les retrouver, peut commencer.
De l’autre côté, un guerrier Sioux nommé Salmon Leep décide de fuir sa tribu et de semer la terreur chez les blancs. Lorsque le chemin de ce guerrier torturé et sanguinaire croise celui de la petite Sharon, encore horrifiée par le massacre de sa famille, des liens humains et forts vont se créer.
La plupart des stéréotypes classiques du western (avec d’un côté les bons blancs et de l’autre les mauvais indiens) vont tombés lorsque ces deux êtres, qui n’ont en commun que leur souffrance, vont se rencontrer. Une belle histoire d’amitié nous est alors livrée au beau milieu d’un western rempli de Sioux, Crows, Pawnees, cow-boys et soldats.
Le dessin aux grands espaces de l’Ouest américain (qui sied parfaitement au format de cette collection Long Courrier) est très réussi, tout comme la fin de ce one-shot. Si je dois reprocher une chose à cet excellent western, c’est la narration, qui, je trouve, pourrait être légèrement améliorée.
La première chose que l’on remarque en ouvrant ce premier tome c’est un dessin et un découpage très classique. Ensuite, dès qu’on commence à lire, on est vite pris par la narration fluide et captivante.
On se retrouve au milieu d’un thriller maritime avec une intrigue, certes classique, mélangeant complot et vengeance, mais sympathique et bien développée.
Les personnages sont prenants avec un Calec suspicieux, un armateur (Julien de Trichère) utilisant ses dernières forces afin de se débarrasser d’un lourd fardeau qui pèse sur ses vieilles épaules, cette culpabilité qui le ronge vis-à-vis de sa fille Hélène qu’il adore tant, un malfrat sans remords et sadique (René Floss) et une jolie secrétaire, fragile et maladroite, qui forme une victime idéale.
Même si le tout est assez prévisible, c’est extrêmement bien raconté et passionnant.
Destination finale pour le destin de Siméon Nevzorof et clôture magistrale de ce petit chef-d’œuvre du neuvième art.
C’est en Turquie que se termine le voyage plein de péripéties, d’arnaques, de violence, de misère, de sexe et de drogue de notre pseudo comte Siméon Nevzorof. Et quel voyage ! Le voyage d’un anti-héros qui va forcer son destin en période de révolution russe, synonyme de misère et de cruauté, en exploitant toutes les bassesses du genre humain.
Le dessin noir et blanc reste magistral et en harmonie avec l’ambiance malsaine du récit. Quant à la fin de l’histoire, elle est sublime, grandiose, ironique, voir dérisoire, mais bien à l’image de ce cafard de Siméon qui a proliféré lâchement sur la misère de la guerre et qui a su chaque fois tirer son épingle du jeu. Mais, peut-on reprocher quoi que ce soit à cet homme qui n’a fait qu’accomplir la destinée de celui qui est né sous le signe d’IBICUS ?
Siméon Nevzorof, fuyant les bolcheviks et lançant un commerce de peaux afin de redorer son blason et de combler sa destinée pleine de richesses, se retrouve séquestré par le contre-espionnage.
On retrouve un Siméon qui n’est plus du tout maître de sa destinée. Lui qui avait grandit sur les malheurs de la guerre, saisissant chaque opportunité à deux mains, se retrouve maintenant comme un pantin au milieu d’une guerre et d’un destin qu’il ne contrôle plus. Heureusement sa lâcheté et sa fourberie le sauveront à nouveau et c’est en tant que membre du contre espionnage qu’il parviendra à fuir pour Istanbul.
Même si l’histoire de ce troisième tome est un peu plus confuse et moins fascinante, le dessin et l’ambiance (dont le passage en prison) restent du grand art.
Mais, ça reste quand même dommage de voir Siméon réduit à un rôle de victime quand on connaît toutes les ressources de ce charognard. On se demande bien où il va et si la voyante tzigane avait bien raison quant au destin de Siméon, mais faisons confiance à Rabaté et ... Alexis Tolstoï.
On avait quitté un Siméon Nevzorof riche mais prêt à fuir vers le sud à la fin du premier tome. Un Siméon maître de sa destinée avec une perception originale et optimiste de la révolution russe.
Par contre, dans ce deuxième tome on va retrouver un Siméon légèrement victime de son destin, un Siméon à l’agonie qui devra même voler les vêtements d’un mort pour se vêtir. Et si c’est son destin (inculqué par une voyante tzigane) qui le guidait dans le premier tome on pourrait dire qu’ici c’est plutôt son instinct de survie qui va le guider, même s’il est toujours convaincu qu’une destinée pleine de richesses l’attend.
Le dessin est toujours aussi magistral. Un dessin noir et blanc qui nous plonge dans une ambiance malsaine et de misère. Des personnages étirés et des perspectives bizarres qui accentuent cette envie de fuir cette ambiance de misère et la fuite de Siméon. Du grand art.
