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L’été commence et Eva est en vacances à la campagne chez sa grand-mère, une vieille dame légèrement loufoque. Elle y retrouve une tante qui referme systématiquement les portes et un grand-père banni de la maison familiale… Une famille à part mais attachante ! La jeune fille dresse dans son journal intime des listes de choses qu’elle trouve étranges et rencontre ses amis Lucy et Tobias le reste du temps, discutant et jouant pour passer le temps. Cet été sera différent pour elle… Une nouvelle étape dans sa vie s’annonce timidement, un tournant irrémédiable qui va la faire entrer dans le monde des adultes.
Eva aux mains bleues se lit comme un poème d’adolescent, sans prétention et sans emphase, avec l’innocence et la naïveté de croire que le monde nous appartient. Isabelle Dethan raconte un moment important de la vie d’une jeune fille, pressée de devenir grande, pressée de ressembler à sa mère. Des doutes lui traversent l’esprit sans cesse et l’obligent à lutter en permanence contre ses propres contradictions. Evoquer le basculement de l’enfance vers l’adolescence n’est pas un thème aisé à mettre en images et, pourtant, la dessinatrice réussit son pari, sans sombrer dans le vulgaire et les inévitables poncifs qui caractérisent ce genre de récit. Au contraire, elle reste pudique et rien n’est obscène, même les instants les plus saugrenus. Eva a ses premières règles et cela nous semble presque normal tant la narration, fluide et aérée, nous tire vers ce moment unique dans la vie d’une fille. La force de cet album ne réside donc pas dans le dessin ou le découpage, somme toute classiques, mais dans le propos de la dessinatrice et son point de vue, coquins et tendres à la fois. Un éclair de soleil…
Cet album noir et blanc regroupe plusieurs tranches de vie de Japonais d’aujourd’hui, d’âges et d’horizons différents — serait-ce une mode au pays de Dragon Ball ? Un été andalou est une histoire où l’auteur s’est amusé à dessiner le déroulement d’une course cycliste. Celle-ci est suivie et commentée par une famille. Ce thème n’est guère passionnant si l’on n’est pas amateur de deux roues mais il convient de dire que cette séquence est illustrée à merveille avec un brio et une spontanéité qui font plaisir à voir ! D’ailleurs ce passage a été adapté en film d’animation tant la dynamique est présente dans chaque case et entre chaque planche. Les influences de Takahata et d’Otomo sont flagrantes dans cette course et sans doute aurez-vous envie de revoir les Triplettes de Belleville de Chomet après cette lecture.
L’aubergine revient à toutes les sauces et tout au long de la BD : cette omniprésence transforme lentement ce légume en protagoniste. L’auteur en fait un prétexte pour relier entre elles les aventures ordinaires qui arrivent à ses personnages, au demeurant attachants. A la fin du manga un bonus amusant fait un petit topo sur l’aubergine, son utilisation culinaire et son origine.
Iô Koruda est un auteur atypique dont le parcours est à l’image de son œuvre : chaotique et éclectique ! Il commence dans le métier après avoir gagné un concours puis à partir de 1994 il se consacre à Dainihon tengutô ekotoba, saga où les humains affrontent des créatures. Le grand Otomo remarquera même un de ses recueils de courts récits. D’une certaine manière, il représente la nouvelle génération d’auteurs manga dont les influences européennes et américaines sont encore plus palpables.
Vanoli continue donc de dessiner ses contes de la désolation, où la joie et l’optimisme n’ont pas droit de cité — et le mot est faible ! La première histoire aborde les aventures d’un homme qui, pour fuir la misère, se rend à bord d’un bateau dans le nouveau monde et se retrouve seul, perdu dans une île déserte. Durant sa longue marche dans la forêt, le héros ressemble de plus en plus à une plante, comme si la nature et son humanité ne formaient plus qu’une même personne. La fin vous laissera un goût amer dans la bouche !
La seconde partie est dans la droite filiation de la littérature fantastique. En pleine guerre de sécession, deux soldats nordistes peu convaincus par ce conflit devisent dans les bayous alors que l’ennemi n’est pas loin. Cette discussion se clôt sur une fin pour le moins absurde qui vous surprendra… Le style graphique de cet auteur assez atypique et peu médiatisé puise ses influences dans la peinture — du cubisme à Picasso, en passant par le Douanier Rousseau— et dans le cinéma expressionniste allemand. Cependant, son dessin charbonneux donne un cachet très personnel, voire sensuel, à ses histoires ou adaptations. Dans ces contes, l’auteur utilise ses facilités graphiques pour accentuer la dramaturgie et tient ainsi le lecteur en haleine jusqu’au dénouement. Dommage que chacune de ces histoires ne puissent pas bénéficier de plus de pages car il manque parfois des planches pour dynamiser et rendre la chute plus frappante encore. Quant aux influences romanesques, l’atmosphère des nouvelles de Lovecraft et de Poe est prégnante dans chacun des deux contes… Les choses les plus horribles sont celles que l’on imagine et non celles que l’on voit.
