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Peter Nuyten, dessinateur et scénariste néerlandais, tenait à nous offrir une saga épique pour sa première création. Il a choisi un épisode antique peu connu en France : la révolte en l’an 70 de notre ère des tribus bataves qui sont aux Néerlandais ce que les Gaulois sont aux Français.
Il a abondamment fouillé son sujet, comme le démontre un dossier qui est joint à ceux qui achètent d’un bloc cette série. Sauf qu’il a voulu trop bien faire et se perd dans des détails qui créent de la confusion. En liant cette révolte au thème d’une lutte impériale, cette fameuse année des 4 empereurs (en fait 18 mois) où 4 césars se succédèrent à Rome, il est historiquement d’équerre mais embrouille le lecteur avec ses histoires de multiples trahisons.
Du coup malgré 65 planches bien remplies, il en manque une vingtaine pour éviter les ellipses, assurer la compréhension et la fluidité de la lecture. L’autre solution était de faire comme le père Dumas et de tordre le cou à l’Histoire (avec un grand H) pour mieux cuisiner l’histoire (en minuscule cette fois) et là avec le même nombre de planches on criait bravo !
Nuyten nous offre un album seulement estimable du à cet erreur de débutant même si au moment où est parue cette histoire il était déjà un quadra bien avancé.
Valérie Mangin me surprend toujours. Elle nous a offert quelques jolies pépites et des histoires bien plus convenues. C’est un peu le cas cette fois-ci alors que plusieurs éléments méritent néanmoins d’être soulignés.
C’est d’abord le premier album d’un nouveau dessinateur et coloriste, Jenolab. Son dessin est attachant même si on se réserve le droit d’être un peu plus exigeant à l’avenir. En revanche ses talents de coloriste et de décoriste sont patents. Sa vision futuriste de notre capitale est réussie, en tout cas dans le ton que voulait donner sa scénariste.
Celle-ci a voulu dans cet album dénoncer les méfaits tant de l’hyperconnectivité que les aspects délétères de l’ultra sécuritaire. Bref ce Big Brother à la sauce cyber se chausse quand même de gros sabots, lesquels sont d’autant plus gros qu’on devine assez rapidement les tenants et aboutissants des attentats qui endeuillent cette France-là. Du coup on tourne les pages mollement, le suspense étant absent depuis longtemps, remplacé par des actions 100 vues et revues au cinoche ou à la télé. Même la fin, pourtant ironique et mordante, en devient prévisible. Dommage !
Stoquart n'est pas le plus connu des scénaristes de la BD franco-belge mais l'un des plus intéressant.
Ce livre retrace sa carrière notamment via une interview fort agréable où il raconte entre autre le milieu de la pub en Belgique dans les années 50.
Il a de jolies formules comme pour celle de son mariage où il évoque l'union de l'huître et de la perle. Dans le lot Charlier en prend pour son grade. Bref de multiples anecdotes accompagnées d'un petit appareil critique.
Réellement intéressant mais à réserver toutefois à ceux que le monde de la BD intéresse
On ne saluera jamais assez le courage des éditeurs de BD. Publier une BD d’une indigence pareille confine au sacerdoce.
Ce recueil d’histoires plus ou moins longues montre des tranches de vie dont la plupart sont d’une médiocrité accablante. Passionner les lecteurs sur la banalité du quotidien exige de la subtilité et du talent, ici aux abonnés absents. Le seul segment qui surnage un peu dans cet océan de platitudes, mais aussi parfois de mauvais goût est celui de la boxe.
La première histoire qui donne son titre à l’album raconte l’aventure de deux copains qui descendent un fleuve en canot et qui font une halte un peu plus longue que prévue car à un coude de la rivière s’y baignent des jolies filles. Bon et après ? Après rien !
Tout tient dans la vacuité de l’histoire justement, qui est sans doute de montrer que parfois des moments de vies sont, comme cette BD, d’un ennui profond.
J’Bara est une jeune fille de 16 ans qui vit une vie de misère dans le bled. Elle laisse faire Miloud qui en cadeau lui laisse quelques yaourts. Bientôt enceinte, elle est chassée de son foyer familial et part pour « la grande ville ». Là, elle gagne sa vie en vendant son corps et vit sa foi sans malice mais avec la vraie ferveur de l’ingénue.
Elle abandonne un temps ce métier pour devenir bonne dans une riche famille locale. Malgré le manque de considération à son égard, les viols subis par le fils de la maison, elle garde toujours sa foi bon enfant. C’est en cela que cette histoire est belle. Les auteurs (c’est l’adaptation d’un roman donc les auteurs sont multiples) auraient pu en faire une révoltée. Mais non, c’est la douceur et la résilience qui l’emportent. Et si révolte il y a, c’est qu’elle va assumer son rôle d’hétaïre et gravir les échelons de la prostitution.
L’argent qu’elle gagne est, en partie, destinée à sa famille qui l’avait autrefois reniée et qui désormais la bénit. Sa vie, faite de hauts et de bas, va s’égrainer jusqu’à son mariage et son veuvage mais malgré toutes avanies, elle gardera toujours espoir et foi intacts. C’est une histoire aussi sensible que magnifique.
Le sujet aurait pu être scabreux, la réalisation n’est qu’enchantement. L’histoire aurait pu être sordide, elle n’est qu’espoir d’un lendemain meilleur. L’adaptation d’Eddy Simon n’est que délicatesse, les dessins de Marie Avril sont à l’unisson avec des choix de couleurs parfois aussi audacieux que réussis (ses teintes rouges notamment).
Bref, c’est une grande et belle baffe qui vous marque pour longtemps. C’est peut-être cela la définition du chef d’œuvre.
Suite et fin du précédent, cet album a les mêmes qualités : originalité du sujet, qualité de l'atmosphère, rendu des décors.
Premier souci, l'effet de surprise a disparu.
Deuxième souci, le scénariste s'emberlificote dans des rebondissements assez prévisibles.
Troisième souci l'identité du "grand méchant" ne laissait guère de doutes depuis longtemps.
Dernier souci les raisons du pourquoi sont dignes des Agatha Christie les plus alambiquées, pas impossibles certes mais assez peu plausibles.
Ça se laisse lire au demeurant mais le premier album méritait une fin plus élaborée que celle-ci.
Nous sommes en 1939 et un ancien missionnaire est chargé par le Vatican d'aller vérifier dans un village reculé, vraisemblablement dans le nord de l'Italie, si un miracle est avéré ou pas.
Une fois sur place il ressent une forme d'hostilité de la part de certains, dont les chemises noires fascistes, et une réelle ferveur de la part des croyants.
Un suicide qui pourrait bien être un meurtre l'incite à penser que le miracle pourrait bien avoir reçu une aide très humaine. Reste à savoir pourquoi et comment.
Cette histoire d'un "détective de Dieu" est fort originale et bénéficie d'une atmosphère fort bien rendue qui rend cet album délectable. Le puzzle mystérieux est fort bien agencé, l'interrogation étant de savoir comment les auteurs vont se tirer de tout cela.
Reste que la traduction (les auteurs sont italiens) a été faite à la va vite. Ainsi il est dit qu'une bonne soeur s'est "sacrifiée" alors qu'elle s'est "scarifiée" (elle montre des traces de balafres sur ses poignets).
Plus cocasse encore alors qu'il est devant une table bien garnie avec le potentat local, le missionnaire parle du péché de "chair" (le sexe) alors que le contexte nécessite d'écrire le péché de "chère" (la bouffe).
Il s'agit d'un ouvrage écrit à l'occasion d'expositions sur le sujet, en quelque sorte le catalogue.
Les vrais tintinomaniaques le trouveront très incomplet même s'il est très agréable. Disons qu'il s'agit davantage d'une introduction sur ce domaine qu'une somme réelle.
Mérite toutefois sa présence dans toute bibliothèque tintinophile.
Après le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge
parus précédemment chez Moulinsart voici les 7 boules de Cristal parues initialement dans Le Soir en 1943 et 1944.
Même formule à savoir, 3 strips originaux sur la page de droite, commentaires sur gauche.
L'aventure s'arrête brutalement au strip 153 pour la bonne et simple raison que Bruxelles venait d'être libéré par les Alliés et que le journal cessa de paraître un temps.
Tintin reprit le fil de ses aventures dans son propre journal mais en 1946.
Reste que cette version ci nous offre quelques jolies pépites non reprises das l'album comme ce savoureux passage au music-hall où une dame ne porte pas un manteau de vison mais du lapin, ou plus énigmatique encore la présence de petits disques de plomb qu'on retrouve auprès de chaque victime de la malédiction inca.
