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Ce commentaire porte sur les tomes 1 à 4.
Très belle réalisation que ce premier cycle de La Complainte des Landes Perdues. Je m'attendais quand même à un niveau plus relevé de scénario.
Le dessin de Rosinski est assez beau, très belle réalisation. Cela ne vaut pas son style plus récent. Mais cela reste parmi les meilleurs dessins à mon avis. Les couleurs de Graza sont assez bien faites. Graphiquement, l'ensemble est assez séduisant.
J'ai entendu un jour Dufaux dire que La Complainte était une oeuvre shakespearienne, et non de l'Heroic Fantasy. On ne peut pas vraiment dire que cette série soit du Shakespeare. L'histoire est globalement intéressante, bien tournée, mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est bien ficelé. On ne peut vraiment pas dire que ce soit une oeuvre psychologique ou passionnelle comme les oeuvres du dramaturge anglais. Les personnages sont intéressants sans forcément être profondément marquants. Au coeur de l'intrigue, se trouve l'histoire de deux lignées qui se croisent et s'affrontent pour le pouvoir sur les terres de l'île de l'Eruin Dulea. Un mage maléfique a conquis toutes les terres, que vient lui contester la descendante des véritables héritiers. L'idée qui consiste à vouloir mêler les 2 lignées est un ressort scénaristique important, mais l'intérêt de cette idée est plutôt mal tournée par Dufaux : ainsi, pourquoi insérer l'anecdote racontant la conception du Loup Blanc entre le père du grand méchant et sa demi-soeur ? anecdote qui ne semble pas avoir de portée pratique si ce n'est nous expliquer que les 2 lignées doivent se mêler ?! Pourquoi le mage maléfique s'est-il fait passer pour Blackmore ? Il semble que ce soit dans le but de se marier avec la femme du défunt Loup Blanc pour que les sangs se mêlent de génération en génération. Bon, au bout d'un moment, cette simple idée comme ressort du scénario devient assez faible. Dans les deux derniers tomes du cycle, c'est une histoire d'envoûtement de l'héroïne qui se met en place. Je dirais aussi assez intéressant, sans être exaltant non plus.
Je recommande cette série assez satisfaisante à lire. Ce n'est pas le niveau auquel je m'attendais mais cela se lit assez bien. Personnellement, j'aime le style de dessin 90's de Rosinski.
La belle mort est une œuvre singulière, première œuvre de Mathieu Bablet. J’aurais plutôt un avis mitigé sur l’album.
La dimension graphique est très belle. Le jeu des couleurs est plutôt intéressant. Le lecteur pourra découvrir des points de vue assez beaux sur des paysages urbains en vue plongeant, en panorama. Le jeu des perspectives est d’une manière générale très réussi. Le dessin des personnages est plutôt original et taillé au couteau. Le style du dessin est résolument original, et je l’adore. J’avais déjà pu en profiter sur Adrastée.
Concernant le scénario, je ne suis pas déjà fan du genre post-apocalypse en SF. Mais je me suis laissé tenter. C’est l’histoire d’une groupe de survivants, après l’attaque de ce qui semble être une reine insectoïde voyageant de planète en planète pour en parasiter les ressources. Le fond de l’histoire tourne semble t il autour de la raison de continuer à vivre : quel est le sens de tout cela ? Que puis-je espérer ? Pourquoi faut-il souffrir de telle ou telle manière ? Chaque personnage apporte à sa manière une réponse à cette question. Et l’auteur s’est servi de cette reine insectoïde et de ses rejetons pour essayer de tourner l’histoire dans le sens ci-dessus. Le résultat n’est pas vraiment convaincant, les tenants et aboutissants sont assez mal ficelés. C’est une juxtaposition de situations auxquelles on a du mal à croire et dont on peine à percevoir une cohérence entre elles. Quel est le rôle exact de l’héroïne par rapport aux insectes ? Que vient faire la résurrection d’un des personnages par les insectes ? etc.
Le contexte post apocalypse était potentiellement intéressant, propice à se poser le genre de question ci-dessus et même inévitable étant donné un tel environnement. Mais des ressorts de scénario plus simples, plus basiques et je dirais à visage humain auraient suffi. Ils auraient constitué un excellent support au message existentiel, qui est le seul vrai intérêt pour le lecteur, et surtout au bel univers graphique de Mathieu Bablet. Disons que c’est une œuvre de jeunesse.
Quelle magnifique découverte que cet auteur !! Quel univers graphique superbe, onirique, coloré !!
Cette BD est l’œuvre d’un jeune auteur très prometteur. Il faut d’abord souligner la taille plus réduite du format par rapport au A4 : 27*20. Un compromis économique, je suppose. C’est dommages car l’impact graphique aurait gagné en ampleur. Le découpage des planches en cases est relativement simplifié et linéaire, mais avec une dominante des bandes horizontales. Le nombre réduit de cases offre ainsi proportionnellement une place plus grande au dessin et à la dimension graphique (conséquence du petit format ?). Il faut aussi s’émerveiller des nombreuses perspectives sur les paysages, les constructions qui sont assez remarquables. Le jeu des couleurs vaut lui aussi son pesant d’or : tantôt à dominante froide, grise, bleue, verte, tantôt à dominante chaude, rouge, orange, jaune. L’ambiance des couleurs semble s’adapter à la situation du moment. Les dessins comportent une richesse de détails, qui ne semble pas être adaptée pour un format réduit.
Au niveau du scénario, ceci n’est que la première partie d’un diptyque. Le jugement définitif ne pourra se faire qu’avec le second tome. Cependant, le lecteur se laisse emmener par la quête du personnage principal. Ainsi, un ancien roi d’Hyperborée attend sur son trône de pierre depuis 1000 ans. Celui-ci est immortel : il a survécu à son peuple depuis longtemps disparu, à sa femme et à son fils. Il ne sait pas la raison de son état. Il part donc en quête de réponses. Sur le chemin, il semble que les Dieux prennent partie pour ou contre lui. On en profite pour découvrir des personnages de la mythologie grecque. L’intrigue est somme toute assez linéaire : cette BD est d’abord un découpage en séquences graphiques nous plongeant dans cette quête. Il faut souligner une certaine dimension philosophique.
L’univers graphique de Mathieu Bablet est hors du commun. Et je suivrai à coup sûr la suite de son œuvre.
J’adore résolument ce que fait Miguelanxo Prado. J’ai été enthousiasmé par l’autre œuvre graphique de l’auteur qu’est Trait de craie (lire ma critique correspondante).
Cette œuvre est résolument tournée vers la dimension esthétique du dessin. Il faut d’abord souligner le format un peu plus petit que le A4 de cette BD : 19*26. L’impact graphique aurait été encore plus grand en format traditionnel franco belge. Le nombre de case est réduit, les bandes horizontales dominent les pages, et les dessins prennent proportionnellement plus d’impact visuel. Cette importance du dessin est soulignée par les bulles translucides qui laissent passer les couleurs. Et justement, les couleurs sont bien présentes, magnifiques, bien utilisées. Les personnages me semblent dessinés plus en rondeur que sur trait de craie, mais de manière similaire à d’autres travaux de Prado. La technique de dessin laisse une grande place aux coups de crayons de couleurs, dans le sens où les plages de couleurs semblent être structurées par ses coups de crayons. L’apparence des dessins prend par conséquent un style bien particulier que personnellement j’apprécie beaucoup. Le rendu est différent de celui de trait de craie, qui ressemble plus à une peinture ou un pastel : les techniques ne sont pas identiques et j’adore çà.
