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Jan Karta reprend la route pour l'Espagne, période guerre civile.
Dès qu'il quitte Berlin, il redevient un témoin d'un temps qui passe au plus prés de la fin du monde. Nous sommes en 1937. Plus que 2 ans...
Ici, le témoin assiste à l'exécution de Federico Garcia Lorca, devient le compagnon de Georges Orwell. Et il est d'un cynisme par des phrases et dialogues savoureuses d'effronterie et de vague à l'âme. Jan Karta, désormais, n'a plus aucun gout en l'humanité. Il suffit de lire les opus précédents pour le comprendre. Sauf qu'en final, il reçoit un baiser, comme au cinéma. Alors peut être que Jan retrouvera de la foi en l'homme?
Dans cet opus, Jan chemine sur les routes espagnoles et va de bataille en bataille qui frise le souk historique. Il roule sa bosse avec, ma foi, beaucoup mais alors beaucoup de chance.
Il y a également plusieurs histoires dans l'histoire. Jan redevient un détective le temps de quelques planches. Et cette histoire se clôture également avec beaucoup mais alors beaucoup d'opportunités.
Bref, cet opus possède trop de Deus ex machina à mon gout. Même si le périple est mouvementé, et dynamique avec des personnages parfaitement caractérisés. Même si le dessin est classique mais maitrisé et "Fumetti" à souhait !, Même si la narration est toujours épidermique et sanguin, il faut bien l'avouer cet opus est en deçà. Trop d'opportunisme, trop d'actions chanceuses, trop de coup du sort qui tombe bien...
Si Torti maitrise son histoire (dont la base est géniale) et surtout ses dialogues (extra de cynisme!), il utilise de trop grosses ficelles pour la faire évoluer. Par contre la guerre civile espagnole a eu peu de narration en bande dessinée et que Jan en soit le témoin offrent vraiment du palpitant, de la superbe et de l'âpreté.
D'abord la puissance du dessin qui nous immerge dans un monde sombre et luxuriant, lugubre et immense. Mézières est un illustrateur de génie qui raconte si bien l'atmosphère de ce peuple nouveau, cette planète nouvelle si superbement différente de celles des opus précédents. Rien que pour son dessin, son ancrage, ses cadrages, ses décors et ses mouvements, il faut lire "Les oiseaux du maitre".
Et puis il y a l'histoire...Christin raconte comme toujours un sujet politique au travers d'une histoire. Certes, l'histoire est passionnante et le propos politique est un peu candide à mon gout. Même si la dernière case de l'album (qui se clôt sur un big happy end comme toujours) propose une tonalité un tantinet inquiétante mais avant tout drôle et surtout très Pulp.
Donc Christin, ici, parle de tyrannie, d'oppression des peuples mais surtout de technique parfaites pour les opprimer. Il dit aussi que seul le fou, l'atypique, celui qui pense différemment de la masse peut être la seule solution à la libération des peuples. Il raconte que l'asservissement est d'abord une notion d'acceptation, de résiliation, de dévotion mais aussi de masochisme jouissif. Que seul ceux à la marge peuvent comprendre l'aliénisassions par le système. Et il appuie surtout l'idée que seul, on ne peut rien, mais à plusieurs on peut renverser un mythe ( et pouvoir le remplacer). Oui Christin raconte tout cela dans cet opus avec une sorte de naïveté, de candeur certes. L'histoire en effet est pleine de rebondissements, d'énergie. C'est d'abord un space opéra avant d'être un pamphlet.
Et puis c'est drôle! Le groupe de fou est savoureux de personnalités gaudriolesques. Entre Valérian et Laureline, les rapports sont plus en plus savoureux et riches. Que le regard de Laureline que porte celle-ci sur les discours de Valérian sont franchement drôle et tellement touchant!
Et puis, dans une case, on voit Laureline nue et de dos....Oui la case est totalement gratuite....Mais moi cette case là a construit mon adolescence....
Fred est un illustrateur de génie et Jules Renard est virtuose dans la saillie verbale...Est ce que cela suffit donc à construire une oeuvre prodige? Et bien non en fait....
Fred (le corbeau) et Jules (le Renard) discute durant une ballade qui semble être une errance (thème si cher à Fred) dans une campagne glaciale, presque macabre ou le vent remplace le vide, la nature n'est plus la vie, encore moins que l'être humain. Dans ce dessin superbe de Fred on ressent tout le désenchantement voire même la rancœur de celui-ci pour l'humanité.
Illustrations superbes, gaufrier poétique par l'enchevêtrement des dessins, le mélange des cases...et la couleur superbe d'Isa Cochet.
Donc le corbeau pose des questions au renard et ça n'a pas de sens, pas de suite, pas de continuité. Comme si le corbeau posait des questions sur une liste à la Prévert car Fred veut absolument mettre des citations de Jules qu'il aime tant et qu'il est obligé de la faire avec un chausse pied pour que tout rentre.
La déambulation sirupeuse est alors un amoncellement de strip court qui se veut être une longue histoire et, forcement, ça ne marche pas.
Si, évidemment, il n'y a pas d'histoire (ce n'est qu'une ballade désenchantée dans une campagne moribonde ou les bons mots qui fusent sont les seuls joies, les seules actions de l'oeuvre), il n'y a pas non plus de logique les unes aux autres.
C'est donc le choix de narration qui n'est pas la bonne: Une histoire. Si Fred avait choisi la petite histoire comme trame, avec début et fin à la boutade du Goupil, alors le plaisir aurait été absolue. Comme "Le petit cirque" en fait, son chef d'oeuvre.
Mustang, c'est un peu le mensuel de Jean Yves Mitton. Il est partout. Mikros est de sa création tout comme Cosmo. Et du côté de Photonik, dans cet épisode là, il aide son copain Tota qui est un peu à la ramasse question timing...
Et Jean-Yves Mitton a un sacré coup de plume ! J'adore la massivité des personnages, le mouvement des combats et les décors dans le cosmos comme dans New York. De plus, le choix des couleurs quadrichromique sont assez génial! la mise en couleurs est pop au possible. On est en plein années 80 et Mitton offre le meilleur de cette décennie dans la mise en aplat et la mise en image.
Question scénario Mikros entre désormais dans la synergie des épisodes à la Marvel, alors forcément c'est un peu plus bof. Après le n'importe nawak et le méta absolue des épisodes précédents, Mikros fait comme tout le monde.
Cosmo reste dans le n'importe nawak et tant mieux avec la destruction du méchant de la série en deux cuillères à pot. Et ça va vite, très vite...Et ça, j'avoue, j'aime bien quand c'est différend.
Et Photonik, tranquille, démarre une nouvelle histoire (Et j'aime vraiment quand on prend le temps, ça donne de l'épaisseur aux personnages et à l'histoire.
Allez, profitons encore de Mitton, durant 3 épisodes encore. Et puis cela se passera ailleurs.
Et bien ça y est, on y est....Mézières maitrisent ses plumes et son encre et Christin se libère de ses inspirations pour construire une histoire unique.
Et ça y est, on y est. Laureline et Valérian sont définis avec précisions, construits avec finesse. Valérian, le bon soldat obéissant mais plutôt dépressif à devoir obéir , un peu bête, m'as tu-vu et beau gosse. Un homme d'abord d'action, ensuite d'action et surtout d'action, amoureux de sa Laureline qui est comme son âme, son humanité. Et il y a Laureline, maternante et empathique, rebelle sans être révolutionnaire, intelligente et sachant poser les mots là ou ils doivent être poser. Et puis frivole aussi. Et ....amoureuse de son Valérian qui est comme ses racines, son corps bien que le sien soit superbe....
"Bienvenue sur Afloflol" (mouais... pour le titre) est une oeuvre unique. L'histoire l'est, la manière de la narrer l'est tout autant. Comme dans l'opus précèdent, Christin joue sur deux antinomies pour faire rire et réfléchir. Oui, entre philosophie et économie, travail organique et rituel millénaire, Christin se plait, dans la blague, à nous tendre l'histoire pour construire une piste d'intelligence. Car la lecture l'est, les enjeux, qui semblent secondaires et ne le sont pas, le sont aussi. Certes le final est encore un happy end un peu cabriolesque mais on pense évidemment, durant la lecture, au génocide des amérindiens.
Et Mézières est maitre désormais et définitivement de son art! Comment le prouver. Il suffit juste d'admirer le XB982 ( vaisseau de Laureline et Valérian) qui se nommera plus de la sorte plus tard dans la série car Christin se fiche de la technologie lorsqu'il raconte ses histoires. (Mais nous y reviendrons). Quel élégance ! Quel classe! Quel superbe! Le plus beau des vaisseaux à mes yeux de tout le space opéra mondial !
Et oui, j'ose (et tant pis si les fans de Star Wars me feront la peau plus tard, je suis un fou ! un héros! et je n'ai pas ma langue dans ma poche!!!!) le Faucon Millenium est tout pourri à côté de ce vaisseau divin de prestance! D'ailleurs il se dit que Lucas s'en aurait inspiré et puis pas qu'un peu. Il va falloir qu'il s'arrête le barbu à emprunter des trucs à Pierre. Et, d'ailleurs, t'inquiètes Jean-Claude, c'est toi qui a fait le plus beau!!!
Un monde, une civilisation, un peuple, une histoire....Voila comment pourrait se résumer les premiers albums de cette série.
Les meilleurs , selon moi.
Tout pareil que Gene Roddenberry, pour sa série Star Trek, Christin n'a pas le budget mais il a un atout dans sa manche : Mézières! Les dessins de l'artiste sont en toute maturité et rendent merveilleusement bien la faune et la flore, les peuples et leurs modes de vie. Extraordinaire ! Et ce n'est pas fini car Mézières va encore se bonifier au fur et à mesure des tomes.
Christin raconte une histoire entre matriarcat testostéroné et un patriarcat parfumée qui sont dans une guerre par habitude et vivant dans une planète creuse ( Dédicace à Mike Grell? ou plutôt à Edgard Rice Burroughs...) Christin pioche encore dans ses lectures Pulp. L'histoire est plutôt binaire mais nous permet, une nouvelle fois, de s'immerger totalement dans un monde qui se trouve dans une galaxie lointaine. Et puis, le début de l'histoire (le discours de Valérian sur différentes planètes) est hilarant!
Sincèrement et encore une fois dans la lecture, la civilisation est palpable, sa compréhension est totale et le dépaysement assuré. Et, les personnages de Laureline et Valérian commencent à se dessiner avec souplesse et précisions...
Le final du "Pays sans étoile" (Comme ce titre déchire aussi!) est un peu cousu de fil blanc. Mais, moi, j'aime aussi les Happy Ends! Ils sont tellement rare en science fiction.
Et puis Laureline est une esclave bien plus sexy que l'est Dame Leila dans Star Wars. Mais on t'en veut pas, Georges, d'avoir piquer l'idée pour ton film. Laureline est tellement superbe dans sa tenue que tu ne pouvais pas faire autrement. On dira que c'est comme un hommage, Georges, à Laureline et non pas un plagiat. ...
Mais, ça commence à faire beaucoup là....non?
Après du Tarantino dans le premier opus, voici que l'auteur nous plonge dans l'hitchcockien. Et c'est encore du bonheur.
Oui, parce que Talbot aime à nous patiner de références bougrement bien maitrisées durant toute la lecture. Et ce second tome en est bourré! Et ça pénètre l'histoire, la transforme, s'y imprègne et cela fait construire une lecture jouissive tant Talbot maitrise son affaire.
Hitchcock donc d'abord. Les scènes les plus fortes de la BD en sont de dignes héritières: montée crescendo de la tension, mise en place du drame jusqu'au feu d'artifice.
Et puis il y aussi du Conan Doyle beaucoup. Ou LeBrock pense comme Holmes. Mais il n'y a pas de fioriture dans l'explicatif chez le blaireau comme peut l'être les œuvres de Sherlock. c'est simple d'évidence, ça file droit dans la réflexion. Et c'est un régal en terme de rythme de lecture.
Mais contrairement au 1er tome, ici la course n'est pas une course poursuite. L'auteur prend toutefois (un peu) le temps à nous raconter l'univers et ses personnages. Et bon dieu que j'aime les dialogues qui sentent bon le victorien! Mention spéciale d'ailleurs au détective Ratzi qui a les meilleurs dialogues "So British" qui m'a été permis de lire depuis longtemps.
Et question dessin c'est impeccable. Même la couleur désormais me plait. Elle imprègne cette uchronie d'une pate qui fait sens: C'est un univers unique.
Alors, oui, aussitôt j'ai su qui était le vrai méchant de ce second tome et le final, très hitchcockien aussi, rebondit avec beaucoup trop de bonds pour y croire vraiment.
Peu importe, c'était trop bien cette nouvelle virée à Grandville.
Et " L'empire des mille planètes" ( il déchire pas non plus ce titre là???) enclenche une première saison d'albums ou Laureline et Valérian vont sur une planète et vivent une histoire qui permet à Christin de parler et d'être critique sur une thématique sociale de notre civilisation à nous. Comme dans la série "Star Trek" (1967) de Gene Roddenberry, en fait. Et c'est vraiment un nombre fou de chef d'œuvres que cette période là!
Ici, Christin commence son propos avec cette première phrase : " Dans une galaxie lointaine", place un peu partout des méchants Dark Vador (qui ont sous leurs casques des têtes toutes brulées), Fait prisonnier Valérian dans un rectangle de mousse comme Han Solo. Bon, l'album est paru en 1971 et "Un nouvel espoir" en 77. Donc, Lucas s'inspire de Valérian qui s'inspire de Gene ? Incroyable comme la SF d'hier était dans une telle effervescence!!!
Et ici on monte encore crescendo dans la maitrise de nos deux artistes. Christin raconte merveilleusement un empire faste et déliquescent. La narration est encore une fois envolée, dynamique. Et puis il y a l'ambiance de Syrthe, ses marchés florissants, son château et ses fêtes grandioses. Il y a des pluies qui glacent, des forêts tropicales ou des orages de pollen et de fleurs inondent des zones de chasse à bêtes géantes et d'une grande beauté! Et Mézières sublime tout ça par un crayon superbe. Même que Valérian n'a plus, alléluia, une tête de pois chiche.
Alors, la satire sociale est certes un tantinet conventionnelle de nos jours, mais en 71, elle osait carrément ! Surtout dans un journal de BD pour ado. Christin ne savait pas trop comment causer à ces ados dans l'album précédent? Désormais, il sait. Comme des adultes!
Mais, le bonheur vrai du livre est dans l'ambiance qui nous imprègne de bout en bout. On est à Syrthe, on déambule dans le marché, les rues et les bas fonds. Tout y est palpable. On ressent toutes les palpitations de cette civilisation par le biais de la lecture.
Alors, certes il y a un ou deux Deus ex machina quand pointe le bout du nez de la guilde des marchands, ce n'est pas bien grave: On est parti en congé en lisant cet album sur une autre planète.
"La cité des eaux mouvantes" (bon dieu que ce titre claque !!!!!) possède tellement de qualités et, c'est vrai, quelques défauts...
Le scénario de Christin est sans temps mort. Oh que ça bouge, ça envoie du pâté en actions qui déchirent sa race, ça ambiance postapocalyptique avec un tel fond pertinent et toujours d'actualité (L'oeuvre est de 70 et j'écris ces mots en 2024). Et, en même temps, il y a Jerry Lewis en "Docteur Jerry et Mister Love" (rigolo mais ridicule) qui invente des trucs à gogo, inventions qui permettent des facilités scénaristiques. Il y a des moments qui se veulent drôle mais qui sont enfantins à souhaits. Il faut dire que "Valérian" est publié dans Pilote, alors Christin ne sait pas comment leurs parler à ces ados abonnés. Et puis il y a des deus ex machina comme Laureline dans la cale du bateau et qui sauve (déjà) Valérian grâce à un nombre incroyables d'hasards heureux. Et puis il y a un Zombul, méchant et ridicule, qui veut tuer les héros, puis s'associer avec....
Du côté du dessin, Mézières est incroyable dans la visuel d'un New-York tropical et sous l'eau. Il est dantesque dans la rage bouillonnante des feux volcaniques. Il est génial dans cette Amérique de Far West. Question mouvements il dépote aussi. Et puis, pschitt, Valérian a toujours une tête de pois chiche ( moins que dans "Les mauvais rêves" mais quand même un peu) et les autres personnages (à part Laureline qui est déjà superbe depuis le début) ont aussi des têtes de légumes. Et puis il y a ces décors sous la terre plutôt vide et les vaisseaux spatio-temporels toujours en forme de suppositoire.
Mais, voila, en 70, cet album est annonciateur d'une nouvelle aire de la science fiction à la française...Les auteurs apprennent encore leurs travails mais ont une vision, une perspective. Et le lecteur saisit au travers de sa lecture tout le potentiel de la série.
Et voila pourquoi "La cité des eaux mouvantes" (mais que ce titre déchire !!!) est un classique. Certes assez daté pour le lecteur d'aujourd'hui mais qui a marqué d'une pierre blanche la SF des décennies 70, 80 et 90. Une des plus belles décennies en SF française.
