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Les avis de - ArvoBlack

Visualiser les 230 avis postés dans la bedetheque
    ArvoBlack Le 28/03/2025 à 22:17:15
    Tendre Violette (Couleur) - Tome 7 - Les enfants de la Citadelle (Seconde partie)

    A partir du T.5, Servais délaisse Dewamme sur la suite de cette série pour s'approprier pleinement "Tendre Violette". Et le moins qu'on puisse dire c'est que le dessin est toujours vif et d'une grande qualité ; les personnages sont très réussis graphiquement, on retrouve rapidement l'ambiance dans laquelle Servais nous a habitué (avec les anciens tomes de "Tendre Violette", mais aussi la série "Mémoires des Arbres") : beauté de la nature, des corps dénudés, détails de la faune, de la flore, des paysages campagnards, hachures et jeux de lumière, case en superposition sur un autre dessin en pleine page, on retrouve tout le savoir-faire graphique de Servais, un vrai plaisir à parcourir. J'ai lu la version en couleur qui donne un coté moderne, avec le travail de Raives qui est très vivant.

    Le scénario, avec un brin de fantastique, est un peu moins convenu que les débuts de la série, c'est notamment le cas avec "Lucye" sur lequel il est difficile de recoller les morceaux et de suivre pleinement le récit. Les 2 derniers tomes "Les enfants de la Citadelle" renouent avec le plaisir de suivre les aventures de Violette, mais encore une fois, je reste un peu sur ma fin malgré de belles séquences pleine de charmes et de vie. A découvrir tout de même.

    "Tendre Violette", femme sauvageonne, symbole de liberté, d'émancipation et de féminité. Une belle série.

    ArvoBlack Le 28/03/2025 à 22:08:17

    Toute la force de "Tendre Violette" réside dans son personnage principal, une soif de liberté incroyable, une vie à l'état sauvage à connaitre la foret comme sa poche, une sensualité à toute épreuve, une personnalité atypique qui en fait un personnage très attachant. Nous sommes comme envoutés par un dessin rempli de détails, un très beau trait, des hachures et de nombreux jeux de clair-obscur de plus en plus prononcés au fil des tomes, car si T1 "Tendre Violette" est timide au niveau des ombrages, c'est à partir du T2 "Malmaison", qu'en plus d'un scénario ambitieux, on retrouve une magnifique profondeur graphique, pour moi c'est du grand art au niveau de l'esthétique. L'immersion campagnarde dans les années 1910-20 est incroyable.

    Au niveau de la structure, le T1 est une présentation de Violette qui ce fait par des histoires courtes sans forcément de liens prononcés entre elles. A partir du T2, l'histoire se déroule sur un tome entier, et les tomes peuvent se lire de manière discontinue (comme un "One Shot"), malgré l'apparition dans le T1 de personnage qu'on retrouvera plus tard dans le T2 (Bourguignon) et le T3 (Julien)

    Ayant lu les tomes INT en N&B, ils sont très réussis : page épaisse et de qualité, grand format avec de magnifiques cahiers graphiques en postface des intégrales. Entre N&B et couleur, il y a une différence dans la profondeur, notamment avec le tome "Malmaison" et "L'alsacien" (INT.2) où le noir profond est inégalable en comparaison de la version en couleur. Les détails et la profondeur des contrastes ainsi que les hachures, en font des œuvres à parcourir en N&B de préférences, même si la couleur apporte plus d'énergie et de modernité.

    "Tendre Violette" marque par ses paysages, son esprit de campagne, ses personnages aux tempéraments bien trempés, bien que certains soient secondaires, ils occupent une grande place dans le récit (Lucye, Bourguignon, Julien).

    ArvoBlack Le 24/03/2025 à 22:21:54

    Avec la couverture de "La Nuit est mon royaume", le récit nous laisse penser a un road trip adolescent autour de la vie d'artiste émergent et du monde des concerts. En le lisant, il ne s'éloigne pas de ce principe, si ce n'est que Paul Mc Harthney parle peut être moins à la nouvelle génération. On retrouve les archétypes du monde de la musique (moins celui de la nuit) : manque de visibilité, économie d'argent difficile, sacrifice de sa personne, drogues. Claire Fauvel apporte un élan de fraicheur qu'il est bon de souligner. Un trait qui parfois s'apparente à celui de Bastien Vives au niveau des visages. Avec le personnage de Nawel, le One Shot propose un récit plus sombre qu'il n'y parait.

    Le dessin est rond et moderne, il retranscrit très bien les moments d'émotions, notamment pendant les concerts, le temps semble suspendu sur des doubles pages musicales, pourtant aucun son ne sort de l'image, mais l'émotion rayonne.

    Même si la proposition est classique et une facilité se dégage de certaines situations, elle reste de bonne facture avec des personnages féminins attachants. De plus, je trouve toujours audacieux de parler de musique avec le 9ème art (absence de son).

    ArvoBlack Le 23/03/2025 à 16:23:23

    "Le Dernier Chevalier" de Eisner est un récit simple avec un dessin passe-partout, caricatural et coloré. L'aventure ne déplait pas mais elle ne surprend pas non plus. Juste la morale de l'histoire qui reste belle et intemporelle : Rêvez tant que vous le pouvez et le voulez, car c'est une voie qui permet de s'accomplir et d'effacer les tourments de la réalité.

    ArvoBlack Le 23/03/2025 à 16:19:15
    Hope One - Tome 2 - Tome 2

    "Hope One" fait preuve d'audace dans le premier tome, plutôt prenant : la découverte de la situation, le voyage cosmique pour échapper à une attaque nucléaire. On va dire que ce premier aperçu permet d'amorcer une situation inattendue qui laisse présager un second tome plein de rebondissements. Mais finalement, le parti pris et l'orientation choisi dans le second tome annihile une partie du plaisir du premier, car on connait déjà les pièces du puzzle et de l'intrigue grâce au tome 1, il n'y plus d'effet de surprise et ce dernier parait donc bien fade, en plus d'être particulièrement bavard et linéaire dans ses actions.

    Au niveau du dessin, je suis tout autant partagé car deux dessinateurs se partagent chacun un tome du diptyque, Fane reste le scénariste des deux tomes. On a donc deux univers différents graphiquement qui présentent une même histoire. C'est culotté, mais je trouve que c'est correct étant donné le contexte du récit. "Hope One" aurait pu être plus impactant en ne tournant pas autour du pot et en proposant plus d'intensité dans le dernier tome.

    ArvoBlack Le 21/03/2025 à 22:37:41
    Le mercenaire - Tome 7 - Un rêve inquiétant

    "Le mercenaire" ne prend pas le temps de raconter et de poser son univers : une introduction, un contexte, pour quoi faire ? Ainsi "Le mercenaire" sort de nul part pour sauver des beautés en détresse. Homme aidant, sympathique, intelligent, humble, sans réelle défaut, il coche toutes les cases du héros, il saura déjouer tous les pièges qui se présentent sur son chemin et résistera même aux plaisirs de la chair avec toute ses pin-up qui ne peuvent s'empêcher d'égarer leur vêtements... Il faudra attendre le T3 pour commencer à donner un peu de structure à l’univers et au récit, malgré l'absence accru de caractères pour les personnages.

    Les tomes se lisent rapidement et s'enchaînent avec cette vague impression de lire une suite de mauvais "Thorgal". Difficile d'exprimer de l'empathie pour notre "Mercenaire" un personnage très lisse, ultra neutre, qui ne présente aucune psychologie et personnalité. Claust, le grand méchant est machinéen à en faire pleurer un dragon, car tout réussi au "Mercenaire" sauf mettre la main sur ce (Santa) Claust qui n'aime que jouer avec les explosifs. Les dialogues sont terribles et l'humour ne fonctionne pas. C'est peut être inhérent au genre Heroic fantasy, mais le récit se permet des raccourcis et arrangements comme bon lui semble, sans explication, donc aucune empathie pour son lectorat.

    Ce qui vaut le coup d’œil est bien entendu le dessin ou plutôt la peinture, car nous avons ici un style et un médium peu commun en BD. Les corps des personnages rayonnent sous les jeux de lumière, les paysages captent une ambiance inégalée dans un style réaliste, mais du coup l'expressivité des visages, des corps et la notion du mouvement s'en retrouve parfois bafoués, par une ligne trop figée, c'est bien dommage pour de la BD. Les cases et ellipses sont également peu dynamiques. On restera donc sur cette première bonne impression de peinture réaliste.

    Après lecture du T7, je m'arrête sur cette série, les personnages n'évoluent pas, le bestiaire non plus (les personnages voyagent exclusivement à dos de dragon), la fantasy et le magique prennent une place considérable sans explication aucune. Cela ne vaut pas le coup de s'y attarder plus longtemps.

    ArvoBlack Le 18/03/2025 à 22:09:52

    C'est plutôt exclusif d'avoir une intégrale qui regroupe autant de tomes (10 au total) et c'est un problème de poids car elle pèse lourd dans les mains et donc pendant la lecture. La lire avec l'aide d'une table rend l'épreuve bien moins contraignante et ne gâche plus le plaisir de lecture du "Monde d'Arkadi". Passé ce point, il s'agit d'un magnifique livre notamment avec une première de couverture représentant un des tome central du récit d'Arkadi (T.6 Noone), le dossier en post-face de Nicolas Trespallé est d'une grande qualité. C'est apprécié de voir une intégrale complète sur cette série, car "Le Monde d'Arkadi" bouleverse encore l'imaginaire aujourd'hui.

    ArvoBlack Le 18/03/2025 à 22:05:01

    J'ai pu lire ce préquel grâce à la nouvelle intégrale du "Monde D'Arkadi" sortie chez Humanoïdes Associés (Édition 50 ans) et qui intègre ce tome.

    Au niveau du dessin, c'est pour moi magistral, d'une grande précision dans le trait, un style rectiligne avec des effets de flou et de transparence (surement grâce aux outils numérique) peu vu auparavant dans une BD. Une magnifique mise en couleur. L'atmosphère et l'univers graphique permet de hisser ce tome dans les plus réussis de la série graphiquement, dans ce style qui défini si bien Caza.

    En revanche, le récit ne nous apprends pas grand chose de plus sur l'ère de la masse, si on le lit avant la série du Monde d'Arkadi, il est une introduction à l'univers (avec des personnages différents). On découvre avec "Nocturnes" une face sombre du récit du père d'Arkadi qui a trahi les siens car soumis au plaisir de la chair. Encore une fois, on découvre de nouvelles créatures mystiques qui enrichissent l'univers. La beauté est de mise dans ce one shot, mais j'aurais apprécié un peu plus de force dans le propos.

    ArvoBlack Le 16/03/2025 à 21:10:46
    Les ogres-Dieux - Tome 4 - Première-Née

    "Première Née" renoue avec l'histoire débutée sur le premier tome de la série - "Petit", un préquel sur la fille ainée du Fondateur. Si la structure des dialogues et des textes est un peu moins soutenue, l'histoire n'en reste pas moins captivante, en renouant avec la complexité des géants, brutes épaisses qui oublient leurs capacités intellectuelles derrière leurs forces et leurs hauteurs. S'ensuit un rapport de force entre leur part d'humanité de laquelle ils sont descendants et le coté monstrueux et bestial qui en font des géant. Le combat de la Première-Née n'en est que plus légitime. Sous ses airs médiéval, le récit est résolument plus moderne. On y retrouve les fameux récits écrit qui fragmente le rythme de la bande dessinée elle-même, sur un bon équilibre qui satisfait d'autant plus l'immersion dans le monde des Ogres-Dieux.

    Sur le dessin, on renoue également avec les différences de taille entre les personnages, qui s'étaient perdus notamment dans le T3. Le rendu général se rapproche également du style manga avec des personnages aux yeux très ronds et des tenus de jeunes géants qui laissent penser au style japonais. La dernière partie, sur le récit d'Hémione reboucle avec les débuts (T1) et permet d'en comprendre la globalité. Un récit qui reste très bien construit avec les pièces du puzzle qui s'imbriquent efficacement C'est une belle série, malgré que son scénariste nous ai quitté prématurément (pendant l'écriture du scénario ?), la série reste de très bonne facture.

    ArvoBlack Le 16/03/2025 à 14:19:02
    Les ogres-Dieux - Tome 3 - Le Grand Homme

    "Les Ogres-dieux" est introduit de manière forte avec un premier tome qui appréhende l'univers des Ogres au-delà des espérances, la suite avec le T2 et T3 sera plus classique et convenu.

    Dans un premier temps, les livres physiques ont un joli format en plus des couvertures particulièrement soignées en nuance de gris et dorée. On retrouve des récits entrecroisés dans une même temporalité pour les 2 premiers tomes où l’on suit les aventures selon différents points de vue en fonction du personnage mis en avant. L'imagination de ce monde est débordante, l’écriture est très réussie. Ainsi la bande dessinée est ponctuée par des pages de textes pleins qui présentent différents personnages ayant marqués le passé et le présent du royaume des "Ogres-Dieux". Cela permet de faire une parenthèse avec le récit et les illustrations, et d'expliquer un peu plus le contexte de cet univers. On sent que tout le récit a été très bien pensé et soigné pour rendre la lecture plaisante et surprenante à chaque chapitre.

    Le dessin de Gatignol fait largement partie de la réussite de cette série, une atmosphère dramatique résonne par ce jeu de noir et blanc, mais surtout le dessin se plait à jouer avec les tailles des personnages - les Ogres de tailles variables sont parfois immenses et les humains toujours très petits. La grandeur et l'agencement des cases jouent beaucoup sur l'impression générale et les émotions qui en ressortent, notamment dans le T1 qui reste selon moi le plus magistral. Un esprit manga ressort du dessin, dans le trait des personnages, notamment avec Petit, parfois aussi dans les paysages et l'ambiance générale. Le grand format permet de souligner les moments intenses en émotions avec des plans rapprochés sur page complète. Également la réflexion autour de ces Ogres qui mangent les humains, rappelle également la ligne fragile entre l'homme et l'animal, en plus des histoires de consanguinité, de barbaries, d’accouchement meurtrier qui oriente le propos vers un récit adulte, l'imagination des auteurs ne manque pas pour nous présenter ces géants, créatures de légende.

    Chaque tome révèle son lot de surprises avec toujours de belles chutes, bien agencées. En revanche, le T3 sort quelque peu du lot et présente des longueurs. Un rythme plus soutenu en texte et en sous-chapitres qui ralentit une partie du rythme de l’intrigue. Là où le rythme semblait fonctionner dans le premier et le second tome de la série, il apparaît plus saccadé dans le T3 avec de nombreuses interruptions et une impression que le récit n'avance pas. De même que le récit ne s'achève pas vraiment à la fin du T3. Une série étrange, où les personnages se croisent, mais le récit ne converge pas exactement vers un même point d'entente, c’est selon moi le seul bémol à la fin de la lecture du T3.

    ArvoBlack Le 11/03/2025 à 21:46:55
    Ils ont fait l'Histoire - Tome 31 - Cléopatre

    Par curiosité, je me suis essayé à un tome de la série "Ils ont fait l'histoire" et dans l'ensemble, je suis déçu du contenu. Le contexte historique est bien là avec tous les détails importants sur la vie de Cléopâtre, mais pour ce qui est de la structure, du rythme et de rentrer dans l'état d"esprit des personnages, le récit se tire une balle dans le pied. Trop d’événements viennent parcourir cet unique tome, là ou deux ou trois tomes aurait pu permettre de se familiariser avec les différents personnages historiques et leur singularité, aussi bien Cléopâtre que l'ensemble des personnages secondaires. La sensation qui en résulte est qu'un livre d'histoire aurait suffit à décrire les faits, ce que je cherche dans la bande dessinée, c'est de me mettre dans la peau des personnages et en quelque sorte de vivre à travers leurs regards. Or ici, le physique et les personnages ne sont que des enveloppes au récit historique. Du coup, on ne rentre jamais complétement dans l'histoire.

    Le dessin est réussi dans son ensemble, mais là encore, la narration l’empêche de l'exprimer pleinement. Ainsi, avec les quelques planches sur César, puis Marc Antoine, suivies de celles sur Octave, il est difficile de s'acclimater au caractère et tempérament de chacun. Cette version de "Cleopatre" manque clairement de force.

    ArvoBlack Le 09/03/2025 à 14:57:11
    Echo - Tome 6 - Le dernier jour

    "Echo" de Terry Moore présente un bon travail de narration sur la première partie de la série, la découverte des personnages, la problématique de Julie, les informations sont révélées petit à petit et un réel engouement naît de cette mystérieuse explosion venue du ciel. Plus loin encore, la couverture des 6 tomes révèle l'avancement de l'intrigue avec la quantité de métal sur la peau de Julie, juste l'élan nécessaire pour donner envie de lire la suite.

    Coté dessin, c'est réussi avec un trait pour trait soigné, esthétique et semi-réaliste ; un style en noir et blanc qui fonctionne bien. A noter, les visages des personnages tirent parfois vers la caricature sur les plans éloignés alors que les gros plans sont plus réalistes. Pour les visages féminins, j'ai parfois l'impression d'avoir une Julie et une Ivy différentes physiquement entre la représentation du visage de profil et celui de face ou 3/4. C'est une impression mineure, mais cette remarque m'a parfois fait "sortir" de l'histoire.