C’est avec plaisir qu’on va suivre les hauts et les bas de notre pseudo comte Siméon Nevzorof, fuyant les bolcheviks. Et au plus haut il grimpe, au plus bas il tombe, mais comme le dit un sage proverbe : le plus important n’est pas la profondeur à laquelle on tombe, mais la hauteur à laquelle on rebondit. Et, tel le Phénix, Siméon renaît à chaque fois de ses cendres, prêt à accomplir la destinée de celui qui est né sous le signe de l’IBICUS.
C’est en achetant par hasard un livre à un demi euro que Rabaté est tombé amoureux et a décidé d’adapter en BD cette histoire écrite par un homonyme de Tolstoï. Et il faut bien avouer qu’après lecture de ce premier tome on peut difficilement lui en vouloir d’avoir adapté cette histoire.
On se retrouve à Petrograd en 1917 au début de la révolution russe. Tous les russes sont nerveux et inquiets, sauf un : Siméon Nevzorof ! Car Siméon va enfin pouvoir accomplir la destinée qu’une tzigane lui avait prédit il y a quatre an : vivre des aventures incroyables et devenir riche quand le reste du pays sera en guerre.
C’est stimulé (voir incité) par cette prédiction qu’il va scruter la misère qui commence à l’entourer, à l’affût de la moindre opportunité pour s’enrichir et tirer profit du malheur des autres. On va suivre les aventures et les rencontres de cet anti-héros, qui tel un charognard va lâchement profiter de la guerre qui l’entoure.
Une ambiance de guerre, de désolation et de misère qui est admirablement retransmise grâce à un dessin sublime en noir et blanc.
Un dessin somptueux, une perception de la révolution russe plus qu’originale avec un anti-héros qui perçoit l’arrivée de cette guerre comme un gigantesque casino qui s’avance vers lui et d’où il est certain de ressortir gagnant car une tzigane l’a lu dans ses mains : il est né sous le signe d’IBICUS.
Ce premier tome est un petit bijou !
Le premier tome nous avait laissé au beau milieu d’une situation pour le moins explosive, à la veille d’une guerre des gangs et avec un Anthon courageux, mais dans une situation plus que précaire.
Le deuxième tome de ce diptyque est plutôt explosif. C’est en compagnie d’un inspecteur de police assez futé que l’on va suivre la trace sanglante des événements qui propulse New York dans une vague de violence sans précédent. Et aux commandes de ces machinations qui font chanceler les mafias locales on retrouve notre attachant petit orphelin qui fera tout pour sauver ses frères et retrouver Anne, sa petite amie.
Si le premier tome était déjà très bon, celui-ci est tout simplement excellent et conclu avec brio cette histoire haletante.
Mais le petit Anthon est-il vraiment si bon ou est-il devenu un petit monstre au cerveau ingénieux et malveillant, capable des pires agissements et en passe de détrôner Johann de «Monster» en tant que manipulateur diabolique ? On est impatient de le découvrir dans le prochain diptyque de prévu.
Le décor:
New York dans les années 30, en pleine prohibition. Le quartier de Manhattan (Little Italy) aux mains de la maffia italienne et dirigé par l’Ogre et son lieutenant surnommé le Tailleur. Chinatown aux mains des gangs chinois et leur trafic d’opium. Ajoutez à cela un quartier irlandais, des flics corrompus et un certain Double B qui, depuis les beaux quartiers, fait tout pour provoquer l’étincelle qui fera sauter ce cocktail ethnique et mafieux explosif.
L’histoire (sans rien dévoiler):
Le Tailleur est la cible d’une fusillade dans une boulangerie de son propre quartier. Les boulangers sont morts et le l’orgueil et le costume du Tailleur sont souillés. L’heure de la vengeance a sonnée et le petit Anthon, témoin de cette fusillade qui tua ses parents, semble être le seul atout du Tailleur afin d’identifier les tueurs. Ce nouvel orphelin culotté de 13 ans compte cependant tirer son épingle du jeu tout en veillant sur ses jeunes frères.
Le dessin:
Ce sont surtout les couleurs sépia et brunâtres qui contribuent à créer cette ambiance de début de siècle, idéale pour le déroulement de l’histoire. Je trouve le dessin en lui-même et surtout la couverture très réussis.
Le scénario:
Marie D. nous livre bien plus qu’une mise en place de série, avec une intrigue très bien construite et un tome assez dynamique. Et comment ne pas s’attacher à un personnage central qui n’a que 13 ans, qui vient de se retrouver orphelin avec tous ses frères et qui se voit obligé de s’en sortir au beau milieu de tous ces gangs.