Clairement, il est toujours bon de lire un comics qui fut une des pierres angulaires à l'inspiration d'un grand nombres de film Batman. Ainsi donc l'ambiance, la noirceur d'un Nolan sont là. Il y a aussi le héros faillible, bourré de doutes d'un Matt Reeves dans ses planches.
L'oeuvre narre le parcours de deux personnages qui arrivent (ou reviennent) dans la mélasse boursouflée d'une ville aux mille péchés. En parallèle l'un de l'autre, ils racontent Gotham. Miller use avec un grand savoir faire des codes du polar avec un classicisme superbe emprunté au genre du roman bien sombre. Il n'y a rien d'extraordinaire dans la narration mais c'est tellement bien raconté....
C'est du côté, pour moi, du visuel que la claque est totale. Mazuchelli connaît à la perfection les codes visuels du comics. Aucune des cases n'est dans le détail illustratif. Il ne met pas en avant son savoir faire et son talent dans le lustre abondant et l'éclat tonitruant. Non, le dessinateur sert avant tout l'histoire et sa narration. Il gère à la perfection les vides , les symboles et les mouvements qui servent toujours le propos. Les planches vont à l'essentiel. Et cet essentiel raconte Gotham. Pas la ville mais son esprit, sa vrai nature, sa décadence.
Ce n'est pas tant le scénario qui narre l'histoire (parfaitement écrite mais classique), c'est chaque trait du dessin, les couleurs, la mise en page, le gaufrier des planches d'un grand modernisme.
Batman année un est l'entrée en matière parfaite pour découvrir Batman, certes mais c'est aussi d'une maitrise totale dans la narration visuelle en comics. Le vrai comics américain.
Voici un comics qui ressemble à tant de comics Marvel/Semic de sa génération 80/90 ....et qui parsèment ma bibliothèque parce que j'aime à relire ces petites curiosités outre atlantique pour me détendre.
Et je m'explique:
A de rares exceptions, ces comics fonctionnent tous de la sorte: le dessin, la mise en place, la narration, les cadrages sont superbes, dynamiques, acérés. Il y a du brio dans chacune des planches. Et du côté du scénario, c'est vide, incongru parfois même sans queue ni tête.
Cet opus est comme tous les autres donc.:
Larry Stroman est incroyable de talent avec des traits incisifs et uniques ce qui fait de lui un auteur à la plume inégalable. Il construit des ambiances folles uniquement par le hachurage. Ses cadrages et ses choix de cases privilégient le mouvement, la vivacité et la lecture alerte alors que les dessins sont remplies de vides et de silence offrant une atmosphère de ténèbres et de lumière palpable.... et Son épée est d'un tel sexy absolu (il faut l'avouer) .
Et évidemment du côté de l'histoire proprement dite c'est indigent, parfois même incompréhensible. Les tenants et aboutissant sont abscons. Le chemin qu'à voulu prendre Bill Mantlo est bien sûr compris par le lecteur mais les virages et directions prises sont tous pétés du bulbe. Pire, on ne comprend pas vraiment les enjeux des personnages. Surtout ceux des méchants.
De toute manière Bill Mantlo n'a jamais fait de bons scénarios. Il sait construire des concepts, des personnages pour vendre du jouet. Mais il est nul en général quand il raconte une histoire.
Il ne se passe rien et c'est ça qui est bien.
Lereculey est un maitre absolu de l'illustration. Que ses planches sont grandioses! Ces décors superbes! Sachant illustrer les batailles avec brio, il est évidemment un orfèvre dans les duels ! Et puis, ses cadrages, son découpage, bon dieu de bon dieu....Que cet artiste est génial! Rien que pour lui il faut aller vivre en Wollondrîn.
Chauvel s'amuse aux duos improbables. Après un couple voici une amitié atypique et le scénariste prend le temps de la tresser au travers de situations pas forcément guerrières. Et c'est bien agréable. Il n' y a pas de mou dans l'histoire même si celle-ci prend son temps au travers des décors grandioses.
Oui, Chauvel tisse d'abord un univers ou on aime les personnages à prendre le temps de les connaitre avant de raconter une histoire. Mais il y a une certitude: Tout cela fera sens. Ils vont se rejoindre. C'est une certitude. La preuve ? La dernière planche de l'album.
C'est une guerre qui ne dit pas son nom. "Pacification" disait on à l'époque. Et c'est donc une guerre qui n'est pas faites de batailles rangées entre deux armées. Alors forcément la BD n'est pas mouvementée.
Peut être trop verbeuse à mon goût, les cases sont donc trop petites. Ainsi, la mort d'un protagoniste important passe presque inaperçue à cause de ce choix de cadrage. Il y a dans cet opus l'idée de conversations qui n'en finissent jamais.
Et malgré tout, tous les mots y sont nécessaires car Ferrandez raconte une guerre invisible, qui ne dit pas son nom. Comment raconter une guerre fantôme autrement que par le verbe ? Parfois Ferrandez nous fait admirer le paysage magnifique de l'Algérie par des ocres superbes.
Malgré tout, l'album est en dessous des autres tomes qui furent tous superbes. Mais elle reste obligatoire à la lecture pour comprendre cette guerre qui ne dit pas encore son nom. Car Jacques Ferrandez construit une saga nécessaire et unique. Peu ont raconté la guerre d'Algérie et Mr Ferrandez est l'un de seuls à l'avoir fait incroyablement documenté et superbement illustré.
Bon, c'est pas bon mais alors pas bon du tout.
Le dessin est aux fraises et le scénario dans le n'importe quoi. Le vaisseau spatio-temporel est un suppositoire, Valérian a une tête de pois chiche, Les décors sont inexistants. Et pis l'histoire est un mille feuille de croquignoles sans queue ni tête, que la narration par en quenouille à chaque rencontre entre personnages et chaque actions en place.
Et c'est l'album de la rencontre entre Valérian et Laureline et cette fameuse rencontre, c'est n'imp' ! et plus encore n'imp la raison pour laquelle Laureline suit Valérian dans le futur!
Sauf que...
C'est chouette de lire les débuts de deux (futurs) maitres de la BD. A l'époque on pouvait apprendre et produire en même temps. Et nous, lecteurs, on peut se régaler de voir l'évolution.
C'est quand même chouette de voir que Mézières, dans un dessin tout pété, puisse avoir des fulgurances superbes comme les monstres, les chevaux et la forêt noire à la Blanche neige et les sept nains.
C'est quand même chouette de voir Christin qui, déjà, prend des pistes sur les caractères de Valérian et Laureline ainsi que les thèmes qui feront la force de cette série.
Alors, bon, n'en voulons pas trop à cet album de jeunesse qui est une pochade, une curiosité sympathique. Mais il n'était pas nécessaire d'intégrer cette histoire à la série. Peu importe comme ce sont rencontré Valérian et Laureline.
Et Puis Laureline est déjà très belle....très très belle. et c'est la seule constance entre cet album et le dernier de la série : la beauté de Laureline.
Ouh la la....
Comme le 1er album, Frezzato nous offre une ambiance fantasmagorique de Big Apple. Autant beau que glacé, avec des brouillards à la lumière incandescente virginale et une multitude d'objets détails qui racontent l'humanité mortifère et sa décadence. Les personnages sont sublimes, tous sont des déesses et dieux grecs sans aucun défauts physiques. Et quand ils sont moches, et ben, ils sont moches.
Charyn, lui, était carrément en vacances. Les personnages sont interchangeables et sans aucun enjeux (ou incompréhensibles du côté des gentils comme des méchants). Les démolisseurs (quand même l'atout majeur de la BD) ne sont plus que des silhouettes. A la place, on a une histoire d'amour qui n'a aucun sens, une dualité entre deux gonzesses totalement abscons, et des virages scénaristiques qui fait " What's euh fuck " !!!!! Tellement que l'on n'y comprend rien.
C'est donc un album excellent pour montrer aux futurs scénaristes tout ce qu'il ne faut pas faire dans un scénario.
Même pas un nanard....un bon gros gloubi-boulga de navetitude....
Si les mots "Steam punk", "Uchronie Napoléonienne" et "Quentin Tarentino" vous font picoter l'échine, alors vous devez foncer à Grandville.
Parce que l'inspecteur LeBrock (Blaireau), il dépote. Le personnage est bougrement bien écrit comme l'ensemble des autres personnages. Certes sans finesse mais, chez Tarentino, on ne finaude pas. Et l'anthropomorphisme ajoute, avec talent, au brossage (de poils) des connectiques entre eux. Je rajouterai que les dialogues autant "So british" que "Parigot" donnent une verve supplémentaire.
Question scénar, il y a de la surprise. Certes, le fil général est bien connu mais la manière de nous y amener est surprenante. Il y a de vrais moments de tensions et d'émotions à la lecture. Le rythme est celui d'un film à la Tarentino, la violence aussi. Là encore, ça dépote. Et ça tient en haleine tout du long. Et l'auteur sait dessiné le mouvement.
Du côté uchronie, l'époque prise le fut tant de fois en BD mais pas la direction et, là encore, il peut y avoir des cases surprenantes (celle du quai de gare par exemple).
A chaque fois, on ressent que Bryan Talbot prend un chemin connu mais, à chaque fois, il nous surprend par les directions et les virages qu'il prend. Et les éditions Délirium permet à l'auteur de raconter ses inspirations et ses clins d'œil à la BD Franco-Belge comme à la peinture classique, planche par planche. Et ça c'est vraiment bien.
Reste la couleur. Mouais....On s'y habitue et ça donne une patine singulière...mais bon, on sent que c'est mécanique et pas humain. Bref, un mauvais choix à mon avis...
Mais qui ne plombe pas de trop une BD franchement jouissive.
Faut avouer que la couverture en jette!
J'ai découvert Margot dans "USA Magasine". Et visuellement c'était la claque mais du côté scénar aucune idée....dans le magasine c'était à suivre et je n'achetais pas tous les mensuels.
Alors j'ai acheté l'album pour la connaitre cette histoire et parce que....Margot...je l'aimais bien.
Alors visuellement toujours la claque et même plus. Car Frezzato est un génie c'est entendu mais il sait construire une ambiance à la blancheur candide autant que dans les détails morbides. C'est plus que superbe, c'est surtout qu'il y a un aura incandescent, un climat unique. Frezzato ne désire pas un New York réel mais une métropole débordée et fantasmée. Et c'est une réussite
Par contre du côté scénar, Charyn avait piscine visiblement. Margot fait peur à tous les méchants, pas beaux (pourquoi? On ne sait pas), Margot est la reine des démolisseurs (pourquoi? Parce qu'elle est canon et maternelle ? On ne sait pas ) Margot vit avec ses hommes dans un immense trouple ou personne n'est jaloux de personne ( il y a 4 mecs quand même) .....Charyn construit une feel good bd (et ça c'est bien parce que rare dans le 9ème art) sans se soucier des détails de l'histoire voir même de l'histoire.....
Charyn est une feignasse ou bien il a laissé un champ libre aux cadrages magnifiques du dessinateur et c'est pour cela que la narration est pleine de trous et d'incompréhensions. Parce que quand même c'est flagrant ce manque de travail à la lecture.
Du côté de Photonik, exit donc le Minotaure pour un nouveau méchant à la T'chala mais pas si monolithe que ça. Le personnage a l'air d'avoir bien des facettes plus complexes que ça. Tota voudrait il sortir de l'archétype comics des années 80 avec des méchants...très méchants et des gentils...très gentils?
Chez Cosmo, ça se densifie aussi. Alors que les opus précédents étaient le manichéisme tordant le plus total, nous voila avec personnages principaux ayant des ....ressentis. Bon, l'histoire n'est fait que d'hasards heureux et de personnages providentiels qui apparaissent par magie mais c'est plus sérieux et donc moins drôle au 12ème degré.
Du côté de Mikros, il y a encore du méta (Charlton Heston, Ronald Reagan, Steven Spielberg, Georges Lucas veulent être copains avec nos sup 'héros tout de même!) mais bien moins et bien moins fendard. Un méchant nouveau apparait (forcément pas beau) et pis un autre (et qui est propriétaire de la tour/vaisseau spatial ou habitent nos 3 acolytes, étonnant non?) bref le n'importenawak est toujours là mais en en moins fou et en moins drôle donc. Seul truc positif, Saltarella (l'héroïne) a l'air de prendre une indépendance. Elle se transforme peut être en autre chose que la princesse à sauver. Mikros deviendrait il un poil plus moderne? On verra bien.
Je demeure toutefois toujours ébaubie par la qualité des dessins malgré l'obligation de Mitton à dessiner 40 planches (Mikros et Cosmo) par mois, scénario compris. Incroyable!
En entrant dans Neverwhere par la lecture, vous embarquez dans un univers visuel hors norme. Psychédélique et naturaliste à la fois, les pastels et les couleurs mais aussi les mouvements et les corps sont de toute beauté! C'est cela Richard Corben chez qui les corps sont toujours nus avec des poitrines imposantes tout autant que les pénis. La narration visuelle est dantesque, époustouflante et ces couleurs,
Et, bon dieu de bon dieu, ces couleurs!!!!!
Question scénario, Richard Corben suit sa la libre envie de se porter là ou il le souhaite. Rien n'est définit. Corben ne s'est pas ou il va et s'en fiche. Si les corps sont libres de tissus et d'entrave sexuelle, si les couleurs se mélangent dans les décors exprimant les émotions viscérales de l'histoire, l'histoire est libre d'aller ou bon lui semble. Et, curieusement malgré ce parti pris libertaire, le scénario est bougrement classique avec des princesses à sauver, des héros classiques, des méchants vraiment méchants....Certes, il y a parfois des sous intrigues surprenantes mais la trame principale est, malgré les dessins et le ton, une quête standard. Et ce n'est pas grave tout ça, parce que c'est bien tout de même car 68, malgré tout, n'est pas loin, bien percutant. Les multiples scénettes se font lien les unes aux autres et ce qui est raconté l'est parfaitement bien.
Et la suite, dans mes souvenirs, sera mieux encore.
Une oeuvre majeure du 9ème art chez les ricains
Cosey raconte des histoires. Il n'est pas auteur de BD. Il est raconteur d'histoire et, pour cela, utilise merveilleusement les outils du 9ème art. Et, parfois, pour mieux les utiliser on tente des trucs narratifs que l'on pense pertinente ....sauf que parfois, non.
Ici, par exemple Cosey tente une narration au travers d'une trentaine de diapo et avec des mots. Et tout cela se passe sur un bateau sur un fleuve d'Asie, la nuit au clair de lune. Et cette narration est longue, très très longue. Et, évidemment, cela ne marche pas. C'est une tentative de raconter une histoire en détournant les outils du 9ème art qui ne marche pas. L'histoire est agréable mais c'est figé et le 9ème art c'est le mouvement. Parfois lent ou léger parfois violent et rapide mais c'est du mouvement. Et les diapos se veulent allégoriques, réutilisables comme si le matériau manquait (sur un bateau au milieu de nulle part, normal) avec des emprunts à notre société.
Les dessins sont superbes en début et fin de l'oeuvre bien sur et l'histoire rondement classique avec de très beaux personnages , comme toujours. Rien de nouveau mais chouette à lire même si la crise cardiaque d'un des personnages tombe très mal et se trouve mal à propos, verrue dans l'histoire.
Et puis il y a ce milieu. Cette histoire que Zeke raconte. Et non, la tentative est comprise, osée et même intéressante mais, pour moi, elle ne fonctionne pas par trop de lourdeur, d'inertie et de répétitivité.
Continuant mes pérégrinations autour des scénarios de Christin et ma découverte de ses différends illustrateurs (Vern, Bilal, Goetzinger,, Puchulu) me voici devant une voyageuse du nom de Naïma bien décevante.
Il faut bien l'avouer Christin construit une narration bien incompréhensible autour d'un personnage bien colère et irascible. Ou va t-elle ? On ne sait guère. On aimerait elle aller ? On ne sait pas d'avantage...Elle tourne, elle tourne dans sa petite ceinture ( et là l'idée est chouette) et rencontre une panoplie de personnages avec un relationnel bien incongrue. Entre phantasmes (fort mal amené) et déambulation (ou Naïma se parle seule et tout le temps, énervant), Naïma fait des rencontres et aucune idée on ça mène. L'idée est originale certes, la narration sympathique mais on ne sait pas ou cela mène.
Question dessin, Dame Annie n'est pas immense comme d'habitude. Elle tente le mouvement et ce n'est pas son dada. Même si le pastel qu'elle tente aussi, oh que oui c'est son truc. .
C'est vraiment dommage, cela aurait pu être vraiment super mais j'ai beau essayer de comprendre ou Christin veut en venir, je n'y comprends qu'à moitié.
Bon....c'est pas bon. Vraiment pas bon.
Au hasard d'une brocante, j'ai découvert une oeuvre de Christin/Vern qui était une petite pépite inconnue. Fort de cette surprise, je décidais de trouver et lire les autres du duo (au total 5, ce me semble ).
Et celui-ci est clairement une purge.
D'abord le dessin. Si j'acceptais les maladresses du dessinateur auparavant, là ça ne passe pas. Trés peu de décor et du plan serré en veux-tu en voila. Des visages plein fer tout le temps. Des champs contre champs sans la moindre originalité. Coté ambiance, Vern se défend bien. On sent l'automne et l'hiver. Et on sent les années 70/80 à plein nez. Mais pour ceci il ne le fait pas exprès, le bousin a été publié à l'époque.