    A partir du T4, l'histoire commence à s'étirer en longueur avec de longues tirades scientifiques ; bien que le contenu semble sensé, il ne nourrit pas directement le récit. S'ensuit des théorie un peu fumeuses sur cet alliage. Clairement le dernier tome est le plus décevant, un final bâclé car l’histoire ne nous laisse pas le temps de trouver son rythme, ni de vraiment expliquer les faits et les situations contrairement au début de la série.

    Les personnages sont bavards pour pas grand chose. Point positif : la dualité entre Julie et Ivy est très sympathique, un humour piquant et rancunier qu’il est bon de souligner au fil des tomes. Je conseille cette série pour découvrir Terry Moore, même si la fin ne mérite pas les éloges du début.

    ArvoBlack Le 03/03/2025 à 22:07:51

    "Penss et les plis du monde" est un One Shot qui nous emmène à l'ère préhistorique, au temps des hommes nomades, de la chasse, de la cueillette et de la survie de l'homo sapiens dont chaque jour en dépend. Ainsi Penss, un jeune homme rêveur remet en question sa condition d'homme, se refuse à chasser pour observer et comprendre différemment le monde, pour "dialoguer" avec la Terre, qui ne laisse aucun repos et répit à l'homme. C'est un personnage principal spécial, difficile de s'y attacher dans un premier temps car complétement hermétique aux autres et également antipathique.

    Si le propos en mode "survival" est intéressant, je trouve que le dessin ne parvient pas à donner le souffle de vie et l'aspect contemplatif que voudrait le récit...à savoir les moments de réflexion et d'effervescence de Penss. Le trait est grossier, avec un rendu cartoon pour les personnages, ainsi il y a un décalage entre la dureté des situations et la douceur du dessin, emprunt au style du manga parfois. De même dans les scènes de mouvements, l'action est peu lisible, peu graphique, au travers d'un découpage en petites cases fragmentées qui rendent leurs lectures difficiles.

    Concernant la narration, il y a également peu de moment de réjouissance, le récit est noire et ne s'équilibre pas avec des moments plus apaisés, le lecteur ne prends pas vraiment le temps de respirer de cette joute. Les éléments affirmés quelques pages en amont, sont démentis plus tard et le message est selon moi partiellement retenu. "Penss et les plis du monde" n'est pas ma tasse de thé.

    ArvoBlack Le 27/02/2025 à 22:22:58
    Yotsuba & ! - Tome 3 - Volume 3

    D'une énergie débordante, "Yotsuba & !" doit tout à son personnage principal du même nom, une petit fille dont l'imagination et la curiosité débordante en plus d'une honnêteté à toute épreuve en font un personnage très drôle qui enchaine des situations cocasses. L'expressivité des dessins jouent beaucoup sur le rendu général, avec des décors propres, en plus soin apporté à la palette d'expression des personnages rend le tout très lisible et facile à comprendre à tout age.

    Également le choix de présenter des situations simples de la vie quotidienne met les personnages à notre échelle. Un aspect contemplatif et d'émerveillement parcourt la série pour les choses simples de la vie au travers du regard de "Yotsuba", c'est très humain et touchant. J'ai lu les 3 premiers tomes, j'aurais surement apprécié en lire 2 ou 3 de plus, savoir s'il y a une évolution dans les personnages. Car la narration s’essouffle quelque peu à mon gout au fil des chapitres, et donc tenir la série sur 15 tomes relève d'un vrai défi, à voir.

    ArvoBlack Le 22/02/2025 à 13:42:42
    Le voyage en Italie - Tome 2 - Le voyage en Italie 2

    Cosey nous embarque avec "Le Voyage en Italie" dans une quête du souvenirs, un récit de vie qui cache de belles illustrations et paysages. Là ou les personnages semblent un peu bâclés au niveau de l'esthétique (non merci les chemises à carreaux de Art !), mais ou il ressort du vrai dans leurs complexités et leurs humanités. Un premier tome qui met du temps à décoller pour pleinement en savourer le second, plus révélateur sur la situation et les personnages. Le rythme du second tome est plus cadencé et devient d'autant plus intéressant, Cosey c'est avant tout du beau dans les détails et les compositions de ses illustrations.

    Une préférence tout de même pour "A la recherche de Peter Pan" du même auteur, qui me laisse d'autant plus songeur, cela dit "Le Voyage en Italie" s'il peut-être discutable au niveau de l'esthétique (la mise en couleur est vieillissante, le trait également), il ne l'est pas au niveau du récit, très humain et authentique.

    ArvoBlack Le 21/02/2025 à 21:11:55
    Jim Curious - Tome 1 - Voyage au cœur de l'océan

    Le concept de "Jim Curious" est sympathique, utiliser des lunettes bicolores pour vivre des aventures en 3 dimensions, l'effet est réussi avec une jolie immersion graphique, même si sur le principe, ce type de lunettes 3D commence à dater maintenant.

    L'esthétique des planches est bien présent et en grand format, on s'émerveille avec les illustrations proposées, les cases s'enchainent avec fluidité, comme dans toute BD. En revanche, je regrette le scénario plutôt vide (sans bulle, ni dialogue aucun), peu d'expressivité dans le personnage principal, peu d’interaction avec son environnement, la narration est ultra légère, cela manque de relief ; c'est bête car c'est tout l'inverse graphiquement. On parcours l’œuvre en 10 minutes, 15 minutes si on s'attarde sur les détails, puis on se rend compte que c'est lunettes 3D font quand même un peu mal au yeux. "Jim Curious" reste une expérience qui étonnera petits et grands pour son concept novateur, mais qui aurait mérité un peu plus d’intérêt dans le récit.

    ArvoBlack Le 18/02/2025 à 21:41:28
    Astérix - Tome 25 - Le Grand Fossé

    "Le Grand Fossé" sous la direction de Uderzo est sympathique. Les personnages toujours aussi bourrus et attachants font preuve d'une excellente expressivité. Le récit est fluide et se déroule facilement au fil des planches, il reste cependant très classique et l'approche permet assez peu de marges de manœuvre et d'extras dans la narration. L'humour est de qualité avec une répartie qui fonctionne bien, dans la répétition. Même si ce n'est pas ce que j'ai lu de mieux de Astérix, "Le Grand Fossé" respecte mes attentes, avec un dessin dynamique et original qui conviendra à une grande palette de lecteurs (petits et grands).

    ArvoBlack Le 17/02/2025 à 22:21:15
    Voyages en tête étrangère - Tome 1 - L'énergumène

    Un étrange OVNI qu’est "Voyage en tête étrangère". Si le dessin de Hulet est très apprécié dans un univers lugubre et malsain, avec des tableaux efficaces et oniriques, il est en revanche difficile de suivre la trame du récit avec de trop grands raccourcis et des ellipses complexes. Ce voyage interne n’est également pas des plus intéressant, une myriade de personnages à peine présentés qu’ils sont déjà dans le feu de l’action, des dialogues qui n’ont de sens que celui que le lecteur lui donne.
    Bref, il faut s’accrocher pour suivre et beaucoup de choses relèvent de l’abstrait ou n’a pas le sens premier qu'on lui donne.
    Je n’ai pas aimé de voyage initiatique, bien trop farfelu avec finalement peu d’enjeu, malgré l’imaginaire débordant bien présent de son auteur…

    ArvoBlack Le 14/02/2025 à 23:19:02
    Fanfoué des Pnottas (Les polars savoyards) - Tome 4 - L'Alpage disparu

    Encore une aventure pour "Fanfoué des Pnottas" permettant de mettre en avant une belle région de la Haute-Savoie. "L'alpage disparu" parle du glissement de terrain survenue en 1943 dans le Chablais et créant ainsi le beau "Lac de Vallon" dans la vallée du Brevon. Si le contexte historique est intéressant, je trouve la narration timide, les personnages sont très bavards en comparaison de leur champ d'actions et cela ralenti le dynamisme générale du récit. L'ensemble est très linéaire (changement de temporalité mais pas de lieu). Quelques plans d'ensemble permettent de capter l'ambiance montagnarde, mais on ne ressent pas l'atmosphère autant qu'il le serait possible, les récits sont centrés autour d'une enquête qui n'a pas beaucoup d’intérêt (exit les diamants sortis de nulle part). Les personnages manquent de matière grise, celui de Anne, manque d'impact, Fanfoué est également plus effacé qu'a l'accoutumé malgré son humour et ses jeux de mots toujours présents.

    Coté dessin, Felix Meynet propose un dessin régulier sur ces personnages, les costumes, mais on peut reprocher le manque de détails des décors et un trait rapide qui joue beaucoup de l'atmosphère générale, c'est trop léger, exception faites aux quelques détails sur les plans d'ensemble, réussi mais peu nombreux. La mise en couleur est correct, manque un peu d'énergie.

    ArvoBlack Le 14/02/2025 à 23:19:01
    Fanfoué des Pnottas (Les polars savoyards) - Tome 4 - L'Alpage disparu

    Encore une aventure pour "Fanfoué des Pnottas" permettant de mettre en avant une belle région de la Haute-Savoie. "L'alpage disparu" parle du glissement de terrain survenue en 1943 dans le Chablais et créant ainsi le beau "Lac de Vallon" dans la vallée du Brevon. Si le contexte historique est intéressant, je trouve la narration timide, les personnages sont très bavards en comparaison de leur champ d'actions et cela ralenti le dynamisme générale du récit. L'ensemble est très linéaire (changement de temporalité mais pas de lieu). Quelques plans d'ensemble permettent de capter l'ambiance montagnarde, mais on ne ressent pas l'atmosphère autant qu'il le serait possible, les récits sont centrés autour d'une enquête qui n'a pas beaucoup d’intérêt (exit les diamants sortis de nulle part). Les personnages manquent de matière grise, celui de Anne, manque d'impact, Fanfoué est également plus effacé qu'a l'accoutumé malgré son humour et ses jeux de mots toujours présents.

    Coté dessin, Felix Meynet propose un dessin régulier sur ces personnages, les costumes, mais on peut reprocher le manque de détails des décors et un trait rapide qui joue beaucoup de l'atmosphère générale, c'est trop léger, exception faites aux quelques détails sur les plans d'ensemble, réussi mais peu nombreux. La mise en couleur est correct, manque un peu d'énergie.

    ArvoBlack Le 12/02/2025 à 21:58:41

    "Rosalie Blum" ne m'a pas plu. Pour tout vous dire, je n'ai pas terminé l'intégrale. Premièrement, les personnages bien que sympathique sont très passifs, donc peu de possibilité de représentation de scènes dynamiques. Le cadrage rentre dans la même veine, peu de changement de plan, c'est plutôt mou. Les protagonistes passent leur temps à se suivre, de manière encore une fois très passive, nous sommes dans la complaisance de l'inaction, de la timidité ou de la flemme. Que cela soit Vincent ou Rosalie, il représente une personne lambda sur lesquels on mise une vie moins morose, c'est vite déprimant. Certains diront que cette monotonie est révélatrice d'une singularité, d'une simplicité qu'il est bon de souligner, moi pas. La mère de Vincent, plus excentrique remonte un peu le niveau. Un humour doux et délicat, qui m'a fait sourire parfois, mais c'est tout.

    Le dessin est cohérent avec les personnages et l'univers, mais encore une fois, il ne me parle pas. Ce qu'il y a de plus plaisant reste la mise en couleur soigné. Ce n'est pas pour ce genre d’œuvre que j'aime la BD et que je la cultive, trop plat, trop terre à terre, simple et peu ambitieux, même si je comprends qu'on peut s’émerveiller des petites choses du quotidien. Bref, "Rosalie Blum" peut faire sa vie, j'irais faire la mienne, car j'ai du mal à capter la poésie de cette BD et à réaliser que Vincent Machot n'a que 30 ans et non pas 50 ans comme peut le laisser croire son rythme de vie.

    ArvoBlack Le 09/02/2025 à 21:10:58
    La mémoire des arbres - Tome 10 - La Tchalette

    "Tchatchette" suit la direction de "Isabelle" avec une partie relevant du fantastique. Ici, il est question de sorcellerie et de mauvais sorts. Parsemé d'histoires courtes, l’intérêt pour ce tome est moindre, d'autant plus avec des fins de récits qui finissent en eau de boudin. Même, je cherche le lien avec le reste de la série "Mémoire des arbres" tellement l'approche est différente, hormis "Isabelle" qui se rapproche du même genre.

    Le dessin est correct, même si le trait est plutôt figé et la couleur en quadrichromie donne un ensemble fade. Ce tome étant sortie initialement en 1982, il est quand même intéressant de constater les effets de style et de forme que Servais utilisait déjà : illustration en page complète avec des cases mêlant souvenirs et émotions, les éléments souvent organiques qui dépassent de la case pour se présenter en avant plan. Cela donne la signature de l'auteur, bien que le tome 1 "La hache et le fusil" soit sortie 12 ans plus tard.

    ArvoBlack Le 09/02/2025 à 21:04:48
    La mémoire des arbres - Tome 9 - Isabelle

    "Isabelle" fait partie de la série "La Mémoire des arbres" bien que sorti avant le 1er tome "La hache et le fusil" dans une autre édition (Histoires et Légendes - Éditions du Lombard). Cela se ressent sur deux points, tout d'abord la couleur en quadrichromie qui n'apporte pas la qualité de mise en couleur de Raives (Guy Servais) des cycles précédents. D'autres part, l'approche fantastique du récit différencie ce tome des autres. Cela permet, entre autre de rompre le récit très "classique" de l'histoire insufflé au départ, mais sans rentrer dans par exemple dans la puissance du réputé : "Le grand pouvoir du Chninkel" de Van Hamme et Rosinski.

    Ainsi, il est ressort une œuvre poétique mais qui n'exprime qu'assez peu le ressenti des personnages (hormis l'amour inconditionnel de Quentin et Isabelle, l'un pour l'autre).

    ArvoBlack Le 09/02/2025 à 20:57:59
    La mémoire des arbres - Tome 8 - La lettre froissée 2

    Avec un graphisme toujours impeccable et détaillé, "La lettre froissée" continue de surprendre, les paysages de campagne laissent la place à la ville, aux bâtiments, école et autres infrastructures. Et j'y retrouve la même beauté de forme que les diptyques précédents ("Les seins de café", "La belle coquetière").

    Dans les œuvres de Servais, il y a toujours une femme qui bouleverse le récit. Ici, il s'agit de Pauline, une bourrelle des cœurs. Sur fond d'occupation, il est question ici d'enfants, de guerre et de juifs. Même si c'est bien amené, ce cycle est d'un intérêt moindre me concernant pour le scénario qui n’empêche pas d'apprécier l'ambiance générale et l’esthétique qui découle de l’œuvre, d'une grande qualité.

    ArvoBlack Le 09/02/2025 à 20:52:14
    La mémoire des arbres - Tome 6 - La belle coquetière 2

    Dans la lignée du cycle précédent, "La Belle Coquetière" est en tout point de vue remarquable. La beauté des graphismes fait beaucoup, les compositions sont très réussis, Servais se plait cette fois à réaliser des grandes illustrations sur une page, évoquant des moments forts en intensité ou en souvenirs. Les paysages et l'ambiance de la campagne sont omniprésents, la mise en couleurs de Raives sublime complétement le dessin de Jean-Claude Servais.

    Les personnages sont attachants avec une vraie force de proposition, à commencer par "La Belle Coquetière" nommée Angèle elle-même, incarnation de la liberté, de force et de sensualité, mais aussi les personnages que celle-ci croise sur son chemin. Le récit est menée d'une main de maitre pour voguer de planche en planche et de surprise en surprise.

    Ce dytique est d'une qualité indéniable et reste le plus réussi de la série, graphiquement et narrativement à mon gout.

    ArvoBlack Le 06/02/2025 à 23:08:24
    La mémoire des arbres - Tome 4 - Les seins de café 2

    C'est au travers du second cycle "Les Seins de Café" que la série commence à vivre pleinement. Déjà par une introduction rapide et plaisante des personnages, à l'opposé de "La hache et le fusil". Un cycle plus sensuel où la représentation de la beauté féminine est à l'honneur, mais aussi la composition et ces paysages de campagne dans lesquels il ressort du merveilleux. Le dessin et la couleur sont un niveau au dessus du cycle précédent, avec de beaux traits, des couleurs automnales, une parenthèse parmi les arbres. Un graphisme qui vieillit très bien tellement les couleurs sont flamboyantes.

    Au niveau du récit (librement inspiré de faits réels), c'est très réussi avec de nombreux personnages présentés et une vraie homogénéité dans les propos. La BD est peu bavarde, on se laisse très vite porté par l’intérêt du récit, les illustrations de Servais et l'ambivalence de la relation entre Victor, Helène et Lisa. Des prémices du roman graphique contemporains ? En tout cas, c'est proposé avec beaucoup de délicatesse et de soin. Je suis un grand admirateur.

    ArvoBlack Le 05/02/2025 à 22:22:57
    Europa - Tome 2 - Vertiges

    "Europa" résonne comme une redite des nombreux succès de Léo sans vraiment innover dans l'approche ou la narration, il ne s'agit pas non plus d'un spin-off de la série Centaurus, comme j'ai pu le croire initialement. Un phénomène d'origine inconnu empêche le contact radio avec le vaisseau Europa venu explorer la lune de Jupiter, l'équipage partant en expédition à bord du vaisseau Orion 4 est porté disparu. On recherche alors une pilote disponible capable de conduire un équipage vers le vaisseau Europa. Avec le T1, le scénario met beaucoup de temps à démarrer et ne porte que peu d’intérêt : recrutement de la pilote Suzanne Saint-Loup et début de la mission. Le T2 confirme le manque d'originalité du récit, avec des personnages peu nuancés dans leurs convictions, tout est très machinée. L'érudit religieux, le Revérend Mikow en est l'exemple parfait, il clame que la terre est plate et que l'homme est arrivé le 7ème jour après la conception de la terre par Dieu sans aucun argument concret, il est l'exemple même du stéréotype d'un vide abyssal qui n'apporte aucune nuance et questionnement sur le récit.

