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L’Apocalypse selon Magda est un album au rythme intense et haletant qui laisse défiler les saisons au fil des cases sous un trait résolument moderne et vif. Ciel insouciant de printemps, vent chaud d’été qui souffle dans les cheveux, crépuscule rosé qui marque la fin d’une journée de plus qu’on laisse derrière soi, dernières neiges hivernales. Impossible de ne pas se laisser prendre au jeu du « et si cela nous arrivait vraiment? ». Chaque case s’engouffre ainsi dans le goulot étroit d’un sablier imaginaire et nous conduit vers l’inéluctable.
La réussite de cette histoire peut amplement être imputée à son héroïne qui a diablement du chien. Bien que très jeune, elle porte déjà en elle une force de caractère qui impose le respect. Face au chaos annoncé, elle refuse toute concession et s’affirme, fière de ses choix. Forte de son aura lumineuse, elle irradie les planches de son charisme fou et le lecteur, comme elle, avec elle, oublie qu’un de ces matins prochains n’aura pas de lendemain.
L'article complet...
https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2016/02/03/lapocalypse-selon-magda-chloe-vollmer-lo-carole-maurel/
Quelle actualité pour Dawid, qui après le renversant Dessus-dessous sorti au début de l’été, voit un troisième album rejoindre la déjà très belle collection des Éditions de la Gouttière. Un coup d’œil furtif sur la chouette couverture suffira désormais aux fidèles lecteurs pour reconnaître ce trait plein de peps que je ne me lasse pas de retrouver. Si les ambiances chaudes et colorées signant l’atmosphère de ses précédents titres sont au rendez-vous, voilà que l’audace s’invite dans ses planches et que Dawid nous offre de très jolies parenthèses graphiques qui taquine nos petits repères et habitudes de lecteurs. Un joli flou vient troubler le trait et la case pour laisser parler les instants nostalgiques qui surgissent parfois de la fumée d’un chocolat chaud. Un jeu de contraste efficace et surprenant qui s’accorde à merveille avec les passages plus légers et drôles de l’album.
– Tu me racontes maman? – Je m’en souviens pas bien, tu sais. – Sinon, t’as qu’à inventer, c’est pas grave.
Au scénario, nous retrouvons avec plaisir Frédéric Maupomé – un des papas de l’intrépide Anuki – qui brise le silence habituel de ses cases et ses bulles pour un format plus ambitieux et autant dire qu’il donne un très beau souffle à ce premier tome très prometteur qui saura satisfaire les amateurs de récits de super héros. Ce premier opus met ainsi habilement en place le décor, lance les enjeux majeurs de l’intrigue et se permet quelques premières révélations et rebondissements qui viennent piquer la curiosité des lecteurs qui seront, je l’espère, aussi fidèles que moi à cette série incontestablement à la hauteur de son titre…. Vivement la suite !
La chronique complète :
https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/09/03/supers-maupome-dawid/
Lignes d’horizon, de pêche, de la main. Deux vies reliées par un fil pour une valse macabre sous le silence d’une nuit pleine d’étoiles timides. Murat se fait conteur, et rend grâce au merveilleux récit d’Hemingway. Faite de tête-à-tête en échos, l’œuvre – sous la parfaite orchestration de Murat – réussit à nous captiver et nous invite à contempler cette interminable nuit. Promesses de l’aube, douceur de l’aurore, éclats du soleil méridien, lumière éblouissante, naissance discrète de ce ciel entre chien et loup, crépuscule scintillant , aubes du soir… La palette de Murat est d’une richesse sans nom et rythme à merveille ce ballet maritime, permettant au temps qui passe d’enrober de ses ambiances et de ses nuances, une histoire qui n’est pas qu’une simple partie de pêche. La narration se veut lente, fidèle à l’œuvre d’Hemingway, mais cela importe peu. Le découpage surprend au détour d’une case brisée, éclaboussée par le sang et l’eau durant cette nuit cauchemardesque qui se joue sur cette mer d’huile. Sans aucun doute, me voilà une nouvelle fois conquise par ce talent-là… Bravo m’sieur Murat.
La chronique complète :
https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/09/16/le-vieil-homme-et-la-mer-thierry-murat/
Pierre-Henry Gomont nous revient avec Les Nuits de Saturne album librement adapté du roman de Marcus Malte et offre à ses lecteurs un titre qui claque bien comme il faut.
Volupté sensuelle, nuits sombres et va-et-vient lacifs… L’érotisme latent gagne en intensité au fil des planches, que nos héros écorchés vifs se cherchent du bout des doigts ou à pleine bouche. Une histoire tracée par un pinceau qui excelle dans un joli jeu de suggestion charnelle d’une finesse rare.
Chaque page s’offre ainsi un découpage ciselé se jouant de la chronologie et entretenant habilement le rythme de la narration. L’histoire est aussi prenante que surprenante et chaque planche se paie le culot d’une magie visuelle qui régale le lecteur. Jeux sur les flous, les lumières et les ombres: on retrouve le trait découvert – et tant aimé – dans Rouge Karma tout en s’émerveillant de ce sens de l’esthétisme plein de nuances dont seul monsieur Gomont a le secret.
Si peu attirée par les polars -que j’ai même tendance à fuir- , je suis prête à revoir mon jugement s’ils ont tous la force de ce titre-là. Chapeau bas.
