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« Balles perdues » est l’archétype du récit de gangster à l’américaine. La recette est donc connue et fonctionne bien : des gangsters, des flingues, des filles, de l’argent, des flics corrompus. Ce récit très cinématographique n’a rien de très original, mais c’est bien mené.
L’histoire repose sur un personnage principal dont on ne connaît peu de choses, mais qui a néanmoins de la consistance.
L’effet patiné et les tons sépia du dessin donnent une ambiance joliment vieillie. Le trait assez réaliste et le travail sur les lumières mettent en valeur les décors américains des années 30.
Un polar où les balles de sulfateuses sifflent.
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Un conte généalogique et gigantesque|
On suit donc l’enfance de ce petit géant tiraillé entre les valeurs d’humanisme inculquées par sa tante et son instinct naturel de mangeur d’hommes. Chapitre par chapitre, on apprend l’histoire de ses aïeux qui ont construit le royaume et sa légende.
Voilà un conte aux codes résolument gothiques. Une architecture démesurée, une décoration chargée et un noir puissant qui, associé à un trait délicat, offre paradoxalement un dessin lumineux. L’ambiance dans cette BD est à la décadence, à la crasse et à la férocité. Totalement captivant.
« Petit » est le premier tome d’une légende flamboyante.
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Un recueil graphiquement spectaculaire
Ces histoires mettent en scène des marins qui font preuve de dureté et de cruauté dans leur milieu naturel, et, une fois sur terre, se révèlent également simples, voire même sensibles. Les histoires se succèdent dans un enchaînement évident et offrant de la variété ; du drame, de la poésie, du fantastique et souvent beaucoup d’humour. Les textes sont beaux et ils sonnent avec gravité.
L’auteur alterne les nouvelles et de superbes doubles pages illustratives. Parce qu’il faut le dire le dessin bichrome si particulier de Riff Reb’s dans cette trilogie est parfaitement génial. Il use avec brio du jeu des contrastes et fait preuve d’une maîtrise totale des ombrages. J’adore les paysages de mers déchaînées sous le trait de ce dessinateur.
Après A bord de l’étoile Matutine et le Loup des mers, Hommes à la mer est la conclusion d’une fabuleuse trilogie.
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Un amour estival et … morbide |
Polo habite un coin de campagne perdu et particulièrement désert depuis qu’un gamin du village a disparu. Mais son été va prendre une tournure inattendue avec la rencontre de Sophie et leur découverte d’un cadavre. L’idylle de ces ados désinvoltes va nous plonger dans un conte entre réalisme cynique et mythes d’épouvante.
Cette bande dessinée laisse un drôle de sentiment. Il y a bien évidemment cette fable macabre et étrange, mais aussi ce dessin qui dégage autant d’inquiétude que de poésie. Le trait et la mise en couleur présentent beaucoup de charmes, mais l’ambiance est très pesante.
Même si l’auteur a fait des choix qui m’ont totalement échappés, « le cadavre et le sofa » reste une bizarrerie à l’esthétique intéressante.
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Sans paroles mais avec des coups de gueule -
Lupano est sans doute le scénariste du moment, particulièrement remarqué et remarquable pour ses dialogues ciselés et ses punch lines (cf. Ma révérence et Les vieux fourneaux). Il est donc tout à fait étonnant de le retrouver avec un récit totalement muet. Associé à un dessinateur habitué à cet exercice, Grégory Pannacione, le binôme est à l’origine d’un conte tendre et rocambolesque.
Un océan d’amour c’est l’histoire d’un vieux et frêle marin qui embarque sur son petit chalutier pour une campagne de pêche pendant laquelle il connaitra moult mésaventures ! Et sa gentille femme, bigoudène de son état, remuera terre et mer pour retrouver son petit mari adoré.
Mais il s’agit également d’une histoire engagée : la pêche intensive, le dégazage des gros navires, la piraterie ou le « continent de plastiques » ; les auteurs dénoncent !
Sans paroles, évidemment la narration repose sur les expressions des personnages, les cadrages et le découpage des cases. Avec un dessin aux tons patinés, les auteurs alternent habilement les petites cases au rythme soutenu et les respirations avec des belles planches en double page. C’est fluide et ça fonctionne bien !
Une histoire écolo qui rend hommage au Couple.
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une vision déjantée de l’au-delà
L’auteur dresse ici un univers déjanté. Il se joue des nombreuses croyances modernes ou anciennes qui entourent la mort pour la dédramatiser. L’humour est au rendez-vous d’un récit où les jeux de mots sont souvent bien sentis, parfois un peu trop potaches. Le scénario est plutôt astucieux même si la construction des autres personnages, autour de Jean-Paul et James, laisse un goût d’inachevé.
Le dessin, tout en dégradés de gris, est de circonstance (deuil oblige). La simplicité du trait et le découpage réussi participent largement à la fluidité du récit. En revanche j’ai regretté que les décors un peu simplistes ne soient pas davantage travaillés. Ce monde-là aurait mérité plus de détails.
Cela reste un voyage « Halloweenien » tout à fait sympathique
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Cœur de Pierre est une gentille histoire, contée en rimes, et qui s’appuie largement sur les métaphores et les symboles. Une histoire sans doute très/trop naïve, mais pas tant que ça, car elle aborde sans ambages un sentiment amoureux qui, on le sait, est parfois terriblement cruel.
Les auteurs ont créé un univers onirique magnifique. Les aquarelles de Jérémie Almanza sont d’une grande poésie, sa mise en couleur est très raffinée et ses harmonies de lumières sont superbes. Bref, c’est très très joli.
A trouver dans les rayons jeunesse de votre librairie ou votre bibliothèque.
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Polar à l’ultra violence
Les coups pleuvent et le sang coule dans cette aventure à la violence exacerbée. Les auteurs livrent ici un polar autour de ce vieux et impérissable sentiment de vengeance. Et même si les ressorts scénaristiques sentent le déjà vu, on ne s’ennuie pas une seconde.
Côté dessin, il faut dépasser son aspect sombre et brut de décoffrage pour apprécier les variations de cadrages et des vilaines gueules qui souffrent. Un travail certainement peu accessible mais un beau travail tout de même.
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Une satire froide de la société de compétition
Jérémie Moreau est l’auteur d’une satire caustique de notre société de compétition où la réussite est une obsession. Le malheureux et attachant personnage incarne à la fois l’échec et les travers de cette société.
Dans cette BD, tout est très caricatural et l’excès dans les choix de l’auteur m’a légèrement distancé du message : un père tyrannique, un public fanatique, des décors surréalistes et un héros chagrin. Côté dessin les amateurs de BD qui ont adoré le Singe de Hartlepool - dont Moreau a signé le dessin – seront surpris, car le traitement est très différent. Ici le dessinateur a choisi des dégradés de gris, un trait fin et juste, mais très monotone, des typographies froides et des ambiances plates. Un traitement qui correspond parfaitement au sujet traité. J’ai aimé en revanche la façon dont il joue avec les cases qu’il n’hésite pas à déformer et à briser.
L’idée est forte, on reconnaît le talent de Jérémie Moreau, mais je suis passé à côté de cette BD.
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Laurent Maffre nous fait suivre le parcours chaotique d’un algérien arrivé seul en France et rejoint par sa femme et ses enfants. Sur fond de crise de logement et de guerre d’indépendance d’Algérie, il raconte leur quotidien entre le risque d’incendie, la peur de la milice, le déni de l’administration, le retour au pays, le fantasme du Hlm, la solidarité entre bannis.
Son trait réaliste croque habilement les décors épouvantables des bidonvilles de l’époque. Un dessin minutieux qui nous plonge au côté de cette famille et de toutes celles qui ont vécu des années dans des baraquements élevés sur les terrains vagues à proximité des usines et des chantiers.
Un travail très intéressant et documenté sur l’histoire de l’immigration française et celle du logement en France.
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Une photo, un photographe, une BD |
Considéré comme le père du photo journalisme moderne, Robert Capa est sans doute un des photographes les plus mondialement connus. Sa légende, il a construite aux 4 coins du globe sur les théâtres de guerre. Mais c’est le 6 juin 1944 et cette photo d’un soldat américain à genou, débarquant dans l’enfer, qui firent basculer le destin du photographe. Cette BD nous plonge dans les coulisses du débarquement et dans le parcours fascinant de cette photo. Et ce récit de nous rappeler que des détails qui semblent insignifiants ou des erreurs qui n’en sont pas peuvent changer le cours de votre histoire.
Magnum et Aire Libre s’associent pour une collection sur les clichés mythiques et leur photographe. Le premier tome est donc consacré à « l’oeil du 6 juin 1944 » : Robert Capa, le seul journaliste a débarqué sur les plages de Normandie armé de son simple appareil photo.
Le choix des auteurs pour un petit format à l’italienne est très agréable. Les auteurs jouent parfaitement avec son horizontalité qui profite à de larges planches en noir et blanc. L’histoire est courte et bien rythmée. Cette partie bande dessinée précède un long cahier photographique sur la vie et l’œuvre de Capa.
Je suivrai avec intérêt les tomes suivants !
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Des vieux à la verve haute et à l’humour cinglant |
Lupano a encore donné vie à des personnages truculents. Parce que ces vieilles canailles n’ont rien de pépère. 3 éternels râleurs et encore, après 50 ans d’une vie bien remplie, pleins de rêve. Cette aventure humaine les amènera à confronter leurs idéaux à la dure réalité du monde moderne et également à la jeunesse représentée par la délicieuse Sophie, la petite fille d’Antoine et Lucette, qui considère tout simplement que "la vieillesse est un fléau mondial".