Bref, cette collection Turbulences de Vents d’Ouest m’avait déjà agréablement plongé dans la mafia italienne new-yorkaise avec la réédition en couleurs de «Spaghetti Brothers», avait su me servir un excellent polar à suspens avec les «Enchaînés» et me fait maintenant découvrir un excellent polar en plein milieu mafieux avec «La Cuisine du Diable». Vivement la suite et la fin de cette histoire dans le deuxième tome de ce diptyque.
Apparemment, dans la collection cow-boys de mai/juin 2001 les manchots ont connu un sacré succès avec la sortie du premier tome de "Bouncer" et de ce one-shot "Western". Et si le Bouncer n’était pas né sous une bonne étoile, Nate Chisum, le cow-boy manchot de ce western, n’est pas non plus un grand veinard !
Le scénario de Van Hamme est excellent. Tout en jouant sur l’identité du personnage principal (comme il a su le faire dans la série "XIII"), Van Hamme va faire déferler un destin impitoyable sur la vie de se dernier. Tout en reprenant les thèmes classiques du western (shérif malhonnête, attaques de banques, outlaws, vengeances, ranchs, etc.), Van Hamme va jouer avec les caprices du destin pour nous servir une histoire cohérente, imprévisible et pleine de rebondissements. Tout comme dans "SOS Bonheur", "Le Grand Pouvoir du Chninkel" ou "Histoire sans Héros" c’est du grand Van Hamme au scénario.
Quant à Rosinski, on reconnaît son trait caractéristique et on sent qu’il a pris plaisir à se lancer dans ce nouveau genre. Il nous livre un décor poussiéreux, teinté de gris, ocre et brun, et 5 doubles pages en peintures magnifiques.
Western raconte l’histoire d’une arnaque de 1.000 dollars qui tourne mal pour tout le monde, sauf pour le lecteur, qui lui se voit servir un excellent Far West poussiéreux avec un anti-héros victime de l’ironie du sort.
Vous n’arrivez pas à vous endormir ? Vos angoisses et vos pensées vous rattrapent et vous submergent au moment où vous devriez ne plus penser à rien et dormir ? Vos médicaments sont trop légers et ne vous endorment plus ? Vous avez le sommeil décalé et entendre vos voisins se lever et faire du bruit alors que vous aller dormir vous énerve ?
Alors, soyez les bienvenus dans les pensées de Dallas Cowboy : les pensées qui vous hantent de façon désordonnées et incohérentes au moment d’aller dormir.
Difficile de décrire ce récit typique Larcenet, de décrire ces pensées qui reflètent la noirceur de la société et la psychologie d’un homme mal dans sa peau, le tout baignant dans l’humour et l’autodérision.
Et puis, Dallas Cowboy n’est pas totalement pessimiste car dans sa tête il sait très bien que quoi qu’il arrive aujourd’hui, le pire est pour demain.
Même si ce récit peut se lire en 10 minutes (ce qui permet éventuellement de le lire vite en magasin) on n’a pourtant pas l’impression d’avoir été volé au rapport qualité prix. De toute façon : c’est à lire !
Ce troisième tome retrace l’année 1916 de nos trois protagonistes du premier tome : Al Capone, Franck Costello et Lucky Luciano.
Et il faut bien avouer que cette année constituera un tournant dans la vie des trois truands : Al Capone y obtiendra son surnom de Scarface, quant à Lucky Luciano il jurera de ne plus jamais retourner en prison, même s’il a réalisé qu’un travail honnête paye beaucoup moins bien que le crime.
On prend donc plaisir à découvrir la suite de l’histoire de la maffia New-yorkaise, toujours traitée de façon très historique à l’aide d’une voix off omniprésente.
Après avoir abordé les bases de la mafia italienne de New York dans le premier tome, ce deuxième tome aborde le gangstérisme juif et il faut bien avouer que celui-ci n’a pas laissé autant de traces dans la mémoire collective. Des noms comme Arnold Rothstein et Meyer Lansky n’en disent d’ailleurs pas autant que Al Capone et Lucky Luciano.
Si Monk Eastman était le premier grand truand juif, c’est l’histoire de deux jeunes loups qui ont soif de pouvoir : Rosenthal et Rothstein, qui est retracée dans ce deuxième tome. On y découvre les mécanismes de la corruption policière de New York et la leçon que Rosenthal aurait du retenir : dans la mafia juive, quand il faut choisir un côté, le bon côté est toujours celui de l’argent !
Ce quatrième tome débute à Ayers’rock il y a 20.000 ans, au beau milieu des aborigènes d’Australie. Là où la prophétie du Kookaburra a débutée !
Un nouveau décor australien très agréable et aux couleurs fantastiques que nous offre Nicolas Mitric, venu suppléer Crisse au dessin. Mitric, qui avait déjà dessiné le premier tome de la série parallèle "Kookaburra Universe" et à qui on pourrait éventuellement reprocher de ne pas toujours respecter l’apparence des personnages de Crisse.