Chronique complète ici:
https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/09/02/les-nuits-de-saturne-pierre-h-gomont/
Nora amuse le lecteur, déstabilise l’adulte par sa spontanéité déconcertante et rappelle combien la curiosité a sa part de drôlerie quand elle suppose l’improvisation maladroite des plus grands. A la suite d’une conversation avec son oncle, voilà que son imaginaire galope et fourmille d’ingéniosité. Le pouvoir des chimères dépasse vite la réalité et l’esprit de l’enfant divague. Un pied ancré dans le réel et l’esprit nourri par ses excentricités oniriques voilà que Nora endosse plusieurs costumes: tantôt écrivain, tantôt détective, un jour historienne, un soir scientifique en herbe… Elle tentera avec ses mots d’enfants de trouver des réponses à bien des questions existentielles.
L’univers de Léa Mazé, profondément enraciné dans une campagne sépia se voit chambouler par une dimension fantastique qui rompt avec le récit plaisant et charmant que laissent entrevoir les premières pages. La réalité laisse une place aux rêveries des enfants et l’on se plaît à suivre ses divagations au fil des planches. Ajoutez à cela des temps forts en émotions ponctués de dialogues à la dimension comique rafraîchissante.
La chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/03/24/nora-lea-maze/
Voyage métaphorique et poétique dans les méandres de l’esprit, Séverine Gauthier signe un merveilleux récit d’apprentissage. Celui qui conduit chacun de nos pas l’un devant l’autre vers les premiers coups durs, les premiers adieux. Deux générations qui s’aiment mais qui n’auront hélas que trop peu de temps à vivre ensemble. Cailloux et pierres, chutes, rencontres fortuites. La vie est faite d’instants grisants et déchirants et le chemin vers l’au-revoir peut être sinueux, comme pour mieux apprendre ou appréhender la douleur. Les bosses apparaissent entre deux roulades, comme une parade du corps face aux peines, aux angoisses et aux incertitudes. Et pendant ce parcours, insidieusement, nos racines se fraient aussi un chemin et nous attachent éternellement à ceux qui nous sont chers.
Et quand le trait d’Amélie Fléchais s’en mêle, cela prend une dimension onirique presque fascinante. C’est incroyablement beau. Le monde qui s’offre à nous est une nature splendide aux reliefs vertigineux, parfois voilée par une brume envoûtante. Elle accueille en son cœur de petites créatures qui accompagnent le héros dans sa quête. Chaque instant vécu ou souvenir partagé deviendra un trésor précieux qui s’enrichira d’images qui font exploser les cœurs. Un vrai beau coup de cœur. Une pépite qui n’a pas fini de scintiller.
La chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/03/25/lhomme-montagne-gauthier-flechais/
Dans ce premier volet d’un diptyque qui s’annonce d’ores et déjà passionnant, Régis Hautière signe une fois de plus un scénario teinté d’histoire sur fond de chronique sociale qui vous happe dès les premières bulles. Sous les traits anguleux de Sacha, des centaines d’émigrés, portés par un espoir qui n’a aucune certitude d’être satisfait. Des parcours soldés d’échecs et de rencontres inoubliables.
David François quant à lui crée avec brio une ambiance absolument unique pour ce récit américain. Les pavés inondés d’une journée pluvieuse, le brouillard bleuté d’une nuit qui masque les délits, la lumière éblouissante du ciel new-yorkais taquiné par les ouvriers du bâtiment: tous les éléments fusionnent, merveilleusement orchestrés pour un tableau aussi fascinant que vertigineux. Le trait vaporeux de l’artiste (reconnaissable au premier coup d’œil), mêlé à la sombre encre de chine donne une sensualité étonnante à cette ville à l’architecture majestueuse. Le tout rehaussé ou nuancé en toute subtilité avec une palette de couleurs qui s’accordent à merveille avec chaque atmosphère. Que l’on perde pied, étourdis par un vertige sur les hauteurs de la ville, que l’on inspire à pleins poumons les volutes de fumée des bars clandestins où l’on s’encanaille volontiers avec les catins, que l’on s’égare sous les tissus de velours et les jupes retroussées, le New York de David François, pris au piège dans le carcan de la prohibition, a définitivement quelque chose d’hypnotique et de ténébreux.
La chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/04/01/un-homme-de-joie-r-hautiere-d-francois/
Ce récit, conté au fil des bulles dans la plus grande sobriété n’a hélas, rien d’une fiction. A travers un jeu de va-et-vient entre le passé et le présent, l’histoire raconte l’Histoire et impose sa terrifiante vérité. Arnaud Floc’h signe ainsi avec cet album un titre qui a tout d’un coup de cœur glaçant. Si le nom de Rosa Parks a su marquer nos esprits, celui d’Emmett Till m’était en revanche totalement inconnu et c’est tout un pan de cette sordide Amérique qui s’est déployé au fil des pages sous mes yeux de lectrice indignée, effarée, dévastée face à l’incommensurable atrocité de ces êtres d’une bêtise nauséabonde. A cela s’ajoute ce profond sentiment d’impuissance face à un système judiciaire qui ne protège pas les véritables victimes. A l’intérieur, nous étouffons, pris à la gorge par une rage mêlée de colère et de frustration tant la situation nous révolte et nous dépasse.
La chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/04/08/emmett-till-derniers-jours-dune-courte-vie-arnaud-floch/
Il y a des BD qui avant même d'être feuilletées ont tout pour vous déplaire: histoires de zombies, graphisme loin des bons vieux coups de crayon que j'aime tant et couleurs numériques... Bref, une histoire de lecteur qui commençait mal... Heureusement, il y a des festivals comme Les 20e Rendez-vous de la BD et des jeunes gens particulièrement enthousiastes qui croient dur comme fer à leurs expositions et qui vous mettent ces BD-que-vous-ne-liriez-jamais entre les mains.
C'est donc en lectrice-novice pleine d'a priori que j'ai découvert une histoire de zombies, moi qui ai toujours été très réfractaire à ce genre. C'était bien évidemment avant d'avoir croisé la route d'Arthur de Pins et sa joyeuse bande de revenants maîtres de l'humour grinçant, drôles, jubilatoires et cyniques à souhait. L'univers qu'il crée dans ce premier tome est nourri de clins d’œil ironiques, de petites griffes qui piquent ou lacèrent en toute subtilité une société qui n'a pas besoin de beaucoup de masques pour ressembler étrangement à la nôtre. Indéniablement c'est une belle réussite et le scénario entraîne vite son lecteur dans un récit rythmé, dynamique et prenant qui surprendra plus d'un sceptique... Graphiquement, la surprise est également au rendez-vous et c'est assurément une bonne nouvelle quand on sait que cette série qualifiée si justement de fantaisie macabre devra être prochainement adaptée pour le grand écran... Affaire à suivre...
Chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/06/24/zombillenium-gretchen-t1-arthur-de-pins/
Un compte à rebours narratif orchestré avec brio qui n’échappe pas à quelques longueurs mais qui prend le temps de sculpter avec talent chaque personnage, chaque situation. Le trait noir, délicat et ciselé de McCloud se voit adouci par des nuances bleutées venant jouer sur les reliefs et les jeux de lumière, enrobant de douceur les visages ou les rues de cette ville qui ne dort jamais. Les planches fourmillent de détails et de jolis clins d’œil (De Miyazaki à Antigone et j’en passe…) Enfin, sans être une grande lectrice de comics, j’ai souvent ressenti l’atmosphère de cet univers que je méconnais mais qui semble allégrement s’inviter dans certaines planches, rappelant ainsi que New York est décidément la ville parfaite pour être le théâtre majestueux des folles ambitions artistiques du protagoniste. Super héros d’un art que lui seul maîtrise, il s’approprie la ville pour mieux masquer l’angoisse de l’échéance qu’il redoute. Et cela fonctionne à merveille puisque nous restons suspendu à ce décompte insolent, retenant notre souffle à chaque instant, emportés dans ce tourbillon du temps qui étourdit de manière vertigineuse.
La chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/03/18/le-sculpteur-scott-mccloud/
Zidrou aime les sujets forts et percutants et après le merveilleux et lumineux Lydie le voilà qui plonge le lecteur dans le sombre univers de la prostitution. On n’échappe pas aux clichés du genre et le personnage d’Augustin a quelque chose d’attachant au milieu des brutes épaisses qui jouent les gros bras pour s’assurer d’avoir la main mise sur leur harem glauque à souhait. Si le scénario et les mots de Zidrou me plaisent sans pour autant me saisir comme d’autres albums (il faut tout de même avouer que l’idée de départ est on ne peut plus banale) je ne peux qu’admettre que j’aime cette plume toujours piquante et sensible. Là où le bât blesse: le dessin de Man – et c’est sur ce point que l’album ne parvient pas à me convaincre. – Un ensemble graphique assez artificiel, des couleurs déplaisantes, des traits souvent grossiers, des personnages un peu trop lisses là où l’on attendrait peut-être un travail plus poussé sur les corps et leur dimension charnelle pour un sujet comme celui-ci. Une déception donc.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/08/28/le-client-zidrou-man/
Une histoire légère qui n’oublie pas d’être acide, sous le trait d’un Bastien Quignon qui allie avec grâce et subtilité les contours précis au crayon et les zones plus floues au fusain, faisant naître comme un brouillard chaud qui enveloppe les personnages et donne aux paysages un aspect rétro du meilleur effet. Les jolies couleurs de la couverture s’estompent au profit d’un univers graphique pastel, qui joue sur les gris et les beige-rosé et qui sied à merveille à ce bond dans les années 60.
Chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/08/20/sixteen-kennedy-express-quignon-ducoudray/
De ces corps à corps fougueux, naîtront des questionnements assez fins sur l’adultère, en laissant bien évidemment le soin au lecteur d’apporter ses réponses à un sujet qui n’a de cesse de mettre en péril l’équilibre des coeurs. C’est un regard délicat que les auteurs posent sur ces histoires que la morale réprouve. Nul besoin de juger, de dire combien c’est mal. C’est là, et les corps savent où se trouver, bousculant les certitudes. Autour des amants en quête d’un sursaut de vie gravite un cercle amical qui de confession en confession apporte sa pierre à l’édifice. Ces proches sentent les absences, les esprits égarés, les troubles qu’on masque difficilement , les hésitations qui trahissent. Une belle réflexion s’amorce sur le couple et ses frontières parfois flexibles, souvent troubles et fragiles. Cela manque peut-être un peu d’émotion à mon goût, n’ayant été véritablement touchée que par le mari de Rachel, qui dans ses silences discrets, sa patience délicate avait ce petit quelque chose de singulier propre aux beaux personnages. Enfin, à cette approche très cérébrale et psychologique s’ajoute un travail graphique absolument raffiné. Les généreuses courbes des corps ont un charme fou et les scènes d’étreintes passionnées sont d’une majesté et d’une élégance sans nom. Le dessin dit toute l’ivresse grisante des plaisirs charnels et donne à cette BD une puissance visuelle assez incroyable puisque le trait de Kalonji offre à l’adultère une beauté qu’on refuse de lui accorder et confère à l’immoralité un portrait saisissant de sensualité.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/11/04/in-bed-frost-kalonji/
Le duo Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini a su faire sensation lors de la publication de Rouge Tagada. Jouissant d’un joli succès, voilà qu’elles confirment leur talent en signant ici une nouvelle BD sur un thème très fort et cruellement d’actualité: le harcèlement en milieu scolaire. Mal insidieux et perfide, ce phénomène est décrit dans ses rouages les plus complexes et le point de vue adopté montre que nul n’est à l’abri d’être un jour celui qui nourrit les bruits de couloir, celui qui juge et condamne, celui qui pique à vif la fragilité de l’autre.
Inutile évidemment, d’insister sur l’importance de BD comme celle-ci. Qu’elle passe de mains en mains, inlassablement, qu’elle vienne trouver sa place sur les étagères des CDI, dans les bureaux des CPE, dans les salles de classe, dans les chambres des collégiens. Si la lecture peut délier les langues, éveiller les consciences, mettre en garde et « bousculer » les adolescents, à nous de savoir provoquer leur rencontre avec cet album édifiant. Une belle réussite.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/11/26/mots-rumeurs-mots-cutter-s-rubini-c-bousquet/
Il était loin d’être évident de traiter un tel thème sans tomber dans une petite routine pleine de clichés, dans un jeu répétitif sans subtilité ni envergure. Il semblerait que cet écueil ait été évité avec brio par le duo Marie-Bonneau. Quand l’un vous donne une leçon d’écriture en faisant voler en éclat la narration (parfait reflet du trouble qui s’empare de Florent), l’autre vous saisit par la justesse de son trait et l‘originalité de son univers. Le crayon griffonne des contours fragiles et le fusain noircit les cases, estompe ou crée des frontières entre les êtres. Les flous et les ombres n’annoncent rien de bon et quand le trait se veut plus affirmé, il révèle de sublimes pages qui disent tout le talent de Laurent Bonneau. Une lecture délicate et chargée d’émotion et une histoire au point de vue singulier qui entraîne son lecteur sur le chemin de l’oubli. Voyage en Alzheimer, ou comment trouver sa place sur une route enrobée de brume qui ne cesse de s’atténuer un peu plus à chaque pas.
La chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/12/03/ceux-qui-me-restent-d-marie-l-bonneau/
Cela faisait tellement longtemps que je devais découvrir le travail de Baudoin. D’abord attirée par ce corps aux contours flous en couverture, j’ai parcouru ces pages entre aquarelle et encre de Chine en étant autant séduite par les scènes d’atelier et les corps à corps sublimés que déçue par le travail en extérieur (notamment quand la « photographie » s’en mêle.) Si certains passages portent de belles idées ou de bien jolis mots, L‘Arleri pèche peut-être finalement par ses bavardages excessifs qui provoquent l’essoufflement du lecteur, las de certaines redondances qui auraient pu être évitées. Graphiquement parlant, je crois que j’attends de découvrir un Baudoin plus sobre, moins dispersé dans des techniques un peu trop criardes ou surchargées comme j’ai pu l’entrevoir dans Salade niçoise ou Tu ne mourras pas. Du noir et blanc plus puissants, plus percutants. Besoin « d’autre chose » pour être réellement convaincue.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/01/06/larleri-baudoin-2/
Comme elle vous happe cette couverture rouge ornée d’imposants caractères sombres… Chronique sociale et engagée, cette BD est le plus beau des écrins pour dire la force de l’engagement et la nécessité de mener avec ferveur ces grands combats qui rythment nos petites vies avides de liberté. Quel beau portrait du monde ouvrier et à plus grande échelle quels beaux portraits d’Hommes. Nous accompagnons ces héros ordinaires, déambulons auprès d’eux, suivant les pas de René Vautier, et nous regardons, émerveillés et émus aux larmes le film projeté sur les murs blancs de la ville. Les mêmes frissons nous parcourent lorsque les mots d’Eluard, comme un refrain aigre-doux, viennent raisonner à chaque projection. Cette petite histoire en devient grandiose, portée par cette humanité lumineuse sous les traits de Davodeau et sous la toujours-très-jolie plume de Kris.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/01/07/un-homme-est-mort-kris-et-davodeau/
De Sénèque à Laurent Gaudé, en passant par la version magistrale de Jean Anouilh, nombreux sont ces hommes qui ont sublimé la terrible Médée sous leur plume. Après un premier tome très prometteur, le duo féminin Pena & Le Caillet confirme son talent. Quand l’une conte à merveille chaque temps fort de cette célèbre histoire, l’autre offre une jolie présence aux personnages, faisant de Médée un être lumineux qui sort doucement de l’ombre, quitte à ce que cela se fasse dans un bain de sang. La version de Blandine Le Caillet s’autorise d’ailleurs quelques libertés: Médée, habituellement si cruelle, s’octroie une part d’humanité dont on l’a trop souvent amputée au fil des siècles.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/02/04/le-couteau-dans-la-plaie-t2-medee-pena-et-le-caillet/
Une ambiance graphique qui m'a surtout conquise dans cet album qui a parfois trop tendance à céder à l’appel d’une lente narration contemplative, dépourvue de tout but, de tout dynamisme, parfois piquée par quelques soubresauts fantastiques. Nous délaissons ainsi facilement le fil du récit pour scruter chaque vignette magistralement comblée par le crayon. Berlin se colore alors d’une obscurité parfois étouffante qui n’est pas sans évoquer les villes gagnées par le pesant spleen baudelairien. Comme l’héroïne qui ne trouve jamais totalement ses marques à des milliers de kilomètres de chez elle, la ville est à la fois prisonnière de son passé tout en avançant à pas feutrés sur le chemin d’une réelle émancipation… Elle doit renaître de ses cendres, masquer les cicatrices de béton afin de gagner sa part de modernité et ce malgré les démons et fantômes qui ne cesseront la hanter.
Chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/02/11/le-livre-des-nuages-fabienne-loodts/
Les adaptations littéraires fleurissent dans le monde du 9e Art et autant dire que c’est toujours avec un peu d’appréhension que je les lis, et d’autant plus lorsque j’ai terriblement aimé le livre. La préface signée Fabrice Collin, absolument juste et belle, rappelle combien ce récit ne peut laisser indifférent. Le scénario, particulièrement fidèle au roman reprend avec justesse les temps forts d’une narration à couper le souffle. La sobriété du trait d’Ugo Bienvenu impose des images féroces qu’on ose à peine imaginer au fil de la lecture. Nul besoin de couleurs, les noirs et blancs fixent ce décor de froid et de silence. La nature, d’une beauté terrifiante, quitte son manteau rassurant pour devenir un théâtre à la noirceur innommable. Ajoutez à cela un jeu de clair-obscur délicat et saisissant qui rend compte de toute la grandeur cinglante de l’œuvre de David Vann. Enfin, comment ne pas songer, au fil des pages, à Jon Krakauer, Jack London et tous ceux qui ont pris la plume pour décrire la majesté de cette nature dont ne ne ressort jamais vraiment indemne.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/03/03/sukkwan-island-david-vann-ugo-bienvenu/
Le voyage d’Abel est une douce rengaine du quotidien, rassurante et apaisante, à l’image de ces comptines que l’on se chante pour s’offrir un peu de sérénité. Éloge du voyage pour mieux surmonter la routine, cet album pose aussi la question de ce qu’on laisse derrière nous de non-dits, de regrets, d’inachevé ou d’inassouvi quand vient l’heure des bilans. Il rappelle aussi combien la liberté peut avoir mille visages et s’offrir de mille manières.
La chronique complète : https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/02/25/le-voyage-dabel-belvent-duhamel/
Point final du dyptique de Régis Hautière et Berthet, cet album s’inscrit parfaitement dans l’esprit de cette collection ligne noire. Tout au long de ce voyage aux allures de chasse à l’homme, le jeune Joaquin grandit très vite et prend une belle et sombre envergure, déployant toutes ses forces pour assurer la protection de la belle Livia. Ainsi, il tentera par tous les moyens de s’affranchir de cette image un peu trop lisse dans laquelle il était enfermé dans le premier opus. Il s’affirme et prend les décisions que la course-poursuite leur impose dans un combat où tout semble pourtant perdu d’avance. Tenace, intrépide, il file droit. Le lecteur est emporté avec lui dans cette course folle et sentira tout comme lui le poids du danger qui rôde et le souffle chaud des prédateurs qui guettent leur proie, dans un silence que seuls les coups de feu savent rompre sans scrupule. Le scénario tissé par Hautière est efficace, sombre et tranchant et me réconcilierait presque avec le polar. Les dessins de Berthet sont, quitte à me répéter, assez éloignés de ma sensibilité graphique, mais force est de constater qu’ils servent à merveille l’univers et les codes du genre. Berthet joue sur les nuances, s’amuse des contrastes. Des parkings sordides noyés sous une pluie glaciale qui se mélange au sang des cadavres aux paysages désertiques où les corps sont enfouis sous un soleil de plomb, les décors se succèdent au rythme de cette diabolique fuite en avant et confèrent au récit un rythme vif et haletant. Il y a juste ce qu’il faut de ce trait un peu surannée qui transporte le lecteur dans une Amérique en pleine mutation, déjà nécrosée par une poignée d’hommes de pouvoir qui ne jurent que par la grisante corruption et les billets verts tachés de sang tout en se délectant de leur sale or blanc dans l’ombre et la sueur des étreintes coupables.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/10/08/perico-t2-hautiere-et-berthet/
C’est un projet ambitieux que ces 247 planches. Après le succès des prestigieuses BD autobiographiques Persepolis ou Maus, voilà que Xavier Mussat se livre et nous livre ses entrailles dans un très bel écrin. Un livre qu’il aura mis plus de dix ans à mettre en images et en mots, et qui a tout d’une thérapie, parcours nécessaire pour sortir de ce qu’il qualifie dès les premières bulles de relation toxique… Parfois, le récit peut sembler déroutant tant cet album est bavard. Mais que voulez-vous… Il faut comprendre, puis dire et ne négliger aucun détail dans ce long processus introspectif de douloureux détachement, de rupture. Une œuvre d’une richesse complexe. Xavier Mussat fait d’ailleurs preuve d’une belle audace dans le mélange des traits et des styles. Au fil des pages, le dessin et la création en deviennent même salutaires tant c’est aussi un artiste qui s’affirme et s’émancipe que l’on découvre en filigrane. L’histoire d’amour doit ensuite s’extraire de lui comme un corps désormais étranger. Le papier recevra et boira les maux, tandis que l’artiste – fort de son imaginaire teinté de figures cauchemardesques – tuera l’odieux démon tyrannique de son pinceau.
