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Un Jacobs très Wells ou un E.P très H.G pour les intimes et ceux qui lisent des livres avec des lettres. Mais, nom d’une pipe ! A peine revenu du 51e siècle, devinez ce que demande ce sacré professeur page 64 ? Vu le regard désabusé de l’infirmière de la clinique qui l’a recueilli après que son Chronoscaphe lui ait pété à la gueule, ce n'était pas une partie de plaisir. Dans le tome précédent, Mortimer s’était contenté des bons petits plats de la cuistot de Labrousse en guise de réconfort. Comme quoi les aventures parisiennes de ce célibataire endurci lui auront apporté confirmation que la femme idéale n’existe pas.
D’ailleurs, la longue fin de l’album, toute masculine, est gâchée par le manque de jugeote du professeur Miloch. Rancunier mais pas visionnaire ! Pourquoi aller chercher midi à 14 heures, ou plutôt minuit au LIe siècle ? C’était pas la peine d’envoyer son collègue de prof si loin dans le temps pour lutter contre la tyrannie et la décadans de la lang franssaise. Il suffisait qu’il s’endorme sur une bonne nuit "rap français" comme seule C 17 en a le secret et se réveille avec Skyrock pour se taper Maitre Gims et Booba, bien plus redoutables que tous les Krishma et "Suprême puissance" du futur.
D’un autre coté il aurait ramené un vulgaire Iphone 5S à la place de son T.I.R, capable de rendre vert de jalousie n’importe quel geek du XXIème siècle. Surtout celui qui veut voir la 17 sur sa trottinette pliable. On ne peut pas tout avoir.
SOS météores, c’est un peu comme dans un bon vieux "Des chiffres et des lettres" sur la deuxième chaîne de l’ORTF avec Max Favalelli, quand Bertrand Renard voulait caser toutes ses lettres pour annoncer que le compte était bon à Patrice Laffont. Pourquoi en avoir rajouté 3 à la fin du titre ? « SOS météo » aurait quand même mieux collé à l’histoire et nous aurait évité celui de 2014 pour les aventures de Philip et je ne sais plus qui. Mais ça Jacobs ne pouvait l’imaginer. Ah non. Pourtant, envoyer son héros de prof, s’employer en pleine banlieue à de la racaille un soir d’inondations 60 ans plus tôt, c’était mieux que de la science-fiction : de la prémonition. Et le cravater pour l’occas, de l’héroïque fantaisie.
Mortimer, sujet bien dévoué de sa majesté ! Comme si ça ne lui suffisait pas de se taper toute l’année un temps pourri, le voilà en mission dans le 7.8 pour voir ce qu'on va voir et essayer de comprendre pourquoi y' a plus de saisons mon bon monsieur (et accessoirement lutter contre un complot ourdi par l’infâme Olrik, à la solde du Trotski de service, guerre aussi froide que la météo oblige).
Quant à la délinquance en col blanc, c’est Blake qui s’y colle avec l’aide de Pradier, commissaire bourru et borné dans la longue tradition des commissaires bourrus et bornés. Le voilà contraint de braver froid et train-train de banlieue quotidien pour échapper au sbire Sharkey. Qu’importe le flocon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Dans cette partie d’échec très très ferroviaire, le cap'tain swing et Blake le roque ! Sans billet ni carte orange, mais pour le plus grand soulagement du monde occidental et des weekends barbecue dans le jardin avec les merguez et l’harissa.
Quant à savoir si après la pluie viendra le beau temps, il vous faudra terminer l’album comme il se doit.
10 ans plus tard, Ronnie Bird chantera SOS mesdemoiselles, mais ça, c’est bien sûr une autre histoire.
L’album le plus Punk de la décennie et même depuis le dernier Ramones en 1995 et même depuis leur dernier album digne de ce nom en 78 ! Les quatre Ramones, aussi frères que je le suis avec le juge Roy Bean (je dis ça parce qu’on parle de Lucky Luke, sinon j’aurais dit Bébert le Cancrelat ou le Schtroumpfissime). Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait penser aux quatre Dalton, qui s’ils étaient frères, n’étaient que les cousins de leurs frères et non les frères de leurs cousins et n’étaient donc pas les fils de leur mère, mais les fils du frère de leur mère. Ou de leur sœur. A leur mère, ou quelque chose comme ça. Quant à Lucky luke de l’album le plus Punk de la décennie et même depuis celui des Ramones en 78, c’est un pauvre cowboy solitaire, mais ça vous le saviez déjà. En tous cas, pas un livre à lire si vous avez rendez-vous à la CAF pour une alloc parent isolé.
Quel rapport entre la plantureuse Jane Hamilton répondant a un nom de minitel rose, Lady X et le vertueux Buck Danny répondant au nom de Buck Danny ? Apparemment aucun, si ce n’est un complot, un ignoble complot ourdi par la première à l’encontre du second.
C’est qu’on n’est pas là pour rigoler sur le dos des bidasses galonnés. Les oranges bleues, euh les Anges bleus, pardon nous en promettent et pas qu’un peu : un délinquant juvénile (Sonny), le colonel Danny qui fait : ?!?!.. Sonny bon sang !..., un odieux raciste (Slim), le colonel Danny qui fait : Quoi ?!, un sexiste (Buck) qui fait : !!! Oh ! Mais v… vous êtes u…Une femme ?!... et là le colonel Danny il fait : … euh, rien puisque c’est lui qui. Ajoutez à ça un, euh une…Enfin je ne vous en dit pas plus… Juste ciel !
Les oranges bleus, euh les Anges bleus décidément, ou l’album du passage à trois bandes (dessinées) au lieu de quatre. Résultat des courses ? Une histoire plus aérée (fin en soi pour un aviateur) et plus vite terminée - pratique quand on a autre chose à foutre - mais avec double dose de comique troupier (la page 39…), on ne peut pas tout ne pas avoir.
Les…Anges bleus… yes ! À ne pas mettre entre les mains du premier bobo venu. Mangeurs de Skyr et de quinoa bio, laissez tomber, c’est l’heure de Quotidien.
Faut reconnaitre qu’avec leurs faux-airs d’Edouard Balladur (période « Je vous demande de vous arrêter », la meilleure) et Bruno le Maire (période J’écris de 4 à 6, la meilleure aussi), ses scénarios à la Wininger et à la Tardi (période Adèle Blanc-sec, pas la meilleure), ses phylactères art-déco et ses 7 cases par pages, c’était pas gagné pour nos deux détectives en culottes longues pour nous donner envie de savoir qui et pourquoi.
Et pourtant, un livre qui copie / colle Le testament de Godefroid de Bouillon pour commencer et se finit comme la fin de la fin de L’homme au Bigos en passant par tout le reste, ne peut pas décevoir son prochain, ni son lointain. Et aussi et surtout. Et surtout et aussi parce que Didier Savard devait être une chouette personne ou un chic type, je crois qu’on dit ça comme ça, ou les deux à la fois. Lui qui mettait un peu du sien dans chacunes de ses pages. Pas plus, mais pas moins. Dans un monde parfait…
Pour tourner la page et reprendre nos esprits, rien ne vaut le bon « Tiens charogne ! » de la 9 et le « Rampez bandes de larves » des familles et du plus bel effet de la 47, surtout lorsque on vient de se taper un OL / Le Havre un dimanche soir pour la der de Laurent Blanc.
Sans oublier la « Je ne suis pas celle que vous croyez ». Dure à caser celle-là, pour un garçon. Même si l’on est ministre et que l’on s’occupe de nos fins de mois. Quel jour on est ? Heu, quel jour sommes-nous ? Le 3 ? J’en perds mon latin.
Quatrième album de la série dépuérilisée par Tillieux, les deux compères sont aux prises avec des revenants bretons. Pourquoi pas... Mais ?...Mais où est Kiki ? Comme diraient les lecteurs ne s'étant pas dispensés de l’achat des cahiers Spirou. Kiki, comtesse Amélie d’Yeu, portrait tout ce qu’il y a de plus craché de Marthe Keller, comtesse Amélie dans le Diable par la queue de Philippe de Brocca. C’est que suis en passe de l’affirmer au prix d’une longue et scrupuleuse enquête numérico-numérique (date, portrait, topographie, tout) : c’est elle ! C’est bien elle ! Comme s’est dit un jour d’été Michalon en revoyant Mireille d’Arc, le Comédien en revoyant Spectre Soyeux ou Jean-François Copé en revoyant Valérie Pécresse (au choix).
J’imagine les deux compères des deux compères se demander en sortant du film en 69 : et pour le méchant quel nom ? De Brocca… Le Cobra ! Et pour Marthe quel air ?… Hum, désolé. Désolé, mais content d’avoir fait avancer la conscience collective. Comme Adrian Veidt, mais pas comme Michalon ou Jean-François Copé (pas au choix).
Chers amis, permettez-moi, puisqu’il est encore temps, de vous souhaiter une bonne année. A tous et à toutes, sauf au seul lecteur capable de lire plus de 3 lignes de ces avis sur lesquels je m’escrime inlassablement. Qu’il sache que je ne lui souhaite pas une bonne année, mais une très bonne année. Une très bonne année comprise entre – 200 000 000 et 7897 en l’occurrence. Sans oublier plus particulièrement les années 5971 de la page 37 et 1975, date des 504, 501 taille basse, du 2/0 du Bayern face aux valeureux Stéphanois et de la première édition de ce trésor intemporel oublié, n’ayons pas peur des mots ni des chiffres. 64 pages couleurs, que l’on n’a pas besoin de déchiffrer grâce au format XL (24x32) visionnaire pour les 70’s. Tome 2 sur 3 et malheureusement pas 4, 5 ou 6 ou 7…pour les raisons que l’on sait.
Comme quoi, quand on aime, on doit compter, surtout au foot et dans le 9ème art. Mais ça vous le saviez déjà.
Tangha, Rodion, Maud, Tsin-Lu, Zum et Murt tentent de vous faire gagner au scrabble sur des mots compte triple ? Non, mais d’accéder sur Inaccessible 7, et plus vite que ça s'il vous plait, à la vitesse de la lumière. Le décollage n’est pas celui de leur fusée, mais des 38 pages qui ne tiennent pas plus de dix minutes, montre en main, en 2022 dans la couverture de fête des mères à la maquette d’enseigne de baraque à frites de la fête de l’Huma. En plus, le coloriste a surement dû avaler son café de travers dans un mug Mobil (je dirais plutôt le rouge, l’orange ou le bleu) et Lecureux nous raconte l’histoire de son histoire à l’imparfait et au passé simple… Et alors ? Et alors, le bonheur ça se mérite.
Maud et Tsin-Lu sont fascinantes.
La même que celle de la Marque Jaune ! Avec des briques en moins, un dessin de plus près en plus et une fille à la place du capitaine Blake qui doit se dire "Damned je suis faite comme une rate !" Au dessous d’elle (la couverture), des gens pas très très gentils qui passent l’arme à gauche comme qui rigole, sur les pages de droite et qu’on trimbale de cases en cases au son de bulles tons sur tons du plus bel effet.
Elle (pas la couverture), c’est Alix, la communiste de gauche qui finit par se tenir droite à la fin. Si l’histoire se déroulait de nos jours et par ici, sûr qu'on aurait quelqu’un de la Nupes à la place. J’hésite…entre deux…Ca y est, j’ai trouvé ! Alors, là, je vous dis pas, quelle aventure de chez la France, euh...la Chine insoumise ! Mais pas de nom, nous sommes chez les Innomables et je ne veux me fâcher avec personne, surtout pas avec 31,60 % de ceux qui m’ont lu jusqu’à la fin.
