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Les avis de - petitboulet

Visualiser les 43 avis postés dans la bedetheque
    petitboulet Le 16/07/2003 à 16:04:57
    Cryozone - Tome 1 - Sueurs Froides

    avis sur le dyptique

    Cryozone, ou la revisitation de l'histoire de zombies par Cailleteau et Bajram. Quand on connait le pédigrée des deux gaillards, on peut s'attendre au meilleur, et on a du bon...et du moins bon...

    Le premier tome nous plonge dans l'action presque directement. Nous nous trouvons à bord du Neil Armstrong, un vaisseau colonial qui voyage vers une planète habitable. ils y arriveront dans 10 ans. En attendant, des équipes de 400 personnes se relaient par tranches de 6 mois pour faire fonctionner la machinerie gigantesque du Neil Armstrong. Les autres sont en sommeil cryogénique, un procédé inventé par cryotek, dont des responsables font le voyage avec les autres. Et c'est la que les choses se gâtent. Un incident va obliger l'equipage a reveiller les cryogénisés en catastrophe, sans respecter le temps de dégel normal... et la catastrophe prend des ampleurs de film d'horreur.

    Bon, déjà le dessin est très bien, il colle bien à l'ambiance, les gros aplats noirs de bajram donnent une athmosphère un peu claustrophobe, et son dessin nerveux donne du dynamisme aux pages, ce qui est un bon point pour un album basé sur l'action. Son trait n'est pas encore aussi sûr que dans Universal War One mais il a déjà d'énormes qualités.

    Là où je serai un peu plus dubitatif, c'est en ce qui concerne l'histoire... En effet, après un tome 1 très alléchant, le tome 2 s'enfonce un peu dans l'improbable, les dialogues ne sont plus aussi percutants, la fin est à mon sens ratée... Bref Cryozone ne tient pas toutes ses promesses.

    Reste un bon divertissement, pas prise de tête, qui fera passer un bon moment, mais on aurait pu s'attendre à mieux au vu du premier tome... dommage...

    petitboulet Le 16/07/2003 à 16:02:43

    L'institution est certainement l'album dans lequel Binet à mis le plus de lui-même. L'album est en partie autobiographique, et moins drôle que les autres albums de Binet.

    L'institution raconte la vie d'un petit garçon dans une pension religieuse, racontée à la premiere personne. Le ton navigue entre le potache et le doux amer, avec des passages franchement sombres (le baptème), mais reste plein de tendresse. Ce garçon va grandir et vivre les peines et les joies, les crises de rires et celles de larmes d'un gosse ordinaire dans ce genre d'établissement.

    On ne peut pas dire que Binet soit tendre avec les religieux qui peuplent cette institution, au contraire, il a la dent dure, et son ouvrage est très engagé anti-religieux (les deux abbés principaux sont assez ignobles), mais il n'oublie pas de faire rire, aux dépends de ces religieux ridicules. C'est sa manière à lui de s'exprimer, et même si les religieux sont ridicules, ils ne sont pas antipathiques, ils sont même un peu touchants avec leurs défauts. Mais le personnage le plus sympathique, le plus proche de nous, auquel on s'identifie, c'est ce gamin qui navigue entre abbés et bonnes soeurs, qui va voir sa premiere intimité féminine dans un trou de toilettes... ce garçon là c'est le gosse intemporel, innocent, naif, celui qu'on se souvient tous d'avoir été. C'est cela qui rend L'institution si fort en émotions, et qui provoque l'identification et fait vivre la tendresse que porte Binet à ses personnages, tous ses personnages, aussi abjects soient-ils.


    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:58:22
    Libre à jamais - Tome 1 - Une autre guerre

    Dur dur de faire une suite à La Guerre Eternelle, une des oeuvres les plus marquantes de la Sf en BD et en roman. Pari risqué, c'est sans doute pourquoi Marvano et Haldeman n'ont pas voulu s'en démarquer trop pour ce premier tome. "Libre à jamais" nous conte ce qui se passa pour Marigay Potter après sa séparation forcée d'avec William Mandella. Marvano et Haldeman nous font le portrait touchant d'une femme qui sait qu'elle ne reverra jamais l'homme qu'elle aime, qui essaie de se reprendre sans y arriver pleinement, malgré l'amour qu'elle ressent pour le sergent Cat Verdeur. Mandella n'est pas seulement l'homme qu'elle aime, il est le dernier lien avec sa vie du XXe siècle, celui avec lequel elle a traversé la guerre, une espèce de témoignage vivant de son passé.

    On retrouve avec plaisir le dessin sobre de Marvano, ce dessin qui m'avait fait aimer La Guerre Eternelle et dans lequel j'avais trouvé non une redite dessinée du roman mais une véritable oeuvre à part. Un dessin sans effets spectaculaires, aux couleurs faites à la main, ce qui devient rarrissime en SF aujourd'hui, où on nous habitue à des couleurs flashies dans tous les sens et à une surenchère d'explosions. Marvano n'a pas besoin de ces artifices pour nous montrer la beauté de l'espace (p.5 notament)et gagne en efficacité et en crédibilité ce qu'il perd en spectaculaire. On a l'impression que le visage de Marigay est figé, mais d'infimes expressions sur son visage et l'usage judicieux de la voix-off montrent sa mélancolie de manière réaliste et touchante. "Petits moyens, gros effets" semble être la devise de Marvano.

    L'histoire en elle-même peut paraître anecdotique après l'ambitieuse Guerre Eternelle (Haldeman l'avait faite paraître sous forme de nouvelle, sorte de transition entre "La Guerre Eternelle" et "Liberté Eternelle") mais le parti-pris des auteurs, s'interesser à Marigay plus qu'à l'intrigue apporte de la profondeur et beaucoup d'humanité et rend l'interêt de la trame secondaire.

    Avec le premier tome de "Libre à jamais", en réalité un véritable One-shot, Marvano et Haldeman prouvent que leur tandem fonctionne toujours aussi merveilleusement, et nous offrent une histoire réaliste, profonde et humaine de la même qualité que La Guerre Eternelle. Chapeau!

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:56:03

    Je ne vais pas revenir sur l'intrigue de Frankenstein, elle est assez connue et cette version bd est fidèle au roman de Mary Shelley.

    Là où l'auteur Denis Deprez interpelle et étonne, c'est par son dessin et ses couleurs. Les cases de Frankenstein sont de véritables tableaux, et le choix des couleurs est très important et dénote le parti prix de Deprez: pour lui, le monstre est Victor Frankenstein, représenté en couleurs sombres, des noirs, des rouges sombres, avec des traits flous la plupart du temps, le visage à peine esquissé... la créature est certes monstrueuse et commet meurtre sur meurtre, mais elle garde une pureté et une innocence grâce aux couleurs claires, lumineuses dans lesquelles elle se trouve baignée, à part quand elle se souvient des traitements infligés par le docteur Frankenstein. Son visage lui-même contraste avec le reste par sa couleur claire, une paleur de mort mais en même temps une certaine pureté, une innocence. Deprez a choisi de le faire proche du visage de Boris Karloff, et en même temps assez éloigné pour que ne transparaisse pas le côté stupide de la créature jouée par Karloff. Il s'avère très intelligent et torturé par ses bas instinct qu'il tente de réfréner tout en adorant y succomber.

    Frankenstein est responsable des meurtres que sa créature commet, car il lui a refusé le droit d'être humain, il a commis le sacrilège de se prendre pour Dieu mais n'a pas fini son travail. Tout repose la dessus. A mon sens, le fait que Frankenstein refuse à sa créature son alter ego féminin représente une faute plus grave que celle de se prendre pour Dieu.

    Au final, Frankenstein est un album sombre, dense, pas forcément facile d'accès, remarquable par ses dessins et ses couleurs, avec un petit bémol technique: avait-on vraiment besoin de faire des bulles carrées à l'ordinateur avec ce type de dessin? Ca jure et fait sortir de l'histoire.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:54:02
    Je suis un Vampire - Tome 1 - La Résurrection

    1993, New York. Des ouvriers forent un trou et mettent à jour une cavité, et réveillent ce qui sommeillait à l'intérieur... En l'occurence un jeune homme de 12 ans, qui se régénère au contact du Soleil. Ce jeune homme peut se nourrir normalement, bien qu'il ait besoin de quantité de nourriture faramineuse, mais son met de prédilection reste le sang humain... Il a 5000 ans, n'a pas de nom, est fils du pharaon Khufu et sa Némesis le poursuit inlassablement.
    Voilà le début de la série Je suis un vampire de Trillo et Risso. Un vampire pour le moins atypique puisqu'il se régénère au contact du soleil, qu'il a un corps qui a stoppé sa croissance à 12 ans, ce qui présente de grandes frustrations. Bien qu'ayant 5000 ans, ce garçon est resté un enfant, il a besoin qu'on s'occupe de lui, il a besoin d'amour tout simplement.
    Ce premier tome navigue entre un certain romantisme et des passages très crus. Le ton est assez deuxième degré de même que le dessin de Risso, qui fait dans l'ironie. J'aime beaucoup ce dessin noir et blanc assez nerveux et carré, aux aplats noirs très présents. Pour ce qui est du scénario, Trillo nous propose un mélange d'action, de fantastique, d'humour et d'un brin d'érotisme soft, qui font de ce titre une grande réussite. Un petit bémol, je ne sais pas si c'est dû à l'édition française mais l'album se termine presque au milieu d'une phrase, ce qui frustre quand même énormément et n'est pas très adroit. Mais Je suis un vampire se révèlant très prenant, on passera la dessus pour se précipiter sur le tome suivant. Essai réussi!