Article complet sur mon blog : http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/06/17/carnation-x-mussat/
Le Japon se voit sublimé par des aquarelles incroyablement réalisées. L’eau qui dilue la peinture offre une douceur d’une rare beauté aux dessins d’Obata. Il y a comme un goût de carnet de voyage entre les pages et cela ne fait qu’alimenter mes envies de Japon… Indéniablement, les qualités graphiques de cet album s’imposent au lecteur dès les premières planches et c’est un pinceau gracieux et élégant qui vous transporte à des milliers de kilomètres.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/05/24/un-the-pour-yumiko-fumio-obata/
L‘empire des mains sales. Catins, drogue et argent: la sainte trinité revisitée. Une nouvelle fois, Régis Hautière a réussi à m’emmener là où je ne souhaite guère aller en matière de lecture.
Nous voilà, lecteurs, plongés dans un milieu bien obscur où seules les règles imposées par les puissantes familles de la mafia cubaine ont droit de cité. Les codes sont clairs et les manquements à ces codes sans appel. L’absence de loyauté déclenche des gâchettes et les coups bas deviennent la norme pour obtenir la moindre miette d’information afin de nuire à ceux qui voudraient sortir des sentiers tracés par les "décideurs". Dans ce microcosme mafieux, les hommes mènent le jeu. Les femmes sont marchandise, monnaie d’échange ou de objet de convoitise.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/05/14/perico-t1-hautiere-et-berthet/
Ce siècle me fascinera toujours tant les auteurs qui l’ont parcouru me sont chers. J’ai aimé croiser la route du jeune Rimbaud, fraîchement débarqué à Paris lors d’une énième fugue, j’ai aimé découvrir les personnalités bien trempées de ce cercle littéraire représenté sur la célèbre toile de Fantin-Latour ainsi que leurs excentricités littéraires. Tout le mystère autour de l’œuvre de Lautréamont (et de son influence majeure sur celle de Rimbaud) n’a fait qu’alimenter l’envie de découvrir ses écrits que je ne connais que trop peu, par bribes. Ce fut pour moi une lecture fabuleuse et savoureuse. Une BD qui ravira, entre autres, les amoureux de littérature.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/07/11/la-chambre-de-lautreamont-edithcorcal/
Quelle oeuvre magnifique ! De Vienne à Rio, en passant par un clin d’œil new-yorkais, cette BD rassemble à elle seule bien des souvenirs de voyages pour moi. L’histoire du couple, bien que tragique, vient vous toucher en plein cœur. Le personnage de Lotte y est grandiose et fait presque de l’ombre au grand Zweig… Et que dire des planches finales qui ne seront pas sans vous prendre à la gorge et vous arracher quelques larmes…Une lecture merveilleuse.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/07/24/les-derniers-jours-de-stefan-zweig-sorel-et-seksik/
Thé bouillant, lecture, cigarette, bain… Petites douceurs quotidiennes. Mais dans la baignoire, c’est le corps sans vie d’Emilie que les voisins retrouveront. Cela étant, Emilie demeure dans cette grande bâtisse et son fantôme va errer de pièce en pièce, d’étage en étage. Elle va alors découvrir la vie de bien des voisins aux comportements parfois étranges voire douteux. Dans cet hôtel particulier, les fantômes et les êtres vivants cohabitent dans une "vie" rythmée par les références littéraires (De Rimbaud à Carroll en passant par Pouchkine...)
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/07/26/hotel-particulier-sorel/
Ouvrir et lire ces deux tomes, c’est être forcé d’admettre qu’en effet, tout n’est qu’une brève histoire de poussière et de cendre, c’est comprendre qu’un jour, on puisse vouloir partir sans réfléchir pour quelqu’un qu’on aime, c’est recevoir une grosse claque, c’est se prendre Abélard en pleine face et ne jamais s’en remettre tout à fait.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/09/15/abelard-lintegrale-dillies-et-hautiere/
Si je suis restée de marbre face à ce scénario au goût d’absurde, mes yeux n’ont pas boudé leur plaisir au fil des planches. Les dessins habituellement sombres de Dillies ont laissé place à un univers lumineux et coloré qui donne envie d’échappées mexicaines. Les dessins rayonnent, les planches transpirent le raffinement et nombreux sont les détails parsemés sur chaque page qui ont tout d’enluminures délicates. L’esthétique des bulles et des vignettes, retravaillée et sans cesse revisitée, parfois même détournée, fait de cet album un très bel objet graphique. C’est là sa véritable réussite, et ce trait, si facilement identifiable, force mon admiration. Cet homme est vraiment talentueux et cela s’impose dès les premières planches.
