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He's back ! Dope Rider, le ranger osseux est de retour.
Notre héro est un squelette en tenue de cowboy, qui passe le plus clair de son temps à se défoncer à la marie-jeanne, le cannabis, le THC, la weed...
L'ouvrage sous-titré « pour une poignée de délires », porte bien son nom, car il n'est pas réellement question d'un récit avec intrigues, suspense, et dénouement, mais belle et bien d'un enchaînement de délires, de situations psychédéliques posées en 1 planche à chaque fois – toutes les pages de droite, alors que celles de gauche présentent chacune un unique dessin, qui réunis se lisent comme un flip-book animé - . Des scénettes donc, truffées de références à la pop culture, à la contre culture Hippie, et à la mythologie Amérindienne. Ce ne sont pas non plus des gags en 1 planche, et pourtant vous y trouverez une chute souvent apportée par Tatti, le tatou, l'un des personnage secondaire récurrent.
Tatti, le tatou domestique de Dope Rider, qui ne peut s'exprimer, mais dont les pensées très pragmatiques, souvent axées sur la bouffe, nous sont rendues accessible, et viennent apporter un contre-point réaliste, aux propos et agissements totalement hallucinés de Dope Rider.
Chaque planche est un festival surréaliste, qui se joue dans un décorum empruntant à l'imaginaire des grands espaces désertiques de l'ouest Américain, toute époque confondues. La gravité n'y a souvent plus court, et les ciels se chargent de mandalas Indien, et de graphismes psychédéliques dignes des plus folles enseignes lumineuses du Strip de Las Végas.
Mais sinon que fait Dope Rider dans la vie ? Rien. À l'instar de Freewheeling Francklin, Phinéas Freakears, et Fat Freddy, les fabulous Freaks Brothers de Gilbert Shelton, notre cowboy semble uniquement mue par la volonté de ne jamais se soustraire aux effets de la défonce. Et force est de constater, qu'il y parvient plutôt bien.
« Il se passe dans la tête de ce type, un insondable mystère, un peu comme la composition des choco-pops », s'étonne Tatti le tatou au détours d'une planche. Et c'est vrai que Dope Rider qui perçoit les artefacts de la conscience cosmic, compose toujours avec son spliff coincé entre les dents, chevauchant son canasson, lui aussi à l'état de squelette. Mais comment fait-il ? Son super pouvoir est assurément de créer sa propre réalité.
Au détours des planches, Paul Krichner distille ça et là, avec humour, de petites pensées philosophiques, de simples recommandations pour affronter avec zénitude les aléas de la vie.
Des conseils sans prétention pour se soustraire aux difficultés qui peuvent parfois s'ériger face à vous.
Bon souvent le conseil, la solution, réside juste dans l’absorption de THC, pour parvenir à construire mentalement sa propre réalité, et laisser son esprit se dissoudre dans une dimension plus arrangeante.
Dope Rider est assurément l'être le plus auto-satisfait qui soit. Ni prétentieux, ni condescendant, non plus meneur de troupe, ni donneur de leçon, il est parfaitement conscient de son existence décousue, chaotique, totalement travestie par les effets de la défonce. Il est assurément l'alter ego de son créateur, Paul Krichner, dont je ne sais rien quand à la pratique des stupéfiants, mais dont l'univers artistique qu'il produit, laisse peu de doute sur la chose.... Ce n'est là que l'expression d'une intuition personnelle...
Pour clore l'ouvrage, l'auteur nous livre tout de même un très court récit, dans lequel Dope Rider raconte à Chef Indien, comment il s'est transformé en squelette. Un récit de juste 4 pages intitulé « Aux origines de Dope Rider », à l'issue duquel Kirchner nous rappelle juste l'importance de toujours préserver son libre-arbitre, de ne se fier à personne, pas même lui, pour découvrir la vérité, la réalité du monde, et de tout ce qui s'y trouve.