    Même si le suspens sait se maintenir et le duo Suzanne Saint-Loup/Paul Douglas reste convaincant, je ne suis qu'a moitié emballé. Les personnages n'ont également pas beaucoup de place pour exprimer leur doutes, leurs peurs, leurs envies (hormis la relation naissante entre Paul et Suzanne) comme le fait habituellement Leo dans ses œuvres.

    Gros point bloquant également sur la mise couleur (comme son prédécesseur "Centaurus" avec le même coloriste) qui ne met pas en valeur les personnages et d'un aspect trop froid/numérique, alors que le dessin est détaillé et réussi en soi. Je ne sais pas pour combien de tome est prévu la série, mais je suis partagé sur mon envie de lire la suite après lecture du T1 et T2.

    ArvoBlack Le 04/02/2025 à 21:20:26

    "Le Grand incident" est une chronique sociale qui pose la question de la représentation de la nudité dans l’art, reflet de l’état d’esprit de nos sociétés du passé et d’aujourd’hui. L'autrice Zelba propose alors un récit dynamique autour de statues féminines qui décident de se rebeller à leurs façons dans le musée du Louvre. On reconnait aisément le lieu, les allées et les œuvres qui y sont présentées si vous avez déjà visité ce très beau musée, c'est très plaisant d'y replonger au travers de la BD.

    Le dessin au trait est rond et caricaturale (un peu trop à mon gout ) pour les personnages du récit, alors que la représentation des statues et des peintures montrent un trait plus assuré et réaliste, le contraste est sympathique. La couleur, juste au trait ajoute une certaine dynamique aux planches, sinon d'un pur noir et blanc, les personnages possède une belle palette d'expressivité également.

    Une remise en question des œuvres du passé, de la représentation dans l’art, de la sexualisation des corps féminins, au delà de leurs beautés intrinsèques. Même si le final se termine de manière attendue, l'atmosphère qui règne en fond dans cette œuvre est sympathique, en plus d'un post-face apprécié. A découvrir pour les amateurs/curieux d'histoire de l'art, de nudité et de sociologie.

    ArvoBlack Le 03/02/2025 à 22:56:03
    La mémoire des arbres - Tome 2 - La hache et le fusil - tome 2

    Jean-Claude Servais, c'est la nature, la campagne, la beauté de la faune, et le sens du détail. Avec "La Hache et le Fusil", il présente un univers qui définit son style. Une mise en couleur passable de Émile Jadoul, mais sans plus ; l'ensemble est peu terne sur certaines planches. Pour les personnages, ils se retrouvent également figés dans ce diptyque, en plus de leurs personnalités plutôt rustres : Robert le personnage principal ne parle pas beaucoup et semble vite antipathique, son compagnon est bavard mais n'est pas intéressant pour un sous, tout comme Marie-Astrid malgré le mystère qui tourne autour d'elle.

    Un scénario qui prend son temps et qui monte en tension petit à petit à la manière d'un polar sans vraiment en être un. Le récit reste lui classique et sans grande surprise, même s'il est bien amené. Une petite déception pour un début de série qui manque d'impact et de points d'accroches, c'est dommage. A voir pour les tomes suivants de la série.

    ArvoBlack Le 29/01/2025 à 21:38:36

    "Faire de la bande dessinée" est plus applicatif et moins historique que son prédécesseur "L'art Invisible" au travers d'un dessin qui dessert complétement les propos et les exemples de ce manuel déjà dense en informations, bien qu'il ne rentre pas dans les détails techniques poussés en soi (anatomie et perspective par exemple). Et heureusement, car il y a déjà matière à raconter.

    J'ai trouvé l'approche très saine, sous forme de chapitres qui délimitent très bien le cadre, un humour toujours fin et bienvenue de Mc Cloud, des notes détaillées à la fin de chaque chapitre, des exercices concrets également. Techniquement, je préfère cet essai à "L'Art Invisible" mais les deux livres se complètent bien. Que l'on soit déjà dessinateur, illustrateur en devenir ou simplement lecteur passionné de bande dessinée, on n'y apprend de nombreuses choses qui font voir d'un autre œil toute la technicité et la beauté du 9ème art.

    On peut reprocher à l’œuvre certaine longueur et d'être un tantinet trop bavard ou précis sur certains points qui raviront peut-être des lecteurs aguerris, mais on ne peut pas reprocher à Mc Cloud d'avoir mâché tout le travail et nous proposer un livre complétement abordable. L'ouverture proposée en conclusion sur les genres et trouver son identité propre est je trouve d'une grande qualité, montrant le champ des possibles, sans réfréner et proposant un mindset (état d'esprit) tourner vers l'avenir de la bande dessinée. Un beau condensé, qui fait hommage à la BD sous toutes ses formes, avec passion.

    ArvoBlack Le 24/01/2025 à 21:55:48

    Dans une approche contemporaine, "Verts" empreinte certains codes du manga (grands yeux, aspect atmosphérique, contemplations) au travers d'une œuvre fantastique qui voudrait nous émouvoir uniquement par le dessin. Car oui, les dialogues manquent cruellement de consistance aussi bien que le récit quasiment vide d'explications et de sens qu'avec des personnages ne possédant pas d’enveloppe, ce qui ne les rends pas intéressants.

    Sur quatre saisons, nous suivons l'évolution d'une étrange maladie, liant les plantes et l'humanité, c'est également la quête du deuil d'un être cher dans le coma pour un des personnages, mais c'est bien maladroit. La bande dessinée priorise la nature et le contemplatif au reste. Le déséquilibre est tel que si graphiquement la forme ne vous plait pas, il ne sert à rien d'aller plus loin.

    Les dessins de Marion Besançon résonne avec légèreté : un trait fin, quelques contours, des tons clairs sur un papier qui semble de qualité. J'ai un problème avec la représentation des yeux dans cet œuvre, trop imposants, des pupilles dilatés à la manière des mangas, mais je ne retrouve pas l'émotion dans les regards. Si la nature nous parle, la narration le fait beaucoup moins bien voir pas du tout, dommage.

    ArvoBlack Le 23/01/2025 à 22:10:33
    Le monde d'Edena - Tome 5 - Sra

    Entre onirisme et réalité, "Le monde d'Edena" nous ouvre sur un monde nouveau. Le T1 introduit calmement l'univers, on pourrait même l’appréhender comme un T0 (forme de préquel). Les dessins, très épuré dans ce premier tome finissent par devenir plus organiques au fil du récit selon le monde dans lequel évolue les personnages. Dans son ensemble, la progression de la narration est bonne, beaucoup de questionnements sont soulevés au fils des tomes sans trop en dévoiler, une tension permanente et de belles surprises parsèment la série. Mais voilà que le T4 se termine sur une impression générale plutôt bonne, le T5 casse selon moi une partie de la dynamique et de la tension à cause d'une légèreté dans le scénario et les dialogues (plein de nouveaux mot inventés font leur apparition pour renforcer le coté extraterrestre, mais cela crée un certains flop tellement les mots semblent bidons ou dépassés).

    Le plus décevant concernant la forme, c'est le dessin et les couleurs : simple au départ, peu de détails, des formes standards et des grands aplats de couleur. On ressent le minimalisme volontaire de son auteur. Heureusement, le trait se complexifie une fois arrivée à Edena, donnant lieu a de belles séquences onirique et organique. Dans le dernier tome, on retombe dans le minimaliste, voir même parfois un dessin qui semble bâclé et qui dénote avec la puissance de la narration. Les descriptions de l’œuvre en post-face du T1 et T2 qui montrent le cheminement de Jean Giraud/Moebius et son inspiration pour écrire cette série sont appréciés.

    Si le récit sait toujours convaincre par la force des choses, les dessins et surtout les couleurs semblent d'un autre temps.

    Sur la forme, je ne me m’empêcher de comparer cette série à celle du "Monde d'Arkadi", qui a lui aussi une approche fantastique et onirique, mais aussi un aspect terre hostile versus terre civile (le "Nid" de Moebius s'apparente à la ville "Dité" de Caza) . J'apprécie d'autant plus cette dernière série, avec un dessin et un style de Caza qui me transporte bien mieux : plus mystique, sauvage et d'autant plus organique.

    ArvoBlack Le 23/01/2025 à 22:09:34

    "Les réparateurs" est en quelque sorte une présentation des idées qui ont pu initier le concept du "Monde d'Edena". On y voit ainsi les premières ébauches des Long-nez/Pif-Paf et la première apparition de Stel et Atan. Cependant, un épisode présenté dans ce tome est une redite du T1 du monde d'Edena, cela n'a donc pas de valeur ajouté.

    A ma grande surprise, le dessin et l’atmosphère générale sont plus travaillé dans le cadre de ce hors-série que dans la série mère, peut être parce que les histoires ne se raconte ici que par le dessin, là ou j'ai trouvé la série "Le monde d'Edena" très faible en terme de détails et homogénéité dans les nuances et les couleurs.

    ArvoBlack Le 16/01/2025 à 21:50:31

    On retrouve avec "La Technique du Périnée" la folie des auteurs que sont Ruppert et Mulot. Tout commence avec la séquence assez loufoques du parallélépipède rectangle d'une hauteur démesurée d’où nos deux protagonistes sautent depuis le sommet pour s'envoyer en l'air virtuellement. Je sais, dit comme ça, cela semble vraiment étrange. Dans les faits, le dessin permet de clarifier les choses.

    Malheureusement, l'ensemble de la bande dessinée reste dans cette esprit loufoques (qui ne me dérange pas et éveille ma curiosité), mais c'est dommage que la personnalité et le caractère des personnages ne soit pas plus approfondis, qu'on aille pas un peu plus loin en terme de dialogues. Ainsi, l'impression générale reste moyenne. Le dessin est fidèle aux auteurs : de belles couleurs, un trait flou et légèrement anarchique, mais dans un style lisible et moderne. Bastien Vives fait acte de présence également sur une des séquences des plus étranges. Un "bof" dans son ensemble.

    ArvoBlack Le 16/01/2025 à 21:44:52

    Dans "Les amours suspendues", il est question d'amour propre, d'histoire de couple et de fidélité de l'esprit.

    Dans un premier temps, j'ai toujours du mal avec les dessins de Marion Fayolles : des traits simples, minimalistes, peu d'expressivité dans le mouvement, des personnages plats, parfois mal "installés" dans leur environnement. Graphiquement, je n'aime pas.

    En revanche, concernant la proposition et les idées, il faut avouer qu'il y a du potentiel, car les "amours suspendus" propose un concept novateur. Sous la forme de blessures intérieures, le lecteur va venir fouiller avec la participation du personnage principal masculin, une fameuse boite aux amours et aux temps figées. Alors que tout a évolué autour de lui, le personnage principal se retrouve enfermé dans un schéma de pensées qui n'est plus valable. Je trouve ce passage clé, ce personnage décide de revivre à nouveau ces amours et c'est d'une désillusion accablante. Cela prouve que l'être humain reste parfois enfermé dans des schémas de pensées complétement figées pour satisfaire son amour propre et son égo, alors qu'il devrait s'avouer à lui-même que les choses ont changé et rien n'est plus pareil. Hormis ce passage de qualité, j'ai trouvé le reste de l’œuvre sans relief, le rythme est très linéaire, et ce malgré les jolies métaphores émotionnelles autour de la malléabilité des corps.

    "Les amours suspendues" aurait pu être d'autant plus impactant avec un travail plus poussée graphiquement (même si ce style est typique de l'auteure).

    ArvoBlack Le 14/01/2025 à 21:16:41

    Sur le dessin doux, rond et coloré de Aimée De Jongh, Zidrou nous emporte dans une romance qui traverse le temps, comme quoi, il n'y a pas de d'age pour trouver l'amour.

    Malheureusement, cette histoire reste trop conventionnelle, elle fait preuve de bons sentiments qu'ils semblent difficile à nuancer, le lecteur participe à une tranche de vie des personnages, au bonheur dégoulinant de cette rencontre tardive. Les thèmes abordés y sont nombreux mais peu approfondis : solitude, retraite, vieillesse, le corps qui change, la perte d'êtres chers.

    Dommage que l'approche ne soit pas plus adaptée, la bande dessinée est divertissante tout au plus mais manque de force pour la rendre intéressante.

    ArvoBlack Le 12/01/2025 à 22:16:45
    À la recherche de Peter Pan - Tome 2 - A la recherche de Peter Pan 2

    Une atmosphère unique et mystérieuse se dégage des planches de "A la recherche de Peter Pan". Cosey au travers de son trait nous montre une œuvre apaisée, où le temps est relatif et la contemplation fait partie du voyage, dans le paysage alpin Valaisiens autour du village (imaginaire) de Ardolaz. La neige donne un coté hors du temps, la relation et la découverte de Evolena (en référence au village existant d'Evolène) le suspend tout autant. La couverture du T1 exprime a elle seule le rythme et la beauté des compositions de Cosey, le blanc immaculé, des chalets en bois, la voluptueuse baignade. Le silence et le vide pèse autant que le bruit et la matière, c'est une histoire d'équilibre.

    Une quête interne pour le personnage principal répondant au nom de Sir Melvin Woodworth, il cherche l'inspiration pour son nouveau roman, il s’interroge aussi sur le passé de son frère ainé, mais ce qu'il cherche avant tout, c'est la paix intérieure. Sur quelques citations de J.M. Barrie, c'est un retour nostalgique sur ce que nous sommes, sur le retour à la simplicité, à la nature et aux bonnes choses de la vie. Une parenthèse qu'il est bon de prendre et d'apprécier, comme une pause méritée.

    ArvoBlack Le 11/01/2025 à 14:42:49

    Si on fait abstraction des couvertures qui compose les 6 tomes de la série, cette version de "Peter Pan" proposée par Régis Loisel ouvre le lecteur à un monde fouillé et riche. On retrouve avec joie, l'univers fantastique de Loisel, comme il a su nous habituer dans "La Quête de l'Oiseau du temps" avec ses créatures qui peuplent la foret.

    Ici, le récit est bien entendu centré autour de Peter, enfin comment est-il parvenu à être le fameux "Peter Pan", un enfant (l'age n'est jamais précisé) qui a du mal à comprendre le comportement des adultes et qui se refuse à penser "comme un grand" pour se protéger et s’éviter les mêmes abus et absurdités. Du coup, Peter dans son état d'esprit reste et raisonne comme un enfant : il est maladroit dans sa façon de s’adresser aux personnes, mauvais en second degré, asexué, direct et honnête dans ses propos, il oublie la moitié des choses qu'il a réalisé (typiquement le comportement d'un enfant, beaucoup dans l'instant présent sans se soucier des conséquences de ces actes). Ses paroles et ses actes le rendent parfois irrespectueux sans qu'il s'en rende compte et lui donne une nature égoïste et vite antipathique.

    Pendant ma lecture, j'ai ressenti des longueurs en milieu du cycle (avec le T3, le T4 et le T5) ou le récit est très centré sur les aventures dans le monde imaginaire de Peter Pan. Les quelques tableaux dépeints du vieux Londres ne sont en fait pas tant présent hormis le T1 et le T6. En fait, il y a quelques séquences clés qui font la force des albums, mais on se perd parfois sur les planches de ce monde fantastique, alors que l’intérêt est autre selon moi. Les personnages sont bavards, parfois agaçant (Rose et Picou sont des personnages que je n'affectionne pas beaucoup, Picou avec ses tic de langages, et Rose pour son état d'esprit très maternel et conventionnel qui contrebalance avec la rondeur et l'hystérie de la Fée Clochette ). Il se passe des choses, c'est parfois dynamique, d'autres fois je me perd dans les dialogues qui ne nourrissent pas suffisamment l'histoire.

    En tout cas, ce récit de "Peter Pan" est plus dur et plus adulte, dans une ville de Londres représentée de manière froide et lugubre, c'est en ça que la série est intéressante. Concernant le trait de Loisel, il est rond et vif, c'est vraiment à chacun de se l'approprier, mais si vous appréciez le dessin de "La Quête de L'Oiseau du Temps" alors sans aucun doute, il en sera de même pour cette série avec des personnages attachants et fantastiques.

    Un final qui n'aboutit pas ou on l'attend mais qui n'en reste pas moins réussi et renforce le ton dramatique de l'oeuvre de Loisel. Car oui, même s'il s'agit d'une adaptation de J.M. Barrie, Régis Loisel a su s'approprier "Peter Pan" pour en faire un nouveau personnage ambivalent avec du caractère et bien plus tourmenté qu'on peut le penser.

    ArvoBlack Le 06/01/2025 à 21:21:51

    J'aime bien lire des contes qui propose une autre vision des versions édulcorées de Disney. Du coup, nous avons dans ce "Pinocchio" de Winshluss quelque chose de bien plus trash et adulte. On peut également voir des incorporations d'autres contes/récits dans celui de "Pinocchio" : Blanche-neige, Titanic.

    La première chose qui saute au yeux, c'est le dessin très fourni et volontairement anarchique qui donne une ambiance sombre et glauque. Cependant, il y a des variations dans le style en fonction de l'histoire et Winshluss ne cesse de renouveler ses approches pour proposer une palette graphique très complète. Ainsi les illustrations des aventures de Pinocchio en page complète à l'aquarelle sont sublimes et contrebalance avec le style plus noir et chaotique des autres planches.

