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Bien que n'égalant pas la créativité de Goscinny, cet album n'est pas dénué d'intérêt. Je pense qu'il faudrait connaître les avis des lecteurs qui constituaient le public principal d'Astérix au moment de sa sortie, c'est-à-dire les 8-10 ans.
Depuis la reprise par Ferri, les histoires sont plus construites mais souffrent peut-être (pour moi) d'aller trop vite, donc de ne pas assez prendre leur temps. Du coup, on a parfois l'impression d'une succession de bons mots ou de saynètes. C'est très "moderne" comme façon de traiter l'humour. C'est moins vrai pour cet opus qui fait une histoire plus construite que les 2 précédents chapitres.
Les mécanismes de l'humour utilisés par Goscinny sont bien valorisés, que ce soit par les noms des personnages (Letitbix, Adictosérix...), les jeux de mots (la vigie pirate qui trouve qu'elle n'a pas un poste très élevé mais qui y tient, la moue paternelle, le bac (à poissons) du fils d'Ordralfabétix,...), la référence à l'actualité (prélèvement à la source, traverser la rue pour trouver un boulot), ou les hommages (Aznavour en pirate bourré).
Sans compter que, comme Goscinny le faisait, il y a là aussi un fond de documentation historique qui ajoute à la narration (référence à Thulé, techniques d'abordages des Romains...).
Donc sans dire que c'est un album indispensable à avoir dans sa bibliothèque, c'est certainement une BD à lire. Et le dessin, comme déjà dit, est conforme à l'héritage d'Uderzo.
Il fallait oser raconter une histoire pseudo-réaliste avec toujours le même angle de "prise de vue", sans paroles, et une mise en page fortement monotone (4 grandes cases par page).
C'est truculent, délicieusement décalé, complètement absurde et séduisant par son originalité.
A lire mais, pour moi, ça ne sera pas un album de chevet.
Le talent graphique de Zezelj est indéniable. Il manie le noir et blanc avec une maîtrise remarquable. Et cette dextérité est parfaitement mise au service d'une histoire sans paroles.
Je n'ai pas été complètement emballé par l'histoire, même si elle a quelque chose d'original qu'on ne trouve pas ailleurs. Le découpage et le scénario m'ont pourtant laissé sur ma faim.
Guy Delisle n'a pas son pareil pour nous décrire les dictatures vues de l'intérieur, dans sa vie quotidienne.
Dans l'ensemble de ses voyages relatés et que j'ai lus, c'est sans doute celui à Pyongyang qui laisse le moins de doute sur le caractère totalitaire du pouvoir. Avec son détachement coutumier, il nous décrit les itinéraires "touristiques" obligatoires, les interdits, le culte de la personnalité... On essaye de sourire mais tout ça glace le sang.
Guy Delisle en perd même son flegme et il exprime dans son dessin l'envie qu'il a de rentrer et quitter cet endroit oppressant.
Voilà de roboratifs carnets de voyages, pour lesquels l'épaisseur de l'ouvrage n'est que positif, nous laissant le temps de nous installer dans l'ambiance du pays et dans les réflexions de l'auteur.
Une vraie originalité, un auteur qui sait nous faire partager son quotidien sans qu'on s'en lasse...
Je fais partie du camp des déçus, mais ça ne date pas de cet album. Autant les 2 premiers tomes m'ont bien accroché, autant les suivants s'apparentaient pour moi plus à du remplissage éditorial qu'à une véritable création, comme je l'ai déjà écrit ici.
Ptète que c'est moi qui ai vieilli plus vite que les auteurs m'enfin, le résultat est là, ça ressemble plus à une BD à destination de grands ados qu'à celle d'adultes, qui ne se contentent pas de fantasmer sur les formes plantureuses de l'héroïne.
Ce 3ème tome est plus proche du premier que du second, avec des contextes nouveaux et un humour toujours excellent dans sa simplicité.
Toujours le quotidien d'un père au foyer... et on se sent si proche de ces faiblesses trivialement humaines !
Bah, pas grand chose à ajouter à ma première "critique". L'histoire est assez poussive et l'humour plutôt téléphoné.
On pourrait croire que le fantastique ne peut pas être invraisemblable et pourtant... L'auteur essaye de nous faire croire que la sorcière africaine ne maîtrise pas son pouvoir de téléportation mais, pourtant, elle arrive à se téléporter à la demande.
Enfin, bref... y'a une histoire de chinois qui fait une trame de fond mais tout ça me semble bien illisible et ce qui nous est donné en pâture avant le dénouement est juste plaisant.
L'absurde est la base des histoires de Goossens. Et ces 3 albums en sont plein, mettant en scène des bébés dans des rôles d'adultes, mais avec un esprit de bébé. Parfois, c'est maladroit ou trop chargé (dessins parfois illisibles tellement ils sont chargés), mais, souvent, c'est hilarant, quand on aime le style.
Chez Goossens, l'important, ce sont les silences. Et les nombreux plateaux télé représentés sont éloquents en la matière.
Le Goossens d'aujourd'hui, au trait limpide et aux dialogues incisifs, est issu de cette trilogie caractéristique de ce qui a fait son succès chez Fluide.
Lupano est un scénariste qui commence à avoir quelque succès, à juste titre, avec des albums comme Azimuts, le vieux fourneaux ou le singe de Hartlepool.
La BD muette permet de revenir à l'essentiel de la BD. "Un océan d'amour" est une fresque amoureuse et aventureuse riche et palpitante.
Un dessin en couleurs très soigné, des personnages attachants et expressifs, un scénario plus qu'original... un cocktail idéal pour du plaisir renouvelé à chaque lecture.
Un grand bravo au duo d'auteurs. Et bravo aussi pour la couverture et sa 4ème ... savoureuse !
Chaque album de Marc-Antoine Mathieu est un voyage dans l'absurde et la philosophie.
Le silence de ces planches, ces "paysages" à perte de vue, vertigineux, ce personnage obstiné, et l'épaisseur du bouquin sont autant de sources d'introspection. On tourne les pages, on "lit" et notre esprit s'évade, tout en enregistrant ces images presque vides. Et on progresse avec l'homme. On en vient à s'intéresser à lui et à ce qu'il fait, où il va... tout en sachant que, quoi qu'il advienne, il suivra la flèche.
Métaphore de la vie, de sa naissance par un trou minuscule jusqu'au trou final, l'inventeur graphique qu'est MA Mathieu nous fait réfléchir, sourir et voyager dans l'immobile.
Encore bravo !
Tout quarantenaire qui lit de la BD depuis sa prime jeunesse connaît Alexis, malgré son passage fulgurant dans l'existence. Mort trop jeune, Alexis a brûlé ses crayons pour commettre des histoires graphiquement parfaites et délicieusement déjantées.
On est, avec cet album, typiquement dans l'esprit des années 70, sans limite et touche à tout. Bon, pour un jeune lecteur, ça peut paraître un peu daté mais, si on excepte le côté graphique, les histoires n'ont pas pris une ride.
Il faut lire Alexis, ou le découvrir, parce qu'il reste un auteur atypique, drôle et absurde. Et un dessinateur remarquable.
Déjà beaucoup de commentaires, y compris sur ce dernier tome.
Je m'associe à ceux qui voient dans cette série l'une des plus brillantes de ces dernières années, avec un vrai travail de fond sur l'être humain dans son ambiguïté. Les planches sont superbes, et Larcenet nous avait déjà montré son talent en la matière, ne serait-ce que dans "le combat ordinaire".
On retrouve néanmoins le thème du combat ordinaire, scénarisé différemment et avec une introspection encore plus poussée.
A ne pas lire les jours de déprime, à ne pas prendre pour se payer une tranche de rigolade, mais à apprécier en longueur, pour se mettre dans le rythme de cette garde à vue humaine et sombre.
Contrairement à ce que les notes moyennes semblent exprimer sur le site, je trouve ce 2ème volume moins intéressant que le premier. Il n'apporte pas grand-chose et aucune nouvelle situation ne vient réveiller les gags qui, de fait, deviennent plus attendus donc moins drôles.
Un album de science-fiction qui ne dit pas son nom.
Dans un futur pas si lointain, un psy vit des chocs à répétition dans cette période de sa vie : lui et sa femme se font agresser chez eux, sa femme le quitte, il a un accident de voiture. Et il voit des drôles de formes lumineuses dans le ciel.
C'est en psychanalysant une jeune fille, qui semble une extraterrestre tellement elle est éthérée, qu'il se redécouvre et qu'il sait qu'il n'est pas devenu fou.
Avec un trait relativement simple la plupart du temps, qui s'étoffe parfois de magnifiques planches, avec l'audace de faire des pages entières de cases noires qui nous laissent imaginer l'histoire, l'auteur réussit un travail expressif et efficace.
Ce fut pour moi une très bonne découverte et je m'en vais rapidement voir si ses autres oeuvres sont à l'avenant...
Nombre d'ouvrages, écrits par des hommes, sont une quête du père (vivant ou mort, d'ailleurs). Comme une quête de notre histoire personnelle et du renouvellement que notre propre vie représente après la disparition de notre géniteur.
J'ai pu écrire, à l'occasion de mon avis sur "Jack Joseph, soudeur sous-marin", combien ce genre de bouquin pouvait me laisser indifférent, malgré le talent de son auteur.
Ici, Tronchet nous emmène dans l'histoire d'un homme qui ne sait pas qu'il part en quête de son père mais qui le découvre au fur et à mesure de son désarroi et des mauvaises solutions qu'il choisit pour le combattre.
Toujours adepte de l'anti-héros, l'auteur nous régale, avec son humour si particulier, son trait juste et expressif, et sa poésie de la réalité. Toujours les 2 pieds dans le concret, il nous emmène pourtant aux portes du fantasme et de la projection personnelle vers des temps rêvés ou vraiment vécus sans qu'on fasse la part des choses.
Ce fils du Yéti est une vraie bonne surprise, choisie par hasard sur le rayonnage de ma librairie habituelle. Bravo à Tronchet pour cet album !
Bravo à Winschluss pour cette adaptation sordide de Pinocchio dont nous avons tous une idée préparée par Walt Disney.
Là, du noir, des méchants et du pas beau.