Toutes les histoires, les personnages principaux (Dragan Preko, Skull, le prince-sorcier Kubilaïkhaa, l’Amazone Taman-kha, le Dakoïd rouge, etc.) et les 5 enfants de la prophétie convergent dans ce quatrième tome.
Des énergies énormes sont déployées lorsque les 5 enfants se réunissent dans ce tome encore plus dynamique que les précédents et dont la suite s’annonce explosive et pleine de surprises.
Cela faisait 2 tomes qu’il nous manquait le 5ème enfant désigné par le Kookaburra. Son nom est Brian North, il a 12 ans, est l’un des plus grands tacticiens de guerre et est le commandeur suprême de toutes les armées de l’alliance terrienne.
Même si l’on sait maintenant qui sont les 5 enfants de la prophétie et que ce troisième tome nous en apprend également beaucoup plus sur le prince sorcier Kubilaïkhaa, ses dagues et les sorcières Wombats, le mystère reste entier quant à la destiné des 5 enfants. La tension monte d’un cran.
Après une excellente mise en place dans le premier tome, Crisse étoffe ici ces personnages et en passant d’un enfant à un autre on passe également d’un univers et d’un décor à un autre.
Du côté de l’histoire on retrouve également ce dynamisme avec des enlèvements, des combats, du suspens et de l’humour.
Les 5 enfants commencent à se rencontrer, mais l’intrigue reste intacte avec des forces obscures qui tentent de s’emparer du pouvoir des 5.
Le dessin de Crisse reste spécial mais me convient bien, quand à la colorisation, je la trouve très réussie.
Charles Masson fait tout pour sauver des vies et quand il n’y parvient pas, il nous en parle via la bande dessinée. Charles Masson est également un menteur professionnel, mais malheureusement ces récits et anecdotes correspondent bien à la réalité.
Dans "Soupe Froide" il faisait parler ceux à qui on ne donne jamais la parole, ici il parle de ceux qui ne parleront plus jamais, ceux qui arrivent à l’hôpital avec leur cancer, leur pyjama et leur pantoufles.
Tout comme dans "Soupe Froide" il nous parle d’une injustice et il le fait souvent avec un certain sarcasme et humour noir qui peut choquer mais qui se prête à merveille dans ce genre de situations où il est nécessaire de se former un carapace vis-à-vis du malheur. Eh oui, c’est dur la mort, mais quand c’est la fin d’un cauchemar on relativise.
Tout comme à la fin de "Soupe Froide" on aimerait bien crier « Saloperie de monde ! », mais à l’instar d’un reproche à la société on trouve dans ce nouveau récit une légère mise en question de Dieu, car tant d’horreur inutile peut finir par faire douter.
Le récit est un peu moins fluide que dans "Soupe Froide" car divisé en 6 anecdotes/chapitres. Le dessin est toujours assez brut mais efficace et souvent merveilleusement décalé par rapport à la narration.
Et si certains ont déjà du se rendre dans un hôpital début janvier en détournant le regard de ces gens qui se promènent en peignoir et pantouflent et qui sentent la mort, Charles Masson, lui, regarde la mort en face et lui souhaite une "Bonne santé" !
New York, mais pas le New York de Frank Sinatra, le New York de la Mano Nera, de la mafia, de la Cosa Nostra. C’est d’ailleurs de Cosa Nostra qu’est issu le titre de cette série qui retrace l’histoire de la mafia.
Tout débute à New York, dans le quartier des macaronis en plein coeur de l’East Side, également surnommé Little Italy. New York au début du XXième siècle, New York à une période où un habitant sur six est italien. Ces travailleurs immigrés venus chercher leur bonheur aux Etats-Unis et qui par peur de ce nouveau monde vont ce regrouper dans l’East Side de New York afin d’y recréer leur pays d’origine : Little Italy.
C’est dans ce quartier que Chauvel et Le Saec (Les Enragés) vont retracer les premiers pas de Salvatore Luciana, Alfonse Caponi et Francesco Castiglia, trois petits voyous que l’histoire retiendra sous le nom de Lucky Luciano, Al Capone et Franck Costello.
Une BD bien documentée, ce qui la rend réaliste et fait le charme de cette série. Le dessin est assez sobre, mais les personnages sont bien typés et surtout (pour la plupart) véridiques. Les amateurs de films sur la mafia sauront apprécier l’ambiance de cette série, avec la mafia et ses surnoms allant de Don Vito à Al Capone.
Le chat du rabbin suit le Malka des lions à travers le désert. Le Malka est en apparence un grand conteur, un vrai héros et un séducteur hors pair. Seulement, le chat du rabbin va vite se rendre compte que derrière le Grand Malka se cache un vieil homme rongé par le doute.
