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Voilà enfin la conclusion tant attendue : toutes les histoires étaient évidemment liées mais bien malin était celui qui aurait pu deviner exactement par quel lien ! C'est d'ailleurs un peu frustrant de se faire balader comme ça mais ce n'est pas vraiment ça qui m'a posé problème dans cette "chute".
Avec 4 histoires suffisamment tortueuses et une galerie de personnages assez importante, pas forcément évident de s'y retrouver et de resituer qui est qui, qui a fait quoi et quels sont ses rapports avec qui... Ajouter à ça un développement un tantinet poussif et manquant de subtilité et on a une idée de base brillante un peu gâchée. Les dialogues manquent de naturel, les révélations sont trop théâtralisées et je peine à retrouver le plaisir de lecture du premier tome, la faute a un dessin qui m'emballe nettement moins.
Ceci dit, l'idée qui se cache sous Quintett est suffisamment tordue et bien pensée pour laisser une trace dans l'esprit de tous ses lecteurs. Dommage à mon sens que l'auteur donne un peu l'impression de s'être laissé submergé par le background qu'il a mis en place.
Vraiment sympa ce 3ème tome de cette série, on retrouve un dessin proche de celui de Franquin à la grande époque (sans toutefois l'égaler), les délires du comte de Champignac, un animal imaginaire, des voyages en Zorglumobile jusqu'à l'autre bout du monde, Sécotine la chippie (pour qui j'ai toujours eu un faible et qui déniaise ENFIN Spirou vu que Fantasio a pas pigé ses avances)... L'histoire en elle-même est pas très captivante mais les personnages et leurs rapports sont dans la lignée des bonnes histoires de Spirou, très sympa à lire !
Je commence un peu à fatiguer avec les romances de Quintett. Toujours aucune nouvelle information quant à la grande histoire qui sert de fil conducteur et qui entretient un peu artificiellement le suspense en début et fin de chaque tome. Le charme fonctionne de moins en moins, les personnages sont toujours aussi "simples", ça manque clairement d'un petit quelque chose...
Même constat que pour le tome précédent : les histoires d'amour impossibles se suivent et se ressemblent, le tout manque cruellement d'enjeu et les prologues et épilogues ne servent qu'à entretenir artificiellement le suspense. Le dernier tome a intérêt à être bluffant et pas trop artificiel pour terminer la prestation de ce quintett sur une bonne note.
Premier contact avec Quintett vraiment sympathique. Tout de l'histoire au dessin en passant par l'ambiance est réellement très attachant alors que concrètement, ce premier tome ne nous propose qu'une "banale" romance pendant la première guerre mondiale (une chanteuse de cabaret se laisse séduire par un pilote la veille de son départ au front, elle n'a de cesse que de le retrouver pour vivre leur amour). Mais l'auteur arrive à rendre cette petite histoire dans la grande vraiment prenante grâce au rythme qu'il lui imprime, à la fraicheur et au naturel des personnages. Le contraste entre le Paris des cabarets et la frustre Macédoine en tant de guerre est intéressant, l'ingénuité de Dora arrive à ne pas être agaçant et on sent poindre un certain nombre d'événements qui viendront faire vivre les autres volumes.
Ce qui ne serait qu'une petite histoire promet de servir des desseins plus ambitieux grâce aux prélude et épilogue mettant en scène une mystérieuse discussion entre deux personnages inconnus. Bien pensé !
Nouveau tome, nouveau dessinateur auquel j'ai été moins sensible. On retrouve le même cadre spatio-temporel, des personnages entraperçus dans le volume précédent mais dont on va découvrir l'histoire personnelle. Rien que de très classique (une sombre histoire de chantage et d'amour interdit), les dialogues sont un peu ampoulés mais pourtant, on lit l'histoire d'Alban Méric avec plaisir, les auteurs ayant en plus le sadisme de relancer le mystère à la fin du tome...
On peut regretter le convenu du déroulé : un fils de bonne famille, instruit et relativement gradé découvre sa vraie nature homosexuelle au contact de son aide de camp, un jeune pâtre grec qui va lui aussi tomber éperdument amoureux. Arrive là dessus un collègue pourri qui décide de faire chanter Méric ce qui pousse ce dernier à s'embourber dans des situations périlleuses.
Mais comme pour le premier, il y a un petit quelque chose en plus qui fait qu'on lit cette histoire avec plaisir, il y a une sorte de fraicheur nostalgique rafraichissante.
Très sympa ce premier tome de "Seuls". Dès les premières planches, on est plongé dans cet univers décalé où les enfants sont abandonnés à leur sort et doivent se débrouiller pour survivre dans une ville immense et dangereuse.
Forcément, vu que c'est une série destinée à la jeunesse, il y a quelques passages un peu faciles et des personnages un peu agaçants (le petit pleurnichard et la grenouille de bénitier) mais on sent que tout peut évoluer dans le bon sens très rapidement.
Une petite lecture des plus sympathiques, à recommander aux plus jeunes mais grâce à laquelle les grands pourront passer un bon moment.
J'ai beaucoup plus accroché au 2ème tome des mémoires de cet auteur d'une quarantaine d'années, Coréen adopté par une famille belge. Si le premier tome était plein de colère, de violence, de rancœur (avec parfois la sensation qu'elle était tournée contre le lecteur), celui-ci est plus mesuré, plus posé, peut être parce qu'il aborde des choses que Jung a mieux digéré. On est beaucoup moins dans le pathos et forcément, le propos fonctionne mieux.
J'ai refermé le premier tome avec pas mal d'agacement, j'ai fermé celui-ci avec beaucoup plus de... je ne dirais pas compassion parce qu'il n'essaie pas de faire pleurer dans les chaumières cette fois-ci mais plus de compréhension, d'empathie. C'est aussi plus drôle, plus honnête, plus touchant (le passage sur sa mère et sa petite sœur adoptée elle aussi sont sobres mais poignants). Vraiment nettement mieux à mes yeux.
Alors que le Punisher refait surface sur les écrans de cinéma, 15 ans après la version de Mark Goldblatt avec Dolph Lungren, Marvel édite la mini-série "Born" qui lève le voile sur le passé de Frank Castle, avant que celui-ci ne devienne le justicier solitaire et hyper-violent qui a fait les beaux jours de la maison aux idées.
Who is the Punisher ?
Resituons le personnage du Punisher. Frank Castle, vétéran du Vietnam revient chez lui après des mois passés dans la jungle à traquer le Vietcong. Bien décidé à laisser derrière lui cette période d’extrême violence, il coule des jours paisibles avec sa famille jusqu’à ce tragique pic nic dans Central Park. Ses enfants, partis à la recherche de leur cerf-volant, sont les témoins malheureux d’un règlement de comptes entre mafieux. Ne les voyant pas revenir, Castle et sa femme partent à leur recherche. Les truands ne laisseront derrière eux que des cadavres criblés de balles. Seul Frank survivra à ses blessures.
Ivre de chagrin et de vengeance, il décide de se faire justice lui même (et Charles Bronson à coté, c’est de la gnognotte) et endosse, en plus son désormais légendaire t-shirt à tête de mort, l’identité du Punisher. Dès lors, il naviguera généralement au delà de la légalité pour exterminer la vermine qui pourrit sa ville tintintin…
Jusqu’à présent, pour tout lecteur de comics qui aurait suivi un peu sa carrière de flingueur à la morale très personnelle, le Punisher est né comme ça. Suite à l’assassinat de sa famille. C’est justement là qu’intervient "Born" : et si finalement la folie meurtrière du Punisher était déjà en lui alors qu’il crapahutait dans la moiteur vietnamienne ? Et si ce sanglant épisode dans Central Park n’avait été que le révélateur de sa véritable personnalité ?
L’enfer du devoir…
On retrouve donc Frank Castle au Vietnam, capitaine dans un des derniers avant-postes américains, peu avant le retrait des troupes de l’Oncle Sam. Alors que la plupart des soldats se planquent plus ou moins en attendant la quille, Castle a monté une patrouille pour débusquer le Vietcong avant qu’il ne leur tombe sur le paletot. Réputé accro au champ de bataille et ancien habitué des missions sanglantes et secrètes, celui qui deviendra plus tard le Punisher fascine ses soldats.
C’est d’ailleurs en suivant les pensées de l’un d’entre eux, Stevie Goodwin, que nous vivront ce "Born" écrit par Garth Ennis le scénariste du génial "Preacher" (série éditée dans la ligne Vertigo de chez DC). Seules ruptures narratives dans le récit du soldat Goodwin, une voix mystérieuse qui s’insinue dans le crâne de Castle, le mettant face à ses pires démons…
Un pour rattraper l’autre…
Alors qu’Ennis avait fait preuve d’une imagination plus que débordante avec son "Preacher", force est de reconnaître que pour "Born", il n’a pas su renouveler l’exploit. On y retrouve les poncifs du film de guerre sur le Vietnam : récit mené par un soldat au cœur tendre (mais conscient de ce qu’il estime être son devoir) fasciné par son supérieur, un bourrin taciturne qui n’hésite pas à tuer pour faire respecter ce qu’il estime être la morale. Quête de réalisme ou manque d’inspiration ? Le fait est que le scénar’ a un goût de déjà-vu.
Fort heureusement, le dessin de Darick Robertson vient rattraper le manque de folie de son compère scénariste. Efficace, mature et dur sans faire dans la surenchère, chaque planche fourmille de détails et immerge habilement le lecteur dans l’univers glauque du camp et de la jungle qui l’entoure. Et si le scénar’ d’Ennis peut s’avérer décevant (à juste titre), Robertson réussira à garder l’attention d’un lecteur qui aurait certainement eu tendance à bailler dès les premières pages (je suis un peu dur, je le reconnais).
Al Simmons, sors de ce corps !
A la lecture de cette mini-série, on ne pourra s’empêcher de faire le parallèle avec un autre personnage phare de la galaxie comics, le bien nommé "Spawn". Difficile de développer le pourquoi du comment de cette affirmation sans révéler la fin de l’histoire aussi ne pourrais-je que vous encourager à vous pencher sur la mini-série afin de constater la ressemblance troublante entre Frank Castle et Al Simmons (qui dépasse le simple fait de leur passé commun de tueurs d’élite de l’armée américaine).
"Born" partait pourtant d’une bonne idée en voulant revisiter les origines d’un personnage aussi charismatique (et discret) que le Punisher mais malheureusement, Ennis n’aura pas su trouver l’angle d’approche qui aurait fait sortir sa mini-série du lot. Les références trop marquées gâchent un peu le plaisir de lecture et même si Robertson fait du très bon boulot au dessin, on reste très nettement sur sa faim. Dommage.
Voilà maintenant quelques années que Marvel France parlait de sortir une nouvelle encyclopédie de son univers pour succéder aux mythiques Encyclopédies Marvel éditées au début des années 90 par LUG. Ces dernières avaient la bonne idée de reprendre, par ordre alphabétique (ça a l’air bête dit comme ça mais vous comprendrez l’intérêt de la remarque plus loin), toutes les fiches parues trimestriellement dans feu Strange Special Origines.
Ces fiches étaient une vraie bible. Du plus grand super héros au plus insignifiant extra-terrestre, rien n’était mis de côté. Pouvoirs, background, équipe d’affiliation, psychologie, tout était abordé de façon assez exhaustive et complète. L’ouvrage de référence pour tout lecteur de comics.
Ces encyclopédies (qui n’avaient d’ailleurs pas été publiées jusqu’à la lettre Z si mes souvenirs sont bons) commençaient fortement à dater, une remise à jour de fond en comble devenant impérative devant les bouleversements opérés au sein des différents univers Marvel (la saga du clone dans Spiderman, l’Ere d’Apocalypse chez les X-Men…) et l’apparition de nouveaux (Ultimate entre autres).