Mais c'est un bon moment que ce Pinocchio, créature de Frankenstein-Gepetto.
Petit morceau de la biographie de Joseph Conrad, avant qu'il devienne le célèbre écrivain.
Dans sa vie précédente, il a participé à la "civilisation" des peuplades africaines qui, finalement, n'avaient rien demandé. Avec détachement et orgueil, il est l'observateur passif mais critique des exactions européennes sur les peuples du Congo, au nom de la cupidité. A une époque où l'esclavage est soi-disant révolu, l'homme noir reste au service du blanc et n'est pas mieux traité qu'un animal de trait ou de bât.
Le graphisme est superbe, avec un noir et blanc gras, à la mine de graphite ou au fusain. L'histoire est bien écrite aussi.
Le temps est souvent bien rendu. Les atmosphères manquent parfois un peu (on ne "sent" pas la chaleur, les miasmes..., peut-être un effet du N/B) mais c'est un voyage réussi dans une sordide époque.
A lire, à découvrir.
Après avoir dressé efficacement le portrait des personnages, l'auteur peut leur faire vivre de vraies aventures dans ce second tome.
Ainsi, de voyages mystiques en luttes politiques, cet album très dense nous raconte les vies parallèles des personnages qui se partagent le territoire sans jamais se côtoyer ou se connaître.
Les colons font leur apparition, avec leur argent qui soudoie et qui ne profite pas à ceux qui en subissent les conséquences. Et les esprits des morts rodent, essayant vainement de protéger leur pré-carré contre la mainmise de ces nouveaux dieux destructeurs à la tête d'armées de tractopelles. Et les terroristes indépendantistes tentent de faire entendre leur voix avec des méthodes qui leur sont propres. Et les blancs désoeuvrés viennent chercher dans ce petit coin d'Afrique des évasions qui leur sont interdites dans leur pays d'origine.
Ce second tome est un véritable régal. Les dessins sont toujours plus beaux et expressifs.
Une très très belle découverte que ce diptyque exotique.
J'avoue que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire. Encore une chronique de vie dans un quartier. C'est en Afrique, oké, mais on retrouve les ingrédients d'une chronique de quartier : les lieux, les personnages plus ou moins attachants...
Et puis, le dessin et la force des personnages aidant, je me suis peu à peu accroché à ce petit bout de territoire et à ses habitants.
La représentation des peaux noires, des bateaux, de la lumière de cette ville d'Afrique, de la mer... est vraiment sublime. Chaque case est un tableau et les doubles pages sont des splendeurs.
Premier tome sans grande histoire à raconter, juste des gens qui vivent les uns avec les autres, à côté des autres. Et on suit le petit Naïm, refusant de se plier aux règles sociales, et qui apprend la vie au contact de sociétés pas forcément nettes...
A suivre.
Une BD érotique qui exploite les fantasmes féminins, sans tabou et sans vulgarité.
Du sexe, dans ce qu'il a de cru mais aussi, et surtout, dans ce qu'il a de sensuel et de personnel.
Des dessins tout fins, en douceur, dépeignant une délaissée et désoeuvrée comtesse en proie à ses désirs inavouables. On passe de la réalité au rêve. Du rêve à la réalité. Et, qui sait, l'un se transforme-t-il en l'autre ?
Pour les amateurs d'érotisme, même un peu coincés, savourez ce petit ouvrage jubilatoire.
J'aime bien Guy Delisle pour sa simplicité et sa modestie. Ces opuscules à la couverture souple sont une vision auto-dérisoire de la relation du père qu'il est à ses enfants.
Quand on a lu ses "Chroniques...", on peut quand même voir qu'il n'est pas le père monstrueux qu'il dépeint dans ces "Guides...". Sans doute avait-il besoin de montrer sa relation avec ses enfants parce qu'il a quand même l'air de passer beaucoup de temps avec eux !
Moi j'aime bien ces histoires en quelques pages, façon "comics" allongés, avec ce trait si particulier et si expressif.
C'est pas que mais... ça continue à ressembler à de l'exploitation d'un filon qui fut bon.
Là, une histoire de Napoléon à Ste Hélène et son rebondissement aussi gros que celui de Jésus même pas mort. Sauf que, si Jésus fait référence au mystique, ce qui permet toute imagination, là, c'est pas pareil.
Il est temps de mettre un point final à ces séries qui, à mon sens, n'apportent plus rien de novateur ni d'excitant, contrairement à la série originelle.
Et les dessins sont toujours aussi vilains.
Second tome. J'ai enfin compris qui est qui. Ce tome commence par une histoire plus humaine que politique (un homme cherche une femme). Et il continue avec cette histoire humaine, sur fond de chaos politique.
Toujours aussi bien monté. On voit que, quand les livres d'Histoire nous racontent des faits, il y a des gens qui vivent au même moment, qui ont leurs problèmes, leurs histoires d'amour, la recherche d'argent...
Enfin, bref, toujours aussi passionnant.
Ce bouquin est dense : il commence sans introduction, directement au coeur de l'action de la révolte Communarde.
Difficile quand on n'est pas un érudit (ce qui est mon cas pour l'Histoire), mais ça présente l'avantage de ne pas nous laisser, nous lecteurs, dans une passivité béate.
Nous voilà contraints de réfléchir et nos pauvres cerveaux, auxquels on présente souvent des gentils contre des méchants, ne trouve pas de prise sur tous ces personnages.
Certains méchants sont vraiment des méchants. Mais qui sont les gentils ?
Le parti-pris est bien sûr de se rallier aux Communards. Mais une révolution n'est jamais très propre...
Tardi excelle, et c'est notoire, dans son sens du détail. Ses vues du Paris du XIXème sont d'une précision remarquable. On est projeté dans le temps ; la moindre enseigne est lisible. Pareil pour les costumes et les décors intérieurs.
Vraiment, bravo à ces deux auteurs d'avoir uni, une fois de plus, leurs talents. Et merci à eux de nous faire connaître ce pan de l'Histoire qui a duré peu de temps mais qui a marqué notre histoire politique au point de transmettre des stigmates aujourd'hui encore.
Je n'ai pas lu les précédents commentaires mais comment ne pas être abasourdi par ce travail tout à fait remarquable.
On croit tout savoir sur la Shoah, sur le minutieux travail d'extermination des juifs orchestré par les nazis mais, racontée par un survivant, la transcription de l'Histoire prend une dimension humaine.
Et on constate que, pour revenir des camps, il fallait être coriace, avoir de la chance, avoir de l'argent (ou des biens échangeables), avoir un minimum de compétences vendables.
On reste humble devant une telle histoire. Et on arrive même à excuser la mauvaise humeur du personnage principal. Heureusement, l'auteur, fils de ce personnage, ne se laisse pas attendrir par cet acariâtre vieillard au passé si lourd et à l'amour tenace.
Si vous n'avez pas lu cette bible de la BD, il est temps, GRAND temps de réparer cette lacune.
Dumontheuil... un dessinateur que j'ai découvert il y a de nombreuses années, quand il commettait Malentendus ou le Singe et la Poupée. Depuis, je ne rate pas un seul de ses ouvrages.
Là, il est aux pinceaux et c'est Dabitch qui écrit. Du coup, on n'a pas l'humour de Dumontheuil. Pourtant, le dessinateur met une patte à l'histoire qui, sans lui, serait une succession de scènes sordides servies par des personnages antipathiques.
Ce n'est pas que l'histoire est sordide... Euh... si... c'est que l'histoire est sordide : les Français, conquérant l'Afrique d'ouest en est, recrutent des tirailleurs sénégalais pour parcourir le territoire et s'enfoncer sur le continent.
Et comme les populations locales n'ont pas spécialement l'intention de les accueillir les bras ouverts en leur fournissant des femmes pour vider leur burnes, de la nourriture à satiété et des porteurs pour remplacer ceux qui ont le mauvais goût de mourir sous le faix, ben... il faut utiliser les grands moyens.
Et les grands moyens, c'est juste "payez vous sur la bête"... Et voilà.
Il suffit d'armer une bande de gugusses, quelle que soit leur couleur de peau, et de leur donner un blanc-seing pour massacrer leur prochain pour qu'ils le fassent. Fastoche.
Et comme ça, la colonne avance...
Bravo aux auteurs pour cet éclairage sur une page sombre et tue de notre histoire.
Bravo à Dumontheuil pour ses magnifiques mises en lumière africaines, qui m'avaient déjà régalées dans Le Landais volant.
Depuis que j'ai dévoré sa version de la Bible, je suis un adepte de David Ratte.
Il s'attaque ici à un univers assez différent. Enfin... à des univers assez différents, puisqu'ils vont de la Namibie à Paris.
Sous un prétexte scénaristique assez fragile, somme toute, Ratte transpose une Africaine en plein Paris et des Européens en pleine brousse.
Heureusement qu'il y a l'humour toujours savoureux de l'auteur pour nous faire accepter cette histoire qui manque parfois de cohérence (je trouve que Mamada est peu dépaysée et peu sensible aux éléments extérieurs lorsqu'elle arrive à Paris).
Et son sens graphique, et son grand talent pour nous dépeindre des personnages bien trempés...
J'attends la suite, quand même, passke pour l'instant, il me manque quelque chose pour apprécier pleinement l'histoire.
Après avoir lu les 3 premiers tomes, ce court avis ne me servira qu'à dire que la série ne s'essouffle pas et que, au contraire, elle donne envie d'aller plus loin.
Les personnages sont attachants, mais pas sympas forcément.
Bon, faut aimer la science-fiction quand même... Et le dessin de Peeters que tout le monde n'apprécie pas.
Mais, quand même, c'est vraiment bien...
Voilà de la vraie BD philosophique. Un trait simplissime, des personnages qui se ressemblent tous (des oiseaux... qu'est-ce qui ressemble le plus à un pinson sinon un autre pinson ?), et des centaines de pages pour chroniquer leur vie de pinson.
Au milieu de rien, vit une bande d'oiseaux dont la principale préoccupation est de manger, une grand-mère vaillante et son petit-fils simple d'esprit. Dans cette plaine sans relief et presque sans arbre, coule une rivière qui est le seul élément de décor un peu vivant de l'histoire.
