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Oubliez les Transformers, Alien et autres Starwars. La science-fiction peut être autre. Elle peut être sans effets spéciaux. Elle peut être fine, subtile et delicate. Elle peut surtout être novatrice dans le domaine des sentiments. Quelle relation avoir avec un inconnu si l'on sait à l'avance ce qu'il ressent par exemple. Imaginez Megan Fox vous sauter au cou parce qu'elle a compris, autrement qu'à votre regard lubrique appuyé, que vous souhaitiez lui faire découvrir un monde délicat et onctueux ruisselant de perles où les oiseaux tournoient autour de vous avec le "cuicui" qu'on ne peut entendre qu'au paradis... Si elle sait tout cela à l'avance, cela n'aura plus rien d'excitant bien sûr...
Manuele Fior réalise un album de très haute facture. Principalement par l'ambiance qui s'en dégage. Les grandes zones sans texte n'y sont pas étrangères telle la scène dans le lit résumée en deux pages découpées en plusieurs cases entièrement noires. Très bien vu.
Le dessin est fait de noir et blanc mais sans jamais être lourd. Au contraire, les décors parfois minimalistes rendent la lecture très vive. Les yeux sont agréablement dorlotés par la chaleur et l'onctuosité du dessin. A noter que les manifestations extra-terrestres contrastent la rondeur des personnages magnifiquement par leur traits saillants.
L'histoire quant à elle se passe dans le futur, mais un futur proche cohérent. Nos véhicules actuels font office d'antiquités, les écrans holographiques existent et l'évolution des mœurs est aussi d'application avec par exemple ce groupe appelé la Nouvelle Convention et qui prône la non-unicité des relations de couple, une sorte de mouvement hippie futuriste dont fait partie la jeune fille du récit. Toutefois, élément obligé de toute histoire SF, il y a des événements inexplicables qui apparaissent et qui ne peuvent être dus qu'aux extraterrestres.
L'auteur nous plonge au sein des personnages, ce qui nous permet de partager la vie de ce couple âgé en crise et la relation naissante entre l'homme et cette jeune fille qui semble avoir des pouvoirs de télépathie. Au fil des pages, on découvre que le réel sujet de cette histoire, c'est ce psychologue, l'homme du couple en crise, qui se cherche dans sa vie personnelle et amoureuse. Que faire? Réagir, se laisser aller, prendre en main son destin? Cette histoire est l'histoire d'un fragment de sa vie, comment il va le gérer, comment il va gérer ses émotions.
Dans la chute, on sent une vraie question quant à ce que pourrait être notre vie future si, au lieu d'avoir des smartphones toujours plus perfectionnés, l'évolution nous amenait à témoigner nos émotions d'une autre manière.
Un très bel ouvrage, intelligent que le dessin rend personnel et poétique ainsi que très agréable à lire. De quoi être captivé par le récit
C'est avec plaisir qu'on retrouve là où on les avait laissés, nos protagonistes dans cette course-poursuite dans l'Ouest américain à l'époque des cow-boys.
Le dessin est toujours aussi fin et reste un délice à lire. On est plongé dans l'époque et la mise en couleur n'y est sans doute pas étrangère. Les décors sont principalement ceux que l'on pourrait voir dans le grand canyon, à savoir désert, rocailles et couleur orange. Malgré le peu de variation que ce décor peut permettre, on ne se lasse pas du dessin et des ambiances. Les visages des personnages ont parfois un aspect cartoon mais en restant très réaliste et très expressif.
En ce qui concerne l'histoire, il est important de savoir que l'histoire sera complète en quatre volumes. Celui-ci est donc l'avant dernier. Bien que l'histoire soit enjouée et soutenue, j'ai l'impression que le scénariste cherche à placer des éléments qui lui serviront dans le dernier épisode, tel la présence d'une jeune indienne, qui, n'en doutons pas, aura son importance à la fin. Par conséquent, j'ai moins eu une impression d'homogénéité et de temps soutenus et de temps de repos dans cet album que dans les deux précédents. Le ton est plus constant et ne ménage que peu de temps de repos. Ce n'est pas grave en soi mais cela donne un sentiment d'un album qui est là pour préparer la suite (donc la fin) avec des éléments qui devaient être posés. Cela le rend plus compact et donc peut-être moins réjouissant que les deux premiers.
