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Les avis de - DCJNM

Visualiser les 49 avis postés dans la bedetheque
    DCJNM Le 10/10/2024 à 17:15:20

    Un voyage imaginaire en compagnie d’Albert Einstein revenu sur terre le temps d’un rêve, qui permet de passer en revue toutes les dernières découvertes scientifiques au travers du prisme des théories d’un savant précurseur.
    Pas toujours simple à comprendre mais oh combien intéressant quand par exemple la technologie permet ou pas de valider des théories issues de la recherche fondamentale.
    On y parle théorie quantique, trous noirs, atome, relativité, numérique, biodiversité,…
    C’est aussi une réflexion philosophique quant à notre avenir, la bonne compréhension de la physique pourrait sans doute nous aider à le définir positivement. La guerre est-elle inexorable malgré Hiroshima ?

    DCJNM Le 16/07/2024 à 16:13:47

    Après avoir lu le roman, je me plonge dans la BD de Larcenet, adaptation fidèle et impressionnante, tant tout y est : l’atmosphère de fin du monde, les cendres qui ponctuent chaque dessin, le froid, la pluie, la neige, le vent, l’homme, l’enfant, le caddie et l’économie de dialogue entre le père et le fils. La mort rôde partout, sans beaucoup laisser d’espoir quant au sort qui sera réservé aux survivants, sans doute les derniers. Le monde agonise après l’apocalypse qu’on n’explique pas, qu’on subit, sans espoir de retour. Triste assurément, mais tellement possible, tellement réaliste …
    Chef d’œuvre absolu, avec une totale maîtrise du dessin qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus tout au long du récit. En phase totale avec le roman, qui s’en trouve ici magnifié. Il faut absolument lire les deux dans la foulée pour s’en persuader.

    DCJNM Le 12/07/2024 à 17:01:27

    Avant de me plonger dans l’adaptation en BD de Manu Larcenet, j’ai souhaité lire le roman original de Cormac McCarthy. Et bien sûr dans la magnifique édition spéciale illustrée par Manu Larcenet.

    L’homme, le petit, le caddie, la route … des propos minimalistes.
    Un père et son fils errent dans le monde d’après. D’après l’apocalypse, plus rien n’est vivant, tout est noir ou gris, brulé, les cendres sont omniprésentes et recouvrent tout, balayées par le vent, la pluie, la neige. Seuls quelques humains survivent encore, des « méchants » surtout, prêts à tout pour demeurer en vie, même à manger leurs semblables. La peur est permanente dans cette quête quotidienne pour trouver de quoi manger et suivre la route, dans le froid toujours, dans un monde sans soleil, en espérant atteindre la mer, le sud où peut-être ce sera mieux …
    L’apocalypse comme une évidence, plus rien n’est vivant, seules les choses du passé permettent de survivre, jusqu’à quand car les réserves s’épuisent et deviennent de plus en plus rares à trouver. Les mots échangés sont rares et précieux, la mort rôde comme une évidence également. Quand les prendra t’elle ?
    C’est triste, profondément triste, on pleure, on pleure sur soi, on pleure sur la fin de l’humanité … inéluctable.
    L’écriture est dépouillée, les dialogues réduits à l’essentiel, sublime tout simplement sublime.

    DCJNM Le 16/06/2024 à 14:30:16

    Compilation des publications hebdomadaires (1 page inspirée d'un fait divers) réalisées durant presque 4 ans de 1993 à 1997 pour le journal suisse Tages Anzeiger, cet album en noir et blanc porte bien son nom au travers d'histoires souvent abracadabrantesques qui nous font sourire, même si le lien avec le réel est parfois difficile à cerner. Ainsi l'absurde nous interpelle, sans oublier un profond décalage humoristique bien traduit par le style graphique inimitable d'un Loustal plutôt inspiré. Bien vu la libération des nains de jardin, dont tout le monde a rêvé.

    DCJNM Le 28/04/2024 à 19:04:40

    Le cousin de mon père était huissier, je ne l’ai jamais connu mais lorsque ma mère m’a appris sa mort singulière et les nombreuses notes qu’il avait laissées sur sa vie, je m’y suis intéressé au point d’en faire un album de BD retraçant son histoire. C’est ainsi que Dav GUEDIN présente son sujet, il réussit à nous faire entrer dans la peau du personnage à travers un dessin noir et proche du style de l’underground américain, bienvenu, notamment pour évoquer les évènements les plus sordides. Il faut dire que la vie de cet huissier n’est pas à proprement parler très gaie, même son enfance plutôt rude dans la campagne normande a de quoi nous tirer une larme. Il faut saluer la narration sans parti pris, ni empathie particulière, une vie racontée sans fioriture marquée par les nombreuses expulsions signifiées, et qui ne fait pas vraiment envie. On est assez proche aussi de l’atmosphère du roman noir qui nous plonge dans une réalité sociale faite surtout de malheurs et d’argent qui manque cruellement. A ne pas lire, si on est soi-même fortement déprimé …
    Dédicace lors du salon « Le livre à Metz » 2024.

    DCJNM Le 24/02/2024 à 18:58:03

    Ce n’est pas à proprement parler une BD, c’est plutôt un livre d’illustrations et de commentaires très appropriés sur le sumo, découvert par David Prudhomme, lors d’un voyage de commande au Japon dont la finalité était d’en ramener les dessins d’une exposition consacrée à ce sport, cet art, à Bordeaux. Ce livre a donc été conçu pour l’essentiel à partir des dessins réalisés pour cette exposition.
    Le livre est magnifique, dans une édition carrée assez inhabituelle, cadrant parfaitement avec l’iconographie de David Prudhomme, il est aussi fait usage de différents papiers rappelant les estampes dans la galerie de portraits, ou utilisant des pliages astucieux pour nous donner un plus bel aperçu des grands formats. Le découpage est réussi, permettant une narration fluide, Sonia Déchamps nous décrit cette part de la culture japonaise que représente le sumo, ses pratiques, sa dureté pour tous ceux qui veulent accéder au graal qu’est le grade suprême de Yokozuna. Il faudra pour cela beaucoup d’entrainement aux Rikishi (combattants), d’abnégation et de sacrifices (manger pour grossir pourra devenir une obsession). Il faut aussi souligner le dessin de David Prudhomme, qui sait capter les détails des émotions dans sa galerie de portrait, le mouvement très réaliste des combats, la ferveur qui entoure cet art dans un pays ou les sumotori sont considérés comme des demi-dieux.
    A voir et à lire, pour découvrir le sumo et s’imprégner de la culture japonaise.

    DCJNM Le 21/12/2023 à 14:31:01

    Quel plaisir de trouver chez un bouquiniste la version originale en noir et blanc de 1995 de ce BD roman, qui existe également en version colorisée par Laura BATTAGLIA, sortie à la même période (on ne lésinait pas sur les moyens à l’époque). El Gaucho est scénarisé par le maître Hugo PRATT, Milo MANARA se chargeant du dessin, pour donner au final une œuvre superbe comme on en voit de plus en plus rarement aujourd’hui.
    C’est un vieil homme blanc de 100 ans, réfugié chez les indiens à la fin du XIXème siècle qui raconte un épisode de sa jeunesse, alors qu’il était tambour au 71ème chasseurs écossais, en pleine guerre opposant Espagnols et Britanniques en 1806 pour asseoir leurs intérêts dans les colonies sud-américaines qui vont devenir indépendantes. Ainsi l’armada anglaise est devant Buenos Aires (ville chère à Hugo PRATT) qu’elle s’apprête à soumettre à son autorité. Les Anglais promettent la liberté aux esclaves noirs s’ils se rangent de leur côté, mais faut-il y croire. Le scénario est complexe et nous montre les luttes d’influence que se livrent également les loges maçonniques d’obédience française ou anglaise pour asseoir les intérêts futurs de leurs pays respectifs. On y décrit aussi la vie des marins en campagne et celles des filles de joie irlandaises captives et au service des officiers britanniques. C’est l’une d’elle, Molly Malone qui est au centre des souvenirs du tambour Tom Browne, un amour de jeunesse au destin tragique. Même si certaines scènes apparaissent bien complaisantes aujourd’hui, quant au traitement fait aux jeunes femmes irlandaise, il n’en demeure pas moins que Milo MANARA les dessinent magnifiquement bien, donnant une dimension esthétique forte à ce récit historique très bien mené. On aurait aimé une suite à ce très beau roman graphique, avec d’autres souvenirs de la vie de Tom Browne, qui aura été si longue.

    DCJNM Le 11/12/2023 à 09:15:19

    Bella Ciao a réveillé mes souvenirs et m’a incité à relire cette merveilleuse BD de BARU parue en 1985 dans la non moins merveilleuse collection X chez Futuropolis. Pas de nostalgie, mais l’envie de voir l’effet de sa relecture plus de 35 après avoir eu cette dédicace lors de Lobédé 1987, un fameux salon organisé à Longwy (54) … Ce petit livre est un condensé des fêtes familiales italiennes, occasions multiples de réunir la famille, au sens le plus large du terme. Quel régal de brosser quelques portraits savoureux des tatas et des tontons, du grand père qui guette sa taupe. C’est la comédie de la vie, on rit, on pleure … Et déjà le dessin très personnel de BARU fait le reste, du mouvement toujours, des cadrages de cinéma, de véritables plans séquence. C’est époustouflant, et je comprends pourquoi dès la première BD (Quequettes Blues) j’ai adoré ce type. A retrouver dans sa version originale et à dévorer.

