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Voici donc le fameux journal « What’s News », celui-là même où travaille Weekly le célèbre acolyte de John Blacksad dans ses différentes enquêtes. Ce hors-série a pour but de nous faire patienter (et nous aguicher !) avant la sortie à l’automne du tant attendu tome 6 !
Comment ça se présente ? Comme un journal, un vrai.. en papier épais (bien vu Dargaud !) Des articles, des pubs, des illustrations (magnifique lapone !) et 4 planches du prochain album « Alors, tout tombe - première partie » !
Avec des clins d’œil aux précédentes aventures, aux copains Teresa Valero, Antonio Lapone (Gentlemind), des pistes sur l’aventure à venir….
C’est clairement un bel objet (pour 3€ !), un shoot de plaisir pour les fans mais pas que… un beau cadeau de fête des pères (merci mes petits choux !)
Par contre j’ai pas trouvé le bulletin d’abonnement au journal !? Comment ça c’est pas possible de s’abonner ? Quoi ? Un seul numéro ??!
Fauve du meilleur polar au @bdangouleme 2020, 180 pages de road movie découpées en épisodes comme une série sur HBO. Et on binge... On enchaîne les épisodes, @emmanuel_moynot s'en donne à cœur joie et on est embarqué dans ce tourbillon de violence et de soufre...
Fan du travail de De Metter depuis longtemps, je ne peux que vous conseiller de lire la série Nobody... Passionnante, intriguante, récompensée par le prix polar 2017 du festival de Cognac, à consommer sans modération !
Il faut savourer cette intégrale qui regroupe ces 4 tomes (seulement) de Parker... Le dessin est à l'image de ce anti-héros, vif, tranchant, et va droit à l'essentiel. Est ce qu'on peut se prendre de sympathie pour Parker ? Oui on peut telle est admirable sa volonté farouche de dépasser les obstacles pour atteindre son but... Aussi immoral soit-il. Il y a un côté jouissif... Qui n'aurait pas envie d'être Parker de temps en temps ?
Déjà... Tout est magnifique.. L'objet livre comme souvent chez @editionssarbacane, les paysages, les personnages, les couleurs... L'ambiance est lourde, la chaleur et la tension sont palpables... Et nous voilà immergé dans un bon vieux polar Hitchcockien... C'est mon coup de cœur BD de l'année... Peut-être aussi parce que ces paysages, ces lieux me rappellent mes lieux de villégiature au bord de l'estuaire de la Gironde...
Fauve du meilleur polar de l'année 2013 au @bdangouleme et gros coup de cœur pour moi...
J'ai aimé ces personnages atypiques, simples, abîmés par la vie, cette rencontre improbable entre Sally, femme de détective, et Osvaldo, poète amoureux.
J'ai aimé cette plongée dans l'Amérique profonde, ces couleurs et les dessins bruts et vrais d'Anthony Pastor que je n'ai cessé de suivre (et aimer) depuis !
Si vous ne connaissez pas, allez à la découverte d'Anthony Pastor chez @actessud et chez @casterman_bd...
Cette série de Chauzy est une sacrée réussite. J'ai été happé dès les premières pages du premier volume et je n'ai repris mon souffle qu'en refermant ce dernier épisode... J'ai suivi cette mère et ses fils dans ce monde subissant un apocalypse effrayant... Les dessins sont assez incroyables, les personnages sont forts et leur évolution est bien campée tout au long du récit.
Je ne veux pas spoiler si vous n'avez pas lu ce dernier tome ou si vous ne connaissez pas la série...
Pyrénées, 1864... Le maire est mort, il faut descendre le cercueil à dos d'homme par le sentier pour le faire bénir... L'orage et la pluie arrivent...
Attention pépite...
Primé en 2018 au festival du polar de Cognac, ça a été une vraie découverte pour moi... Ambiance tendue dans des tons gris, une histoire pas aussi simple qu'elle n'en a l'air...
Berthet et Fromental se sont inspirés de Georges Simenon pour imaginer ce polar qui sent bon l'Amérique... Ou plutôt qui sent bon la frontière americano-mexicaine. Et ça marche bien, le désert, des personnages bien campés, des meurtres, un final réussi, que demander de plus ? Ce n'est pas un coup de cœur mais c'est bien quand même !
J’ai découvert cet album et Christian Cailleaux dans le cadre du prix Bulle des lecteurs à Angoulême en 2019. J’ai été charmé… par l’artiste puis par l’album scénarisé par un maître de la littérature jeunesse Timothée de Fombelle. Ce polar en flashbacks dans le New-York des années 50 distille ses indices au goutte à goutte…. La ville est sublimée par les dessins doux, délicats… Cet album à l’ambiance rétro vous envoûtera longtemps.
Gros Coup de cœur qui dure….
Dans ce petit bouquin, il y a des recettes de cuisine, des graines de Basilic à planter mais pas que.. il y a aussi un scénario bien construit qui présente une famille à la sauce sicilienne : blessures d’enfance, failles, non-dits, secrets… Tout se met en place, chapitre après chapitre, dans un style graphique noir et blanc – sépia à la sauce japonaise… Voilà une recette qui fonctionne, on en reprendra volontiers plusieurs fois !
Un extraordinaire album pour une histoire non moins extraordinaire, celle de Virginia Hill surnommée la reine des truands. Au travers de son audition à la commission Kevauver en 1951, on revisite 20 ans de banditisme américain. Elle ne sait rien sur rien, a une explication pour tout… Le dessin de Christophe Girard est précis, si expressif, le travail au lavis est parfaitement adapté au contexte… on ne voit pas ces 222 pages passer, coup de cœur pour cette Virginia Hill !
Polar rural dans une France tourmentée par les attentas, 14 juillet nous immerge dans une ambiance lourde, pesante, angoissante…. Le dessin de Vivès y est pour beaucoup, un noir et blanc dépouillé qui va à l’essentiel … Le scénario aussi qui nous laisse peu de répit mais beaucoup de questions…. J’en suis sorti avec une drôle de sensation, une gêne… un album riche qui ne laisse pas insensible.
Quel défi de terminer un roman inachevé d’un maître du néo polar français des années 70.
Son fils Doug Headline s’y est attelé et avec l’aide du grand Cabanes, ça donne cette pépite !
Une pépite jalonnée de personnages charismatiques (les femmes de Cabanes !), de rebondissements, de couleurs chatoyantes, de violence ciselée.. Cette intégrale regroupe les 2 tomes initialement parus et ajoute un cahier d’illustrations superbe.
Coup de cœur !
L’association Loustal - Götting vaut à elle seule l’achat de cet album. Ils nous plongent dans un roman noir à la Simenon, une histoire sombre d’un jeune provincial qui monte à Paris pour venger la mort de son père.
Les personnages sont bien cernés, l’ambiance est forte, le dessin raconte aussi bien que les mots… Certes le scénario a comme un air de déjà-vu mais on ne boude pas son plaisir, passer un moment avec ces 2 grands reste un privilège !
C’est ma première lecture de Posy Simmonds et pour avoir eu la chance de la croiser quelques minutes, je peux dire que cet album est à son image : fin, empathique, intelligent, un brin moqueur…
Cassandra Darke est un drôle de personnage, tour à tour détestable, attendrissant , incompréhensible, drôle…. On met un peu de temps à s’attacher à elle, ce roman graphique prend le temps de dresser son portrait, de raconter son évolution liée aux évènements tragiques survenant au cours de l’histoire.
Le talent de Posy Simmonds est bien là, quelle conteuse ! Entre roman et BD, tout se construit comme par magie ….puis se déconstruit au gré des pages.
Je sors de cette lecture impressionné par le talent so british de Posy Simmonds !
Il m’a fallu du temps pour ouvrir cet album… On s’attaque au mythe, j’ai connu mes premiers pas de lecteur de BD avec Tif et Tondu il y a longtemps maintenant… Et j’avais si peur d’être déçu.
Je ne suis pas déçu… sans être complètement emballé non plus.
J’ai retrouvé mes deux héros avec plaisir, l’histoire est rythmée, le dessin rend bien l’ambiance des années 80 tout en gardant le charme des histoires de Tif et Tondu : des personnages secondaires aux gueules d’enfer, des jeux de mots en veux tu en voilà (trop parfois), de l’humour potache, un soupçon de surréalisme et de fantastique (cape d’invisibilité et robot tueur)… Tout ça fonctionne plutôt bien et je reconnais que Blutch et son frère ont fait du bon boulot. Mais le scénario tombe un peu à plat… La fin est rapide et ouvre des perspectives pour un autre album mais on manque un peu d’explications sur un personnage clé… je n’en dis pas plus. A confirmer donc !
La petite histoire dans la grande, la fiction dans le réel….Voilà des thèmes qui m’attirent. Je me suis donc tourné vers cet album, fraîchement sorti dans les bacs sur les conseils toujours avisés de @francinevanhee
Le dessin nous immerge parfaitement dans cette Amérique profonde, fin des années 30, entre racisme latent et apparition d’un nouveau média, la radio, qui vient concurrencer la presse écrite.
Et c’est une réussite. C’est un vrai polar, une vraie enquête, un climat bien dépeint, des personnages complexes et intéressants et puis surtout un sujet qui résonne tellement avec notre présent. Il est ici bien question de notre rapport aux médias, à la vérité, à l’autre en tant que coupable désigné.
Chacun y trouvera de quoi alimenter sa réflexion….
L’histoire c’est celle de Benoit qui, pour préparer l’écriture d’un film, décide de mener la vie d’un conducteur de taxi de New-York afin de s’imprégner de la réalité de ce dur métier, de s’inspirer des rencontres et autres évènements de la vie d’un yellow cab driver.
Ce livre, c’est avant tout une incroyable balade dans New-York, avec Christophe Chabouté comme guide. On en prend plein les yeux. On s’arrête pour admirer certaines pages, certaines cases, on a envie de les décrocher du livre, de les mettre sur son mur…. C’est aussi la rencontre avec les New-Yorkais, de passage ou pas, les riches ou moins riches, des hommes et des femmes avec chacun une gueule et un tempérament palpable comme seul Chabouté peut en dessiner.