Les dialogues sont aussi savoureux que le scénario. Nos petits vieux vannent, se marrent et s’engueulent. C’est délicieux ! Le scénariste à succès a encore su s’associer à un dessinateur qui a du piquant. Cauuet a mis en valeur ces personnages dont les visages ont des vraies gueules, pleines d’émotions, et dont on apprécie toutes les rides. Et sa mise en couleur nous fait agréablement voyager de la campagne française à l’Italie.
Une comédie sociale ciselée et vraiment drôle. Allez-y !
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Un polar à l’ancienne entre Marseille et le Pays basque
Ce polard noir et ultra réaliste nous embarque sur les chemins du nationalisme basque dépeint ici comme une sorte de xénophobie basée sur la psychologie de la haine et de la terreur de ses supposés ennemis. Une enquête politique bien renseignée et développée qui nous fait traverser une partie de l’Histoire récente.
Les auteurs ont construit un personnage fort et travaillé. Un homme solitaire dont la devise est "ni père, ni patron, ni patrie". L’état d’esprit de ce personnage "old school" imprègne également l’ambiance de la BD. Le trait est rugueux et réaliste. Les couleurs plutôt sombres participent à la noirceur et à la tension de l’enquête.
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"Le Vent dans les Saules" est une balade rafraîchissante à la découverte d’un superbe coin de campagne. On y suit les tribulations d’un rat, d’une taupe, d’un crapaud et d’un blaireau. Ce conte animalier nous plonge dans une ambiance douce et poétique.
Le dessin de Michel Plessix est plein de vie. Ces animaux sont animés de manière exquise et la nature est joliment croquée. Le dessinateur a également créé une belle alchimie entre ces personnages à l’élégance toute anglo-saxonne. Tout y est très raffiné.
Alors certains diront que c’est plein de bons sentiments, un peu naïf et davantage destiné aux enfants. Bah sans doute, mais ça fait du bien aussi aux grands ! En fait c’est léger et doux comme une brise dans les saules !
Je ne saurais trop vous conseiller cette jolie série !
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Charly 9 est l’adaptation d’un roman de Jean Teulé sur la courte vie, mais non moins passionnante de Charles 9. Entre récit historique et invention littéraire, on suit le parcours d’un jeune homme devenu roi contre sa volonté, et qui, hanté par "son" massacre de la Saint Barthélémy, sombra dans une folie sanguinaire. Richard Guerineau a pris le parti de rendre le lecteur à chaque page un peu plus proche de ce jeune homme fuyant, haï par sa cour et ses sujets. Malgré les anecdotes cruelles et les choix absurdes qui l’accablent, Charly se révèle être un jeune homme attachant.
Guerineau s’amuse avec brio avec les références anachroniques et les légendes fondées ou imaginaires. Il a néanmoins réussi à traduire de manière très fluide l’évolution du personnage ; la folie qui gagne son esprit, la maladie qui détruit son corps… jusqu’à ce qu’il meure à la tête d’un royaume exsangue et déchiré par les guerres de religion.
C’est piquant et captivant !
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"Le chien qui louche" est une comédie naïve et loufoque réalisée par un Étienne Davodeau plus connu pour ses chroniques sociales et ses BD-reportages (les Ignorants). Le scénario de cette BD est sans doute un peu saugrenu, mais je me suis fait surprendre. Le tour de force de l’auteur est de réussir à construire une histoire cocasse dans le quotidien d’un couple banal. J’ai donc passé un agréable moment avec des personnages à la fois surprenants et ordinaires.
Mais dans cette histoire, les vraies stars restent l’art en général et le Musée du Louvre en particulier. Et on comprend mieux la part belle réservée au Louvre lorsqu’on sait que c’est le musée lui-même qui a passé commande à Étienne Davodeau.
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Une construction plate et un dessin monotone |
Voilà une rencontre bien singulière entre une enfant de 6 ans, aveugle et sourde, et une jeune femme mal voyante, au parcours chaotique, qui devient sa professeure. C’est l’histoire d’Helen Keller et Annie Sullivan. Joseph Lambert nous narre la rencontre de ces deux personnalités esseulées, mais à la volonté de fer. On suit les apprentissages quasi miraculeux d’Helen, rendus possibles grâce à la persévérance et le tempérament d’Annie. Et au rythme des progrès de la petite, on apprend le passé d’Annie et les conditions déplorables dans lesquelles elle a pu grandir.
L’histoire d’Helen Keller est une référence aux États-Unis où elle est devenue un personnage publique reconnue. Force est de constater que son itinéraire est remarquable et intéressant pour bien des raisons. Néanmoins, j’ai trouvé le récit un peu plat. L’auteur joue bien des flash-back pour donner de la dynamique au scénario, mais le résultat demeure très linéaire.
Et malheureusement le dessin n’est pas en capacité de relever cette bande dessinée. Joseph Lambert traduit bien le vide qui entoure Helen et la façon dont elle arrive à assimiler les mots. Mais tout cela reste un peu simpliste à mon goût et je n’ai pas été sensible au supposé charme de son trait.
Une sélection du dernier festival d’Angoulême qui m’échappe (une nouvelle fois).
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Un joli mélodrame sportif
Christian Lax, après L’aigle sans orteil et Pain d’alouette, nous offre une nouvelle fois une histoire émouvante et puissante autour du cyclisme. La guerre, la famille, le sport, toutes les dimensions de cette histoire concourent à sa forte dramaturgie.
Son dessin dégage beaucoup d’émotions et d’élégance. Le ton vieilli et juste de ses couleurs nous donne l’impression de feuilleter un album photos de l’époque.
L’écureuil du Vél’d’Hiv c’est aussi l’histoire de ce temple du pistard, théâtre de bien des exploits sportifs, mais également de sombres épisodes de la Seconde Guerre.
L’écureuil du Vél’d’Hiv c’est du Christian Lax comme je l’aime !
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Le scénario est toujours bien ficelé et l’intrigue tient le lecteur. Dans ce dernier opus, Blacksad cherche un boulot pour lequel il n’aura pas à esquiver les balles et où, pour changer, personne ne sera tué. Une nouvelle aventure dans laquelle Blacksad, d’habitude si sûr de lui, subit un peu les événements. Une facette du personnage encore inconnue.
Côté dessin, "Amarillo" nous offre une très jolie couverture, toute de jaune tournesol vêtue et pleine de promesses. On retrouve le talent de Guarnido pour animer les visages animaliers et cette facilité dans l’art du mouvement. Mais je dois le dire, j’ai trouvé que le dessin a perdu de son niveau dans ce tome-ci. Les détails sont moins intenses, les couleurs moins précises.
Même si ce dernier tome m’a déçu, je vous encourage à suivre les aventures policières du chat détective.
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Le festival d’Angoulême a le sens de l’actualité ! En pleine polémique sur la théorie des genres, le festival a consacré "Mauvais genre" de Chloé Cruchaudet. Et il faut dire que ce fait divers sur la confusion des genres est bouleversant.
Paris, 1914. L’histoire de Paul et Louise débute de manière assez ordinaire : une jeune fille et un jeune homme se rencontrent, ils s’aiment puis se marient. Mais leur destin va prendre une drôle de tournure lorsque Paul, inévitablement appelé au front, décide d’échapper à ce carnage. Désormais déserteur, il est contraint de se cacher. Et un soir de printemps, l’envie d’air extérieur est irrépressible. Il décide alors de sortir grimé en femme, dans les vêtements de Louise.
L’histoire forte d’un déserteur devenu travesti
Les années se succèdent et ce qui n’était qu’un subterfuge devient alors une transformation profonde d’habitude, de sexualité et de personnalité. On assiste à la métamorphose de Paul en Suzanne qui devient une figure notoire du bois où s’expriment toutes les excentricités sexuelles.
La réalisation graphique est à l’image du personnage de Paul (ou plutôt Suzanne) : aussi sombre que délicate. Elle alterne les passages ténébreux de batailles de tranchées, les moments de douce euphorie pimentés par des touches de couleurs, et les séquences rythmées d’agitation. La mise en scène bénéficie néanmoins d’une grande fluidité. L’effet d’ambiance est brillamment vieilli et les silhouettes sont élégantes. C’est très joli !
« Mauvais genre » est une BD qui laisse des traces.
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Un roadtrip façon lascars
Rudy, Romuald et Mathilde nous embarquent à bord de leur kangoo, dans un road-movie façon lascars des cités. Ils vont nous rejouer le plan foireux du cadavre sur les bras avec son lot de situations ubuesques servies ici par des dialogues ciselés et des formules qui claquent.
Dans cette aventure courte et légère, le scénario dévoile des liens labiles qui lient les 3 amis. Mais le personnage principal de cette BD reste LE banlieusard, dépeint ici de manière un peu trop caricaturale.
Le dessin est singulier : un noir et blanc épicé par un orange fluo, et des visages … sans nez ! Le résultat est sans doute simple et surprenant mais c’est tout à fait réussi.
Alors la pizza sera-t-elle bien livrée ?
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Cette BD est surprenante à plusieurs titres. Premièrement, il s’agit d’un héros tout à fait insolite dont les capacités hors normes se conjuguent parfaitement avec une intrigue policière. Une intrigue qui du reste est impeccablement menée. Et deuxièmement, la réalisation graphique et la mise en page sont intelligentes. Avec une mention toute particulière pour les passages d’exploration des souvenirs où le dessinateur s’amuse avec les bulles et les cases.