    DCJNM Le 10/12/2023 à 10:17:34

    Sans être une suite de la trilogie Bella Ciao, Rodina ajoute des épisodes vécus par l’immigration italienne dans le Pays Haut lorrain, centrés sur la période de la seconde guerre mondiale et la Résistance.
    C’est toujours Teo qui raconte, entre souvenirs et recherche de ses racines, volonté de ne pas oublier, surtout ceux qui ne sont plus là pour nous le rappeler. Concernant la Résistance, c’est un sujet cher à BARU, pourquoi se retrouve t-on du bon côté ? Ou pas ? Un choix que l’on paye souvent au prix fort, en perdant la vie. Cet engagement comme celui que l’on peut avoir en politique peut déterminer toute une vie. Celle des deux frères Martini, Franco et Giovanni que l’on retrouve avec Lena prisonnière russe évadée du camp d’Errouville. Avec aussi cette folle histoire oubliée du seul groupe de résistantes, donc exclusivement constitué de femmes venues de l’Est, prisonnières, elles travaillaient pour l’armée allemande à la mine ou pour construire une usine de V1 qui ne verra pas le jour. Aidées par les FTP, elles s’évadèrent pour créer ce groupe, Rodina (patrie en russe). Il y a aussi Heinrich ou Enrico, allemand devenu presqu’italien, qui s’invente des passés.
    Un témoignage fort, un hommage vibrant à ces Résistant(e)s à qui l’on doit tant. Quand se mêle passé familial et histoire. Du BARU pur jus, assurément.

    DCJNM Le 10/12/2023 à 10:16:48
    Bella ciao - Tome 3 - (Tre)

    Dans ce dernier tome de la série, on retrouve d’abord Teo, enfant ; il apporte sa gamelle à son père qui travaille à l’usine toute proche des cités où vit la famille, quand il double son poste (faire les 16h00 était monnaie courante). Le dessin de BARU magnifie les lieux, c’est beau une usine et la coulée du haut fourneau. C’est aussi dangereux et effrayant pour un enfant, et si ça servait de leçon pour aller voir ailleurs en étudiant, pour ne pas y finir ses jours de père en fils comme c’était souvent l’usage, sauf à être rattrapé par les fermetures qui commenceront à la fin des années 60 dans le Pays Haut lorrain. Sans oublier que le travail peut aussi tuer. Plus tard, Teo a 14 ans, au bar du quartier, l’humour franchouillard à l’encontre des soldats italiens sévit (leurs camions ont une marche avant et cinq marches arrières, qui n’a pas entendu cette vanne ?), parfois ça peut rapporter un gros nez surtout quand on tombe sur un des frères Faedo. Transition qui permet d’évoquer à nouveau l’histoire et le combat des Italiens lors de la grande guerre, près de 3500 tombes en témoignent à Bligny dans la Marne. Ultime pied de nez : le dernier survivant des poilus de 14, Lazare Ponticelli est né en Italie ... Autres images d’un passé pas si lointain : nos aînés lorsqu’ils s’affrontaient avec des voix tonitruantes à la Morra et l’arrivée de l’eau courante à l’évier. Puis c’est l’histoire plus récente de Francesco Nardi, immigré clandestin, accueilli néanmoins avec bienveillance (Au début des années 50 la France a tellement besoin de main d’œuvre à la mine et dans les usines). Mais son rêve est d’être son propre patron, rêve qu’il réalisera en conduisant son beau taxi bienaimé.
    Toujours la présence de l’auteur, qui tour à tour enquête sur la mort accidentelle d’un ouvrier, rend hommage à Lazzaro Ponticelli, interviewe le François, évoque Emmanuel Todd et ses théories sur la transmission familiale égalitaire ou non comme déterminant sociologique, pour finir en dégustant le risotto aux cèpes chez Sylvie et Claude (c’est touchant). Et pour finir, encore de très belles pages sur l’usine, qui cette fois sera réduite en cendre car devenue inutile. Une, deux ou trois générations d’immigrés y auront souvent travaillés, cela aura permis l’intégration à en devenir transparent, sublime et dernier hommage aux immigrés italiens qui ont tout donné pour devenir Français.
    Merci Hervé (trois fois) pour cette dernière page de mémoire collective, qui parlera à tous les Ritals, mais pas que.

    DCJNM Le 10/12/2023 à 10:16:17
    Bella ciao - Tome 2 - (Due)

    On retrouve notre famille italienne réunie pour le repas de communion de Teo au début des années 60. Avec d’abord un nouvel épisode méconnu de l’histoire, révélé à travers celle de la chemise rouge portée a demeure par le grand-père de Teo, c’est l’engagement de la légion Garibaldi aux côtés des troupes française dès le début de la grande guerre en août 1914 sur le front de l’Argonne. Très peu de volontaires survivront. Nous voilà ensuite de retour au présent : la communion (presque du Mino – réminiscence d’un album culte de BARU avec son histoire du grand-père et de la taupe), la musique et l’avènement du « roquennerolle » qui bouscule la chanson italienne. Suit le morceau de bravoure de la série et l’histoire de Mortadelle, on rit, on pleure, c’est magnifique, ça dit tant de chose sur l’âme humaine, et chacun de se poser la question : de quel côté aurais-je été pendant la guerre, collabo ou résistant. C’est si facile de choisir après … Et la fête continue, on en oubliera d’aller travailler le lendemain pour fêter Saint Lundi. Et évoquer aussi le mythe du retour, cher à tant d’immigrés, qui bien sûr ne sont venus que le temps d’avoir suffisamment d’économies pour retourner au pays … mais est-ce encore le sien ? Ca parlera beaucoup à tous ceux qui ont eu des parents ou des grands parents venus pour repartir, sans jamais vraiment apprendre la langue, sans vraiment s’intégrer et devenus au fil du temps étrangers dans leurs deux pays. A nouveau l’auteur s’invite, pour nous parler des valeurs paysannes de beaucoup d’immigrés et du tiramisu.
    On retrouve toute la force narrative du premier opus, avec ses allers et retours entre le présent et les souvenirs, des dessins et une couleur qui claquent, c’est Maitre BARU au sommet de son art.
    Merci Hervé (deux fois) pour cette page de mémoire collective, qui parlera à tous les Ritals, mais pas que.

    DCJNM Le 10/12/2023 à 10:15:39
    Bella ciao - Tome 1 - (Uno)

    On plonge tout de suite dans l’histoire avec cet événement méconnu qu’est le massacre d’Italiens immigrés à Aigues Morte en 1893, tout est déjà là : la défiance de l’étranger qui se transforme en haine quand la misère rôde et que le travail est rare. Tout est forcément de sa faute et il doit partir, sinon …
    Puis c’est le décor de la série qui est planté : un repas de communion qui réunit toute la famille (la smala des macaronis) et qui sera l’occasion d’évoquer nombre de souvenirs vécus par cette famille italienne. Nous sommes au début des années 60 seulement 15 ans après la guerre, encore présente dans tous les esprits. C’est Teo, le communiant du jour, qui en sera le narrateur, il restera le fil conducteur de toute la série. Bella ciao, ce chant des partisans (mais est ce bien le cas ?), sera au centre des débats. Mais pas que, on parlera aussi naturalisation, fascisme en Italie et ses répercussions sur la vie des immigrés italiens en France, engagement des volontaires pour aller faire la guerre en Espagne.
    Le scénario est magnifiquement ficelé, on alterne entre réalité et fiction, passé et présent. C’est du grand art servi par un dessin flamboyant, avec toujours ces petits détails qui changent tout et nous émeuvent : la chemise rouge du grand-père, rouge aussi le foulard du jeune volontaire en Espagne, courts les pantalons pour exhiber de magnifiques chaussures, noirs et jaunes les habits fascistes des petits Italiens des cités qui reviennent de leur colonie au frais du Duce. On a tous les ingrédients d’une tragi-comédie comme savait si bien le faire le cinéma italien. Parfois l’auteur s’invite dans le récit, jusqu’à nous convier à manger des « capellettes »…
    Merci Hervé pour cette page de mémoire collective, qui parlera à tous les Ritals, mais pas que.

    DCJNM Le 10/12/2023 à 10:14:06
    Bella ciao - Tome 1 - (Uno)

    Avis sur la série
    Avec BELLA CIAO, BARU nous livre son grand œuvre et nous révèle qu’il y a encore beaucoup à dire sur l’immigration italienne, l’intégration à en devenir transparent, la nostalgie du temps qui passe inexorablement mais qui ne doit pas nous faire oublier. C’est un propos universel sur le regard porté à l’étranger, à l’autre qui n’est pas comme nous, qui dérange avec son histoire, sa culture forcément différente. C’est aussi un manifeste pour tous ceux qui peu ou prou ont baigné dans cette atmosphère, ce sentiment étrange d’être profondément français mais avec cette différence indicible dès lors qu’on se penche sur ses racines. C’est aussi une madeleine de Proust qui réveille les souvenirs, la musique et les chansons reprises en cœur, les merveilleux plats italiens préparés par la « mamma » ou la « nonna », les interminables discussions des anciens lors des retrouvailles familiales avec toujours beaucoup de monde autour de la table, et oui les immigrés n’ont pas oublié de faire des enfants. Pied de nez à la vie, à l’avenir que tous ceux qui sont venus d’ailleurs ont cru meilleurs pour leurs enfants et petits enfants.
    C’est aussi pour BARU l’occasion de rappeler l’histoire, en nous racontant des faits réels, souvent oubliés, vécus par ces immigrés qui ont payés de leur personne, de leur vie leur engagement pour la liberté, la fraternité. Ces histoires qui s’insèrent dans le récit principal donne un découpage très cinématographique à la série, une modernité narrative bienvenue et très efficace. Qui connaissait le massacre d’Italiens à Aigues-Mortes en 1893, l’implication des Garibaldiens dans la guerre de 14-18, les morts de Bligny en 1918, l’engagement des Italiens de France dans la Résistance ou la guerre d’Espagne, la réalité de l’immigration clandestine des années 50 …
    C’est beau et fort, merci Hervé d’avoir su exprimer si bien le vrai vécu des immigrés, entre volonté de s’intégrer et préservation (consciente ou non) de sa différence. Oui il faut s’intégrer à en devenir transparent, c’est sans doute une nécessité mais qui n’empêche pas de se souvenir de ses racines.