J’en ai un peu oublié l’histoire, je le regrette… ou pas. Une seconde lecture sera nécessaire…. Pour prendre conscience de la quête un peu désespérée d’un créateur, pour écrire, filmer, imaginer… et qui prend la réalité en pleine face.
Quel immense défi de synthétiser en 170 pages le roman intense de James Ellroy ! Le talent de Miles Hyman est pour beaucoup dans la réussite de cette adaptation. Ses couleurs chaudes nous plongent sans peine dans le Los Angeles des années 40. Le scénario et les dialogues reflètent bien la noirceur de cette histoire restée célèbre. Au final une réussite et même un petit coup de cœur pour cet album qui symbolise à lui seul la qualité de cette collection Rivages – Casterman – noir !
Difficile de parler d’une telle œuvre… Mais j’ai promis à @bullez_with_lamelys d’essayer…. L’univers graphique si particulier de De Metter est reconnaissable et il éclate déjà ici en 2000 dans le premier tome de cette trilogie oppressante, envoûtante, mélancolique et intrigante.
Les personnages sont forts (on y croise même Lucien Ginsburg dit Serge Gainsbourg), expressifs et le mystère plane tout au long de cette histoire étrange et sulfureuse… Emma ne vous laissera pas insensible, c’est rare qu’un personnage dessiné prenne autant vie à la lecture, De Metter a ce talent. Emma est belle, de cette beauté qui fait peur, parfois. Oserez-vous aller à sa rencontre
J’ai tourné la dernière page de cet album un peu interloqué et frustré. Certes le dessin noir et blanc est parfait, il met idéalement en place l’atmosphère rurale, étrange…. Certes l’enquête est intéressante et Corbeyran sait distiller les ingrédients fantastiques au fur et à mesure… Mais à la fin, force est de constater qu’il y a plus de questions que de réponses… L’amateur de polar (éclairé mais peut-être trop rationnel) que je suis reste sur sa faim.
Le cahier graphique, très réussi, et les explications de Corbeyran et Morinière viennent un peu éclairer ma lanterne : Ici la volonté n’était pas tant « d’expliquer les mystères mais au contraire de les laisser dans l’ombre, à l’abri de toute forme de rationalité ». Dont acte, en ce sens, « l’homme-bouc » est incontestablement une réussite.
Attention chef d’œuvre… Je ne vais pas vous faire l’affront de vous le présenter mais pour apaiser l’impatience qui monte depuis qu’on nous a annoncé des tomes 6 et 7 pour une aventure en 2 volumes, j’avais terriblement envie de parler de Blacksad.
Que dire à part que le dessin est exceptionnel (Guarnido Power !), que les scénarios sont forts, touchent à des thèmes très contemporains, que tous les personnages (des animaux plus humains que jamais) y compris les secondaires sont ciselés, qu’on attend depuis 2013 et que maintenant ça suffit, on veut du Blacksad !!
Ce récent primé Fauve polar ne m’a pas emballé outre mesure. Certes je salue le réalisme (Henri Scala sait de quoi il parle), le scénario est solide et on suit avec empathie (mesurée pour ma part) les aventures de cet indic malgré lui, soucieux avant tout de garder sa fille et de la soigner.
Je dois reconnaître avoir été un peu gêné par le dessin, peu réaliste, au contraire de l’histoire… Je ne saurais trop expliquer pourquoi, l’obstacle graphique m’a empêché de vraiment m’attacher à ce faux héros, Cela ne remet pas en cause la qualité du travail réalisé dans cet album qui plaira à d’autres, sans aucun doute.
Un samedi à @cosmopoliteangouleme, une rencontre, une dédicace et me voilà plongé dans un album que je n’aurais pas cru dévoré avec autant d’attention… Patrick Dewaere pour moi c’est surtout des souvenirs de films avec mes parents devant la télé… Je découvre un homme touchant, torturé, abîmé par des blessures profondes, un acteur qui a envie d’exister, de jouer, d’être reconnu dans l’ombre du grand Depardieu.
Le scénario est habile, il ne se contente pas de tracer la voie chronologique de sa vie, c’est Patrick lui-même qui à la première personne nous raconte ses errances et ses joies par des flash-backs bien placés. La mélancolie habite les pages, le dessin de Maran est doux, tendre, poétique, il accompagne la vie de Dewaere avec un une bienveillance protectrice. Je salue son talent ici dans ce premier album et j’attends la suite avec impatience !
Je ne vais pas vous mentir, je suis en vacances ! Direction Saint-Trop’…. Enfin presque !
Les voisins de Paul et Nathan y sont partis eux… C’est le soir de la finale de la coupe du monde, les 2 garçons veulent juste voir le match tranquillement, ils ont l’idée d’aller le regarder en douce chez les voisins en leur absence…. Je n’en dis pas plus.
C’est le début d’une histoire folle, caustique, délirante, tragique…. Christophe Girard s’en donne à cœur joie avec un dessin pétillant, truculent qui convient à ravir à cette histoire déjantée imaginée on ne sait trop comment par Jean-Marc Pontier.
Cet album sorti juste avant le début de la pandémie n’a pas eu la vie qu’il mérite.
Voilà le genre d’album dont on sort frustré… de ne pas avoir la suite dans les mains, tout de suite !
Maurice Bavaud, citoyen suisse, exécuté en 1941 par les nazis pour avoir tenté d’assassiner Hitler, était il un terroriste, un illuminé, un espion ? Quel rôle la Suisse a-t-elle joué dans cette affaire ?
A l’occasion du procès en révision de Bavaud, Gunthram Muller, ancien de la Kripo et de l’ Abwehr mène une enquête journalistique cette fois. Mais lui-même semble déceler quelques secrets….
C’est dense, riche, passionnant, intrigant… Le dessin nous emmène avec brio dans le Berlin de l’après guerre, ville aux multiples visages.
Si tu aimes les BD historiques, fonce ! Si tu aimes les intrigues, si tu aimes être mené par le bout du nez, plonge dans cette part d’ombre !
Ce dernier tome de la série Tyler Cross m’avait échappé. Je me réjouis donc de retrouver ce truand après l’avoir quitté à la fin du tome 2, évadé de prison.
On le retrouve au soleil en chemisette à fleurs. Miami, ville de tous les possibles, même les pires.
Tyler a besoin d’argent, il est prêt à tout et ne reculera devant rien, comme d’habitude.
Le plaisir de retrouver ce anti-héros froid et violent est intact : oui c’est jouissif de le voir tout éclater sans aucun remords, de n’avoir de sentiment pour rien ni personne… et je ne parle pas de sa relation aux femmes.
Le dessin taillé à la serpe convient à merveille, les cadrages très ciné nous mènent tout droit au drive-in face à un vieux film américain des années 50.
C’est donc un vrai coup de cœur pour ce Tyler Cross, disciple de Parker dont j’ai déjà parlé ici, série que j’apprécie particulièrement. L’élève ne dépasse pas le maître mais il n’en est pas si loin !
Les célèbres enquêtes du Juge Ti sont pour la première fois adaptées en BD avec cet album.
Les dessins de Vervisch sont magnifiques, les personnages (féminins surtout !) sont splendides, on savoure les robes, les décors, les fleurs. Pas de doute, on est bien dans la Chine médiévale.
L’enquête est captivante, on la suit avec une certaine distance voire ironie et même si l’intrigue aurait méritée d’être développée davantage, on passe un joli moment avec cet album.
Nous voici donc face à la suite du monument « SOS Bonheur » dystopie géniale débutée dans les années 80 par Van Hamme et Griffo. J’ai hésité à ouvrir cette suite en 2 volumes tant les critiques étaient dures ici et là et surtout tant je garde un souvenir marquant de la première série.
Je dois dire que j’ai pris du plaisir à retrouver ces histoires, ces personnages que l’on suit d’abord séparément puis qui se retrouvent en fin d’album. J’ai trouvé les scénarios assez crédibles, cette société totalitaire fait peur mais ne semble malheureusement pas si lointaine, le dessin ancré dans une normalité presque rétro rend ce monde très réel, très crédible.
Sans avoir été aussi marqué qu’à l’époque, je dois admettre que j’ai aimé. Il y a de quoi se poser des questions et réfléchir sur notre société, sur l’avenir … Lire SOS Bonheur, c’est aussi ça … réfléchir.
Voilà encore des pages que j’ai tardé à tourner. Pas sûr d’être la cible, un peu effrayé par l’ambiance parodiesque qui semblait se dégager.
J’avais tort évidemment. J’ai pris un plaisir inattendu à suivre cet acte 1 qui file à toute vitesse, qui part dans tous les sens. Graphiquement ça claque.. Quel univers ! Chacun y trouvera des références, des clins d’œil… Et puis bien sûr il y a Ramirez…. Ce personnage qui ne dit rien est plus intéressant que je ne le pensais… Ce n’est pas un coup de cœur, pas encore… peut-être après l’acte 2 que je suis pressé de découvrir !
« ……….. !! » Voilà ma première impression lorsque j’ai vu les premières planches de cet album. Bouche bée devant tant de beauté, je me suis réjoui de plonger dans le nouvel album de Munuera. Je ne connais pas la nouvelle d’Hermann Melville et je découvre cette histoire avec les yeux grands ouverts : Les personnages sont remarquables, les couleurs ternes sont épatantes d’a propos, les pleines pages sont bluffantes, les cadrages sont ingénieux…. C’est beau !!
Je découvre donc cette histoire… bien plus complexe qu’il n’y paraît… la préface et l’épilogue m’ont d’ailleurs aidé à mieux saisir l’impact philosophique et sociologique de cette histoire.
Bartleby et sa rébellion passive questionne notre rapport au travail, à la société, mais aussi notre rapport aux autres et à nous-mêmes. Il pousse à la réflexion. Quel rôle ai-je envie de jouer dans ce monde ? Suis-je soumis ? Est-ce que je peux faire preuve de libre arbitre ?