Gaston Lagaffe, sosie officiel de Vincent Lacoste période 1 à 12 et de Gaspard Proust période 13 à 15. Gaston Lagaffe d’André Franquin, sosie officiel de Thibaut Courtois.
C’est décidé, la prochaine fois que le goal de la Belgique arrête un péno, j’écoute Europe 1 le matin et je lis "Le jeune acteur" à la place du Cas Lagaffe. Un vrai gaffeur ce Gaston
Allumer BFM à la place de "Des chiffes et des lettres" et tomber sur la météo bipolaire m’ont donné une irrépressible envie de reprendre deux fois de la soupe alphabétique chaude (surtout des voyelles) et de relire "En pleine guerre froide" de qui vous savez.
Fromental y révise ses cours sur la schizophrénie et le dédoublement de la personnalité sous la plume de Floc’h, double de son frère et homme de lettres (comment peut-on écrire aussi bien ?). Les deux font la paire pour "L’homme qui ressemble à tout le monde", une des deux meilleures histoires courtes des années 80 avec Nid d’espion à Alphaplage et Gégène joue et gagne et Stanley Steel de Cornillon et Imago Moderna de Swarte et celle de Bingo Bongo et de la mort d’Elvis. Ou plutôt celle où il voit la mort d’Elvis dans le journal de son poisson (à lui, pas à son poisson), parce que ça doit être son poissonnier qui l’a emballé (son poisson, pas lui quand même). Bingo Bongo, je savais qu’il avait un combo congolais, mais pas un poissonnier, ni un disque d’Elvis (Presley, pas Costello). Du coup, il le flingue, (son disque, pas son poissonnier) ou plutôt la pochette qui l’emballe, avec ses doigts dessus qui ont touché le journal qui a touché son poisson. J'ouvre une parenthèse pour ajouter que c'est le genre de chose qui ne pardonne pas. En plus, si je me rappelle bien, mais oui, c'est ça ! Bongo ! Euh Bingo ! C’était celui de son chien à la fin (le poisson, pas le disque, ni le journal) parce qu'il y en avait une (de fin) et que nous y sommes enfin (à la fin). Ah, il s’en passait des choses le vendredi !
"L’homme qui ressemble à tout le monde" une des deux meilleures histoires courtes des années 80 avec Nid d’espion à Alphaplage et Gégène joue et gagne et Stanley Steel de Cornillon et Imago Moderna de Swarte et n’importe quelle autre de Bingo Bongo.
Et encore une Captivante aventure du jeune Albert (Weinberg), comme dirait le chaland à la librairie de Jeunes (boulevard Saint-Germain).
On dira ce qu’on voudra, il dessine bien les avions. Moins bien qu’Uderzo et Hubinon à ce qu’on dit, mais il dessine bien les avions. Là, il change un peu sa fusée d’épaule. Je l’imagine sortir tout chamboulé de Thunderball de qui vous savez et se dire : Opération tonnerre de Brest ! Marre des avions ! Je vais dessiner des fusées.
On dira ce qu’on voudra, il dessine bien les fusées. Moins bien qu’Hergé à ce qu’on dit, mais il dessine bien les fusées. Là, il faut dire qu’il bâcle un peu la fin, pressé qu’il est de dessiner le suivant. Comme dit le proverbe : un tiens vaut moins que deux tu l’auras. Peut-être parce qu’il en a assez des fusées et qu’il lui reste trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, treize, quatorze, quinze, seize, dix-sept, dix-huit, dix-neuf, vingt, … plein d’aventures à se taper ! Du pain sur la planche à dessin.
Peu de choses, comparées à celles – au hasard - des Petits Chanteurs à la Croix de Bois ou à celles – au hasard - de Brigitte Vanmeerhaeghe plus communément appelée Brigitte Lahaie et à ses 82 aventures. Celle qui avait innocemment déclaré qu’on pouvait jouir d’un… vol (nous sommes chez Dan Cooper). Je sais ça n’a pas grand-chose à voir, quoique… Une chose est sûre, nous vivions (imparfait de l'indicatif) une époque formidable. Bonne année à tous.
Un album qui commence par un retourné acrobatique et se termine par une séquence crypto-gay-bdsm ne peut pas être foncièrement mauvais. Profitez-en pour relire trois fois le : "c’est Goal !", qu’on n’avait pas entendu depuis celui de Baudouin dans Dikkenek et pour vous demander ce qu’il arrive dis donc aux bandages baladeurs des musculeuses jambes du bellâtre enchainé. Tant de sous-entendus…Quant au jeune attaquant de l’USVA, dommage qu’il ait perdu son âme et ses repères du côté du Catenaccio italien. Cela nous aurait évité le difficile mariage sous le régime de la séparation de biens entre foot et SF. L’aurait mieux fait de signer au Red star, tout ça ne serait pas arrivé.
USV, BDSM, SF... Plus de voyelles… Faut qu’on sonne la fin du match. Sans les arrêts de jeu.
Le 25ème Tintin. Georges Rémy, ou plutôt Georges Benoît-Jean par sur les traces de Paul-Emile Victor. Pour retourner à l’assistance publique ? Non, sur L’étoile mystérieuse. Enfin, juste à côté pour voir là-bas s’il y est. Hergé est un peu las et sa ligne claire un peu humide, mais à la fin tout est bien qui finit bien et moi j’ai retrouvé mon grand copain.
Sera-ce la dernière aventure pour Georges Rémy ou plutôt Georges Benoit-Jean ? Mystère et boules de cristal.
Un OVNI, posé sur papier, aussi bd que la tapisserie de Bayeux ou le sapeur Camembert. Pas de bulles, d’onomatopées, juste des récitatifs fondus pour la version champêtre de l’homme qui rétréci de Jack Arnold. Raymond et Roger, les auteurs (des noms à gagner le Tour de France), illustrent, décrivent et racontent, mais ne font vivre l’aventure. Parti-pris de circonstance puisque les héros à peine partis sont pris par des bestioles à papattes en veux-tu en voilà, plus acariâtres tu meurs.
Pourtant, aventure il y a, avec le prof didactique, à l’index aussi levé que le Y’a bon Banania, capable de ressembler au fil des pages à de Funès ayant oublié de chanter Tea for two dans le sauna de La grande vadrouille. Vous me direz pas facile de rester soi-même uniquement vêtu de fils d’araignée autour de la taille. Ah non.
Le jardin Fantastique, un vrai travail de roumain pour cet album imprimé en… Roumanie (Budapest ?). C’est un peu comme si Godard avait tourné "Planète interdite" sur des dialogues de votre prof de science nat’ ou que vous lisiez cet avis plutôt que la bd elle-même.
Et sans le regretter. Un comble.
Jolies filles et jolies pensées. Personnellement, je préfère les 6 – 16 – 21 – 34 -39 -45 - 49 et un peu moins la 98, mais c’est pas grave, on s’arrête à 49 et on en a déjà 7, sans le complémentaire.
Le jeune Elric, le premier à avoir tout compris aux femmes. Encore plus dur que de gagner au loto
Un album des aventures du professeur Mortimer et du capitaine Blake avec Orik qui meurt pas à la fin.
Alors Morris, c’est de l’art ou du cochon ? Le débat est tout vert. Et bleu et jaune pour la nuit blanche des aigris rivaux de la page 43. Celle qui vient après la 42, en rouge et noir, comme dans Stendhal et Jeanne Mas. Première et dernière tentative de Pop art à la française, belge en l’occurrence que les Dalton doivent voir en bleu ou marron ou jaune ou jaune clair, ou jaune foncé, ou bleu ciel aussi, protanopie quand tu nous tiens.
Bref, une performance que vous pourrez vous offrir pour une bouchée de pain, blanc bien sûr. Alors ? Alors, les gouts et les couleurs, moi…
Gagnon l’acrobate n’est vraiment pas sérieux et Cooper n’est pas content ! Il est fiffonné et il va lui donner une bonne leçon pour lui montrer de quel bois il se fauffe. Du coup Gagnon sort son canif, son gros canif. Mais Cooper et son p’tit Coquin ne vont pas se laisser faire. Coquin c’est son canif à lui. C’est son fien. Une chose est sûre, ça va fier !
Suite de la suite du début des ennuis de Blueberry. Tour à tour le bon, la brute et le truand pour quelques (500 000) dollars de plus et certaines illusions sur l’armée américaine en moins. Le voilà qui va en prendre pour 7 albums et pour son grade et le droit de douter de son prochain.
Petit conseil : la lecture intégrale d’un Pif poche, même usagé, est hautement recommandée avant d’enchainer avec Ballade, afin de faire redescendre la pression avant le money time et d’éviter de tomber en pleine crise de parano qui risquerait de vous faire penser que votre belle-mère vous trahira un jour.
A part ça, toujours une couverture qui n’a rien à voir, la meilleure Chihuahua de toutes (page 2) et un style parfois pré-Moëbiussien aux couleurs post-psychédéliques pour accompagner la ballade de santé du cercueil et ses quelques contrariétés. Mais ce n’est qu’un avis personnel, bien sûr. Le tout dans des pages où l’on décompte un nombre de morts violentes au service de la cause perdue d’avance, qui font passer la dernière demi-heure de Django pour un aimable Chiffre et des lettres avec Laurent Broomhead (meilleure période, ceci-dit)
Une chose est sûre, il était une fois dans l’ouest !
Un album qui succède au précédant et précède son succédant, L’homme qui valait n’est pas pour autant une aimable transition. Loin sans faute. Attaquer une forteresse, libérer un inconnu, et surtout, surtout, conquérir une garce. Les personnes ayant tenté la chose apprécieront la performance, tout ça en 48 pages (moins deux de garde, soyons précis).
J’imagine Charlier en transe, sourire sardonique aux lèvres, penché fiévreusement sur sa machine à écrire cherchant sournoisement comment sadiser son anti-héros. Fermant les yeux pour échapper à la fumée de sa cigarette et se glisser dans la peau de personnages antagonistes à souhait, comme le rappelle judicieusement le trombinoscope du résumé, et même dans celui du chariot explosif. La description de sa chute infernale atteint la perfection, saluée par Mc Clure comme il se doit.
Oui, mais. Une toux rebelle ? Un ruban de machine coincé ? Et voilà : d’où sort ce revolver avec lequel Blueberry braque son geôlier page 24 ? Hein ? Et comment Lindsay se libère-t-il comme par magie de ses entraves alors que la première balle n’a pas encore fait passer définitivement à son chinois de bourreau l’envie de recommencer ? Et cette couv de circonstance qui n’a rien à voir avec l’histoire…
Oui, mais bon. Faut dire qu’en cette belle année 73, Charlier publie ni plus ni moins que 7 histoires à suivre. De quoi se mélanger les pinceaux, ou plutôt les stylos en l’occurrence, surtout si l’on s’attaque à "20 milliards sous la terre" de la Patrouille des castors. Tant d’argent, décidément. (C’est décidé, au prochain avis je demande une augmentation)
Mais qu’est-ce à côté du jour ou vous êtes passé de Lucky Luke au borderline lieutenant ? C’était comme celui ou vous êtes passé de Boris Vian à Vernon Sullivan. Quelque chose qui ne s'oublie pas et n’a pas de prix, bien sûr
Les joies du déconfinement… Plus de recettes de Cyril Lignac, plus de films avec Delon, plus de défis relevés sur Facebook avec à chaque jour sa photo de couverture de livre qu'on a tant adoré, sans commentaire, juste comme ça ! Il est donc temps d’en soulever une (de couverture) et d’en faire un (de commentaire). Et pas n’importe laquelle : Chihuahua pearl.