Suite aux problèmes rencontrés dans le secteur du comics, il fallait aux dirigeants de Marvel trouver une solution pour redresser la tendance. Ce sauvetage est passé principalement par deux moyens. D’une part, le soutien à des adaptations cinématographiques des personnages les plus charismatiques de la maison d’édition. D’autre part, la segmentation de l’offre de comics au public : on assiste donc à la naissance de lignes inspirées manga, d’autres plus adultes (Marvel Knights, Max) ou encore un univers alternatif comme celui d’Ultimate. Une encyclopédie permettant aussi bien au lecteur novice qu’au chevronné de s’y retrouver était donc la bienvenue.
Et là, c’est le drame. Plutôt que de reprendre la formule des précédents recueils (ordre alphabétique je vous le rappelle), Marvel a préféré tronçonner arbitrairement son univers. Jugez plutôt des catégories choisies : Avengers, Fantastic Four, Marvel Knights / MAX, Spider-man, X-Men, Ultimate Marvel et The Call Of Duty.
Quand on suit un tant soit peu les sorties mensuelles de comics en France, on s’aperçoit que ces différentes catégories reflètent parfaitement l’offre Marvel de nos librairies. On aurait donc à faire à un bouquin promotionnel ? Clairement : oui.
La lecture des fiches ne fait malheureusement que nous conforter dans cette impression d’autopromotion éhontée. Les profils sont simplifiés au maximum, quitte à occulter une partie de l’histoire ou des pouvoirs des personnages. Je veux bien qu’on veuille simplifier l’accès à un nouveau public qui découvre le monde des super-héros à travers les films mais de là à en oublier le public fidèle qui lit ces histoires depuis tant d’années, il y a un pas de trop.
Les illustrations qui accompagnent chaque fiche ne rendent pas toujours hommage aux personnages qu’elles présentent. Le parti pris de la modernité fait trop souvent oublier les réussites graphiques des décennies précédentes, chose qui aurait pu participer à l’éducation d’un lectorat tout frais.
Autre preuve de la volonté de Marvel de s’attirer un nouveau public, plus jeune, la mise en place pour chaque personnage de barres de caractéristiques. On retrouve donc des petits graphiques sensés symboliser l’intelligence, la force, la rapidité, la résistance, la projection d’énergie et l’aptitude au combat de chaque héro ou vilain. Bien souvent ceux-ci s’avèrent assez folkloriques ou peu réalistes les uns comparés aux autres (détail de geek je le reconnais). De quoi faire plaisir aux adeptes du « qui c’est l’plus fort ? ».
Néanmoins, cette encyclopédie a le mérite de fournir quelques informations intéressantes et utiles comme les épisodes de référence d’une série pour que le lecteur curieux puisse approfondir si besoin était ses connaissances en la matière.
Ce premier volume des Encyclopédies Marvel s’avère donc particulièrement décevant pour un lecteur un minimum chevronné en raison du caractère simplifiant de ses fiches. En revanche, pour un premier contact avec cet univers après l’avoir apprécié au cinéma, ce recueil devrait pouvoir servir. Dommage qu’il bénéficie alors du titre pompeux et trompeur d’encyclopédie.
Fort heureusement, Marvel aura su rétablir la balance avec le volume 2 nettement mieux réussi et entièrement consacré au monte-en-l’air Spider-man.
The Goon, comme dit la 4ème de couv' de ce premier tome, c'est un peu le demi-frère rigolo de "Hellboy". Evoluant dans un monde rempli de zombies (dirigés par le maléfique mais pas malin Prètre Zombie), The Goon a mis ses gros bras et sa tronche de débile léger au service du mafieux Labrazio et fait le ménage dans la ville entre nettoyage de mort-vivants et liquidation de dettes. Comme Sullyvan dans Monsters Inc. de Disney, la grosse brute ultra-efficace a un petit pote à grande (et sale) gueule, Franky, pour balancer quelques phrases choc et s'occuper de la logistique.
Donc sur le fond, c'est une banale histoire d'affrontement entre le Mal et le... très Mal. The Goon a une conscience mais il préfère défoncer des crânes de zombies et autres créatures malfaisantes qui lui auraient manqué de respect (ou juste pour le fun). Quelque part, il rend service parce qu'en général, les mecs sur qui ils tombent ont une tronche pas possible. Citons La Boule, un geek chétif avec un bras énorme qui tient en permanence une boule de bowling, Pete le Barbu un calamar géant manchot ou Evets (le mentor du Prêtre Zombie) une chèvre en caleçon à pois avec tétons piercés. Quant au reste de la population, qu’elle soit zombie ou qu’elle squatte le bar du Goon, elle n’est pas jojo non plus.
Complètement délirant dans le dessin donc, s’inscrivant volontairement dans la lignée des comics de science-fiction des années 60, The Goon s'offre quelques incartades plus "graphiques" dès qu'il s'agit de mettre en scène des flashbacks. C'est d'ailleurs pendant ces séquences que le dessinateur fait la preuve de ses qualités, on en regrette presque qu'il n'ait pas choisi ce style pour le reste.
Totalement maître de sa série, Powell se lâche au moins autant au niveau des dialogues qu'il ne le fait avec le dessin. C'est bête et méchant, gratuit, absurde et toujours résolument hilarant. Les situations sont toutes plus improbables les unes que les autres (quand bien même on est chez les zombies) et jamais l'auteur ne se prend au sérieux. La dernière "histoire" reproduite dans ce premier volume ("Attack Of The One Eyed Scumbag From Outer Space") par exemple, est un clin d'œil sarcastique aux scénarios de SF sans queue ni tête.
Ce premier tome de The Goon se lit donc facilement et rapidement. On apprécie de voir le gros bras à la dégaine de docker défoncer des crânes pendant que son pote Francky balance quelques vannes bien nazes. L'absurde omniprésent et l’efficacité des dialogues compensent la relative vacuité des scénarii mais on peut quand même regretter l'absence d'un fil conducteur plus épais, d'une intrigue générale sous-jacente plus profonde. Ceci dit, on passe un très bon moment de rigolade à la lecture de ce premier tome.
Ces derniers temps, Matt Murdock a eu quelques soucis. Pour tenter de se tirer d'affaire après son putch raté contre le Caïd, Silke s’est rendu au FBI et a essayé d'échanger la véritable identité de Daredevil contre une protection. Malgré la demande de son supérieur de garder l’information secrète, un fédéral vendra le scoop à un quotidien à scandales contre quelques dollars.
Le titre de ce sixième 100% Marvel consacré au justicier de Hell's Kitchen induit en erreur. Après les dernières péripéties vécues par DD, on s'attendait à lire le récit du combat qui doit opposer son alter ego au journal qui a révélé son identité secrète. Que nenni, c'est un autre héros en costume moulant qui est sous les projecteurs de la justice : le Tigre Blanc, accusé injustement d'avoir abattu un policier lors d'un cambriolage et victime d'un malheureux concours de circonstances.
Hector Ayala (le nom civil du Tigre Blanc) est un pauvre type qui se débat avec des problèmes financiers et conjugaux. Bien qu’ayant promis à sa femme deux ans auparavant de raccrocher pour de bon son costume et son amulette aux pouvoirs surnaturels, il a replongé. Le soir de sa première sortie, il arrive trop tard sur les lieux d'un cambriolage qui a mal tourné (un flic sur le carreau) et les apparences jouent contre lui.
Sur l'insistance de Luke Cage et Iron Fist, Murdock accepte de défendre Ayala (convaincu de son innocence) malgré les mises en garde de Franklyn "Foggy" Nelson, son meilleur ami et associé. En effet, après le battage médiatique autour de la révélation de son identité secrète (qu'il a réussi à faire passer pour une diffamation), défendre un super héros ne ferait pas les affaires de leur cabinet, déjà fort en difficulté.
Vous l'aurez donc compris, l'essentiel de ce volume 6 se déroulera dans un tribunal et les principaux rebondissements se feront à coups de témoins et d'objections. C'est donc Matt Murdock qui tiendra la barre (qu'est-ce qu'on se marre), l'occasion pour lui d'oublier un peu ses problèmes personnels, de faire oublier Daredevil pour quelques temps et pour le lecteur de se remettre des émotions des deux tomes précédents.
On retrouve d'ailleurs ici la tendance de Brian Michael Bendis au bavardage et aux scènes dispensables. Pour autant, l'histoire, courte, ne manque pas non plus de qualités. La façon dont Ayala s'enfonce, l'impuissance et la frustration de Murdock quant à la situation et surtout la conclusion tragique (même si la pirouette scénaristique pour réhabiliter le Tigre Blanc est un peu de trop) font de ce "Procès Du Siècle" une histoire annexe certes, mais sympathique de Daredevil.
Le dessin d'Alex Maleev (bien secondé par Manuel Gutierrez, peut être un peu trop lisse) colle tout à fait à l'orientation donnée à la série par Bendis. Le trait est net mais sombre, laissant la part belle aux ombres, la palette des couleurs assez étroite comme pour mieux nous plonger dans l'univers de Matt Murdock, super héros aveugle et instable dans un quartier violent.
"The Trial Of The Century" étant assez court, Marvel France a choisi de combler la fin de ce volume (et ainsi créer un effet de teasing) en publiant le premier chapitre de l'arc publié dans le vol.7, "Lowlife". On revient cette fois aux problèmes de succession posés par la disparition du Caïd, l'occasion pour un mutant super criminel, impulsif et ultra violent, de reprendre du service...
Rudy Chance est ce qu’on appelle un flic ripoux. Avec ses cheveux longs et son costard impeccable, il fait penser à un mélange de Vincent Vega (Pulp Fiction) et Jacky Estacado (Darkness). Plutôt classe donc mais brutal et vicieux. Quand il ne trompe pas sa femme, il trempe dans des histoires de stupéfiants avec les caïds de Hell’s Kitchen qu’il prend plaisir à racketter. A première vue, Rudy Chance n’est donc pas un mec bien. Pourtant, ses moments de bonheur, il les vit à la plage avec sa femme et son fils, il n’hésite pas à prendre une balle à la place de son coéquipier ou à promettre à une de ses maîtresses prostituées de la sortir du trottoir en lui payant un appart.
A avoir les yeux plus gros que le ventre, on finit par s’attirer des ennuis. Un chef de la pègre nommé Karl ne digère pas que Chance, petit flic des stups, essaie de la lui faire à l’envers. Il mettra les points sur les i en assassinant la femme et le fils de celui-ci devant ses yeux. Chance n’aura dès lors pour objectif que la mort du bourreau de sa famille et entraînera dans sa chute son coéquipier Pat Goodman. Les deux flics finiront criblés de balles par les hommes de main de Karl, Chance à la morgue et Goodman dans le coma sur un lit d’hôpital.
Pourtant, ce n’en est pas fini de Rudy. Sa moralité incertaine l’envoie dans la Pénombre, une zone entre le Ciel et l’Enfer où les âmes errent avec la possibilité pour certaines d’intégrer la Garde Grise afin de se racheter. Si en revanche elles échouent, elles sont envoyées dans le Nuage Sombre où elles devront subir une douleur éternelle : comme dans les films de Romero, quand celui-ci est trop plein, le mal remonte à la surface.