Voilà encore une fois la preuve qu’il est bon de sortir de sa zone de confort. Pour moi cet album est un ovni…. Mais un sacré bel ovni !
Pas de personnages dessinés, ou plutôt si un seul : la maison ! On lit les dialogues mais rien de plus. On suit la progression des 3 voisins sur un plan habilement présent entre chaque changement de pièces, la gorge nouée tant le suspens est omniprésent ! La maison se dévoile devant nous.
Les pages (à la craie grasse semble-t-il) sont superbes, entre détails dans les pièces mêmes et pleines pages de l’extérieur absolument sublimes.
On est pas loin d’un coup de cœur… mais la fin m’a laissé sur ma …faim.
« Peut-être que vous nous rejoindrez ? Et alors, serez-vous tenté de percer le mystère de la maison brume ? Voyez ce qu’il vous plaira.. »
Sjowall et Wahloo sont les précurseurs du roman policier scandinave. Ils ont écrit de 1965 à 1975 10 romans mettant en scène l’enquêteur Martin Beck et son équipe.
Cette adaptation BD nous offre donc l’occasion de découvrir (ou pas) une enquête pas ordinaire, lente et complexe menée par une équipe de policiers ordinaires mais obstinés. L’atmosphère sombre est bien rendue par les couleurs d’hiver suédois et le dessin assez réaliste rend attachants ces personnages. Une adaptation réussie donc et un bon moyen de revenir aux sources du désormais célèbre modèle de « thriller venu du froid ».
Daeninckx mêle comme personne polar et histoire. Eugène Varlot, détective, revient de la première guerre mondiale et mène donc son enquête dans un Paris à l’ambiance bien particulière. Qui mieux que Tardi pour mettre cette histoire en images ? On est là dans son domaine de prédilection. C’est à la première personne que Tardi mène sa barque, Varlot nous raconte tout, ses cauchemars d’après guerre, cette enquête qui va vite le dépasser.
Pour le reste c’est du Tardi, noir et blanc, pavés et façades de Paris… ça plait à certains, pas à d’autres ! Moi je ne m’en lasse pas…
Puzzle diabolique, Shutter Island est un de mes romans favoris. C’est au détour du FIBD en 2009 que j’ai rencontré Christian De Metter et que je suis tombé une deuxième fois en admiration.
Le travail graphique est colossal. L’ambiance lourde du roman est magnifiquement rendue, la lente descente aux enfers des 2 policiers fidèlement brossée.
Ce livre rend fou, la fin me pose encore question aujourd’hui…. J’ai toujours refusé de voir le film, je m’y tiendrai. Bravo donc et merci à Christian De Metter de me permettre de me replonger régulièrement dans les affres de Shutter Island !
Tout a déjà été dit. Qu’ajouter de plus devant un tel témoignage ? C’est une lecture nécessaire, qu’il faut encourager et conseiller. Je salue bien sûr les auteurs de cet album, qui ont su habilement associer l’interrogatoire dans le bureau du juge et les souvenirs de Marcel Grob qui ont la force des drames vécus. Le récit est dynamique, on ne s’ennuie pas une seconde. On ne peut qu’apprécier aussi la volonté d’éviter tout jugement, tout manichéisme. A chaque page, le lecteur pourra s’interroger … Qu’aurais je fait à sa place ?
« Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots?
……
Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D'avoir à choisir un camp »
JJ Goldman – Né en 17 à Leidenstadt.
J’ai tellement aimé sa dernière rose de l’été que je me devais de lire l’aimant. Voici donc le tout premier album de Lucas Harari. Le style est là. Je retrouve les ingrédients qui m’ont marqué : ligne claire, couleurs marquantes, ambiance pesante, un personnage central qui cherche quelque chose, importance des bâtiments, un paysage omniprésent.
La montagne donc ici … on pourrait penser à un catalogue de vacances mais il n’en est rien. Car ces Alpes suisses semblent cacher de sombres secrets…. La présence de la légende, du mythe voire du fantastique dans cette histoire au départ si réaliste peut décontenancer … Et la fin maintient un certain doute.
Le plaisir de feuilleter, lire un si beau livre est bien là. Je reste impressionné par ce style, ces ambiances et j’attends de voir ce que va nous proposer Lucas Harari à l’avenir !
Pas un coup de cœur comme avec « La dernière rose de l’été » mais un très bel album quand même !
J’aime beaucoup ce que fait Anthony Pastor. J’en ai déjà parlé et j’en parlerai encore.
Alors qu’un volume final regroupant les tomes 5 et 6 va sortir le 3 mars chez Casterman, je vous présente ici le tome 1.
Cette série tranche avec ses travaux précédents.
No War est un thriller d’anticipation, politique, ésotérique, fantastique, écologique… La couverture claque, les dessins sont épurés, bruts, secs, les personnages dont les destinées s’entremêlent sont attachants et originaux, tout comme cette série qui nous tient en haleine.
Tout cela résonne évidemment avec les problématiques du moment, inutile de dire que cette série ne manquera pas aussi de vous faire réfléchir.
Cet album a remporté le Fauve polar en 2016 à Angoulême. C’est ce qui a attiré mon regard, ça et cette couverture très réussie. L’intérieur est moins coloré, dessins en noir et blanc, histoire sombre et violente.
L’intérêt réside surtout ici dans la lente évolution de ces personnages vers leur point de rupture…. Car même si ça tarde à arriver, on comprend vite que c’est inéluctable. 4 personnages à la dérive qui semblent assez représentatifs par leur diversité et leur détresse au Brésil d’aujourd’hui.
J’avoue ne pas avoir été emballé plus que ça. Des longueurs, un excès de violence et surtout au final peu d’intérêt pour l’histoire.
Voilà un très bel album découvert en 2012 dont je tenais à parler.
On suit ici donc 2 parcours en parallèle : La guerre vue par les yeux de Roger et son carnet, la quête de Florent son petit-fils 63 ans plus tard sur les lieux de passage de son grand-père.
J’ai lu plusieurs fois cet album et je ressens toujours autant d‘émotions. Il y a bien sûr l’aspect historique et témoignage qui est très intéressant mais il y a aussi et surtout ce lien que Florent Silloray tente de renouer avec son grand-père en suivant ses traces.
Ce double intérêt est très bien exploité graphiquement. Les planches qui suivent Roger sont superbes, dans les tons Terre et gris… alors que les planches qui suivent Florent sont plus classiques en couleurs.
J’avoue ne pas avoir trop suivi le parcours de Florent Silloray et je le regrette. Mais je reste marqué par cet album beau, tendre et riche !
Avant même la lecture, les différentes chroniques vues ici avaient provoqué un coup de cœur pour le travail de Carole Maurel. Un coup de cœur ça ne s’explique pas…
J’ai beaucoup aimé cet album, lu d’une traite. L’histoire évidemment, contée par des flash-backs audacieux, celle d’une femme très attachante qui veut s’affranchir, s’exprimer, donner la voix à ceux qui ne l’ont pas, aider les plus fragiles, qui veut être libre. Celle aussi des autres femmes croisées, des histoires déchirantes et cruelles.
Mais je suis aussi touché par l’univers crée par Carole Maurel : les couleurs et surtout les personnages… ces yeux, ces regards, ces expressions, ces émotions si bien exprimées. Je suis conquis.
Cet album est l’adaptation d’un roman de Tania de Montaigne. Il est utile car il raconte l’histoire de la jeune fille noire qui la première a dit non ! Je connaissais Rosa Parks mais pas Claudette Colvin. J’ai donc apprécié son histoire, douloureuse et révélatrice de son époque d’un point de vue racial bien sûr mais pas que….
Par contre je suis assez déçu de la narration graphique que j’ai trouvé trop naïve, statique et infantile. Certains verront cela comme une qualité, je dois dire que ça n’a pas fonctionné avec moi mais ça fonctionne peut être avec un public plus jeune. Certaines planches sont splendides, la couleur joue son rôle de façon ingénieuse et précise mais il m’a vraiment manqué quelque chose pour adhérer totalement et j’ai fini par trouver ça vraiment dommage tant cette histoire aurait mérité davantage de souffle et de force !
Ça fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de Christian De Metter… Voici donc sa deuxième adaptation des romans de Pierre Lemaître après « Au revoir là-haut » et avant « Miroir de nos peines ».
Je n’ai pas lu les romans en question, je prends donc cet album pour ce qu’il est : une fresque romanesque, une machine mettant en route la vengeance d’une femme, savamment orchestrée par Lemaître et brillamment rendue vivante par De Metter !
L’ambiance est sombre, le climat historique tendu en toile de fond, les personnages sont très expressifs, le style De Metter est bien là et je prends toujours un plaisir fou à m’y plonger !
Que vous connaissiez les romans ou pas, que vous ayez lu « Au revoir là-haut ou non, plongez vous dans ces « couleurs de l’incendie » avec Madeleine, une femme forte qu’on n’oublie pas !
J’aime Davodeau et je suis dans ma 50ème année… me voilà cible idéale de ce bel album très intime, tendre, émouvant et drôle.
Il convient de prendre en compte d’abord le fait qu’il s’agit ici de raconter l’histoire de Christophe Hermenier lui-même par le biais d’Yvan personnage principal de l’histoire. De là à s’identifier il n’y a qu’un pas… Mais chacun d’entre nous s’approchant de cet âge le fera sans peine… Deuil des parents, emploi, départ des enfants devenus grands, couple.. autant de sujets qui posent question à cet âge. Yvan a perdu pas mal de repères, il va profiter de cette retraite neigeuse dans le Jura pour réfléchir, faire le point, traîner sa mélancolie, fixer ses souvenirs en photographiant les objets de son enfance… Et chercher de nouveaux repères pour aller de l’avant !