Sfar est un grand narrateur et c’est avec une grande habilité et brio qu’il nous conte cette jolie fable d’un artiste en fin de carrière qui sent que son emprise sur le publique n’est plus la même qu’avant. Tout comme son lion il devient vieux, mais par fierté il ne veut pas terminer sa carrière dans un cirque. Comme tout artiste il aimerait qu’on se souvienne encore longtemps de lui après sa mort, il aimerait tant laisser une trace indélébile avant de quitter la scène.
Sfar nous livre ici une réflexion subtile, humaine et non moralisante sur la vieillesse, la mort, la sagesse et la tolérance face à la terreur et la guerre. Son dessin est toujours aussi particulier, haut en couleurs et chatoyant.
Malheureusement, le chat du rabbin n’a toujours pas retrouvé la parole et reste « réduit » à son rôle de narrateur. C’est vraiment dommage car depuis le premier tome de la série nous savons tous que si le chat est un excellent conteur, c’est dans le dialogue que son esprit contradictoire excelle.
Les vingt premières pages de cet album se lisent très vite et l’ambiance y est des plus tristes et il y a deux raisons à cela. Tout d’abord l’enterrement du mentor de Nävis et des bulles où le texte est remplacé par des images de moments partagés avec Mackel-Loos que les gens prennent plaisir à se remémorer. Ensuite il y a Nävis qui déprime et ne dit pas un mot pendant 18 planches.
Heureusement, Snivel et Bobo vont tenter de lui redonner le moral en lançant une expédition clandestine et périlleuse à la recherche d’autres êtres humains. C’est donc à la grande joie du lecteur qu’après huit tomes Morvan laisse Nävis rencontrer d’autres humains, mais malheureusement elle rencontrera également … la nature humaine.
L’autre agréable surprise côté scénario vient du rôle du consul qui, après son entrée en scène complètement ridicule lors du deuxième tome, commence à jouer un rôle clef et énigmatique dans cette série.
Côté dessin, Buchet nous fait découvrir un nouveau monde et d’autres humains au milieu d’une ambiance « drugs, sex & rock’n’roll », mais pas aussi « peace & love » que les couleurs pastelles ne laissent présager.
Bref, un tome charnière pas mauvais du tout, qui devrait lancer la série dans une nouvelle direction maintenant que la rencontre a eu lieu. A Morvan de nous surprendre dans le prochain tome.
Nävis se rend à la prison afin de rendre visite au général Rib'Wund et en espérant en apprendre plus sur le trafic des planètes. Elle se retrouve néanmoins au beau milieu d’une mutinerie organisée afin d’éliminer Rib'Wund.
Voici un album de Sillage à classer au rayon boucherie car il est bien plus violent que les précédents et il faut bien avouer que le milieu carcéral s’y prête parfaitement.
Le scénario, basé sur un pénitencier en révolte est plus classique, mais plein de rebondissements. L’intervention du consul clôture peut-être un peu trop facilement ce tome alors, mais il faut également remarquer que pour une fois le discours de Morvan n’est pas moralisateur.
Le dessin de Buchet contribue à nous enfermer au sein de cette prison au beau milieu de détenus plus réussis et plus sanguinaires les uns que les autres.
Nävis se trouve sur une nouvelle planète en compagnie de Nivel. Une guerre interminable fait rage sur cette planète où une intelligence artificielle c’est retournée contre ses créateurs, les Gunjinns, en leur faisant la guerre.
Côté scénario Morvan aborde ici intelligemment l’émancipation des femmes, la guerre des tranchées et la lutte de l’homme contre la machine.
Cette intelligence artificielle qui fait durer sadiquement une guerre interminable pour son seul plaisir peut paraître cruelle, mais quand on tire le trait vers notre monde où c’est souvent le même pays qui fournit les armes et les convois alimentaires à un pays en guerre, on ne peut qu’apprécier l’habilité et la profondeur du scénario de Morvan. On peut également apprécier l’allusion aux dirigeants qui envoient leurs troupes à l’aveugle face à un ennemi invisible qui crée des pertes importantes avec des moyens limités. En abordant en plus la bêtise de la guerre et l’émancipation des femmes avec humour on ne peut que s’incliner face au scénario.
Le dessin du Buchet est de nouveau irréprochable et nous livre un nouveau monde, divisé en deux couleurs principales : le brun pour la guerre et le vert pour le repère de l’intelligence artificielle.
Les multiples de trois sont vraiment à conseiller dans cette série. Vivement le neuvième tome si cette logique est respectée.
Pas de nouveau monde pour Nävis et le lecteur cette fois ci. On reste sur Sillage, où les Ftoross ont recours au terrorisme pour obliger les politiciens à les sortir des bidonvilles et à les guérir de la maladie qui les décime. Ils vont même prendre Nävis en otage …
Côté scénario Morvan attaque ici un problème d’actualité en abordant le terrorisme, le racisme, l’inégalité sociale et les prises d’otages. Mais, si le message est important, le medium utilisé l’est tout autant et la naïveté de Nävis n’est pour moi pas le moyen idéal pour aborder des sujets aussi délicats et complexes. Cette petite Nâvis essayant de donner la leçon à tout le monde avec un discours moralisateur à deux balles a d’ailleurs un côté assez énervant. De plus cette histoire ne fait pas trop avancer le récit.