    DCJNM Le 25/11/2023 à 10:52:41

    Le premier tome d’une peut être future série policière qui plante d’abord le décor : BALTO, un flic à la retraite, qui n’a pas raccroché et qui continue le métier en « free lance » pour le plaisir, à l’ancienne surtout (pas de portable, pas d’Internet mais un bistrot qui devient son bureau), il vit seul avec un chat … sa femme est en prison (à cause ou grâce à lui). De la nostalgie souvent et une première enquête assez convenue dans le milieu des camgirls. Il en faudra sans doute un peu plus pour convaincre les afficionados du genre. C’est néanmoins sympa et agréable à lire.
    A suivre ?

    DCJNM Le 22/11/2023 à 18:40:36

    Un vieil homme sort de sa maison pour se rendre au Père Lachaise, les corbeaux rôdent, la mort aussi. Quelle dernière mission veut-il remplir ? Hommage singulier aux morts de la Commune rendu par Jacques TARDI qui stigmatise l’action d’Adolphe THIERS, grand ordonnateur du massacre des insurgés et dont le mausolée est l’un des plus imposant du cimetière.
    25 images, sans parole, comme c’est l’usage dans cette collection des Éditions Martin de Halleux, un style qui colle parfaitement aux dessins de TARDI et à son imaginaire inventif. Du grand art comme toujours avec lui. A lire et à relire … si je puis dire.

    DCJNM Le 21/08/2023 à 16:47:18

    Plus de 10 ans (octobre 2012) que cette BD ou plutôt que ce reportage en BD est sorti en librairie, et le sujet apparaît toujours d’actualité eu égard à la nécessité ou non de produire de l’électricité nucléaire. Au printemps 2008, 22 ans après la plus grande catastrophe nucléaire du XXème siècle, Emmanuel LEPAGE se rend à Tchernobyl dans le cadre d’un projet culturel et scientifique : avec un autre dessinateur Gildas CHASSEBOEUF, ils doivent rapporter un reportage dessiné qui sera publié au profit « des enfants de Tchernobyl » . Ce carnet de voyage verra le jour en 2008 sous le titre « Les fleurs de Tchernobyl », message fort sur la vie après la catastrophe et les survivants de la « zone ».
    En 2012, Emmanuel LEPAGE revient sur cette aventure humaine très forte qui l’a beaucoup marqué et nous raconte son quotidien des quelques semaines passées en cette occasion, avec des scientifiques, des artistes, dans un village proche de la zone contaminée. Il nous parle surtout des gens qui y vivent : ceux qui ne sont jamais partis, ceux qui sont revenus, ceux qui y travaillent, ceux qui pillent les vestiges de ce que fut PIPRIAT, ville nouvelle qui accueillit les salariés de la centrale et leurs familles. Il dessine aussi les ruines de la centrale, de la ville calcinée par l’explosion, des forêts et des paysages qui eux par contre sont revenus à la vie, tout comme la faune qui s’approprie à nouveau ces lieux (même le loup est revenu). C’est bouleversant de sincérité quand les villageois s’expriment sur leur face à face quotidien avec la radio activité qu’ils espèrent assimiler sans trop de dommages (mais y croient-ils vraiment ?). Ou sur le combat qui fut mené pour enrayer l’incendie après l’explosion du réacteur n° 4 (les liquidateurs, presque tous morts d’avoir été autant exposés). Fierté de vivre sur son sol aussi, même si c’est dangereux et parfois faute de pouvoir s’en aller ailleurs. Fatalisme désarmant mais témoignage fort sur l’envie de vivre, de survivre quelles qu’en soient les conséquences.

    TCHERNOBYL : 26 avril 1986, l’accident nucléaire civil le plus grave du XXème siècle (fusion d’un réacteur). 4 millions de personnes exposées dont 1,7 millions à des dosses supérieures aux normes admises, 1 million de morts au moins, 850 000 y vivent encore dans des zones contaminées.

    Rencontre sympathique avec Emmanuel LEPAGE en dédicace sur « Le livre à Metz » 15 avril 2023.

    DCJNM Le 14/07/2023 à 08:45:58
    Deux passantes dans la nuit - Tome 2 - Anna

    Deux passantes dans la nuit, une histoire en 2 tomes scénarisée par Patrice Leconte et Jérôme Tonnerre, dessinée et colorisée par Alexandre Coutelis, enfin de retour pour nous illustrer une histoire avec sa grande maîtrise du dessin, des ombres et des couleurs (pas facile de rendre la nuit). Deux passantes dans la nuit, deux femmes, une rencontre, à Paris pendant l’occupation allemande. Prélude d’un futur film de Patrice Leconte ?

    Toujours la même nuit et la cavale d’Arlette et Anna qui continue dans Paris occupée. C’est Anna surtout qui est en danger de mort, elle a besoin d’une nouvelle identité pour quitter la France (être juive à Paris sous l’occupation n’offre pas d’autre issue que de fuir). Arlette l’a compris et fera tout pour aider celle qu’elle pense être devenue son amie. Le scénario s’épuise un peu et la fin (heureuse) apparaît facile et peu crédible.

    A lire, surtout pour le dessin somptueux d’Al Coutelis, que j’adore.

    DCJNM Le 14/07/2023 à 08:45:20
    Deux passantes dans la nuit - Tome 1 - Arlette

    Deux passantes dans la nuit, une histoire en 2 tomes scénarisée par Patrice Leconte et Jérôme Tonnerre, dessinée et colorisée par Alexandre Coutelis, enfin de retour pour nous illustrer une histoire avec sa grande maîtrise du dessin, des ombres et des couleurs (pas facile de rendre la nuit). Deux passantes dans la nuit, deux femmes, une rencontre, à Paris pendant l’occupation allemande. Prélude d’un futur film de Patrice Leconte ?

    Arlette sort de prison, elle ne semble pas remarquer la situation nouvelle créée par l’occupation allemande. Elle rencontre Anna, magicienne inquiète et toujours aux aguets, qui cache son identité et a peur de la police française. Elles traversent Paris, en quête l’une de son « mec » qu’elle a couvert en ne le dénonçant pas, l’autre d’une échappatoire.
    La nuit leur joue des tours, entre ombre et lumière parcimonieuse en ces temps incertains, elles se lient pour sauver leur peaux, entre amitié et nécessité de s’en sortir. Des rencontres pas toujours sympathiques, d’autres merveilleuses qui leur permettent d’espérer une issue heureuse à leur cavale.

    A lire, surtout pour le dessin somptueux d’Al Coutelis, que j’adore.

    DCJNM Le 11/07/2023 à 14:17:08

    Adlynn FISCHER est une jeune auteure qui publie son premier livre « L’été du vertige », un roman graphique, qui nous conte l’histoire singulière et tragique de Louise, une adolescente, sous le regard de sa sœur Marion, témoin impuissant des évènements dont elle sera la narratrice en mode flash back.
    Marion et Louise vivent seules avec leur père qui s’absente pour son travail une semaine, c’est l’occasion pour Louise d’inviter ses amis pour une fête débridée, sans fin, qu’Aurora que personne ne connaît mènera vers des contrées jamais explorées par les autres adolescents. Marion regarde, voit tout et raconte sans prendre part à la fête : « je voulais juste savoir jusqu’où tu irais ».
    Une histoire d’adolescente perturbée, à la recherche de son identité, de son genre, de ses premiers émois sexuels. Avec aussi un mal de vivre profond, qui semble ancré depuis l’enfance. Et quand surviennent les défis à la vie, à la mort, que se donnent les jeunes adolescents pendant la fête, sous l’impulsion d’Aurora, elle ira jusqu’au bout.
    Du vécu, certainement, mais avec la nécessaire distance, pour que cela fasse une bonne histoire, tragique et réaliste. Le découpage du scénario est efficace, le dessin limpide avec une colorisation différenciée au service de la narration. A lire absolument pour s’en convaincre et découvrir un talent.
    Une belle rencontre avec dédicace lors du salon « Le livre à Metz ».

    DCJNM Le 22/05/2023 à 16:26:06
    Pascal Brutal - Tome 1 - La nouvelle virilité

    Pour lire sereinement cette BD, il faut absolument posséder le second degré, sinon gare aux interprétations douteuses et assurément très loin des pensées de son auteur Riad SATTOUF, qui depuis a fait du chemin avec notamment son épopée l’arabe du futur.
    Pascal BRUTAL, c’est d’abord se souvenir du journal qui l’a publié à savoir Fluide Glacial qui savait découvrir les talents et manier tous les degrés de l’humour. Ce premier tome de ses aventures nous fait découvrir la vie ordinaire d’un jeune looser de banlieue, motard (il roule à 300 à l’heure) aux gros muscles, qui pratique la salle de sport, aime le rap, glande toute la journée, « se tape des meufs et des queums », … bref un parfait « branleur » pour qui la baston est de rigueur pour régler les problèmes quotidiens ; il ne semble jamais beaucoup réfléchir. Et pourtant il nous est d’amblée sympathique car derrière ce vernis grossier, Pascal a du cœur, des amitiés solides … et ce n’est pas vraiment de sa faute s’il vit dans un monde désenchanté et vide de sens, décrit comme celui d’un futur proche avec une France gouvernée par le très libéral Alain MADELIN. Il veut juste essayer de s’en sortir et rigoler, sans véritable message à passer. On se marre de son rapport avec la psychanalyse, c’est plus grinçant lorsqu’il voit sa mère, mais toujours il positive et passe à autre chose. Et puis les Adidas Torsion 1992 et la gourmette en argent sont devenus culte au fil du temps. Ça n’a pas vieilli et ça se relit toujours avec plaisir.

