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Passée très inaperçue lors de sa sortie le 10 octobre 2023, voilà une série qui mérite de sortir de l'ombre !
Sur conseil d'un bon ami et à l'occasion de la sortie du deuxième tome de ce diptyque, je me suis plongé dans cette lecture, et bien m'en a pris. J'ai ainsi découvert une œuvre forte, au concept ultrapuissant, et au thème très profond. Je ne m'attaquerai qu'à une chose : la traduction. N'étant pas en mesure de lire la version originale italienne, je ne peux pas juger de la qualité d'écriture des dialogues, mais dans la version française, ils manquent souvent de fluidité, et je pense vraiment que c'est dû à une traduction parfois approximative. Le problème est que cette traduction nuit régulièrement à la qualité de la lecture (la mienne, en tous cas), quand notre cerveau est obligé de faire disparaître une faute d'orthographe ou de restaurer le mot/l'expression traduite trop littéralement alors qu'elle a son équivalent en français. C'est vraiment dommage... mais pas irrémédiable !
En effet, ça ne m'a pas empêché d'entrer à fond dans l'univers proposé par Paola Barbato et Mattia Surroz.
Ils nous plongent ici dans un monde qui a toutes les apparences du nôtre, à une exception près : ici, la mort de tous est programmée dès notre naissance. Chacun a dans son ADN la date précise de sa fin de vie, mais tout le monde l'ignore. On sait juste qu'il y a 6 échéances possibles (l'incertitude de la dernière échéance étant garantie par le fait que certains ont le droit de vivre au-delà), à l'approche desquelles on prépare avec joie ses funérailles, au cas où, en espérant que nos proches n'auront pas à les célébrer... Grâce à une habile propagande visant à normaliser la mort et à la quasi-certitude de ne pas mourir en dehors de ces 6 échéances, la société vit beaucoup plus heureuse. La délinquance et la criminalité ont été éradiquées, et tous les risques sont bannis de notre quotidien.
Bref, tout ressemble à notre monde, mais dans une version idéale. Sauf qu'on sent vite que quelque chose ne tourne pas rond... Les auteurs ont un talent phénoménal pour nous faire découvrir peu à peu les différences avec notre monde au gré de la lecture (un objet que tout le monde porte, par exemple, mais qu'on ne remarque même pas dans les premières pages du récit...) et qui sont lourdes de sens.
Sans que jamais la bande dessinée ne prenne un tour excessivement philosophique ou trop démonstratif, les auteurs réussissent à créer une réflexion très forte sur l'étouffement causé par une société sans risques, sans peur, sans violence et sans mort imprévue. On comprend vite qu'une telle société ne signifie pas le bonheur assuré, mais le récit sait pousser son concept dans ses retranchements pour en tirer une vraie vision d'anticipation.
Car c'est bien ce dont il s'agit : on est ici dans un sous-genre bien connu de la science-fiction, celui de l'anticipation, et les auteurs maîtrisent à merveille les codes du genre. Le portrait d'une société qui nous paraît absurde et qui, pourtant, n'est que l'exagération de certains traits caractéristiques de la nôtre, est joliment mis en place. A travers le portrait d'une bande de parias qui veulent réintroduire dans leur monde l'incertitude du hasard, "10 octobre" nous interroge directement sur notre propre rapport aux lois, aux risques et à la mort.
Si le dessin est légèrement inégal, il dégage tout de même une vraie personnalité, bien aidé par une colorimétrie, volontairement effacée, toujours pertinente.
C'est puissant, bien raconté et bien mené, sans qu'on sache précisément où toute cette histoire va finir par nous amener. Hâte de lire le tome 2 !
Une digne suite des précédents volumes ! Alex Alice réussit à allier pour le meilleur l'aventure interplanétaire avec un drame humain et un récit de science-fiction puissant.
La découverte de Vénus nous réserve de beaux moments (même si on aurait rêvé d'en avoir un peu plus : on se tournera vers le spin-off d'Ayroles pour cela), mais ce qui compte, c'est vraiment l'écriture et l'évolution des personnages, qui aboutit à un final puissamment tragique. Le dilemme de la fin couronne un récit riche en rebondissements et en révélations ! On a - comme d'habitude - hâte de lire la suite...
Comme souvent, je commence mes vacances par un petit tour chez le libraire... Et décidément, qu'est-ce qu'il me connaît bien ! Ce nouvel achat à l'aveugle s'est révélé une excellente surprise pour moi !
Je ne me serais probablement pas tourné spontanément vers cette bande dessinée dans la mesure où je ne trouve pas la couverture particulièrement remarquable (malgré une idée de mise en scène amusante) et surtout dans la mesure où je ne connais aucun de ces deux auteurs. Et pourtant, voilà une sortie qui mérite qu'on en parle. Il n'y a rien, en soi, d'absolument exceptionnel dans Mr. Crook !. On a déjà vu ce genre de récit ailleurs, avec plus ou moins de réussite, mais force est de reconnaître qu'on est ici dans le haut du panier.