Question scénario, c'est carrément indigeste. La narration n'avance que dans l'explicatif et le verbeux. Le personnage principal ne fait que passer le relais entre les uns et les autres qui ne font que parler jusqu'au final, plus verbeux encore. C'est ronflant, sans aucun enjeu, et, pire que tout, sans aucune émotion. Christin fait cela souvent de mettre en avant des anciens qui étaient contestataires, qui sont décrépis à la fin avec l'explicatif de leurs parcours de vie qui expliquent l'humanité moribonde. Par exemple :"la partie de chasse" ou "la phalange de l'ordre noir".
Sauf qu'ici, on ne comprend rien de rien. Et même à la fin qui essaye de nous expliquer quand même un peu, ça cause encore.
Bref, raté.
Certes, je comprends ou veut en venir Christin. Il s'amuse à la comédie So british policière et horrifique. La succession de "morts sous la tamise" en lien avec une valise se veut cocasse dans la ligne droite d'un humour froid et courtois, typique de l'humour anglais.
Bon ok, je comprends le part pris....mais à part ça? A part ça, il y a jean Vern qui, certes, est maladroit dans la disposition 3/4 personnages et des lignes de fuites; qui, certes, a une plume figée (Christin aime les illustrateurs plutôt que les dessinateurs de mouvement) mais Vern est surtout un créateur d'ambiance. Et Celle de Londres en 1980 est, pour moi, joliment illustrer par l'artiste.
Et puis? Et puis pas grand chose d'autres en fait. La narration est une suite "poupée russe" de mise en place de crime avec un explicatif final de plusieurs planches qui permet de raccrocher tous les wagons ( à la Agatha Christie en quelque sorte mais sans la surprise du meurtrier et du mobile) et, je n'aime guère le procédé trop ronflant et paresseux.
Bref on sourit parfois en s'ennuyant beaucoup bien que l'on se sente bel et bien dans le Londres 1980.
Christin est, pour moi, l'un de mes scénaristes préférés. Il raconte toujours quelque chose...d'autre. Son ton est toujours....différent. Il y a toujours un étonnement même si, oui, les thématiques sont toujours semblables....Christin est comme tout le monde, il a des fixettes.
Et j'aime tant le dessin de Goetzinger! Si l'artiste n'est clairement pas dans le mouvement, elle est dans l'illustration. Quelle lumière! quelle précision! Et particulièrement dans cet opus qui est de toute beauté .
Et puis il y a l'histoire, forcement un contre pied à l'Histoire avec le grand H. Raconter celles et ceux qui se sont plantés de camp, pire qui en avait rien à faire de la folie en cours. Parce qu'ils étaient des nantis, parce que, le ventre plein, ils pouvaient vivre leurs passions artistiques....passionnément.
C'est l'histoire de Sacha Guitry au féminin. C'est l'histoire de tant d'artistes durant l'occupation qui n'ont pas compris ce qu'il se passait. Parce que, vivant dans l'opulence et les arts majeurs, ils n'ont pas vu la misère et les lois anti juifs. ou on fait semblant de ne pas voir, pour ne pas quitter leur monde confortable de bien séance. Les personnages sont sublimement dessinés dans leurs psychologies. Car rien n'est simple dans ces non choix, ces lâchetés du quotidien, dans ces miroirs aux alouettes.... Le personnage principal, en ce sens, est d'une précision psychologique indéniable pour raconter tout cela.
Chauvel, ici, prend son temps. Et c'est bien de prendre son temps quand on veut construire une ambiance, une atmosphère. Mais, dans cette série, l'ambiance est la même depuis le 1er opus. Et cela est grâce aux dessins sublimes de Lereculey.
Alors pourquoi prendre tant son temps dans cette opus ? Il est vrai que l'histoire est agréable à suivre mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
Et puis il y a le dernier tome qui se clôturait sur un joli cliffhanger. Alors qu'ici de nouveaux personnages sont proposés avec de nouvelles énigmes.
Alors, moi, je crois que tout cela est fait pour construire toute une histoire en 10 tomes et que Chauvel sait ou il va, que ce moment ou il raconte lentement a un but. En tout cas, j'en prends le pari.
Donc je lis. Cela me plait. Et j'espère....
L'oeuvre de la maturité ? Sourire. On titre souvent ce genre d'ineptie lorsqu'une oeuvre semble plus pertinente qu'une autre dans la bibliographie de l'auteur...
Jean-C Denis a un pinceau qui ne m'enchante guère. Je ne dénigre nullement le savoir faire, l'intelligence du cadre et de la narration ainsi que les traits et horizon. L'artiste est un professionnel. Mais vous savez les gouts et les couleurs....bref on y peut rien. Ce n'est pas ma came.
Sauf qu'à la lecture de ce one-shot, j'ai vibré tout du long.
Déjà cette histoire de Bernard l'Hermite (romancier alcoolique) qui vit chez les autres, en usurpant des identités et pour faire tout comme une aventure narrée dans un roman édité à compte d'auteur , est d'une vrai rareté. Et tout y est surprenant dans une narration en poupée russe.
Le récit prend son temps et tant mieux. Il y a de la contemplativitée dans les émotions que ressentent tous les personnages, même les plus petits. Il y a, dans cette histoire à tiroir, avant tout, une comédie tragédie humaine.
Il y a également une sorte d'inertie latente toujours dans ces destins qui se croisent. Et Jean-C Denis nous propose de faire nous même notre propre final...
Bref, j'avoue être surpris des critiques précédentes, tant j'ai été bouleversé par la lecture de cette histoire. Et, bien que le trait ne me séduise pas autant que j'aurais aimé, j'ai adoré les couleurs et les décors.
Bien sûr que non! Il ne faut pas le "à lire absolument" ! Car, si le dessin est redevenu superbe ( il y eut un passage à vide au studio Graton ou cela dessine à plusieurs désormais), si la narration des courses automobiles est toujours intense et rythmée, l'histoire des personnages, elle, est mal raconté, avec des décors à mauvais méchants de James Bond et avec des raccourcis.
Si vous deviez lire des chefs d'œuvres chez Michel Vaillant, il faut lire les (quasi) 13 premiers et quelques pépites dans les années 60/70. Après ça se gâte, c'est certain malgré quelques surprises assez géniales de 75 à 2000.
Sauf que pour moi, afficionados absolu (oui je sais, c'est n'importe quoi mais je n'ai aucune envie de ma soigner), que j'aime cet opus !
D'abord parce que c'est la 3ème fois que Steve trahit. de "La trahison de Steve Warson" à "Le retour de Steve Warson" mais aussi avec "De l'huile sur la piste" . Et ces moments de trahison apportent à la saga des failles humanistes ou le rapport humain défaille. Elle est construite autour de héros classiques et lorsque Steve , ce chien fou, déraille alors une certaine modernité s'installe dans les relations entre personnages.
Ensuite que j'adore Ruth. Sexuellement, je veux dire. J'y peux rien. C'est comme ça. Avec Kate de chez Cosey, Laureline chez Mézières et Felina chez Goetzinger et Ruth, j'ai toujours l'échine qui picote. Et, là, la savoir vilaine fifille.....ça me fait quelque chose.
Enfin parce que Steve, ce personnage que j'aime tant, le seul qui soit faillible, le seul qui se protège de la vie avec des murs de protection à dragouiller et à faire le con, là, il se livre à l'amour peut être de sa vie et, pour cela, a dieu vat sa promesse dans "Le secret de Steve Warson". Il est temps pour lui aussi de ne plus être une pièce rapporté chez Vaillant et de construire une famille. SA famille. Sauf que Steve, détruisant ces murs de protection, en sortira KO.
Et puis il y a la violence viscérale de l'homme rigide et froid et des paroles de Ruth à son endroit. Il y a la folie haineuse que moi, lecteur, je ressens à chaque fois sincèrement. Et il y a cette porte de chambre d'hôtel. Rien n'a été plus torride dans cette série que cette porte de chambre d'hôtel là.
Je n'ai jamais lu Cossery mais j'aime beaucoup Golo.
J'aime son dessin, la naïveté de son trait, les rondeurs des lignes, les couleurs vives et les perspectives digne d'une étude en cm2. J'aime ce style à nulle autre pareille, si atypique et si unique.
Et Golo aime Cossery. Ils se sont rencontrés au Caire. Alors Golo nous fait profiter du style lyrique et oriental si personnel de cette prose si réjouissante dans toutes les cases de cette BD.
Tant d'humour égyptien, de drôlerie joyeuse, de philosophie juvénile alors que l'arrière plan narre tant de pauvreté, de malheur, et de corruption. Voila tout le charme de l'album.
Le final d'ailleurs le prouve. Alors que les protagonistes peuvent se servir de la clé de l'histoire pour s'enrichir, il l'utilise juste pour se moquer....sans entrave pénal. Voila tout. Juste ça. Rien de plus.
Toute une philosophie ou la vie est une chose bien trop sérieuse pour ne pas en rire. Le final peut être considérer comme abrupte. On peut considérer à la planche finale que.... "Tout ça pour ça?". Et bien oui justement et tout fait sens. Rien n'est plus important qu'une bonne blague bien menée. Cela permet de s'en remémorer encore et encore autour d'un verre avec des amis et toute une vie.
J'avais découvert (et aimé) Golo dans le journal "A suivre" pour son adaptation de "Mendiants et Orgueilleux" du même Cossery. Cette seconde (et dernière) transposition est tout aussi réussie.
Sokal n'a pas son pareil pour dessiner toute la fange merdeuse que peut offrir l'humain. Son dessin est comme un malaise dans la lecture. Et cela un fait style incroyable, mieux encore une ambiance glauque. De plus, dans cet opus, il assume d'avantage encore la couleur délavé, le sombre coloré, le pigment gris et sombre. Et cela rajoute au climat malsain. Rien que pour ça, il faut lire.
Du côté scénario, il y a de l'excellent et du moins bon. Et, Hélas, le moins bon m'a fait sortir littéralement de la lecture.
D'abord l'excellent: Toute la description du bourbier dictatorial d'un régime d'Amérique du sud. Tous les poncifs y sont et multiplié par 10 pour que résonne le dégout. Ensuite les oiseaux blancs et leurs funestes destins, symboles du funeste destin de l'humain. Il y a aussi des monologues de Canardo aux petits oignons. Enfin, le twist final, les deux dernières planches, qui font froid dans le dos et qui vous ne font pas sortir indemne de la lecture.
Mais il y a aussi ce périple d'un futur président sur un volcan qui ne sert à rien au propos, qui meurt connement et dont la trame secondaire est pliée (clôturée) aussi vite qu'elle a apparut. Clara, la grue, apparait machiavélique avec un plan en béton (qui est quand même très en carton, en fait, le plan) et disparait aussi sec (Dès que Sokal n'a plus besoin d'elle pour constructuire l'évolution de sa narration en fait). Mais il y a aussi ce démontage de tente pour un montage de deltaplane providentiel qui est amené de manière, il est vrai, plutôt drôle pour faire passer la pilule du "what's euh fuck" .
Bref, pour moi, critique mitigée cochon d'inde.
Que les brocantes estivales apportent en curiosités ?!?
Voici une BD trouvée au fin fond d'un cageot et qui se trouve être lauréat d'un prix. Et oui messieurs-dames "La bretelle ne passera pas" obtint le prix ACBD 1992, rien que ça!
Jean-Luc Abiven n'a rien publié depuis. Il aurait même disparu des réseaux. Et la série René Marguerite ( jeux de mots avec le peintre Belge), après ce 1er opus, n'a jamais eu de second opus. Parfois le destin d'un lauréat n'est pas pavé de plénitude.
Alors, bon, en 1992 il y a du avoir des œuvres du 9ème art de plus grandes qualités que celle-là. Voila une certitude. Sauf qu'il est bon le bousin tout de même!
Question dessin, Abiven s'inspire avec générosité et réussite d'Uderzo. Les mêmes gros nez, la même rythmique, les mêmes gags (ici parfois réjouissant) mais pas las mêmes horizons ni décors. Abiven ne fait que du gros plan quasiment. Uderzo reste le maitre mais Abiven avait du talent.
Question scénario, Abiven s'inspire de Fallet du côté de son Beaujolais nouveau. Et il y a là 2 personnages principaux, représentant types de l'ancienne France profonde, qui lutte en pieds de nez contre cette nouvelle France moderne, anonyme et pollueuse. Chez Fallet, le final était défaitiste d'un fin d'un monde sincère pour un autre dégoutant. Chez Abiven, le final est euphorique, joyeux d'un espoir sincère. Bon, on connait la résultante de tout cela, c'est Fallet qui gagne.
Alors, certes, il y a des ressorts qui tombe à l'eau ( toute les scènes autour de la prison), un vol de véhicule qui ne sert pas mais il y aussi une Normandie tropicale, un champ de maïs en ville et une bretelle qui ne passera pas !
Bon, dans la vrai vie c'est pas ça qui s'est passé .....mais on peut rêver parfois à ce que tout ce béton qui a tout enlaidi ne se soit pas étalé partout.;;;;
Aaaaah que ces brocantes d'été apportent de bien jolies surprises dans votre bibliothèque!
Car cette série est une bien jolie surprise. Toujours ces dessins, qui ressemblent tant aux traits des histoires dans Okapi, assez beau dans leurs naïvetés, leurs érotismes latents, sont comme une antinomie à une histoire particulièrement violente et sans complaisance avec l'humanité.
Qui sont les méchants ? qui sont les gentils ? La roue tourne parfois mais, bien sur, ils ne sont pas ce qu'il parait. Certes, dans cet opus, le lecteur découvre bien vite ce qui doit être le twist final. Mais, peu importe, la narration est détonante tout de même . Elle est surtout assez peu conforme à ce que l'on peut lire. Il y a une léger souffle de nouveauté narrative. Et les décors sont beaux. Séraphine maitrise.
Certes, il y a des facilités par ci par là. Mais que ce second tome ne soit pas une suite du 1er mais un périple original dans l'univers offre un ton agréable. C'est donc un monde apocalyptique et tropical que Séraphine nous propose et non pas l'histoire d'un personnage principal. Et cela fait une très agréable différence.
Nouvelles curiosité en brocante mais, cette fois-ci, il se passe un truc en plus, un monde nouveau et vu nulle part ailleurs, une aberration qui détonne...
Ici, suite à une guerre bactériologique, les hommes se sont entretués. Pire, les derniers sont stériles. Alors ( et on ne sait comment) il s'hybrident avec des animaux pour faire des enfants. Puis, ils écharpent leurs rejetons (On ne sait pas trop ni pourquoi ni comment non plus) ce qui fait une bataille urbaine fratricide dans le reste d'une ville. Il y a eu aussi un génocide de bestiaux et on ne sait pas pourquoi de trop non plus.
Mais peu importe que l'histoire n'explique pas le passé, seul importe le présent. En tout cas c'est bien l'ambition première de Séraphine. Et la narration est atypique, étonnante. Elle raconte une quête de trois personnages et le développement quitte les sentiers classiques. Les décors sont beaux. Et puis il y a cette surprise d'un trait très "Okapi" (très enfantins) avec des personnages nus, érotisés et violents.
Une jolie surprise qui propose de belles promesses en ce 1er tome. Et le final de celui-ci est particulièrement beau.
Balade en brocante et, hop, quelques albums achetés à quelques euros et me voici avec un "Julie Wood", spin of dans les années 70 de la série Michel Vaillant.
Bon, ici, rien n'est bon. Julie Wood qui est logiquement le personnage principal est inexistante. Inexistante comme le Jeannot, qui, à part Julie Wood, ne dessine rien d'autres. Oui, cela se voit sur les visages, les corps, les paysages et les engins si différents de la plume de Graton. L'histoire est tout aussi insignifiante. Les cases sont immenses pour étirer l'histoire, racontée en voix off, pour atteindre les 46 planches nécessaires. Et l'histoire, en plus, n'a aucun enjeu et même n'a ni corps, ni tête.
Reste l'ambiance grise, orageuse, sombre qui est joliment drapée. Il y a là une certaine idée du moment autour du circuit de Daytona qui rend la lecture nostalgique et surannée. Nostalgique aussi de lire un album d'une maison d'édition qui n'existe plus.
Bref, malgré un vide certain, la mélancolie nous prend. même les pages jaunes ont cette odeur si caractéristique du temps qui passe...Sympa
Balade en brocante et, hop, quelques albums achetés à quelques euros et me voici avec un "Julie Wood", spin of dans les années 70 de la série Michel Vaillant.
Bon, ici, rien n'est bon. Julie Wood qui est logiquement le personnage principal est inexistante. Inexistante comme le Jeannot, qui, à part Julie Wood, ne dessine rien d'autres. Oui, cela se voit sur les visages, les corps, les paysages et les engins si différents de la plume de Graton. L'histoire est tout aussi insignifiante. Les cases sont immenses pour étirer l'histoire, racontée en voix off, pour atteindre les 46 planches nécessaires. Et l'histoire, en plus, n'a aucun enjeu et même n'a ni corps, ni tête.