    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:52:08

    Le prince des écureuils est un conte qui se passe au Moyen-Age. Ce conte raconte l'aventue d'un écureil qui va devenir humain.

    On a plus l'impression qu'Hausmann illustre le scénario de Yann tant les bulles sont rares : pratiquement toute la narration se fait sous forme de voix-off, et est illustrée par une case, généralement de toute beauté. Mais l'histoire de Yann est sombre, très sombre, les personnages d'Hausmann sont donc dessinés en conséquences : laids, l'air idiot souvent... l'écureuil va apprendre à grandir d'une des pires manières qui soit. Il n'est pas épargné par la laideur du tableau, il est rancunnier et profite de sa force pour se venger du temps où il était faible. Il se caractérise par sa lâcheté. Mais enfoui sous cette carapace se cache un coeur brisé qui a espoir d'aimer à nouveau. Conte cruel oui mais pas dénué d'un souffle d'optimisme et d'un humour caustique, presque méchant.

    Une réussite, à la carapace dure mais au coeur tendre.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:39:17

    J'admire ce livre. Son inventivité. Son humour. Ses moments sombres. Tout.

    On fera avec est le troisième ouvrage de Manu Larcenet aux Rêveurs. Après Dallas Cowboy que je n'ai pas lu et un monstrueux Presque qui racontait son service militaire, arrive ce livre beaucoup plus frais, beaucoup moins sombre, au dessin plus naif, beaucoup plus libre, et à la construction plus lâche. Mais ce serait une erreur de prendre On fera avec par dessus la jambe à cause de tout cela, de décider que le traitement plutôt "léger", au sens de non oppressant, revèle un fond "léger" (sans consistance), au contraire.

    L'album est construit sous forme de strips de quatre cases qui s'étalent sur une planche complète, ces strips autobiographiques s'entremêlant pour former plus ou moins une histoire logique. Le livre voyage entre différentes ambiances, parfois drôle, parfois sombre, toujours touchant. Le dessin naïf renforce le lien entre le lecteur et l'auteur, et contraste avec les propos parfois durs de Manu Larcenet. Il n'adoucit pas ces propos, mais apporte une touche de second degré qui fait passer le tout, et nous rapproche du dessinateur, qui rit de ses travers, et se met à nu devant nous.

    Un album qui ne paye pas de mine mais qui réussit le tour de force de nous faire rire intelligemment, et qui nous propose en même temps une reflexion sur l'auteur qui devient une reflexion sur nous-mêmes, du fait de l'identification très forte que l'on ressent à la lecture de ces pages. Au final il s'agit certainement du plus ambitieux de ses projets aux Rêveurs, dans sa forme et dans son fond, et le plus réussi à mon avis, du fait du mélange heureux entre humour et reflexion sur des thèmes beaucoup moins légers. Un album à lire au moins une fois, et qui me met la pêche à chaque lecture. Ce livre réussit à nous faire voir la vie comme une expérience définitivement positive et enrichissante.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:37:13

    Je tiens a preciser tout d'abord que cet album est mon premier de Baudoin, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il m'a intrigué, par sa superbe couverture d'abord, par son contenu ensuite...
    Dans ce livre Baudoin parle de la vision de l'autre a travers le portrait, de l'incapacité à faire coincider le portrait à la réalité, de sa relation avec Céline Wagner, et de la liberté en général. Après deux lectures, deux qualificatifs me viendront à l'esprit: "superbe" et "inégal". Le premier qualificatif n'est pas vraiment dur à expliquer, Baudoin montre sa maitrise du dessin (ou pûtôt de la peinture ici), joue avec les poses, les ombres, les couleurs... les couleurs, parlons en, justement: elles retranscrivent bien l'ambiance des cases, et touchent parfois a l'exceptionnel (celles des vues de mer, notament, en page 24 en particulier...). L'utilisation de celles ci sur Céline est particulièrement intéressante: quand Céline est elle même, Baudoin n'emploie pas de couleurs, elle est en noir et blanc, crue, vraie... Sinon, il l'habille de couleurs, qui ne sont pas elle... elle veut sortir du carcan dans lequel il la met en la peignant (la vision d'elle que se fait Baudoin, où il essaye de faire une "légende" de Céline), elle veut se sentir elle même, libre, et garder son jardin secret, alors que lui est plus possessif, voulant la peindre a n'importe quel moment, et lui ôtant cette liberté en la peignant...
    Pourquoi inégal? parce que certains passages m'ont enchanté (j'aime particulierement ces planches de collages), par contre parfois je me suis ennuyé ferme... alors j'ai sûrement loupé pas mal de choses, mais ce que je retiendrai c'est une claque graphique, particulierement au niveau des corps, des très bons moments, et des passages plutot longuets a mon goût. Le tout donne un bilan positif, je ne regrette sincèrement pas mon achat.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:34:36
    Terres d'ombre - Tome 1 - Les Yeux de pierre

    Avec Terres d'Ombres, Gibelin et Springer mettent un grand coup de pied dans la fourmilière de l'heroic-fantasy franco-belge et assènent leur talent d'écrivain et de dessinateur.

    L'histoire commence de manière plutôt classique, avec deux voleurs qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts suite à une guerre entre l'empereur de Suy Trahmal et le roi Zynski, rien de nouveau, on reste dans le classique que ce soit au niveau de l'intrigue que des noms au goût discutable. Mais Gibelin ve en faire une épopée passionnante, avec sorcière accorte bien que mortellement dangereuse, sortilèges, poison, envoûtement et autres artifices fantasyesque. Il mélange tout ça pour en faire sa sauce et cette sauce prend diablement bien, on a un vrai souffle, un humour souvent présent, des dialogues qui tapent juste, une quête passionnante, un héros mis à mal... bref, du tout bon.

    Côté dessin, Springer déploie son talent et c'est impressionnant. Ses larges aplats noirs donnent une ambiance glauque à ses paysages, ses femmes sont sexys en diables sans pour autant être vulgaires, et sont moins dévêtues que de coutume, ce qui n'est pas un mal. Le système de rébus pour faire parler la bestiole qui accompagne le héros est une très bonne idée qui allège le récit, plutôt sombre.

    Oui, le récit est sombre et ce n'est pas un mal, tant on commence à être saturé de cette heroic-fantasy humoristique qu'on nous sert à toutes les sauces. Si Terres d'Ombres ne crache pas sur de petites touches d'humour ça et là, le ton est résolument sérieux. De plus, Gibelin a su ne pas trainer en longueur: 3 tomes, pas un de plus, voilà qui est rafraichissant face à toutes ces productions interminables autant que vides de contenu qui pulullent de nos jours.

    Voilà tout ce qui fait que Terres d'Ombre est un récit à part dans la production fantasyesque faramineuse que les éditeurs nous proposent aujourd'hui. Ne boudons pas notre plaisir, saluons les auteurs de cet ouvrage et éspérons d'autres pépites un peu décalées comme celles-ci.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:31:07
    Kochka - Tome 1 - Nouvelle-Orléans 1862

    Welcome in Louisiana, my friend. Bienvenue au pays des bayous, de la sueur, de la transpiration, des crocodiles... Bienvenue dans un pays à moitié sauvage, bienvenue en cette bonne année 1862, au coeur de la guerre de sécession!

    Emplissez vous les narines de l'odeur de la putréfaction des plantes qui règne dans les marais! Affrontez les moustiques par centaines! sentez votre corps s'enduire d'une pellicule de sueur grasse dûe à l'humidité extême de ce beau pays! Entrez dans ses saloons, respirez cette odeur de sciure, de vieux whisky et de parfum bon marché! Suivez le guide M'sieurs Dames, vous êtes en Louisiane, et si les canons tonnent dehors, v'nez vous humidifier la glotte dans un de nos bouges si joyeux!

    Voilà à peu près le programme auquel nous convient Brrémaud et Duhamel, la Louisiane dans toute sa splendeur et son horreur. Ici les personnages sont forts en gueule et prompts à dégainer, ne présentent pas souvent un Q.I de philosophe, s'avèrent plutôt crades et embaument l'air de remugles douteux.