De sang froid est un polar qui, malgré un titre similaire, n’a rien en commun avec le chef d’œuvre de Truman Capote. Toutefois, l’histoire est bien amenée et le dessin sert efficacement le propos du scénariste. Le découpage classique fonctionne bien et le lecteur ne perd jamais le fil du récit. Le dessin s’améliore tout au long de l’album mais des problèmes d’anatomie et une présence abusive des onomatopées dénotent un manque de confiance — l’expérience gommera ces erreurs. Dommage car les crayonnés sont bons. L’univers aurait gagné en puissance avec un traitement du détail plus rigoureux, un style plus personnel et moins Disney et l’utilisation des planches crayonnées pour la couleur. Il y a du talent dans ce travail et les capacités de progression sont grandes.
Les enquêtes de l’inspecteur Canardo, une sorte de Columbo en canard, sont devenues une œuvre majeure du 9e art. Ce polar animalier revisite toutes les règles du genre avec humour et pertinence.
L’affaire belge n’est pas un pastiche de l’affaire corse ! Canardo se retrouve embrigadé dans une histoire de disparition d’un jeune dessinateur censé reprendre le flambeau familial : la série BD de son père qui, atteint de tremblante, ne peut la continuer. Le détective au regard désabusé évolue donc dans le milieu de Saint Luc, école d’art, où il croise des individus névrosés, imbus de leur personne ou encore drogués du dessin. Un ouvrage retient son attention et l’amène à questionner un médecin quelque peu malhonnête qui délivre des produits dopants à des dessinateurs. Vient-il de soulever le voile sur une affaire d’Etat ? Toujours est-il que le jeune garçon perdu risque gros dans cette histoire. Canardo saura-t-il éviter le scandale ? Toutes les réponses se trouvent dans ce nouvel opus.
Sokal, que l’on a plus besoin de présenter, est de ces auteurs qui renouvellent sans cesse la grammaire du 9e art. Il réussit à rendre didactique cette aventure qui de prime abord n’est pas exaltante. Quel est son secret ?
Dès la première page il annonce la couleur : ce récit s’adresse à tous mais pour les initiés il y a un second niveau de lecture et pour les auteurs encore un autre. Il utilise les classiques de la littérature pour faire des clins d’œil (les trois mousquetaires) tout comme ses classiques de la BD. Au passage il égratigne quelque peu la pseudo rivalité entre la bande dessinée Française « adulte » et la Belge plus jeune, plus « ronde » qui ne s’amuse pas à ajouter des hachures partout ! L’humour belge est définitivement plus caustique que ce que l’on croit. Enfin, il est à noter que l’enquête progresse intelligemment, nous montrant les différentes étapes de la création d’un album et de sa vie après publication mais aussi des rapports ambigus entre l’œuvre et son créateur. Il y a des références cachées qui concernent l’équipe de Casterman et certains de ses auteurs.
Cette bande dessinée aborde le temps de la séduction et les problèmes amoureux comme il en existe dans tous les couples en devenir… Les sentiments profonds qu’éprouve Lucas pour Mélanie sont de plus en plus précis : il se sent attiré par cette fille qu’il côtoie durant le montage d’une exposition. Partageant parfois sa chambre, il est amené à discuter longuement avec elle de la vie, de l’avenir et de bien d’autres choses encore. Cependant, Mélanie est une fille qui semble tourmentée, son esprit est traversé par toutes sortes d’angoisses. Aurait-elle peur de franchir le pas ?
Ce très jeune dessinateur s’est lancé dans la bande dessinée en produisant ses propres récits sous forme de « comix ». Puis, de fil en aiguille, il publie une histoire dans la revue Lapin pour enfin sortir son premier album chez ego comme x après un an et demi de travail. Ce genre de publication est à la mode depuis quelques temps déjà : la BD emboîte le pas au cinéma et à la littérature en scrutant le domaine du privé et des relations intimes, mettant en scène très souvent l’auteur lui-même. Le graphisme perturbé de Lucas Méthé est parfaitement adapté au scénario qui montre l’existence de deux personnages névrosés, paralysés à l’idée de vivre de nouvelles expériences. Son style proche du croquis, construit sans l’être réellement, sert bien l’histoire. Ce choix permet de passer outre les nombreux problèmes de lisibilité des textes dans les bulles. Les cadrages varient assez souvent afin de dynamiser les nombreuses scènes d’intérieur et les longs moments de discussions, évitant ainsi de rendre ennuyeuse la lecture de cet album. Les amateurs d’histoires bavardes seront ravis… Tout comme ceux qui apprécient de lire des récits mettant à nu les sentiments d’êtres humains !