Une vraie bonne pioche pour ce mélange réussie entre Colombo et The Mentalist.
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Mal m'en a pris !
J’apprécie vraiment acheter mes BD en librairies spécialisées. On discute avec les vendeurs, on échange nos points de vue, on se prend au sérieux, et je repars avec les BD pour lesquelles j’étais arrivé, mais pas seulement. Car j’aime être surpris. Cette fois, j’ai bel et bien été surpris, mais c’est raté.
"Les amateurs" c’est l’histoire d’un artiste en mal de reconnaissance, Pieterjan, qui décide de participer à la première édition d’un festival d’art à Beerpoele, un village paumé de la campagne hollandaise. Sur place un escadron de farfelus l’attend, lui le professionnel, pour créer de l’art ! Pieterjan devra composer avec l’amateurisme de ces drôles d’oiseaux pour donner naissance à une œuvre collective…. Un scénario qui m’a semblé totalement divaguer.
Côté dessin, Brecht Evans a un style tout en "explosivité" pour ne pas dire totalement cacophonique. Les couleurs sont nombreuses et vives. Ses aquarelles sans cases sont déstructurées. Il joue avec la superposition, mais ce jeu m’a totalement perdu. Je ne me suis pas amusé avec lui.
Je peux imaginer que certains apprécient ce dessinateur qui avait reçu le prix de "l’audace" Angoulême 2010. Et je suis d’accord c’est très "audacieux", mais pas à mon goût.
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Un voyage introspectif dur et complexe -
Jack Joseph est soudeur sous-marin au Canada. Sa femme attend leur premier enfant. Jack aime sa femme et son métier, mais il est absent. Il semble vouloir fuir sa réalité, fuir sa paternité. Mal à l’aise sur terre parmi les siens, il est immanquablement attiré par la mer et ses profondeurs. C’est le seul endroit où il retrouve de la sérénité et des réminiscences de son père, un plongeur comme lui qui est mort noyé lorsqu’il avait 6 ans.
Ce récit traite de nos disparus et des fantômes qu’ils laissent dans nos vies. Il aborde également les tourments de l’enfance et le poids de la parentalité. Beaucoup de sujets qui, additionnés, accouchent d’une histoire fouillée, voire un peu lourde. Mais l’auteur a réussi, avec habilité, a insufflé une vraie intrigue à ce voyage introspectif. Au fil des pages, on sent l’insatiable besoin d’obtenir des réponses sur ce personnage fragile et attachant.
La réalisation en noir et blanc est assez rude. Les visages sont figés, les décors sont durs. Les scènes sous l’eau ont été traités différemment par de larges aquarelles avec des gris et des noirs intenses. Une dichotomie terre/mer, réel/irréel qui sert parfaitement le récit.
Si vous avez envie de sourire, ce n’est pas la BD qu’il vous faut. Mais c’est néanmoins une BD très bien réalisée sur des sujets riches et mêlés. A vous de voir !
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Rien de nouveau sous les flocons
Cet opus-ci se déroule dans les terres écossaises, sous un hiver rugueux. Nos héros courageux et bien-veillants aideront un naufragé à reconquérir sa bien-aimée et à sauver son village qui court un grand danger … en fait, une histoire sans réel intérêt.
Mais ce numéro est particulier car il s’agit du premier épisode qui échappe aux mains d’Uderzo (Goscinny, le scénariste, étant décédé en 1977). Et la recette qui a fait le succès d’Asterix n’a pas changé d’un poil : des gags enfantins, des jeux de mots, des références à l’actualité sociale, des scènes en joyeuse pagaille et un happy-end autour du grand banquet. De ce point de vue, rien de surprenant. Côté dessin, le travail de copiste de Didier Conrad est remarquable. Il a parfaitement singé le dessin pétillant et les couleurs franches caractérisant le style d’Uderzo.
Cet album s’inscrit dans la droite ligne de ces prédécesseurs et il me laisse un sentiment mitigé ; c’est avec un vrai plaisir que j’ai retrouvé le petit moustachu, le grand enrobé et tout le village d’irréductibles gaulois, mais c’est toujours trop routinier à mon goût.
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Dans les années 90, 4 copains étaient sur le point de devenir des rock-stars quand un incident regrettable les stoppe en pleine ascension. Le groupe éclate. Si Sandro, le chanteur, continua sa carrière et devint une vedette, les 3 autres mènent alors une existence ordinaire pour certains, voire même morose pour d’autres.
16 ans plus tard, à l’initiative de Sandro, le quatuor passe un week-end de retrouvailles, de nostalgie et de révélations. Au fur et à mesure que les petits secrets se dévoilent, on apprend leurs failles et leurs manquements. Et dans une ambiance rock désenchantée, ces quadragénaires blessés se révèlent attachants.
Graphiquement, le trait est fin, la palette de couleurs est un peu froide mais élégante. Avec cette BD, Zep (le papa de Titeuf !) démontre une capacité bluffante à modifier son dessin et à renouveler son style. Il évoque l’amitié, la trahison, l’amour, le mensonge. C’est certain, Zep a rebasculé dans le monde moins tendre des adultes.
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"Le loup des mers" est un huit-clos truculent. Il appréhende la dualité entre la brutalité et le raffinement, entre l’immoralité et l’intégrité, entre la force et la finesse. Le rapport entre ces 2 hommes – pour le moins différents - vire aussi à de jolies confrontations d’idées, car Loup Loursen est une bête humaine, mais il se révèle également brillant et érudit. C’est une aventure maritime pleine d’esprit et de sens !
Graphiquement, c’est intense. Le trait de Riff Reb’s est vif et aiguisé. Il fait preuve d’une maitrise totale de l’art du contraste et de l’ombrage. Avec ses nuances en bichromie, les visages, les silhouettes et la mer sont de vrais spectacles.
Une de mes meilleures lectures depuis bien longtemps !
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Nury (scénariste de "Il était une fois en France") signe (encore) un scénario rondement mené. Le récit est tout sauf linéaire. Il use avec brio des flashback et des flashforward et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde.
Le travail des auteurs fait référence de manière évidente à l’univers du cinéma, et il y a du Tarantino dans cette BD : l’ambiance western, la violence des personnages, le cadrage "grand écran", et même le graphisme de Brüno s’apparente aux story-boards.
"Tyler Cross" c’est rock, c’est électrique, c’est bien découpé et graphiquement c’est d’une grande efficacité.
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Ce premier cycle en 3 tomes c’est une histoire, celle d’une amitié improbable : d’un côté un gamin blanc plein de malice et d’enthousiasme et, de l’autre, un homme noir naïf, persécuté et bon.
O’boys c’est aussi l’Amérique des années 30 et son décor : les locos à vapeur et les bateaux à roue, les musiques blues et folk naissantes ou le racisme post sécession.
O’boys c’est enfin l’art du vagabondage car les 2 "hobos" se déplacent de ville en ville à travers le sud des Etats-Unis en se cachant dans les trains de marchandises. Un art de vivre !
Que des bonnes raisons pour se plonger dans cette série qui est librement inspirée de Huckleberry Finn, le roman de Twain.
Les 2 premiers tomes de cette série prévue en 3 épisodes sont brillamment ficelés. La construction de l’intrigue est bien menée et elle permet au lecteur de mesurer le poids des enjeux. Le contexte historique mêle l’époque de la renaissance et des références de l’antiquité. C’est un choix risqué mais payant. Le dessin de Nicolas Siner et son travail soigné sur les décors portent également cette bande dessinée dont le résultat est tout à fait agréable.
Je suivrai avec attention la sortie du 3ème tome.
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Dans cette biographie on traverse le malheureux parcours de Joseph et on se prend rapidement d’affection pour ce garçon à la laideur absolue. J’aurais d’ailleurs apprécié que le scénario exploite davantage le potentiel dramatique de l’histoire, car on a la désagréable sensation de passer d’une anecdote à une autre. À mon sens, le scénario manque un peu d’épaisseur.
Le dessin et la mise en couleur imprègnent une atmosphère crasseuse et violente à l’histoire. La plongée dans les rues sombres des villes anglaises de l’époque victorienne est plutôt réussie. En revanche, je n’ai pas été séduit par le trait du dessinateur dont le niveau est trop irrégulier et qui manque, selon moi, de finesse.
Une lecture intéressante pour une histoire vraie et touchante, mais ça manque de moelle !
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Une fin hollywoodienne
Ce 4ème tome est le dernier d’une série d’aventure qui est, sans conteste, une série de référence. Le personnage de Silver est fidèle à sa légende. Il reste le pirate vaillant et impitoyable dans toute sa splendeur, et on apprécie. Les auteurs se sont également attachés à soigner un dénouement où chaque personnage-clé de l’aventure a rendez-vous avec son destin.
Mais j’attendais beaucoup de cette fin et, je dois le dire, j’ai été aussi légèrement déçu. Lauffray et Dorison ont confondu, dans bien des séquences, théâtralité et spectacularité. A l’instar d’un blocbuster américain, ça pète, ça explose et c’est un peu facile. Il y a aussi cette atmosphère hallucinatoire omniprésente qui dénature, selon moi, un peu le monde de la piraterie.
Il n’en reste pas moins qu’on passe un très bon moment de divertissement et je continuerai à conseiller vivement cette série aux personnes en mal d’aventure !