Briefé par le mystérieux Jordan, Chance n’a guère d’autre choix que d’intégrer la Garde Grise, motivé en plus par la perspective d’avoir la possibilité de revoir un jour son fils. Le but de la Garde étant d’aider son prochain et Rudy n’ayant jamais marché que pour sa gueule, l’incorporation sera difficile. C’est une véritable remise en question par laquelle devra passer notre anti-héro pour atteindre la compassion nécessaire à l’obtention de ses pouvoirs de Garde.
Après quelques temps dans la Pénombre, Chance sera temporairement envoyé en mission sur Terre pour enrayer les desseins d’un échappé du Nuage. Le seul moyen pour les Gardes d’interagir vraiment sur le cours des choses est de prendre possession du corps de quelqu’un qui les estime, mission quasi-impossible pour Rudy qui se rend alors compte de ses erreurs passées.
Le seul à pouvoir l’accueillir est Pat mais il doit veiller à ne pas causer de dégâts à son corps en utilisant ses pouvoirs (chaque utilisation fait vieillir l’hôte). Equilibre difficile mais indispensable à respecter.
Mélange entre le Punisher (l’assassinat de la famille), Spawn (le pacte post-mortem et les pouvoirs qu’il engendre) et Spiderman (pour la gouaille du héro) saupoudré d’un zest de Darkness pour l’ambiance, Zone d’Ombre s’avère particulièrement efficace. Rudy Chance, sûr de lui et arrogant vacille à mesure qu’il s’enfonce dans son existence de non-vivant. Heureusement, Glenn Brunswick ne fait pas de son macho de service une lavette transparente à la première difficulté venue. Il reste cynique, grande gueule et têtu, ce qui n’est pas sans rappeler un certain Peter Parker sur lequel a brillamment travaillé John Romita Jr. (en forme comme à son habitude).
Mélanger ésotérisme et polar n’est pas une idée nouvelle, et la faute à un Glenn Brunswick peu inspiré, "Zone d’Ombre" ne restera qu’une série sympathique plutôt qu’un must have. Alors certes, l’aspect polar est bien tenu, l’ambiance bien installée (à défaut d’être originale) et le personnage de Rudy Chance attachant mais le scénariste a un sacré problème de rythme : la rédemption de Chance est trop rapide, trop tranchée, trop facile et l’arrivée dans la Pénombre un rien rébarbative.
Brunswick est trop proche de ses références (Punisher et Spawn en tête) pour être totalement prenant. La Pénombre et son organisation peuvent certes donner de bonnes choses dans l’avenir mais on a l’impression qu’on a fait le tour des capacités des Gardes et qu’en rajouter reviendrait à verser dans la surenchère (McFarlane avait été nettement plus subtile sur le même thème dans Spawn). On passe donc un bon moment de lecture mais peu de chance que "Zone d’Ombre" ne rentre au panthéon des comics.
Le marché des comics a eu pas mal de soucis il y a quelques années, la jeune génération d'alors s'étant massivement plongée dans les séries japonaises au détriment des histoires de super-héros en tout genre made in USA. Marvel a donc l'idée de lancer une gamme de comics au design mangaïsant dont on peut dire que Nyx est le fruit (bien qu'il ne soit pas fait allusion à la ligne Tsunami dans cette version française).
Visiblement en France, Marvel a aussi envie de profiter du goût du public pour les productions nippones et cherche en même temps à aller piquer à la bédé franco-belge quelques lecteurs. Nyx parait donc en grand format, couverture cartonnée et prix en conséquence (15€).
La 4ème de couv' expose le principe de Nyx. Les mutants ne sont pas tous des X-Men et ne passent pas forcément par l'école du Professeur Xavier, souvent ils sont laissés livrés à eux-mêmes et se retrouvent dans des situations que leur jeune âge ne leur permet pas d'appréhender au mieux (rappelons le, la mutation se révèle généralement au moment de l'adolescence).
Il s'agira ici de Kiden, une ado rebelle et mal dans sa peau qui a assisté à la mort de son père, policier, dans un drive by. Lors d'une bagarre avec d'autres lycéens, son pouvoir se manifeste pour la première fois : elle peut arrêter le temps et s'y mouvoir normalement sans ressentir ni faim ni soif. Il lui suffit de toucher quelqu'un pour que le temps reprenne son cours normal. Cette première expérience sera douloureuse puisque involontairement, elle causera la blessure par balle d'une de ses profs. Rongée par le remord, l’adolescente fugue et se réfugie chez la dite prof, traumatisée par l'accident.
Elle découvre bientôt qu'elle a un autre pouvoir : celui de voir son défunt père qui lui donne des indications mystérieuses qui se révèlent toujours être vitales pour quelqu'un. C'est ainsi que Kiden et son aînée font la connaissance d'une jeune prostituée peu loquace au look gothique visiblement portée sur le SM.
Tout le problème des histoires courtes (Nyx ne fera que deux tomes), c'est qu'en racontant les bases, on a le sentiment d'avoir tout dit. Du moins c'est le cas pour ce premier tome. Il y a une impression d'inconsistance qui domine à sa lecture, en plus d'une tendance assez lourdingue au racolage adolescent.
C'est en effet un peu too much dans les clichés trash. La pauvre petite Kiden vit dans un quartier qui s'est dégradé à toute vitesse, elle aguiche en boite avec ses pantalons taille basse (Joshua Middleton ne manque pas de lui faire prendre des poses suggestives ou de la montrer en petite culotte), elle se drogue, elle se bagarre et elle est incomprise même si au fond, elle aime sa maman et ne veut faire de mal à personne. Elle a une copine latina et s'embrouille avec des gangsters qui arrivent à faire entrer des armes au lycée. Bout à bout et en aussi peu de pages, c'est un chouya trop artificiel et calculé, ce qui n'est pas forcément surprenant quand on sait que c'est Joe Quesada, rédacteur en chef de Marvel, qui est aux manettes.
Le dessin de Middleton quant à lui tient plutôt bien la route pour peu qu'on soit sensible à son style manga-aquarelles. Toutefois, on peut lui reprocher d'être un peu trop statique, dans un style "capture d'écran" de dessin animé qui fait perdre à ses planches beaucoup de leur dynamisme.
Ce premier tome de Nyx manque un peu d'enjeu. Clairement destiné à un public ado, on a du mal à y trouver pleinement son compte. La jeune fille représentée sur la couverture ne fait qu'une brève apparition alors qu'elle semble être le vrai fil conducteur de cette histoire. On peut s'inquiéter de la conclusion de celle-ci sachant qu'elle devrait se faire dans le prochain tome.
Qu'en espérer donc ? Soit Nyx n'est qu'un prélude à une série plus ambitieuse autour des deux jeunes mutantes, soit c'est uniquement un produit fast food destiné à attirer l'ado otaku sur les terres de Marvel. Dans les deux cas, c'est encore loin d'être indispensable.
On avait quitté "Nyx" à la fin du premier tome après que Kidden et Melle Palmer aient sauvé la peau d’une mystérieuse prostituée mutante aux allures de Wolverine. On se doutait que la soustraire à son mac pourrait causer quelques problèmes et le fait est que Daddy, le mac en question, est pour le moins possessif et violent.
Il traque les jeunes femmes sans succès et finit par lancer sur leur piste un jeune mutant nommé Bobby Soul qui a le pouvoir de se désincarner pour aller occuper un autre corps et en prendre le contrôle. Quand Daddy lui propose l’argent pour envoyer son petit frère handicapé dans une clinique, Bobby ne peut refuser malgré les risques pour sa santé et la moralité un peu limite de ce genre de pratique.
Rapidement, nos trois fugitives, guidées par les visions de Kidden, croiseront le chemin de Tatiana dont les pouvoirs viennent de se manifester : quand elle entre en contact avec le sang d’un animal, elle peut se transformer dans une créature hybride. Elles survivent toutes les quatre tant bien que mal dans la rue, en permanence au bord de la rupture.
Bobby finira par les retrouver, guidé lui aussi par les apparitions du père de Kidden et devra choisir son camp lors de l’affrontement final entre la moralité et la fidélité à son "bienfaiteur".
Le premier volume n’était guère convainquant et on espérait que la suite permettrait de relever le niveau maintenant que les bases étaient posées. Malheureusement, c’est le remplissage qui domine : le méchant mac veut retrouver sa pute, le gentil Bobby se bat avec ses scrupules, les trois (puis quatre) jeunes femmes survivent et se disputent. On en rajoute dans les adolescents à problème qui gèrent mal la découverte de leurs pouvoirs et on n’en apprend guère plus sur la Wolverine au féminin (X-23 de son petit nom apprend-on dans d’autres séries). Cette simple histoire de traque sans suspense laissera le lecteur impassible, tout juste s’interroge-t-on sur le but poursuivi par Quesada.
Le changement de dessinateur ne réussit pas à la série, Robert Teranishi n’ayant malheureusement pas le talent de Joshua Middleton (dont le style pouvait d’ailleurs donner lieu à polémique). Le tout est fouillis, on peine à reconnaître les personnages (en particulier Melle Palmer) et ça devient réellement pénible lors des scènes d’action. Beaucoup de remplissage donc et un certain nombre de lieux communs (la révélation de l’identité de l’assassin du père de Kidden est d’une banalité affligeante) qui font de Nyx une série mineure qui ne mérite pas d’y investir les 30€ nécessaires pour les deux tomes.
Nous sommes en 2064 à Los Angeles. Depuis quelques années, les morts ne le sont plus vraiment et partagent tant bien que mal leur existence de "non-vivants" (le terme politiquement correct pour parler des zombies) avec les vivants, sous protection du gouvernement. Les aïeux disparus reprennent leur place dans les familles, ce qui ne manque pas de faire grincer les dents des gendres ("A domestic drama in suburban hell"), les gloires passées font leur come-back ("Dead girl superstar") et la situation donne des idées tordues à un bon paquet de personnes, vivantes ou zombies. Et c’est grâce aux déviances de certains que Karl Neard (un grand benêt plein d’acné sapé en aventurier), sa sœur Maggie et leur pote belge Freddie Merckx gagnent leur vie, en se débarrassant d’un zombie qui pue ou en déterrant une actrice de série Z pour un collectionneur richissime par exemple.
C’est dans ce cadre moribo-burlesque que se déroule "Les zombies qui ont mangé le monde", un hommage humoristique à l’œuvre de George A. Romero à qui ce premier tome est d’ailleurs dédié. En prenant un sujet aussi délicat que la mort, les ficelles comiques et les situations absurdes peuvent pleuvoir pour peu qu’on ose jouer la carte de la provoc’ ou de la transgression jusqu’au bout.
Alors certes, il y a bien quelques allusions un peu tordues (Karl qui cache une jeune zombie sous son lit, un père qui demande à ses enfants d’arrêter de tirer au fusil sur le grand père) mais dans l’ensemble, c’est "beaucoup de bruit pour rien". Les mini-histoires (publiées à l’origine dans "Métal Hurlant") ne sont guère palpitantes, les personnages principaux peu attachants et tellement légèrement effleurés que c’est avec une indifférence polie qu’on suit leurs péripéties pourtant assez extraordinaires. Un frémissement se fait sentir avec le chapitre 4 ("Enter the amazing Belgian"), espoir d’une intrigue un peu plus profonde mais ce n’est guère suffisant pour effacer la déception globale.
On a vu avec The Goon que les zombies dans la bédé pouvaient être sérieusement poilants pour peu que les dialogues tiennent la route. Ici, c’est raté : ça manque de rythme, les répliques tombent souvent à plat, les réparties sont téléphonées et les blagues périmées (tout juste pourra-t-on apprécier les différents clins d’œil disséminés ça et là). Il faut dire que les vivants sont globalement assez tristes et les zombies peu causants. Bref, pour une dilatation de la rate, on repassera.