Un album à réserver néanmoins aux seuls tintinophiles.
L'invasion de la Belgique par les nazis en 1940 met fin aux aventures de Tintin dans le Petit 20ème alors que le héros est perdu dans les sables du désert de "L'or noir" et que le simoun se lève.
En 1942 notre reporter de choc reprend du service mais sous forme de strips quotidiens paraissant dans Le Soir.
Occupation oblige, nulle allusion guerrière désormais mais une histoire de parchemins et de pirates.
Cet album réunit les 174 strips quotidiens du Secret de la Licorne à raison de 3 strips par page d'où ce format à l'italienne.
Mais l'ouvrage n'est pas simplement une réédition de qualité. Les dessins originaux sont sur la page de droite tandis que sur la gauche Philippe Goddin nous gratifie de commentaires le plus souvent de grande qualité.
Compte tenu de cela on comprendra que ce livre est à réserver aux tintinophiles qui l'apprécieront grandement; les autres préféreront la version couleur avec ses grandes images de batailles dont cette version ci nous prive par définition.
Le présent avis porte sur la réédition du titre « Kriegspiel, le jeu de la guerre » (1992) et non sur la version initiale (1988)
Cet album reprend celui d’Anton Six (1987) et incorpore Kriegspiel (1988) qui apportait une vision complémentaire.
Il y a donc l’histoire de cet agent secret qui, en 1946, pénètre en Ukraine avec l’aide d’anciens nazis qui désormais travaillent pour les Américains. Sa mission : récupérer des négatifs qui incriminent Staline.
Bien évidemment dans ce monde crépusculaire, rien ne va se passer comme prévu et l’adjonction des « reportages » de Kriegspiel, première formule, accentue la véracité de l’histoire (on ne parle pas d’authenticité bien sûr).
A cela s’ajoutent 11 planches supplémentaires (20 bis, 21 bis, 21 ter,24 bis,27 bis, 27 ter, 30 bis, 32 bis, 32 ter, 37 bis, 37 ter) qui fouillent davantage la relation entre Anton et Rebecca et dans une moindre mesure celle d’Anton et Hans.
Notons enfin que la planche 46 de l’album initial disparait complètement pour laisser place à deux nouvelles planches qui ne changent pas la conclusion mais accentuent le côté inutile de cette mission.
Bocquet est tout à son affaire dans cette histoire et on ne peut que regretter qu’il n’écrive pas davantage. Quant à Arno, c’est toujours un crève-cœur que de savoir que pareil artiste nous a quitté beaucoup trop tôt.
Cet album propose deux histoires de 20 pages chacune. On comprend dès lors qu’il s’agit de récits très linéaires mais plutôt bien faits même si en décalage avec les scénarios d’aujourd’hui. Cette série date en effet des années 60, époque où Jean Marais et Gérard Barray triomphaient sur les écrans dans des rôles de cape et d’épée qui en Lagardère, Capitaine Fracasse et autres Pardaillan.
Le héros, un jeune noble désargenté, est un mélange de Fracasse et d’Artagnan qui grâce à un scénariste bienveillant se joue de toutes les difficultés. Bref, c’est loin d’être un sommet mais c’est très sympa avec un dessin qui est très plaisant. Conviendra parfaitement aux jeunes têtes blondes et replongera leurs parents dans l’enfance. Sympa.
L’histoire n’est pas d’une originalité folle mais elle est gentiment troussée et ravira les amateurs de westerns. D’autant qu’elle fait plus de 300 pages et qu’elle offre du coup son lot de rebondissements, assez prévisibles toutefois, et d’action.
Un bon album pour lequel le dessin d’Ortiz gagne en lisibilité car moins chargé que d’habitude. Cet artiste ne manque jamais de nous gratifier de trognes fabuleuses mais là il se surpasse, ce qui ajoute une note ironique à l’histoire.
On en redemande !
Morgan Slattery fait régner sa loi sur la ville de Serenity. Le problème est que sa loi n'est pas la loi. Heureusement Tex est là.
Thème archi-classique qui fit les beaux-jours des westerns au ciné. L'histoire n'est qu'une variation de Pale Rider (1985) au point que le méchant de la BD ressemble à celui du film.
L'album pourrait malgré tout être sympa s'il n'accumulait pas autant de clichés et si les dessins de Zaniboni étaient réussis. Si c'est le cas pour certaines cases, c'est franchement loupé dans bien d'autres.
Evitez de perdre votre temps sur 240 pages. Il y a bien mieux à lire.
Alors qu'ils sont à la recherche d'un hors-la-loi, Tex et Kit tombent sur des chariots d'émigrants. Dangers et embûches ne manquant, les deux héros décident d'accompagner ces pionnières, puisqu'il s'agit de femmes.
Celles-ci se rendent vers ce qu'un pasteur leur a promis par courrier comme un Paradis. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
Un western assez classique, mais bien conçu, bien dessiné et qui ne vous lâche pas jusqu'à la fin avec ce qu'il faut de grands espaces et d'action.
Sans doute pas un chef d'oeuvre mais un bon album.
Ferait certainement un film intéressant ne serait-ce que par ses paysages grandioses.
Le noir et blanc de ce premier album est d'une vraie puissance. L'idée de situer l'action durant les guerres de Yougoslavie est également une vrai bonne idée qui nous vaut donc ces dessins superbes et une atmosphère morbide.
Les points positifs s'arrêtent là.
L'histoire est une resucée (normal pour des vampires) de 30 jours de nuit (2002) devenue film en 2007. Cet épigone sorti un an après nous offre grosso modo le même brouet. Passé les premières actions, c'est plutôt répétitif. Le tout est ponctué de songes fantasmagoriques, vus et revus dans les histoires du même genre.
J'ai assez vite fini par me lasser.
Malgré les 2 histoires et presque 200 pages, pas de quoi s'en (sang) relever la nuit. Pour des histoires de vampires c'est dommage !
Parce qu’il a voulu sauver l’ambassadeur d’Austrasie de l’assassinat que projetait la reine Frédégonde, Bertfried est emprisonné dans un cachot sous la Seine. Mais Timour et Gondulf ne l’entendent pas de cette oreille et vont tout faire pour délivrer leur père.
Mêmes défauts que d’habitude concernant dessins, scénario et couleurs ; toutefois l’histoire est assez enlevée et se laisse lire assez plaisamment.
Le grand intérêt de l’album est de situer l’action durant le Haut Moyen Age, période peu usitée dans nos BD. A noter que Sirius met dos à dos Frédégonde et Brunehaut, dépeintes l’une comme l’autre comme particulièrement fourbes.
Ceux intéressés par la période ont tout intérêt à se plonger dans Les Sanguinaires, série malheureusement inachevée ou Frédégonde dans Reines de Sang
Il s’agit de l’histoire publiée en 1958 dans Spirou sous le titre Le Fléau de Dieu.
A dire vrai ce n’est pas très bien dessiné, le scénario est très linéaire et les couleurs sont à peine moyennes. D’ailleurs Timour, le héros, a selon les planches parfois les cheveux roux et un peu plus loin blonds. Mais l’intérêt de l’album n’est pas là. En fait c’est un livre d’Histoire, en tout cas telle qu’on l’apercevait alors.
Ainsi les Huns sont tous Mongols, yeux bridés, teint jaunâtre, alors qu’en fait les troupes hunniques étaient certes composées de Turco-mongols mais aussi de Goths, des Alains, etc. qui avaient le type indo-européen. L’histoire regorge également de défis, genre jugements de Dieu, ce qui n’était pas si fréquent. De toutes les façons on a les plus grandes peines du monde à imaginer un prisonnier défier en combat singulier Attila lui-même. Bref, c’est du western !
On mesure ainsi l’écart des connaissances des scénaristes d’alors sur la véracité historique.
Voilà tout l’intérêt de l’album. C’est maigre, je sais !
Claude Lorant, critique d’art, qui fait l’une des préfaces du livre a cette jolie formule : « L’aquarelle est, parmi les techniques picturales, l’une des plus exigeantes, en ce sens que s’effectuant dans la rapidité et sans guère possibilité de regrets, elle relève d’un talent sûr, d’une maîtrise du geste et de l’idée. » Tout est dit pour apprécier au mieux celles de Pratt.
Edité un an après la mort du dessinateur, le livre est, de fait, le catalogue de l’exposition « Hugo Pratt, voyages littéraires ». Composé de 9 sections différentes qui appellent toutes à la rêverie c’est un must. Mais plus encore que le livre, le vrai must serait de posséder ces aquarelles !
