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Ce genre de production va certainement se multiplier sur le genre d'un monde en perdition suite à ces cataclysmes naturels liés par exemple au changement climatique. Et puis, il y a les guerres et les épidémies. Et cela rappelle incontestablement quelque chose que nous sommes tous en train de vivre collectivement comme le prélude à quelque chose de malheureusement plus puissant qui balayera nos civilisations si nous n'y prenons pas garde.
L'originalité de cet ouvrage est qu'une race supérieure d'extra-terrestre offre 5000 bracelets à des enfants de la Terre en 2084 afin de les emmener avec eux avant l'extinction finale. Attention, il n'y aura pas de la place pour tout le monde.
Cela me fait penser à un film au cinéma avec Nicolas Cage traitant exactement de la même problématique de cette arche de Noé. Le film réalisé par Alex Proyas s'appelait « Prédictions » et il était déjà sorti en 2009.
Le graphisme ? Magnifique et extraordinairement immersif. Le dessin d'une tendance un peu japonisante est magnifique et bourré de détails. On se surprend à contempler une faune et une flore impeccable. Voici une BD que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.
Car il n'y a pas qu'un dessin magnifique, il y a aussi une histoire prenante. C'est vrai que tous les éléments semblent être réunis pour qu'on frissonne avec cette sœur et son petit frère qui tente d'échapper à leur funeste destin.
Ce sont des avis d'autres lecteurs qui m'ont prévenu de l'existence de ce titre qui m'était totalement passé inaperçu. C'est dommage car cela mérite vraiment une lecture d'autant que les thèmes sont très intéressants. J'ai adoré ce système de QR code qu'on scanne et qui nous emmène vers des images un peu animées sur fond sonore en écoutant une play-list spécialement dédié à cet album. C'est très inventif.
Le traitement de ce récit est également très mâture même s'il apparaît parfois comme un peu enfantin. Il y a des scènes d'une violence inouïe surtout pour des lecteurs enfants. Et puis, il y a cette fin étrange qui offre une suite basée sur le thème des super-héros dont je ne suis guère friand. Mais bon, rien n'est encore définitif. On ne sait jamais. A suivre par conséquent.
Cette BD conte l'histoire vraie de Cynthia Ann Parker devenue Naduah après son enlèvement par les Comanches alors qu'elle n'avait que 9 ans et qui sera arrachée une nouvelle fois à sa famille par les blancs à l'âge de 33 ans dans le Texas du XIXème siècle.
C'est tout le thème du déracinement qui est abordé et plus largement celui de la femme soumise à la volonté des hommes. La séparation par rapport à sa famille et à son clan est plus que déchirant. On peut avoir un sentiment de révolte suite à cette lecture.
La force de cette œuvre est de bien camper le personnage de Naduah auquel on va très vite s'attacher car d'une grande dignité et d'une belle grâce. On ne peut que regretter son sort et être assez triste par rapport aux épreuves subies.
Une autre dimension apportée par cette lecture est celle du massacre des indiens par les hommes blancs qui ont volé leurs terres et apporter les épidémies les décimant ou l'alcool pour les abrutir. Ils leur ont tout pris. On peut se demander qui sont les sauvages ? C'est un mode de vie en parfait accord avec la nature qui disparaît...
J'ai bien aimé ce trait qui demeure réaliste malgré une certaine forme de naïveté et une colorisation plutôt douce. Il y a par ailleurs de belles pages qui nous décrivent bien les grands espaces de l'Ouest américain. Et puis, il y a une narration tout à fait impeccable qui rend la lecture très agréable. La fin est tellement émouvante...
Un bémol cependant avec la naissance de Fleur de Prairie qui est affichée clairement en 1858. Il s'agit de la fille de Naduah qu'on retrouve encore un petit bébé en 1860 lorsqu'elle est capturée par les hommes blancs. Or, un bébé, cela grandit vite et surtout en l'espace de deux ans. Je n'aime pas trop ce genre d'incohérence dans un récit.
Autre erreur de taille : Naduah est capturée en Décembre 1860 alors que la scène de départ où l'on fait officiellement sa rencontre dans la ville des blancs se situe durant le printemps 1860. Oui, il faut faire attention à la datation des événements pour ne pas tomber dans l'amateurisme.
J'ai beaucoup aimé la version de l'auteure Séverine Vidal pour expliquer la vie de cette femme qui avait été enlevé dans sa jeunesse et qui a grandi au milieu des indiens. On est loin du syndrome de Stockholm. Non, on est véritablement dans l'amour. On se rapprocherait de la vision du célèbre film de Kevin Costner à savoir « Danse avec les loups ».
Au final, c'est quand même une histoire véritablement poignante qui est très bien servie par un dessin expressif. C'est une de ces parutions à ne pas rater mais qui n'a pas bénéficié d'une grande publicité lors de sa sortie ce qui est dommage. Donc, c'est tout bon pour un rattrapage.
Tout d'abord, je tiens à préciser que j'ai toujours eu de l'admiration pour Catherine Meurisse qui a vu ses amis et mentors mourir dans l'attentat de Charly Hebdo du 7 janvier 2015. Je me souviens de la parution de la légèreté qui évoque la reconstruction d'une femme survivante après cette terrible tragédie.
L'auteure part cette fois-ci au Japon pour trouver un élan artistique. Elle y trouvera de magnifiques paysages en se plaçant sous le signe de la nature. Il y aura également des éléments du folklore de l'archipel nippon dans ce conte à dimension philosophique.
On oscille entre la poésie et l'humour dans un décor de carte postale à l'estampe. Je dois dire que j'ai apprécié cet esthétisme résolument moderne. Certes, c'est assez minimaliste dans le dessin mais pour une fois, j'aime cette simplicité du trait épuré qui est baigné par de vives couleurs donnant de l'éclat à l'ensemble.
J'ai eu du mal à suivre ce scénario qui devient un peu alambiqué sur la fin. Cela ressemble plus à une errance qu'à un schéma constructif avec une intrigue claire. Bref, on fait des rencontres au gré d'un voyage initiatique dont le thème est la place de l'homme dans la nature ainsi que l'instant de la contemplation.
Au final, une lecture douce et apaisante entre beauté, délicatesse et sensibilité et une pointe d'humour.
Dernièrement, l'artiste nonagénaire Line Renaud a porté auprès du président de la république un débat très délicat dans la société française à savoir mourir dans la dignité. Illégale, l'euthanasie est aujourd'hui un combat pour certains. Elle milite pour une loi au parlement sur la fin de vie.
Cependant, dans le monde réel, celui des EPHAD et des hôpitaux, c'est déjà une réalité pour certains soignants comme le démontre d'ailleurs cette BD intitulée la dame blanche. Certes, c'est un récit assez puissant sur la fin de vie au travers l'expérience de deux infirmières qui se dévouent pour leur travail parfois très ingrat comme on le verra.
J'aime toujours autant le dessin de Quentin Zuttion qui est à la fois d'une grande douceur et surtout d'une grande fraîcheur. Il apporte un peu de modernité comme d'ailleurs quand il reprend dans un passage une chanson « Et un jour une femme » de Florent Pagny. Cela fait du bien de se situer à notre époque. Il est vrai que les choix musicaux de l'auteur ont maintes fois été décrié mais je les approuve.
C'est encore une fois un roman graphique tout en sensibilité que voilà. L'auteur prend cette fois-ci le temps d'approfondir un peu ses différents personnages ce qui donnent une intensité à l'ensemble.
Comme dit, il est clair que la sensibilité de l’œuvre ne peut que nous toucher surtout avec une fin aussi inventive et constructive. J'ai en tous les cas beaucoup aimé dans ce que je considère comme l’œuvre la plus aboutie de l'auteur jusqu'ici.
On arrive au milieu du cycle de Lys qui va compter 6 tomes également. On sait depuis le début que ce cycle comporte beaucoup moins d'aspect politique qu'Angléon, la capitale des 5 terres. Il n'en demeure pas moins que c'est intéressant de suivre ces multiples intrigues sur ce continent peuplé de primates.
Il est vrai que la répétition de l'intrigue aurait lasser le public à un moment donné. Il valait mieux tenter une approche nouvelle dans ce qui constitue pour moi l'une des meilleures séries du moment.
Le seul personnage que nous connaissons depuis le départ est la princesse Kéona, troisième fille de la reine. Celle-ci a été libéré d'Angléon mais son cœur est encore là-bas en raison de son amour perdu. Pour autant, elle n'est point le personnage principal de ce cycle qui est porté surtout par Alissa, héritière du clan du Sistre qui domine une bonne partie de la capitale.
Oui, on a assisté à une véritable guerre des clans qui a laissé le Sistre en bien piteux état à la fin du troisième tome. On peut dire que l'heure de la revanche a véritablement sonné pour le Sistre qui va rendre coup pour coup avec un certain stratagème afin de vaincre ses ennemis les Coucal.
A cela s'ajoute encore trois sous-intrigues qui concerne le combat d'une mère qui reprend l'entraînement pour la lutte afin de sauver son fils d'une terrible maladie héréditaire en gagnant plus d'argent pour payer le traitement.
Il y a également une aventure policière qui concerne un commissaire examinateur enquêtant sur un horrible crime où le petit ami de la victime refuse par peur de dire qui est derrière cela. Là encore, il va falloir user d'une certaine stratégie afin de lui soutirer des informations précieuses pour la résolution de l'enquête. La fin semble justifier les moyens.
Enfin, l'intrigue autour de deux jeunes universitaires partis dans la jungle reculée de ce continent afin de trouver d'antiques ruines assez mystérieuses qui peuvent expliquer le passé.
On sait que toutes ces intrigues vont se rejoindre vers la fin. On ne devine pas encore les tenants et les aboutissants ce qui rend cette lecture assez passionnante. Les intrigues progressent incontestablement.
Le graphisme est toujours aussi magnifique quant à la précision du trait. La lecture est rendue très agréable grâce à un dessin tout à fait splendide. Et puis, on ne perd pas le fil grâce à un découpage bien dosé. Tout y est !
Bref, je suis toujours preneur de cette belle série et plus que jamais. Vivement la suite !
Les auteurs de la série « Iréna » réitèrent pour nous raconter l'histoire de la fameuse Simone Lagrange qui a reconnu en 1972 le tortionnaire nazi Klaus Barbie à la TV afin de le confondre sur sa véritable identité. Elle avait été arrêtée par la Gestapo à Lyon alors qu'elle était âgé d'à peine 13 ans.
C'est un récit aux accents assez dramatiques car cela concerne les rafles de population juive opérées par la France de Vichy qui collaborait avec l'ennemi. On se rend compte également qu'une bonne partie de la population française approuvait l'impensable et c'est véritablement odieux. Je songe à cette maîtresse d'école qui fréquentait auparavant la famille de Simone afin de soutirer de l'argent et qui n'a pas hésité par la suite à mal se comporter au gré du changement de politique.
Et puis, il y a surtout le cas de cette Jeanne Hermann dont je ne comprends pas la trahison d'autant que ses propres parents ont été tué par l'armée allemande lors de la débâcle et de l'exode. Comment succomber à l'ennemi en dénonçant sa famille d'adoption à la Gestapo ? Je trouve qu'il y a plus qu'un manque de reconnaissance. C'est de la trahison pure et dure.
Une réflexion du père de Simone mérite d'être relevé lorsqu'il apprend qu'Hitler a rejeté l'ultimatum allié forçant la France et l'Angleterre à déclarer la guerre. Il reproche à ces pays d'avoir laissé faire Hitler. Le même phénomène s'est d'ailleurs reproduit avec le despote Poutine où on l'a laissé agir à sa guise.
On dira que c'est encore un témoignage de plus mais c'est sans doute nécessaire pour se battre contre le droit à l'oubli consacré et imposé par le RGDP en 2018 et la CNIL. Le devoir de mémoire va se perdre dans ce droit à l'effacement consacré par ces institutions voulant faire table rase du passé d'un individu ce qui va libérer les comportements les plus irresponsables.
Ce premier tome intitulé « Obéir, c'est trahir. Désobéir, c'est servir » est une belle réussite aussi bien graphique que narrative. On a hâte de découvrir la suite tant c'est un moment de lecture captivante.
A vrai dire, je pensais déjà avoir lu ce titre. En réalité, il y a bien une autre BD qui existe sur ce tueur en série et qui s'intitule également « Ed Gein » ce qui peut prêter à la confusion. En réalité, ce dernier titre était sorti en 2009 chez l'éditeur Soleil avant de tomber dans l'oubli.
Ed Gein, c'est le nom d'un tueur en série totalement psychopathe qui a inspiré Hitchcock pour son film « Psychose » ainsi que d’autres réalisateurs comme celui du « Silence des agneaux ». En effet, Edward vouait une admiration sans limite à une mère totalement barge qui fustigeait le monde de pêchés. A la mort de sa mère, il n'a pas accepté et a tenté de la récréer avec d'autres corps sombrant dans le macabre et une certaine forme de folie.
On se rend compte que si on est mal élevé dans une famille de barge, on peut être confronté par la suite à des problèmes relationnels assez importants. C'est toute cette déviance qui nous est racontée dans cette BD minutieuse et parfois bavarde. Ce personnage est si complexe qu'il a fasciné les psychiatres du monde entier et d'ailleurs presque tout un pays.
Je retiens de cette lecture beaucoup d'effroi devant la triste réalité. C'est glaçant surtout quand on voit le témoignage des gens qui l'ont côtoyé et qui disent qu'il n'aurait pas fait de mal à une mouche. Je ne le lierai pas une seconde fois tant c'est trop éprouvant. Mais bon, je n'ai rien à reprocher à cette BD documentaire qui fait bien son travail.
On va faire la connaissance d'une famille de syriens réfugiés en Jordanie depuis 4 ans suite à la guerre civile qui s'est emparée du pays de Bachar El Assad. On sait que ce sinistre dictateur a massacré son peuple avec l'aide d'un autre despote plus puissant afin de conserver son pouvoir et de balayer la révolution voulant instaurer plus de libertés.
Les Aldabaan vont immigrer aux États-Unis dans une petite ville avec leurs cinq enfants.
Certes, ils n'ont plus à craindre les bombardements et les affres de la guerre. Cependant, ils sont assez marqués par le passé et ont peur quand ils reçoivent une menace de mort provenant d'un raciste haineux. J'ai trouvé parfois leurs réactions assez disproportionnées mais on ne peut se mettre à leur place. Cette famille a été marqué par la violence qu'ils ont subie dans leur pays. La vue d'une voiture de police les effraie plus qu'autre chose.
Ils vont essayer de se reconstruire dans un quotidien plus serein mais cela ne sera pas aussi facile surtout quand on ne maîtrise pas la langue et qu'il y a des adaptations nécessaires à effectuer. Fort heureusement, ils seront accompagnés par des bénévoles qui vont les aider dans leurs démarches. On voit l'utilité de ces associations qui font dans l'humanitaire et la solidarité.
J'aime bien ce genre d'histoire vraie qui souligne qu'il n'est jamais bon d'être un immigré et de perdre ses racines. Pour autant, il s'agit de vivre en paix et en sécurité pour sa famille. Il faut s'adapter à la nouvelle culture et aux nouvelles normes de société. On peut comprendre ce qui pousse des personnes à tout quitter pour trouver la liberté. Mais bon, elle est parfois chèrement acquise.
C'est tiré d'une enquête du New York Times qui a bénéficié quand même d'un prix Pulitzer.
En effet, l'auteur Jake Halpern est membre de Morse College à Yale où il enseigne un séminaire sur le journalisme. Il a suivi pendant trois ans une famille de réfugiés syriens. On aura des nouvelles de la poursuite de leur vie américaine en fin de roman graphique.
Au final, un témoignage intéressant car authentique qui s'ajoute à ce difficile thème de société.
Silence radio est l'histoire d'un journaliste de radio France qui a eu un AVC assez sérieux puisqu'il a mis 36 mois à s'en remettre. Le scénariste Xavier Bétaucourt a mis en scène son parcours de vie depuis cet accident cérébral où il a perdu toute autonomie de vie.
Il est vrai que les AVC son souvent mortels pour les individus. Ils arrivent comme cela sans prévenir. C'est une réelle difficulté pour se relever d'une telle épreuve. A noter que les auteurs ont pris soin d'éviter le pathologique. On n'est pas là pour s'apitoyer mais pour apprendre.
On voit que notre journaliste est entourée d'une famille formidable avec une femme d'origine ukrainienne, d'amis réellement sincères et surtout d'un environnement professionnel qui force l'admiration. Dans la plupart des entreprises, cela se termine très souvent par des licenciements pour inaptitude professionnelle au bout de trois ans. Il n'y a pas la moindre humanité qui se dégage ou elle demeure de façade. On peut dire que dans son malheur, ce journaliste est plutôt chanceux. Il a en a pris conscience d'ailleurs.