    Concernant la narration, différentes scènes finissent par se regrouper, Pinocchio est l’œuvre d'un Geppetto incongru qui souhaite faire de son invention une machine de guerre increvable, un robot invinsible. Cela part rapidement dans tous les sens lorsque que le fameux Jiminy décide de prendre ses aises et se loger dans la création de Gepetto. Des idées il y en a, le tout dans un style peu bavard, la compréhension passe exclusivement par le dessin et cela fonctionne très bien car les scènes sont très expressives et l'humour (noir) au rendez-vous. Le livre en tant que tel est également de qualité avec des pages épaisses qu'il est agréable de lire et feuilleter. Une bande dessinée à découvrir.

    ArvoBlack Le 04/01/2025 à 21:08:44
    Amorostasia - Tome 3 - ... et à jamais

    "Amorostasia", un titre farfelu pour un postulat de départ novateur : et si tomber amoureux devenait une maladie ? Cyril Bonin nous propose une œuvre douce et dans l'ère du temps. Au travers d'un trait rassurant, on suit l'aventure de Olga qui essaie de comprendre le pourquoi scientifique de cette nouvelle épidémie "L'amorostasie".

    Si le T1 pose les bases du récit de manière convaincante, la suite perd en crédibilité au fur et mesure. Pourquoi ? Car je me suis posé des questions auxquelles l'auteur n'a pas répondu : les personnes "amorostasiés" sont figées certes, mais pendant plus de 3 ans, le métabolisme reste t-il le même avec un coeur qui bat à 30 battements par minute ? Est ce qu'on vieilli lorsqu'on est figé ? Pas besoin de boire, de manger, de dormir ? Est-ce que les cheveux et les ongles poussent pendant ce temps figé ? Ce sont des questions simples mais qui mériteraient réponse pour avoir une vision plus complète de la maladie.
    Au delà de la fiction et du coté fantastique, la narration propose quelques moments de réflexions philosophiques sur la vie, l'amour, la mort, c'est toujours bienvenue. Les personnages principaux sont réussis dans l'approche.

    Une composante de la série qui me me dérange, c'est parfois la facilité à faire basculer le récit dans le romantique, surtout dans le T2 et T3. Il y a bon nombre d'incohérences et de phénomènes inexpliqués qui gâchent une partie de l'histoire.

    Le dessin sur un fond noir et blanc avec plusieurs nuances de gris fonctionne bien et en font le style de inimitable de Cyril Bonin. Une forme de pureté se dégage sur les dessins de personnes figées, c'est plaisant à regarder. Sur le T3, on voit apparaitre ce que j’appelle le "syndrome de la grande bouche" qui fonctionne bien sur certains personnages exubérants, mais cela va de mal en pis dans la progression du tome.

    Un bon départ mais une suite gâchée par trop d'incohérences et d’éléments inexpliqués. A noter également une forme d'anticipation sur le récit par rapport au Covid-19 qui est arrivé quelques années plus tard, on retrouve dans "Amorostasia" la même forme de psychose.

    ArvoBlack Le 02/01/2025 à 08:28:20

    "Amour, sexe et terre promise" à l'audace d'exprimer la façon dont est vécu l'amour et la sexualité au sein de la communauté israélienne et palestinienne. Face au conflit qui déchire les deux communautés, comment l'individu se réapproprie son corps, son identité et son intimité, vis à vis de la société, vis à vis de la religion juive ou musulmane ? Et même avec cette démonstration sur le papier, tout n'est pas si simple. Il permet en tout cas pour les non-initiés de délier les amalgames, de comprendre les faits et d'ouvrir son esprit sur un autre monde, une autre culture pour en comprendre les nuances. Dans l’œuvre, on parle avant tout de l'être humain et de individu en tant que tel, de sa perception du monde dans lequel il évolue. Les interviews s'enchainent de manière linéaire, on reste dans le documentaire pur, à but informatif avant-tout.

    Le dessin de Deloupy est simple, je n'ai pas d'affinité particulière avec son trait, il permet surtout de comprendre le récit au travers de ses planches. En ce sens il est vecteur des interviews, mais graphiquement, je le trouve peu intéressant aussi bien dans la mise en couleur que le mouvement. Je n'aime pas l'expressivité des yeux ronds (représentés par un point). Un autre support que la bande dessinée aurait pu fonctionner également, il n'est pas exclusif à cet art selon moi.

    ArvoBlack Le 29/12/2024 à 22:31:34

    "Centaurus" présente une approche qui fait largement penser à un univers parallèle aux "Mondes d'Aldébaran". Des événements étranges se déroulent à bord du vaisseau-monde qui est censé transporter une poignée de terriens sélectionnés vers une planète habitable appelé "Vera" qui nécessite 400 ans pour s'y rendre, car notre planète bleue est dévastée. Le défi est de taille et les situations s'enchainent de surprise en surprise, c'est bien foutu. Ce type de narration de fil en aiguille est habituel chez Leo dans sa façon de raconter, je ne suis donc pas surpris. Là aussi, il existe un bestiaire bien particulier sur cette nouvelle exoplanète.

    Concernant le dessin de Janjetov, il est moins qualitatif, c'est même lui qui m'a refroidie dès le premier tome avec le choix de représenter les rides d'une même épaisseur de ligne claire que les contours des personnages mais aussi des hachures assez horribles pour les ombrages dans le T1. Heureusement, ces défauts sont corrigés dans les tomes suivants. Dans l'ensemble, le dessin manque de vie, l'expressivité des personnages reste très figée, la mise en couleur est froide et numérique, malgré le trait de Janjetov qui se débrouille très bien dans la perspective et le mouvement.

    Une série intéressante pour les fans du style de Leo ("Les Monde d'Aldébaran") ou même Leo/Rodolphe ("Kenya", "Namibia", etc) par un scénario bien agencé.

    ArvoBlack Le 26/12/2024 à 23:10:42

    "Ulysse & Cyrano" est une œuvre autour de la cuisine. Sur un schéma narratif assez classique, un jeune bobo parisien (Ulysse) ne souhaite pas reprendre la suite de l'entreprise familiale, il croise le chemin grand chef cuisinier étoilé qui a décidé de tout arrêter du jour au lendemain (Cyrano), leurs histoires vont s’entremêler pour créer une amitié et une inertie forte entre les deux personnages. Coté narration, il y a un bon rythme avec des retournements de situations fréquents, Cyrano est un personnage entier qui prodigue bon nombre de conseils autour de la cuisine, mais il est aussi philosophe de vie, c'est un personnage vraiment réussi et attachant. La partie intéressante de l’œuvre est que les personnages sont suffisamment nuancés pour créer un récit qui n'est pas linéaire, ils restent avant tout des êtres humains et cela se ressent dans l'écriture et ce malgré leurs envies de "réussir à tout prix", la vie les rattrape rapidement et c'est toute la beauté du scénario.

    Coté dessin, Servain a un beau trait, bien graphique qui donne vie aux personnages, un style rectiligne et organique qui est plaisant à regarder et qui offre une belle expressivité aux personnages. En revanche, je trouve la mise en couleur un peu terne, elle aurait mérité un peu plus d'intensité.

    A noter également le très grand format qui en fait un très beau livre, mais qui rentre difficilement dans ma bibliothèque avec des BD au format plus standard.

    ArvoBlack Le 24/12/2024 à 23:06:19

    "L'état Morbide" est comme l'annonce son titre : morbide. Ainsi Daniel Hulet nous propose un contenu sombre et glauque avec un jeu de l'esprit habile qui passe par des moments forts et mais aussi des moments bien moins intenses. En effet, la thématique est assez unique, un immeuble qui incarne les esprits et la mort, des habitants également spéciaux qui semblent tous plus étranges les uns que les autres. Tout est sujet à interprétation, difficile d'en dire plus sans spoiler.

    Si le rythme est cadencé sur les 3 tomes, ces dernier sont très inégaux en terme de contenu.

    Le graphisme de Hulet nous propose un dessin très réussi, spontanée parfois onirique ou abstrait, mais il sait aussi se faire réaliste, une mise en couleur qui malgré les années donne toujours un ton moderne à cet œuvre lugubre et froide. En tout cas, la série mérite lecture même si elle peut diviser.

    ArvoBlack Le 21/12/2024 à 21:13:32
    Lune d'argent sur Providence - Tome 2 - Dieu par la racine

    "Lune d'argent sur Providence" sait convaincre sur la forme grâce à un graphisme soigné et prenant. Le trait dynamique de Hérenguel en plus de la mise en couleur et de différents effets graphiques (par exemple les auras dégagées par les créatures) permet de découvrir des planches de toutes beautés dans un style unique.

    Quant à son intrigue, elle sait maintenir le lecteur en haleine sur le premier tome. Mais la narration est parfois comme son titre farfelu "Lune d'argent sur Providence", j'ai noté des longueurs dans l'histoire, notamment dans le second tome, trop de coupures des séquences, un découpage qui permet le suspens, mais casse une partie du rythme de l'histoire, un peu moins de coupure net aurait permis plus de cohérence entre les éléments et au final surement plus d'actions. En tout cas, si le T1 a su me convaincre et maintenir un suspens fort, le T2 manque d'intensité pour un twist qui se clôture en 2 ou 3 mouvements. Également, je trouve les couvertures des 2 tomes (EO) bâclés : la composition ressort très sombre pour le T1 et il y a trop de détails sur celle du T2.

    Je retiendrais surtout le trait de Hérenguel, très graphique et plaisant en couleur directe. "La Licorne" de Mathieu Gabella et Anthony Jean propose un bestiaire similaire avec les primordiaux, mais le scénario est plus abouti dans ce dernier et que je ne peux que conseiller si vous avez apprécié l'atmosphère fantastique de "Lune d'argent sur Providence".

    ArvoBlack Le 20/12/2024 à 22:12:38

    "Pyongyang" est original parce que c'est une bande dessinée qui s'essaie à parler d'un thème assez secret : vivre en Corée du Nord. Guy Delisle décide donc de franchir le pas avec sa vision de citoyen Européen. Et le constat est édifiant, d'autant plus ironiquement que l'auteur se promène avec le roman de SF de Georges Orwell "1984", une belle ironie du propos pour une dystopie qui s’apparente à la situation en Corée du Nord.

    On peut reprocher à Guy Delisle d'avoir une vision très personnelle de son séjour. En effet, il se met peu à la place des Coréens avec qui il est difficile de converser, tant les deux cultures ne sont pas en phase. Cependant en tant qu'occidental et étranger à la culture Nord Coréenne, on retrouve facilement des sensations qu'on pourrait soi-même vivre dans ce pays totalitaire, où la propagande inonde les affiches, les discussions et les médias.

    Le dessin vient accompagner le récit de manière minimaliste, on sent que celui-ci n'est pas le centre des préoccupations mais sert au mieux l'histoire et sa compréhension avec un découpage réussi. L'intemporel noir et blanc des planches vient nourrir cette ambiance pesante de la ville de Pyongyang, quelques dessins en page complète viennent également souligner les moments clés du séjour de Guy Deslisle et les symboles marquant en Corée du Nord.

    Une bande dessinée à découvrir pour les curieux et pour se rendre compte de ce qu'il se passe dans cet état de l'idéologie du Juche, le monde si particulier qu'est la Corée du Nord.

    ArvoBlack Le 16/12/2024 à 10:53:04

    "Et à la fin, ils meurent" est une proposition documentée et fournie de Lou Lubie. Tout en démêlant le faux du vrai, l’œuvre est dotée d'un humour tranchant et efficace que j'ai beaucoup apprécié.

    Quelle place à le "conte de fée" dans notre société ? Comment Disney s'est approprié le genre et qu'il reflète un modèle de société du XXIème siècle qui a bien évolué au fil des siècles ? Nombres d'autres auteurs (Basile, Perrault, Grimm) ont repris ces comptes existants en les interprétant à leur manière et en les modélisant selon leur vision du monde et de la société. Sociologiquement parlant, c'est fort intéressant. Et au final, le "conte de fée" n'a t-il pas plus une orientation plus adulte qu'on pourrait le croire ?

    Toutes ces questions qui semblent légitime de se poser, sont illustrés par Lou Lubie, un dessin simple, frais et moderne qui permet de dérouler la bande dessinée de manière fluide et qui éveille la curiosité des lecteurs adultes. Rien d'extravagant au niveau de la forme, un découpage efficace (un conte, une réflexion sur notre société, un conte, etc), une mise en couleur simple ; c'est suffisant pour passer une agréable lecture et amener à pousser la réflexion suffisamment loin.

    ArvoBlack Le 13/12/2024 à 22:39:01
    RIP - Tome 6 - Eugène - Toutes les bonnes choses ont une fin

    Dès les premières planches du premier tome, la série "RIP" donne le ton ; c'est brut, noir, caustique et sans filtre, d'autant plus avec le métier exercé par nos compères (des “cleaners” en version trash). Ce qui fait tout le charme de cette série, c'est qu'elle est racontée de différents points de vue, le narrateur change à chaque tome et on se confronte aux opinions de 6 personnages, leur façon d'interpréter la réalité, tout en faisant avancer le propos au fil des tomes.

    Si le T1 permet d'introduire les grands axes de l'histoire, beaucoup de séquences ne sont pas directement compréhensibles et c'est la suite avec les 5 autres tomes qui nous en diras plus. Le rythme et le découpage sont excellents, les séquences se déroulent parfois dans un ordre non-chronologique, mais la narration et les ambiances (couleurs, lieux, dialogues) font qu'on arrive toujours à situer la temporalité des événements, ponctués par des citations et autres réflexions de personnalités, de films ou de livres entre les différentes séquences. Toutes les personnalités décrites dans chaque tome sont intéressantes, on a différents ressentis selon le personnage.

    Ce style de narration ouvre les possibles sur différentes interprétations de la réalité, en changeant de narrateur, nous avons une autre vision de celle-ci et c'est toute la force de la série, nous amener à changer d'état d'esprit pour démêler le faux du vrai.

    Le léger reproche qu'on peut faire à "RIP" c'est la répétition de certaines scènes clés, on revisite souvent les scènes importantes avec un cadrage différent, mais les éléments sont déjà connus. Pour une lecture espacée dans le temps, rappeler ces éléments peut être bénéfique, mais pour une lecture rapprochée (moins d’une semaine) de la série en entier, cela devient redondant.

    A l'instar du scénario, le dessin est lugubre et macabre, il est excellent et correspond tout à fait à l'ambiance de la série, un certain réalisme se dégage du dessin pour les lieux, les objets. Les personnages sont plus caricaturaux et d'une grande expressivité. C'est une des meilleures série du genre “thriller” que j'ai pu lire ces derniers temps : c'est dense, les personnages sont complexes, le découpage monstrueux et efficace, les détails ont leur importance, La représentation du mouvement est excellente.

    Une série qu'il est urgent de lire si cela n'est pas déjà fait, car elle est qualitative sur beaucoup de points ! Il faut juste ne pas trop être dérangé par le trash et le dégoûtant car la série est remplie de moments macabres, même si les personnages représentés de manière caricaturale permettent de se détacher plus facilement de la violence et de l’aspect glauque des illustrations.

    ArvoBlack Le 13/12/2024 à 21:53:04

    On pourrait rapprocher le style de "Petits bonheurs" à celui de Gibrat dans "Le Vol du Corbeau" et "Le sursis" tellement l'ambiance qui se dégage sur fond de guerre est similaire, de plus en couleur directe à l'aquarelle pour l'un, comme pour l'autre. Cependant, le propos est ici moins adulte, car nos protagonistes sont des enfants et la narration est proposée dans ce sens avec leur jeune vision. Le propos est gentil malgré la dureté de la guerre, le contraste est intéressant. La conclusion est rapide et sans trop d'artifice également, je regrette quelque peu la mise en forme qui aurait pu conclure de manière moins abrupte.

    Concernant le dessin, le rendu général est bon avec notamment un soin particulier apporté aux paysages, aux ambiances et à la mise en couleur. Les personnages en revanche manque de structures et de ressemblances entre les cases/planches, la perspective est parfois douteuse, mais n'entache pas complétement l'appréciation générale de ce diptyque des "Petits Bonheurs".

    ArvoBlack Le 10/12/2024 à 21:43:59
    Curiosity Shop - Tome 1 - 1914 - Le Réveil

    Si on se fie à l'impression de la première planche avec la description chronologique en préface, "Curiosity Shop" commence très maladroitement car j'ai été littéralement bombardé d'informations historique dès la première page, cela m'a refroidi rapidement. Pas le temps d'introduire l'ambiance et les lieux, le lecteur rentre directement dans le vif du sujet, sans détail aucun sur les nombreux personnages existants.

    Cette première impression m'a fait hésiter à arrêter immédiatement la série. J'ai quand même continué la lecture du tome 1 pour me rendre compte si l'impression de départ était toujours la même. Et bien, mon intuition était bonne, la lecture de ce premier tome ne m'a pas plu, malgré le trait de Martín Montse qui possède une très belle dynamique, des mouvements sympathiques et une belle maitrise du dessin (plans, perspective), ce qui relève un peu mon appréciation globale.

    Les dialogues sont lourds, il y a trop de personnages que je n'ai pas eu le temps d'apprécier et d'apprivoiser, en plus d'un récit d'aventure avec des indices ô combien farfelus que la jeune Maxima Prado résout sans trop de difficultés pour faire avancer la narration. Je suis pour la complexité dans la narration, dans les ellipses, dans les personnages, mais "Curiosity Shop" ne sait pas raconter, ni de manière plaisante, ni de manière divertissante. La série nous charge d'informations et de séquences plus ou moins utiles et qui rendent le scénario imbuvable.

