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Lecture indispensable pour qui veut comprendre les raisons lesquelles Netanyahu et son ministre des armées sont réclamés par le procureur de la Cour Pénale Internationale, un an après l'attaque du Hamas et le début du génocide israélien à Gaza.
(note:3/10) ce second volume semble introduire ce qui sera la boucle narrative principale de la série: le héro rentre dans un donjon, accumule des points en tuant des monstres sans intérêt, puis débloque la fin en tuant le "boss" principal. Ce qui lui permet de gagner une nouvelle épée ou des points d’expérience à répartir pour faire grandir la force, l'agilité, etc.
Bref, on lit sur papier une partie d'un jeu action-rpg sans grand intérêt.
Les planches sont un peu plus lisibles, sauf dans les scènes d'action où il faut accepter de passer à la vignette suivante pour éviter de perdre du temps. Et des vignettes tous trop serrées autour du personnage, pour éviter de dessiner trop de décor?
Aïe, série vraiment pas fameuse malgré l’engouement qui semble avoir accompagné la vague webtoon (terme pour les bande-dessinées coréennes prépubliées en ligne) à sa sortie.
Scénario assez indigent, sous Hunter-X-Hunter (ou tout autre série mettant en scène un ou plusieurs héros dans des chasses au trésor ou exploration à énigme). Ici, le personnage n'a aucun intérêt (ce qui pourrait être fait exprès en début de série) mais les épreuves n'ont aussi aucune profondeur.
Découpage des planches et des vignettes ne fonctionnent pas. Il faut s'y reprendre à plusieurs fois sur l'ordre de lecture, on se demande qui est attaqué et qui est l'attaquant, ... , pour au final ne plus chercher à comprendre et essayer d'atteindre plus rapidement la dernière page.
Cette collection BD-Cul est l'occasion pour des auteurs souvent tout-public de faire un pas de coté dans le genre érotico-pornographique.
Vivès nous livre un 3ieme opus tout d'abord intrigant (on se demande si le héro hallucine) mais qui ramollit dans son développement. Au final peu de moments émoustillants, plutôt pipi-caca et l'impression que Vivès n'a pas digéré sa prise à partie par tous les réactionnaires de France.
Quitte à caricaturer les politiques, j'y serais allé plein pot.
Relecture d'un manga récent (2007 tout de même) devenu un classique immédiat.
L'histoire reprend le principe des romans à énigme, dans la lignée de Agatha Christie, Arthur C Doyle ou certains Asimov. Ici les crimes sont parfois sanglants mais largement dépassionnés. car l'intrigue est l'occasion d'un combat purement logique entre deux intellects. Comme aux échecs, il faut parfois perdre des pièces pour mettre l'adversaire en difficulté.
Je suis tenté d'écrire que Death Note constitue un trés bon "roman", tant la forme semble en retrait par rapport à cette histoire formidable au déroulé implacable.
Scénario assez classique, dont les moments de suspense manquent de réelle tension.
Reste à découvrir ce que sera cette révélation sur la réalité des religions.
Un manga inspiré du jeu Playstation2 "Forbidden Siren", à l'époque conçu par le directeur créatif du plus connu "Silent Hill".
Le manga se targue de s'adresser à un public de fans, mais est-ce que le découpage maladroit des planches, le dessin impersonnel en devienne justifiable? Même si le scénario se veut mystérieux et elliptique, il n'en laisse pas moins une impression de production assez vaine.
J'aurais préféré l'imperfection d'un hommage un peu fanzine, que cette impression d'être devant un titre commandité par Sony Interactive.
J'ai quelques scrupules à mettre 2/5, mais je ne me suis pas plu à lire cet album.
Quelques scrupules parce qu'on sent qu'il y a eu du travail sur la partie graphique ; néanmoins, je ne trouve pas que cela fonctionne. Le dessin est déjà encré et largement noirci ; il en devient peu lisible, et laisse peu de place à la couleur.
Par ailleurs, j'ai trouvé le scénario sans surprise ; et même s'il s'agit d'un adaptation ou d'un hommage, j'aurais aimé une part d'originalité.
Bien sûr, il y a un coté comique dans l'enchainement de catastrophes de plus en plus improbable.
Peut-être aussi cette ironie amère, que l'amour et les relations humaines se retournent aussi facilement qu'une chaussette, quand la survie est en jeu.
Mais pour le reste, je me suis senti devant un album trop générique, et je n'ai pas perçu assez de renouvellement.
(note=7, bien)
Un 2nd album qui ne dépareille pas de la série - même construction, même dessin de qualité. Mais une petite déception coté scénario.
On continue à suivre l'ingérence "humanitaire" de l'alliance extra-terrestre, à travers le récit resserré de quelques personnages principaux (faut-il noter que ces personnages humains sont deux femmes, sans pour autant que cela soit porté en étendard?).
L'unanimité des extra-terrestres cache certains intérêts moins avouables, ce qui donne de la finesse au récit géopolitique.
J'ai été beaucoup moins convaincu par cette entité IA, qui menaçait l'humanité sur l'ensemble du globe, mais se révèle être l'ordinateur domotique d'un petite résidence de banlieue. C'est un peu décevant, et ne parait pas très réfléchi.
Idem pour l'alliance du Nord, ces humains séparatistes et belliqueux, qui ne semblent pas avoir l'envergure qu'on supposait. Je suppose qu'ils disparaitront progressivement du récit.
(note=8, très bien)
Un album de SF dystopique bienvenu.
Les Humains sont empêtrés dans les problèmes écologiques et géopolitiques, la survie de la Civilisation est menacée. À des années-lumière de là, une assemblée extra-terrestre, similaire à l'ONU, vote l'envoi d'une force d'intervention.
Le scénariste parvient à montrer l'ampleur des enjeux politiques et écologiques, tout en se limitant a quelques personnages principaux. On évite ainsi le récit-choral où le récit est noyé sous les points de vue. Les personnages ne sont ni manichéens ni caricaturaux.
Le propos "adulte" est servi par un dessin réaliste et détaillé, qui ferait penser à un reportage de guerre.
Je ne peux m’empêcher de voir une parenté entre cette série et le "Garage Hermétique" de Moebius. Dans les deux cas, le dessin semble servir d’exutoire au subconscient de leurs auteurs.
En réaction aux Années de Plomb italiennes, Milo Manara conçoit un récit d'aventure, où les personnages ont tous du mal à exercer leur liberté. Heureusement, pour lui, Guiseppe Bergman peut compter sur Hugo Pratt pour le sortir des ornières de sa vie terne, et lui faire vivre, enfin ... l'Aventure.
Manara déploie ici un dessin noir&blanc somptueux, à la limite de la photo de presse. Récit décousu, en segments, qui rappelle les films à sketches italiens des années 60.
Je me suis assez profondément ennuyé en lisant ce gros pavé. Pendant la lecture, j'en blâmais cette narration à deux étages, construction pseudo-psychologisante, où les dessins sont soulignés par la voix-off du barde, dépressif et en constante auto-analyse.
Mais à la fin du recueil, je crois surtout que ma lassitude vient de la faiblesse de l'histoire qui, bien qu'étirée sur 336 planches, donne peu à retenir sur son Univers et ses personnages.
La trame principale est ce complot dont même l'instigatrice hésite finalement quant à sa finalité.
Mais surtout le liant devrait être cette relation amoureuse, entre le barde alcolo-dépressif-mal-rasé et l'ogresse, à laquelle on ne croit malheureusement pas. "Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour", dit-on ; cette histoire en manque beaucoup.
Les planches, soignées et très chamarrées, rattrapent assez l'ensemble.
Album très facilement oubliable - ce 1ier tome se résume à la séquence habituelles d'initiations crescendo dans une bédé porno. Ici en plus, l'auteur semble trouver plus excitant de mettre en scène une enfant qui commence son activité sexuelle à 12 ans. Et de me demander pourquoi les dessinateurs sont si souvent fascination par l'exploitation sexuelle des femmes.
Ce qui m'aura marqué le plus sera certainement d'apprendre que le magnétoscope existait déjà en 1983...
Ken, un japonais plutôt costaud mais franchement cancre tente de suivre sa dulcinée, Sumin, qui lui a préféré une carrière policière en Corée du Sud.
Là-bas, faute de trouver à s’insérer, Ken devient un traine-savate, jusqu'à être recruté par un gang de minables pour être leur chef.
Graphisme variable, scénario assez mou caractèrisent ce 1ier tome de Sun-Ken Rock, pour ce qui parait être les débuts de Boichi.
Étrange que de relire cette série, dont comme beaucoup, j'ai acheté les albums au fur et à mesure de leur sorties, dans une frénésie collectionnite (collection avec des trous, sans même que je ne m'en rende compte...), attendant le prochain Donjon Monsters comme d'autres cherchent le Pokémon.
A la relecture de ce tome fondateur, j'ai eu l'impression d'une bédé étudiante, une blague potache dont aurait oublié la mécanique. Peut-être le contexte (années étudiantes, bulle internet, années Jospin, etc), 20 ans après, est-il trop différent. Ou nos attentes de qualité a-t-elle augmentées du fait de la production pléthorique (de nos jours, cette couverture hideuse et vide n'aurait jamais passée le filtre de l'éditeur).
Manga représentatif de la crise du shonen japonais. L'auteur livre ici une tome sans intérêt, avec les poncifs du shonen des 30 dernieres années.
Réalisation trés belle, des planches pleines de détails, et beaucoup de soins apportés aux couleurs.
Les péripéties un peu téléphonées et l'accumulation de références parodiques sont un peu lassantes, et j'attendais de découvrir le dénouement de l'histoire. [...]
Un Jodorowsky dans la droite ligne de ses films des années 1970, en premier lieu "El Topo" et "la Montagne Sacrée". En comparaison, ce 1ier tome des "Fils d'El Topo" pourrait même paraitre assez sage (pas de charogne, pas de de dépouilles de mouton, peu de sang et de sueur).
On trouve ici un Jodorowsky fantasque, qui semble construire sa trame comme un tireur de carte au tarot, comme un cadavre exquis surréaliste. Il faut se laisser divaguer sur ce scénario mouvant, car peu importe la destination, c'est le voyage qui compte.
J’apprécie ce volume, car son histoire est beaucoup moins prévisible que ses œuvres plus commerciales ("Ogregod", "Métabaron"), et ne se bâtit pas sur le recyclage des mythes classiques.
Le dessin, quant à lui, est tout à fait somptueux. On reconnait parfaitement les traits de Jodorowsky dans le personnage de Caïn.
Un bon album, mais qui manque tout de même un peu d'allant.
Construit comme un roman d'apprentissage, Blain nous présente un candide de la campagne découvrant les turpitudes de la ville, traversée par la corruption de l'argent ; l'amour et la déception ; l'amitié.
Les auteurs y sèment quelques références à la région de Nice, et à son carnaval.
Coté graphique, Blain illustre cette histoire quasi-nocturne, avec un graphisme assez sombre.
(assez bien - 6/10)
Le jour, Tamaki est une lycéenne japonaise, juste un peu rebelle.
La nuit, pourtant, elle exerce ses talents de tueuse et ses connaissances anatomiques pour voler des organes humains.
Ce manga illustre une frange extrême-droitière d'une partie de la société japonaise : mort pour les récidivistes, présentation caricaturale de l'avortement, etc.
Les organes sont volées à ceux qui sont présentés comme des résidus de la société. Pour être revendus, ou offerts si le patient est jugé digne de vivre.
Le tome se clôt sur un suspense: un mystérieux voleur d'organes est venu concurrencer Tamaki sur son territoire.
Eros (un peu) et Thanatos (beaucoup), la recette de ce Hard Boil très couillu. Second degré conseillé, si on ne veut pas être dégouté par les sous-entendus politiques. A réservé aux adultes.
Encore un titre pornographique dont le scénario ne fait malheureusement pas dans la dentelle. Valérie est institutrice (mais elle aurait pu être poissonnière). Elle tombe sous l'influence d'un homme qui lui impose des pratiques dominatrices, et débute sa dépravation.
Ensuite, pendant quelques 400 planches, on suit Valérie cheminant entre périodes de dépression et frénésie sexuelle (gangbang, soumission, etc).
Le lecteur serait certainement plus séduit par un personnage plus flamboyant, fort et positif. Le dessin, précis et solide, gagnerait à s'appuyer sur un vrai scénario.
