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Il y a quelques années, après un temps d'adaptation suite à l'annonce de la retraite d'UDERZO, l'idée de la reprise de la série par de nouveaux auteurs, m'était apparue une bonne chose.
Continuer à faire vivre les héros de notre enfance après le départ de leurs créateurs me semblait meilleure qu'une décision unilatérale d'arrêter une série aimée et suivie par des foules de lecteurs. Les héros appartenant autant aux auteurs qu'aux lecteurs, pourquoi ceux-ci décideraient-ils, après tout, autoritairement de rompre une belle histoire d'amour ?
Après un 1er essai plutôt moyen (Astérix chez les Pictes), Jean Yves Ferry et Didier Conrad, assurément choisis très soigneusement par un comité d'experts autorisés, avaient relevé le niveau avec un 2ème opus au scénario plutôt solide et au dessin amélioré (Le Papyrus de César). J'étais donc impatient de revoir nos chers Astérix et Obélix dans de nouvelles aventures.
Malheureusement, ici, ce 37eme volume ressemble au 1er jet de ce qui aurait pu être une jolie bande dessinée.
Le scénario :
L'idée de départ promettait pourtant beaucoup : nos héros préférés se trouvaient cette fois embarqués dans une course de bolides au travers de l'Italie. L'histoire s'annonçait dans la pure lignée des drolatiques et instructives visites autour du monde qui ont contribué au succès de la série, avec au détour la découverte de lieux mythiques et la rencontre de figures et coutumes pittoresques.
Hélas, après une mise en place plutôt réussie, l'aventure se limite finalement à une succession répétée de poursuite de véhicules, entièrement vue depuis la route pavée ou de quelques auberges-étapes, dans un pays assez peu personnalisé.
Quid de l'Italie et de ses particularités ? On contourne de très loin la future Venise, on esquisse une vague histoire avec un Vésuve dont on n'aperçoit que la silhouette, et puis c'est a peu près tout.
Pour les habitants italiens, hormis quelques jeux de mots (Tiramisus, Mozzarella...) et anachronismes propres à la série, aucune rencontre qui ferait avancer ou détourner l'histoire ! L'ensemble aurait pu se passer en Suisse (mais ça a déjà été fait !) ou en Espagne (déjà fait ça aussi, tiens tiens !) que la course-poursuite aurait semblé la même.
Il faut rappeler que le principe de la grande boucle française, point d'accroche du scénario, n'était pas simplement de visiter la campagne, mais aussi de présenter aux spectateurs les villes-étapes et leurs spécificités régionales et culturelles. Ici, bien peu à se mettre sous la dent.
Une dramaturgie aurait pu venir des participants à la course. Malheureusement, aucun caractère n'est franchement dessiné, les méchants étant méchants et les gentils... gentils. Au final, les figurants semblent sans grand lien avec une quelconque intrigue assez linéaire et sans grands rebondissements.
Tout n'est pas à jeter, la lecture se fait sans déplaisir avec quelques gags bien-vus, mais le tout manque un peu de folie.
Le dessin :
Didier Conrad semble très à l'aise avec les crayonnés, et avoir très vite compris l'esprit d'Astérix : des corps toujours en mouvement, des faciès constamment expressifs... Trop sûrement !
Il y a beaucoup de personnages, mais les décors manquent sérieusement. Les rares paysages se ressemblent tous et ne montrent pas la variété des horizons de la péninsule.
Mais, à l'observation, il manque surtout dans la majorité des dessins une grande tenue. Si les couleurs et la mise en scène respectent l'ambiance générale de la série, il ne faut pas y regarder de trop proche case par cas : proportions des corps mal respectées (certains penchent sérieusement sur la droite avec des membres déséquilibrés, non ?), têtes souvent trop grosses, visages plus hideux que sympathiques, perspectives des décors inexistantes, détails soit manquants soit trop fournis ayant pour conséquence une mauvaise compréhension de certaines cases.
L'ensemble est à l'image de la couverture : un placement des personnages remuant mais finalement plutôt informes et mal ancrés dans le décor, un Obélix relativement réussi mais un Astérix (le comble) au visage disproportionné sur un corps désordonné. Sous le dessin de Didier Conrad, notre petit héros a même carrément perdu son cou, son visage rentrant constamment dans ses épaules !