    DCJNM Le 28/02/2023 à 17:54:26

    Naples années 70 : Pepino Lo Cicero, tueur de la mafia « à la retraite » vit avec son fils Antonio, qui a repris le flambeau. Ce dernier est tué par celui qu’il était lui-même censé abattre. S’ensuit une guerre des clans, dont on ne sait pas vraiment qui l’a initiée et à quelles fins. Trahison, honneur et vengeance sont omniprésents, chacun les revendiquant pour légitimer les nombreux meurtres qui émaillent le récit. Somme toute une histoire de mafia classique mais sublimée par la maestria, d’une part du dessin d’IGORT (la bichromie bleue est magnifique) et aussi un découpage du scénario très cinématographique. L’atmosphère de Naples sous la pluie, délabrée, avec ses décors glauques à souhait est parfaitement rendue. La présence du religieux (la madone si chère au cœur des Napolitains), les rêves bizarres des protagonistes et leur interprétation, une acceptation du destin par chacun des personnages participent également à l’épaisseur du récit. C’est noir comme dans les romans américains, avec en prime le chemin vers la rédemption de Pepino et Rita, l’institutrice connue jadis. Du grand art qui a révélé en son temps IGORT dans le monde entier. Il y a aussi l’allégorie sur la tortue et le fameux numéro 5, ou la règle d’or du tueur à gages : « dans notre métier il faut les nerfs, le style et la précision ». Des détails qui participent au plaisir de lire cette BD. Un incontournable à lire et relire.
    IGORT a lui-même réalisé en 2019 le film tiré de sa BD, film que je recommande vivement, pour sa photographie très esthétique notamment de Naples sous la pluie, pour le jeu d’acteur aussi (Toni Servillo avec le nez de Pepino ça vaut le détour).

    DCJNM Le 26/02/2023 à 15:24:23
    Les cahiers Ukrainiens - Tome 2 - Journal d'une invasion

    24 février 2022, les Russes entrent en Ukraine et c’est le début de la guerre : le dessinateur italien de BD IGORT, baigné depuis l’enfance par la culture russe et mariée à une ukrainienne commence une chronique illustrée, via des échanges pour la plupart téléphoniques avec des Ukrainiens qui témoignent des horreurs de la guerre au quotidien. Jour après jour, ils parlent de leur vécu, de la mort de proches, des privations (eau, gaz électricité et surtout nourriture), des atrocités commises par les soldats. Oui, la guerre concerne aussi les civils, les femmes, les enfants, les vieux qui n’ont d’autre choix que de subir, se terrer pour échapper aux bombes, aux représailles. Ce récit est poignant, il nous éclaire par petites touches successives sur des destins ordinaires, des vies brisées, des espoirs de partir ailleurs et de fuir la guerre mais aussi de rester pour défendre sa patrie, sa terre natale. Beaucoup de peurs, celle des bombardements, celle des soldats qui contrôlent les civils, celle de pouvoir passer ou non la frontière lorsqu’on a choisi de partir. On passe aussi son temps à attendre, l’arrêt des bombardements, son tour dans la file d’attente, la fin de la guerre dont on comprend progressivement qu’elle va hélas durer. On comprend mieux ce combat souvent fratricide, ces soldats perdus, cette haine qui n’est pas prête de s’éteindre. On comprend aussi pourquoi « une guerre n’est jamais qu’une saloperie de guerre et qu’il n’y a pas d’épopée, pas de gloire, que de la misère. »
    IGORT utilise courts récits et dessins pour traduire cette réalité quotidienne, ce sont des moments de vie relayés et racontés sans faux semblant ni parti pris, avec aussi quelques mises en perspectives historiques qui aident à mieux comprendre la genèse de cette guerre. Un an désormais que la guerre a commencé, c’est important d’en acter en parlant du quotidien de celles et ceux qui la subissent, un an c’est long lorsqu’on est dans un tunnel si noir.

    DCJNM Le 04/02/2023 à 15:06:07

    Trois histoires courtes écrites par AMBROSIO avec quelques faiblesses de scénario, mais toujours aussi magistralement dessinées par SERPIERI, qui est bien l’un des maîtres incontesté du western en BD. On sent la volonté de décrire la difficile condition de la femme dans cet Ouest sauvage ; qu’elle soit indienne ou pionnière, elle est toujours dominée et malmenée par les hommes qu’elle rencontre. Ici, dans chacune des histoires, elle est abusée sexuellement, sans qu’on s’appesantisse néanmoins beaucoup sur son sort. Comme si en quelque sorte cela faisait partie de la réalité quotidienne de l’Ouest sauvage. En toile de fond, il y aussi le thème récurrent de la vengeance. C’est un peu court, surtout avec le recul d’aujourd’hui.
    Reste la maestria du dessin, des corps notamment, et une mise en couleur subtile. On y devine déjà la maîtrise de SERPIERI qui trouvera son apogée avec Druuna.
    Femme qui ne touche pas au fusil : une quaker éprise de liberté s’en va vivre avec un indien Lakota, violée par un autre elle est chassée de la tribu. Retrouvé par Travers, un aventurier typique de l’Ouest sauvage elle devient l’objet de sa vengeance. L’acte de courage : un groupe de soldats accompagne des pionniers et sont en prise avec des indiens qui les empêchent de traverser le fleuve. L’un des soldats se vante d’un viol passé, mais un aventurier qui les accompagne est là pour tout entendre et enfin se venger. Convoi de femmes : des femmes sont convoyées vers l’Ouest où elles doivent rencontrer des pionniers et y fonder un foyer. L’une d’elle est violée, entrainant la vengeance des femmes contre leurs accompagnateurs censés les protéger.

    DCJNM Le 09/08/2022 à 14:21:29
    Trent - Tome 8 - Petit Trent

    Pour ce dernier opus de la série, TRENT retrouve sa solitude, Agnès et sa mère étant parties pour un long périple en Europe, la famille étant originaire d’Angleterre. Sa nouvelle mission l’amène à convoyer longuement avec une mère et son fils qui doivent rejoindre le père de celle-ci, un ex-sénateur qui a demandé à la Police Montée de protéger sa fille des représailles possibles de son ex-mari, Rodney TAYLOR écrivain talentueux mais maudit, alcoolique et violent qui s’oppose à cette séparation. Tout au long du voyage il fera tout pour récupérer sa femme et son fils, aidé par une bande d’énergumènes du même acabit que lui, sabotant même le bateau qui remontait le fleuve. TRENT s’opposera à diverses reprises à Rodney et sa bande, pour protéger la mère et son enfant, Jeremy. TRENT se prend d’affection pour cet enfant, à rêver qu’Agnès aussi est enceinte et que bientôt il sera père, que ce sera un fils qui accompagnera Agnès à son retour. Tout cela parce que le courrier que lui a adressé Agnès parle d’un heureux événement sur le fragment encore lisible, après que TRENT ait plongé dans les eaux du port pour y récupérer Jeremy. Dans ces rêves le petit TRENT prend toujours les traits de Jeremy en lien avec l’affection que lui porte TRENT. Lors d’une ultime agression pour récupérer femme et enfant, Rodney ivre et très violent finit par pointer son arme sur son propre fils, prêt à tirer. Pour éviter le drame, TRENT abat Rodney sous les yeux de son fils. A leur arrivée à bon port, Jeremy meurtri ne saluera pas celui qui était devenu son héros, avant qu’il ne tue son père. TRENT retrouve alors Agnès, mais point de bébé, dans sa lettre elle parlait de celui de sa cousine anglaise. Ce sera pour plus tard, mais plus dans la série qui s’achève sur ce rêve de fonder une famille.
    Une fin de série honnête sans grand relief néanmoins, on sent l’inspiration faiblir, même si les personnages demeurent attachants et que rien n’indiquait que ce serait le dernier acte. Au final la série est de très bonne facture avec des scénarios de RODOLPHE bien développés et un dessin de LÉO qui trouve son apogée dans les opus 4,5 et 6.

    DCJNM Le 09/08/2022 à 11:09:47
    Trent - Tome 7 - Miss

    L’épisode s’ouvre par le mariage (enfin) de TRENT avec Agnès SAINT YVES rencontrée lors du premier tome. Tout pourrait désormais aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais une ancienne relation de TRENT se manifeste en cette occasion. Il s’agit d’Helen DORWELL surnommée Miss, une très jolie fille, avec qui TRENT a eu une relation amoureuse à l’époque où, Agnès mariée, il ne pensait pas pouvoir la reconquérir un jour. Miss est à la tête d’un bande de hors la loi, qui après avoir commis leurs méfaits distribuent l’argent volé dans les quartiers pauvres des villes. Ce sont des anarchistes, qui agissent pour leurs idées dont Miss a vainement essayé de convaincre TRENT des bienfaits, ce qu’il n’entendait pas et l’avait poussé à cesser toute relation. Au retour de Miss, il refuse ainsi toujours de s’impliquer et de lui donner des codes, qui lui permettraient de voler une magnifique collection de bijoux. Miss fait alors enlever Agnès pour faire pression sur TRENT, qui obtempère. Mais c’est sans compter sur ses collègues de la Police Montée, qui surveillaient la relation entre TRENT et Miss. Elle aura le code mais la Police Montée va lui tendre un piège et capturer la bande, tandis que Miss est tuée dans les affrontements. Était-elle revenue uniquement pour les bijoux ou pour reconquérir TRENT ? Le doute perdurera, comme souvent dans les scénarios subtils de RODOLPHE.
    Épisode un peu confus néanmoins qui voit à la fois l’aboutissement de la relation entre TRENT et Agnès et l’évocation d’une autre, inconnue jusqu’alors, avec Miss. Bien sût tout est limpide si on a lu tous les épisodes précédents, beaucoup moins dans le cas contraire. Est-ce le signe d’un premier essoufflement narratif d’autant que le dessin de LÉO apparaît aussi moins soigné que précédemment ? A suivre.