    Nous allons suivre les aventures parallèles d'un soldat sudiste déserteur poursuivi par un chasseur de primes et d'un photographe russe engagé par les nordistes et accompagné d'un chat nommé Kochka... Brrémaud s'amuse à éclater son récit, à brouiller les pistes en décrivant énormément de personnages, admirablement croqués par Duhamel, et parsème ses pages de répliques bien senties et qui font mouche. Pas mal de zones d'ombres encore mais ce tome n'est pas un album de présentation, loin de là, des information on en reçoit son content dans Kochka.

    A noter la mise en couleur assez particulière, qui rend parfaitement bien l'ambiance décrite au dessus.

    Allez les amis! Plongez vous dans Kochka, et allons ensuite chasser l'alligator!

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:29:21
    Banana fight - Tome 1 - Le choc des titans

    Banana fight commence fort, très fort, par une pendaison... Banana Fight, c'est l'histoire de trois gosses qui ont décidé de devenir des criminels, comme ça, pour s'amuser... et qui vont avoir maille à partir avec le diable en personne rien de moins.

    Ce tome un préfigure une série qui va partir dans tous les sens. On a affaire a un univers décalé, pas très lointain du nôtre mais pas non plus le monde d'à côté. On n'a pour l'instant qu'une petite idée de ce qui risque de se passer, mais il est manifeste que ca va bouger, tant l'action est ici déjà au rendez-vous.De l'action, des dialogues bien sentis, un décalage humoristique, un éventail de personnages foisonnant, telle est la recette réussie de Banana Fight, rehaussée par le dessin de Reynès, et surtout par ses couleurs, harmonieusement disposées, sans tape à l'oeil, efficaces et ésthétiques.

    Si le reste est à la hauteur, on tient là une série du feu de dieu (ou du diable, qui sait?)

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:27:41

    le constat est un road comic (cherchez pas j'aime inventer des termes).trois personnages se retrouvent dans la meme voiture, en route pour le meme coin, avec des buts différents. trois personnages qui n'ont pas grand chose en commun au premier abord. trois personnages qui vont apprendre a s'apprecier tout au long des quelques 90 pages qui forment l'histoire du constat. le constat c'es tl'histoire de vincent,un ingenieur a qui on a forcé un peu la main pour devenir delinquant, et qui a decider de se revolter en doublant ses accolytes. le constat, c'es tl'histoire d'abel, un vieil homme mystérieux qui va aider vincent pour peu que celui ci l'accepte dans sa voiture. le constat, c'est l'histoire de rose, jeune fille insouciante qui vit une vie de bohème, traversant la France en autostop et vivant de petits boulots.ces trois la vont se decouvrir, s'apprecier, s'aider,méleront leurs existences, jusqu'au dénouement final. parce que le constat, c'est aussi une machine tres bien huilée, ou les engrenages tournent sans bruit vers une fin plutot surprenante, mais en meme temps qui a l'air d'etre la seule possible. un suspense savament dosé, une grande humanité dans les sentiments echangés dans le livre... le constat est une réussite totale, un bouquin qu'on prend plaisir a lire une premiere fois pour l'histoire et le suspense, une deuxieme fois pour la justesse des rapports humains. bravo!

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:25:26
    Top 10 (Semic/Panini) - Tome 1 - Tome 1

    Bienvenue au Top Ten, le commissariat de Néopolis, une ville créée par des savants nazis... Les membres du commissariat ont tous des superpouvoirs. Et ils en ont plutôt besoin, puisque TOUS les habitants de néopolis ont des pouvoirs. Alan Moore nous pond ici une nouvelle série se jouant des codes des comics, mais aussi de ceux de la télévision. En effet, Top Ten est une fiction documentaire sur la vie de tous les jours du commissariat de néopolis. Il utilise donc les codes de toutes les series sensées nous narrer le travail quotidien de gens ordinaires, URGENCES en tête. Là où le décalage intervient, c'est sur l'univers brossé par Moore.

    En effet, Néopolis est peuplé de superhéros aux pouvoirs parfois... surprenants. Là où cela se corse, c'est que les animaux ont aussi des pouvoirs (les ultras souris et les chatomiques, un des passages les plus réjouissants), que des mondes parallèles existent, que les dieux de toutes mythologies se réunissent au godz, un bar à côté du commissariat... Bref, un joli foutoir que les enqueteurs du top ten essaient de déméler. On retrouve des thèmes récurrents chez alan moore: la "normalité" la banalité de ces êtres extraordinaires, leur vie ordinaire et leurs aspirations communes...

    Cette histoire est servie par le trait élégant quoi qu'un peu figé de gene ha. Les couleurs, quant a elles... je n'arrive pas a trancher: leur mauvais gout informatisé est il voulu, pour ajouter au ridicule des costumes, ou alors est ce tout simplement moche pasque c'est moche... bof, c'est secondaire de toutes façons, puisque top ten, en depit de cela, reste une série atypique, décalée, raffraichissante et particulierement agreable a lire.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:10:52
    Joe

    joe est un petit garcon impulsif.trop impulsif, il ne sait pas contrôler ses émotions, qui le font devenir dangereux pour ses amis. c'est que joe n'est pas tout a fait un garcon comme les autres...mais son amie Béa et une chauve souris vont l'aider a mieux se controler, et par la même a devenir adulte, mature.
    c'est un tres joli premier album que nous livre boiscommun avec joe. dans cet ouvrage, il dessine des personnages plus ronds que dans ses livres ulterieurs, et nous demontre qu'il est aussi a l'aise en noir et blanc ( son seul ouvrage en noir et blanc a ma connaissance)qu'en couleurs, et il nous emmene dans une histoire douce et jolie, qui nous laisse avec un petit sourire reveur a la fermeture... une reussite en tous cas, qui nous montre bien le talent de cet auteur, et qui prefigure les succes amplement merites de ses travaux ulterieurs.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 15:05:26
    Journal (Neaud) - Tome 3 - Journal (III) Décembre 1993 - août 1995

    ça n'est pas vraiment facile de parler du Journal de Fabrice Neaud. Pas facile parce qu'un journal est par définition une oeuvre très personnelle, où l'on lache beaucoup de soi-même. Le lecteur est en position de voyeur sans aucun paravent, contrairement à une oeuvre de fiction, où le fait que ce ne soit pas vrai agit comme un buisson où l'on peut se cacher, où le côté interdit du voyeurisme disparait.

    Pas facile parce que Fabrice Neaud n'a pas envie de nous ménager, il nous envoie son mal de vivre, ses tourments et son amour impossible en pleine gueule. Le malaise s'installe au fil des pages, on se surprend parfois à lire "contre son gré" certaines pages... Neaud raconte une période difficile de sa vie et ne nous ménage rien, il se met à nu, se dévoile complétement, montre ses défauts sans pudeur, sans complaisance non plus, mais fait en sorte que ça marque.

    Il y a bien plus qu'une autobiographie dans ce journal, Neaud nous invite à réflechir sur ce qui nous entoure, sur l'homosexualité bien sûr, sur l'amour... J'ai eu l'impression que la relation que Neaud vit avec Dominique s'apparente à une véritable guerre de tranchées, le moindre bout de nez hors du trou rassurant de la tranchée s'apparente à une mise à mort en règle.

    Bref, pas facile de parler du Journal de Fabrice Neaud. C'est encore lui qui se débrouille le mieux pour parler de lui, alors achetons ce chef d'oeuvre et entrons par la grande porte dans son monde, pas forcément joli-joli, provocateur parfois, râleur souvent, touchant toujours. entrez, et laissez la porte ouverte, que d'autres se laissent tenter

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:59:39
    Le bar du vieux Français - Tome 1 - Le Bar du vieux Français 1

    Le bar du vieux français raconte l'histoire d'une jeune marocaine d'origine, Leila et d'un africain, Celestin et de leurs destins respectifs. On va suivre en paralèlle leurs deux parcours, en forme d'initiation à la vie, racontés par une mystérieuse voix off qui semble très bien les connaître.

    Le duo Stassen-Lapière fait des merveilles, pour cette histoire aux relents doux-amers, histoire de deux paumés qui vont certainement se rencontrer, mais qui vivent leur vie séparément pour l'instant. Le récit voyage entre l'Espagne, le Maroc et l'Afrique noire, nous faisant découvrir des paysages magnifiques. A ce propos la mise en couleurs très particulière et son style de dessin font merveille pour décrire l'Afrique et ses paysages, ses gens... il y a une lumière qui se dégage de ses couleurs, mise en évidence par la simplicité de son trait, et qui baigne ses planches.

    Les deux personnages principaux, Leila et Celestin, n'ont pas une vie facile. Néammoins il se dégage une athmosphère positive du récit, due à la voix off en premier lieu et aux dessins ensuite. La réalité est crûe dans cet ouvrage, les personnages ne sont pas enjolivés, entre le missionnaire irlandais qui baptise sans consentement, le père de Leila très "protectionniste", le français que rencontre Leila, un gars plutôt médiocre... mais on s'attache à pas mal de ces personnages au fil des pages, après tout ils sont humains...

    Le premier tome du bar du vieux français est une ode à la vie, à l'émancipation et au voyage, un voyage initiatique pour nos deux protagoniste. Où cela va-t-il les mener? Qui sait?