(6/10: assez bien).
Un paquebot vogue le long de la côte française, avec à son bord plusieurs milliers de passagers. Certains voyageurs profitent des attraits classiques de la croisière, d'autres viennent participer à une rave-party-sur-mer.
Néanmoins, une personne est là parmi eux pour une toute autre raison : Guillaume Roblès s'est enfuit de son laboratoire de recherche militaire, en emmenant un virus mortel et ultra-contagieux...
Pour ce 1ier tome, "Virus" est un huis-clos ultra-classique avec récit-choral. Les auteurs croisent multiples regards, mais malheureusement aucun n'est original ou attachant.
Le manque d'attachement s'explique en partie par le dessin, au style comico-réaliste, qui semble tourner chaque situation en dérision. On y croit peu.
Mais le scénario pêche lui-même par son manque d'originalité et d'intrigue, et sa lenteur relative. Il gagnerait à être plus resserré et nerveux. C'est la panique, bordel !!
Le dossier postface s'avère plus intéressant que le récit. Les auteurs y justifient l'ouvrage par les décisions politiques récentes (Trump...) qui ouvrent la voie à une nouvelle course aux armements biologiques.
Mais est-ce que cela nécessite pour autant plusieurs tomes?
(unrefractaire: merci d'éviter les divulgâchages)
Ce 1ier tome s'ouvre avec une double-plage somptueuse, évocatrice du milieu hostile que constitue la foret amazonienne pour les rares explorateurs qui s'y risquent. Ces hommes sont Lord Hastings et son équipage, guidés par un indien, qui remontent l'Amazone à la recherche d'une cité d'or.
Puis l'histoire rebondit en Angleterre, et le reste de l'album suit Lady Vivian, femme du Lord et dévergondée, manipuler ses gens pour éviter d'être mise au couvent. A cette fin, elle approche le docteur Livesey, puis le défavorablement connu John Silver, et leur demande de trouver un navire pour se lancer à la poursuite de son mari et des cités d'or incas.
Ce 1ier tome est un pari risqué : le lecteur s’attend à l'aventure, mais les auteurs le plongent dans de modestes manigances ménagères. Il faudra donc attendre la suite...
Graphiquement, bien que l’évocation initiale soit magnifique, les planches suivantes sont dessinées de façon plus grossières.
*:Hastings n'est pas un personnage de l' "Île au Trésor" de Stevenson.
(note:6/10)
tome 4.1: épisode avec un peu d'action, mais dont on voit toujours aussi mal comment cela va permettre de conclure la série.
Par un effet de manche, les auteurs tenter de justifier comment 2/3 de l'Humanité ont pu être éliminés par une invasion d'animaux féroces. De la même façon, un personnage féminin disparait car les auteurs ne savaient plus trop coin en faire.
La psychologie des personnages m'a semblé aussi bancale, avec ses aller-retours entre personnages qui se haïssent, puis sont amis, puis etc.
Le tirage limité contient un entretien avec Benjamin V.E. qui rapproche la BD du mouvement "Me too" (dénonciation des viols, etc), ou dénonce le complotisme chez les jeunes.
Graphiquement, ce volume me parait beaucoup moins travaillé que les 2 premiers tomes.
(note: 7/10)
Dans Tokyo, l’épidémie se répand à une une vitesse incroyable. Hideo, anti-héro aux troubles schizophrènes, assiste aux attaques zombies avec un mélange d’incompréhension et de lâcheté.
Les cadres rigides de la société japonaise, tels que la courtoisie et l'effacement de l'individu, lui font prendre des risques insensés, comme celui de partager un taxi avec un couple de personnes visiblement infectés. De la même manière, Hideo n'utilise pas son fusil pour se défendre, car il applique avec un soin maladif la loi sur la détention des armes à feu.
Comme chez de nombreux manga-ka (Tezuka, Otomo, etc), on retrouve la satire acerbe des américains, et de leur occupation militaire sur l'archipel.
Ce tome continue de suivre le 1ier jour de l'épidémie en quasi-temps réel, ce qui donne une sensation d'immersion, mais aussi une rythme lent au récit.
Hideo fuit le centre-ville de Tokyo, où la densité de population multiplie la progression de la pandémie. Il prend les transports publics pour finalement trouver à se cacher dans la mer des arbres, célèbre foret très dense au pied du mont Fuji. Il y rencontre une jeune fille, qui ne sait pas encore les drames qui se jouent dans la mégapole.
(5/10: moyen)
L'histoire, adapté d'un roman de l'auteur SF Julia Verlanger (1929-1985), a pour trame l'incursion de personnages aux technologies très avancées sur une planète où les sociétés sont restées primitives.
Malheureusement, les aspects qui auraient pu faire l'originalité de ce titre (le système de caste, le changement climatique) sont laissés en retrait.
Les planches bénéficient d'un beau dessin, et d'une mise en couleurs agréables. Mais la conception des décors et personnages est assez commune.
Au final, un 1ier tome assez moyen, dû fait de son scénario convenu et de son univers peu attachant.
Le thème du suicide traité sous l'angle du genre fantastique de tradition japonaise. On pense à "Spirale", manga dans lequel la détresse mentale est aussi présentée comme un envoutement, ou une maladie contagieuse. A chaque instant, la mort des personnages semble être la seule fin possible, inéluctable.
La fatalité du scénario, avec la mort des personnages, rend ce court récit assez prévisible et linéaire. L'originalité vient du mélange entre tradition fantastique, et modernité des réseaux sociaux.
Graphiquement, l'auteur propose un dessin très sage. Le dessin est le support du récit, mais il ne sert pas à en amplifier l'horreur, ou multiplier les angles de vue. En réalité, l'auteur parait s'être attaché à livrer un point de vue détaché et objectif, comme un rapport de police.
(note:7/10)
Boulet construit ici un univers de science-fiction, dans lequel les mondes virtuels prennent une place prépondérante. La vie par procuration sur les simulations informatiques, dispute à la réalité le temps de cerveau disponible des hommes et des femmes.
Le dernier logiciel à la mode est "Bolchoi Arena", une simulation massivement multi-joueurs : on y participe à l'exploration spatiale et à la colonisation de l'univers! On s'approprie des planètes, on exploite les ressources. Tout est virtuel, sauf l'argent que l'on gagne à revendre tous ses biens et services à des joueurs bien réels.
L'exploration spatiale, voilà qui ne pouvait qu'enthousiasmer Marjorie, étudiante en cosmologie. Au risque de passer trop de temps sur la toile...
Ce premier volume fourmille d’éléments. De nombreuses pages sont passées à faire un tour d'horizon de la simulation, des possibilité infinies du monde virtuel, mais il manque de vrais enjeux, et une intrigue forte. Certes, on a le droit à des batailles spatiales, mais elles ne justifient pas l'épaisseur de l'album. Aussi, j’espère que le second volume sera plus resserré autour d'une intrigue.
Tout de même, mon intérêt s'est porté sur le conflit entre la réalité et le temps que Marjorie passe dans ces mondes virtuels. Qu'est-ce qui se justifie de se couper autant du réel? J'y vois une mise en abyme : sans être technologique, la BD est déjà un monde imaginaire auquel les plus gros lecteurs consacrent peut-être trop de temps, au risque de se couper de la réalité, et de leurs relations.
Pour la réalisation graphique, Boulet a confié un storyboard déjà trés avancé à Aseyn, qui a redessiné les planches dans un style trés manga 90's, avec utilisation de trames grossières pour les applats gris. Le tout est rehaussé de couleurs pastel pour un résultat agréable, mais si des détails plus fins auraient rendus les vues de l'espace plus ébouriffantes.
(note:7/10)
Skins Party nous raconte une soirée festive qui tourne à la tuerie, à travers les points de vue croisés de 5 adolescents. Ainsi, chaque scène-clef est vécue plusieurs fois, sous le regard d'Eve, Alexandre ou Marion, ... chacun amenant une part de vérité supplémentaire au lecteur.
Cette trame tissée de plusieurs récits rappelle forcement les premiers romans (en particulier "les Lois de l'Attraction") de l'étasunien Bret Easton Ellis, influence revendiquée en 4ième de couverture.
Et, en effet, la construction en puzzle constitue le principal intérêt de "Skins Party".
Mais aussi la principale difficulté : approfondir la psychologie d'autant de personnages, comme on le ferait dans un roman de 400 pages, est-ce possible?
Un défaut de cet album est donc une impression de superficialité, de vide émotionnel, même pour certains personnages qui auraient mérité plus de générosité. Dans ce contexte, les scènes de sexe peuvent paraitre racoleuses.
Néanmoins, on termine la lecture avec une impression positive.
Graphiquement, l'album est réalisé à la tablette avec un dessin simple, proche de l'animation. Le trait est maitrisé (la perspective, moins), mais j'aurais préférè un dessin plus réaliste, moins candide.
(9/10: excellent)
"Sin City" : surnom de Basin City, ville de l'ouest des États-Unis, gangrénée par le crime et la luxure.
Épisode 1 - durant une seule et même nuit, Marvin, ex-taulard super-baraqué et alcoolique, a croisé le paradis et l'enfer : sans qu'il ne puisse se l'expliquer, la superbe Goldie lui est tombée dans les bras. Le malheur est, qu'à son réveil, Marvin l'a retrouvée morte, étendue à son coté. Et ça, Marv' veut comprendre...
"Sin City" constitue l’œuvre majeure de l'américain Frank Miller. Le talent de Miller a été d'associer la thématique du roman très noir avec un style graphique à couper au couteau: aplat blanc sur aplat noir. Dessin épais et gras, suffoquant.
On est comme dans un mauvais rêve, une nuit sans lune. La moiteur chaude de la ville, la peur telle une boule froide dans le ventre.
Miller réussi son pari, avec une histoire très fataliste, sombre de bout en bout. Le dessin pousse le concept dans ces retranchements. Certaines planches ayant une grâce folle, quelques cases, rares, devenant difficilement déchiffrables.
Il en reste une lecture tout à fait mémorable.
(avis basé sur la lecture de l'édition intégrale chez Rackham)
(5/10: moyen)
Le héro à la peau bleue, ainsi que les huit enfants de la caste dirigeante qu'il doit protéger, se retrouvent naufragés sur une planète inconnue.
Cette planète est devenu le nœud du conflit qui oppose les belliqueux colonisateurs humains, et les extra-terrestres d'Ogregod. En représailles d'un tentative d’agression militaire, les extra-terrestres lient le sort de la race humaine à la survie des huit enfants : si ces rejetons naufragés n'arrivent pas à survivre en terre inconnue, alors les planètes humaines seront toutes détruites.
Dans la capitale des humains, l'annonce de l’ultimatum déstabilise le pouvoir autoritaire, et maintenant la révolution gronde...
Jodorowsky nous livre ici un scénario assez nébuleux, où les événements s'enchainent sans réussir à entrainer le lecteur.
Janjetov déploie sa technique graphique mixte, où la colorisation numérique est exploitée à son maximum pour créer les textures et suggérer les volumes.
La série traverse un hiatus depuis la publication de ce 2nd tome en 2012.
(7/10: bien)
Dans un Isérois fantasmé, la Cité vit sous le régime totalitaire du Dux. C'est lots d'une terrible pandémie que le Dux a profité du désarroi des citoyens pour leur imposer sa coupe.
Les opposants politiques ont été tués, ou exilés au delà du Mur, la fortification qui ceinture dorénavant la Cité. Dans les montagnes, les groupes armés de la Résistance, se rassemblent pour tenter une action d'éclat.
Se tenant à l'écart de ces luttes, dans un manoir isolé, vit une dame élégante qui ne se dépareille jamais de son étrange valise...
Cet album me semble constitué un récit pour adolescents à la construction agréable. Le commencement fait craindre une Nième dystopie sur les régimes fascistes, mais le scénario prend ensuite une tournure originale, et évite les schémas les plus évidents.
L'association d'une couleur "primaire" à chaque groupe radicalisé est une bonne idée, même si elle induit une schématisation, une simplification du propos.
Le scenario se tient de bout en bout, et l’intérêt de la morale suggérée (les civilisations sont traversées par la folie des pouvoirs) dispense de recourir à une pirouette de fin.
