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Page générée le 23/11/2024 à 10:57:55 en 0.0174 sec
La critique presse est extrêmement dûre et ne traduit pas la réelle qualité de l'ouvrage. Si celle-ci met en évidence un scénario trop classique, trop de fioritures et qu'elle présente une lecture de ce témoignage comme si ce n'était rien de plus que des larmes d'enfants... Il en est autrement lorsque celui-ci atterit entre les mains d'une personne vraiment concernée.
Au delà d'une simple expression dogmatique de la valeur travail et de la souffrance qui s'imposerait pas extension, l'auteur exprime avec brio les angoisses que peut traverser la nouvelle génération de travailleur.euses bien déterminée à la remettre en question. Il relate en effet la désillusion du monde du travail (celui du rêve qu'on nous vend lors de notre formation qui est à 100km de la réalité) et l'espoir qu'il trouve à nouer des liens avec ceux et celles qui lui redonnent heureusement du sens.
Chacune des planches exprime avec beaucoup d'humour les "privatejoke" de notre profession qui exige un don de soi et suppose de "faire famille" avec des inconnues, à la limite d'une dévotion sectaire parfois. L'auteur est désorienté face à ce qu'on lui sert comme étant les 40 prochaines années de sa vie qu'il doit bien finir par accepter (disent-ils) en réprimant ses émotions négatives et en adoptant les mêmes habitudes malsaines que celles et ceux qui l'entourent. Il exprime l'ambiance carcérale (et psychiatrique) de certains plateaux de bureaux sous surveillance de chiens de garde enragés probablement sous cocaïne, l'imbécilité qui y règne et les regrets de nos années d'école (celles où on avait le luxe de penser). On voit défiler sa vie comme les heures, on découvre les opérations computationnelles répétées infiniment le priver de sommeil, on observe la concurrence glaciale entre les architectes, l'anonymat qui règne en maître sur les plateaux de zombies (dont on esquisse à peine le caractère parce qu'il n'est pas si important : ce sont surtout des compagnons de galère plus que des ami.es), etc. On exprime ENFIN une opposition ferme à la culture de la charette qui fait clairement débat aujourd'hui, notamment dans le monde universitaire.
Le rendu graphique est très bien choisi pour relater l'atmosphère terne des dressings noirs des architectes et les volumes en perspective (sans doute une référence à l'Aimant de Harari). Les quelques planches de géométraux (écorchés) ont sans doute été placées sans tenir compte du fait que beaucoup ne savent pas les lire. Cela peut donc être un peu lourd pour elles et eux, mais cela est amusant pour les autres qui se représentent le projet en 3D (et non, ce n'est pas juste esthétiquement gratuit).
C'est un premier pas dans la bonne direction pour arriver à toucher des personnes hors de cette discipline mystérieuse et occulte qu'est l'architecture. Il est certain que cet album touchera tout le monde tant il exploite son potentiel à briser le tabou sur de nombreux sujets liés au travail de bureau.
Quant à savoir si oui ou non l'architecte continuera à l'être, telle n'est pas la question et il le dit ! Il s'agit d'une formation si générale qu'hier il était stagiaire, aujourd'hui illustrateur... Et puis demain, l'avenir et son sentiment de liberté le dira.
En tous cas, chapeau l'artiste !