Voici donc Mike Steve Donovan avec un défi à relever. Un vrai, celui-là. Retrouver 500 000 $, ce qui, compte-tenu du taux de change et de l’inflation nous fait… Une sacrée somme et une somme ça créée des ennuis -surtout quand une femme s’en mêle - que seul le machiavélique Charlier, plus tordu que jamais, pouvait voir venir avec toujours un coup d’avance. Ah, le ? Et le ! Et les ?! En bas de page. L’accrocheur de falaise imparable qui vous donne une irrépressible envie de finir le livre avant de l’avoir commencé. Le tout dans des pages A 4 (-4-2, comme dirait le grand Raymond Goethals, petit jeu de chiffre 13 et 3, bien que j'ai les idées larges) qui ne rendent grâce au dessin plus fouillé tu meurs pendu haut et court. Il ne reste plus qu’à imaginer la tête de Giraud découvrant le résultat après s’être escrimé sur maints colts et fusils pour rien.
Rappelez-vous votre dernier Quinté + au Balto au mois de mars, pendant le discours confinant de notre cher président, lorsque la conversation a glissé sur Bilal, Cosey, Vicomte, Juillard, Gibrat, Schuiten et Loisel, comment vous vous en êtes-vous sortis pour ne pas avaler vos cacahuètes et Covider votre verre de travers : Blueberry ! Le seul capable de réconcilier les lecteurs de "Partie de chasse" et de Zembla. Aussi dur que de réconcilier les fans de Coldplay et des Black lips, ou de se désinscrire de Facebook. Si quelqu’un sait comment faire…
Le Tintin préféré si l'on s'appelle Floc'h (et moi-même certains jours, si tant est que cela puisse intéresser quelqu'un. Sauf que… que je n'ai… que je n'ai pas été foutu malgré 24 lectures et relectures de m'apercevoir que l'ineffable Boullu était la trompette de la fanfare de Moulinsart en personne et en page 29... Passe encore pour Sanzot à ses côtés, le ce que l'on sait de ce que l'on sait, mais Boullu, le marbrier, l'anti Preskovic, fil conducteur invisible de cette histoire… C'est comme oublier le DJ dans "4 mariages pour une lune de miel" sur TF1 : Impardonnable. Ou comment ne rien comprendre à l'altruisme du capitaine dans son fauteuil à roulettes, à l'intervention de cette fanfare pas aussi gratuite qu'elle n'en a l'air et à la dimension psychologique des 62 pages. Voilà quelque chose qui vous dépose un homme et vous fait douter du genre humain dont on fait partie. Ne me reste plus qu'à tout relire depuis le Crabe aux pinces d'or, L'or noir compris) et Rivière.
Judicieusement intégré intégralement dans l’intégrale Phil Perfect (même les pages noires), il ne manque plus à La nuit du Mocambo que sa couverture aux têtes aux carrés et aux gueules de bois, pour retrouver sa jeunesse. Une couverture aussi molle et verbeuse (cette Typo avec ce O qui tient pas debout, digne d’un flyer du Macumba de Saint-Julien-en-Genevois) qu’une de celles des Inrockuptibles, mais beaucoup beaucoup plus rock, c’est la moindre des choses.
Page 89, s'il n'en fallait qu'une, "Nid d'espions à Alpha-plage", le genre d'histoire qui vous passe l'envie d'en relire d'autres pendant trois semaines et vous pose son propriétaire (de l'histoire, pas du livre) pour l'éternité.
Serge Clerc, un jour à la droite de Chaland et à la gauche de Braque. Pas Ferdinand, l’illustre recordman de l’heure à l’Olimpico de Rome le 30 octobre 1967, à la moyenne de 48,093 km, mais Georges, moins connu celui-là.
Dialogue à la Swarte, histoire à la Lang (pas Jack, non : Fritz, cf Le tombeau hindou), couleurs à la Matisse (pas Lionel, l'inoubliable milieu de l'AJ Auxerre, non : Henri), grosse poilade quand Lambique se coince la queue dans la porte (p.31). Hé ben... Qu’avait donc bien pu ingurgiter le Rembrandt de la BD, avant de se mettre à sa table à dessin ? Surement pas que du Stoemp aux poireaux…De là à se demander si un facétieux assistant n’aurait pas interchangé son buvard pour notre plus grand plaisir, il n’y a qu’ un voyage lysergique en 3 lettres au pays des mille et une nuits.
Bref, de quoi en faire toute une histoire et me dire que j’aurais dû prendre moi aussi, quelque chose avant d’écrire cet avis, pas aussi enchanté que la princesse du même nom. Désolé.
Pourtant, mon chat vient de se transformer en Tigre du Bengale, mais mon fauteuil va lui régler son compte plus vite que prévu, il n'est pas commode ces temps-ci, il en a dans le buffet. Enfin, je dis ça pour meubler, pas question que je me mette à table, j’ai la mémoire courte dans mon bocal.
La princesse enchantée ? En vente libre dans tous les bons vide-greniers
C’est noir, c’est blanc, c’est rond, c’est carré. C’est comme un album de famille si vous êtes vous même un animal apprivoisé et savez converser. Le principe consiste à faire rigoler en quatre cases sur le dos des deux inséparables plantigrades. C’est comme sortir un avis en quatre lignes. On dira tout ce que l'on voudra c’est quand même, mais alors bien sacrément compliqu
Les Gille et John (Lardier et Torrent) manifestent. Contre le prix du diesel à la pompe de Dinant ? Contre la hausse de la CSG belge ? Non, l’un pour l’autre une rancune tenace datant de la seconde guerre mondiale sur fond de bombardement foireux. Ah quand même ! L’un des deux casseurs sera-t-il interpellé ? Et l’autre comptabilisé par la police ? Mystère, mystère… Bloquez votre weekend pour cette sombre histoire de famille. Gille et John : solidarité !
Le plus beau come-back depuis le retour de la Femme du boulanger. Le genre de chose improbable quand on vient de s’infliger les suites de Twin Peaks, Trainspotting et Tournez manège (8 ans déjà !)
Celui qui vous fait croire que votre ex, qui vous a largué il y a 20 ans va frapper à votre porte, là, dans deux minutes, et vous dire : Je suis désolée, tout est de ma faute. Regarde, je n’ai pas changé, mais je ne veux pas te déranger, je te laisse finir ton livre tranquillement…Je vais faire un peu de ménage sans faire de bruit, en attendant.
Le dernier voyage de L’Amok, à lire et à relire les yeux fermés.
Une histoire en deux parties, avec le début dans la première et la fin dans la seconde. L’empire du soleil est le 7ème album de la série et pour Charlier la fin de la période (Marc) Dacier d’essai. Faut dire que le scénariste connait la musique. Nous tenir en haleine avec une expédition en altitude après celles de Tintin au Tibet et au Temple du soleil relève de la gageure aussi perdue d’avance que le retour en grâce de Malotru auprès de Marie-Jeanne dans la saison 5.
Dommage qu’il ait oublié de nous introduire les membres de l’expédition. C’était la moindre des choses pour faire copain copain avec, dans cette aventure bien virile. Malgré tout, on tourne les pages fiévreusement les unes après les autres, de la droite vers la gauche, se demandant qu’est-ce que le petit reporter va bien encore pouvoir se prendre sur le coin de la gueule pour voir là-haut si il y est. Comme dit le proverbe : à récitatifs bâclés, suspens assuré ! Faut avouer que je n’en ai pas lu un seul, pressé que j’étais de savoir si oui ou non. Détail poilant, Dacier qui se rase entre la case 2 et la case 3 de la page 10. Belle preuve d’excentricité par les temps qui courent. Dommage qu’arrivés à destination, ils (l’expédition) ne soient pas accueillis par une bonne tarzanade polaire plutôt qu’une bande de sosies de Jean-François Copé, étirés et basanés pour manquer de finir grillés en haut d’une pyramide Maya devant une vulgaire poêle à steaks. En or massif, soit dit en passant. D’ailleurs le tremblement de terre final dont sont victimes les incas, ressemble à s’y méprendre à celui des Républicains il y a un an à peine. Ah, il était fort ce Charlier !
Depuis le temps, quel plaisir de retrouver enfin nos sympathiques héros dans leurs nouvelles aventures. Ils sont marrants ces deux-là avec leurs gros nez, surtout le petit avec sa batte de baseball et le gros avec son gros cigare. Dommage qu’ils les aient oubliés cette fois-ci et qu’ils aient changés de costume. Le legging à rayures, franchement ! Rien ne vaut un bon treillis taillé pour l’aventure. Surtout quand elle est en jaune. Dommage aussi que Raoul le cochon fasse tout le temps «ouah ouah.» et qu’il manque Alix le romain, euh la chinoise, pardon, du Lotus bleu, ah zut ! Pourpre, nom de dieu ! Elle a préféré, même sous les pires tortures, rester au pays de l’empire du Milou euh du milieu, (décidément !) plutôt que de s’embarquer dans une course de chars Innommable gagnée d’avance. Comme on la comprend !
5 filles, 5 garçons... 5 couples, dans une même course... Reconnaissance, assistance, romance et… oui ?...non ?... oui ?... non ! Ouf ! Tout se termine bien comme il faut. Merci qui ? Merci Jacky et Michel ! Ickx et Vaillant, bien sûr. Ils n'ont pas Internet ces deux-là.
Tintinophiles, vous désirez tester vos capacités de logique et d’analyse ? Voici le Tintin ad hoc.
Et pour commencer : pourquoi Rodrigo Tortilla, vole-t-il le fétiche Arumbaya au musée Ethnographique ? Oui, parce que. Mais encore, comment le sait-il ? Un peu moins dur, mais quand même, comment le richissime Goldwood entre-t-il en possession du fétiche à la fin de l’histoire, hein ? Et tant qu’à faire, qui sont ces deux étranges personnages de la case 1 ? Rodrigo Tortilla himself et le savant fou du Manitoba avant qu’il n’ait mal tourné ? Mystère et boule de gomme à papier.
Hé, oui ! Il est temps de rentrer chez vous de toute urgence et de vous plonger dans votre bibliothèque, comme notre héro à la houppe en page 2.
C’est que "L’oreille cassée", bien que son maniement soit enfantin, c’est du complexe, du dessin et de l’histoire avec un Tintin pas encore dans sa période "gendre idéal". C’est le Tintin le plus sous-estimé, mis à part pour quelques psys et pour Spielberg qui a piqué le début de l’histoire pour son Indiana Jones.
Alors qui démêlera l’écheveau de cet embrouillamini ? Ramon Bada et Alonso Perez, deux dangereux vieux garçons mus par l’appât du lucre ? A moins que ce ne soit encore une fois Tintin, pour une fois bien porté sur les considérations matérielles.