Coté réalisation, j'ai peu d'enthousiasme pour le dessin à la palette graphique. L'ordinateur aide certainement la préparation du scénarimage ("story-board"), mais il est souvent l'excuse à une colorisation par simple aplat.
(6/10: assez bien)
"Shingouzlooz Inc." est seulement le 2nd tome paru dans la série "Valérian par ..." depuis 2011. Cela me semble préfigurer de la difficulté qu'il y a à faire vivre, le temps d'un album, un univers créé par d'autres.
Faire trois pas de coté et tenter l'irrévérence, comme Larcenet? Ou essayer de se l'approprier, comme ce duo inédit Lauffray (dessinateur de "Long John Silver") et Lupano ("Les Vieux Fourneaux", pour citer le meilleur).
Autant l'écrire immédiatement, je n'ai pas été totalement convaincu par le scénario de ce tome. La trame me semble tissée comme un Nième scénario de film hollywoodien, c'est-à-dire une compilation de situations humoristiques un peu lourdaudes, le tout étant entrecoupé des éléments d'explications, qui semés comme de gros cailloux dans le récit, donneront une logique à la fin du récit, et une justification à l'existence de l'album.
Bref, cet album m'a paru manquer un peu de fraicheur, et de sensibilité personnelle.
(6/10: assez bien)
A la lecture de "Marie", le 1ier tome du "Magasin Général", on pressent que nous abordons là une série au long cours.
En effet, Loisiel et Tripp consacrent entièrement ce volume à dresser le décor (le Québec rural de l'entre-deux guerres), ainsi qu'à présenter les nombreux personnages qui peupleront cette histoire.
On ressent donc une frustration certaine due au manque de rebondissement durant ces 80 pages. Mais j'ai ressenti ces planches comme un long plan-travelling, qui passant d'un personnage à un autre, resserre progressivement le cadre sur ceux qui seront certainement les protagonistes du 2nd tome.
A suivre, donc ...
(note: 5/10- moyen)
"Shizuka" est une policière japonaise dont les méthodes ne s'embarrassent pas du règlement et autre déontologie. Son comportement lui vaut d'être placardisée dans un service où ses méfaits n'embarrasseront pas sa hiérarchie.
C'est dans cette division qu'elle se retrouve confrontée à Iba, enquêteur vereux et ripoux.
"Silencer" est annoncé comme une série en 4 tomes, scénarisé par Buranson (Sanctuary, Hokuto no Ken) et déssinée par Nagate (Gift +).
Ce premier tome, inégal, débute comme un polar violent, raciste et sexuel. Au vu du faible nombre de tomes, on s'attendrait à un récit complet sur le démantèlement de traffics sino-nord-coréens.
Mais à la moitié du volume, l'histoire tourne progressivement à la farce, autour des péripéties de l'inspecteur Iba, sorte de "City Hunter" pervers et corrompu.
Ce tome 7 conclut l'arc en cours, c'est à dire la tentative d'invasion de la terre par un peuple extraterrestre.
Le combat tourne un peu à vide, bien que le dessinateur déploie de grands efforts pour illustrer les puissances destructrices sur des doubles-pages dantesques.
Le reste du volume est comblé par 3 histoires bonus, dont une seule est réellement utile (les agents de police jaloux des super-héros).
(note:(5/10)
Scénario de construction assez classique, avec narrateur auxiliaire et flashback (par exemple, comme pour la caste des Métabarons).
Durant ce 1ier tome, l'histoire pêche par un certain manque d'envergure. Peut-être aurait-il fallu que le lecteur en sache tout de suite plus sur les enjeux du récit. Car pour l'instant, on peut le résumer à une petite histoire de recel de palladium pour ferrailleurs du futur. Pas de quoi forcement enthousiasmer les foules.
Côté graphisme, les planches sont construites à partir de prise photo réelles de comédiens. Même si le dessin est ensuite largement retravaillé, il reste une impression de roman-photo, et des cadrages forcément plus terre à terre que des cases totalement issues de l'imagination.
(note: 9/10)
Les 16 meilleurs super-héros professionnels de classe S ... ainsi que Saitama (le chauve gringalet de catégorie B) sont convoqués en urgence.
En effet, donnant son dernier souffle, la voyante Ridma a énoncé une terrible prédiction: le prochain danger auquel seront confrontés les héros ne menace rien de moins que la planète toute entière!
Le fugace adversaire (Le Roi du peuple des Cieux) se fait aussitôt trucider par la menace suivante : tout un peuple extra-terrestre venu écraser les humains sous les bombardements de leur immense vaisseau-mère! Rien que ça!
Apres un tome 5 mou, on repart ici à plein tube, et le plaisir remonte aussitôt! OPM fonctionne le mieux quand le scénario arrive à soutenir une accélération exponentielle de l'action: des ennemis dix fois plus menaçants, cents fois plus rapides, mille fois plus destructeurs. Les superlatifs ne suffisent plus, c'est "too much". Même si au final, Saitama s'imposera certainement avec une facilité déconcertante.
(7/10)
Un 5ieme tome qui illustre bien que les limites du concept "One-Punch Man" : la lecture perd de son intérêt dès que l''action est un peu délayée.
Ici Saitama n'arrive qu'à la quasi-fin de l'album pour régler son compte au Roi du peuple des profondeurs. Et ça se ressent immédiatement sur le plaisir de lecture: c'est trop lent!
(8/10: très bien)
Saitama (le chauve) stagne désespérément en classe C des super-héros professionnels, certainement la conséquence de son absence totale de charisme.
L'espace de quelques heures, la monotonie est interrompue par d'immenses fléaux que Saitama règle en détruisant un méga-métorite qui ménaçait la ville Z, ou en pulvérisant un monstre pieuvre, messager du peuple des des profondeurs.
Le roi du peuple des profondeurs est venu sur terre pour asservir les humains. Cela va sans dire, sa force est bien supérieure à tous les "méchants" précédents, et il a déjà laminé 2 héros de classe A.
Pri-pri Prisonnier et Sonic s'évadent de la prison ultra-sécurisée pour venir affronter ce nouvel adversaire ... Suspense.
Série qui continue dans la continuité parfaite du 1ier volume. Peu de surprise, mais la qualité graphique et l'enchainement rapide des combats marchent toujours trés bien!
(8/10: trés bien)
Ouah, voici un 2nd album bien plus intéressant! A partir du moment où les deux héros arrivent en Argentine (pays du dessinateur), l'histoire gagne en envergure. Nous voici à parcours l’extrême sud du pays, Ushuaïa et la région des glaciers Torres del Paine, l'occasion de jolies planches à l'aquarelle.
Ally et Juan sont toujours à la recherche de sa jumelle Carry, dont la piste s'enfonce dans les territoires isolées d'El Sur, dans le pays des peuples natifs où les prospecteurs font régner la loi du plus fort. Mais la maladie oblige nos héros à prendre des routes différentes...
En fait, c'est comme si le dessinateur ne savait pas comment se dépatouiller de son personnage fondateur Ally. Mais dès qu'elle est en retrait, la narration parait moins corsetée, plus fluide.
Le graphisme est toujours aussi appliqué, mais il me semble que la mise en couleur est un peu plus sobre, moins pesante. Pourquoi s'être encombré de l'ambiance crasse de Londres? A la lecture de ce 2nd tome, on voit qu'Ignacio Noé a beaucoup plus à offrir quand il nous emmène dans des paysages ouverts où l'aquarelliste peut s'exprimer.
(5/10: moyen)
L'argentin Ignacio Noé nous propose ici un récit d'aventure dans l'Angleterre victorienne, un thème très visité actuellement. On retrouve l'attrait pour les tropiques sauvages et les peuples indigènes, les animaux exotiques, la machine à vapeur, mais aussi l’hygiénisme social.
L'originalité vient des attitudes exagérées, les rebondissements en toc, qui donnent à l'ensemble une impression d’opéra-bouffe et de carton-pâte.
Noé nous propose un dessin très appliqué, mais qui véhicule une certaine lourdeur. L'aspect peu dégrossi vient de ce que tout y est souligné d'un épais contour de couleur sanguine. Par ailleurs, on sent le premier trait d'esquisse sous l'aquarelle de certaines planches.
Le scénario se déploie très doucement, le 1ier tome introduit les les protagonistes principaux, et les raisons qui vont pousser Ally à rechercher sa sœur Carry.
Gageons que l'aventure ébouriffante commence enfin avec le prochain tome.
(7/10: bien)
Freesia prend un léger virage à l'occasion de ce 4ieme tome : oubliez Kanô et ses "tracas" psychiatriques, car ce volume se trouve être construit autour de Toshio Iwasaki. Ce nouveau protagoniste est un terroriste politique repenti, qui fait, encore une fois, l'objet d'un contrat de vengeance assistée.
Toshio tient le 1ier rôle. On suit son quotidien, on apprend beaucoup de ses aspirations et ses doutes. Ses sentiments, sa morale. Tout l'opposé de Kanô et Misoguchi qui, bien que dépositaires de la loi, sont des psychopathes imprévisibles.
Toshio gagne facilement la sympathie du lecteur, et on n'espère qu'il survivra à sa mise à l'épreuve... à découvrir dans le tome 5?
Volume plaisant, car apparait enfin un personnage dans lequel le lecteur peut se projeter. Reste ce petit tiraillement, l'impression que l'auteur a élagué une partie de l'histoire originale au profit d'une trame plus resserrée. A confirmer ultérieurement.
(5/10: moyen)
Tome de transition - ce volume est une somme de temps faibles, qui sont pour Kanô et ses collègues, comme autant de contre-coups de l'affrontement avec le Fantôme (tome 2).
Kanô est en convalescence après avoir eu une partie de sa main arrachée. Sa folie s'étend, et sa paranoïa lui intime de liquider Higuchi.
Ça tourne à peine plus rond pour les 2 autres assistant-tueurs. L'agence est au bord de l’implosion.
Ce tome est traversé par la confusion psychologique des personnages, et le naufrage mental de Kanô. Digression un tantet fatigante.
(4/10)
Décor quasi-inexistant, personnages fades, scénario qui a du mal à convaincre. A la lecture, le 1ier tome de "Platinum End" ne peut que doucher les attentes de ceux qui ont connus le duo Ohba et Obata gràce à leur œuvre la plus maitrisée : Deathnote.
A la fin de ce premier volume, tout juste peut-on se dire que les auteurs essayent de recycler une partie de la recette qui a fait leur succès : Mirai Kakehashi, lycéen candidat au suicide, accède à des pouvoirs divins (amour, mort, etc) après sa rencontre avec une créature divine. Ça vous rappelle quelque chose?
Malheureusement, le déroulé de ce volume semble avoir été construit dans l'urgence. Tout comme les planches, où les personnages semblent flotter dans un monde éthérée, sans beaucoup de décor auxquels s'accrocher.
Espérons que le 'cliffhanger' laisse envisager le 2nd volume sous de meilleurs auspices.
(6/10: assez bien)
Ce 2nd tome amène un peu d'ordre là où Freesia avait débuté de façon foisonnante. Maintenant que le décor de cette dystopie est esquissé, l'auteur peut approfondir certaines des pistes qu'il avait ouvertes.
Ce volume suit Kanô et ses collègues durant l’exécution d'un contrat de vengeance assistée. On saisit mieux les raisons qui ont motivé le vote de cette loi, toujours controversée, par le parlement japonais.
On en apprend aussi plus sur Kano, sa psychologie et ses capacités particulières. Le mental de Kano garde l'empreinte profonde de son entrainement en camp militaire.
Malgré ses talents de tueur, Kano possède la capacité de paraitre inoffensif et insignifiant. De façon peu vraisemblable, il en devient invisible même d'un poursuivant qui connait sa présence. "Comme un zèbre".
Avec son dessin agréable à la patte reconnaissable, M. Jirô continue son récit "Freesia" de façon plus posée, mais aussi un peu plus prévisible : un duel entre héro et méchant dotés de pouvoirs fantastiques, une des figures obligées du manga shonen. Si ce n'est que Freesia est plutôt à classer dans la catégorie seinen assez cru.
(6/10: assez bien)
Cette bédé me laisse perplexe: je n'arrive pas à savoir si cet album est largement prétentieux, ou s'il tient plutôt d'un raffinement auquel je serais aveugle (disons plutôt myope).