On suit donc son cheminement puis son réveil à la vie qui commence avant la mi-album. Je n’en dirai pas plus. Ce n’est probablement pas le meilleur Davodeau, certains y trouveront des longueurs. C’est un livre très personnel qui m’a touché, marqué…Qui peut assurer ne jamais avoir à vivre un moment comme celui là un jour ?
Un album qui mêle fiction et témoignages, un album de contrastes qui aborde un sujet délicat, peu abordé et pourtant omniprésent : Le lynchage… qu’il soit numérique ou physique.
On suit donc Johan qui veut, à Rio pendant le carnaval, oublier sa rupture, couper avec sa vie en France.
Le voilà donc immergé dans la foule…celle bigarrée et joyeuse du festival mais aussi celle plus menaçante des anonymes qui ne croient plus qu’à une seule justice, la leur. Johan n’en sortira pas indemne.
Le contraste est présent aussi dans les couleurs, les tracés, les ressentis de Johan exprimés explicitement, peut-être trop d’ailleurs, par le dessin. Les double-pages sont très réussies, j’ai moins accroché aux dessins couleurs Brésil.
Pour autant, cet album a le mérite de faire réfléchir. A partir de ces témoins et de leurs histoires vécues, on s’interroge sur le poids des réseaux sociaux, leur impact et le risque de faire basculer une vie… par un mot qui en déclenchera d’autres, par un geste, une rumeur… et par la mise en pratique dans notre quotidien d’une justice expéditive, sans fondement.
J’ai apprécié la note finale de l’album… cette flamme de l’espoir, celle d’une foule qui peut aussi être réparatrice, salvatrice, porteuse de lendemains qui chantent.
Je me suis précipité dans « l’entaille », attiré par cette couverture et la promesse d’une ambiance digne des films noirs des années 50-60. J’apprends dans Télérama qu’il s’agit ici du fruit d’un projet long (7 ans), né d’un mémoire universitaire étudiant les liens entre le cinéma de David Lynch et la BD de Daniel Clowes. Le tout étant assez conséquent pour enfanter cet album...
C'est un très beau livre, j'aime beaucoup le travail graphique, ce dessin au crayon de mine est très impressionnant et permet la mise en place d’une ambiance pesante, inquiétante, feutrée… Les codes du film américain type slasher sont là. On suit une bande d’adolescents dans un environnement où rode le mal…
Il m’a manqué quelque chose pour mettre un gros coup de cœur. J’ai eu l’impression de me perdre dans cette histoire, de ne plus savoir de qui me méfier…. C’est sûrement voulu mais… à chaud j’ai un sentiment mitigé. Je vais le relire….
ça te fait ça toi aussi parfois ? Besoin de relire un album pour peaufiner ton avis ?
Je n’avais jamais lu un livre de la série Paul. Je ne sais pas si j’ai bien fait de commencer par celui-ci… surtout après avoir relu « Les couloirs aériens » (voir chronique précédente).
Toujours est- il qu’il est facile de s’identifier à Paul quand on est proche de la 50aine … Les problématiques évoquées sont connues : la séparation, le deuil, la solitude, le départ de l’enfant devenu grand, le retour du sport, les problèmes de santé…. Ici elles sont touchées avec finesse et poésie. On suit Paul et on est rapidement en empathie avec lui : ses manies (les typo !), ses doutes, sa confrontation à un nouveau monde : les réseaux sociaux, les sites de rencontres, l’omniprésence du smartphone… Les tableaux en noir et blanc sont brossés avec talent et humour, symbolisme et tendresse. Le tout donne un album sombre mais émouvant et touchant (même en québécois !)
Il se pourrait bien que je lise les autres volumes….
C’est d’abord une histoire intime. Celle de Steven Appleby lui-même. C’est ensuite une histoire qui met en lumière le débat du genre, du travestisme et plus globalement de l’acceptation de soi.
J’attendais beaucoup de cet album et je suis resté sur ma faim. Je n’ai été emballé ni par le scénario, ni par le dessin. L’idée d’utiliser la fiction plutôt que le témoignage pour aborder ce sujet sensible est intéressante et la trouvaille de ce personnage aurait pu être géniale. Mais derrière ce personnage il m’a manqué un souffle, un dynamisme, un scénario quoi !… j’ai eu bien du mal à aller au bout des 340 pages.
J’ai trouvé le dessin et la construction du récit trop statiques… C’est vraiment dommage car il y a des passages passionnants, ceux liés à sa jeunesse… Finalement, choisir le témoignage n’était peut-être pas une si mauvaise idée…
En achetant cet album, tu feras un beau geste… mais pas que ! Quel plaisir touchant de lire les débuts de Kek en tant que bénévole des restos : la distribution des repas aux camions, l’organisation, la maraude et surtout les rencontres, des hommes et des femmes, comme toi et moi, des sourires, des larmes….
Le dessin de Kek fait tout passer avec talent, intelligence et humour. Les aquarelles de Marielle Durand ponctuent le récit de pauses splendides !
On ressort évidemment doublement bouleversé : par ces héros du quotidien qui viennent en aide aux plus démunis et par ces bénéficiaires pour lesquels cette main tendue est vitale.
j'étais envouté dés mon premier aperçu de la couverture. J’attendais cet album avec impatience ne sachant pas trop à quoi m’attendre… je voulais juste retrouver ce regard.
Et suivant le conseil de @peau.d.encre , je me suis laissé embarquer…
Les yeux de Rachel Archer m’ont donc transporté sur 3 lieux ,3 époques et 3 vies différentes. Le dessin, les couleurs tantôt vives, tantôt sombres, les personnages, le scénario… tout est réussi.
Rachel est voyante, elle voit tout… et en 1848 à Paris, pas facile à faire accepter ! Sa douceur et sa volonté farouche créent d’emblée de l’empathie chez le lecteur. On croisera 2 autres femmes : Liv est metteur en scène à Copenhague et Virginia est une jeune photographe à Londres. L’esprit de Rachel reste le fil conducteur jusqu’à la toute dernière page…
Toi aussi, plonge dans ce regard… tu ne l’oublieras pas de sitôt !
Choix local et pédagogique aujourd’hui ! Eidola est une maison d’édition angoumoisine et cet album a le mérite d’utiliser la fiction pour aborder l’Histoire de signes pariétaux réels vieux de 20 000 ans !
C’est à partir de ces dessins que le scénariste a inventé une histoire et plus précisément à partir du signe du Placard et de dessins d’hommes transpercés de sagaies, tels que ceux que l’on peut voir sur la couverture.
Le signe du placard est présent dans plusieurs grottes françaises en Charente, Dordogne, dans le Lot et à Marseille. Notre héros passera par tous ces sites. On suit alors ses aventures, ses rencontres, j’ai appris beaucoup des techniques utilisées par les différentes tribus et sur leur vie quotidienne, c’est intéressant sans être chiant et ça peut plaire à tous les publics, y compris les plus jeunes.
Il convient de saluer le travail de JF Chanson pour la rigueur scientifique et historique du récit… et J Vaast pour les dessins, pas facile de dessiner un réel aussi éloigné de nous !
Un album à offrir aux plus jeunes ou à lire pour en savoir plus sur cette période !
Nous voici au milieu d’un combat familial. Vont se mêler les conflits entre génération, la double culture, la sensation de déracinement, l’espoir d’émancipation et d’un avenir meilleur.
Le grand-père un brin tyrannique entend dicter celui de ses 4 petites filles. Mais les temps ont changé et elles sont bien décidées à vivre leur vie comme elles le veulent.
C’est un premier album, intime et touchant qui se lit facilement même si parfois on ne sait plus trop où on est ni avec qui on est. Le crayonné noir et blanc est très beau même si j’ai trouvé les personnages peu expressifs. Les bouches semblent figées dans une économie de mots et d’émotions… comme une chape de plomb qui pèse sur ces 4 filles.
Il y a donc beaucoup de pudeur et de distance malgré un sujet qui touche manifestement de près cette jeune autrice. Même si ce « Baume du tigre » n’est pas un coup de cœur, je suivrai la suite de son travail avec attention.
Je sors clairement de ma zone de confort. Mais cette couv m’a fait de l’oeil et je me suis lancé !
Le pitch est bien vu. Partir de l’idée qu’à l’an mil, après une forme d’apocalypse, l’humanité repart à zéro ou presque… Les temps obscures commencent… Seul Primus semble avoir gardé la trace des connaissances des hommes et veut mener les siens vers le re-commencement !
Les personnages sont attachants, j’ai aimé le dessin et les couleurs plutôt douces, et surtout je me suis pris au jeu de cette réécriture de l’histoire et j’ai envie de connaître la suite…
Une bonne surprise pour moi !
Un préquel aux longues aventures de Largo Winch. Voilà qui devrait ravir les fans. Dont je fus. J’avoue avoir un peu lâché l’affaire depuis quelques temps… Mais Largo a accompagné mes débuts de lecteur de BD adulte et j’avais envie de découvrir les origines…. On est ici bien accompagné, Van Hamme et Berthet c’est du lourd, du classique, mais du lourd quand même. Nous voici donc embarqués pour une saga familiale en 3 tomes et 3 générations. Ça va vite, le rythme est rapide, les années défilent à vitesse grand V, pas de temps à perdre. On fera les comptes à la fin.
Ce que je ferai moi aussi pour décider si cette trilogie est indispensable ou pas.
Ce premier volume se lit bien, on ne boude pas son plaisir et on est rassuré par le dessin et un univers que Berthet maîtrise. On sent que le scénario est riche et les évènements se succèdent… peut-être un peu trop.
Rendez-vous est pris pour le tome 2 !
Voilà une lecture qui ne laisse pas insensible… Cette couverture m’intriguait depuis sa sortie, Je savais que je finirais par plonger dans ses eaux troubles…
Déjà le travail d’Olivier Grenson est magnifique… Les couleurs douces (à part ce rouge…), les personnages vivants, et si certaines cases pourraient être tirées de « Martine à la plage », le contraste avec la violence et la dureté de l’histoire est saisissant.