Je sais que certains lecteurs n'aiment pas trop ces histoires basées sur des incursions dans la vie privée des gens. Moi, j'aime quand on nous fait partager une expérience douloureuse mais où il y a de l'espoir de s'en sortir. C'est toujours une démarche courageuse. Je suis plutôt preneur de ce type de récit rempli d'humanité puisque tiré de la vie réelle des gens. Oui, désolé : il n'y aura pas de super héros sauvant le monde !
Au final, on a une BD assez touchante où l'on va se sentir proche de Bruno, le grand reporter de France Culture. C'est à prendre en tant qu'expérience de vie. Un album poignant à mettre entre toutes les mains.
Clapas est le genre de polar assez glaçant qui nous présente les habitants d'un village de montagne reculé comme des assassins en puissance. Il ne vaut mieux pas tomber en panne au milieu de la montagne. Un groupe de gens en fera d'ailleurs l'amer expérience.
Cela me rappelle un peu les slashes movies des années 90 dans l'ambiance. Chacun semble y passer à son tour même ceux qu'on penserait invulnérable. Par ailleurs, les chasseurs et ces villageois isolés n'ont pas très bonne réputation. Un très bon point est cette tension palpable qui monte à chaque fois d'un cran.
J'ai bien aimé cette lecture qui m'a semblé assez dynamique. On ne s'ennuie pas au milieu de toutes ces péripéties sur près de 150 pages tout de même. A noter que cette BD un peu hybride a été réalisé par un auteur franco-japonais ce qui explique sans doute un mélange d'influence entre le manga et la BD européenne.
Sinon, pour le titre, c'est tiré du mot « claps » qui signifie tas de pierre en occitan. Il faut dire que ces fameux cailloux joueront un rôle non négligeable dans ce thriller campagnard.
Certains clameront que ce récit est une véritable tuerie. Oui mais au sens propre du terme ! Le récit est cependant original et il m’a convaincu. Je recommande.
J'ai toujours été fan de cette série. Le titre nous rappelait que celle-ci avait débuté à Cuba. Je m'attendais à quelque chose d'assez puissant et évocateur de ce passé.
Malheureusement, le déclic ne s'est pas produit. Le récit patine autour d'une salle d'infirmerie et d'ancien personnages assez pathétiques qui reviennent à la charge. Le second souffle n'a pas vraiment eu lieu. Par ailleurs, c'est du réchauffé car on nous refait le coup de l'amnésique !
Evidemment, je suis un peu déçu par ce tome qui promettait. Je pense que les séries à rallonge ne sont jamais une bonne chose surtout pour les fans. Il faut passer parfois à autre chose. La saga XIII en prend un coup. Certains clameront que XIII est mort et enterré sur le mode comment tuer la poule aux œufs d'or. On peut les comprendre.
Je pense réellement que cette BD mériterait une conclusion digne de ses débuts et plutôt rapide. Bref, sans vouloir faire de méchant jeu de mot sur l'amnésie, on peut oublier ce tome !
Nous allons avoir droit à une bataille rangée entre deux factions de moines totalement illuminés ainsi que des chasseurs de trésor lourdement armés pour terminer sur une note finale avec un gros rebondissement où l'on découvre le vrai méchant de service. Bref, un programme des plus chargés si on ajoute les requins et les mégalodons qui se régaleront.
A noter que les moines croient que le requin du miocène est un véritable Dieu. Encore de maudites croyances pour mystifier le plus grand prédateur des océans.
Notre héroïne Lou Melville aura forte à faire mais surtout de prendre la fuite pour échapper au massacre. C'est un tome où l'action est omniprésente bien que cela ne fasse pas avancer le fond de l'intrigue.
L'auteur Christophe Bec a arrêté de nous présenter des lieux et des personnages divers pour nous montrer des indices inquiétants et mystérieux. C'était sa marque de fabrique. Là, on a droit à un récit linéaire ce qui n'est pas pour me déplaire.
Les dessins sont absolument majestueux. Parfois, c'est sur une page pleine ou deux ce qui produit le plus bel effet. On atteint un maximum de beauté de cet univers aquatique parfois sauvage. Un autre point fort est la mise en page qui est parfaitement bien dosée et efficace.
La franchise qui aurait dû s’arrêter est clairement relancée. On espère qu'il y aura encore de choses à découvrir autour de ces fameux mégalodons. Je n'oublie pas non plus que la série s'intitule d'une ville Carthage qui a jadis existé comme une grande civilisation.
Au final, un tome plutôt réussi d'une grande série moderne avec ses plans très hollywoodiens. Oui, cela ne manque pas de mordant !
Les réflexions personnelles du tueur valent vraiment leur pesant d'or. En effet, il dit tout haut ce que beaucoup pense tout bas. Cela fait froid dans le dos car ce type de raisonnement peut mener très loin. En même temps, c'est un regard assez désabusé sur notre monde. Il ne sert à rien de nier l'évidence et de se bercer d'illusions, de ne pas voir le monde tel qu'il est.
Pour le reste, on va commencer un nouveau cycle où il est question d'abattre des cibles qui ont visiblement un lien ce qui rendra la tâche plus ardu pour notre tueur préféré. Visiblement, il y a des affaires trop sensible pour le public si elle devait passer devant les tribunaux. On préfère alors une justice un peu plus expéditive et dans la plus totale discrétion.
Et puis, il y a également une seconde intrigue liée à la traite de clandestins dans une maison isolée dans les Alpes. Le tueur va aider deux enfants orphelins en détresse ce qui ne lui ressemble pas vraiment car il s'agit d'une faiblesse le rendant vulnérable.
Visiblement, le niveau change un peu car il s'agit de tuer pour la raison d'état ce qui légitime un peu son action mortifère. C'est évidemment toujours aussi passionnant. Moi, j'aime beaucoup cette série et depuis le début. Elle s'est d'ailleurs bonifiée avec l'âge.
C'est le genre de BD où la police a le très mauvais rôle et où les jeunes racailles de cité faisant dans le deal ont la côte. Je préfère poser tout de suite le cadre bien que cela ne soit pas présenté de cette manière par les auteurs italiens. On aime les petits caïds ou pas. A chacun de voir de son côté selon ses convictions républicaines.
Au début de cette lecture, j'ai été un peu dérangé par le style graphique ainsi que par l'ambiance assez glauque de cette immeuble squatté. Visiblement, les jeunes ont le choix entre la cellule ou le cercueil. Ce ne sont pas des perspectives d'évolution très encourageantes, on pourra en convenir.
Finalement, on se laisse emporter par le destin assez tragique de deux personnages Ciru le jeune paumé de 15 ans et Fausto le peintre fou que tout semble opposer. Evidemment, cela ne se terminera pas forcément bien pour l'un des deux dans un immeuble assiégé par les forces de l'ordre et qui est menacé de totale destruction.
Je dois dire que j'ai été plutôt agréablement surpris par la tournure des événements. Bref, c'est la BD qu'il faut lire jusqu'au bout afin de pouvoir l'apprécier à sa juste valeur. A noter également qu'il s'agit d'auteurs italiens qui font dans la noirceur avec la mise en place d'une véritable atmosphère de polar poisseux.
La moralité est que l'amour, la vie, le destin trouve toujours son chemin même si c'est parfois tortueux.
Cette lecture m'a laissé sur une très bonne impression. Il s'agit d'explorer les chroniques d'une grande île qui a jadis existé dans l'Océan Atlantique et qui aurait été détruit par un grand cataclysme il y a près de 11.000 ans selon le célèbre philosophe Platon. Il s'agit de l'Atlantide. Certains disent que c'est un mythe, une fiction mais d'autres voudraient y croire.
On va retourner près de 28.000 années en arrière du temps de sa splendeur pour appesantir sur le sort de ce royaume qui serait à l'aube d'une guerre nouvelle contre Mu, un autre royaume légendaire. On sait que l'expansionnisme et la frénésie de conquête a marqué la chute de cette belle civilisation. Cette cité vouée à la mer a périt dans la mer...
Eoden a perdu son bras il y a dix ans lors d'une dernière guerre qui a vu l'avènement de son frère sur le trône. Cependant, une puissante secte a fait main basse sur le royaume en contrôlant le roi grâce à des substances nuisibles.
J'adore ce genre d'univers de fantasy. Il y a véritablement un côté « Conan le Barbare ». Cependant, il n'y aura pas de créatures fantastiques comme des dragons. Tout cela semble si authentique. Il est fait référence à diverses divinités qui vont par la suite parcourir le monde selon les différentes cultures : les walkyries, Neptune, Ganesh...
On a droit à de la fantasy assez mature et adulte qui est adoubé avec un univers assez complexe. Les relations entre les différents personnages et les factions vont très sans doute plaire aux amateurs de « Game of Thrones ». Les bases du scénario sont établies dès les premières pages, ce qui nous permet de s'introduire dans l'histoire avec beaucoup de facilité.
Les dessins et couleurs sont également à couper le souffle. Certaines pages décrivent des paysages grandioses. J'ai rarement vu plus beau. Je ne peux que constater une réelle maîtrise tant au niveau des paysages que des personnages. Bref, la qualité graphique est extraordinaire. Il est vrai que rien qu'avec la couverture, on est déjà séduit.
La barre a été placée assez haute. J'apprécie beaucoup et j'espère réellement ne pas être déçu par la suite. Il faut que l'histoire tienne la distance sur la longueur. Nul doute que c'est bien parti pour.
Ce tome est assez extraordinaire car il y a une sorte d'avancée dans le temps au niveau du récit. En effet, 8 ans ont passé depuis que Arte s'est exilée en Castille. Elle veut retrouver l'homme qu'elle aime à savoir Léo.
A noter qu'il n'y a jamais eu la moindre histoire d'amour puisque personne n'a encore cédé aux joies de l'amour. C'est assez intensif car on a envie de voir s'il va enfin succomber aux charmes de la jeune fille devenue femme. Il est resté à Florence qui va entrer en guerre ce qui n'est guère une position confortable et sereine.
On va avoir surtout droit à une traversée en mer pour le moins assez mouvementée où il faudra assurer la sécurité de notre héroïne Arte face aux dangers qui la guettent. A noter que l'histoire est toujours aussi plaisante avec l'introduction de nouveaux personnages dont Guido qui semble ne pas être indifférent face à cette noble pas comme les autres.
Oui, je ne cache pas que j'aime beaucoup cette série qui est l'une des rares que j'achète. Les graphismes sont toujours d'une grande qualité avec toujours de jolies tenus et de beaux décors. Et puis, il y a la personnalité plutôt attachante de l'héroïne toujours positive face à l'adversité. J'aime bien ce type de tempérament.
Je ne peux que recommander cette série qui plaira certainement aux femmes mais également à des hommes ouverts sur la culture et l'humanité de ce siècle des lumières.
Il faut savoir que ce titre est la suite directe de « Pinard de guerre » que j'avais déjà avisé dans l'année écoulée. Il est cependant indiqué sur la tranche qu'il s'agit d'une histoire complète sans doute pour gagner de nouveaux lecteurs. Il est vrai que le fait de n'avoir pas lu la première partie n'a que peu d'incidence sur cette lecture mis à part un fait important qui va expliquer l'évasion.
Le cadre est celui de la Guyane assez connu pour ses différents bagnes. On ne meurt pas dans un bagne, on y agonise dit la phrase d'accroche. C'est parfois vrai bien que beaucoup de prisonniers y ont laissé leur vie. On verra les conditions de vie très difficiles ainsi que les moyens pour y survivre.
On retrouve notre héros Ferdinand Tirancourt dont le caractère a décidément bien changé depuis ses débuts. On a du mal à y croire à une telle reconversion dans l'humanité mais tout est possible.
Le dessinateur espagnol Francis Porcel qui a fait l'école des Beaux-Art de Barcelone est u virtuose du dessin. Il assure incontestablement.
Je trouve que c'est une bonne description du bagne de la Guyane qui n'est décidément pas très accueillante avec cette jungle dangereuse et son rivage peuplé de requins ou de crocodiles.
C'est une BD qui se lit très bien car une bonne maîtrise du scénario qui réserve d'ailleurs une grande surprise et de la qualité du dessin.
C'est l'histoire d'un jeune frère qui laisse une ferme familiale à son frère aîné et à sa sœur et qui part faire le baroudeur à travers le monde et notamment l'Afrique au travers des projets associatifs. Malheureusement, le frère aîné meurt et il est obligé de revenir au bercail familial afin d'aider sa sœur qui souhaite à terme vendre une exploitation mal au point.
Il décide alors de relever un défi : reprendre la ferme familiale et la faire fructifier. Petit à petit, il germe une idée à savoir produire un élevage bio comme c'est à la mode en lieu et place d'une agriculture intensive.
Cette BD raconte toute cette transformation qui ne sera pas très facile. A noter que c'est le banquier qui lui a donné cette idée dans le respect de l'écologie. Oui, les banquiers ne sont pas tous des voleurs.
J'avais peur de m'ennuyer grave à cette lecture mais il n'en n'est rien grâce à un style qui fait qu'on s'intéresse vraiment au sort de cette ferme à travers des personnages fort sympathiques. On a envie d'y croire et qu'ils s'en sortent tout en s'adaptant à ce nouveau mode qui change la vision de leur métier.
A noter qu'il s'agit d'une histoire vraie et que c'est une expérience fort intéressante à suivre. Cela peut donner des idées à d'autres personnes qui s'y mettront à leur tour afin de sauver la planète à leur petite échelle car c'est une évolution actuelle de l'agriculture.
C'est le genre de BD assez positive qui donne envie de croire à un autre monde plus respectueux de la nature. Oui, comme dit, j'ai vraiment envie d'y croire !
Elle me manque déjà cette reine d'exception ! Elisabeth II, reviens au palais ! Il faut dire, comme le disait d'ailleurs la princesse des cœurs Diana dans son interview télévisé, que Charles n'était pas fait pour être roi. Le récent épisode avec le stylo le démontre d’ailleurs parfaitement. Et puis, qui avons-nous connu depuis notre enfance à part la Reine ? La Reine a rendu l'âme et sa vie nous emporte. Rien ne sera jamais plus pareil.
Voilà une très belle biographie sur l'histoire d'Elisabeth II et d'un règne d'exception. Celle-ci a été réalisé au début de l'année 2022 soit peu avant son décès le 8 septembre 2022 à l'âge de 96 ans.
Couronnée le 2 juin 1953, elle était le plus ancien chef d'état du monde. Non seulement, elle régnait sur le Royaume-Uni mais également sur le Commonwealth. Elle a parcouru des millions de kilomètres, elle a traversé les époques et a surmonté bien des crises.
On se souvient de l'année 1992 qu'elle avait surnommé dans un élan de sincérité l'année horribilis » entre la parution du livre de Diana dévoilant le mariage à trois, le divorce de son fils Andrew et de sa fille Anne, puis l'incendie du Château de Windsor qui entraînera le fait qu'elle devra payer des impôts comme tout le monde. Shocking !
Plus tard, il y aura cet affreux épisode contre la Princesse des cœurs qui avait sérieusement ébranlé la monarchie. Lors de son tragique décès en 1997, la Reine a brillé par son absence obligeant Tony Blair à intervenir d'urgence afin d'éteindre l'incendie. La Reine concédera finalement à Diana des funérailles nationales devant les fleurs et les bougies qui s'amoncellent devant le palais de Buckingham pour célébrer la Princesse des cœurs. Fort heureusement, la Reine va trouver les mots justes pour reconquérir l'opinion.
Il y aura Andrew, le fils préféré qui dérape après avoir fréquenté un certain Jeffrey Epstein connu pour organiser des parties en l'air assez spéciale et fortement répréhensible. Même un prince ne peut violer une jeune femme de 17 ans.
Et enfin, il y aura Harry dans tous ses états. Quelle idée saugrenue de se déguiser en SA arborant une croix gâmée lors d'une soirée costumée. Elisabeth avait déjà dû affaire à son oncle le roi Edward VIII qui n'a jamais caché ses sympathies pour Hitler alors qu'elle a combattu dans les rues de Londres durant le blitzkrieg. Que dire également du Megxit sur fond de scandale raciste où la Reine a dû prendre des décisions radiales afin de protéger l'institution ?
L'auteur commence d'ailleurs par la jeunesse de la reine qu'on connaît finalement assez peu. Même la série « The Crown » commence lorsqu'elle est déjà une adulte. J'ai été assez surpris de voir le grand-père d'Elisabeth lui annoncer qu'elle ne sera jamais reine malgré tout l’amour et l'admiration qui lui portait. On sait que l'Histoire en a décidé autrement.
