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Oh Largo, Largo, qu'a-t-on de toi?...
Voici donc le troisième album scénarisé par Giacometti. Les deux premiers ne m'avaient pas tellement plu et celui-ci ne fait que renforcer mon opinion.
D'un Largo Winch, j'attends une intrigue politico-financière complexe, avec des manipulations tordues, des personnages hauts en couleur, des traîtres et des rebondissements, le tout s'articulant sur une des divisions/un(e) des président(e)s du groupe. Le genre de dyptique qu'il faut relire des dizaines de fois pour bien tout saisir comme c'était le cas avec le dyptique OPA.
A première vue, Giacometti ne semble pas vouloir faire dans la facilité. Sauf qu'à bien y regarder, ça vire au fourre-tout indigeste. Trop de rebondissements, trop de faux-suspense, trop personnages, qui ne sont pas pittoresques mais calqués sur l'actualité.
Des milliardaires russes bling-bling à la copie d'Elon Musk, on est bien loin du pittoresque d'un Monkey Ball ou du Doge de Venise.
Au lieu de recréer le monde de Largo, les auteurs se contentent de suivre l'actualité, la tendance du moment. De la copier dans ce qu'elle a, à mon sens, de moins intéressant.
Les réseaux sociaux, le high-tech envahissant, les influenceurs youtubes, les startups qui dépensent plus en stratégie marketing qu'en recherche, le tourisme spatial pour milliardaires, les couples faussement polyamoureux, l'humanitaire et le féminisme réduits à des slogans - pardon, des "hashtags"... Tout y passe.
Je veux bien que Largo s'adapte à son époque, mais pas la peine d'en faire des caisses.
Le Largo des années 90 n'envoyait pas des références constantes au dernier modèle de grand écran, aux voitures climatisées, aux chaussures de sports à la mode, au grunge, à la techno ou hélène et les garçons, non ?
Encore une fois ça ne sert à rien de reprendre un personnage si on ne lui crée pas son propre monde.
Or, les auteurs ne semblent pas décider à exploiter les personnages et tous les seconds rôles et intrigues secondaires créées par Van Hamme. Les divisions du groupe, les présidents nouveaux et anciens (Sullivan est-il seulement encore en vie ?), les personnages croisées par Largo, sa jeunesse dont on ne sait finalement pas grand-chose... Tout ça n'existe pas. Il se contentent de prendre une BD connue pour en faire un James Bond du pauvre. Parce que ça marche, parce que c'est dans l'air du temps. Espérons au moins qu'il ne donneront pas de super-pouvoirs à Largo.
En ce qui concerne les dessins, ils sont toujours aussi détaillés et techniques. Mais je trouve que Francq se lâche un peu trop. D'après une interview, il "corrige" les dialogues et "étoffe" les situations, ce qu'il n'aurait jamais fait avec les scénario clé en main de Van Hamme (à moins qu'il ne l'ait fait et que c'est pour ça que Van Hamme a stoppé leur collaboration ?). Je trouve pas que ce soit une réussite. Les onomatopées, les répliques, le gag du cochon...
De l'humour des débuts, certes pas très fin, on est carrément passé au burlesque tarte à la crème.
Entre ça et les points évoqués plus haut, je ne trouve plus d'intérêt à cette série.
En ce qui me concerne, le dernier bon Largo était "Mer Noire".
Voici donc la fameuse histoire que Francq refusait mordicus de dessiner.
On se souvient en effet que c'est ce qui a mené à leur séparation sur Largo Winch, Van Hamme voulant envoyer Largo en Afrique pour lui faire vivre une aventure à la "blood diamonds" et Francq refusant catégoriquement sous le prétexte, curieux, que "l'Afrique génère trop de clichés".
Je dois dire que je suis partagé là-dessus. Mon avis c'est qu'il vaut le coup d'être lu mais il n'est au final pas aussi bon que je l'avais espéré en feuilletant quelques pages.
Avantage: l'histoire est solide et, comme d'habitude avec Van Hamme, très bien documentée. On en apprend beaucoup sur la situation au Congo et au Rwanda, sur les atrocités qui s'y déroulent et leur raisons profondes: derrière les terres rares et chères indispensables à nos objet high-tech se cachent des villages incendiées, des populations massacrées, violeés, réduites en esclavage, des multinationales corrompues et corruptrices, des chefs d'état fantoches, des sites surexploités dont la richesse ne profitera pas aux ethnies trop occupées à se faire la guerre, encouragées par ceux qui y trouvent leur compte.
