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Opus 4 de la série RIP.
Albert est un des membres de l'équipe en charge de "nettoyer" les maisons ou appartements après des décès de personnes isolées ou oubliées.
Albert a été marqué par la découverte d'une jeune fille morte, Dolorès, lors de l'une de leurs visites. Il s'est emparé de tous les souvenirs de Dolorès, ses carnets intimes, ses cartes postales, ses photos et a investi son univers. Albert subit les moqueries de ses "collègues" car il semble amoureux de cette morte qu'il n'a pas connu avant sa mort. Albert est en fermé dans un monde qui n'est pas accessible aux autres. Il détonne un peu parmi les personnages qui compose cette étrange équipe de "déménageurs". Il s'évade dans les photos de Dolorès et les montages qu'il réalise pour se créer une histoire, son histoire.
Derrière ce personnage un peu fade, ayant eu peu de place pour l'instant dans la série RIP, se cache en fait un être marqué par la vie, un être fracassé qui pourrait être emporté par sa folie.
Gaet's nous livre en Albert un personnage inattendu et au parcours captivant ; on s'attache au pas de cet anti-héros, de cet être maltraité et devenu maltraitant malgré lui, pensant apporté le bonheur aux autres tout en construisant le sien. Nous sommes face à un destructeur qui se veut créateur.
Gaet's nous fait entrer peu à peu dans la tête d'Albert aidé par le graphisme de Julien Monier et nous les suivons sans hésitation. Gaet's continue son introspection des personnages apparus dès l'opus 1 "Derrick" tout en continuant à apporter des éclairages sur la trame initiale. Comme dans un thriller haletant, Gaet's sait maintenir notre attention et susciter notre curiosité. Il éclaire des zones d'ombre mais avec parcimonie, ménageant le suspense.
Le découpage est toujours le même et donne beaucoup de rythme à l'histoire. Les citations introductives de chapitres sont toujours aussi bien adaptées et variées (les auteurs ont dû faire des recherches pour constituer une telle bibliothèque).
Devenu addict à cette série, je vais me pencher sur l'opus suivant et voir qui peut-être réellement Fanette.
3ème opus de la série RIP. Celui-ci est consacré à Ahmed, rencontré dans le tome 1 Derrick. Suspecté d'avoir dérobé une bague lors d'un "nettoyage", il a été torturé et tué par ses partenaires en charge de la récupération. On a découvert lors du tome 1 qu'Ahmed était en fait un officier de police infiltré au sein de la brigade de nettoyage.
Qui était vraiment Ahmed ? Pourquoi était-il infiltré ? Que cherchait-il ? Ce passionné des insectes nécrophages était-il lui-même une mouche ? qu'avait-il découvert sur ses sinistres partenaires ?
C'est Ahmed qui va nous raconter son parcours puisqu'il prend la parole après la visite de ses collèges qui a entraîné sa mort. Donc le mort nous parle.
Ahmed nous décrit sa passion pour les insectes mais aussi pour la police scientifique. On découvre très vite qu'il ne fait l'unanimité ni auprès de ses collègues ni auprès de ses supérieurs. Ses théories basées sur des faits scientifiques dérangent et surtout pourraient amener un surcroit de travail. Finalement Ahmed n'est pas aussi intégré que cela au sein de la police et on a l'impression que pour certains il reste le petit maghrébin devenu policier. Bref, il dérange sauf son collègue Benoit, aussi un peu mis à l'écart par les autres.
Ahmed rêve de prouver sa valeur en menant une enquête à son terme en s'appuyant sur ses théories. Il s'enferme dans son monde et oublie jusqu'à son entourage proche. C'est par hasard qu'il va se trouver sur le chemin des nettoyeurs. Au départ, il ne les connaît pas, il ne connaît pas leur existence. Il va se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Le style est toujours le même et Gaet's mène son scénario de main de maître. le découpage en chapitre avec des citations est toujours aussi riche et les citations nous maintiennent dans l'univers glauque voulu par les auteurs. tout tourne autour de la mort avec une certaine poésie voire une certaine élégance.
Le principe reste le même : un des protagonistes, majeur ou mineur, prend la parole et donne sa vision des choses. On retrouve des scènes déjà vues sous un autre angle dans les tomes précédents et on découvre des éléments nouveaux, des pièces supplémentaires s'ajoutant au puzzle en cours. Gaet's, tel une araignée, tisse sa toile et attire le lecteur.
Le graphisme de Julien Monier colle parfaitement à l'intrigue et à l'atmosphère morbide. Les plans sont toujours aussi cinématographiques, rappelant un story board.