A 14 ans, elle prononce son premier discours radiophonique à l'adresse de la nation et plus particulièrement aux enfants du royaume alors que les bombes nazies ravagent la capitale londonienne. La jeune Elisabeth n'hésite pas à se salir les mains en apprenant à conduire des camions et a officié comme mécanicienne. On sait que pratiquement jusqu'à la fin, elle sillonnera les petites routes entourant son château de Balmoral en Ecosse au volant de son pick-up. On ne peut être qu'admiratif devant son dévouement.
C'est vrai qu'elle a été reine très jeune à la mort prématuré de son père emporté par un cancer du poumon à l'âge de 56 ans. Son couronnement sera retransmis à la télévision dans le monde devant 277 millions de téléspectateurs. Malgré sa douleur, la Reine restera stoïque en ne versant aucune larmes.
On verra sa relation avec son premier Premier Ministre à savoir Winston Churchill qui deviendra son mentor. Epaté, il la voit apprendre son rôle de souveraine et se métamorphoser en chef d'état.
Un mot sur Philip de Grèce qui sera également largement évoqué pour dire que c'est un mariage d'amour célébré en 19447 à l'abbaye de Westminster. Il sera son roc comme elle l'a dit encore l'année dernière en 2021 lors de son enterrement. Il sait la faire rire et il est probablement le seul à la traiter comme une personne normale. C'est assez touchant de voir lorsqu'elle baisse un peu sa garde. Philip se montera à la hauteur de cet honneur : « Mon premier, second et ultime emploi est de ne jamais laisser tomber la Reine ».
J'ai beaucoup aimé cette biographie que je qualifie de parfaite dans son ensemble. Rien n'est occulté. J'ai beaucoup aimé les interludes de deux pages entre chaque chapitre afin d'apporter de plus amples informations à l'aide de photos et de documents d'archive sans compter les nombreuses références afin d'approfondir le sujet. Sur le fond, comme sur la forme, cette BD est très agréable à lire, c'est d'ailleurs mon coup de cœur. A noter des dessins à l'aquarelle tout à fait remarquables. C'est à la fois ludique et instructif.
J'essaye à mon nouveau d'appliquer le principe de la reine à savoir « Never complain, never explain ». Ne jamais se plaindre, ne jamais expliquer (ou se justifier) car il s'agit d'une marque de faiblesse. Celui à qui l'on fait part de ses tracas trouve souvent le moyen de vous expliquer que ses ennuis sont bien pires que les nôtres. Vos amis n'en ont pas besoin, et vos ennemis ne vous croirons pas de toute façon.
Pour la petite histoire, j'ai acheté cette BD un peu à la sauvette sur le quai d'une gare avant de prendre mon TGV. Je voulais une lecture qui rende hommage à ce personnage hors du commun qui m'a beaucoup marqué étant également un fan de la série « The Crown ». Bien m'en a pris.
Oui, LA Reine va beaucoup me manquer. C'est presque un mythe car nul n'a connu autant de moments clefs de l'histoire contemporaine. God save the Queen !
Parfois, il m'arrive de faire ce que j'appelle une séance de rattrapage. Je n'avais pas vu la sortie de ce titre il y a 10 ans.
On a une jeune adolescente (déguisée en homme) qui tombe de son pédalo sur un lac : c'est la jeune fille de l'eau ! Elle trouve refuge chez une dame qui lui vient en aide et qui vit avec son fils également adolescent. Elle possède une belle baraque isolée en une belle vue sur ce lac.
C'est le genre de roman graphique un peu intimiste qui éclaire sur les secrets de famille. Cette BD reste un véritable huis clos un peu bizarre qui mise sur une révélation. Il y a un mélange entre un côté réaliste et des choses assez farfelues.
Pour autant, le scénario ne m'a pas du tout convaincu bien au contraire malgré certains éléments qui pouvaient attirer mon attention. L'intrigue est beaucoup trop déroutante en ce qui me concerne pour être crédible. Mais bon, cela peut plaire à un autre public.
J'ai beaucoup aimé la douceur de ce dessin minimaliste tout en aquarelle. Cela donne un bel effet à l'ensemble à savoir la spontanéité dans une ambiance un peu délavé. D'un point de vue technique, c'est bien réalisé avec un bon découpage mais cela ne me suffit pas.
En conclusion, un mélange de genres qui ne m'a pas paru assez pertinent surtout avec un final qui jouera la carte catastrophisme ce qui a fini par me lasser un peu. Mais bon, cela peut se défendre.
On est dans une époque où l'un des axiomes principaux est de faire de sa vie ce que l'on ressent.
Cela donne dans la vie professionnelle un phénomène comme la grande démission où une jeune ingénieure frustrée chez L’Oréal peut se reconvertir dans l'élevage de vaches dans le Lubéron.
Si on prend l'exemple de cette BD concernant la vie sentimentale, cela donne une mamie de 60 ans qui décide de mettre un terme à son mariage de 35 années et de prendre son van Volkswagen des années 70 et vivre une vie de bohème pour tenter une expérience dans l'autre bord. Après tout, pourquoi pas puisqu'il s'agit de faire ce qui nous plaît et ce que l'on ressent !
J'avoue que moi-même, j'ai un peu de mal à me faire à ce genre de principes bienveillants car on a des responsabilités vis à vis des personnes qui nous entourent et on ne peut pas faire ce qui nous chante dans toutes les hypothèses de la vie. C'est bien beau mais cela ne mène assez souvent nul part.
Certes, notre attachante héroïne Josy sera malmenée par sa famille qui la taxe d'égoïste alors qu'elle s'est gentiment sacrifiée et qu'il y a manifestement un trop plein. Evidemment qu'on ne peut que la soutenir dans cette démarche courageuse où elle reprend enfin sa vie en main pour retrouver un peu de liberté. Mais bon, cela ne sera pas sans conséquences.
Encore une fois, l'auteure De Jongh maîtrise totalement le graphisme pour nous offrir un magnifique album. Son style me plaît beaucoup avec ces grandes cases et ce souci du détail dans les décors. A noter pour une fois une absence de narration. La lecture est aisée et très fluide.
C'est une expérience de vie assez originale et par conséquent intéressant à découvrir. Bref, une belle histoire assez touchante. On passe un excellent moment de lecture.
Voici encore un titre de la fameuse collection de « La sagesse des mythes » qui n'arrête pas de se décliner. Il faut dire que la mythologie grecque est une source inépuisable d'aventures. Je découvre celle d'Eros et Psyché dont la grande beauté est jalousée par la cruelle Aphrodite.
Comme chacun le sait, la jalousie est un vilain défaut. Elle charge le bel Eros d'humilier sa rivale mais tout ne se produit pas comme prévu. Eh oui, l'amour et la passion peuvent jouer des tours.
Il est également vrai qu'une femme lorsqu'elle est trop belle, elle fait fuir les hommes qui ne se sentent pas en confiance pour l'approcher. La beauté peut impressionner au point de faire fuir. J'ai connu dans ma jeunesse une jolie femme qui avait ce problème d’impressionner beaucoup trop les hommes. Certes, on peut alors terminer dans la solitude ou mal accompagné.
C'est également un conte qui nous indique que la perfection d'une forme et le désir sont deux choses différentes. On peut être belle mais sans charme et on peut être à l'inverse moche mais sexy. C'est l'union de Psyché avec Eros qui fera naître le véritable amour qui conduit au plaisir et à l'enfantement.
Pour une fois, cela se terminera bien grâce à Zeus, le Dieu des Dieux, qui peut se montrer assez compatissant s'agissant d'amour. Aphrodite, déesse grecque de l'amour, de la beauté et du désir, devra faire avec. Il est cependant dommage que l'intensité de ce récit retombe comme un soufflet.
Au niveau du dessin, on retrouve Diego Oddi qui avait déjà officié sur « Œdipe » mais également sur « Orphée et Eurydice » et qui réalise un très beau travail.
Bref, une lecture toujours aussi divertissante dans l'exploration de la mythologie grecque.
Alors que Willy Lambil nous avait fait ses adieux, voilà qu'il revient alors qu'il est âgé de 86 ans pour un ultime tome sous la direction du scénario de Kris le breton. Il est vrai que sa ligne graphique nous manquait un peu et qu'il s'agit d'un retour un peu inattendu.
Le tome 65 n'a pas été à la hauteur des fans de la série alors qu'au contraire, je l'ai beaucoup apprécié. J'étais sans doute plus mesuré en acceptant le changement d'équipe aux commandes.
J'ai une affection particulière pour cette série que je suis depuis mon enfance. Elle demeure encore aujourd'hui assez intemporelle.
Pour autant, cet irish melody m'a paru bien fade au niveau du scénario où il ne se passera pas grand chose. On semble également revenir aux premières années de la guerre qui ont été maintes fois exploité dans la série. Bref, j'ai l'impression de faire du surplace.
La thématique centrale est de nous montrer que des irlandais combattait pour le Sud et d'autres pour le Nord dans une lutte finalement assez fratricide. Cela ne se terminera pas très bien pour une fois mais la bonne humeur de la série fait vite oublier l'horrible tragédie. Ce qui est réellement plaisant à cette lecture, c'est toute l'atmosphère irlandaise qui en ressort.
Bref, j'ose avouer que ce n'est pas le meilleur de la série bien au contraire. Par contre, les irlandais apprécieront sans doute cette ballade.
Le fameux mythe d’Icare est abordé dans ce titre de la collection « La sagesse des mythes ». Icare n'est pas seulement le nom du chien de ma voisine mais il est surtout connu principalement pour être mort après avoir volé trop près du soleil alors qu'il s'échappait du fameux labyrinthe du roi Minos avec des ailes créées par son père avec de la cire et des plumes.
Il faut dire que le roi de Crète à savoir Minos était très en colère après que Thésée se soit échappé avec sa fille Ariane du labyrinthe en tuant également le Minotaure. La punition s'est abattue sur Dédale et sa progéniture à savoir Icare.
On se rend compte que toute sa vie, le pauvre Icare a subi les erreurs de son père avec une existence de honte et de crime. On découvrira que dans le passé, Dédale avait tué son neveu Talos qui était un apprenti lui faisant de l'ombre. La jalousie et la vanité ont fait le reste. Pour autant, Dédale a décidé de se racheter une bonne conduite en construisant une prison à ciel ouvert pour un despote.
La première partie du récit est concentré sur Minos, puis une seconde va traiter de Dédale avant que la fin porte sur le fameux mythe d'Icare. J'ai bien aimé cette construction pour amener le contexte. Il est vrai que je n'associais pas forcément ce qui s'était passé dans ce labyrinthe et qui fait l'objet d'un autre récit mythologique concernant Thésée.
La réalisation graphique est certes académique mais parfaite pour un album de ce genre.
Au final, il faut comprendre que ce mythe aborde le thème de la transgression dans les relations parent-enfant au niveau des conseils qui sont généralement donnés. Le désir de repousser toujours plus loin la frontière de ce qui est possible peut emmener au désastre.
Mais bon, je ne peux m'empêcher de penser qu'Icare ne méritait sans doute pas ce sort funeste après toutes les erreurs de son père.
Bref, une lecture qui fait réfléchir sur les conséquences de nos actes. Tâchons de ne pas nous brûler les ailes !
Je dois bien avouer que je n'ai guère aimé ce Dionysos. Certes, il a inventé le vin et a eu une enfance plutôt difficile pour échapper à la colère d’Héra. Il faut dire que son mari Zeus l'a trompé avec une simple mortelle.
Héra en se faisant passé pour la nourrice de Sémélé alors enceinte de Dionysos a reçu le conseil de demander à son amant Zeus de se montrer sous sa forme originelle. Or, un humain est littéralement consumé quand il voit un Dieu sous cette forme. Sémélé aura eu sa preuve d'avoir conçu un enfant avec un Dieu mais ne pourra guère profiter de la vie.
Après cette terrible introduction, on va suivre Dionysos qui n'est franchement pas très sympa avec les humains. Il a la rengaine facile et s'amuse à les torturer de la façon la plus cruelle qui soit. Entre sadisme et perversions sexuelles. Certes, il a eu un grain de folie d'Héra. Le vin pousse parfois au crime.
On découvrira que Dionysos peut être aussi enivrant et délicieux que dangereux et excessif. Quand on vous dit que l'abus d'alcool est dangereux, ce n'est pas pour rien. Il faut remonter à ce mythe.
Un petit mot sur le dessinateur. Gianenrico Bonacorsi est un illustrateur free-lance basé à Milan en Italie. Il signe avec Dionysos son premier ouvrage dans la collection « La Sagesse des mythes ». Il se débrouille plutôt bien pour coller au style de graphisme de cette collection plutôt uniforme.
A final, ce titre est une belle leçon de morale sur le thème que le vin peut être un ami qui ne vous veut pas forcément du bien.
C'est une BD qui traite d'un sujet bien triste à savoir le génocide des arméniens qui a été perpétré durant les années 1915-1916 par le parti des jeunes turcs. C'est un sujet qui me touche particulièrement d'autant qu'il a encore des conséquences encore de nos jours près de 100 ans après. En effet, sa reconnaissance politique dans le monde fait encore débat avec une Turquie qui refuse de voir son passé en face.
Certes, il y a eu d'autres génocides dans l'histoire mais celui des arméniens préfigurait celui perpétré par les nazis contre les juifs dans son aspect programmation politique minutieusement préparé sans vouloir ternir ou minimiser l'holocauste qui se veut exclusif de par les atrocités commise en grande masse. Il y eu tout de même environ 1,5 millions de morts réduisant considérablement cette minorité.
En effet, au lendemain du génocide, les Arméniens ne sont plus que 100.000 à 200.000 dans l'Empire ottoman. Certains trouvent refuge en Arménie russe, en Perse, en Syrie et au Liban. D'autres fuient vers la France, les États-Unis et l'Amérique latine. On se souvient qu'Hitler lui-même avait indiqué : « qui se souvient du génocide des arméniens ? » pour mieux commettre ses méfaits sur les populations juives.
La BD nous explique que des soldats de l'armée turcs sont allés chercher d'abord tous les hommes arméniens dans les villages les plus reculés où ils vivaient en harmonie avec la population musulmane pour leur faire croire qu'ils partaient combattre à la guerre défendre leur patrie à savoir l'Empire Ottoman. Malheureusement, c'était un leurre pour pouvoir les abattre en pleine tranchée qu'on leur demandait de creuser dans un cynisme le plus absolu.
Par la suite, ils se sont attaqués aux femmes, aux enfants et aux vieillards sans défense pour les exécuter ou les abandonner en plein désert après une longue marche. Ils demandaient à des pillards kurdes de terminer le travail. Encore une fois, ce massacre systématique de la population arménienne vivant en paix est d'une ignominie sans nom.
Voilà ce qui se passe quand un parti politique se met à stigmatiser une population les accusant d'être à l'origine de tous leurs maux. Ils sont le plus souvent jaloux de leurs réussites commerciales car autant les arméniens que les juifs étaient de bons commerçants bien intégrés dans la société. C'est toujours la même chose. Et voilà que la grande Russie de Poutine accusent les ukrainiens d'être des nazis pour perpétrer des crimes contre l'humanité dans la folie de leur haine conquérante. Cela me dégoutte toujours au plus haut point.
Pour en revenir à cette BD, elle est très didactique avec des interludes historiques après chaque chapitre pour faire le point sur des faits historiques avérés et non supposés. On notera une base documentaire avec photo très simple qui ne se perd pas dans des détails futiles. Il y a même des conseils de lectures sur d'autres œuvres traitant de ce sujet comme des BD par exemple.
Le génocide arménien est une réalité et non une invention née d'un mensonge.
L'extermination s'est fait par l'assassinat massif, la faim et la soif, la noyade. Les témoignages insistent particulièrement sur les viols, mutilations et massacres de femmes, d'enfants et de nouveaux-nés commis par les génocidaires. Dans un génocide, tuer son voisin devient légal car c'est encouragé par le gouvernement.
Certes, il y aura ceux qui essayent d'aider les arméniens ou qui ne comprennent pas cette politique d'extermination qui jette la honte et opprobre. Bref, on verra dans le récit qu'une bonne majorité de la population turque déplore cette situation ce qui n'empêchera pas les pulsions criminelles sans limites d'une minorité.
La BD va se concentrer sur une famille comme une autre ce qui permettra au lecteur de ne pas se disperser. On va pas nous abreuver de dates et de nom ou de faits et la narration restera simple et efficace qui permettra une lecture assez fluide. Cela reste toutefois un sujet à la fois douloureux et monstrueux.
Un mot sur le dessin réalisé par le coréen Kyungeun Park pour dire qu'il est assez réussi. J'ai vraiment apprécié la mise en couleur ainsi que les personnages. On observera une précision et une sensibilité des visages ainsi que des émotions qui sont palpables.