La vie s'écoule, en philosophies propres à chaque oiseau. Et trois événements surviennent : la mort de la grand-mère, une bombe qui tombe sans exploser, un avion qui s'écrase avec le pilote survivant. A eux seuls, l'histoire se relance et la psychologie des personnages se fait plus pressante et précise.
Bel ouvrage que ce "Big questions". Une masse de travail et un résultat à la hauteur.
Fred est un génie.
Ah, je l'ai déjà dit ?
Bon, oké. Ben, je n'ai pas changé d'avis en lisant cette merveilleuse réédition du journal de Jules Renard.
Jules Renard soliloque. Enfin... non, il dialogue avec un corbeau. Fred aime les corbeaux. Il n'y a qu'à relire toute son oeuvre et compter les corbeaux (bon, moi, je ne vais pas le faire, mais si ça vous amuse, je veux bien l'info).
Dans une sauvage nature d'hiver, Jules Renard parle au corbeau, qui l'interpelle. Pas d'autres personnages, ou si pauvres d'esprit. Les aphorismes de Renard prennent une dimension d'éternité sous le crayon de Fred, grâce à ces arbres têtards, ces ciels nuageux, cette plaine humide et froide. L'homme marche, pense tout haut, et nous l'accompagnons dans sa désillusion de ses contemporains. Et nous transposons sans peine ses pensées à nos propres contemporains.
Chaque fois que je referme un album de Fred que je n'avais jamais lu, je me dis que c'est un génie. Et, là encore, je suis transporté...
Un vrai pavé que cette BD ! Et pas un pavé avec des trucs dilués dedans, des grands dessins qui font joli. Non, un gros pavé plein de choses qui racontent une histoire.
Histoire méconnue (en tout cas de moi) de la conquête de l'Australie par une Angleterre qui dominait les océans, à l'époque. Ses principaux concurrents étaient français mais, dans cette partie du monde, les Français étaient partis en expédition scientifique quand les Anglais cherchaient des terres pour se débarrasser de leurs encombrants délinquants qui engorgeaient les prisons de leur mère patrie.
Le dessin est très typé, noir et blanc, plein d'élégance et de sens, voire de sensualité quand il dépeint la forêt tropicale.
Si l'Histoire est un bon support à l'histoire, il n'empêche que le scénario s'accroche à des personnages qui permettent de suivre l'histoire du point de vue de chacun : les politiques, les marins, les soldats, les prisonniers cruels, les prisonniers au délit plus que mineur, les aborigènes...
Plongez donc dans ce récit qui, malgré sa longueur, ne lasse jamais, grâce au talent des auteurs qui nous ont embarqués dans leurs galions en quête de ces horizons qui font rêver au XXème siècle et qui inquiétaient il y a 200 ans...
Peeters est un auteur que j'aime bien, généralement. Bon, y'a des trucs que j'ai moins aimé que d'autres mais j'aime bien.
Là, on est dans du bon, pour moi, avec une série de SF qui commence bien. Il n'a pas fait dans la grande imagination pour les décors et les contextes (une mégalopole à étages, avec des sortes de castes... enfin, bref, du 1984 d'Orwell ou du 6 saisons sur Ilo...etc)
Le dessin, c'est du Peeters donc on aime ou on aime pas. Je ne suis pas un grand fan mais ça va bien avec l'histoire.
Et l'histoire, ça, c'est ce qui accroche avec cet auteur. Y'a toujours un truc qui fait que tu as envie d'aller plus loin, de tourner la page et de voir ce qu'il y a après.
On plonge donc assez vite dans l'histoire, sans fioriture, d'anti-héros et d'une créature étrange, robot simiesque aux pouvoirs surnaturels.
Un premier tome très encourageant. J'ai commencé le 2ème et il est à la hauteur des attentes qu'on peut avoir après avoir fermé le premier...
A suivre, donc.
Cet album est dans la lignée du précédent. Sauf qu'on connaît les personnages donc c'est un peu plus facile de se repérer.
Comme pour l'album 1, il ne se passe pas énormément de choses. Mais ce n'est pas ennuyeux et il y a tant de trouvailles et d'imagination qu'on se laisse porter par la non-histoire.
Enfin, c'est un poncif, le dessin est très beau et sa mise en couleurs lumineuse.
Une BD tirée d'un roman de Kafka. Traitement classique, édition classique.
L'histoire : un exilé européen (de force) débarque, ado, aux Etats-Unis, sans destination précise. Il est pris en charge par un oncle mégalomane et mythomane qui, de sa richesse, tente de l'intégrer à la société étatsunienne, enfin... tant que ça ne le contrarie pas.
Puis il l'abandonne sans ressource.
S'ensuit une série d'aventures plus ou moins captivantes, avec la rencontre de malfrats tenaces, et de personnages tous vicieux et de mauvaise foi.
Malgré la fin que je craignais aussi désespérante que tout le déroulé, je ressors de cette lecture avec une accumulation de mauvais sentiments.
Rien d'extraordinaire, donc, dans cet ouvrage, ni le graphisme, ni l'histoire, mais c'est quand même intéressant et on ne s'ennuie pas. M'enfin, si je ne l'ai pas dans ma BDthèque, il n'y manquera pas...
Un format gigantesque... Au début, on se demande pourquoi.
Puis on ouvre cet ouvrage ultra-fin.
Et là, on comprend que l'auteur avait besoin de surface pour s'exprimer.
Un récit tout en image. Très bavard mais sans une seule lettre. Ce ne sont que des blablas et des pensées de personnages qui ne pensent qu'à une seule chose : le sexe.
Tout se passe dans un bar et on croise plusieurs personnages nourrissant tous une envie sexuelle à l'égard d'un autre, et qui, retords, cherchent à séduire leur élu tout en se valorisant.
Belle illustration de la mesquinerie humaine, dans un remarquable travail d'expression graphique d'une grande complexité;
Quant au fond... mouais... c'est pas ce que je préfère, même si, en la matière, c'est parfaitement traité.
Ce premier tome part dans toutes les directions, mais il est très prometteur.
Déjà, graphiquement, c'est très beau, avec des personnages improbables et burlesques.
Ensuite, l'histoire commence juste et on ne peut pas dire qu'il se passe grand chose dans ce premier opus. Mais il s'en passe assez pour avoir envie d'aller plus loin.
Sans manichéisme, les personnages sont attachants, même s'ils sont irritants. L'héroïne sexy est typique des héroïnes pour attirer les ados aux fantasmes mamelus. Mais elle a un caractère qui nous la rend attirante au delà de cette seule plastique avantageuse.
Le 2ème tome est sur ma table de nuit... à voir s'il tient les promesses du premier.
Cet album a très bonne presse. Pour qu'on en parle en dehors des médias spécialisés, c'est qu'il a quelque chose de particulier, qui cause à d'autres qu'aux bédéphiles.
C'est vrai que le thème est fort, d'autant plus fort qu'il est inspiré d'une histoire vraie. Un homme qui se transforme en femme pour sauver sa peau, c'est vraiment une idée courageuse pour l'époque, audacieuse et pertinente.
Après, le bonhomme est somme toute un odieux personnage, et il ressort de la lecture que, tout femme qu'il paraît, il les porte en faible estime, à commencer par la sienne.
Graphiquement, l'idée de poser du rouge sur certains personnages est intéressante et utile (j'ai eu parfois du mal à distinguer les personnages les uns des autres)...
Cette BD est donc à lire surtout pour le témoignage qu'elle porte et pour son aspect artistique parfaitement approprié au récit.
Bah, j'hésite encore à mettre 5/5...
Cette série est proprement hors du commun. Dessinée avec soin et simplicité, elle est un hommage permanent au rêve et à la liberté de s'évader.
Ce 3ème tome, moins enfantin que les 2 premiers, se termine par une histoire de rêve éveillé, un de plus, mais qui signe le passage de Billy Brouillard vers des fantasmes d'un âge qu'il n'a pas encore.
Vraiment, cette série est un régal à chaque page, une liberté de ton, un sérieux irréprochable pour partir dans de beaux délires oniriques, où les méchants ne le sont pas vraiment et où les gentils ont des super-pouvoirs.
Indescriptible et merveilleux, à lire et à faire lire aux enfants, comme je l'ai déjà écrit précédemment, mais à faire assez tôt pour qu'ils n'oublient pas leurs fantasmes. A lire et à faire lire aux adultes, on ne sait jamais, ils pourraient avoir envie de faire renaître les leurs...
Pas grand chose à ajouter sur cet album par rapport aux autres. Ils sont tous très bons, tous fidèles aux romans. Ils utilisent tous le même art graphique pour rendre compte du blanc et de ses nuances.
Enfin, bref, si vous n'avez pas encore été convaincu par les premiers commentaires élogieux, celui-ce ne sert qu'à en remettre une couche !
Bah, j'hésite entre 4 et 5... Soyons fous, mettons le max !
Billy Brouillard a perdu son chat, Tarzan, mort au début du premier album. Depuis, il traine sa mélancolie de petit garçon de palliatif en palliatif. A la fin du premier album, il sollicite l'aide du Père Noël pour l'aider à retrouver Tarzan, à franchir les portes du royaume des ombres ou à faire revenir le chat chéri.
Mais le Père Noël est tristement prosaïque : le chat est mort, il est mort. Et ça ne convient pas à Billy qui, grâce à sa copine Léa, sorte de morte-vivante qui habite pas loin de chez lui, il va chercher et réunir les ingrédients pour aller au royaume des ombres voir Tarzan.
Cette BD, qui n'en est pas une, est une merveille de poésie cruelle, un régal d'inventivité, à tel point qu'on se demande jusqu'où on rêve et où commence la réalité. L'auteur réussit le tour de force de nous faire voyager dans l'imaginaire de Billy. Et, au contraire de Calvin et Hobbes où le lecteur redevient régulièrement un adulte qui voit Hobbes comme il est : une peluche, là, nous restons dans l'imaginaire de Billy. Et c'est sa réalité à lui que nous voyons aussi lorsqu'elle le heurte.
Malgré un côté moins positif de ce 2ème tome par rapport au premier, sa lecture est une jubilation à chaque page.
Il ne faut pas passer à côté de Billy Brouillard, c'est une lecture indispensable, roborative et qui remplit de bonheur.