Petite question subsidiaire bien que je n’aie pas réussi à répondre à aucune de celles de TF1 pendant l’Euro : qu’est-ce qui est caché dans la couverture ? Quelque chose ? Oui : cinq romans graphiques, ou du moins leur équivalent en terme de dessin. Il y en a déjà trois dans le feuillage et deux dans le bas, puisqu’une barque descend en silence une rivière exotique. De quoi faire une bio de 120 pages A5.
En attendant, il ne me reste qu’à me relire pour voir si j’ai enfin réussi à sortir un avis digne de ce nom…Caramba encore raté !
Une tuerie ! J’imagine en 61, Goscinny trouver une idée géniale à chaque page et retrouver deux fois par semaine comment s'en sortir dans le journal se Spirou.
Quant à Morris, il est dans sa période "grande forme", celle qui durera 20 ans, jusqu'à ce que son héro passe du tabac à l'herbe, ce qui n'est jamais très bon pour un cowboy.
Plus qu’il n’en faut pour avoir inspiré l’inoubliable "L’arrière train sifflera trois fois" avec Lucky Lucky, les sœurs Daltine et …Billy le bid, une des rares tentatives de western à la française. Tout ça, sans oublier John O’Keykett et Lulu bien sûr. Dans son meilleur rôle : une escorte. Elle aussi...
Le meilleur Josette et Jocko. Euh, non, Jo, Zette et Jo Co…Ah, je ne m’y ferai jamais ! Le meilleur car le mieux dessiné (merci au papa de Le franc et Jeanjean, euh, non, Lefranc et Jean Jean…Ah, je ne m’y ferais jamais !) mais le moins bon car le moins délirant. Pas de milliardaire excentrique, pas de savant fou cette fois, mais un fakir sur sa planche à clous (aux faux airs de l’honorable Oddjob, tous poils hérissés, en pleine séance de contrition sur son canapé) et de vrais morceaux des Cigares du Pharaon, du Tibet et de L’or noir dedans.
Il faudra attendre près de 30 ans pour retrouver nos deux héros dans une sixième aventure. Qui ? Quoi ? Laquelle ? Entends-je déjà s’exclamer le très distingué Grand-Manitou de la Klare-lijn ! Le tour du monde d’Éric et Claire (euh non, Ric éclair…Ah, je ne m’y ferai jamais !) de Joost Swarte, bien sûr. Roman graphique d’un autre âge.
Enfants, vous qui lisez et relisez cet humble avis, n’en veuillez pas à votre papa d’avoir découpé votre album, c’est pour votre bien. Hergé bat allégrement son record de mort violente par page dans l'avant-dernière : trois d‘un coup, partis retrouver le colonel Jorgen au paradis des méchants. Offrez-lui plutôt un Jo, Zette…Ah zet ! Euh zut ! Pour sa fête dimanche. Celle des Legrand et de tous les papas.
Tintin trouve une épave dans un bateau (le capitaine), de la drogue dans une boite, de nuit, et des pinces à un Omar... Il trouve aussi à qui parler en la personne d’Allan, portrait craché d’un Philippe Léotard ayant mal tourné et traverse un désert, comme le fait si bien ce bon Jean-François Copé.
Que d’émotions ! Pas étonnant que le petit fureteur en gabardine soit frappé d’hyperhidrose chronique. Le voilà en nage dans presque toutes les cases. Conséquence de l’ambiance alcoolisée d’un album d’avant 49 ? Peut-être. Gageons que la vénérable commission de censure destinée à protéger notre belle jeunesse n’aurait jamais toléré une telle apologie de l’éthylisme. Du marin inconnu à Tintin, tous les gentils de l’histoire prennent leur cuite à un moment ou à un autre. C’était bien la peine pour le jeune roumi du désert de décliner le service trois pièces du lieutenant pour finir bourré 22 pages plus tard. Rouge sur whisky* sur Champagne sur demi-bock = cuite assurée ! Sans parler de la drogue, fil conducteur de cette histoire. La drogue, véritable problème de nos jours. C'est vrai quoi, elle est de plus en plus chère.
Bref, vivement que le professeur Tournesol ramène tout le monde à la raison. Comme quoi, éthylisme ou élitisme, il faut choisir.
La citation de l’année 1941 ? "A boire !... A boire !..."
* Sacré Tintin, il n’a pu s’empêcher de trinquer à sa rencontre avec le capitaine. (cf 2ème verre – case 3 page 18)
Il faut bien l’avouer, lire une reprise, c’est comme recoucher avec une ex. On ne pense qu’à ça, on est content quand elle sort, on la ramène chez soi, mais on est toujours déçu. A quand la suite des Innommables que Conrad a injustement délaissés pour l’irréductible gaulois ? Mac, Tim, Tony et Raoul, la série la plus sabordée de l’histoire de la BD. A mon avis, c’est pas gagné. Pourvu que personne ne la reprenne !
Le meilleur Tintin ! J’ai longtemps hésité entre l’exotique Lotus, l’intimiste Bijoux, l’introspectif Tibet et le Jacobsien 7 boules de cristal, mais être un homme, c’est faire des choix et les assumer. C’est donc lui et bien lui : Meilleure couverture, meilleur dessin et meilleure histoire aussi claire que la ligne du dessin (qui lorgne du côté Dubout chez les marins).
Pourtant, essayez comme ça, de raconter Le secret de la licorne lors de votre premier diner galant. Essayez de vous en sortir avec les trois énigmes imbriquées les unes dans les autres (désolé pour le pléonasme) : le car-jacking de Hadoque, le boat-jacking, pardon, la chasse au pickpocket et aux antiquaires véreux (encore désolé pour le pléonasme). Si votre promise ne vous regarde pas de travers, c’est que vous avez les talents de conteur du capitaine Haddock. Garçon ? Et une bouteille pour fêter ça ! Mais attention, avec modération. C’est bien connu, la promise cuitée gâche le mariage, même des tintinophiles.
Pour conclure, passons au test pour départager les (vrais et les fausses) sceptiques : quels sont ceux (et celles) qui ont reconnu cette racaille au fond de la case 6 de la page 1 ? Les convaincus (par cet honnête avis) bien sûr, puisque pas d’erreur, c’est le sieur Aristide Filoselle, l’huile en col blanc qui apprendra 58 pages plus loin que le vol ne paie pas. Les autres, il est temps de relire ce livre sérieusement.
Un aréopage bien à droite (et bien à l'ouest) part à la recherche d’un aérolithe bien au nord. Les premiers veulent arriver premier sur le second, mais des seconds pas très catholiques veulent arriver premier à la place des premiers.
Qui va gagner la course au Calystène, le métal qui grossit tout ? Le bien ou le mal ? Mystère. Quant à la course au Paranoïd de Black Sabbath, le métal qui rend sourd et bien allumé comme le prophète Philippulus, il y a longtemps qu’elle est perdue, Lolita est fermé.
Pour la fin de cet avis quelque peu échevelé, n’oublions pas le début qui commence par la fin. Du monde en l’occurrence. Le meilleur début, y’a pas débat, de bd belgo-belge du monde. Les maniaco-dépressifs comme moi adorant les listes toutes faites, voici les places d’honneur. Dans l’ordre…
La marque jaune
L’affaire Tournesol
Le fantôme espagnol
Le mystère Borg
Des buts immanquables comme disait Thierry Roland
Un Tintin, le petit plaisir solitaire du bédéraste. C’est comme un Kiri pour le gastronome en culottes courtes. Tintin est un jeune reporter. Il est intrépide et porte des culottes de golf. Il est toujours accompagné de son fidèle Milou. Cet album relate une de ses aventures. Les fameuses aventures de Tintin et Milou.
Le voilà à la poursuite d’une bande d’odieux dealers, du Caire aux fins fonds de l’inde du XXe siècle. M’est d’avis que de nos jours, l’histoire serait moins exotique et il n’aurait pas à aller si loin. La drogue, fil conducteur de cette histoire, qui avilie l’homme et le ravale au rang de loque humaine.
Nous profitons de l’occas’ pour découvrir de nouveaux personnages, des Dupont(d), pas encore frappés de sénilité précoce, au vilain Rastapopoulos en passant par le maharadjah de Rawajputalah. Petit conseil d’ami, pourquoi n’utiliseriez-vous pas la voix de l’interprète du maharadjah de Kimpura dans "Fantomas contre Scotland Yard" pour le faire parler ? Plaisir assuré. Sans oublier le savant fou-fou qui va à Hong-Kong. Ajoutez-y quelques timbrés de première, équitablement répartis tout au long de l’album et vous avez une observation fascinante du genre humain, même si ces pauvres hères ont un mot d’excuse, empoisonnés au suc de Radjaïdjah, le poison qui rend P 4 !
Pas en reste, voilà Tintin interné et camisolé, victime d’un psy conventionné. Comme si ça ne leur suffisait pas de taper 72 € la séance. En tous cas, il n’aura pas à faire soigner sa claustro, enfermé tour à tour dans un tombeau égyptien, un sarcophage, une cellule avant de manquer de finir enterré vivant sans le moindre état d'âme. Toujours ça de gagné.
Avant de vous dire que le méchant ne meurt pas à la fin, il convient d’évoquer la scène de la page 16 : Tintin, n’écoutant que son courage, pour voler au secours d’une femme fouettée en plein tournage. Je l’imagine de nos jours, au détour d’une promenade en Sologne, faire irruption sur le plateau d’un Marc Dorcel… Le film s’appelle "Haine d’arabe". Voilà où Mathieu Kassovitz a trouvé l’inspiration pour son si inoubliable chef-d’œuvre en noir & blanc.
Pour m’excuser de vous avoir fait perdre votre temps, dernier petit conseil : Tintinophiles, le vendredi saint à Perpignan, la secte de fanatiques des Cigares sort chaque année du tronc d’un palmier et défile impunément dans les rues de la ville. Si vous aussi vous voulez en faire partie, ne le répétez à personne, le mot de passe est…Mince, je peux pas vous le dire c’est aussi celui de ma messagerie.
Une histoire du Journal Tintin 2.0 dans la vieille collec Jeune Europe, division 2 des éditions du Lombard. Une histoire avec un papa, une maman, un petit garçon et un aventurier, un savant mégalo, une organisation secrète, de la jungle, des indigènes, des coups, des cris et un très grand tigre tigre très agressif. La grande aventure, quoi ! Tendez-lui les bras, surtout si vous êtes presbytes.
Pourtant, "Alerte à Bornéo", c’est un peu l’histoire que vous raconte votre collègue de travail à son retour de vacances et qui n’en finit pas. Difficile de trembler pour cette course-poursuite qui commence comme Moonraker et se termine par trois beaux enterrés vivants sur une plage abandonnée avec juste la tête qui dépasse pour pouvoir sortir un "vils scélérats, vous payerez tous vos crimes" et un "Restons optimistes, Marc peut encore battre la marée de vitesse !" des familles. Sachant qu’elle monte à la vitesse d’un cheval au galop, m'a appris madame Ribot, mon institutrice à l'école primaire Hyacinthe Rigaud, s’il y arrive, il est fort ce Franval ! Dommage que la scène n’ait pas été mieux exploitée. Cathy aurait pu nous faire partager ses sensations sur son corps comprimé par le sable humide…Surement que la marée était trop belle. En tous cas, je vous raconte pas le bronzage agricole quand ils seront sortis, surtout si les bourreaux les ont exposés plein sud !