Reste l'ambiance grise, orageuse, sombre qui est joliment drapée. Il y a là une certaine idée du moment autour du circuit de Daytona qui rend la lecture nostalgique et surannée. Nostalgique aussi de lire un album d'une maison d'édition qui n'existe plus.
Bref, malgré un vide certain, la mélancolie nous prend. même les pages jaunes ont cette odeur si caractéristique du temps qui passe...Sympa
Balade en brocante et, hop, quelques albums achetés à quelques euros et me voici avec un "Julie Wood", spin of dans les années 70 de la série Michel Vaillant.
Bon, ici, rien n'est bon. Julie Wood qui est logiquement le personnage principal est inexistante. Inexistante comme le Jeannot, qui, à part Julie Wood, ne dessine rien d'autres. Oui, cela se voit sur les visages, les corps, les paysages et les engins si différents de la plume de Graton. L'histoire est tout aussi insignifiante. Les cases sont immenses pour étirer l'histoire, racontée en voix off, pour atteindre les 46 planches nécessaires. Et l'histoire, en plus, n'a aucun enjeu et même n'a ni corps, ni tête.
Reste l'ambiance grise, orageuse, sombre qui est joliment drapée. Il y a là une certaine idée du moment autour du circuit de Daytona qui rend la lecture nostalgique et surannée. Nostalgique aussi de lire un album d'une maison d'édition qui n'existe plus.
Bref, malgré un vide certain, la mélancolie nous prend. même les pages jaunes ont cette odeur si caractéristique du temps qui passe...Sympa
Les histoires de Christin sont toujours uniques et, oui, j'aime (plutôt) Christin avec Goetzinger, Bilal durant cette période des années 70 et dans cette collection "portrait souvenir" de chez Dargaud. Mais je ne connaissais pas ce couple avec le regretté Vern. Il y a eu 4 albums ensemble (autant qu'avec Bilal -4 aussi-) et, bon dieu, que c'est bon !
Il n'y a bien sûr rien d'extraordinaire dans la narration de Christin. C'est l'histoire d'un temps qui passe avec lassitude, morosité et destinées saupoudrés de fatalisme. Il y a un parterre de portrait de personnages inconnues et que l'on a connaitre par le biais de la fatalité. Il y a peut être un immortel bonimenteur d'histoire et de dessins qui magnifie le tout par une cuillérée de magie. Chez Christin, rien n'est gourmandise mais tout est multiple dans le goût raffiné. Et il y a un final très "Métal hurlant" avec un final qui laisse peu d'espoir en l'humanité.
Et puis il y a ce dessin qui a des points communs avec le trait de Bilal de l'époque (rigidité, manque de souplesse et de mouvement, grisaille et rigueur) et que j'aime tant car elle est en parfaite adéquation avec le propos de Christin. Et bien, voyez vous, je préfère le trait de Vern qui me porte plus encore dans la mélancolie, le spleen dans le propos de Christin.
Voila une bien belle histoire. Parfois, déambuler dans une brocante a du bon, du très bon..
Certes, les 13 premiers albums de la série sont, à mes yeux, comme des (quasi) petits chefs d'oeuvre. Certes, la qualité s'étiole au fur et à mesure, malgré, parfois, de belles pépites. Ce n'était pas grave. Je peux être tellement conciliant auprès de Jean Graton qui m'a tant fait vibrer auparavant.
Mais là non! Car c'est l'album que je ne relis pas, que je ne peux relire sans être énervé véritablement.
Mais que faites vous de Gabrielle et de Yves ? L'une est transparente, effacée, docile voir soumise et l'autre est capricieux, diva, méchant voir même sadique auprès de son amour de Gabrielle. Comment peut on prendre un tel contrepied à la trame de deux personnages secondaires qui parcourent pourtant l'ensemble de la saga! Qu'Yves est arrogant, imbu de lui même et bête de prétention crasse et que Gabrielle devient une pleureuse imbécile et humiliée !!!!!
Oui, la lecture énerve. Ce ne sont pas les personnages que j'aime à suivre. Pourquoi cette infidélité à vos propres personnages? Pour construire une nouvelle histoire prétexte aux courses de voitures ? Et ce final, qui se veut happy end, est d'une bêtise! Tout le monde est content sans que Gabrielle est son mot à dire ?
Jean Graton a une nouvelle fois changé sa manière de dessiner. Les cases sont plus grandes. Les voitures et la course prennent de grandes et belles planches. les personnages sont secondaires et on sent même qu'ils sont désormais plusieurs artistes pour rédiger l'oeuvre ( des visages dans certaines cases ne sont pas dessinés par Graton mais par un autre). Mais à force de rendre les personnages secondaires, il n'y a plus d'histoire et, pire, ils deviennent même l'ombre d'eux mêmes.
Il y avait eu des nanards en album dans cette saga. Toute l'arc narratif du Leader en fut un. C'était osé, fut tenté et complétement raté mais drôle au second degré.
Mais il n'y avait jamais eu de navet dans cette série à mes yeux. Voici le premier.
Donc "Les jeunes loups", ce sont les jeunes pilotes qui veulent en découdre avec les vieux de la vieillie de la F1. Ce sont les "Rois" du titre. Et ça aurait pu être sympa sauf que les fameux jeunes loups rentrent aussitôt dans le moule. Et il en reste plus qu'un. Et c'est forcément un méchant pas beau.
Enfin, c'est plus compliqué que ça.
Sur une longue (très longue) année de championnat (et tous ses circuits, absolument tous) , voici le méchant (Il se nomme Fabri) qui pilote une F1 d'une usine petite et privée contre tous les autres ( les jeunes loups et les rois) qui oint tous de sacrés voitures au top et des super usines! Et comme Jeannot a besoin d'un méchant qui tient la route, il en fait un sacré bon pilote qui mets à l'amende tous les pilotes chevronnés. Il est tout seul. Il gagne et...il est attachant malgré son tonton mafieux.
Jusqu'à la F1 en feu (belle planche inspirée pat l'accident réel de Lauda sauvé des flammes par Lunger et Merzario?) , Fabri disparait dans un claquement de doigt....
Bref une révolte des rois en carton pate.
Tout comme "Panique à Monaco", Jean choisit de nous raconter de manière documentée la formule Renault, formule 2, 3 de l'époque 70/80. Les voitures sont superbes et les courses trépidantes. Ce documentaire au travers des différents circuits de l'époque possède, comme toujours, une source de connaissance pour celles et ceux qui aiment l'histoire de course automobile depuis les années 50.
Mais, comme toujours, Jean raconte aussi une histoire prétexte dans ce documentaire. Alors la psyché des personnages est à couper au scalpel mais leurs progressions sont intéressantes. Alors, oui, le méchant dont le grand père est un (mauvais) mafieux est plus dans le ridicule qu'autre chose, mais, bon, le reste, même si ce n'est pas transcendant, est plutôt conventionnel sans être désagréable à lire.
Ce tome 47 est, en fait, le 30ème opus de la saga. Des problèmes juridiques avec son ancien patron et Jeannot a du patienter (beaucoup) avant de publier cette histoire. C'est le temps de "San Francisco Circus" et "Le prince blanc". Bon, c'est pas fameux, faut avouer. Faut dire aussi que ce sera de moins en moins fameux dans cette saga, à part quelques exceptions...
Ici Jeannot est dans le quasi documentaire. Et ça c'est bien. Le grand prix de Monaco dans les années 75 comme si vous y étiez. Avec des cases quasi photographiques et une organisation de la course quasi identique à la vrai course.
Bon après il n'y a que du prétexte (Des attentats, une rançon à demander, un méchant pas beau et bidon) et même que Michel n'apparait qu'à la fin pour faire des galipettes de héros qui attrape le méchant (Et on sait pas pourquoi il fait le héros qui fait des galipettes pour attraper le méchant à la fin).
Bref, ça n'a aucun enjeu, ni rythme et encore moins d'émotion mais le cadre est très bien documenté.
Oui je sais. 4 étoiles, c'est exagérer pour un vieux magasine avec des vieux sup 'héros pas connu et pas même adaptés par des films pop corn à l'américaine. Tant pis.
Parce que, toujours, les séries sont foutraques, déjantées parfois aussi hallucinées. C'est pété de "deus ex machina", de rythme qui induit l'illogisme d'une narration mal construite.
Est ce graçe ou à cause de Jean Yves Mitton et Marcel Navarro ? Oh oui! Ils sont partout les loustics: Mikros, Cosmo au scénario, aux dessins (j'adore!) et même en tant que personnages!!!! Car ils n'hésitent pas à partir en sucette de partout et c'est réjouissant toujours autant !
Même du côté de Photonik, création de Cirus Tota, Jean-Yves donne la main. On le ressent. Les blagues potaches et le débridé ce n'est pas dans l'ADN de Tota. Et dans ce numéro, c'est aussi la fin de la saga du Minotaure....Et c'est plutôt bien fini.
On sent bien que nos auteurs lyonnais s'amusent comme des petits fous à faire du n'importe quoi tout en assumant le faire. Et ça tombe bien, on s'amuse autant qu'eux.
Entre la réalisation du "prince blanc" et de "panique à Monaco" (Oui, publié 10 ans plus tard mais dessiné durant cette période) ainsi que le divorce d'avec le journal Tintin, Jeannot a de quoi faire. Et à tant faire et se préoccuper, forcément la qualité disparait et les inspirations de scénario sortent de nulle part.
Ici ce sera la série des "Rues de San Francisco" (adoré par Graton) avec Karl Malden et Mickaël Douglas en Guest star d'ailleurs dans l'album, et le film "Bullit" avec Steve Mac Queen qui seront à l'influence.
Et c'est frais, rigolo avec de belles planches de San Francisco. Si le début raconte la course automobile puis le prétexte scénaristique (forcément poussive) pour ce qui va être le vrai enjeu de l'album : une course poursuite. Et elle est génial cette course poursuite avec les flics idiots, les rues en pente, les voitures (superbement dessinées) qui se crashent en bouillie.
Et puis il y a Roy et Payntor qui ne font pas de la figuration. Ce pro du karaté qui se prend une mandale ( hilarant !) et ce final qui n'a ni queue ni tête mais qui l'assume tellement que c'est foutraque de rigolade avec ce personnage haut en couleur qui permet l'Happy end.
Graton sait jouer avec le rythme et la pantalonnade. C'est sans prétention certes mais c'est une première dans la série : une course poursuite de quasi 30 pages avec de la bouffonnerie et de l'hilare ....ça le fait.
Le dessinateur Arno est décédé durant la construction de cet album, le dernier de la saga. Et peut être que ce violent décès a transformé le final de cet album et donc de cette série ? Et peut être que Jodo a souhaité rendre hommage à son ami par le biais de cette conclusion ? Car ce final là est un bien beau final, qui clôture parfaitement cet aventure de l'illusion. De manière certes trop didastalique, trop rapide comme toujours avec Jodo et sans émotion particulière, hélas, mais le final demeure agréable, atypique...
Et puis il y a l'avant final...Une quête comme toujours mais cette fois-ci, Jodo assume totalement son plaisir aux énigmes et à leurs réponses désarmantes et c'est agréable aussi à la lecture.
Et puis il y a Covial. Certes le dessin d'Arno manque mais Covial se débrouille très bien dans le remplacement.
La saga se termine donc pas mochement et ça c'est déjà bien. Est-ce formidable ? Bien sur que non. La saga ne l'était plus depuis un certain nombres d'album. Alors, cela surprend....
Peut être est ce du uniquement à cet hommage d'un grand artiste mort trop tôt ? Oui, c'est possible...
A l'orée du prince blanc, rien ne va plus pour Jeannot: Il désire quitter le journal de Tintin pour incompatibilité d'humeur avec Raymond Leblanc, le boss. S'ensuit des procès et autres simagrées qui dureront des années dont Graton sortira vainqueur mais fatigué avec, tout de même, des obligations à respecter.
Notre "Prince blanc" fait partie de ses obligations.
Conçu au départ comme une petite histoire petit format à publier dans un magasine sœurette du journal de Tintin, le voici catapulter dans un album. Si Graton a gagné le procès, Leblanc veut son dernier album de Michel. Il a les droits sur cette p'tite histoire? Il va en faire une grande....
Vous comprendrez donc pourquoi l'histoire se suffit sur un post-it? Qu'il y a un grand nombre de case qui ne sont pas supervisées par le maître et que ces mêmes cases sont moches et dénotent visuellement des autres cases? Et que la trame a été déjà vu avec "L'honneur du samouraï" et que, évidemment, c'est vraiment et carrément moins bien ?
Même Jean, désabusé de ces années 75 dans laquelle les hommes malhonnêtes peuvent être sujets d'idolâtrie , clôture son aventure avec cynisme.
Il n'est pas bon du tout ce prince blanc, pas bon du tout. Le final est un mille feuille de révélations verbeuses sans aucun intérêt. Même les planches de courses automobiles sont d'une grande pauvreté .
Il y a juste les passages d'Henry qui sont réjouissantes! Mais ça fait que 4 planches. C'est maigre.
Alef a tout pour être heureux mais il est pas....Même si sa vie est merveilleuse, elle n'est qu'illusion. Il est d'ailleurs le maitre des illusions, peut créer la vie à la moindre de ses pensées comme la retirer. Tout ce monde tient à sa conscience. Il est dieu tout puissant et il en peut plus. Car, lui, veut être mortel, vieillir et que sa vie soit surprenante.
Bref...le postulat de départ est intéressant sauf que Jodo n'en fera pas grand chose.
D'abord il est colère l'Alef durant de longues (Trés longues) planches puis il s'en va sur un vaisseau avec ces copains qui vont faire les martyrs. Et de ce don de soi de 3 personnages secondaires mais important de la saga, le lecteur ne ressent aucune émotion. Et puis il y aura une quête, encore et pis c'est tout...la suite au prochain épisode.
Donc c'est plat, sans intérêt aucun. Même que Diamante n'est plus l'ombre d'elle même en n'étant plus qu'une folle d'amour.
Reste les dessins d'Arno toujours superbes avec de belles cases, une belle gestion de l'espace et des décors...
Et dés que Steve devient le personnage principal de l'album, l'oeuvre se transforme en autre chose. Car, oui, les histoires de Michel se ressemblent toutes maintenant. Oui, le consensuel, le classique, les redites à l'infini vont être l'ADN de la série pour presque tous les prochains albums.
Mais, là, non. Il se passe quelque chose de diffèrent. C'est le phénomène Steve, l'anti héros mélangé au héros classique.
Steve cherche la construction d'un foyer, une histoire d'amour. Son désir véritable est d'avoir lui aussi ce que possède Michel : une famille.
Et Ruth est le graal de ce souhait. Car Ruth désire offrir tout ce que désire Steve pour prendre le chemin de la construction d'un foyer.
Steve est un héros classique: Une promesse est une promesse. Il préfère perdre tout plutôt que faillir à une parole donnée même si celle-ci est donné à un méchant pas beau.
A moins que...
Steve est surtout un anti-héros. Il sait détruire et se détruire dans ses excès. Il a les défauts de la vitesse à tout rompre, de la tête à queue et de la fuite. Il est de toutes les débauches, de toutes les outrances. Il est le fils de la guerre et, peut être, qu'il fuit justement ce rêve de la famille et de racines dans le prétexte de cette promesse donnée pour, à nouveau, se perdre dans le trop plein.
Et c'est bien la première fois que le Leader, ce wish du docteur No, me touche dans sa solitude et dans ce moment d'angoisse absolu. Et puis il y a Hawkins qui vivra l'enfer sur terre et Cramer qui, enfin, comprend qu'il n'est qu'un perdant éternel.
L'album raconte un enjeu majeur et offre de nombreuses lectures psychologiques sur des personnages qui, au fil des albums, n'étaient que trop lisses. Alors, certes, la narration prend des raccourcis et utilise des "deux ex machina" bien facile. Peu importe.
Car, dans cet univers d'hommes qui montrent leurs vrai natures peu louables (Steve compris), il y a une seule grand perdante. Elle se nomme Ruth.
Si le cycle du Leader se clôture par cet album (tant mieux, il était tout pourris), un autre commence et ses enjeux seront tout autres que du copié/collé 007.
Encore quelques planches de prophéties et de rituels magiques ainsi que un pèlerinage sacré et, hop, voici qu'Alef-Thau est tout entier.
Ensuite c'est de la bagarre, de la torgnole, du bourrage de pif et, hop, tout s'arrange en trois coups coups de cuillères à pot....Tellement que ça s'améliore vite fait, bien fait que tout le monde renait. Manque plus que la fête autour du feu de village à manger du sanglier. Jodo va vite. Trop vite autant dans la boulimie du début réjouissant comme dans cette fin qui va trop vite aussi mais cette fois-ci dans le consensus consensuel.
Alors, oui , c'est beau (toujours autant) mais ça ne suffit plus. Avant Jodo essayait des trucs. Là, on dirait qu'il faut finir et il s'y attelle sans aucune imagination et un bel (trop beau?) happy end
Mais, bon, c'est fini.
Ah non
Y a encore 2 tomes à la saga...
Mais allo quoi !?!?!?