Le Che, ça n'est pas qu'un joli faciès sur un t-shirt tout rouge pour les concerts d'été. Croyez-le ou non, le Che a existé! Mais oui! Plus qu'une idole, ce fût un leader charismatique et révolutionnaire qui connût une fin tragique. Oui, mais quelle fin?
C'est bien cela que cet album nous propose d'investiguer: comment a-t-il été réellement mis fin aux jours du Che? Qui fût la main assassine? Comment une personne sans envergure a pu avoir un impact aussi important sur une partie de la marche du monde? Et comment ce quidam vit, depuis, avec ce poids sur la conscience?
Un nouvel album de la star du scénario (Lupano), cela devrait faire mouche. Malheureusement, et pour la première fois, je trouve cette production de notre cher scénariste assez pauvre. Son approche est intéressante, à savoir principalement suivre le bras exécuteur après son méfait et analyser quelle est sa vie depuis et avec quelle force il arrive (ou pas) à vivre avec ce passé. Toutefois, bien que l'idée soit intéressante, la réalisation m'a énormément déçu. Je ne suis jamais rentré dans cette histoire.
Il y a un mélange entre les faits du passé et du présent qui n'est pas difficile à suivre mais qui ne me semble pas être très pertinent. Au final j'ai même ressenti que l'histoire est une non-histoire. C'est peut-être tendance actuellement dans le domaine du journalisme (où une enquête qui débouche sur rien vaut malgré tout la peine d'être contée) mais en bande dessinée où c'est l'imagination qui guide l'histoire, c'est à remiser aux oubliettes dès que possible.
Le dessin n'aide pas le propos du scénariste. La sur-utilisation des ombres crayonnées (faisant apparemment partie du style de l'auteur) est selon moi un peu lourde et non convaincante. Pour le reste le dessin est de bonne facture mais trop lisse et pas personnel.
Au final, cet album est une vraie déception d'autant plus que j'en attendais sans doute trop. Il faut croire que Lupano doit pouvoir se reposer de temps en temps.
Nicolas Wild est un auteur français de bandes dessinées. Pas le plus connu. Donc, co-location, difficulté à payer des loyers, etc. La première opportunité qui lui tombera sous la main, il n'hésitera pas à la saisir. C'est comme cela qu'il va se retrouver en Afghanistan... pour le travail!
Le pitch de cet album me fait penser en tout point à celui de Pyongyang de Guy Delisle. Le traitement du récit également. Pyongyang reste pour moi le meilleur des albums de Delisle. Ce dernier travaille et est donc actif dans le pays dans lequel il vit. Cela rend son récit d'autant plus pertinent que dans les albums suivants dans lesquels il suit le parcours professionnel de sa femme et est donc plus en touriste dans les pays où ils s'exilent. De plus, Delisle travaille en Corée du Nord, pays où on ne s'imagine pas vraiment qu'un expat puisse se retrouver. Kaboul Disco nous propose la même approche.
Nicolas Wild se retrouve en Afghanistan afin de réaliser une bande dessinée destinée pour enfants (mais pas que) pour expliquer ce qu'est la constitution afghane et ses grands principes (pas de travail des enfants, les enfants doivent aller à l'école,...). Un bien grand dessein pour les petits dessins (c'est pas beau ça?).
Dans son album, il va nous expliquer la vie en Afghanistan, un peu celles des Afghans, beaucoup celles des expats de la société pour laquelle il travaille ainsi que d'autres (Communauté Européenne,...). Son livre est en fait bourré d'anecdotes qui abordent les tracasseries et bizarreries auxquelles doivent faire face un expatrié européen en Afghanistan. Il va aussi aborder les personnalités particulières des trois patrons de l'entreprise pour laquelle il travaille.