Cet album de bande dessinée est un recueil de plusieurs histoires musicales regroupant les travaux de Blutch depuis l’an 2000 pour le magazine Jazzman. Un avant-propos digne des meilleurs moments d’évasion extatique de Dead Man de Jarmush nous donne la tonalité de ce qui va suivre. Plusieurs histoires courtes, dont le point commun est le jazz, permettent à l’auteur de s’exprimer sur cette musique sans forcément en parler pour ce qu’elle est mais pour ce qu’elle suscite… Si vous n’aimez pas le jazz, cette BD risque de vous faire basculer du côté obscur des volutes de fumée et des airs enjoués. Alors un double sec et rendez-vous à la Huchette pour lire cet hommage graphique à Davis et consorts.
En lisant cet album, on en arriverait presque à regretter l’Amérique de Nixon, de la guerre du Vietnam, des manifestations contre les injustices... Effectivement, cette époque se caractérise par une jeunesse militante ayant la volonté de changer le monde contrairement à celle d’aujourd’hui qui ne s’intéresse guère qu’à consommer encore et encore. Midge, l’héroïne, est une jeune étudiante de la « middle class » sans personnalité aucune dont les parents sont réactionnaires et racistes. A son corps défendant, elle apprend à l’université l’émancipation, la liberté, le combat politique, l’homosexualité et la lutte contre le racisme. Cette chronique extraordinaire de la vie ordinaire d’une fille pressée de vivre des sensations fortes et nouvelles, loin du carcan familial, est un véritable plaisir de lecture. La découverte de l’amour libre a transformé l’étudiante en obsédée sexuelle digne de Joe Matt. Le dessin est assez proche du croquis, jeté pêle-mêle sur la feuille comme une sorte de catharsis pour l’auteur de ce comic autobiographique.
Roberta Gregory commence sa carrière en faisant des bandes dessinées qui racontent la vie de tous les jours, comme c’est souvent le cas dans l’édition indépendante américaine. Ainsi, les auteurs undergrounds peuvent-ils critiquer le conformisme de leur société puritaine et politiquement correcte. Elle est publiée dans des journaux féministes et lesbiens tels que Tits and clits ou gay comix depuis ses années à l’université — il en est question dans le prologue de cet album. L’auteur, dont l’œuvre reste toujours relativement confidentielle, est aujourd’hui éditée chez Fantagraphics, un des géants de la presse alternative américaine.
Une nuit chaude… Second opus qui n'est pas dans la base de données
Cet album est une suite sans nom de la drôle de nuit où des femmes voluptueuses s’en sont prises à un mendiant. Nuit tombante et orgie bachique se muent en nuit profonde et consternation ! Les convives quittent le salon pour se rendre dans une autre pièce : une nouvelle histoire, délire d’un homme dont une révélation émeut une des hôtesses. Un inconnu raconte ce qui lui est arrivé : esclave pendant un temps puis animal de compagnie avant de s’enfuir pour enfin finir chez une dame mûre avec qui il découvre les joies de l’amour… La cruauté dépeinte dans les cases fait froid dans le dos. Profonde nuit, évasion des sens pour le lecteur qui se délectera forcément en lisant ce conte oriental contemporain. Les mille et une nuits sont intemporelles, nous rappelant sans cesse que tout ce qui arrive n’est finalement qu’un éternel recommencement… Tous les invités n’ont pas encore parlé, qui se cache derrière ces femmes délurées ?
Le style graphique de Baladi est toujours aussi enlevé comme si son feutre noir glissait sur la blanche page faisant ainsi vivre ses pensées et son imagination féconde. Il ne s’occupe que de son histoire en évitant les chemins sinueux de l’exercice de style dévolu à ce genre. Dès la première case, on reconnaît son graphisme et son découpage alambiqué à la manière de certains enlumineurs andalous. Son encrage noir toujours aussi brut et ses clairs-obscurs donnent une touche particulière à l’histoire. L’atmosphère oppressante qui se dégage de ce huis clos aux fortes saveurs orientales nous plonge dans une sorte de rêve éveillé… En avant propos, il confie aux lecteurs qu’il s’est inspiré de Matt Konture pour son traité de la pénombre et de Kirby pour les combats, mélange détonant qui ne peut que séduire. Un véritable chef d’œuvre qu’il faut découvrir absolument, une porte qui s’ouvre sur un imaginaire subtil… Du grand art !
Alex Baladi est un auteur complet qui utilise tous les moyens artistiques existants pour raconter ses histoires : peinture, illustration, installation, bande dessinée, livre jeunesse, publicité… Il a obtenu plusieurs prix en France et en Suisse (Prix à Angoulême et Prix Rodolphe Töpffer). Reconnu par ses pairs pour la qualité de son travail, il continue de déplacer les frontières du 9e art en inventant une narration qui lui est propre. Il est aussi l’auteur de nombreux albums chez Atrabile, Delcourt, La Cafetière, Mosquito, Drozophile et bien d’autres...