Sokal a toujours, et dans chacune de ses œuvres, cette poisse dans les dessins et dans les âmes de ses personnages. Oui il raconte toujours la mélancolie, le désespoir, l'amertume de l'humanité. Et les cases, toujours superbes de noir et blanc, mélange toujours les paysages, les forêt, les arbres et les rivières qui sont magnifiques avec les corps et les visages des personnages toujours crasses, décharnés. Osseux ou dodus, ils sont moches dans leurs regards et même dans leurs mouvements. Et c'est cela que j'aime tant dans le dessin unique de l'auteur: une patte qui ressemble à nul autre et qui dit dans un simple ancrage noir : l'humanité est nauséeuse.
Et puis il y a l'histoire qui traine ses guêtres autour des destinées. Là, autour d'un roman best seller et d'une adaptation au cinéma, les fantômes du passé resurgissent. Enfin, c'est ce qui semble être au sein du climax et de sa narration mais pas vraiment en fait. Pas grave. Les histoires humaines les plus belles comme les plus moches sont souvent les plus simples.
Cela pourrait être une oeuvre majeur de l'auteur et, pourtant, cela ne sera pas le cas. La faute au final...putaclic. Oui, j'étais immergé tout au long de ma lecture dans cette histoire simple, cruelle, poisseuse dans un noir et blanc sublime jusqu'à la fin qui m'a fait sortir de l'oeuvre dans un claquement de doigt. A vouloir trouver une fin qui claque, on inflige une gifle froide aux lecteurs. C'est trop et ça n'a aucun sens. Ca arrive de nulle part. ça fait un beau doigt pour toute la narration. Alors, on oublie tout : le voyage, l'immersion, le village, l'univers pour finir par ce constat qui conclue tout : "Mais c'est n'importe quoi!!!"
Jeannot commence sincèrement à ne plus avoir d'idées nouvelles pour construire ses histoires.
Dans cet opus, on prend une histoire déjà raconter un bon nombre de fois dans la série pour la déplacer en Afrique, sur un rallye ancêtre du Paris Dakar.
On a quoi ? L'obligation de faire une course pour vendre des voitures sur le continent en question, un certain nombre de pilotes et un méchant pas beau (ici en carton pate vu qu'il sort d'une mini histoire de 8 planches) qui leurs met des bâtons dans les roues avec des actions méchantes et pas belles et un final ou le pot aux roses est découvert PAR les pilotes. Ces mêmes pilotes qui, d'ailleurs, gagnent la course ( et tout le monde en plus). Déjà une dizaines d'album avec la même trame., ça commence à faire beaucoup. Et (Spoiler) il y en aura beaucoup d'autres encore plus tard dans la série et beaucoup moins bien racontés, en plus.
Reste la forme. Les actions méchantes et pas belles sont bien troussés. ça dénote d'un peu de nouveauté. Et, sincèrement, s'il y a peu de suspens, on ressent quelques sensations. Le rythme de l'aventure est bien mené.
Reste les dessins. Oui les paysages sont beaux, la course mouvementée et, parfois, ça touche au franchement chouette quand nos héros doivent traverser un feu de brousse ou s'approche des montagnes enneigées.
Dommage que Betty et son cousin traverse l'album juste pour un Ester egg. Ils auraient pu être les comiques d'une histoire bien trop sérieuse.
Et Jodo se calme encore plus....
La boulimie a cessé mais pas la surenchère. Et il y a encore des envies de suicide (et même un suicide carrément) à cause de l'amour toujours. Il y a toujours des prophéties qui vont (forcément) se concrétiser. Il y a encore plus des rites initiatiques. Mais, alors que dans les premiers albums, il y en avait trois par planches (et j'exagère à peine), voici que Jodo construit une histoire avec son lot de surnaturel (qui permet quelques deus ex machina pas piqués des vers) mais sans trop de gloutonnerie nauséeuse que j'aimais tant dans les premiers chapitres...
Et forcément la folie s'efface pour une histoire qui vrille dans le sans queue ni tête. C'est tellement l'absurdie émotionnelle que, lorsqu'un personnage meurt, on s'en carre l'oignon.
Alors et puisque l'histoire entre dans le convenue sans enjeux véritables, ni émotions, le dessin prend la place dans de plus grandes cases et plus grands espaces, dans de plus belles illustrations. Et Arno mérite que l'on puisse le laisser s'exprimer. C'est beau graphiquement.
La régalade devient visuelle et le parti pris de la surabondance ésotérique a disparu corps et bien.
Bon les dessins, c'est Ok (top! les filles sont belles, sexuées tout comme les mecs d'ailleurs tout plein de muscles; les décors sont exotiques et les bastons dynamiques). Y a du plaisir des yeux pour celles et ceux qui aiment le dessin comics des années 80.
Question histoire, y en a tout plein qui se chevauchent les uns après les autres sans aucune cohérence. Et c'est rigolo!
Rendez vous compte.: Warlord tombe dans une salle aux trésors ou il y a un bouclier. Bagarre. Il part avec le bouclier qui porte un être malfaisant. Bagarre. L'être malfaisant l'envoie balader aux fins fonds du pays alors qu'il était à deux doigts de retrouver sa tendre. Bagarre. Là ils tombent sur des titans. Bagarre. Puis il rencontre une nouvelle copine. Ils partent. Hommes volants. Bagarre.
Et la série est finie et tout est à refaire vu qu'il recrapahute ....Sans avoir solutionner quoi que ce soit. Il y a encore des aventures de "Démons", un magazine.
La curiosité va m'y pousser, je pense....
D'abord, Jeannot recommence avec une superbe caméra embarquée dès les premières planches. Il l'avait déjà fait dans de précédents albums mais là elle est plus technique, plus pro. Tellement pro que Jeannot demande à Jacky Ickx jusqu'aux positionnements des aiguilles sur le tableau de bord à chaque virage, chaque trajectoires. Et c'est top. On y est.
Et après?
Rien de nouveau. Pour Gabrielle et Yves tout va bien. C'était juste un test de papa. Françoise est agaçante à être désagréable vis à vis de Jean Pierre. Elle est même pénible et dessert par son comportement agressif le propos initial de la femme inquiète pour son mari pilote. Et rien de neuf ici non plus.
Reste Steve. Peut être l'histoire la plus intéressante, peut être même le personnage le plus intéressant. Steve , depuis le début de la saga, cherche, malgré tout, l'apaisement et la construction de sa famille par le biais d'une histoire d'amour. Et malgré qu'il ait le comportement d'un fils de la guerre, il reste un idéaliste. Alors ce (nouvel) échec pèse. D'ailleurs c'est grâce à lui et son comportement exemplaire que Michel devient champion. Parce qu'il peut être un anti héros et héros tout à la fois que sa narration est la plus stimulante à suivre.
Et puis il y a Henri. Une planche, 3 répartis et il pose un propos qui a du mordant, du bonhomme et un vrai enjeu qui faits sens.
Mais à part ces moments plaisants, ce personnage qui raconte un destin malgré tout tragique et que Jean sait raconter merveilleusement les pilotes et le circuit de Monaco, la lecture, trop verbeuse, est aussi trop confortable et pépère. Je pourrais même dire ennuyeuse.
Le début de la fin?
Ah la la la nostalgie!!
San Antonio en BD c'est comme prendre la machine à remonter chez Pompidou! Avec les blagues potaches( et pas drôles du tout, du coup...) les poncifs sexistes (inexistences du (seul) personnage féminin) et les acceptations d'hier non acceptables d'aujourd'hui ( sérieux, on peut se marrer sur la torture?") de l'époque 70...
Alors du coup ça a quand même mal vieilli et donc on voyage dans le temps avec sa lecture. C'était comme ça avant la BD ? Evidemment pas.
Mais cette collection ci est faite pour surfer sur la vague du succès San Antonionesque. Alors les dessins, ils sont plusieurs et ils sont au zef tellement qu'il y a aucune harmonie dans l'atelier et l'histoire est un prétexte à raconter de la blague et du calembour. Ce n'est donc pas de la BD mais une commande.
Sauf que les autres opus sont plus n'importenawak dans le déroulé, plus nanardesque et donc plus jouissive à la lecture au 12ème degrés. Là, je regrette même que cela soit trop sage dans le foufou, trop gentillet dans le bordelique, Il y a même des blagues rigolotes, c'est dire...
Entendons nous bien quand même...C'est nanardesque ? Oui. Mais ça vire parfois dans le simple navet. Parce que les auteurs essayent de construire une vrai histoire. Et ça c'est pas bien de vouloir faire son métier.
Pour moi cette série est la plus nanardesque de tout le 9ème art et c'est pour cela qu'elle a toute sa place dans ma bibliothèque. Et cet opus est le plus sérieux. Dommage...
On se moque de Jean Graton dans la presse? Jean Graton réagit par la pantalonnade...Je m'explique: Quelques critiques ont été émis autour de la famille vaillante et de son côté bourgeois avec une invisibilité totale de la lutte des classes (les bons patrons patriarches adorés par leurs ouvriers). Clairement la critique est à prendre en compte car elle est réelle. Perso, j'aime cette dynastie Vaillante par le biais de ce fantasme qui édulcore tout. Je sais aussi que je lis une oeuvre avec un parti-pris (Comme si 68 n'avait jamais existé, comme si les classes sociales n'existaient pas non plus) que j'assume totalement, dans mon plaisir de lecture, cette candeur tout en ayant, par ailleurs, une vrai connaissance des réalités de notre société.
Et Graton, dès la première case, répond à ces critiques par un parking....remplie de belles voitures luxueuses devant un château. Bref, il n'en a cure et il a raison. C'est son monde. Il fait ce qu'il veut. Après, il y a ce discours des représentant des ouvriers, durant 2 planches, qui, à mon sens, ne colle pas. Graton, enfonce le clou. A mon sens, il ne devrait pas.
Il n'empêche. Les 10 premières planches (les fiançailles) sont un pied de nez politique que Graton orchestre en tant que majordome avec tous ces personnages principaux et secondaires (dont beaucoup sont, soit des pilotes de courses, soit issues de la classe populaire) Et rappelle que sa série est avant tout humaine et raconte des histoires d'hommes et de femmes (Plus les hommes quand même).
Puis, Graton sait ce qu'il sait faire de mieux : raconter une histoire. Ou plutôt plusieurs histoires sur un thème qu'il aborde peu: l'amour et la relation de couple. Steve, Yves et Michel avec Ruth, Gabrielle et Françoise. Entre les opposés s'attirant, l'angoisse de la mort de l'être aimé et les interdits sociaux...Graton raconte bien, simplement mais efficacement.
Ce n'est pas transcendant mais le moment est agréable et la suite sera au prochain épisode.
On va mettre de côté tout de suite le déplaisant de côté: J'avoue ne pas comprendre pourquoi on teste une machine lunaire....sur terre. Ce n'est tout de même pas la même gravité pour les suspensions du carrosse et je ne comprends pas non plus pourquoi tant de distance entre Michel et les scientifiques. Ce n'est pas tout de même pour la communication ? Ils sont à quelques kilomètres alors que la lune est tout de même un peu plus loin... Alors oui à cause de ce début j'ai eu un peu mal à entrer en immersion.
Ok Jeannot doit trouver des idées et c'est pas facile de se renouveler....alors Michel sur la lune ! ça fait grandiose comme pub pour le journal Tintin!
Sauf que dès la disparition de notre champion apparaît le grand art ouvre les portes du génial. Jean Graton est un grand narrateur et le prouve une nouvelle fois! L'histoire, qui reprend les codes de " Le retour de Steve Warson" est tout simplement rebondissante, angoissante et superbement orchestrée! Mais comme "Le retour de Steve Warson" ou le final de "Route de nuit", Jean Graton construit une véritable ambiance visuelle qui sert et souligne la narration. Une ambiance de nuit et de fureur mais aussi d'aurore légère. Il travaille aussi sur les lieux et en fait des zones intenses. Comme le moment du bac qui est, en soit, une scène d'action et de d'angoisse sur le fil de l'eau grandiose (avec ce petit plus qui offre aux lecteurs une plus grande résonnance affective avec la présence de Boule.
Jean Graton transforme les reliefs de la Camargue pour en faire un acteur principal dans cette narration. Tour à tour lune et angoisse, levé de soleil du possible et course poursuite dans la pierre.
Du grand art
Tout d'abord "Brouillard au pont de Tolbiac" est une oeuvre à part pour moi. Car si je voulais monter à Paris, ce n'était pas pour visiter la Tour Eiffel mais le pont de Tolbiac J'avais tellement adoré le livre de Malet que je me suis englouti tous les Nestor Burma dans la foulée, puis tous les Mike Hammer, les Chandler, les Spencer. Alors forcément, le "Brouillard sur le pont de Tolbiac" est une oeuvre littéraire qui compte pour moi.
Pour Malet, c'est également une oeuvre à part. Car c'est l'un de ses livres ou il parle de sa jeunesse. Le 12ème est un arrondissement ou il a trainé ses guêtres tout jeune. Alors l'histoire ne peut qu'être inspiré par l'ambiance glauque, poissarde de cette jeunesse désargentée. Chaque coin du quartier est un acteur à part entière comme si les destins des personnages ne pouvaient en être autrement à cause des démons poisseux des rues et cloaques en sens unique.
Alors forcément Tardi se régale et nous régale: Un Paris des années 50 glauque et poisseuse? Il sait faire bougrement le bougre.
C'est peut être un peu trop verbeux. Mais Tardi veut rendre hommage à la gouaille de Malet en apposant de longues tirades du roman. C'est surtout pesant et lugubre. Le noir et blanc est sublime. Les personnages et leurs silhouettes massives dans les cases de décors superbes, rend l'oeuvre unique et sublime. Tardi n'est pas un fortiche du mouvement ? C'est vrai. Et bien, ce défaut devient une qualité dans cette ambiance générale.
Un classique du 9ème art
Par douze fois, l'album me faisait de l'œil dans mon supermarché. La première fois, je m'étais empressé de l'ouvrir (Une nouvelle série Michel, moi qui suit fan!!!) et aussitôt je l'ai remis dans le bac. Mon dieu que le graphisme des visages et des corps étaient pas beau caca !!! Puis, par 11 fois suivant, j'y suis retourné pour le recompulser, hésiter mais non vraiment les visages sont douloureusement moches....Et à la 13ème fois (le 13 est un chiffre porte malheur chez les Vaillant), je me suis laissé aller à l'achat. Retourner du côté des années 70 et de la période de la "Série noire" à Mimiche, ça ma tentait bien (j'aime bien cette période dans la série originelle).
Alors vraiment pour les visages et les corps, je suis colère. C'est moche. Pas besoin de vouloir faire le trait de Jeannot pour faire du Vaillant. Plutôt du beau qui y ressemble pas que du moche qui tente de ressembler au trait de Mr Graton dans ces années-là! Question bolides et décors, ça le fait. C'est même impressionnant cette mécanique qui vrombit, virevolte de vitesse sur du papier crépon.
Question scénar, c'est classique mais maitrisé. Il y a du rythme et parfois de l'éclat. Et puis retrouver Eddy c'est sympa.
Par contre, raconter les pilotes , leurs rapports à la mort, à la vitesse, à la victoire au travers d'une romancière Francien Seik (Ce serait pas la femme de Jean cette Francine?), ça c'était réjouissant. Tous les mots, toutes les conversations résonnent, éclatent et palpitent.
L'album porte à merveille son titre.
Quelques petites histoires de quelques pages chacune ou il y a une ch'tite situation dangereuse, de la baston, un gonzesse (sexy) qui veut se pécho le héros (sexy aussi), puis une bagarre et une résolution par la bagarre de la ch'tite histoire.
Alors oui c'est bien dessiné. Grell est un chef dans la baston, les corps et la sexualisation des corps mais aussi des décors....mais ensuite ça manque quand même de scénar et le nanard est plus très loin pour le coup.
Et, à part peut être la dernière histoire qui raconte, un peu et sympathiquement la trame principale, on se fend la poire à se moquer. Parce que, quand même, du côté des dessins, ça le fait.
Jean a encore des fulgurances et la période des années 70 est également une belle période chez Vaillant. Moins extraordinaire que celle de 60 mais belle tout de même.
D'abord, le négatif....C'est verbeux, terriblement. Et les mots sont redondants avec les images, des mots boursouflés en plus. Autre chose : les couleurs. L'ocre et le coup de pinceau ce n'est pas beau. C'était à la mode à l'époque (comme tous les explicatifs verbeux d'ailleurs) et, déjà, à l'époque c'était pas beau.
Enfin, on sait, qu'à la fin, Michel, quand même, il va s'en sortir....
Parce que pour le reste, les choix sont pertinents. Nous sommes en 73. Les champions automobiles meurent par pacson de 12 sur les circuits. La jeunesse qui brûle dans les carcasses de voiture (et il y a 1 page sublime dans cet album) et Jean en parle (un peu)dans cet album. Mais il y a surtout le doute, l'échec, la mauvaise étoile d'un champion qui veut tout laisser tomber parce que tout est horreur, erreur et noirceur. Et on est dans sa tête à Michel, on ressent ce qu'il ressent. Graton est un merveilleux conteur de l'être humain, et , pour cet album, il raconte bien, si bien.