    J'ai arrêté la série à la fin du tome 1, je n'ai pas envie de lire la suite.

    ArvoBlack Le 02/12/2024 à 09:38:24

    Un dessin frais et moderne de Adrián Huelva parcourt "Les Pays d'Amir", un trait qu'on pourrait associer à celui de Jordi Lafebre, en plus rectiligne. A part quelques perspectives douteuses et des cheveux sans volume pour les personnages féminins, le dessin est dynamique, la couleur apporte également une belle énergie à l'ensemble. Concernant le scénario, il est simple, raconté de manière fluide mais manque de personnalité, "La Cuisine de mon Père" nom du restaurant familiale est d'une logique implacable certes, mais un peu plus de recherches dans les faits et les personnages aurait permis une meilleure approche et de mieux rentrer dans l’œuvre, en plus des clichés qui ont la vie dure (Ex : le grand-père raciste). Les recettes de cuisine pendant la lecture en double page permettent une transition et de faire des coupures, en racontant un peu plus le passé d'Amir. En résumé, c'est un bon cru auquel il manque un peu d'imagination pour donner à cette BD tout son potentiel.

    ArvoBlack Le 30/11/2024 à 21:16:30
    De Cape et de Crocs - Tome 12 - Si ce n'est toi...

    C'est dommage car "De Cape et de Crocs" perd de sa superbe au fil des tomes qui rallonge le récit mais qui évoque un moindre intérêt pour la série. Avec les longueurs déjà pressentis sur le T9 et T10, ce nouveau cycle préquel en 2 tomes n'apporte pas de pierre à l'édifice. D'autant plus avec Eusebe, ce lapin loin d'être crétin qui essaye tant bien que mal de porter l'ensemble comme il le peut. C'est audacieux de proposer un personnage comme celui-ci en tant que personnage principal, mais je trouve que cela ne fonctionne qu'a moitié. Le premier défaut d’Eusèbe est son expressivité rapidement limité qui ne permet pas de traduire avec force les scènes dans lesquelles il est présent. Même si quelques personnages secondaires permettent à notre lapin de vivre une sympathique aventure, la proposition est légère et ne me sied guère, malgré un final plutôt réussi, le préquel reboucle très bien avec le T1, début de l'aventure.

    Pour le dessin, c'est toujours très fidèle au récit, coloré avec des tons agréables, l'expressivité qui se dégage des personnages (autres que Eusébe) est réussi, les personnage sont bavards. Une suite correcte, mais qui aurait mérité d'un peu plus de force dans les personnages et dans l'approche.

    ArvoBlack Le 30/11/2024 à 15:28:19
    De Cape et de Crocs - Tome 10 - De la Lune à la Terre

    C'est après "L'ile aux trésors" qu'on retrouve nos compères sur la lune. Et cette suite trouve un fondement d'autant plus complexe et fantastique. Dans un premier temps, le dessin est très beaux et cohérent pour une exode lunaire, beaucoup de tons bleus nuit, bleus ciel, bleus marine donne une atmosphère magique sur cette astre qui réserve bien des surprises avec des paysages oniriques à couper le souffle. L'imagination est débordante sur cette lune : la nouvelle monnaie locale qui s'échange en vers et en alexandrins, les édifices qui se déplacent, la face cachée de la lune, etc. Je retrouve la douceur de "L'autre monde" de Rodolphe et Florence Magnin. Le rythme est toujours cadencé, Eusèbe se révèle un peu plus dans cette suite, les personnages de Villalobos et Maupertuis font preuve d'autant plus de maturité. L'humour est aussi efficace qu'a ces débuts. Des sorties moins fréquentes des tomes (tous les 2-3 ans) mais qui se justifient par un vrai travail de fond (dessin, couleurs) sur l’œuvre.

    Également l'action qui se passe en second plan dans les cases est montrée de manière habile, de sorte a qu'il faille remonter sur les cases précédentes pour se rendre compte du coup préparée, le dessin apporte donc tout le savoir faire à la narration. Malheureusement sur les derniers tomes (T8, T9, T10) de vraies longueurs se font sentir, le récit peine à avancer et la série perd de sa dynamique, un ou deux tomes de moins n'aurait pas été de trop. Également, je reproche toujours à "De Capes et De Crocs" de rester trop en surface au niveau des personnages, une approche trop théâtral pour permettre d'exprimer des sentiments complets, des personnages caricaturaux dans leur psychologie qui manquent de nuances qui les rendrait plus humains : Mendoza est l'exemple concret du méchant manichéen qui veut juste être méchant pour le récit, mais aucune complexité derrière le personnage. Cela reste trop prude pour en faire un scénario satisfaisant : l'amourette entre Maupertuis et Séléné ou Don Lopes et Hermine est très idéalisé et timide, voir platonique. L'approche est tout de même un poil plus mature que la série "Garulfo" du même scénariste (Alain Ayroles).

    La découverte de l'univers de "De Capes et de crocs" satisfera un large public de part l'aisance du récit, la clarté de la narration et l'esthétisme des personnages et des dialogues. Malheureusement pour un lecteur un peu plus pointu, j'ai une en définitive l'impression d'un récit qui tourne en rond, des personnages manquant de complexité/psychologie où l'alexandrin et les jeux de mots, même s'ils sont plaisants dans la lecture, finissent par prendre le dessus sur le sens de l'aventure de nos compères.

    ArvoBlack Le 30/11/2024 à 15:12:45
    De Cape et de Crocs - Tome 5 - Jean Sans Lune

    "De Cape et de Crocs" est une série de caractère qui ravira les lecteurs exigeants dans la prose, avec des personnages expansifs et bavards ainsi qu'un humour plutôt efficace. Il ravira ceux qui connaissent les nombreuses références littéraires auquel l'histoire incombe. Je décide d'établir un premier avis à mi-cycle qu'on aurait quasiment pu considérer comme une fermeture de cycle car l'arc narratif de "l'ile aux trésors" se ferme à la suite du T5 et une nouvelle aventure s'ouvre sur les dernières planches. On peut dire que "De Capes et de Crocs", c'est l'art de faire rêver les grands (et les moins grands), aux travers de contrées fantastiques qui semblent toujours familières, de personnages qui semblent avoir été déjà aperçu dans d'autres récits : Robin des bois, Barbe bleu et cie ; bref, on se sent un peu comme à la maison dans cette série aux 100 références. Le récit coule comme un poème, un rythme cadencé, mais on peut reprocher quelques longueurs sur le T3 et T4 ou le scénario stagne quelque peu.

    Les planches colorées de Masbou en font un vrai plus pour détailler ce riche univers, c'est réussi. Le découpage est dynamique et l'illustrateur a une manière plaisante de représenter le mouvement.

    Cependant, il ne peut satisfaire complétement le lecteur que je suis. D'une part par son univers trop gentil qui manque parfois de brutalité, par cette facilité parfois déconcertante pour nos compères à combattre l'ennemi, les bretteurs Villalobos et Maupertuis semblent rapidement inatteignables dans leurs joutes, avec plusieurs séquences farfelues. J'ai parfois l'impression d'être dans un récit pour enfant, un monde de "Bisounours" (Eusèbe en est la représentation physique concrète) qui nous cache systématiquement la vue du sang, la vue d'un fessier ou la violence, car personne ne meurt vraiment, tout est très théâtral.

    "De Cape et de Crocs" c'est beaucoup de gentillesse, personne ne se salit vraiment les mains car même le plus méchant des pirates parait lui aussi sympathique. Je n'ai également pas d'affinité particulière avec le genre "Animalier" (représentation d'animaux anthropomorphes), bien que cela fonctionne bien dans ce type de récit et rappelant quelques peu "Les Fables de La Fontaine". Les couvertures des 4 premiers tomes dénotent pour moi sur la série tel de mauvaises vitrines, alors que les planches sont très réussies à l'intérieur.

    C'est une récit qui reste culte ; à découvrir car c'est le meilleur moyen de se faire un avis, le voyage reste plaisant et vaut coup d’œil.

    ArvoBlack Le 17/11/2024 à 23:22:54
    Phenomenum - Tome 3 - Opus 2 : Passé Composé

    "Phenomenum" aborde intelligemment le fantasme d'arrêter le temps. Mieux, il propose une théorie scientifique qui justifierait de cette capacité surhumaine innée (T2). Un premier opus avec la découverte du pouvoir de Yann, notre héros. Un second tome pour en exploiter tout son potentiel et un troisième pour en connaitre la limite. Le T1 et T2 sont bien écrits, le T3 à contrario est un rapidement fourre-tout, il réuni de grandes idées et sonne ainsi vite un peu facile dans l'approche. Les personnages de la série ont une belle enveloppe, notamment le personnage principal, Yann qui a de nombreuses reprises se questionne sur sa condition et son mode de vie. Le rythme dynamique et nuancé en font une narration attrayante.

    Par contre, le dessin et la couleur ne sont pas de qu'il y a de plus apprécié dans "Phenomemum" et à mon avis, c'est une des raisons pour laquelle ce triptyque est passé inaperçu. En effet, le dessin donne une impression de quelques choses de brouillon et non terminé, la couleur n'arrange pas le trait, avec un rendu très numérique. De même que les couvertures sont bâclés à mon sens. Le dessin s'améliore tout de même de façon notable au fil des tomes, pour atteindre un graphisme convenable sur le T3. Dommage pour "Phenomenum", mais il manque quelque chose pour un faire une série mémorable.

    ArvoBlack Le 16/11/2024 à 14:35:33

    "L'invitation" est une ode à l'amitié et à ce qu'elle représente ; comment vit-elle au travers de chacun d'entre nous. L'idée de départ est prometteuse et originale. Ainsi, peut-on se permettre de réveiller un pote à 3h du matin pour une galère ? C'est toute la question que va poser cette ambiguïté ; l’œuvre ne nous dit pas "L'amitié c'est ça", mais elle pose les bases d'une réflexion propre à chacun. Coté dessin, je l'ai trouvé correct mais plutôt banal, peu de mouvements dans l'espace, la couleur ressort de manière très sombre avec une certaine difficulté à lire les illustrations, entre autre sur les séquences dans la nuit ou il y a très peu d'éclairage (pas de lampadaires qui permettraient d'éclairer un peu plus ces séquences). Un thème intéressant sur les valeurs de l'amitié, finalement encore peu abordé en BD (l'amour rempli beaucoup de livres, l'amitié beaucoup moins) qu'il fait plaisir à lire, même si on reste très en surface. Et (mal)heureusement pour moi, j'éteins mon téléphone portable la nuit !

    ArvoBlack Le 13/11/2024 à 22:54:09
    Toran - Tome 3 - Mora

    "Toran", c'est un monde fantastique peuplé d'homme-papillons, de femmes à pattes d'araignées et de sirènes envoutantes. Au travers de planches avec une belle mise en couleur (directe) de Peynet qui s'améliore au fil des tomes, nous suivons le fougueux Toran en quête d'aventure alors qu'il n'avait rien demandé. Le scénario de Isabelle Plongeon est léger, il manque souvent des détails narratifs qui empêche la série d'être mémorable. Pourtant les idées abordées et le déroulement de l'histoire sont intéressants, avec un aspect plutôt brutal et violent qui permet de comprendre rapidement l'hostilité du monde dans lequel évolue notre ami Toran.

    Cependant, il manque un vrai propos et une construction plus poussée pour s'imaginer évoluer dans cet univers, car il reste encore beaucoup trop de questionnement après lecture des 3 tomes : Pourquoi ces humains possèdent t-ils des ailes à l'age adulte (T1) ? Pourquoi Mora a t-elle des pattes d'insecte à la place des mains quand elle s'énerve (T1) ? Qu'en est-il du clonage des individus et du clone de Tito, pourquoi n'arrive t-il pas à parler ? Plein de portes s'ouvrent, mais peu d'explications sur ces phénomènes fantastiques. La série est un voyage au fil des pages, un peu comme un poème, mais qui ne permet guère de s'y attarder. C'est surtout la conclusion du triptyque qui se termine de manière abrupte sur à peine une planche avec une étrange impression que le scénario n'est pas terminé (même si c'est bien indiqué "FIN" à la fin du 3ème tome). Une étrange série, entre "Les Mondes d'Aldébaran" et "Aquablue" qui ne trouvent pas ses marques, malgré un dessin coloré et attachant.

    ArvoBlack Le 10/11/2024 à 10:57:32

    "Esmera" est une œuvre à part dans les propositions de Zep. Le thème qui tourne autour de la sexualité et de l'émancipation, auquel l'auteur nous a habitué, est cette fois-ci plus adulte qu'a l'accoutumé. Le tout grâce aux dessins de Vince (que j'ai connu dans la série "Vortex") qui apporte beaucoup sur la forme, dans les tons sépias, les traits sont gracieux et généreux, comme celui sur le rythme du corps. Concernant la narration, le postulat de départ est apprécié : Esmera se change en homme si orgasme il y a ; elle devient Marcello et vice-versa. S'ensuit alors une véritable question de la vraie nature d'Esmera, de sa condition d'homme ou de femme, de son émancipation selon le genre qu'elle interprète. Je reproche une certaine légèreté dans le propos, Esmera a l'orgasme "facile" et change de sexe comme de chemise. Quelques situations sont cocasses et nous ramène à l'humour connu de Zep (avec la série "Happy Books" notamment), mais cela ne permet pas une réflexion très poussée et complète sur la condition d'Esmera. Cependant, la bande dessinée est très fluide, honnête et se distingue par l'originalité de son thème, cela reste donc une bande dessinée à découvrir pour tout amateur du genre.

    ArvoBlack Le 08/11/2024 à 22:54:50

    "Helena", une blonde sulfureuse qui fait tourner la tête de Simon, notre protagoniste, au point d'annuler son propre mariage sur un coup de tête. Je trouve ça très gros, à tout remettre en question sur une entrevue. Mais il n'y aurait point d'histoire sinon. Deuxièmement, donner de l'argent à une jeune femme pour la voir tous les jeudis, ça se fait encore moins et ça semble sentir la comédie romantique à plein nez. Cependant, nous sommes rapidement surpris de la tournure des événements et je trouve la narration d'autant plus réaliste. Je trouve le récit beaucoup plus impactant en terme de contenu et de conclusion. Les personnages sont bien travaillés, complexes et nuancés pour rendre le récit attrayant, c'est en général tout le talent de Jim dans sa narration en plus de savoir trouver de bons rebondissements, malgré un début d'histoire bien farfelu (T1). Coté dessin, Chabane a un trait sympathique, mais mon ressenti est que la couleur à tendance a faire perdre un peu de la vie au dessin. J'ai mieux apprécié le travail de Chabane avec Jim dans le diptyque "L’érection", les plans, les traits et l'expressivité des personnages sont bien plus intéressants, je trouve les couleurs de Delphine sont également plus sympathique dans ce dernier.

    ArvoBlack Le 07/11/2024 à 22:33:11

    Je vais tenter de ne pas donner un avis aussi dense que le scénario de “La Licorne” car il y a matière à raconter, quelle prouesse narrative sur 4 tomes seulement ! L’effort fourni sur le scénario, tout comme le dessin, montre ici une œuvre très complète, ainsi la lecture d’un tome prend du temps si on s’attarde quelque peu sur les détails de l'intrigue. Même les pages de garde en fin de tome sont une source d’informations on ne peut plus complète. Au niveau du contenu, c’est très fourni, on sent qu’il y a eu un vrai travail de recherche sur les thèmes abordés : la médecine, l’anatomie, le dogme religieux. La quête est passionnante ; notamment avec les primordiaux, ces créatures issus des légendes gréco-romaine, revisitées dans le style écorché, c'est mystique et organique. Ce qui fait la grande force de “La Licorne”, c’est son rythme cadencé, on découvre des nouveautés à chaque fois qu’on tourne une page, les plans initiaux sont constamment remis en question, en tant que lecteur, j’ai été de nombreuses fois étonné des nouvelles tournures que prennent les événement. Et pour cela, je tire mon chapeau aux auteurs.

    Au niveau du dessin, c’est également très qualitatif, avec une atmosphère sombre et incroyablement vivante, les traits de Anthony Jean suggère brillamment les mouvements, sur différents plans, mais aussi sur l'anatomie qui demande une vraie recherche en amont sur le corps humain (ou animal), c'est très audacieux de se lancer dans ce genre de récit fantastico-historique, unique en son genre. Les dessins en page complète sur les derniers tomes me font penser aux propositions de Caza dans la série “Le monde d'Arkadi” ou le One shot “Arkhe” du même auteur.

    Pour moi, il s'agit d'une vraie proposition ou le 9ème art s’exprime dans tout son potentiel de de lecture, il faut du temps pour l'assimiler, c'est très riche graphiquement, les personnages sont complexes et fournis, le fantastique s'appuie sur des récits existants mais aussi une partie de la science (mouvement perpétuelle). la violence est omniprésente. La lecture nécessite une bonne concentration.