Mais on découvre aussi des raisons d'espérer avec ceux qui ne cèdent pas à la corruption ou la haine comme ce commissaire de police intègre ou les soignants de l'hôpital Panzi. Et bien sûr, le formidable docteur Mukwege, personnage réél et reconnu pour son travail sur les victimes de mutilations génitales, auxquelles il apporte une aide tant médicale et psychologique que financière.
Rien que pour ça l'album mérite d'être acheté.
Maintenant les inconvénients: le dessin d'abord. Réaliste et détaillé (un peu surchargé même) il est très figé et surtout très mal découpé.
Je prends comme exemple les trois dernières case de la page 8 (= la page 14 de l'album), est-ce que vous trouvez que le déroulement de l'action est cohérent ? Moi je pige pas comment ce policier a pu se téléporter d'un endroit à l'autre. Entre autres.
Les dialogues ensuite, au moins en partie. Il faut reconnaître que Francq n'avait peut-être pas tort sur ce coup. J'ai rien contre les méchants tout méchant, les crapules sans scrupules et les saints sans nuances - on sait à quel point la réalité dépasse parfois l'affliction; mais généralement on évite quand même que le méchant dise explicitment "je fais des choses horribles" et le gentil "je suis révolté par ce méchant qui fait des choses horribles."
Enfin voilà, au final je donne 3/5 à cette bd.
"Le crépuscule du vautour est l’occasion pour le virtuose du Mauser c96 de côtoyer enfin ses frères rouges. À l’opposé d’un Blueberry qui cultivait les amitiés indiennes, Durango semblait ne jamais devoir croiser leurs routes. "
Euh si, dans "Sans pitié" et plus encore dans "la proie des chacals".
Je trouve l'avis de Quiqua bien sévère.
Moi c'est dans le style de Moynot que je ne pouvais pas entrer. Barral est plus proche de Tardi.
Certes, il n'est pas aussi bon pour réécrire et adapter l'histoire. Barral semble un peu timide et respectueux vis-à-vis de l'oeuvre original. Certes, l'humour, ironique et noir chez Tardi, peut sembler poussif chez Barral. En particulier les grimaces et mimiques des personnages sont un peu trop.
Mais Barral a d'indéniables qualités.
Le dessin est de très très bonnes facture. Barral a le sens du détail et de la perspective. J'ose le dire, pour les décors et les voitures son dessin est même légèrement meilleur que Tardi. Les scènes d'actions et de mouvements sont aussi très dynamiques.
Ah, et puis c'est le retour noir et blanc, ça fait du bien.
Barral n'a pas encore le sens du noir et blanc comme Tardi (tout l'album semble dans la même lumière, le même contraste), mais on peut espérer que ça viendra.
C'est un bon début, ça m'a donné envie de me remettre à Burma.
Si Tardi ne revient pas à la série, ce qu'on peut craindre, alors j'aimerais que ce soit Barral. Si possible avec quelques suggestions de Tardi pour les dialogues ?
Le premier Burma illustré par Tardi et le moins bon.
Enfin "moins bon" est tout relatif. Ça reste une adaptation réussie. Mais comparé aux suivants, on sent que Tardi n'avait pas complètement trouvé ses marques.
Le dessin d'abord.
La silhouette de Burma y est plus longiligne, avec un nez aplati, un menton plus long que saillant, des pommettes et des rides plus visibles. Un type qui ne sourit jamais. D'ailleurs, l'humour est complètement absent de ce tome, contrairement aux autres.
Noir, c'est noir.
Sans avoir lu le livre, j'ai l'impression que Tardi a moins travaillé les dialogues qu'il ne le fera pour la suite.
Enfin, l'intrigue n'est pas aussi complexe que pour les autres.
Reste qu'il y a une certaine poésie dans ce brouillard, cette triste histoire d'amitié trahie et d'amour perdu...
Seulement trois commentaires ?
Faut dire que les "notes" de Boulet sont librement consultables sur son blog.
Pourquoi l'acheter ?
Ben pour soutenir l'artiste. Et aussi parce que, bonne surprise, il y a des pages inédites.
Pour ceux qui ne connaissent pas Boulet, ce sont des petites histoires souvent humoristiques. Comme le dit lui-même l'auteur, c'est des "notes" vite torchées, pour se faire plaisir, sans liens entre elles, écrites au feutre sur ses carnet. Il a d'ailleurs longtemps refuser qu'elles soient publiées autrement que sur son blog.
Je trouve quand même sympa de pouvoir tenir ça en main. Contrairement à mes appréhensions, le dessin n'est pas trop petit, le texte suffisament lisible.
Les pages "bonus" forment une continuité, sur un thème donné (ici, le rêve), contrairement aux autres notes.