Pourtant (désolé pour la répétition), j’échangerais bien un Franval contre deux barils de romans graphiques. La famille Franval - "chasseurs sans armes" – toujours armés jusqu’aux dents sur les couv’ du vénérable Aidans, dernier vieux de la vieille école de Bruxelles. Ecolos frustrés, mais authentiques rescapés de la jungle en folie. Rescapés, rescapés, j’en connais deux autres rescapés de la jungle en folie. Dommage qu’ils ne les ai jamais rencontrés. Bernard et Pierre de Perpignan ? Mais non, impossible, les Franval ne sont pas sur Facebook.. Akim et Zembla bien sûr. C'est presque pareil.
Bob Marone, Bob Marone… A mon avis, cela doit être l’anagramme de Bob Morane. De plus, le nom de son fidèle ami, Bill Gallantine ressemble étrangement à Bill Ballantine. Et s’il s’agissait d’une parodie du célèbre aventurier créé par le romancier Henri Vernes ?
Afin de ne pas se prononcer à la légère, une profonde analyse de cet illustré, argumentée, complète et objective à l’aide de profonds arguments complets et objectifs s’impose.
Épais, robuste, toilé, voici un album qui offre une seconde vie à nos deux héros. Il est très rigolo, car il y a plein de pages très drôles avec de jolies cases aux coins arrondis et aux phylactères colorés qu’il faut déchiffrer à la lumière rasante en approchant son livre très près de sa figure. Résumé de la 42 : Bob est dans Carlotta, Carlotta est dans la grotte et la grotte est dans des terres inconnues, au crétacé secondaire, à des millions d’années lumières de notre ère (vu l'effet et avant le réchauffement climatique de notre beau pays, c'est vraiment une frigide ère). Brrr…et dire qu’il y en a encore plein qui suivent. En haut des cases, il y souvent des récitatifs. Très noirs et très truculents.
C’est dépaysant.. C’est instructif, mais pas trop, juste ce qu’il faut. Pas trop didactique.
C'est donc un bon album. Il est parodique.
Et encore un brulot avant-gardiste au service du 9ème art ! Ah, merveilleuse faculté que d'aviser avec pertinence !
Que faire si vous roulez peinard à 1207,008 km/h et qu’un imbécile arrive en face de vous à contresens ? Hein ? C’est déjà pas facile sur une autoroute à 130, alors imaginez sur un lac, aussi salé qu’une amende pour excès de vitesse. C’est pourtant simple, il suffit de dévier un peu sa ligne de conduite vers la droite, comme l’a fait si bien notre bon président.
West Wendover, les années 60, le rêve américain. On sent le vécu. Dommage qu’un troglodyte mégalo répondant au nom d’un supermarché discount casse un peu l’ambiance à défaut des prix. Ca y est, il y a du James Bond dans Michel Vaillant ! Un simple rival couleur locale aurait crédibilisé l’histoire. Heureusement, il y a aussi de "L’équipée sauvage", les bad boys et de "L’étoffe des héros" avec Chuck Danvers dans le rôle de…Chuck Yaeger pour passer le mur du son. A propos de son, voilà un album a lire impérativement en musique. Charts US obligent, "For what it’s worth" du Buffalo Springfield s’impose pour faire monter la pression, puis “Waiting for the sun” des Doors pendant le compte à rebours, suivi de “Sometime in the morning” des Monkees et bien sûr “Born to be Wild” de Steppenwolf. Le genre de truc qu’a dû se dire Steve pendant un (bon petit) moment.
Il y a aussi, il y a surtout, un nouveau blouson noir remis dans le droit chemin. Après Yves le Marseillais, Frankie l’américain a rendez-vous chez le coiffeur. Une chose est sûre, encore une histoire qui ne se termine pas un lundi.
Des messieurs séduisants, des jeunes femmes élégantes, des secrets bien gardés, de la jalousie et des amours contrariés… Un opéra savon ! Un vrai de vrai, aux personnages toujours bien propres, mis à part Françoise qui a dû confondre mouchoir et chiffon à cambouis pour notre plus grand plaisir pendant le rallye international Paris-Saint-Raphaël (p.40).
Malheureusement certains détails croustillants nous échappent dans la petite histoire du championnat du monde 64. L’auteur suggère, l’auteur insinue, l’auteur évoque mais ne dit pas. Délicate pudeur d’un maitre du 9ème art. Car avec sa fierté mal placée, Yori, le Bruce Lee du volant nous prive du véritable nœud de l’histoire : A-t-il oui ou non, couché avec Françoise ? Et si oui, pourquoi en pince-t-elle pour l’arrogant nippon ? Par compassion pour le pauvre pilote ? Parce que c’est le fils du copain de papa ? Parce qu’elle aime les films de karaté ? Mystère et boulette de riz cantonais.
Moins alléchant - mais n’oublions pas nos amis et nos amies de plus de 50 ans – comment ne pas avoir envie de savoir ce qui se passe vraiment entre madame Vaillant et son chauffeur, l’ineffable Joseph. Ses traits tirés, ses cernes, autant de questions sans réponses…Ca me rappelle une vidéo où le chauffeur emmenait sa comtesse de patronne dans un parking souterrain tous les après-midi pour…heu…Bref, voilà un album ou Michel a tout perdu. Le titre, Françoise et la face. Elle qui a 19 ans et en parait 40 (Françoise, pas sa face). Dire qu’il va lui falloir attendre 15 albums pour le voir lui passer la bague au doigt ! Bel exemple de persévérance. Mais c’est sûrement comme ça qu’on obtient son macaron de champion : dans la durée.
Détail poilant, la crise de jaunisse que pique le mangeur de poissons crus après ses essais ratés à Monaco (p.36). Pour que le nippon retrouve ses couleurs - 10 pages plus tard - rien de tel qu’une bonne course. On ne le dira jamais assez pour qui connait la musique : assez d’essais !
La guerre froide selon Graton, ou quand communisme et capitalisme s’affrontent par bolides interposés. Qui va gagner ? Monde libre ou bolchévisme ? Chrysler ou Skoda ? Lincoln ou Zvezda ? A moins que ce ne soit une Vaillante Mystère, puisque le père Vaillant, plus bouillant que jamais, n’est pas du genre à compter les points les bras croisés. Ce qui n’est jamais très très facile.
Pour le savoir : casque au bol, paire de lunettes Climax et gants de pécari de rigueur. Vous voilà fin prêt pour vivre dangereusement sur votre canapé, tel Bill Rix, le grand champion anglais, en travers de la piste, sur la plus spectaculaire couverture tu meurs. Romantique, esthétique et symbolique avec ciel rouge de circonstance !...Pratique aussi, c’est vrai quoi.
Et dedans ? Dedans du dur : Un serial saboteur, une enquête digne de celle des "5 tulipes rouges" de Jean Stelli avec René Dary, le Tour de France en moins, mais des courses - intercontinentales - en plus. Tout ça dans un climat d’inquiétude particulièrement inquiétatant qui nous rappelle que les grands champions sont aussi des hommes comme vous et moi. Faut dire qu’une course chez Franco, sous la pluie battante avec la Guardia civil armée jusqu’aux dents à chaque case a de quoi calmer son monde.
C’est aussi le costume Prince de Galles de Michel (p. 37) pas du meilleur effet. On sent que le jeune homme "se cherche". Vestimentairement parlant, bien sûr. C’est aussi la bonne époque des pompistes à casquette et des enfants par paquet de deux, à l’avant sans ceinture. C’est aussi le très Tintinesque hôtel Louvois où va bientôt descendre le capitaine Blake. C’est enfin la famille Vaillant au grand complet dans un repas très "Jour de France" (ou banquet du MEDEF, au choix) dont elle a le secret. C’est aussi…Mais un Michel Vaillant, c’est tant de choses encore. Pour la peine, laissons le mot de la fin au père Vaillant : "…et à l’avenir, vous sentirez que vous êtes plus que des camarades,…que vous êtes tous frères !" Un Michel Vaillant ? Un album de famille.
Jerry Spring, cowboy au cœur pur, a perdu son fidèle ami à lui parce qu'il sait pas où il est…Il sort dehors et part à sa recherche pour le retrouver.…Pancho, le fidèle Pancho, fils illégitime de Bernardo et du sergent Garcia. C’est vrai que dans cette histoire il ne lui manque que la parole, dopé à l’insu de son plein gré par un "stupéfiant indien"…Moi, le seul stupéfiant indien que je connaisse, c’est Hindi, Peter Sellers dans "La Party".
Hé oui, difficile quand on a déjà lu 10 fois "Le Général tête jaune" et 20 fois "Chihuahua Pearl" de se passionner pour savoir pourquoi le gros Pancho a fugué. Parce que les bandits l’appellent… José Garcia et qu’il cherche un poste de télé sans doute.
Et pourtant, un Jerry Spring, c’est comme un bon Nantes / Reims des familles un dimanche soir en ligue 1 sur son canapé. On s’y met dedans et on n’en sort plus.
Y’a plein de chevaux, y’a plein d’indiens, y’a plein de visages pâles et de magnifiques pages au crépuscule qu’il faut impérativement lire sur du papier jauni. Y’a même une chute à la fin, quand le mexicain basané est allongé sur le sol après être tombé de cheval. Que demander de plus ?
Le temps qui passe, les faux semblants, les steaks grillés, le Charleston du père Vaillant. On ne verra pareille démonstration jusqu'à celle du regretté Antoine Brevin dans Pouic Pouic. Le rugby, que papy veut caser à son petit-fils. Un Nantais ! Un Nantais qui a grandi à l’ombre de Marcel Saupin… Et pourquoi pas de l’haltérophilie pendant qu’on y est ? Et dire qu’Asterix en remettra une couche 4 ans plus tard chez les bretons, au lieu de jouer au foot, comme tout le monde. Une maman, inquiète pour son champion de fils. Un voyou, un blouson marron, plutôt fils à papa que mauvais garçon. Mais surtout, pas d’amalgames, tous les fils à papa ne sont pas de mauvais garçons. Un voyou ayant passé deux albums en prison, prêt à tout pour assouvir son ignoble vengeance. « Oui monsieur, aidez-moi ! » qu'il lâche le malfaisant en bien mauvaise posture (pl. 56). Michel se révèle un sauveteur dur, mais juste. « Pâle type, va !» lui lance le champion avant de le laisser seul avec sa conscience...
Alors Les casse-cou un album un peu casse c… Euh pieds ? C’est pas que mais. C'est qu'il faut que jeunesse se fasse. Alors, adieu 403, Simca et et autres Dauphine rembourrées, parce qu’on le veuille ou non, un Michel Vaillant ce sera toujours deux belles rangées de cylindres, le bon paquet de bougies qui va avec, des bielles bien dressées et des pistons qui n’ont pas peur d’une bonne petite explosion. Sans oublier une bonne bande de pignons dociles et un bel arbre. A cames en tête de préférence.
A une condition : que le pompiste ait fait le plein.
Ce Trinet quel as ! Et dire qu’on a failli ne pas l’emmener. Encore une raison de moins de lui parler sur ce ton, tonton !