Alors peut-être faut-il être un inconditionnel du genre pour apprécier ces "Zombies qui ont mangé le monde" mais on n’y retrouve ni l’humour d’un Goon, ni la critique sociale d’un film de Romero (même si on en retrouve quelques bribes). Quant au dessin, il peine à convaincre et manque de caractère. Mauvaise pioche donc, si vous me permettez le bon mot.
Il y a six ans, leur dernier casse s’est mal fini et les six de la bande de Cole Valentine ont du se séparer. Bien que les ayant trahis, Carmen n'hésite pas à venir chercher son ancien collègue pour un nouveau casse, commandité par le mystérieux Mr. Law. Cole doit, à la demande de leur nouveau boss, reformer la bande ou plutôt ce qu'il en reste : son père est en hôpital psychiatrique, les autres rangés ou en taule et lui est en proie à un alcoolisme qui le fait errer sans but dans les bas fonds de Smoke City. Pourquoi Law tient-il tant à revoir les six reprendre du service ? Peut-on faire confiance à tout le monde ?
Surfant sur la mode Ocean’s 11 (qui, n’en déplaise à certains, n’était pas aussi fabuleux qu’on a bien voulu le dire), Smoke City joue à fond la carte de la chronique d’un braquage avec tout ce que cela implique de clichés. Narration façon polar par un personnage un peu loser-solitaire-alcoolo, personnages hyper typés (l’expert en sécurité jovial, l’expert en arts martiaux mesuré, le stratège fou à lier, la bombe sexuelle manipulatrice), ville qui sent la violence et le vice…
Si le tout manque un peu d’originalité et que la narration aurait gagné à être moins linéaire et plus détachée de ses références cinématographiques, il n’en reste pas moins que Smoke City contient de belles réussites, à commencer par son graphisme. Benjamin Carré (auteur de "Vampires" aux éditions Carabas et concept designer pour Darkworks sur "Alone In The Dark 4" et "Cold Fear") croque un univers brumeux, poisseux, sombre, impersonnel et un brin rétro-futuriste (en témoignent les écrans de vidéo-surveillance délicieusement désuets), superbement mis en couleurs avec cette touche aquarelle si réussie : on ne peut s’empêcher de penser à l’univers du jeu vidéo Max Payne, le dynamisme en moins sur certaines planches (quand on veut chipoter).
Il ne faudrait pas non plus totalement occulter le travail de Mathieu Mariolle (scénariste de "Pixie", "De Sang Froid", "Foot 2 Rue" et "Hazard") qui met en scène le casse final en restituant bien les tensions et prises de risques de chacun des protagonistes. Il arrive également à créer une certaine attente chez le lecteur, ce premier tome n’étant qu’un apéritif gouteux avant une suite qu’on pressent plus mystique et pleine de rebondissements.
Sentiment mitigé donc à la lecture de ce premier tome. On ne peut qu’admirer le travail au dessin de Benjamin Carré qui donne vie à cette Smoke City dès la première case et reconnaître que le tandem qu’il forme avec Mathieu Cariolle fonctionne plutôt bien. Cependant, à trop vouloir citer ses références, Smoke City y perd en personnalité et du même coup en efficacité. Pour autant, ce premier tome n’est clairement qu’une introduction à une histoire qui s’annonce plus tordue qu’un simple braquage de banque. A suivre donc, en espérant que Smoke City trouve sa voie.
L’inspecteur Charlie Northern est enquêteur privé pour Scotland Yard et cultive un goût sur pour la répartie cinglante. Passionné de théories du complot, cet ancien enfant de chœur a perdu la foi après qu’un violeur en série a massacré ses parents. Aussi est-il troublé quand son vieil ami Marcel Leclair, cardinal au Vatican, vient le trouver pour lui demander d’enquêter sur la mort suspecte de William Richleau, leur mentor du temps où le catholicisme trouvait encore grâce à ses yeux.
Appelé à devenir Pape, Richleau se serait suicidé en sautant sur les grilles en bas de sa chambre… chose difficile à avaler s’agissant d’un homme d’église qui plus est handicapé. Plus troublant, un homme aurait essayé de le poignarder en psalmodiant du latin après qu’il ait pourtant passé l’arme à gauche. Le cardinal Toscianni a l’air de jouer un jeu trouble et des rumeurs sataniques circulent au sein du Vatican. Northland va avoir du pain sur la planche pour démêler cette histoire et devra replonger dans des souvenirs qu’il aurait préféré oublier.
On avait découvert le dessinateur mexicain Humberto Ramos sur "DV8", l’alter-égo trash de "Gen13" il y a quelques années. Son style était encore loin de faire l’unanimité et nombre de lecteurs critiquaient son goût pour les yeux et les pieds hypertrophiés peu réalistes. Cependant, avec "Crimson" et "Out There" (ses créations), il a fini par trouver son style et à s’imposer comme un artiste à la carrière prometteuse avec lequel il faut compter.
Avec "Révélations", il fait la preuve de son talent, notamment pour les ambiances, bien secondé par l’excellent travail de son coloriste Leonardo Olea (qui a collaboré à "Ashes" et "Kookaboora K", également publiés chez Soleil). Chaque personnage a un caractère propre et affirmé, dans une vraie tradition des comics et à contre-pied de l’hyper réalisme de beaucoup de productions actuelles : un parti pris rafraîchissant. Et même si jusqu’ici le travail de Ramos n’a pas toujours été exempt de tout défaut, difficile de reprocher à "Révélations" quoi que ce soit graphiquement : le dessin est léché, les couleurs de Leonardo Olea étant parfaitement adaptées, donnant ainsi au scénario de Jenkins l’écrin dont il avait besoin pour briller.
Paul Jenkis (scénariste britannique ayant travaillé sur "Hulk" et "Wolverine" pour Marvel, "The Darkness" pour Top Cow et "Hellblazer" pour DC Vertigo) livre avec "Révélations" un polar paranoïaque où flotte un parfum d’ésotérisme trouble. Maitrisant le genre, il en utilise les poncifs avec intelligence pour faire plonger le lecteur dans l’ambiance déstabilisante des coulisses du Vatican.
Il fait de Charlie Northern un antihéros certes classique mais vraiment attachant : inspecteur solitaire accro à la clope et aux théories du complot, il s’avère être peu soucieux du qu’en dira-t-on, aussi rusé que manipulable et habité par des démons qu’il tente de chasser depuis des années. Il guide le lecteur dans les méandres de cette intrigue où les faux-semblants sont aussi nombreux que les meurtres. Le rythme est impeccable et implacable, les phases d’action judicieusement entremêlées aux périodes d’intrigue.
On cherche en même temps que Charlie ce qui se cache derrière cette histoire, les raisons de l’empressement du Vatican à l’étouffer. Jenkins triture les méninges de son héros au point que cela en devient une obsession. Il bute, trébuche, hésite, s’arrache les cheveux en allant de fausse piste en fausse piste. Dans sa fuite en avant, il entrainera malgré lui Lucille Pellicia une jeune Romaine en charge de la comptabilité du Vatican et son vieux pote Todger le légiste. Doit-il écouter les mises en garde de Toscianni ou suivre les conseils du mystérieux personnage qui l’encourage à persévérer dans sa quête de la vérité ? A trop vouloir connaitre le fin mot de l’histoire, Charlie ne risque-t-il pas gros ?
S’il n’y avait eu cette fin frustrante (je n’en dirai pas plus), on aurait eu entre les mains un sans faute : l’histoire, le ton, le dessin, les couleurs, les personnages, tout était présent pour que "Révélations" devienne un incontournable. On peut également regretter que l’histoire ne se prolonge pas et qu’elle laisse le lecteur un peu circonspect après la révélation finale. Pour autant, cela ne doit pas occulter le fait que le tandem Jenkins-Ramos (avec Olea aux couleurs) nous a livré une excellente bande-dessinée doublée d’un très bon polar.
Quand on est jeune et qu’on est un garçon, on s’imagine les filles comme d’indécrottables romantiques, toujours d’une hygiène irréprochable (sauf la grosse moche du premier rang qui court pour arriver la première au cours de math), à rêver de faire l’amour dans une chambre éclairée à la bougie sur un lit parsemé de pétales de roses sur un fond de musique suave au rythme chaloupé de soupirs de plaisir discrets.
Et il y a, en parallèle, le fantasme. Celui nourri par les missions commando du premier samedi du mois ou les ruses consistant à laisser tourner le magnétoscope bien après la fin de "L’équipe du dimanche" sur Canal+. Et là, ce charmant petit être plein de douceur qu’on ose à peine approcher autrement que pour lui tirer maladroitement l’élastique de son soutien-gorge se transforme en un objet sexuel dénué de toute émotion, simplement là pour assouvir les plaisirs acrobatiques et égoïstes d’un mâle en rut aux plaquettes de chocolat et à l’engin complexifiant (qu’on aimerait bien évidemment être).
Et puis on grandit. C’est comme au tennis, au bout d’un moment, on est assez grand pour arrêter de jouer "au mur" tout seul avec sa raquette et sa balle pour aller la taper (la balle) avec quelqu’un sur le terrain. En allant enfin jouer sur gazon (puis sur terre battue par temps de pluie pour les plus aventureux), on découvre que la femme, finalement, c’est un peu un mélange de nos visions d’adolescents.
Aurélia Aurita (le nom d’une méduse, allez comprendre), de son vrai nom Chenda Khun signe avec "Fraise Et Chocolat" son deuxième album personnel après "Angora" publié en 2003. Remarquée en 2001 au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême où elle remporte le prix du meilleur scénario au concours Alph’Art, cette jeune auteur d’origine sino-khmère n’a pas sa langue dans sa poche (c’est le cas de le dire). Dans cette bande-dessinée, elle décide ni plus ni moins de partager sous l’angle sexuel, la passion du début de sa relation avec Frédéric Boilet, autre auteur de bande dessinée, expatrié au Japon.
C’est là la force de ce premier tome de "Fraise Et Chocolat". En bande-dessinée, les ouvrages narrant les fantasmes mâles sont légion, du plus platonique au plus graveleux. En revanche, le plaisir féminin, comme longtemps en littérature classique, est resté tabou ou intellectualisé à outrance. Aurélia Aurita ose livrer sans pudeur l’intimité de son couple, sans pour autant tomber dans l’exhibitionnisme. Car c’est avant tout d’amour dont il s’agit, et en amour, rien n’est sale (même si le livre tient son titre d’une maxime célèbre : "Quand la rivière est rouge, emprunte le chemin boueux").
Se mêlent alors réflexions sur la recherche du plaisir (et l’auteur est dotée d’un solide appétit, presque insatiable), l’amour, anecdotes sexuelles (Mikado, la petite faiblesse qui vous perdra), doutes et certitudes, le tout avec naturel et tendresse. C’est toujours une jeune femme amoureuse qui nous livre ses pensées les plus intimes, désamorçant ainsi l’aspect voyeuriste de la lecture de ce quasi journal intime. Porté par un dessin simple et très féminin, plein de rondeurs et de dynamisme malgré son coté épuré, le propos évite la vulgarité quelle que soit la situation, de la plus anodine à la plus acrobatiquement intime.