    Cependant, je reproche à cette série un scénario trop alambiqué notamment dans son dénouement final avec le T4 difficile à lire. En cours de lecture et à partir du T2, j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour comprendre certaines situations et personnages, dans quel camp se trouve celui-ci : Ambroise et Nostradamus se ressemblent trop par exemple, le chasseur est en quelque sorte immortel car il dépend des constellations, mais il y a très peu de contexte sur ce personnage qui n’est pas un primordial. Dans le T4, il y a certaines situations que je n’ai pas encore bien comprises. C'est très difficile pour le lecteur de suivre ce qu'il se passe, de s'en arrêt faire et défaire ce qui a été construit, d'introduire aussi de nouveaux personnages de manière aussi rapide, c'est trop indigeste, même avec ma bonne volonté pour comprendre. Résultat, j'ai perdu une partie du fil de l'histoire sur le dernier tome à remettre en question tous les concepts établis et postulats de départ. C’est pour cette raison que je ne donne pas la note maximale. Ainsi, un arrêt au T3 aurait sûrement suffit à la série pour briller sans en faire trop, car la clarté est aussi la démonstration d'un scénario réussi. A lire pour ceux qui apprécient la complexité !

    ArvoBlack Le 06/11/2024 à 23:17:48

    Pour moi, il y a érotisme et pornographie ; malheureusement pour "Julia" de Olson, on tire largement du coté pornographique, il n'y a rien a en tirer concernant le scénario, aucune mise en situation, une introduction très pauvre, pour enchainer avec une histoire sans intérêt, si ce n'est satisfaire la gente masculine et sa soif de jouissance. L'avis de Julia dans tout ça, rien à faire, c'est une muse, la femme-objet par excellence, aucun consentement de sa part, elle est l'incarnation du fantasme masculin et/ou du fantasme de son dessinateur. En parlant de dessin, Olson sait dessiner, ça serait mentir de dire le contraire, il a un trait sympathique, mais il est malheureusement peu nuancé dans les formes généreuses de ces personnages féminins, et scénaristiquement, il n'y a clairement aucune recherche.

    ArvoBlack Le 03/11/2024 à 21:46:57
    Saint-Germain - Tome 2 - Le Marquis de l'Ombre

    D'un dessin appliqué et soigné, "Saint-Germain" propose une histoire mêlant fantastique et monarchie. Les dialogues sont poétiques et résonnent comme un chant agréable qu'on suit au fil des pages. Le personnage de "Saint-Germain" est beau-parleur, voleur et d'un humour assumé, en somme un sympathique personnages. Les autres le sont également mais manquent pour moi d'une enveloppe qui les rendrait plus vivants et attachants. Également, la narration n'est pas assez poussée : on suit un seul arc narratif qui s'éloigne un temps du propos principal, à savoir, trouver un remède pour soigner le Maréchal de Saxe ; car notre protagoniste en profite pour enfoncer d'autres portes sur l'échiquier. Car oui, il est question d'un jeu : des personnages qu'on pourrait apparenter à des dieux décident du sort de notre Saint-Germain en tirant aux cartes son destin avec des règles qu'ils se sont bien gardés de choisir eux-mêmes (pas d'explications supplémentaires de ce coté là). J'avoue surtout que cela ralenti fortement l'inertie et le rythme de l'histoire, ces pseudo-dieux ne sont pas bien intéressants, il n'apportent qu'une sorte d'histoire parallèle à Saint Germain dont je me serait passé.

    En définitive, "Saint Germain" montre de beaux dessins aux traits et couleurs soignés, mais son scénario ne parvient jamais à décoller, avec un deuxième tome qui expédie son affaire bien trop rapidement, malgré quelques moments plaisants et amusant sur les 2 tomes existants.

    ArvoBlack Le 30/10/2024 à 15:25:30

    Malheureusement, je ne suis pas rentré dans "L'ombre du Corbeau", un thème autour de la guerre et de la mort. L'idée de départ est intéressante, mais il manque clairement quelque chose de puissant pour en faire une œuvre aboutie et complète. Les dessins dans la lignée du style de Comès ne transcende pas non plus, la jeune fille et le jeune homme possède quelques excroissances anatomiques significatives de temps à autre. C'est également la première fois que je lis un "One Shot" de Comes en couleur (quadrichromie), cela casse quelque peu le mysticisme de la bande dessinée. Les personnages ne sont pas très intéressants et celui du pilote n'a aucun intérêt, tout ça pour un final qui n'apporte pas de surprise et qui reste bien fade. C'est un essai qui a le mérite d'exister, mais c'est pour moi un raté de la part de Comès.

    ArvoBlack Le 30/10/2024 à 15:18:38

    Avec un titre qui ne me parle pas vraiment "L'histoire sans Héros" est un récit d'aventure sympathique proposé par deux noms connus dans le monde de la bande dessinée franco-belge : Van Hamme au scénario et Dany au dessin.

    A savoir qu'il il s'agit d'un diptyque avec 20 ans d'écart entre les deux tomes. Van Hamme m'avait déjà convaincu plus récemment avec la série "Les Maitres de l'Orge" et ses bonds générationnels entre chaque tome. Pour notre "Histoire sans héros", j'ai largement préféré le T2 au T1, bien plus de retournement de situations dans ce dernier, Van Hamme propose une narration qui permet de rebondir de nombreuses fois, grâce au choses construite dans le T1. Ce premier permet de poser la situation, à savoir le crash d'un avion et ses rescapés/survivants qui cherchent à tout prix à sortir de la jungle amazonienne pour leurs survies. Malheureusement, je n'ai pas ressenti la tension que j'aurais souhaité pour avoir un récit d'aventure trépidant dans le T1. Le T2 est bien mieux construit, appuyé par les dessins de Dany, qui fonctionne très bien ; c'est d’ailleurs sympathique de voir ce dessinateur nous proposer son trait sur le genre Aventure/Thriller. "L'histoire sans héros" ne résonnera pour moi pas plus loin qu'un bon diptyque qui aura le mérite d'exister et surtout une collaboration entre les deux grands auteurs.

    ArvoBlack Le 29/10/2024 à 15:48:26
    Les enfants de Belzagor - Tome 2 - Épisode 2/2

    "Dans la continuité de l'univers, ""Les enfants de Belzagor"" est une suite sérieuse qui nous permet de prolonger l'aventure sur cette planète hostile et qui cache encore bien des mystères. En revanche, la psychologie et la dualité entre les personnages est moins présente et cela se ressent sur le plan relationnel (Seena/Dorothy et Jeff/Eddie). A part Gundy (Eddie) qui vient remettre en cause sa condition d'être humain suite à sa possibilité de communiquer intimement avec le G'rakh. Les personnages féminins comme Seena et Dorothy n'ont qu'un rôle réducteur et secondaire, Sam gagne en revanche en complexité et c'est plaisant de voir qu'un personnage secondaire dans le premier cycle, soit mis en avant dans le second. La dualité entre Dorothy (sous la domination psychique de Jeff Kurtz) et Sam ne présente aucune animosité, ni même un arc narratif qui aurait pu être intéressant.

    Le dessin est également bon avec un effet moins numérique sur la couleur, avec tout de même une préférence pour le travail graphique soigné de Laura Zuchecci dans le cycle 1. Donc cette suite ne déçoit pas mais aurait pu proposer quelques choses d'un peu plus intense, avec des personnages plus présents. L'inertie narrative est également lente, il faut savoir être patient pour que les interrogations soient soulevées. "

    ArvoBlack Le 28/10/2024 à 21:58:39

    Et si on réunissait "De Beaux Moments" que nous pourrions vivre dans une vie au travers de 12 histoires courtes : nos enfants, nos rencontres, nos secrets et nos souvenirs. Dans son ensemble, certaines histoires résonnent plus facilement que d'autres, en dépend beaucoup notre vécu, notre maturité et notre age. J'ai trouvé les histoires inégales en terme d'impact, j'ai surtout beaucoup apprécié cette nostalgie qui nous rattrape dans 3 premières. Ensuite, mes impressions fluctuent. On retrouve aussi le personnage suave de Marie dans "Une nuit à Rome" du même auteur pour en prolonger un peu le plaisir ; mais en soi, cela n'apporte qu'une redite sans réelle intérêt pas rapport à la série originale. Également, cette envie incessante pour le genre masculin d'aller voir ailleurs et de céder à la pulsion de la chair dénote parfois la qualité des propos ; on croirait presque que l'acte d'adultère est banale et normalisé. Le dessin de Jim est réussi, les cases désservent bien l'intimité des propos et des dialogues, de mêmes que les couleurs et la lumière saisissent ces instants de vie de manière réussie. J'apprécie toujours comment l'auteur Jim sait nous raconter des histoires de vies de manière humaine et sensée. En conclusion, j'ai passé une agréable lecture sur cette bande dessinée avec ses moments riches et parfois ses moments un peu plus passifs/creux, comme une métaphore de la vie.

    ArvoBlack Le 27/10/2024 à 21:53:21
    Les 7 Vies de l'Épervier - Tome 14 - Le Fils d'Ariane

    Quelle déception pour ce 3ème cycle des "7 Vies de l'Épervier" qui s'embourbe dans une histoire peu intéressante. Où est passé l'intensité du 1er cycle ? La force des personnages ? L'énergie et la volonté de fer d’Ariane ?

    Le T1 revient sur l'axe narratif laissé au début du cycle 2 : à savoir la fille de Ariane, Ninon, abandonné dans un bois, cela reste d'assez bonne facture. Mais pour la suite, c'est un sacré bourbier sans une once d'action et de véritables retournements (T2), malgré les dessins et couleurs de Juillard sont toujours aussi appréciables. Et surtout pourquoi ce changement de dessinateur en plein milieu du cycle (T3) ? Je trouve ça dommage pour la série, car le dessin de Jovanovic est bien différent de l'univers de Juillard. Ce 3ème cycle est donc éloigné de l'idée de départ et de ce qui a fait le succès de la série, notamment avec les 7 premiers tomes (cycle 1), trop de longueurs, trop d'inactions, trop de personnages et peu d’intérêt est à allouer à ce 3ème cycle. En attendant le prochain (et le dernier ?) tome pour le clôturer.

    ArvoBlack Le 27/10/2024 à 21:19:50

    "Calyspo" manque de force et de rigueur pour en faire une œuvre plus complète. Pourtant cette histoire d'amour "impossible" résonne un temps après sa lecture ; avec cette jeune femme de 32 ans qui fantasme sur un fantôme, un homme qui n'existe pas/plus en soi, c'est un peu étrange au départ. Si la première partie est longue et la narration mollassonne. Je trouve la seconde partie beaucoup plus intime et impactante : idéalisation de l'amour, de la rencontre, de l'autre, également notre rapport à l'eau et à la vie ; "Calypso" est une bulle bien trop courte, mal agencée et avec trop peu de texte. Son principal défaut est son dessin qui manque de caractère, de détails et d'une couleur d'un autre temps. Un trait plus affirmé en aurait fait une œuvre plus saisissante, car il y a matière à raconter. Mais je retiens l'idée, au fond de la piscine.

    ArvoBlack Le 22/10/2024 à 22:16:18

    Concernant "Arkhê Lailah" je rejoins totalement l'aspect graphique d'une puissance et d'une précision incroyable sur l'ensemble des histoires notamment sur le tome Arkhé, c'est d'une beauté incroyable. Je suis un peu plus tranché sur la force et le sens de certaines histoires, j'ai trouvé l'ensemble parfois inégale en terme de contenu. L'impression est t-elle que nous avons ici plutôt d'un receuil d'idées autour de légendes et de mythes, d’où Caza s'inspirera pour réaliser la série "Le monde d'Arkadi". Cependant, le voyage est riche, poétique et intriguant, il sous-entend de nombreuses choses, c'est très organique, sexué et érotique ; Caza a toujours un rapport intime dans ces oeuvres autour du monde et de la sexualité. Une science-fiction riche et fouillée qui ne demande qu'a être explorée avec un dessin très graphique. Le grand format de l'édition de 2021 permet d'autant plus d'apprécier le dessin travaillé et poussé. Une œuvre remarquable, d'autant plus avec les explications en post-face de l'album.

    ArvoBlack Le 22/10/2024 à 22:11:05
    666 - Tome 3 - Demonio fortissimo

    En lisant les avis, j'étais pourtant prévenu que le propos ne volerait pas bien haut, pourtant j'ai voulu tenter l’expérience et je le regrette. Si le postulat de départ bien qu'insensé semble prometteur : les enfers envahissent la planète Terre sans raison apparente juste pour s'amuser, l'ensemble du propos se veut racoleur, violent et hystérique...un défouloir à ciel ouvert, aussi bien pour le lecteur que pour le dessinateur qui laisse libre court à son imagination. En cela, le dessin de Tacito tient la route, la couleur un peu moins. Le problème majeur de "666", c'est son cadre sans limite ; ainsi cela devient rapidement du n'importe quoi : gros bras, gros flingues, gros seins, le tout dans un humour qui m'a doucement fait rire. La narration se permet également de faire ce qui l'arrange : exemple avec la bombe atomique expérimentale ne détruisant pas les bâtiments mais uniquement les systèmes nerveux, sauf celui de Père Carmody (étrange, mais n'attendez pas d'explications pour autant...), les séquences s'enchainent, toujours plus folles, mais sans intérêt pour nourrir une narration déjà absence depuis le premier tome, je me suis arrêté à la fin du T3, pauvre Lilith.

    ArvoBlack Le 22/10/2024 à 21:59:58
    L'Âge d'or - Tome 2 - Volume 2

    En définitive, "L'age d'Or" a tout d'un récit trop classique. Cependant, on y déniche quelques joyaux graphiques au fils des planches, ses fresques sur double pages signées Pedrosa sont belles, colorées, rectilignes et surtout très stylisées. De même le traitement des séquences (découpage) avec l'avancée des personnages dans le même paysage propose une façon originale de faire avancer la narration tout en appréciant la grandeur des dessins. Les personnages ont bien le temps d'être développés sur plus de 400 planches pour les 2 tomes mais ils leur manquent à mon goût de vraies personnalités plus nuancées, notamment Tilda sur laquelle repose beaucoup de choses. Le T2 est surement le plus décevant, car le scénario et son twist laisse dubitatif, une manière assez banale et maladroite pour clore le diptyque. Une narration trop classique avec l'assaut du château, ainsi le machiavélique frère de Tilda dénommé Roi par la force des choses ressemble étrangement à Joffrey Baratheon dans Game of Throne, de même que la construction des arcs narratifs dans le T1 sont amorcés trop rapidement dans le T2, cela manque de tension et d'un réel propos, d'une révélation forte et d'une finalité qui permettrait à l’œuvre de briller en plus de son dessin convainquant.

    ArvoBlack Le 18/10/2024 à 22:31:35
    Le monde d'Arkadi - Tome 9 - Le Jour de l'Arche

    Cette suite du "Monde D'Arkadi" laisse différentes impressions ; en premier lieu une certaine frustration du temps d'attente entre le T6 et le T7 (1996->2004). Partant de ce premier principe, le dessin a évolué, des formes plus simples, un graphisme plus angulaire, plus minimaliste aussi, cela change quelque peu la forme de l’œuvre. Mais c'est surtout la colorisation qui modifie la perception générale de la série, une couleur bien plus numérique qui selon moi ne permet pas au dessin de Caza de rayonner pleinement comme les 6 premiers tomes. Cependant, le travail reste de qualité et je reconnais que c'est très soigné graphiquement, le découpage est également bouleversant. Coté scénario, il faut vraiment attendre le dernier tome pour prendre une joli claque qui permet de fermer le récit et ainsi clôturer la série. Le T7 montre quelques longueurs, en plus de l'aspect apocalyptique du T7 au T9 de l'ensemble qui sonne un peu trop "héroic fantasy" à mon gout. Cela dit, cette suite garde son mérite, cloture la série en beauté et lui donne un gout unique. Un univers complexe et élaboré celui de "l'Ere de la masse", Caza a su répondre aux questions qu'ils me manquait jusque là. Une belle lecture, graphiquement intéressante, scénaristiquement poussée, Caza n'a pas fait pas les choses à moitié.

    ArvoBlack Le 15/10/2024 à 11:55:18

    Au départ des vacances, c'est à dire sur les premiers tomes des "Beaux Étés", on retrouve l’effervescence du départ, la galère du trajet en voiture, les enfants impatients, l'arrivée sur les lieux des vacances et toutes ces choses qui font les souvenirs des vacances d'été. En cela, l'humour ainsi que la narration, plutôt posée propose un voyage fort sympathique accompagné par les traits de Jordi Lafebre et ses planches de toute beauté.

    Le problème est que ces vacances durent un peu trop longtemps, 3 à 4 tomes auraient été suffisants pour cette série. Ainsi les tomes malgré leurs différences se ressemblent dans la structure et après lecture des 3 premiers tomes de l'intégrale (T3, T2 et T6), j'ai éprouvé moins d’intérêt pour la suite. La fin des vacances et donc de la série se veut donc moins glorieuse et on retrouve un peu trop vite la routine du départ, il faut savoir s'arrêter à temps pour profiter pleinement. Je tiens tout de même à souligner la qualité des dessins et des couleurs de la part de Jordi Lafebre en plus du découpage réussi qui permet du moins à la série de garder notre attention jusqu’à la fin avec une expressivité des personnages incroyable.