Au final ces "notes" ne sont peut-être pas un chef-d'oeuvre indispensable mais je trouve quand même ça sympa à avoir, ou à offrir.
Je comprends par pourquoi persister ?
Moynot n'a pas l'air vraiment à l'aise avec le personnage de Burma.
Enfin si mais... Quelque part c'est plus proche de Guy Marchand que de Tardi.
Burma était mon préféré, c'est vraiment dommage que Tardi ait arrêté la série.
Bah non. Tant pis si j'ai l'air d'un puriste mais Burma sans Tardi, ça le fait pas trop.
L'usage de la couleur n'est pas particulièrement bienvenue. C'est pas que je n'aime que le noir et blanc, mais ça convenait bien à l'ambiance et puis, les couleurs sont pas particulièrement jolies.
Et tant qu'à changer de dessinateur autant tout changer. Or, Moynot garde les têtes que Tardi à donner aux personnages de Malet.
Tardi, reviens !
Hélas, la dernière participation de Tardi à l'oeuvre de Malet.
Toujours aussi réussi, mais un petit peu court. J'aurais préféré une bonne grosse intrigue de 100 pages.
Enfin, ne gâchons pas notre plaisir.
Un nestor Burma, génial.
Que dire de plus ?
L'ambiance des années 50, une intrigue à tiroirs, les gueules, l'argot... C'est du Tardi-Malet comme on l'aime.
Je crois bien que c'est mon polar préféré, livre et bds confondues.
Une intrigue complexe, des personnages haut en couleurs, l'argot de l'époque, l'ambiance de Paris (et Lyon) sous l'occupation.
Lisez "rendez-vous 120 rue de la gare" pour voir comment Tardi a adapté le livre de Malet. Tous les petits changements qu'il appliqués sont bienvenue. Toutes les idées nouvelles qui n'étaient pas dans le livre sont parfaites.
Pas seulement point de vue dessin ou ambiance.
J'aime bien Léo Malet mais il a un petit défaut à mon sens : tous les personnages parlent sur le même ton : Burma, Covet, Faroux... Même Hélène.
Tardi a dépassé ça en donnant une vraie personnalité à chacun d'entre eux.
Chapeau!
Incidemment, je ne vous conseille pas de commencer par celui-là parce que c'est quand même copieux. Lisez plutôt "m'as-tu vu en cadavre" ou "Casse-pipe à la nation" en premier.
Un chef-d'oeuvre !
Le sujet ne m'intéressait pas plus que ça. Si je suis fan de Tardi, c'est avant pour ses adaptations de polar, même si j'ai beaucoup de respect pour son travail sur la guerre 14-18, j'avoue que je préfère lire ses adaptations de Malet ou Manchette.
J'ai donc ouvert ce livre par simple curiosité. Et j'ai pris une grande baffe!
Maintenant je comprends d'où vient le sens du détail si typique de Tardi. Son père a tout noté, tout décrit : le camp, les conditions de vie, l'atmosphère, l'humeur général, les anecdotes, la petite et la grande histoire...
Si le sujet vous intéresse ou que vous aimez Tardi, n'hésitez pas, foncez !
Maintenant quelques points négatifs, parce qu'il en faut :
- quelques coquilles ("l'armée à fait faux bon", etc.), enfin rien de dramatique non plus, il doit y en avoir 2 ou 3 en tout.
- sans dévoiler la fin, ce livre n'est apparemment qu'une "première partie". Ça se termine pas vraiment en queue de poisson, mais c'est quand même "à suivre". Maintenant que je sais qu'il y aura une suite, j'aurais préféré attendre carrément que le deuxième tome soit sorti pour m'avaler les deux d'un coup. Mais c'est juste moi, ça.
- enfin, un petit détail... Je sais pas ce qu'ils ont utilisé pour imprimer ce livre mais ça SENT ! Ça sent une odeur de poudre à récurrer ou de produit lave-vaisselle. J'espère que ça partira avec le temps parce que je vous promets qu'à force ça devient obsédant cette odeur.
Enfin pas assez pour me dispenser d'ajouter cette merveille à ma collection de Tardi.
Suite à un choc, Soda devient plus ou moins amnésique. Voilà qu'il se prend pour un vrai pasteur !
C'est l'album à faire bien évidemment. Beaucoup d'humour et un petit clin d'oeil à XIII quasiment à chaque page.
Un bon album de Soda, plus humoristique que violent.
Personnellement, j'ai toujours aimé les SODA, en tout cas ceux de Gazzotti (Warnant n'est pas mauvais, mais c'est le style de Gazzotti qui a fait Soda). Je ne me suis jamais dit "bof pas terrible cet épisode" car pour moi ils se valent tous, également bon.