Voici une histoire d'espionnage bien ficelée, complexe à souhait. A tel point que je crois que je n'ai pas tout compris. Enfin... non, je suis sûr que je n'ai pas tout compris !
Sur le plan graphique, le choix d'incarner les personnages dans des animaux m'a un peu gêné. Je ne vois aucune cohérence dans le choix des espèces. Et, en fait, chaque personnage est incarné dans un animal différent. Pas 2 animaux pareils, à part dans une même famille. Je n'ai pas saisi le sens de ce choix.
La mise en page et le dessin, en revanche m'ont bien accroché. L'idée de cases intégrées à d'autres cases m'a bien plu et permet de donner de la profondeur au discours graphique.
Pour être synthétique, donc, un album intéressant à lire et à découvrir, qu'il faut sans doute relire pour bien le comprendre, mais que je n'offrirais pas volontiers.
Plongée dans un monde méconnu de nous, Européens nourris de notre propre histoire et assez ignorants de l'histoire des continents que nous n'avons pas colonisés.
Ainsi, ce superbe voyage graphique nous entraîne sur le parcours mystique et initiatique d'un chaman mongol, avec l'appui des forces spirituelles qui l'ont engendré.
Certains élisions dans l'histoire m'ont parfois gêné, empêchant de se plonger dans le rythme nécessairement lent de l'initiation. Malgré sa longueur, j'aurais apprécié une progression encore plus lente, quitte à faire plusieurs tomes. Se poserait alors le problème de créer des rebondissements là où il n'y en a pas.
Dans cette histoire, 2 ou 3 "aventures" surviennent assez brusquement (combat contre des morts-vivants, lutte contre un ours) sans savoir vraiment comment les personnages y sont plongés ou comment ils s'en sortent.
Alors, oui, bravo pour le mystère et les images superbes (on peut parfois penser à du Pratt en couleurs), mais un petit bémol pour l'histoire trop décousue et pas assez fouillée à mon goût.
Je n'ai toujours pas lu la trilogie des Billy Brouillard et c'est par accident que j'ai commencé par ces comptines noires.
La surprise fut donc totale. Le graphisme crayonné en harmonie avec les histoires, façon Tim Burton ("l'histoire de l'enfant huître"). Les histoires si gentillettes et si sordides ; de quoi faire frissonner les plus jeunes dont l'auteur exploite toutes les craintes.
Et la superbe leçon de morale qui clôt ces historiettes, morale dans le ton des histoires.
Sans verser dans le manichéisme, avec légèreté et cruauté, nous sommes plongés dans l'univers des rêves noirs des enfants, accompagnés d'un dessin expressif sans complaisance.
L'édition est magnifique, un peu rétro, sur papier jaunâtre, avec une couverture rigide très épaisse. Soulignons ce beau travail éditorial.
C'est à lire et à faire lire aux enfants qui nous entourent.
Un projet mystérieux concentre des chercheurs de haut niveau dans un centre fermé pour étudier l'évolution de cette micro-société du désordre apparent vers un ordre tout aussi apparent et vers le chaos, forme ultime d'organisation.
Cet album est un vrai OVNI dans le monde de la BD. On pourrait le comparer, toute proportion gardée, évidemment, à un roman d'Asimov de la grande époque de la SF d'anticipation.
Le récit est fouillé et bien documenté, et servi par un dessin simple mais net, précis et agréable. Les personnages que l'on suit ne sont ni des héros, ni des anti-héros. Ils sont là, présents comme les autres.
Une vraie bonne découverte pour moi. Un livre à relire car, sous un aspect scénaristique relativement simple, se cache une intrigue complexe.
Bon, déjà, je ne suis pas un grand fan de la transcription en BD de romans. Pourtant, des fois, ça peut être une grande réussite (Shutter island, les Vautrin par Tardi,...)
Là, outre le graphisme qui mélange Forest avec des angles de vue très modernes, l'histoire est racontée de façon brouillonne et peu approfondie.
Pourtant, elle est intéressante, cette histoire, entre thriller et drame psychologique, avec une héroïne mystérieuse qui cache un secret qui lui est inconnu à elle-même.
Les personnages, bien trempés, ne sont pourtant pas assez fouillés à mon goût.
Tout ça me laisse donc sur un sentiment de superficialité qui me laisse sur ma faim. L'histoire du roman semble beaucoup plus complexe que ce qui nous est raconté et les choix de scénario semblent avoir appauvri cette histoire originelle. Mais je n'en sais rien, n'ayant pas lu le roman.
Enfin, bref, à essayer si vous aimez le genre mais c'est tout...
La légende de David et Goliath revisitée et re-romancée du point de vue de Goliath.
On suit Goliath, géant scribouillard de l'armée qu'on propulse héros de guerre putatif, tout en sachant que ce brave bonhomme va rencontrer un funeste destin. Bon, on connaît tous la fin...
Si l'idée est originale et superbement illustrée, ça ne m'a pas suffi pour être séduit. Peut-être parce que j'aurais aimé une histoire originale plutôt que l'adaptation d'une histoire connue...
Je ne peux pourtant que recommander cet album pour son trait incroyable, à ceux qui ont envie de voir l'histoire avec un autre angle.
En critique de BD, c'est comme pour les vins : on peut reconnaître le talent et ne pas aimer.
C'est exactement ce qui m'arrive avec cette BD. Très forte graphiquement, avec une alternance de découpage excessif (et volontaire) qui traduit un enfermement psychologique et de pages voire de doubles pages en symboles de liberté ou d'illusion de liberté.
C'est l'histoire qui ne m'a pas accroché : un homme à la recherche de son père ou du fantasme de son père. Histoire aujourd'hui tellement rebattue que ça donne l'impression d'une auto-psychothérapie de l'auteur. La préface fait allusion à la série "la 4ème dimension", mais je ne partage pas trop cette référence. Dans la 4ème dimension, il y avait un "réel" transfert dans une dimension irréelle. Là, on peut suspecter que les passages dans une dimension parallèle sont des voyages dans l'esprit dérangé de ce anti-héros peu sympathique et en manque de père.
Pour ceux qui aiment les histoires de recherche d'un père absent et fantasmé, je recommande plutôt "Je te retrouverai" de John Irving (oké, c'est pas une BD mais on peut aussi lire des livres sans images !)
Le héros de cette histoire n'est vraiment pas veinard : il est noir, il n'a qu'une jambe, et il vit au sud des Etats-Unis au moment où il valait mieux être né blanc et en bonne santé (qui a dit que c'était une histoire contemporaine ? hum... oké...) On est donc à la fin du XIXème siècle.
Par chance, ce pauvre monsieur est très doué pour la danse et la bonne humeur. Il se fait donc remarquer par un organisateur de spectacles qui l'embauche dans son show multiculturel où cohabitent un indien, une femme et des individus pas trop sympathiques.
L'histoire commence ainsi. Traitée avec un très fort découpage en petite cases, à l'encre, en noir et blanc (comme il se doit), elle est graphique et très efficace.
Le trait est remarquablement dynamique et, dans la succession d'images statiques, Duchazeau arrive à traduire le temps qui passe et le mouvement imperceptible d'un visage.
Malgré cet indéniable talent de dessinateur et de conteur par l'image, j'ai trouvé que l'histoire était trop longue. De plus, elle finit sans espoir après avoir été sans espoir, ce qui laisse, en fin de compte, l'impression d'avoir passé quelques heures de lecture dans une morosité que pas grand-chose n'a éclairé. C'est bien dommage et, personnellement, ça me laisse un sentiment de gâchis très subjectif.
Ca reste un très bon album, et, pour moi, la découverte d'un auteur que je ne connaissais pas et qui m'a beaucoup séduit par son art graphique.
Sorel est le brillant dessinateur de la série Algernon Woodcock. Quand j'ai ouvert cette BD, je ne le savais pas (disons que je n'avais pas fait le rapprochement). Mais, très vite, le talent graphique nous saute au visage, avec ce jeu d'ombres si particulier qui donne son relief à Algernon Woodcock.
"Hôtel particulier" permet de se rendre compte que Sorel est aussi un scénariste de talent. Dans ce conte fantastique et réaliste, l'auteur nous embarque sur les traces d'une jeune fille fantôme qui hante son immeuble et y découvre les turpitudes et fantasmes du quotidien.
Sorel excite notre sentiment de voyeur en faisant traverser les murs et les plafonds à son héroïne et nous immiscer dans des appartements souvent sordides. Il mélange à ça un côté fantastique en donnant chair à des personnages de fiction.
Cet album est l'occasion pour Sorel de traduire son goût pour la littérature. Même si tout ça reste finalement très dense et, du coup, parfois peu fouillé, c'est une des BDs les plus séduisantes que j'ai lues ces derniers mois. Comme l'immeuble du livre, je suis hanté par les images que Sorel nous donne.
Une très très bonne surprise.
Davodeau est le spécialiste de l'auto-fiction. Parfois avec bonheur (les mauvaises gens), parfois avec moins de brillance, selon moi.
Bon, c'est vrai, je connais déjà la moitié des découvertes vers lesquelles Davodeau veut nous emmener, travaillant en viticulture.
Du coup, toute la partie viticole m'a paru très terre à terre et premier degré. Le viticulteur, même existant, est à la fois d'une intolérance incroyable et d'une générosité propre à son métier.
Il n'y a aucune prise de recul, aucune documentation extérieure et l'auteur semble se contenter de ce que lui dit son ami. Par conséquent, cette BD qui aurait pu être un documentaire ne devient qu'une banale description d'un quotidien que ceux qui fréquentent la viticulture connaissent bien.
Pour la partie "découverte de la BD", j'ai été plus intéressé par les rencontres avec les auteurs (Marc Antoine Mathieu par exemple) et par les réactions toujours sans concession du vigneron qui découvre les BD. Mais je trouve que ça ne va pas très loin non plus et que la partie dévolue à la BD est moins fournie que celle consacrée à la vigne.
Je reste donc assez déçu par ce livre qui aurait mérité une plus grande prise de recul et une mise en perspective qu'il n'a pas.
En plus, le dessin des visages par Davodeau ne me plaît toujours pas, alors que ses décors ou les postures de ses personnages sont souvent réussis.
Nous connaissons tous les liens de Tardi (Jacques) avec la guerre de 14-18. Il l'a traitée sous tous les angles.