Et Aurélia Aurita a de jolies sorties, réalistes et romantiques à la fois comme ce "J’aimerais t’aimer toujours", tellement plus vrai que les mièvreries habituelles sur l’amour éternel ou cette simple ambivalence face à ce premier amour passionné : "Je suis heureuse. J’ai peur". Ou encore cette réflexion lucide et rafraîchissante dans la bouche d’une femme (pas de jeux de mots cette fois) alors que les "Sex ‘n The City" pullulent : "Il y a ceux qui lèchent pour rentrer et ceux qui lèchent pour donner du plaisir. De même, il y a les filles qui se contentent d’écarter bêtement en attendant les cloches de Pâques et les autres, attentives au moindre soupir de leur partenaire, amantes dévouées faisant passer le plaisir de l’autre avant le leur. Ça m’a pris neuf ans pour réaliser que pendant tout ce temps, j’avais appartenu à la première catégorie. […] je me suis rendue compte que je n’avais jamais regardé les visages de mes partenaires en train de jouir. Et c’est cette amante de seconde zone qui classait les hommes en trois catégories : éjaculateur précoce, bande-mou et peine à jouir ! La dernière étant évidemment la plus recherchée".
Le ton est cru donc, Aurélia parle de sodomie, d’orgasme, de cunnilingus ou de fellation sans prendre de pincettes, comme on devrait toujours en parler finalement. Son dynamisme, sa joie de vivre et son humour sont décapants. Elle s’autorise même des jeux de mots pourris du genre "Pas de sapin cette année, juste sa pine". Humour jusqu’au bout puisqu’elle conclut son album avec un pied de nez à ceux qui pourraient lui reprocher sa franchise et son absence de pudeur : "L’histoire que vous venez de lire est une fiction, car je n’ai jamais, bien évidemment, de toute ma vie, repassé une seule des chemises de Frédéric".
Le 1er novembre, "Fraise et chocolat" aura un petit frère, un tome 2 qu’on accueillera avec une certaine réserve. C’est le ton inédit du premier tome qui a fait sa force : est-ce que cette sincérité et cette fraîcheur auront la même force cette fois-ci, maintenant que le couple est entré dans la routine du quotidien (qu’on aurait bien tort de trop dénigrer) ? Mais il ne faudrait pas enterrer Aurélia Aurita trop vite, la vie de couple peut donner lieu à de bons moments entre ses doigts (non, non toujours pas) : il en est des verges comme de la passion, quand elles retombent, le doute s’installe.
Qu’importe la qualité du tome 2, comme elle le glisse à l’oreille de son amant, "si notre histoire est intéressante, [il restera] un très beau livre" : Fraise et chocolat.
Aurélia Aurita avait fait très fort avec le premier tome de Fraise et Chocolat. Beaucoup d’humour, du romantisme, de la simplicité mais aussi une liberté de ton inédite jusqu’ici, le témoignage de la passion sexuelle d’une jeune femme des années 2000. Chenda Khun (le vrai patronyme de l’auteur) nous faisait partager la naissance de sa relation amoureuse avec un autre auteur de bandes-dessinées, Frédéric Boilet, de 20 ans son aîné.
Après une telle réussite, l’annonce d’une suite était accueillie avec réserve : que pouvait dire Aurélia de plus que ce qu’elle avait déjà dit ? Ou plutôt, arriverait-elle à être aussi pertinente en racontant la suite de son histoire ?
Acclamée par la critique, Aurita s’est sans doute laissée griser. La suite de Fraise et Chocolat compte 50 pages de plus et quelques autocongratulations un peu inutiles sur la qualité du premier jet. Un pêché d’orgueil qui ne porterait pas à conséquence si l’exploit était réédité. Or c’est la déception qui domine après la lecture de ce tome 2. Hélas, trois fois hélas.
Si le dessin est toujours aussi charmant, la narration a évolué. Les séquences courtes qui allaient droit à l’essentiel perdent du terrain au profit de situations plus scénarisées, les décors et les personnages secondaires font leur apparition (alors qu’ils étaient réduits à leur portion congrue) et surtout, le tout est extrêmement bavard. On y perd forcément en efficacité d’autant plus que la candeur s’est bien souvent transformée en mièvrerie.
Certains passages deviennent inutilement longs. On citera en exemple la visite du voisin (Yamada, comme dans le film) qui se plaint des bruits de chaises : 15 pages de gesticulations et d’onomatopées pénibles et répétitives (surement l’expérience sensorielle, la description de petits riens auxquelles il est fait référence dans la discussion avec la serveuse lesbienne quelques pages auparavant) qui, heureusement, introduisent les thèmes les plus touchants du livre. Les insultes et intimidations de Yamada font replonger Chenda dans ses souvenirs les plus douloureux et la font se confronter avec ses propres a priori. Car malgré tous ses défauts, la jeune auteur sait se remettre en cause et faire face à ses propres travers (jalousie, insécurité, mesquinerie…), une honnêteté qui est tout à son honneur.
Cette fois, l’aspect sexuel est relayé au second rang pour focaliser le récit sur l’évolution de la relation entre "Fraise" et "Chocolat". On pensait qu’elle avait fait le tour de la question la première fois mais c’était sous-estimer la gourmande qui, malheureusement cette fois et ce malgré sa sincérité, verse dans une surenchère un peu inutile (fist fucking, sex toys taillés dans des légumes…).
C’est donc le quotidien de la relation vu par l’œil de l’auteur qui est mis en avant, avec ses jalousies, ses prises de bec, ses angoisses. La différence d’âge qui sépare les amants pose "enfin" problème et les traumatismes de l’enfance de Chenda refont surface. Etrangement, la jeune femme émancipée du premier tome a laissé sa place à une gamine capricieuse qui n’évite plus les déclarations d’amour banales et les clichés amoureux. En fait, on est déçu de découvrir que Chenda n’est finalement qu’une femme comme les autres, loin de l’Amazone libertaire qui triomphait à la lecture du premier volume.
Mais Aurélia arrive à viser juste malgré tout. Même si elle réussit moins bien son introspection (puisque c’est surtout de cela dont il s’agit finalement) que son manifeste pour la liberté d’aimer aussi librement qu’on le désire, elle a toujours de bons moments, touchants de par la simplicité avec lesquels ils sont abordés. Ses expériences du racisme, sa confrontation à ses propres défauts et surtout sa peur de l’abandon arrivent à emporter le lecteur sur les dernières pages.
Petite déception donc que ces nouvelles aventures de Fraise et Chocolat. En abandonnant l’universalité du premier volume de son journal intime, Aurélia Aurita prenait le risque de perdre le lecteur en route. Avec Fraise et Chocolat 2, elle "démystifie" son personnage et se livre plus intimement qu’au travers ses frasques sexuelles. De la jeune femme forte et aventureuse, il ne reste globalement que quelques expériences débridées et c’est la petite fille fragile qui a besoin d’être aimée et rassurée qui prend le dessus.
Après l’excellente surprise du premier tome, Fraise et Chocolat prend un rythme de croisière plus classique, certes pas dénué d’intérêt malgré certains bavardages un peu agaçants, mais nettement moins percutant. Le journal intime est un genre risqué, Aurélia Aurita n’en évite cette fois pas les écueils.
J'avais bien aimé le premier tome, ça continue sur la bonne lancée. Graphiquement j'aime toujours autant, le mélange humain-animal est toujours très réussi, les personnages très expressifs... Blacksad est toujours aussi sympa, la "voix off" colle bien au genre, son partenaire la fouine est bien marrant et les fachos de l'Arctic Nation vraiment bien rendus (fallait y penser à la suprématie blanche chez les animaux héhé). L'histoire est cool, pas super originale mais qui rend bien hommage au genre, je reste tout à fait client.
J'ai lu ça ces derniers temps... Bon ben c'est assez hétérogène puisque ça rassemble plusieurs séries liées à Civil War :
- Thunderbolts, très bonne surprise avec le personnage du Baron Zemo (Jr.) bien tordu, avec un coté un peu Dr. Doom. Son plan secret, ses rapports avec Captain America et à son héritage sont vraiment intéressants.
- Cable & Deadpool : très décevant. Cable est cool, Deadpool est drôle mais j'accroche pas au mélange et ça me saoule un peu de ne lire Deadpool qu'en bourrin complètement crétin, j'aime bien les moments où il est grave et réfléchi, là c'est trop fugace. Et mélanger les deux, alors que Cable mériterait d'avoir un développement propre, c'est du gâchis.
- Heroes For Hire : à l'origine c'était le duo Randy "Iron Fist" Rand et Luke "Power Man " Cage mais le premier a un peu disparu de la circulation (il avait refait un peu surface au moment de Secret War) et le second est chez les Vengeurs donc on se retrouve avec une équipe toute neuve avec Misty Knight (ex-Captain Marvel) en chef avec bras cybernétique, accompagnée de repris de justice et de justesse du genre Humbug qui parle aux insectes (un ancien ennemi de 4ème zone de Spider-Man au look ridicule) ou Paladin (ennemi classique de Daredevil). J'ai pas trouvé ça désagréable mais pas franchement indispensable.
- Ms. Marvel : ah pas mal du tout ça, le personnage de Carol Danvers prend de l'ampleur. Elle est chargée par Iron Man de serrer des héros qui refusent la loi de recensement et se retrouve à cavaler avec Wonder Man derrière une des Spider-Women et Le Suaire, avec l'aide d'Araña. Y a de l'action, de l'émotion, de la réflexion et c'est vraiment un bon spin-off des Vengeurs.
Une lecture annexe un peu frustrante parce qu'on ne suivra surement pas la suite des aventures de chacun dans les séries régulières Marvel et c'est bien dommage parce qu'en plus, le travail au niveau du dessin, quelque soit l'équipe, était vraiment soigné.
Moui, pas convaincu des masses. C'est un peu trop de la bédé pour fans de GTA San Andreas (et comme ça m'avait fait chier ce jeu...). C'est le problème de ce genre de titre à mes yeux : on délire beaucoup, on part dans tous les sens en en faisant des tonnes et après, ça passe ou ça casse. Alors oui, il y a de bons passages assez marrants (déjà rien que pour la tête d'Angelino et de son pote), ça peut promettre des trucs sympas avec le développement des pouvoirs d'Angelino mais c'est un peu lent et trop "han top délire man teenager" pour moi (je deviens vieux con c'est moche). Je suis pas forcément fan du dessin de Run non plus même si on finit par s'y faire...
Je connais podzob à Superman, il m'a jamais emballé ce super héros (et pas seulement parce qu'il porte son slip sur ses collants et qu'il a toujours une cape en 2007), il est trop fort, ça manque d'enjeu vu de l'extérieur. Là c'est un délire à la "Waht If" chez Marvel, à savoir "qu'est-ce qui se serait passé si...". Pour le coup, c'est "qu'est-ce qui se serait passé si la navette de Superman ne s'était pas écrasée à Smallville mais en URSS ?" : Superman devient donc un héros soviétique contre l'impérialisme américain. On inverse les rôles, on critique mollement les deux camps, on revoit les rôles de chaque super héros de l'entourage DC (Wonder Woman, Green Lantern...) et on enrobe ça d'une morale un peu facile et bienvieillante assez vaine. C'est le problème des "What If" : vu qu'on fait une relecture d'une vieille histoire sous d'autres hospices, on est obligé d'aller assez vite et du coup, ben ça manque de profondeur. Et puis de toute façon, il est chiant Superman.
Un peu déçu par ce tome 6. Je ne suis pas super fan du Profesor Furia, une espèce de "Gros Dégueulasse" de Reiser raciste, mysogine, sadique et lâche... même si faut bien le dire, il y a de très bonnes répliques. Pas super convaincu par Paquito Furioso non plus, trop cucul la praline et avec en plus les Luchadoritos, ça fait beaucoup de contenu "jeunesse". Pas de Tikitis ni de Tequila dans ce tome, juste les Luchadores Five avec la suite du kidnapping de Red Demon. C'est frustrant ce format, les histoires n'avancent pas assez à chaque épisode et on a à peine le temps de se mettre dans le délire qu'il faut déjà attendre le prochain numéro. J'espère qu'ils finiront par sortir des albums de chaque série (au moins les Tikitis et les Luchadores).