Ce livre est composé de 8 témoignages de proches d'Hugo Pratt, dont son ex-épouse, sa fille, des amis d'enfance et de collaborateurs devenus des amis.
Comme le dit l'un d'eux, Lele Vianello : "Hugo Pratt, c'était une maladie infectieuse, nous avons tous été touchés, certains ne s'en sont jamais remis".
C'est évidemment passionnant. Outre le talent et la complexité de l'homme, charmant, blagueur et le voit devenir avec le succès imbu de lui-même, parfois cassant mais tous le pardonnent et lui reconnaissent du génie.
Même si les attaques sont feutrées, Patrizia Zanotti en prend pour son grade. On peut même dire qu'elle est habillée pour de nombreux et longs hivers.
Si ce qui est dit ou sous-entendu est vrai, le père Pratt n'a pas fini de se tourner et retourner dans sa tombe !
Curieuse BD que celle-ci.
Comme le titre l'indique, il s'agit d'une sorte de variation avec le roman de Steinbeck.
Ici aussi nous avons le combat ou plutôt la lutte entre deux frères, à ceci près qu'ils ne le sont pas génétiquement parlant.
Un soldat anglais blanc est confronté à son double, un guerrier danakil noir . La BD bascule constamment du réel à l'irréel pour revenir au réel.
Ce mouvement de balancier relativise donc ce qu'on croit être le bien ou le mal qui, quand ils ne sont pas absolus, sont toujours relatifs à un point de vue.
Bref, une oeuvre philosophico-esotérico-fantastique qui n'est pas sans charme, qui apporte une bonne de mystère et qui retient le lecteur.
Cela dit, je comprends qu'on puisse être désarçonné et ne pas aimer. Plus que d'habitude encore, une affaire de goût donc.
Nous sommes en 1959 et Hugo Pratt a quitté l’Argentine pour l’Angleterre. C’est là qu’il réalise les 3 histoires de cette Ann de la Jungle.
Autant le dire tout de suite il y a une certaine condescendance colonialiste qui n’est plus de mise et qui gêne un peu aujourd’hui. Pour autant ce n’est rien comparé aux histoires du même genre publiées Outre-Manche à l’époque.
Nous sommes donc au Kenya, le détail est donné dès la première planche avec le blason de l’East African Protectorate et ce même si le nom du poste militaire est Gombi situé, lui, au Nigéria.
Nous l’avons compris nous sommes dans la haute fantaisie. Ce livre est donc un recueil de « westerns africains » où les tribus locales tiennent le rôle habituel des Indiens. La première aventure est axée sur la révolte des Wagaïas, guerriers aussi féroces que fictifs. Certaines péripéties semble directement héritées des films d’aventures, celle de l’arsenal est peu ou prou tirée des « Trois Lanciers du Bengale ».
Si les trois autres histoires ont des prétextes et arguments différents, la présence de tribus révoltées sera toutefois toujours d’actualité.
La deuxième histoire préfigure davantage Corto puisque nous partons à la recherche d’une cité égyptienne antique, avec cette fois une influence d’Edgar Rice Burroughs avec Tarzan.
L’histoire suivante parle de réprimer un trafic d’esclaves organisé par un militaire britannique au profit de marchands arabes.
Quant à la dernière histoire, elle reprend le fameux mythe du cimetière des éléphants. C’est d’ailleurs cette dernière aventure qui permet de dater l’ensemble de l’album à une période d’avant 1914 puisqu’il est question de la colonie allemande du Tanganyka.
Aux limites précisées d’entrée, la mayonnaise de l’ensemble fonctionne assez bien pour peu qu’on ait envie de lire un bon album d’aventures. L’amateur verra surtout poindre ici et là les prémices d’œuvres plus ambitieuses, les aventures de Corto qui vont maturer quelques années encore.
On aura tout dit quand on aura précisé que cette Ann, une jeune ado dans le livre, est le portrait d’Anne Frongier que Pratt avait connu gamine et dont il fera son épouse en 1962.
Lorsqu'Hubinon arrêta Tiger Joe, Charlier qui avait en tête quelques autres histoires africaines poursuivit l'aventure avec Gérald Forton en transposant l'action en Amazonie, ce qui donna Kim Devil.
Lorsque Charlier lâcha à son tour Kim Devil, Forton reprit le personnage de Tiger Joe en s'adjoignant Greg au scénario.
Sauf que ce Greg n'est pas encore le scénariste talentueux qu'il deviendra par la suite et que le dessin de Forton n'est guère travaillé.
Cette histoire d'une mère qu'il faut aller chercher car son avion s'est écrasé dans le territoire des "terribles" (les guillemets sont de rigueur) ne casse pas une canine à un lion mais n'est pas (totalement) indigne non plus.
En 1956 l'inspecteur James Conrad est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un homme repêché dans la Tamise. Or cet homme était sensé être mort à la frontière italo-youglosve en 1944 dans une opération dans laquelle l'inspecteur, alors capitaine dans l'armée britannique, participait.
Pour avoir le fin mot de l'affaire Conrad va donc être obligé de retourner sur les lieux de sa jeunesse, y retrouver de vieux camarades, un amour perdu et faire justice.
Un superbe album à la manière de Pratt dont Vianello était l'un des plus proches collaborateurs.
On y retrouve le style et l'amertume du maître italien.
Que Vianello continue encore longtemps sur le même chemin !
Du Pratt pur sucre que l'histoire de ce commandant de la Royal Navy sur les côtes adriatiques lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Des saynètes, qui paraîtront décousues à certains, mais qui bout à bout dépeignent bien l'absurdité de la guerre, le courage qu'il faut et la chance qui est nécessaire.
Pas le grand oeuvre de Pratt, d'accord, mais un album très attachant que les aventures de ce cousin (lointain) de Corto (sans le même charisme toutefois)
Comme Borges, Pratt voulait donner une impression de véracité à ses récits. Il explique ainsi dans ses "préfaces" le contexte des "héros" de ces histoires.
On retrouve dans ces courts récits un peu de l'alacrité de l'auteur italien, son ironie aussi.
A mon sens l'album souffre néanmoins de quelques défauts. Tout d'abord les dessins sont en dessous de la qualité usuelle de l'auteur. Le caractère strictement gaufré, 2 vignettes par bande, 3 bandes par page, n'agrémente guère la lecture. D'ailleurs la dernière histoire qui échappe à cette règle m'a semblé plus chatoyante.
Bref ces 5 histoires de guerre (à une exception près, on parle de celle de 39-45) nous baladent dans les rangs australo-britanniques et n'ont d'intérêt que dans les rapports humains, les scènes de combat s'avérant totalement lassantes.
Et c'est bien dommage car les fins sont toujours intéressantes et donnent le vrai relief aux récits.
Bref, une ouvre alimentaire pour sûr mais qui laisse transparaître, trop fugacement à mon goût, le talent d'Hugo Pratt.
Suite et fin de l'aventure Guerrero.
Torton donne à son héros le visage de Kirk Douglas et à Cortez, quand même une brute sanguinaire, un visage christique. Bref, cet album fourmille de détails comme celui-ci qui augmentent le plaisir de la lecture.
Cette série clôt, provisoirement espérons le, le cycle pré-colombien de Torton qui avec Champakou, Princesse Maya (curieux album en 3 D) et les histoires avec Vernal.
Ceux que l'histoire de Guerrero intéresse peuvent se pencher sur l'album La Flèche et le Feu du même Jéronaton paru en 1991 mais dans une narration moins adulte puisque initialement parue dans Tintin.
Enfin Guerrero de Legendre et Marazano offre, également en deux tomes, cette superbe et véridique histoire. Il est vraiment intéressant de lire toutes ces versions et de pouvoir, sans les comparer nécessairement, constater sur quels points les scénaristes ont porter leur intérêt.
Jean Torton, Jeronaton n'est qu'un alias, a débuté sa carrière en dessinant de courts récits historiques dans le journal de Tintin dans les années 60 avec Yves Duval comme scénariste.
C'est toutefois avec Lasfargeas qu'il aborde une première fois l'univers pré-colombien. Cette courte histoire sur Balboa, 4 pages, sera suivie d'une autre avec Laymilie, puis lui même signera quelques autres du même genre dont une sur Cortez.
Avec Vernal il entreprend ensuite la conquête du Mexique, suite de courts épisodes assemblés en 1981 en album. Dans la même mesure, il signe toujours avec Vernal, Guerrero, l'histoire d'un Espagnol échoué sur les rives du Yucatan qui deviendra Maya et mourra en combattant ses anciens frères d'armes.