Dans le Japon des années 20, période où l’individu ne vivait que pour le bien de sa communauté et celui de l’Empereur, Yukio, un jeune photographe provocateur et avant-gardiste pour son pays, et Hariyoshi, un étudiant introverti voisin du premier, ont des relations ambiguës. Leurs rapports amicaux évoluent progressivement vers une complicité envoûtante. Les protagonistes qui apparaissent dans la vie de ces deux hommes ne font qu’accentuer le malaise. Ainsi, la photographie peut être considérée comme un personnage qui tire toutes les ficelles du récit, mais pour le découvrir il vous suffit de lever le voile et accepter d’être emporté dans un monde d’apparences. Les auteurs ont développé un univers onirique où le rêve se mêle à la réalité et le fantasme devance les actes.
Il est dit qu’un dénommé Peredur deviendra un jour le plus grand combattant d’Arthur mais encore faut-il qu’il le sache… Un jeune guerrier sans expérience relève un défi lancé par un des chevaliers du grand roi et réussit l’exploit de le vaincre armé d’un bâton. Un autre de ses hommes bien plus grand et violent lui assène un coup d’une force sans nom. Humilié, le jeune apprenti chevalier quitte l’endroit en ne jurant de se présenter devant Arthur que le jour où il aura lavé cet affront : il part sur les routes dans une quête qui ne porte pas son nom. Celle-ci se transforme en balade initiatique dans un monde où les sorcières et les humains cohabitent, où les dragons et les mages vivent dans les bois… Peredur rencontre donc successivement ses oncles après avoir accompli une épreuve dont il en sort victorieux à chaque fois. Plus il progresse dans ce monde codifié, plus son rôle devient grand dans le devenir du monde des hommes… Il finit bien sûr par retrouver son roi mais la trêve sera de très courte durée !
Le scénario est d’une limpidité et d’une grande qualité, jouant de tous les artifices de la dramaturgie. L’adaptation d’un mythe permet de développer plusieurs facettes des personnages fondateurs de celui-ci. Car chacun sait que la force d’Arthur réside dans tous ceux qui l’ont aidé ou combattu… Chauvel est également un très bon dialoguiste : il donne de l’envergure aux personnages, explicite les choses et surtout donne un caractère trempé aux héros de son histoire. Le dessin s’adapte parfaitement au style narratif d’autant plus que la collaboration entre les deux auteurs est ancienne. L’encrage insuffle une force au trait : on ressent l’épopée derrière chaque touche du dessinateur. Le découpage et les séquences s’enchaînent comme une partition musicale, pas de temps morts et de vide. Un récit captivant à découvrir pour ceux qui ne connaissaient pas et à lire pour les amateurs éclairés. La vague celtique s’essoufflera un jour mais demeurera cette saga pour notre bon plaisir.
Alban est une série bien agréable à lire, pleine d’humour malgré la gravité du sujet et les moments plutôt dramatiques que vivent les héros. Une réussite scénaristique accompagnée par un dessin qui convient à merveille au propos. Les deux auteurs arrivent à captiver le lecteur avec une magie digne d’un griot africain sous son baobab, racontant une légende ancienne. Le découpage est dynamique et assure une fluidité au récit pour finir en beauté à la dernière planche. L’édition des trois premiers tomes chez le Téméraire était une catastrophe. En effet, une mauvaise impression avait dénaturé le travail du dessinateur qui n’a pu être corrigé que lors de la réédition chez Soleil. Bref, Alban est un personnage plein d’humanité. Ecce Alban, frère des loups, amis des bêtes et novice à l’occasion !
Dans les années 30, un horrible meurtre frappe une paisible bourgade provinciale. Cela se passe dans le presbytère du village… Ce méfait ne peut laisser indifférente la communauté et, en particulier, son pasteur qui, poussé par un besoin de vérité, mène sa propre recherche. La victime est un colonel peu enclin à se faire des amis : il est systématiquement dépeint négativement par ses proches et les personnes qui le fréquentaient. Le pasteur rencontre sur son chemin une femme qui lui apporte des informations en lui indiquant des pistes à suivre… Qui est cette petite dame précieuse à la curiosité aiguisée ? Miss Marple ! En effet, Norma a adapté le roman où elle apparaît pour la première fois. Cette héroïne, pendant d’Hercule Poirot, n’a ni l’habit ni le physique de l’emploi. Et pourtant, son jugement est souvent sans appel. Elle arrive à dénouer les énigmes les plus retorses, marquant l’esprit des protagonistes qui croisent sa route et les millions de lecteurs qui suivent ses aventures. L’auteur possède un style graphique classique, précis et plein de vitalité, qui nous laisse suivre le déroulement de l’histoire avec plaisir puisque tous les détails ont chacun leur importance. Il réussit également à adapter en BD un texte difficile. Généralement, le polar ou les enquêtes à énigme ont une logique propre qui intègre l’imagination du lecteur dans la structuration du récit. Ainsi, la moindre erreur narrative ne pardonne pas et tue l’intrigue. Cet album est une réussite, il faut le lire !