"Bof pas terrible", c'est pourtant ce que je me suis dit en lisant "Et délivre-nous du mal".
Soda loin de New-York, dans un bled paumé, une banale affaire de vengeance... Bref en refermant l'album j'étais loin du compte.
Pourtant, après relecture, je me dis que c'est un des albums les plus profonds de Soda.
Ses relations avec son père, son métier de flic, des squelettes qui sortent du placard...
Finalement c'est un bon album à lire et relire.
Dommage que la série Soda soit en stand-by maintenant. Enfin on peut espérer qu'elle revienne, sans Gazzotti hélas mais c'est la vie...
Mon avis rejoint celui d'herve26.
Le tome précédent, "Mer Noire" était un grand cru. Une intrigue mystérieuse, des personnages intéressants (le "juge", le retour du commissaire Bellier...), un humour sympathique, un dessin, des couleurs et une lumière parfaite...
J'avais hâte de lire la suite.
Hélas ! Deux ans d'attente pour ça...
C'est à croire que VanHamme avait terminé le tome précédent sans la moindre idée de la suite à donner, et qu'après une longue panne d'inspiration il s'est dit : "tant pis, je fais n'importe quoi faut bien le finir".
Des "deus ex machina" en effet et à plusieurs niveau d'ailleurs.
(attention, spoilers)
La "vengeance" du "méchant" est complètement implausible : épouser Nerio alors que sa sécurité financière et celle de son fils est déjà assurée et ce depuis plus de 20 ans.
Et finalement, la mort de Nerio la pousse à se venger sur Largo ??
Une "vengeance" élaborée sur plusieurs décennies qui change de but sur un coup de tête ?
On ne sait d'ailleurs même pas si son demi-frère (qui ne peut pas l'être puisque Largo n'est pas fils de Nerio) l'est vraiment. Van Hamme s'en sort en faisant dire à Largo : "On ne le saura jamais et c'est mieux comme ça."
C'est un peu à l'image de l'album, des personnages intéressants ont été créés mais d'un seul coup on ne sait plus quoi en faire alors on les élimine vite fait et voilà, plus de problème.
Sans compter que la femme sans scrupules est avant tout une victime pour laquelle Largo n'éprouve pas la moindre compassion.
Au contraire du tome précédent, l'humour est bêbête et lourdingue. Et les passages avec Simon sont trop "cartoon" pour une série réaliste comme Largo.
Le Mowgli III, je me demande bien quel milliardaire en voudrant parce qu'à part Largo je ne vois pas qui a besoin d'atterrir dans un champ de vaches. La super-moto n'est qu'une pâle copie de ce qu'on a vu dans Dark Knight.
La nouvelle tour est très bof. La terrasse semble minuscule par rapport à l'ancienne.
Enfin le dessin et les couleurs ne sont plus aussi bons, en tout cas pour les premières pages.
Pour une raison que j'ignore Francq a encore changé de coloriste.
Restent les scènes d'actions sur le bateau, superbement réalisées, et qui nous changent des courses-poursuites en voiture/avion.
Dommage que ce soit pour illustrer des faiblesses (je suis gentil) de scénario (justice immanente : le méchant est écrasé par une caisse à cause de... sa maman qui glisse sur ses talons-aiguilles. Ahem)
Van Hamme nous avait pas habitué à ça.
(cet avis contient quelques spoilers)
Je continue dans ma découverte des XIII mystery et pour l'instant le Colonel Amos est celui qui me semble le plus réussi.
Il faut reconnaître ce mérite aux auteurs : ils ont donné à Amos une vraie histoire, à partir du peu de renseignements qu'on savait sur lui. Pas (ou très peu) de recyclages des clichés de films d'espions et, contrairement aux précédents opus, pas de lourdes et répétitives références à la série-mère.
Bien sûr, Heidegger, Giordino et Sheridan font une apparition mais c'est logique vu leurs métiers et celui d'Amos. Ils ont un vrai rôle dans le développement de l'histoire, ils ne sont pas juste là pour faire un clin d'oeil au lecteur.
C'en est même étonnant, absolument aucune allusion à Soleil Noir et pas l'ombre d'une Mangouste (ouf!).
On découvre donc l'histoire du Colonel Amos comment il s'est formé, comment il a perdu son bras, etc. Et ça tient la route même si la révélation finale sur l'identité du personnage est plutôt... surprenante. Le personnage apparaît alors comme manipulateur et même un peu cynique.
Mais pourquoi pas ?
Les rivalités entre services secrets sont bien exploitées, sur ce plan ça ressemble assez à Van Hamme.