J'ai été séduit par le récit et ai rigolé plus que d'accoutumée. Je trouve que dans le ton, Nicolas Wild est peut-être encore plus juste que Delisle. On sent qu'il s'agit de la même approche que celle du Québécois, mais toutefois avec sa touche personnelle. On n'assiste pas à une (pâle) copie des chroniques de Delisle. Je trouve par exemple que Wild utilise plus de texte que Delisle. Le style graphique de Wild est aussi extrêmement simplifié pour aller à directement à l'essentiel. Mais je ressens toutefois la capacité à Wild à avoir une palette graphique plus large. Certains décors sont très fouillés et montre que l'auteur en a sous la gâchette.
A certains moments, j'ai constaté que l'auteur utilise une page comme étant une saynète avec une chute qui arrive en bas de page et la page suivante qui commence une autre saynète. Bien loin d'être une approche mécanique et aseptisée, cela rend l'album vivant, plaisant et il est très difficile d'en décrocher.
Kaboul Disco est pour moi une très agréable surprise. Dans cet album aussi, peut-être Wild s'attache-t-il plus à décrire la vie des expats que celle des locaux (mais sans jamais prendre ces derniers de haut). Une très belle découverte à côté de laquelle il ne faudrait pas passer. Sur ce, je vais m'acheter le tome 2.
Marc-Antoine Matthieu est fou! Ce type est fou! Cette fois, c'est sûr. Aussi fou que pouvait l'être un Escher dans le domaine de la peinture. Sans cesse à jouer avec notre perspective et notre emprise sur le monde qui nous entoure, le modifiant sans cesse suivant le point de vue qu'on adopte. Je sais, ça sonne un peu Bernard Henry-Levy à entendre cela mais c'est un peu ce que Marc-Antoine Matthieu est : un quasi-philosophe en BD (meilleur que BHL).
Cet album mérite le statut de chef d'oeuvre. Il faut absolument le lire. L'histoire peut apparaître un peu absente mais c'est le but et donc... il y a une histoire. Cet album (et toute la série précédente) est un incontournable et un must de la BD. Nulle part ailleurs vous ne pourrez lire quelque chose de la sorte. Où pourriez-vous avoir le recul de ce qu'est un voyage dans le temps? Car c'est à cela que vous aurez à faire face dans cet opus : avoir la distance pour observer un voyage dans le temps en deux dimensions. Ni plus, ni moins. Marc-Antoine Mathieu est fou, il est donc un génie!
Comme d'habitude, ne feuilletez pas le livre de Marc-Antoine Matthieu avant de le lire. Laissez vous emporter par la découverte, laissez vous conduire de surprises en surprises. Avec cet album, vous pourrez vous rendre aisément compte que la couverture n'est pas là où elle devrait être. C'est bien simple car vous pourrez voir qu'au lieu de la couverture, vous avez devant les yeux la page 9, la première page intérieure étant la page 10 et ainsi de suite! Rien que ça. Cela donne une idée en quoi cet auteur est à part.
Si, à l'orée de cette explication, vous vous sentez attiré et voulez en savoir plus, acheter le ou empruntez-le mais ne le feuilletez pas. Les histoires de Julius Corentin Acquefacques sont toujours un défi permanent à la raison qui nous habite. La logique, la mathématique, les dimensions, ce qu'est un album, tout cela est remis en cause dans les Julius. Ami de l'impossible, de l'incohérence, du serpent qui se mord la queue, laissez vous sombrer. Quand je vous aurai dit que le nom du personnage principal (Acquefacques) est le palindrome d'un auteur célèbre et lorsque vous aurez découvert de quel auteur il s'agit, vous comprendrez dans quel type d'univers vous naviguerez à la lecture des album de Julius.