    DCJNM Le 04/08/2022 à 16:16:49
    Trent - Tome 5 - Wild Bill

    L’épisode démarre sur la mort de WILD BILL TURKEY, légende de l’Ouest, tué en duel alors qu’il en avait remporté tant et tant. Mais ce n’est qu’un mauvais rêve. Celui-ci s’apprête, avant d’aller parader dans le saloon de l’hôtel où il séjourne, il dit fêter son futur mariage avec la belle Clémentine. TRENT arrive également au saloon pour y retrouver le sheriff afin qu’il puisse lui confier un prisonnier pour la nuit, finalement TRENT s’en occupe lui-même et alors qu’il est dans les locaux du sheriff, un homme essaie de le soudoyer afin qu’il facilite la fuite de son prisonnier, ce qu’il refuse bien évidemment. Il reste au poste toute la nuit pendant que le sheriff continue à s’enivrer au saloon. Au matin TRENT repart pour Winnipeg avec son prisonnier, il doit aussi prochainement revoir Agnès de SAINT YVES (voir épisodes précédents) avec qui il a échangé des courriers. Une petite troupe conduite par l’homme qui a tenté de soudoyer TRENT s’est aussi mise en route, ils veulent en découdre alors que TRENT et son prisonnier sont à l’abri dans une ferme abandonnée. En fait ils veulent seulement récupérer le prisonnier. WILD BILL, également en route pour Winnipeg, arrive fort à propos à la ferme et fait fuir la bande. Le prisonnier de TRENT est le frère d’un homme important qui veut être sénateur et ne souhaite pas voir son frère condamné pour attaques de banque, cela ruinerait sa carrière. C’est lui qui est à la manœuvre pour récupérer son frère et le faire disparaître. Son homme de main passe un contrat avec un pistolero pour abattre WILD BILL (il ressemble à celui du rêve prémonitoire). Pendant que le pistolero provoque WILD BILL en duel et l’abat, TRENT se rend chez le sheriff où l’attend la bande qui veut récupérer son prisonnier, s’en suit une bagarre qui permet de mettre toute la bande sous les verrous. Le prisonnier qui a compris le sort que lui réserve son frère aide même TRENT et l’adjoint du sheriff à neutraliser la bande. TRENT retrouve ensuite Agnès et WILD BILL qui n’est pas mort mais a feint de l’être afin de changer de vie (son rêve prémonitoire lui faisait porter une cote de maille imperméable aux balles).
    A nouveau des retrouvailles manquées pour TRENT et Agnès qui semblent se résigner à n’être qu’amis (comme un frère et une sœur) sans oser ni l’un ni l’autre déclarer leurs vrais sentiments. On y croit, quand bien même cela apparaît totalement désuet. C’est la force donnée aux caractères des personnages qui rend tout cela vraisemblable.
    Oserais-je dire aussi que je préférais la mise en couleur de LÉO plus flashy que celle de Marie-Paule ALLUARD de facture plus classique,

    DCJNM Le 04/08/2022 à 15:04:54
    Trent - Tome 4 - La Vallée de la peur

    George PETERSON est nommé directeur du chantier de la nouvelle ligne de chemin de fer dans le Grand Nord ; la peur règne sur ce chantier : les Indiens évoquent HOPPO, l’ours diable qui serait à l’origine des nombreux accidents recensés au fil des jours. Les hommes, même les responsables, quittent un à un les lieux ou se barricadent dans leur campement dès la nuit venue. Surprise : Agnès (voir épisodes précédents) est la femme de PETERSON à qui il a écrit une dernière lettre, et qui sans nouvelle de lui s’en inquiète auprès de la Police Montée. C’est TRENT qui sera chargé d’aller enquêter sur place, flanqué d’Agnès qui insiste pour être du voyage. On retrouve également l’Indien MOKASHI (voir épisode 1) qui accompagne l’expédition vers le camp 7, en parlant de HOPPO, légende ou réalité ? C’est aussi l’occasion pour TRENT et Agnès d’évoquer leur relation manquée. Arrivés sur place, il n’y a, semble-t-il, plus âme qui vive, un corps est même retrouvé dans la neige. Au cours de ces investigations TRENT est attaqué par un ours géant, qui parle ! il le blesse et échappe à son attaque en glissant sous une maison par un trou trop petit pour l’ours. Là il y retrouve George PETERSON, qui a subi le même sort que TRENT, il est très affaibli par ses blessures et son jeûne forcé depuis des jours. Un peu remis, PETERSON raconte comment la bête a semé la terreur et tué un à un tous ses compagnons, les derniers restés pour la traquer. TRENT part ensuite à la poursuite de la bête qui a laissé une trace de sang du fait de la blessure que lui a infligée TRENT. Cela le mène à une caverne, ou gît mort un homme dans une peau de bête (ours géant), la caverne scintille de diamants, que l’homme avait découverts et qu’il voulait préserver en empêchant le creusement du tunnel de chemin de fer qui aurait englouti son trésor. Sur le chemin du retour, George PETERSON trop diminué va mourir. Que peut dire TRENT à Agnès pour la consoler ?
    Des retrouvailles tragiques pour TRENT et Agnès, on comprend qu’Agnès a été lasse d’attendre un signe d’attention de TRENT, qui s’en veut sans doute d’avoir tant tergiversé. La noblesse des sentiments est toujours présente, on se croirait presque dans une tragédie grecque. Le scénario de RODOLPHE est toujours efficace et le dessin de LÉO atteint son zénith. On attend avec impatience le prochain épisode.

    DCJNM Le 29/07/2022 à 14:50:40
    Trent - Tome 3 - Quand s'allument les lampes...

    La nuit descend sur le Grand Nord, c’est l’heure où s’allument les lampes, TRENT se sent seul et rêve d’une épouse qui l’attendrait le soir au coin du feu avec les enfants. Au bivouac, il rêve à nouveau d’Agnès (voir épisode 1), comme souvent, ce qui l’amène enfin à demander un congé pour aller la retrouver à Providence (il a précieusement gardé son adresse donnée sur le quai d’une gare, sans toutefois jamais lui avoir écrit). Arrivé devant la maison au bougainvilliers, il n’ y a plus personne : le père est mort, la mère en maison de repos et surtout Agnès est désormais mariée. TRENT est effondré.
    On pense alors qu’il s’est mis à boire pour devenir une épave dans une ville nouvelle du Grand Nord, il y rencontre néanmoins Marylou, la chanteuse du saloon qui l’héberge et aurait bien aimé en faire son homme. Il aide même un membre du gang « les chauffeurs » qui rackettent les habitants de la ville, les tuant même après leurs forfaits, étant toujours bien renseignés sur des sommes importantes retirées peu de temps avant à la banque locale. On lui propose alors de s’associer pour un nouveau braquage. Retournement de situation : TRENT aidé de pseudo travailleurs du chemin de fer (de facto des policiers) arrête la bande et les deux complices (l’employé de banque et l’adjoint du shérif). Après ses déboires sentimentaux, sa hiérarchie lui avait demandé cette infiltration, forcément plausible de ce fait. Au final TRENT retrouve sa solitude et ses pensées du début dans le Grand Nord glacé.
    Scénario efficace et rondement mené de RODOLPHE qui donne de plus en plus d’épaisseur et d’humanité au personnage de TRENT. Le dessin de LÉO s’affirme, côté personnages, mais aussi décors excellemment rendus, au travers aussi de couleurs assez géniales.

    DCJNM Le 26/07/2022 à 14:31:34
    Trent - Tome 2 - Le Kid

    Émile TOURNEUR, fils d’émigrants français, fuit les États-Unis pour le Canada après que Laura PETERSON, sa complice d’exactions et meurtres ait été tuée lors d’une ultime attaque de banque. Personnage curieux, Émile brûle les 8000 dollars de son dernier forfait, déclame des poèmes d’Arthur RIMBAUD, allant même jusqu’à signer son passage en en écrivant des vers sur les murs, sans oublier de tirer sur des hommes de rencontre (mais pas tous, certains sont épargnés) comme les deux fils de Tom KIRBY qui l’avaient bien provoqué au préalable. TRENT est à sa recherche, et comme toujours s’interroge sur la personnalité de ce très jeune homme de 17 ans qui tue facilement, selon son libre arbitre. TRENT n’est pas insensible au vers de RIMBAUD, qui l’amènent à songer à Agnès rencontrée lors de l’épisode précédent (« que d’amours splendides j’ai rêvé »). Il finit par retrouver Émile, le menotte, pour le ramener devant la justice des hommes et dialogue avec lui quant à la finalité de tous ces meurtres. Attaqué lors d’un bivouac par trois évadés de prison, c’est Émile qui sauve la situation, non sans les tuer tous les trois … Il repart laissant TRENT en vie et se dirige vers Lee Torn, la ville des frères KIRBY, provoquant son destin. Attendu il sera abattu puis pendu. TRENT, arrivé trop tard, lui donnera une sépulture digne contre l’avis des villageois. Il gardera le recueil des poèmes d’Arthur RIMBAUD qu’Émile portait toujours sur lui.
    Belle réflexion sur la destinée : pourquoi devient-on tueur et criminel à 17 ans, tout en choisissant qui doit être abattu en vertu d’un jugement personnel sur qui mérite de vivre ou non ? Anarchie, liberté, profonde noirceur de l’âme humaine sont ici évoquées sans utiliser de poncifs, avec finesse et toujours les mots de RIMBAUD pour accompagner une certaine mélancolie ambiante. C’est très réussi et subtilement dessiné par LÉO.