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:58:41
    Le bar du vieux Français - Tome 2 - Le Bar du vieux Français 2

    Le deuxième tome du Bar du vieux Français finit brillament ce que le premier avait commencé. On continue à suivre les tribulations de Leila et Céléstin, l'histoire de leur rencontre...

    il y a deux parties dans ce tome, mais je ne vais pas dévoiler toute la trame. Je dirai seulement que le récit bascule dans l'amer dans la deuxième partie, et que cela redonne un souffle au récit.

    Côté dessin c'est toujours aussi fin, toujours aussi bien coloré, je suis particulièrement admiratif pour les dessins censés être de Célestin, ceux qui racontent une légende de son pays. Célestin qui se sent fautif de la mort de sa soeur, qui n'arrive pas à se déculpabiliser.

    Le bar du vieux français est un récit envoûtant, à la fois optimiste et amer, lumineux et sombre, comme la personnalité de Célestin. Un livre qui vaut largement le coup d'oeil, gorgé de qualités

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:56:14
    Garulfo - Tome 1 - De mares en châteaux

    avis sur le premier cycle

    Bon autant le dire tout de suite, le premier cycle des aventures de garulfo, la grenouille qui voulait être humaine est une réussite totale! On a affaire à une revisitation de conte hilarante et tendre en même temps.

    Mais commençons par le commencement. Garulfo est une grenouille, totalement frustrée de cet état de fait. Ce que Garulfo aimerait c'est être un homme, une de ces êtres immenses qu'il vénère par dessus tout. Et le rêve... va devenir réalité par l'intermédiaire d'une sorcière aux desseins mystérieux...

    Et à partir de là, nous voila partis pour deux tomes de rires et de situations plus drôles les unes que les autres. Ayrolles est une mine d'idées et un dialoguiste de tout premier ordre, ses répliques font mouche, la voix off est particulièrement bien employée et le ton doctoral qu'elle prend donne un air de sérieux à un dyptique complètement loufoque.

    Maïonara n'est pas en reste, ses personnages ont des vraies "tronches", improbables, sa princesse est sexy en diable sans étalage de viande ce qui est refraichissant et son trait nerveux à l'extrème suit le rythme de la série, tout en rebondissements.

    Mais dans Garulfo il n'y a pas que des gags, Ayrolles en profite pour faire une critique des humains, qui sont un modèle pour Garulfo au début. La suite le fera changer d'avis. Garulfo voyage dans ce monde humain, cruel et garde sa naiveté touchante, qui est aussi le ressort principal de l'humour des deux tomes de ce premier cycle.

    Bref, une série drôle, intelligente, tendre et superbement dessinée et mis en couleurs, on tient la un dyptique exceptionnel et une des grandes réussites de la collection Terres de Légendes de Delcourt.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:39:46

    Big Johnson Bone contre les rats garous est le premier hors-série de la saga Bone. Il retrace une étape de l'histoire du fondateur de Boneville et ancêtre des cousins Bone, Big Johnson Bone.
    Dans cette histoire Big Johnson Bone arive dans la vallée que nous connaissons bien (enfin si l'on a lu la série Bone précedemment...) et trouve maille à partir avec les rats garous qui peuplent cette valée. Big Johnson Bone va rencontrer une floppée de personnages plutôt pas mal fichus, depuis le dragon handicapé (il ne peut pas cracher de feu) jusqu'à la reine des rats-garous, énorme et coquette...
    Cet album est placé résolument sous le signe de l'humour, les gags s'enchainent à un bon rythme,le dessin de Jeff Smith nous ravit toujours et on ne s'ennuiera pas. Néammoins, on ne peut cacher une légère déception, dûe au sentiment d'être en face du premier album de l'univers Bone qui soit dispensable, parce qu'un brin anecdotique. Il n'apporte pas grand chose à l'univers, les gags sont bons mais sans plus, même si certains passages peuvent rappeler la dantesque course de vaches...
    Bref s'il y a un album de l'univers de Bone dont vous vous passeriez, ce serait celui-là, pas un mauvais album, juste un album de plus...

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:38:36

    Rose est le premier album du monde de Bone qui n'est pas dessiné par Jeff Smith et le fossé est grand entre les deux dessinateurs, c'est le moins que l'on puisse dire.

    Déjà, Rose est en couleurs, ce qui peut laisser perplexe au niveau de la cohérence dans la démarche. Ensuite, là où Jeff Smith appose un trait précis, Charles Vess travaille dans le vaporeux, pour donner à ses planches des ambiances de rêve... Et je trouve le tout plutôt réussi. Il est vrai que cet album tranche avec l'univers de Bone décrit dans la série principale et même dans Big Johnson Bone, le premier hors-série. On passe à l'Heroic-Fantasy pure là où on avait un mélange réussi avec l'humour dans Bone. Mais même si cela s'avère un peu déroutant au début, j'ai bien accroché aux aventure de Rose, les moments de rêve sont particulièrement bien rendus. Bon Charles Vess est plus à l'aise à dessiner des décors et des animaux que des humains, ça se voit, mais même ces erreurs nous plongent dans un univers onirique. Rose est un conte, un conte qui sous ses airs de happy end nous dévoile la tragédie à venir dans Bone.

    Au final Rose peut très bien se lire tout seul, c'est un bon conte. Rattaché à la saga Bone, c'est un flash back étonnant et accrocheur

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:37:13
    Bone (Smith, chez Delcourt, en noir et blanc) - Tome 5 - Le pourfendeur de dragons

    avis sur le cycle 2 (tomes 5/6/7/8)

    Après un premier cycle drôle, frais et léger, les 4 tomes suivants de la saga Bone s'avèrent beaucoup plus sérieux et sombres, sans pour autant délaisser l'humour.

    Après les révélations de la fin du 4e tome, la vie des Bone, de Thorn et de tous les habitants de la vallée va amorcer un grand tournant et se présenter comme une série beaucoup plus sérieuse, complexe et passionnante. Passionnante parce que Jeff Smith se révèle aussi à l'aise pour l'humour que pour le moins drôle, son dessin si particulier retranscrit aussi bien les frasques de Phoney Bone (seul élément comique restant avec Smiley Bone, mais quel élément!), que la bataille entre kingdok et Rose, alternant les cases où le noir domine totalement, où l'on a presque une sensation de claustrophobie, entouré de tout ce noir, et des planches lumineuses, donnant une impression de soulagement, une respiration nécessaire aux albums.

    On l'aura compris ce deuxième cycle est aussi indispensable que le premier, parce que Jeff Smith a su se renouveler, partir dans une direction à risque sans se brûler les ailes , et même a réussi à enfoncer la plupart des production actuelles sans beaucoup d'efforts. Bone est LA série Héroic Fantasy du moment, celle qui apporte une vraie fraicheur, un vrai dynamisme au genre, qui le dépoussière et le casse parfois pour mieux le plier aux formes originales de la saga Bone.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:35:13
    Bone (Smith, chez Delcourt, en noir et blanc) - Tome 1 - La Forêt sans retour

    avis sur le premier cycle (tomes 1/2/3/4)

    Bone est un ovni, un monument dans le monde de plus en plus vaste et de plus en plus n'importe quoitiste de la bd Héroic Fantasy, une oeuvre majeure, originale, drôle, sombre et passionnante à la fois.

    Le premier cycle de la saga Bone, qui en comptera 3, relate l'arrivée de 3 créatures pour le moins étranges, les Bone de Boneville, blancs, ronds, avec un gros nez, petits... enfin des archétypes d'anti-héros. Le premier est Fone Bone, gentil, un peu naif, courageux quand il le faut. Le second, Phoncibble P.Bone ou Phoney Bone, est un arriviste, un escroc incorrigible, vénal et sans beaucoup de scrupules. Le troisième, Smiley Bone, porte un chapeau et fume le cigare, ne quitte jamais son air rigolard, semble s'amuser de tout. Il a l'air d'un crétin fini. Cette joyeuse équipe de cousins (eh oui ils sont cousins) va semer le désordre complet dans la vallée où ils vont attérir après avoir été chassés de Boneville...

    Ce premier cycle est une véritable introduction au monde de Bone, un premier pas dans cet univers vaste et complexe, dominé par le rêve. Jeff Smith nous croque d'admirables personnages, hauts en couleurs, caractériels, grincheux, prompts à s'emporter... Bref des personnages qui vont nous révéler toute leur profondeur au fil des tomes. Les 4 premiers tomes de la série sont placés sous le signe de l'humour, un humour totalement délirant et aussi réussi dans les gags visuels que dans le purement narratif. Il faut voir le côté apocalyptique de la course de vaches dans le tome 2, apothéose de burlesque et de ridicule. Bref du côté de l'humour, pari complètement réussi.

    Mais Bone ce n'est pas que de l'humour, c'est aussi une histoire plus sombre, plus adulte, une quête complexe comme on en a rarement vu en BD, qui va amener les Bone à révéler leurs ressources cachées et leur âme.