Mais attention, si les effets qui pourraient paraître gratuits sont présents, ils le sont, comme toujours, en totale concordance avec le récit.
Le dessin est réalisé en un pur noir et blanc brut, agréable à suivre et qui derrière ses aspects simplistes reste malgré tout détaillé et montre une grande maîtrise des perspectives et de la structure. Le dessin possède un aspect brut qui correspond très bien à l'univers déployé par l'auteur.
Il faut savoir que l'auteur doit être sans conteste le pire cauchemar vivant de tout imprimeur qui se respecte. En guise de maigre échantillon du pourquoi, quelques exemples : des cases manquantes dans un album (donc des trous, oui), des spirales qui collent d'une page à l'autre, des pages imprimées en 3D fournies avec leur lunette. La liste est encore longue et ce dernier album est loin d'être le plus avare en ... surprises.... folies... dingueries!
En tant que pur rafraîchissement mental, tous les Julius sont des incontournables du neuvième art qui défieront votre logique. Jetez-vous si vous voulez réfléchir et si vous n'attendez pas des sentiments, de l'humanisme ou de l'action mais de l'étonnement et de la folie mentale à laquelle vous participez. Vous êtes même plus acteur que lecteur dans ce dernier album (par quelle page commencer, la 9 ou la 1? sommes-nous en retard ou en avance dans le récit? Etc...)... De la folie à l'état pur... Et c'est bon!
Le rythme soutenu de publication de cette série (environ un volume tous les trois mois) tient le coup depuis 20 épisodes. C'est que ça se vend. Est-ce forcément mauvais si cela se vend? Non, pas forcément. Découvrons alors.
Le pitch de cet album? Les Américains viennent en aide aux Français en Indochine, version dézinguage en gros : la bombe atomique. Cela met tout le monde d'accord et la guerre d'Indochine stoppe. Toutefois, les raisons de l'intervention américaine semblent floues. Et c'est là que l'intrigue de cet album trouve tout son sel.
Les liens entre la mafia chinoise et Nixon sont détaillés. Le rapport de force entre l'un et l'autre sont sous-pesés, les connections mises en évidence. On est donc plus dans une histoire d'intrigue politique à la Games of Throne dans laquelle il faut s'accrocher pour bien comprendre tous les liants (comme d'habitude avec Pécau).
Le dessin, lui, laisse à désirer. Juste, il est somme toute assez basique et ne me fait pas me lever de ma chaise. Je le trouve même plus agréable dans les albums précédents du dessinateur. Cela donne l'impression que l'auteur ne s'est pas amélioré entre-temps et c'est un peu dommage.
En bref, cet album est à remarquer pour son scénario principalement. Plus accessible que dans certains autres albums de Pécau, il faut toutefois bien s'accrocher et être relativement frais d'esprit pour lire cet ouvrage. Il ne faut pas le lire entre la sortie des poubelles et le visionnage du JT sous peine de ne rien comprendre.
Un Blacksad est toujours un événement, surtout quand il n'y en a qu'un tous les 3 ans. Le plaisir est non feint de retrouver la bonne bouille de ce chat détective, de son acolyte Speedy et de tous ces personnages à la mine d'autant plus caractéristique qu'elle est toujours relevée des traits caractéristiques des animaux qui les représentent (un rhinocéros pour un garde du corps, une fouine pour un espion,...)
Guarnido et Canales nous emmènent cette fois dans un road-trip. Quoi de plus normal pour un détective qui veut prendre une pose et cela dans les États-Unis. Ainsi les auteurs nous font voyager dans différents états et on en profite pour admirer le paysage et se relaxer à l'image de Blacksad sur la couverture de l'album. La Dolce Vita à l'américaine.