Cet album-ci reprend donc l'histoire de Guerrero sous un angle plus mature.
C'est superbe.
Pour autant il ne s'agit pas d'une série comme le sont La Sueur du Soleil ou Quetzacoatl par exemple. Jeronaton joue l'authenticité historique, du coup il se veut explicatif, de même faire tenir une quinzaine d'années de résistance en quelques planches nécessite des ellipses alors qu'un récit romancé aurait contracté l'action.
C'est là la limite de l'album et paradoxalement son intérêt aussi pour cette superbe leçon d'histoire.
Disons que cet album n'a d'intérêt qu'historique.
Question dessin cela reste rudimentaire, loin du talent du père de Corto. Côté scénario c'est très linéaire pour ne pas dire simplet. Pourtant on aurait tant aimé en dire du bien. La période et les lieux d'abord, nous sommes dans les terres australes quelques années après les voyages de Cook.
Cela nous vaut aborigènes, papous, maoris de belle facture. Quelques planches qui préfigurent la Ballade de la Mer Salée. Mais finalement c'est trop peu pour vraiment en recommander la lecture. Nous dirons que Pratt faisait ses gammes.
A noter qu'entre le début et la fin de la première histoire le capitaine passe de Cormorant (avec un T) à Cormoran (sans T).
Pas fortiche le directeur de collection !
Ce deuxième tome m’a paru en retrait par rapport au précédent, sans doute parce qu’il est plus cruel du fait des agissements de la soldatesque allemande. Cette tendresse disparue, liée à un estompage du caractère picaresque du récit donne à l’album un ton non pas plus noir, le premier l’était déjà, mais surtout beaucoup plus désespérant.
Il n’en reste pas moins qu’une adaptation fidèle au cinéma permettrait au film de rafler maints Césars et d’être sacré toile de l’année.
Brillant.
Un soldat, Amédée, parcourt la France de l’exode à la recherche de son régiment. Dans cette France de juin 40, il est amené à rencontrer de multiples personnages, certains abjects, d’autres sympathiques, d’autres encore simples silhouettes d’un pays qui débine.
C’est une guerre sans héroïsme, sans actions d’éclat mais au plus près de l’humain avec ses épisodes tragi-comiques ou absurdes. Le dessin en noir et blanc, bien que minimaliste, en dit long et créé une ambiance prenante que la justesse des dialogues renforce.
Bref, c’est superbe, l’instantané vrai et cruel d’une armée et d’un pays alors en déroute.
A proprement parler il ne s'agit pas d'une BD mais d'un livre d'images. C'est une balade dans le Paris médiéval qui nous est proposée. C'est superbe !
Les commentaires qui accompagnent les illustrations sont juste ce qu'il faut pour éclairer sans tomber dans l'exhaustivité. Du coup les spécialistes resteront peut-être sur leur faim tout en se régalant des dessins
Une fin tout à fait immorale avec un twist qui revient aux premières planches de l'aventure, beau boulot !
Cette ode aux crapules est bien sûr assez peu ragoutante mais elle sonne très vrai.
On attend maintenant que Nury et Vallée nous offrent une nouvelle oeuvre du même tonneau, fut-il aussi désespérant.
Toujours la grande aventure, toujours aussi excellent et sombre. Cette fois-ci le clin d’œil est donné aux « Oies sauvages » (N’Dofa, l’avion qui n’arrive pas, etc.). Encore plus violent que le premier opus, mais aussi réussi. On en redemande !
La BD francophone a bien de la chance avec des scénaristes comme Nury ou Richelle qui suivent les pas de leurs glorieux aînés !
Nous sommes en 1960, le Congo vient d’accéder à l’indépendance mais sa plus riche province, le Katanga, poussée par des compagnies occidentales fait sécession. Pour l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) et l’ONU pas question d’ouvrir un boite de pandore qui contaminerait tout le continent (Kamerun, Biafra, Erythrée, etc.). Le régime katangais est donc illégal au regard de la communauté internationale. Du coup le gouvernement sécessionniste recrute avec l’argent des compagnies occidentales des mercenaires qu’on surnommera bien vite les affreux.
C’est le début d’un épisode sanglant pour lequel les magazines anglo-saxons titreront « The Darkest Africa » et qui d’une certaine manière se prolonge encore aujourd’hui.
C’est ce contexte qu’a choisi Nury pour nous raconter une formidable histoire avec un clin d’œil au film « Le dernier train du Katanga » (l’épisode du coffre qui s’ouvre à une heure précise et bien sûr les diamants).
C’est aussi superbe que sordide, l’homme dans son côté le plus sombre et le plus sauvage ... mais malheureusement tellement vrai.
Le dessin de Sylvain Vallée, à la limite de la caricature, sert de contrepoint magnifique à la noirceur du récit. Les couleurs de Jean Bastide sont à l’unisson.
Histoire de prouver à son petit-fils qu'il n'a pas toujours été ce vieil homme un grand -père raconte combien il fut, dans son jeune âge, un grand guerrier.
L'histoire est copieuse, 3 aventures sur plus de 80 planches, plutôt bien racontée mais ... les dessins, à mon sens, ne sont pas à la hauteur du projet.
Ceux qui aiment ce style ne seront pas rebutés, les autres, comme moi, regretteront ce loupé.
Depuis plus de 70 ans, Tex est un des héros emblématiques de la BD italienne. Sans peur et sans reproche, il est parfois un peu trop lisse.
Cette aventure-ci se déroule dans la pampa argentine lors de ce que les historiens ont appelé depuis "la conquête du désert", autrement dit la prise des terres indiennes par les colons.
La chose est trop rare en BD (voir quand même la série Pampa, le premier album de Gato Montes ou le second de La marque du péché ou le début d'El Gaucho) pour qu'on ne se jette pas dessus.
C'est superbement bien fait. L'histoire, un peu prévisible tout de même, est magnifiquement illustrée en N&B par Pasquale Frisenda, les paysages notamment mais pas que.
Certains puristes feront remarquer quelques anachronismes comme le fait que Kit Carson était mort et enterré depuis deux ans quand Cafulcurà a attaqué Tres Arroyos.
Mais quelques coups de canif à l'Histoire n'empêchent pas de raconter un bonne histoire. Ce n'est pas Alexandre Dumas qui dira le contraire !
Clary Nett est une série parue en français sous deux titres différents Clary Nett donc et Cari Fleur. Cette bande créée par Bob Mau est parue à l'origine dans la Gazet van Antwerpen en 1964 et 1965. Plusieurs albums sous le titre de Cari Fleur étaient offert en cadeau contre un certain nombre de points de fidélité avec les potages Knorr puis les cafés Rombouts.
Mon Journal tenta de profiter de la vogue des albums des années 70 pour installer cette journaliste et détective privée.
A condition d'avoir moins de 10 ans, ces différentes histoires peuvent plaire car assez simplistes.
Ce loup-garou ci masque une affaire d'escroquerie et fait penser (de très loin par temps de brouillard et de nuit) à Surboum pour 4 roues.
Strictement pour les jeunes enfants donc.
Le cinéma américain nous a déjà offert plusieurs films sur ces épouses que les Gis américains ramenaient au pays après avoir combattu en Europe ou en Asie durant la Seconde Guerre Mondiale, mais le thème est plus rare en BD.
Cet album raconte, par flash-backs, la vie d’Odette petite française qui va faire sa vie Outre-Atlantique et y fonder une famille. Bien des années plus tard, sa petite nièce française vient rendre visite à sa famille américaine. Elle est accompagnée de son mari qui va de surprises en surprises et sert de révélateur sur les différences de perceptions entre les deux nations. Mais l’auteur agit par petites touches intimistes. C’est fait avec beaucoup d’intelligence et de délicatesse, du pointillisme, en fait.
C’est l’histoire d’une vie qui est racontée ici, une vie sans grandiloquence mais à laquelle on s’attache. Une vie toute simple de celle qui est le lot du plus grand nombre et de qui on se sent proche.
Du coup les couleurs, on est plutôt sur des tonalités bicolores, et le dessin, presque caricatural, se fondent dans l’histoire et en laisse transparaitre tout le suc.
Très sympa donc.
Depuis déjà quelques années souffle un vent nouveau sur la BD francophone. L’idée est de délivrer des ZEUVRES et de bien le montrer aux lecteurs. Première règle avoir un dessin a priori pas travaillé histoire de bien souligner que c’est le texte le plus important. Si possible ne pas avoir non plus des couleurs correctes pour ne pas égarer encore une fois le lecteur.