Côté dessin, Buchet comme dans le deuxième tome doit se limiter au domaine du convoi Sillage, tout en nous détaillant avec brio les bidonvilles. Le dessin reste excellent, mais quand on connaît son talent à développer un nouveau monde à chaque tome on reste un peu sur sa faim.
Côté personnages, c’est Knardia qui m’a scié. Je ne sais pas pour les autres lecteurs, mais il m’a été personnellement impossible de fixer ce personnage aux quatre yeux plus de deux secondes. Ca fait vraiment bizarre ces deux paires d’yeux et m’a vraiment perturbé. Quand au langage Ftoross, ça aurait été sympa de pouvoir le décrypter.
Nouvelle mission pour Nävis qui doit retrouver des agents de Sillage, disparus sur la planète Hurumaru. Planète où les esclaves Escotes, emmenées par la princesse Monéva, sont en train de conquérir leur liberté à l’aide d’une révolte sanglante et massacrant tous ceux qui portent le logo de Sillage : signe du démon.
Qui dit nouvelle aventure de Sillage, dit également nouveau thème de Morvan et nouveau monde de Buchet. On passe ici, d’un univers steampunk et de la révolte sociale du troisième tome à un univers médiéval fantastique et héroïc fantasy, en pleine révolution d’esclaves.
Le scénario est très agréable, mélangeant complots, traîtrises et corruption avec habilité et nous ressuscitant le tigre de Nävis (Houyo) en bonus.
Le nouveau monde de Buchet nous livre un dessin toujours excellent et un énorme boulot avec tous ces guerriers prêts à s’affronter. La complexité et la densité de ce nouveau monde donnent une fois de plus l’occasion à Buchet d’étaler tout son talent.
Nävis quitte le convoi Sillage pour une mission sur la planète TRI-JJ 68, où les habitants ressemblent étrangement aux humains.
Le scénario de ce troisième tome est excellent, plus profond, développant sans manichéisme et avec humour des thèmes telles que la révolution sociale, l’industrialisation, la manipulation génétique et l’amour d’une personne et d’une cause.
Nävis effleurera la vérité concernant ses origines et l’on sent bien que tant qu’elle n’aura pas trouvé ses racines son bonheur restera incomplet et ses chagrins profonds. On voit Nävis évoluer à travers cette nouvelle aventure, où découvrant l’amour elle deviendra un peu plus femme.
Le dessin de Buchet quitte également les vaisseaux de Sillage aux décors plutôt froids pour nous plonger dans un nouveau monde, en pleine révolution industrielle et sociale. Le résultat est sublime, avec des barricades faisant penser à la révolution française et un univers steampunk, et nous livre un monde d’une originalité et d’un réalisme rare.
Le meilleur Sillage sans aucun doute.
Nävis fait maintenant partie du convoi Sillage et, en tant qu’unique représentante de sa race, forme la convoitise de beaucoup de monde.
Le scénario de ce deuxième tome, tout comme le consul qui fait des avances à Nävis, est carrément ridicule. En plus, Nävis, tellement attachante dans le premier tome, est devenue une petite emmerdeuse qui mérite des claques.
Le dessin est toujours excellent, même si Buchet doit se limiter à dessiner des vaisseaux dans ce tome, nous privant ainsi de son talent à développer de nouveaux mondes et de beaux paysages.
On retrouve également souvent trop de texte dans les bulles, ce qui enlève de la fluidité à la lecture et à tendance à pousser le dessin en arrière-plan.
Bref, après le premier tome, passez directement au troisième car celui-ci, même s’il développe l’univers de Sillage, est quasiment vide.
D’un côté la ravissante Nävis qui vit toute seule dans une épave stellaire au milieu de la jungle. De l’autre côté, le peuple Hottard, victime de problèmes de surpopulation, veux prendre possession de cette planète apparemment vierge de toute civilisation et surtout habitable. Nävis fera tout pour sauver sa terre des mains du madjestoet Heiliig qui dirige l’arrimage de sa planète.
Tout d’abord on pourrait se poser des questions sur les capacités de combat et autres de la petite Nävis, abandonnée de tous depuis longtemps sur une planète lointaine. Mais comment ne pas s’attacher à cette ravissante petite humaine qui se voit confronter à une lutte inégale face à une horde de Hottards ? C’est évidemment bien vu des auteurs et tout comme dans le Livre de la Jungle on finit par mettre ses préjugés de côté et à suivre les aventures de ce petit bout d’être humain qui a survécu seul au milieu de la jungle.