A la fin de ce 1ier tome, on se dit que l'histoire est décidément étirée en longueur, et qu'elle devient douloureusement compliquée si sont rôle était de servir de trame à une bande dessinée humoristique.
Pendant la lecture, j'ai eu le temps de me demander plusieurs fois quelle proportion peut prendre une histoire pour justifier l'humour dans une bédé humoristique? Et l'humour doit-il être bon dans une bonne bédé humoristique? Car, ici, l'humour est tour à tour pompier, pince-sans-rire, noir ou prévisible (le running gag du comptage, les chinois qui font pshitt, le sosie de John Wayne, les indiens qui se font trucidés, etc).
Néanmoins, le storyboard m'a paru d'une construction élaborée, les sketches s’entremêlant, et se référençant les uns les autres. Et c'est ce qui me fait dire que l'album vaut certainement d'être lu - il donne envie de savoir ce que les autres lecteurs en ont pensé, ce qui n'est pas toujours le cas!
En espérant que la lecture du 2nd tome m'éclaircira sur la nature de cet histoire.
(8/10: très bien)
Très bon album, auquel on ne pourra reproché que sa relative brièveté.
Comme dans de nombreux space-opera, "Odyssée sous Contrôle" débute comme une combat larvé pour la maitrise des planètes de la galaxie. Mais la trame pourrait se déchirer à chaque instant...
Comme l'explique la postface, les auteurs ont voulu se distancer du roman de Wul pour créer un bédé qui a son intérêt propre. Le scénario, que Dobbs a réécrit comme une nouvelle de SF, est très bien équilibré et efficace de bout en bout.
Le dessin de Perger est particulièrement agréable, avec beaucoup de références à l'imagerie pulp, mais aussi de belles inventions graphiques. La mise en couleur est de grande tenue.
Parmi les adaptations de Stefan Wul que j'ai pu lire, cette bédé est pour l'instant celle qui me donne le plus envie de me plonger dans le roman dont elle s'inspire.
(6/10: assez bien)
Entrée en matière assez intrigante pour ce 1ier tome de "Freesia".
Le personnage principal, Kanô Hiroshi, est d'un comportement assez insaisissable, tout comme le Japon dystopique dans lequel il évolue.
Kanô semble doté de talents psychiques particuliers, à moins que cela ne soit qu'un délire de plus issue de son esprit malade. Comme ces hallucinations qui le font passer des heures entières à s'entretenir avec des personnes visibles seulement de lui.
Le Japon est lui aussi en équilibre précaire. A l’extérieur, le pays est plongé dans un guerre territoriale contre les forces chrétiennes, pour d'obscures raisons. Malgré le conflit, les tokyoïtes s'efforcent à garder un semblant de vie normale. Les lois liberticides font leur apparitions, comme celle qui autorise à se faire vengeance ou à payer un tiers pour cela.
Kanô va devenir auxiliaire de vengeance personnelle, dans un Tôkyô qui retourne à ses instincts primaires : survie, violence, et sexe.
Un dessin agréable, avec une patte originale, rappelant celle de M. Shirow. Un scénario dont les volumes suivants devront éclaircir les enjeux, au risque de paraitre artificiellement complexe.
Malaise à la lecture de cet album.
Je n'aurais pas attendu le mouvement #MeToo etc pour trouver qu'une adolescente qui se fait violer par un sale type, puis qui livre sa proie pour éponger ses dettes de poker, ça n'a rien de très réjouissant.
Le dessin est pourtant sympathique mais le scénario, qui confond violence et érotisme, en détruit l’intérêt.
Enfin, le titre, trompeur en ce qu'il laisse à entendre que la demoiselle serait aux manettes, montre bien que l'éditeur doit avoir eu quelques scrupules.
(5/10: moyen)
Avec "Winter Station", comme avec son précédent album ("Fulgur", 2017) Christophe Bec a saisi l'opportunité de rendre hommage, et décidé d'exploiter les codes, de genres délaissés (dépassés?) de la bédé ou littérature populaires.
Alors que "Fulgur" était une évocation des romans d'anticipation à la façon de Jules Verne, "Winter Station" marque un retour aux Fumetti italiens et autres pulps américains des années 60, avec leur mélange de morbide et d'allusions légèrement érotiques.
D'ailleurs, l'album est publié dans "Flesh & Bones", la collection aux "sensations fortes" de Glénat (ps: après versification, Bec y a déjà publié 4 autres titres).
A la lecture, le scénario de Bec ne semble tenir que si on le considère le tout comme un hommage référencé. Si on prend l'histoire au premier degré, alors le scénario est trop creux, et les personnages pas assez charismatiques.
L'interrogatoire sous la torture d'un couteau n'est soutenable par le lecteur que parce qu'on lit l'album un certaine prise de distance.
De même, Lisa qui se met en sous vêtements (sur le télésiège! en hiver!) pour "être libre de tous ses mouvements" nous ramène aux series B légèrement érotico-macabres.
Coté dessin, le trait de Pacurariu est lui aussi très influencés par les fumettis et pulps, sans beaucoup d'innovation. En fait, le dessin manque de vie propre, et parait surtout exister pour illustrer les dialogues un peu trop lourd que C. Bec a conçu.
En avançant dans l'album, les décors de montagne se font assez monotones, pour être finalement remplacé par de grands aplats noirs.
Album à lire à l'occasion.
Fulgur est un récit d'aventure et d'anticipation dans la plus grande tradition de Jules Verne, même si le récit est adapté d'un roman de Paul de Sémant.
Dans cette bédé au style extrêmement classique, Bec et Nenadov propose une histoire à la croisée de "2000 lieux sous les mers" et "voyage au centre de la terre".
On pensera automatique au sous-marin militaire dans le précédent "Sanctuaire" de Christophe Bec, mais soyez rassuré que l'histoire est ici bien différente.
Un bon album, toujours aussi bien illustré (la reprographie laisse un aspect un peu flou aux planches, néanmoins).
Je regrette une certaine convenance du scénario. Ainsi "le petit peuple" qui se rebelle contre le monarque, ce vil couard qui use de toutes les bassesses pour s'accrocher au pouvoir... ça pourrait s'appliquer à de nombreuses séries (dernière lecture : les Épées de verre).
Mais l'humour reste présent tout du long, et l'ensemble de la série un bonne lecture.
(8/10: trés bien)
Récit héroïque merveilleux, les "Épées de Verre" narre la quête de vengeance de Yama, jeune fille dont le village a été martyrisé par le tyran Orland.
Comme souvent, des objectifs plus positifs viennent s'ajouter à la simple soif de vengeance, et sans qu'elle est conscience, Yama est porteuse d'enjeux bien plus grands pour le future de la planète.
En effet, le climat se détraque, les pluies deviennent torrentielles, et les étés plus arides. L’épée de Yama, qui lui est venue des forges du Soleil, renferme de grands pouvoirs magiques.
Rassembler les 4 épées venues des entrailles du Soleil tiendra certainement un rôle crucial pour réparer le climat. Mais Yama pourra compter sur l'aide du maitre d'armes Niklos, ainsi que ces petits camarades gnomes.
Un 1ier volume très accrocheur, qui a su relever la (trés) classique quête d'heroic-fantasy par des enjeux climatiques qui nous sont contemporains.
On reconnait un patte graphique italienne, proche de Marco Nizzoli par exemple : simplicité du trait pour les personnages, tout en multipliant les détails dans les décors. Très belle mise en couleur.
(Depuis, la dessinatrice a publié "Retour sur Belzagor", adaptation du roman de Robert Silverberg).
(8/10: trés bien)
Comme moi, tirez un trait sur ce que vous pensez savoir, et lisez donc ce 1ier tome de "Hokuto no Ken", qui signifie mot à mot "le Poing de la Louche-du-Nord" (la constellation de la Grande Ours).
Il est intéressant de redécouvrir ce manga, créé en 1985, sous l'influence des films de série B et de la culture pop : on pense bien sûr aux films de Bruce Lee, avec ce Kung-Fu où la confrontation des regards, la mise au défi durent plus longtemps que le combat lui-même, souvent écourté par des frappes ultra-précises et déterminantes.
Outre les arts martiaux, on trouve d'autres références à la série Mad-Max, dont le 3ieme opus ("Le Dôme du Tonnerre") sort lui-aussi en 1985 : un monde qui peine à survivre après la guerre nucléaire, des bande de pirates motorisés, une société revenue à son état primaire. Un héro qui veut retrouver sa femme.
Ne vous laissez pas rebuter par les illustrations de couvertures, au dessin approximatif et aux couleurs mal choisies. En réalité, les planches sont illustrées de fort belle manière, avec beaucoup de soin apporté à l'anatomie et aux proportions.
(7/10: bien)
Avec cette série, on découvre comme les affaires politico-financières, ne datent pas du XXieme siècle mais ont réellement débutées dès la création des banques privées après la révolution française.
Le 1ier album suit le coup de bourse "James de Rotschild", qui manipula les informations venant de la bataille de Waterloo pour créer la panique parmi la bourse londonienne, et ainsi tirer les cours des actions à son avantage.
Ce 2nd tome suit les Saint Hubert, famille noble qui avait fuit la France au moment de la révolution, mais revint à Paris au moment de la Restauration (les monarchies européennes ont battu Napoléon, et rétablissent en France une monarchie, constitutionnelle, avec à sa tête Louis XVIII, frère de Louis XVI).
La restauration, ainsi que le développement de l’ère industrielle et des chemins de fer, vont être l'occasion pour les affairistes de chercher à faire coïncider les intérêts publics avec leurs intérêts privés.
Le sujet pourrait paraitre aride, mais le scénario est très bien mené. Le style graphique, précis mais sans loudeur, accompagne parfaitement l'histoire.
(4/10: insuffisant)
Un tome de transition dans l'histoire, probablement le tome le plus faible des 4 premiers. Garanti teneur 0% en "critique sociale du Japon contemporain".
Ce volume débute par l'épilogue de la visite chez les Yakuza, et le sauvetage de Fumino, la jeune fille kidnappée et droguée. Il n'est pas certain que ni Fumino, ni les Yakuza, auront apporté grand chose au scénario.
Puis les choses se compliquent pour le lycéen-tueur Hiro.
Tout d'abord son camarade de classe et ex-ami Chokko décide le de neutraliser pour mettre fin aux virées meurtrières. Pour cela, Chokko parvient à contacter le héro-robot Inuyashiki.
Mais aussi, la discrétion n'est pas le fort de Hiro qui tue, ou pirate les banques, sans beaucoup de précaution. Inévitablement, il finit par être identifié par la police...
Le manga-ka Oku livre ici des planches sans grande saveur. Proportions anatomiques souvent hasardeuses, décors numérisés un peu moins systématiques. Quant aux références à Gantz, leur omniprésence ne tiennent plus au simple clin d’œil, mais plutôt à la mégalomanie.
(7/10: bien)
Avec ce 2nd volume, Bourgeon continue de tisser autour d'Isabeau un récit sur la liberté, et en particulier la liberté des femmes. Isabeau est rejointe par un second personnage fort, en la personnage de Mary, jeune anglaise qui s'oppose au dictat de son père (et n'oublions pas la mendiante Grenouille).
La quête de vengeance d'Isabeau contre son père n'est plus d'actualité. La priorité est de faire évader Hoël, l'amoureux un peu maladroit, et le médecin de marine Michel de Saint-Quentin. Tous deux sont retenus prisonniers de guerre par les troupes anglaises, dans un ponton (vaisseau désarmé et échoué sur le rivage).
L'action est intéressante, mais le rythme rapide du 1ier tome est abandonné. Là où l'intensité du 1ier volume devait beaucoup à son unité de lieu et de temps, ce volume s'étale sur 6 mois pour aboutir au retour des héros en France. L’intérêt du lecteur tient alors au personnage fantasque de Mary, et à ces 3 femmes qui n’hésitent pas à se mettre en danger pour sauver leurs hommes.
Dans ce tome 3, et déjà dans le précédent, l'espoir d'un scénario ambitieux a été rangé au placard. Moi qui imaginait poindre un conte moral autour du transhumanisme, de la violence sociale... ahah.
Au contraire, Oku passe un palier supplémentaire dans le trash! Bien-sûr, il y a un peu de critique du cynisme social (la collègue du fast-food), mais c'est surtout le prétexte à beaucoup de violences et de sévices.
