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Une excellente BD, des personnages fouillés, et le thème du totalitarisme très bien traité, avec sérieux et sans édulcorer.
En particulier, les personnages secondaires sont vraiment intéressants : chacun d'entre eux a une histoire propre, qui les a fait basculer ou du moins les a fait collaborer avec le régime, même ceux pour qui on pourrait avoir de l'empathie, ceux qui ont conscience de l'horreur mais qui ont quand même contribué.
À l'autre bout de l’échiquier, la liberté représentée par l'anarchie, qui pour une fois n'est pas caricaturée.
Le traitement de certains sujets, tels que l'homosexualité, le sont de façon très moderne. Ça tranche avec les préjugés que l'on peut voir souvent dans les BD des années 80.
Et, évidemment, il y a les deux personnages principaux, l'un énigmatique dont on comprend peu à peu les desseins, et son apprentie qui questionne sans relâche l'aspect moral des actions menées.
Bref, c'est génial. J'aurais aimé mettre 5, le scénario les méritent amplement, mais... les dessins sont vraiment médiocres, pour ne pas dire mauvais. Même ceux qui sont en pleine page. C'est laid, c'est laid, c'est laid.
Cette saga est un mélange d'idées géniales et de platitudes, voire de niaiseries.
L'histoire racontée par le dialogue entre les deux robots, pourquoi pas. Dans la deuxième moitié, ils font partie intégrante de l'histoire et ça devient intéressant, voire très intéressant. Mais dans la première moitié... De toute ma vie je n'ai jamais rien lu d'aussi lourdingue, répétitif et stupide que les échanges entre ces deux robots. Il m'a fallu à chaque fois faire le vide deux ou trois minutes pour me replonger dans le récit.
Heureusement, on finit par s'intéresser à cette saga tragique. Les auteurs excellent tout particulièrement dans la violence, qui n'apparaît (presque) jamais comme un simple artifice, mais au contraire comme un véritable ressort narratif.
La qualité de l'histoire s'améliore au fil des tomes. Les deux derniers sont vraiment bons, même si j'ai du mal à raccrocher les wagons par rapport à l'Incal.
Les dessins en pleine page, déjà beaux mais un peu brouillons parfois dans les premiers tomes, deviennent franchement superbes.
J'avais été très emballé par les Phalanges de l'Ordre noir, et j'avais sans doute trop d'attentes pour cette partie de chasse.
Je n'ai pas réussi à rentrer vraiment dans l'histoire. Le portrait de chaque personnage, par le biais de flashbacks, brasse un peu trop vite des pans entiers d'histoire. Comme ils prennent une part importante de l'œuvre, la structure du récit est complètement fragmentée.
Du coup, l'histoire principale se retrouve reléguée en toile de fond. Qui plus est, elle est trop convenue et on attend le dénouement sans grande surprise.
Restent de très belles planches et une réelle intention de traiter des divers régimes communistes en Europe de l'Est. On sent que les auteurs ont voulu faire un travail de mémoire, utile certes, mais que j'ai trouvé inabouti.
Cette BD est passionnante à lire aujourd'hui, 40 ans après sa sortie.
Les auteurs ont certainement voulu décrire une lutte complètement anachronique, mais pas seulement. D'ailleurs, ce sont aussi des jeunes qui sont victimes (dans le festival), et ce sont aussi des jeunes qui sont impliqués en Allemagne dans ce qui n'étaient alors que des groupuscules néo-nazis.
En filigrane, il y a donc aussi le risque d'une histoire qui se répète. Notamment en raison de l'indifférence des nouvelles générations devant ces quelques nostalgiques revanchards, tandis que leurs idéologies vaincues se terrent aussi dans le cerveau de quelques jeunes extrémistes... avant de resurgir quelques décennies plus tard (aujourd'hui par exemple, en 2019).
Le point de vue adopté est intelligent (surtout pour l'époque, où chez certains intellectuels il était de bon ton de défendre l'URSS). La réflexion des personnages sur leurs propres actions permet de prendre de la hauteur et de ne pas cautionner non plus les actions violentes d’extrême gauche et les régimes communistes.
Sur le plan artistique, l'histoire est touchante, à la fois violente et pathétique. C'est un anti parcours initiatique, dans lequel les personnages se perdent au fil des pays. Le ton et le propos s'accordent parfaitement.
Les dessins sont très beaux, les décors nous font voyager à travers l'Europe et les corps ravagés par le temps expriment toute la déchéance de la plupart des personnages.
Je peux difficilement mettre moins de 4, car cette trilogie possède de grandes qualités : les décors sont magnifiques, l'histoire est très originale, et la fin est réussie. Les coupures de presse sont une excellente idée, en apportant des éléments de contexte de façon intelligente. Certaines pages sont empruntes de poésie et m'ont aidé à apprécier cette œuvre.
Dommage que certains défauts gâchent un plaisir qui serait alors complet.
- La situation géopolitique, voire climatique, des différents lieux est posée de façon souvent artificielle. Et lorsqu'on commence à s'y intéresser, on passe au suivant.
- Aussi bien le dessin est souvent très beau, les expressions de visages sont froides et pas très variées. J'ai trouvé que cela entravait l'empathie que l'on devrait avoir pour les personnages.
- Il y a trop de personnages, et certains passent vite à la trappe ou ne seront jamais approfondis. On commence à s'intéresser à eux... pour finalement pas grand chose.
- Trop de surnaturel tue le surnaturel
- Les liens entre les personnages principaux auraient pu être plus fouillés
Une poésie sombre, une atmosphère de désolation, des dessins sublimes, pas un mot de trop.
On pourrait rester des heures à contempler cette œuvre.
J'aurais aimé aimer davantage, car Sanctuaire avait tout pour me plaire.
J'ai trouvé ça lent, et finalement peu intéressant. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Du coup, je ne m'intéressais qu'au mystère principal. Et je me suis finalement dit "tout ça pour ça" ?
C'est parfois beau graphiquement, mais souvent répétitif.
Dommage, car certaines idées sont bonnes... peut-être en attendais-je trop.
J'ai le sentiment que cette série est souvent sous-évaluée.
Certes les clés de l'histoire ne sont pas données au fur et à mesure, ce qui peut donner l'impression d'un scénario parfois obscur. Mais si on aime les mystères qui ne se dévoilent pas au bout de 3 pages, il n'y a aucune raison de bouder son plaisir.
Je n'ai pas trouvé les personnages particulièrement fades, contrairement à ce qu'on lit souvent. Les expressions du visage sont par ailleurs très bien rendues.
Le seul bémol concerne les décors, qui pourraient être plus détaillés.
Enfin, j'ai adoré la fin. Elle prouve que Bec savait dès le début où il voulait aller.