Face à ce côté plus enfantin et cette jungle aux couleurs vives et chatoyantes on retrouve la froideur du peuple Hottard et des vaisseaux spatiaux sans pour autant tomber dans le manichéisme car les envahisseurs ont également reçus un côté humain et des raisons compréhensibles à leurs actes. Les auteurs équilibrent ainsi habilement l’apparence infantile, la légèreté et la fraîcheur avec un fond plus sérieux teinté de science-fiction.
La narration et le graphisme aéré rendent la lecture facile et agréable. Le dessin (de la jungle aux vaisseaux) est irréprochable et les personnages typés et attachants. Bref, très sympa.
Mary Carpenter se fait arrêter par le shérif Stuborn lors d’un hold-up et écope de 5 ans de prison. Joseph, son mari qui avait réussi à fuir de justesse, avait promis de revenir chercher Mary. Quand Mary est libérée et quelle apprend que Joseph mène la vie douce avec Dolorès, une jolie brunette qui vit au Mexique avec ses trois frères, elle compte bien lui faire la peau et récupérer son butin.
Ceux qui aiment les westerns et qui savent apprécier quand une femme y joue les premiers rôles vont particulièrement apprécier cet album. Après Calamity Jane et Comanche, ce sont Mary et Dolorès qui font la loi au far west. La scène finale avec des planches sur deux pages est la cerise sur le gâteau que ces deux dames pleines de caractère nous offrent.
Le scénario est bien ficelé, l’humour excellent et le dessin est totalement adapté au western, même s’il est un peu moins abouti que dans l’autre excellent western «Wayne Redlake» des mêmes auteurs.
Le Mexique, la ruée vers l’or, des fusillades et une partie de poker qui se termine avec deux dames et un valet : vraiment tout y est pour combler les amateurs de western !
La position d’Amerigo au sein de la maffia vacille de plus en plus. L’apparition du petit Diego qui s’amuse à mettre de l’huile sur le feu ne risque pas d’atténuer cette guerre des gangs. Et si en plus ils commencent à s’en prendre à son frère Franck, qui avait déjà les nerfs à vif à cause des relations houleuses entre les membres de sa famille, ça risque de mal se terminer pour Amerigo.
En plus, pour c’est deux sœurs, la vie n’est pas beaucoup plus rose : Catarina a perdu sa popularité depuis que le cinéma est devenu parlant, mais également son argent à cause du crash boursier, quant à Carmela, qui cherche un emploi, peut-elle éviter de se retrouver à nouveau dans le milieu ?
J’ai trouvé le scénario de ce neuvième tome un peu plus confus et moins original que les précédents. Quant au dessin, il est toujours aussi agréable, même si le passage où Carmela est hantée par ses anciennes victimes dénote qualitativement du reste, surtout au niveau des couleurs.
Isaac Sofer est un peintre qui adore peindre les scènes navales car il est fasciné par la marine. Il a une petite vie pleine d’amour et de bonheur avec sa fiancée Alice, mais quand le docteur Henry Demelin lui propose de le suivre afin de rencontrer son capitaine, il n’hésite pas un instant. C’est pourtant un peu malgré lui qu’il se retrouvera parmi les troupes de Jean le pirate en direction pour les Amériques.
Bon, c’est vrai que Christophe Blain nous raconte avec perfection cette aventure de pirate sur fond d’histoire d’amour. Isaac, ainsi que les autres personnages, sont très attachants et le lecteur n’a aucun mal à se lier aux personnages.
Le style de dessin fait un peu penser à Sfar et nous embarque de façon caricaturale dans cette aventure poétique. Par contre, si l’histoire est bien racontée, elle ne m’a pas passionnée pour autant et même ennuyée par moment. C’est un peu trop poétique et manque d’aventure ou d’humour pour moi, même si la réflexion « tu veux devenir impuissant ou quoi » m’a bien fait rire. Bref, c’est poétique, bien raconté sans être palpitant pour autant. Vu les critiques, j’en attendais peut-être trop ?
Des centaines d’androïdes sont venus remplacer certains humains à des postes clefs de notre civilisation afin de mieux gérer « émotionnellement » les décisions prises à ses postes. Mais, les émotions de ces androïdes sont conçues tellement proches de celles des humains (afin de ne pas se faire repérer), qu’ils ont également été programmés afin de ne pas dépasser une certaine limite de liberté. Une fois cette barrière détruite, ils vont également vouloir réaliser leurs rêves ...
Du côté de l’histoire je trouve que ce sixième tome est un des meilleurs de la série avec un sujet qui traite d’un futur pas si éloigné que ça. La narration du talentueux Alcante est toujours aussi fluide et agréable.
Quant au dessin irréprochable de Henriet (John Doe, Golden Cup), c’est également un des meilleurs de la série. Il nous fait même le plaisir de dessiner un portrait d’Alcante dans la planche 40, avec les initiales de son vrai nom (Didier Swysen) et son année de naissance (1970).