Quant à l’histoire ? Faire le plus simple possible, simplissime même et parfois simplet. Un shérif de Louisiane tue son copain qui souhaitait épouser une chanteuse du coin. Oui, mais un témoin a vu la scène...
Cet album est la quintessence de cette volonté pseudo subversive. Dessins et couleurs sont à l’unisson : calamiteux. L’histoire se veut provocante et déjantée, elle est en fait sordide et vulgaire. Mais le pire est qu’elle est inintéressante, ponctuée de clins d’œil qui sont sensé être de l’humour, noir le plus souvent, mais dont la légèreté pachydermique est à pleurer.
Bref, un album très exceptionnel : l’étalon-mètre du naufrage
J'ai souvent trouvé que les scénarios d'Yves Sente partaient de bonnes idées mais s'égaraient en route. Bref, que le début était sacrément bien foutu mais que la fin n'était pas à la hauteur.
S'il a fallu ces expériences pour accoucher de ces 5 branches là, alors ces errements précédents sont pleinement justifiés car nous tenons avec cet album un sommet, remarquablement servi par les dessins de Cuzor.
L’histoire a ce qu’il faut de cynisme, d’idéalisme, de courage et de désespoir pour la rendre terriblement humaine. La dernière page tournée on a vraiment l’impression d’avoir lu un de ces albums qui comptent. C’est un choc et un must assurément.
Si le premier tome de cette nouvelle série n’est pas sans (légères) faiblesses, la plupart des évènements racontés sont absolument historiques.
Aussi étrange que cela puisse paraitre la forteresse de l’oubli a bel et bien existé et si son apparence était sans doute différente, les anecdotes qui s’y rattachent dans la BD sont véridiques. Même chose pour la révolte de Nika et, plus surprenant encore, pour l’épisode des pendus. Tout juste la trame du complot a-t-elle était hypertrophiée pour des raisons romanesques.
Bref, c’est une page d’histoire qu’il nous est donnée à lire avec des dessins intéressants, bien que parfois un peu figés, mais qui laissent entrevoir un futur très grand artiste. Ils nous valent d’admirer une magnifique Théodora qui n’était sans doute pas, mais la chose est encore débattue, l’hétaïre que certains auteurs antiques ont présentée et dont Romain Sardou reprend la thèse, avec, c’est vrai, beaucoup de délicatesse.
Bref, un bel ouvrage sur un épisode historique assez peu connu du grand public et pourtant totalement passionnant.
Se croyant être un assassin par accident, Augustin fuit son collège. On le suit dans son évasion et sa recherche d’un asile sûr. Sorte de nouveau Candide dans la France des années 70, il va rencontrer différents personnages sans jamais pouvoir se fixer à cause d’un destin malicieux.
Auteur précoce au dessin délicat, Arno a connu une enfance difficile. Certains passages du livre, la lettre à la mère protectrice qui ne parvient pas par exemple, découlent de cette adolescence tout comme cette quête vers un ailleurs qui ponctue le livre. On retrouve ce thème de l’enfance/l’adolescence dans plusieurs de ses BD, témoignage d’une meurtrissure jamais vraiment refermée.
Arno était un artiste rare, trop tôt disparu, qu’il serait temps de remettre au niveau qui aurait toujours dû être le sien.
Nous sommes en 1954 dans un petit village de Franche-Comté. Un homme, Paul, revient sur les lieux de son enfance. On ne sait pas qui il est, ni ce qu’il a fait, ni ce qu’il veut. Mais l’ambiance est lourde et vire progressivement au drame.
Il s’agit de l’une des premières BD publiées par Glénat et l’on peut dire qu’il s’agit d’une BD d’auteur. On croirait entendre le battement régulier d’une horloge, franc-comtoise évidemment, dans une atmosphère à la Simenon. Certains dessins, les décors notamment, pourraient presque passer pour du Tardi. Bref, il y a beaucoup de bons ingrédients pourtant le résultat est un (petit) poil décevant. La faute à un ressort dramatique qui déconnecte l’arrivée de Paul et l’enquête elle-même. Jouer sur les non-dits et les ellipses, c’est bien, mais pas au détriment de l’histoire.
Un western classique mais sympa qui emprunte ici et là aux films hollywoodiens pour nous offrir une histoire de belle facture et suffisamment culottée pour avoir donné au héros le vrai nom de ... John Wayne !
Preuve que les auteurs sont vraiment à leur affaire.
Suite à une trahison, Eric se retrouve galérien qui cingle vers la Grèce alors sous la domination des Ottomans. Après différentes aventures, la chiourme se révolte. Eric saura profiter de la situation pour reprendre les choses en mains et, accessoirement, sauver la France.
Une belle aventure qui nous fait pénétrer -un peu- dans le monde asse méconnu des galériens de l'époque.
C'est dans cet album qu'Eric supplante (presque) Barbe-Rouge comme héros de la série. Comme l'on se souvient, Eric est le fils de nobles français partis chercher fortune dans les Caraïbes. Le voici donc de retour dans son pays natal pour faire valoir ses droits. malheureusement pour lui, ce retour ne plaît pas à tout le monde ...
Excellente bande de cape et d'épée dans laquelle on ne s'ennuie pas une seule seconde. A noter que la bande était sortie dans Pilote sous le titre "le Capitaine sans nom".
Aventure indépendante, loin des flots tumultueux. Il s'agit pour Eric, le fils adoptif du célèbre pirate de retrouver son identité et son rang : celle d'un noble français. Si les choses ne se passeront pas comme prévues les méchants seront quand même punis !
Vraiment indispensable à tout tintinophile ou simple amateur de BD. Trois versions de la même histoire (l'originale en N&B, la couleur d'après-guerre et enfin la version relookée de 1965). Intéressant de voir l'évolution de style, la mise en page (il faut 2 pages de N&B pour une couleur, du coup la version couleur gagne en lisibilité).
Le plus intéressant n'est pas simplement d'avoir les 3 versions mais de les suivre simultanément planche après planche.
Chaque album est en dessous du précédent, c'est un peu dommage mais si le niveau reste encore très bon. Cette histoire de trésor fait un peu penser par son ambiance aux Contrebandiers de Moonfleet -et ce n'est pas une mince référence.
Si les dessins sont toujours aussi beaux, les couleurs m'ont semblé moins lumineuses qu'à l'habitude. Quant au scénario, il tient bien la marée bretonne. On en redemande donc.
De vilains vikings cherchent à voler un tabouret magique.
Or il se troue que la Dam du Lac a demandé à Arthur de s'occuper de cette mission. N'ayant pas que cela à faire il dépêche ses deux "meilleures" lames.
Mais cela va se compliquer un peu...
A surtout ne pas comparer avec Asterix et les Normands car il s'agit dans le cas présent d'une oeuvre plaisante mais mineure et d'un humour tout à fait différent de celui de Goscinny. Néanmoins l'épisode du bureau est -si j'ose dire- burlesque.
Comme produit dérivé (pa rapport à l'roginal TV) je m'attednais au pire.
Mais c'est finalement très lisible.
Cette histoire de morts-vivants qui viennent faire un tour au royaume d'Arthur est plutôt très bien construite. Les détails scénaristiques qui semblaient faire remplissage trouvent en fait leur place et les dialogues décalés font mouche.
On passe agréablement le temps.
Suite et fin du "cycle rothschildien", un doublet de peu de valeur, ce qui est cocasse quant au nom de la banque avec lequel il est associé.
Pour agrémenter la sauce et le suspens, nos héros doivent passer au Canada et franchir un pont gardé de tous côtés.
Le thème fera penser à celui de la Planète des Singes version Tim Burton.
A l'arrivée le résultat est le même : un manque d'intérêt total !
Avouez qu'une histoire de trésor sans intérêt est le drame ultime pour un banquier !
Le jugement précédent est un peu sévère mais pas complètement faux.
On appréciait Iznogoud pour ses calembours, ses à-peu-près mais aussi pour des scénarios concis et "diaboliques".
Nous avons bien ici des jeux de mots mais qui se perdent dans une diarrhée verbale souvent inconsistante. Quant au scénario, il se perd aussi, lambine en chemin, ne passionne guère.
Bon cela étant il reste quelques petites choses plaisantes ici ou là. Et puis il y a surtout l'espoir que tout ceci ne soit qu'un coup d'essai et que les choses s'améliorent avec le temps. C'est l'espérance de l'expérience !