    Le dessin de Bone est très particulier, alternant le très simple et arrondi (les Bone, les bébés animaux) et le plus réaliste (thorn, Lucius). Un mélange des genres qui passe parfaitement et qui donne du charme à la série, au même titre que le mélange Héroic-Fantasy/humour du scénario. Et puis Bone est en noir et blanc, et c'est ce qui fait sa grande force, tout en sobriété et en efficacité, le dessin de Jeff Smith nous marque beaucoup plus que s'il avait été délayé par la couleur.

    Un cycle et une série qui va marquer longtemps les esprits et l'Heroic-Fantasy en BD, cachez vous, clones de Conan le Barbare et de Lanfeust, Bone déboule !

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:32:05
    Bone (Smith, chez Delcourt, en noir et blanc) - Tome 10 - Chasseurs de trésor

    Apres un tome 9 qui comportait certaines longueurs, voici jeff smith et la petite equipe de Bone revenus au meilleur de leur forme! Les Bone, Thorn et Mamie Ben sont arrivés à Atheia, où de grands bouleversements se sont produits... les dragons ne sont pas en odeur de sainteté et la princesse doit se cacher...

    Encore une fois le mélange Héroic Fantasy/humour marche à merveille, ce tome renouant un peu avec le burlesque des débuts (un peu hein, c'est pas la course de vaches non plus :o) ), grâce à Phoney Bone et ses tours pour gagner de l'argent, et à une brochette de nouveaux personnages très bien brossés, notamment le maître de Rose, grincheux et bougon à souhait... L'intrigue n'est certainement pas oubliée et continue magistralement son bonhomme de chemin, apportant son lot de rebondissements et de bonnes surprises.

    Une fois de plus, un des gros points forts de Bone s'avère être le dessin de Jeff Smith, qui sait faire des trognes à ses persos comme personne, et le contraste personnages disneyiens/persos réalistes marche toujours très bien, le noir et blanc leur va toujours aussi bien, bref aucune baisse de régime de ce côté la, et une mantion particulière encore pour le maître de Rose, très bien trouvé.

    Bref, les amateurs vont se jeter dessus, les autres ne savent pas ce qu'ils ratent, les pauvres :o)

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:14:58
    Le mur de Pan - Tome 1 - Mavel cœur d'élue

    Pour moi ce premier tome du Mur de Pan a été un dépaysement bienvenu, du fait du traitement très particulier de l'histoire par l'auteur.

    On sent que Mouchel a passé beaucoup de temps sur sa bd, et il en ressort une oeuvre vraiment atypique et originale. Mouchel se révèle un excellent dialoguiste tout au long du livre, le langage, bien que connoté "cape et épées", passe parfaitement, naturellement, et colle bien à l'ambiance de poésie qui colle à l'ouvrage. Il y a un grand équilibre entre cases de narration et cases de dialogue, les cases de narration étant assez fournies en texte, sans être étouffantes, et décrivant une atmosphère de conte, de poésie, les cases de dialogues arrivant pour aérer de belle manière le récit et lui donner du rythme. Ces cases de dialogues se révèlent moins chargées en rêverie aussi, les dialogues pragmatiques et ironiques contrastant avec la douceur des cases narratives.

    Le dessin est aussi dans cette veine poétique, expressionniste, et prend parfois un aspect de gravure dans les traits des personnages et les paysages. C'est littéralement l'illustration d'un conte, retranscrivant presque à la perfection l'ambiance de rêverie qui accompagne le conte, et son côté vieillot sympathique. Ce côté un peu rétro est accentué par la technique de dessin utilisée par Mouchel, tout en gris, ce qui donne de la douceur et du volume à cet ouvrage étrange.

    Etonnant, beau, original, réjouissant, voilà les qualificatifs de ce premier tome du Mur de Pan, qui ne se contente pas de présenter les personnages, mais avance déjà résolument dans l'intrigue sans nous laisser d'impression de trop peu... Un coup magistralement réussi, très maitrisé, et où l'on sent l'implication totale de l'auteur.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:13:58
    Le mur de Pan - Tome 2 - La guerre de l'Aura

    Le deuxième tome de cette série est pour le moins étonnant, mais paradoxalement sans être particulièrement déroutant. Pourtant il fourmille en informations. On avait laissé le chevalier Brisette et sa compagne Mavel dans un monde sans technologie, et voilà que l'on s'aperçoit qu'en fait il existe une délimitation: aucune machine ne fonctionne passé le 7e parallèle! De l'autre côté de ce parallèle se trouve une ville à la haute technologie.

    Mais cette révélation ne minimise pas pour autant le côté onirique de l'histoire, au contraire même, on a vraiment l'impression de voyager dans un rêve en lisant ce tome deux, grâce aux contrastes entre monde moderne/monde derrière le 7e parallèle, beaucoup plus primitif, grâce aussi à de brusques transitions qui nous laissent parfois dans l'incomprèhension et nous donne une impression d'absurdité. Grâce enfin au dessin de Mouchel dont les gris et la façon dont il retranscrit les visages et les paysages servent parfaitement ses desseins.

    Au final , ce tome 2 du Mur de Pan s'avère brillant, déstabilisant, toujours aussi atypique et carrément indispensable.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:12:54
    Le mur de Pan - Tome 3 - Le fils du rêveur

    Voici le troisième tome qui signe la fin du cycle du Mur de Pan , un cycle pour le moins original et marquant.

    La première différence, et elle est de taille, c'est que philippe Mouchel a introduit la couleur dans ses planches, dans des tons doux qui incitent à la rêverie. Le résultat est tout simplement magnifique, plus efficace encore que les tons gris des tomes précédents.

    Pour le reste, l'histoire merveilleuse du Mur de Pan se poursuit à un rythme lent, hypnotique, le rythme du rêve. Des révélations surprenantes nous attendent, servies par les formidables dialogues de Mouchel, qui use plus que jamais de ce côté rétro de ses constructions de phrases pour nous dépayser, nous faire voyager. Chaque morceau d'histoire s'emboite dans le suivant, et forme un récit cohérent dans sa douce folie, qui nous balade doucement au gré de son courant calme mais puissant, à la rencontre de personnages remarquablement brossés et aux "gueules" mémorables.

    Un dernier bon point et non des moindres, le récit a su s'arreter là où il le fallait, le monde du Mur garde une grande partie de son mystère et laisse le soin à l'imaginaire de travailler à la suite des tribulations de toute la galerie de personnages qu'il a rencontré dans ce conte magnifique.

    Le Mur de Pan est un chef d'oeuvre incoutournable de Delcourt par son originalité, sa maîtrise graphique, son inventivité et sa propension à faire rêver son lecteur. Une pierre majeure de l'édifice Delcourt, déjà remarquable. Chapeau monsieur Mouchel!

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:09:24

    wow! Dur, sans concessions, sont les deux premiers qualificatifs qui me viennent à l'esprit concernant Déogratias de Stassen. Déogratias est le nom d'un jeune Hutu. Stassen nous fait vivre son histoire avant et aprés les grands massacres. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas tendre.

    L'histoire commence avec Déogratias qui erre dans le village après le conflit. Il a l'air d'un clochard, complètement perdu et alcoolique. Stassen nous fait vivre plusieurs jours de sa vie, passés au même rythme, où il fait inlassablement le même parcours et rencontre les mêmes gens. Paralèllement on a droit à des flash-back sur une période de la vie de Déogratias avant le conflit, sur sa vie simple, son amour frustré d'Appolinaire qu'il reporte sur sa soeur Bénigne, Tutsis toutes les deux, sur son caractère... Déogratias n'est définitivement pas quelqu'un auquel j'ai pu m'identifier, parce que Stassen le décrit médiocre, sans beaucoup d'aambition, qui se laisse entraîner facilement... jusqu'à sa descente aux enfers.

    Déogratias après les massacres est littéralement devenu une bête, et Stassen le représente ainsi, comme un chien. Il fonctionne a l'instinct, un instinct primaire et très fort qui découle de ce qu'il a vécu. On ne s'identifie pas à Déogratias, on ne l'aime même pas, mais on a pitié de lui, on comprend le mécanisme de déshumanisation à l'oeuvre sur lui et c'est cela qui fait peur.

    Paradoxalement le dessin de Stassen est haut en couleurs, lumineux, un dessin fait pour exprimer des choses joyeuses, et c'est ce qui fait passer la pilule, et en même temps choque un peu. Déogratias avec un dessin noir et pessimiste aurait donné un album inregardable, là on lit et ça marque, ce contraste entre la gravité des événements et le dessin...

    Bref, une grande réussite, qui reste dans les esprits longtemps après la lecture.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:07:38

    Les lumières de l'Amalou pour moi c'est d'abord une histoire d'amour entre moi et un dessin. Alors que je passais chez mon dealer (comprenez "mon libraire") habituel, je tombe sur la couverture du tome 4 de cette série, Gouals. Arrêt moteur. Yeux équarquillés. Stupeur. Bonheur. Un vrai coup de foudre devant le contraste entre la puissance énorme du félin et son expression si humaine, triste, intelligente, compatissante, contraste aussi entre la neige et ses pattes tachées de sang, entre sa puissance et la fragilité de la jeune fille...