Il y a une révélation coup-de-théâtre de dernière minute à propos d'un autre personnage féminin de la série, mais c'est assez bien amené. J'avoue que je ne l'avais pas vu venir.
Les dessins sont ok même si je trouve parfois le nez des personnages un peu disproportionné.
Note : 8/10
(cet avis contient des spoilers)
Comme le dit un commentaire précédent, c'est vrai qu'il n'y a pas de révélations-chocs avec cet album mais quelque part je préfère ça.
Question de goût, c'est à chacun de voir.
Je n'avais pas trop aimé que les deux premiers opus utilisent la voie "enfance malheureuse, personnage traumatisé, tueur philosophe qui se pose des questions."
Ici, on a personnage d'un seul bloc. Des capacités intellectuelles mais une vue d'esprit courte. Quand il voit son père, conservateur sudiste jusqu'aux bouts des ongles, battre sa mère alcoolique, il se contente de dire "si elle s'est mal comportée alors il a raison." A dix ans à peine.
Pourtant, les auteurs réussissent à en faire plus qu'un tueur de série b. Ils ont dû se poser la question : comment rendre intéressant un personnage aussi extrêmiste ?
La réponse est sans doute fournie par Jason Fly dans les dernière page : même les pires fascistes sont capables d'aimer.
Rowland continue à aimer Kim même quand il sait qu'elle lui a menti depuis le début, qu'elle ne l'a jamais aimé. C'est ce qui le pousse à vouloir la tirer des griffes de Wally, ainsi que son fils. C'est ce qui le fait tenir malgré les deux balles reçues dans la poitrine.
Ça on le sait déjà certes, mais je trouve l'idée bien illustrée.
Comme pour les autres détails, ce qu'on connaissait déjà mais seulement de manière évasive : la première rencontre avec Kim, celle avec McCall, et ce qui l'amène à entrer dans la conjuration... Je trouve que les idées choisies par le scénariste plutôt intéressantes et pas contradictoires avec la série-mère, du moins au début.
Parce qu'après ça part un peu en vrille. Les auteurs suivent Dorison en ce qui concerne le rôle de la Mangouste dans soleil noir : 2ème tireur et pigeon. Je n'aime pas trop ça et j'ai déjà dit pourquoi dans ma critique sur la mangouste. Encore qu'ici l'idée soit un peu mieux amenée (une discussion entre McCall et Wax sur le fait que Rowland pourrait hésiter au moment fatidique).
Mais après, les contradictions avec la série-mère s'accumulent et l'histoire devient vraiment confuse.
Non, Rowland n'est jamais allé "là où va l'indien", non Kim ne pouvait pas faire déjà partie de la conjuration avant de rejoindre Steve ressuscité en Jake Shelton...
Mais j'admets que le personnage de Kim, m'a toujours posé problème sur le plan de l'intrigue. Elle joue triple-jeu et on ne sait jamais vraiment pour qui. On pourrait supposer qu'elle obéit avant tout aux ordres de Sheridan, mais ça amène des contradictions...
Il y a aussi quelques oublis (volontaires ?) : aucune allusion au cousin David, ni à l'arrestation pour conduite en état d'ivresse. Rowland est bien arrêté mais pour autre chose.
Au final, je préfère quand même cet opus aux trois premiers, malgré les erreurs. La narration est efficace, l'alternance flashback/histoire présente est équilibrée. Les scènes d'action sont bonnes aussi.
Les dessins sont un peu dans le style ligne claire de la Mangouste, mais je trouve que Rowland et Fly sont plus ressemblants.
Assez bon donc.
Je l'ai toujours dit : le meilleur chroniqueur de la F1, c'est pas Froissart, c'est pas Moncet, c'est pas Laffitte, le meilleur c'est Fiszman.
Un humour irrésistible et un regard pertinent sur la F1. Je crois que Prost disait de lui : "il ne nous épargne rien, mais il a toujours raison", ou quelque chose comme ça.
Évidemment, ses vignettes s'adressent avant tout au fan de F1. Il faut connaître le nom des pilotes, savoir la différence entre gomme dure et tendre, suivre l'actualité de la F1, aussi bien sur la piste que dans les coulisses (renouvellements de contrat, batailles FIA/FOA/Ecclestone, etc.) pour bien saisir tous les jeux de mots.
Mais si vous êtes un vrai fan, vous serez servi !
L'album de trop pour Durango ?
Ne vous méprenez pas, le dessin, les couleurs sont toujours aussi soignés et le scénario n'est pas pire que d'habitude. C'est du niveau de, disons "Loneville".