    DCJNM Le 21/07/2022 à 14:26:32
    Trent - Tome 1 - L'homme mort

    On y fait la connaissance de Philipp TRENT, sergent de la police montée canadienne, en poste dans le Grand Nord, avec la neige et le froid qui siéent à ces paysages grandioses. Quitté par sa femme Jane, il se complet dans sa solitude, seulement accompagné par son chien. Sa mission est de retrouver un criminel, sur sa route il rencontre Agnès SAINT-YVES perdue avec son traineau dans la froidure du Grand Nord. Elle est à la recherche de son frère parti à l’aventure, pour exploiter une mine d’or. Agnès supplie TRENT de l’accompagner jusqu’à la supposée mine où se trouverait son frère, ils y découvrent deux morts et les traces d’un troisième homme sans doute leur compagnon et assassin néanmoins (c’est potentiellement André HARLOW le demi-frère d’Agnès). Toujours à sa recherche TRENT arrive en ville, alors qu’un nouveau meurtre a été commis au saloon par ce même homme (entre temps Agnès a appris que l’homme recherché au départ par TRENT n’est autre que son frère, qui en serait donc à son quatrième meurtre). TRENT se met à nouveau en chasse d’André HARLOW et finit par le retrouver, ce dernier le piège et veut se débarrasser de lui en faisant croire à un accident, surgit Agnès qui avait suivi TRENT, elle tue le meurtrier pour sauver TRENT. Celui-ci n’est de fait qu’un vil imposteur, il a pris l’identité d’André un des deux morts dans la mine. Philipp TRENT n’est pas insensible aux charmes d’Agnès à qui il déclare sa flamme, lors de leurs adieux (ou au revoir ?).
    Un très bon début pour la série, qui d’emblée se distingue par la qualité du scénario de RODOLPHE, un découpage intéressant et des personnages attachants et très humains. TRENT tout d’abord, qui utilise plus sa réflexion que sa force, un homme touché par le destin qui l’a amené à vivre en solitaire, mais aussi Agnès qu’on espère revoir dans d’autres épisodes. Le décor est bien planté, les paysages très bien dessinés, de même que les personnages auxquels LEO donne vie et une épaisseur certaine malgré un style parfois un peu figé

    DCJNM Le 19/07/2022 à 14:44:27
    Trent - Tome 6 - Le Pays sans soleil

    Seul avec son chien dans un poste avancé du Grand Nord canadien où règne la nuit permanente, TRENT est plongé dans des pensées morbides dans l’attente du retour de ses collègues partis en mission. Il rêve d’Agnès (voir épisodes précédents) à qui il veut enfin déclarer son amour et la demander en mariage. Du bruit dehors le sort de sa torpeur, il sort et découvre un indien mort, puis un igloo dans lequel se trouve une indienne elle aussi à l’agonie (elle mourra) ainsi qu’un petit enfant blanc qui s’avérera être une fille. TRENT décide alors de partir rejoindre la civilisation pour sauver cette enfant d’une mort certaine dans ces lieux si inhospitaliers. Pendant plusieurs jours et nuits il se sent épié, suivi ; de fait c’est le père de l’enfant, un certain James DUNWOOD, qui le traque et profite d’un instant où l’enfant est seul pour l’enlever. TRENT le poursuit, le rejoint et le ramène à la raison, il apprend ainsi l’histoire de Mary la fille de James DUNWOOD et de sa mère Quatre-Rivières une indienne, toutes les deux enlevées par des indiens Dogrib à la solde d’Eddie DUCAN le vendeur de whisky que Vieille-Tempête chef de la tribu et père de Quatre-Rivières avait chassé pour protéger ses hommes des abus de l’alcool. Les Indiens Dogrib sont pourchassés par James DUNWOOD, ce sont eux que TRENT a retrouvé morts. Épuisé et hantée par la vision de Quatre-Rivières qu’il croit morte, DUNWOOD meurt à son tour et TRENT poursuit sa route jusqu’au fort de la police montée. Mary est enfin sauvée. Il retrouvera ensuite le chef indien et la mère de Mary pour leur remettre l’enfant. Quatre-Rivières que l’on croyait être la morte de l’igloo, avait en fait été récupérée par son père Vieille-Tempête et seule l’enfant avait été emportée.
    Dans ce pays sans soleil la rencontre avec un tout petit enfant nous émeut : nous sommes là très loin des stéréotypes virils qui peuplent habituellement le Western en bande dessinée. TRENT sauve des vies et ne tue personne. Il accepte les épreuves avec fatalisme et un sens du devoir, sans doute suranné aujourd’hui. On aime ou pas le dessin, parfois un peu figé, de LÉO (personnellement j’adore) mais son association avec RODOLPHE donne encore ici une histoire qui sort des sentiers battus.

    DCJNM Le 11/06/2022 à 22:27:10
    A.D Grand-Rivière - Tome 1 - Terre d'élection

    A l’occasion du festival BD au Château de Malbrouck (57), une dédicace sympathique d’un album paru en 2000 et premier opus d’une série qui en compte quatre à ce jour : A.D Grand-Rivière, commissaire de police, noir, baraqué, au look branché, exerçant en banlieue parisienne avec humanité et bienveillance, sans pour autant s’en laisser compter et toujours prêt à répondre à ces potentiels agresseurs.

    Ce premier tome raconte principalement le meurtre à connotation raciste d’un colleur d’affiche, sur fond de campagne électorale nauséabonde menée par le TNT (Tout National Total) en pleine progression sur un territoire de banlieue des plus déshérité. Ça n’a pas particulièrement vieilli, 20 ans plus tard les thèmes abordés demeurent très actuels : l’incongruité pour un noir d’être commissaires de police, la violence des extrémistes et le racisme ordinaire, la misère des cités, des hommes politiques prêts à tout pour accéder au pouvoir, …
    Le discours est un peu trop manichéen (à vouloir trop démontrer on peut perdre en efficacité narrative). Le scénario est parfois décousu, mais Alexandre COUTELIS traduit très bien par ses dessins l’ambiance et le décor des cités, tout en donnant âme et vie à un personnage de flic, pour lequel on est tout de suite en empathie. J’ai relu avec plaisir ce premier tome, d’une série qui aurait mérité une audience plus large.

    DCJNM Le 20/05/2022 à 14:38:05

    BD western écrite et dessinée fin des années 70 et début des années 80, rééditée avec bonheur par MOSQUITO en 2016.
    Deux histoires dans cet album : Porter le coup, texte et dessins de SERPIERI, qui nous raconte la vengeance d’un homme sur fond de pionniers allant vers l’Ouest, sous la protection de la cavalerie et la menace des Indiens Cheyennes, sans pour autant verser dans les clichés du genre. Est aussi évoquée la tradition indienne de « porter le coup ». La règle du jeu, avec cette fois AMBROSIO au scénario, histoire d’un volontaire du Pony Express (fuyant une condamnation à mort), qui accepte au péril de sa vie, de traverser une zone très périlleuse (guerre indienne) et réussit … son funeste destin l’attend alors …
    Deux histoires, deux anti-héros à la destinée tragique, dans un Ouest américain réaliste et dur. Des Indiens qui défendent leur territoire et des pionniers courageux, mais aussi des aventuriers ou des soldats pas toujours très scrupuleux et prêts parfois à commettre les pires méfaits.
    On y décèle à travers un dessin déjà très affirmé pourquoi SERPIERI deviendra un des maîtres du western en bande dessinée.

    DCJNM Le 14/05/2022 à 11:36:32

    BD western écrite et dessinée dans les années 80, rééditée avec bonheur par MOSQUITO en 2015.
    Trois histoires dans cet album : En remontant le fleuve, qui nous parle du négoce pas toujours glorieux mené par les pionniers avec les indiens (peaux mais aussi whisky), et surtout du dernier voyage d’un vieux trappeur qui autrefois avait enlevé la squaw du chef Pied Noir. John and Mary ou la rencontre improbable de deux solitaires, un vieux trappeur et une recluse, dont les vies passées ont été très tourmentées. Empreintes, comme celles que suit un tueur à gages pour son dernier contrat, qui le mènera à retrouver un passé douloureux.
    Le point commun de ces trois récits est la confrontation des héros avec leur passé, comme une ultime quête avant de mourir. C’est aussi la description des états d’âme, du remord quant aux traitements infligés aux femmes et aux indiens. Peut-être le début d’une culpabilité enfin exprimée sur l’aventure des pionniers et du sort souvent funeste réservé aux Indiens.
    Le dessin de SERPIERI déjà très fouillé, au réalisme avéré, sert à merveille ces histoires que l’on avait pas vraiment l’habitude de rencontrer dans la bande dessinée classique.