Au niveau du scénario, je mets un bémol sur les 2 ou 3 articles à caractère scientifique qui parsèment l’album et me semblent de peu d’utilité à la trame générale. Quant à l’histoire, c’est celle d’une quadragénaire qui part sur les traces de son grand père parti pour le nouveau monde chercher fortune en laissant sa femme et ses deux filles. Elle recherche des témoins qui auraient pu le connaître là-bas. Il se trouve que le Vieux Fidel pourrait avoir connu le grand père. L’histoire tourne autour de ce personnage central, à la mémoire défaillante, qui semble vivre ses souvenirs comme des scènes réelles, mais remaniées par son imagination. Ainsi, les personnages dans sa tête semblent aussi réels au lecteur que les autres. Les gens âgés se souviennent de tous les anciens souvenirs qui refont surface, mais lorsque la démence sénile s’installe, les souvenirs ne sont pas aussi précis qu’auparavant et l’imagination tend à combler les blancs qui apparaissent dans la trame du souvenir, voir même à les remplacer. La mémoire joue des tours, mais quand on veut absolument se souvenir, alors on peut même imaginer un souvenir. Se faisant, le mystère plane : Est-ce que ce sont de vrais souvenirs ? de vrais personnes qui ont existé et qui survivent dans l’esprit de Fidel ? L’histoire est agrémentée de flash-backs qui tendent à éclaircir le fil des évènements dans l’esprit du lecteur. On découvre au fur et à mesure les tenants et aboutissants. Il semble que les souvenirs de Fidel soient justes (au delà des scènes imaginaires entre personnages de souvenirs), mais que par quelque mystère, ceux-ci lui ont été transmis par l’Ardalen, le vent du Sud ouest, en provenance d’un certain Antonio.
Le jeu des personnages est assez émouvant, prenant. La dimension psychologique est ce qui caractérise vraiment cette œuvre. Ainsi, le lien qui s’établit entre les personnages est fort, autour d’une sorte de mémoire commune, qui fait revivre les personnages du passé que l’on a aimé. On ne peut s’empêcher de s’identifier à tout cela, car le souvenir des temps heureux est aussi ce qui nous encourage à vivre des temps heureux dans le présent.
Cette critique porte sur les tomes 3 et 4.
Grâce à ce deuxième diptyque, cette magnifique série de SF prend beaucoup plus d’épaisseur et s’annonce comme une grande série de BD.
Pour le dessin, Pelléest toujours bien aux commandes. Je reprends ici les éléments de ma critique précédente. Le dessin est vraiment très intéressant. La technique employée, l’ambiance froide des couleurs, certains aspects de l’allure des personnages font fortement penser au dessin et à l’univers de Bilal. Mais c’est vraiment pour le meilleur. J’adore la manière dont sont dessinés les personnages, ainsi que l’ambiance rendue. Il y a une bonne mise en scène, et les décors sont très bons.
Le scénario est toujours aussi bon, solide et cohérent. La trame de l’histoire prend encore plus d’ampleur dans la mesure où la psychologie des personnages commence à être approfondie de manière très intéressante ; autant le premier diptyque ne s’attachait pas forcément aux personnages, autant celui-ci commence à plus sérieusement m’intéresser. Il y a toujours beaucoup de rythme. L’ensemble me semble beaucoup plus harmonieux que le premier diptyque. Les bases de l’histoire à long terme sont fermement ancrées dans ces premiers albums, on sent qu’il y a encore un gros potentiel, tant au niveau de l’intrigue que de la psychologie des personnages, et ceci pour au moins 3 diptyques supplémentaires.
Les deux héros participent à l’organisation d’une rencontre au sommet entre les gouvernants humains et sandjars. Hors il se trouve que des nomades extra terrestres ont fait étape sur Terre au même moment (au même endroit), et qu’une suite d’événements étranges se produit autour des mangroves et du quartier des pêcheurs.
Je recommande plus jamais cette magnifique série, qui parvient à exister brillamment et à se démarquer du lot. Vite la Suite !
Je ne connaissais pas l'oeuvre humoristique de Miguelanxo Prado. C'est assez convaincant.
Il faut d'abord souligner une certaine diversité des dessins des séquences humoristiques proposées: 3 à 4 planches d'une situation à caractère humoristique. le rendu visuel peut être assez différent de l'une à l'autre, mais on reconnaît le coup de crayon de Prado.
Au plan scénario, ce sont des situations assez drôle, pas du genre à se tenir les côtes, mais à garder le sourire tout du long. Ce sont des scènes de la vie quotidienne dont les traits comiques ou grotesques ont été accentué par Prado.
A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas cet autre talent de l'auteur.
J'aime ce que fait Alexandre Astier. La série Kaamelott est d'une manière générale assez drôle.
Sur cette album, la lecture est agréable, mais je pense que les situations sont quand même moins cocasses que dans les autres albums (d'une manière générale).
Les situations et les personnages me semblent partir dans tous les sens: il y a beaucoup de situations qui ne se centrent pas autour d'un groupe restreint de personnages sur lequel reposerait le jeu comique (duo perceval/karradoc, duo des mages, le cercle restreint de la table ronde). ici, il semble que ce soit un peu Leodagan et son père: pas aussi drôle que perceval/karradoc .
Un bon moment pour les fidèles.
Quelle œuvre magnifique ! Les chefs d’œuvre en Fantasy sont rares mais Légendes des Contrées Oubliées en fait partie. Chevalier et Ségur n’ont laissé que quelques traces en BD dont c’est celle-ci : la plus grande! Quelle fulgurance !
Le dessin de Ségur est formidable : les dessins sont très bien exécutés, les personnages sont très bien rendus avec des races ayant leurs traits caractéristiques, très expressifs, les créatures fantastiques sont bien sûr présentes. Les paysages et les décors sont somptueux. Il faut souligner les très belles couleurs qui savent se faire sombres quand il faut, et l’évolution physique des personnages suivant l’intensité dramatique et le dénouement violent de l’intrigue.
Quel très bon scénario que nous sert là Chevalier ! C’est une histoire qui doit être lue à deux niveaux : celui de ce groupe d’aventuriers parti à la recherche d’un roi, et celui des puissances, intriguant et manipulant les plus humbles, les petits. L’histoire en elle-même est cohérente, solide, simple. Mais le scénariste a su rendre le contenu dramatique très prenant, avec une montée en puissance tout du long, en distillant les éléments de l’histoire de manière efficace. Il faut souligner les dialogues très bons, et très soignés. Mais aussi le charisme de Hûrl le Chevalier Tonnerre. Le thème de la quête n’est pas en soi nouveau, mais la dimension psychologique, la tension dramatique qui s’empare de plus en plus des membres du groupe constituent les aspects qui captivent le lecteur, le plongent dans l’intrigue. Mais il y a aussi et surtout les Puissances qui se révèlent être aussi passionnées, manipulatrices, nuisibles et malfaisantes que les simples races des Contrées Oubliées. Le personnage principal se révèle être Ssin le Fou : il n’est pas un génie du mal en tant que tel, puisqu’il est devenu profondément mauvais sous l’influence de la souffrance d’avoir perdu Inée sa bien aimée. Il connaît l’amour, et c’est l’espoir de le retrouver qui l’anime. Ses goûts pour donner la souffrance, pour faire le mal ne sont que des expédients rapidement assouvis mais ne suffisant pas à apaiser sa souffrance. Je mettrai un bémol sur le dénouement de l’intrigue : Ssin, devenu profondément mauvais au cours du temps, voit qu’il a perdu l’amour d’Inée, et ne peut le supporter. Logiquement, il perd tout intérêt pour la vie en général et tout devient futile. Il part alors se terrer au centre de la Terre, mais il aurait été plus logique qu’il se suicide car c’est l’espoir fou de ressusciter Inée qui a constitué le moteur de sa vie pendant des siècles et des siècles. Psychologiquement, c’est plus cohérent.