Évidemment, multiples soubresauts et péripéties vont se succéder. Ils sont tellement nombreux que nous ne les énumérerons pas. D'ailleurs, on s'y perd un peu dans toutes ces mini-intrigues entremêlées, le plus étonnant étant que certaines resteront sans suite (mais comment va réagir le propriétaire du véhicule en se rendant compte que son cabriolet flambant neuf ne l'est plus vraiment ?).
Le dessin est égal à lui-même : léger, lumineux, détaillé et on a toujours autant de plaisir à découvrir de nouveaux personnages sous les traits d'un nouvel animal, par exemple le bison pour l'écrivain fonceur et décidé. Vraiment un pur régal de détente et un bon moment.
Au final, cet album de Blacksad n'est pas le meilleur de la série, loin de là, mais les auteurs n'ont pas leur pareil pour créer une agréable atmosphère fifties dans laquelle on se laisse baigner avec complaisance. Je donnerai une mention spéciale aux auteurs qui gardent la volonté de faire des albums en un tome plutôt que de faire des histoires à rallonge.
Pour rappel, Black Op était à l'origine une série en 6 albums ayant pour sujet une histoire de grand banditisme impliquant la mafia sur fond d'espionnage et de guerre froide. Le cycle étant terminé, les auteurs ont remis le couvert pour une saison 2 (!) de 2 albums. Black Op 8 est donc la suite et fin de ce diptyque.
Et j'aime toujours autant. Je suis toujours aussi admiratif devant le dessin de Labiano. Plus je suis admiratif, plus je regarde les détails et prend le temps d'analyser les cases. Et là, je constate des petites incohérences, des bras parfois longs et maigres, parfois des pieds tout petits, petits. Mais cela ne me fait ni chaud ni froid. Cela confirme que ce qui me plaît dans son dessin c'est le découpage des cases. C'est vraiment de la photo, l'auteur persiste dans ce sens et cela me convient amplement. Un pur régal pour suivre l'histoire.
Le scénario quant à lui est intéressant. Black Op Saison 2 n'est en rien lié à Black Op 1 à 6. On sent que les auteurs ont repris le nom pour l'image qu'il dégage (et la plus grande exposition médiatique auprès de la clientèle) mais la série aurait très bien pu s'appeler autrement. Les acteurs du premier cycle (à notre époque) ne sont pas les mêmes que ceux du second (début des années 70 et du premier crash pétrolier). Toutefois, l'ambiance est la même : comment les espions vivent au quotidien leurs missions au milieu de desseins cachés qui les dépassent. Que se passe-t-il quand ils sentent qu'ils sont en train de se faire rouler? Comment réagissent-t-ils quand ils sentent que leur vie est en jeu? Leur mission ici est d'espionner des personnalités iraniennes car les autorités américaines perçoivent que quelque chose se prépare (le premier choc pétrolier) sans qu'elles sachent vraiment quoi. Et leur enquête va les mener à découvrir que tout le monde ne tire pas dans le même sens.
En résumé, Black Op est une très bonne série d'espionnage sans effet spéciaux, terre à terre sur le terrain au découpage et donc à la force d'immersion de très haute facture.
Le dernier Largo Winch c'est comme le dernier James Bond, blockbuster à l'approche, action, intrigue, jolies filles et quand ça sort, renfort marketing oblige, on ne peut l'ignorer.
Voyons un peu ce qu'il a dans le corps ce dernier Largo Winch. En très gros résumé, je dirais : pas grand chose. A la fin du tomer 19, on a laissé nos différents héros en assez fâcheuse posture (la dernière page donnant une vue globale sur qui est où et dans quelle situation de m...). Mon impression était, mais comment va-t-il bien pouvoir se sortir de cet imbroglio entre terroristes, agent américain corrompu et intérêts russes. Le précédent album était particulièrement fourni en contenu, en intrigues croisées et même en action. Un assez bon cru je dois dire. Je m'attendais donc à avoir un tome 20 à l'avenant.