Prisez et reprisez cette magnifique couverture polaire, ces couleurs chaudes, l’hommage de Chaland à Jijé, du jeune au vieux maître. Flattez l’insolent modernisme de la maquette. Ayez foi dans le dos bistre. Ca y est ! Trinet et Trinette sont vos grands copains. Ils ressemblent comme un frère (et une sœur) à Jo et Zette ? Tiens, tiens. L’ingénieur en aéronautique Martel ressemble (comme un frère) à l’ingénieur en aéronautique Legrand ? Tiens, tiens. L’explorateur Moulineau (p. 15) ressemble (comme un frère) à l’explorateur Charlet ? Tiens, tiens, il faut tirer ces affaires au clair. Cherchez tout ce que Jijé a emprunté à Hergé et vice-versa. Un prêté pour un rendu.
Et puis des "Ooh !" Des "Hein !" Des "Ah le bandit !" Des "Courage !!!" Des "Ça c’est trop fort ! C’est formidable !!!" En veux-tu en voilà. Et ma préférée : "L’Himalaya c’est fameux…" Tu m’étonnes, foi d’alpiniste en canapé. Et va que j’t’en colle une au menton par-ci et va que j’t’escalade une montagne comme qui rigole par-là. Ce Trinet, quel cran !
Acrobaties, audace, opium, mystère, sabotages, trahison. La vie, quoi.
"Toute cette histoire est insensée…" maugrée un Michel Vaillant dépité au bas de la page 28. Ça se voit qu’il n’a pas encore vu un seul épisode des "Compagnons de Baal," trois ans plus tard sur la deuxième chaine de l'ORTF, avec les mêmes scènes néo-moyenâgeuses en plein Paris. Faut dire que se retrouver dans un château teuton à compter ses potos au beau milieu des sixties, a de quoi dérouter notre as du volant. Et dire qu’il va devoir bientôt manier le glaive contre une racaille à capuche ! Pffff...
Alors, une histoire qui n’a ni Königsfeld ? Et bien, oui et non. Difficile de gober une histoire de rancune aussi tenace, mais difficile de ne pas se prendre au jeu du chevalier masqué. Michel va-t-il résoudre l’enquête ? Michel va-t-il emballer Gabrielle la fille de son papa, sosie du regretté Jo Bonnier ? Et bien oui et non. Pourtant, femme qui rit est à moitié au lit (p. 10). Si j’étais Françoise je me serais fait du souci, mais Michel est un vrai gentleman. Dire que c’est le jeune Yves Douléac, le minot de Marseille, qui va rafler la mise 14 albums plus tard... En football on appelle ça un hold-up. A côté de ça, un rapt de 5 pilotes de course c’est de la rigolade. Mais il n'y a pas que les filles dans la vie, et il faut bien confondre le coupable. C’est Olaf qui s’y colle. Pas chien l’hébergé allemand ! Il ira jusqu’à porter cape et cotte de mailles un soir d’Aout 65 pour épater la galerie. Comme son seigneur d’aïeul 400, heu…je pose 6 et je retiens...heu...Bien longtemps avant. Un royal canin, quoi.
La plus célèbre trahison depuis que Pyrrhus a trahit Hermione. Champion ce Steve. Il conduit, il tire, il monte, il dompte, il joue, il chante, il boxe et…il trahi. Nul n’est parfait ! Oui, mais qui peut lui jeter la première pierre, hein ? Ceux qui n’ont jamais trahi peut-être. Oui, ça doit être ça.
Pourtant, pas la moindre fille à l’horizon américain, source habituelle de trahison s’il en est. Voici une histoire bien virile comme on les aime. Alors ? Alors, qui peut se vanter de s’être tapé l’intégralité des bulles de la page 63 sans avoir baillé ? Figurez-vous que je n’ai rien compris aux fumeuses explications que donne le prognathe yankee à son "loyal ami". De plus, l’évocation de Chihuahua Pearl - départ de la 8ème étape - n’arrange pas les choses. De toutes manières, qui peut-on trahir d’autre qu’un ami ? Ces deux-là ne sont pas félon pour l’autre.
Bref, tout ça ne serait pas arrivé sans une sombre histoire consumériste. Voilà Michel Vaillant VRP à l’assaut du continent américain pour vendre les bagnoles de son patron de papa. VRP le VIP ! Oui, mais non syndiqué : "J’ai toujours été très sévère avec eux durant leur jeunesse. Ils m’ont toujours obéi et respecté. C’est ainsi que j’en ai fait des hommes, de vrais hommes !", nous avoue fièrement le père Henri par l’entremise de sa séduisante secrétaire. Un(e) père, deux baffes, quoi. Le pilote va-t-il donc faire le tour des garages avec sa petite valise à la main et dormir dans des "Formule 1" ? Non, bien sûr. Il va gagner des courses. Américaines.
Oui ? Non ? Ah non, tiens. Mais le principal n’est-il pas que deux copains se soient réconciliés ?
Un roman-photo. Oui oui, comme celui que lit madame pour se détendre après la vaisselle et avant le ménage, le repassage, la lessive et les commissions. Un roman-photo-graphique sur l’abnégation, tout droit sorti du trait minutieux de Raymond Reding, qu’il faut lire et relire ne serait-ce que pour trouver quelqu’un de plus malheureux que soi. Ça fait toujours du bien.
Prenez le professeur Jouvray. En voilà un qui n’a pas de bol. Non content de piquer une syncope, il faut qu’il se ramasse sur les bouts de verres du flacon qu’il a foutu par terre dans sa chute. Comme si ça ne suffisait pas, on lui hache son bateau menu et un chauffard envoie sa femme et son fils au cimetière. Rien que ça. Ajoutez trois malaises - heureusement sans gravité - et on trouve un toubib qui creuse à lui tout seul le trou de la sécu. Un comble.
Oui mais c’est que. Le professeur Jouvray est l’un de nos plus éminents chercheurs. Figurez-vous qu'avant de ne pouvoir s'empêcher de se faire justice lui-même, il était sur le point de trouver un remède contre la leucémie et de sauver des milliers d’innocents enfants d’une mort horrible. C’est ballot. La dernière case de la page 34, où le brave homme, les mains jointes, implore le seigneur de lui donner le courage de continuer sa mission est particulièrement poignante. Comme si ça ne suffisait pas, il doit se coltiner un jeune playboy, échappé tout droit des "Tricheurs" de Marcel Carné, redresseur de torts et talentueux tennisman à ses heures. Adroit de la main gauche, mais pas gauche de la main droite pour ses coups droits (pages 53/54). C’est pas gagné. D’ailleurs voilà une histoire où même les gauchers sont contrariés. Mis à part nos amis Jimmy et Jari, tous les personnages sont ambidextres et confondent leur droite et leur gauche comme le fait si bien notre bon premier ministre. Vous pouvez vérifier si vous n'avez que ça à foutre. D’ailleurs …D’ailleurs, je crois que je vais remettre à deux mains la suite que je pourrais faire aujourd’hui, tiens.
A petit-format, petit avis.
L’histoire : Le trésor est dans le tonneau, le tonneau est dans la crypte, la crypte est dans le château. Quant à Freddy, il est dans le pétrin et dans le N° 2 de la mythique collec Atomium, cousine par alliance de la mythique collec du Lombard. Discret, oblong, mat, toilé, idéal pour emmener en vacances. Dans les Ardennes par exemple.
L’ (humble) avis : Un Chaland plus Peyo que Jijé, pour la première de Freddy Lombard, croisement improbable de Tintin et de Woody Woodpecker. Indispensable dans sa version tricolore, un album qui vous concilie avec le Moyen-âge et vous réconcilie avec les années 80. Que demander de plus ? Savoir ce que veut dire le mot, accros...heu, acrostiche peut être. Masculin ? Féminin ?...
Le London calling de Chaland. 1980, six mois après les Clash, c’est Bruxelles qui appelle le lecteur nostalgique dans les pages de Métal Hurlant. Nostalgique et frustré par 30 ans de BD franco-belge bienpensante. Ca y est ! En veux-tu ? En voilà : Du savant mégalo, du milliardaire parano, de la secte rédemptrice, de la torture au fer à repasser et de la pin-up déshabillée pour nous soumettre à la tentation. Oui, mais qui pour nous délivrer du mal ? Le W1 du docteur Morant ? Le bouillant commissaire Marolle ? Bob Fish ? Privé dépravé qui travaille plus pour son portefeuille que pour sauver la veuve et l’orphelin ? Non : l’abbé du Cours Saint Boniface. Si ce n’est pas lui la star de l’histoire, c’est que je n’ai rien compris. Écoutons le saint-homme : " Chacun doit écouter la voix de sa conscience pour distinguer le bien du mal ! Pour comprendre sa conscience, il est nécessaire de connaitre les règles de religion et de morale. Vous devez aimer votre patrie et vous parents. Vous devez ainsi toujours respecter les autres comme vous aimeriez qu’on vous respecte ! "
Oui, chers amis, respectez-vous les uns les autres. Aimez votre patrie, vos parents et le Jeune Albert - le Gégène de Bob Fish - Al pour les intimes. Le cancre bête et méchant que nous aurions tous rêvé d’être. Oui, mais. Avec une conscience. Comme Milou dans Tintin au Tibet, avec son diablotin et sa vénus. La vénus de Milou. En fin de compte, pas chien cet Albert.
Comment refermer ce livre sans s’extasier sur la couverture. Composition, action, tension, tout y est. Même l’Atomium en flammes si l’on prend soin de déplier le rabat qu’un maquettiste rabat-joie a cru bon de rajouter pour caser sa plate-bande noire.
Bon sang ! Mais c’est bien sûr. C’est pas London calling, c’est… oui, c’est ça : Le London’s burning de Chaland.
Tourner la dernière page du tome IV de Blast, m’a donné une incoercible envie de relire Le cosmoschtroumpf. C’est vrai qu’ils sont sympa les Schtroumpfs. Ils sont petits, ils sont tout bleus. Ils parlent pas comme vous et moi, ils parlent schtroumpf. Des fois on comprend pas, mais c’est pas grave. Heureusement qu’au commissariat de Blast, ils parlaient pas Schtroumpf, sinon je vous schtroumpf, heu je vous dis pas. Chez les Schtroumpfs, il y a le Schtroumpf farceur. Il est marrant celui-là. Il fait des farces. Et puis il y a le Schtroumpf coquet, le Schtroumpf costaud, le Schtroumpf à lunettes, comme dans Blast. Le Schtroumpf gourmand comme dans Blast aussi. Sauf que lui, il ne mange pas des barres de chocolat Funky, mais un Choco BN (pl. 33) et il a bien raison, c’est bon les Choco BN.
Et puis cette fois, il y a le Cosmoschtroumpf. Le Cosmoschtroumpf il a un rêve. Il veut aller dans le cosmos. C’est pour ça qu’il s’appelle le Cosmoschtroumpf. C’est sûr que d’habiter qu’avec des garçons dans un village paumé, à la longue, ça peut donner des idées.
Du coup, le Cosmoschtroumpf il se construit une fusée derrière un mur. Un mur pour pas qu’on voit derrière : une lapalissade.