Mais ne gâchons pas notre plaisir : je recommande chaudement cette série incroyable, qui se révèle intemporelle tant sur le scénario que sur le dessin.
Je suis devenu un grand fan du sillage, suite à l'achat de ses intégrales, courant 2012. Je connais depuis très longtemps la série qui me séduisait sans pour autant provoquer un acte d'achat, peut être aussi à cause de l'investissement de départ pour entrer dans la série. Je me suis initialement intéressé à la série en feuilletant l'épisode 14: le moment le plus fort de la série après le tome 9 jusqu'à présent. Puis j'ai acheté la suite en albums simples.
Les dessins sont très bons, avec des personnages expressifs, un trait limpide, des couleurs vives magnifiques que j'adore. Le dessin lui-même est très homogène sur la série, pas de problème de ce côté là. Je met un bémol pour les couvertures qui ne sont pas le point fort de Buchet.
Le scénario n'en finit pas de se développer, mais il se développe de manière tout à fait satisfaisante. Les auteurs ne se noient pas dans leur intrigue. Le niveau moyen des derniers albums est le même que les premiers. Morvan n'a fait forcément fait un travail d'horlogerie de précision, mais les engrenages tournent bien, et çà donne l'heure. La motivation est entretenue à intervalle plus ou moins régulier par des albums forts, marquants. Morvan a su faire preuve d’une certaine fulgurance scénaristique. Pour moi, c’est grâce au tome 14, où un tueur surpuissant liquide tout le monde pour effacer les traces, que la série a vraiment pris tout son sens. Ainsi, le scénario, même sur 15 tomes, a su rester très cohérent, conserver un cap, malgré quelques anomalies ici et là. Les rebondissements, les interrogations, tout y est.
Morvan étale l'intrigue principale tout en proposant des intrigues secondaires, explorant diverses thématiques (écologie, pauvreté, guerre, choc des civilisations, etc). Et en même temps, il développe l'approche psychologique des personnages. Globalement, On peut toujours reprocher une certaine lenteur, mais je crois que c'est résolument au service de la psychologie des personnages et de l'attachement que l'on peut avoir envers eux. On peut ainsi assister en accéléré à la transformation du personnage principal et de ses amis. L'ensemble m'apparaît tout à fait équilibré entre développement des personnages (rythme plus lent) et de l'action, par définition plus rythmée.
L’histoire est celle de Nävis, une humaine recueillie par le Sillage. Seule de son espèce, elle devient agent de la Constituante, faisant équipe avec Bobo et Snivel. Elle doit composer avec l’attirance qu’éprouve pour elle le consul Atsukau, qui tire les ficelles en coulisse pour pouvoir se rapprocher d’elle. Entre diverses missions, Nävis doit faire face à un réseau de trafic de planète qui implique de hauts dignitaires du Sillage. Ce cycle se termine avec l’arrivée d’un tueur surpuissant dans le tome 14, avec l’aide d’un humain mystérieux qui est le complice d’Atsukau.
Il est très important d'avoir le recul sur toute la série pour profiter au maximum de l'histoire et de l'intrigue. A tous les lecteurs potentiels, n'hésitez pas à faire l'effort de lecture, surtout grâce aux intégrales d'un bon rapport qualité prix, et d'une bonne valeur patrimoniale dans la bibliothèque.
Cette critique porte sur les tome 1 et 2.
Voici une très belle oeuvre de SF que nous proposent Pellé et Runberg. Celle-ci semble lorgner du côté du Sillage, voire peut-être du côté de Valérian et Laureline (que je ne connais pas). Cependant, c'est une vraie proposition de bande dessinée, une combinaison originale propre aux deux auteurs.
Le dessin est vraiment très intéressant. La technique employée, l'ambiance froide des couleurs, certains aspects de l'allure des personnages font fortement penser au dessin et à l'univers de Bilal. Mais c'est vraiment pour le meilleur. J'adore la manière dont sont dessines les personnages, ainsi que l'ambiance rendue. Il y a une bonne mise en scène, et les décors sont très bons.
Côté scénario, c'est assez solide, globalement très cohérent. Il y a du rythme et on ne s'ennuie pas. Ce premier diptyque pose l'ensemble des bases du nouvel univers des auteurs. Je ne dirais pas que cette série est franchement inventive, mais elle est bien campée sur ses bases et réussit à exister par elle-même. Je dois avouer que je n'arrive pas à m'attacher aux personnages. L'approche psychologique est néanmoins très convaincante. L'intrigue est assez riche, et les éléments distillés dans les 2 albums sont somme toute assez riches.
La Terre vient de prendre contact avec une confédération de 700 races extra terrestres : l'ODI, qui est une sorte d'ONU galactique. La Terre est secouée par des tendances isolationnistes, qui tendent à provoquer des tensions parmi les races extra terrestres. Ainsi, un gouvernement isolationniste a t il provoqué une guerre avec les Sandjarrs. Et justement, des rescapés humains de cette guerre ont pris position sur une lune de la planète des Javlodes pour en exploiter les ressources. Mais ceux-ci décident d'en récupérer les bénéfices. C'est alors sans compter sur les extrémistes isolationnistes de la colonie. Deux agents fraîchement recrutés sont alors envoyés sur place.
Ce diptyque pose les base d'une intrigue à plus long terme concernant la série, un peu comme avec la série du Sillage : le degré d'infiltration des isolationnistes au sein de l'ODI ? rapport des achérodes avec les Javlodes et le processus auquel ils oeuvreraient ensemble ? quid du névronome et de Nina : qui sont -ils et qui les a envoyé ? Autant de prémisses à une certaine longueur de la série, malgré la structure en diptyque.
Très agréable série. Je la recommande, et je vais de ce pas acheter la suite.
Célestin Gobe-la-Lune est une des nombreuses facettes de l’immense talent de Lupano. Cette œuvre est incroyable. Il s’agit d’une comédie burlesque pleine de farce (dans la tradition du théâtre) digne des plus grandes œuvres de Molière. Voilà ce qu’a créé Lupano : du Molière !!
Le dessin est celui de Corboz : très bon, avec des personnages particulièrement dynamiques et expressifs, avec un grand gestuel. Le style du dessin, la mise en scène et le jeu des personnage est particulièrement bien adapté à cette œuvre. Personnellement, j’adore le jeu des couleurs qui peuvent se faire assez vives, mais aussi criardes. De plus, le travail sur les couleurs ne semble pas être le même entre le tome 1 et le tome 2. Les couleurs sont beaucoup plus atténuées dans L’Assassin Qu’Elle Mérite du même duo d’auteurs. De plus, les personnages sont mis en valeur par des contours de noirs dans le tome 1, mais pas dans le tome 2. Cela n’est pas grave somme toute, et le dessin reste magnifique.
Concernant le scénario, nous avons à faire à un chef d’œuvre de la comédie et de la Farce, telle qu’elle s’écrivait à l’époque de Molière, qui lui-même s’inspirait de la tradition italienne. Le scénario est bien ficelé, solide, mais à la lumière de ce qu’est ce style comique. Certains ressorts du scénario pourraient paraître simples, voire simplissimes, mais rappelons nous que le but ici est le comique de situation. Et j’avoue que le résultat est vraiment très drôle, moi qui n’est pas un grand sens de l’humour : je suis bien servi. Vive Lupano !
Il faut souligner particulièrement le travail sur les dialogues : dans l’ensemble, c’est de la prose mêlée de vers en rimes repris de divers auteurs, mais certaines aussi sont l’œuvre de Lupano, je crois. Le style est 18 ième. Ils sont écrits avec grands soins : quel travail !