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scénario, rythme, couleurs, dessin… tout y est réussi !
Ce récit d’aventure bascule alors dans une dimension surréaliste un peu déstabilisante, mais légère et poétique. Le scénario est brillamment rythmé entre des scènes d’action et des séquences plus contemplatives, à l’image d’un dénouement renversant qui se joue dans le silence le plus complet.
Le choix rafraichissant du format à l’italienne est très agréable. Cette horizontalité est parfaitement adaptée à ce navire tout en longueur et elle permet à de superbes paysages de s’épanouir sur des cases en pleine page, voire en double. Le tout est servi par une mise en couleur très léchée et joliment variée.
Le jeune duo à l’origine de cette étonnante BD a, sans aucun doute, transformé son premier essai.
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La sale guerre d'Algérie
En 1957, la guerre d’Algérie bat son plein. L’armée française et les indépendantistes algériens s’affrontent durement. Et au cœur de la Kabylie, une section française a disparu sans laisser de trace. Ce groupe est dirigé par Messonier. Un marginal que les arabes appellent "Azrayen’" (l’ange de la mort). L’état-major français exige qu’on retrouve cet homme et sa section.
Sur les traces de Messonier, un groupe de recherche mène l’enquête dans les villages locaux auprès des autochtones. On suit alors cette section et on observe cette guerre livrée sans concession. Rien n’est tu dans cette histoire : les arrestations punitives, les dommages collatéraux, les tortures ou interrogatoires "musclés", les exactions. Pourtant, les auteurs n’accablent jamais les personnages. Qu’il s’agisse de maquisards sans pitié, d’appelés lâches ou courageux, de sous-officier cruel, ou pied-noir rongé par la rancœur, Franck Giroux tente de les comprendre. Jamais l’auteur n’accuse un camp ou l’autre, mais c’est le sens de la guerre qui est ici largement et logiquement remis en cause.
Au dessin, Christian Lax livre encore un résultat délicat et sensible. Le trait et la mise en couleur soulignent l’intensité dramatique des situations et mettent en valeur les paysages rocailleux et arides de Kabylie.
Une belle BD pour laquelle les auteurs ont reçu le prix de la critique d’Angoulême en 1999 ! (et oui c’est vieux,… mais c’est bien !)
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Ça fait froid dans le dos, mais c’est captivant.
Jeffrey Dahmer était un cannibale nécrophile. Il a assassiné, violé, mangé, découpé et dépecé 17 personnes. Mais avant de devenir "le canibal de milwaukkee ", Dahmer a passé ses années lycée dans l’Ohio. C’était dans les années 70. Derf Backderf, l’auteur de cette BD, a bien connu le tueur à cette époque. Ils étaient voisins de table en classe.
À partir de ses souvenirs, de ceux de ses amis et d’une solide documentation (sources et notes à la fin de la BD), le journaliste-dessinateur américain raconte. Il raconte ce gamin timide, un peu insignifiant, et qui en groupe se révélait être un handicapé social. L’auteur déroule un parcours et des pulsions qui, à la lumière de ce qu’on sait maintenant de Dahmer, le destinaient inévitablement à basculer dans l’horreur.
Il y a véritablement quelque chose de fascinant dans cette histoire et le parti pris de l’auteur. Le récit se concentre aux années qui précédent le premier meurtre de Dhamer. Des années d’enfance et d’adolescence déterminantes dans le parcours d’un sérial killer. Et des années pendant lesquelles ni sa famille, ni l’École, ni ses camarades de classe n’ont rien remarqué. Dahmer était seul, transparent.
L’auteur ne dépeint pas un marginal qui se serait retourné contre une société qui l’aurait rejeté. Il ne trouve pas non plus d’excuses à ce gamin qui est devenu un monstre. Il fait juste défiler au rythme de cases cinématographiques, l’effrayant film d’un sérial killer en devenir. Le dessin noir et blanc de D.Backderf est tout à fait singulier, et le résultat est d’une grande efficacité.
La silhouette allongée et désarticulée de Dahmer me hante encore…
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Un polar noir "old school"
Martin Terrier est un tueur à gages. Un tueur de premier choix. Solitaire, habile, puissant et courageux, il loue ses services depuis 10 ans et il décide maintenant de faire une croix sur ce pan sombre de sa vie. Il imagine une retraite paisible auprès de son amoureuse ou plutôt du souvenir de son amoureuse. Mais ses plans vont être bousculés. Son employeur refuse de se séparer de son meilleur assassin, la fille ne l’a pas attendu et son argent a été dilapidé par son placeur.
« La position du tireur couché » est un roman de Jean-Pierre Manchette, maître ès polar, qui a été adapté en BD par Jacques Tardi. La recette est donc simple, mais réussie : un beau noir et blanc avec des cadrages de cinéma, des décors 70′s, mais surtout des gnons, des coups de feu, des planques, des pourris (y compris le héros), et des un peu moins pourris.
Un bon polar "old school " qui fonctionne autour d’un personnage fort, au sens propre comme au figuré.
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Voilà une belle ballade dans la mémoire d’un homme. Alan nous immerge en Californie, dans les années de la Grande Dépression, où il n’était encore qu’un jeune garçon qui grandissait et s’éveillait au monde. Dans cette BD on suit, par séquences, ses découvertes les plus futiles comme ses tragédies les plus cruelles. Que ces moments soient simples ou lourds, ils sont toujours d’une clarté incroyable : une odeur, une parole, un objet, un sentiment, … tout y est précis.
Et le récit de nous rappeler combien les enfants possèdent une formidable capacité à s’émerveiller de choses légères, de trouver du sens dans l’insignifiant ou de demeurer enthousiaste malgré les épreuves.
Emmanuel Guibert met en scène avec beaucoup d’affection l’histoire d’Alan, son ami à la ville. Son trait épuré et son écriture enfantine ne font pas de cette BD une œuvre simple. Bien au contraire. « L’enfance d’Alan » est riche. Le dessin minimaliste est juste. Les mots sont adroitement choisis.
J’ai adoré me plonger dans ce récit doux et mélancolique. Une BD très agréable et primée cette année par l’ACBD (l’association des critiques de BD).
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Voyage au cœur de la mafia New Yorkaise -
New York dans les années 30 : la construction des gratte-ciel, l’émancipation du jazz, le whisky prohibé, les bars clandestins … et la mafia. 3 clans tiennent la ville et ses bas-fonds : les italiens de little Italy, les irlandais de hell’s kitchen et les chinois de Chinatown. Anthony, 13 ans, grandit au milieu de tout ça lorsque sa vie bascule le jour où ses parents sont assassinés devant ses yeux.
C’est d’ailleurs le fragile équilibre du Milieu qui s’effondre ce jour-là. Car cet assassinat sera à l’origine d’une guerre explosive entre gangs dont Anthony se retrouve, malgré lui, l’épicentre. Ce jeune garçon se montrera alors ô combien courageux et astucieux, pour sauver Anne, son amoureuse, des griffes d’une pègre impitoyable qui lui a déjà enlevé toute sa famille.
Damien Marie est à l’origine d’un scénario brillamment orchestré. On suit avec inquiétude la trajectoire de ce bonhomme que les événements vont définitivement changer. Avec sa galerie de mafieux, cette saga en 4 tomes, primée il y a quelques années, ravira les amateurs de cette époque révolue.
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Une intrigue bizarrement agréable -
A la mort de son « grand papa », Martial part à la recherche d’un certain Félix Larose, destinataire d’une mystérieuse valise que le vieil homme gardait depuis de longues années. Son enquête le conduit alors à Magnat l’Etrange.
Ce village de la Creuse se révèle être un coin de campagne bien curieux. Un pauvre homme semble être la cible de la vindicte des habitants du village ; un bouc émissaire qui éponge toute la haine de la communauté locale au point d’être tabassé impunément. Mais le village réserve à Martial d’autres surprises énigmatiques car des chauves-souris exotiques ont élu domicile au village… « Bizarre… vous avez dit bizarre ? »
Vous l’avez compris l’intrigue est insolite. Au carrefour du drame familial, d’un essai sociologique et du surnaturel. Mais pourtant la cuisine est plutôt réussie. Un mélange des genres distrayant.
Sans être une prouesse artistique, le dessin en noir et blanc de Simon Hureau est tout à fait agréable.
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Une héroïne et un scénario sévèrement tourmentés -
Fraiche et pétillante, Nao est une jeune anglo-japonaise qui semble tout à fait bien dans ses baskets. Pourtant, Nao est en proie à de sérieuses crises d’angoisse et de violentes pulsions morbides. Des crises qui malheureusement se combinent à des peines de cœur, à une errance professionnelle et à des questionnements sur sa famille. Bienvenue dans la vie sévèrement tourmentée de Nao.
« Le Nao de Brown » est un portrait psychologique dont le scénario est souvent aussi torturé que l’esprit de son héroïne. Car Nao cherche. Elle cherche du réconfort dans le bouddhisme, elle cherche à chasser ses pulsions à l’aide de rites mentaux et elle cherche désespérément un amoureux qui ressemble à un fantôme japonais. Mais à force de chercher, le scénario m’a souvent perdu.
Le dessin est en revanche très agréable. L’aquarelle de Glyn Dillon est vivifiante et claire. À défaut d’être tenu par l’histoire de cette jeune fille (néanmoins attachante), j’ai apprécié le travail graphique de cette BD. Une BD qui a d’ailleurs obtenu le prix spécial du jury au dernier festival d’Angoulême… mais je suis rarement d’accord avec Angoulême.