    DCJNM Le 04/05/2022 à 11:42:19
    Bug - Tome 3 - Livre 3

    L’affrontement entre les groupuscules politiques ou identitaires et les États pour retrouver Kameron OBB tourne à l’avantage d’abord des néo-marxistes, puis des néo-tsaristes et enfin des néo-fascistes qui jouent pour certains double jeu en se parant d’un humanisme bon teint. Cela permet à BILAL de développer toute une galerie de personnages hauts en couleur proférant une rhétorique politique qui n’est pas sans rappeler quelques débats très actuels, véhiculés notamment par les réseaux sociaux (ironie du sort ils ne fonctionnent plus dans ce récit …). On peut aussi y voir la fragilité des démocraties dès lors qu’une crise d’ampleur se fait jour, après tout 2042 c’est certes de l’anticipation, mais le monde d’aujourd’hui n’est pas si loin. A noter : les femmes jouent un rôle de plus en plus déterminant dans l’évolution du récit affichant une plus forte résilience et une meilleure prise en charge des responsabilités.
    Durant cet épisode Kameron OBB devient de plus en plus bleu et dialogue avec son alien d’implant, cela nous vaut des dessins pleine page très oniriques, attisant une fois encore le regret du choix d’un format si étriqué. Le scénario retrouve de la vigueur, notre curiosité sur la nébuleuse bleue autour de la lune et se dirigeant vers la terre grandit.

    DCJNM Le 04/05/2022 à 11:41:44
    Bug - Tome 2 - Livre 2

    Après un retour sur terre mouvementé Kameron OBB, accompagné du docteur Junia PERTH essaie de retrouver sa fille Gemma enlevée par des mafieux vénitiens. Elle doit servir d’appât pour obtenir de Kameron OBB la récupération de données informatiques. Il retrouve sa fille en Corse et réussit à s’enfuir avec Gemma et Junia. Il est toujours autant convoité par les différents pays mais aussi un certain nombre de groupuscules (néo-marxistes, survivalistes, dénumérisés, …).
    Dès lors le scénario stagne quelque peu et apparaît moins efficace que dans le livre 1, heureusement le dessin de BILAL permet ce temps mort dans le récit, il est toujours aussi magnifique (le bleu lui va si bien) et en phase avec la description de ce monde en perdition. Un constat perdure : le regret du format choisi, réducteur pour le dessin de BILAL.

    DCJNM Le 04/05/2022 à 11:41:11
    Bug - Tome 1 - Livre 1

    Jeudi 13 décembre 2041, c’est la panique mondiale, toutes les données informatiques ont disparu partout et en même temps. Dans une station orbitale, des astronautes en provenance de Mars meurent bizarrement, à l’exception de Kameron OBB, un pilote le seul capable de ramener sur terre les autres occupants (médecins) de la station ISS. Un corps étranger (alien) apparaît être la cause des décès, pourquoi alors Kameron OBB a t-il survécu ?
    C’est le début passionnant du nouveau récit d’Enki BILAL qui nous emporte dans un futur proche, dans un monde sombre et au bord de l’effondrement tant sa dépendance aux données, à l’informatique est devenue vitale. S’ensuit des luttes politiques, économiques et mafieuses pour recouvrer ces maudites données, avec pour enjeu Kameron OBB qui semble désormais le seul au monde à les détenir.
    Le dessin est flamboyant (c’est BILAL) et magnifiquement servi par un scénario efficace et nerveux. Ce bleu mystérieux qui recouvre progressivement les visages est captivant et d’une esthétique « bilalienne » magnifique. Un seul petit regret, un plus grand format aurait sans doute encore mieux servi la puissance de ce beau récit futuriste et dystopique.

    DCJNM Le 24/04/2022 à 10:47:30

    Paris 1906, le rapport Brazza sur les exactions de colons français au Congo est enterré par le ministère au nom sans doute des intérêts supérieurs de l’État et de l’économie (en l’occurrence, il s’agit ici de l’exploitation du caoutchouc). Ce récit historique de Tristan THIL, mis en image (aquarelle et couleur directe qu’on a toujours plaisir à retrouver) par Vincent BAILLY nous rapporte un épisode peu glorieux de notre histoire coloniale qu’une commission d’enquête dirigée par Pierre Savorgnan de Brazza mettra au jour avec une honnêteté scrupuleuse, telle qu’attendue de ce personnage hors norme, africain dans l’âme et profondément humaniste.
    L’État français, qui n’a pas les moyens de bâtir les infrastructures nécessaires au développement de sa colonie, concède à de grandes compagnies privées l’exploitation du caoutchouc, charge à eux de mettre en œuvre ces infrastructures. L’administration (dirigé par un commissaire général du gouvernement) et l’armée sont là pour garantir le respect des lois, percevoir l’impôt et s’assurer du bon traitement des populations indigènes. Mais la tentation est grande pour gagner toujours plus d’argent d’exploiter au maximum les populations locales, les fonctionnaires laissent faire et la machine s’emballe comme toujours jusqu’à l’innommable et des crimes sont alors commis : le travail forcé des noirs devient l’usage, s’ils rechignent on prend femmes et enfants en otage pour les contraindre à travailler, s’ils s’enfuient on n’hésite pas à les abattre … De véritables petits potentats locaux s’installent et font régner la terreur … Pour l’exemple et calmer l’opinion métropolitain, un procès a bien lieu et condamne pour l’exemple mais à des peines légères deux fonctionnaires français … Pour le reste tout sera enterré et le commissaire général jamais inquiété, alors que bien entendu il a tout cautionné ...
    Il faudra attendre près de 60 ans pour que des historiens ayant exhumé ce rapport nous en révèlent enfin le contenu.
    Un témoignage fort sur notre histoire coloniale, nécessaire pour mieux comprendre le monde actuel et les rapports Nord/Sud, on n’efface pas par le silence de tels faits.

    DCJNM Le 02/04/2022 à 16:17:21

    LLe film récent (que je n’ai pas vu) m’a donné envie de lire ZaÏ Zaï Zaï Zaï et j’ai très bien fait !

    A la caisse du supermarché : j’ai oublié ma carte du magasin, la caissière appelle le vigile, je brandis un poireau devant lui et m’enfuis malgré sa menace d’une roulade arrière. Vous n’avez rien compris, ce n’est pas grave, vous êtes en Absurdie. S’ensuit un road movie burlesque qui permet à l’auteur, qui pratique un humour très décalé, de visiter la traque policière, ce qu’en disent les médias, ce qu’en pensent les gens ou les proches, … avec toujours abordés en toile de fond des sujets graves qui nous questionnent quant à nos propres convictions comme par exemple la délation, la xénophobie, la justice ou l’injustice … On peut aussi y lire la quête existentielle de l’auteur, mais plutôt côté « Mean of the Life » des Monty Python.

    Un bol d’air bien nécessaire et jubilatoire … en allant siffler là-haut sur la colline …

    DCJNM Le 19/03/2022 à 18:35:55

    Nous avons désormais passé le cap du cinquantième anniversaire, mais déjà en 2008 Dominique GRANGE (en chansons) et Jacques TARDI (en dessins) nous interpellaient sur la mémoire de la Révolution afin qu’on n’oublie pas les combats pour la liberté et contre l’oppression des peuples. 1968 et son joli mois de mai étant le symbole toujours vivant et à préserver de cet état d’esprit, de la révolte et de l’espoir en un monde forcément meilleur et plus juste. C’est en sens qu’il ne faut pas effacer nos traces. Et toujours se souvenir comme avec ce très beau texte magnifiquement illustré sur le Chili de Pinochet : … « À ces gamins privés d’espoir / Petits fantômes, le cœur en grève / À qui nul ne disait « bonsoir » / « Comment tu vas ? », « à quoi tu rêves » …
    CD + livre

    DCJNM Le 15/03/2022 à 18:16:07

    Éveiller les consciences à la répression qui est presque toujours l’unique réponse apportée par l’autorité à la révolte, qu’elle qu’en soit la cause ou la raison semble être l’objectif premier poursuivi par Dominique GRANGE et Jacques TARDI dans cet ouvrage. Ouvrage qui nous interpelle en chansons et par l’image au travers d’évènements marquants du XXème siècle concernant les luttes ouvrières, étudiantes, la planète, mais aussi la révolte des peuples au nom de leur liberté confisqué par l’État ou l’occupant. Ici le dessin de TARDI est épuré, concis et évoque souvent beaucoup plus qu’un long discours, d’autant plus qu’on peut en regardant ces planches grands formats magnifiques écouter Dominique GRANGE et se laisser convaincre de la nécessité de résister.

    DCJNM Le 14/03/2022 à 17:41:51

    Élise est montée à Paris en 1958 pour y vivre sa passion pour le théâtre et la chanson mais va trouver sa vraie voie en mai 68 pour devenir une militante active de la Gauche Prolétarienne. Elle sera dès lors de toutes les luttes contre l’exploitation de la classe ouvrière, le racisme ou l’injustice et les inégalités sous toutes leurs formes. C’est une révolutionnaire romantique guidée par un idéal et l’action, plus que par les théories intellectuelles des groupes maoïstes qu’elle accompagne.
    Ce roman graphique est très dense, il décrit bien le milieu de ces groupes toujours en marge de la société, vivant dans la clandestinité et traqués par la police. Il s’inscrit dans le réel des nombreuses manifestations des années 60 et 70, souvent très violentes via une répression policière implacable qui trouve un écho dans la société d’aujourd’hui. Élise est rayonnante car toujours positive dans son idéal de vivre dans un monde meilleur. Pas encore le désenchantement qui viendra plus tard …
    Les manifestations, les foules, les rues de Paris, les CRS … dessinés magnifiquement par TARDI participent à l’émotion du récit, parfois un peu bavard quand il s’agit d’expliquer la cause. Une plongée dans un monde qu’on avait presqu’oublié, où les idées étaient omni présentes dans le débat politique et les revendications. Merci Dominique GRANGE de revenir sur le sujet avec ce récit très autobiographique qui fait réfléchir et nous donne envie d’écouter vos chansons libertaires ou révolutionnaires.