Au final, c'est un récit très dur et bouleversant qui nous en apprend plus sur une période noire et parfois oubliée de l’Histoire. Je le conseille non pas au nom d'un devoir de mémoire mais pour ne pas sombrer dans le négationnisme. Et puis, il y a toujours l'histoire qui se répète inlassablement au cours du temps. La connaissance peut permettre de faire évoluer les mentalités. Oui, c'est une lecture indispensable pour comprendre le drame des arméniens.
Après assassine, la berceuse peut être également électrique. Je rigole car en fait je me suis vite endormi sur cette bd qui était censée me donner une décharge à sensation. Soporifique à souhait, cette bd s'inscrit dans le cadre de la fameuse ligne claire chère à Casterman en ce début des années 80.
Les histoires de ce héros au look Clark Gable et s'appelant Ray Banana (cela ne s'invente pas!) entre polar et femme fatale ne m'ont pas convaincu. Je ne suis pas un fan du genre « ligne claire ».
C'est tellement loufoque qu'on ne sait pas à quelle époque on se situe... J'hésite personnellement entre les années 50 de l'époque « chasse aux sorcières rouges » ou bien à la veille d'un débarquement d'extra-terrestre de l'an 2010. A lire si on aime particulièrement les récits sans queue ni tête (car il existe toujours des amateurs).
Je ne connaissais pas du tout l'histoire, ni même l'existence de Tom Thomson qui est considéré comme l'un des plus grands peintres de la jeune nation canadienne. Bon, on est quand même assez loin du niveau de Dali, Picasso, Monet ou Léonard de Vinci mais tout de même.
La particularité est qu'il a fait une carrière de seulement cinq ans et cela a été plutôt assez fulgurant du fait de sa mort dans la région du lac Algonquin.
Il sera question d'une enquête pour nous préciser les raisons précises de son décès présumé accidentel. Il fut retrouvé dans le lac et on le pensait noyé mais il avait quand même une sacrée bosse au visage comme si on l'avait assommé avant de le plonger dans l'eau en abandonnant son corps.
Il n'est pas question essentiellement de son art où il aimait peindre des paysages canadiens en étant précurseur d'une certaine modernité. Non, on va vraiment se pencher sur les circonstances de sa mort à la manière d'une enquête policière. On se dit également que c'est dommage de connaître une telle fin alors que la reconnaissance en qualité d'artiste était en train de se réaliser.
La lecture de cette BD m'aura permis de faire un tour au niveau de l'art nouveau canadien. Cela éveille une certaine culture. C'est à la fois une biographie mais également un polar. Le dessin reste quand même assez austère. Encore une fois, cela colle bien avec cette tragédie.
Je dirai en conclusion qu'il faut choisir sa vocation entre peintre et garde forestier car on ne sort jamais indemne.
La religion est faite pour des hommes qui ne sont pas en relation directe avec le seigneur. Il est clair que dans ces conditions, les sectes ne peuvent que croître surtout s'il y a un événement mystérieux. C'est ce qu'on appelle la réinterprétation.
En l’occurrence, Néo véritas donne un sens au jour de la damnation où des démons venus de l'enfer massacrent des individus qu'ils ont quand même préalablement prévenu dans un message subliminal. La question reste de savoir si c'est bien la seule explication valable à ce phénomène extraordinaire ?
J'avoue qu'avant de lire ce manga, j'avais vu la mini-série sur Netflix. J'avais été impressionné par le début en fanfare mais moins par la suite qui s'est révélée un peu décevante. On assiste par conséquent à l'ascension d'une secte avec également toute la dérive des réseaux sociaux. Ce sont des thèmes très intéressants et le récit les exploitent au mieux.
Le propos demeure intelligent et c'est vraiment bien amené. Il y a des scènes parfaitement similaires à ce que j'avais vu dans la série. Bref, il n'y aura pas de grosses surprises c'est à dire des différences flagrantes. Cela reste une adaptation plutôt fidèle.
Le thème reste celui du dogme religieux avec la création du bien et du mal. On se rend compte que le pêché n'est qu'une construction humaine et que les vices de la société sont bien pires. Les vrais monstres ne sont pas ceux que l'on croit.
Evidemment, le scénario paraît génial et cela sort des sentiers battus. Il y a certes un côté assez horrible dans la violence et angoissant dans cette inéluctabilité. Cela manque parfois de finesse, c'est certain. Cependant, l'intensité sera de mise pour notre plus grand plaisir de lecteur.
Un dernier mot sur le graphisme en noir et blanc pour dire qu'il est tout à fait réussi notamment dans ses plans urbains réalistes qui nous font entrer en immersion avec ce récit horrifique et terrifiant. La partie éditoriale est remarquable, concise et précise.
Attention toutefois de ne pas vous damner pour Hellbound. Une bonne série entre croyances et manipulations dans une vraie remise en question morale et religieuse !
C'est un manga plutôt léger destiné à un public d'enfant ou d'adolescent jouant aux jeux vidéos sans vouloir catégoriser péjorativement cette BD. Certaines BD sont plutôt conçues pour un public particulier ce qui n'est ni bon, ni mauvais en soi. C'est juste un fait commercial.
En effet, nous avons une héroïne Keina qui se retrouve projeté dans une réalité virtuelle après un accident mais 200 ans plus tard dans l'univers de ce jeu de rôle. Elle se retrouve dans le corps d'une elfe (ce qui est mieux que rien).
Le concept n'est pas nouveau dans le genre du héros qui se retrouve réincarné dans une autre réalité. Tout les clichés du genre seront réunis, il faut quand même le dire. Cela reste classique.
Un bémol concernant le fait qu'il n'y a pas vraiment d'intrigue dans ce premier tome introductif. L'héroïne se demande ce qu'elle fait là et découvrir ce qui s'est passé durant ces 200 dernières années. A noter qu'il y aura peu d'interaction avec sa vie réelle ce qui est un peu dommage pour la compréhension de ce récit.
A mes yeux, le gros point fort est le dessin car il est lisible, fin et détaillé. C'est un style graphique tout à fait appréciable qui s'inscrit bien dans cet univers de fantasy.
L’ensemble est plutôt agréable à parcourir et bien réalisé. Mais il manque clairement un truc pour me captiver et se démarquer. La scène de combat avec l'ours ne m'a pas trop captivée. Malgré tout, cela reste assez sympathique à lire.
Mort sur le Nil est sans doute mon histoire préférée de la célèbre romancière de polar Agatha Christie. Je me rappelle durant ma jeunesse du fameux film avec Peter Ustinov en 1978 qui était parfait dans le rôle du détective belge moustachu. Les remakes ultérieures font d'ailleurs assez pâle figure en comparaison.
Après, il faut aimer ce genre où l'on recherche l'assassin d'un crime. C'est toujours le suspect le plus improbable qui est finalement le tueur au terme d'une enquête à rebondissement avec une sombre machination à la clé.
Dans cette collection d'Hercule Poirot destinée principalement à la jeunesse, ce titre est plutôt bien réussi avec un dessin lumineux qui met en valeur l'architecture égyptienne et les paysages du Nil.
Bref, il n'y a plus qu'à se laisser emporter sur le fleuve pour revivre un classique de la littérature policière totalement dépaysant. Au moins, Agatha Christie ne se retournera pas dans sa tombe tant l'ouvre est fidèle à sa patte et à son esprit.
On voit la volonté de l'auteur de rester classique bien qu'une touche de modernité aurait sans doute procuré un certain plaisir. Il y a toujours une certaine exubérance mais elle reste contenue. L'énigme policière est en effet alambiquée à souhait pour mieux nous perdre.
Au final, une BD plutôt réussie qui rend hommage à l’œuvre de la romancière. Cela ne manque pas de charme. Meurtres, suspense et rebondissements seront au programme pour notre plus grand plaisir de lecteur.
C'est une BD sur un fait réel survenu en Galicie à la fin du XIXème siècle. Cela raconte l'histoire de deux femmes Elisa et Marcela qui s'aiment et qui vont devoir se battre envers et contre tout afin de pouvoir vivre de leur amour en paix.
La Galicie est la province espagnole située juste au-dessus du Portugal ayant pour capitale Saint-Jacques de Compostelle. Le mariage gay n'était de loin pas encore entré dans les mœurs de la société. C'était même considéré comme un sacrilège. Mais comment peut-on interdire à deux êtres de s'aimer ? Telle est la question.
Une idée a alors surgit à savoir que l'une des femmes se transforme en homme pour pouvoir se marier. Mais bon, les villageois ne sont pas dupes et les autorités s'en sont mêlés pour poursuivre les deux contrevenantes aux mœurs.
En réalité, Elisa était hermaphrodite et de sexe masculin. Les journaux de l'époque ont beaucoup glosé sur les faits que reprend l'auteur en prévenant toutefois qu'il ne s'agit sans doute pas d'une version fidèle à 100% de leur histoire. Oui, vaut mieux prendre des précautions.
J'ai bien aimé le dessin tout en finesse ainsi que ce récit court mais bien mené. Ce n'est certes pas un chef d’œuvre mais cela se laisse appréhender sur un sujet autrefois polémique. Moi, j'ai trouvé cela très touchant.
C'est un personnage tellement fascinant qu'il inspire encore aujourd'hui que ce soit dans la littérature ou bien dans la bande dessinée. L'année dernière, j'avais gagné dans le cadre d'un masse critique « le petit Léonard de Vinci » où il était dans une phase d'apprentissage par rapport à de multiples inventions.
Là, malgré le fait que c'est également destinée à la jeunesse, cela m'a semblé plus mâture et plus proche du réel. Heureusement, il ne s'agit pas d'une simple répétition des faits mais d'une phase bien précise dans la vie du jeune Léonard qui décide d'accompagner son père à Florence afin d'apprendre un métier. Il décide de devenir peintre puisqu'il ne pourra devenir notaire pour suivre la tradition familiale.
Cependant, il est tout de suite fasciné par une coupole resté inachevée et qui a été construite par le grand Brunelleschi malheureusement décédé. Il n'a pas laissé de plan et beaucoup d'ingénieur se demande comment il a pu réaliser une telle structure imposante qui tient en équilibre. C'est un mystère que le jeune Léonard va tenter de résoudre à travers cette BD.
J'avoue avoir beaucoup aimé cette angle d'attaque malgré une petite introduction assez classique. Léonard de Vinci est vraiment l'homme de la renaissance. C'est un véritable génie qui a été repéré par l'ami de son père à savoir le maître Verrocchio.
Au rayon de ce que je n'ai pas trop aimé, nous avons un dessin assez classique qui magnifie les rues de Florence qu'on a l'impression d'être dans un parc d'attraction sans aucun déchet. Bref, cela fait trop carte postale et cela ne reflète sans doute pas la réalité de l'époque.
Pour autant, j'ai vraiment apprécié cette lecture qui m'a véritablement apporté quelque chose de nouveau sur ce personnage célèbre. Je n'étais pourtant pas le public visé. C'est tout bon !
Voici l'épisode 2 de Neptune qui réunit Kim et de Manon qui se retrouve ensemble dans cette série pour de nouvelles aventures collectives. Visiblement, j'apprends par un petit stickers collés sur la couverture que c'est déjà la fin du cycle. On peut dire que c'est la parution la plus courte des cycles du Monde d'Aldebaran.
Mais bon, parfois, plus c'est court, meilleur est la consistance. J'avoue que je ne suis pas trop fan des séries à rallonge. J'ai par conséquent bien aimé ce cycle qui répondra à toutes les questions sur ce mystérieux vaisseau ayant parcouru la galaxie à la recherche d'un monde habitable à savoir le nôtre. Actuellement, ce vaisseau cylindrique tourne en orbite autour de la planète Neptune d'où le titre de la série. Mais bon, cette planète également bleu ne jouera pas de rôle déterminant.
Kim entraîne Manon dans une mission périlleuse de sauvetage des êtres humains capturés par ces extra-terrestres. On se rend compte que la menace se situe autour d'un ordinateur assez puissant pour contrôler des robots destructeurs et surtout des nanorobots mortels pour notre organisme.
S'il y avait un match entre Kim et Manon, c'est cette dernière qui remporterait la mise. On se rend compte que Kim a passé l'âge pour toutes ces conneries. Kim a manqué de discernement et cela aurait pu lui coûter la vie. Visiblement, c'est Manon qui va prendre la relève. Côté cœur, Kim a retrouvé sa relation avec Marc ce qui renoue avec les débuts de cette saga. La boucle est bien bouclée.
C'est toujours de la bonnes science-fiction qui a le mérite d'apporter de la crédibilité grâce à une intelligence des mises en situation. Tout est expliqué et cela tient debout comme par exemple les soucoupes volantes de forme ovale que nous avons beaucoup vu dans les années 50 en matière d'ufologie ou encore les enlèvements par des extra-terrestres. Je pense d'ailleurs que c'est l'un des meilleur scénario de toute la saga. Il est vrai que cet univers me fascine depuis des années déjà.
Et puis, au niveau du dessin, tout est parfaitement maîtrisé. C'est du grand art.
On ne peut que remercier Léo pour ce diptyque très réussi.
Je n'ai pas été convaincu par ce titre un peu particulier. BEM est en fait un shonen inspiré de la série TV culte « Yokai Ningen Bem » diffusée pour la première fois au Japon en 1968 et qui est considéré comme un chef d’œuvre du genre, rien que cela !
BEM commence comme une série policière avant de se terminer par des combats de monstre pour le contrôle d'un quartier d'une ville Libra City où se concentrent les riches et les pauvres d'un côté avec une mafia qui règne sans pitié. Des humains dit améliorés sèment la terreur avec leurs pouvoirs démoniaques.
On pourrait alors s'attacher aux personnages principaux mais l'alchimie ne se produit pas faute d'une mauvaise exploitation du récit par l'auteur. On s'ennuie ferme au point de ne pas savoir où il veut en venir au juste. Rien n'est vraiment crédible. Je n'ai pas pris de plaisir à cette lecture.
Le dessin est tout juste convenable et il n'apporte rien de particulier. Graphiquement, ce n'est pas au top question finesse. Tout semble être concentré sur l'action. Par ailleurs, certains phylactères sont agencés bizarrement ce qui complique inutilement la compréhension du récit.
Ce manga semble mélanger les genres entre le polar et le fantastique sans arriver à joindre les deux bouts. Bref, je ne suis pas preneur et je passe mon tour. C'est une mauvaise pioche pour moi. Cependant, ce manga pourra quand même plaire car il a encore ses adeptes au Japon avec son univers particulier.
J'ai beaucoup aimé de découvrir la véritable histoire de Jesse James qui est une légende du Far West. Il faut savoir Jesse James est un célèbre hors-la-loi sévissant aux États-Unis dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, meneur du gang James-Younger.
On découvrira que des nordistes ont pendu son beau-père sous les yeux de la famille fermière lorsqu'il était adolescent au cours de la guerre de Sécession. On comprend que cet enfant va avoir de la rancœur et un sentiment de vengeance envers les autorités fédérales. Cela va le conduire dans une très belle carrière criminelle où il deviendra un héros surtout pour les sudistes nostalgiques.
On va assister à ses succès de hold-up qui vont contribuer à sa notoriété d'autant qu'il voulait contrôler son droit à l'image en correspondant par exemple avec des éditorialistes de journaux. Bref, il voulait capitaliser sur une opinion sudiste avide de revanche dans un contexte tendu d'occupation des troupes nordistes après avoir libéré les esclaves noirs.
Je n'ai pas la même vision de glorification de ce personnage défendant la cause des sudistes qui ne me tient pas à cœur malgré le romantisme d' « Autant en emporte le vent ». Je ne goûte pas trop au charme du Sud et des texans par exemple. Jesse James avait la gâchette possible et il lui était possible de tirer de sang froid sur un pauvre homme désarmé en le confondant avec un autre (oups!).
Il connaîtra également un triste destin à savoir abattu par ses propres hommes dans le dos alors qu'il n'avait que 34 ans. Bref, c'est âpre et violent comme un bon western à la Clint Eastwood.
Un petit mot sur le dessin pour dire que je l'ai également grandement apprécié avec un trait vif et puissant. On notera également une excellente colorisation.
Comme dit, c'est une BD intéressante à découvrir pour se rapprocher de la réalité loin des fictions qui ont été maintes fois déployés dans des films de western.On sera loin du sensationnel, de la légende et du mythe. La réalité est parfois bien plus triste et convenu.
Dans ce second tome, le scénario virevolte avec brio en passant d'une date à l'autre à la façon d'un puzzle pour nous amener à mieux comprendre les enjeux. Il n'y a pas de répit dans l'histoire.