Le plus dérangeant sont les idées qu'Oku semble soutenir (mariage, auto-défense, etc) qui me rappelle assez rances, même pour un pays conservateur tel que le Japon (étais-ce déjà le cas dans la série Gantz?).
Oku s’appuie de plus en plus sur les décors numérisées pour construire ses planches. Il ne reste plus qu'à placer les personnages, et voilà c'est prêt! A ce compte là, les planches défilent vite.
Par contre, les proportions anatomiques sont de plus en plus hasardeuses.
(7/10: bien)
Le dessinateur italien Marco Nizzoli est relativement connu pour sa collaboration avec Alexandro Jodorowsky sur "le Monde Alef-Thau", et son travail sur le fumetti "Dylan Dog".
Mais il a aussi créé plusieurs albums érotiques, dont le plus récent est le très réussi "Un Bel Été". La série "le Monde de Keto" reste à publier en français.
Cet album est l'édition non-tronquée de l'album Selen volume 18 ("Démons et Délices"). L'histoire est bien meilleure quand elle est complète!
La traduction est ici meilleure, mais le format est malheureusement plus petit.
"Les Délices du Démon" en une nouvelle érotico-fantastique assez agréable. Nizzoli nous plonge dans un monde néo-rétro, ambiance roman-noir et spiritisme.
Son personnage principal, le commissaire Steiner, enquête sur le mystère entourant la disparition de jolies jeunes femmes. Pour autant, Steiner ne saurait être à l'abri ...
Nizzoli réalise ici de très jolies planches, avec de nombreuses femmes dénudées, album érotique oblige. L'influence de Moebius est revendiquée par l'auteur, et se confirme dans les lignes fluides, les hachures pour modeler les volumes.
L'histoire se tient bien, mais j'aimerais tant que Nizzoli se voit proposer un scénario à la mesure de son talent graphique.
(7/10 : bien)
(attention aux révélations)
Dans ce 3ieme tome, Takao Saito réussit à surprendre le lecteur avec une série d'événements extrêmement dramatiques, et donne une nouvelle impulsion à son récit.
La survie sur l'ile s’avère toujours plus difficile pour Akiko, dont l'état physique et psychologique s'affaiblit chaque jour d'avantage.
Dans la seconde moitié du recueil, on quitte définitivement l'ile, et l'action se déplace progressivement à Tokyo. Satoru y découvre une capitale totalement dévastée. Et toujours aucun autre signe de présence humaine...
(6/10 : assez bien)
Notre héro continue de braver les pires épreuves pour s'abriter et manger à sa faim.
Plusieurs mois sont passés depuis la catastrophe, et la solitude pèse amèrement sur sa santé mentale. Mais cela va enfin changer, une jeune naufragée fait son apparition sur les rives de l'ile perdue.
Cette rencontre inespérée est l'occasion d'apprendre enfin le prénom des personnages : le héro se nomme Satoru, et la nouvelle venue s'appelle Akiko.
Akiko raconte s’être enfuit de l'ile en face, où les réfugiés, plus nombreux, se sont livrés aux pillages et aux exactions. Mais dit-elle toute la vérité à Saturo?
En attendant, Akiko n'est pas une camarade de survie facile . Elle est capricieuse, et peu au fait des contraintes et risques qu'impose la vie sauvage.
Un bon 2nd tome, malgré quelques moments assez convenus.
(4/10: insuffisant)
Forte déception à la lecture de ce second et dernier tome.
Bien sûr, une histoire en 2 volumes laissait présager une tournure irréversible et un dénouement rapide.
Mais dans le cas présent, l'auteur parait avoir détruit sciemment le potentiel de son récit : il vend la mèche, dévoile un à un chacun des mystères, sans que le lecteur n'en soit émoustillé ou en tire le moindre effroi!
Reprenant la structure du 1ier volume, chacun des chapitres est l'occasion pour un personnage de livrer sa part de vérité, ses révélations ou confessions sur le drame qui vient de se jouer.
Comme pressenti, malgré le final précipité, Furaya prend tout de même malice à jouer avec le code des genres, et maintient jusqu'à la dernière planche l’ambiguïté : thriller, ou manga sentimental?
Quel dommage! Bien exploitées, les nombreuses idées du 1ier volume aurait pu donner une série aussi marquante que Deathnote.
(8/10: très bien)
Le manga "Je voudrais être tué par une lycéenne" est une histoire bien plus subtile que le titre ne le laisserait présager.
Car là où l'on s'imagine suivre les actes sanguinaires d'un tueur en série, le lecteur découvre Haruto, un psychopathe calculateur qui en veut à sa propre vie!
L'écriture est intéressante, car l'auteur nous présente successivement les points de vue de 4 personnages, qui sont au cœur d'un carré amoureux : Haruto ; son ex-amoureuse ; une lycéenne et un de ses camarades.
Progressivement, le lecteur découvre la fragilité, la part sombre de chaque personnage. A ce titre, ce manga renouvelle agréablement le genre des amours lycéennes; l'adolescence est une période de doute ; à cet âge, il arrive de se penser un peu psychopathe ou inadapté. Cet angle m'a paru plus intéressant que les sempiternelles ritournelles des couples qui se font puis se défont.
Usamaru Furuya mène son récit d'un façon très originale, comme un équilibriste sur la ligne séparant les genres du thriller et celui des romances lycéennes. Et à l'issu du 1ier tome, il serait bien difficile de dire sur quelle face la pièce s'arrêtera de tourner.
(6/10: assez bien, pour l'édition augmentée)
Avec SuperTôkyôland, Reiss partage avec nous des anecdotes et souvenirs de sa vie professionnelle et sentimentale à Tokyo.
Cet album n'est pas un carnet de voyage, et même si l'auteur a visité le Japon à moto, il nous en donne très peu à avoir. Reiss se limite à la mégapole de Tokyo, les quartiers où il a vécu ou travaillé.
Là où on apprend le plus, c'est sur la vie des expatriés à Tokyo, sur les boulots plus ou moins stables, et en particulier sur les dessinateurs-assistants. Tous les manga-kas, qu'ils soient célèbres ou confidentiels, font appel à des petites mains pour dessiner les décors et objets de leur planche. Leur situation est précaire, et le boulot est suspendu au succès de la série dans les magazines de pré-publication.
Cet album n'est pas vraiment une autobiographie, et on sort d'ailleurs un peu frustré par la non-relation entre Benjamin et Kayoko, qui était le justificatif initial du récit.
Je reprendrai à mon compte la critique adressé à Reiss par le magazine Ikki, page 154 : il manque un climax.
(2/10: sans intérêt)
Et voilà le trio infernal qui continue de s'enfoncer dans l'aventure Last-Man. Encore une fois, les faux-suspens s’enchainent sur fond de faux-rythme.
Dès le tome 3, le petit Adrian et sa mère Marianne sont partis sur les traces de Richard, et ont dû s'aventurer dans les rues de Paxtown, mégapole aux mœurs dangereuses.
Dans ce tome 5, les auteurs abrègent l'arc narratif autour de Milo Zotis et du catch de la FFFC, sans oublier la bimbo Tomie Katana.
Désormais, on s'intéresse à nouveau à la Vallée des Rois, la contrée d'où viennent Adrian et Marianne. On apprend l'existence des Chevaliers de la Garde Royale, combattants légendaires qui ont défendus la Vallée contre les envahisseurs. Mais leurs pendant maléfiques, zombies cyborgs, viennent de capturer Adrian et Marianne.
Gageons que d'ici 300 pages, les auteurs auront (ré)ré-orientés l'histoire et fait (re)re-disparaitre les personnages devenus inutiles.
(8/10: très bon)
Avec "La Fille sous la Dunette", publié en 1980, Bourgeon propose une BD d'aventure aux confluents du roman de marine, et du feuilleton littéraire.
D'inspiration dumasienne, le personnage d'Isabeau est une femme dont les actes sont dictés par la vengeance. Et ce depuis qu'on lui a volé son nom ; la privant de sa noblesse, et de la possibilité d'un riche héritage.
Sa soif de vengeance amène Isabeau à embarquer sur un vaisseau de guerre français, en partance pour les Antilles, à proximité d'un équipage de 800 marins qui ignorent qu'elle est une femme...
Bourgeon réussi ici un parfait équilibre, animant ses nombreux personnages, rythmant les combats maritimes, tout en éclairant le lecteur surs les velléités d'Isabeau.
Alors que le récit s'ouvrait sur le matelot Hoël, c'est le personnage féminin d'Isabeau, impétueuse et forte, qui prend l'ascendant sur la marche du récit.
(7/10: bon)
Le tome précédent, 1ier volume de la série "Last Hero Inuyashiki", avait été l'occasion de découvrir de nombreux éléments du scenario.
On rencontrait déjà la plupart des personnages, comme le vieux salary-man Inuyashiki, ou l'adolescent Hiro, tous deux réincarnés en robots surarmés après une incursion extra-terrestre à Tokyo.
Le 2nde tome s'inscrit dans la suite logique du récit, sans amener autant de surprise. Oku s'attache quasi-uniquement à approfondir la personnalité dérangé et ultra-violente de Hiro, l'adolescent.
Et de la violence malsaine, Oku a su en pimenter largement ses pages, mettant les lecteurs dans une position dérangeante de voyeurisme.
Inévitablement, on assiste à la première confrontation entre le gentil Inuyashiki et l'affreux Hiro.
Oku livre ici quelques belles planches, pleines de détails. D'autres pages sont sans saveur, car on reconnait facilement que ce sont des images 3D réalisées par ordinateur.
Au final, on ne saurait dire si Oku critique la société violence et ultra-sexualisée. Ou s'il ne fait que l'exploiter à son avantage. Mais j'espère que le récit va gagner en complexité.
(8/10: trés bon)
Voilà déjà plusieurs mois déjà que Five a choisi de déserter Rainbow, en y soustrayant sa silencieuse compagne matriochka.
Pour autant, les oligarques de l'organisation Rainbow ne sont pas disposés à abandonner la traque! Surtout depuis que Five a liquidé Mister-9 et su résister à l'offensive de Number-8.
Le décompte se poursuit étrangement dans ce Tome 2. La rencontre avec Seven se déroule dans des conditions très confuses. Le chiffre 7 a-t-il une signification particulière dans la numérologie japonaise? Ou Matsumoto aurait-il eu l'esprit particulièrement embrumé par quelque substance?
Au détour du récit, on sourit quand Matsumoto invoque les champignons-rieurs (...), seuls remèdes à la maladie qui fige les mains et le corps des personnes (dessinateur?) en souffrant.
Plus loin, l'auteur attache beaucoup de soins à présenter Number-6, personnage taciturne, dont néanmoins on perçoit la bonté.
Puis, au moment le moins attendu, Matsumoto secoue le lecteur. Le sort s'abat comme dans un mythe grec, personne ne saurait se soustraire à son destin.
Et la trame principale du manga de reprendre sa marche funeste.
Ce tome se termine avec maestria, entremêlant les scènes introductrices du général Victor (ex-formateur militaire de Five), avec celles de Number-4, jumelles magiques et inquiétantes.
Cette série continue sur une très bonne lancée. Au premier contact, le style graphique pourrait décontenancer, mais le dessinateur fait preuve d'une grande maitrise dans le trait et dans la composition des cases. Par exemple, il joue avec les reflets sur la tôle des voitures, ou se permet un hommage à Tezuka et à son style si reconnaissable.
Quelle déception que ce premier volume! La mise en place des personnages est très longue, mais sans qu'il ne passe autre chose pour assouvir notre soif d'aventure ou d'intrigue. Soporifique.
Le dessin est digne d'un fanzine : le dessinateur a du mal à faire des visages reconnaissables d'une page à l'autre, et les rares scènes d'action donnent des cases confuses et illisibles.
Du coup, l'œil passe rapidement à la case suivante pour comprendre où l'auteur veut en venir...
Les décors sont quant à eux faméliques. Aucun détail qui viendrait donner un peu de profondeur à ce monde médiévalo-fantastique.
Les mêmes critiques qui recommandent cette série annonce une accélération de l'intrigue dès le second volume. Je l'ai lu aussi, et je peux vous assurer que cela ne casse pas 3 pattes à un canard!