Petit problème, sa fusée elle marche ni à la voile ni à la vapeur et c'est bien connu, il ne faut pas confondre paravent et faux-départ. Du coup il ne peut pas réaliser son rêve et il n’y a rien de pire que les rêves qu’on ne peut réaliser. C’est pour ça qu’il y a aussi les Schlips. Les Schlips, c’est des Schtroumpfs déguisés en Schlips qui font croire au Cosmoschtroumpf qu’ils sont des Schlips et non des Schtroumpfs pour qu’il ne soit plus triste. Et ça rate pas ! Le Cosmoschtroumpf, il fait copain-copain avec. A tel point qu’il n'y a pas moyen de s’en débarrasser. Il tape l'incrust'. Du coup les Schlips ils lui font subir pleins d’épreuves initiatiques pour lui passer l’envie de rester : monter en haut du mat, tirer dans une cible les yeux bandés, nager avec une pierre, se battre avec un Schlips. C’est le moment le plus rigolo de l’histoire.
Je viens de réaliser que je ne serais même pas capable d'en réussir une seule, dépreuve... Ça c'est moins rigolo. Bah, encore un mauvais moment à passer.
C'est décidé, je ne lirai plus jamais d’histoires de psychopathes en noir & blanc.
Il est temps de revenir sur terre. Dès que j’ai fini «Maus» je relis « La Schtroumpfette. »
Quatre histoires parisiennes. Quatre histoires sans bulles, mais avec du champagne et de la fumée, de cigarettes. Quatre histoires d’Avril, quand il n’était pas encore LE peintre en bâtiments et de Petit-Roulet quand il ne roulait pas encore en petite Renault.
C’est bleu, c’est rouge, c’est jaune. C’est avec des garçons et des filles et un coté effet mimé bien masculin qui en dit long. Ça se lit et se relit. Dans un fauteuil Knoll, en portant "Soir de Paris", philtre d’amour pour jeune filles blondes. Les brunes sans philtre verseront une larme sur leur jeunesse partie en fumée.
Un duo, Peter et Sloane, Arnold et Willy, les Pet Shop Boys, Sleaford mods… Tout le monde aime bien les duos à condition qu'ils soient deux. Blondin, blond, visage oblong, portrait craché d’un Jean-François Copé qui n’aurait pas mal tourné. Cirage, brun, visage rond, sosie officiel de Pape Diouf, période président de l’O.M (la meilleure) et puis Conchita, miss Conchita, pardon, Trombo Makoulis, sa majesté Trombo Makoulis, pardon, et Bob, Pwa-Kassé, Ferdinand l’éléphant, Goldfish, sans oublier Tarzan. Il y a même une voiture qui fait Pwêt Pwêt. Et tout ça ? Dans la jungle équatoriale. Comme les Bronzés dites-donc, Popeye en moins faut pas exagérer.
Souple, léger, pratique, une vraie pochette surprise, sans pour autant avoir l’air d’un imbécile quand on l’ouvre. Tout ça pour ?...100 € en bon état ? Mettez-m’en deux.
Quelque part entre "Les espions" de Clouzot et "Mon Oncle" de Tati, Victor Levallois, quelque part entre "Tintin" d’Hergé et "Théodore Poussin" de Le Gall, reprend du service commandé, quelque part entre les beaux quartiers et la banlieue rouge. Prolo non syndiqué et "taupe" d’une bande de drôles de cocos à la solde des Soviets. Des Viets aux Soviets, il n’y avait qu’un pas(sager). Clandestin du Casamance en l'occurence.
2 cv et 4 cv. Tractions et espions. Képis, calots, casquettes et bérets pour une histoire qui part sur les chapeaux de roues d’une Citroën et se finit sur un train (d’atterrissage).
"P’tit salopiot d’collabo ! Odure ! Crouiic ! P’tit con ! Fumier ! Espèce se salaud !..." Et dire que c’était les 30 glorieuses… Victor qui rencontre Piotr sur sa planche à dessin (comme Tintin rencontrera Szut sur son radeau). Le Jeune Albert qui rencontre Victor. Une histoire ou l’on se contre et se rencontre. Ou l’on se trouve et se retrouve. Soi-même. Quelque part entre son âme et sa conscience, juste là ou il faut.
"Le manchot de la butte rouge", une histoire sociale, une histoire de sécurité (du territoire). Devrait être remboursé par la sécurité sociale.
Le Mrs Robinson de Jacques Martin, ou comment Alix résiste à une MILF dans les années 50. Les années – 50 en l’occurrence. Mais commençons par le commencement. Nous sommes donc en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Grèce est occupée par les romains...Toute ? Non ! Un village peuplé d'irréductibles grecs résiste encore et toujours à l'envahisseur
Malheureusement, le Obelix d’Alix il s’appelle Enak. Enak, c’est son petit protégé. Quand il se fait fouetter par les vilains grecs qui l’ont attrapé, il aime pas, il fait "non !...aïe… aïeïïïe…aaah !...". Du coup, Alix, il se fait un nid. Un nid grec, sans qu’on sonne pour lui. Pas pour jouer au scrabble mais pour le libérer pour plus qu’il ait mal.
Mais à chaque fois c’est pareil, dès qu’ils sont poursuivis par des méchants, Enak, il peut pas s’empêcher de se tordre la cheville. En plus ceux-là sont très méchants. Alors, Alix, il l’apostrophe. Il lui dit "dépêche-toi" quand il se dépêche pas, ou "arrête de rechigner" quand il rechigne. Du coup, ça rate pas, ils se font attraper et vont se faire voir chez les grecs.
C’est comme ça qu’Alix, il rencontre Adréa. Adréa c’est une princesse. Une princesse grecque. Elle est belle. Elle est hiératique. Elle en pince pour lui. Et Alix qu’est-ce qu’il lui dit ? "Ne me touche pas !" Pas Rome antique pour deux sous le Romain. Un comble. Alors elle lui répond "Ah ! Chien !" Et puis "adieu !" Mais elle le pense pas. Du coup, il y a pleins de sentiments. Très tragiques et très grecs. Comme dans une tragédie grecque.
Donc, pour elle, la reine, eh ben c’est un de perdu, quatre de retrouvés : Astyanax, Horodès, Alcidas et Horatius. De vrais amis, à la vie, à la mort comme on n’en fait plus. L’Hellène et les garçons, quoi. Une vraie tragédie.
De l'héroïque fantaisie... Une histoire qui coule de source... La plus belle de la plus belle série… Un grand, un petit, un gros. … Deux belgicismes en pages 11 et 44… Et… Des pauvres molassons qui travaillent jusqu’à épuisement pour un despotique seigneur. Travailler pour rien !…Pfff on lit des choses dans les bd !…Quel jour on est ? Le 25... Pourquoi y a-t-il 30 jours dans un mois ? Tiens, je me sens fatigué tout d’un coup. Oui, je me sens tout mou, une vraie loque humaine. Faut dire que je trime jusqu’à épuisement pour rédiger ces avis. D’ailleurs, moi qui ai très buché, je crois que je vais laisser tomber. Plus le courage d’écrire un seul mot, tiens. Pourtant, cette jouvencelle qui accompagne nos héros en page 18 sous le regard réprobateur de papa… Non !... Si ? Non… Le gentil page n’aurait quand même pas profité d’une molassonne, comme ça, impunément, après avoir quitté le vieux Thorkell pendant que le traître…Hé ben, il cachait bien son jeu ce Johan ! A moins que Pirlouit ? Aussi ?… Non, faut pas exagérer quand même.
Pfff on lit des choses dans les bd.
Le Mans 62 part mal pour Michel Vaillant. Une nouvelle voiture à mettre au point (avec une quatrième vitesse beaucoup trop longue !), une vengeance à écarter, des espions à éloigner, et des forces obscures à affronter. Superstition ? Prémonition ? Certes. Mais il doit surtout se coltiner deux…femmes tout le long des 64 pages de l’album. Cette petite chipie de Françoise et comme par hasard, maman Vaillant qui ne le lâche plus par-dessus le marché. Ah, l’intuition féminine ! Force obscure quand tu nous tient.
Pas étonnant que cette histoire commence par une bonne douche. En chanson les ablutions du champion ! "Je t’attendrai à la porte du garage..." espérons qu’il n’y ai pas de sous-entendus grivois (je tâte André à la porte du garage) parce que sinon l’histoire va tourner court. Voyons ?... Non. Ouf ! C’est moi qui ai les idées mal placées.
Le reste ? C’est une course dans la course (avec le casque de Bob Cramer qui réapparaît comme par magie page 62). C’est le très bel épisode de la famille Vaillant en pyjama. Le charme de l’inquiétude et de la cinquantaine. La dernière case où madame Vaillant, après son affreux cauchemar, veille son fils, drapée de lumière, est particulièrement touchante. L’auteur par pudeur nous la dessine de dos. On aperçoit le nounours de Michel et le décor "vieille France", bien dans la tradition du style rétro. C’est aussi les préparatifs d’une course. Et quelle course : Les 24 heures du Mans ! Conception, mise au point, essais, vérifications. Journalistes, ingénieurs, officiels, pilotes. Les hommes sont vestonnés, les nuques dégagées, les cravates nouées et les décors fouillés. Notez que le reporter espion est le seul à ne pas porter cravate. Comme quoi, l’habit fait le moine. Ces pages didactiques pourraient paraître lassantes mais ce n’est pas tous les jours que l’on peut se cultiver impunément.
C’est enfin le cri du cœur de Françoise pour le happy-end. Qu’il est dur d’être une fille de bonne-famille dans la France des 60's ! Elle a fait copain-copain avec la belle-mère, tactique de drague s’il en est, mais les dramatiques événements qui viennent de se dérouler lui ont fait prendre conscience que la vie n’est pas un jeu. Adieu insouciante jeunesse.
Bref, vous l’avez compris, c’est une histoire à un, deux, non, trois niveaux de lecture que l’auteur nous offre. Et si les bolides n’étaient qu’un prétexte ? Et si "Le 13 est au départ" n’était en fin de compte qu’un magnifique hommage à toutes les mamans au son des pots d’échappement ?
Et si nous faisions comme Michel, nous aussi. "Allo… Allo, petite maman… Tout va bien". Et si nous aussi nous appelions notre petite maman à nous. C’est bientôt leur fête. A moins que vous n'ayez votre album à terminer, auquel cas ce sera pour l'année prochaine.
Un album qui donne envie de tomber amoureux d’une pute d’un bordel de Cao Bang ça n’a pas de prix. Sans en avoir l’air, Victor Levallois, second couteau de troisième zone, nous raconte la fin de l’Indochine comme personne. (Je suppose, j’y étais pas)
Des coupes (de champagne), des coupes-coupes, des clopes, des cliques et des claques, ce deuxième tome faisait suite au premier (tome) et précédait le troisième (tome). Dire qu’il y aura un quatrième (tome), mais pas de cinquième (tome) et encore moins de sixième (tome) et encore encore moins de septième (tome)... C'est toujours ça de gagné pour l'étagère Ikea du salon, mais toujours ça de perdu pour nos longues soirée d'hiver.
Inventeur de la ligne claire gribouillée, du phylactère rentré et de l’onomatopée sonore, Stanislas (et Rullier) devait envoyer leur (anti) héros sur le mur (de Berlin), sur un tournage de péplum (à Cinecita), dans le Swinging London…Ne retournons pas le couteau dans la plaie(santerie). Pour une fois la plus courte n'était pas la meilleure. A propos de plaisanterie, j'arrête de donner mon (humble) avis, car quand ça par en thèse, il faut savoir (s’) arrêter.