Simplement, on a l'impression que cet album qui sort 4 ans après le dernier Durango est un peu un réveil forcé.
La fin de "L'héritière" ressemblait à une fin de série. Le mercenaire a semble-t-il trouvé l'amour, et, pour la première fois, décide de rester dans la ville qu'il vient de "nettoyer".
Dès la première page, Durango confirme d'ailleurs ce sentiment : "il me fallait une bonne raison pour repartir sur les pistes". Mais la raison justement n'est pas très très bonne. Enfin bonne pour Durango sans doute, mais pas pour le lecteur. Des tueurs d'enfants sadiques, dans Durango, il y en a eu à la pelle. Ce Louïe n'a rien de vraiment nouveau et il n'a pas le charisme d'un Logan.
Une fois sa mission terminée, Durango rentre chez lui où il va de nouveau couler des jours heureux.
Au final on a juste "un album de plus", pas mauvais mais dont on aurait pu se passer.
Swolfs a bien compris qu'il ne pourrait faire dix albums sur ce mode du beau mercenaire qui glande tranquillement à Nortonville et ne sort de sa retraite que de temps en temps.
Dans l'album suivant, il donne une raison un peu plus solide pour obliger Durango à repartir sur les routes et reprendre sa vie de solitaire, celle qu'il avait dans les dix premiers albums. On peut donc s'attendre à de nouvelles aventures pour Durango (je n'ai pas lu les deux derniers tomes mais j'ai pas eu de mal à deviner de quoi il s'agissait rien qu'à lire les extraits). Tant mieux pour les fans, dommage pour moi qui aurait préféré qu'on laisse le gaucher continuer à couler des jours paisibles.
Pour ma part, je préfère penser que la série s'arrête à "l'héritière".
Mais bien sûr, ça reste un Durango de très bonne facture.
Deuxième hors-série sur XIII : Irina.
D'abord, je tiens à dire que je n'ai pas vraiment lu cet épisode, je l'ai plus survolé, à la Fnac, pour passer le temps.
Point de vue dessin, je le trouve un peu trop "ligne claire" pour XIII, c'est assez surprenant. Mais bon, disons qu'on s'y fait.
Point de vue scénario, je trouve d'étrange similitudes avec le précédent.
Irina est né dans une dictature de l'Est (mais bon, là ils étaient bien forcés de la faire naître en Russie, contrairement aux auteurs précédents qui n'avaient pas à faire naître la Mangouste en RDA), issu d'un milieu vraisemblament modeste (à croire qu'aucun tueur n'est issu d'une famille riche, on va bientôt découvrir que Wally Sheridan travaillait dans une pizzeria pour payer ses études), devient tueuse par nécessité et suite à un traumatisme. Comme dans la mangouste, elle a un mentor, elle suit un entraînement physique rigoureux sous la houlette du KGB. Les auteurs n'en font pas une "méchante" mais plutôt une femme qui n'a pas eu de chance dans la vie et poursuit une vengeance. Bref une impression de déjà-vu. Je n'accuse pas les auteurs d'avoir copié la Mangouste, d'ailleurs leur scénario était probablement écrit avant la sortie du premier hors-série, mais je trouve qu'ils s'inspirent un peu trop de l'air du temps, des séries américaines.
Mais bon, dès le départ je ne suis pas un très grand fan d'Irina. Il aurait fallu mettre la barre très haute pour que je m'y intéresse.
Ça n'a pas marché mais si vous, vous êtes fan de ce personnage, peut-être que vous aimerez.
ps :
Après avoir relu cette histoire, récemment, je trouve mon commentaire un peu sévère. Je maintiens que les parcours Irina/Mangouste sont un peu trop similaires, néanmoins, ce parcours convient mieux à Irina, et par rapport à la série-mère, ça ne créé pas d'incohérences. Et puis moi je ne suis pas fan d'Irina, mais si je l'étais, je pense que ça m'aurait plu.
Allez, hop, je modifie ma note : 6/10. Parce que je n'ai pas eu le coup de foudre, mais ça tient la route.
C'est à se demander !
N'y aurait-il que Van Hamme pour écrire de bonnes histoires de XIII ?
Après deux premiers tomes que je trouve plutôt mauvais, ce troisième réussit l'exploit d'être encore pire !
Pourtant, au vu de la couverture, un peu plus originale que d'habitude, et du dessin, je me disais que ce troisième tome relèverait un peu le niveau, mais c'était sans compter sur le scénario.
Déjà on n'était pas censé avoir une histoire sur Jones, ni sur Carrington, ni sur XIII même, ça faisait partie des règles. Bon, je trouve plus la référence mais je suis sûr de l'avoir lu quelque part.