    Ni une ni deux, j'achète le tout. J'ouvre presqu'avec fébrilité le livre, que je refermerai seulement une fois fini.

    Sur les bords de l'Amalou vivent les furets et les transparents des petits êtres humanoïdes qui deviennent intangibles sans lumière. La cohabitation se passe pûtôt mal que bien. Sur ces entrefaites un avion s'écrase. A l'intérieur, 2 furets, Andréa et Elwood. Je n'ose en dire plus sur l'intrigue, ouvrez le livre, laissez vous porter par les dialogues ciselés de Gibelin, par l'histoire merveilleuse, aux allures de conte de notre jeunesse.

    Laissez vous séduire par le dessin virtuose, expressif, puissant par son pouvoir évocateur de Claire Wendling, partagez les joies et les peines des transparents et des furets, plongez dans une intrigue solide aux allures de rêves, efficace et poétique à la fois. Suivez les dans le monde de la Légende, faites connaissance avec le sage Grand chêne et le fascinant Cafou, riez avec Ubu, tombez amoureux avec Elwood de la belle mais fragile Orane, remplissez vous du concentré d'émotions que renferme ce livre magique et laissez vous envahir par le sentiment de bonheur qu'il procure à sa fermeture.

    Comment? Pas encore en route pour vous le procurer?

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:05:29

    Avec la Guerre éternelle, on a un monument de la science fiction. D'abord le roman de Joe Haldemen, prix Hugo (récompense pour le meilleur roman de science-fiction américain) amplement mérité. Ce livre traite des horreurs qu'a vu Haldeman pendant la guerre du Viet-Nam, tout cela transposé en S.F, dans une guerre entre l'humanité et les Taurans, la première civilisation extra-terrestre jamais découverte. Un chef d'oeuvre d'écriture.

    Ce roman a donc été adapté en bandes dessinées par Marvano, avec l'aide du créateur Haldeman. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'essai est réussi. La Guerre éternelle nous montre la vie des soldats de l'AENU sans fard, sans complaisance non plus, en suivant le parcours du soldat Mandella pendant toute la durée de cette guerre. Et dieu sait qu'elle va durer longtemps, du fait de l'effet de la relativité sur les voyages interstellaires... Marvano et Haldeman nous montrent l'absurdité de l'entrainement, les conditions de vie, le rapport à la mort de tous ces militaires, leur difficulté à créer des liens durables du fait de la forte mortalité et de l'élasticité du temps... ils nous montrent tout cela par la lucarne d'un homme, le récit ne peut donc être qu'humain, pudique parfois (la superbe scène du baiser entre Marygay et Mandella) dur et critique envers les faiseurs de guerre, les gradés et les suiveurs aveugles, sombre et desespéré dans les scènes de batailles...

    La guerre éternelle en bandes dessinée aura été un véritable renouveau du genre: de grands thèmes peuvent être abordés en S.F, et finalement, les vaisseaux, les lasers et les expolsions, tout cela peut très bien être secondaire, accessoire,sans pour autant être délaissé, quand on sait raconter une histoire. La guerre éternelle nous l'a prouvé.

    petitboulet Le 16/07/2003 à 14:03:58
    Strangers in Paradise - Tome 6 - Passé, futur

    avis sur la serie complete

    c'est dur de parler de cette série... parce que raconter comme ca l'histoire de strangers in paradise casse tout: un résumé de cette histoire est plat et sans relief. C'est le talent de Terry Moore, conteur exceptionnel et dessinateur extraordinaire qui seul peut faire prendre vie et crédibilité a Katchoo, Francine, David, Freddie et aux autres... parlons d'une amitié entre deux femmes qui va durer toute une vie... parlons d'une sombre histoire de mafia... parlons d'un homme amoureux d'une femme... parlons d'une femme amoureuse d'une femme...et nous n'aurons pas un centième du bohneur que peut nous procurer cette série, du talent de terry moore a passer du rire aux larmes, de son dessin qui évolue lui aussi avec bohneur des situations comiques a d'autres poignantes, des expressions de ses presonnages troublantes de justesse, de ses poèmes qui parsement ses recits et donnent une ambiance particuliere, un spleen diffus tout au long de la lecture. Parlons de l'insertion de passages romancés dans la bd, de ses changements de style graphique pour mieux coller a l'ambiance qu'il veut distiller...

    Non, tout ca ne nous donnera qu'une minuscule idée de ce qu'est réellement strangers in paradise... le resultat fini étant infiniment supérieur a la somme des parties...

    petitboulet Le 16/07/2003 à 13:59:38

    Lie-de-vin est un jeune homme de 14 ans,affublé d'une tache de vin qui lui recouvre 1/4 de la figure. Il est le seul enfant du village où il habite. Lie-de-Vin est orphelin et a été adopté par Perrine, qui vit avec sa soeur Albertine.Voila le point de départ de ce récit doux-amer, aux ambiances faussement calmes et indolentes. Lie-de-Vin va devoir grandir plus vite qu'il ne le voudrait, il va apprendre les douceurs et les pièges qu'une vie peut nous apporter.

    L'histoire que nous raconte Corbeyranest remarquablement construite, les climax sont amenés doucement, on a l'impression de suivre une rivière calme, de se laisser naturellement porter par son courant. mais comme toute rivière, son courant est implacable, et ne peut être stoppé.

    Berlion, quant a lui, amène une lumière et des paysages magnifiques, des "gueules justes et bien trouvées, et sert parfaitement le récit par des cases larges et aérées, qui accentuent le côté calme et font contrastes avec certains passages au rythme beaucoup plus rapide et au découpage beaucoup plus acéré. Son ciel m'a particulièrement marqué par sa luminosité.

    Lie de vin est un récit prenant, simple et beau, triste et en même temps plein de cette touche de nostalgie teintée de joie qu'ont les souvenirs d'enfance. un contraste très bien maitrisé pour un livre qui marque les esprits

    petitboulet Le 16/07/2003 à 13:57:43

    avis sur la serie complete

    Nausicaa se déroule dans un monde désolé par un holocauste, et qui essaye de se reconstruire. L'humanité doit se battre contre un monde hostile, où presque toutes les especes animales ont disparues par leur faute. il ne reste plus que les insectes, qui peuplent la mer de Désolation, une gigantesque forêt bacterienne, où la moisissuere règne en maître, gagne inexorablement du terrain. Les hommes n'y peuvent rien, cette for^t est ce que la Terre a créé pour se regenerer, pour se débarasser des poisons que les hommes ont enfouis dans son sol. Cette mer de Désolation génère des spores mortels pour les hommes, qui doivent porter un masque pour les suppoerter. C'est aux abords de cette forêt que vit Nausicaa, la prinesse de la valée du Vent, jeune fille télépathe, et dotée du don de voir les courants d'air qui balaient la planète.elle peut communiquer avec les hommes par la pensée, mais aussi avec les insectes, et particulièerement avec les ômus, insectes gigantesques et véritable conscience de la forêt...

    On retrouve dans Nausicaa pas mal de thèmes chers à Miyasaki, et en particulier son amour de l'aviation,déjà bien développé dans Porco Rosso. La société qu'il dépeint est complétement basée sur la maîtrise des airs, seul moyen de traverser la Mer de Désolation, et est propice aux combats aériens spectaculaires et aux survols paisible d'une terre en reconstruction. Il arrive à faire transparaitre beaucoup d'optimisme dans ses cases, malgré le propos sérieux et le monde dévasté qu'il dépeint, d'une part grâce à la noblesse des personnages décrits, très proches souvent des chevaliers redresseurs de torts, et d'autre part par son trait qui évite les angles le plus possible, et ses personnages masculins plutôt joviaux et joufflus. Et puis Miyasaki est un raconteur d'histoires hors pair, qui arrive à donner un souffle épique à ses intrigues, qui sait rendre une histoire sentimentale sans miévrerie, ou dure sans violence excessive et usage d'hémoglobine a l'hectolitre. Bref, Nausicaä est une série qui enchante, un véritable conte où tous les éléments s'imbriquent pour le rendre exceptionnel. à lire absolument!