Cela revêt une dimension géopolitique vraiment captivante. Certes, on pourrait regretter une certaine confusion mais il s'agit de bien suivre pour ne pas perdre le fil.
La beauté du dessin est toujours aussi transcendante que dans le premier volume. Le style du dessin ainsi que les couleurs respectent parfaitement l'ambiance de l'histoire. J'ai vraiment passé un bon moment devant ces magnifiques dessins, c'est vraiment un régal visuel.
La réussite est toujours au rendez-vous et le plaisir de lecture est pour ma part un vrai plaisir. Cela se termine par un nouveau cliffhanger un peu mystérieux. A suivre par conséquent.
A découvrir de toute urgence pour ceux qui aime la SF.
Après Vinland Saga, voilà Astra Saga qui se passe dans un futur très éloigné vers l'an 3525. C'est un mélange de space-opéra avec les légendes nordiques. Le procédé n'est pas nouveau car Valérie Mangin l'avait déjà expérimenté au début des années 2000 avec la série « Le fléau des Dieux ».
J'avoue que j'aime bien ce genre de transposition de mythologies avec le space-opéra façon Crisse. Je retrouve également un air de « Dune » avec toutes ces maisons de baronnie et d'un empereur régnant sur la galaxie. Certes, il faut adhérer à cet univers hybride.
On est tout de suite plongé dans l'action façon bataille spatiale. Cela me rappelle l'introduction du premier Star Trek de J.J. Abrams. Cela nous permet de vivre intensément l'aventure en faisant connaissance avec les différents protagonistes dans cette grande épopée intergalactique.
J'ai également trouvé les dessins spaciaux de grande qualité car ils sont ultra détaillés. On notera que chaque personnage à un trait du visage qui lui est propre ce qui n'est pas pour me déplaire. Juste un bémol pour la couverture qui me rappelle étrangement celle du Château des étoiles dans son concept graphique. Pour autant, visuellement, c'est superbe, avec certaines planches sortant vraiment du lot.
Il est vrai que l'intrigue se dévoile petit à petit après un départ plutôt confus. On sent que cela risque de devenir assez intéressant avec cette lutte de pouvoir. Bref, il y a incontestablement une richesse scénaristique. On a hâte de voir la divinité en action retrouvée pleinement ses forces. Là aussi, dommage que le dos de couverture nous dévoile tout de suite son identité.
Au final, j'ai passé un très bon moment avec cette BD ambitieuse qui sort un peu des sentiers battus. Une série que je conseille vraiment aux amateurs de beaux dessins et de nouvelles expériences.
Je n'ai pas trop aimé cette BD cyberpunk dont l'action se situe dans le futur.
Le dessin est déjà très spéciale avec ses couleurs criardes et son trait anguleux. Il faut vraiment aimer ce style graphique datant des années 70. J'ai eu vraiment beaucoup de mal.
Par ailleurs, au niveau du scénario, nous avons un récit assez chaotique qui met en scène des personnages assez bizarres dans un monde en perdition et profondément injuste. Le ton est assez décalé avec un peu d'humour malgré tout.
Le thème est celui du tourisme spatial qui peut détruire l'environnement. C'est une île où les habitants semblent être dépossédés de leur coin. Le responsable est un puissant lobby qui œuvre à l'aménagement du territoire pour son plus grand bénéfice. On peut dire sans se mouiller que c'est une transposition de ce qui se passe en Corse.
Je préfère pour une fois passer mon tour. On ne peut pas tout aimer dans la BD. C'est ainsi.
Cette BD va nous montrer la France du fameux Front Populaire en 1936 alors que des ligues fascistes ont marché sur l'Assemblée nationale dès 1934 suite à l'affaire Stavisky, un escroc d'origine russe qui a eu de nombreuses relations dans les milieux politiques mais également de la plolice, de la justice et de la presse.
La Nouvelle Union populaire écologique et sociale initiée en 2022 semble s'inspirer de ce mouvement dans la contestation des injustices qui ne font que s'aggraver dans notre société devant un capitalisme sans foi, ni loi. En 1935 déjà, il y avait 200 familles de multi-millionnaires qui tenaient la France face à des milliers de miséreux au chômage victime de la crise de 1929.
Le principe est de construire une fresque historique à travers le destin individuel de certains personnages comme Roger, ce jeune breton qui avait de si belles ambitions et qui se retrouve soudainement ouvrier dans l'usine Renault du fait de la mort brutal de sa mère, seul parent qui lui restait. Si seulement l'oncle cupide n'avait pas mis la main sur l'argent !
C'est intéressant de voir une BD qui s'interresse à ce mouvement qui a marqué une période de l'histoire française juste avant l'abominable Seconde Guerre Mondiale. Je me souviens de ces français se déplaçant en masse avec leurs familles dans les trains pour voir pour la première fois la mer.
J'avoue que j'ai eu un peu de mal avec ce dessin qui m'a paru assez approximatif dans l'approche avec un trait pas très maîtrisé. Mais bon, il faut bien faire ses armes et évoluer. Cela reste asse simple mais quand même soigné.
Cela se laisse lire très agréablement d'autant qu'on s'attache vraiment à notre couple qui quitte le giron familial malsain pour tenter l'aventure.
Nous suivons le parcours d'une femme maîtresse de maison dans la Hollande du XVIème siècle où naît véritablement le capitalisme avec ses marchands qui sillonnent le monde jusqu'à Batavia.
Amélie est une femme qui est plutôt du genre inventive mais elle est dominée par un mari dans une société qui n'accorde que peu de droits aux femmes. Hans n'est pas méchant, il est plutôt bel homme mais Amélie n'est guère satisfaite de sa condition et se rebelle tout doucement.
Il va partir pour un long périple et revenir avec une esclave asiatique avec laquelle il entretiendra des relations plus intimes. On pourrait penser à un triangle amoureux mais il y a encore la belle et jolie servante un peu écervelée qui n'a d'admiration que pour Hans.
C'est clair que c'est un mariage arrangé car elle est issu d'une noblesse désargentée. Mais comme dit, l'argent ne fait pas le bonheur conjugal, loin de là !
La couverture laisse à penser à un rapprochement intime entre deux femmes mais il n'en n'est rien. Ce rapprochement se fera par la découverte de l'autre pour se rendre compte qu'entre une femme et une esclave, il n'y a pas beaucoup de différence à cette époque. En effet, la maîtresse de maison devait également s'occuper des courses et nettoyer la maison afin que cela soit parfait pour le mari qui rentre du travail. Oui, c'est bien une triste époque.
On ne connaît pas l'auteure Yudori qui est coréenne et qui livre là son premier roman graphique. Sur le plan de la forme, c'est une belle parution plutôt soignée. Il y a même un marque-page intégré sous forme de petit ruban bleu.
Je dois dire qu'on est assez éloigné du genre de manga habituel. En effet, la mangaka apporte réellement une autre touche de sensibilité mais également d'intelligence dans le propos. C'est loin d'être par exemple stéréotypé. Cela fait du bien de s'éloigner de ces standards classiques.
Un petit bémol concernant certains personnages qui se ressemblent d'où des confusions possibles. Dans l'ensemble, l'aspect graphique est totalement bien maîtrisé dans une véritable précision du trait qui concourt par exemple à la beauté des paysages
On découvrira subtilement le rapport entre les classes sociales mais surtout la condition féminine qui doit lutter pour sa survie. Cela rappelle que ce combat doit encore continuer dans certains pays peu ouvert à la liberté des femmes et ce pour parvenir à une égalité de traitement. C'est véritablement un album assez engagé.
Je dois bien avouer que j'en ai parfois un peu marre de toutes ces personnes qui sont systématiquement contre. En l’occurrence, notre héros est totalement contre le nucléaire d'où sa grande colère. J'ai eu l'impression de lire une BD qui utilise une catastrophe exceptionnelle pour faire un pamphlet en défaveur de cette énergie qui nous apporte également des bienfaits quand tout est sous contrôle. C'est assez orienté et plutôt simpliste.
On peut être également pour car le nucléaire permet de lutter contre le réchauffement climatique. Cela serait l’énergie la plus saine pour l’environnement car une centrale nucléaire n'émet ni dioxyde d'azote, ni dioxyde de soufre, ni particules fines ni poussières, qui contribuent à la pollution de l'environnement (air, eau et forêts). On peut être également pour car cela procure une indépendance énergétique au pays ce qui n’est pas rien face aux monarchies du Golfe à l’origine de la crise de 1973 quand ils ont coupé les vannes ou plus récemment à la Russie despotique de Poutine. On peut être pour car en l’état actuel, les énergies renouvelables ne permettent pas de remplacer l’énergie nucléaire et cela permet également d’économiser les autres ressources naturelles de la planète (gaz, charbon, pétrole) qui s’amenuisent. On peut être pour car cela crée des emplois ce qui est toujours un atout positif pour la société. On peut être pour car on sait gérer le nucléaire ou ses déchets avec un haut niveau scientifique sur notre territoire national. On peut également déplorer le risque nettement exagéré (d’après l’OMS, Tchernobyl n’a fait que quelques dizaines de morts avérés). Maintenant, je ne serai absolument pas contre une autre énergie de substitution comme les éoliennes ou le solaire. Cependant, il en faudrait partout et que cela soit assez rentable pour la population mondiale qui ne cesse de croître. Les choses sont loin d’être aussi simples et évidentes quand on voit les levées de bouclier contre l'installation d'une éolienne dans un champ.
Par contre, il est vrai que le lobby nucléaire a souvent entrainé les gens sur le terrain de la désinformation ou du mensonge par omission. Ce manga dénonce clairement la gestion de la crise de Fukushima où nous suivons un héros qui se pose beaucoup de questions plutôt pertinentes. Les conséquences d’une telle désinformation peuvent être graves pour les gens qui vivent à proximité des zones contaminées.
Pour autant, il faut être convaincu comme le héros que le seul objectif est la sortie coûte que coûte du nucléaire pour éviter une nouvelle catastrophe. Ou faut-il accepter de vivre avec le nucléaire ? Je dirai que c’est un peu la même chose avec les voitures qui font un million de morts par an dans le monde et là, on ne se pose pas réellement la question. Idem pour la cigarette. On peut également vivre en dehors des zones côtières tout en évitant la montagne qui présente également des dangers. Et puis, il faudrait éviter de vivre en Californie en raison de l’imminence du Big one. Bref, le risque zéro n’existe pas. C’est comme en matière de terrorisme.
Nous avons un manga avec un héros très grande gueule et plutôt vulgaire par rapport à des opinions contraires (il dit d'ailleurs merde à la France pour ses choix). D'ailleurs, ce manga porte très bien son titre car le héros est constamment en colère. Mon avis un peu plus tempéré est d'ailleurs également une forme de réponse franche et honnête. Pour le reste, je ne sanctionne pas les avis divergents bien au contraire. C’est important de pouvoir s’informer et d’avoir le maximum d’information sur des sujets aussi graves. Chaque point de vue mérite que l’on s’y attarde. Dans le même genre, j’ai avisé il y a très peu de temps la série « Au cœur de Fukushima » sur exactement le même sujet mais traité de manière assez austère. Là, nous avions un auteur beaucoup plus mesuré sur les responsabilités. En l'occurrence, l'auteur va plus loin sur un mode alarmiste sans doute pour faire évoluer les mentalités.
Je considère que le risque que nous fait courir le nucléaire est bien proportionné par rapport aux bénéfices surtout si on compare avec d’autres industries comme le chimique ou les autres modes de production d’électricité (le barrage des Trois Gorges en Chine destiné à utiliser une énergie propre et renouvelable a nécessité le déplacement de plus d’un million de personnes afin de noyer la vallée). C’est dommage tout simplement que l’auteur ne s’est pas posé toutes ces questions qui aboutissent au constat que produire beaucoup d’énergie avec des combustibles classiques ou renouvelable présente plus d’inconvénients que le nucléaire civil. Après, c’est plutôt un choix idéologique du style à revenir sur notre mode de consommation capitaliste. Et ceci est un autre débat.
C'est la lecture récente du « Monde sans fin » qui m'a convaincu de publier cet avis car il faut aller au-delà des attertoiements idéologiques de principe en se posant toutes les bonnes questions. Bien entendu, la précaution absolue doit rester la règle de base. Si on pouvait s'en passer du nucléaire, on le ferait mais ce n'est actuellement pas possible à moins d'accepter de ne plus consommer.
Cet ouvrage raisonne comme un avertissement que le monde va mal à cause du changement climatique. Même les plus sceptiques ont réalisé au cours de cet été les effets ravageurs de ce bouleversement entre les canicules à répétition, les immenses et destructeurs incendies, les violents orages et autre cyclone. Les températures ont été maximales en battant des records absolus. Jusqu'où cela va aller ? 50 degrés à l'horizon 2050 sur Paris et l'Est de la France?
Et puis et surtout, il y a le problème de l'énergie. Les centrales nucléaires sont à l'arrêt, le gaz avec la Russie est coupé, les éoliennes ne produisent pas assez quand on n'a pas une manifestation dans un champ pour interdire leur installation. Il y a également le coût de l'essence qui ne cessent d'augmenter. Bref, il n'y a plus assez d'énergie pour tout le monde. C'est la fin de l'ère de l'abondance (et surtout pour les pauvres qui ne devront plus aller à la piscine municipale).
C'est vrai qu'il y a 300 ans, toutes les énergies étaient renouvelables entre les chevaux qui ont été remplacé depuis par les voitures ou les moulins à vent et autre voiliers parcourant les mers pour transporter des marchandises. La question est de savoir si on a envie de retourner au Moyen-Age voir à l'âge de pierre ? Je sais qu'une bonne partie de la population serait sans doute tentée par cette expérience originale et enrichissante afin de sauver la planète. Il faut peut-être étudié d'autres possibilités plus réalistes et moins pénibles pour l'homme...
Après l'exposé d'un monde dépendant des énergies fossiles qui va mal à cause du réchauffement climatique, l'auteur aborde différentes options afin de remédier aux conséquences. Il n'y aura pas de solution imposée mais une réflexion à mener.
C'est le genre d'ouvrage assez utile pour se poser les bonnes questions et avoir un constat objectif des événements. Je dois dire que Blain a tapé très fort son coup de pied dans la fourmilière. Il réalise avec « le monde sans » fin son meilleur ouvrage de BD. C'est certain. Que de chemin parcouru depuis « Isaac le pirate » !
Je partage pleinement le parti pris assez courageux par l'auteur en ce qui concerne le nucléaire qui serait l'énergie la plus efficace. Je pense que c'est aux hommes de bien maîtriser cette source d'énergie (et non d'envoyer stupidement des roquettes dessus) comme cela semble être le cas en France de par la nature des réacteurs utilisés. Il est clair que ce n'est pas l'énergie dont tout le monde raffole. Mais bon, on serait bien content si nos centrales fonctionnaient en ce moment à plein régime afin d'éviter les futures coupures. Il faut juste des garanties de sécurité absolues. J'aime bien quand on va au-delà des craintes et du dogmatisme. Oui, il faut choisir son inconvénient avec l'énergie qu'on utilise à 8 milliards d'êtres humains sur terre.
J'ai beaucoup aimé un passage où il est dit que c'est dérisoire que l'on se focalise sur le particulier qui va oublier d'éteindre sa lumière pour économiser l'énergie ou s'il utilise des tasses à café recyclables. On ne regarde sans doute pas vraiment du bon côté pour faire des économies d'énergie significatives.
Par ailleurs, j'aime bien la petite réflexion concernant les véhicules électriques qui ont été abandonné au début de la construction automobile car il était plus difficile d'emporter avec le véhicule l'énergie nécessaire qui lui permet d'être autonome.
Et puis, ce coup de griffe à l'éolien où il faudrait quadriller le territoire tous les kilomètres pour fournir la totalité de l'énergie en France.
Au niveau du dessin, il est clair et maîtrise. Au niveau des explications, elles sont assez simples et pédagogiques. Bref, sur la forme, c'est également très bon car c'est accessible à tous avec d'ailleurs de belles illustrations. Et puis, c'est une véritable mine d'informations à prendre. Cette BD constitue manifestement un très beau travail. Evidemment, je suis preneur !
Des années après ces deux chefs d’œuvre du genre que sont « Tirésias » et « La gloire d'Héra », Le tendre revient avec un nouveau dessinateur Frédéric Peynet pour nous raconter l'histoire de Pygmalion et de la vierge d'ivoire qui est également tiré de la mythologie grecque.
Je ne connaissais pas cette histoire dans laquelle un jeune sculpteur Pygmalion tombe amoureux de sa création à savoir Galatée, une statue rendue vivante grâce à Aphrodite, la déesse de l'amour. Il faut dire qu'aucune femme ne trouvait grâce à ses yeux. Sans doute est-ce lié lié au drame ayant pour origine l'infidélité de sa mère durant son enfance.