Elles sont rares les œuvres dans cette série qui raconte le doute et l'angoisse. Cet album est un album de l'intime obscure. Bien sûr, le final retourne idéalement dans le feel good ( Et le retour de Joseph! Enjoy !)...La série de Michel Vaillant est toujours publié dans le journal de Tintin....Mais peu importe car tant mieux...Car on ne veut qu'une chose durant toute l'histoire, après tout: Que Michel marque des points.
D'abord il y a les dessins toujours aussi superbes avec un peu de Dali par ci et beaucoup de Roosevelt par là. Il y a toujours ces grands espaces, ces planches d'un silence poétique, ce symbolise outrancier qui harmonise tant cette déambulation, cette rêverie qui chemine, ce temps suspendu. La lecture est lyrique, symbolique autant dans le dessin que dans l'histoire qui, comme toujours, prend son temps, se permet de longs dialogues contemplatifs, lorgnant même à la philosophie, celle de la vie et de l'introspection. dessins et narrations en harmonie et même dans l'apaisement.
Sauf que...
Il y a des éclairs, un orage qui se prépare que le maître de l'univers ne comprend pas et ne maitrise pas. Et tout flotte jusqu'au final.
Il y a aussi un meurtre violent qui a eut lieu....
Et puis patatras l'orage éclate. C'est le final de l'opus, tout de blancheur écarlate qui efface tout. Les rituels initiatiques se clôturent pour toutes et tous avec brièveté et incandescence.
C'est sur ce tome 5 que Roosevelt prédit 8 tomes pour son histoire, comme ça, ça y est, il sait ou il va. Comme çi, avant, tout n'était que rite et symbole, balade et ballade, tranquillité et déambulation lyrique ( parfois trop péremptoire dans les tomes précédents) et que désormais tout était fini...pour déclencher le drame qui effleurait à peine l'histoire jusqu'à maintenant.
Hâte de la suite
Peut être est-ce à cause de ce comics que j'ai ce plaisir coupable à lire (et parfois relire) cette série nanardesque en diable avec, malgré tout, de beaux dessins à la Sal Buscema (en moins sympa), à la pépète sexy et aux barbares en carton pâte mais tout huileux et des muscles tout partout.
Parce que celui-là il est (presque) différent des autres.
Alors, bon, il y a des méchants qui sont méchants parceqeueueue !!!! ( sans la moindre once de psychologie CQFD). La première histoire ( avec le fameux géants des neiges) est tout pétée mais, bon, on se marre du bousin entre les mains...
Et puis il y a la suite...plus tourmentée, plus introspective dans une ellipse d'une vie qui va, comme toujours, trop vite mais qui surprend et qui plaît. Shakespearien ? La blague ! Non, bien sûr....mais ça y lorgne quand même pas mal.
Car, oui, les aventures précédentes racontent tout de même le dilemme d'une vie. Celle de Warlord qui a tout vécu, des tourments de l'amour, du déracinement, et même jusqu'au filicide. Et, ça, c'est pas rien.
Alors on se prend à rêver...cela aurait pu être trop bien Warlord si Mike Grell (un dessinateur très talentueux) s'était fait aider au scénario par un scénariste. Car les thèmes choisis ont de la pertinence, le parcours du héros est initiatique dans tous les thèmes d'une existence...mais hélas c'est mal et trop vite raconté à chaque fois.
Sauf ici. Ici l'introspection est agréable, plutôt pas mal narrée. Et surtout l'histoire prend son temps . Ce n'est toujours pas une vrai réussite mais ce n'est pas, dans cet opus, un nanard hilarant.
A lire absolument pour celles et ceux qui lisent ou ont lu tous les donjons précédents. Parce que sinon vous pigerez pas grand chose.
Mais, moi, qui lit (et achète) tout j'ai pris mon pied. Tous mes personnages que j'aime avec une trame qui tient la route, qui conclue des narrations et en propose de nouvelles....ça plait au fan que je suis. Et les revoir dans une posture de vieillesse, nostalgique et à l'oraison des conclusions et réflexions de leurs propres histoires, c'est assez passionnant à lire.
Et au milieu des anciens, il y a Andrée, nouveau personnage régulier, qui possède tout du destin tragique alors qu'elle n'a rien demandé.
Certes, je suis passé à côté de la dessinatrice Aude Picaut. Elle est dans le thème des nonfiguratifs "Donjon". Et cette chaleur, ces couleurs vives, cette naïveté dans le trait offrent bien sur un point de vue inverse mais stimulante dans une histoire pourtant glauque, noire et profond ( comme l'entremêlement de destins tragiques) mais, hélas, je n'ai pas accroché....les gouts et les couleurs....
The Walking Dead chez Tolkien....Une nuit en enfer en planche de BD.
Car, dés le début, ça part en couille. Et ça aurait pu être du très bon sauf que la trame se déroule avec trop de hasard heureux pour moi, avec trop de rencontres exceptionnelles et déterminantes pour le final et toujours dans le plus des heureux des hasards. Et puis il y a ces personnages secondaires....On sait qu'ils vont tous mourir mais on aurait aimé mieux les connaitre. Hélas, ils passent aussi vite qu'ils sont venus.
Malgré ces désidératas ça dépote, ça envoie, ça déboule. L'action est à son level le plus haut, les dessins sont sublimes. Lereculey nous régale. Les couleurs, les traits, les mouvements et les effets, malgré un classicisme avéré, sont d'une beauté à couper le baba.
Le final, lui, apporte des moins comme des plus. Le moins (voire le nul), c'est qu'on ne sera jamais peut être rien de ce "convoi" alors que l'on s'est attaché, dans le tome précédent, à savoir dans quel pays visiblement maudit ils vont et que vont-ils devenir. Les auteurs s'en fichent visiblement, tout cela n'était qu'un prétexte? Le plus, voire le top, c'est l'annonce de l'enfant. Il y aura peut être une quête, une saga qui s'annonce.
Bref, peut être une grande histoire dans ce grand univers.
Que ça file le temps...Que ça file.
Alors Mike Grell dessine vite et pas mal avec une multitude de twists sans queue ni tête, de rebondissements sans le moindre sens, de "deus ex machina" qui facilitent , ubuesques, les passages d'une histoire à l'autre.
Et c'est à chaque fois complétement débile mais, et c'est là ou c'est savoureux, toujours surprenant :
une planète ronde qui roule par terre en faisant une grosse trainée avec des extraterrestres dedans qui se sont perdus dans la terre...qui est au centre de la terre...dont le chef veut pécho Tara ( la compagne de Warlord). Bon ils vont tous mourir en 4 planches chrono et ce sera fissa.
Des méchants pas gentils dont le chef ...veut encore pécho Tara. Et pis, les héros vont tous mourir avec des ours....mais non parce que les vrais chefs, c'est des copains. N'ayez crainte, les méchants vont tous mourir aussi.
Et Deimos (d'où le titre) qui veut (forcément) se venger de Warlord. Il clone le fiston à Tara et Warlord puis faire grandir le bambin en homme pour se bastonner avec son papa...Devinez la suite? Oui, c'est ça....ils vont tous mourir.
Ce qui a de bien avec les nanards, c'est qu'on réfléchit pas, on se marre et on peut se moquer. Et c'est pas beau de se moquer...
Après une entrée en matière absolument géniale (entre Coney Island, Halloween et découverte macabre au travers d'un incident visuellement impactant) le déroulement qui suit est au hasard heureux des découvertes et explications trop verbeuses sur plusieurs planches. C'est dire: les bulles prennent plus de place que les images dans certaines planches alors que les auteurs sont d'abord talentueux dans la narration visuelle. Le méchant explique tout car le personnage principal n'a rien compris? Dieu que je déteste cette procédure narrative.
Reste des personnages toujours aussi attachants comme le vendeur d'hamburger dans son boui-boui, des planches silencieuses qui racontent tant dans les émotions, et des petites scènes de vie qui sont bien agréables. On sourit même parfois.
Dommage que la narration principale soit si fragile dans son évolution. Dommage surtout que ce soit le dernier opus d'une série qui, franchement, avait tout d'une (très) grande.
Ici Lou Cale quitte New York pour les contrées sudistes de la ségrégation. Et bien sûr que, dès la première planche, on sait pertinemment ce qui va se passer avec le faux semblant de situation et ou veut nous mener les auteurs. Sauf qu'ils le font avec maestria. Les décors, les personnages, les paysages, les twists...tout est parfait jusqu'au final.
Lou Cale, lui, déambule, déniche et photographie. Il est un personnage qui ne juge pas. Les actions menées par les protagonistes suffisent pour ne pas rajouter de la morale.
Rien de nouveau évidemment mais gérer de main de maitre. C'est d'ailleurs et surtout les personnages qui font le meilleur de cet opus: leurs humanités atroces, leurs lâchetés pisseuses, leurs colères légitimes...puis il y a les grands espaces superbes qui se clôturent sur une quasi planche entière des lumières new yorkaises assez géniale. Puis, en tout dernier, il y a Billie Holiday et quelques mots de narration qui, poétiquement, ramène au réel, au palpable, à l'épiderme qui a tant brûlé...
Un tome à lire absolument
Découvrir le passé du personnage principal par le biais d'une rencontre opportune avec un ancien ami est assez conventionnel en écriture. Mais peu importe pourrais je dire si cela fonctionne et ici c'est le cas puisque nos artistes savent écrire...
Les personnages toujours bien brossés, une structure narrative qui a du chien et de la pirouette, de l'action et de l'émotion et un dessin toujours à l'identique mais toujours aussi réussi.... Bref tout y est pour passer un agréable moment avec toujours ce petit truc en plus qui fait la différence au détour des planches....une émotion surprenante par ci à la lecture, un moment de glamour et beauté féminine par là et toujours... toujours, au travers d'une narration conventionnelle, une surprise, un petit twist qui donne de l'entrain. Bref du très bon
Par contre, il faudra m'expliquer comment notre Lou pécho grave autant...Physiquement ce n'est pas un séducteur...Il est drôle certes mais le "mojo" chez lui, je le vois pas. Mais bon....à part ça...c'est du petit lait.
Bon dieu il y a de l' "idées noires" à la Franquin dans ce 1er opus! Le dessin de Sokal est noir, sublime, d'une précision folle. Le crayon de Sokal est violent, acéré. Chaque coup, chaque ligne est d'une violence extrême, d'une nervosité rare et tout prend corps. Oui j'ose le dire, Franquin aurait adoré le trait primitif de Sokal qui s'inspire du maître et se dévergonde dans l'humour potache, ironique, désabusé des multiples histoires qui se succèdent.
Car l'histoire du père de Canardo , jusqu'au bout de sa vie, est empreint d'une violence désabusé, incroyable. Sous un côté rigolard, il y a tout la profonde horreur de l'être humain. Il suffit alors de potache, d'iconoclaste pour faire passer crème. Sauf que non, la violence est là, toujours...la violence humaine.
Puis vient le fils du père. Notre Canardo. Le dessin, la trame, tout revient. Et c'est moins bien.
Bon dieu que j'aime les œuvres de jeunesse de mes auteurs de BD préférés. Il y a le pire comme le meilleur. Et là c'est le meilleur.
Les années 40 sont visuellement superbes. Il faut aimer le style de Warn's et Raives, c'est sur. Le style est toujours le même: grands espaces et couleurs délavés, planches muettes et bulles archipleines. Peu ou pas d'actions mais toujours une lancinance psychologique...
Ici ça fonctionne pleinement et il y a de l'action en prime.
Sauf que, si le scénario complexe nous apporte son lot de surprises qui donne de la chair et de l'épaisseur à cet univers de ressentis mélancoliques et bourrés de déchirements, les situations sont tout de même bien capillotractés. Il y a du Deus ex machina à positionner les personnages secondaires dans certains lieux et situations. De plus, il est triste de ne pas mieux connaitre les 2 jeunes indiens desquels toute l'histoire se coordonne.
Par contre, côté ambiance, c'est du grand art: New-York toujours mais aussi la réserve indienne.
Bref on tourne autour du pot sans jamais vraiment puiser dedans, malgré une ambiance superbe. Dommage.
Les années 40 sont visuellement superbes. Il faut aimer le style de Warn's et Raives, c'est sur. Le style est toujours le même: grands espaces et couleurs délavés, planches muettes et bulles archipleines. Peu ou pas d'actions mais toujours une lancinance psychologique...
Ici ça fonctionne pleinement et il y a de l'action en prime.
Sauf que, si le scénario complexe nous apporte son lot de surprises qui donne de la chair et de l'épaisseur à cet univers de ressentis mélancoliques et bourrés de déchirements, les situations sont tout de même bien capillotractés. Il y a du Deus ex machina à positionner les personnages secondaires dans certains lieux et situations. De plus, il est triste de ne pas mieux connaitre les 2 jeunes indiens desquels toute l'histoire se coordonne.
Par contre, côté ambiance, c'est du grand art: New-York toujours mais aussi la réserve indienne.
Bref on tourne autour du pot sans jamais vraiment puiser dedans, malgré une ambiance superbe. Dommage.
Pour ma part, je trouve que cela s'essouffle un peu.
Les deux premiers étaient bourrés d'inventivité et ce troisième tome tente également de nouvelles pertinences visuelles, de nouveaux jeux avec les codes du 9ème art. Et sincèrement c'est inventif toujours autant.
Mais est-ce drôle? Perso, j'ai souris certes mais la rigolade n'était pas franche. Peut être y a t-il trop de pistes ouvertes, de nouveaux personnages avec de nouveaux pouvoirs, liés toujours aux codes du 9ème art. les anciens, eux, ont disparu. Qu'est devenu la jeune fille française aux pouvoirs des couleurs, par exemple? Un comics américains réutilise tous ces personnages secondaires certes ad nauséum dans la plupart des cas.
Jousselin, avec sa pertinence narrative, ses constructions judicieuses, pourraient les refaire venir et développer un univers superbe. Mais il fait un autre choix...de nouveaux personnages encore et toujours qui, hélas, sont moins ciselés psychologiquement. Comme des prétextes à de bons gags visuels.
Par exemple, cette factrice, génie de la mécanique, qui vit donc dans la petite ville d'Imbattable devrait souvent croiser le chemin de notre super héros pépère. Et ben non. Elle disparait aussi sec.
si toutes les histoires sont toutes sympas à lire, l'une d'entre elles est superbe: celle du fantôme de la femme du gendarme. Alors, là, chapeau. L'auteur touche au cœur dans une nostalgie surannée magnifique et avec toujours les codes du 9ème art réutilisées brillamment dans la narration.
La surprise dissipée, la maitrise demeure. Tordre les codes du 9ème art, s'en amuser avec délectation...Jousselin s'amuse, nous amuse et se trifouille les neurones pour nous amuser encore plus! Car il cherche le loustic à nous surprendre visuellement ET narrativement ! Ensemble ! Et ce détricotage SONT les super-pouvoirs des gentils et des méchants!
Et puis il y a cette histoire, les franchouilles Avengers qui sauvent les states avec leurs manières de faire: tranquilles et pépères....hilarant!
Question dessin ça fonctionne. Cette série est faite avant tout pour notre jeune génération et l'auteur est en parfaite harmonie avec cela. Certes les adultes qui aiment et connaissent les codes de la bd se régalent.
bref, une superbe surprise encore et toujours malgré tout
Warn's (oui à l'époque ce n'était pas Warnauts mais Warn's, va comprendre Charles) et Raives travaillent à 4 mains sur tout: dessin et scénario ensemble. Ils sont plutôt dans le one-shot, le dyptique ou le roman graphique. Et souvent j'aime beaucoup, vraiment beaucoup.
Mais, il y a un bail, ils avaient concocté une petite série pas piquer des vers ou il y a toutes les thèmes que j'aime: le New-York des années 40, les bas fonds, l'enquête policière d'un détective (ici un photographe) et des personnages brossés aux petits oignons.
Et tout y est avec un peu de Dahlia noir en prime...c'est dire.
Questions dessins pas de blême: c'est du Warnauts et Raives. Grand espace et belles planches en silence d'une ville qui s'expriment en couleurs chaudes et façades gigantesques. C'est beau. Et il y a les personnages: expressifs, superbes, chaloupés.
Questions scénarios, il y a un peu de capillotracté sur la narration mais les personnages sont réussies, les résonnances entre eux fonctionnement bien.
Et puis c'est plutôt drôle parfois, réjouissant aussi ce qui est rare dans ce genre de thématique. Mais il y aussi le spleen d'un personnage principal qui se veut joyeux devant les autres. Le final, lui, est vraiment pertinent. La nostalgie, la tristesse, le deuil dans un décor chaud et brulant, ensoleillé dans le sourire d'une femme morte.
Une belle réussite
Voici un contre-pied jubilatoire du comics de super héros américain avec, cerise sur le gâteau, une question qui est au combien pertinente: C'est quoi vraiment le pouvoir imbattable d'un super héros de BD?
Et paf, l'auteur tape dans le mille: un personnage qui maitrise les codes de la BD. Et pis après il suffit ensuite d'inverser tous les codes du comics pour construire un univers irrésistible.