Une violence psychologique semée par une mère aigrie, une violence mystérieuse liée aux incertitudes du passé, du père et une violence passionnelle, celle de la gémellité.
Un drame dont on ne sait rien démarre donc cet album… L’histoire va tenter ensuite de nous expliquer ce qui a mené à ce drame… on est tenu en haleine jusqu’à la dernière page.
Bravo aux deux auteurs qui parviennent à nous raconter cette histoire glaçante avec talent et sensibilité.
Un coup de cœur pour moi !
Après la lecture de Nellie Bly je savais que j’allais combler mes lacunes et explorer l’univers de Carole Maurel. Elle met ici en images l’histoire intime d’Ingrid Chabert. Une histoire banale mais poignante, une histoire d’amour, une histoire de douleurs et de renaissance.
On est forcément touchés en plein cœur par ces deux femmes, par leur volonté mise à mal d’avoir un enfant, par la difficulté d’accepter la perte et par la sortie de l’eau qui arrive, enfin, aidée par ces carnets.
La mise en images de Carole Maurel est pudique, ces deux femmes sont belles, solaires, l’économie de mots laisse place à la puissance poétique des cases, les regards parlent d’eux-mêmes… Tout est finement exprimé, imagé.
Je n’en dirai d’ailleurs pas plus… Je préfère que tu découvres tout par toi-même !
Je voulais parler de cet album depuis longtemps… il s’agit ici d’un carnet de voyage, un recueil de portraits glanés ici et là… mais pas n’importe où. Autour de la Roya, frontière fluviale entre la France et L’Italie, lieu de passage de migrants. On part donc avec Baudoin et Troubs à leur rencontre et à celle de ceux qui les aident, dont un certain Cédric Herrou dont tu as sûrement entendu parler.
Encore un album qui nous bouleverse doublement. D’abord parce que rencontrer ces hommes qui ont quitté leur pays est poignant… Les portraits de Baudoin sont magnifiques (souvent réalisés en direct et en double pour l’offrir à la personne ). Ensuite parce que c’est une démonstration d’humanité que réalisent ces citoyens qui ont décidé d’aider, tout simplement.
Il y a des livres qui vous remettent à votre place…. Humains est de ceux-là.
J’arrive un peu tard, je sais. Mais je me devais quand même de partager avec vous cette lecture tardive. Tout a déjà été dit sur cet album. Que dire de plus ? Je découvre le travail de Stéphane Fert que je ne connaissais pas et j’ai beaucoup aimé l’ambiance graphique… c’est beau ! L’idée n’est pas d’avoir des décors précis et réalistes mais on navigue dans un univers coloré et assez enfantin qui convient très bien. Les personnages féminins sont superbes, dignes… les personnages masculins me font penser à ceux de Tomi Ungerer, éructant leur bêtise.
L’histoire est évidemment très forte et on ne peut que s’attacher à Prudence Crandall et sa volonté de briser les barrières raciales et sexistes.
Au final, un album qu’il faut lire et admirer, une réussite !
J’ai tardé… peut-être par peur de l’émotion. Il n’y a pourtant aucun pathos, aucune recherche de l’émotion à tout prix…. Au contraire, on sent beaucoup de pudeur, beaucoup d’humilité dans cette histoire intime, poignante. On sent aussi beaucoup de force et de beauté, les dessins parlent d’eux-mêmes, beaucoup de cases sont silencieuses… et pourtant si parlantes.
Voilà donc un road trip à lire absolument, avec ses larmes oui mais aussi ses moments drôles, tendres… Clémence n’est pas une héroine, en accompagnant sa grand-mère sur son dernier chemin, elle cherche aussi le sien… Y a que les routes qui sont belles, peu importe où elles nous mènent….
Anspach vient de rééditer cet album paru en 1988 chez @dupuis_bd et qui fit les beaux jours du Journal de Spirou en 1987.
Bienvenue dans un polar américain des années 50 mené tambour battant dans la chaleur poisseuse du bayou. Berthet montrait déjà sa maîtrise du décorum us, son savoir-faire sur la création de personnages originaux et solides. Quant au scénario, il rend grâce aux films de genre : « La nuit du chasseur » ou « Luke la main froide ». Est-ce que ça a pris un petit coup de vieux ? Oui peut-être…. Est-ce que ça a gardé tout son charme ? Oui sûrement !
Un cahier graphique très intéressant de 16 pages vient éclairer le lecteur. Bonne idée donc que cette réédition qui m’a permis de découvrir ce jalon important de la carrière de Berthet !
Ça te tente un polar chaud et poisseux ??
Une belle surprise que cet album. J’ai été attiré par 2 choses : le côté thriller historique et le dessin… Je n’ai pas été déçu.
Une enquête donc… des meurtres atroces, un lien qui se construit avec une série d’estampes japonaises… et en fond les temps forts de la Commune, 72 jours qui ont laissé croire qu’un autre avenir était possible. Le travail historique est riche et précis, on croise des personnages réels (Jules Vallès, Louise Michel…) et on s’attache aux héros fictifs : Raoul Avoir, artiste graveur promu commissaire de police par la Commune et Nathalie, institutrice qui prend la direction d’une école fraîchement laïcisée . J’y ai appris beaucoup de choses, il est vrai que cette période est méconnue et peu enseignée !
Nicola Gobbi apporte un trait original, effilé, acéré, mono ou bichrome et donne un côté « carnet de dessins » à cet album, comme si Raoul Avoir lui-même avait dessiné son histoire.
Dire que j’étais passé à côté de cet album ! Quel talent ! J’ai adoré lire l’histoire pourtant tragique des ces filles exploitées, mises en danger par un travail qui les mène droit vers la mort !
C’est le talent de Cy qui fait la différence : elle montre avant tout l’amitié, la vie, le dynamisme, l’envie de s’amuser, de s’émanciper aussi de ces femmes. On comprend les douleurs qui arrivent, on ressent une empathie émue pour ces filles mais il n’y a jamais de pathos. Et ces couleurs : avec son camaieu de 8 crayons de couleur, du vert au violet, Cy suggère en douceur et en légèreté, c’est superbe !
Cette histoire poignante et pudique est à lire absolument, l’interview de fin d’album éclairera (sans mauvais jeu de mots) intelligemment le lecteur. Un très beau livre, vraiment !
La sortie récente de cette intégrale noir et blanc m’a convaincu de lire, enfin, Jazz Maynard. Elle contient les 3 premiers tomes, la trilogie barcelonnaise. J’ai triché, j’ai préféré les lire en couleurs… Mais l’effet est le même. La plongée dans les bas-fonds de Barcelone est folle, ça va à 100 à l’heure, le dessin est très dynamique et ne vous laisse aucun répit. Quant au scénario, il se dévoile au fil de ces 3 premiers albums.. on comprend petit à petit les liens qui unissent Jazz et Barcelone, ainsi que les liens qui l’unissent à Téo et Judas, ses amis d’enfance. Le crime organisé, le vol, la prostitution, la corruption, tout y passe. On s’attache bigrement à ce Jazz Maynard, personnage complexe, ambivalent, sorte d’Arsène Lupin avec une ceinture noire, et on a bien envie de lire la suite pour en savoir plus !
« Qu’est ce que tu ne ferais pas pour la peau ? » chante Dominique A.
Voilà la bande originale de cet album qui en reprend le titre.
Evidemment, ce n’est pas à mettre entre toutes les mains. Ce roman graphique érotique met en scène explicitement une rencontre, une attirance magnétique, deux corps qui se cherchent et se trouvent…souvent avec peu ou pas de mots. La fièvre de ce désir transparaît… On passe de la vision d’un personnage à un autre facilement ,quelques traits graphiques diffèrent… et on sent le basculement arriver, les questions, les sentiments poindre. Aucune vulgarité dans tout cela, l’album évolue doucement vers une ambiance plus douce, plus touchante aussi ..le dénouement qui évite le cliché sonnera comme une gifle.
Ton sang chauffé d'un coup
Tu le sens cavaler
Te porter n'importe où
Te faire faire un peu tout, sans frein…
Il m’a fallu 2 lectures pour mieux appréhender cet album….
Commençons par le positif : Quel beau livre, quelle couverture ! Quel excellent choix de couleurs ! J’ai adoré l’ambiance générale, les tons saumonés, le noir omniprésent, ces touches de bleu ciel… une réussite graphique ! Autre trouvaille, le personnage de Pouilloux, une gageure dans un polar, le raté parfait, agaçant et lourdaud !
Je suis moins convaincu par le personnage d’Alex… j’ai eu du mal à y croire, à la considérer comme crédible dans cette histoire, j’aurais aimé en savoir plus sur elle, son passé, son passif, sur le pourquoi de son côté agacée perpétuelle (le syndrome Anakin Skywalker !) … sur une intrigue un peu survolée également, une résolution presque par hasard…. Même si le hasard, ou devrais-je dire les signes, a son importance dans cette histoire.
En conclusion, pour un premier album, Nicolas Dehghani mérite tous nos encouragements !! Tout comme Antoine Maillard et son « entaille », voilà des jeunes auteurs à suivre !
Voilà une histoire de vikings intéressante et originale. En effet, le prisme choisi est celui de la conversion au christianisme d’un peuple ancien et attaché à ses rites et coutumes. Luttes de pouvoir, enjeux politiques, enrichissement, conflits familiaux… de la décision de Magnulv de céder aux sirènes christiques vont découler bon nombre de rebondissements. Le tout est très plaisant à suivre, en particulier car Sten le fils du roi et opposant à la conversion, est un personnage complexe, violent, intelligent et manipulateur. Et c’est lui qui entend dicter sa loi dans ce premier tome. L’ultime rebondissement final promet une suite surprenante et inattendue… Une série à suivre donc !
Voilà encore un album qui n’avait pas attiré mon regard… C’est la récente parution du tome 2 qui m’a décidé.. Quelle bonne idée ! Voilà une histoire originale, des personnages attachants, un scénario surprenant et un travail graphique délicat aux couleurs douces.