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Quelques dégénérés aux mœurs détestables vivent dans un village isolé de l’Amérique profonde : 4 ou 5 familles tout ou plus, un curé, une pute, une épicière et une institutrice. Parmi les habitants, un jeune garçon pour qui « ce village pue ». Il entreprend alors, de manière très naturelle, de tuer ce petit bled, au sens propre comme au figuré.
C’est un récit bien étonnant que celui de cet enfant impassible qui explique ses motivations et ses petites stratégies. Car il fait preuve de beaucoup de débrouillardise pour accomplir son dessein meurtrier et tuer, un à un, chaque habitant du village. Mais paradoxalement, ce petit monstre garde une fraicheur infantile.
Le dessin est tout aussi insolite. L’ambiance graphique, dans des tons verdâtres, est sale. Et elle convient tout à fait à ce conte d’épouvante et à ses personnages aux traits ronds.
Cette adaptation d’un roman de Jean-Luc Luciani est une bonne surprise.
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Une beauté improbable qui se révèle tardivement -
300 000 personnes évacuées, 600 000 « liquidateurs » sacrifiés, un nombre incalculable de personnes contaminées (on a tous vu ces effroyables photos d’enfants difformes), un coût de 1000 milliards de dollars… Tchernobyl est sans conteste la plus importante catastrophe nucléaire de tous les temps. Ses conséquences humaines, écologiques, financières ou matérielles sont immenses.
C’est pour ces raisons qu’Emmanuel Lepage et un collectif d’artistes militants se rendent en 2008 dans la région du drame ; ils veulent dénoncer l’horreur nucléaire, rendre compte du désastre. Et dans la majeure partie du reportage, l’atmosphère lugubre à laquelle on s’attend est bel et bien au rendez-vous. Les dessins sont gris et gras. Les habitants survivent dans un territoire inerte. Les pages sombres se succèdent les unes aux autres, au rythme du crépitement du dosimètre. Une partie sinistre qui m’a semblé très longue, trop longue, avant que le regard du dessinateur ne change.
Car ce fameux printemps se réveille (enfin) dans la seconde moitié de la BD. Alors, Emmanuel Lepage se surprend à découvrir lentement une beauté qui en ces lieux semble incongrue. Son dessin prend de la couleur et nous, nous respirons de nouveau. Venu « découvrir des terres interdites où rôde la mort », le dessinateur devient spectateur de la vie. La vie des habitants qui continuent de sourire, et la vie d’une nature qui a repris ses droits.
Un printemps à Tchernobyl est un reportage sensible. Le dessinateur a su partager avec sincérité ses émotions. Le dessin est de grande qualité. Pourtant, et même s’il s’agit d’un récit d’espoir, j’ai trouvé les moments de désolation beaucoup trop longs et pesants. Je n’ai malheureusement pas pris beaucoup de plaisir.
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Des paysages éblouissants, mais un scénario sans éclat
Par une sombre manipulation, Alban, brave normand de 20 ans, se retrouve sur le pont d’une frégate française en direction de la Nouvelle-Orléans. Le sol de la Louisiane à peine foulé, le jeune paysan se rend coupable d’un meurtre en prenant la défense d’un esclave. Condamné à l’échafaud, il s’enfuit grâce à un trappeur français, un « frenchman » comme les appelaient les américains.
La tête d’Alban est mise à prix, et le voilà maintenant traqué dans les immenses et hostiles territoires de l’ouest. Un voyage interminable à travers les plaines, les rivières et les forêts, à éviter les Pawnees, la tribu d’indiens locale, et les animaux sauvages.
L’essentiel de cette BD réside bien dans ses paysages littéralement peints à l’aquarelle par Patrick Prugne. Un dessin qu’on déguste lentement. L’édition présente également un cahier de croquis commentés par le dessinateur. J’adore ce genre de document qui nous rappelle combien le travail de création est complexe et nécessite beaucoup de talent.
En revanche, la bande dessinée présente des faiblesses dans le scénario et ses personnages. Le fil conducteur est une chasse à l’homme, pourtant j’ai rarement eu peur pour la vie du héro. De la même manière, les personnages ne sont pas assez poussés : un mystérieux sauveur dont on ignore les motivations et une amitié sans réelle origine… dommage.
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Une comédie grinçante autour de la bêtise humaine
Mais comment ces idiots de villageois ont-ils bien pu se tromper? C’est pourtant une histoire vraie qui colle encore à la peau de Hartlepool et de ses habitants. Le scénariste Wilfried Lupano (père de l’excellent Azimut) a fait de cette légende une comédie humaine caustique conjuguant bêtise humaine, nationalisme exacerbé et peur de l’étranger. Les situations absurdes sont aussi comiques qu’affligeantes.
Le dessin du jeune dessinateur Jérémie Moreau participe largement à ce ton tragicomique. Les personnages ont une « gueule ». Un trait légèrement caricatural, mais qui fait preuve de beaucoup de finesse.
Bref, on sourit et on grince des dents.
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Les roms ou l’histoire d’un génocide méprisé -
Manouches, bohémiens, gitans, tziganes ou romanichels… autant de noms pour désigner des roms qui se retrouvent autour d’une langue, de croyances et d’un mode de vie communs. Accusés de méfaits réels ou de crimes imaginaires, ils partagent une mauvaise réputation et également une histoire méprisée ou inconnue. Comme pour combler cette lacune, « Batchalo » ouvre une lucarne sur leur histoire marquée par la persécution. Les auteurs nous emmènent sur les chemins de l’horreur nazie et nous font découvrir le terrible traitement des roms pendant la seconde guerre mondiale. Une fiction basée sur un génocide dont la mémoire collective peine à se souvenir.
Le récit débute en 1939. La guerre sévit en Europe et dans un petit village de bohème, des enfants ont disparu. Les coupables sont tout trouvés : il ne peut s’agir que de ces tziganes installés de nouveau aux abords du village. Pourtant, eux aussi prétendent que leurs enfants sont introuvables. Joseph, dont le fils compte parmi les disparus, est le seul à les croire innocents. Il décide de s’associer aux tziganes pour retrouver les enfants.
Ensemble ils prennent la route qui est de moins en moins sûre depuis que l’Europe est sous domination nazie. Et rapidement les traces révèlent que les mystérieux kidnappeurs sont des soldats allemands. Joseph et ses compagnons d’infortune sont très inquiets, mais ils sont encore loin d’imaginer les horreurs que les nazis – au nom de leur théorie sur les espèces inférieures – vont faire subir aux roms, enfants comme adultes.
Le dessin est entièrement réalisé dans un ton sépia qui fait référence bien évidemment à l’idée du passé. Un parti pris et un trait réaliste qui lui confèrent aussi beaucoup de caractère et d’émotion.
En résumé, une BD forte et utile.
Un bush australien angoissant -
Nick a besoin de dépaysement et c’est en Australie que ce journaliste américain décide de s’aérer. Mais sa virée dans le bush australien va rapidement se révéler cauchemardesque. Et son cauchemar a un prénom : Angie. Une autostoppeuse originaire de Wallanup, un village dont personne ne connait l’existence, il ne figure sur aucune carte. Un matin, Nick se réveille groggy dans une cabane de Wallanup. Il a été drogué et enlevé par Angie.
Wallanup est une communauté recluse sur elle-même, composée de dégénérés aux mœurs violentes. Et une règle d’or régit cette communauté : personne ne sort du village. Nick est maintenant piégé au beau milieu du désert, sous un soleil de plomb et à 20 heures de la moindre âme qui vive. Comment cet anti-héro solitaire va-t-il s’en sortir ?
Après Scraface ou Shutter Island, Christian De Metter adapte ici un nouveau polar à succès, le premier de Douglas Kennedy. Le travail du dessinateur-scénariste est fidèle à ce qui fait sa « patte » : un dessin dense, des visages forts, une ambiance comme recouverte d’une lourdeur angoissante. Alors, ce voile de pesanteur est sans doute trop étouffant, c’est mon avis, mais il sert parfaitement l’intrigue dans les décors brûlants d’Australie.
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Dallas au pays de la bière
Charles Steenfort est à l’origine d’une des plus formidables histoires de l’industrie brassicole. En 1853 et après avoir miraculeusement échappé aux ordres religieux, il bâtit avec beaucoup d’ambition et peu de scrupules une modeste brasserie à Dorp, son village natal en Belgique. C’était le début d’un empire qui traversera les guerres, les crises financières et les luttes familiales.
« Les maitres de l’orge » vous fera immanquablement penser aux séries télévisées de type Dallas, Les feux de l’amour, Dynasty et consorts. L’intrigue, sous fond de secrets, pouvoirs et trahisons, est follement banale. Mais force est de constater que cette vieille recette fonctionne encore et toujours. J’ai véritablement été tenu par les aventures de ces générations de Steenfort qui se sont succédées à travers les 2 siècles derniers.
Entre réalité et fiction, cette saga en 7 tomes et 1 hors-série revêt également un intérêt historique. Je suis originaire d’une région amatrice (pour ne pas dire consommatrice) de bière et j’étais content, à travers cette série, de découvrir l’histoire de la bière que je ne connaissais pratiquement pas.
Même si le dessin est relativement plat, le scénario de Jean Van Hamme (la série XIII) relève largement cette BD. Vous serez accro à cette famille qui me manque déjà !
