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Julien du site MDCU (mdcu-comics.fr) a écrit :
Comme tout nouveau volume ou renouveau d'une histoire, la préoccupation principale est de réussir à repartir sur ce qui a été construit précédemment, tout en offrant quelque chose de nouveau et d'accessible. Les deux auteurs s'en sortent avec brio sur cet aspect, en partie grâce au cliffhanger intelligent du dernier volume qui leur permettait de partir sur une intrigue différente, tout en gardant le thème principal de la chasse aux aliens et les personnages que l'on a appris à aimer dans leur première aventure. Ils nous offrent ainsi un nouveau contexte et une ambiance très différente, qui découlent naturellement des intrigues précédentes et s'avèrent être un vrai nouveau départ accrocheur. Celui-ci permet aussi à ses auteurs de revenir sur un thème qui leur est cher, de manière encore plus évidente, à savoir la télé-réalité et ses dérives. Offrir une critique de ce genre d'émission et la présenter avec beaucoup de second degré a toujours été l'une de leurs volontés avec cette série, et ils peuvent ici s'en donner à cœur joie puisque l’on est littéralement parachuté en plein prime time de l’émission Zone 57 lorsque l’on découvre les premières pages. Et pour être encore plus dans la thématique et repousser les limites du medium par la même occasion, rappelons que ce sont les lecteurs qui ont pu choisir quel personnage éliminer de l’émission au moment de la publication de la série en fascicules, entre les numéros 1 et 2. Et c’est aussi dans cet esprit que sont introduits les nouveaux personnages du début du volume, qui vous rappelleront sans trop de difficultés des figures connues de la télévision. Les auteurs vont prendre beaucoup de plaisir à écrire ces personnages (et à s’en moquer un petit peu, disons-le, quoique de manière assez respectueuse) et nous, du plaisir à les lire. Malgré tout, ce sont les « anciens » personnages qui brillent le plus et notamment Nina, qui s’émancipe et se métamorphose totalement dans ce second volume, passant de la pimbêche embarquée malgré elle dans tout cette histoire à une candidate concentrée et motivée, qui mène l’équipe.
Le nouveau contexte posé et du temps et de l’espace accordés à chaque personnage pour être développé, la grosse intrigue de la série reprend rapidement le dessus et l’émission que l’on suit part totalement en vrille pour nous embarquer dans une vraie histoire de science-fiction qui ne nous lâche plus jusqu’à la fin. Le rythme dans la narration est très bon, les retournements de situation et scène tendues sont nombreuses et les cliffhangers de fin de numéros, ainsi que leurs résolutions, sont rudement efficaces et inspirés. La lecture d’ensemble dans cette édition reliée accentue ces qualités et leur rend encore plus Justice . Cette évolution de l’intrigue et les nombreux éléments amenés au cours de ce volume, notamment des choses présentées dans le premier volume et parfois de manière succincte, peuvent paraître déstabilisant par moment et donner l’impression que le rythme est peut-être, paradoxalement, un peu trop élevé. Mais c’est toujours réalisé avec intelligence, maitrise et passion, et surtout, tout est cohérent. La plongée en pleine science-fiction va permettre à ses hauteurs de se laisser aller à de nombreuses références et ainsi montrer, en quelque sorte, là d’où ils viennent, et ce qui les a inspiré et continu de les inspirer. Si Mulder et Scully en présentateurs télévisés, et Bertrand et Nina qui en sont clairement des pastiches, n’étaient pas des signes évidents, on va pouvoir ici retrouver des références évidentes à d’autres classiques du genre comme Doctor Who, ou les comics Doctor Strange et Green Lantern.
Tout est construit dans ce volume pour que le grand final soit très surprenant, prenant une direction que l’on attend pas du tout, tout en étant cohérent et presque annoncé depuis les premiers numéros de la série. Bertrand est remis au centre des débats dans son rôle de personnage principal, et l’ambition et les enjeux de la saga sont au rendez-vous. La fin est très réussie parce qu’elle est surprenante, qu’elle boucle formidablement la boucle, et parce qu’elle est semi-ouverte, à savoir qu’elle est largement satisfaisante comme note finale de cette composition mais qu’elle laisse en suspens quelques éléments et qu’il pourrait très bien y avoir une suite sans que cela ne choque personne. N’est-ce pas là la recette de la fin idéale pour une œuvre fictionnelle de pop culture ? En bonus, dans ce cette édition, vous avez droit à un épilogue inédit de quelques pages qui permet de revenir sur le sort de personnages qui ne pouvaient pas être présents dans le final. Et un joli twist vous y attend.
Les dessins de Guillaume Matthias démontrent d’une vraie évolution des premiers numéros de Bertrand Keufterian jusqu’au final de Zone 57. Le défi n’était pas évident à relever avec autant de nouveaux personnages, un rythme clairement plus élevé et de l’action assez dingue. Les personnages sont mieux proportionnés et plus réalistes, les découpages et mises en scène prennent plus de risque et ça paye, dans la fluidité et le dynamisme de la narration. Et désormais plus confiant et à l’aise sur sa série, Guillaume se lâche un peu plus et se lance quelques défis pour répondre présent au rendez-vous de l’évènement qu’est ce second tome et le grand final qu’il contient. On retiendra notamment la vue aérienne de Metz absolument dingue ou encore des pages cruciales de l’histoire sans dialogues, où tout son « storytelling » fait le boulot. Aux couleurs, on retrouve toujours Céline Labriet, dont l’expérience est un vrai plus cette oeuvre.
La série a eu les qualités suffisantes pour se renouveler et offrir une sorte de nouveau départ à mi-chemin, pouvant accueillir de nouveaux personnages, une nouvelle dynamique, de nouveaux enjeux et un nouveau public, le revers de la médaille étant que l’on s’éloigne souvent un peu, de manière logique et pertinente, du postulat de départ. C’est une vraie bonne chose que les auteurs ne se soient pas oubliés en chemin et aient pu satisfaire tout le monde à la fin du voyage. Parce que si l’on réduit Zone 57 à l’essentiel, on se retrouve avec deux passionnés, fans de pop culture, qui ont eu envie de construire une histoire autour de thèmes qui leur sont chers et de le faire avec toutes les connaissances et références qu’ils ont, et tout l’humour et la dérision dont ils savent faire preuve. On retrouve clairement tous ces éléments sur ce second tome. Et énorme cerise sur le gâteau d’adieu, la révélation principale de la raison de la présence des extraterrestres sur Terre, et notamment à Metz, est absolument parfaite.
LES POINTS FORTS
- Un rythme d'enfer
- De l'humour
- Une belle évolution graphique
- Une fin renversante
LES POINTS FAIBLES
- Manque de subtilité dans la satire
- Des dialogues parfois clichés
CONCLUSION
Ce deuxième tome des aventures de Bertrand Keufterian s'appuie parfaitement sur le premier, tout en offrant un renouveau et une ambiance différente, mêlant humour, action et révélations, menant vers une fin surprenante et très réussie.