Ici, point de violence dans les villes mais voici un village du nord de France ou il ne se passe rien. Le (super-)héros fait ses courses, aide les petits vieux et va chez sa mamie. Ici, le vrai méchant est le maire qui est l'homme le plus versatile mais qui est surtout recadré par la vindicte populaire. Après il y a un savant fou qui est méchant parcequeueueu..., un joker plaisantin et un SIDE kick ado avec plein de boutons. Bref, tout y est et tout est passé à la moulinette pour en faire une Bd pour enfant assez géniale, sans violence et biodégradable. Un univers feel good tout prés de chez nous.
Mais là ou l'auteur fait fort c'est dans sa maitrise sur les règles du 9ème art. Et c'est vraiment pétillant, bourré de trouvailles pertinentes, intelligents et même détonnant. Il y a des blagues sur 1 planche et vraiment c'est alerte et puis des histoires sur plusieurs pages et elles donnent de la matière aux personnages et à l'univers.
Bref une BD pour ado intelligente, drôle et bourrés de trouvailles sur l'inversion des codes des comics. Avec ce petit plus du pied de nez à la française.... Après tout cela pourrait être ça un super héros à la française.
Il est compliqué de construire une suite à un dyptique assez extraordinaire en soi. Pas facile et pourtant c'est pas mal.
Explication:
Du côté du scénario, Chauvel reprend deux personnages principaux ( et d'autres secondaires) pour les faire cheminer et nous faire découvrir plus encore le monde de Wollodrin. Chauvel utilise la narration du convoi étant obligé d'avoir guides pour atteindre le lieu. La narration est convenue, archi pratiquée déjà.
Sauf que Chauvel le fait bien. Le Drama fonctionne. Il y a a tout et c'est rondement mené pour une lecture vive et pleine de tensions.: Le judas et les forces obscures tout autour, les régions dévastés et la destination finale glaciale, Le peuple sectaire et la jeune fille qui veut s'en défaire. Et les guides: Une femme et un orq, comme un couple, qui sont les seuls à être humains.
Vous ajoutez à cela un dessin flamboyant et superbe. Et vous obtenez un très beau tome qui propose une superbe 1ere partie. Il y a de l'espoir d'avoir, en plus, de toute cette réussite de l'étonnement dans la 2ème.
Après un 1er cycle assez extraordinaire qui narrait les petites histoires et la montée crescendo de ce qui allait être la guerre fantôme en territoire d'Algérie, dans lequel l'auteur narrait son amour immodéré pour ce pays aux paysages superbes mais aussi la violence latente qui s'instillait au sein de ce peuple colonisé et colonisateur, Ferrandez rentre dans le dur.
La violence directe, les représailles sur les représailles menées à cause d'autres représailles. Les personnages que l'on suit depuis le début de ce second cycle sont malmenés, titubant parfois par une destiné aléatoire et mortifère.
Il y a eu des méchants, peut être, et il y a des gentils parfois mais "Rue de la bombe" les malmènent pour n'être que des femmes et des hommes qui doivent faire des choix au jour le jour. Des choix chaotiques et à l'inverse même de leurs morales.
C'est la spirale donc infernale.
L'histoire est haletante, les actions ne sont que des réactions épidermiques aux actions des autres. Pas de répit. On craint pour eux tous. La spirale nous emporte avec eux.
Question dessins, les superbes aquarelles des paysages disparaissent, englouties par les cases de l'action et de la réaction. C'est bien vu. Ferrandez privilégie les articles de presse en pleine page. Car le temps de la peinture et des couleurs superbes d'orient est révolue. Seul l'actualité compte. L'actualité et comment les personnages multiples et bougrement bien racontés se sortent de tout ça.
Ferrandez raconte un effondrement.
Warlord retrouve Tara, qui a un enfant de lui. Maria S'enfuit du château. Elle est amoureux de Warlord qui ne s'est pas rendu compte. Maciste part avec Maria en critiquant Warlord. Puis il y a des lasers qui tuent tout le monde dans le château. C'est en fait un grand ordinateur qui est pas content. Warlord détruit tout ça. Faut pas déconner. Mais, pas de bol, le méchant de la série kidnappe le bébé qui a vraiment une tête d'idiot bête. Alors, voila, il repart avec Tara sur les routes pour retrouver son fiston.
Et c'est fendart. Les filles et les garçons sont ultra sexués. Les personnalités sont sans filtres et poncifs au possible. Ya de la baston, de la torgnole, de la mornifle. C'est bien dessiné. On ne réfléchit pas. Il ne faut pas d'ailleurs, sinon, on pourrait ne pas aimer. Alors pas de réflexion et on demande rien de plus.
Voila la suite du nanard précédent.
Graton raconte une course automobile alors, forcément, il se débrouille mieux. Il avait déjà fait ça auparavant et pour le même type de course ( celle de l'extrême automobile) avec "5 filles dans la course" (En bien mieux!) et avec " La trahison de Steeve Warson" ( en mieux aussi). L'explicatif de la course est comme toujours trop verbeuse, les décors sont superbes, les voitures vrombissent d'écume, les rebondissements sont souvent convenus et parfois convenable dans le sens étonnant. Et Graton revient à la pauvreté et ça , ça fait froid dans le dos comme dans les " 5 filles dans la course".
Bon, après, l'histoire, elle, est déjà vu et revu dans la série. Le leader est toujours un méchant en carton pate, et pourquoi Hawkins et Cramer sont méchants? Parce queuuuuuuuu! Et , la Vaillante, que l'on découvre ( Graton nous fait à chaque le coup et à chaque fois elles sont superbes!) ressemble à une Commando ( une de mes préférées en Vaillante) avec une forme de suppositoire....Et là bof. Elle me semble trop grande, trop imposante pour une couse de ce type.
Mais il y a aussi un happy end qui, oui perso, m'a surpris. Comme le plaisir des Texas Rangers avec Roy. il y a surtout une vrai scène qui glace les sangs! Tellement réelle , tellement violente!
Bref on bon opus à la lecture confortable à qui aime la série sauf pour une scène, la plus violente de la série.
Visuellement c'est une tuerie. Faut dire qu'à Sin City, ça meurt par pacson de 12. Franck Miller se lâche sur les filles, les flingues et les voitures. Mais aussi, les effets de lumières, les cadrages léchés comme dans les films noirs, très noirs. Oui c'est bluffant surtout quand il prend une case par planche. Il y a un épisode avec Marv de 26 planches qui est splendide. Et puis il y a du bleu aussi autour d'une tueuse en série qui apprend le métier et qui est un peu nympho aussi. Le bleu de ses yeux, c'est avec ça qu'elle appâte ses victimes. Et ce bleu tendre et nostalgique jure avec la violence du noir et blanc inversée.
Bref visuellement c'est bluffant. Miller a pris son kiff et nous en fait profiter. C'est pas aussi bien que le tome 1 ( rien dans la saga ne peut être aussi bien que le tome 1 de toute manière) mais le panard quand même
Après c'est une multitude d'histoires qui racontent Sin City sans connexion entre elles forcément ni avec les opus précédents. Et ça c'est dommage. Parce que Miller avait proposé plein de pistes sur les tomes précédents et, il semblerait, qu'il ne les utilisera pas même en courtes scénettes. Le boucle ne se boucle pas.
Miller s'amuse avec les pulps dans cette série et les pulps c'est aussi des histoires brèves. Toutes ne sont pas réussis dans l'histoire. On reste souvent sur sa faim. On en veut plus et c'est trop court.
Pour symbole, Il y a même l'histoire qui a introduit le film "Sin city" de Rodriguez. Visuellement superbe mais avec un gout de pas assez en bouche. C'est du brutal, du concis, à l'essentiel.
C'est d'ailleurs le souci de toutes les BD qui ose la multiplicité d'histoires dans un tome. Ce Sin city là confirme la règle.
Je l'aime bien celui-là, le premier de la seconde série. La série "Warlord" était une série à succès durant les années 80. Un véritable succès. Alors ses histoires viennent en France et Artima, l'éditeur de l'époque, se contrefout de la chronologie de l'histoire. Et c'est tout pareil ici.
Sauf que c'est sympa là.
Parce que c'est pêchu, envolé. Que y a de l'action, que les filles (et les hommes) sont sexy et que, si leurs personnalités sont taillés à la serpe, c'est amusant de lire ce genre de personnage là: il y a des potiches, des bravaches, des barbares, et c'est rigolo les poncifs.
Alors les dessins soient chouettes. Les mouvements trop bien, les scènes de bagarre trop bien. Un comics des années 80 qui a du chien et du panache. Sans prétention et très divertissant.
Sokal dessine vraiment mal mais il le fait merveilleusement. Les lignes de fuites sont au zef, les corps sont aux stéréotypes absolues et engoncés dans les défauts de ligne de courbe. Mais cette malaisance picturale donne un cachet unique. Et Sokal, par contre, dessine merveilleusement les émotions animalières, les fourrures et l'anthropomorphisme. Et surtout l'ambiance noire, l'atmosphère poisseuse, là, Sokal est un maitre.
Car la lecture est collante, huileuse. Elle n'est pas agréable bien au contraire. Le malaise est là toujours à chaque planche, chaque case.
Dans cet opus, l'un des meilleurs de la série, la violence est dans chaque personnages liés, tous, à des destins mortifères allant de l'espoir à la destruction. Canardo est dans ce cadre un témoin à la Sam Spade, alcoolisé et traine savate.
Ici Sokal connaît la littérature russe et la violence des personnages russes. Sokal, alors, dépiaute le tout pour construire une fable d'une violence rare avec des dialogues parfois d'une précision émotionnelle rare. Et le final à la Dostoïevski est au diapason de toute la lecture. La fille de Raspoutine est peut être l'un des plus beaux personnages que j'ai croisé en BD.
Alors, il y a des moments de drôleries, drôles et grotesque dans une tragédie humaine, violente mais tout aussi grotesque dans ses excès.
Sokal fait du théâtre russe dans une BD. Et c'est une vrai réussite.
Graton fut invité (et choyé) au sein de l'usine Ford aux USA. Et il a désiré le raconter au sein d'une aventure de Michel Vaillant. Et ça c'est sympa. Il narre tous celles et ceux qu'il a rencontré. Des sommités de l'automobile de l'époque. Et ça c'est chouette, ce passage sympa comme une sorte d'immersion dans ces années-là.
Sauf que Jeannot, il croit que ça suffit pas ça pour un album. (Il a tord, le bougre, vu qu'il en a fait des albums superbes sans méchants). Alors, patatras, il débute avec une Bondieuserie à la Roger Moore avec, bien sur, repatatra, le Leader qui est le gros vilain en carton pate par excellence.
Et tout est boiteux, ridicule avec des twists carrément bidons. De toute façon à chaque fois que le Leader apparait, la série périclite aussitôt. Le début reprend les bases de la base secrète du docteur No. Avec, au milieu, une attaque au bazooka dans la dite base secrète que même, qu'ils oublient des médaillons made in Vaillante sur le parquet....et hop ! Tous les USA croit que c'est Michel sans connaitre chez qui ils ont fait la guerre....Incompréhensible non? et la fin est celle du méchant pas gentil qui permet de faire un cliffhanger pour l'album suivant (parce que c'est un diptyque le bousin)
Alors peut être que la suite sera meilleure, espérons...
Sympa la BD qui parle de théâtre avec du roman à la Poirot dedans, pis avec du MI-6 aussi et pis surtout de la seconde guerre mondiale le tout orchestré dans un flegme so British.
Petite explication, durant le "Blitz", la guerre éclair et les bombardements nazis, les londoniens vivaient à l'heure des théâtres. Il vivait malgré tout....comme un goût de résistance.
Le dessin à la parfaite ligne claire est en adéquation idéale pour cette BD qui se déroule dans une même pièce avec des personnages qui sortent côté jardin ou côté cours. Une BD qui s'amuse dans la scénographie, les dialogues, les décors et même les postures des comédien qui font du théâtre. Le final d'ailleurs est savoureux comme une poupée russe dans une autre poupée russe.
Bref la Bd est réjouissante. Sympa comme tout
Sokal ne sait pas dessiner mais il est le fait bien. Oui, les mouvements, les perspectives ce n'est pas son truc mais l'ambiance, ça, carrément ça l'est! Car "Le chien debout" est malaisant au possible, poisseux de graisse, d'une brume gluante de boue et les esprits sont au diapason, visqueux et malsains. Sokal a un crayon d'huile et dessine avec du rouge qui tache. Et c'est si personnel et unique que c'est superbe de laideur crasse.
Canardo est un Sam Spade de BD perfecto; Il en a tous les aspects. Alcoolique mais secondaire dans le récit, il demeure celui qui construit l'histoire jusqu'au final qui twiste sévère (un régal!) dans un détachement profond au drame qui se joue et un vague à l'âme de ses drames à lui que ce sont joués.
Tout est noir. L'humour, les personnages, le dessin, les destinées et rien ne sortira de bon. Et c'est génial.
A noter tout de même que dans ce 1er tome, Sokal fait le choix d'une civilisation animale qui est secondaire et esclave à la civilisation humaine. Le principe est excellent et cela construit un univers Humain/Animaux qui choisit la vision orwellienne de "la ferme des animaux" et qui rappelle aussi le Maitre/Esclave, Propriétaire/Laquais, Possédant/Valet. Dommage que Sokal ne réutilise pas cet univers là dans les prochains opus, cela donnait une couche supplémentaire à la visquosité sociale (en plus de l'histoire). Ce 1er tome ne va pas loin sur ce point mais il y a avait matière.
quatrième album est la succession de trois scénettes n'ayant ni queue, ni tête entre elles. Explication: Dans la 1ère, il y a les acolytes de Warlord ( Maria qui ne sert rien à part être canon tout plein dans sa tenue sexy olé olé et Machiste qui ne sert à rien non plus à part être le renoi de service, dans les années 80 il le fallait mais aussi canon et sexy et qui sert à rien tout pareil) . Il se passe un truc bizarre avec un monstre/elfe puis il y a le seconde scénette ou les 2 comparses disparaissent. Pourquoi ? On sait pas. Mais Warlord, il est triste et il boit de tristesse à cause de ça. Bon il y a encore une histoire avec une fille en détresse presque nue. Et puis il y a la 3ème, qui est d'une sorte de philosophie à la comics book....
Artima, à l'époque c'était comme ça. On publie sans respect de l'oeuvre et de sa continuité et du lecteur, forcément. Et en plus, on ressent la censure, partout, dans les cases et les planches.
Alors, forcément, Warlord c'était juste sympa avant et, dans cet album, c'est totalement insipide. Tristoune...
Il dessine bien Mike. Il va vite et évite les paysages mais les corps et leurs mouvements, les visages et leurs détails ainsi que les costumes, il est doué le Mike.
Après ça va vite, tellement vite. Warlord retourne sur terre, combat un dieu de plâtre et la CIA puis retourne en Skartaris avec une petite poulette russe canon et qui part avec lui, parce que bon, il y a la CIA et elle est communiste. Et ça suffit pour repartir ensemble par lé métro ( Evidemment et on sait pas pourquoi la sortie du tunnel explose et Warlord ne pourra plus rentrer)
Alors Maria ( la russe se nomme Maria) doit se changer parce qu'elle n'est pas locale question habit et devient une bombasse atomiquasse dans une tenue olé olé mais ça fait couleur locale vu qu'elles sont toutes comme ça en Sirtakis.
bref, entretemps ils retrouve un copain à qu'ils coupent la main pour pas qu'il devienne méchant tout plein, puis il y a une cité céleste avec des robots qu'ils détruiront en 5 planches montre en main.
Un album rigolo qui sent bon les années 80 et les comics sans prétentions qui zieutent du côté de Conan mais aussi de Flash Gordon et l'Age de cristal.
Miller fut dans un état de transe lors de la rédaction de ce nouvel opus qui dura un seul mois. D'ailleurs, il débuta par la dernière image ( une femme fatale sexuée et christique) pour écrire à l'envers . Et c'est en cela que cet opus est l'un des plus aboutis dans une oeuvre, au travers des codes du roman noir si personnelle) …
Ici Dwight revient, aussi crapule et sadique mais il est avant tout un enquêteur, un manipulateur et un organiste. Il y a aussi Miho, la blanche mort, tout de silence et de sadisme.
Et chaque détails, chaque perversions, chaque actions mortifères apportent l'apocalypse du détail. Il y a un chien de Tchekhov sublime: Le combiné d'une cabine téléphonique.
Il y a aussi le dessin incroyable: Miller utilise les codes du roman noir comme l'ellipse ou le retour en arrière dans ses illustrations. Le noir et blanc demeure sublime et l'âpreté des actions prennent le temps sur plusieurs pages et on ressent plus encore les impacts, les névroses, la violence.
Miller, ici, va au bout de sa démarche créative qu'il débute avec le 1er SIN CITY. L'oeuvre est personnelle, non pas dans sa psyché, mais dans sa fureur et sa rage.
La lecture est incroyable d'intensité ( un bémol peut être sur la fliquette qui veut séduire) et le final est dantesque.
Une oeuvre unique
Un jour, Jean Graton a regardé au travers de sa fenêtre et il a vu un père et ses deux fils affairaient autour d'une moto. Et la saga Michel Vaillant est née: un père et deux fils autour d'une marque automobile. Cet album est comme un hommage à l'inspiration première car ce sera le seul dont le thème central est la moto.