Alors, bon, ça se laisse lire. Il y a beaucoup plus d'humour que dans le précédent album. Et beaucoup plus d'actions. Mais j'ai eu l'impression d'un scénario, si pas bâclé, le terme serait trop fort, au moins un peu vite expédié dans la façon dont chaque protagoniste arrive à se dépêtrer de sa situation difficile en fin d'album. Ensuite il m'a paru léger (un simple message emporté par un courant d'air obligé Saïdé à devoir prendre des risques inconsidérés). J'ai déjà connu des scénarios de Van Hamme mieux charpenté dans ses détails. Ensuite, j'ai eu l'impression d'énormément d'intrigues parallèles qui avancent par petits bouts entrecoupés qui donnent un aspect saccadé à l'histoire. En bref, cela ne m'est pas apparu comme étant l'album le plus fluide et le mieux charpenté de la série, loin de là.
Le dessin est égal à lui-même. J'ai bien aimé la vue d'hélicoptère se rapprochant du Winch Building de Londres. Toujours un régal dans les détails et les couleurs (parfois un peu criardes). Par contre, c'est pas possible mais il faut que les femmes dessinées par Francq mangent. L'anorexie guette. Il suffit de voir la couverture pour comprendre (couverture très faible d'ailleurs).
Au final, un bon moment de divertissement (pour lequel la bonne compréhension nécessitera la relecture du précédent album). Ne gâchons pas notre plaisir et profitons.
Quel plaisir de revoir Juncker à la baguette d'une histoire. Son projet trop méconnu "Immergés" ayant été stoppé pour cause de ventes trop faibles (comme quoi qualité ne va pas toujours de pair avec reconnaissance) est ici "remplacé" par un diptyque sur deux grandes monarques de la fin du moyen-âge.
Il s'agit de Marie Stuart (Reine d'Ecosse entre autres) et de Elisabeth Tudor (Reine d'Angleterre). Toutes deux ont eu un parcours atypique et se révéleront être des rivales. C'est cela que Juncker va nous conter. Mais il va le faire non pas d'une façon professorale, mais d'une façon vivante et moderne. Une reine, ça peut jurer quand on la fait sortir de ses gonds par exemple. Juncker va aussi utiliser une approche documentaire en interviewant ceux qui furent des contemporains des reines et qui les ont bien connues. J'aurais aimé que l'Histoire me soit enseigné de cette façon à l'école.
On a donc entre les mains une bande dessinée historique mais dont le récit (bien que descriptif) sera animé d'un tel dynamisme qu'on ne s'ennuie jamais. De plus, Juncker a pour moi l'art de la mise en scène et de pouvoir par exemple vous interpeller par des blancs entre les cases. Il maîtrise l'espace de ses histoires comme personne. Sa narration est également une pure délectation. Il faut être attentif à la manière dont les choses sont suggérées. Le lecteur n'est pas pris pour un abruti.
De plus, pour le challenge, l'auteur a décidé d'écrire chacun des deux livres en miroir de l'autre (chaque reine ayant son album). Cela signifie que la première page d'un album a la même structure de case que la dernière de l'autre album. Le ton des couleurs sera identique également et ainsi de suite. Prouesse technique remarquable d'autant plus que je ne pense pas avoir encore fait le tour de ce que l'auteur a voulu mettre en avant d'une telle façon : la déchéance de l'une correspondant avec la gloire de l'autre, des textes ou personnages qui apparaissent avec l'une puis l'autre,... Du très grand art que l'on prendra du plaisir à relire pour y découvrir toutes les subtilités.
Au rayon graphisme, j'accroche totalement. De prime abord, le dessin peut surprendre. Certains personnages sont caricaturés. Mais cela aide à la compréhension de l'histoire. Cela peut accentuer l'effet comique. Mais malgré tout je trouve le dessin particulièrement bien ficelé, les cadrages sont parfois très judicieux et la mise en page est de tout premier ordre. Plus je parcours les pages, plus je me rends compte que si le dessin n'est pas hyper-réaliste (loin de là), l'auteur a tout compris de comment utiliser son dessin pour faire passer son message. Je trouve certaines pages d'extrême qualité non par la justesse technique (quoique) mais par cette capacité à mettre en évidence ce qui doit l'être.