La guerre d’Espagne
La guerre civile qui touche la péninsule ibérique dès 1936 annonce tous les
drames à venir : une sorte de répétition générale avant l’entrée des vrais
belligérants ! Palacios dans sa trilogie (1936, Rio Manzanares et Eloy) chez les
Humanos, décrit la montée du Franquisme et le lourd tribu payé par les brigades
internationales venues sauver la démocratie. Cava & Del Barrio dans Les
mémoires d’Amoros (le tome 3 sortira en juin 2004 chez FRMK) dépeignent à
travers le regard de leur héros journaliste un tableau bien sombre de ce pays :
de la guerre coloniale au Maroc, aux troubles politiques intérieurs, la dictature
semble inévitable… Une lente descente aux Enfers.
Au service de l’US Army !
Dans Spirit (réédité chez Soleil, 4 tomes disponibles), on trouve des allusions à la
guerre dès les premiers numéros : le justicier masqué donne l’exemple et
s’engage volontairement dans l’US Army. Toutefois l’ennemi n’est pas clairement
nommé et il restera affublé de noms exotiques tant que le pays ne sera pas
entré en guerre officiellement. Eisner met son talent au service de l’effort de
guerre en collaborant également dans la revue Army motors, continuant bien
après 1945 (Mon dernier jour au Vietnam, Delcourt) à fournir des guides illustrés.
Du jazz, encore et toujours…
Les airs enjoués de Glenn Miller nous transportent irrémédiablement dans les
films de guerre de la MGM dans lesquels des soldats américains défendent la
liberté et la démocratie contre la barbarie nazie et japonaise. Serge Dutfoy nous
permet de découvrir la vie — hélas, trop courte — de ce musicien de jazz
populaire mal aimé des cercles initiés. Une BD riche en émotions accompagnée
de deux CD aux éditions Nocturne à écouter en lisant Ernie Pike de Pratt.
Calvo, un auteur de l’après-guerre
Caricaturiste au Canard enchaîné en 1919, il passe par différents métiers avant
de revenir au dessin en 1938, pour le groupe Offenstadt. Son album le plus
célèbre reste La Bête est morte (Gallimard), sur un scénario de Dancette, publié
en 1944. Cette histoire est une satire de l'occupation nazie dans laquelle il utilise
des animaux à l’instar de La Fontaine pour se rallier des comportements et des
travers de son époque, ô combien trouble ! Il meurt en 1958 dans l’indifférence.
Cet album reste une référence qu'il faut absolument lire pour prendre la mesure
de la bêtise qui s'est abattue sur l'Europe entre 1939 et 1945 !
Le principal protagoniste est un cyborg, mi-homme, mi-robot, que l’on retrouve
dans un univers totalement burlesque et décalé, comme ce scénariste les aime
bien. Des orgies, où des femmes s’adonnent aux plaisirs charnels, ponctuent
d’épiques moments de bataille, le tout dans des décors exubérants. Anibal Cinq
est une bête de sexe qui ne rechigne pas à donner de sa personne. La couleur
est moins criarde que dans la première édition… Bref, une intégrale à
redécouvrir avec des croquis de Bess en préface ! Cette série reste de loin la
moins intéressante de ce binôme en comparaison avec Le Lama blanc ou Juan
Solo.
Dans son journal, Joe Matt dévoile une partie de sa vie pour le moins
tourmentée et peu ordinaire. Il utilise la bande dessinée comme thérapie pour
échapper à ses vieux démons qui le hantent encore : son éducation religieuse
qu’il a mal supporté, la relation tumultueuse avec sa famille, un penchant très
prononcé pour la radinerie, une vie sentimentale chahutée durant son
adolescence, une relation amoureuse chaotique avec Trish et enfin une
obsession maladive pour la pornographie.
Son style graphique, assez sobre et minimaliste, sert avant tout la narration.
Le lecteur finit par ne plus attacher d’importance aux diverses variations du
dessin puisque, à chaque histoire, l’auteur change de découpage et parfois
même de sens de lecture. N’est-ce pas là une manière pour lui de nous
montrer qu’il maîtrise le médium à la manière de Robert Crumb, son mentor ?
Obsédé et fier de l’être
Son insatiable penchant pour la masturbation, son goût affirmé pour les films
pornographiques et les moments de détente dans les peep-show ont
transformé Joe Matt en cas clinique intéressant : un érotomane primaire
incurable ! Le comble de son histoire est qu’il révèle certains travers des
hommes en général et des auteurs de bande dessinée en particulier. Vivre en
couple ne lui réussit guère plus que le célibat forcé. Et pourtant, une relation
amoureuse tumultueuse avec Trish l’éloigne progressivement de son
obsession… Pour combien de temps ?