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Dallas au pays de la bière
Charles Steenfort est à l’origine d’une des plus formidables histoires de l’industrie brassicole. En 1853 et après avoir miraculeusement échappé aux ordres religieux, il bâtit avec beaucoup d’ambition et peu de scrupules une modeste brasserie à Dorp, son village natal en Belgique. C’était le début d’un empire qui traversera les guerres, les crises financières et les luttes familiales.
« Les maitres de l’orge » vous fera immanquablement penser aux séries télévisées de type Dallas, Les feux de l’amour, Dynasty et consorts. L’intrigue, sous fond de secrets, pouvoirs et trahisons, est follement banale. Mais force est de constater que cette vieille recette fonctionne encore et toujours. J’ai véritablement été tenu par les aventures de ces générations de Steenfort qui se sont succédées à travers les 2 siècles derniers.
Entre réalité et fiction, cette saga en 7 tomes et 1 hors-série revêt également un intérêt historique. Je suis originaire d’une région amatrice (pour ne pas dire consommatrice) de bière et j’étais content, à travers cette série, de découvrir l’histoire de la bière que je ne connaissais pratiquement pas.
Même si le dessin est relativement plat, le scénario de Jean Van Hamme (la série XIII) relève largement cette BD. Vous serez accro à cette famille qui me manque déjà !
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Une existence intense et peu banale
Nous connaissons tous cette célèbre photo, le violon d’Ingre, représentant une femme nue aux formes généreuses, les ouïes d’un violon dessinées sur le dos en surimpression. Ce modèle s’appelait Alice Prin avant de devenir Kiki, reine de Montparnasse, dans le Paris bohème et frivole des années 20. Une icône de l’époque et une femme qui a mené, de son enfance jusqu’à sa mort, une existence intense et peu banale.
Une vie intrépide qui a offert beaucoup de matière à Catel et Boquet, les auteurs, pour réaliser cette biographie. Le résultat est réussi et j’ai pris plaisir à découvrir cette femme émancipée qui vivait librement ses amours. Le travail des auteurs est documenté, on peut se référer à un fil chronologique des évènements qui ont jalonné son parcours et une notice biographique de chaque personnage croisé par Kiki : Man Ray, Picasso, Hemingway, Eluard, Aragon, pour les plus connus.
Le dessin noir et blanc est simple et clair. Il contribue à la fluidité du récit et des dialogues.
Une BD intéressante qui séduira les amateurs de biographie ou de cette époque très riche artistiquement.
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Pinocchio victime d’un auteur angoissé
Voilà une version malmenée voire salie du conte pour enfants que nous connaissons tous. Ici, Pinnochio est de fer et Jiminy est un cafard. Le ton est donné ; la poésie fait place à la désillusion.
L’auteur nous propose de suivre les mésaventures d’un Pinnochcio égaré dans un monde triste et sans moral. Un récit dans lequel il use et abuse des provocations que je trouve sans intérêt : blanche-neige saute dans le ravin, les 7 nains sont de gros vicelards, les enfants se transforment en loups-garou et le nez de Pinocchio est utilisé comme sex-toy !
L’effet narratif est explicite avec cette dualité représentée par Jiminy et Pinnochio : la conscience et le corps, la parole et le geste, le noir et blanc et la couleur, … Mais franchement l’aspect provocateur du récit n’a pour moi que très peu de sens et discrédite le message.
Monsieur Winchuss, la vie n’est pas aussi noire que vous semblez le penser !
Graphiquement, le dessin nous offre du bon comme du mauvais. Le travail est très inventif et certaines planches sont très jolies notamment une couverture séduisante. Mais le niveau moyen du dessin m’a semblé assez faible au vue des éloges que l’album a reçus.
Bref, je ne comprends pas.
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De la grande aventure !
Long … John … Silver ; 3 mots et un nom qui incarnent la piraterie et la chasse aux trésors. Les auteurs de cette série ont ravivé le mythe du pirate boiteux de l’Ile au Trésor dont de nombreux petits garçons (et sans doute certaines petites filles) ont suivi les aventures avec excitation.
L’histoire est simple. Lady Vivian Hastings doit retrouver son mari parti depuis des années en quête d’un trésor dans la forêt amazonienne. Elle est contrainte de s’adjoindre les services d’un pirate de légende et de ses acolytes, vous l’avez deviné … il s’agit de Long John Silver!
Je ne peux prétendre que le scénario est abouti ou que le dessin est grandiose (hormis les couvertures), mais c’est un récit qui n’a pour seule ambition de vous emmener dans une grande aventure. Et de ce point de vue, les auteurs ont réussi leur pari. Cette série est fidèle aux souvenirs que le roman m’avait laissés : des trésors d’une richesse incommensurable, des endroits secrets que seules des cartes bien gardées indiquent l’existence, et bien entendu des pirates impitoyables.
Alors si vous avez envie ou besoin d’évasion et d’aventure, vous ne vous tromperez pas avec « Long John Silver ».
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Nous sommes bien loin de nous douter de la réalité du conflit israélo-palestinien, bien loin d’imaginer le quotidien de ceux qui vivent cette guerre et des ressorts qui animent ses combattants. Yasmina Khadra apporte un éclairage partiel, mais significatif avec « l’attentat », une fiction qui fut un succès littéraire il y a quelques années et qui a été adaptée ici en BD.
Amine est arabe naturalisé israélien. Avec sa femme, ils vivent à Israrël où Armine est un brillant chirurgien. Ils mènent une vie confortable et bien rangée. Mais tout bascule le jour où une bombe explose dans la ville. Il s’agit d’un acte kamikaze et la police tient une suspecte : Sihem, la femme d’Amine.
Amine s’engage donc, au péril de sa vie, dans une enquête qui doit le conduire à répondre à cette entêtante question : comment ai-je pu être dupé par l’amour de ma vie, la femme dont je partageais les envies, les doutes et le quotidien ?
A l’instar du dessin de Chapiron, le récit est vif. On se sent rapidement proche du personnage avec qui on oscille entre le doute et la détermination, la peur et l’espoir. Une histoire forte pour une BD que je vous recommande vivement.
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Une histoire aussi tendre que dure
David est malade. Un cancer du larynx. Mais il ne cèdera pas à la panique, le plus important est de préserver ses femmes ; Paula, sa seconde femme, Myriam et Tamar, ses filles, et sa petite-fille venue au monde le jour où on lui diagnostique la maladie.
Dans cette BD, l’auteure livre sans détour la maladie et ses conséquences qu’elles soient physiques ou morales. Elle ne cache rien et nous confronte à l’incompréhension d’un enfant, au désespoir d’un malade que la vie abandonne et à l’impuissance de son entourage. Mais curieusement, le récit fait preuve de beaucoup de pudeur.
Cette histoire aussi tendre que dure est appuyée par un dessin aux traits imprécis mais très intense. Certaines planches nous frappent comme un coup de poing en plein visage.
Ne soyez pas effrayé ni par le sujet, ni par le volume imposant de cette BD, car il s’agit d’une belle histoire, ombrageuse mais belle.
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Unanimement considéré comme un brillant architecte, Asterios est un homme suffisant. Mais depuis le départ de sa femme, l’arrogant quinquagénaire s’est éteint. Et l’incendie de son appartement sonnera le début d’une fuite en avant qui l’amènera à reconsidérer sa manière de vivre et toutes ses théories alambiquées.
« Asterios Polyp » marque surtout par sa réalisation graphique étonnante et talentueuse. L’auteur fait preuve d’un sens de l’illustration éloquent. Ne soyez pas effrayés par le choix singulier des tons bicolores, car le moindre trait, forme ou couleur a été pensé pour servir la narration qui alterne intelligemment le passé et le présent.
L’histoire est quant à elle moins brillante. Elle propose une dimension vaguement philosophique et certains passages sont- à l’image de son personnage – un tantinet pompeux. Mais rien de rédhibitoire qui m’aurait empêché d’apprécier le travail graphique du dessinateur.
Cette jolie BD a été couronnée de nombreuses récompenses lors de sa sortie en 2010, et, de toutes évidences, c’est justifié.
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Sentiment mitigé pour un OVNI
« Là ont vos nos pères » ou l’histoire d’un immigrant – comme tant d’autres – qui laisse sa femme et sa fille pour un autre pays, une autre ville. C’est avec le regard plein d’espoir et inquiet que le personnage débarque dans un monde nouveau dont il ne connait ni la langue ni le fonctionnement.
L’auteur de cette BD a fait le choix du silence comme pour mieux attirer notre attention sur les détails d’un dessin sensible. Un mutisme confortable car il nous abandonne à notre interprétation et à nos propres clés de lectures. Mais c’est aussi cette absence de dialogue qui appauvrit un scénario que j’ai trouvé fade et qui sous-exploite le sujet complexe de l’immigration.
Le dessin élégant de Shaun Tan et le monde étrange qu’il a inventé sont truffés de symboles souvent bien sentis, mais quelquefois sans intérêt ou incompréhensibles. L’auteur a abusé de ces symboles et on se retrouve souvent perdu (mais qu’a-t-il bien voulu nous dire ?)
Au final, cet OVNI me laisse un sentiment mitigé : un résultat graphique raffiné, mais un mutisme trop déroutant pour ma petite tête.
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Un éloge à la vie et à la famille
Quelle aurait été ma vie si j’avais fait tel ou tel choix, quelle serait ma mort? Une question naturelle, mais à laquelle il est impossible de répondre. « Daytripper » livre une réflexion sur la vie.