Tillard et Blais mettent donc en scène ce Mr. Crook, sorte de gentleman cambrioleur qui ne serait ni vraiment gentleman, ni vraiment cambrioleur. Et pourtant, il est évident qu'on ne peut que penser à Arsène Lupin devant cet escroc qui ne recule devant aucun danger pour aller au bout de son crime. C'est délicieux d'amoralité assumée, encore qu'on a du mal à avoir beaucoup de regret pour les victimes de cet escroc, vu leur profil, et les auteurs manient admirablement les codes du genre. Les changements d'identité sont hilarants, les dialogues qui en découlent ne le sont pas moins, les différentes rencontres ne manquent jamais de sel, et quant aux larcins insolents de cet artiste de l'escroquerie, on les goûte avec une gourmandise qu'il nous est impossible de feindre.
Il y a du Maurice Leblanc, mais aussi du Chaplin, du Hawks et du Audiard. Une sorte de mélange des genres détonnant qui allie au meilleur de la screwball comedy (sans l'aspect "comédie de mœurs") la verve de la comédie française à son âge d'or.
Du côté du dessin, il y aurait peut-être un aspect un peu Disney. Les décors sont sublimes, magnifiquement colorisés (par Blais lui-même) et d'une rigueur graphique plus que satisfaisante. Les personnages, eux, sont tout en rondeur, d'un trait caricatural extrêmement maîtrisé. Cela rend le trait souple et incroyablement dynamique, à l'image de son (anti-?)héros insaisissable. C'est exactement la tonalité graphique qu'il fallait pour cet univers.
Bref, pour ma part, une très belle expérience, qui rentre parfaitement dans la catégorie de ce que j'aime. Le récit est bondissant, joyeux, entraînant, et nous réserve quelques surprises qui, sans nous faire tomber de notre siège, nous offrent un final à la hauteur du récit.
Et sans tomber dans le piège du cliffhanger racoleur, la fin nous laisse quand même entendre qu'on devrait potentiellement retrouver Mr. Crook dans de nouvelles aventures. Disons-le tout net : il faudrait être fou pour ne pas aller se laisser escroquer une seconde fois !
Une suite digne en tous points de Jacobs ! Comme à son habitude, Jean Van Hamme signe ici une reprise exemplaire. Certes, le scénario et le message sont naïfs, mais ils le sont exactement comme pouvaient l'être ceux du premier tome. Mais Van Hamme réussit néanmoins à donner plus de complexité à ses personnages, et à développer un récit aussi captivant qu'il est dynamique.
Le dessin de Cailleaux et Schréder, sans égaler tout-à-fait celui de Jacobs, est au niveau de ce qu'on pouvait attendre.
Bref, je n'y croyais pas trop, mais je suis totalement convaincu, c'est d'aussi grande qualité que la reprise des Blake et Mortimer !
Etonnante série que Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie... J'aimerais n'en dire que du bien, mais quelques éléments m'en empêchent. Le scénario d'Esther Gil est à la fois assez malin et trop convenu. Cette manière de mettre en scène Jules Verne dans une aventure du même style que ce que lui a écrit est indéniablement jubilatoire. C'est avec beaucoup de plaisir qu'on s'amuser à chercher les innombrables allusions (beaucoup sont transparentes) à l'œuvre de l'écrivain, et en même temps, on a l'impression d'avoir déjà vu ou lu un certain nombre de fois ces péripéties.
Le problème, d'ailleurs, n'est pas tant que ces péripéties soient assez conventionnelles. Le souci, c'est surtout que les péripéties ne s'enchaînent pas toujours de manière très fluide. L'action est parfois mal découpée, et on doit faire appel à son imagination pour combler les trous du récit. La faute, peut-être aussi, à un dessin qui, pour être somptueux, n'en est pas moins confus quand le récit s'agite.
Néanmoins, ne boudons pas excessivement notre plaisir ! Le récit reste captivant par la richesse de l'univers développé (même si tout est plus ou moins repris de Jules Verne), et les aventures vécues par le héros sont tout-à-fait satisfaisantes, on a exactement ce qu'on est venu chercher.
Mais surtout, la grande qualité de l'album réside dans le dessin de Carlos Puerta. Hallucinant de réalisme, il donne pourtant à ses images un côté presque impressionniste, en floutant souvent les contours, comme si on était plongé au sein de photos d'époque, d'une qualité variable. Cela donne une patte graphique extrêmement convaincante, quoiqu'un peu trop figée par moments et comme dit ci-dessus, un peu confuse dans les scènes d'action. Visuellement, Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie n'en reste pas moins une petite claque qui fait du bien.
Donc cette bande dessinée n'est pas à fuir, bien au contraire. Assez rythmée, passionnante dans son univers, graphiquement magnifique, elle témoigne certes de quelques faiblesses narratives et d'un manque d'originalité globale qui font qu'elle n'est pas le chef-d'œuvre génial qu'on aurait pu espérer. Mais ça reste de la bonne bande dessinée, élégante, référencée et agréable à lire.