Là, il s'attaque à la 2nde guerre mondiale à travers le prisme du témoignage subjectif de son père, fait prisonnier lors de la "drôle de guerre". Prisme d'autant plus subjectif que le témoignage a eu le temps de mûrir puisqu'il a été recueilli 40 ans après les événements qu'il décrit.
On retrouve donc les traits précis et noirs de Tardi. Dans un environnement très monotone, il sait nous montrer la variété. Des gueules, des ambiances, l'espace étouffant des baraques, la vastitude des extérieurs, la neige...
Ce qui m'a un peu gêné, c'est que c'est surtout une mise en images d'un texte poignant et vivant. On est à la limite de la BD. Les phylactères auraient pu être remplacés par du texte sous les images, ç'aurait eu le même impact. J'ai parfois regretté que Tardi ne prenne pas la distance de rédiger un scénario à partir de ces textes, très denses.
Nul doute que, scénarisé, ce texte aurait permis de créer une série de plusieurs tomes très vivants et dans lesquels le lecteur aurait pu se transposer plus aisément. D'autant que, finalement, le temps très long passé dans la monotonie d'un quotidien sordide passe très vite à la lecture de ce bouquin. Le découpage en tomes plus courts aurait permis d'allonger le temps et de diluer les événements du camp.
A part ça, je reste enthousiaste par le fond et, somme toute, par la mise en images, très bien valorisée par une colorisation pertinente en noirs, gris et bistres.
A lire pour le témoignage, surtout si on aime Tardi.
Ce troisième volet est sans doute celui qui m'a le plus plu. Je pense que l'habitude aide à adhérer aux introspections philosophico-absurdes du héros inventé par Dumontheuil ?
Ce personnage, sans grande épaisseur, n'est que le prétexte à la découverte de l'autre, celui que l'on ne connaît pas et sur lequel nous construisons des préjugés avant de les déconstruire en apprenant à le connaître. Le baron, toujours loin de chez lui, après avoir rencontré plusieurs peuples d'Afrique et d'Amérique du Nord, se trouve en Amérique du Sud puis revient en Afrique. Il y rencontre un blanc installé là et faisant partie du décor, chargé d'un secret bien gardé.
Comme pour les autres albums de la série, les dessins et les couleurs sont magnifiques, servis par une édition de qualité. Si l'histoire ne plaît pas à tout le monde, je reste séduit par sa créativité et son caractère unique.
Pour moi, Dumontheuil est un auteur à part, avec une personnalité qui n'appartient qu'à lui et qui reste inimitable.
Ce 2ème album est meilleur que le premier. Est-ce parce qu'on s'est attaché au personnage ambigu que nous suivons dans ses malheurs ?
Nous avons laissé notre héros sans sexe à la fin du précédent album. Volé par un sort vaudou. Il part à sa recherche, aidé par une truculente et sexy galloise. L'occasion de plonger dans la philosophie de l'illusion et la réalité.
Puis nous traversons l'Atlantique pour les Etats-Unis où les aventures (ou non-aventures) se poursuivent.
Ces histoires sont impossibles à raconter. Le trait est celui de Dumontheuil donc entre réalisme (pour ses détails) et BD comique. Les couleurs sont toujours parfaites : des ocres pour l'Afrique, des bleus pour les Etats-Unis.
Enfin, bref, moi, chui fan, mais je comprends qu'on peut ne pas accrocher.
Dumontheuil est un auteur surprenant. Chacun de ses ouvrages est un voyage dans l'absurde réaliste, avec une pointe de philosophie.
Ici, il nous propose d'accompagner un étonnant personnage de la noblesse du sud-ouest français dans ses pérégrinations africaines. Un anti-héros solitaire, hanté par le fantôme de sa mémé qui le ramène au pays virtuellement, et qui vit sa vit de blanc en Afrique en tentant de n'être pas le colon qu'il craint de paraître.
C'est parfois un peu verbeux, car Dumontheuil aime philosopher et parfois brouiller le lecteur par des phrases alambiquées dont on se demande ce qu'elles peuvent bien apporter à l'intrigue. Mais c'est toujours un régal à lire, sans trop se prendre la tête.
Notons la grande qualité des couleurs qui contribuent à nous plonger dans l'ambiance africaine.
Le trait est plus propre que pour BigFoot et chaque case fourmille de détails. Il y a un travail de documentation derrière tout ça (ou du vécu) qui ne peut pas laisser indifférent.
Donc, pour moi, un album à lire absolument si vous savez que vous aimez Dumontheuil. Sinon, il vaut mieux commencer par Malentendus ou le Singe et...
J'ai découvert Guy Delisle par ses Chroniques birmanes. J'avais été séduit par son art de nous faire partager le quotidien d'un étranger dans une dictature, et surtout combien les oppressions peuvent être invisibles au quidam non concerné.
Là, changement de ton, nous ne sommes plus en dictature mais en démocratie, et tout apparaît beaucoup plus clairement à l'observateur anonyme qu'est l'auteur documentariste.
La société est régie par l'armée en tout point jugé sensible par le pouvoir israëlien, si bien que même dessiner un coin de mur est interdit. On découvre aussi la cohabitation des 3 religions nées dans ce petit territoire et la difficile possibilité de s'entendre, même au sein des "courants" de chacune de ces religions (voir les 6 courants du christianisme... édifiant !)
Cet ouvrage a donc, pour moi, une grande valeur documentaire. Surtout que Delisle a l'art de tout rendre léger. Il ne semble jamais s'énerver et sa sensibilité à fleur de peau donne de l'ampleur à la moindre exaction.
On mesure à quel point les associations non gouvernementales sont courageuses d'agir là-bas, à la merci de tous les excès.
Le trait toujours simple et précis, le propos toujours clair et alternant entre quotidien et actualité, c'est, pour moi, un régal de chaque instant.
Ce petit pavé a, encore une fois, le mérite d'être sinistre et drôle, rempli d'exceptionnel et de banal, enfin, bref, c'est à lire lentement pour prendre son plaisir et réfléchir en même temps.
Fred est un génie. Je ne dis pas ça par nostalgie, non... Oui, c'est vrai, il a bercé mon enfance de son trait noir et vif. Mais, par ce trait et par la magie qu'il transportait, il a fait de moi ce goulu de bandes dessinées que je suis désormais.
Philémon est un sommet de poésie psychédélique. Je pense que ses histoires sont intemporelles, même si les dessins (et surtout les couleurs) marquent bien l'époque de sa création.
Retrouver Philémon aujourd'hui, alors que pas une de ses aventures précédentes ne m'a échappé, c'est une grosse bouffée d'émotion qui me transporte. Savoir que Fred a commis cet album avec une santé qui l'emportera bientôt sur l'une de ses lettres de l'océan atlantique, ça renforce encore l'émotion.
Malgré ça, malgré l'âge et le temps qui a passé, Philémon est, dans cet album, toujours porteur d'une poésie onirique. Si le message n'est pas toujours positif, il reste porté par la bonne humeur et un trait vif, infatigable et nerveux.
Fred tire sa révérence par un retour aux sources.
Toi qui es trentenaire, ou plus jeune, si tu veux rêver, reprends l'aventure au début, laisse tes préjugés et immerge-toi dans cet univers que nul n'a su remplacer.
Fred est un génie et il restera pour moi au panthéon des créateurs de rêve. Il côtoie Gotlib au rang de ceux qui ont inspiré les jeunes auteurs mais qui n'ont jamais été égalés dans leur créativité.
AAAAAAAAAAAh ! enfin un nouvel album du plus décalé des absurdistes !
Bon, Mathieu n'était pas resté sans rien faire et son 3" reste un monument de travail sur le temps en bande dessinée.
Là, on retrouve J.C. Acquefacques dans une non-aventure tout à fait rocambolesque. Mathieu est, je pense, le seul auteur capable d'écrire 56 pages où il ne se passe rien, où il dit qu'il ne se passe rien, et où on ne s'embête pas.
La lecture sera ardue à qui n'a pas suivi les précédents épisodes. Il faut commencer progressivement pour adhérer au délire...
Bravo à l'éditeur d'accepter de suivre Mathieu dans sa folie. Je n'ai jamais lu de BD qui respecte aussi peu le côté formel de l'objet "livre". En tout cas, tout cela ne pourra jamais être traduit en BD numérique et c'est encore plus jubilatoire.
Laissez-vous donc tenter si vous n'avez pas peur de ne rien comprendre et d'aimer ça. Et relisez les tomes précédents pour une piqûre de rappel d'un vaccin antimorosité.
Lepage m'avait émerveillé avec son "Voyage aux îles de la désolation". Son sens graphique, ses couleurs extraordinaires qui subliment la réalité... Bien sûr, beaucoup n'ont pas apprécié ce Voyage par manque d'histoire, alors qu'il s'agissait juste de témoigner du temps qui passe et de la beauté des paysages antarctiques...
Ici, on repart avec l'auteur pour une destination tout aussi bucolique que les TAAF, Tchernobyl. Ici encore, les personnages semblent habiter une terre vierge que personne ne veut plus hanter.
Lepage adapte ici sa palette. Si on était dans les bleus profonds et les gris pour le "voyage", on est ici dans les bistres sous toutes leurs nuances. C'est un festival graphique, encore une fois, et on en a plein les mirettes.
Côté histoire, on est plongé dans cet univers que l'on sait hostile mais qui semble si serein et si accueillant. Une nature luxuriante, la paix des villes abandonnées, la solitude. L'auteur se trouble de ne pas pouvoir rapporter d'images horribles alors que la situation l'est. Mais seuls les commentaires et les chiffres font parler cette horreur. Les images, elles, ne transmettent que sérénité. Comme si l'homme, après s'être chassé lui-même, avait permis à la nature de recouvrer le calme qu'elle avait perdu à l'arrivée du Sapiens destructeur.
Bel ouvrage d'humanisme et un bonheur graphique renouvelé à chaque page...
Difficile de décrire un tel album.
J'ai eu un peu de mal à accrocher, au départ, avec le dessin très "brouillon", pas du tout cadré dans la page, ce qui renforçait cette sensation de brouillon.