La famille « Matt »
L’autre thème principal de son journal : la famille. Il dresse un tableau assez
sombre de ses proches, une sorte de croisement entre les Adams et les
Simpsons. Malgré tout, il reste attaché à eux et ne les renie à aucun moment.
Qui aime bien, caricature bien ! Sa mère est omniprésente dans ses critiques
acerbes de la religion. En effet, la bigoterie de celle-ci et les années passées
dans les écoles catholiques l’ont rendu athée et anticlérical. Il explique aussi
qu’une partie de ses frustrations sexuelles provient de son éducation prônant
l’abstinence avant le mariage.
Strip-tease est un recueil noir et blanc à lire sans modération les jours de
spleen pour se changer les idées… Un récit parfois obscène mais si juste qu’il
nous pousse à réfléchir sur certains maux de notre société.
Giuseppe Bergman revient dans nos bonnes librairies pour nous offrir une de ses
nouvelles aventures. L’eau, encore elle, enfante cet héros moderne — qui
ressemble à Alain Delon, icône de Visconti — afin qu’il nous transporte dans l’une
de ses balades, pas celle de Corto mais la sienne, avec son lot de femmes et de
personnages tordus. Bergman est désabusé : le sauvage et l’inconnu qui, de nos
jours, ont été banni des aventures humaines l’ont obligé à prendre la mer, le
dernier espace de liberté. Il veut vivre le grand frisson, loin des villes et de la
modernité.
Manara confronte son personnage à celui d’Homère — archétype du roi
vagabond errant et expiant ses fautes. En effet, Ulysse, non celui de Joyce, mais
celui qui est en chacun de nous croise la voile de Bergman, héros fellinien dans
toute sa splendeur, pour vivre une partie de son Odyssée. Bien entendu, la
présence féminine, volupté et luxure, hante ses deux hommes : Pénélope attend
le retour de son mari et Giuseppe ne fait que des rencontres pour le moins
agréable. Que serait une bande dessinée de Manara sans ses femmes
plantureuses au regard coquin et aux tenues d’Eve, une véritable invitation au
voyage ! Il reste un maître inégalé dans la représentation de la nudité : la
vulgarité n’est jamais présente dans ses histoires car il connaît et aime les
femmes.
Cette série, initialement chez Casterman, est reprise par les Humanoïdes
Associés. L’odyssée de Giuseppe Bergman sort en couleur sans que le trait de
Manara ne soit dénaturé et apporte une nouvelle dimension à son travail. Les
autres aventures seront rééditées en plusieurs tomes, ce qui n’empêche pas de
les relire en noir et blanc.
L’Odéon de Londres vient de brûler… Un pasteur qui se promène en pleine nuit
aux abords d’un cottage est attaqué par des inconnus… Des motards hantent une
route de campagne… Une femme alitée dans un sinistre lit d’hôpital ne survit que
grâce à des appareils sophistiqués…
Rodolphe nous invite à suivre les pérégrinations d’un homme, co-auteur de
Gothic — une pièce de théâtre qui semble sortir de l’ordinaire — dans un bien
étrange univers où la réalité et le fantasme se croisent en permanence. A la
lecture de ce nouvel opus, le lecteur se retrouve plongé dans l’imaginaire de
Poe, une sorte de maison Usher, en plein milieu de la forêt.
Le dessin de Marcelé est admirable, croisement de Muñoz (le pasteur), de Miller
(la pluie) et de Comès (la forêt et les convives de la soirée du Baron)… Son trait
délicat et plein d’âme nous donne envie de lire l’album en noir et blanc, tant la
maîtrise des contrastes est parfaite.
L’intrigue connaît sont point d’orgue avec une soirée hors du temps, dans une
demeure bourgeoise perdue au milieu de nulle part, qui se transforme en orgie,
ultime moment de la décadence de l’homme, à la manière de Schnitzler. Pendant
ce temps, la police enquête sur une affaire criminelle, l’incendie d’un lieu de
spectacle, mais sait-elle ce qui se passe vraiment ?
De ce combat entre le Bien — réel ou supposé — et le Mal — quel est son
véritable visage ? — le lecteur ne peut que retenir son souffle et attendre la suite
avec impatience.
Le rideau a brûlé mais le spectacle continue…
Si vous aimez les histoires de piraterie de Pratt et de Stevenson alors n’hésitez
pas un instant et lisez cet album ! Pas de chance, n’est-ce pas ?
Un dessin épuré, dans la lignée de Mignola, servit par un découpage dynamique
et fluide, tient en haleine le lecteur de la première planche à la dernière case.