Le point de départ est ingénieux : une île bretonne désertée de ses mâles partis à la guerre…tous sauf un, Maël. Il sera donc le nouveau facteur, un rôle qui va changer sa vie. Je vais volontairement en dire le moins possible sur cette histoire, mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Surpris comme je l’ai été devant cette histoire légère et dramatique à la fois, agrémentée des paysages bretons balayés par les embruns.
Cet album se lit d’une traite, on regrette même de l’avoir fini si vite…. Je comprends mieux pourquoi ce tome 2 me faisait de l’œil !
Dans la série « le deuxième te fait de l’œil mais tu ferais bien de lire le premier d’abord » voici Retour de flammes. Mais que cache cette couv très cinématographique prometteuse ?
Elle cache un polar passionnant. Paris 1941, une enquête complexe mené par un commissaire français sous la pression de l’occupant allemand.
Une enquête qui va mener notre flic dans le monde du 7ème art : des pellicules de films allemands sont brûlés… La Gestapo ne voit pas ça d’un très bon œil… L’enquête est complexe et l’intérêt du lecteur sera alpagué par les faces cachées des 2 héros : le commissaire Lange et l’inspecteur Goujon …sans oublier la nouvelle voisine de Lange et la mystérieuse petite fille qui l’accompagne…. je n’en dis pas plus mais le scénario de Laurent Galandon (A fake story notamment) nous mène avec envie vers un tome 2 qui répondra à nos questions…. Il faut signaler le travail graphique réaliste et expressif d’Alicia Grande dont ce sont les débuts dans le monde de la BD.
Le tout nous donne un polar historique efficace et riche d’intrigues à dénouer… Encore une deuxième tome à aller chercher !
Tout ça, c'est la faute de @une_geek_de_plus... Elle m'a donné envie de commander un Gotting que je n'avais pas.
Je l’ai reçu ce matin. Je l’ai ouvert et je ne l’ai plus lâché.
Le pitch est génial et il est planté en 2 planches. Le lecteur est ferré, il est fichu.
Philip est un banal employé dans une agence d’assurances, voilà qu’il se prend pour un enquêteur, un détective privé. En même temps, les évènements sont troublants et ils s’enchaînent.. Philip n’en dort plus la nuit, il veut savoir… il va donc mener son enquête…
Le scénario de Götting est imparable… mais que dire de son travail graphique. Je vais perdre toute objectivité tellement j’aime… L’Amérique des années 60 est superbe, on se croirait chez Hopper mais on est chez Götting, le trait est gris, jaune, bleu, épais et consistant, c’est beau, doux, tranquille, un peu à l’opposé de la succession d’évènements. C’est surtout terriblement vivant et évocateur…
La fin surprenante vient achever le lecteur…. Où accentuer ses doutes. Au choix !
Encore un bel album qui m’avait échappé…. Un album qui raconte une histoire douloureuse, des vies qui basculent à la proclamation des lois raciales de Mussolini le 18 septembre 1938. Andrea et ses cousins passent de l’insouciance et du bleu de la mer à un avenir soudainement incertain d’un bleu nuit inquiétant.
Andrea Serio utilise avec un talent éclatant toutes ces nuances de bleu, mais pas que, pour toucher le lecteur. Avec élégance et douceur, les planches souvent muettes et les cadrages ingénieux nous touchent en plein cœur. Pas besoin de mots quand le dessin est à ce point parlant… Les pastels, crayons (les pleines pages !!!) se font virtuoses pour faire passer les émotions en finesse…
Cette histoire tragique servie par le talent d’Andrea Serio risque de vous habiter longtemps, je vous aurais prévenu.
Drôle d’effet d’avoir en main le journal intime d’Adrian Tomine. Car c’est de cela qu’il s’agit : un très joli carnet, une belle couverture, un fin fil rouge marque-page, des petits carreaux et des croquis autobiographiques présentés chronologiquement et dans un découpage identique.
L’objet est donc très réussi et le contenu est intéressant. De la naissance de son rêve d’enfant en 1982 à un passé tout proche (2018), Adrian nous raconte les doutes, les espoirs, les rêves, les angoisses…On est là dans l’intime, dans la tête de l’auteur.
Alors oui c’est narcissique, parfois agaçant et gênant, souvent drôle mais ça semble plutôt sincère et finalement plutôt attendrissant. Et puis en tant que lecteur de BD, ça interroge tout de même sur le statut de l’auteur. Adrian Tomine n’est sûrement pas le seul à souffrir d’un manque de reconnaissance, à la peur d’un avenir incertain…
Au final, chacun pourra se retrouver dans les réflexions d’Adrian Tomine, en tant que lecteur, auteur ou père, de l’intime à l’universel il n’y a parfois qu’un pas.
Contexte historique pesant, thriller aérien, de bons ingrédients pour un album fort en émotion. Jean-Laurent Truc s’inspire d’un souvenir d’enfance pour écrire cette histoire qu’il propose à Patrick Jusseaume (Tramp). Le dessinateur n’aura le temps de storyboarder que quelques planches (visibles en fin d’album) avant de disparaître. C’est Olivier Magnin qui relève le défi avec brio.
Un album plein de suspens donc, on partage l’angoisse des passagers de cet avion qui quitte un pays pour un autre sans trop savoir lequel est le leur. D’autant que tout le monde n’a pas que de bonnes intentions dans cet avion….
Cette intégrale regroupe les 3 tomes de cette histoire sordide, noire … un délice de tryptique ! Original par son scénario à 3 voix. 3 tomes et 3 narrateurs, 3 points de vues différents. Original aussi par sa puissance graphique en sépia avec des personnages marqués et marquants qui signent les débuts en BD de Ralph Meyer.
Si le tome 1 nous est conté par les yeux de Joe et le tome 2 par ceux de Martha (sa femme qu’il veut donc tuer), le tome 3 est une vraie surprise et conclut en beauté cette série impressionnante de noirceur et de maîtrise.
Je ne veux rien spoiler et je n’en dirai donc pas plus, mais je comprends mieux pourquoi @livressedesbulles m’empressait de lire cette berceuse qui pourrait bien vous empêcher de dormir !
2 patrons, Loustal au dessin, Götting au scénario (inspiré de Noir, autre album de 2012). Autant dire qu’on ne prend pas de gros risque. Et comme avec Pigalle 62.27 dont j’ai déjà parlé, on n’est pas déçus.
Un raté prêt à tout pour du fric, des gangsters sans pitié, une blonde vénéneuse à souhait… tous les ingrédients du polar us des années 60 sont là. On y ajoute un chien noir et nous voilà partis dans une sombre noyade, une chute inexorable vers les enfers pour Stefan qui ne sait pas où il met le petit doigt (c’est le cas de le dire) en acceptant l’offre qui lui est faite : tuer quelqu’un. Sauf qu’il n’ a jamais fait ça Stefan et que c’est pas si facile….
Le style graphique de Loustal est coloré, taillé à la serpe, c’est vivant et les personnages ont beaucoup de consistance.
En conclusion, encore une réussite pour ce duo, mais est-ce une surprise ?
Cette belle couverture dit tout de cet homme, Andreas Kuppler, seul, perdu dans ses pensées, déboussolé dans un pays qu’il ne reconnait plus, l’Allemagne, infectée par la pensée nazie.
Andreas nous raconte tout, la montée de l’antisémitisme, la manipulation de la population, l’impact sur la vie quotidienne, sur son travail de journaliste sportif en 1936, année des JO. Il nous livre surtout ses pensées intimes, ses doutes : doit-il s’opposer ? Jouer le jeu ? Il se demande même pourquoi il ne parvient pas à adhérer pleinement… Cette introspection est riche d’enseignements et d’intérêt. En opposition, le regard de sa femme est tout autre, influencé par les idées fermes de ses parents.
De ces deux regards nait une réflexion profonde sur notre attitude face à la tyrannie.
Ce scénario noir et intense de Corbeyran est servi par un dessin épais, pesant de Manuel Garcia et des couleurs sombres de Degreff idéales dans ce contexte.
Un beau livre, une belle couverture, une habitude chez Sarbacane.
Qui est Esma ? une jeune turque sans-papier qui sert de bonne à tout faire à une star de la télé-réalité dans une somptueuse maison… Un soir, elle assiste impuissante au meurtre de sa patronne.
Il s’agit bien ici d’un polar à l’ambiance lourde et inquiétante niché dans un cadre montagnard luxueux. Un petit air de Lucas Harari ? Peut-être….L’ambiance graphique dans les tons bleus et noirs (sauf pour les flash-backs de la vie d’Esma en Turquie) renforce ce sentiment. On s’attache facilement aux personnages et surtout à Esma et Audrey, une amie qui lui vient en aide. La relation qui s’installe entre elles est intéressante car ambigüe… L’enquête ne manque pas d’intérêt non plus, elle est complexe et nous tient en haleine jusqu’à la fin.
Un bon moment que ce polar simple mais soigné et bien ficelé !
J’ai découvert Alfred sur le tard avec Come Prima, fauve d’or à Angoulême en 2014, puis lors de sa carte blanche à la cité de la BD en 2019.
Il me fallait donc découvrir également cet album « Je mourrai pas gibier » qui date de 2009.
Cet album raconte un drame. Une histoire terrible, intense, un album que l’on ne peut lâcher, on tourne les pages, sonné dés le départ par une tuerie : 5 morts et 3 blessés.
La suite de l’album va tenter de nous faire comprendre comment on en est arrivé là.
« Des raisons, on peut toujours en trouver, des bonnes ou des mauvaises, en pagaille. »
Alfred ne nous ménage pas, il utilise un trait dur, haché, les gueules des personnages sont fortes, marquées, marquantes. Il nous entraîne dans un tourbillon de violence, physique et psychologique, personne n’en sortira indemne.
Un album puissant, une ambiance oppressante parfaitement rendue, un choc !
Come Prima a reçu le fauve d’or 2014 au festival d’Angoulême. Pour ses débuts comme auteur, Alfred signe un coup de maître.