Bruxelles, sans la gare du Midi et le boulevard qui monte avec ses 6 voies qui sortent du tunnel à traverser. La porte de Hal. La porte de Hal ? La porte de Hal ! La rue Haute ? La rue Haute. Oh quelle est haute ! La Grand-place ? Oui oui, c’est bien elle. Oh, quelle est grande ! En trichromie c'est encore mieux. La tour culmine à, voyons-voir…96 mètres. Fichtre ! Dire que Bobette est montée là-haut ! Schaerbeek, Anderlecht ? Pourquoi pas. Beersel ? Non, ce sera pour la prochaine fois.
Bienvenue dans la légende des siècles. Juste le temps de ranger ce livre où il se doit. Entre "La légende des siècles" et "La légende des siècles", à condition d’en avoir deux. Au rayon Classique.
Que faire si vous vous rendez dans une station de sport d’hiver avec votre petit protégé, à bord de votre Alfa et que vous assistez à la course-poursuite d’une Fiat 2300 qui fait Pwhâââ pwhâââ et d'une jaguar MK II qui fait Thuuuu Thuuuu Thuuuu ? Pousser un Ooooh ! d'étonnement et relire les 5 premières pages du Mystère Borg, bien sûr. Unité de lieu, d’action, de temps, l’intensité du récit croissant à mesure que la route s’élève et que tombent nuit et neige avant de se terminer, comme il se doit, par le traditionnel point d’exclamation. C’est un acte en deux scènes que Jacques Martin nous offre pour nous faire entrer de plain-pied dans cette tragédie. Suisse en l’occurrence, les grecques, c’est Alix qui va s’y faire voir.
La suite, ce sont des pistes que Lefranc remonte et descend sous la houlette de l’inspecteur Renard, le seul à porter moustache à la "brosse à dents" et cheveux en "brosse" dans les sixties (normal qu'il soit souvent de mauvais poil). C'est qu'il faut remporter le critérium des journalistes européens et mettre la main sur une bombe, contenant le "super virus", capable de contaminer tout un pays. Rien que ça. Et dire que les antibiotiques c’est pas automatique, je n’écouterai plus jamais mon médecin.
Gardsten, Venise en passant par Lucerne. Lucerne, immortalisée par l’anagramme du regretté maître Capello. (Ca commence par enc, ça finit par ler.) Mais on s'amusera plus tard, le monde libre est en danger.
Pour s’échapper de cette histoire toute froide, hivernale en somme, mais qui ne patine jamais, Axel Borg s’invente un double. Un double Axel comme dirait Nelson Monfort.
C'est bien connu, donner c’est donner, mais repeindre ses volets. En 1956, lorsque Jijé reprend Jean à Eddy (Paape), c’est pas pour repeindre ses volets, mais pour redessiner ses planches. 10 ans ! 10 ans que Jean Valhardi n’a pas revu son père spirituel. Il faut dire que l’inspecteur en assurances revient de loin. De Poldévie ! C’est sûr qu’il n’a pas beaucoup rigolé, mais bon, il a quand même sauvé le monde. C’est pas rien.
Et c’est reparti pour un tour. "T’en veux de l’aventure ? Tiens, en voila" : Brésil, Mexique, Canada, Cassis… A la baguette, le vieux maître le mène.
Mais Gégène, pardon Gene Rush, pique sa crise. D’adolescence. "Yeepee ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Yahou !!..." Bon sang ! Comment mettre un peu de (mine de) plomb dans la tête de ce jeune écervelé se demande notre héro ? Il est temps de s’occuper sérieusement de son jeune pupille. Les complots attendront ! Ce Gégène, c’est quand même une sacrée vedette !
Si Michel et Thierry ont leur "Grand raid", Jean et Gégène ont leur "Grand rush". Chacun son truc. Qui c’est qui va disputer les…500 miles d’Indianapolis ?
Il est de bon ton de jeter l’opprobre sur cette trilogie yé-yé. Au cas où vous voudriez le savoir, sachez que nous ne cautionnons pas ces avis péremptoires d’exégètes grincheux. Vive la vie factice ! Vive la facilité ! Vive Gégène !
Michel et Thiery veulent s’envoyer en l’air. Oui, mais comment faire ? Et la mère de Thierry sera-t-elle d’accord pour qu’il participe au "Grand raid" ? (La mère de Michel a d’autres chats à fouetter) Oui ? Non ? Oui ! Ouf ! Sinon, tintin.
One-shot involontaire des éditions Dupuis (la suite sera publiée chez Bedescope), Piroton réussit à nous tenir en haleine avec une histoire d’aéromodélisme pendant que Charlier multipliait les missions suicides de Buck Danny à l'autre bout du journal Spirou pour un même résultat. Pas une mince affaire. Faut dire qu’il y a un traitre dans le raid, comme il y en aura un dans "La caravane" de Lucky Luke et une taupe dans le Bus de Domenech à Knysna. Ah ça !
Bref, une histoire modèle (réduit), mais un rapport qualité / prix discutable. Coté 75 € (en bon état) et toujours pas réédité, ça fait quand même cher le sabotage.
Tout ça pour ça ! C’est à croire qu’une malédiction pèse sur les épaules du jeune champion anglais. Snobé par les éditions du Lombard, il lui aura fallu attendre plus de 15 ans et la reconnaissance d’une édition N&B pour que l’on nous sorte…la première case de l’histoire en guise de couverture. Dire que depuis 1962 traîne une magnifique couv’ du journal Tintin (une Jari cover anglaise, pas écossée mais qui fait son pois) qui ne demandait qu’à faire l’affaire. Et cette typo de supermarché à la place du lettrage "Tintin" d’origine !…
Encore heureux qu’on ne nous ait pas coupé la scène finale, au point ou nous en sommes. Une sorte de résurection aquatique, épique et symbolique, mais pas pratique. Jari aurait pu acccourir avec une trousse de première urgence et surtout un vieux pneu attaché à une corde pour faire office de bouée de fortune. A une condition : qu’il n’arrive pas sur la tête de la victime, fou-rire et bonne tasse assurés. Mais ne le blâmons pas. Ce n’est pas tous les jours que l’on sauve la vie de son tuteur.
Hydrocution, agression, disparition, dépression et points d’exclamations. N’en jetez plus, rien ne sera épargné au pauvre Jimmy, pour notre plus grand plaisir. Il n’aurait plus manqué que notre champion de tennis soit victime du racket. Une vraie malédiction.
Très inspiré du "Gas-oil" de Gilles Grangier, "Route de nuit" est le premier Michel Vaillant qui ne sente pas l’huile de ricin, mais le cambouis et le coup fourré et fleure bon le doux parfum de la chaussette et du maillot de corps. Un album où il faut y fourrer son nez, dans la collection du Lombard, of course. D’ailleurs pour une fois que notre sympathique champion n’appuie pas dessus, les 64 pages jaunies sentent le champignon. Non, non ce n’est pas madame qui prépare une fricassée, c’est la douce odeur du style rétro. Et de l’aventure. Pour une fois, celle-ci n’est pas au coin de la rue, mais de la route, de nuit en l’occurrence.
Pour l’occasion nous faisons la connaissance de nouveaux amis. Régis, le fourbe, tout droit sorti de "L’affaire Saint-Fiacre" de Maigret. Ben, l’oncle qui saoule un peu et emballe maman Douleac. Espérons qu’elle ne le trouvera pas trop collant. Sans oublier Yves, le minot de Marseille, qui "tourne mal". Un comble pour notre as du volant. Et puis il y a le méchant, mû par l’appât du lucre, qu’on ne découvre qu'à la page 61. Je dois avouer que je me suis bien fait avoir. Ah ça oui, alors ! Tout ça pour finir son voyage au bout de la (route de) nuit "fait comme un rat". "Fait comme un rat !" J’ai toujours rêvé de la placer celle-là. Route de nuit ? Ce dont on fait les rêves.
Michel et Steve, qui vient de se faire pincer, tombent à l’eau. Que reste-t-il ? Les deux bien sûr, sinon comment aurait-on fait pour les…61 histoires à venir et pour l’album le plus personnel de Graton et donc le moins alimentaire (mon cher Warson). Si Hergé, comme les Beatles a son album blanc (Tibet), Le Retour de Steve Warson est son album noir. Une histoire d’amitié, virile mais correcte, avec pleins de morceaux de La marque jaune, de Tintin en Amérique et du Temple du soleil dedans.
Pas de bagnoles, pas de courses, pas de pilotes qui courent, mais des amis qui accourent. L’un vers l’autre, l’un pour l’autre. Yves qui aide Michel qui aide Steve. Hubertine qui aide Steve à échapper à Pablo et au style Hipster (Barbu, chevelu, jean slim à revers, boots casuals, 40 ans plus tôt ! Une vraie fashion victim). Ses adieux à sa sauveteuse batave sont bouleversants. Champion au grand cœur le pilote défroqué. Dire qu’il préférera Ruth. Moi, je n’aurais pas hésité longtemps.
Dommage que l’auteur ait greffé une histoire de FBI difficilement plausible. Pourquoi pas Romain Grosjean embauché par la Gendarmerie Nationale tant qu’on y est ? Reste une question : Comment Michel se retrouve-t-il bordé (planche 39) après s’être endormi sur son lit ? C’est vrai qu’il est dans de beaux draps, mais quand même...
1956. Pendant que les chars Soviétiques investissent Budapest, de dramatiques événements se déroulent près de chez nous. Le cadavre d’une jeune Tunisienne sans vie est retrouvé mort sur la plage de Cassis.
"Quis, quid, ubi, quibus auxillis, cur, quomodo, quando ?" (Qui, pourquoi, comment ? Pour les moins latinistes d'entre nous) s'interroge un Freddy Lombard dubitatif en page 25. L’auteur, les auteurs, puisqu’il faut y ajouter Yann, le régional de l'étape, qui signe de son vrai nom en guise de pseudo, n'ont pas les mêmes préoccupations que leur vagabond de héro et ne s’embarrassent pas avec ce genre de questions. Il faut bien reconnaître que le scénario n’est pas aussi clair que la ligne du dessin et qu'il y a de quoi y perdre son latin pour Freddy (et pour les plus latinistes d’entre nous).
Pour ne rien arranger, La comète de Carthage ne fait pas dans le petit format de hall de gare : Flaubert, Euripide, Jijé… Le moins que l’on puisse dire c’est que les références de références ne manquent pas. Suite improbable de Spirou et les hommes grenouilles, c’est ni plus ni moins que l’album le plus profond de la BD moderne. C'est un peu comme si E.P Jacobs avait dessiné Spirou un soir d’orage en écoutant son subconscient.
Petit problème, comment faire rentrer tout ça dans les 46 pages de l’album ? C’est au lecteur de s’y plonger à son tour afin de boucher les trous d’un découpage, elliptique à souhait, pour ne pas perdre pied et boire la tasse d'eau salée à son tour. Et pour commencer, qui est cette silhouette dans la première case de la page 22 ? Hein ? Mystère et boule de gomme à papier.
Pourtant l’auteur, comme Hergé en son temps, poussera la perfection jusqu’à redessiner plusieurs pages entre la prépublication dans Métal et la sortie de l’album dans un louable souci de lisibilité. Comme pour L’île noire, une troisième version qui ne verra jamais le jour était prévue.
"Il y a quand même des fans de l’album (une minorité puisque la critique nous a éreintés) mais qui n’ont jamais compris le fin mot de l’affaire" raillait Chaland.
Chers amis de la minorité incomprise, ce livre est pour nous.