Et puis, surtout, lire Blankets, c’est vouloir : retomber follement amoureux, les bras de l’autre autour de vous, retrouver le goût des premières fois, marcher dans la neige et se contenter d’écouter le bruit qu’y font nos pas, laisser quelques flocons se perdre sur votre visage et au creux de votre cou, laisser votre amoureux dessiner sur vos murs, débrancher votre réveil pour qu’il ne sonne pas à une heure indécente, vous mettre à la couture, ouvrir des cartons oubliés, murmurer "Je partirai avec toi", croire aux promesses, juste un peu, vous étourdir d’images et de jolis mots… Un chef d’œuvre, incontestablement.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/10/02/blankets-craig-thompson/
Qu’on se le dise toutefois, cet album divisera les lecteurs : ceux qui cèderont à l’aura impalpable de Tazane, se laissant charmer par son charisme de mauvais garçon cocaïné, et ceux qui vomiront cet être de scandale à l’odieuse insolence. A vous de faire votre choix…
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/10/07/skandalon-julie-maroh/
Cette petite BD toute douce et colorée attire l’œil. On passe difficilement à côté de cette jolie couverture et sans conteste, les planches tiennent leurs promesses. C’est une BD particulièrement intelligente que nous proposent Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini. Elles posent un regard très juste sur l’adolescence, ses émois, ses tourments, ses contradictions. Les dessins sont charmants et les couleurs parfaitement en accord avec l’univers acidulé des adolescents.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/10/23/rouge-tagada-bousquet-rubini/
Nous affichons un sourire tendre et nous nous essoufflons en suivant la folle course-poursuite de ce petit être malicieux : oui, le charme opère, nous redevenons enfants le temps de quelques pages et goûtons de nouveau au pouvoir grisant de l’imaginaire. Que vous apparteniez au clan des costumes de super héros, que vous préfériez les robes de princesse ou de fée, qu’importe la tenue d’apparat, l’évasion, la légèreté et l’amusement sont au rendez-vous et c’est là encore une jolie entrée dans l’univers épatant de la BD.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/10/25/myrmidon-au-pays-des-cow-boys-dauvillier-martin/
Le trait d’Alfred est vif, saisissant. Exactement ce qu’il faut pour rendre compte de ce récit qui vous glace. Les couleurs sont sombres, à l’image des ecchymoses du jeune Térence et seul le rouge des cartouches ou des corps mutilés vient raviver le paysage morne et triste de Mortagne.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/10/30/je-mourrai-pas-gibier-dalfred/
Une histoire grandiose, au parfum de scandale, d’un être traumatisé qui ne sait plus vraiment qui il est. Un récit épatant, bouleversant. Un vrai et gros coup de cœur.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/11/06/mauvais-genre-chloe-cruchaudet/
Une BD où l’on voit se côtoyer allégrement des instants de pure poésie et d’autres finesses plus fleuries. J’ai souvent pensé à Larcenet durant ma lecture. Des soliloques existentiels du héros aux raffinements langagiers de Gaby, il n’y a qu’un pas. On brouille les frontières en toute impunité et c’est un vrai délice ! C’est une BD à lire de toute urgence tant elle mérite qu’on parle d’elle. Un vrai coup de cœur!
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/11/13/ma-reverence-lupano-rodguen/
La couverture était prometteuse et un tel titre associé à la mise en garde "tomber amoureux nuit gravement à la santé" ne pouvait qu’attirer mon attention. Le scénario est plutôt bien pensé et le trait de Cyril Bonin, soutenu par une palette de gris plein de nuances me plaît . Comme à chaque fois dès qu’il s’agit de me plonger dans un ouvrage de chez Futuropolis, le plaisir de lecture est au rendez-vous. L’histoire est prenante, les personnages vraiment intéressants dans la manière de faire face à ce fléau peu commun. Certaines scènes sont particulièrement percutantes et les "pétrifiés" sont souvent bouleversants dans leur rôle d’amants maudits.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/12/11/amorostasia-cyril-bonin/
Il est temps pour Médée d’accomplir, dans un dernier sursaut d’absolu, un des derniers défis de sa vie fastidieuse. L’heure pour elle de dire sa vérité. Cette BD nous emporte dans le passé d’une des plus grandes héroïnes de la mythologie. C’est donc à juste titre que l’on replonge dans son enfance et une à une, les planches de Pena et Le Callet vont retracer la vie de cette femme scandaleuse.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/12/18/medee-n-pena-b-le-callet/
La recette dillienne est là, avec en germe tous les bijoux qu’il y a un an encore je ne connaissais pas. Un duo, Herbie et Sumato, deux potes. L’un aussi frêle que l’autre est bourru. L’un bavard, l’autre peu loquace. Dieu sait si l’alliance des contraires est sublime chez Dillies et cette histoire le confirme. Bien sûr, ajoutez une demoiselle au charme fou, un cœur qui s’emballe, un road trip, des bars, la lune et ses étoiles, une histoire de chapeau. Et de la musique. Encore, toujours, tellement.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/11/27/sumato-renaud-dillies/
C’est la vie de ce peintre au talent fulgurant que Xavier Coste a souhaité retracer dans une BD que j’ai prise en pleine face. Le trait du jeune et talentueux dessinateur sonne juste avec l’univers graphique de Schiele. Quelle jolie promesse que cet album lorsqu’on a seulement 23 ans…
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/01/05/egon-schiele-de-xavier-coste/
Il y a des démons qui ne cesseront jamais de vous hanter. Pour les uns, c’est une histoire d’amour, pour d’autres, le souvenir amer d’un être cher perdu. Certains ressassent, d’autres racontent, parlent. Il faut expier, cracher la douleur qui croupit. Olivier Ka choisit l’écriture. Il vomit ses maux sur les planches et laisse le soin au talentueux Alfred de les mettre en image. C’est percutant, c’est fin, c’est cru. J’ai été scotchée. Difficile de le dire autrement.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/01/08/pourquoi-jai-tue-pierre-o-ka-alfred/
"A défaut d’avoir été gâtés par les liens du sang, nos quatre orphelins entretiennent tant bien que mal une amitié inconditionnelle et nous enchantent tout au long d’une BD qui m’a souvent fait rire. Quelle gouaille, quel franc parler ! Quatre héros auxquels on s’attache dès les premières bulles tant pour leurs personnalités décapantes que pour leurs blessures secrètes."