    ArvoBlack Le 14/10/2024 à 22:38:20

    La grande force de "Peau d'homme", c'est justement l'idée saugrenue qu'il est possible pour une femme de littéralement changer de peau pour en connaitre un peu plus sur les hommes et leurs pensées. Mais surtout dans notre contexte contemporain, de proposer l'égalité entre homme et femme sur de meilleures fondements que ceux du passé. Parmi eux, le dogme religieux qui a dicté une conduite à tenir pendant des siècles, des livres traduits et interprétés par des hommes et pensés pour les hommes. Ainsi l'innocente Bianca découvre la masculinité dans toute sa splendeur ou sa médiocrité en voulant connaitre l'homme avec qui elle est supposée se marier, c'est là que l'exercice devient intéressant. Même si l’œuvre est parsemée de stéréotypes et mœurs de l'époque (moyen age), la narration fonctionne bien. Le dessin de Zanzim est simple et naïf, c'est parfois mieux travaillé sur les planches avec un dessin sur une page complète, sans non plus trop en faire dans le découpage. Son style permet ainsi lecture à tout type de public et de s'identifier facilement aux personnages, la BD reste abordable pour les jeunes adolescents sur certaines scènes plus explicite. Seul déception, lorsque Bianca se change en Lorenzo, elle peut d'après le début de l'histoire avoir une érection et profiter de l'orgasme masculin, mais cette idée de ressentir le plaisir "comme un homme" n'est pas dans au cœur des débats et l'item est complétement écarté par la suite. Donc l’œuvre ne parle pas du plaisir et de l'émancipation féminine et/ou masculine, mais surtout de la place des genres dans la société et remplit 80-90% des dialogues de la bande dessinée. Un bon moment de lecture, bien construit, malgré un dessin un peu trop simple.

    ArvoBlack Le 11/10/2024 à 21:59:19

    "La Belette" mélange le fantastique au polar avec des personnages aux traits allongés, ainsi que le village de "Amercoeur" qui regroupe d'étranges villageois. Toujours emprunt aux récits de sorcellerie et au mystique, Comès propose quelque chose qui oscille entre le chamanisme et la différence. Sur fond de dogme religieux, toute l’œuvre sera basé sur l'évolution de Pierre un jeune homme autiste difficile à cerner et de sa mère, qui attends un enfant. Malheureusement, malgré les quelques péripéties et personnages lunatiques, la quête de Pierre ainsi que de sa mère n'amène pas à quelque chose qu'on pourrait qualifier de surprenant, car c'est trop logiquement amené, trop prévisible pour que le one shot soit vraiment qualitatif jusqu'au bout. Le dessin est également moins marquant qu'a l'accoutumé de la part de Comès, à part les animaux, toujours représentés avec beaucoup de grâce et de détails.

    ArvoBlack Le 11/10/2024 à 21:55:17

    "Eva" est troublant, dans son approche, dans son scénario, au travers d'un dessin sombre avec des grands aplats de noirs, des visages symboliques et si peu expressif. A la manière des automates, les protagonistes en deviennent presque dépourvus d'émotions tellement les lèvres sont figées et le regard fixe ; c'est glacial et cela relève le coté monstreux de l'oeuvre. On rejoint le style des "One Shot" de Comès de l'époque : Silence, La Belette, Iris. Cependant dans "Eva", le travail de Comès est d'autant plus symbolique dans les représentations, les formes, les traits du visage. Ainsi, nous avons une œuvre intrigante, même s'il manque un certain élan de folie, due a cette inexpressivité des personnages pour rendre le one shot mémorable. Le trio de personnage propose un huit-clos malsain et oppressant, les éléments sont dévoilés petit à petit de manière maitrisé, jusqu'au grand final.

    ArvoBlack Le 07/10/2024 à 22:01:19

    Avec "Retour sur Belzagor", j'ai senti tout de suite l'inspiration avec "Les mondes d’Aldébaran" : exploration d'une exoplanète aux ressources intéressantes, place de l'être humain dans cette nouvelle colonisation, bestiaire surprenant et original. La proposition est de qualité, dans un premier temps grâce aux traits et dessins appliqués de Laura Zuccheri. Les couleurs sont agréables, mais leurs aspects "numérique" et froids ne permettent pas au dessin de s'exprimer totalement. Avec 2 tomes uniquement pour la série, difficile de s'étaler sur l'univers de Belzagor qui semble avoir de belles choses à montrer, l'histoire se focalise donc sur l'essentiel avec un arc narratif principal. Ce qui m'a plus, c'est que les personnages montrent une réelle profondeur, la rivalité entre les deux femmes (Seena/Dorothy) et les deux hommes (Eddie/Jeff) donnent de l'impact et de l'humanité, tout comme le concept mystique de renaissance, pièce maitresse du diptyque.

    Mise à part la couleur et quelques incompréhensions scénaristiques, c'est une belle série : intéressante, violente, sensuelle, la narration sait nous surprendre et surtout nous tenir en haleine jusqu'au moment décisif.

    ArvoBlack Le 06/10/2024 à 22:07:15
    Alef-Thau (Les Aventures d') - Tome 4 - Le seigneur des illusions

    "Alef-Thau" propose un univers trop machinéen, les personnages n'ont aucune personnalité avec des dialogues qui tournent autour de l'action en cours. Ainsi les péripéties s'enchainent avec la terrible impression que c'est la seule chose qui compte. Sur les 2 premiers tomes, rien n'est vraiment expliqué. Le postulat de naitre sans bras et sans jambe aurait pu fonctionner, mais le genre fantastique le rattrape avec des situations délicates qui permettent à chaque fois à notre héros de s'en sortir facilement. Cependant, aucune base sur les pouvoirs d'Alef-Thau n'a été posé au départ, donc notre héros fait ce qu'il veut de son pouvoir, sans logique apparente, et s'arrange à chaque fois pour échapper à l'ennemi. Dans le découpage, c'est très maladroit également, des enchainements trop rapides, parfois illogiques, avec des dialogues aux contenus excessivement pauvres ; pas d'introversion sur les personnages, leurs psychologies et leur conditions. Au niveau des couleurs, rien de bien satisfaisant. Quant au dessin, il est correct mais manque de caractère et surtout de détails.

    "Alef-Thau" ne sait pas trouver son public, on pourrait proposer la lecture de cette bande dessinée pour des pré-ados/adolescents, pourtant la violence de certaines scènes ainsi que les fées nues au généreux attributs laissent penser le contraire...C'est insuffisant pour une lecture plus adulte, sans un développement plus poussé des personnages. J'ai continué la lecture jusqu'au T4, mais je ne suis pas convaincu par cette narration à trois francs six sous.

    ArvoBlack Le 05/10/2024 à 21:34:28

    Pour "Là ou vont nos pères", ma note sera surement un peu moins objective car j'ai lu l'édition de 2014 dans un format plus petit que les éditions précédentes, ce qui dénote quelque peu l'appréciation picturale et graphique qui fait beaucoup à la lecture de cet œuvre, avec quelques doubles pages fascinantes dans l'univers présenté par Tan Shuan. Concernant l'approche, je suis à moitié conquis car je n'ai pas su capté l'essence de ce nouveau monde dans lequel évolue notre personnage. Ainsi ce surréalisme qui présente de magnifiques fresques ne possède pas la logique cartésiennes de notre planète, nous sommes ainsi dérouté, pour ne pas dire perdu sur cette nouvelle façon de faire, et c'est tout l'enjeu de l’œuvre. Mais j'aurais apprécié en comprendre un peu plus de ce monde, son fondement, son mécanisme et sa manière de vivre, ce que la narration ne fait pas et propose d'évoluer dans le mystère sur l’entièreté du récit.

    ArvoBlack Le 05/10/2024 à 15:38:10

    "Les Maitres de l'Orge" présente une maîtrise implacable de la part de Van Hamme, entre les faits historiques, la profondeur des personnages et la combinaison de nombreux arcs narratifs au fil des tomes, nous avons ici là une œuvre à la fois limpide et complexe. On se prend rapidement au jeu avec des bonds dans le temps de près d'un siècle sur les 8 tomes, c'est un beau défi. Les personnages sont charismatiques, nous avons plaisir à les suivre sur plusieurs générations. Le fait de faire des bons de 20-25 ans sur chaque tome permet de capter l'essence de la famille Steenfort et les secrets qui s'y cachent. Le découpage est impeccable, les découvertes et retournements sont fréquents, sans forcément qu’ils soient véritablement prévisibles. Les dessins de Vallès coïncident avec l'ensemble, dans un style réaliste et soigné, les personnages ont un beau trait, et d’une constance remarquable sur les 8 tomes. Les couleurs semblent parfois un peu passées mais restent agréables. Difficile de proposer mieux dans le genre (Aventure, Chronique sociale, biographie), là ou toutes les recettes sont réunies pour passer un excellent moment de lecture, combinés autour de la convivialité du brassage de la bière et de son histoire, mais aussi du passé difficile de l'Europe traversant les épreuves (guerre, reconstruction, crise). Quelques longueurs sont tout de même notables sur le T4 et T5.

    Pour conclure, c'est une série pointue et maîtrisée en plus d’être tirée de faits réels avec un dessin réussi. La série sait se démarquer par ces nombreux retournements, ces personnages impactants et surtout sa structure de génération en génération au fil des tomes qui proposent une approche unique à la série. Pour moi, c'est du grand 9ème art. Un "must to read" pour sur et pourquoi pas un "must to have" dans sa bibliothèque.

    ArvoBlack Le 27/09/2024 à 23:29:36

    Lorsque je lis "L'Age d'Ombre" de Caza, je prends une claque graphique à chaque lecture de ce diptyque. Ce mélange d'onirisme, de légendes, d'imaginaire nous permet d'invoquer un monde hors du temps. Et si les histoires courtes permettent d'entrevoir une partie du monde des "Oms" et de leur chute, on a plaisir à découvrir un univers élaboré et riche, malgré le fait qu'il n'y ait pas de personnage principal et de liens tout à fait directs entre les histoires. Toujours un rapport intime avec mère nature, la mère génitrice comme il est cité plusieurs fois, cette forme intime et mystérieuse de vie. Le mythe de la mandragore est troublant de beauté et de mysticisme dans le T1. Au niveau des histoires, j'ai préféré celles du T1, plus intéressante. Les deux tomes peuvent se lire de manière indépendante. Le dessin est propre a Caza, un trait soigné, précis, des hachures, des couleurs vieillissantes, mais un plus pour les encadrements des planches de couleur, cela ajoute une ambiance à l'histoire racontée. Un beau diptyque, difficile à trouver car il n'est plus édité depuis longtemps.

    ArvoBlack Le 27/09/2024 à 23:22:48

    "Faut pas prendre les cons pour des gens" est un concept humoristique contemporain. Tout d'abord par le choix de répéter certains mêmes dessins d'une case à l'autre, de proposer rarement des plans rapprochés et des gros plans sur les personnages. On peut donc reprocher à la série un manque de dynamisme car on perd une partie de l'essence de la BD : à savoir le mouvement dans l'espace. Au niveau du contenu, je dois avouer qu'il y a des idées et quelques concepts attachants. Cependant, après lecture du premier tome, j'ai l'impression d'avoir rapidement fait le tour de la proposition. L'humour est d'autant plus inconstant qu'il est burlesque, il joue sur de nombreux tableaux bien différents, en plus du comique de répétition un peu lourdingue, les chutes en deviennent donc inégales. Cette BD présente une lecture agréable, comme on pourrait voir un film correct à la télévision, mais cela ne nourrit pas mon envie de continuer cette série après lecture du T1, ni d'en faire des éloges, faut pas prendre les cons pour des lecteurs.

    ArvoBlack Le 26/09/2024 à 21:36:41
    La quête de l'oiseau du temps - Tome 11 - Folle graine

    "L'avant quête" se révèle être une suite réussi car il regroupe l'ensemble des éléments de la Quête de manière intelligente et captivante. Les 5 premiers tomes sont très bien découpés, la tension monte progressivement jusqu’au tome X (chiffre entre 1 et 5) qui présente une vrai chute digne de ce nom. Quel plaisir de suivre l'aventure de Bragon, son apprentissage et son évolution, de retrouver la sagesse et l'ambivalence du Rige, de flirter avec la détermination, la fraicheur et la jeunesse de Mara, comme une extension de la jeune et jolie Pelisse. La folie d'une secte qui prône le retour du Dieu Ramor. Franchement, il y a de l'action, de l'émotion, c'est poétique, en tout cas pour les 5 premiers tomes de "Avant la quête".

    Le Tome 6 "Kryll" et le tome 7 "Folle Graine" sont plutôt scénaristiquement neutre, il font avancer quelque peu l'arc narratif principal, mais beaucoup de discussions et actions inutiles qui ne permettent pas à l'ensemble de rebondir, malgré un dessin et des scènes d'action recherchées et poussées. En attendant l'arrivée du dernier tome.

    ArvoBlack Le 26/09/2024 à 21:02:41

    C'est un plaisir de retrouver le trait de Jordi Lafebre dans "Je suis leur silence". Des illustrations dynamiques, un trait avec beaucoup de grâce et une expressivité qui n'est plus à démontrer (voir même une sur-expressivité avec l'utilisation de symboles divers et variés : fumées, nuages, flammes). Les personnages prennent vie, de manière caricaturale certes, mais ils savent vivre pleinement leurs émotions dans les cases. L'intrigue racontée au travers d'une consultation du personnage principal d'Eva chez son psychiatre (dans le style de Blast de Manu Larcenet), la conversation déroule les faits au fur et à mesure de manière fluide et agréable, les indices de l'enquête se révèlent petit à petit, c'est efficace, drôle, poignant. On voit l'efficacité d'une BD à savoir garder son lecteur au fil des pages sans pouvoir lâcher l’œuvre, pour "Je suis leur silence" cela fonctionne rudement bien. C'est une belle pièce du 9ème art, fraiche et moderne. J'ai juste du mal à comprendre exactement le sens derrière le titre "Je suis leur silence", surement un lien avec les 3 femmes de la vie d'Eva.

    ArvoBlack Le 26/09/2024 à 20:48:21

    Malheureusement, "Ultime Echo" ne réussi pas à combler mes attentes. Tout d'abord, graphiquement, cela me plait moyennement, une approche style manga qui n'est pas désagréable en soi, mais cela manque de détails et de mouvements, les couleurs sont également assez fades. Les points graphiques intéressants sont les moments de "recohérence" qui ajoutent une distorsion visuelle originale, ainsi que la couverture de Guillaume Singelin pour l'édition Collector.

    Le point bloquant majeur pour moi est le scénario qui propose des choses sans les expliquer par le texte ou le dessin. La romance entre Eli et Ari est également peu convaincante, car ne se base sur pas grand chose, tout comme le postulat scientifique du multivers. On ne sent pas l'oppression de la catastrophe, du moins c'est traité comme un sujet médiatique lambda, jusqu’à ce qu'elle se dévoile sous nos yeux. Partir dans ce genre d'aventure demande un minimum de contenu, d'approche et de cohérence scientifique, j'ai trouvé le propos trop léger par rapport à l'ambition du projet.

    ArvoBlack Le 23/09/2024 à 22:22:00

    "Stella" tire son épingle du jeu au travers d'une idée originale : donner littéralement vie à son personnage. Au delà de ce postulat, l’œuvre propose également plusieurs axes de réflexion sur le XXI ème siècle, le milieu artistique, le monde de l'écriture et la créativité, de bonnes idées en ressortent.

    Cependant, j'ai trouvé l'histoire trop douce, cela manque d'intensité pour être mémorable. Cela se ressent aussi dans le dessin, réussi, mais qui ne donne pas l'impression de voyage au fil des planches par des couleurs qui restent trop uniformes sur la double page (impression étrange de ne pas se mouvoir dans l'espace au fil des cases). Avec un trait stylisé mais un peu effacé sur une palette de couleur pas assez tranché, la BD perd en intelligibilité. A noter les relations entre Taylor, Stella et Debbie qui restent très prude également.

    En revanche, on ne peut qu'être conquis sur la modernité des propos abordés. Le thème de la "Noosphere" est également une réflexion avec une portée sociale et philosophique qui peut aller bien plus loin. A lire pour les curieux et ceux qui apprécient les chroniques sociales.

    ArvoBlack Le 23/09/2024 à 22:15:32

    Tiens, une petite partie de "Pénis de Table" entre couilles, pour en découvrir un peu plus sur l'homme et sa sexualité. En effet, c'est un sujet peu abordé sur lequel un échange fait toujours du bien, là ou l’émancipation et le plaisir féminin ont pris beaucoup de place dans les esprits et les livres. Dans l'ensemble, cette BD est honnête, même si le groupe de copains n'est pas forcément représentatif d'une moyenne, Cookie Kalkair a au moins la motivation de coucher ces idées sur le papier. Certains chapitres sont plus intéressants que d'autres, celui sur la masturbation, l'orgasme et les fantasmes nous permettre d’en apprendre un peu plus, dans sa condition d'homme, avec la sensibilité qui en découle.

    Alors, certes parfois le naturel masculin revient au galop avec une démonstration de la performance plus forte que tout, mais c'est proposé de manière respectueuse et toujours nuancé. Coté dessin, c'est ce qu'on a l'habitude de voir avec Cookie Kalkair, un trait simple, très expressif, des couleurs saturées ; le défi était surtout de scénariser au maximum ce tour de table pour le rendre attractif et dynamique sans vraiment bouger dans l'espace (un seul lieu de discussion), c'est chose faite même si parfois le dessin passe au second plan, la faute à un texte trop gourmand. Le format BD reste tout de même une approche attractive. Dans ces discussions entre hommes, tout n'est pas à prendre, mais cela permet d'amorcer une bonne base de discussion.