Juncker a tellement la maîtrise de la narration qu'il me fait penser à Hermann. Cette capacité à expliquer des événements uniquement par la succession de cases plutôt que par un bla-bla interminable (comme cette chronique), cette capacité à magnifier les caractères des personnages, l'intelligence dans les non-dits. Vraiment si un auteur doit reprendre et ré-inventer Jérémiah, pour moi, ce doit être Juncker. Il ne s'agira pas de quelqu'un qui essaiera de faire "à la" mais qui aura sa propre touche tout en ayant l'esprit d'Hermann.
Au final, j'ai beaucoup hésité entre mettre un 4 ou un 5 à cette oeuvre. La seule raison de mettre un 4 est que je me suis moins senti sous le "choc" que lors de ma découverte de "Immergés" car à ce moment-là, l'auteur était nouveau pour moi. Finalement, ça n'est pas une bonne raison de mettre un 4 dans ce cas-ci. L'auteur est conséquent avec lui-même et garde la même sublime approche. Cela vaut bien tous les chefs d’œuvres du monde. Allons-y pour le 5 et profitez.
"Dis, papa, pourquoi on est pauvre?""Tiens, lis "La Survie de l'Espèce, tu comprendras pourquoi et arrête de poser des questions désobligeantes ici au camping." Amis étudiants en économie, cette BD est faite pour vous. Vous en reviendrez aux bases de ce qu'est l'argent et toutes les relations humaines qu'il sous-tend.
"La survie de l'espèce" est d'un genre nouveau pour moi en BD car il s'agit d'un essai. Un auteur spécialiste du monde économique s'associe à un dessinateur de BD pour pouvoir laisser libre cours à ses réflexions sur les mondes économique et financier actuels. Plus que jamais dans l'air du temps.
L'auteur nous fait part de son point de vue sur l'évolution de la situation financière. Les rôles joués par le capitaliste, le patron et le travailleur. Chaque personnage est représenté d'une façon caricaturale: le capitaliste c'est le monsieur en haut de forme du Monopoly, le patron en costume de général, les épaulettes au logo du signe dollar et le travailleur en personnage standardisé et remplaçable à souhait du Lego. Plus loin, le capitaliste sera représenté en parieur de courses de chevaux, le patron en jockey et le travailleur en cheval (pas de gain mais nourri, logé et rassuré d'avoir un toit).
Il m'a particulièrement sauté aux yeux que l'auteur ne cherche pas à faire du communisme primaire (patrons, tous pourris) mais bien un vrai état des lieux le plus objectif possible de notre économie actuelle. Il est aussi à noter qu'il ne s'agit pas d'un ouvrage qui cherche à vulgariser une suite de termes compliquées de la finance actuelle mais au contraire à expliquer pourquoi l'argent existe et pourquoi il y a des mouvements d'argent et aussi pourquoi ce sont toujours les mêmes qui en profitent.
C'est un plaisir de redécouvrir les principes de base des échanges d'argent mais avant tout, cette BD est férocement très drôle. D'un humour particulièrement cynique, amoral et parfois cruel, mais ô combien bon au fil des pages. Le vocabulaire coloré utilisé par l'auteur n'est pas étranger à la franche poilade que constitue cet album.
Le dessin est d'un attrait second dans cet album. Il s'agit d'une sorte de crayonné sans trop de chichi dans les décors. Il va droit à l'essentiel et permet par cela de mettre en évidence de façon vive les nuances du scénariste, ce qui renforce le propos de l'auteur car on voit directement où il veut en venir. A noter que les couleurs sont le noir et le blanc avec une seule exception couleur : celle du vert d'un billet bien connu.