    petitboulet Le 16/07/2003 à 13:55:44
    Fée et tendres automates - Tome 1 - Jam

    Autant le dire tout de suite, je trouve que Fée et tendres automates est une des meilleures séries que la bd nous a apporté, toutes catégories confondues.Ce premier tome raconte l'histoire de Jam, un automate perdu au coeur d'une énorme mégapole appelée Carlotta, à la recherche de son seul amour, une fée.
    Jam navigue entre deux eaux, deux style, un mélange d'action pure et assez violente et de tragédie. Et la sauce prend, au delà de nos éspérance, grâce à une véritable osmose entre le travail du dessinateur et celui du scénariste. Ce premier tome se place sous le signe de la colère et de la révolte, de la barbarie des hommes aussi, et Béatrice Tillier retranscrit très bien ces ambiances par des tons chauds, rouges et oranges, la couleur du feu, de la colère. Son dessin est magnifié par le découpage de Téhy, qui privilégie toujours des grandes cases, très allongées horizontalement ou verticalement, qui laissent la part belle aux gros plans et aux compositions d'envergure.
    Quand à l'histoire... aaaaaaah... une superbe histoire d'amour coupée à la racine par la barbarie des hommes, une reflexion sur le concept d'humanité (Jam nous parait 100 fois plus "humain" que les hommes décrits dans le tome), des passages à couper le souffle, saturés d'émotions... Bref du grand spectacle, mais du grand spectacle subtil, tendre, triste aussi, où les sentiments sont exacerbés, où la tension est presque constante, où les plages de calme sont magnifiques de pureté...
    J'ai l'air d'inonder cette chronique de superlatifs, mais c'est parce que cette série le mérite, elle mérite que l'on se l'arrache, que l'on se jette dessus... et que l'on se laisse embarquer dans le petit esquif de Téhy et Tillier, vous verrez,ce petit bateau ne paye pas de mine, mais il cache un paquebot immense et plein de surprises pour qui à le courage de s'aventurer à son bord. Alors? On lève l'ancre?

    petitboulet Le 16/07/2003 à 13:52:20
    Le livre de... - Tome 2 - Le Livre de Sam

    qu'est ce donc qui m'a plu autant dans le livre de sam? he bien tout d'abord le fait que l'histoire parte dans une autre voie que celle du premier tome. Le livre de Sam nous fait decouvrir le pourquoi des livres, fait intervenir les gardiens des livres, et insiste sur la personalité de stan, pret a tout pour avoir sam, meme a tuer...
    j'avouerai que la scene de fin de cet album est a mon sens particulierement poignante et intense, un suicide par destruction de livre, voila une belle metaphore! le pouvoir des livres prend ici tout son sens, un ouvrage peut etre d'une importance telle qu'il change la vie d'une personne a jamais, en bien ou en mal. le mensonge existe aussi dans les livres, et peut etre mortellement destructeur.

    coté dessin, que dire? que boiscommun maitrise de mieux en mieux sa plume, que ses couleurs sont epoustouflantes, que les sentiments qu'il distille sont subtiles et prennent le lecteur... bref, une histoire qui prend tout son sens ici, une intrigue subtile a plusieurs niveaux, des emotions vraies, des personnages non carricaturaux font de cette serie une grande reussite. j'adore

    petitboulet Le 16/07/2003 à 13:46:23

    le capitaine du Dérisoire est un monstre. Parce qu'il est inhumain. Inhumain car il n'a aucune imagination, aucun rêve. Il vit entouré des fantômes de ses hommes d'équipage sur un bateau lui même tenant plus du hollandais volant version cargo que d'un bateau digne de ce nom, bateau non terminé, d'ailleurs, bateau fantôme qui porte bien son nom. Ce capitaine est, à l'image de son navire, dérisoire, voûté, bossu, usé par son inutilité et ses fantômes qui ne lui obéissent pas car il est capitaine de rien.

    En partant de ce postulat, les auteurs nous embarquent à bord d'un album tout en nuances, tendre et sombre, gai et triste, dérangeant et calme. Ce qui me rend vraiment admiratif dans ce livre, c'est à quel point le dessin colle à l'univers et aux ambiances du scénario: Supiot sait tout faire, des fantômes crispants et dérangeant errant sur une carcasse rouillée, sombre et morte à des paysages champêtres et grandioses, tout de calme et de lumière, en passant par une fête décadente, chaude et remplie de faste et d'exubérance perverse.

    On ne vit pas l'univers du Dérisoire, on le rêve et on le cauchemardise

    petitboulet Le 26/03/2003 à 16:23:01
    Lanfeust des Étoiles - Tome 2 - Les tours de Meirrion

    moi j'ai preferé ce tome la au premier qui m'avait paru décousu et sans véritable forme. celui ci regadre bien le sujet, même si on ne retrouve toujours pas la qualité du cycle de troy, on s'en approche , ya un mieux. une histoire qui se dessine (avouons que le tome 1 de ce point de vue etait limite foutage de gueule) des personnages qui s'affinent un peu. un ptit regret: j'ai l'impression que le perso de lanfeust se fait de plus en plus creux de tomes en tomes. et je regrette aussi un peu que cette serie soit de plus en plus un "trolls bis". je m'explique: au depart, lanfeust etait beaucoup plus axé aventure qu'humour, meme si ce dernier restait tres present, arleston faisant de la grosse rigolade (au demeurant tres reussie ) dans trolls de troy. la j'ai l'impression que l'humour prend le pas sur l'aventure et on se retrouve avec une histoire un peu plus superficielle... voila, pas encore un coup super reussi mais le niveau remonte, gardons espoir

    petitboulet Le 26/03/2003 à 15:50:13

    pour moi, c'est le bouquin qui a atomisé la série noire. on trouve dans sin city tout ce qui a pu faire les beaux jours du genre: un dur au grand coeur qui taquine un peu trop la bouteille, , force de la nature au cerveau peu developpé mais avec un code d'honneur. des filles a se damner, au corps plein de promesses et au regard acéré comme un poignard: bandantes et mortelles. des flics de tous horizons, depuis le simple brigadier fatigué se voir de la merde au petit flic naif qui sort de sa cambrousse. une athmosphere enfumée et alcoolisée, sombre et gluante comme une purée de poix, pluvieuse et chaude. on retrouve tout ca puissance dix dans sin city, frank miller n'y allant pas par 4 chemins et grossissant tout a l'extreme. on pourrait croire que le resultat de tout cela est ridicule, a lire au 36e degré, eh bien non. sin city est un exercice de style maitrisé du début à la fin, du concentré de polar a haute dose qui explose a la gueule, du sang qui gicle et des corps enlacés, le tout magnifié par un graphisme noir et blanc inegalé, quelque chose d'énorme, tout en energie, en angles, en intensité. un coup de maitre pour ce premier album de la série, qui ne sera jamais égalé parce qu'inégalable. dans cette série toutefois seuls les 4 premiers volumes sont a lire absolument, le 5e s'embourbant méchament et devenant ridicule a cause notament du scénario moins bien ficelé et du dessin moins inspiré du maitre. les 4 premiers sont epoustouflants.

    petitboulet Le 26/03/2003 à 14:27:58
    Volunteer - Tome 1 - Volunteer - 1

    J'ai mis un peu de temps a acheter cette bd, je l'avoue. Je me disais: "une histoire de vampire... comme si ca n'avait pas déjà été fait..." et puis bon, je me suis laissé tenter, au detour d'une fnac et sur le conseil d'une personne chère...:o)

    Volunteer est une jeune femme qui a été élevée dans un orphelinat de Baltimore. Aujourd'hui, elle est physio dans une boite de nuit et vit une vie banale. Elle a tout oublié de sa vie avant qu'on la recueille. De ce passé, elle a gardé une médaille où il est marqué "Volunteer", d'où son nom.

    Volunteer se démarque fortement de la vision gothique du vampire. Ici, pas de morsure sulfureuse qui provoque l'extase de la victime (en général il s'agit d'une nymphette dans ces récits, allez savoir pourquoi...;o)), en même temps que sa mort. Ici, point de costumes du XIXe, les vampires portent des vêtements usuels, pour passer inaperçus, ils pactisent avec des hommes d'affaires véreux et leur morsure n'a rien de sensuel, plutôt la morsure d'un prédateur sur sa proie. Springer a très bien rendu cette prise de position par la déformation de machoire du vampire qui mort, une petite deformation qui révèle son côté animal et primitif.

    Springer survole d'ailleurs ce tome 1 de sa maestria, ses personnages sont bien campés, ses décors sombres quand les vampires rôdent, et très lumineux pour les scènes de la vie de tous les jours, ce qui donne l' impression de sortir d'un cauchemar quand on passe de l'un à l'autre.

    Ce qui m'a interessé dansVolunteer,c'est que les vampires apparaissent comme presque secondaires, on sait que Volunteer a eu maille à partir avec eux, mais c'est sa personalité qui est mise en relief, sa sensibilité, et cela donne du relief à l'histoire. autre chose, les vampires ici ne sont pas des choses venues d'ailleurs, des fantasmes ou des cauchemars créés pour faire peur, mais ils font partie de l'entourage de Volunteer, ce sont des gens qu'elle rencontre tous les jours, le petit ami de sa copine, le vendeur de snacks au coin de la rue... cela banalise le vampire, le rend plus réel et plus effrayant aussi, car il y a une véritable paranoïa qui s'instaure au fil des pages: qui en est?