C'est la première fois que je mets le nez dans un Pierre-Henry Gomont, mais ce n'est pas la dernière ! Même si le dessin pourrait initialement me rebuter car il ne correspond pas trop à mon style, j'ai été totalement séduit par cette bande dessinée. Le trait est plus fin qu'il n'y paraît de prime abord, et grâce à une très belle colorisation, les pages offrent souvent des compositions très plaisantes à l'œil. Donc même si ce n'était pas gagné de base, j'ai finalement beaucoup aimé toute la partie graphique.
Mais ce qui m'a surtout frappé, c'est la qualité scénaristique et narrative. L'écriture de Gomont est tout simplement grandiose. Il sait écrire des dialogues ciselés et/ou percutants, et la "voix off" (qui n'est pas un procédé que j'apprécie forcément beaucoup, en général) est très bien gérée, contenant peut-être les plus beaux morceaux de texte. Et j'aime beaucoup, à la fin, le moment où cette voix off n'est plus seulement descriptive, mais remplit un rôle dans la narration et la compréhension du récit, par le décalage entre ce que dit le personnage et ce qui est montré au lecteur.
Mais avant d'aborder cette fin brillantissime, revenons à l'essentiel. Gomont est très fort pour réussir à croquer des personnages très fortement caractérisés en peu de vignettes. On perçoit dès le début la répartition des caractères et évidemment, on s'attache au beau parleur, qui se révèle également être un cynique de première classe. Là où le cadre choisi par l'auteur aurait pu donner un récit déprimant, Gomont parvient à instaurer une atmosphère légère et décalée, remplie d'un humour irrésistible. Mais son plus beau tour de force est de faire en sorte que cet humour ne cache jamais la noirceur des événements, et la tragédie humaine qui se déroule sous nos yeux. Alors même que l'on visite les bas-fonds de la Russie à peine post-soviétique, l'auteur dévoile progressivement une profonde humanité, avec ses forces et ses faiblesses, dans chaque personnage. A la manière d'un Fabien Nury, Pierre-Henry Gomont met en place une galerie de personnages apparemment décevants sur le plan humain, qui se corrompent à volonté ou baissent les bras face à l'obstacle, mais qui, tous, réussissent à susciter l'empathie du spectateur car on sent bien, derrière le masque qu'ils se sont forgés, l'amas de souffrance et le contexte tragique qui explique comment chacun de ces personnages ont pu en arriver là.
Cette tragédie traverse tout l'album, mais elle explose dans une fin d'une cruelle ironie, qui réussit à surprendre tout en étant cohérente, et sans briser l'humour qui caractérise cette histoire. Ce mélange des genres n'est pas unique, mais il est particulièrement bien maîtrisé ici. Cet univers fait de petits trafiquants opportunistes, de milliardaires snobs et méprisants, de chefs de mafia omnipotents, de boîtes de nuits et d'hôtels de luxe, on l'a déjà vu ailleurs, mais pourtant, on ne ressent jamais d'impression de déjà-vu. J'ai beaucoup pensé à une version soviétique de Guy Ritchie à la lecture. On sent le même cynisme, mêlé à une étonnante tendresse et à un art subtil de la punchline, qu'on pouvait sentir à divers niveaux dans Snatch ou The Gentlemen, avec le même genre d'intrigues typique d'un univers de film noir, mais soutenu par un élan comique inattendu.
Une lecture pas désagréable, mais vraiment sans plus. Le récit est celui du premier film vu d'un point de vue différent, ce n'est pas inintéressant, mais l'ajout par rapport au film est assez discutable. Le dessin est magnifique de prime abord, mais beaucoup de cases sont trop centrées sur les personnages, et j'ai du mal à retrouver la splendeur graphique du film, même si quelques scènes d'entraînement ou de chasse sont très belles. L'absence de détails dans certaines cases donne quand même l'impression que c'est du service minimum...
Bref, je ne déconseille pas plus que ça, mais pour ma part, c'est un supplément inutile au film.
Réunir toutes les courtes histoires en BD dessinées par Will parues dans Spirou, c'est une idée absolument géniale, et ça nous promet la découverte de bon nombre de pépites inédites et délicieuses, toujours drôles et parfois même poétiques, qui nous font rentrer dans l'imaginaire malheureusement trop méconnu aujourd'hui de cet immense artiste qu'était Will. Chaque seconde passée à lire les cases de cet album est un délice... Rarement j'avais ressenti la même jubilation en tournant la page et en me disant : "Qu'est-ce qui va venir après ?"
L'album est très bien fait, suivant un ordre chronologique qui permet de voir l'évolution de Will, que ce soit dans son dessin ou son humour (même s'il n'a pas scénarisé beaucoup des histoires présentes ici). J'avoue avoir une préférence pour la première partie de l'album, où on retrouve l'innocence de la BD des années 60-70 à la Spirou, et son côté très familial. Rien que la première histoire, "Le rêve de Noël de Petit Jean" est un chef-d'oeuvre dans sa maîtrise de la narration, et tout particulièrement de la couleur, qui occupe une place particulière dans ce court récit. Mais tout l'ensemble suit, et aucune histoire n'est vraiment mauvaise.
Bref, un album très réussi, qui permet de découvrir plus en détail un grand auteur de bande dessinée. Essentiel.