Jouer les pygmalions consiste à façonner une personne pour la conduire au succès. Cela désigne précisément la personne qui aide un artiste pour faire évoluer sa carrière. C'est tout le rapport entre un créateur et son objet de désir qui prend vie dans son esprit.
Cela me rappelle un peu « Pinocchio » qui suit le même procédé de création. C'est un thème assez récurrent dans la littérature.
Parfois, on ne voit pas non plus l'amour qu'on a sous les yeux alors qu'on idéalise dans des fantasmes impossibles à atteindre. La pauvre Agapé en sait quelque chose. Mais bon, tout a un prix à payer.
Encore une fois, j'ai bien aimé ce récit qui est magnifiquement dessiné et qui nous réserve de bonnes surprises. Cela a pour cadre la belle île de Chypre. Certes, ce n'est pas tous les jours qu'on peut tomber amoureux d'une statue d'ivoire.
Au final, on risque également de tomber sous le charme de cette BD où l'auteur donne sa propre version du mythe.
Parfois, il ne vaut mieux pas poser de question à un oracle. Celui de Delphes prédit à Œdipe qu'il tuera son père puis il épousera sa mère. Triste destinée que celui de ce garçon promis pourtant à un bel avenir de roi. La Pythie a parlé et c'est sans pitié.
C'est une tragédie grecque sans nom qui touche le pauvre Œdipe qui ne contrôlera pas du tout les événements qui vont lui tomber dessus. Pourtant, il s'est assez bien débrouillé avec la créature du Sphinx qui menaçait Thèbes en répondant correctement à la fameuse énigme dont la réponse était l'homme.
Certes, il y a l'explication freudienne du mythe d’œdipe où le fils doit tuer le père pour posséder entièrement la mère. Mais bon, en l’occurrence, Œdipe ne savait pas qui était réellement ses vrais parents puisque les parents adoptifs lui avaient caché la vérité.
Une autre thématique est celle de se dire qu'on ne mérite pas toujours les malheurs qui nous tombent dessus. Les guerres et les catastrophes naturelles peuvent toucher les hommes indifféremment, qu'ils sont bons ou mauvais. Il n'y a pas de malédiction, juste le hasard. Bref, il ne faut point sombrer dans la superstition religieuse. Comme dit, il faut parfois faire avec. Nous ne maîtrisons simplement pas les événements, pas toujours du moins.
J'ai bien aimé ce récit tiré de la mythologie grecque qu'a remis à l'honneur Luc Ferry dans cette fameuse collection « la sagesse des mythes ». On a toujours quelque chose à apprendre de ces mythes et qui peut nous servir à affronter notre propre destin.
Voici un album qui se concentre sur l'histoire d'amour entre Perséphone et Hadès. Dernièrement, je l'avais découverte en lisant « les enfers – au royaume d'Hadès » dans la collection « la sagesse des mythes ». On peut dire que le dieu de la mort est vraiment à la mode actuellement !
Il est vrai que le personnage d'Hadès nous est présenté sous un jour plus clément qui ne plaira pas aux féministes. On se surprend à aimer le maître des enfers car il tombe amoureux progressivement de la jeune et belle Perséphone. On est très loin du viol originel !
On ne verra pas toutes les subtilités de cette histoire car en réalité, la mère Déméter ne comptait pas lui laisser sa fille car elle y est beaucoup trop attaché. Mais bon, parfois, il faut laisser les enfants vivent leur propre histoire. Du coup, on se diot que le mythe n'est pas complet car il manque l’élément essentiel et fondateur de ce récit mythologique. C'est quand même problématique.
Non, ici le focus se fait uniquement sur leur relation amoureuse. Il ne se passera pas grand chose. C'est assez contemplatif avec un découpage simple et fluide. Le dessin se confond très bien dans l'ambiance de la Grèce antique ce qui n'est pas pour déplaire aux lecteur.
Au final, cette nouvelle adaptation du mythe grec de Perséphone est plutôt une bonne surprise dans l'ensemble grâce à une autre approche assez originale mais qui n'aura pas que des adeptes.
Dans cette BD tirée de la collection « La sagesse des mythes », on retrouve un peu des histoires qui ont déjà fait l'objet d'une publication. C'est comme si c'était une sorte de best of où l'on découvre les pans les plus emblématiques de ces récits mythologiques.
Pour autant, la thématique est celle du royaume des enfers qui est bien complexe. Il nous sera expliqué les enfers dans le moindre détail avec le personnage d'Ulysse comme témoin. Beaucoup de gens croient actuellement au paradis et à l'enfer. Certains sont même prêts à tuer aveuglément pour se retrouver avec 72 vierges car c'est un lieu de plaisirs infinis. Bref, c'est un mythe fondamental de nos sociétés. Il faut bien une carotte !
J'ai été assez étonné de voir des lieux paisibles comme les Champs-Élysées qui regroupent les hommes méritants mais également les îles fortunées qui sont un véritable havre de paix et de bonheur.
Et toujours en fin d'album, on retrouve le dossier de Luc Ferry qui est comme toujours très bien fait avec ces nombreuses illustrations et explications. Un mot pour dire que j'ai également apprécié le dessin lumineux et maîtrisé de Diego Oddi qui rend la lecture assez agréable.
Bref, on peut dire sans trop de mal que c'est plutôt une réussite dans cette belle collection qu'est la sagesse des mythes.
Châteaux Bordeaux devait se terminer avec le neuvième tome mais il a fait une saison de plus avec trois tomes supplémentaires. Celui-ci est le dernier de cette saga familiale dans le Médoc à moins qu'une troisième saison ne redémarre.
Cependant, on ressent comme une espèce de lassitude, de poésie qui marque la fin d'une époque pour Alexandra Baudricourt dans le monde impitoyable du vin. C'est la fin des illusions avec son divorce qui est désormais inévitable.
C'est également les poursuites en justice qui ne se concluront pas forcément par une victoire car il faut bien apprendre de ses erreurs. Et puis, il y a les réconciliations qui sont impossibles avec certaines familles de vignerons face à des rancœurs trop anciennes.
J'ai bien aimé le ton de ce tome qui me semblait plus réaliste. Tout ne sera pas forcément rose. C'est un peu doux-amer comme certains vins. L'intrigue ne décolle pas vraiment car c'est plutôt le moment des révélations.
On retrouve encore une fois une grande quantité d'information sur la vie d'un vignoble. Je regrette un peu que le sommelier qui porte le titre de ce tome soit juste un peu évoqué sans réel approfondissement.
L'essentiel est la transmission de la passion du vin, d'une génération à l'autre. C'est ce que semble opérer Alexandra avec son fils qui est pour la première fois sur la couverture.
A noter également un dessin qui est toujours aussi séduisant pour notre plus grand plaisir de lecteur. C'est précis dans un certain classicisme. L'élégance du trait se ressent à travers de magnifiques paysages de la région de Bordeaux.
J'aimerais à titre personnel que cela soit la fin définitive pour terminer sur une bonne note et ainsi éviter la lassitude. Bref, une lecture à déguster mais avec modération !
Je suis un peu mitigé après cette lecture non pas que le sujet ne soit pas passionnant. Il s'agit pour une institutrice Marie-Noelle de sauver un élève d'origine juive que menace une milice bretonne nationaliste qui aide les nazis dans leur sinistre entreprise d'extermination. A noter que l'action se situe en juin 1944 en Bretagne alors que les américains viennent de débarquer en Normandie.
Elle va entraîner toute une classe dans une fuite peu commune. Il faudra également faire avec un élève qui se situe clairement du côté des allemands et qui n'hésitera pas à la dénoncer à la moindre occasion. C'est un peu irresponsable comme attitude de la part de l'institutrice un peu rebelle mais c'est pour la bonne cause.
J'ai été étonné qu'elle donne une écharpe et un bonnet à des élèves pour un petit tour dans les bois car il fait un peu frais en cette fin du mois de Juin. Cela aura toute son importance car c'est cette écharpe égarée qui va guider les chiens dans leur traque.
Il y a également un côté extrêmement moralisateur à travers des fables pour enfants mais c'est rempli de bon sens pour respecter son prochain. Je ne suis pas certain que tout les lecteurs puissent adhérer à cette manière de faire. Je dois dire que j'ai déjà trouvé plus de subtilités dans d'autres œuvres du même acabit. Qu'importe car c'est également une manière de combattre l'antisémitisme et la haine de l'étranger.
J'ai bien aimé le dessin qui est parfaitement lisible. Les couleurs donnent une véritable consistance et le décor est magnifique.
Pour le reste, cela reste une première partie tout à fait convenable en attendant la suite et fin. C'est une très belle histoire sur le fond avec le combat juste d'une femme ayant de bonnes convictions.
Voici une BD qui se concentre sur ce célèbre quartier de Paris connu pour sa légèreté et son sens du spectacle. Un jeune provincial agriculteur, qui n'a jamais vu du pays, y débarque un beau jour de 1950.
Passé le moment de la découverte, Antoine va s'impliquer dans les affaires louches de son patron de cabaret d'origine corse qui ne fera pas que dans la dentelle. Evidemment, cela le conduira à avoir affaire avec la Justice qui ne fait pas toujours très bien son travail.
Je pense que cette BD a quelque part loupé le coche. Je n'y vais pas par quatre chemin pour le dire. Il y avait de la matière pour explorer ce quartier de Paris mais on se perd dans des péripéties qui n'apportent rien. Le personnage principal aurait gagné en maturité à être exploité sous un angle plus intimiste. Il est vrai qu'il reste assez niais même quand
il va s'engager dans des actions de grand banditisme.
Par contre, j'ai trouvé le graphisme assez somptueux car cela reflète à merveille le décors de ce quartier populaire comme par exemple le funiculaire de Montmartre. A la fin de l'album, on aura droit en bonus à de larges vignettes nous offrant un magnifique panorama de ces lieux.
On va assister à l'évolution de ce quartier sur une trentaine d'années. Il est vrai que le Pigalle de nos jours n'a plus rien à voir avec cette époque. Bref, en résumé un apprentissage de la vie en passant par ce quartier où l'on peut aisément se brûler les ailes.
Danger girl est ce qu’on appelle de la bd pop-corn mettant en scène trois gazelles hyperbranchées et espionnes à leurs heures perdues entre deux safaris au Congo ou une partie de pêche au Costa Rica après une nuit d'amour torride.
Je me suis ennuyé dans l’enchainement de ses péripéties sur fond de dessins cartoonesques. Cela en devient presque pathétique à l'image de nos héroïnes racoleuses. Entre boire ou mourir, il faut choisir.
Frédéric Bihel parfois sorti de véritables chef d’œuvre dans le passé. Je pense à des titres comme « Exhausse-nous ». Il a rarement été un auteur complet à savoir dessinateur et scénariste. C'est le cas ici avec cette adaptation du roman d'Anne Laure Bondoux.
Je n’ai pas aimé ce titre plus que cela. Il y a une première partie que je qualifierai d'excellente mais la seconde semble être totalement déconnecté bien que cela ne soit pas le cas. Je n'ai pas aimé la direction prise avec d'ailleurs un final assez confus. Cependant, l'ensemble demeure correct.
Visuellement, c'est une très belle œuvre magnifié par un dessin de toute beauté avec un coup de crayon un peu charbonneux. Les paysages même souterrains, les sous-bois de cette forêt profonde, la steppe désertique, puis le bord de mer, que de beauté qui nous sont confiés ici par l'artiste.
Même les visages des différents protagonistes sont expressifs et profonds. Bihel a véritablement un don particulier pour donner vie à ses personnages en leur conférant parfois une certaine maturité de vie.
Il y a certes un côté poétique qui raisonne comme un véritable hymne à la vie et à l'amour même dans un contexte de pauvreté et de guerre. La thématique est celle du choix que l'on a pas forcément.
C'est un peu dommage que ce conte philosophique soit passé si inaperçu par le grand public. Ce roman graphique ferait certainement des adeptes surtout avec de si belles illustrations.
J'ai toujours un peu de mal avec les BD d'Arnaud Floc'h car le style ne m'attire guère. Ce n’est pas sa première BD qui porte sur l'Afrique et ses problèmes. Voir par exemple « la compagnie des cochons » que je n'avais pas vraiment aimée, désolé de l'avouer.
Il faut dire que l'auteur a longuement vécu en Afrique subsaharienne à savoir au Cameroun plus précisément. On le voit au travers les dialogues de vie quotidienne de ses différents protagonistes qui sonnent vrai.
Encore une fois, l'auteur va prendre son temps pour développer cette histoire de passeur musulman en proie à un événement tragique dans le passé lorsqu'il était enfant. A noter que ce récit se passe en Guinée à Conakry en octobre 2001 soit tout juste après l'attentat du World Trade Center.
Au niveau du dessin, c'est toujours la ligne claire façon Hergé qui prévaut. Comme dit, ce n'est pas ce que je préfère surtout au XXIème siècle mais bon. Il faut reconnaître que c'est efficace surtout grâce à l'utilisation de couleur à bon escient. Je me souviens qu'il avait autrefois un trait plus charbonneux qui était assez imprécis. Du progrès par conséquent.
Sinon, au niveau du récit, pour une fois, j'ai réussi à tenir jusqu'au bout. Il y a de l'humanité dans ses personnages, c’est incontestable. Il se sert également du contexte géopolitique avec l'arrivée des chinois qui font la pluie et le beau temps en Afrique. Oui, c’était avant l’arrivée des russes et de leurs milices armées.
On verra également des questions liées à la religion notamment le financement des mosquées qui se fait parfois au détriment des orphelinats pour enfants. Il est vrai que cela prend parfois des allures assez sectaire. Le détournement des fonds a toujours existé mais nous sommes en Afrique qui n’est malheureusement pas réputée pour sa bonne gestion financière au niveau de la corruption.
Bref, une histoire de passeur qui aide les gens à fuir clandestinement l'Afrique en ne critiquant surtout pas cette « noble » profession qui aide son prochain. Ce n'est pas très vendeur mais c'est toujours bien de montrer cette réalité en dénonçant certains dangers. Et puis, pour une fois, cela se termine bien ! Que demande le peuple ? On s’en fout de la mort !
Louisiana évoque ce territoire ayant appartenu jadis à la France où de riches familles ont pratiqué l'esclavage pour la culture de la canne à sucre. Cependant, l'esclavage avait également d'autres avantages pour les patrons de ces domaines. Ce titre nous plonge dans le passé d'une famille qui a de lourds secrets à cacher.
C'est le dernier tome d'une trilogie évoquant une histoire sombre et triste d'une dynastie familiale non loin de la Nouvelle-Orléans. Louise Soral est la descendante de cette famille de planteurs. Elle est à la fin de sa vie et de ce récit qu'elle raconte à une servante de couleur. Elle est la narratrice de cette histoire assez prenante qui trouvera son lot de rebondissement.
On se rend compte des erreurs de sa grand-mère Joséphine qui vont lui coûter encore plus cher après son père, sa mère, son frère, son mari. Il ne restait plus que le fils qui n'est plus que l'ombre de lui-même après la guerre de Sécession où il a été forcé de commettre des exactions pour le Sud dont il haïssait les valeurs.
Et dire que tout est parti d'une malédiction vaudou. Comme quoi, il ne faut pas jouer avec le feu. Parfois, en voulant le bien des gens, on fait des choses horribles.
Je n'ai pas trop aimé le changement de caractère de Joséphine d'un album à l'autre ainsi que celui de son fils Jean. On voit que chacun reproduit les mêmes erreurs que les aînés.
Les thèmes abordés sont l'esclavage mais également la souffrance de la femme dans une société machiste et raciste. Par ailleurs, le dessin est quant à lui très beau et colle parfaitement à l'ambiance. Certes, c'est classique mais c'est bien traité.
Pour être vraiment dans le bain et pouvoir apprécier à sa juste valeur cette saga familiale , il faut relire d'une traite les trois volumes.
Je ne vais pas faire semblant ou être complaisant : quand je n'aime pas une BD et bien ma note le reflète. Certes, je pourrais faire abstraction d'en parler à vous futurs lecteurs et passer à autre chose. Mais bon, la réalité est qu'on aime et parfois on n'apprécie pas une œuvre. Il faut juste le reconnaître.
Après, il faut savoir expliquer pourquoi, on n'accroche pas. En effet, le sujet avait pourtant l'air assez intéressant avec cette histoire de marin affecté sur un étrange paquebot en plein cœur de la Seconde Guerre Mondiale.
Il est vrai qu'on passe d'une époque à l'autre de manière assez saccagée. On alterne entre un lit d’hôpital et une aventure maritime sans la moindre finesse de plan. Je n'ai pas du tout accroché à ce récit de marin traumatisé. Je me suis perdu dans les méandres du scénario alambiqué.