Cathy Gatling arrive à Providence, New Hampshire afin d’y faire l’inventaire des biens du charpentier Spencer qui vient d’être assassiné. Il n’est pas le seul ces derniers temps et le maire compte bien mettre fin à cette fâcheuse tendance en trouvant le coupable de ces boucheries avant les élections.
Si le fait de mélanger le western à d’autres genres est plutôt à la mode (W.E.S.T. et Hauteville House), l’amateur de western qu’est Eric Hérenguel nous a produit ici un petit hybride western et fantastique proche de la perfection.
L’époque, 1880, est clairement western. L’histoire, elle, croise le fantastique en se frottant à la Kabbale. Et si d’après l’auteur il suffit de savoir dessiner des vaches, des fusils et des chapeaux pour illustrer un western, c’est bien plus loin qu’il nous entraîne à l’aide de décors succulents.
Les couleurs et les lumières printanières nous plantent dans un paysage qui hume la feuille morte légèrement humide. Ces planches automnales aux couleurs sublimes, pourraient aisément se retrouver dans un album de la collection Aire Libre de Dupuis, mais se retrouvent ici en arrière plan d’un western fantastique. Fabuleux.
Les personnages ont des tronches et des caractères bien marqués, nous livrant même quelques bonnes touches d’humour au passage.
Le récit est fluide, l’intrigue intéressante et les bonus agréables. Seul point négatif : le nouvel emballage marketing sous forme d’enveloppe inviolable qui vous empêchera de feuilleter librement ce tome en librairie. Mais bon, toute bonne surprise mérite bien un emballage spécial. Vivement la suite et la fin de l’histoire dans le tome 2.
Ary et Alex continuent leurs recherches afin de retrouver le « rouleau du Messie ». Ils tentent de retrouver les cinq savants qui ont jadis étudiés les manuscrits de Qumran, mais ceux-ci sont assassinés un à un de manière cruelle.
L’air de déjà vu qui apparaissait dans le premier tome se confirme ici. Des manuscrits mettant en cause le christianisme, une Eglise qui est prête à tuer pour préserver le secret et des courageux qui veulent percer le secret. Le mystère reste néanmoins complet et le récit fluide.
Le dessin de Gemine reste assez classique avec quelques planches très agréables chez le professeur Almond suite à la prise de champignons hallucinogènes. Avec en plus une petite touche d’originalité de Gemine avec l’apparition ludique et très discrète de Dark Vador dans une des cases de la planche 7.
A la demande du père d’Ary, ce dernier se rend à Tel-Aviv avec son ami d’enfance Alex afin de retrouver un vieux manuscrit découvert à Qumran en 1957. Ce manuscrit, appelé « le rouleau du Messie », pourrait vraisemblablement contenir des révélations remettant en cause le christianisme. La quête s’annonce périlleuse et la crucifixion guète ceux qui s’y intéressent de trop près.
Cette série, prévue en 4 tomes, est l’adaptation en BD du best-seller d’Eliette Abécassis. Du coup, l’interaction des personnages est souvent cassée par des textes où les personnages donnent des explications sur des parties du roman qui ne sont pas visualisées. Ca n’enlève pas trop à la fluidité du récit, mais nous éloigne de l’action et des personnages et on sent (sans avoir lu le livre) que des raccourcis ont été pris.
L’histoire, placée dans son cadre historique, a comme un petit air de déjà-vu avec une énième quête ésotérique de manuscrits mettant en péril le christianisme. Le manque d’action dans ce premier tome est compensé par une bonne mise en place de l’histoire et par les touches d’humour d’Alex.
Le dessin est assez classique et se prête bien au récit. Les paysages désertiques sont plutôt réussis avec un excellent choix des couleurs. A suivre.
Ethan, Bruce et Eléonore se rendent en Ecosse afin d'y retrouver les Larmes de Pourpre. Poursuivis par le colonel Redfield et Phaedra, ils se dirigent vers le château de Dunnottar où des spectres du passé les attendent. Pendant ce temps Elisabeth retrouve ses forces chez le mystérieux Alexander.
Première constatation : l’énorme progrès de Speltens au niveau du dessin par rapport aux deux premiers tomes.
Deuxième constatation : l’histoire a pris du volume avec l’arrivée de Bruce et ses entretiens étranges avec ses deux compatriotes, l’énigmatique Alexander qui devrait encore nous surprendre dans le futur, Eléonore et son passé qui remonte au 17ème siècle et l’union fragile entre le colonel Redfield et le maître maléfique du Domaine.
Bref, je pense que la série est maintenant bien installée et que si les deux jeunes auteurs belges continuent à progresser comme ils le font de tome en tome, les 3 tomes qui sont encore prévus pourraient nous surprendre.