Un road-movie poignant et tendre, qui sent bon la chaleur de juillet 1958 sur la route de l’Italie, la route de la maison pour ces 2 frères. Fabio et Giovanni qui ne se sont pas revus depuis la guerre… Ce huis-clos en fiat 500 est l’occasion de régler les comptes… de se plonger dans le passé – ces planches souvenirs en 3 couleurs sont incroyables de simplicité et de beauté – mais aussi d’envisager l’avenir…
Le dessin se fait chaud et doux, parfois dur et tranchant… Alfred manie les ambiances italiennes – ces rues, ces bords de mer- avec brio.
Come Prima est un album – bientôt un film !- qui sonne juste, qui parlera au cœur de chacun d’entre nous.
Derrière cette somptueuse couv se cache une histoire de paranoïa.
Celle de Zoli d’abord, hongrois réfugié à Paris, tatoueur de talent, qui veut cacher son domicile, qui fuit son pays sans qu’on sache trop pourquoi.
Celle de Lazlo ensuite, un chauffeur de taxi qui prévient Zoli qu’il va se passer des choses, que certains vont bientôt passer à l’action…
L’atmosphère très noire est intéressante, elle est palpable, bien rendue par un graphisme qui joue sur les ombres…. Qui se cache dans l’ombre et pourquoi ? C’est là tout l’enjeu de cet album au style direct.
Le tatoueur se lit vite, trop vite … les questions restent nombreuses et il subsiste un goût d’inachevé. Sera-t-il soulagé par un tome 2 ? Si oui tant mieux, si non….j’avoue rester un peu sur ma faim.
Voilà un album méconnu de Christian De Metter qui date de 2009. Le titre et la couv intriguent. Le point de départ est la rencontre fortuite entre Norman, un jeune écrivain, et Marylin Monroe.
S’en suivra une romance platonique qui mènera le couple sur les routes un soir d’hiver. Une panne de voiture provoquera une suite d’évènements troublants dans un étrange manoir.
Ce n’est pas l’intrigue – néanmoins hitchockienne - que je retiens avant tout mais bien le travail graphique saisissant réalisé par De Metter. Les cases sont réalisées à l’aquarelle et le résultat est splendide à l’image d’une Marylin, plus vraie que nature et dont le sourire prend vie naturellement. A moins que ce soit Norma Jeane Mortenson que l’on rencontre car c’est finalement plus l’individu que la star que De Metter nous donne à admirer.
Chaque case est un tableau à part entière, Marylin est à couper le souffle, un album qui montre encore un peu plus l’étendue du talent de Christian De Metter.
Cette intégrale Casterman de 2011 regroupe les 2 tomes initialement parus de 2001 à 2003 chez Triskel – Soleil. Elle dévoile un thriller campagnard français des années 30 particulièrement intéressant d’autant que le genre aurait légèrement tendance à disparaître.
L’arrivée d’un nouveau curé fait l’évènement… Y compris pour le docteur Jarowski qui ne porte pourtant pas l’église dans son cœur. Leur rencontre va donner lieu à la résurgence de souvenirs enfouis, à la révélation de secrets tragiques laissant le lecteur haletant à la fin du tome 1.
Le tome 2 est moins tendu mais joue plus sur les psychologies des personnages… que faire d’un secret ? A fortiori reçu en confession ?
Le tout est une sacré réussite sublimée par les coups de pinceau de Christian De Metter qui donnent une épaisseur impressionnante aux personnages et à l’ambiance noire et lourde.
Western, polar, drame familial, road-movie enneigé…. Rouge comme la neige est un peu tout ça à la fois !
C’est d’abord un scénario solide et riche en rebondissements. Une mère veut retrouver sa fille disparue il y a 6 ans. Elle libère le principal suspect qui l’emmène alors sur les chemins neigeux du Colorado afin de retrouver Abby. Un snow-trip qui ne sera pas de tout repos, entre révélations, faux coupables et vrais gentils…
Que dire de l’incroyable travail graphique ? Si on reconnait la patte De Metter, on ne peut qu’être impressionné devant le choix chromatique – ce rouge sang ! -, les coups de crayons, les hachures, les plans qui donnent vie à cette histoire et à ces personnages.
Encore une sacrée réussite pour Christian De Metter dans un style un peu différent mais avec toujours autant de maîtrise et de talent !
Avec Patrice Leconte au scénar et une telle couv, on se croirait au ciné un jour avant l’heure !
2 femmes qui se croisent, 2 personnalités différentes mais 2 êtres un peu perdues qui traversent le Paris occupé de nuit, ça ferait sûrement un bon film !
D’abord j’ai vraiment apprécié le dessin, les couleurs et l’ambiance distillée par Alexandre Coutelis. C’est beau et le regard est concentré sur les personnages et les dialogues. Les 2 personnages féminins Arlette et Anna sont intéressantes et laissent planer une bonne dose de mystère… Ce premier tome présente les protagonistes mais laisse beaucoup de questions sur l’intrigue et la réalité de la vie de nos 2 héroïnes.
On ferme l’album un peu frustré … La parution du tome 2 – Anna devrait soulager le lecteur impatient que je suis…il faudra attendre le 1er septembre !
Cette réédition d’un roman graphique de 1995 est une découverte pour moi. C’est un volumineux livre en noir et blanc qui a remporté de nombreux prix et qui reste dramatiquement d’actualité.
Howard Cruse raconte une fiction largement inspirée de sa vie, Toland c’est un peu lui. Même si cette ville de Clayfield n’existe pas, on se croirait plongé dans le sud de l’Amérique des années 60 avec comme toile de fond les discriminations contre les noirs et les homos.
Le sujet est fort et traité avec finesse et retenue… Le dessin est minutieux mais je l’ai trouvé difficile d’accès et j’ai parfois eu du mal à lire ces pages hachurées et ces cases chargées d’autant que je ne suis vraiment pas fan de sa façon de dessiner les personnages…. (ça me rappelle Backderf et j’ai vraiment du mal…)
Ceci dit je mesure l’importance d’un tel album et l’engagement de son auteur, une postface et un cahier graphique rappellent d’ailleurs la valeur de ce livre considéré par beaucoup comme un chef d’œuvre essentiel !
Derrière cette couv magnifique se cache une parenthèse plein de sensibilité, de pudeur et de vérité.
Une vie, ou plutôt une vie qui se termine, celle d’Yvonne, 80 printemps et qui craint de plonger… de voir ses souvenirs s’enfuir, les mots la trahir, la mémoire s’envoler…
On suit donc son intégration à l’EHPAD « les mimosas », sa rencontre avec ses colocs, la découverte des règles de vie, des ateliers… Séverine Vidal trace des visages ridés mais sensibles, doux, qu’ils soient souriants ou tristes, le découpage nous offre des moments de pause, de réflexion.
Car après avoir été touché par cet album et par le désir de vivre et d'aimer d'Yvonne viendra forcément le moment de la réflexion…. Les vieux, la fin de vie, la mort, l’amour…..ce fameux plongeon vers le 3ème âge et au-delà. Aucun pathos là dedans, juste des mots et des regards, des notes qui sonnent juste et touchent en plein cœur.
Merci @lecteurs_com et @grandangle_editions pour cette belle lecture !
Ça fait des semaines que je repousse cette chronique… Je n’arrive pas à parler de ce livre.
Derf Backderf y décrit donc avec minutie l’enchaînement chronologique des évènements qui ont mené à une tragédie le 4 mai 1970 causant la mort de 4 étudiants sur le campus de Kent State.
Une minutie que j’ai fini par trouver lourde, pesante….trop. Il y a beaucoup de personnages que l’on suit au quotidien jusqu’à ce fameux jour…. Je ne suis parvenu à m’intéresser à aucun d’entre eux.
Alors bien sûr je me suis efforcé de chercher une explication à cet effet de glaciation de mon petit cœur… je crois tout simplement que l’univers graphique de Backderf ne me convient pas …Certes on finit par se faire à ces visages bizarres, ces nez (désolé je ne vois que ça), ces gestes et postures un peu robotiques… Mais malgré mes efforts (si si j’en ai fait !) je ne suis pas parvenu à me captiver pour cette histoire.
Et je m’en veux un peu car le fond est important, sacrément bien documenté (un peu manichéen quand même) et je vois bien que cet auteur déclenche des passions….
Ce sera sans moi.
La couv m’attirait même si je sentais bien que j’allais m’éloigner de mes sentiers habituels avec cet album. Une fois acceptée l’absence de visages, j’ai beaucoup aimé l’ambiance graphique générale, la nuit, l’omniprésence des bleus et du noir, le découpage varié, les pleines pages intenses. Les personnages sont intéressants et les rapports entre eux m’ont intrigué, amusé… Pourtant je reste frustré… Cette histoire de disparitions qui sert un peu de fil rouge en fond de l’album n’est pas expliquée… j’ai l’étrange impression d’être passé à côté de quelque chose, d’avoir loupé un truc… ou bien peut-être me faut-il accepter le mystère, l’inexpliqué… Quelqu’un peut m’aider ??
Merci à @netgalleyfrance et @dargaud pour la lecture de cet album qui parait ce jour !
Là aussi je sors de mon chemin …. Mon regard a été interpellé par la couv de cet album, premier tome d’une série sur l’adolescence, les dysfonctionnements familiaux mais aussi l’amitié, la sororité…
J’ai apprécié le graphisme, les couleurs, l’inspiration manga et j’ai trouvé ces personnages féminins plutôt attachants. Cette introduction à la série s’attache à cerner le personnage complexe de Paloma et j’ai aimé le développement de l’intrigue et le dénouement…. Son côté revêche qui peut être d’abord agaçant va finir par s’expliquer… Au final un sujet délicat et important abordé de façon intéressante, je ne suis sûrement pas le cœur de cible mais je pourrais bien avoir envie de lire la suite quand même…
Merci à @netgalleyfrance et @dargaud pour la lecture de cet album paru ce jour !