Les auteurs ont fait un choix original ; partager la vie d’un écrivain brésilien en quête de succès et explorer les multiples possibilités qu’aurait ce personnage de trouver la mort. Un récit gorgé de bons sentiments dont le résultat sonne comme un rappel (s’il en était besoin) : que nous soyons grand-parent, ado, récent parent, quadra ou quinquagénaire seul(e), la vie a toujours un intérêt.
J’ai trouvé que l’histoire était savamment racontée. Même si le ton flirte, à certaines occasions, avec la sensiblerie, les frères jumeaux qui ont écrit et dessiné cette BD parviennent à rester dans la justesse.
Il s’agit d’une belle BD gratifiée d’un dessin efficace dans une mise en page dynamique. Et sans vouloir verser dans la caricature ou dans une certaine forme de machisme, mesdemoiselles, mesdames, je suis certain que « Daytripper » vous plaira. Je vous la recommande.
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Une région et une histoire entre foi et politique -
Solange et Marc sont nés dans les Mauges, une province vendéenne plongée depuis toujours dans une foi traditionnelle. Pourtant cette région où règne un principe d’ordre et d’obéissance, va se découvrir une vocation militante. Sous forme de reportage, Etienne Davodeau nous propose de suivre l’émancipation d’un territoire industriel et agricole à travers l’histoire de ce couple qui n’est d’autre que ses propres parents…
L’auteur se met donc en scène en restituant son histoire familiale des années 5o jusqu’à l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, en passant par les années de crise économique et de lutte syndicale. Le récit est rythmé par ces combats sociaux, de petites victoires en grosses défaites.
Comme souvent les reportages ou récits réalistes de Davodeau sont ancrés dans le quotidien des personnages, ce qui constitue tout leur intérêt, mais ce qui peut être aussi à l’origine de passages légèrement lassants. C’est un peu mon sentiment dans cette BD.
« Les mauvaises gens » – dont la contraction est à l’origine du nom des “Mauges” – reste néanmoins une histoire très intéressante sur les origines du syndicalisme en France et sur une région qui m’était totalement inconnue.
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Quand l’ordinaire est riche !
Marco est un petit bonhomme gentiment névrosé qui mène une vie à la fois ordinaire et terriblement compliquée. Il a peur de tout, mais trouve systématiquement le courage de braver ses angoisses.
Dans cette série en 4 volumes, Manu Larcenet porte un regard rieur et amer sur les paradoxes de la vie. Il nous confronte à des questionnements banals auxquels nous sommes sans cesse obligés de répondre : l’amitié, l’amour, la vie professionnelle, le rapport au monde, la vie sociale, les enfants, la famille. Mais aucune lourdeur ou de quelconques leçons de choses. Cette BD est délicieusement pertinente.
J’ai adoré me retrouver dans certaines situations, m’attacher à ce personnage aussi ridicule que drôle, et rire à ses blagues faussement grossières.
Si vous ne connaissez pas encore cette série référence, je ne saurais trop vous la recommander. On en sort changé !
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Tom Sawyer version kenyane !
Sur la côte kenyane, Naïm est un garçon intelligent et libre. Son quotidien, il le préfère dans les rues de sa ville que sur les bancs de l’école coranique. Cette ville remuante et ses habitants hauts en couleur, Naïm les connait par cœur. Et c’est au rythme de ses pas ou de ses courses effrénées que nous les découvrons.
Naïm est un petit bonhomme courageux et astucieux – que l’éditeur compare avec justesse à Tom Sawyer – vit de petites combines et poursuit un rêve d’indépendance qu’il le conduira dans des affaires de gros sous et de magie noire le dépassant.
L’intrigue ne se révèle qu’assez tardivement dans ce 1er tome. Mais le scénario n’est qu’un prétexte pour nous plonger dans cette ambiance chaude et salée des villes côtières. J’ai apprécié cette douceur de vivre dans une région pas encore dénaturée par le tourisme de masse, la simplicité de leurs habitants qui vivent chichement, et bien entendu le regard léger et insouciant d’un petit garçon de 11 ans.
Cette balade est servie par un très beau dessin en aquarelle. L’auteur n’hésite pas à laisser ses dessins respirer sur de larges cases parfois même sur des doubles pages. J’ai beaucoup aimé l’esprit du dessin.
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Voilà notre célèbre Picasso, jeune homme de 19 ans, qui débarque de son Espagne natale pour connaître le succès en France. À Montmartre plus exactement, le rendez-vous des artistes accomplis ou en devenir du début du 20ème siècle. Au grès de ses pérégrinations, nous découvrons ses débuts laborieux qui deviennent rapidement prometteurs, mais aussi ses choix tranchés qui lui ont valu d’être mis au banc des peintres à la mode.
Le parti pris de cette série en 4 tomes est d’exploiter les rencontres qui ont jalonné et orienté le parcours du peintre qui est sans doute désormais le plus connu au monde. Dans ce premier tome, nous sommes plongés dans la communauté artistique montmartroise qui se complait dans un Paris frivole où tout est possible. C’est ainsi qu’il fait la connaissance du poète Max Jacob qui constitua un tournant dans sa manière de peindre. Nous suivons également le parcours croisé de Fernande – la narratrice du récit – qui deviendra le modèle et la compagne de Picasso.
Le dessin participe largement à l’état d’esprit très “peinture” de l’album : le trait est un peu grossier, la mise en couleur en aquarelle, la typographie manuscrite. Un résultat très typé dont je me suis un peu lassé, mais qui restitue parfaitement le Paris d’époque et son ambiance (enfin… j’imagine).
Il s’agit d’un album intéressant dont les faits sont précis sans jamais verser dans la lourdeur d’une biographie exhaustive.
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Réconcilié avec le fantastique !
Basculez dans le royaume de Ponduche, un monde fantaisiste où le Temps est une douce obsession. On prend beaucoup de plaisir à se perdre dans cet univers surréaliste que je situerais entre le comique burlesque de Tim Burton et la poésie légère de Lewis Caroll.
Ce premier tome pose le fil conducteur et les règles d’un récit prometteur. Il est question de la perte du Nord, d’une voleuse qui croit à une banque du temps, et d’un « arracheur de temps » redouté par tout le royaume. Le scénariste a fait preuve d’une imagination insolite. Son carnaval de personnages est surprenant : il y a les saugres, ces êtres à la fois mécaniques et organiques ou les chronoptères, des insectes qui d’une manière ou d’une autre contrôlent le temps.
Le dessin contribue largement à nous emporter. Le trait est très travaillé avec un sens du détail important. La mise en couleur est très jolie. J’adore !
Je suis habituellement très peu sensible à ce genre de récit, pourtant le délirant « Azimut » m’a complètement happé. Je surveillerai la sortie du tome 2 avec attention !
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Un dessin de caractère, un scénario fade
Léon Van Bel est “roulant” aux chemins de fer belges. Il conduit la 12.004, une locomotive ou plutôt une machine de vitesse qui incarne rapidité et modernité. Il existe un lien organique entre ce machiniste et sa locomotive. Sa “douce” comme il aime l’appeler, il l’a dans le ventre.
Mais avec les performances probantes des tractions électriques et une montée des eaux qui semble inéluctable, la fin de l’ère de la vapeur a bel et bien sonné. Et c’est avec stupéfaction que Van Bel voit partir les locos à la ferraille comme de vieilles bêtes usées à l’abattoir. Ce personnage bourru décide alors de sauver sa douce d’un funeste destin.
Le scénario de Schuiten combine réalisme et anticipation, mais je l’ai trouvé un peu fade ; l’intervention d’un personnage mystérieux qui ne délivre aucun secret, un scénario catastrophe dont on ne saisit jamais l’ampleur, une fin qui nous laisse un peu perplexes… bref, le scénario manque de moelle.
Néanmoins, on admire les très jolies planches de cette BD. Les noirs profonds donnent beaucoup de force au dessin. Il s’agit, à mon sens, de la principale motivation pour se lancer dans la lecture de “12, la douce”.
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Qu’il est effectivement amer – pour ne pas dire cruel – le destin de Jean et Ousmane !
Dans « amère patrie », nous allons à la rencontre de ces 2 personnages que tout oppose. Le premier est paysan dans la France profonde et le second pêche sur les côtes sénégalaises. Pourtant, ces 2 gamins si différents grandissent et se retrouvent dans la même tranchée face à l’ennemi.
Le scénario concocté par Christian Lax – un scénariste que j’apprécie tout particulièrement – est brillant. Des trajectoires qui prennent souvent racine dès l’enfance et l’injustice comme moteur d’un récit haletant. Côté dessin, Frédéric Blier nous offre un joli travail d’ambiance et de mise en couleur.
Une histoire à découvrir !
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Il s’agit d’une BD dont le récit est à l’image du héro : sensible et élégant. Et sans vous révéler tout à fait l’histoire, Stefan Zweig avait le sens du tragique (sûrement un peu trop) !
Les dessins sont tout simplement formidables. Certaines cases sont des tableaux que je serais même prêt à accrocher à la maison … si ma femme me le permettait.
Sans aucun doute, une lecture à partager.
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Joe Sacco est un dessinateur de BD qui travaille à la manière d’un correspondant de guerre. Et son recueil de reportages nous prouve que la bande dessinée et le journalisme ne sont pas antinomiques et peuvent, au contraire, faire bon ménage.