L’histoire est celle de Célestin, abandonné à sa naissance, par sa mère très pauvre ; Mais le bébé ayant croisé temporairement le chemin d’un couple de nobles : il croit être d’ascendance noble, car il a gardé une étoffe de soie, lié à son abandon. Ainsi, il courtise, il se fait l’amant des jeunes filles noble dans l’espoir de faire un bon mariage, et se sortir de la crasse. Il s’en suit confusion et quiproquo. Mais il rencontre un jour la princesse dont il tombe amoureux : il se dit qu’il doit alors l’épouser. En parallèle, le peuple prépare une révolution pour instaurer la république, mais aussi la sœur du Roi ourdit un complot pour s’emparer du trône et instaurer un régime tyrannique. De quiproquo en quiproquo, les nobles et le peuple tombent dans les bras l’un de l’autre, et Célestin devient un héros de la révolution !!
Vive Lupano, Vive Corboz !! Et Vive La République !!
Trait de Craie est une oeuvre superbe, magistrale, digne des plus grands maîtres du dessin et de la peinture. C'est aussi une oeuvre personnelle. Cette histoire n'a pas les atours ni les codes de la Science Fiction, et pourtant, le ressort principal du scénario se rapproche fortement d'une idée de SF.
Concernant le dessin, c'est un choc visuel. Le jeu des couleurs est fabuleux : selon les cases, les moments de la journée, la couleur du ciel se marie à la couleur de la mer et à la couleur de l'herbe et des arbres. Bleu, Violet, vert : chaque case est une tableau en soi digne des impressionnistes. Le coup de crayon est fabuleux, les personnages et les paysages sont très bien rendus.
Concernant le scénario, celui est très bien ficelé, solide tout en n'étant pas d'une grande complexité (c'est une one shot). Tout d'abord, l'approche psychologique des personnages est magnifiquement rendue, très convaincant : c'est une sorte de huis clos entre personnages sur une île perdue au milieu de tout. Cependant, Prado utilise sans le dire ouvertement le principe de SF de la boucle temporelle. Pour interpréter les évènements, il manque cet élément essentiel à la compréhension qui n'est pas forcément à la portée de tout un chacun. On ne perçoit pas d'emblée cette idée du voyage temporel et aucune explication n'est fournie quant à sa cause : comme un orage magnétique ou autre. Prado aurait dû être plus explicite dans ses explications, de manière à faciliter la lecture.
L'histoire est celle d'une île perdue dans l'océan, point de rencontre dans l'espace et le temps de divers protagonistes. Tout d'abord Raul qui est venu se perdre ici suite à une tempête, puis Ana qui est de retour sur l'île suite à un message d'amour qui semblait lui être adressé et lu un an auparavant. Les deux personnages se côtoient, s'attirent et se repoussent selon les circonstances dramatiques qui se jouent sur l'île. Raul part dans la précipitation, Ana l'attend vainement pendant 1 semaine mais ne le reverra plus. Il se trouve que Raul (sans préciser comment) revient sur l'île, mais plus d'un an auparavant, et écrit le message d'amour lu par hasard par Ana quelques temps plus tard, celui-là même qui la fera revenir un an plus tard au moment où Raul accoste sur l'île.
L'idée de base n'est pas en soi compliquée à comprendre, mais il aurait fallu expliciter comme tel l'usage de la boucle temporelle, sans forcément donner une cause. Mais correctement expliquer que l'île doit être vue comme une sorte de nexus, un point de convergence des lignes de vie de divers personnages à divers temps et en un lieu donné mais indéterminé sur les cartes. Il aurait fallu insister sur le poids du destin, mais aussi du hasard dans des commentaires en voie Off par exemple, même si celui-ci est très perceptible.
Trait de Craie se révèle une oeuvre magnifique, impressionniste, que je relirai avec un grand plaisir à l'avenir, je la recommande chaudement.
Je suis un archi fan de cette magnifique série de Guy Davis, vraiment profondément originale, centrée autour d'un personnage en lutte contre les démons.
J'avoue qu'en temps normal au moment de l'achat, je n'aurais pas été client du style de dessin de Guy Davis. Mais l'esthétique particulière, le personnage principal, l'histoire ont emporté ma décision, et sans aucun regret depuis. Le dessin est particuliers mais maintenant j'avoue que je l'adore, d'autant plus que l'histoire est vraiment fantastique. Le style noir et blanc est vraiment très bien, et il utilise la couleur rouge au moment où le Marquis se retrouve en enfer devant le Seigneur Diabolique lui-même. La mise en scène est extraordinaire, et le dessin est dynamique.
Côté scénario, c'est une histoire à dimension mystico-religieuse. Le scénario est centré sur le personnage de Vol de Galle, un ancien inquisiteur, centré sur sa psychologie, ses doutes, ses passions, et autour de sa mission de traque des démons. Le scénario tout autour est d'abord brodé pour mettre en valeur Le Marquis. C'est le même type de ressort que les albums de Jodorowsky (Les Métabarons, ou même Juan Solo). Le personnage de Marquis est un peu traité à la manière des superhéros. Les dialogues sont fantastiques, très bien réalisés. On suit avec une grande fascination le cheminement psychologique du héros.
Le fond de l"histoire se déroule à Venisalle, ville d'inspiration française, où les hommes à l'âme pecheresse se cachent derrière les masques pour échapper au jugement de son prochain et du saint ministère. Le marquis est un ancien inquisiteur qui reprend du service suite à une apparition, lui fournissant les moyens de voir les démons qui se sont emparés des pauvres humains, et les moyens de les tuer. On découvre dans cette ville le jeu trouble du saint ministère qui cherche d'abord à distiller la peur du diable pour mieux assurer le contrôle des âmes: le diable ne cherche t il pas à pousser les hommes et le monde à la damnation ? Le ministère en est convaincu, et surtout est le seul rempart semble t il contre le mal. Le Marquis apparait lui-même comme un démon, il tue les pauvres hers possédés pour renvoyer les démons en enfer: celui-ci découvre finalement que c'est le diable qui l'a mandaté pour renvoyer les démons en enfer car ils sont sa propriété. La triste réalité n'est pas celle du ministère: les hommes sont libres de leurs choix, et finissent eux-même par se condamner à l'enfer, le Seigneur Infernale se contentant de les attendre et de les retenir !! Le Marquis est torturé, mais finalement résigné à sa sinistre mission qu'il croyait guidée par les Saints !!!
Ce personnage du Marquis est vraiment remarquable. Il possède une grande dimension psychologique.
Vive Le Marquis ! Qu'il nettoie la pourriture et renvoie les démons dans leur royaume de douleur !!
Voici une intégrale reprenant la série de la Guerre éternelle, prix nebula et Hugo dans les années 70 en roman classique. Cette adapdation en BD est assez intéressante, mais la suite Libre à jamais l'est un peu moins.
Le dessin est assez classique. Agréable, mais j'avoue que sans tenir compte du scénario, je n'en aurais pas forcément été client. Les couleurs sont belles et la mise en scène est bonne. Le dessin me semble meilleur dans le second cycle, avec des cases plus larges, des couleurs plus percutantes et un trait du dessin plus précis (différence d'époque ?).
Sans considérer le second cycle, le scénario de La guerre éternelle est cohérent, solide. C'est une excellente parabole de la Guerre où les soldats se déshumanisent progressivement et où les individus disparaissent devant les enjeux de la guerre. Ceux-ci se révèlent au final futiles. C'est une oeuvre à classer dans le style Hard SF car au coeur des rouages du scénarios se trouve l'idée du saut collapsar d'une étoile à l'autre: le vaisseau doit accélerer à des vitesses relativistes, c'est à dire proche de la vitesse de la lumière dans le champs de gravité d'une étoile morte pour se retrouver instantanément à un autre point de la galaxie. Il s'en suit un écoulement différentiel du temps entre le vaisseau où il est plus lent et la terre (ou toute autre planète) où il est plus rapide. La guerre est ainsi décrite autour de ce principe et de son impact sur la vie des deux personnages principaux dont les repères disparaissent progressives au cours des siècles s'écoulant sur terre. Se faisant l'humanité se transforme progressivement sous les impératifs de la guerre grâce aux biotechnologies, et finit par n'être constitutée que de clones. L'épisode final où l'on découvre les vrais motifs de la guerre est cynique. Petite note d'espoir avec cette idée de la migration des vétérans non clonés vers Médius.