Il faut rappeler, à la défense du nouveau dessinateur, que le dessin d'Uderzo s'était lui aussi un peu relâché sur les derniers opus, et que l'Asterix nouveau reste dans la même continuité et n'est pas si éloigné que cela de l'original de celui des dernières années de l'auteur historique.
Mais les planches d'Uderzo conservaient toujours les bases d'une technique irréprochable avec une constante lisibilité entre les 1ers et les arrière-plans, le tout appuyé par un encrage parfait renforçant les personnages principaux du reste de la scène, effet qui ne se retrouve absolument plus ici.
Ce 37ème album m'a évidement donné l'envie de relire "Le tour de France d'Asterix", dont il est clairement un hommage. Je me remémore la 1ère lecture de ce chef d'œuvre de mon enfance, et de la sensation ressentie de voyager de villes en villes, en goûtant évidemment à toutes les victuailles rapportées par nos héros.
Cette année, ce voyage en Italie, bien que pas désagréable à lire, manque un peu de saveur.
Rapidement écrit, rapidement dessiné, rapidement lu, rapidement rangé dans la bibliothèque.
Espérons que les nouveaux auteurs prendront, pour les prochains volumes, un peu de recul pour corriger et approfondir leur travail.
Ils ont un peu de temps. Alors que, dans les décennies 60 et 70, 2 aventures du petit héros sortaient chaque année, nous, nous n'espérons pas un nouveau volume avant 2 ans !
Et je leur souhaite vraiment de tout cœur de réussir.
Après un 1er album juste passable, les nouveaux auteurs reviennent avec un opus de meilleure qualité, mais dont les défauts ne font finalement que rappeler le génie de Messieurs Uderzo et Goscinny.
L'histoire de Ferry partait sur une très bonne idée, dans le lignée des meilleures aventures du petit héros, à la fois très proche de l'actualité, mais rappelant que les défauts de l'homme restent intemporels.
Au final, l'histoire, très linéaire, le manque de rebondissements narratifs (un simple aller-retour en forêt -le retour étant symbolisé en une seule vignette !- et hop, l'histoire est finie), et le désintérêt pour les personnages secondaires (juste esquissés et abandonnés en cours de route), font qu'on ressort de cette lecture avec le goût étrange à imaginer ce qui aurait pu arriver d'une telle histoire avec un scénario plus abouti.
Non, il n'aurait pas fallu que l'album fasse 10 pages de plus pour intégrer cela, il aurait peut-être simplement fallu condenser les bla-bla inutiles et jeux de mots faciles longuement anticipés au profit d'une action plus riche et digne d'une bonne bande dessinée d'aventure.
Le dessin de Conrad, qui s'est certes affiné depuis le précédent album, reste quand même un peu trop lâche (voire rapide) et fait amèrement regretter le coup de crayon au scalpel de Mr Uderzo.
Les proportions des héros ne sont pas toujours respectées (Astérix voyant sa tête grossir par rapport à son corps sur certaines vignettes, Panoramix sous l'influence de la potion magique ressemblant plus à une esquisse qu'à un dessin fini, un druide soi-disant tricentenaire ne paraissant pas plus vieux que Panoramix...).
Le travail de colorisation est un peu trop agressif et sans subtilité (ex: les tentures de la page 29) et manque de continuité pour créer une ambiance générale de l'album.
On peut parfois apprécier l'apparition de quelques caricatures de personnages connus (et largement vantés dans les médias par les auteurs), Uderzo ne manquant lui-même pas de parsemer ses aventures de clins d'œil amicaux, mais ces nouveaux personnages sont tellement mal utilisés dans le scénario qu'on se demande pourquoi tant de travail pour un résultat anecdotique.
Mr Uderzo, quelle bonne idée d'avoir permis que votre héros survive à votre retraite bien méritée, afin qu'il continue de nous faire vibrer et rire, mais ne pourriez-vous pas aider les nouveaux auteurs, certes courageux mais un peu maladroit face à ce lourd héritage, pour préciser leur travail ?
Au final, Mr Uderzo, cet album ne précise qu'une chose : à quel point vous allez nous manquer !!!