Au niveau graphique, c'est surtout largement informatisé ce qui fait perdre la grâce du trait. Cela demeure également assez classique dans le traitement. Cela parait assez impersonnel.
Et puis, il y a ce titre qui me dérange un peu. Les baleines sont loin d’être maudites quand bien même il s’agirait de la dénomination d’un navire.
J'aime pourtant la BD italienne comme par exemple le récent « Nocturne vénitien » mais cela dépend des auteurs et des œuvres car c’est comme tout. Bref, ce n'était pas assez stimulant pour moi. Pour d'autres, cela peut avoir tout l'effet inverse telle une révélation où l’on peut crier au chef d’oeuvre. Comme dit, cela sera sans moi.
Voici un titre plutôt osé et irrévérencieux ayant pour cadre le début de la jeune République française avant le régicide. La France fait face aux armées autrichiennes et prussiens. Le destin du pays va se jouer à Valmy. C'est là qu'intervient un soldat du nom de Pierre-Marie Dragon qui va changer le cours de l'Histoire.
Je le dis tout de suite, ce titre ne plaira pas à tout le monde pour son caractère plutôt lubrique et potache. Il faut dire que le sieur Dragon est plutôt libertin au point de s'envoyer en l'air avec tous les généraux de l'armée. Il a même les bonnes grâces d'un certain Danton ce qui peut aider surtout face à l'incorruptible Robespierre.
Certes, l'ensemble demeure rocambolesque et léger mais on ne s'ennuie pas avec de telles réparties. Même le scénario se suit avec plaisir d'autant qu'il y a de véritables enjeux politiques pour la survie de la famille royale par exemple. On sait que cette victoire inespérée a permis l'abolition de la monarchie dans notre pays. On va découvrir qu'à la manière d'un match de boxe, les batailles peuvent être truquées.
C'est une BD à découvrir pour une relecture de l'Histoire de manière assez originale. Capri, c'est fini mais Valmy aussi !
Si le premier tome m'avait séduit avec ses codes du médiéval fantasy, cette seconde partie qui clos ce conte m'a littéralement scotché. Au début, c'est léger et enchanteur mais cela vire vers un récit presque apocalyptique avec une certaine noirceur.
Mais quelle fin absolument puissante et magnifique ! Il est vrai que cela devient une histoire d'amour qui sort des sentiers battus entre une princesse monstre capable des pires destructions et un chevalier déchu en proie au déshonneur.
Il faudra tout le courage d'Arzhur pour démontrer qu'on peut sortir quelque chose de bon dans ce qui est perçu comme mauvais. Il faut dire qu'une puissante entité a prit possession du corps de sa douce aimée. Il s'agit de lutter contre ses démons intérieurs pour retrouver la liberté de choix et celle d'aimer malgré tout.
Ce titre est bien plus qu'une ode à la rédemption. Il est vrai que sa conclusion est totalement bouleversante à l'image de la mort brutal du scénariste Hubert qui délivre là une œuvre testament. Comment peut-on défier la mort ? C'est une question qui reste en suspend.
Le dessin de Mallié avec son trait précis et dynamique parvient à sublimer ce récit à des niveaux rarement atteint. Le plaisir de lecture est décuplé grâce à cette maîtrise du graphisme qui restitue une ambiance de magie noire. Certes, c'est sombre mais c'est beau. On ne peut s'empêcher de penser à la quête de l'oiseau du temps mais en version plus moderne.
C'est un diptyque que je recommande chaudement. Je qualifie cette BD de surprenante. Attention, elle peut devenir culte.
C'est une BD sur 140 pages sans la moindre bulle ou narration. C'est toujours un exercice difficile mais qui est plutôt réussi en l’occurrence. Je n'ai pas eu du tout de problème de compréhension ce qui est assez rare pour être souligné dans ce type de BD.
Par ailleurs, il y a un graphisme assez doux qui donne du plaisir à la lecture ce qui constitue toujours un bon point pour tout lecteur.
Oui, le sujet porte sur la cigarette qui tue chaque année. C'est une drogue dont on ne se passe pas dans la grande majorité des cas à moins d'avoir une volonté de fer. La première cigarette intervient toujours à l'école en cachette pour jouer aux adultes.
La ligue contre le cancer signe un texte en fin d'album qui nous apprend que depuis 2020, le tabagisme gagne à nouveau du terrain après un déclin amorcée en 2014. Il y a encore 75000 décès en France dont 45000 des suites d'un cancer lié au tabagisme.
C'est une cause de cancer évitable pour peu qu'on abandonne la cigarette mais bon, cela ne sera pas le cas de notre protagoniste principal. On va suivre son parcours de fumeur jusqu'à la fin inéluctable. On croit à une seconde chance mais on retombe vite dans les travers de cette puissante addiction.
Bref, c'est une vie qui part en fumée. A découvrir mais certains ne seront pas ravis du caractère moralisateur. Pour ma part, je déteste la cigarette et je ne m'en porte pas plus mal. Ce projet des auteurs visent à obtenir un jour une génération sans tabac à l'horizon 2030 ce qui est toujours louable.
Beta civilisations est en fait la suite du projet Alpha directions initié en 2009 par un auteur allemand Jens Harder. Il nous présente dans une BD faisant office d'encyclopédie les origines de notre planète en s'appuyant sur des connaissances scientifiques.
Après nous avoir raconté en image l'évolution de la vie depuis le big bang, il se penche dans Beta sur le développement des premières civilisations humaines. C'est un vaste sujet mais je suis plutôt satisfais par le traitement assez pédagogue réalisé par l'auteur entre créationnisme et parfois mysticisme avec ses réflexions spirituelles.
Certes, on peut y voir un étalement des connaissances par quelqu'un qui n'est au départ d'un profane non scientifique. Il y a également un mélange savamment orchestré entre l'art, la religion, la science. Ce n'est pas exempt de défaut et de prétention mais cela a le mérite d'exister. Peu de BD ont jusqu'ici aborder un pareil sujet.
Beta s'est subdivisée en deux tomes alors qu'au départ un seul était prévu mais il y avait tellement de choses à monter dans l'ordre chronologique. Il m'a fallu attendre 8 ans. J'ai de la chance d'avoir encore une suite de mon vivant. Cette seconde partie couvre de l'antiquité jusqu'à nos jours : c'est un vaste programme !
Cette suite n'est pas désagréable à lire avec cette iconographie iconoclaste dans des cases parfaitement détaillées. J'aime toujours ce dessin très évocateur. Les explications me semblent très utiles pour illustrer la succession d'images représentant l'histoire des hommes. Il y a toujours des passerelles entre les époques qui peut donner à réfléchir. On observe également une certaine prédominance de la culture judéo-chrétienne.
Cela reste un ouvrage qui possède une place centrale dans une collection de BD car c'est quand même l'origine du monde et de nos civilisations qui est abordée. Je n'ai pas hésité à l'acheter le jour de sa sortie, c'est dire. Je conseille vivement cette anthologie titanesque à tous mes amis bibliothécaires par exemple.
Au final, cela reste une très belle odyssée sur les grandes civilisations humaines parfaitement illustré en suivant une chronologie rigoureuse. C'est un magnifique ouvrage que je qualifie de culte !
L'auteur Ignace a publié des petits strip d'une case ou deux entre décembre 2020 et décembre 2021 sur le thème de la « dictature sanitaire » qui s'est mise en place selon lui pendant la période dite du COVID. Il y a eu certes le confinement mais également des mesures attentatoires aux libertés sous couvert d'amende et à cela s'ajoute une forte incitation à se faire vacciner plusieurs fois.
Oui, il se déchaîne tout en humeur contre le harcèlement sanitaire avec des phrases chocs. Visiblement, cela a fait plus de mal que le COVID lui-même. Certes, un bon dessin vaut mieux qu'un long discours. Evidemment, Emmanuel Macron et son ministre de la santé Olivier Véran en prennent pour leurs grades. On se rappelle également du fameux astrazénéca et ses effets secondaires.
Je ne vais pas juger les idées car on peut être pour ou contre tout en refaisant l'histoire. Ce n'est pas ce qui m'intéresse dans l'absolu. Je m'oriente plutôt sur le fait qu'on peut combattre en utilisant le dessin avec un objectif à la fois humoristique et polémique.
Il y a quand même des choses qui laissent à réfléchir dans la gestion de cette crise sanitaire sans précédent. Je trouve que le procédé est plus acceptable que toute autre forme de violence dans la contestation.
Bref, un cocktail d'humour sur un sujet pourtant grave. On a désormais un peu de recul pour avoir un autre regard. On aime ou on déteste, mais ça reste une BD forte sur un sujet qui divise.
A la base, c'est une idée de Griffo qui ne se définit pas comme un scénariste et qui va faire appel à Rodolphe pour mettre en scène ce scénario avec de la technique et un certain professionnalisme. Je dois dire que c'est plutôt réussi dans l'ensemble avec une narration adéquate et tout à fait lisible. Je précise également que Griffo est originaire de l'île de la Palma où il vit.
Le sujet porte sur les Guanches qui était un peuple autochtone vivant sur les îles Canaries avant de se faire massacrer par les conquistadors espagnols. C'est pour cela que les Canaries sont espagnols et se voit déverser des millions de touristes qui ne se doutent de rien. Ce n'était pas leurs terres et les espagnols d'antan ont procéder à un véritable massacre pour ne pas dire génocide.
Les Guanches avaient la particularité d'être de couleur blanche ce qui surprenait un peu car ils étaient restés à un niveau plutôt primitif vivant avec des lances en bois pour pouvoir chasser ou pêcher. Ils étaient d'origine berbère (et plus précisément de Libye) et avait émigré dans ces îles bien avant la conquête musulmane, sans doute durant l'Antiquité ou peut-être la Préhistoire. Ils étaient alors coupés du monde en vivant en paix dans un milieu naturel magnifique. Certains prétendent qu'ils avaient pour origine les fameux Atlantes mais ce n'est que pure spéculation.
En 1493, La Palma est conquise par Alonso Fernandez de Lugo au profit de l'Espagne. Les Guanches furent éliminés et les survivants ont été vendus comme esclaves assez loin de leur île afin de les couper de leurs racines.
Le scénario pose le postulat suivant : si on pouvait remonter le temps en sachant que l'avenir ne nous est pas favorable, peut-on éviter un massacre ? C'est tout le sens de l'aventure d'Alex qui fut autrefois Bencolo le puissant guerrier guanche qui a combattu pour la liberté de son peuple.
Il n'y a pas que la couverture qui est magnifique mais également ces pages qui nous transportent dans un passé encore inexploré dans le monde de la bande dessinée. C'est un bien bel objet que cet album. Les couleurs sont d'ailleurs superbes. Le dessin est dynamique avec un trait fin et précis. J'ai d'ailleurs toujours aimé le travail de Griffo depuis la fameuse œuvre culte « SOS Bonheur ».
C'est l'une de ces BD à savourer d'autant qu'il est vrai que le sujet des Guanches m'a passionné que ce soit leur histoire, leurs coutumes et leur spiritualité. Ce peuple pratiquait la momification sans doute lié à leur origine pro-égyptienne. Il faut savoir également que le terme « canari » (en latin « canis ») signifie gros chien. Le titre Iruène fait référence à l'esprit des volcans qui était à la fois le bien et le mal.
Cette BD est un véritable coup de cœur pour moi que j'aimerais vous faire partager le cas échéant si vous le souhaitez.
On va suivre les aventures un peu rocambolesque du Comte de Dardille qui aura fort à faire avec sa jeune épouse qui souhaite divorcer et obtenir vénalement la moitié de sa fortune à l'occasion d'un congrès où elle compte bien prouver l'impuissance de son mari. Il faut dire qu'entre guerroyer et faire l'amour, il faut choisir ! Pour certains hommes, c'est un véritable dilemme !
Cet ancien officier chef d'armée ne peut plus sabrer et il demande de l'aide à un marquis afin de trouver une solution. La mie est pourtant gracieuse, agréable à la vue et au toucher. Mais bon, cela ne veut pas.
L'auteur Aurélien Ducoudray nous avait habitué à des titres assez éloignés de l'humour et de la farce exceptée « Lucienne ou les Millionnaires de la Rondière » que je n'avais d'ailleurs guère apprécié malgré son hommage appuyé à la campagne.
En l’occurrence, on revient aux joutes jubilatoires d'un dialogue assez ciselé par rapport à des situations plutôt coquasses pour ne pas dire coquines. Bon point est accordé sur le fait qu'on ne tombe jamais dans le vulgaire bien que cela soit contraire à la bienséance. Bref, le scénariste ne s'est pas trop mal débrouillé cette fois-ci. Cependant, il faut aimer Molière, Racine et les jacasseries théâtrales.
Le dessinateur Nicolas Dumontheuil a fait un effort particulier sur le décor de cette France du siècle des lumières. Son style chargé et parfois tordu peut heurter mais je le trouve particulièrement réussi dans le trait et les couleurs. II garde toujours ce côté un peu excessif notamment avec les physionomies des personnages. C'est truculent et cela se marie bien avec ce genre de comédie.
Evidemment, je retiendrais avec délectation cette petite effronterie sans retenue ou cynique qui choque et qui indigne. Bref, ce n'est pas qu'une histoire de fesse qu'on confesse.
Le récent conflit en Ukraine nous a fait découvrir un pays que peu de gens connaissaient vraiment. Cette BD plonge dans le passé de cette nation dont le territoire est actuellement revendiqué et envahit par la Russie, le peuple dont il est pourtant le plus proche.
On revient en 1634 à l'époque des cosaques qui étaient des guerriers semi-nomades ivres de libertés se donnant au plus offrant afin de pouvoir survivre dans un monde morcelé et convoité par de grandes puissances.
On suit le parcours d'un jeune lituanien plutôt idéaliste qui va rejoindre leur rang après avoir trahit son régiment. D’un autre point de vue, on peut dire qu’il change de camp pour commettre des exactions qu’entrainent nécessairement la guerre. Cependant, c’est bien l’indépendance et la liberté qui l’attirent.
On se rend compte que ce pays slave était déjà fort convoité par trois puissances : La Russie, la Pologne ainsi que l'Empire Ottoman. C'est intéressant de voir ce type d'intrigue dans un cadre historique non connue des occidentaux. On nous reproche souvent de juger sans connaître les fondamentaux d’une situation géopolitique. Certes, ils ont servi les tsars mais ils se sont également rebellés contre eux dans un désir insatiable de libertés qu’on observe d’ailleurs encore aujourd’hui et qui forcent l’admiration.
C'est l'occasion de voir de belles scènes d'action militaire avec les chevaux et les épées à la main. Il faut dire que le dessin retranscrit merveilleusement bien le cadre.
A noter qu’il n'y a pas que la guerre mais également une histoire d'amour naissance entre notre valeureux et ténébreux guerrier Karlis et une belle et mystérieuse tatare Zahra. C’est bien la quête de l’aventure qui va dominer.
Bref, nous avons un premier chapitre assez réussi qui est déjà prometteur. Il est vrai que ce tome est une histoire à part entière et que cela pourrait très bien s'arrêter là si les ventes ne suivent pas. Cependant, je doute que les auteurs ne poursuivent pas en si bon chemin.
Je voulais lire cet album depuis des mois car il a décroché le fauve d'or du meilleur album à Angoulême. Or, les prix et autres récompenses ne veulent parfois rien dire. Je n'ai pas aimé et croyez-moi, si j'étais membre du jury, ce n'est pas l'album que j'aurais choisi même parmi la sélection. Bref, j'ai l'impression de m'être fait avoir en beauté. Du même auteur, j'avais déjà détesté « Tungstène » et cela aurait dû me mettre sur la piste.
Sur le plan graphique, la colorisation est assez repoussante. C'est une véritable débauche de couleurs qui privilégie les orangés et les jaunes fushia. Cela donne un effet assez patchwork à l'ensemble de l'album. Il faudra que vos yeux s'y habituent. Allez-y en douceur !
Passons à l'intrigue maintenant : elle est totalement inexistante et on se perd dans des dialogues fort ennuyeux. Il n'y a rien pour susciter la curiosité si ce n'est la personnalité de cette femme brésilienne Marcia, aide-soignante, qui se bat pour sa famille dans les favelas de Rio. Oui, ce sont des vies désabusées dans un environnement urbain hostile : bienvenue dans le Brésil de Jair Bolsonaro !
Notre héroïne aura d'ailleurs fort à faire avec sa fille totalement irrespectueuse mais également avec des patients à l'hôpital qui se comportent comme des chefs de gang mafieux. On a droit à un portrait du Brésil tel qu'il est aujourd'hui. Cela ne donne pas très envie d'y habiter et d'y vivre, c'est certain. On est loin de la carte postale de ces jeunes et belles filles sur les plages qui se trémoussent lors des carnavals.