Le second cycle est franchement inutile. Le premier tome est seul intéressant car il décrit le point de vue du personnage féminin avant la migration sur Médius, et donne les explications scientifiques nécessaires que l'on ne trouve pas dans le premier cycle. Je ne sais pas ce que recherchait le scénariste, mais la fin dépeinte dans les deux derniers tomes est franchement ridicule. La guerre est finie et les vétérans se trouvent sur médius. Ils entreprennent un voyage de 40000 ans dans l'avenir grâce au saut collapsar, pour échapper à cette civilisation de clones. Se faisant, ils provoquent la disparition des civilisations humaines et taurans. On découvre une espèce de créature qui peut se transformer en n'importe quoi lorsqu'ils se rendent sur Terre: Pourquoi une idée aussi farfelue ? est-ce nécessaire après le développement intéressant jusqu'alors ?? grosse incompréhension. Ensuite, soi-disant l'on découvre que la guerre entre Humains et taurans n'était q'une "expérience" de la part des "Sans-nom", sorte de créatures qui transcendent les lois de la nature et les déterminent eux-même ?? Sont-ce des dieux ? Pourquoi un développement aussi farfelu ? Il semble que Haldeman est voulu nous donner une variante de l'interprétation téléologique des lois de la Nature: les constantes de la natures semblent avoir été déterminées de telles sortes que l'humanité émerge, ce qui fait dire que si l'on voit l'univers ou cette portion d'univers tel qu'il est, c'est parceque l'homme existe. Dans le scénario, ce n'est pas le hasard ou la loi des grands nombres qui aurait déterminé les constantes mais les "sans-noms": quel est l'intérêt ? Est-ce une reflexion sur l'existence ? Qu'est-ce que cela amène de plus par rapport à la Guerre éternelle ? Je cherche encore. UNe fin pipeau, ridicule et grotesque.
Je recommande néanmoins cette ouvrage car les 4 premiers se suffisent à eux-même et qu'il est parfaitement possible de se passer des 2 derniers tomes.
Je découvre avec ce diptyque le duo Nury/Robin. Je ne suis pas à la base un fan de fictions ou de documentaires historiques en BD. Mais j'ai fait une exception parce que c'était un diptyque (donc pas une série fleuve) et parce que cette série a bonne réputation. Mes goûts ecclectiques ont fait le reste.
Très bon dessin de Robin: je suis agréablement surpris. je découvre un nouveau talent et de nouvelles possibilités d'élargir ma BDthèque. En temps normal, je n'aurais peut-être pas été client du dessinateur, mais là il sert magnifiquement le scénario. Les couleurs sombres, rouges (Ah ce rouge ! couleur du sang et du communisme soviétique !!), les effets de clairs obscurs sont magnifiques. Il faut souligner le soin de la mise en scène à la hauteur des grandes manisfestations soviétiques. Les couvertures sont superbes: la couleur du coffret détone vraiment dans les étagères: j'adore (mais le communisme attention !!)
Le scénario est vraiment très bon. On sent que Nury se laisse porter par les évènements autour de la mort de Staline. Il semble je crois qu'il a comblé un certain nombre de lacunes des documents autour de cette histoire. C'était nécessaire pour restituer une version romancée en BD, mais sans spécialement d'exagération à mon avis. Le talent du scénariste s'est focalisée sur la restitution de l'ambiance pourrie et paranoïaque régnant à cette époque, grâce au jeu des personnages, aux éléments de scénarios qui permettent de décrire leur état d'esprit ou leur personnalité: surtout celles de Staline et Béria, les personnages principaux et les artisans du système totalitaire soviétique, qui s'est "un peu détendu" par la suite. Les luttes de pouvoir apparaissent bien. Le caractère grotesque de Staline et de sa mort tranchent bien avec ce qu'ont été ses oeuvres. magnifiques !!!
pour ceux qui ont des goûts ecclectiques, jetez-vous sur cette BD de haute volée!!
UN N&B intéressant décrivant la bataille de Little Big Horn en séquence du point de vue des indiens et des tuniques bleues (dont Custer qui ressemble fortement à Serpieri lui-même ). Assez didactique, peu romancé et se voulant proche des évènements eux-même, ne revenant pas forcément sur le contexte général de la conquête de l'Ouest. Achat dans le cadre de l'agrandissement de ma collection Serpieri.
Etant fan des oeuvres du duo Ponzio/Marazano, j'ai approfondi les oeuvres solo de Ponzio.
Voici une adaptation d'un livre fantastique qui nous est proposée. Le dessin est intéressant car il représente une sorte de transition entre le dessin présent sur le Protocole Pélican et le dernier tome de l'ordre de Cicéron. Le dessin de l'auteur est assez Polymorphe. Je découvre une nouvelle facette de son talent.
Concernant le scénario, j'avoue rester sur ma faim. L'histoire est celle d'un peintre un peu raté qui rencontre un vieil homme aux théories bizarres. Il finit par lui inoculer un micro-organisme qui transforme son sens de la vue. En effet, le peintre se met à voir les choses présentes là où elles se trouvent mais telles qu'elles seront dans les temps futurs: d'abord après quelques jours, années puis des centaines d'années. L'idée de base est intéressante, mais on finit par se noyer dans les développements ésotériques et l'apparition des formes. On ne voit pas bien où veut en venir l'auteur, qu'elle est l'intérêt à retirer pour le lecteur de ce parcours. le scéanrio aurait pu être menée à la manière flamboyante d'un Jodorowsky où les personnages extraordinaires, passionnés voir outranciers constituent le pilier de nombreuses de ses oeuvres, avec une trame scénaristique qui reste légère. Mais il faut vraiment proposer quelquechose à dire ou décrire sur le personnage. Ici, le peintre reste peu intéressant, les éléments de sa vie sont sans saveur. le scénario finit par essayer de surexploiter les ressorts fantastiques.
Le résultat final est assez mitigé. A réserver au noyau dur des fans de ponzio.
Quelle oeuvre flamboyante ! La Dynastie des Dragons est un chef d'oeuvre à mi-chemin entre le Fantastique et la Fantasy. C'est la meilleure série (en 3tomes) que j'ai jamais lu dans ces domaines, devant La Légende des Contrées Oubliées, La Quête de L'Oiseau du Temps ou Korrigans. C'est une plongé vertigineuse dans l'histoire, la mythologie et la philosophie chinoise, et c'est le fruit d'un grand travail de recherche. Que ma lecture fut belle, jubilatoire ! Civiello, le génie du dessin a trouvé sur ce projet une scénariste à sa mesure, Hélène Herbeau ; ou peut-être est-ce le contraire ? Civiello s'est trouvé à la hauteur de cette fantastique scénariste et de l'immense culture chinoise. On ressent que la collaboration des deux auteurs s'est transformée en une véritable émulation dans cette oeuvre d'art où le dessin riche et spectaculaire rivalise avec le scénario, bijou d'horlogerie et de finesse.
Civiello est pour moi le meilleur dessinateur qu'il m'ait été donné d'admirer et le dessin qu'il nous propose ici est meilleur que tout ce qu'il a pu réaliser auparavant : réalisation des personnages, des paysages sublimes, des costumes chatoyants, des créatures fantastiques en pleine page, en doubles pages, couleurs et mises en scène extraordinaire. Tout est mouvement, tout est couleur, mais aussi quand il le faut, tout est sombre et obscur. Le dessin est résolument au diapason du scénario.