En plus, ça commence un peu étrangement : une fille sort nue d'un lac qui borde sa maison habitée par un tigre pour aller ouvrir à un petit fonctionnaire caricatural qui a bien des choses à lui reprocher.
S'ensuit une série d'aventures urbaines, rurales et sentimentales plutôt bien ficelée, où on plonge dans les tracas d'amour de plusieurs personnages tous en manque, mais chacun avec sa névrose ou sa peur de l'autre.
Je garde en mémoire la superbe scène du vélage (reproduite sur le site, en partie) qui, pour moi, est une des plus intenses que j'aie pu lire en BD depuis longtemps. Il y a tout, sans paroles.
Une très bonne surprise, donc.
Merci au Papa Noël qui a eu cette idée !
Petite revue des films Z qu'a aimés Charles Berbérian. Le graphisme est celui de Charles Berbérian et on ne sera pas étonné de sa simplicité et de sa précision.
L'histoire est une succession de films qu'on n'aura jamais la "chance" de voir vu que leur diffusion n'est pas vraiment étendue en dehors des cercles d'initiés.
Il en ressort un goût de trop peu : allez raconter un film en 3 pages, ce n'est pas si simple ! Gotlib et Alexis l'avaient bien réussi dans le mémorable "Cinémastock" (et encore... il y avait un peu plus de 3 pages par film). Là, on passe trop vite du contexte au contenu.
Cependant, en fermant la BD, on se dit qu'on passe à côté de grands moments de cinéma et qu'ils sont sans doute beaucoup plus supportables transcris par Berbérian que si on devait les regarder nous-mêmes !
Si l'album commence assez tranquillement avec des petits sourires qui s'adressent autant à nous-mêmes qu'à Robert, la fin est, pour moi, désopilante.
Cette vague "écolo" forcée, à laquelle j'adhère plutôt, est ici montrée sous ses aspects les plus ridicules, comme Binet sait très bien les pointer.
Un Bidochon pas décevant du tout, avec des personnages toujours aussi ridiculement attachants.
Si vous aimez les Bidochon, vous aimerez celui-là.
A première vue, ce bouquin n'est pas attirant. Les personnages difformes, encombrants dans leurs cases, sont une originalité graphique qu'il est parfois difficile de surmonter. D'autant plus que l'image est notre seul moyen de comprendre l'histoire puisque la BD est muette.
Ensuite, l'histoire. Euh... comment dire... C'est indescriptible. Ca se passe en Grèce, à une sale époque. Notre héros part à la guerre, il est amoureux, il revient de la guerre et il se marie.
Voilà.
Et on plonge dans l'horreur.
Si certaines BDs traitent de thèmes violents sans violence, d'autres sont violentes dès le début et sont abominables à la fin. Eh ben "l'hydrie" est de celles là. Il faut avoir les tripes bien accrochées pour apprécier cet album.
Ce n'est pas complètement à fuir mais c'est à lire quand on est de bonne humeur passke c'est pas ça qui va vous donner la banane !
Ah ! quel bonheur que ce recueil de nouvelles !
Je ne suis pas un grand fan de Vehlmann mais quand il fait des choses à mon goût, je suis très enthousiaste. Et là, vraiment, il y a de quoi.
D'abord l'édition, façon vieux bouquin de la fin XIXème, soignée et agréable à manipuler.
Ensuite, les histoires, toutes originales et pleines de surprises, délicieusement morbides sans être scabreuses, et toujours humoristiques.
Enfin, le dessin, en ombres et lumières chaudes.
L'idée est d'exploiter le huis clos d'un club anglais très masculin et très privé, typique de la société d'outre-manche du XIXème. Ses membres connaissent, au fil du temps, des histoires de meurtres plus ou moins louches et plus ou moins tournées en dérision.
Il faut lire ce joli volume pour se mettre de bonne humeur. Pas de sang, pas de violence, juste la jubilation du décryptage d'un certain machiavélisme pour atteindre au crime parfait.
Ca fait du bien !
Cet album est difficile à lire sans s'être rafraîchi la mémoire car il fait référence à un tome assez ancien... Et comme tout n'est pas limpide dans les histoires de Cyann, j'avoue que je me suis un peu perdu.
De plus, l'histoire n'est pas fantastique. On a l'impression de stagner et les idées originales ne sont plus au rendez-vous. Cette série s'essouffle ; ça donne l'impression que c'est du remplissage éditorial.
Donc on peut lire ce tome, on ne s'embête pas, mais on l'oublie aussi vite qu'on l'a lu.
Oui, les dessins de cet album sont magnifiques. En tout cas la plupart.
Quant à l'histoire, elle est intéressante mais ne m'a pas captivé. A vrai dire, une semaine après ma lecture, je n'ai guère de souvenirs marquants de cette BD.
Les trames narratives sont assez classiques, quoiqu'efficaces.
C'est un beau voyage, il n'y a pas de manichéisme ni d'angélisme. Les sentiments sont beaux et la réalité est cruelle.
Il faut sans doute le lire et le relire pour crier à l'excellence mais ptète que je n'étais pas réceptif quand je l'ai lu la première fois...
J'aimais bien la couverture de ce livre. J'aimais bien son titre. Mais je ne savais pas de quoi il parlait !
Après lecture, à part le suicide du papi qui intervient dès le début, je ne comprends pas le titre...
N'empêche... ce bouquin est l'occasion de faire un résumé de l'histoire espagnole du XXème siècle à travers la vie d'un homme "normal" de cette époque, c'est-à-dire un paysan.
On traverse l'avénement du socialisme, la guerre civile, le franquisme et l'exode, le retour au pays.
Je trouve le début (après le suicide) très poussif et difficile à suivre (personnages, logique de narration...) mais, ensuite, ça devient prenant et je me suis bien accroché aux personnages.
Pourtant, je n'ai pas ressenti les émotions qui auraient pu être véhiculées par ce récit. Pourquoi ? Peut-être trop de distance, ou le format trop petit et cloisonné qui laisse plus de part au réalisme qu'aux sentiments...
Malgré tout, c'est un livre à découvrir, surtout quand on est Français, c'est-à-dire voisin des Espagnols, et qu'on se rend compte qu'on connaît si mal leur histoire !
Bien sûr, il faut avoir l'esprit assez ouvert pour aborder ce pavé érotico-pornographique qui revisite les grands classiques des contes enfantins anglophones.
Trois héroïnes de contes nous narrent leur aventures de jeunesse et la construction de leur sexualité sur fond de la guerre qui se fait plus pressante. Leur rencontre impromptue dans un hôtel se mue rapidement en recherche de plaisirs divers, avec ou sans leurs conjoints. C'est aussi l'occasion pour elles de parler de leurs premiers émois sexuels. Puis la guerre se déclare, les hommes partent, laissant d'abord les filles avec le personnel de l'hôtel. Dans un 3ème temps, l'hôtel est déserté et les héroïnes, laissées seules, se livrent aux joies du plaisir saphique en poussant de plus en plus loin les confidences intimes.
Rien ne nous est épargné : la zoophilie, l'inceste à tous les âges de la famille, le sexe à plusieurs,...
Mais le thème est traité avec subtilité et révèle les fantasmes les plus secrets de chacun, avec tact et sans jugement. La relation interpersonnelle est au centre de tout le bouquin, même si tout est vu à travers le prisme du sexe.
Les dessins sont magnifiques, pas excessivement réalistes (les sexes des hommes ont de drôles de formes...), avec des couleurs somptueuses. Le tout est servi par une édition très agréable, même si le livre est assez lourd pour être lu couché.
Pour tout érotomane plus ou moins avoué, ce livre est donc un petit bijou qui ne vous laissera pas indifférent et qui mérite largement d'être lu et relu.
Suite de l'exode. Une parenthèse est faite sur quelques plaies d'Egypte et on passe directement à la fuite des hébreux hors d'Egypte sous la direction de Moïse.
A mon goût, l'album est un peu plus faible que les autres, même si le dessin est toujours aussi savoureux.
Plus faible d'abord parce que moins de dialogues décalés. Plus sombre car traité en silence, avec la puissance des dessins.
En fait, toute la série serait construite comme cet album, je dirais bravo. Mais là, on a commencé sur un ton qui disparaît pour ce 3ème opus. Dommage. Quelques petites répliques resteront quand même assez drôles (les hébreux qui proposent d'aller vers l'Ethiopie plutôt que vers le nord...).
A suivre, donc...
Chronique de la vie de 3 petites filles que rien ne prédispose à se rencontrer. Pourtant, le hasard de la vie fait qu'elles deviennent de bonnes copines et s'ouvrent, par la force des choses, à la différence.
Si les situations familiales sont un peu caricaturales (la famille immigrée, la maman qui chérit sa fille parce qu'elle l'élève seule, et la famille bourgeoise qui substitue l'amour au fric), le thème est bien traité et le graphisme élégant. De plus, il n'y a pas de manichéisme, ce qui est plutôt pas mal dans ce cadre très formaté.
C'est donc un album à lire. Je suis curieux de découvrir le 2ème tome mais je me demande si je vais l'acheter, vu que j'ai reçu celui-ci en cadeau pour mes achats nombreux chez mon libraire !!!
L'esclavage et la traite des Noirs traités avec, pour fil rouge, l'histoire d'un esclave aux qualités physiques exceptionnelles. Le récit est composé en 2 parties centrales, l'une sur le trafic d'esclaves et l'autre sur leur vie dans les plantations.
La première partie, violente et impitoyable, est portée par des personnages ambigus qui traduisent bien l'état d'esprit de l'époque. Les marchands d'esclaves, les pirates, les planteurs... Atar Gull n'est là que pour justifier ce qui l'entoure ; il n'a pas d'existence propre, il fait partie de la masse.
Dans la seconde partie, le personnage central prend sa dimension. Mais il n'a toujours pas grande épaisseur. C'est un événement inattendu qui fait prendre un virage à l'histoire et qui permet aux auteurs de trouver une fin digne d'un bon roman mélodramatique et d'aventure.
Cet album est servi par un dessin riche en couleurs et en ombres. La forme (découpage, dialogues) est classique mais ça ne gâche rien, au contraire. Traiter de l'esclavage de cette façon est intéressant car ça nous oblige à voir avec les yeux de l'époque. D'autres auteurs ont bien traité cette partie de l'histoire peu glorieuse de l'espèce humaine (Isabel Allende, par exemple). Là aussi, le récit est plein de vie et les sentiments laissés sont forts et laissent une trace après lecture.
