Les avis de - McRaff

J'avais été plutôt mitigé face au premier tome. Je trouvais le dessin et l'atmosphère de fin de prohibition assez emballants, mais l'histoire était de facture très classique, sans vraiment de surprises. Et bien je suis conquis par ce second volume, qui nous ramène dans la ville théâtre des (més)aventures de Jack Doyle, sur les traces de RJ, un jeune musicien de blues dont on va va suivre l'ascension (ascension qui ne sera évidemment pas linéaire). Le dessin est très beau, à l'image de la couverture. Mikaël Bourgoin nous offre quelques doubles pages somptueuses, en traduisant par le dessin les envolées musicales de ces bluesmen de génie.
Le récit est plus dense et prenant, les personnages plus habités, moins caricaturaux. La construction est habile, l'histoire se déroule concomitamment au premier épisode, les récits s'entrecroisent, et on apprécie les nombreuses cases qui font écho au tome initial. Bref, une très belle BD à posséder !

Excellent album de cape et d'épée, qui nous fait suivre les destinées de plusieurs personnages durant la guerre de trente ans (une page explicative est consacrée à cette période en début d'album), destinées qui finiront fatalement par se croiser. L'intrigue est riche, sur fond de guerres de religion et d'intrigues politiques, et nous entraîne d'Espagne en Bohême en passant par la cour de Vienne. Le dessin, à l'aspect légèrement crayonné, est quant à lui franchement plaisant.

Pas forcément mon genre de prédilection, mais dans le genre du bon boulot. C'est scénaristiquement bien conçu, la trame bien que relativement classique et très référencée se suit avec plaisir, alternant entre scènes d'action spectaculaires et passages plus calmes et explicatifs. Les personnages sont crédibles et bien campés. Il faudra attendre de voir où nous emmène le second tome pour juger définitivement du scénario.
Côté dessin, du bon boulot également, le trait est maîtrisé, c'est dynamique et enlevé, le découpage est audacieux et moderne. Je regrette juste peut-être une coloration un peu trop vive parfois, surtout durant les passages où le surnaturel intervient. Mais ça reste un petit détail. Un premier tome plaisant et prometteur donc, en espérant que la conclusion soit à la hauteur.

Un bon moment de lecture également. Le scénario est prenant et s'inscrit dans un contexte original (l'après-guerre et son "héritage" physique et psychique), et les personnages sont suffisamment fouillés et humains, éveillant intérêt et empathie.

Côté dessin, le trait stylisé et semi-réaliste de Manu Cassier ne plaira sans doute pas à tout le monde, je trouve personnellement qu'il se dégage beaucoup de charme de cette patte graphique et de cette colorisation. Petit bémol sur les scènes d'action, qui peuvent sembler un peu molles et figées.

Graphiquement c'est très beau, la séquence d'ouverture est sublime, les passages dans l'espace également, les décors souvent grandioses et travaillés. Certes les personnages sont parfois peu détaillés (Mathieu Bablet confesse lui-même avoir encore à progresser de ce côté). Mais, étant plus client des styles visuels marqués et différents que du style réaliste, ça ne m'a pas dérangé, et ça ne gêne franchement en rien la compréhension du récit.

Niveau histoire, c'est de la bonne SF, riche (trop riche ?), énormément de thématiques sont abordés, au risque d'un léger manque de vraisemblance du scénario parfois. Et j'ajoute que la critique du consumérisme à outrance m'a semblé manqué un peu de finesse. Mais l'équilibre est préservé malgré tout, et le tout se tient plutôt bien. Au final une bien belle BD.

Œuvre assez étrange. Peu familier de l'univers de Jodorowsky et n'ayant pas vu le film El Topo, j'ai été un peu décontenancé par cette histoire aux accents mystico-religieux. Il se passe au final assez peu de choses, le rythme est assez lent et contemplatif, avec quelques scènes assez crues et violentes. Côté graphique, le travail réalisé est superbe. Une identité visuelle très forte se dégage de ce dessin et de ce découpage très cinématographique, comme le revendique Jodorowsky dans l'intro. Difficile de se faire un avis au vu de ce premier album.

Le mariage entre l'univers de Batman et celui de Lovecraft, scénarisé par Mignola, autant dire que cet album était porteur de pas mal de promesses. Eh bien aucune déception en vue. Le récit qui se déroule dans les années 1920, bien qu'assez classique, se suit avec plaisir. Il mêle occultisme et créatures tentaculaires d'outre-espace, et constitue une véritable déclaration d'amour à ces deux univers. Le dessin est très bon, sous influence mignolesque, en un peu plus détaillé et moins épuré. En résumé un Batman original et dépaysant, qui séduira les amateurs de récits lovecraftiens.

Le Concile des Arbres, titre et couvertures plutôt attirants à première vue. Une première moitié plaisante bien que très classique (le scénario surfe sur la mode ésotérico-historique), une seconde moitié décevante avec de nombreux raccourcis un peu improbables et une fin complètement ratée à mon goût. Reste un traitement graphique réussi, de belles couleurs et des persos sympathiques mais trop caricaturaux.

Avec ce premier album, Bones fait une entrée remarquée dans le monde de la bande dessinée. L'histoire prend place en plein cœur de la première guerre mondiale, mais, bien que le background historique soit cohérent et travaillé (expressions d'époque, reproductions fidèles de bâtiments et de de véhicules, présence de personnages historiques), ne vous attendez pas à un récit réaliste sur la Der des Ders. Sans trop en révéler, l'histoire s'inscrit dans la droite lignée des récits fantastiques et horrifiques de Lovecraft ou de Hellboy. Le style graphique "mignolesque" colle parfaitement à l'ambiance oppressante et sombre de cet album, et est maîtrisé et cohérent du début à la fin, si bien que l'on a du mal à croire que l'on est face à un premier album. La narration et le découpage sont plutôt fluides et accrocheurs, peut-être parfois un peu brouillons. Au rang des petits points négatifs, on peut noter quelques dialogues en allemand non traduits qui peuvent nuire à la fluidité du récit et générer un peu de frustration. Et également, en plus d'une fin un peu rapide, le fait que ça se lise assez vite (le style étant très graphique et stylisé certaines planches comportent très peu de dialogues). On peut donc avoir l'impression de manquer de quelques explications. Personnellement, cela ne m'a pas dérangé au final, on ressent ainsi l'incompréhension et l'effroi du héros face à l’innommable. Pour conclure une excellente BD de genre à l'ambiance et au graphisme parfaitement maîtrisés !