A lire absolument. Il pourra toujours vous aider dans les soirées mondaines à faire bonne figure dans les discussions financières en évitant de trop insister sur le rôle du capitaliste, car dans les soirées mondaines, c'est qu'il y en a.
Lupano est un très bon scénariste avec beaucoup de récents séries à succès et à juste titre : Alim le tanneur, L'home qui n'aimait pas les armes à feu, ...
ici, il s'essaie au fantastique qui est plus l'apanage du très bon dessinateur Andreae.
Le scénario est comme d'habitude très bien construit, le monde (bien que loufoque) cohérent et l'humour est présent.
Toutefois, je dois reconnaître que je n'ai pas aimé cet album au même niveau que les autres albums du même scénariste sans trop savoir pourquoi. Sans doute est-ce juste mon aversion personnelle pour les histoires uniquement fantastiques?
Kililana song est un album dépaysant. Les décors sont ceux d'une petite ville du Kenya. Le dessin est aérien et agréable quoi que un peu difficile par moment. Les caractères utilisés pour le texte des phylactères n'aident pas.
Naïm est un personnage très attachant et surtout plein de bon sens qui rêve de partir à l'aventure et de s'échapper de Kililana. L'opposition avec son grand frère Hassan est véritablement succulente et vaut à elle seule le détour de la lecture du livre.
www.criticabd.com
Une bonne histoire à la narration bien construite comme Chauvel sait le faire désormais. On ne quitte pas l'histoire. Certains passages pourront paraître rocambolesques (l'accident avec la dépressive/névrosée) d'autres plus inadéquats (quoique) en l'espèce du vieux mafioso qui voit dans la rencontre avec l'inconnue une planche de salut maritale. Mouais, pourquoi pas, c'est le choix des auteurs.
Pour moi, Ontophage c'est avant tout un dessin et quel dessin! Une ambiance superbe. On se love littéralement dans l'ambiance.
Par contre, je serais moins dithyrambique quant à l'histoire. On se frotte à une enquête policière avec une (faible) touche de fantastique. La narration est très bonne, autrement dit on ne s'endort pas mais on se demande où l'auteur veut en venir.
Pour être juste, je dois aussi mentionner l'irruption à deux ou trois reprises d'un pseudo personnage mystérieux qui fait rien qu'à embêter le personnage principal jusque quand y faut pas (et quand ça arrange bien l'auteur).
Hormis ces "facilités" de la part de l'auteur, Ontophage vaut vraiment le détour et certainement pour cette ambiance magnifique.
Suite à lire absolument.
Critique complète sur www.criticabd.com/ontophage-pierres-de-brume/
Sillage présente régulièrement de bonnes histoires en one shot qui s'inscrivent dans l'environnement plus global du monde de Sillage. Cela a pour effet que les histoires en un tome se comprennent pour elles-mêmes. Mais elles prennent aussi un autre sens si on connait l'ensemble de l'univers.
C'est encore le cas avec cet album.
Toutefois, cette histoire n'a que très peu d'intérêt dans la recherche globale de Nävis.
En résumé, on a une bonne petite histoire mais il serait temps pour les auteurs de se concentrer sur la quête importante de Nävis.
Critique complète sur http://www.criticabd.com/sillage-15/
Magnifique album que celui de Lepage relatant son voyage à Tchernobyl.
Le dessin est une pure merveille, rien à ajouter.
Quant au sujet abordé dans cet album à l'aspect documentariste, j'étais un peu déçu au début par l'auteur qui mettait fort en avant ses pensées et réflexion, ce qui nous éloignait du pur documentaire semblable à sa précédente réalisation "Voyage aux Iles de la Désolation".
Mais au final, on comprend très bien pourquoi il a autant mis l'accent sur ses appréhensions originelles.
On s'écarte donc du documentaire pur et dur mais cet album reste une totale réussite.
Critique complète sur http://www.criticabd.com/printemps-a-tchernobyl/