Hélène Herbeau a construit le scénario à partir d'une véritable recherche d'informations sur la civilisation chinoise. Il est dense, riche et se réfère à des personnages et des royaumes véritables de l'histoire de Chine. Il fait appel en outre à de nombreux éléments de la mythologie. Tous les rouages s'imbriquent subtilement et tournent avec équilibre et harmonie : un travail réalisé avec une grande inspiration. Ah la Chine ! Et quelle exaltation nous procurent les aventures qui nous sont racontées !
L'empereur Renzong de la dynastie des Song, au milieu du XI ième siècle, est obsédé par l'immortalité. Croyant pouvoir acquérir l'immortalité et se laissant aveugler par son orgueil et sa vanité, il capture le phoenix du Dragon Ying Long, l'un formant le Yin et l'autre le Yang. L'équilibre de l'empire s'en trouve rompu, et Ying Long, maître de la pluie et du vent, déchaîne les éléments. Ayant vainement tenté d'apaiser la puissance du dragon avec la vie de son fils, l'empereur se lie inéluctablement avec l'oiseau immortel en buvant son sang, mais ne parvient pas à atteindre son but. Ne pouvant enfreindre le code et atteindre directement l'empereur, fils du ciel et mandataire du Roi-Dragon WuLong, Ying Long transforme le phoenix en la belle Tsin Luan pour la soustraire des griffes de l'empereur. Il entreprend en coulisse de tirer les ficelles en se présentant sous les traits du conseiller impérial Wen YanBo, de manière à se venger, et récupérer son phoenix quand l'empereur mourra, rompant le lien avec l'oiseau. Mais Ying Long le dragon ne peut agir impunément et perturber ainsi l'équilibre du monde des mortels : il se trouvera confronter à ses pairs qui en coulisse tentent de le contrer, pour préserver l'équilibre. De plus, comment le Phoenix, symbole de la noblesse et de la vertu, pourrait-il accepter à nouveau de s'unir à Ying Long devenu orgueilleux et manipulateur ?
Du jeu de tous ces protagonistes, émerge une histoire dense avec de nombreuses références à la culture et la langue chinoise. Il n'y a pas besoin de connaître spécialement la chine, car l'album contient tous les éléments nécessaires. Cependant, une 2ième lecture permettra au futur lecteur d'encore mieux apprécier l'histoire et d'en maîtriser tous les tenants et aboutissants.
Je recommande chaudement cette histoire complète en 3 tomes, qui est une invitation au dépaysement : c'est une oeuvre pionnière, d'un mouvement qui s'amorce juste et qui s'annonce très prometteur, celui de l'influence culturelle chinoise. Préparez-vous ! Accrochez-vous ou enfourchez votre planche ! La vague géante arrive !!
Cet album one shot de Ponzio m'a très agréablement surpris. J'aime le dessin que fait ponzio comme sur le protocole pélican ou le complexe du Chimpanze, qui est un dessin hyper-réaliste avec un gros travail sur les clair-obscurs. Il a a dessiné aussi le dernier tome de l'ordre de Cicéron dans un style proche de Paul Gillon. Quand je compare au dessin de Kybrilon, je me dis réellement que ce type est plein de ressources et de talents.C'est une oeuvre à caractère expérimental assez innovante.
Le graphisme est vraiment somptueux, extraordinaire: les couleurs sont vraiment très belles, les clairs obscurs sont vraiment très bien exécutés pour rendre l'atmosphère de huis clos de la station orbitale. Les décors de la station, les navettes sont particulièrement bien exécutés. Bien entendu, les personnages ressemblent beaucoup à des avatars informatiques, mais les personnages sont très expressifs, et les mouvements ne sont pas aussi rigides que l'on pourrait le penser. La mise en scène est aussi très bonne.
Pour un one shot de 48 planches, l'histoire est vraiment très intéressante. C'est l'histoire d'un membre d'équipage qui se fait prendre au ^piège d'une station destinée à l'abandon, par un mistérieux personnage aux motivations troubles. Il s'instaure alors un jeu du chat et de la Souris, un jeu des questions et des réponses, un jeu des devinettes: vérités ou mensonges ? La fin est vraiment cynique, c'est pour cela que j'adore le scénario. Les motivations psychologiques de la séquestration auraient mérité d'être approfondies. Mais c'est un one shot, non un dyptique. Je conseille au lecteur de lire en gardant cela à l'esprit.
Cette oeuvre est vraiment extraordinaire. Pour 48 planches, j'ai vraiment eu une grande dose de satisfaction à la lecture. Je la recommande donc, en plus on peut l'avoir à pas cher. Je pense vraiment que les meilleures oeuvres ne sont pas les plus longues ou les plus populaires. pour moi, c'est un indispensable de la science fiction.
Je suis devenu un grand fan de l'univers distillé par Ponzio/Marazano. J'ai donc décidé de compléter ma collection du binôme d'auteur avec Genetiks. Le dessin est toujours aussi formidable: hyperréaliste, avec un gros travail sur les noirs, les contrastes, dans un certain style clair obscur. Il rend très bien l'histoire et l'atmosphère oppressante. Personnellement, j'adore.
Le fonds de l'histoire est un mélange entre Polar, manipulations biotechnologiques et navigation entre illusions et la réalité. cela a des airs de Matrix ou The Island sans pouvoir fondamentalement être comparé à ces films. En fait, c'est l'histoire d'un clône qui est une banque d'organe, parmi de nombreux autres clones maintenus dans un état permanent d'hébétement, de béatitude et d'insconscience. Leurs organes sont prélevés en continue et se régénèrent. Se faisant, un des clones grâce à l'habituation de son organisme aux psychotropes prend progressivement conscience de son état et commence à se construire une identité et une histoire grâce aux indiscrétions, aux intervenants qui s'affairent autour de lui.
La trame de l'histoire est donc cette reconstruction de l'histoire de Genetiks et de ses manipulations, ainsi que d'une histoire, celle du héros qui intègre ou essaye d'intégrer tous les évènements qui subit, dont il est la victime, tout au long de sa vie in vitro dont on ne sait si elle a duré 10, 100 ou 500 ans. Il est alors un ingénieur de Genetiks qui est victime d'haluccinations, qui sont en fait des réminiscences de sa vie in vitro.
Il faut cependant souligner que l'histoire complète fait 300 planches, ce qui est long pour l'idée de base du scénario telle que je viens de la décrire. 150 planches, voire 200 maximum, auraient été suffisantes. Le fait de diluer et réaliser que l'on assiste à une vie illusoire et à la "scénarisation" par le personnage principal finit par tirer un peu trop sur la corde. une meilleure articulation entre les évènements de sa vie in vitro et de sa vie imaginée et reconstruite aurait ainsi pu être trouvée, certains rebondissement apparaîssent peu compréhensibles voir incohérents avec l'histoire générale. Mais surtout l'histoire est à rallonge.
C'est une histoire gachée de SF, qui se lit bien, et que les fans de Ponzio/Marazano, dont je fais parti, pourront apprécier . Marazano a quand même gâché ce qui étaiit une idée fondamentalement très bonne.
Le fléau des dieux est une série de Space Opera que j'avais pu découvrir en la feuilletant très rapidement il y a déjà quelques temps. Je la trouvais pas mal: je crois que la fin n'était pas encore sortie. Mon Dieu !!
Aleksa Gajic est un dessinateur formidable: superbes dessins, superbes couleurs, superbe mise en scène. Les personnages sont très bien exécutés. Que de talents dans ce dessin ! L'ambiance spectacle est vraiment très bien rendu. C'est somptueux.