Avec son humour décalé, la série TV est devenue culte. On essaie ici de retransposer l'esprit du petit écran et c'est en fait assez différent. Du coup, les fans risquent d'être un poil décontenancés.
Cette histoire d'impôts annuels qui ne parviennent pas à la cour du Roi Arthur nous vaut une histoire complètement déjantée qui se terminera dans une mine d'or des plus particulières.
C'est plaisant bien que différent de la série TV. Cela ne confine pas non plus au génial.
Suite et fin de l'épisode précédent.
Très franchement cette menace atomique qui pèse sur les Etats-Unis est cousue de fil blanc depuis l'album précédent. Mais Dufaux sait mettre suffisamment de rythme dans son histoire pour qu'on passe un moment agréable.
Cela reste n'ira pas au delà. A noter la fin ouverte qui laissait penser à la production de futurs opus.
Exit le fantastique, place à la grande aventure sous forme de thriller.
Tout commence par l'exécution programmée d'un jeune noir qu'on devine pourtant innocent, tout se continue dans des fuites, des meurtres et des rebondissements feuilletonnesques. L'arrière plan est bien sûr les recherches sur la bombe (H ?) comme le titre de l'album le laissait le deviner.
Sans être l'archétype du genre, cet album -qui se prolonge dans l'ultime opus de la série- se laisse lire agréablement.
En Ecosse, un groupe de doux huluberlus, tous membres de la gentry, voit plusieurs de ses membres mourir "mystérieusement". Allan Fox est appelé à la rescousse et découvre ce club qui répond au doux nom du "Club des Momies".
Prolongement des 4 albums précédents, tout autant que one shot, cet opus souffre d'un scénario moyen pour ne pas dire rebattu. Du coup, on s'appesantit davantage sur les dessins qui a quelques paysages près ne constituent pas la meilleure production de JF Charles.
Pour tout dire l'ensemble est assez quelconque.
Très franchement l'album le plus convaincant de la série.
Reconstitution soignée, ambiance du tonerre, un choix délibéré vers l'horreur et la terreur (pour certaines scènes). Un album digne des meilleurs films d'aventures.
Scenariste, dessinateur et coloriste sont tous à l'unisson et méritent nos bravos.
Chapeau !
Très -trop- souvent convenu mais avec quelques pointes exceptionnelles.
Cette série peut surtout se concevoir comme un essai graphique au futur "India Dreams". JF Charles rôde, si l'on peut dire, le caractère envoûtant de ses futures héroïnes indiennes car aussi bien Edith que Puckett ne manquent pas de charme(s).
"Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte..."
C'est en Egype que se poursuivent les aventures d'Alan Fox et surtout que s'accumulent les poncifs.
Il est dit que l'album contient "un hommage affectueux à EP Jacobs" et c'est vrai puisque les deux héros se rencontrent. On aurait pu ajouter aussi que l'album comporte quelques emprunts au même EP Jacobs et à Hergé.
Ce serait très très moyen sans les formes et les charmes des héroïnes de JF Charles.
Suite à un éboulemnt dans une mine de charbon, les secours découvrent dans les décombres un jeune américain, ancien de la 2ème guerre mondiale et la guerre de Corée. Mais que faisait-il dans cette galerie ?
Commence alors une étonnate confession ...
Du Dufaux pur sucre. De l'inventivité, des idées, du mystère, mais à côté quelques béances scénaristiques. Suffisamment intrigant pour qu'on ait envie de conaître la suite.
Dans la lignée des "spectres de la nuit". Cette fois nous délaissons les Pyrénées pour son opposé, ce ne sont plus des fantômes qui terrorisent une région mais un loup-garou.
Très belle atmosphère qui fait penser au "Château Maudit" de Valhardi, sauf que ce dernier cas est daté (ce qui lui apporte aussi un vrai charme). Un poil moins exceptionnel que les "Spectres" toutefois.
Une nouvelle affaire d'espionnage pour Ric Hochet. On a vite compris qu'il s'agit d'une intoxication, c'est le côté un poil regrettable de l'aventure, laquelle commence dans un pays de langue germanique qui aurait ripé dictature.
On pense évidemment à l'Allemagne de l'Est (de l'époque) mais le pays est trop ouvert (reflets de vie capitaliste) pour qu'il en soit ainsi. De plus ce pays est voisin de la France, on est donc bien dans l'imaginaire.
Un album qui se laisse lire sans aucun déplaisir.
La dernière invention du Pr Hermelin, un laser surpuissant et destructeur, est aux mains d'une organisation criminelle : les compagnons du diable. Ils comptent bien faire payer au gouvernement le prix de la peur.
S'il y a toujours le traitre à découvrir, cet album est essentiellement une bande d'aventures qui fait penser à Fantômas et au S.P.E.C.T.R.E. C'est fort plaisant, guère vraisemblable mais fort distrayant.
C'est dans son genre un chef d'oeuvre, le meilleur de la série en tout cas !
Ce mélange de fantastique et de policier fait inévitablement penser à certains romans de John Dickson Carr ("la chambre ardente" par exemple) ou même de Conan Doyle ("le chien des Baskerville" serait un bon exemple). En fait, on ne sait si l'on est dans le fantastique pur ou le policier. Tout se conclut bien sûr par une fin cohérente, logique et totalement rationnelle.
Duchâteau reviendra à plusieurs reprises à ce genre (Le monstre de Noireville, la nuit des vampires, le maléfice vaudou, etc.) avec plus ou moins de bonheur. Mais cette grande première est vraiment un coup de maître.
Des documents ultra-secrets ont disparu du bureau du commissaire. Le gros avantage est que le coffre est relié à un appareil photo qui du coup permet d'identifier le coupable. Or il s'agit ici de ... Ric Hochet !
Une bonne bande d'espionnage fort plaisante mais très traditionnelle.
Un très bon album dans lequel Duchâteau à l'honnêteté de nous donner toutes les clés pour découvrir "l'assassin". En fait, il n'y a pas de crime et à ce titre la fin est réjouissante bien que peu traditionnelle dans les récits policiers.
5 anciens champions sont menacés, mais comment retrouver leurs traces...
Plus une bande d'aventure qu'un pur "whodunit" mais prenant, rythmé et sympa.
Ce brave Pr Hermelin est encore menacé. Pourtant son refuge ultra-secret est apte à donner le change. Le commissaire et Ric viennent à la rescousse...
Album qui est davantage une bande d'aventures qu'un policier, encore que de manière assez traditionnelle, il faut savoir qui est le méchant. Lequel méchant aura la gentillesse de passer aux aveux, histoire de mieux convaincre le lecteur.
En fait l'album ne vaut que pour les retrouvailles entre le père et le fils, père qui prendra d'ailleurs de plus en plus d'importance au fil des albums.
Cet album est notable pour plusieurs raisons :
1/ C'est le premier à avoir des couleurs potables.
2/ C'est aussi le premier dans lequel on voit de vrais personnages. Et puisque nous sommes à la TV française des années 60 vont défiler, Guy Lux, Léon Zitrone et ... Raymond Souplex dans le rôle du commissaire Bourrel. Si à l'époque le gag était évident (dernière case de l'album), il ne doit plus rien dire aux jeunes générations.
3/ C'est également le premier (à ma connaissance) où l'on reconnaît d'autres personnages célèbres mais sous d'autres noms. Ainsi dans le train, j'ai cru reconnaître Pierre Tchernia (avec des cheveux). De même, l'un des personnages à des faux airs de Johnny et Eddy Mitchell mélangés, etc.
Sinon l'histoire en elle-même de cette vedette de la chanson, Lionel, qui est menacée est assez classique. Trop même sans doute. Mais cela reste bien fait.
Encore une vedette d'Outre-Manche reprise par Impéria. C'est toujours Thrilling Pictures qui a lancé les aventures de cet espion (de sa Gracieuse Majesté). Vu son nombre de missions réussies on peut dire qu'à lui seul, il a vaincu le IIIème Reich. Car à la différence d'un autre héros espion de la même revue, John Steel, X-13 (Spy 13 dans la VO) se cantonne à la seule 2nde Guerre Mondiale.
Apparu assez tard dans le journal (vers le n°250), il va devenir fort populaire au point de revenir avec un récit complet d'une soixantaine de pages (petit format) tous les 4 numéros.
Que dire des histoires ?
Pas très raffinées, souvent simplistes mais le plus souvent assez bien fichues pour qu'on les lise d'un oeil amusé. Cela étant, je trouve que la narration a terriblement vieilli. La série devrait néanmoins trouver des amateurs.