Les dialogues précis et incisifs accompagnent parfaitement l’action. Les
déconvenues successives, et parfois comiques — les trois héros se retrouvent
nues une partie de l’histoire — que vivent les protagonistes de Pas de chance
donnent un rythme soutenu à la narration de Riche. Les flash-back nous
expliquent l’histoire de la statuette maudite et l’importance que recèle des
tatouages sur les torses de certaines personnes qui ont participé au pillage d’un
lieu de culte animiste sur une île lointaine. Il faut déchiffrer le rébus, tel est le but
de nos amis. Mais la route est parsemée d’embûches et de mauvaises
rencontres… Car la vérité a plusieurs torses et encore faut-il les retrouver !
L’histoire est simple mais efficace, tous les ingrédients de l’aventure sont réunis :
des méchants peu recommandables, une équipée loufoque, un objet maudit, des
indigènes hostiles et la mer… Riche confirme son talent de conteur avec cette
seconde partie publiée dans une collection qui remet en avant le voyage et
l’exotisme, les mondes oniriques et les histoires surréalistes. Tohu Bohu, un gage
de qualité pour des albums en noir et blanc hauts en couleur !
On reste sur sa fin tant la chute est brutale. Et pourtant…
Cette adaptation de Stevenson est une réussite d’autant plus que Pratt en avait
déjà dessiné une précédemment dans l’excellente collection noire chez Les
Humanos. Ce roman d’aventure permet d’explorer au plus profond les
sentiments humains sans pour autant mettre en avant l’aspect épique. Après
tout, ce livre était à l’origine destiné aux enfants même si de nos jours il a
intégré la littérature adulte.
Le dessin et la couleur de Faure nous plongent dans la peinture maritime du
XVIIIe siècle. Son graphisme est précis, il transmet de l’émotion au lecteur. La
couleur directe ajoute bien évidemment de la vie à cette histoire fondatrice du
genre. Le scénariste donne le rythme et ses dialogues sont ciselés à la
perfection.
Pour les amateurs de Michel Faure, le même éditeur publie les fils de l’aigle et
l’ombre de l’ours. Deux autres séries en couleur directe qui méritent notre
attention. Une bande dessinée essentielle qu’il faut lire absolument !
Vagabondage exquis…
Un vent hispanique souffle sur le monde de la bande dessinée depuis quelques
temps et il n’est point désagréable… Sont-ce les héritiers de Breccia, Munoz,
Pellejo ou Palacios ? Pas encore, mais la rigueur du dessin est là, la qualité
graphique indéniable et leur manière de raconter totalement latine bousculent les
codes de la bande dessinée franco-belge. Les auteurs se sont inspirés de Picasso
(scène d’amour) et de Mattotti — un autre grand du 9e art ! L’histoire est fluide,
le drame se profile assez rapidement mais le tout ne se met en place qu’au
dernier moment pour finir tragiquement. Il faut lire cet album car en dire plus
c’est lever le voile sur une intrigue finement construite, où chaque chose est à sa
place. Un récit qui ne laissera pas indifférent les amateurs du genre.
La lance !
L’Eglise, du moins certains de ses membres, veille sur le dogme. Une jeune
femme juive tente vainement de persuader un conservateur autrichien
d’accéder à l’une de ses pièces de musée. La lance de Longin pourrait servir à
une expertise ADN. Jésus aurait-il un frère ? La vierge Marie ne le serait-elle
pas en vérité ? Autant de questions qui poussent des hommes de foi à la
suivre pour la neutraliser. Le père Gabriel ne peut laisser une innocente
mourir : l’enjeu est de taille ! Tout commence en 1945…
Richez signe un sublime second tome, il est ardu de monter en puissance dans
ce type de narration et il vient de le réussir à merveille. Le dessin s’améliore,
ce qui n’est pas pour déplaire aux lecteurs. Une suite de très grande qualité
qui vous tiendra en haleine jusqu’au bout. Bravo messieurs.
Tarek
Tarek : Quelles sont vos influences pour l'écriture du Messager ?
Hervé Richez : Aussi bizarre que cela puisse paraître le Messager est à la base
une histoire humoristique qui a mal tourné. J'écris certes des histoires
réalistes mais mon coeur de métier est la BD de gags et d"humour en général.
J'avais écrit en 1996 une histoire humoristique de six pages que j'avais
envoyée à Spirou. Elle mettait en scène un « curé-agent spécial de la foi » qui
était envoyé par le Vatican partout où la religion catholique était en péril.
Cette histoire n'est à juste titre jamais parue car elle ne faisait rire que moi.
N'empêche, j'aimais ce personnage qui s'appelait alors Agnus Dei et je voulais
absolument continuer à le faire vivre. Je me suis donc dit qu'il fallait que je lui
trouve une trame solide pour bâtir ensuite des gags autour de cette trame. J'ai
trouvé l'histoire. J'ai appelé mon ami Alain Dodier pour la lui raconter et Alain
m'a conseillé d'en faire une histoire réaliste. Voilà comment est né Le
Messager. Donc, pour revenir et répondre à votre question, l'influence pour ce
thriller théologique c'est James Bond revisité façon cléricale...Je sais c'est
n'importe quoi car l'histoire du Messager n'a absolument rien de commun avec
celle de Bond mais ça vient de là et je n'y peux rien changer.