    DCJNM Le 12/02/2022 à 15:33:41
    Blacksad - Tome 6 - Alors, tout tombe - Première partie

    Enfin de retour John BLACKSAD va se heurter cette fois-ci au milieu des « maîtres bâtisseurs » dans une aventure qui foisonne à nouveau de personnages haut en couleur. Ces bâtisseurs construisent tunnels et ponts pour façonner la ville du futur au service de la voiture, n’hésitant pas à noyauter les syndicats qui s’opposent à leurs projets grâce à la mafia. Ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins et asseoir leur pouvoir, fusse en assassinant ceux qui les gênent. On y retrouve bien l’Amérique des années 50 qui, sortie de la guerre et de la grande dépression des années 30, rêve à nouveau de grandeur et de puissance. En toile de fond, le monde de la culture essaie lui aussi de renaître et cherche des moyens et appuis pour y parvenir. Représentations en plein air et volonté de construire un amphithéâtre fondent leur volonté d’offrir la culture au plus grand nombre.
    Dans cette première partie, l’intrigue se met en place, avec un montage très cinématographique, alternant les séquences afin de mieux pouvoir décrire tous les protagonistes. WEEKLY est toujours présent et ses reportages contribuent à cette mise en scène parfaite. Les vignettes se font plus nombreuses pour apporter tous les détails et fouiller davantage l’histoire de chaque personnage, mais aussi pour donner une grande dynamique à l’action. La fin nous apporte une surprise avec l’arrivée d’un personnage déjà vu précédemment et concoure à notre impatience de lire la suite !
    Du grand BLACKSAD, servi par un scénario toujours aussi efficace et un dessin au sommet de son art. Il faut aussi souligner l’ancrage historique et social très bien rendu, avec les hommes de pouvoir d’un coté et de l’autre ceux qui essaient de s’y opposer, syndicats ou acteurs de la culture.

    DCJNM Le 12/02/2022 à 15:32:56
    Blacksad - Tome 5 - Amarillo

    A la poursuite d’une Cadillac jaune que lui a confié son riche propriétaire, BLAKSAD va se faire embarquer dans une histoire de meurtres et devoir s’employer pour que la vérité éclate. C’est un épisode flamboyant et riche en actions, une sorte de road movie dans lequel se poursuivent les différents protagonistes de l’histoire. Ce qui permet de faire entrer beaucoup de personnages dans le récit comme les Hells Angels (très belles vignettes avec BLACKSAD à moto) ou le cirque Sunflower et ses nombreux artistes très colorés. Les deux flics, toujours à la ramasse derrière BLACKSAD, participent aussi à donner du relief à l’action. Action qui prévaut sur le contexte historique ou social, l’intrigue se concentre sur les avatars personnels de CHAD jeune écrivain voué à devenir maudit et LUANNE jeune fille en rupture familiale. Qu’elle est belle la Cadillac jaune qui fait la couverture de la BD, on en prendrait bien le volant … un des charmes indéniable de la série au travers de son ancrage dans les années cinquante aux États Unis.

    DCJNM Le 12/02/2022 à 15:32:26
    Blacksad - Tome 4 - L'Enfer, le silence

    John BLACKSAD se retrouve à la Nouvelle Orléans avec son ami WEEKLY pour enquêter dans le milieu des musiciens de jazz. Mais très vite les choses se compliquent et l’enquête s’oriente vers le passé et des événements ayant profondément marqués dans leur chair les protagonistes de l’histoire. Il faudra triompher de l’omerta pour faire éclater la vérité et rendre leur la dignité.
    Le scénario a ici un fond historique moins dense que dans les deux albums précédents, on n’y retrouve pas les évocations politiques de l’époque. A contrario, l’atmosphère trépidante de la Nouvelle Orléans y est très palpable avec l’ambiance des boîtes de jazz et d’une vie nocturne débridée. Que dire des magnifiques pages des scènes du carnaval que nous livre Guarnido, c’est sublime ! C’est aussi un beau témoignage du silence collectif dans lequel s’enferme souvent les victimes d’un scandale par peur de représailles, avec en toile de fond une justice pas toujours rendue au mieux pour les plus humbles de la société.

    DCJNM Le 12/02/2022 à 15:31:50
    Blacksad - Tome 3 - Âme Rouge

    De retour à New York, John BLACKSAD y retrouve un ami d’enfance, Otto LIEBER , le fils du pasteur, devenu éminent professeur et père de la bombe H américaine. Il devra le protéger de toute sorte d’ennemis afin qu’il puisse retrouver la sérénité et accomplir ce dont il rêvait depuis toujours au service des autres.
    Le scénario est riche et foisonnant, nous plongeant à la fois dans les affres du Mac Carthisme et de la guerre froide mais aussi dans la chasse aux anciens nazis. C’est fort et très bien enlevé dans une ambiance de thriller américain, dans laquelle John BLACKSAD se démène avec toujours la même élégance et un fatalisme éprouvé, sans renier ses valeurs comme la fidélité en amitié. C’est un des sommets de la série quant à la mise en perspective historique de l’Amérique des années cinquante.

    DCJNM Le 12/02/2022 à 15:31:13
    Blacksad - Tome 2 - Arctic-Nation

    BLACKSAD est recruté par une institutrice d’un quartier pauvre pour retrouver une petite fille noire, disparue dans des circonstances particulières, avec en toile de fond le racisme et le suprématisme blanc que seul des mouvements noirs radicaux essaient de contrer. La majorité silencieuse se tait et subit, comme souvent dans la vie réelle. BLACKSAD ne s’en laisse pas compter et ira au bout de d’une enquête qui ne laisse pas le lecteur indifférent, entre action et réflexion sur une société toujours cruelle pour les faibles.
    Avec ce second opus, la série prend une épaisseur sociale et politique très forte, comme dans un vrai roman noir américain. La ségrégation est toujours présente dans cette Amérique des années cinquante, avec ses cortèges d’infamie et les exécutions barbares du Ku Klux Clan. C’est aussi déjà le crépuscule du rêve américain avec une histoire qui se noue dans un quartier déshérité après la fermeture d’une usine d’aviation qui l’avait fait prospérer durant la guerre. C’est enfin la première rencontre avec WEEKLY qui deviendra un personnage récurrent de la série, associé aux enquêtes de BLACKSAD.

    DCJNM Le 12/02/2022 à 15:30:28
    Blacksad - Tome 1 - Quelque part entre les ombres

    John BLACKSAD, détective privé dans l’Amérique des années cinquante recherche le meurtrier d’une ancienne petite amie et actrice, Natalia WILTFORD. Sur sa route se dressent des personnages peu recommandables à la solde d’un homme très riche et puissant, qui fait tout pour que n’éclate pas la vérité. L’argent donne le pouvoir et peut mettre les puissants au-dessus des lois, sauf si BLACKSAD en décide autrement. Ce premier opus de la série est un chef d’œuvre avec un dessin éblouissant et une histoire bien enlevée au travers de personnages plus vrais que nature. Les décors de New York sont très bien rendus, BLACKSAD y campe un détective implacable et incorruptible, qui va au bout des choses même s’il faut pour cela enfreindre la loi. On est plongé dans un vrai polar à l’américaine, avec ses codes immuables : un héros solitaire avec des valeurs qui forcent le respect, toujours prêt à se frotter avec ses ennemis, dans un ambiance qui n’est pas sans rappeler les films d’Humphrey BOGART (bureau, imperméable, anciens amis, ).

    DCJNM Le 12/02/2022 à 15:29:23
    Blacksad - Tome 6 - Alors, tout tombe - Première partie

    Enfin de retour John BLACKSAD va se heurter cette fois-ci au milieu des « maîtres bâtisseurs » dans une aventure qui foisonne à nouveau de personnages hauts en couleur. Ces bâtisseurs construisent tunnels et ponts pour façonner la ville du futur au service de la voiture, n’hésitant pas à noyauter les syndicats qui s’opposent à leurs projets grâce à la mafia. Ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins et asseoir leur pouvoir, fusse en assassinant ceux qui les gênent. On y retrouve bien l’Amérique des années 50 qui, sortie de la guerre et de la grande dépression des années 30, rêve à nouveau de grandeur et de puissance. En toile de fond, le monde de la culture essaie lui aussi de renaître et cherche des moyens et appuis pour y parvenir. Représentations en plein air et volonté de construire un amphithéâtre fondent leur volonté d’offrir la culture au plus grand nombre.
    Dans cette première partie, l’intrigue se met en place, avec un montage très cinématographique, alternant les séquences afin de mieux pouvoir décrire tous les protagonistes. WEEKLY est toujours présent et ses reportages contribuent à cette mise en scène parfaite. Les vignettes se font plus nombreuses pour apporter tous les détails et fouiller davantage l’histoire de chaque personnage, mais aussi pour donner une grande dynamique à l’action. La fin nous apporte une surprise avec l’arrivée d’un personnage déjà vu précédemment et concoure à notre impatience de lire la suite !
    Du grand BLACKSAD, servi par un scénario toujours aussi efficace et un dessin au sommet de son art. Il faut aussi souligner l’ancrage historique et social très bien rendu, avec les hommes de pouvoir d’un coté et de l’autre ceux qui essaient de s’y opposer, syndicats ou acteurs de la culture.