(3/10: plutôt mauvais)
Les yeux embués, vous ne l'aviez pas remarqué, mais le détail a son importance : le titre de ce manga sur l'étagère n'est pas "Jesus & Bouddha", mais bien les "Vacances de ...".
Déjà, ça vous aurait fait poser quelques questions, et peut-être éviter d'en entreprendre la lecture.
Bref, il faut avoir beaucoup d'ouverture d'esprit, ou d'indulgence (c'est selon), pour lire entièrement ce 1ier volume (des vacances) de Jésus et Bouddha.
Il s'agit d'un manga à sketches, où l'auteur essaye de créer des gags un peu déplorables en justifiant l'ensemble par des jeux de mots et références aux religions chrétienne et bouddhiste.
Je pense que l'auteur sait que l'humour est très mauvais, j'en prends pour preuve ce concours de duo comique, où les héros se prennent des tomates sur la tête.
Je suis partagé entre supposer qu'il faut une grande maitrise de la culture japonaise pour apprécier ce manga. Ou me dire que c'est tout simplement un manga très raté. Mais alors, comme comprendre que la série ait fait l'objet de 13 volumes, et qu'un éditeur ait choisi de le publier en français?
Un exemple gardé pour la bonne bouche: "Jésus est dans le camp de ceux qui mettent de la mayo sur leurs œufs, mais il est passé à la sauce soja depuis qu'il est au Japon. [...]"
(3/10: très insuffisant)
"Vénus à la fourrure" est un roman érotique du 19ième siècle. Son auteur l'austro-hongrois Sacher-Masoch, est souvent présenté par la presse, avec beaucoup de simplisme, comme l'inventeur du masochisme (plaisir dans la douleur).
Pour réaliser son adaptation de la "Venus", Guido Crépax a suivi un parti-pri plutôt périlleux.
En effet, le dessinateur italien a choisi de déconstruire complétement le récit, pour ne conserver que les scènes érotiques et sado-maso. Très peu de narration, aucun récitatif. Seul le dernier chapitre, où on en apprend plus sur le contrat moral qui lit Séverin à sa femme, vient quelque peu éclairer le lecteur.
Le résultat est un album découpé en une dizaine de chapitres, comptant rarement plus de 6 planches. Les grandes cases, au dessin griffé à la plume, ne laissent pas beaucoup de place à la volupté. On y voit des personnages aux traits tirés, un escogriffe dépressif et sa maitresse à la beauté maladive.
Difficile d'imaginer ce qu’espérait Crépax nous inspirer en présentant cette adaptation. On préférera "Emmanuelle", ou un autre de ses albums, dans lesquel le dessinateur semble avoir pris plus de plaisir (à créer).
(5/10: moyen)
Publié en 1988, "Néo Faust" constitue la dernière œuvre, inachevée, de Tezuka avant sa disparition.
Ce manga s'inspire du Faust de Goethe, ce personnage qui vend son âme au diable pour accéder à la vie éternelle. C'est un thème auquel Tezuka avait déjà consacré 2 mangas, et dont il aurait aimé produire un dessin animé.
Évidement, Néo Faust est l'occasion pour Tezuka, déjà âgé, d'aborder les thèmes de la vieillesse et de la peur de mourir ; mais on sent aussi l'auteur préoccupé par les biotechnologies, et plus précisément la prise de contrôle des sciences sur le vivant.
Tezuka situe son récit à la fin des années 1960, abordant des sujets peu fréquents :
- à Tokyo, les révoltes étudiantes de 1969 contre le système universitaire ; le mouvement d'opposition à la présence militaire des États-Unis.
- Tezuka nous rappelle comment la guerre du Vietnam a contribué au boum économique japonais, Okinawa et le reste de l'archipel servant alors de base-arrière logistique aux États-Unis.
Toutefois, Néo Faust n'est pas exempt de nombreux défauts. En particulier, Tezuka semble se perdre dans l'ampleur qu'il veut donner à son Faust.
Le manga se construit comme un récit cyclique, autour d'une boucle temporelle. Tezuka réussi mème à réutiliser certaines planches à l'identique 300 pages plus loin! Le défaut est qu'il donne au lecteur l'impression d'un récit qui tourne en rond, ralentit et s'éternise.
On reste assez perplexe en découvrant que les 400 premières planches ne constituent que la 1iere partie du récit! Malheureusement, Tezuka est mort avant de n'avoir pu dessiner guère plus qu'une vingtaine de planches de la 2nde partie. Le livre se termine donc par quelques ébauches de storyboard, et des notes d'intension.
Difficile d'imaginer quelles inventions Osamu Tezuka aurait pu déployer dans la 2nde partie pour redonner un rythme à cette histoire, et clore le récit avec maestria.
Dans son état actuel, ce manga laisse bien-sûr l'impression d'un récit laissé totalement en suspend. Et cause donc beaucoup de frustration pour le lecteur.
Néanmoins, on ne peut s’empêcher d'être attendri par cet Osamu âgé qui consacra ses toutes dernières forces à son manga, s'interrogeant sur ce qui lui reste à offrir à ses lecteurs.
Ainsi, au hasard des planches, cet caricature de journaliste, caché au milieu d'une double-page, qui lance sa diatribe à Tezuka: "Je suis critique de mangas et je dis Monsieur Tezuka, vous êtes has-been".
(4/10: insuffisant)
Le scénariste Ira Ishida est un écrivain, jouissant d'une certaine reconnaissance au Japon (prix Noaki 2003). Il s'est spécialisé dans la descriptions des cultures adolescentes, en particulier chez les otakus ou les jeunes adultes sans emploi.
Akihabara@Deep est l'adaptation d'un roman du même titre, publié au Japon un an auparavant (2004). Ce manga est illustré par Makoto Akane (dont je n'ai pas trouvé d'autres œuvres).
Dans ce 1ier tome, les manga-kas ont choisis d'introduire assez rapidement l'ensemble des personnages. Il s'agit une bande d'ados qui, chacun à sa manière (hacker, otaku, cosplayer, ...), se considère mis à l'écart.
De façon assez confuse, nos héros se retrouvent à fonder une start-up dont le produit révolutionnaire pourra paraitre désuet en 2018 : un avatar de dauphin qui arrive à soutenir un semblant de conversation écrite avec les humains (cf. test de Turing).
Mais une grosse entreprise japonaise veut s'approprier l'invention, en discréditant cette bande d'adolescents déjà à la marge de la société japonaise.
J'ai été surpris que ce manga soit l’œuvre d'un écrivain aguerri, car les particularités de chaque personnage ne paraissent pas trés approfondis. Le dessin est quant à lui assez maladroit.
Le quartier tokyoïte de Akihabara, où se trouve de nombreux magasins d'électronique ou de culture manga, est décrit de façon assez anecdotique.
(8/10: trés bien)
Le manga-ka Hiroya Oku a commencé sa carrière en 1989 avec la romance "Hen", dont il achève la création en 1999.
Mais c'est en passant à la Science-Fiction que Oku obtient les faveurs des lecteurs et la reconnaissance internationale. Particulièrement grâce à la série "Gantz" publié entre 2000 et 2013, et adaptée à la TV et en plusieurs films au cinéma.
"Last Hero Inuyashiki" reprend une partie de la recette qui a fait le succès de "Gantz", avec un mélange de SF, d'armes de guerre et de jolie nana. Mais ce 1ier volume laisse préfigurer que l'auteur traitera aussi de thèmes plus adultes, comme le transhumanisme, et les réseaux sociaux ; l'indifférence, la violence sociale des sociétés modernes, etc.
Ce 1ier tome nous présente Inuyashiki, vieux salary-man japonais de son état. Son manque de charisme, d'auto-affirmation lui valent le mépris de sa famille, et l'indifférence des personnes qui le croisent. Et comble du désespoir, on lui diagnostique maintenant un cancer en phase terminale... Seulement, un événement exceptionnel va changer sa vie à jamais!
Oku nous propose ici un dessin réaliste et précis. La composition des planches est très fluide et agréable à lire. Le scénario, tout en ne proposant pas la révolution, propose tout de même de bonnes surprises.
(6/10: assez bien)
Avec le 1ier tome, nous avons découvert le principe de la série "Seul Survivant", une fable tragi-comique où le Destin semble jouer avec les nerfs puis la vie de personnages pourtant assez lambda. Pour, au final, ne garder qu'un seul survivant, à jamais marqué dans l’âme et dans la peau (une cicatrice sur le front).
Dans ce 2nd épisode, on pourrait s'attendre à ce que tout tourne de mal en pis, et que le malheur s’abatte avec toujours plus de d'ironie. Les choses sont assez différentes, car la précédente survivante Jennifer va au contraire au-devant des ennuis. Sa fausse-couche l'a rendue très instable et manipulatrice ...
La surprise du 1ier épisode étant passée, les auteurs ont dû amener de nouveaux éléments. On quitte le huis-clos pour un autre figure de style: le tueur manipulateur et psychotique. Et l'action se déplace au Brésil plutôt que dans un avion au-dessus de la Floride.
L'album tient initialement ses promesses, mais la fin de l'album a beaucoup de mal à trouver de l'originalité. Aussi, la psychologie des personnages n'est pas assez crédible, tout le monde étant bien trop passifs face à Jennifer qui tend sa toile avec facilité.
Le dessinateur José Malaga reste dans un style très proche de l'album précédent (par Jorge Miguel), dont j'écrivais que dessin était un peu trop quelconque.
Ajoutons que certains personnages se ressemblent trop pour être distingués autrement que par leurs vêtements (les 2 frères musiciens, Allison et ses N copines). Maladresse des auteurs ? Ou sont-ils des silhouettes sans épaisseur, interchangeables comme les figurants d'une Nième série américaine?
(note:8/10)
Histoire originale et bien menée.
On découvre les vies parallèles de Sophie, enceinte et probable mère célibataire, et de Lucette sa grand-mère, qui dès les années 1960 avait fait preuve d'une grande soif d'indépendance.
Le récit principal est entremêlé avec les péripéties des 3 personnages titres, "Les vieux fourneaux", qui amènent beaucoup d'humour à l'ensemble.
L'album baigne agréablement dans un esprit de rébellion et de résistance a la pression de l'argent. Une nostalgie des contestations post-68.
Reste à découvrir comme les personnages agiraient s'ils découvraient un trésor ...
Dessin fluide et détaillé, réalisé à la plume et colorisé sur l’ordinateur.
(7/10: bien)
Album surprenant, dans l'esprit et dans la forme, mais au final plutôt réjouissant!
Je vais essayer de ne pas en déflorer l'intrigue :
En 1964, Paul est un père de famille américain très posé, en voyage au Mexique avec sa petite fille.
En 1926, Paul est un jeune garçon, expatrié à Shanghai, avec son père.
Et en 110985, Paul est en relation avec un civilisation intersidérale ....
Le scénariste Smolderen et le dessinateur Clérisse ont mélangé dans ce récit un grand nombre d'influences auxquelles ils ont voulus rendre hommage : la science-fiction américaine de l'âge d'or, le design futuriste des années 1950, Andrée Franquin, les films hitchcockiens, etc.
A ces nombreux contenus, les auteurs on voulu donner une forme très élaborée :
- le récit multiplie les flashbacks et les sauts entre les périodes de l'histoire.
- graphiquement, cet album réussi a créer un style unique, mélangé de néo-rétro futuriste et BD franco-belge.
Les multiples ambitions des auteurs donnent au final un album très touffu, à la lecture parfois un peu difficile. D'ailleurs, j'avais abandonné ma première lecture après une vingtaine de pages. Il ne faut pas lâcher prise!
Il s'agit d'un belle prouesse stylistique, ainsi qu’une preuve d'amour pour la culture populaire d’après-guerre.
Je regrette simplement que la conclusion de l'histoire ne soit pas plus forte. Comme phagocytée par la déconstruction formelle, la fin du récit a été éparpillée tout au long de l'album.
(blog des auteurs : http://empiredelatome.wordpress.com)
(4/10: insuffisant)
Depuis leur enfance, Mutta et Hibito sont 2 frères passionnés par les étoiles et l'espace.
Le blond Hibito a su s'accrocher à son rêve d'enfant, et a déjà sa place au sein de l'équipage japonaise d'astronautes.
Après plusieurs déceptions professionnelles, le brun Mutta, qui est aussi l'ainé de la fratrie, est poussé par sa famille à suivre son frère dans le difficile parcours de sélection des astronautes.