Mais que le scénario est médiocre ! Mes aïeux se retournent dans leurs tombes !!
le début de l'histoire était pas mal: un empire galactique stagnant au sein duquel se déroulent des luttes de pouvoirs. Le 1er tome qui décrit les luttes de pouvoirs entre Rua, Attila, Kerka et les prêtres est assez peu crédible à mes yeux, voire assez ridicule. cependant, les luttes d'influence et les complots avec leurs lots de rebondissements devenaient intéressants dans les tomes 2 3 et 4. Mais bordel, quelle fin médiocre ! C'est nullisime et je n'ai vraiment pas de complexe à le dire. 2 tomes qui nous exposent une fin ridicule et grotesque ! Des scientifiques devenus des "dieux" ont manipulé le cours de l'histoire de manière soi-disant à rendre le cours de l'humanité à la normal et au progrès ?! Bon pourquoi pas me direz-vous ? Sauf que les soi-disant dieux veulent juste se faire adorer, alors qu'ils ont depuis le début des "pouvoirs" technologiques immenses qui leur permettent de détruire même des planêtes: pourquoi alors toute cette intrigue et ses manipulations qui se voulaient assez sophistiqués (un accumulation finale de ficelles vraiment indigeste d'ailleurs) ??. C'est l'héroïne qui finit soi disant par rendre son destin à l'humanité, Bof bof. Et il y a cette manie de vouloir coller absolument à l'antiquité, à ses codes jusque dans le type de technologie que maîtrise chaque "dieux" pour coller au mieux aux attributs mythologiques des vrais dieux. Etait-ce pour la chute finale ? c'esr ridicule !
Valérin Mangin a pas pour moi sur cette série vraiment peu de talents. Mes applaudissements pour le dessin de Gajic qui remonte le niveau. C'est d'ailleurs pour cela que je mets cette note de 4. Sinon, c'était moins.
On m'a sérieusement recommandé cette série, mais je n'ai pas vraiment été enthousiasmé. Ce n'est pas vraiment un chef d'oeuvre du genre fantastique.
Le dessin est plutôt pas mal, meilleur que ce qu'a fait bec sur zéro absolu, à mon avis. Les couleurs sont belles, l'ambiance sombre et glauque est très bien rendue. La mise en scène est assez bien faite, avec les pleines pages ou double pages notamment.
Le scénario lui-même ne m'a pas vraiment emballé. L'ensemble est somme toute plutôt cohérent, avec quelques rebondissements intéressants mais proche quand même du "linéaire". L'inventivité n'est pas pour moi au rendez-vous concernant cette sorte de puissance chtonnienne, etc. Je n'ai pas vraiment été surpris plus que cela. Le scénario dans son ensemble est assez pâlot, intéressant sans être extraordinaire.
Cette série a été très bien notée par un grand nombre de personnes, mais ce que je comprends c'est la sensibilité de ce lectorat du genre à l'ambiance spectacle qu'a su restituer BEC. Personnellement, j'y suis d'autant moins sensible que le scénario manque de consistance; et en plus je ne suis pas archi fan du genre fantastique. C'est un peu la même chose avec Universal War One: Bajram a su restituer une grande ambiance avec effets spectacles, ce qui a plus constribué à la renommée de la série que la consistance scénaristique elle-même.
Pour ceux qui ne sont vraiment pas fan du genre Fantastique et exigeants, Sanctuaire est un peu léger pour se contenter. Je préfère largement Xoco tomes 1 et 2.
Je suis devenu un fan SF de Marazano, mais sur cette série, BOF ! heureusement que j'ai acheté les albums à bon prix !
Le genre de l'histoire est SF tendant fortement vers le fantastique. Est-ce qu'elle porte surtout la patte de Bec ou de Marazano ? Peu importe car c'est assez indigeste.
Le dessin est celui de Bec: très classique pour moi, pas désagréable mais pas révolutionnaire. Beaucoup de critiques lui ont reproché de ne pas suffisament bien travailler les visages. Bon, pour moi, cela passe relativement bien, mais ce qu'il faut remettre en cause, c'est plutôt la mise en scène, la manière dont certaines sont découpées: on a parfois du mal à suivre le fil. Le nombre de personnage n'aide pas forcément. Le jeu de changement de points de vue entre les caméras est assez intéressant.
Il y a un point noir et c'est cette manie des auteurs d'insérer dans le cours de l'histoire des scènes styles western ou style XIXième qui renvoient au livre que relit le héros en permanence. C'est franchement enervant, cela n'apporte rien à l'histoire et cela la rend encore moins compréhensible. Se référer au film "on l'appelle personne" avec terence Hill et Henry Fonda: on se demande ce que cela vient faire là. Et puis il y a ces espèces d'échos radio que l'on "entend" dans le dernier album et qui accompagnent la fin de la narration: franchement, on s'en passerait !!
L'idée du scénario est celle d'un "esprit" qui prend successivement possession des corps des membres du commando, un peu comme un parasite. Il veut se "nourrir" de ses hôtes. Bon... est-ce original ? Le fil scénaristique est assez convenu: les rebondissements sont prévisibles car ils y passent tous à la queue leuleu. Il y a une sorte d'atmosphère proche d'alien, mais c'est insuffisant pour remonter le niveau. Les personnages sont somme toute assez caricaturaux: cela aurait pu avoir son charme, mais pour moi cela tend plutôt à enfoncer l'ensemble.
A découvrir pour les fans de Bec, pour ceux de Marazano dont je suis, j'ai plus de doutes.
Je suis vraiment très content d'avoir pu lire ce superbe one shot. En 48 planches, Marazano a su construire une vrai histoire autour de ce bataillon des lâches, avec un certaine dimension philosophique sur ce qui doit tous nous motiver.
Le dessin est classique, plutôt agréable à lire. Le jeu des couleurs est vraiment superbe pour rendre compte de l'intensité psychologique et dramatique, la mise en scène est aussi très bonne.
Le scénario distillé en 48 planches seulement est pour moi vraiment solide. Marazano a réalisé une prouesse pour nous faire partager cette histoire de huis clos psychologiques de 4 militaires et un ordinateur de bord (qui est un personnage à part entière). La dimension psychologique est plutôt bien rendue: le jeu des personnages est vraiment trouble dans leurs certitudes et leurs doutes. Le fonds de l'histoire est ce bataillon des lâches qui souhaite éviter une guerre avec les krells, qui sera une véritable boucherie entre les deux camps. cela revient donc à porter un jugement sur les actes de leurs généraux et sur ce qui les motivent réellement. Eux mêmes seront confrontés à la nécessité de prendre des décisions radicales, pénibles et difficiles et à se demander s'ils ne valent pas mieux à leur échelle que ceux qui les dirigent.
L'histoire est celle de ce bataillon qui veut retrouver la liberté, ne pas subir ce destin qui s'offre à eux et dans lequel ils seront amené à très certainement mourir après avoir donné la mort à nombres d'ennemis. Se faisant, ils réalisent au final qu'ils n'ont jamais été libres, et qu'ils n'ont été que les jouets de leurs généraux, exactement ce qu'ils fuyaient au début de leur aventure. Ironie du sort, ironie du destin ou de ces mêmes généraux, car ils sont devenus le pretexte même de la guerre.
Cette oeuvre est un incontournable de Marazano et à absolument découvrir pour tous les bons fans de Science Fiction et d'histoires fortes. Comme quoi, en se donnant la peine, on peut trouver de belles pépites d'or.
J'ai acheté et lu UW1 parce que cette BD est très recommandée par les commentaires et les forums.
