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Etrange Fruit
Les arbres du sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles, du sang aux racines,
Un corps noir se balançant dans la brise du
Sud,
Etrange fruit pendant aux peupliers.
Scène pastorale du « vaillant Sud »,
Les yeux exorbités et la bouche tordue,
Parfum du magnolia doux et frais,
Puis la soudaine odeur de chair brûlée.
Fruit à déchiqueter pour les corbeaux,
Pour la pluie à récolter, pour le vent à
Assécher,
Pour le soleil à mûrir, pour les arbres à
Perdre,
Etrange et amère récolte.
Ceci est la traduction du poème que l’on trouve dans Kuklos. Il est de Lewis Allen, et peut être certains mélomanes ont-ils entendu une version chantée par Billie Holiday. Si je le mets dès le début de cette chronique, c’est qu’il résume parfaitement l’ambiance qui se dégage de cet album. Il vous parlera beaucoup plus que mon simple avis.
Sylvain Ricard et Christophe Gaultier nous refont donc un one shot de toute beauté. Il était pourtant difficile de faire aussi bien que « Banquise » (j’adore Banquise !).
Kuklos nous parle des heures sombres de l’histoire américaine, il raconte la vie de Thomas, de son envie d’être dans un ordre grand et fort : le KKK. Nous allons donc suivre son ascension dans ce groupuscule (son entrée dans le clan est magistrale !). Nous allons voir comment ses hommes sont soi-disant tous unis pour combattre le même but.
Mais au-delà de l’histoire d’un homme, les auteurs nous font descendre en crescendo vers les enfers et la bassesse humaine. Accrochez-vous, car la violence devient dure au fils des pages, mais elle est maîtrisée, elle n’est pas là pour faire jolie, elle est nécessaire.
Tout est sombre dans cet album, il n’y a pas de bouffée d’oxygène. Les dialogues de Sylvain Ricard sont coupants comme la lame d’un rasoir, quant au dessin de Christophe Gaultier, il est "hachuré" de façon à rendre l’album encore plus noir, plus dur.
De cette histoire il n’y a pas de gagnants, juste des ratés.