Cette situation cause beaucoup de tourment à Mutta, qui tout en étant l'ainé, doit suivre l'itinéraire déjà tracé par son cadet.
Dans ce 2nd tome, Mutta est invité par son frère à lui rendre visite au centre d'entrainement de la NASA à Houston, Texas.
Entre plusieurs périodes de frustrations, Mutta vit une péripétie qui lui vaut d'apparaitre sur les chaines d'info aux États-Unis...
Pendant ce temps, au Japon, le jury de sélection des astronautes continue ses délibérations.
Ce tome, avec ces moments faibles qui précédent l'annonce des résultats de la 2nd épreuve, m'a paru assez faible et frustrant. A quand l'aventure spatiale!
(6/10: assez bien)
Pour sa première série, Chûya Koyama choisi de nous faire suivre 2 frères qui poursuivent leur espoir de devenir astronaute, parfois avec des succès différents.
Leur amour des astres, et en particulier la Lune, vient de ce que pendant leur enfance, ils ont aperçu un OVNI dans le ciel nocturne au dessus de la campagne japonaise.
Même si les 2 frères partagent une passion commune, leur psychés leur a fait suivre des parcours professionnels différents.
Hibito (28 ans), blond et profondément optimiste, fait déjà partie de l'équipage japonais sélectionné pour le prochain vol habité de la NASA.
L'ainé Mutta (31 ans), cheveux crépus et bruns, est au contraire introspectif et complexé du succès de son petit frère. Mais après plusieurs échecs professionnels, Mutta est poussé à devenir spationaute par son cadet et ses parents.
A la lecture de ce 1ier tome, je suis perplexe quant à la direction que veut donner Koyama à sa série. Bien-sûr, il parle un peu d'exploration spatiale. Et en effet, le récit s'attarde beaucoup dans les épreuves de sélections des astronautes à Houston.
Mais on passe surtout beaucoup de temps dans les pensées de Mutta, dont on adopte le point de vue. Mutta est un personnage plein de frustrations et de complexes, qui doute de lui, même dans les relations amoureuses! Un post-adolescent de 31 ans, en somme...
Plus généralement, l'auteur passe énormément de temps à comprendre les fragilités et les motivations de personnes qui sont prêtes à passer plusieurs années dans le vide spatiale, si loin de leurs familles.
Plutôt qu'un manga épique d'aventure spatiales, il s'agit pour l'instant d'un récit des "moments faibles pour en faire des moments forts" (expression de Raymond Depardon).
(3/10: peu d'intérêt)
Descender est un récit SF qui louche très fort sur "A.I." de Spielberg et "I, Robot" d'Isaac Asimov. Tim-21 est un robot de compagnie, fabriqué avec les traits d'un enfant de 10 ans. Progressivement, on découvre que Tim-21 pourrait porter en lui la clef de terribles secrets...
Ce récit et les personnages principaux m'ont parus extrêmement plats, et le scénario plein de recyclage et de déjà-vus.
J'ai beaucoup de peines à m'intéresser à l'histoire de Tim-21, personnage fade et naïf.
Le bestiaire à la Star Wars (chasseurs de prime, ersatz de Jabba le Hutt, etc) est lui aussi pour me déplaire, car c'est l'occasion de faire de la fantasy-SF à la petite semaine.
Ah, si seulement l’enquête sur le "codex" qui lit Tim-21 aux terribles Moissonneurs pouvaient décoller....
Au première abord, j'ai trouvé le choix de l'aquarelle original et plein de promesses. Malheureusement, les planches de Nguyen ne sont pas toujours très belles, peut-être par manque de technique et de temps.
Au final, le tome 1 de "Descender" fut bien pénible.
(6/10: assez bien)
Voici un thème original, et un beau défi : comment faire découvrir le monde du vin, à travers le manga? Et en sus, pour le lectorat japonais!
Dans ce 1ier tome, on sent la difficulté à équilibrer l'histoire, pour qu'elle ne soit pas qu'un prétexte aux explications œnologiques. Après un démarrage assez long, c'est plutôt réussi! J’espère simplement que le personnage du méchant gagnera en épaisseur dans les prochains tomes.
Côté œnologique, les auteurs abordent les bases (arômes, cépages, etc), mais il y a aussi beaucoup de name-dropping à mon gout (Mont-Pérat, Mouton-Rothschild, Romanée-Conti, Henry Bayer, etc).
Enfin, le dessin sert bien le propos, simple et beau, rien à redire!
(6/10: assez bien)
Couverture-casting, scénario "à l'américaine", petit clin-d’œil de fin : les auteurs de "Seul Survivant" se sont fait plaisir à reprendre les codes de la série TV US, façon "les Maîtres de l'Horreur".
Le défaut est justement qu'on pourra trouver cette BD un peu formaté, et la couverture m'avait déjà rebuté pour cette raison. Mais le récit est sympathique, et la fin difficilement prévisible.
D'un point de vue technique, le dessin est bien réalisé, mais assez quelconque. Là aussi, on peut imaginer que c'est l'effet recherché : les tics de la sempiternelle série américaine, avec ses acteurs et équipes techniques inter-changeables.
Ça se lit bien, et les aficionados de séries TV pourraient vouloir enchainer les épisodes.
tome 3.1 :
Avec les 2 premiers volumes, les auteurs de Gung-Ho nous avait habitués à faire avancer l'histoire très lentement, à tel point qu'on doutait que la menace de la Peur Blanche exista vraiment.
Au contraire, ce 3ieme volume s'engage tout d'un coup sur un rythme frénétique et cahoteux. Punition collective, coups de fouet [ellipse] distribution des armes [ellipse] nouvelle attaque de Rippers [ellipse] altercations [ellipse] exil de Archer.
Parallèlement, il m'a semblé percevoir une diminution du soin apporté au graphisme, en particulier dans le modelé des personnages, le détails des arrière-plans et dans la mise en couleurs.
La seule satisfaction pour le lecteur est que plusieurs personnages apparaissent enfin sous leur vrai jour, et qu'on s'attend certainement à une accélération des révélations.
(6/10: assez bien)
On ne présente plus l'argentin Juan Gimenez, dessinateur de "La Caste des Méta-barons".
Richard Malka, quant à lui, est surtout connu en tant qu'avocat de Charlie-Hebdo, et de la banque Clearstream face au journaliste Denis Robert.
La série Segments est un space-opéra dystopique. En effet, on nous présente une société segmentée où les adolescents sont assignés à une fonction (militaire, prostitué, travailleur, etc) qu'ils devront ensuite conservés toute leur vie.
Pire, pour éviter les conflits interhumains, les autorités ont assigné une planète différente à chacune des 7 castes.
Le tome 1 nous présente les 2 personnages principaux qui, pour des raisons différentes, s'allient afin d'échapper à cette organisation de la société. Bien-sûr, les autorités n'entendent pas les laisser faire ...
J'ai du mal à être happé par ce 1ier épisode, dont la trame et les rebondissements sont un peu trop linéaires et prévisibles. Et on voit poindre le héro prédestiné malgré lui (John Difool, sort de ce corps!).
Le dessin est beau, mais malheureusement n'atteint pas la dextérité des Gimenez précédents.
(5/10: moyen)
Le dessinateur italien Marco Nizzoli est relativement connu pour sa collaboration avec Alexandro Jodorowsky sur "le Monde Alef-Thau", son travail sur "Dylan Dog" ainsi que pour avoir créer plusieurs albums érotiques, dont le plus récent est le très réussi "Un Bel Été".
"Démons et Délices" en une nouvelle érotico-fantastique assez agréable, même si le scénario pêche par sa fin abrupte (amputée?), et des dialogues plats (peut-être une mauvaise traduction).
Nizzoli nous plonge dans un monde néo-rétro, ambiance roman-noir. Son personnage le commissaire Steiner enquête sur le mystère entourant la disparition de jolies jeunes femmes. Steiner ne saurait être à l'abri...
Nizzoli réalise ici de très jolies planches, avec de nombreuses femmes dénudées, album érotique oblige. L'influence de Moebius est revendiquée par l'auteur, et se confirme dans les lignes fluides, les hachures pour modeler les volumes.
Souhaitons à Nizzoli de se voir proposer des scénarii ambitieux.
ps:
l'album "Les délices du démon" (éditions Blanche) contient l'intégralité du récit, et la traduction m'a paru bien meilleure!
Format : plus petit (25x18cm) que la collection Selen (32x23)
ISBN: 978-2-84628-239-0
(6/10: assez bien)
Avec ses airs étourdi et désinvolte, Fuyunosuke a ce charme étrange qui fait tomber les jeunes filles en pâmoison, et rends les hommes jaloux autant qu'admiratifs.
Peut-être son entourage réagirait-il autrement s'ils savaient que Fuyunosuke est ... un extra-terrestre colonisateur!
Pour sa première série, Keigo Shinzô modernise le thème classique du choc des "cultures", ici entre alien et humains (Lamu, etc).
J'y ai trouvé mon plaisir parce que les quartiers de Tokyo y sont dessinés assez précisément (Asakusa, Ueno, Shibuya), alors que la plupart des mangas présentent la banlieue japonaise générique.
L'humour est franchement pipi-caca, au delà du shonen moyen.
Graphiquement, Shinzo ne fait pas dans la haute volée, mais a le mérite de s'écarter du dessin générique façon "character designer".
Sur le long-terme, on peut craindre que l'invasion extraterrestre ne reste qu'un prétexte à une longue suite de gags, et que la série se perde en route, comme c'est souvent le cas au rayon manga.
Vivès est un collectionneur de petits-riens, un amateur d'anecdotique.
Malheureusement, entre le "Gout de Chlore" et d'autres opus plus réussis, il ne suffit pas de grand chose pour faire ... plouf.
Une BD sans grand intérêt, si ce n'est de découvrir que Bastien Vivès a certainement fréquenté la piscine de Pontoise (c'est un piège, elle se trouve à Paris Maubert-Mutualité) dans sa jeunesse, peut-être pendant ses études à l’École des Gobelins, de l'autre côté de la montagne Ste-Geneviève (c'est un piège, ce n'est pas une montagne).
J'attends avec impatience le "Gout du Chlore n°2", qui devrait selon toute vraisemblance se dérouler à la piscine de la Porte de Vincennes (pas trop loin de chez Casterman et fameuse pour son créneau horaire naturistes). Ça sera l'histoire d'une nana qui a de gros melons, et qui doit faire de la piscine pour soulager son mal de dos. Elle y fera la rencontre d'un écolier qui a du abandonner ses rêves de petit rat d’opéra pour cause de priapisme précoce. On en salive d'avance... même s'il ne passera certainement pas grand chose avant la page 195.
(5/10: moyen)
Je n'ai pas été convaincu par ce 1ier tome de "Niourk", scénarisé et illustré par Olivier Vatine.
Le travail d'adaptation à partir du roman SF de Stefan Wul semble avoir posé quelques problèmes. La bande-dessinée parait à l'étroit dans une transcription qui chercher à coller au livre, et la construction en chapitres alourdit beaucoup la lecture. Comme au cinéma, un bon scénario doit pouvoir prendre des libertés avec le matériau d'origine!
Par ailleurs, la narration s’appuie trop sur les récitatifs (texte au dessus des cases), tandis que le dessin est réduit au rôle d'illustration. Il aurait fallu trouver d'autres astuces pour rendre la lecture plus fluide.
Enfin, mais c'est un avis tout à fait personnel, j'ai été assez rebuté par le style graphique de "Niourk". D'une part, les cases trop peu détaillées, car remplies assez artificiellement d'aplats noirs ou de dégradés. Mais surtout, l'abus de traits hachurés pour les personnages, les formes et les ombres.
(4/10: insuffisant)
Dans un format proche de "Polina" (200 pages, N&B, publié en 2011), Vivès nous propose "Une Sœur", publié en 2017.
La comparaison avec Polina (mais aussi avec "Dans tes yeux", "Amitié Étroite", etc) me permet de dire que j'ai trouvé "Une sœur" très raté.
Après 200 planches de lecture, je ne retiens pas grand chose d'autres que du touche-pipi et de l’anecdotique , alors que les BDs précédentes de Vives paraissaient décrire plus finement les doutes et les émois de l'adolescence.