L'album a considérablement vieilli, à mon avis. Pour d'autres au contraire, il apportera un réel intérêt car témoignant d'une époque qu'il n'ont pas connue ou dont ils se souviennent avec émotion.
Ainsi les embarquement à l'aéroport d'Orly se font encore à l'extérieur avec un escalier amovible et non une passerelle automatique.
L'histoire quant à elle est gentiment troussée puisqu'un certain Rémy Valloire, pilote amateur dans un aéro-club a failli mourir son avion ayant été saboté.
Ric qui l'a sauvé d'une mort certaine enquête bien sûr mais va vite découvrir le passé d'escroc de cette prétendue (?) victime...
L'univers de Ric Hochet se met progressivement en place. Après Nadine dans l'album précédent c'est cette fois le Pr Hermelin qui fait son apparition.
C'est d'ailleurs pour protéger cet illustre savant qui se rend à New York que Bourdon et Ric se retrouvent sur le France afin de mieux le protéger.
A l'époque où est parue l'histoire (1966 dans Tintin et 1968 pour l'album), le France est le fleuron de la marine française, situer l'action dans le navire était faire preuve d'une réelle innovation.
D'où ce goût de nostalgie supplémentaire quand on connaît la fin de ce bâtiment.
Christian le petit frère de Nadine Bourdon, la fameuse du commissaire que l'on découvre dans cet épisode, est victime d'un chauffard.
La où les choses vont se compliquer c'est que Nadine elle-même va être victime d'un enlèvement ...
Très plaisant album qui n'est pas un récit d'énigme mais plutôt d'aventure puisque l'on connaît assez vite l'identité du "méchant".
Ric est en prison ...
Rassurons nous, c'est pour mieux jouer le mouton. Cela n'empêche pas l'évasion du fameux Caméléon et d'autres gredins.
Voici donc le Caméléon qui se moque de la police, annonce ses coups par avance et les exécute avec éclat. Mais Ric a décidé de se mettre définitivement sur sa route.
Très boin album avec un joli retournement de situation final.
Il s'agit là encore de 2 aventures mais qui forment une seule et même histoire.
La première s'intitule bien "Mystère à Porquerolles", quant à la seconde son titre original était "le signe de Ric Hochet".
Cette aventure dans laquelle Ric part à la recherche de son collègue Bob -que nous retrouverons souvent désormais- n'est pas aussi énigmatique à mon goût que les aventures suivantes.
Mais elles se lisent toujours avec grand plaisir.
Il s'agit de 2 aventures de 30 pages n'ayant rien à voir l'une avec l'autre.
La première, "signé Caméléon", est la plus intéressante puisqu'un "bandit défie la police en dérobant différentes choses et en laissant de nombreux indices.
A chaque fois, les indices (empreintes digitales par exemple) accusent un ancien repris de justice qui a tojours de solides alibis.
La seconde histoire relate un kidnapping au Havre comme le titre de l'album l'indique.
De simples personnages secondaires d'un album de BD, les Schtroumpfs vont accéder à la célébrité grâce à cette aventure.
Alors que le roi s'ennuie, un marchand lui vend un petit personnage tout bleu avec un drôle de bonnet. Ce drôle de personnage lui raconte que son pays connaît la peur et la crainte. Du coup le roi décide de lui apporter secours.
Une grande aventure commence...
Un scénario au carré, de l'humour, un must !
On regrettera simplement l'attitude des Schtroumpfs qui vont certes apporter gloire et argent à Peyo mais qui vont aussi le vampiriser. L'auteur n'aura plus le temps de s'occuper de Johan et Pirlouit, hormis pour un dernier album quelques années plus tard.
Du coup Johan & Pirlouit vont rester un moment en sommeil. Tu parles d'un remerciement !
Surpris par la tempête et par la nuit, Johan et Pirlouit se réfugient dans un château, lequel est hanté. Le brave fantôme qui y déambule est, en effet, damné pour avoir laissé les 7 sources de son fiefs se tarir...
Sans doute le chef d'oeuvre de Peyo, toutes séries confondues. Une joli fable qui plus est; avec Albert, ce fantôme triste qui engendre pourtant l'humour.
Ubiquitas, le méchant sorcier, faux mage et vrai bandit cherche à mettre la main sur le fameux hochet d'argent. Pour cela il a enfermé notre vrai mage, le bien bon Homnibus.
Dans le même temps, Johan et Pirlouit aident une mère et sa fille, sorcières de leur état, à se rendre sur le Mont Chauve pour "la nuit annuelle des sorciers".
Et si les deux affaires étaient liées ?
Réalisation parfaite mais avec le sentiment que les auteurs ont quand même abaissé (volontairement ? involontairement ?) l'âge du lectorat.
Un jeune preux a un comportement des plus étrange. Toujours un peu en porte-à-faux par rapport à ce qu'on attend de lui. Le détail n'a pas échappé à nos deux compères qui veulent en avoir le coeur net.
Malédiction, chantage ou simple vague à l'âme ?
Un parfait exercice de style.
Il aura fallu presqu'un quart de siècle et la mort de Peyo pour que "Le sortilège de Maltrochu" ne soit pas le dernier Johan & Pirlouit.
Cette résurrection au Lombard, donc plus la maison originelle, fait évidemment plaisir. Enfin, le retour de la bande la plus achevé de Peyo !
Tout y est, le dessin vaut l'original, en tout cas on s'y laisse prendre, le scénario est signé Delporte à qui l'on doit doit tant d'albums poétiques et qui de surcroît connu Peyo.
Alors ?
Alors comme un malaise inexplicable, on prend plaisir mais pas autant que ce qu'on imaginait. Déception alors ? Même pas, sans doute la preuve du temps qui passe inexorable et que l'on vieillit.
Cette fois ci c'est dans une curieuse maison que ce déroule l'enquête de Ric. Toute l'histoire aurait commencé au début du XXème sicècle avec un curieux médecin qui aurait joué au Dr Frankenstein et aurait régulièrement demandé à des bandits des corps frais...
L'ambiance est si j'ose dire "délicieuse", on n'atteint certes pas des sommets, mais on prend plaisir devant un bon album de BD.
Un whodunit de plus. Très classique de facture, sans vrai plus, mais sans vrai moins, la production standard habituelle.
Un curieux accident a lieu dans un labo lié à la Défense Nationale, l'un des chercheurs a semble-t-il trouvé un nouvel explosif. Le seul souci, c'est qu'il est mort avec sa découverte. A moins bien sûr qu'on l'ait un peu aidé...
Pas de quoi crier au scandale, ni au génie.
Une organisation fait du chantage au plus haut niveau et menace de différentes catastrophes les sociétés qui refuseraient ce racket.
La polcie est sur les dents et Ric se trouve impliqué dans l'enquête, ce qui nous vaut un détour par Namur sur le fameux téléphérique de la ville.
A noter qu'il a disparu depuis pour des raisons de sécurité.
Décidément chaque nouvel album de Gibrat est une oeuvre majeure. Cette fois ci il délaisse la Seconde Guerre Mondiale pour chasser sur les terres de Tardi.
Bien que les deux auteurs expriment le dégoût de la guerre, leurs manières de voir et de présenter les choses sont fort différentes.
Pour simplifier on dira que les soldats de Tardi sont ceux d'A l'ouest rien de nouveau, l'arrière ne compte plus. Seuls existent des hommes tour à tour bourreaux et martyrs. Pas chez Gibrat. C'est justement parce que "l'arrière" existe qu'il a créé cette situation et qu'il modifie donc l'avenir.
Une série à mi-chemin entre celles de Tardi sur la guerre de 14 et Louis Ferchot/ Louis la Guigne.
Il semblerait que cette BD soit l'adaptation d'une série TV. Dans la mesure où je ne l'ai pas vue impossible de faire une comparaison.
En revanche, le découpage de l'album fait en effet penser à un découpage de thriller. C'est, en effet, à une enquête que nous sommes invités.
Estelle Sormand, fille d'un professeur amateur d'ésotérisme, est découverte morte nue dans ce qui semble être un rituel chamanique.
L'inspecteur chargé de l'enquête est lui même un ancien élève du fameux professeur ...
Ce premier album est essentiellement introductif et brasse énormément de choses et d'action. C'est correct, avec un dessin correct mais rien de plus.
A suivre toutefois.
Une série de 9 albums, ce n'est quand même pas rien. Cela mérite un certain respect pour le lecteur (et accessoirement "cochon de payant") sauf quand bien suûr l'histoire se termine en queue de poisson.