    Loin des dékires pseudo humoristiques d'un Buffy,Volunteer nous emmène dans un monde qui pourrait être le notre. après tout, si mon vendeur de kebab était un vampire? Il n'ouvre que la nuit...

    petitboulet Le 26/03/2003 à 14:25:31
    L'horloge - Tome 1 - L'Horloge - Tome 1

    ceci est un avis sur la serie complete, pas seulement sur le tome 1

    l'Horloge navigue entre plusieurs styles. ceux qui recherchent une histoire qui les fait rêver, voyager, qui les transporte en d'autres termes, ceux la y trouveront leur compte. ceux qui cherchent des personnages subtils, attachants, non manichéens et complexes seront ravis. les amateurs de bd qui ne prennent pas le lecteur pour un imbécile liront et reliront cette série.
    l'horloge ne se dévoile pas a la première lecture, tout juste commence-t-on a creuser superficiellement, a accumuler des indices ténus qui nous aideront a comprendre cette histoire a tiroirs, composée de 12 chapitres. 12 chapitres pour 12 tableaux. 12 tableaux qui n'en font qu'un, l'Horloge, composée d'un cercle renfermant tout ce qui compose le cycle de la vie, le nécessaire a l'acquisition de la Connaissance, celle qu'Eve obtint grâce a la pomme du jardin d'Eden. d'ailleurs la religion est très importante, se faisant tailler un costard tout en n'étant pas reniée, tout du moins à mon sens.
    Roosevelt ne nous impose pas sa vision des choses, il nous laisse le loisir, a travers son univers faits de lumière champêtre côtoyant l'obscurité urbaine, fait de personnages simples (mais pas simplistes) et naïfs se colletant a la perversion et a l'hypocrisie d'hommes et de femmes sans scrupules, il nous laisse le loisir donc de trouver nous même notre chemin dans le foisonnement de symboles que renferme ce livre, et d'y découvrir notre vérité. mais une chose est sure: la vie est un cercle, un éternel recommencement, une initiation perpétuelle, et Roosevelt signe là une oeuvre obsédante, qui me (pour)suivra longtemps.

    petitboulet Le 26/03/2003 à 14:21:48
    Joe

    joe est un petit garcon impulsif.trop impulsif, il ne sait pas contrôler ses émotions, qui le font devenir dangereux pour ses amis. c'est que joe n'est pas tout a fait un garcon comme les autres...mais son amie Béa et une chauve souris vont l'aider a mieux se controler, et par la même a devenir adulte, mature.
    c'est un tres joli premier album que nous livre boiscommun avec joe. dans cet ouvrage, il dessine des personnages plus ronds que dans ses livres ulterieurs, et nous demontre qu'il est aussi a l'aise en noir et blanc ( son seul ouvrage en noir et blanc a ma connaissance)qu'en couleurs, et il nous emmene dans une histoire douce et jolie, qui nous laisse avec un petit sourire reveur a la fermeture... une reussite en tous cas, qui nous montre bien le talent de cet auteur, et qui prefigure les succes amplement merites de ses travaux ulterieurs.

    petitboulet Le 26/03/2003 à 14:18:14
    Yiu - Tome 1 - Aux enfers

    ceci est un avis global sur la seire plutot que sur le tome 1 precisement:)

    bon, ça fait pas mal de temps que j'entends des trucs négatifs sur yiu (prétention, scenario bancal...), ou alors le silence radio total.


    on va commencer par les points négatifs: oui, le tome 1 est particulièrement frustrant car il s'agit plus d'un prologue, et que l'histoire ne demarre vraiment qu'au tome 2. oui, l'histoire évolue lentement, ce qui n'est pas habituel pour une série d'action.

    mais: -l'univers de yiu est particulièrement dense (ambitieux plutot que prétentieux à mon sens), et un plongeon dans l'histoire sans la moindre idée du monde qui entoure yiu et les autres protagonistes de cette série empècherait l'immersion dans ce monde complexe et la compréhension de ses codes spécifiques.
    - de plus, yiu elle même est un personnage complexe et torturé, d'abord froide et hiératique, puis montrant une grandeur d'âme inattendue, avant de réveler une rage et un dégout de la vie incroyables. sa ressemblance avec lara croft est selon les auteurs une coincidence. je trouve pour ma part qu'il s'agit d'une coincidence qui tombe a pic, car lorsque yiu montre son humanité,(que son regard trahit la seule fois ou elle retire les lunettes qui ont amene la polemique), le contraste avec la fille- fantasme (mais enveloppe vide de toute humanite) des jeux vidéos apparait comme flagrant. yiu a une âme et des sentiments, elle est vivante.

    les auteurs font donc la part belle aux conflits interieurs qui la troublent, et c'est pour cela que le scenario adopte un rythme plutot lent,(et non pas pour faire payer le lecteur, comme je l'ai déjà entendu) ceci afin de s'impregner a fond de l'athmosphère malsaine de cet univers religieux.

    avec yiu, on entre dans un monde ou les repères ont été changés radicalement, où la religion, qui se veut créatrice d'ordre, a basculé dans le fanatisme hystérique grand public, à coups de shows dans les stades, d'adoration d'idoles et de réglements de comptes au sniper. un monde où toutes les religions sont rassemblées dans une tour de babel de l'adoration, la Forteresse Oeucumenique, qui ne s'est pas encore embrasée grâce (a cause de?) à ses gardiens mécaniques, les andromorphes. un monde ou la souffrance est banalisée,où elle devient le lot quotidien des moutons qui constituent le peuple (le mode de communication, des cables avec une sorte d'hameçon au bout qui vient se ficher dans la peau, a tel point que les standardistes sont couturées de cicatrices/stygmates,en est un bon exemple).

    tout cela est peu propice a l'espoir, d'autant plus que la venue de l'antéchrist annonce la fin du monde. la facon dont yiu se bat, est a elle seule éloquente. cette femme n'attend plus rien de la vie, le dernier lien qui la rattache a la vie est son petit frère.

    voila, j'aime yiupour tout ca, sans parler du dessin de renéaume, puis de guenet, dessin aussi baroque et démesuré que ce monde étrange, violent et crépusculaire.

    petitboulet Le 26/03/2003 à 14:12:23
    Fée et tendres automates - Tome 1 - Jam

    La première chose qu'on remarque en prenant le tome deux de Fée et tendres automates c'est sa couverture, magnifique, une des plus belles jamais réalisées à mon avis. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le contenu est à la hauteur du contenant. Téhy et Béatrice Tillier nous replongent dans l'univers merveilleux et violent où vit Jam, l'automate amoureux de sa fée qu'il veut retrouver à tout prix. Le flashback concernant la vie de Jam avant sa séparation d'avec la fée continue, et le côté dramatique atteind ici son climax avec la traversée du maitre des poupées dans son couloir où sont entreposées toutes ses créations.celles ci veulent toutes que le maitre les délivre de la vie car ils ne peuvent supporter le carnage que font subir les hommes à leurs semblables.

    Le dessin de Béatrice Tillier est une fois de plus magnifique, les expressions des personnages sont superbement rendues, et elle trouve ici un écrin à sa mesure avec le découpage de Téhy qui aime les cases gigantesques. Cela nous donne l'impression que les scenes d'action se passent au ralenti, particulierement cette traversée du couloir dépot dont je parlais precedemment.

    Béatrice Tillier a aussi changé un peu sa palette de couleurs pour cet album, beaucoup plus dans les tons bleutés et blancs, pour souligner la pureté et quelque part l'inhumanité de la fée par rapport à Jam, où les couleurs étaient plus chaudes, tirant plus sur le rouge.

    Un dessin et un découpage grandiose, un scénario attachant révélant des personnages qui, s'ils sont artificiels, n'en demeurent pas moins les véritables êtres doués de conscience par rapport à ces humains/animaux qui souillent tout ce qu'ils touchent, voilà un vrai conte pour adultes, qui évite le piège de la mièvrerie pour nous toucher réellement. Un livre que je referme avec une impression d'avoir lu quelque chose d'exceptionnel à chaque fois.

    petitboulet Le 26/03/2003 à 14:06:01
    Strangers in Paradise - Tome 1 - Mon étoile, ma destinée

    strangers in paradise, c'est l'histoire de deux amies, katchoo et francine, de leur vie, de leurs peines, de leurs amours... katchoo est desesperement amoureuse de francine, qui ne reve pour sa part que d'une vie tranquille, d'un gentil mari, d'une maison en banlieue avec un jardin, et d'un enfant... et d'affection... au cours de ce premier tome, nous allons comprendre et nous impregner des personalités de francine et katchoo, de celle de l'amant de francine du moment, freddie femur, l'incarnation du loser et du pauvre mec, de david qui s'accroche a katchoo contre tout espoir... voila, les bases sont mises, il ne reste a terry moore qu'a pedaler en roue libre dans cet univers foisonnant, mélange de vie de tous les jours et de thriller. moore experimente, a tous les niveaux dans cette serie. changements de styles graphiques, insertions de textes, formant a elles seules des petites nouvelles, et au demeurant formidablement ecrites, parodies de series connues... ce premier tome est juste un avant gout du paradis que vous delivreront francine et katchoo dans strangers in paradise. alors? toujours sur terre?hop, on s'envole!