La moto et Joël Robert, pilote belge et multiples champions du monde de Moto cross. Une vrai pointure au palmarès incroyable et qui est mort en 2021. Et Jean le rend bougrement sympathique le garçon aux nerfs d'acier.
Et tout est bon dans l'album. L'humour d'abord car, et même si je l'ai lu 20 fois, je ris toujours autant. C'est fou. Entre le père et les fils ( Le " Merci papa" me fait pleurer de rire toujours autant) et, surtout, entre Joël et Steeve. Hilarant. Il y a la même amitié sincère, juste (et qu'on aimerait tant connaitre dans la vrai vie) que dans "Concerto pour pilotes". Jeannot est un orfèvre sur ce thème là. Même les méchants ne le sont pas vraiment. Elle est virile cette amitié certes, et même un petit peu misogyne parfois (L'album est de 71). Moi je l'adore ce genre de camaraderie dans mes lectures et mes films ( Ventura, Gabin et tout le toutim)
Et puis il y a les courses riches et mouvementées, l'histoire qui déambule sur les chapeaux de roues avec des moments de calmes bien dosés. Il y a les dessins impeccables. Et puis il y a Jean-Pierre Beltoise aussi, sacré gentleman et Joël, toujours ( quel superbe hommage!)
Dans la série de Michel Vaillant, les albums vont être de moins en moins bon. Il va y avoir encore quelques pépites par ci par là mais pas d'avantage.
"Rodéo sur 2 roues" prouvent malgré tout que Graton était un sacré narrateur de l'être humain. Celui des années 70 peut être. Mais ne boudons pas notre plaisir de la belle histoire simple de copains.
Suite du 1....Normal me diriez vous? Pas forcement. Artima s'en battait les steaks à l'époque de la chronologie de l'histoire. Alors on lisait sans comprendre les enjeux. Mais là non alors on profite.
Mike Grell dessine toujours aussi bien. Bon on sent qu'il produit beaucoup et vite donc il privilégie les visages et les corps et assez peu les paysages. Mais le taf est fait et on en demandait pas d'avantage en 80. On savait que ces publications étaient comme des Fumettis à l'italienne.
Et après il y a l'histoire et ça va vite et trop vite comme toujours. Mike doit tout rentrer en 20 pages et c'est pas facile. Et puis rentrer quoi? Mike n'est pas un créateur mais copie allégrement du côté de la planète des singes avec Charlton. Il copie pas à l'aveugle. Il transforme et le fait à sa sauce mais tout est pareil jusqu'à même la fin ou Charlton crie " Ils l'ont fait sauter leur bombe!!!" Et ben Morgan, notre Conan blanc, est dans la même posture.
Alors pourquoi j'aime autant? Pour tout ça justement. J'ai les même références. Je suis un vieux con de 50 ans et on est pas si nombreux que ça à avoir les mêmes références. Warlord c'est comme une machine à remonter le temps.
1981...
Du côté d'Artemi et d'Aredit, les héros classiques beaux comme des princes, baraqués comme des camions SAVIEM. Des gars tout comme CONAN mais sans sa barbarie et son taiseux . Des CONANS édulcorés, tout blancs, tout lisses et tout pétries des dernières références cinémas du moment de l'époque et, hop, ça se lit avec la plaisir de l'ado.
Et j'aime bien WARLORD. Tellement que j'ai tout les albums de l'époque dans ma bibliothèque.
Ici est raconté l'arrivée de l'américain pilote de chasse dans le monde de Skartaris au centre de la terre. Et tout y est. Les films de dinosaure de l'époque, les films de guerre froide et d'aviation mais aussi il y a du Spartacus la dedans (et pas qu'un peu) et puis de la sorcellerie. Tout ça est mélangé à la v'là que je t'pousse. Les situations vont si vite qu'on ne ressent rien du tout. Même que le gros méchant, on le voit que sur deux ou trois cases.
Mike Grell fait de belles planches. Les filles sont jolies (princesses en péril bien sur et un peu guerrières parfois et dénudées tout le temps).
Ici on raconte la genèse du pourquoi du comment. Bon rien de neuf au soleil mais c'est agréable.
Parce que c'est plus tard que ça prend de la dimension. Enfin peut être...je ne sais plus. Je vais relire tout ça et je reviens.
Allez, on arrête avec les superlatifs qui planent dans le stratosphérique. Va falloir redevenir sérieux. Mustang, second du nom, n'est pas LE magasine de super héros ( Allez plutôt du côté STRANGE pour ça) mais la madeleine de Proust ultime d'un bonhomme de cinquante ans comme bibi.
Ici nos sup' héros microscopiques (qui ne le sont plus et qui ont pleins d'autres pouvoirs qu'on comprend pas tout) les perdent....Et nous voila dans une histoire digne des pulps sur la guerre froide avec tous les poncifs d'usage et rigolo.
Cosmo, lui, tombe dans une planète sauvage ou il y a des plantes carnivores mais de pas d'animaux donc de viandes, donc de barbaques...Bon ça tient pas non plus mais c'est fendard quand même. Parce que c'est plein d'actions, de rebondissements (bon foutraques les rebondissements).
Toujours du n'importe quoi mais moi j'aime.
Et puis il y a Photonik plus sérieux, plus sincère et tout aussi plus en actions. Les dessins de Tota, trop bien, sont moins bon que ceux de Mitton, géniaux? Tout ça est affaire de goût….
Mustang reste une immense madeleine boursouflée de bon chocolat et de chantilly onctueuse.
C'est gourmand dans les twists, l'action et l'histoire qui file trop vite? Trop peut être? C'est sur! Mais quand on aime on grossit et pis tant pis.
René Pétillon fait dans l'absurde, le non sens. Dans le 1er tome, c'était tout de bon et dans le second, tout raté. Dans le 3, c'est de la boulimie jusqu'à l'indigestion. Il y en a partout, tout le temps avec même des ellipses qui rend incompréhensible toute notion de linéarité.
Parce que l'histoire, elle, n'en est pas une. elle sert juste à poser de l'absurde partout. Et cette colonne vertébrale s'alourdit tellement de cet excès de non-sens que, patatras, tout se pète la figure, avec pétarades et nausée.
L'auteur ne sait pas encore doser son humour qui fera sensation bien plus tard. Mais, là pour l'instant, la recette n'est qu'un gloubi-boulga de machin choses. On rit vraiment pas. Pire, on s'agace.
Pour l'univers de son Wollodrin, Chauvel puise avec gourmandise et passion dans l'univers Tolkien. Et cela l'inspire bougrement le bougre scénariste talentueux. Mais il choisit de prendre les petits chemins de la terre du milieu plutôt que les grands espaces chevaleresques.
Et Chauvel choisit les Orcs comme trajet et nous racontent superbement une civilisation tribale, tout à la fois violente et patriarcale, reptilienne et curieusement humaniste. Le final d'ailleurs rappelle les génocides amérindiens: les "sauvages" contre les "civilisés". Et ce choix est une véritable réussite.
Mais il n'y a pas que cela: Les enjeux des personnages sont dynamiques, les twists de leurs destins sont détonants et géniaux. Et tous personnages, même les secondaires et même les tertiaires, nous font vibrer par leurs destinées pour la plupart tragiques. Et c'est palpitant jusqu'à la fin qui est absolument énormissime!!
Et puis ce scénario qui dépote sa mère est servi par un dessin qui dépote sa mère tout pareil. Lereculey est d'une inspiration en diable. les mises en scènes, les scénographies sont symphoniques . Et l'illustrateur est d'un talent énorme!
Bref un diptyque qui dès sa parution est devenu aussitôt un classique.
Autant le premier était un concentré de MAD le magasine. Chaque case de chaque planche était remplie de blagues potaches et foutraques. Alors, dans la masse incroyable de non sens drolatiques au cm2, il y a forcément de quoi rigoler. C'était généreux et gourmand.
Mais, ici, plus rien. Wahlou.
Pétillon se cherche, essaye de trouver sa patte en se sortant de ses références trop marquées tel que MAD.
Mais dans cet opus, il ne se trouve pas. Pire il se fourvoie.
Son humour est en gros sabots et dans la gadoue. Le non sens et le contrepied systématique dans le 1er opus a disparu par du simili non sens sans finesse. Ce n'est pas drôle et, pire que tout, on baille de consternation. Les seuls éléments qui peuvent faire sourire sont ceux déjà utilisés dans le 1er opus.
Pétillon était un grand du 9ème art? Sans aucun doute. Jack Palmer est personnage emblématique de la bande dessinée française? Oooooh que oui.
Mais il faudra attendre encore un peu. Paris ne s'est pas fait en un jour....tout comme Jack et René.
A l'exception du 1er tome (forcement), cet opus est peut être le plus réussis de tous. Et pas qu'un peu.
Que Miller maitrise à la perfection les codes du romans noirs, c'est un fait. Les opus précédents et celui-ci le prouvent. L'histoire est toujours aussi noire, poisseuse et les personnages tout aussi noirs et poisseux.
Sauf que dans ce tome il y a des gentils, des vrais, des purs...Hartigan et Nancy, la strip teaseuse préférée de Marv. Certes les personnages flirtent en eaux troubles. Il y a du "Lemon Incest" entre eux. Le père et la fille de cœur, Le vieux et la jouvencelle, les amants maudits et chastes. Car le flic sait que cela est interdit et tout est dans le dit et l'interdit. Une passion platonique qui permet de vivre et d'espoir dans un univers de mort et de désespoir.
Et puis il y a le méchant, le jaune pourri, l'infect qui sent mauvais...l'archétype même du pourri...qui a la tête de Franck Miller himself. Etonnant que l'auteur dans son oeuvre le plus personnel graphiquement se grime en pur salop, dans une nudité absolue tout dégueu et purulent. Etonnant quand on sait la personnalité de l'auteur.
Et puis il y a le graphisme. Incroyable. Miller innove, expérimente et continue à détonner dans une narration visuelle innovante et un noir et blanc inversé qui claque. Si les tomes précédents, l'auteur était dans le confort habituel graphique, ici il est superbement inspiré.
Peut être est ce à cause de l'histoire d'amour "borderline" entre deux opposés de la morale qui s'attire. Peut être est ce à cause du méchant qui ressemble tant à Miller. Peut être est-ce Nancy, superbe icone sexuée, princesse à sauver, gamine pure dans un monde de brute et qui se protège grâce à son corps de rêves...
Alors là mes bons amis, le magasine est à son sommet!
ça dépote, ça envoie, ça actionne, ça part en sucette, ça virevolte dans le n'importe quoi, c'est la classe à Dallas.
Parce qu'avant, dans Mustang, il y avait du bon gros nanard, du dessin à 3 sous (Mustang) et deux autres séries qui pouvait envoyer du blé mais sans s'assumer vraiment, en ayant toujours les yeux sur les grands frères américains. Je rappelle que Mustang, c'est français, ma bonne dame.
Mieux encore, Mustang c'est Mitton et Tota. Et ça y est ils assument ce qu'ils veulent faire.
Mitton part dans le Whats(euh)fuck le plus total et ça lui va bien au bougre! Ici aussitôt nos sup 'héros ont une base secrète ( l'empire state building qui est aussi un vaisseau spatial) que le président des états unis (himself) les contacte par une ligne secrète (Alors que Mikros a eu les clés y a pas minutes) parce qu'il y a l'apocalypse autour de la maison secondaire de Jean-Yves Mitton (Sissi) !!!! C'est du grand n'importe quoi réjouissant servi par un petit dessin aux petits oignons!
Du côté de Cosmo, tout pareil puisque c'est toujours Mitton aux commandes. Scénario à rebondissements abracadabrantesque et jouissive! Mitton est dans les étoiles!
Enfin Photonik. Tota passe en 4ème ! Actions et rebondissements avec de vrais surprises et un dessin vraiment bien qui allie l'"action et le mouvement parfaitement ainsi que les silhouettes superbes.
Voila de l'excellent comics des années 80 ! Et c'est français bon sang de bois!
On ne peut pas faire du très bon tout le temps et la construction intuitive d'une œuvre possède ses limites.
Dans cet album, les histoires se succèdent sans véritablement de liens les uns aux autres. L'errance de Philémon est totale. Le hasard guide l'aventure et le propos. Il y a des fulgurances certes comme le Don Quichotte de l'atlantique mais il y a aussi des histoires sans saveurs ni truculence. L'enfer des épouvantails par exemple ne raconte rien de particulier, le non-sens ne raconte rien et même le non-sens doit raconter quelque chose.
L'histoire est toutefois agréable à lire. C'est drôle, relevée parfois et parfois tristounette de tranquillité. Il y a parfois de belles planches qui ravissent les yeux et les sens et puis d'autres qui ne font que raconter l'histoire joliment. Jusqu'au final qui réjouira les aficionados de Philémon tel que je le suis.
Bref, le moment de lecture est agréable. La série Philémon ne peut pas être une continuité de chef d'œuvre. Il y a des hauts et des bas comme dans le monde de l'océan atlantique.
Et si la série était mythique?
En tout cas le 1er tome prend le chemin.
Car, certes Lereculey fait des visages masculins et féminins assez similaires les uns aux autres. Certes ce n'est pas le seul chez les maitres du 9ème art mais un lecteur peut ne pas apprécier. Moi pas. Sinon les décors sont superbes, les costumes grandioses, les batailles sont majestueuses, les planches prennent l'espace. Tout y est classique mais parfaitement maitrisé. Du grand art en dessin.
Mais c'est du côté de l'histoire qu'il y a le petit plus qui fait la différence. Chauvel reprend l'idée de 7 gars partant en mission comme dans "7 voleurs" mais là, il prend le temps des personnages et nous racontent leurs vies, tout en expédiant la création du groupe ( explicatif incompréhensible mais rapide et c'est tant mieux) . Ici Chauvel ne choisit pas la trame "7 mercenaires" mais choisit celle de "la communauté de l'anneau": Une équipe qui ne peut tenir la mission. A cause du territoire en guerre, une bataille les force à se séparer. Ici Chauvel prend le temps de la narration puisque ce sera un diptyque. Ici, le premier qui meurt des 7 est le pas gentil du tout, la solution du problème contrairement à "7 voleurs" ou c'était le gentil qui servait à pas grand chose. Bref, Chauvel choisit une même trame que l'album préquel mais change tout pour être plus mature.
Et c'est bien.
Dans la série "7", il y a un préquel (C'est celui-ci d'ailleurs) pour un autre univers : "Wollodrin". Les auteurs ont trouvé l'inspiration d'un univers au travers de cette aventure en one-shot et d'ailleurs on retrouvera deux des "7" voleurs sur la série en 10 tomes clôturée depuis quelques années.
Alors la curiosité est piquante: découvrir la petite histoire qui a inspiré la grande et sincèrement c'est pas mal du tout.
D'abord parce que le duo se connaît bien. Il y eut avant la série "Arthur" (excellentissime!!!) puis ce "7" puis enfin "Wollodrin"...
D'abord j'aime le dessin de Lereculey. Et dans cet opus il fait parfaitement le taf. Décors superbes, mouvements parfaitement menés, personnages charismatiques avec costumes précis.
Du côté du scénario, Chauvel fait le taf tout pareil. L'histoire est certes classique, plutôt conventionnelle mais il y a du tonus, de l'espièglerie et de la surprise quand même.
Alors il y a des déceptions. Le 1er des 7 qui passe l'arme à gauche était celui qui me plaisait le plus à découvrir. Dommage. Les démarches pour trouver l'équipe est très très conventionnel. Mais la résolution et le final ont du chien voire même un peu de déconne. Parce que l'album est parfois drôle. Chauvel touche à tous les coups.
Bref, c'est un chouette album. Classique mais chouette. Et puis c'est un préambule à du lourd. Alors ça vaut le coup de la curiosité.
Je ne médis point la finesse d'esprit de Phillipe Geluck. Il est pique sans rire, ses traits spirituel ne sont peut être pas hilarant mais ils nourrissent l'intellectuel, sincèrement et sans régime calorique. Geluck est un gourmet du zygomatique et non un gourmand. Chez Ruquier, il était un orfèvre. Chez Siné Mensuel, il est toujours juste…
Oui mais chez le chat....après 40 ans…
Au début c'était sincère et parfois inspiré. Mais maintenant, le concept s'essouffle, même les traits d'esprits sont de grosses ficelles, les réflexions sont pas mieux que chez Jen Marie Gourio.
Je ne riais jamais certes avant. Mais j'étais nourris d'autres choses. Là rien, nada, que dalle. Pas un seul sourire ni même la moindre nourriture spirituelle. ça tourne à plat et en rond.
Je sais parfaitement que "Le chat" est déjà en soit une escroquerie. Geluck ne sait pas et ne sauras jamais dessiné. Pire, ses "croquis" sont multipliés à souhait à l'identique parfois sur des planches entières. Seuls les mots dans les bulles changent.
Ce n'est pas de la BD, c'est du remplissage. Geluck arrive à faire 46 pages avec une dizaine d'idées de comptoir entre collègues accoudés au zinc. 23 tomes de la sorte. ça commence à se voir que le belge (génial ailleurs) est un escroc ici.
Il faut vraiment que mon cousin cesse de m'offrir un album du chat tous les ans à Noël. Ou sinon, c'est un message de sa part: Il me déteste.