Hans Schmidt est un petit médecin de campagne sans histoire. Aimé de sa femme, de son fils et des habitants du petit village d’Europe de l’Est qu’il habite, il coule des jours paisibles à soigner les bobos des paysans locaux. Mais son quotidien est bouleversé lorsqu’une cousine resurgit de son passé en faisant remonter des événements que le bon docteur aurait préféré oublier.
Car Hans Schmidt n’est qu’un alias. Hans est en fait Victor, fils d’une riche famille noble qui a, des années auparavant, user de ses dons de médecin pour redonner la vie à son frère mort, en lui recomposant un corps à partir de cadavres. La créature a sombré dans la folie semant la mort et la terreur, et forçant Victor à fuir avec l’aide de sa cousine Bettina. Depuis, écrasé par le poids de la culpabilité, il tente de se racheter auprès de ses patients.
Quand elle resurgit dans sa vie, Bettina ne manque pas de lui rappeler ce qu’il lui doit quand elle lui demande de renouveler ses exploits pour sauver la vie de son fils Julian, passé à tabac dans un bordel de son village. Désireux d’honorer sa dette, Victor joue une nouvelle fois à Dieu…
A l’instar du héros de "A History Of Violence" de John Wagner, Schmidt est un notable discret, aimé et respecté. Comme ce Tom McKenna, il n’a d’yeux que pour sa femme et son fils à qui il a caché son passé trouble. Un modèle peu original certes mais qui aurait cependant pu devenir explosif dans les circonstances extraordinaires de l’histoire.
C’est précisément un des défauts majeurs de "The Living And The Dead" : la psychologie des personnages est réduite à peau de chagrin et les rapports entre les personnages principaux (Hans/Victor et Julian) et les autres sont d’une pauvreté alarmante. Karla, la femme de Hans est d’une indulgence qui confine à la soumission alors que son mari agit pour le moins étrangement et Bettina, qui pourtant est à l’origine du drame, manque désespérément de consistance. En fait, tout le monde réagit un peu bizarrement aux événements, avec un détachement peu compréhensible en de telles circonstances.
Et quand en plus, les dialogues sont tristes, expéditifs et trop guindés (malgré le cadre), le lecteur a fortement tendance à décrocher. La faute à la traduction ? Possible, mais pas que. Le fait est qu’on suit avec une indifférence polie les échanges de convenance des personnages avant de feindre la surprise à la révélation de certains éléments.
Esthétiquement, le résultat est mitigé. D’un coté, on est admiratif du travail de Micah Farritor pour ce qu’il a réussi à créer comme ambiance. "The Living And The Dead" est glauque, malsain (avec une mention toute particulière pour le théâtre ambulant) et d’une froideur déroutante. Ne travaillant qu’en bichromie (avec quelques rares pointes de couleurs), le dessinateur qui fait ici ses premiers pas professionnels, a tout le loisir de jouer sur les ombres pour imposer une atmosphère parfaitement adaptée au scénario de Livingston et Tinnell.
En revanche, là où le bas blesse, c’est que Farritor peine à fournir un trait régulier et à donner à ses personnages des proportions réalistes. Bien souvent, ce sont des visages déformés (sans raison) qui se dessinent sous nos yeux au fil des pages, une case superbement tracée pouvant être suivie d’un croquis aux allures enfantines. Ce manque de régularité déçoit d’autant plus que les plus belles planches sont vraiment réussies.
Heureusement, tout n’est pas à jeter dans "The Living And The Dead", notamment l’utilisation faite de la mythologie créée par Mary Shelley (dont il est difficile de parler sans gâcher le final qui constitue la bonne surprise du livre). Les deux scénaristes américains s’amusent à brouiller les pistes tant et si bien qu’on ne sait plus s’il s’agit d’un clin d’œil au "Frankenstein" de la littérature classique ou une extrapolation à partir de l’existant. Un petit jeu amusant à suivre.
Et si l’intensité dramatique fait souvent défaut durant le développement, la faute à un docteur qui manque définitivement de caractère, on a quand même droit à des passages qui réveilleront le lecteur somnolant. Tous sont à mettre à l’actif de Julian, la nouvelle créature de Frankenstein rendu fou par une syphilis mal soignée. Charmeur, quasi-invulnérable et profondément pervers, il se lance dans une cavale meurtrière qui rivalise d’inventivité à chaque exaction, passant rapidement de la simple vengeance à la scénarisation sadique.
On comprend ce qui a poussé le jeune éditeur Akileos à publier en France "The Living And The Dead" (sorti en octobre 2005 chez Speakeasy Comics outre-Atlantique) : une référence ambitieuse, une ambiance gothique et malsaine globalement bien portée par le dessin de Micah Farritor et un final surprenant aux relents de tragédie grecque.
Pour autant, le scénario de Todd Livingston et Robert Tinnell peine à convaincre totalement, la faute à des personnages qui manquent d’épaisseur et des dialogues sans rythme. Dommage, le trio s’était lancé dans une histoire ambitieuse qui ne tient malheureusement pas ses promesses.
Warren Ellis est vraiment un excellent scénariste. J'ai troué ça vraiment mortel !
En gros l'histoire : Michael Jones (ni l'athlète, ni le guitariste, ni Mike Jones) est un agent des services secrets britanniques, tellement alcoolique qu'il est retiré du terrain et désigné volontaire pour un programme spécial appelé Desolation. Il en ressort après un an de torture complètement ravagé (il ne supporte plus la lumière, dort à peine, ne ressent plus rien pour personne) et assigné à résidence à Los Angeles. De là bas, il devient détective privé mais n'officie que dans un cadre où il y a intervention des services secrets (il ne veut pas que d'autres subissent le même sort que lui). Et ils sont plusieurs dans son cas, tous aussi tordus les uns que les autres (entre son pote qui est obligé d'aller bouffer des protéines à même la vache dans les champs, celle qui émet des phéromones de peur et celle qui construit des robots explosifs, ça donne un sacré casting d'ex-agents secrets sujets à des expériences).
Un ancien aventurier, pornographe assumé, demande à Jones de lui récupérer des films porno tournés par Hitler dans son bunker qu'on lui a volé mais bien évidemment, tout est histoire de faux semblants.
L'atmosphère est mortelle (bravo au dessin de Williams dont la technique change selon les phases - passé, action...), l'humour noir omniprésent, les dialogues très réussis et l'univers parallèle très prenant.
Excellent ! Dommage que la suite ne tarde...
Toujours la série "Le coté obscur" avec cette fois un tome axé autour du personnage créé par Timothy Zahn dans "La croisade noire du Jedi fou" (chroniqué ici) et c'est le meilleur des trois que j'ai pu lire.
On en apprend pas mal sur La Main de l'Empereur (le statut de Mara Jade), sa relation ambigüe à la Force, ses missions avant la mort de Palpatine et le début de sa vie loin de l'Empire (qui aboutira donc à une vie de contrebandière - non abordée ici). Si ce n'est des dialogues un peu trop explicatifs ("là je fais ça parce que ceci et parce que cela") et un vocabulaire au niveau de la traduction un peu ridicule parfois, c'est vraiment pas mal et Mara Jade est un personnage complexe et attachant. J'espère qu'elle aura droit à plus de comics à son nom.
Un peu les mêmes reproches que pour le tome précédent, c'est quand même très vide. Autant, dans le 1er tome, ça creusait un peu le personnage de Jango et il y avait une intrigue (aussi light soit elle), autant là, c'est juste une succession de scènes d'action pour montrer que Dark Maul il est super fort tatatin. En gros, Sidious l'envoie pour massacrer la mafia de l'époque, le Soleil Noir, histoire d'être tranquille pour dominer l'univers (niark niark) et comme il est trop fort Maul, ben il va y arriver. Voilà voilà. On n'apprend rien sur lui dans la première histoire.
Heureusement, il y a une très courte nouvelle à la fin du tome qui vaut vraiment le coup mais qui renforce le sentiment que Maul est un personnage gâché par les scénaristes, il aurait pu avoir une dimension mortelle, au lieu de ça, ils prennent un malin plaisir à le tuer.
Plusieurs dessinateurs pas tous excellents, un scénario un peu trop rapide mais de bons éléments quand même. C'est sympa d'en apprendre plus sur Jango Fett et de voir en action d'autres Jedi du conseil que ceux mis en avant dans les films I à III. J'espère qu'on retrouve Jango et Zam dans les prochains tomes, ça serait un coup d'épée dans l'eau sinon. Je me dis que c'est dommage de mettre en place plein de trucs (genre le peuple "extraterrestre" sensible à la Force). Ah oui, on pige pas super bien les raisons de ceux que vont affronter Zam, Jango et Maitre Poof.
Petite lecture qui a quand même le mérite de relancer l'intérêt autour de la saga.
Dernier tome de la série, on découvre qui est le traitre de l'OMD et qui a vraiment fait quoi pendant la période fasciste grâce à la mémoire de Guy, manipulée par Marine et les services secrets de l'organisation. Un peu décevant ce tome final, il y a de bons moments mais trop de choses données d'un coup, une narration un peu fouillis et peut être trop de personnages secondaires peu ou mal exploités. Mais ça reste une bonne série, ce qui n'était pas forcément évident après le premier tome.
On peut regretter que certains points sont un peu facilement résolus ou une certaine naïveté qui tranche avec le parti pris d'horreur fasciste de l'histoire mais niveau intrigue, ça tient la route et ça pourrait donner lieu à un film intéressant.
L'interrogatoire continue, Guy remonte le fil de sa mémoire ("aidé" par les drogues de l'OMD et la manipulation de Marine) et les révélations se multiplient. ça devient carrément prenant : comment et grâce à qui Guy est entré dans la clandestinité, comment s'est formé le "Groupe de 7"... Les apparences ne sont pas toujours ce qu'elles sont et Marine que ceux qu'elle a toujours mis sur un piédestal (l'OMD pour ne citer qu'eux) ne sont pas forcément aussi irréprochable qu'ils veulent le faire croire. Les temps du fascisme étaient troublés et certains en ont profité... Et pendant que Marine fait ces découvertes, le temps joue en la faveur du traitre qui pourrait arriver à assurer l'intérim avant d'être démasqué.
Après un 1er tome assez anecdotique, on rentre vraiment dans l'histoire et elle est racontée intelligemment, en ménageant bien ses effets, ses révélations et elle crée un vrai suspense accentué par l'épée de Damoclès au dessus de la paix mondiale. La sensation que personne ne joue franc jeu est omniprésente et le récit de la lutte sous-terraine de Guy bien foutue. Plus qu'un tome, je sens que ça va être un beau bouquet final.
Ah ben voilà, nettement mieux ! On reprend l'histoire 32 ans après la fin du premier tome, les fascistes après avoir gagné le pouvoir vont chuter grâce à la Résistance et à 7 personnes (dont Guy Roullier à qui on a inoculé le vaccin contre le VRH à la fin du tome 1) qui vont incarner la lutte et la démocratie. De leur victoire va découler la mise en place d'un nouvel organisme l'OMD (Organisation Mondiale pour la Démocratie) qui réussira à mettre en place la paix dans le monde.
Voilà la situation géopolitique au début du tome 2, on ne sait pas grand chose de ce qui s'est passé pendant ces 30 années là mais le président actuel est soupçonné d'avoir collaboré avec les fascistes et va devoir quitter son poste. Comme le précise la constitution dans ce cas là, un des 7 doit assurer l'intérim le temps qu'un nouveau président soit élu. Or, l'un des 7 est un traitre qui a collaboré aux rafles massives de Strasbourg.