    ArvoBlack Le 21/09/2024 à 23:06:49
    Margot (Charyn/Frezzato) - Tome 2 - Margot queen of the night

    "Margot", c'est un scénario badass avec un très beau graphisme. Quand on regarde la forme, qu'est ce que ça en jette, un dessin travaillé, très réaliste ; des corps jeunes, forts et saillants, un découpage ultra efficace, des gros plans, des plans larges remplis de détails. Mais quand on s'attarde sur le fond, on le touche quelque peu...une coquille vide. Pourquoi ? Car l'ensemble des personnages n'ont aucune once de personnalité, ce sont tous des grosse brutes qui frappent, qui tuent, à l'anatomie avantageuse, mais rien dans le fond qui laisse transparaitre une véritable profondeur, même pour l'héroine Margot qui au départ à la volonté d'être actrice, mais qui fini par se retrouver "démolisseuse" ; ne me demandez pas pourquoi, je n'ai pas vraiment compris le propos. Tout est brièvement expliqué, on ne s'attache pas aux personnages ; narrativement parlant, c'est ultra pauvre et cela contraste complètement avec l'effort artistique du dessin de Frezzato, très poussé, aussi bien au niveau du trait que de la couleur. C'est vraiment dommage pour ce diptyque. Et puis entre nous, un tome 2 qui conclut sur une seule planche, c'est pas vraiment une fin. Du moins, le scénariste laisse cette impression amère qu'il n'en avait pas grand chose à faire. Du coup, j'ai envie d'en connaitre plus sur le dessinateur, moins sur le scénariste...

    ArvoBlack Le 19/09/2024 à 21:31:35
    Happy Books - Tome 5 - Happy Sex 2

    Zep est constant dans son humour, c'est ainsi qu'on retrouve dans le 2ème opus de "Happy Sex" des recettes bien similaire au premier. Cependant, cela fonctionne toujours bien au niveau de l’énergie insufflée. Certains gags sont un peu tirés par les cheveux, mais dans l'ensemble c'est constant de la part de Zep qui ne démérite pas, l'humour des "Happy Sex" commence à être bien rodé à présent. Concernant le dessin, c'est toujours très dynamique et coloré, une valeur sure de la part de l'auteur de Titeuf.

    ArvoBlack Le 19/09/2024 à 21:25:22
    La marie en plastique - Tome 2 - Seconde partie

    Et si "La Marie en Plastique" l'était autant que son scénario. Franchement, le constat est sans appel, c'est ennuyeux. La vie de septuagénaires qui se disputent comme des gamins, pas besoin d'en faire une histoire, encore moins 2 tomes. Il ne se passe pas grand chose dans ce diptyque, quelques commérages, un miracle inexplicable. D'autant plus avec un dessin peu graphique et une calligraphie qui laisse à désirer, cela ne m'inspire pas. Les personnage manque également d'une enveloppe qui pourrait les rendre attachants. En conclusion, le scénario est mou, narrativement c'est pauvre, malgré quelques passages drôles. Le dessin est simpliste, un trait tremblant, inégale entre les cases, une perspective douteuse : les yeux représentés de face lorsque les personnages sont de profil. A souligner tout de même une amélioration graphique sur le 2ème tome, mais loin de satisfaire ma lecture.

    ArvoBlack Le 17/09/2024 à 22:41:05

    "Au nom du fils - Dans l'enfer de la prison de San Pedro", avec un titre aussi précis on sait au moins à quoi s'attendre concernant le scénario. Car oui, cette prison de "San Pedro" au sud de la Bolivie est spéciale et unique en son genre, on peut dans une partie de l’œuvre découvrir son fonctionnement et ses turpitudes. La structure narrative est très simple et ne suit qu'une seule trame : celle de Stéphane un père qui souhaite venger la mort de son fil qui était détenu dans la fameuse prison. Me concernant, j'ai trouvé la proposition correct, mais ça manque de folie narrative, en plus des personnages qui se développe peu au cours du récit ; la relation "Esteban/Juanita" est vraiment trop prude.

    Le trait gras et haché de Corbet est apprécié, il manque parfois de détails mais est constant et consistant sur l'ensemble de l’œuvre. Les couleurs aux tons sombres et automnales correspondent à l'ambiance et le climat difficile de la prison de San Pedro, mais sans vraiment prendre de risques.

    En conclusion, "Au nom du fils" se lit bien avec un dessin agréable mais la bande dessinée ne sait pas se distinguer, faire ressortir intelligemment les émotions et la narration pour la rendre unique et captivante.

    ArvoBlack Le 17/09/2024 à 22:30:29

    Seule série majeure de Caza, "Le Monde D'Arkadi" propose un univers riche, racé et mystique, l’atmosphère à la fois sombre et onirique, nous transporte vers d'autres contrées. Le talent de Caza n’excelle pas seulement dans le dessin dont je suis un grand adorateur, mais aussi dans la construction du scénario avec un découpage plaisant et efficace. Caza reprend certains mythes et légendes, tout en innovant et créant à sa manière, au travers de créatures organiques et mystiques, une série entre science-fiction et fantastique ; un rêve éveillé.

    Caza a plaisir à dessiner l'anatomie, des créatures humanoïdes souvent peu vêtues, elles révèlent la capacité du dessinateur à laisser s'exprimer le corps, notamment dans le ""Grand Extérieur"" qui donne un coté sauvage et animal. Les tomes s'enchainent de manière fluides, toujours en découvrant ça et là de nouvelles notions et explications sur ""l'ère de la Masse"" au fils des tomes, ainsi que le jour et la nuit qui ne se mélange plus depuis des milliers d'années. Le lexique en fin de T4 apporte également des précisions sur l'univers, d'une imagination folle. Le T6 marque un tournant majeur dans l'aboutissement de l’œuvre qui réussi au travers de sa construction avec les tomes précédents, à en faire un excellent album de clôture dans les entrailles de Noone, c'est très organique, alchimique.

    Malgré des couleurs un peu passé depuis, le dessin et le découpage sont un régal à chaque page. Pour une sortie dans les années 80, cette série avant-gardiste mérite vraiment qu'on s'y attarde, en plus des histoires annexes existantes sur le monde d'Arkadi : l'Age d'ombre (2 tomes), Lailah, Nocturnes, Akrné. J'adore. Hâte de connaitre la suite.

    ArvoBlack Le 11/09/2024 à 22:00:22
    S.O.S. Bonheur - Tome 5 - S.O.S. Bonheur Saison 2 Volume 2

    Toujours dans la même veine, le cycle 2 de "S.O.S Bonheur" propose une construction qui ressemble beaucoup au cycle 1, sur des thèmes plus modernes et dans l'ère du temps : immigration, divorce, surveillance de masse, plastique idéale, privatisation des assurances. Bon nombre de thème sont abordés, toujours avec un œil dystopique, excessif et oppressant : la police est partout et surveille tout le monde, c'est très Orwellien comme atmosphère. Cette forme de narration est plaisante à lire car elle amène une pièce de puzzle supplémentaire à chaque nouveau chapitre.

    Les thèmes variés et remplis d'imagination suivent le même schéma narratif qui se répète inlassablement : découverte du thème, mise en situation, découverte de l'anomalie, rébellion du personnage principal, réaction de la par de la société/l'état vis à vis de cette rébellion, chute. Au bout de 4/5 chapitres, la mécanique est bien huilé et comprise avec quelques parties moins intéressantes que d'autres.

    Le dessin est fidèle à Griffo, un trait que j'apprécie, la couleur (signé Daniel Florent) est plus moderne, un peu terne car trop numérique à mon gout, on va dire que le nécessaire est fait, sans réelle approfondissement. La conclusion prend quelques raccourcis dans l'organisation, mais il n'en reste pas moins bonne, malgré la redondance par rapport au cycle 1. Est-ce un hommage ou est-ce dommage ? Seule une lecture attentive vous permettra d'en juger.

    ArvoBlack Le 08/09/2024 à 14:08:56

    Est-ce que le machisme et son sarcasme n'arrive pas à son paroxysme avec "Testosterror" ? Car il faut bien l'avouer, notre Jean-Patrick rempli tous les stéréotypes du beauf de première : pro des barbecues, il ne mange surtout pas de légumes, vendeur de SUV dit ""durables"", il laisse sa femme tout faire à la maison (taches ménagères et enfants). Toutes les cases de l'homme exécrable sont cochés, on en rirait presque (heureusement !). Des personnalités à l'excès, sans nuances, en combinaison aux actualités politiques des dernières années : un Covid 19 qui émascule, la théorie du grand remplacement et montée du fachisme, égalité des sexes, tout y passe.

    Quelques bonnes sorties et boutades sont à noter, mais que c'est long sur 300 planches ; un format plus court aurait été bien plus apprécié, car il faut l'avouer les personnages ont très peu de relief et n'ont aucun discernement. Un final qui arrange surtout le scénario que j'ai trouvé peu convenable et qui montre une faiblesse dans la narration. Concernant le dessin, ça correspond au genre humoristique, mais je trouve parfois les enchainements et les cases brouillonnes, certains dessins en pleines pages sont peu lisibles, et parfois on se prend à lire le texte en passant rapidement sur le dessin car peu d’intérêt. Même chose pour les couleurs qui présentent plus une donnée fonctionnelle qu'artistique.

    En bref, cette bande dessinée mériterait d'être épurée pour ne laisser que le meilleur sur 150-200 planches maximum avec des traits et dessins plus appliqués, mais surtout plus de nuances dans les personnages et la narration. Une vrai déception.

    ArvoBlack Le 05/09/2024 à 21:32:02

    "L’érection" est une pièce de théâtre au format BD, un quasi huis clos qui demande de rester dans un même lieu pendant toute la durée du diptyque, joli défi. Et c'est en cela que je trouve cet œuvre de Jim et Chabane intéressante, car on a bien souvent l'habitude de voyager d'un lieu à l'autre entre les cases/planches dans une BD. Ici, il faut proposer des angles et des cadrages différents sur un même lieu et sur les personnages pour rendre l'ensemble dynamique. Ce qui fonctionne bien dans le dessin de Chabane, c'est l'expressivité des personnages, de multiples facettes, des grimaces, sur les visages du couple Florent et Léa qui passent par différents états d'esprit, c'est très bien dessinée et réussi. En revanche, difficile de projeter l'age de la cinquantaine (48 ans) pour Léa et Alexandra qui paraissent facilement avoir 35 ans tout au plus, un défaut venant surement de la mise en couleur, peut être le dessin et c'est dommage. Au niveau du scénario, je suis déçu, la dynamique du T1 est bonne avec un retournement sympa, mais le T2 fait les choses à moitié, il reste très prude dans le dessin et je trouve qu'il ne correspond pas à l'état d'esprit des personnages de Léa et Florent du premier tome. La lecture de ce diptyque est agréable avec de beaux plans et dessins mais la BD aurait mérité un peu plus de corrélation entre les personnages, leur psychologie et leur age.

    ArvoBlack Le 03/09/2024 à 22:05:04

    "Blast", un état second, une sortie de corps, une drogue et son personnage qui donnerait son âme pour retrouver ces quelques instants de folie. "Blast" de Manu Larcenet est une œuvre très dense tant il parle de nombreux thèmes de société sur ses 4 tomes d'environ 200 planches. la série est aussi très nuancée, à la manière de l'être humain et du personnage de Polza Mancini sur lequel le lecteur appose différents sentiments : empathie, dégout, poétique, curieux, aidant. Le dessin, tout comme son scénario sont noirs, mais superbe dans l'expressivité, la justesse des propos, l'humanité des personnages. C'est très lisible, parfois une image nous reviens en pleine face sur une case, à la manière d'un flashback, on comprend tout de suite de quoi il s'agit, c'est très bien construit.

    J'ai tendance à penser à deux films en lisant cet œuvre : "The Whale" de Darren Aronofsky ; Polza, imposant personnage principal de la BD a des choses à raconter mais se laisse mourir de torpeur à petit feu, tout comme Charlie (Brendan Fraser) dans "The Whale". Mais aussi "Memento" de Christopher Nolan, pour la manière dont Polza s'invente une vie, se crée son monde, ayant du sens pour lui, mais pas nécessairement d'un point de vue extérieur.

    Manu Larcenet a créé quelque chose de fort, il a compris les codes de la BD et joue à 100% avec ce tableau. C'est un régal à lire, on prend du plaisir, même si quelques longueurs se font sentir T1 et le T3 car l'histoire s'éloigne parfois de l'arc narratif principal. Un T4 avec une haute intensité réunissant tout les éléments et images construites dans les tomes précédents, c'est intense et c'est un régal.

    A lire, même si l’œuvre est très sombre, il y a de beaux moments contemplatifs de lumière et de vie.

    ArvoBlack Le 29/08/2024 à 22:23:18
    Zaya - Tome 3 - Tome 3

    Je suis souvent assez tranché sur la science-fiction, c'est un genre qui peut vite partir dans tous les sens si les idées sont mal mobilisées ou rejoindre facilement d'autres styles : polar, heroic fantasy, guerre. Et à vrai dire avec le triptyque “Zaya”, c'est plutôt mal parti au niveau de l'approche.

    En effet, l'ensemble à tendance à ne pas freiner son action et partir dans tous les sens à la manière d'un blockbuster. Sauf qu'en bande dessinée, tout ce flux d'action est rapidement peu lisible s'il n'est pas bien réalisé ou correctement dessinée. Et je trouve le flux d’action pas assez lisible pour la densité d’informations présentes, d'autant plus pour de la SF, le T2 est le pire dans ce sens. En fait, en simplifiant la couleur et le style avec de meilleurs contours (ligne claire), la bande dessinée serait plus lisible ; le noir et blanc aurait pu aussi trouver sa place. Même si la série a tendance à s’améliorer graphiquement et être bien plus lisible au fil des tomes, le dessin ne m'attire pas, notamment la couleur, c'est très terne, même si cela peut correspondre à l'ambiance sombre et robotisée de "Zaya".

    Je ne suis pas un grand fan des scénarios ou ça tire dans tous les sens, ça explose à droite à gauche de manière ininterrompue, des course-poursuites, des missiles,...
    L’humour de “Zaya” et de son IA déprogrammée ajoute un brin de légèreté, même si cet humour est trop fade à mon gout, comme si le lecteur ne comprenait pas le second degré et qu'il faut expliquer chaque vanne. En définitive, je me serai bien trompé sur ce que j'attendais du triptyque "Zaya". La transition entre le T2 et le T3 avec l'idée diabolique de l'anti-space relance un peu la machine et l'intérêt pour le dernier tome. Mais sans grande surprise, on retrouve les tares des tomes précédents sur des sujets relativement complexes (hyper-espace, anti-espace, intelligence artificielle) qui servent à nourrir le récit mais l'explique peu, pour au final, pas vraiment de rapprochement avec le T1 et T2 en conclusion du dernier tome. Clairement, ce genre d’œuvre n’est pas ma tasse de thé, trop ambitieuse pour la qualité du contenu proposé.

    ArvoBlack Le 27/08/2024 à 14:26:13

    J'ai été à moitié envouté par "Rosangella", son histoire et ses péripéties. Le scénario prend du temps à se mettre en place avec l'introduction des personnages, il faut attendre bien la moitié de l’œuvre pour comprendre de quoi il s'agit. Également, le trait du dessin a certains défauts qui me dérangent, les mêmes personnages se ressemblent difficilement d'une case à l'autre sur certaines planches, notamment Lisa et Rosangella sur la première moitié de l’œuvre avec des visages parfois bâclés en vue de 3/4, la seconde partie du récit est beaucoup plus réussi, notamment dans les expressions et le regard de Rosengella. Également les flashbacks sous forme de peinture acrylique dénote avec le style des autres planches de la BD. Le thème abordé a été vu et revu de nombreuses fois aussi bien dans les livres, qu'au cinéma, c'est le point de vue du narrateur (Lisa) qui change quelque peu l'approche face à la situation. J'ai trouvé "Lie-de-Vin" des mêmes auteurs, bien plus habile dans la construction narrative et le dessin.

    ArvoBlack Le 26/08/2024 à 14:34:09

    "Lie-de-vin" semble être une histoire banale, mais par sa narration et son dessin, on est rapidement transporté dans le récit d'aventure avec son lot de personnages attachants dont le jeune "Lit-de-vin" dont l'immaturité et l'imagination le remplisse d'humanité. Également la jeune Maïs, femme aussi intrigante que la fameuse Marie-mystère. Peu de personnages, mais c'est bien suffisant pour en faire une histoire attractive,avec une approche contemplative d'un petit village en France ayant servi de base d'inspiration (voir carnet d'explication et de croquis en postface). Le dessin aurait mérité un peu plus d'attention dans la construction des personnages qui se retrouvent parfois trop différents d'une case sur l'autre ou avec quelques accrocs anatomiques, mais l'ambiance générale, la narration, le trait et la mise en couleur rattrapent largement ces faux-pas.

    ArvoBlack Le 22/08/2024 à 21:46:52
    Happy Books - Tome 1 - Happy Sex

    Dans la collection des "Happy Books" de Zep, je voudrais le "Happy Sex". On retrouve dans le T1, l'univers de Zep avec l'humour qui a fait le succès de Titeuf et un dessin humoristique et coloré similaire. Cette fois, la bande dessinée est beaucoup plus axée adulte avec un humour léger et grivois et sans personnage principal. Les gags et chutes fonctionnent bien et on passe un bon moment pendant la lecture, même si l'album se lit rapidement. Pas besoin de pousser la réflexion plus loin dans un livre qui se veut humoristique et décomplexé, "Happy Sex" est là avant tout pour divertir. Bémol concernant la 1ère édition avec la première page de couverture ajourée qui ne vieillit pas bien.