Tarek : Le scénario de cette série est très proche d'une narration
cinématographique. Avez-vous cette démarche dans votre écriture ?
HR : En terme de narration, ça tient surtout à mon ami Mig qui est un
incroyable metteur en scène. Ceci dit, il est vrai que je construis chaque
album en veillant à ce que les règles dramaturgiques soient rigoureusement
respectées. J'ai mes recettes de cuisine pour vérifier que l'album réponde à
cette exigence. Je fais notamment sur une grande feuille un descriptif
technique de l'album en plaçant avec des codes graphiques différents les
séquences, les noeuds dramatiques, les éléments de préparation et le
placement de leurs résolutions, les moments où le personnage change etc. Ce
graphique me permet de voir si l'album est équilibré et les éventuels endroits
à retravailler.
Tarek : La passerelle qui existe entre le profane et le spirituel vous permet-
elle de rendre votre récit plus ambigu ?
HR : Non pour la passerelle qui existe entre le profane et le spirituel. Par
contre, celle qui existe entre le profane et le sacré oui. La nuance est certes
faible mais le spirituel n'est plus forcément connecté aujourd'hui à une
religion, contrairement au sacré.
Et là je suis super content d'avoir inventé cette nuance car honnêtement je ne
savais pas trop quoi répondre...
Tarek : Quels sont vos projets ?
HR : Je bosse sur l'adaptation cinématographique du Messager avec Nicolas
Cuche comme coscénariste. Nicolas est un professionnel du cinéma et me fait
de la formation intensive car l'écriture d'un film tout en étant proche de celle
d'une BD a une plus grande exigence de rythme. On y est depuis quatre mois
et on vient de remettre ce qui devrait être (j'espère) la dernière version du
traitement de l'histoire. Le traitement étant la description romancée de
l'histoire. L'étape suivante étant celle de l'écriture du scénario du film si le
traitement donne satisfaction aux producteurs. Après, je me remets dare-
dare à de l'écriture humoristique en bouclant le tome 4 de l'Effaceur (une
excellente série chez Vents d'Ouest que je me dois de vous conseiller).
J'aimerai aussi travailler avec Stédo tout simplement parce que je suis un de
ces fans. Je lui ai soumis un projet et il faut juste qu'on trouve le temps de s'y
mettre.
Les 3 Petits Cochons
Dans une forêt pas comme les autres, « la forêt des contes », arrivent deux
loups pas comme les autres : l’un est hébreu, l’autre arabe. Un « comité de
jeunes lecteurs » les a choisis pour aller vivre des exploits dans un conte et
affronter… les célèbres trois petits cochons (encore eux !). Guidés par un
magicien cachottier et manipulés par un scénariste qui se joue d’eux, les deux
loups seront bien embarrassés quand ils devront manger les jolis porcs : leur
religion le leur interdit !
Avec humour et beaucoup de finesse, Tarek a concocté pour ce premier volume
de la nouvelle collection « Jeunesse » des éditions EP une fable délicieuse où le
second degré est roi : expressions animalières à double sens, jeux avec les
personnages, références à d’autres contes, clins d’œil contemporains (la sorcière
Bebeh !)… Quant au dessinateur Morinière, son travail est tout simplement d’une
belle efficacité. Comme l’indique le slogan de la collection, voilà « des récits
d’aventures classiques à lire au premier ou au second degré » ! Pari réussi :
cette fable sur la différence et la tolérance est à la fois sérieuse par son sujet et
pleine d’humour par son traitement.
Primaire, dès 7 ans.
Didier Quella-Guyot
Professeur de lettres
Article sur CNDP.FR
Culture
Agent double, triple album
Jeudi 03 mars 2005
La montée du nazisme sert de toile de fond à Opération Marmara, premier tome de la trilogie Sir Arthur Benton (éd. Emmanuel Proust). Tout commence en 1945 avec l’interrogatoire par les alliés à Berlin de Kensington, un agent anglais passé à l’ennemi. Celui-ci revient sur les intrigues qui ont, dès 1929, aidé les nazis à prendre le pouvoir. C’est une lutte secrète entre espions de tous pays qu’il va relater à son ennemi de toujours, le colonel français De La Taille. D’Istanbul à Paris, cette BD d’espionnage doit sa pertinence au passé d’étudiant en histoire du scénariste Tarek. Le dessinateur Perger signe des couleurs directes qui restituent avec force l’intensité des faits traités. Le fruit de leur collaboration est si passionnant qu’on a hâte d’en découvrir la suite. O. M.
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