Une seule personne sait qui est le traitre : Guy Roullier, aujourd'hui à l'état de quasi-légume. L'OMD veut empêcher le traitre de prendre l'intérim et recrute alors une jeune agrégée d'histoire qui ressemble beaucoup à sa dernière compagne. Ils vont donc envoyer la jeune femme manipuler les souvenirs de Roullier pour découvrir qui est le traitre...
Là, ça devient vraiment intéressant, plutôt malin et tordu comme il faut. On sent que les motivations de chacun sont un peu troubles, des zones d'ombre sont toujours présentes, l'apparente démocratie idéale est en fait beaucoup moins propre qu'elle n'y parait. Et le choix de revivre les 30 dernières années à travers les souvenirs de Roullier est une bonne idée, surtout dans la façon dont ils ressurgissent. Là, on s'attache vraiment aux personnages et l'urgence de la situation sociale, politique et médicale se fait vraiment ressentir. Bonne surprise.
Y a un paquet de choses intéressantes mises en place, j'aime bien le coté anticipation assez réaliste du scénario. Un virus genre SIDA contamine de façon massive (on sait pas trop ce qu'il provoque c'est bizarre d'ailleurs mais il se transmet par le sang et la salive) ce qui a provoqué la mise en place de restrictions sévères de liberté (suppression de ce qui peut être subversif dans l'art, permis de célibat, milice omniprésente) et la montée d'un parti extrémiste religieux genre FN décomplexé qui complote avec des scientifiques pour prendre le pouvoir.
Les scientifiques sont au centre du débat et certains se tirent dans les pattes pour être celui qui trouvera le vaccin au VRH, par tous les moyens nécessaires même pour les mieux intentionnés. Quant aux contaminés ils sont parqués dans des camps où règne la violence.
Un peu trop de choses d'un coup, on n'a pas le temps de s'impliquer dans l'histoire et de s'attacher aux personnages. Une bonne introduction on va dire, faut voir ce que donnera la suite.
En revanche, pas fan du dessin de Joseph Béhé que je trouve un peu fouilli et un peu "écœurant". Ajoutez à ça un lettrage un peu baclé (c'est un détail mais ça conforte dans une impression de bâclage) et du point de vue graphique, on a un premier tome un peu fatiguant. A suivre...
On continue après le tome 1... L'histoire se poursuit dans l'espace et sur Mars qui révèle son lot de nouveaux mystères. Le dessin hyper réaliste est toujours aussi figé, l'intrigue toujours aussi totale et prétentieuse (saloperie de préface de merde), le rythme bancal. Je suis vraiment pas convaincu et encore moins que le prochain et dernier tome saura rattraper les défauts des précédents (beaucoup trop de réponses à donner en trop peu de pages).
J'adore "Peter Pan" et j'ai un très bon souvenir de "La quête de l'oiseau du temps" (qu'il faut que je relise) donc j'ai voulu tenter la nouvelle série écrite par Régis Loisel. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le début est extrêmement laborieux. Le personnage de Pauline est épuisant d'arrogance et d'égocentrisme. Elle se retrouve dans un monde parallèle fantastique par hasard (un peu facile le basculement d'ailleurs) et est embarquée malgré elle dans une histoire qu'on annonce cruciale mais dont on ne sait strictement rien. En gros, premier tome pour rien ou presque, j'ai retenu de belles planches (le passage utilisé pour la couv' en tête) et une évolution positive du personnage de Pauline sur la fin. Il faudra vraiment lire le tome suivant pour se faire un avis.
Autant le premier tome m'avait pas convaincu plus que ça (trop classique, trop déjà vu), autant là j'ai vraiment bien accroché. On s'attache aux personnages (même s'ils sont un peu nombreux et que le noir et blanc rend parfois l'identification un peu relou), on ressent leur stress, leurs angoisses, on est les témoins de leurs pétages de plomb... J'ai envie de dire que comme dans tout bon film de zombies, ce sont les humains les plus intéressants et les zombies très secondaires. Enfin moi c'est ça qui me plait ! Je vais tâcher de continuer à lire cette série !
Pierre Dragon est scénariste et acteur de l'histoire, ce sont ses anecdotes qui sont racontées, romancées dans ce premier tome de R.G., récit policier réaliste très réussi.
u cinéma, j'ai toujours beaucoup aimé les histoires de flic. Surtout les petits flics en civil sans esbroufe, ceux qui mangent de la planque et de la paperasse dans une banlieue ou un quartier pourri et cosmopolite. J'ai été ravi de retrouver tout ça en bédé.
Le ton est très réaliste, on est immergé immédiatement dans l'univers de Pierre Dragon, un flic au physique bourru mais profondément gentil et adepte de la méthode douce. On planque, on partage l'ennui du soum' (mais sans s'ennuyer en tant que lecteur), on croise des indics, on se heurte aux rivalités entre services...
Finalement, l'enquête en elle-même est secondaire, c'est Pierre Dragon qui est intéressant.
Et le dessin de Peeters se prête parfaitement à l'histoire. J'ai adoré certaines planches (je pense notamment au passage en voiture à 5h du mat' avec les reflets sur la carrosserie) et le dessinateur suisse rend parfaitement hommage à la fois aux personnages et aux ambiances qu'il retranscrit.
C'est plutôt sympa à lire ce premier tome de "Walking Dead". Bon, évidemment, ça ressemble énormément à "28 jours plus tard" : un mec qui se réveille du coma et qui découvre que le monde a été ravagé par une épidémie qui transforme tout le monde en zombie. Il décide de tailler la route en espérant retrouver sa famille et, coup de bol, elle a survécu et vit dans un camp de fortune avec d'autres survivants...
Le noir et blanc fonctionne bien, le rythme est soutenu mais on est peut être un peu trop en territoire connu pour le moment. En gros, pour peu qu'on ait vu quelques gros classiques zombies (28 jours plus tard, L'armée des morts en tête), rien de nouveau sous la pourriture pour le moment. On verra comment ça évolue avec le tome 2.
Vraiment très bonne surprise (merci Durden pour la découverte), de l'anticipation au passé dans un cadre émotionnellement très lourd, de l'espionnage, des expériences scientifiques pas très morales, des personnages troubles... Vraiment un très bon cocktail. C'est un peu compliqué à suivre parfois en raison du nombre de personnages (pas encore très bien retenu les noms de qui fait quoi dans quel camp, surtout qu'il y a des espions à l'identité encore secrète), les transitions sont un peu abruptes parfois (c'est chelou d'avoir une nouvelle scène qui commence en cours de planche, c'est plus habituel de les voir débuter sur une nouvelle page) mais c'est vraiment bien. Super ambiance, plein de promesses dans le scénario... Vivement que je lise les 2 derniers tomes.
ça faisait un bail que j'avais pas lu d'aventures de Spirou et Fantasio, peu emballé par la nouvelle équipe créative qui a succédé au duo Tome et Janry. Morvan et Munuera avaient repris le flambeau de ceux qui ont sans doute écrit les meilleures pages de la série au tome 47 (l'écolo-naïf "Paris Sous Seine" sorti en 2004), et le moins qu'on puisse dire, c'est que si le dessin était plus "moderne", on avait perdu ce qui faisait l'intérêt de Spirou. C'était vide, sans âme, sans humour et on aurait pu mettre n'importe quels personnages à la place du groom et de Fantasio.
Du coup, un peu frileux même si content de remettre le nez dans cette univers bon-enfant et dynamique. Cette fois-ci au moins, Morvan a été puisé dans la mythologie de la série pour assoir son histoire : on retrouve le Fantacopter, le vilain Zantafio, le fameux tonton qui avait été à l'origine du tome 4 "Spirou et les héritiers" (en 1952 !), la Palombie du Marsupilami, les mafieux russes, etc... Et là, limite c'est too much. Les clins d'oeil sont à peu près aussi fins qu'un sketch de Dubosc, les dialogues passablement lourds (notamment des jeux de mots sur les couleurs pendant une bagarre) et le fond cruellement fade.
Spirou a toujours été une bédé assez naïve et burlesque mais Tome & Janry avaient tenté d'opérer un virage plus adulte lors de leurs dernières histoires ("Luna fatale", "Machine qui rêve", "Le rayon noir"...), Spirou et Fantasio vieillissaient et les auteurs s'en amusaient... Là, on revient à un Spirou façon Tintin qui résout une guerre civile en 3 coups de cuillère à pot avant de trouver l'Eldorado. On est loin du sombre "La vallée des bannis" (un des meilleurs Spirou à mes yeux).
Un petit mot sur le dessin de Munuera... Je le trouve plus dans une tradition "dessin-animé" que dans une tradition "bédé franco-belge". Je ne sais pas exactement quoi en penser, d'un coté, certaines planches sont super dynamiques et les couleurs explosent pour en mettre plein les yeux, et puis parfois, c'est trop, un peu surfait, un peu trop "jeuniste" pour être honnête.
J'avais pas mal kiffé la première version de l'équipe à la fin des 90's, c'était une histoire de combat entre aliens, de métisses humano-aliens, des équipes super héroïques un peu pompées sur la formule X-Men (comme la plupart des sorties de la maison d'édition Image à l'époque) mais c'était sympa. La version 2 m'avait un peu rebuté (perte de vitesse de Image, dessins dont j'étais pas fan) ce qui fait que même si j'ai l'intégrale, j'ai pas tout lu... Du coup, curieux de lire cette 3ème version des Wild CATS.
Hé ben déception. Je me suis fait chier. Spartan qui a fusionné avec Orb et Lord Emp pour devenir un androïde quasi-omnipotent froid et cynique dont le seul but est de mettre en place une OPA globale sur le monde, une sorte de tentative fasciste de donner à la population un "meilleur" lendemain. Rien que ça, c'est limite. Et puis après, les personnages sont quand même assez ennuyeux.
On passe donc sur Marlowe (ex-Spartan)... il y a toujours le chouchou des fans, l'ami Grifter (un mercenaire à moitié alien - je crois - le seul homme ayant suivi l'entrainement d'une Coda, ses tueuses façon amazones quasi imbattables en combat singulier) mais il lui manque ses phrases choc. Il y a un hypnotiseur soporifique (Wax), une femme de pouvoir castratrice et qui ne fait pas dans la finesse (on n'a pas du tout vu ce genre de personnage un million de fois) et basta. Le reste pour le moment ne sert pas à grand chose, les méchants sont grotesques (la famille FBI avec la gamine qui jure comme un chartrier, au secours) et le tout manque cruellement d'enjeu, d'intérêt...
Je tenterai éventuellement le tome 2 en octobre mais va falloir qu'il soit sacrément meilleur.
Alors là, c'est le drame. Il va falloir que je le relise parce que globalement, j'ai rien compris. Trop des flashbacks, d'hallucinations, de personnifications (sans balises) de son dieu, de manipulations... Complètement paumé par la lecture de ce tome. De temps en temps, un moment brillant, écho au premier tome en terme de qualité et puis, paf, le retour de l'incompréhension. Mal au crâne. Faudra que je réessaie mais c'est dommage.
J'ai vraiment accroché. Très sombre, l'équipe créative a clairement décidé d'en faire le nouveau Batman de Marvel. Complètement brisé psychologiquement par le rejet de son dieu qui ne voit plus en lui l'arme de sa justice, renié par la communauté super-héroïque qui le trouve beaucoup trop expéditif et violent (pas loin d'un Punisher parfois ou de la folie meurtrière de certains personnages de Spawn), physiquement détruit par le dernier affrontement contre sa Némésis, Spector est à la ramasse mais évidemment, il va pas se laisser complètement aller...