D'ailleurs, cet album s'appelait "General W" au départ.
Au final, sur qui est-ce ? Sur Wittaker ou sur Jones ? Ou encore sur Standwell, Carrington ? Ou même la Mangouste ? L'apparition de ces personnages me paraît absolument pas justifiée d'ailleurs, à part pour Carrington bien sûr.
Bon, essayons de trouver des points positifs. Le dessin, je l'ai dit, est OK. Le personnage de Jones me semble relativement convaincant, mais on a presque l'impression que c'est un personnage secondaire. Mais alors tout le reste...
C'est grossièrement caricatural au dernier degré. Même en regardant cet épisode comme une parodie, ce à quoi le dessin ne se prête pas du tout, j'aurais du mal à l'avaler.
Les références historiques, les clins d'oeil à la série-mère, les dialogues, les retournements de situations, tout y est grossièrement étalé, sans une once de finesse, sans aucune subtilité.
Sont renvoyés dos-à-dos les noirs extrêmistes, les blancs racistes et les modérés naïfs. Les stars du cinéma sont de riches frivoles aux vices les plus choquants possible (coke, sexe avec mineures).
Et le pire c'est qu'il insiste. Ça suffit pas de montrer Wittaker se faire arrêter une fois par des flics peu amènes, on a droit à quasiment la même scène quelques pages plus loin.
Les dialogues ont autant de profondeur que dans "Hélène et les garçons", "je suis un méchant qui déteste les gentils", "Mais moi je ne suis pas d'accord avec toi, je crois que tu as tort et même j'irai jusqu'à dire que tu es un méchant en fait !"
Voilà en gros c'est ça.
Les événements historiques, dont Yann ne semble avoir qu'une connaissance superficielle (contrairement à Van Hamme qui lui au moins se documentait), sont utilisés de façon tellement exhaustive que c'est à se demander si ce n'est pas par manque d'imagination : les black panthers, le vietnam, kennedy, martin luther king (très subtilement renommé "martin calvin x"), Polanski, Sharon Tate, Charles Manson (la "langouste" ?), et Edgar Hoover, on mélange tout ça.
Le seul point commun : tout est traité de la façon la plus racoleuse possible.
Qu'est-ce Polanski vient foutre dans XIII ? Rien, mais comme le sujet était brûlant à l'époque de la publication, Yann en profite : "Voilà un personnage que tout le monde adore détester, je vais en faire un méchant."
Lamentable.
On savait déjà comment Jones avait rencontré Carrington avant de devenir militaire, comment elle avait passé son enfance dans un quartier miteux, tout ça est repris presqu'à la lettre dans la bd. Quelle révélations ?
Oh 3 fois rien.
Jones s'appelerait "dream", mais elle ne le sait même pas.
Elle serait la fille de Martin luther king, la demi-soeur de Wittaker, et elle aurait pour copine Condolezza Rice.
Le seul truc qui m'a surpris un peu c'est le retournement de situation où on découvre que Wittaker prend la place de son frère. Un retournement complètement gratuit d'ailleurs. Mais même là, lors de cette scène, Yann tombe dans le lourd. Les "méchants" prédisent que Wittaker deviendra le premier noir chef d'état-major interarmes. On ne lui proposent pas un grade de général, non, carrément chef d'état-major, juste parce que c'est ce qu'il deviendra effectivement dans "Le jugement"... 30 ans après.
En plus, ça sous-entend qu'un noir ne pourrait pas accéder à de hautes fonctions sans l'aide d'un complot. Charmant.
Bref, cet album est à fuir.
Je ne le dis pas souvent mais je veux vraiment qu'on me rend les 20 minutes que j'ai passé à lire cet album.
PS : au fait "pigs" ce n'est pas "policier dans l'argot afro-américain", c'est tout simplement "flics" dans l'argot américain, afro ou non. D'ailleurs, dans les années 60-70 on disait plutôt "noirs" ("black is beautiful"), le terme afro-américain qu'utilisent ici les personnages n'est venu que dans les années 80.
L'idée des XIII Mystery semblait bonne au départ. Idée purement marketing certes, mais dont le fruit pourrait être intéressant. Consacrer un album entier à explorer en profondeur un personnage de la série XIII, avec un duo de scénariste et dessinateurs différents à chaque fois, et travaillant ensemble pour la première fois.
Le premier "hors-série" est consacré à la Mangouste. S'il y a bien un personnage qui m'intéressait, c'était celui-là.
Hélas, je sors de cette lecture un peu déçu.