Les deux auteurs captivent le lecteur, entrouvrent des portes et des pistes. le lecteur garde bien toute l'intrigue en tête (et c'est le but recherché) et a hâte d'attaquer le tome suivant.
Cette série est véritablement addictive et on attend la suite avec impatience, pour vérifier les hypothèses qui germent peu à peu pour la fin de cette histoire.
Tome 2 de la série RIP, centré sur Maurice qui est mort étrangement à la fin du tome 1.
Qui est ce vieux monsieur et pourquoi s'est-il supprimé ? Quels sont ses secrets ? Qu'est-ce qu'il n'a plus supporté dans sa vie glauque ?
Pour ce tome, Gaet's choisit le principe du flash back dans la vie de Maurice ou Mauricio, et c'est Maurice qui raconte.
Maurice n'était pas quelqu'un de très fréquentable car c'était un caïd du milieu et il trempait dans de nombreuses magouilles. Il était servi par des hommes de mains dévoué à sa cause. Mais même les truands peuvent éprouver des sentiments comme l'amour pour une femme ou l'amour filial.
Suite à un drame personnel qui fera basculer sa vie, Mauricio deviendra un pion pour les forces de l'ordre dans le grand jeu d'échecs contre la pègre. mais à vous de découvrir la suite.
Gaet's revisite le tome 1 et donne le point de vue et l'angle de vision de Maurice. Il joue aussi avec Julien Monier sur les inversions de prises de vue entre le tome 1 et le tome 2. On retrouve donc Derrick et les autres protagonistes et aussi certains lieux visités lors du tome 1.
C'est toujours aussi glauque, les personnages sont toujours aussi sombres, les destins sont toujours aussi tortueux et la rédemption semble bien loin pour chacun des personnages. Gaet's continue de construire le puzzle et de poser des pions sur l'échiquier en vue des autres tomes. Il donne des bribes sur certains protagonistes qui seront sous les projecteurs dans les tomes suivants.
Le graphisme de Monier est toujours aussi adapté. le découpage scénique est intéressant ainsi que la variation des plans qui rappellent des techniques du cinéma.
J'ai l'impression parfois d'être dans l'univers des polars de Quentin Tarantino ou des frères Coen. C'est glauque, c'est noir, c'est violent mais il y a une certaine forme de poésie qui fait que je n'arrive pas à détester ces anti-héros qui sont finalement attachants car emportés par la grande vague de la vie. Je pense que c'est là le tour de force de Gaet's et Monier : rendre sympathiques des salauds... Mais n'est-ce pas dangereux ?
Enfant Derrick voulait s'occuper des insectes et être vétérinaire. La vie ne se déroule pas toujours comme prévu. Aujourd'hui, Derrick vit au milieu des insectes. C'est un nettoyeur, il passe avec ses collègues dans des maisons où des corps sont en décomposition. Ce sont les corps de personnes isolées, mortes dans leur solitude et réclamées par personne.
Derrick et ses collègues ramassent tout ce qui a de la valeur pour leurs patrons. Ils ne peuvent récupérer pour eux que des denrées dont la limite de consommation est atteinte et du PQ.
La vie de Derrick est rythmée par ce travail, ses passages au bar, ses retours à la maison où l'attend une femme qu'il ne regarde presque plus. C'est une vie monotone, triste. Chaque membre du groupe semble avoir une histoire étrange, peu banale.
Le découpage en chapitre avec une citation comme introduction donne beaucoup de rythme à la lecture. La focal est centrée sur Derrick tout en donnant des éléments sur les autres acteurs de l'histoire. Gaet's construit son histoire tout en ayant la sage complète en tête puisque les 6 tomes de la série sont déjà annoncés. Tel le Petit Poucet, il sème des petits cailloux que nous devrions retrouver dans les autres livres.
Gaet's nous entraîne dans cet univers de loosers sans aucune complaisance, sans prendre de masque ou de gant. Il montre la noirceur et la bassesse humaine. Son scénario est magnifiquement servi par le graphisme de Julien Monier. Tous les détails y sont même les plus sordides.
C'est vraiment de l'humour noir et les deux auteurs nous baladent dans cde monde d'antihéros qu'ils arrivent presque à nous rendre sympathique.
J'avais découvert Gaet's dans "Un léger bruit dans le moteur" et je le retrouve dans cette série où il fait un clin d'oeil à son ouvrage précédent (page 90 "Chez moi personne ne s'arrête, sauf s'ils ont un léger bruit dans le moteur"). J'apprécie son humour en décalage et surtout ses héros sorti du quotidien, qui voudraient aller vers la lumière mais retourneront à la poussière. J'ai hâte de lire les autres portraits de la série.
À ne pas lire le soir avant de s'endormir sous peine de faire quelques cauchemars.