La première partie est plus forte que la seconde, à mon goût, même si la violence m'a presque dégoûté. La seconde partie est un peu plus classique et le rebondissement n'est pas trop de mon goût. M'enfin... ça permet de garder un tonus à l'histoire qui, sans lui, serait restée morne comme une vie d'esclaves.
Je recommande donc vivement la lecture de cet album.
Effectivement, un pavé, un monument graphique, érudit et passionnant.
On est dans l'allégorie et dans le concret. Dans le mystique et le prosaïque. Les religions chrétienne et islamique sont mises en parallèle et renvoyées dos à dos. Avec des bases communes, la structure monothéiste rigide et les univers oniriques qui ont mené à la manipulation des esprits.
Cet ouvrage présente en effet une société dure et agressive pour les faibles. Mais qui peut affirmer qu'il en est autrement ? Les femmes sont des objets au service des hommes, les noirs au service des plus clairs, les pauvres au service des riches... La société décrite n'est finalement pas très différente de la nôtre. Elle se situe ailleurs, dans un monde inconnue qu'on situe évidemment au proche-orient, terre centrale à l'origine des religions monothéistes et des contes des mille et une nuits.
Nos deux "héros", faibles parmi les faibles, sont forts par leur esprit et par leur coeur. Le récit, même dur, ne tombe jamais dans la noirceur, grâce à des procédés poétiques magnifiquement mis en images.
Si la sensualité décrite en 4ème de couverture n'est pas ce que je retiendrais de ce bouquin, il n'en demeure pas moins une oeuvre admirable de poésie, de beauté esthétique et de culture religieuse.
Pour ceux qui ont les tripes et qui savent s'échapper de leur quotidien pour plus de spiritualité et de beauté intérieure, il ne faut pas rater Habibi.
Deuxième tome, dans la lignée du 1er. Est-ce que j'ai mieux compris parce que j'avais lu le premier et que j'étais habitué ou simplement parce que c'est plus clair ?
On fait un petit saut dans la Bible, vue du côté égyptien, ce qui est assez original. Et, surtout, qui donne une dimension violente à ce qui nous a toujours été inculqué comme une réponse à une persécution quand on écoute l'histoire chrétienne. Là, c'est un autre point de vue et c'est toujours intéressant de s'y transposer.
Les princesses restent des faire-valoir sans grand intérêt mais elles permettent de raconter ces histoires, liées à notre histoire, avec un grand brio.
Dommage que l'éditeur n'ait pas jugé utile de nous éclairer sur l'auteur, que je ne connaissais pas, et qui m'a fait forte impression.
Quant à l'édito de Christian Jacq, bof... on aurait pu s'en passer, ça ne vole pas très haut.
Sinon, l'édition est agréable et le tout se lit, patiemment, avec grand plaisir.
L'histoire, assez dense, prend pour "héroïnes" 2 princesses (filles du pharaon) dont le destin, secret, ne nous sera révélé qu'à la fin du second tome. Toutefois, ceux qui le connaissent vont tout faire pour le perturber.
Chacune de ces princesses aura son propre destin, dont la gloire n'apparaît pas évidente à ceux qui veulent les détruire.
Complots politiques, plongée dans une histoire égyptienne pas forcément bien connue, le tout servi par un dessin somptueux et parfois trop riche.
Les angles de vue sont souvent des plongées ou contre-plongées vertigineuses, permettant de faire entrer dans le cadre des pilastres démesurés ou des plafonds décorés.
Pendant une grande partie de ce tome, l'histoire m'était trop touffue. Beaucoup d'infos et de petites histoires parallèles ou à plusieurs époques. Il m'a fallu me faire à cette façon de raconter, ainsi qu'aux personnages, très nombreux et dont le rôle n'est pas clair à la première lecture (en tout cas, pas à moi qui suis ptète un peu limité :o))
Petit à petit, j'ai accroché. Et si le manque de dépouillement peut être un inconvénient, si on prend le temps et qu'on accepte de s'attarder, alors cet album est une invitation à aller découvrir le 2nd tome. Pas tant pour connaître la fin de l'histoire (on n'imagine pas où ça va aller) que pour continuer le voyage.
Donner un avis sur cet album, c'est pas simple quand on aime Valérian et Larcenet. Surtout que, généralement, on n'avait pas le même âge quand on lisait Valérian que quand on a découvert Larcenet !!!
N'empêche, Larcenet s'est bien emparé des mécanismes des histoires de Mézières/Christin, de leur univers graphique avec des bestioles toutes plus improbables les unes que les autres, de leurs personnages emblématiques (dont la sublime Laureline... qui n'en était pas amoureux à 10 ans ?). Et il a habilement mixé ça avec ce qu'il maîtrise parfaitement, la détresse humaine, le malaise social et la recherche de chacun pour sa propre heure de gloire.
L'ensemble est servi par un dessin superbe, à la mise en couleurs inhabituelle pour du Larcenet, et il s'enrichit de la participation en clins d'oeil de plusieurs vedettes de la BD dont certains dessins sont très difficiles à dénicher (mais on ne pourra s'empêcher de chercher quand même !)
A lire pour l'exercice de style et pour se mettre de bonne humeur.
Ca sent la fin !
La tension monte et on commence à avoir envie d'aller au bout. Que va-t-il y avoir derrière ces mystères.
On connaît déjà le fond mais, ce qui nous intéresse, c'est de savoir ce que vont faire Mosèle et son acolyte des découvertes qu'ils ne manqueront pas de mener à bien...
Et là, s'ils échappent à la mort, on se demande bien si ça va durer.
(ouais, j'en fais un peu trop, je me doute... on sait bien qu'ils ne mourront pas... pas Mosèle en tout cas... mais kèskil va devenir quand même ? et son secret ???)
Ah, ce tome fait rebondir l'intrigue par une improbable découverte. Ceci dit, quand on aime, on ne s'arrête pas à ce détail.
Les dessins s'améliorent mais ce n'est toujours pas le régal...
L'histoire ne rebondit pas vraiment mais il y a désormais un personnage mystérieux qui semble aider le héros. Les méchants passent à l'acte et une certaine violence commence à se faire jour.
Bon, ne vous attendez pas à de la "vraie" violence, quand même ! Ca reste assez gentil dans le traitement. Même si les méchants sont méchants, leur violence, réelle, est édulcorée par le découpage et le dessin.
Un nouveau dessinateur vient agrémenter avec bonheur les histoires du passé (Jusseaume), qui n'essaye pas de faire du réaliste mais qui fait de la bande dessinée.
La couleur manque toujours de tonus et de variété, mais c'est le lot de la colorisation...
Le dessin est toujours aussi vilain. Heureusement que l'histoire est intéressante. Ne pas se laisser influencer par ceux qui soutiennent que l'intrigue tient sur un ticket de métro.
D'ailleurs, Convard a bien construit un univers complexe, au point de faire des séries parallèles qui complètent bien l'histoire que l'on suit dans cette série. Oké, c'est commercial, mais ce n'est pas complètement futile.
Je ne plongerai pas dans la dithyrambe, mais je ne peux pas dire que cette série est mauvaise. D'ailleurs, après ce 3ème tome, à peu près au milieu de la série, on lit le 4ème par habitude, plus que par gourmandise. C'est comme un long voyage : on atteint la vitesse de croisière puis ça ronronne mais les kilomètres avancent et on progresse régulièrement vers l'échéance.
Difficile de donner un avis sur un album dissocié de la série.
La suite est logique. Chaque album apporte des éléments supplémentaires et nous accroche un peu plus à l'histoire. On plonge petit à petit dans le passé, dans l'Histoire (avec un grand H), et on n'est pas toujours plus éclairé. C'est le ressort des romans feuilletons.
Pas de manichéisme, les "gentils" n'étant pas forcément gentils. Les "méchants", par contre, sont bien identifiés et sont vraiment méchants. Et les héros, vrais naïfs intelligents, sont les typiques héros des séries récurrentes. Comme des Harry Potter, doués et plongés dans des histoires dont ils n'ont pas mesuré la profondeur.
Bref, on continue avec plaisir.
Pas grand chose à ajouter à ce qui a été dit.
Le dessin est très laid, à mon goût, et les personnages sont tous repoussants par leur visage qui n'est jamais le même d'une case à l'autre.
Ceci dit, sur le fond, l'histoire est plutôt intéressante. J'avais lu la série à sa sortie et je suis en train de la relire. Si, à sa sortie, j'avais été emballé (à part pour le dessin), je suis aujourd'hui plus réservé.
D'abord parce qu'on a beaucoup lu ou vu d'histoires crédibles sur le mythe religieux, y compris des bonnes. Ensuite parce que j'ai vieilli de 10 ans et que je ne me laisse plus séduire si facilement (!!!)
Malgré tout, pour qui aime ces intrigues entre espionnage et mystique, ça reste quand même une série à découvrir, et qui commence bien dès ce premier tome.
Quand Gaudelette et Larcenet, deux talents Fluide Glacial, se réunissent pour faire de la BD pour enfants, ça donne un cocktail d'humour très signé.
D'abord l'humour noir, dressé avec délicatesse et sans agressivité (c'est moins rude que les premiers numéros de Titeuf par exemple).
L'absurde, omniprésent, avec les animaux du zoo qui jouent à la belote et ont perdu tout instinct naturel de prédation...
On est bien dans la satire de la société humaine et, le naturaliste amateur que je suis passera aisément sur les libertés prises avec la réalité écologique (celui qui a croisé un tigre ou un coati en Afrique peut me démentir...)
Même pour un adulte, cette BD est rafraîchissante. Pour un enfant à partir de 8 ans qui aime rire, c'est, je pense, un cadeau qui fera son effet.
L'intrigue commence dès la première page. On est plongé dans une histoire sans la comprendre, au début, mais qui se débroussaille bien vite.
Les personnages sont facilement identifiables et les ressorts du thriller sont bien menés : des réseaux imbriqués, des méchants chez les gentils, un anti-héros plus puissant qu'il n'y paraît...