Les lecteurs adultes trouveront cette histoire sans queue ni tête, et les personnages mal esquissés. Les adolescents seront peut-être émoustillés, mais pas beaucoup plus éclairés sur les mystères de l'amour.
Est-ce que Vivès veut dire que les ados de 2017 passent directement de Pokémon à PornTub? A-t-il vraiment quelque chose à dire? Et de me demander si Vivès est un expert es mœurs adolescentes, ou simplement un charlatant dans le domaine.
Le retournement final, sur le port, semble dire "ah oui, il ne faudrait pas oublier le lecteur".
(9/10: excellent)
En 1974, Moebius s'associe à JP Dionnet, Druillet et l'homme d'affaire Bernard Farkas (cf. son entretien sur bdzoom.com), pour créer les Humanoïdes Associés.
En 1975, le magazine Métal Hurlant permet la prépublication et la mise en avant des auteurs maison. Moebius y fait d'abord paraitre des récits courts : des reprises du Bandard Fou, puis les aventures inédites de l'arpenteur Arzach/Arzak et de son ptéroïde bio-mécanique.
C'est en 1976 que Métal Hurlant publie progressivement les 13 planches qui constituent la 1iere apparition du Major Fatal, alias Mage-or Grubert. Il s'agit d'un récit de western-SF où l'homme au cigari n'apparait que furtivement.
A partir de ce récit initial, Moebius élaborera progressivement une histoire-monde, que nous connaissons mieux sous le titre du "Garage Hermétique (de Jerry Cornelius)".
Moebius créa les premières planches du Garage Hermétique comme un exutoire de ses souvenirs ou de ses intuitions. C'était une période assez "exaltée" pour le dessinateur!
Mais sous l'impulsion de Dionnet, Moebius chercha à lier ses dessins isolés dans un même récit, qui prend la forme d'un "cadavre exquis". Giraud se plait ainsi à dériver, à perdre le lecteur, puis à recréer une cohérence entre les différents personnages et les situations. L'excitation de l'équilibriste sur sa corde!
La parution en feuilleton est l'opportunité de varier les styles graphiques, d'expérimenter ou même de s'auto-parodier. Moebius en profite pour illustrer son amour des héros masqués américains, des jolies femmes, et bien-sûr, du désert mexicain.
Voici une œuvre magistrale qui fait preuve d'une très grande liberté de création, sans mettre le lecteur de coté.
(7/10 : bien)
Dans son introduction, le scénariste Olivier Bocquet nous explique que Fantomas, personnage créé en 1910 par Souvestre et Allain, constitue le premier super-méchant masqué de la littérature et que le récit de ses méfaits a en son temps connu un succès mondial.
Bocquet et l’illustratrice canadienne Julie Rocheleau se proposent donc de rendre hommage à ce personnage en revenant à son pedigree sombre et terrifiant, dans une série en 3 volumes.
L'histoire de Fantomas s'étalant sur 32 romans et près de 15000 pages, Bocquet semble avoir choisi de s'attarder sur quelques épisodes marquant de l'histoire, espacés par de longues ellipses.
On a ainsi l'impression d'une mise en bouche, qui donnera envie aux lecteurs de se plonger dans la lecture des romans. Et si c'est le cas, c'est réussi car l'envie me monte.
Rocheleau illustre l'histoire avec un style très adapté, mélange d'aplats rouges et noirs, et de détails aux crayons ou à la plume. La palette évoque la peur et le sang, et rappelle inévitablement la couverture du 1ier roman.
Un bel essai, mais qui me parait d'autant plus appréciable qu'on aura lu les romans.
(7/10)
Les mondes étrangers, ainsi que la coexistence avec les races extraterrestres, sont un thème largement abordé par la science-fiction des années 70 (José Farmer, Stephan Wul, etc).
Avec "Retour sur Belzegor", les auteurs Laura Zuccheri et Philippe Thirault nous proposent une adaptation du roman SF "Profondeurs de la Terre" de Robert Silverberg, auteur très prolifique entre les années 70 et 80.
Graphiquement, cette adaptation est bien réalisée, mais reste d’influence classique et assez sage. Le style rappelle bien-sûr celui de Léo, auteur des Mondes d'Aldébaran.
Le scenario mêle habilement, enjeux politiques avec les races extra-terrestres et intrigues sentimentales. Kurtz est clairement identifié comme LE méchant, ce qui laisse présager un déroulement selon un schéma très classique.
Néanmoins, aucun personnage humain ne parait exempt de reproche (à commencer par Gundersen qui revient sur la planète Belzagor après un long exil sur Terre).
Alors, il serait intéressant que le 2nd tome renverse les clichés, et que les agissements secrets de Kuntz cachent l'humain le plus recommandable sur la planète.
(6:assez bien)
Dans "Un bruit étrange et beau", Zep convoque des sujets cruciaux de l'humanité : la vie, la mort, l'amour, Dieu.
Il s'agit de thèmes si importants (bon, en tout cas les 3 premiers) et en même tellement communs (car partagés par tous les Hommes) qu'il faut vraiment une histoire solide pour ne pas décevoir.
Malheureusement, il ne me semble pas que Zep a trouvé l'étincelle pour faire vivre ses personnages. Tout juste puis-je croire quelques instants à la retraite monastique de Don Marcus.
Les autres personnages sont complétement bancals :
- Comme dans "les Petits Mouchoirs" de Canet, on demande au lecteur de compatir à une grande bourgeoise parisienne qui confond petites frustrations et grands malheurs ( "[le notaire] versera une rente de 10000 euros par mois à Gabriel" "Quoi?!! Putain! La salope!").
- Comment l'argent d'un Modigliani pourra-t-il aider Mery, quand ce dont elle est à besoin est une greffe compatible de sa sœur?
D'ailleurs, l'album se termine de façon abrupte, en 6 planches l'histoire transitionne de "tout juste commencée" à "déjà terminée".
Coté réalisation, le graphisme est plutôt agréable, certainement un peu démonstratif. Plus précisément, j'ai eu l'impression que Zep essayait de prouver son niveau technique, et non pas de se mettre au service de l'histoire.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas sorti convaincu de cette lecture, car je n'ai jamais senti que l'auteur Zep voulait laisser libre cours à une histoire sincère.
(7/10: bon)
Avec "Elle(s)" et "Amitié Étroite", ce livre constitue de fait un triptyque sur le thème du sentiment amoureux dans l’œuvre de Sébastien Vivès.
Tous publiés entre 2007 et 2009 dans la collection KSTR, Vivès y utilise 3 techniques graphiques différentes pour des histoires parallèles : la puissance et l'incertitude des sentiments, chez les jeunes adultes des années 2000.
"Dans mes yeux" adopte un point de vue assez novateur : tout le récit est vécu à travers vers les yeux et les oreilles d'un seul des protagonistes. Ainsi on ne voit que le personnage féminin, et on n'entend que ces paroles à elle.
C'est un point de vue agréable, qui permet de se projeter immédiatement dans la situation de séduction. Mais c'est aussi un moyen plutôt astucieux pour Vives de n'écrire que la moitié des dialogues, charge étant laissée au lecteur d'imaginer les traits d'esprits de notre personnage.
Malgré un trait rapidement esquissé, Vives rend très bien la variété des postures, des attitudes et des visages - rien à redire quant aux choix graphiques.
Concernant le scénario, j'aurais aimé une fin plus élaborée, celle-ci laissant un gout d'inachevé. D'ailleurs, le point de vue intérieur aurait permit un dénouement plus original. Par exemple, notre personnage aurait pu être une jeune femme.
Graphiquement, c'est donc mon Vives préféré. Mais pour l'histoire, je crois avoir été plus touché par "Amitié Etroite".
(7/10:bon)
2nd tome toujours centré sur la dénonciation de la censure culturelle au Japon.
Le contenu s'étoffe un peu. On découvre comment la censure aux États-Unis a poussé à la création du magazine satirique Mad, ou comment des romans patrimoniaux comme "le Dit de Genji" pourraient tomber sous les mêmes critères de censure.
Toujours aussi peu de morceaux de "Dark Walker" dans ce 2nd "Poison City"! Mais ça donne envie de feuilleter ce fameux "Manhole", la censure a donc un effet publicitaire, quel comble!
(4/10: insuffisant)
Après la lecture de 200+ planches, la partie la seule intéressante de ce manga me parait être sa post-face.
On y apprend comment l'auteur Tsutsui a été classé "nocif" par la préfecture de Nagasaki, et dans une certaine mesure, a été censuré*. La description de ce comité de censure qui édicte la classification d'un manga, le tout en moins d'un minute, laisse pantois.
Cela fait réfléchir, et on pense à la censure à l'œuvre en France, quel qu’en soit la forme (comme par exemple la commission d'avance sur recettes dans le domaine du cinéma).
Néanmoins, on peut s'ériger contre la censure sans pour autant trouver que le manga Poison City soit très bon. Tsutsui nous décrit un Japon où les politiciens les plus conservateurs ont imposé la censure des mangas violents ou "nocifs", au prétexte de l'approche des JO de Tokyo.
Malheureusement, le pamphlet anti-censure a de bien gros sabots : les politiciens sont tous obtus, bêtes voire méchants, l"industrie du manga est une victime impuissante, la pédophilie, etc.
Par ailleurs, on peut reprocher à Tsutsui d'avoir tromper le lecteur sur le contenu de ce manga. Il fait miroiter l'histoire d'horreur "Dark Walker" qui ne se développe en fait jamais. Pourtant, à chaque nouveau chapitre, on se dit que la VRAIE histoire va enfin pouvoir commencer! Quelle rapport avec entre le contenu et le titre "Poison City"? Qu'est donc devenue l’héroïne au masque à gaz de la jaquette?
Pas convaincu, et peu d'espoir que le 2nd tome renouvelle mon intérêt.
*: pour son précédent manga "Manhole".
(6/10: assez bien - commentaire basé sur l'édition limitée, c'est-à-dire 2 demi-volumes)
Ce tome peut se diviser en 2 chapitres de 40 planches :
- 1iere partie : romances adolescentes, et un peu de touche-pipi.
- 2nde partie : scènes d'attaques.
On se sent un peu voyeur, comme devant une télé-réalité, à suivre dans un enclos les amourettes de Zack et Pauline, puis Yuki, ou les aventures du grand frère sérial-coucheur Archer.
Malgré ce qu'espèrent les auteurs (cf. cahier d'entretiens), on ne sent pas vraiment une atmosphère pesante à l'idée que Fort Apache est encerclé par les Rippers.
On se demande vraiment comment l'Humanité a pu être décimée par des créatures tout-compte-fait pas plus dangereuses que des fauves.
Du coup, on est conforté dans l'idée que les Rippers ne sont qu'un prétexte pour imaginer une bande d'ado laissant libre-cours à leurs poussées d'hormones.
Une fois qu'on sait à quoi s'attendre, ce n'est pas non plus désagréable...
Les cahiers graphiques ne contribuent pas à étoffer l'univers de Gung Ho (illustrations par d'autres dessinateurs de l'éditeur Paquet, ou de l'association allemande "l'Artillerie" (sic). ).
Comme pour le tome 1, on retrouve quelques planches choisies pour illustrer le travail d'écriture, passant du scénario scripté, puis au story-boarding, et enfin à la planche quasi-finale.
Par contre, il y a une compilation intéressante de plusieurs entretiens auxquels se sont prêtés les auteurs. Ils y confirment que la nature de la menace n'a pas tant d'importance que d'imaginer comment vivraient des adolescents cloitrés parmi les adultes, dans un lieu fermé. Le scénariste avait envisagé d'utiliser des zombies, mais la tonalité morbide aurait interféré avec les scènes plus légères.
(0/10: à fuir)
Le seul génie de ce tome est qu'il est tellement nul qu'il devient difficile de le commenter. "Nihiliste"? "Provocateur"? ou simplement quelqu'un qui pond un dessin parce que d'autres sont assez bêtes pour le payer, façon télé-réalité?
Selon moi, un critère d’intérêt reste "Quel quantité de travail ça a nécessité?", et là franchement, il devient plus facile de noter.
Des dessins griffonnés sur un bout de table, des insultes de demeuré et souvent la même.
Surtout, quel manque d'imagination!
Bref, j'ai de la peine pour les arbres qui ont été coupés pour imprimer cela.