Le dessinateur-journaliste a parcouru le monde pour dessiner et rendre compte de situations plus dramatiques les unes que les autres. Dans “reportages”, il nous raconte successivement le conflit israelo-palestinien, l’immigration clandestine à Malte, les réfugiés tchetchennes ou la pauvreté en Inde.
Le journalisme d’immersion en bandes dessinées est un nouveau genre emmergeant qui démontre – si cela était nécessaire – que la BD d’aujourd’hui n’est plus creuse ou infantile. Qu’on se le dise !
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Dans cette très imposante BD de plus de 260 pages, le récit m’a semblé un peu nonchalant, mais j’ai apprécié la douceur du Portugal et le réconfort que peut apporter la famille. J’ai trouvé, par ailleurs, un peu dommage que le portugais ne soit jamais traduit. Sans comprendre la langue, on se sent quelque fois exclu des conversations.
Côté dessins, Cyril Pedrosa nous offre des planches bouillonnantes. Le trait est vif et les ambiances de couleurs très marquées.
Ne soyez pas effrayé par le volume ou les couleurs, et laissez-vous tenter par cette BD primée en 2011 qui aborde avec légèreté le sujet de la quête d’identité.
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Barellito est une île italienne où le soleil est de plomb et l’ambiance estivale de bord de mer vous réchauffe le corps. Mais tout n’est pas rose sur ce caillou où les insulaires sont bien moins chaleureux que le climat. C’est ce que va découvrir une famille anglaise qui compte s’y installer pour le commerce de la pêche. Pendant que son père se heurte à des habitants inhospitaliers, William fait la rencontre de Lisa, Paulo et Nino. Ces 4 enfants semblent étrangement liés.
C’est dans le second et dernier tome – beaucoup moins léger et contemplatif – que l’intrigue livre tous ses secrets. William et ses 3 compères se retrouvent 20 ans plus tard pour une aventure qui les conduira, au nom de leur amitié, dans la forêt costaricienne.
Les aspects surnaturels de l’histoire n’emporteront pas tous les lecteurs ; certains passages m’ont laissé sur le quai. Mais “où le regard ne porte pas” n’en reste pas moins une BD très agréable. Un diptyque où j’ai été bercé par les décors méditerranéens dans le premier tome, et où le récit d’amitié du second chapitre m’a emmené. Une belle évasion.
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Polsa Mancini est gras, sale et fou. Contraint dans un corps accablant, il s’est résigné à une vie de renoncement jusqu’à ce qu’il fasse l’expérience du blast. Une sorte de révélation de l’esprit qui l’a sérieusement perturbé et qui l’a conduit dans une salle d’interrogatoire, face à deux policiers.
L’enquête policière est un prétexte pour dérouler le récit du personnage. Il se raconte au grès de ses élucubrations et décrit son voyage de solitude et d’ivresse, “les plus beaux mois de son existence”.
Les personnages sont laids et l’ambiance m’a semblé lourde, voire malsaine. Les dessins sont très noirs, charbonneux. Seules les planches illustrant le phénomène du blast sont colorées même s’il s’agit, pour moi, d’une cacophonie de dessins et de couleurs.
Vous l’aurez compris, “Blast” est une BD très torturée à laquelle je n’ai pas été sensible.
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Le monde de la danse n’a ici rien de surprenant pour celui qui – comme moi – penserait découvrir un milieu inconnu. L’auteur nous sert les idées reçues de la souffrance physique, de la concurrence et des débats artistiques. Mais l’intérêt se trouve dans ce personnage très travaillé dont on explore les préoccupations, les choix, les doutes. Et on se prend d’affection pour cette jeune fille attendrissante, frêle et qui semble si fragile.
Le dessin de Bastien Vives n’utilise que 3 niveaux : le blanc, le noir et un seul gris. Attention, ce n’est pourtant pas un dessin simpliste, car il lui permet de jouer savamment avec les mises en lumière et le cadrage.
J’ai passé un agréable moment.
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Inspirée de faits réels, cette BD déroule l’audacieux parcours de Joseph Joanovici, juif roumain qui débarque en France pendant l’entre-deux-guerres, sans un sou, armé de sa seule volonté de s’en sortir et de mettre à l’abri sa famille.
Très vite, ce ferrailleur illettré devient un influent affairiste, un des plus riches de Paris. Car en temps de guerre, il mène ses affaires sans scrupule. Qu’il s’agisse de collabos, de résistants ou même de nazis, tous les bons clients sont fréquentables pour “Monsieur Joseph”.
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Arthur Vlaminck est un jeune conseiller du Quai d’Orsay où il a été engagé pour écrire les discours du ministre des affaires étrangères. De l’ONU, en Afrique, en passant par le Moyen-Orient, Arthur et la délégation ministérielle sont sur tous les fronts de la diplomatie internationale. Les enjeux sont importants, le stress est omniprésent, et la compétition entre les conseillers est la règle.
Les auteurs nous proposent de découvrir les coulisses d’un cabinet ministériel en suivant le jeune Arthur et un ministre tyrannique, parfois brillant, souvent grotesque.
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Un poète est embarqué de force sur un navire où son physique à la Teddy Riner sera d’une grande utilité à l’équipage. Il traverse les mers, et d’aventures en aventures, il retrouve une inspiration qui se faisait timide à quai.
La mer lui fera reconquérir un destin qui semblait perdu.
Un joli petit format dans lequel une page correspond à un dessin. Une lecture très simple, légère et agréable.
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C’est l’histoire du courage et du goût de l’effort.
On se passionne pour le destin tragique d’Amédée, un amoureux de vélo qui participe à la construction de l’observatoire du pic du midi. Dans des conditions dantesques, il se bat contre la montagne.
Une seule ambition guide cet homme : gagner suffisamment d’argent pour participer au Tour de France, même au prix de risques insensés.
Les dessins de Christian Lax sont soignés. Ils vous feront voyager dans les montagnes françaises et dans cette ambiance perdue du tour de France d’avant-guerre.
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Grande réussite pour cette BD dans laquelle le scénariste déroule le véritable parcours de son père suicidé. A travers les mésaventures du personnage, c’est l’histoire tumultueuse de l’Espagne au siècle dernier que j’ai découverte.
Le récit passionnant d’un homme libre qui a vécu une période importante de l’histoire de l’Europe.
Très sympa, à lire tout de suite !
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BD très sombre mais qui ravira les amateurs de “faites entrer l’accusé” (oui, j’en connais!). Nous voilà sur les traces de Fritz Haarmann, mieux connu comme “le boucher d’Hanovre”, un des plus célèbres tueurs en série européens.
Haarmann entraîne des jeunes hommes chez lui pour les tuer, dépecer leur corps dont il fait commerce auprès de son voisinage. Âme sensible s’abstenir !
Le dessin crayonné vaut vraiment le détour, chaque case est un tableau.
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Etienne et Richard sont deux hommes curieux et passionnés. L’un est vigneron, l’autre est auteur de BD. Ils ont décidé, pendant un an, de partager leur quotidien, de faire découvrir leurs motivations, leurs envies, leurs convictions.
“Les ignorants”, c’est l’histoire de cette rencontre improbable, de ces deux univers que tout oppose, a priori.
Ni action, ni suspense, mais une histoire et un dessin simples et très agréables.
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Jake, comme tous les poulets depuis 1979, parle et vit de la même façon que les hommes…enfin presque. Les injustices quotidiennes et l’hostilité des hommes envers ses congénères sont à l’origine de beaucoup de rage chez Jake.
A la mort de son père, Elmer, il va s’intéresser à l’histoire de ses parents dont la génération a vécu la transition historique de 1979 où les poulets ont été officiellement déclarés humains. Un parcours initiatique qui l’aidera à se construire.
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Dans un bout de campagne française, Edmond et Emile, veufs tous les deux, mènent une vie rythmée par les parties de pêche et les discussions à bâtons rompus avec les copains du bistrot.
A la mort brutale de son copain, Emile est très perturbé. Il entreprend un dernier voyage sur les lieux de son enfance. Un voyage qui dépoussiérera ses envies qu’il croyait incongrues à son âge.
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En 1943, Cambeyrac dans l’Aveyron est un village qui d’ordinaire vit paisiblement au rythme des parties de pétanque et des rires au bistrot du village. Mais les temps sont troublés par la guerre qui ne manque pas de rappeler aux habitants sa triste réalité.
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L’intrigue est un peu simpliste à mon goût, mais il s’agit néanmoins d’un polar plaisant qui arrive à accrocher notre attention. Certains passages mettant en scène les deux principaux personnages, font preuve d’une grande intensité.
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Comment Hitler en est-il arrivé là ? L’auteur de cette BD s’attache à répondre à cette inquiétante question dans une biographie factuelle et documentée (dessins basés sur des photos d’archives, notes explicatives). Il ne tente pas d’expliquer l’inexplicable, ni de comprendre l’incompréhensible mais juste dire, faire savoir l’effrayant cheminement d’un homme qui fût élève moqué, artiste-peintre raté, vagabond, déserteur puis militaire décoré, avant de devenir ce monstre destructeur
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Arthur Vlaminck est un jeune conseiller du Quai d’Orsay où il a été engagé pour écrire les discours du ministre des affaires étrangères. De l’ONU, en Afrique, en passant par le Moyen-Orient, Arthur et la délégation ministérielle sont sur tous les fronts de la diplomatie internationale. Les enjeux sont importants, le stress est omniprésent, et la compétition entre les conseillers est la règle.
http://bdsulli.wordpress.com/2012/02/24/quai-dorsay/