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/05/29/la-guerre-des-lulus-1914-hardoc-et-hautiere/
Voilà un deuxième opus qui tient largement ses promesses. Une fois de plus, Régis Hautière signe un scénario vif et haletant, oscillant habilement entre humour, émotion et retournements de situation. Le plaisir de retrouver les belles petites gueules de nos Lulus sous le trait de Hardoc reste intact et je tiens également à souligner le joli travail de David François à la couleur : des sombres recoins d’une cabane aux jours heureux au cœur d’une nature lumineuse, en passant par le rouge sang du front, les univers se côtoient et nous rappellent que l’horreur n’est jamais bien loin…
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/01/29/la-guerre-des-lulus-1915-hardoc-hautiere/
"Il m’a rarement été donné de lire un texte si beau, sublimé à ce point par un univers graphique aussi créatif, impertinent et singulier. A des milliers de kilomètres d’un récit larmoyant et pathétique, la talentueuse Marion confère un onirisme fascinant à ces mois qui conduisent à l’impensable. Elle dit aussi ses peurs et ses colères en parsemant son récit de métaphores faussement naïves… Un livre plein d’audace, un ravissement."
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/02/10/la-tendresse-des-pierres-m-fayolle/
"Jardin d’hiver dit la rencontre entre ces deux êtres dévastés par la vie. L’un en a moins conscience que l’autre ou fait mieux semblant, mais ces deux éclopés-là attendront ensemble que la pluie cesse. Il faudra un peu de temps pour ne plus être des pantins fragiles, mais dans cette ville où "le ciel bas et lourd, pèse comme un couvercle" l’espoir n’est pas très loin. Faut-il savoir où le (re)trouver…"
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/02/12/jardin-dhiver-dillies-et-la-padula/
"A l’intérieur, des histoire vécues ou des fictions qui hélas ont un goût de trop vrai, de sang, de coups donnés inlassablement. Les violences faites aux femmes sont aussi douloureuses que plurielles. Elles usent de bien des stratagèmes pour venir démolir les êtres, briser les corps, saccager les âmes et nourrir bien des désillusions. Harcèlement, violence verbale, coups puissants qui laissent des traces , viols… La liste est longue hélas et chaque planche ne sait que trop bien nous le rappeler."
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/03/08/en-chemin-elle-rencontre-collectif/
" Munis d’un mystérieux passeport vers l’ailleurs, nous voilà en Inde, un peu égarés dans les rues escarpées, grouillantes de monde, dans ces recoins sombres où il n’est pas bon de traîner trop longtemps quand notre peau est trop claire… La palette de Pierre-Henry Gomont vient cristalliser l’atmosphère indienne et c’est un pinceau virtuose qui rend chaque paysage époustouflant.Le charme opère..."
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/04/02/rouge-karma-de-simon-gomont/
"Majoritairement originaires de Picardie, les artistes nous offrent une vision plurielle des conflits qui ont marqué le sol de notre région si souvent décriée. La force de ce collectif tient dans la grande qualité de chaque histoire proposée et dans l’extrême diversité graphique et stylistique. Chaque plume, chaque pinceau s’approprie un univers qui pour certains résonne avec l’histoire familiale ou se veut le fruit d’une interprétation singulière."
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/04/13/cicatrices-de-guerres-collectif/
Un récit qui, teinté d’une philosophie à la portée de tous, confrontera le lecteur à ses propres désillusions. Si la candeur a un prix, il faut croire que réaliser ses rêves aussi.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/04/16/la-carotte-aux-etoiles-riff-rebs/
Un duo d’artistes qui fonctionne à merveille pour insuffler en nous une euphorie bienfaisante… Si nos héros ont travaillé dans une fabrique d’anti-dépresseurs, autant dire cette BD là vaut tous les anxiolytiques. On suit ces types aux caractères bien trempés, on vit avec eux et leur escapade devient un peu la nôtre… Je voudrais un jour, pouvoir "être de ces vieilles-là".
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/05/07/les-vieux-fourneaux-1-ceux-qui-restent-lupano-cauuet/
Une BD que j'ai vraiment adorée...
Ma chronique :
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/02/05/violette-noziere-vilaine-cherie-benyamina-et-eddy-simon/