Si le dessin n'est pas de ceux qui m'attirent, habituellement (trop "réaliste" et personnages peu expressifs), l'histoire est très accrocheuse. Je n'ai acheté malheureusement que le 1er tome (occase sur un marché aux puces : 3 € !) donc je vais me précipiter pour acheter la suite.
Pour ceux qui aiment le style "policier", et pour ceux qui ont envie de l'aimer, c'est vraiment à lire.
Carnet de voyage de Baudoin et Troubs dans une ville réputée pour sa violence extrême, située à la frontière du Mexique et des Etats-Unis.
Plus qu'un carnet de voyage, cet album est une invitation au décollage, au rêve. Le quotidien sordide est décrit sans complaisance mais les gens rencontrés, à qui les auteurs demandent de décrire leur rêve, sont chacun une page de poésie. On dirait qu'ils se sont tous créé une bulle préservée de l'extérieur. Ou, en tout cas, c'est comme ça que les auteurs nous les retransmettent.
Magnifiques traits de Baudoin et de Troubs. Noir et blanc énergique et parfois sale.
A lire, oui, pour se sentir à l'aise dans notre confort d'Européen. Et pour se solidariser avec les immigrés et les candidats à l'émigration, d'où qu'ils soient.
Histoire triste servie par un scénario sans pathos, où l'onirisme est omniprésent, traduit par un trait vif et des nuances d'ombres / lumières magnifiques. La construction est assez classique mais je ne me suis jamais ennuyé, je n'ai jamais été mal à l'aise et l'épaisseur n'a pas été un obstacle, au contraire.
C'est une BD qui se dévore.
Petit format à couverture souple, façon roman graphique.
Le graphisme à l'encre et au trait est brutal, en ombre et lumière, souvent incomplet, pour servir parfaitement l'histoire.
L'histoire n'est pas limpide et il m'a fallu quelques explications pour confirmer ce que je pensais avoir compris, à savoir l'analyse d'une schizophrénie de l'intérieur. L'embêtant est que les images utilisées sont déjà vues et que la violence des sentiments ne m'a pas touché. Je ne vois que de la violence et rien pour la comprendre ou la justifier. Les dernières pages, illustrées par la personne qui a inspiré cette histoire, m'ont au contraire beaucoup plus appris et beaucoup plus plu. Il y a un intérêt à lire le début mais j'avoue que je n'ai pas accroché et je languissais d'arriver au bout.
L'histoire d'un détective pas très héroïque qui met le nez dans des affaires qui le dépassent. Mélange d'absurde (un sachet de thé pour associé) et de réalisme policier. Le graphisme est très réussi. Les textes aussi. J'ai été pris par l'histoire, sans être complètement absorbé. Le fond, sous des aspects humoristiques, est assez sombre. Le contraste est bien servi par l'histoire et les dessins sépias.
Graphisme en couleurs brutes noir/blanc/rouge, tout en formes et impressions. Les personnages sont peu réalistes et, au début, j'ai trouvé ça désagréable car je ne reconnaissais pas les individus.
Histoire : sur une base réaliste, l'auteur nous emmène dans un conte pour adulte reposant sur des légendes et des objets magiques. La psychologie est peu fouillée mais on perçoit bien leurs caractéristiques et ce qu'elles impliquent pour l'histoire. Ca se lit très vite, c'est dommage mais c'est aussi sa qualité car cette fulgurance donne envie de recommencer.
Succession d’historiettes sympathiques, plus ou moins historiques. Assez décousu entre l’onirique et le terre à terre. Joyeux et pas sordide, assez agréable dans l’ensemble.
Graphisme : fusain (?) + encre de chine, joli mélange de genre aujourd’hui assez classique mais toujours efficace.
Manga simplifié, au trait, avec, comme souvent dans les mangas, quelques planches détaillées, très léchées. Pas séduit du tout.
Histoire : un antimilitariste à la guerre ; voyage dans la bêtise des militaires ; un peu long pour décrire cette stupidité dont on est tous convaincus avant de commencer. L’intérêt historique ne m’apparaît pas…
Les introspections psychologiques façon « Femme actuelle » me gonflent un peu… Il y a de l’humour et le tour de la question a dû être fait… Mais bof.
Trait simple (façon Dupuy et Berberian) et couleur rose très PQ. La couleur n’est vraiment pas à mon goût, même si le dessin est adapté au propos.
Adaptation d’un roman sombre, chronique de la médiocrité villageoise, où les veules se disputent aux mesquins. Où les simples ont leur place et les méchants ne savent pas qu’il le sont car ils restent innocents. Malgré le côté court du livre, les personnages sont assez bien fouillés dans leur psychologie. C’est efficace.
Visages chiffonnés et décors simples mais détaillés. Beau mélange, qui sert très bien l’histoire. Couleurs bien choisies, entre les bistres des bâtiments et les couleurs pastels de la gardienne d’enfants.
Une simple histoire d’amour fantasmé, servie par de grands silences, où même le bruit de la nage n’existe pas. Au début, je me suis demandé quel intérêt à cette histoire puis, en fermant le livre, j’étais charmé et je me suis rendu compte que j’avais accroché à cette absence d’intrigue.
Des à-plats de couleurs, très simples de mise en forme, pas superbe mais l’édition est très agréable (papier, couverture, format)
L’auteur invente les débuts de l’histoire de Spirou avec la découverte des principaux personnages qui en ont fait le succès (Spip, Fantasio). Tout ça avec un fond historique et romanesque que n’ont jamais eu les albums de Spirou. L’ensemble est original, l’histoire est riche et pas mièvre. Il y a moins d’humour que dans les premiers albums mais, ce qui est fort, c’est que l’auteur est arrivé à garder un esprit comique des années 50-60.
Inspiré des premiers Spirou (époque Franquin), très fidèle, avec la couleur d’époque… très réussi
Psychothérapie de choc d’un gamin sur qui pèse le fantôme d’un frère aîné mort jeune. Le sujet est intéressant et la façon de le traiter, en restant sur un propos enfantin, est profonde. C’est le dessin qui m’a gêné…
Trait sale à l’encre + lavis. Personnages difformes, avec des perspectives étranges, qui me mettent un peu mal à l’aise, ce qui est sans doute recherché compte tenu de l’histoire.
Graphisme simplissime mais efficace.
Histoires : analyse psychologique de la relation amicale entre mecs… parfois pertinente, cette analyse est très personnelle et je ne m’y suis jamais retrouvé.
On retrouve nos personnages laissés à la fin du tome 1.
Mais, si les 457 pages du premier tome étaient intéressantes, inventives et originales, celles de ce second opus sont mornes et lassantes. Seules les 50 dernières pages deviennent accrocheuses.
Bien sûr, il y a quelques bons passages et la réflexion sur la distribution des tâches entre hommes et femmes est assez réjouissante. Mais ça ne suffit pas à faire un bon album, surtout de cette épaisseur...
M'enfin, j'attends le 3ème tome puisque tout reste sur un mystère à la fin du 2ème. En espérant que l'attente du Château ne durera pas 4 ans !
Enfin, un gros regret : Delcourt prend vraiment les lecteurs pour des andouilles puisque, s'il a bien respecté le format et l'allure générale du bouquin, il est allé jusqu'à orienter l'écriture de la tranche à l'inverse de celle du premier tome. L'effet est des meilleurs sur une étagère : on doit tourner la tête dans un sens pour voir le titre 1 et dans l'autre sens pour le titre 2... Bravo, mille fois bravo aux Editions Delcourt !!!
Si le 5ème tome était un signe de nouveau départ, ce 6ème opus nous confirme que la machine a bien démarré.
Julie est confrontée aux morts et aux vivants, aux vivants qui meurent, aux morts qui la hantent... En parallèle, son fils affrontent les mêmes démons : les morts, les disparus, les vivants, les proches, les supposés fantômes...
Les "méchants" sont presque silencieux dans ce bouquin. Mais les "gentils" le sont vraiment, même sous des aspects sombres.
Inutile de disserter sur le grand talent d'Yslaire pour rendre les ambiances, tant sur les paysages que sur les personnages. J'ai déjà parlé de son sens de la lumière et, dans ce contexte insulaire irlandais, c'est particulièrement perceptible.
Il faut reconnaître ici à l'auteur de ne pas négliger ses personnages, de ne pas éluder leurs mauvais côtés, de nous attacher à eux malgré ce qu'ils sont, ce qu'ils ont pu avoir fait ou pas...
Me voilà à nouveau happé par la série et j'attends la suite avec impatience !
Les personnages prennent un nouveau départ... Enfin... ceux qui restent !
L'énergie narrative n'est plus la même. On n'a plus le ressort romantique du départ, et pour cause, mais on suit plus précisément Julie et son histoire tragique qui n'en finit pas d'être tragique.
La "guerre des yeux" n'est pourtant pas finie et ce tome un peu languissant laisse entrevoir une nouvelle intrigue entre Julie et la famille de Bernard, par l'entremise d'un enfant qui pourrait bien chercher d'où il vient.
On s'installe donc dans un nouveau départ et espérons que, bien que sans Balac, Yslaire saura nous tenir accrochés à ce renouveau comme c'était le cas dans les 4 premiers tomes.
Ca pourrait ressembler au début de la fin de l'histoire. Un tournant.
Bernard et Julie sont entraînés malgré eux dans la révolution de 1848. Elle, toujours en fuite, poursuivie, pleine d'énergie. Lui, toujours au bord du désespoir, tiraillé entre ses références familiales et l'appel de son coeur.
Comme toute bonne histoire romantique, il faut que ça ne se passe pas bien. Et l'amour impossible reste le meilleur des ressorts.
Bien entendu, ça se finit comme on ne voudrait pas que ça se finisse mais comme il est nécessaire que ça se finisse pour que la suite se fasse attendre... et c'est bien le cas !
Toujours aussi prenante, l'histoire se déroule. Les protagonistes s'intègrent à présent dans la "grande histoire". Les auteurs nous racontent les tumultes révolutionnaires du XIXème siècle, bien moins "médiatiques" que la Révolution française.
Toujours romantique, des dessins toujours sublimes, avec des lumières parfaitement maîtrisées. Yslaire est un graphiste hors pair, malgré l'aspect "enfantin" de ses personnages qui rappellent sa jeunesse (Bidouille et Violette)