Super sombre, violent, dérangeant, poisseux, je recommande !
Très bon premier tome ! Une bonne histoire de pirates qui s'annonce, très sombre, malsaine et violente. Des personnages hauts en couleur, des intrigues multiples, des machinations... J'ai accroché dès les premières pages ! Le dessin de Mathieu Lauffray est magnifique, les planches sont vraiment passionnantes, le souci du détail, le caractère des personnages, l'utilisation des couleurs, vraiment sublime. Et son compère scénariste (Xavier Dorisson) a de l'ambition, fournit de quoi s'immerger immédiatement dans ses histoires et revisite l'univers créé par Robert Louis Stevenson.
Des pirates patibulaires, peu dignes de confiance, des nobles aux valeurs strictes, une épouse volage et manipulatrice, un lord aventurier qui aurait trouvé l'El Dorado, un docteur partagé entre ses envies d'aventures (c'est celui de "L'ile au trésor") et son mépris pour la piraterie et forcément un capitaine charismatique dont les intentions restent troubles... J'ai adoré !
J'avais bien accroché avec le premier tome de cette bédé espagnole. C'est toujours sympa mais je suis un peu déçu par l'évolution, j'aurais préféré qu'on reste dans une atmosphère polar glauque et moins dans un délire action mangaïsant. ça se laisse tout à fait lire avec plaisir mais un peu plus d'ambition dans le scénario n'aurait pas fait de mal. Je pense que je vais continuer encore un peu, au moins jusqu'à la fin de ce premier arc.
Les Tikitis sont de retour, Tequila aussi. Les épisodes sont plus longs qu'à l'habitude et c'est plutôt mieux, on retrouve toujours le coté aventure délirant... Je suis content de voir plus d'ambition dans les scénarios (rassurant pour la publication de bédés au nom des Luchadores 5 et de Tequila qui arrive) mais je suis pas fan de l'évolution des dialogues, un peu trop "parlons jeune et mal" pour être naturel. Mais un univers toujours agréable à suivre, vivement le retour des Luchadores 5 !
10 histoires érotiques toutes scénarisées par une femme (Sybilline) mais encrées par 10 artistes aussi bien masculins que féminins. Un propos résolument impudique mais assez salvateur : la pratique choquante pour l'un sera le fantasme le plus commun pour l'autre, chacun trouve son plaisir où il veut et du moment que tout le monde est consentant, rien n'est sale ou avilissant. Un exercice de style intéressant et il faut bien le reconnaitre, assez excitant.
On a droit à pas mal de scénarios différents, tous axés autour de la première fois donc (la première fois tout court, le SM, l'échangisme, l'homosexualité féminine, la rencontre avec un gode - aussi bien une femme qu'un homme, etc) avec des tons très différents. Tout le monde en prend pour son grade, il y a évidemment des histoires plus réussies que d'autres, plus touchantes ou plus excitantes que d'autre mais globalement ça tient plutôt pas mal la route. Ce qui est intéressant, c'est de ne pas oublier que tout est écrit par une femme, ça peut remettre pas mal de choses en question chez certains.
Les styles de dessin sont aussi très variés : franco-belge, "illustratif", mangaïsant... Il y en a pour tous les gouts à tous les niveaux !
Vraiment mais alors vraiiiiiiiiiiiiiiiiiment pas convaincu. Je me suis globalement fait chier. Le dessin est assez vilain, des proportions parfois assez surprenantes, un trait un peu grossier, un style qui se cherche un peu (entre comics et manga mais raté), le noir et blanc était pas franchement fantastique comme parti pris en l'occurrence...
Quant au scénario, pas grand chose pour rattraper le tout. Bon le parti pris de découvrir qu'il y a de plus en plus d'individus doués de capacités psychiques hors du commun (précognition, téléphathie, etc) et les décisions institutionnelles qui en découlent est plutôt intéressante et pas pour me déplaire (ceux qui savent, savent, moi même tu sais) mais si c'est pour en faire du déjà vu et revu en moins bien, mouais... On sent que pour la première des deux histoires de ce tome l'auteur a bien aimé Philip K. Dick et son "Minority Report" mais sans la même ambition, sans aller assez loin à mon gout dans la paranoïa et les manipulations. Quant à la 2ème histoire, une banale histoire de course poursuite avec des flics ripoux qui n'a comme volonté que de montrer des pintades plantureuses en petite tenue. D'ailleurs globalement, la faute en partie à un dessin dégueulasse, les personnages manquent cruellement de personnalité. Ennui quand tu nous tiens.
Signalons déjà que ce volume est vendu avec 3 posters qui reprennent les couvertures des recueils des premières aventures de Tequila, des Tiquitis et des Luchadores Five. Vraiment très sympas !
Sinon on continue sur la même lancée que le tome précédent : les Luchadores Five sont de plus en plus bavards et il se passe peu de choses dans leur épisode (même si la chute est assez forte pour qu'on ait envie de lire la suite), le dessin de Bill sur Tequila est plus fouillis que jamais (c'est too much là) mais les Tiquitis sont toujours aussi sympas (la meilleure des 3 séries à mon gout). Quant aux histoires courtes, Les Luchadoritos sont de plus en plus cuculs (on croirait lire un vieux Boule & Bill ou presque), le Professor Furia a perdu de son mordant et le Jefe Gastronomo peine un peu à convaincre pour sa première apparition...
Toujours sympa l'univers de Blacksad, le dessin de Juanjo Guarnido est vraiment impeccable, chaque planche est un régal. Après, les défauts des précédents tomes sont toujours présents : je regrette toujours qu'il n'y ait pas de fil rouge et que chaque tome se suffise à lui-même (même s'il y a un ou deux personnages récurrents) et le scénario reste assez déjà vu (pour le coup, ça m'a beaucoup fait penser à "K" d'Alexandre Arcady avec Patrick Bruel). Mais bon, Blacksad a toujours la classe, la narration toujours agréable, je m'en lasse pas mais il manque quelque chose pour que ça soit vraiment une très très bonne bédé.
Les auteurs auraient pu appeler ça "Dans la tête du tueur" mais c'était déjà pris. En tout cas, c'est très bien écrit, un vrai roman noir où on suit les pérégrinations mentales d'un tueur solitaire et efficace, entre réflexions sur la solitude et guide du bon nettoyeur. Le dessin est superbe et rend parfaitement justice aux différents environnements dans lesquels notre tueur évolue (Paris, le Vénézuela ou la montagne). J'ai également beaucoup aimé les choix de couleurs qui apportent un ton assez mélancolique à l'ensemble des 3 tomes réunis dans ce premier cycle (dommage qu'il faille attendre le 2ème cycle pour connaitre la suite des aventures du tueur avec les Colombiens).
ça commence comme Pulp Fiction avec une discussion très sérieuse sur un sujet parfaitement superficiel entre deux tueurs à gage. mais la comparaison avec Tarantino s'arrête là : c'est à une sombre histoire de manigances politiques qu'on a à faire ici. Une histoire où les cadavres s'amoncèlent et où des alliances contre nature devront se nouer pour que justice soit faite.
Vraiment bien foutu, très cinématographique, avec de vrais bons dialogues et des personnages bien écrits, on passe un très bon moment, comme devant un bon film noir (comme on n'en fait plus ces dernières années). Et qui plus est, j'ai vraiment beaucoup accroché au dessin. Je recommande.
Mouais pas plus convaincu que ça. Certes, c'est original d'assister à la naissance d'un super-héros mais quand on sait (en lisant l'introduction de l'éditeur) qu'il va devenir le nouveau patron de la pègre dans l'univers des Vengeurs et de Daredevil, on a du mal à y croire. Surtout que dans la mini-série dont il s'agit là (publiée à l'origine en 2002 mais rééditée cette année justement pour le rôle que The Hood va jouer dans les séries Marvel), on le retrouve surtout confronté à des losers en série type Jack O'Lantern, Constrictor ou The Shocker. Bref, une petite frappe qui a de la chance dans l'univers des ruelles violentes de NYC... Psychologiquement parlant, c'est pas très fouillé alors qu'il y aurait surement beaucoup à faire avec un personnage comme ça... Là tout est très superficiel, facile et c'est bien dommage. Ceci dit, au niveau de l'ambiance c'est assez cohérent avec certains passages de Daredevil (pas les meilleurs certes).
Amusant ce parti pris de Frank Le Gall de retrouver la naïveté des premières histoires de Spirou & Fantasio, on a vraiment l'impression de replonger dans une histoire des années 50, avec son vocabulaire châtié, son humour poli et sa légèreté candide. Le trait et le ton tirent plus vers ceux de Franquin que ceux de Tome et Janry, du coup c'est un peu quitte ou double : on est sensible au charme désuet de ces "Marais du temps" ou on passe complètement à coté.
Je suis partagé au final... La nostalgie fonctionne mais les dialogues sont trop ampoulés et sentent trop la démonstration ("je connais l'argot du XIXème") pour être totalement efficaces sur moi. ça manque un peu de profondeur du point de vue du scénario (mais c'est lié au parti pris rétro) et n'atteint pas la qualité des "Géants pétrifiés" sorti dans la même collection.
Je ne connais pas exactement la raison pour laquelle Dupuis a lancé cette 2ème collection des aventures de Spirou & Fantasio (format plus grand) mais en tout cas, très bien ce premier tome. Le dessin est un peu déstabilisant au début parce que moins lisse et net que ceux de leurs aventures habituelles mais pour le reste, on est en terrain parfaitement connu à tous les niveaux (dans le bon sens du terme) : les caractères des personnages, leur passif, l'humour, l'action, les méchants, les boulets... C'est savoureux avec en plus un arrière gout de nostalgie parfaitement dosé. Vraiment sympa !
J'ai vraiment mais alors vraiment pas aimé. Bizarrement, et malgré les nombreuses critiques rencontrées par le film, j'ai largement préféré la version cinéma qui en fait, n'a rien à voir avec l'œuvre originale de Millar. Là, c'est de la violence gratuite (pas un problème en soi) avec un coté racoleur pour adolescent rebelle "han t'as vu trop fort, ils violent, y pas une phrase sans une insulte et y a même un mec qui est fait à partir de la merde d'Hitler, trop des guedins han". Le scénario tient sur une feuille de PQ usagée, tout n'est prétexte qu'à verser dans la facilité scabreuse.
Tout est trop facile, de la disparition des super héros à la chute en passant par le putch au sein de la confrérie. Berk. Je passe mon tour.
Au cinéma, j'ai toujours beaucoup aimé les histoires de flic. Surtout les petits flics en civil sans esbroufe, ceux qui mangent de la planque et de la paperasse dans une banlieue ou un quartier pourri et cosmopolite. J'ai été ravi de retrouver tout ça en bédé.
Le ton est très réaliste, on est immergé immédiatement dans l'univers de Pierre Dragon, un flic au physique bourru mais profondément gentil et adepte de la méthode douce. On planque, on partage l'ennui du soum' (mais sans s'ennuyer en tant que lecteur), on croise des indics, on se heurte aux rivalités entre services...
Finalement, l'enquête en elle-même est secondaire, c'est Pierre Dragon qui est intéressant.
Et le dessin de Peeters se prête parfaitement à l'histoire. J'ai adoré certaines planches (je pense notamment au passage en voiture à 5h du mat' avec les reflets sur la carrosserie) et le dessinateur suisse rend parfaitement hommage à la fois aux personnages et aux ambiances qu'il retranscrit.
Vivement le tome 2, je suis pressé de retrouver l'univers de Pierre Dragon.