C'est le cas ici puisqu'on invite ce même lecteur à prendre connaissance de la série "Ninon secrète" (5 albums au moins) et "Le masque de fer" (6 !).
Reste l'histoire de Molière, bien sûr, mais à ce tarif là prenez une bonne bio d'historien c'est bien plus passionnant et bien plus instructif.
Ce que l'on peut reprocher à cet album n'est pas son manque d'imagination mais plutôt son manque d'originalité.
Sur une trame mythologique celtisante, avec des emprunts à Ridley Scott, nous avons droit à une banale aventure digne des scénars de série B de Hollywood ou des films italiens de genre dans les années 60.
Mais il y a le dessin de Delaby qui transforme la série B en superproduction.
Mais on reste très loin du chef d'oeuvre.
Le scénario est classique pour ne pas dire bateau dans ce domaine qu'est l'heroic fantasy. On a déjà lu cent fois ce genre d'histoire de "chasse aux sorcières" aussi bien dans des nouvelles, romans et vu davantage encore au cinoche.
Même si c'est correctement fait on ne peut pas dire que Dufaux renouvelle le genre.
En revanche le dessin de Delaby reste toujours une pure splendeur. Certaines cases ne sont d'ailleurs pas à lire mais à admirer.
Une fois encore, la reconstitution des débuts de Molière et son Illustre Théâtre est impeccable. Même quand il tord le bras à la vérité historique, Cothias sait faire coulisser ses intérêts de scénaristes avec une relative vraisemblance.
Cela se lit donc mais malheureusement sans véritable enthousiasme.
Dans cette série, le scénariste a été débordé par la richesse de sa documentation et de sa volonté de "coller" à l'Histoire. Il n'a pas suivi les préceptes de Dumas qui disait qu'on pouvait violer l'Histoire à condition de lui faire de beaux enfants.
Cothias ne la viole pas, la brutalise parfois un peu, mais ne crée pas de descendance. Ce qui manque à cette série est une véritable dramaturgie dans chaque album et non la menace qui plane sur la tête du plus grand auteur théatral français.
Pour autant la finesse de la reconstitution mérite que cet album soit lu.
Un album qui part plutôt pas mal mais qui s'enlise très vite dans des discussions explicatives qui finissent par lasser le public le mieux intentionné.
Là encore, l'album représente une vraie masse de documentation, de recherche.
Parti du "simple" Masquerouge" de Pif la série connaît, à mon sens, son acmé dans les 7 vies de l'Epervier (et encore essentiellement les premiers albums). Après c'est quand même beaucoup de délayage.
Quant à ce pauvre Molière, il se demande encore de qui il est le fils !
Pas très fufute quand même !
Cet album est assurément le meilleur de la série. Cothias y retrouve un vrai souffle avec quelques très bons moments comme les retrouvailles entre le père et le fils (lire Louis XIII et Molière) ou encore comme le complot contre le roi.
Il fait certes mieux, mais cet album avec moins d'action débridée vaut surtout par la profondeur des personnages, lesquels cessent un instant d'être de simples marionettes et ce jusqu'à l'élégance finale de d'Artagnan.
Pour sûr que Cothias s'est documenté pour cette série.
Pour sûr qu'il nous fait rencontré du beau monde, Cyrano de Bergerac, les 3 mousquetaires ...
Cette apparition des Mousquetaires chargés de protéger secrètement le jeune Molière donne un aspect cocasse à la tournure des évènements.
En dehors de cela, l'album est marqué par un vrai drame : celui du lecteur qui se désintéresse complètement d'une histoire qui n'accroche pas ...
L'histoire de Néron de la naissance à l'incendie de Rome trouvera-t-rllr vraiment des amateurs ?
Je n'en suis pas tellement convaincu; plusieurs raisons à cela :
1/ dans ce genre d'affaires on attend le plus souvent un dessin académique ou fortement original. C'est loin d'être le cas ici. L'originalité est absente, quant à l'académisme, il est tatonnant.
2/ Pour ce qui est de l'histoire, elle est trop succinte pour les vrais amateurs d'histoire romaine et pas suffisamment structurée pour les passionnés de bandes d'aventures.
3/ On ne peut s'empêcher de faire la comparaison avec Muréna et là évidemment cela se gâte.
C'est à ce genre de chose qu'on s'aperçoit que pour ce genre de narration le 44 pages traditionnel est vraiment mal adapté.
C'est vraisemblablement pour des raisons de droits (encore que le personnage soit dans le domaine public) qu'en franchissant la Manche, Robin des Bois est devenu Oliver. En effet, tout l'y rattache : forêt (bien que le nom de Sherwood ne soit pas nommé), frère Tuck devient Toominey, Petit Jean Egon, etc.
La série était parue dans Thriller Comics mais cette revue n'avait pas le seul Robin Hood pour héros mais aussi la Flèche Noire, Quentin Durward pour ce qui est du Moyen Age. Nous retrouvions Dick Turpin, Claude Duval, les 3 mousquetaires et de mulitples pirates pour ce qui est des bandes de cape et d'épée.
En matière de western, il y eut Dick Daring (repris dans Jim Canada toujours chez Imperia), Hopalong Cassidy ou Buffalo Bill. Il y eut aussi X-13 (Spy 13) et Battler Britton qui connurent des versions françaises également chez Impéria.
Bref, tout ceci pour dire que les bandes britanniques ne suffirent pas et furent complétées comme toujours en pareil cas par des dessinateurs français et espagnols.
Bref, il n'y a pas toujours une grande unité de ton dans les près de 450 numéros, sinon bien sûr les personnages.
Encore une BD petit format d'origine anglaise qui sortit dans la revue cow boy comics (1950-1962). Il est à noter que cette revue de 64 pages ne proposait pas ce seul héros.
On trouvera ainsi chez eux, Davy Crockett repris en France, toujours chez Impéria, sous le titre Caribou, Buck Jones (même titre en France), etc.
Dans la mesure où la revue française va s'étaler sur 30 ans (1956-1986) et plus de 500 numéros le matériel anglais sera complété par des dessinateurs espagnols et français.
A noter que les couvertures françaises, même quand elles reprennent le dessins des anglaises, sont beaucoup plus belles.
Shame on you Britannia !
Question BD, ce n'est pas vraiment raffiné mais cela permettait de passer le temps en attendant son tour chez le coiffeur.
Une histoire de captation d'héritage. Pas d'une originalité folle mais un traitement solide qui donne un vrai plaisir de lecture. Sauf surprise de dernière minute, l'album suivant sera le dernier et on aura le fin mot de l'histoire sur l'assassinat de l'héroïne fantôme.
Quelques cases mystérieuses (lunette de fusil) dans cet avant dernier album laissent augurer d'un final ... percutant.
Le boeuf en daude est un plat roboratif qui ne se fait plus guère; mais la daube dans la BD est un genre qui fleurit. A ce titre là, Empire USA peut en revendiquer fièrement le sceptre. C'est en effet l'archétype de la bonne idée de base, conduite par un aéropage de professionnels et qui aboutit sinon à un ratage complet au moins à une gadoue informe avec par ci, par là, quelques éclairs susceptibles de donner le change.
Comme tout bon produit marketing (ce qui est d'ailleurs faux car l'art marketing est justement de ne pas se faire remarquer), l'album se termine par un cliffhanger qui nous invite à une saison 2. Je n'invente rien puisque c'est bien le terme de "saison" qui est employé. Je sais bien qu'après l'hiver vient le printemps et que la prochaine "saison" devrait en conséquence être meilleure. Mais comme on part de très loin, elle se fera sans moi.
Les années 50/60 furent en France celui du triomphe des petits formats. De nombreuses maisons d'édition en régions en furent les championnes dont Lug à Lyon, Aredit et Imperia à Lille pour ne citer que celles-la.
Toutes firent appel à du matériel italien (très souvent), anglais (souvent) ou espagnol (moins souvent). Ce Jet Logan là, héros de science-fiction, était oiriginaire d'Outre Manche.
Il sévissait dans une revue nommée Thriller Picture Library sous le nom de Jet Ace Logan. Parmi les autres héros de cette revue, il y avait aussi Battler Briton, Spy 13 rebaptisé en France X-13, John Steel ou encore Dogfight Dixon.
De 1965 à 1970 sur 64 numéros, Jet Logan offrit ses aventures au public français. Une BD qui n'a rien d'exceptionnel, qui a même assez considérablement vieilli mais qui -pour ceux qui ont connu cette période- se déguste comme une madeleine proustienne