Ce polar romantique est d’abord magnifique tout de noir et blanc vêtu. Les personnages sont très vivants, malgré leur âge, leurs visages sont très expressifs et la relation entre Gus l’ouvrier et Georgia l’ancienne sirène vedette qui reprend vie sous nos yeux est attendrissante.
On tourne les pages à la vitesse grand V, impatient de voir comment ils vont s’en tirer, tentant de libérer Georgia de sa clinique-prison. Et on n’est pas au bout de nos surprises, avec une fin renversante et inattendue.
Une belle histoire dans un très bel écrin, voici un album qui mérite d’être découvert !
Suite et fin du thème « sirène » (un hasard je te jure !) avec cet album des auteurs de Peau d’homme somptueusement réédité dans ce très beau livre.
Nous voici plongés dans le Paris fin 19ème, 2 styles artistiques se disputent : les impressionnistes et l’art officiel dit pompier (je ne connaissais pas du tout !). Gustave Gélinet est un besogneux de ce style de peinture…jusqu’à ce qu’il croise le chemin humide d’une sirène.
Histoire subtile et intelligente, très jolie à regarder, j’ai passé un excellent moment (inattendu pour moi) avec cet album. C’est drôle, fin et les réflexions autour de l’art, de la différence, des aspirations à une autre place dans le monde ne manqueront pas de vous toucher.
Touché comme je l’ai été par cette sirène, créature bien plus humaine que pas mal d’entre nous…
Petite trouvaille dans ma médiathèque locale : un polar scandinave de 2017 avec 2 signatures attirantes : Berthet et Runberg.
Sylvain Runberg connait bien la Suède et ça se voit. Il place son intrigue dans le monde des raggare : culture alternative inspirée des 50’s US et qui tourne autour des bagnoles et du rock. Le scénario est bien ficelé et nous tient en haleine jusqu’à la fin. On suit Lisa Forsberg (un p’tit goût de Lisbeth Salander), jeune inspectrice qui prend son premier poste dans sa ville natale. Elle doit gérer une disparition mais aussi son retour dans un passé qu’elle affronte bille en tête. Le dessin de Berthet est comme d’habitude précis, élégant, léché.
Au final un moment sympa avec un album dynamique et prenant dans un univers noir joliment équilibré par le beau travail de Berhet.
J’avoue avoir délaissé Jacques Ferrandez ces dernières années. C’est donc vierge de toute aventure orientale (les Carnets) que je me suis lancé dans ce tome 1 des Suites algériennes qui débute en 1962 au moment de l’indépendance. Alors évidemment il me manquait quelques références liées aux personnages mais ça ne m’a pas trop dérangé.
Le propos est précis, factuel, historique… Ce n’est pas toujours facile à suivre (les dates, les noms…) mais c’est passionnant. La force de l’auteur et de cet album est de nous faire passer ces histoires, cette Histoire par des personnages denses, attachants, différents et impliqués à des degrés divers dans les évènements qui secouent l’Algérie.
On ne s’ennuie pas une seconde, il n’y a pas de récit historique assommant, il n’y a, surtout, pas de jugement et on a accès à tous les points de vue.
On croisera Yanis-Paul, journaliste, Nour son amoureuse, Noémie sa grand-mère mais aussi Mathilde, jeune communiste idéaliste et Bouzid, son compagnon, un des futurs généraux en vue quelques années plus tard. L’album se développe autour de 3 moments chronologiques distincts, les personnages faisant le lien entre eux.
C’est profondément humain, intéressant, complexe bien sûr mais riche. A lire sans aucun doute !
J’avais tardé à me lancer dans cette série, un préjugé, une impression que ce n’était pas pour moi. La lecture du tome 1 m’avait ouvert les yeux. Il me fallait lire le 2 au plus vite, c’est chose faite. Le petit cinéma de Nicolas Petrimaux fonctionne toujours aussi bien. C’est toujours aussi déjanté, dynamique, explosif, drôle…Mais pour autant le scénario tient bien la route et les quelques infos distillées dans ce tome 2 maintiennent l’intérêt pour la suite….car le mystère reste présent et on se pose encore pas mal de questions sur ce héros improbable.. Qui est donc vraiment Jacques Ramirez ?
Au final on passe quand même un sacré bon moment, L’univers de cette série peut plaire à tout le monde, et le dessin n’est pas en reste, c’est beau, coloré, les scènes d’action sont impressionnantes.
Laisse-toi embarquer par Jacques Ramirez, tu ne le regretteras pas !
En ce jour de commémoration voici l’adaptation BD d’un roman de Michel Bussi… On connait la complexité d’un tel travail… Dur de passer après le brillant « Nymphéas noirs » …
Cette histoire démarre donc lors du débarquement en Normandie le 6 juin 1944…L’album suit la longue enquête menée par Alice, la veuve d’un soldat tué sur Omaha beach, (voir 4ème de couv)… Le déroulé nous mène en 1964 puis en 1975 sur les traces de la vérité… Comme toujours avec Bussi, c’est complexe, plein de rebondissements et chaque détail a son importance. Le dessin et les couleurs sont agréables et on passe un bon moment, le mystère et l’intrigue nous tenant en haleine jusqu’à la fin.
Cet album vient de recevoir le prix PENG de la meilleure bande dessinée européenne et c’est amplement mérité. De leur rencontre à la claque au Chancelier Kiesinger en 1960 jusqu’aux procès Barbie puis Papon en 1997, on suit donc la vie de combat des époux Klarsfeld. Le combat contre l’obscurantisme, pour la justice et la mémoire. On en sort chamboulé par autant de courage, de ténacité et de volonté…. Et c’est avec émotion qu’on tourne les pages joliment dessinées, délicatement vintages. On ne s’ennuie jamais et on apprend beaucoup. Je reste persuadé que la BD a un rôle immense à jouer, un rôle de mémoire avec un impact pédagogique indiscutable. Cet album le démontre avec force. Bravo aux deux auteurs pour leur travail, il permet de garder ce combat vivant !
« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu… »
Pour continuer avec la BD pédagogique, voici un album utile lui aussi… Le biologiste Jean-Baptiste Panafieu et le dessinateur Alexandre Franc nous immerge dans une expédition de 2 mois dans l’océan Arctique. Emma et Luis filment et suivent une équipe scientifique qui étudie l’impact du réchauffement climatique.
Ils sont nos yeux et notre regard candide, ils posent des questions et cherchent des réponses.. en répondant et en expliquant, Sven et les membres de l’équipe scientifique font œuvre de vulgarisation scientifique : Du passé on va au présent et on prépare le futur, des extinctions passées, aux exemples de l’homme tueur et empoisonneur du présent jusqu’à un futur qu’on espère moins dramatique.
C’est riche, très riche, parfois complexe mais toujours intéressant. J’ai appris beaucoup. L’humour est aussi présent et c’est tant mieux car c’est quand même un tableau plutôt noir qui nous est présenté…
La belle phrase de Beate Klarsfeld s’impose là aussi (voir hier !).… Combattons, sinon nous avons déjà perdu !
Le Louvre fête la BD ce week-end. Vous y croiserez peut-être un guide débutant : Charles Berberian.
Pour la sortie de cet album, le voilà embauché. Il faut dire qu’il en a arpenté les couloirs… la Mésopotamie n’a plus de secret pour lui. Et c’est devant la statue aux yeux lapis-lazuli qu’il a eu l’idée de raconter la légende de Gilgamesh. Je vous passe les détails historiques, importants et très bien expliqués dans un cahier final utile et somptueux.
Somptueux… c’est le mot ! J’ai admiré cet album plus que je ne l’ai lu… c’est beau, délicat, j’ai tourné les pages les yeux écarquillés !
Charles Berberian nous raconte avec beaucoup d’humour une part manquante de l’épopée de ce personnage héroïque de la Mésopotamie antique. Les exploits de ce souverain égoïste et violent oscillent entre mythe et réalité… Shamhat sa maîtresse qu’il envoie chasser le léopard blanc et qui lui ramène un jeune éphèbe, Enkidu.
Devenus amis, les 2 hommes s’en vont à la quête d’un exploit unique : terrasser le taureau céleste…
« Les amants de Shamhat » a magnifié mon samedi, merci Charles Berberian !
C’est en compilant les témoignages de 5 femmes rencontrées en Grèce que Sandrine Martin parvient habilement à faire vivre les histoires de Mona et Monika. L’une est réfugiée, enceinte et vient de Syrie, l’autre est sage-femme dans l’humanitaire. 2 femmes, 2 vies différentes, 2 parcours qui vont se croiser, se rejoindre.
Le talent de Sandrine Martin est de faire vivre ces 2 vies avec pudeur, tendresse par la voix à la première personne des 2 femmes. Elle nous raconte sans misérabilisme, sans cacher non plus la peur, les douleurs, les espoirs. Bien sûr ses dessins délicats et colorés de crayons de couleurs bleus et rouge, sa mise en page libre apportent beaucoup de sensibilité à ces histoires douloureuses. Chez toi, c’est où ? Là d’où tu viens…là où tu veux aller ….là où tu es ?! Aspirer à une autre vie, c’est le point commun de ces 2 femmes.
A la fin du livre, les textes des anthropologues éclairent le travail de Sandrine Martin, un travail remarquable, qu’il faut lire et méditer.
Que de charme dans ce petit album d’Edgar Camacho, jeune auteur mexicain, dont c’est la première publication en France ! Du charme à tous les étages de cet immeuble de la capitale, du charme dans la narration, dans le découpage, dans les couleurs et dans cette histoire, ce fil qui relie 2 jeunes femmes, 2 Susana à 50 ans d’écart !
Du charme et des trouvailles, des astuces graphiques qui permettent de suivre aisément cette histoire à cheval sur 1 demi-siècle. Des trouvailles qui témoignent d’une sacrée maîtrise !
Et puis une histoire qui fait du bien, une histoire de transmission, d’émancipation, de choix à faire…
Quelle belle découverte que cet album feel good que je conseille vivement ! Encore un jeune auteur à suivre absolument !