Qui est la Mangouste dans la série XIII ? Un tueur sadique et sans pitié qui exécute ses contrats en bon professionnel, mais y prend un plaisir évident. C'est aussi un homme très vieux qui, s'il peut encore à l'occasion se servir d'une arme (cf le jugement) préfère agir en chef d'équipe et laisse les basses-besognes à ses élèves. La Mangouste, c'est le cerveau plus que les muscles. Il pénètre la psychologie de ses adversaires ou alliés et les manipule à souhait (cf par exemple "le dossier Jason Fly"). Il n'est pas non plus tête brûlée, il ne sous-estime pas l'adversaire et s'assure que le travail est bien fait jusqu'à la dernière minute. En un mot, il est plus proche d'Hannibal Lecter que de Rambo. Un homme supérieurement intelligent, nietzschéen qui n'a pas d'amitiés et ne s'intéresse probablement pas au sexe (si, si, ça existe !).
Ce que cette bd était censée expliqué, c'est comment il en était arrivé là, or les auteurs ont pris la décision de changer radicalement la donne.
J'admet qu'il n'est pas évident de donner de la profondeur à un personnage presque caricatural comme la Mangouste. Mais j'aime encore moins quand on dénature le personnage pour lui donner une fausse-profondeur. Ou quand on introduit des éléments complètement incohérents dans le seul but de créer la surprise (n'est-ce pas messieurs les scénaristes de Lost ?). Cet album fait les deux.
Au niveau du personnage : il est tout le contraire de ce qu'il est dans la série. Originaire d'Allemagne de l'Est, d'un milieu pauvre et orphelin qui devient tueur par "nécessité", qui reçoit l'instruction d'un mentor-ami-père spirituel... En un mot, on en fait un type sympathique et sentimental qui est devenu tueur suite à un traumatisme. C'est remplacer un cliché par un autre cliché. Si on ne voit pas ça dans XIII (on creuse pas les personnages en profondeur dans la série mère), on le voit dans nombreuses séries télés et autre films. Tiens, je parlais d'Hannibal Lecter : il me semble qu'il y a un film sur son enfance qui suit presque le même scénario.
Pour moi la Mangouste c'est un personnage né sur sol américain, qui a fait ses études à Harvard, s'est trouvé impliqué dans des affaires politiques et prend plaisir à tuer. Il y avait quand même des choses à dire là-dessus.
Les auteurs ont aussi voulu mettre en relief la solitude du tueur qui s'ennuie quand il ne travaille pas : il prend des taxis, dort dans des motels, demande à une prostitué de se faire passer pour son épouse et pour finir devient menuisier.
Ça pourrait être intéressant, mais franchement je trouve que ça ne colle pas. Quand la mangouste ne travaille pas, il lit. C'est un stratège.
D'autre part, les auteurs ont pris des libertés non seulement avec la psychologie du personnage, mais aussi avec l'histoire.
Que Sheridan ait voulu utilisé la Mangouste comme pigeon, à la place de Rowland, non seulement c'est idiot, non seulement c'est un "twist" gratuit mais en plus ça ne colle pas. Rowland a bien dit "trahi", "Mangouste" et "fuir" avant de s'effondrer. Et surtout le "rendez-vous" sur le yacht ne correspond pas du tout, du tout à ce qui s'est passé. XIII-MacLane n'est pas venu seul comme ça en hors-bord sur un yacht pour toucher son fric ! Alors qu'il devait commencer sa mission dans le rôle de Steve Rowland, lui et les hommes qui l'accompagnaient sont tombés dans un piège. Il s'en est sorti, a rejoint Kim Rowland et celle-ci l'a amené sur le bateau où il a été surpris par la Mangouste. C'est écrit noir sur blanc dans "XIII contre I": "la tête que tu faisais quand tu as vu que celle que tu aimais t'avais trahi", c'est la Mangouste qui prononce ces paroles.
En plus, selon les auteurs, La Mangouste aurait renoncé à son métier de tueur pour devenir menuisier et n'aurait repris les armes que pour se"venger" de Steve Rowland. Mais en suivant cette logique, il aurait dû abandonner en découvrant que XIII n'était pas Rowland !
On ne sait pas plus qui est vraiment la Mangouste, on ne sait pas comment il est devenu ce qu'il est ni même comment il a recruté son équipe de tueur. Comme si ces détails étaient secondaires.
C'est à se demander si les auteurs ont vraiment lu XIII.
Je n'ai pas parlé du dessin, ben je le trouve pas terrible. Voilà.
Un bon point quand même : Sa première mission en Afrique, quand on pour mieux s'approcher de sa victime, il n'hésite pas à partager le lit d'un homme ! Je ne sais pas si ça correspond à la Mangouste mais c'est assez audacieux.
3/10