Au plan du dessin, Bajram a un coup de crayon somme toute classique, pas désagréable. Mais sa mise en scène, les couleurs, les effets clairs obscurs, les décors, les vaisseaux sont vraiment exceptionnels. Ce type a fait un très gros travail là dessus. Bravo.
Au plan scénaristique, c'est plus nuancé. Le traitement de paradoxe temporel est vraiment rigoureux, et ceci dans le choix fait pour la résolution des paradoxes et le respect du principe de causalité. Le grand mérite de Bajram est vraiment ce souci de la simple logique, comme il l'écrit lui-même. Cependant, l'approche de la psychologie des personnages est un peu simpliste. Les deux premiers tomes m'ont d'abord fait penser à l'agence tous risque dans l'espace. Avoir des personnalités bien marquées n'est pas un mal en soit, c'est mieux que pas de personnalité du tout, mais là où c'est plus génant c'est quand les ficelles du scénario en viennent à reposer sur des traits caricaturaux: Balti qui se jettent dans le wormhole, ou qui se met à faire des cauchemars pour finir par se "suicider", ou kalish le supersavant tellement doué qu'il passe de taulard à commandant des unités de recherche.
C'est donc un scénario à deux vitesse pendant 2 tomes qu' a produit Bajram. cependant, les évenement quis s'accèlerent à partir du tome 3 donnent une vraie intensité dramatique, et une vraie consistance aux personnages, surtout compte tenu de la fatalité du destin qui frappent dès ce moment là. On suit alors jusqu'au dernier tome sur ce mode là, sauf que la rigueur de Bajram prend encore un peu de plomb dans l'aile, surtout dans le rebond final où une civilisation qu'il aurait créé vient le sauver de la mort...? C'est une facilité scénaristique que s'est offert Bajram après 5 tomes de rigueur absolue: cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Superkalish aurait appris d'un coup à maîtriser l'espace et le temps ? De simples considérations de libre arbitre et d'imprévisibilité auraient été bien venues, dans les 30 ans qui ne sont plus soumis à la nécessité des boucles temporels: Le supervilain pouvait il encore tout connaître et tout faire.
Dommage pour la fin, mais je pense que l'auteur a en tête UW2, puis UW3, puis... j'ai du mal à voir en Bajram de l'inventivité dans l'exercice scénaristique, sauf bien sûr dans les riches détails de son univers. personnellement, UW2 se fera sans moi. Bajram, en plus de sa rigueur, a eu le mérite de faire du Space opera et de créer un univers riche à la star wars.
UW1 est un indispensable dans la BDthèque des bons fans de SF. J'ai passé de bons moments.
Je suis heureux. heureux de pouvoir lire un telle oeuvre de Marazano, heureux de ce qu'il peut apporter à la science-fiction. C'est fou ce que ce type peut avoir comme idées.
Concernant ce tome 3, le protocole poursuit son cours, dans la digne lignée des 2 tomes précédents, toujours avec rigueur. On en connaît enfin un plus plus sur les buts du protocole: celui-ci m'apparaît crédible, plutôt innovant à mon avis quant à son utilisation dans un scénario de SF. L'enchaînement des phases du protocole suit pour moi une vraie logique. Les tests et les étapes du scénario s'inspirent à mon avis de choses qui existent réellement en sciences comportementales: il y a ici à mon avis une vrai volonté de puiser dans ce terreau des sources d'idées pour déployer le scénario et ses ressorts. Ceux-ci sont réellement prenant, et le suspense est maintenu de bout en bout de cet ouvrage: j'adore, j'adore, j'adore. Bravo Marazano !! l'expérimentation à un moment semble partir en sucette, on sent apparaître un certain sadisme et une nouvelle dimension psychologique dans le jeu trouble et ambigu des personnages. L'ordinateur quantique semble prendre une nouvelle dimension et s'incarne résolument comme un personnage à part entière de cette expérience de laboratoire. c'est génial. Vive Marazano !!
Je vais quand même mettre un petit bémol. Le scénariste se livre à un moment donné à une explication plutôt compréhensible mais un peu retord, mêlant concepts et termes relevant à la fois de la mécanique quantique d'un côté et de la théorie du chaos et de la systémique de l'autre. C'est assez surprenant, mais au final, je conseille au futur lecteur de ne pas trop interpréter au delà de ce qu'il est strictement nécessaire, et surtout de ne pas juger de l'ensemble sur cette simple page. cela ne reste au final que du discours qui n'impacte pas la compréhension de l'ensemble.
Marazano aurait dû éviter de mélanger à ce discours la mécanique quantique. Par exemple, il parle de l'intrication: c'est un phénomène de mécanique quantique, alors que le concept qu'il invoque est plutôt de celui des interconnexions entre les sous-ensembles d'un système complexe. De simples considérations auraient suffi comme la dualité entre la logique de l'imprévisible (donc du libre arbitre) et du déterminisme (donc la volonté de tout contrôler, dominer, anticiper) quant au rôle de l'ordinateur quantique. En effet, la théorie du chaos (qui n'est pas en soi une théorie physique mais plutôt une approche transversale qui peut s'appliquer à toutes les branches de la science: biologie, physique, sciences humaines) nous dit que la moindre différence dans les paramètres initiaux d'une expérience, d'une modélisation, peuvent avoir de grandes répercutions sur les différences de résultats obtenus, et de manière imprévisible. Donc la logique ici revient à dire que malgré toute la puissance de calcul d'Adam, celui-ci, même dans le cadre strictement défini, maîtrisé du protocole, risque de devoir faire face à l'imprévisible. ce qui qui laisse augurer de la suite de l'aventure.
Cette démarche scientifique est vraiment extraordinaire: c'est un style de SF que je ne retrouve que chez Asimov, dont je me suis rappelé une nouvelle paru dans La mère des Mondes: Les propriétés endochroniques de la Thiotimoline resublimée, qui est une nouvelle se présentant strictement sous la forme d'un exposé scientifique, qui n'est pas romancé comme Le Protocole (il n'y a même pas de personnages), mais qui adoptent à l'état pure une narration sous la forme d'un article scientifique (sujet: la vitesse de dissolution négative dans l'eau).
Marazano est un scénariste extraordinaire. J'espère qu'il continuera longtemps à écrire. J'attends le tome 4 pour définitivement juger de la série elle-même. Le dernier tome joue souvent pour beaucoup, mais j'ai peu de doutes.
Je suis très heureux d'avoir pu lire une telle oeuvre qui sort des sentiers battus. Je remercie Marazano et ponzio de nous avoir fait cette proposition artistique, qui va au delà des poncifs du genre et nous emmène sur des chemins encore vierges de la science fiction..
Le dessin est très bon, magnifique, hyperréaliste, avec un gros travail sur les contrastes, les ombres et le rendu de cet atmosphère de huis clos de la série. c'est un excellent travail, tout à fait adapté au scénario et à l'ambiance.
Le scénario nous décrit d'abord une situation où l'individu commence à perdre pied face à une situation de plus en plus incontrôlable et qui nous dépasse, même quand on est capable de la comprendre. ce sont nos moyens qui commence à devenir dérisoire. Cette histoire est parfaitement rendue. Je remercie encore Marazano.
Ensuite, le thème "scientifique" à la base de l'album et du scénario est celui de l'application libre du principe d'incertitude à une échelle classique. Partant de là, Marazano a écrit son scénario mais n'a pas assez "théorisé" son principe physique de manière à lier tous les phénomènes qui en résultent dans l'album. De plus, il a peut être utilisé son "principe" un peu trop facilement pour susciter curiosité et raccourci. Voir dans les blogs pour une tentative d'explication de son principe physique.
Pour conclure, je suis heureux de pouvoir lire et relire une telle oeuvre qui pour moi confine au merveilleux, mais à réserver à un public qui en est fan.