Bref, une chronique sociale de plus mais qui ne m'a pas particulièrement marqué. Point de poésie ou d'émotion. Rien que le vide. Bref, je n'ai pas trop envie d'écouter cette Marcia. Rendez-nous Marcia Baïla sur du satin, de la rayonne !
Il faut savoir que mariage est le spin-off de la fameuse série « les gouttes de Dieu » qui nous permet d'explorer le monde de l’œnologie qui est élevé au rang d'art à travers le duel de Shizuku et Issei.
C'est assez utile de savoir quel met se marie avec tel vin. On a tous eu ce type de réflexion lorsque l'on reçoit des invités autour d'un bon repas préparé avec soin. La bouteille de vin constitue alors l'élément déterminant qui va apporter une plus-value au dîner.
Dans les gouttes de Dieu, on avait découvert quels étaient les douze apôtres à savoir 12 vins exceptionnels. Cependant, on ne connaît toujours pas l'identité de Dieu à savoir les fameuses gouttes constituant le nectar ultime.
Ce tome fait directement suite à l'intrigue du précédent où Shizuku essaie d'aider un restaurateur en perte de vitesse lors d'un duel pour le moins truqué par des adversaires tenaces. C'est la première fois que notre héros va combattre le sommelier Ruriyama qui est un véritable tricheur ce qui met un peu de piment à l'intrigue. Comme dit, le vin est bon mais le sommelier manque trop de professionnalisme.
On est dans une intermède assez intéressant dont la moralité nous indiquer que ce ne sont pas forcément les vins les plus chers qui vont le mieux de marier à de la cuisine traditionnelle. En cette période où l'on fustige les propriétaires de piscines privés, de jet privés et accessoirement joueur de golf, cela fait plutôt du bien de l'entendre.
Bref, une intrigue toujours aussi bien mené qui a du rythme et qui propose une variation inhabituelle d'un duel gastronomique. Il y a toujours une grande part d'expertise qui reflète la qualité de cette série dans son ensemble. Et le renouvellement des idées par l'auteur est incontestablement assuré.
A noter, une parution régulière d'un tome tous les trois mois ce qui permet de bien suivre la série sans perdre le fil.
Au final, on continue à prendre du plaisir mais on sent que la fin approche. Un dernier mot enlevant un verre : « Tchin tchin et à votre santé ! ».
On connaît bien le journaliste-reporter Mathieu Sapin comme proche de François Hollande pour avoir plusieurs fois brossé le portrait : « Campagne présidentielle », « Le château, une année dans les coulisses de l'Elysée » et enfin « Comédie française, voyages dans l'antichambre du pouvoir ».
Voilà qu'il s'essaye à Emmanuel Macron qui ne le laisse pas s'approcher de lui pour un interview par exemple. Tout est verrouillé autour de lui car il se méfie des médias depuis qu'il a été à Bercy mais par contre, il sait très bien les manipuler. Il les choisi tout d'abord à l'occasion de chaque voyage présidentiel.
L'auteur, qui a désormais ses entrées dans le monde politique, va nous décrire la ferveur qu'il y a dans les départements et territoires d'outre-mer. Le voyage à Saint-Denis de la Réunion était par exemple très tendu. On apprendra que quand il va dans un quartier de Marseille juste avant les élections, la zone a été sécurisé et nettoyée avant et que ce sont ses partisans qui assistent en majorité à ses discours. Rien n'est laissé au hasard.
Le président a besoin des médias pour monter qu’il n'est pas resté isolé dans sa bulle de l'Elysée et qu'il garde le contact avec le terrain. Mais ce faisant avec ces procédés pour le moins douteux, tout est biaisé et cela ne reflète pas vraiment la France d’aujourd’hui qui est bien fracturé.
On verra également que les détracteurs les plus virulents qui le sifflent sont ceux qui se prennent à vouloir faire un selfie avec lui lors des déplacements. Ils deviennent mielleux devant la fonction présidentielle. Et le président de chaque français veut serrer toutes les mains tendues. Bref, rien n'est simple dans le comportement.
Il y aura également une critique à peine voilée de Jean-Luc Mélanchon qui en déplacement à Marseille aura un sage discours de respect devant les journalistes à propos du Président de la République avant de faire son show de principal opposant à l'antenne. Tout cela n'est qu'un jeu de manipulation et de dupes qui nous ne fera pas aimé davantage la politique.
Sinon, malgré un côté assez bavard et des cases trop surchargées en dialogue, cette BD retranscrit bien ce qu'est un voyage présidentiel. Mathieu Sapin a également prévu des interludes entre chaque chapitre afin d'expliquer le contexte. C'est assez bien réalisé.
J'ai crû que j'avais déjà lu cet album mais ce n'était pas le cas. En fait, il y a certains passages qui figuraient déjà dans l'album précédent. Du coup, on peut se sentir un peu déçu en tant que lecteur acheteur.
A noter que le sujet ne porte pas sur Emmanuel Macron mais bien sur la perception des médias à travers la communication politique. Cela permet d'avoir une approche différente et un autre regard sur son premier quinquennat marqué par la crise des gilets jaunes puis du COVID. A découvrir pour les passionnés de politique car les autres pourront voter blanc et s'abstenir.
C'est clair que ce n'est pas le genre de BD pour connaître le divertissement et la joie. C'est plutôt le contraire dans un nécessaire rappel historique de ce que fut l'un des plus grands procès de crime contre l'humanité qui a eu lieu en France durant ma jeunesse.
Il faut dire que Klaus Barbie est l'archétype du nazi zélé qui prenait plaisir à voir la souffrance des gens qu'il torturait que cela soit des hommes, des femmes et des enfants. Or ce genre de personnage trouve toujours des soutiens pour s'enfuir auprès de dictatures notamment sud-américaines. Il va d'ailleurs faire une brillante carrière en Bolivie en proposant ses funestes services.
Il aura fallu le combat courageux des époux Beate et Serge Klarsfeld qui signent d'ailleurs la préface. Ils ont été mis à l'honneur dernièrement dans une autre BD pour se pencher plus précisément sur leur histoire. J'ai cru déceler une petite pique quand ils parlent de la mise en lumière des criminels et d'une sorte de fascination. Pour autant, ils admettent que c'est sans doute nécessaire pour parler également des victimes qui ont tant souffert sur plusieurs générations.
Klaus Barbie, ancien patron de la Gestapo à Lyon, s'était illustré en 1943 en arrêtant Jean Moulin qui avait réussi à unifier la résistance française sous l'égide du Général de Gaulle. Il connaîtra une fin atroce avec d'autres résistants également arrêtés.
A noter une grossière erreur de datation concernant le Général Delestraint qui est arrêté en 1943 et qui meurt dans le camp de Dachau en avril 1945. Il est précisé que Jean Moulin annonce la mort de ce vaillant patriote au Général de Gaulle dans un courrier. Or, cela ne se peut car Jean Moulin a été arrêté en 1943 et qu'il meurt la même année. C'est le genre d'erreur qui me fait un peu bondir car il faut tout de même de la rigueur dans ce genre de publication. Je pense que l'auteur a confondu l’arrestation avec la date du décès. Malgré cette réserve, je reste satisfait par cette lecture assez abondante en informations.
On va suivre l'itinéraire de ce sanglant bourreau qui malheureusement fera beaucoup de dégâts. Sous ses ordres, des milliers de gens vont mourir dans des conditions plus qu'inhumaines. Le Reichsführer-SS Heinrich Himmler lui-même a exprimé sa gratitude à Barbie dans une lettre personnelle qui le félicitait pour la qualité de son travail dans la recherche des criminels et la lutte contre la Résistance.
Bien sur, il y a eu l'aide inopinée des américains qui avaient besoin des anciens nazis pour lutter contre le communisme devenu le grand ennemi. Cependant, c'est un homme serpent qui a voulu échapper à ses responsabilités en changeant à de multiples reprises d'identité pour nier les faits le plus graves. Il faudra avoir recours à de grands moyens pour le capturer.
De ce procès qui sera évoqué dans la dernière partie, il se murera dans un silence plus qu'assourdissant laissant la vedette de son procès à un avocat Maître Vergès qui a accepté de le défendre. Pour lui, c'était des actes de guerre et la guerre était terminée depuis longtemps.
Je me rappelle que beaucoup en France était compatissant en voyant ce vieil homme se faire condamner pour des crimes commis plus de 40 années auparavant. Cependant, certains crimes sont imprescriptibles quand ils portent atteinte à l'humanité toute entière. Il a d'ailleurs été le premier homme à être jugé pour crimes contre l'humanité et à avoir été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
On espère que d'autres bourreaux suivront et seront condamnés comme par exemple le dictateur sanglant Kim-Jong Il qui a fait dévorer son oncle par 120 chiens affamés sous le regard amusé de la junte militaire. Il faudra également réserver une place de choix à l'autocrate Vladimir Poutine responsable de milliers de morts en Ukraine après avoir fait tenter d'empoisonner son principal opposant politique. Mais bon, ceci est une autre histoire.
Au final, c'est le genre de BD qu'il faut lire pour bien comprendre ce qui s'est passé en France durant l'Occupation.
Voici un titre dont le sujet est plutôt sérieux puisqu'il traite de la vieillesse et de la maladie d'Alzheimer avec ses atroces pertes de mémoire. Mon film préféré sur ce sujet est sans aucun doute « N'oublie jamais » avec Rachel McAdams et Ryan Gosling. Rien ne peut détruire l'amour !
En l’occurrence, je dois bien avouer que l'on est très loin du compte notamment dans le développement de cette intrigue qui part un peu dans tous les sens avec ce côté militant en faveur de l’immigration.
Le final ne m'a pas du tout paru convaincant malgré des éléments incitant à l'émotion. Que dire également de la gestion désastreuse de l'EPHAD où Pierre s'enfuit ?
Je sais bien que ce type de sujet est plutôt difficile à traiter notamment en bande dessinée. Cependant, un titre comme « la tête en l'air » m'avait beaucoup plus marqué en son temps. Dernièrement, il y a eu le fameux « Ne m'oublie pas » qui a marqué tout les esprits. Bref, ce titre souffre incontestablement d'une comparaison qui n'est pas à son avantage.
Bref, je préfère passer mon tour sur ce road trip aux effets nostalgiques.
C'est un comics assez intéressant qui mêle une histoire de vampire à l'implantation de colons via la Compagnie des Indes sous l'égide de la couronne d'Angleterre. Calicut est alors un port assez prospère situé sur la côte de Malabar en Indes.
Il y a une belle histoire d'amour et de guerre mais surtout une dénonciation à peine déguisée du colonialisme et de ses effets pervers. On se rendra compte également qu'il existe en ce monde des créatures qui sont parfois plus dangereuses que des vampires notamment des rakshasas à la morphologie multiforme pour posséder des êtres humains.s
J'ai beaucoup aimé le graphisme qui est assez coloré mais surtout d'une précision remarquable dans le trait. Il y a manifestement de la beauté dans les paysages mais également dans les personnages. C'est un plaisir à la lecture. Ce dessin contribue donc énormément à créer une atmosphère mystérieuse tendance hindoue assez réussie.
Un bémol cependant avec une narration parfois trop lancinante et ennuyeuse. Il faut alors s'accrocher au récit pour bien le suivre. Le lyrisme n'a pas que des adeptes.
Bref, c'est un beau voyage dans l'Inde du XVIII° siècle avec un effet dépaysement garanti. Un comics inhabituel à découvrir !
C'est une histoire tragique de la Seconde Guerre Mondiale qui nous est raconté. Nous suivons le jeune Andrea Goldstein qui vivait des jours heureux et insouciant à Trieste au bord de la mer adriatique en cet été 1938.
Cependant, comme il était juif et que le gouvernement italien était clairement fasciste, cela ne pouvait coller ensemble. Le roi d'Italie Victor Emmanuel III (et accessoirement empereur d'Ethiopie) a promulgué sous l'influence de Mussolini des lois hostiles à cette catégorie de la population qui perdait subitement ses droits au nom d'une haine raciale non fondée. Cela va clairement changer la vie paisible d'une partie des habitants de ce pays.
Le père de famille prend la décision de confier ses enfants à des parents aux Etats-Unis afin de les protéger de cette folie qui s'est emparée de l'Europe et qui va l'amener vers la guerre et la destruction totale.
Cependant, même si le jeune Andréas trouve dans les Etats-Unis une vraie patrie d'adoption, il souhaite se battre pour conserver ses idéaux alors que des sous-marins torpillent des pétroliers américains près des côtes. Oui, les Nazis étaient tout près de New-York...
Malheureusement, le jeune Andréas qui a désormais 22 ans en mars 1945 trouvera la mort lors de la reconquête du pays par les alliés. C'est tragique dans le sens où il était à l'abri mais a préféré prendre les armes au nom de ses idéaux de liberté. C'est surtout très courageux de sa part. Il n'y a rien de plus noble que de se battre contre une dictature.
Le propos tout comme les images sont d'une grande sobriété et parfois d'une grande mélancolie. Il s'agit juste d'apporter un témoignage sur cette époque et sur la condition des juifs en Italie. C'est un pari réussi pour l'auteur dont c'est sa première œuvre.
Le fils du chien Théodore est âgé quand même de 50 ans et a trois enfants, une épouse aimante ainsi qu'une maîtresse. A la mort de sa mère, il apprend qu'il a un autre père car il est né d'une relation pour le moins adultérine. Du coup, quand ce vieil homme prend contact avec lui, Théo lui fait la morale alors qu’il ne se comporte pas d'une différente manière dans sa propre vie.
Il est vrai que j'ai trouvé le personnage principal pas très sympathique. J'ai un peu de mal avec les hommes qui trompent délibérément leur femme. En effet, je suis très attaché à une valeur aujourd'hui désuète qu'on nomme la fidélité que ce soit en amour ou en amitié. Mais bon, ceci est une autre histoire. Quoiqu'il en soit, l'auteur a fait le choix de nous le présenter comme très attachant même s'il a fait de mauvais choix.
J'aime beaucoup ce qu'a déjà fait l'auteur à savoir « Pour la peau » ou encre « Love story à l'iranienne ». Il a un trait de dessin assez doux que j'apprécie énormément. On retrouvera quelques fantaisies graphiques qui servent parfaitement le scénario. A noter également une colorisation qui fait des merveilles pour nous mettre dans l'ambiance des vacances balnéaires en famille.
J'ai un peu moins apprécié la fin qui ne semble pas marquer une conclusion finale à ce récit. C'est comme si on avait assisté à une tranche de vie charnière pour le moins originale dans les péripéties familiales d'un cinquantenaire qui se cherche encore.
Il est vrai que ce pauvre homme doit gérer sa jeune et belle maîtresse envahissante, son nouveau père mourrant ainsi que toute sa famille sur le lieu de vacances, cela fait beaucoup ! Mais bon, on ne va pas le plaindre pour autant.
Cette BD assez légère dans le ton n'apporte pas grand chose au final. C'est moins fort que les autres œuvres que j'avais précédemment cité. Cela se laisse tout de même lire assez agréablement surtout si on est en vacances pour entrer un peu dans l'ambiance.
Je n'ai pas du tout aimé cette lecture. Cela arrive parfois surtout quand on lis beaucoup de BD. Il n'y a pas que des bonnes pioches. Il faut s'y faire également.
Je n'ai pas apprécié par exemple la multitude de dialogues dans des langues différentes (le russe, l'allemand, l'italien...) et qui ne sont pas traduit. Il faut savoir bien maîtriser ces langages pour une bonne compréhension du récit qui tourne autour de trois évadés d'un camp russe en pleine Seconde Guerre Mondiale. L'idée soi-disant audacieuse des auteurs étaient de nous montrer les effets de l'incompréhension.
Certes, la particularité de ces évadés et qu'ils viennent de trois pays différents mais ils ont le même objectif à savoir s'échapper de ce pays glacial qu'est la Russie. C'est une quête tout d'abord pour la liberté.
Le thème est intéressant en soi car il s'agit d'unir ses forces malgré la diversité culturelle pour affronter les difficultés de la nature à commencer par un froid mordant. Il faut être concentré et attentif pour ne pas se faire larguer. L'ennui peut vite guetter également.
Le dessin tout en aquarelle restitue à merveille ces paysages russes dans l'immensité des steppes. Pour autant, là encore, je n'ai pas été plus séduit que cela.
Mais comme dit, il y a des dialogues verbeux qui ralentissent le rythme et qui confèrent à l'ennui. Il faudra s'accrocher. Je n'ai pas été pris par cette BD mais cela ne signifie pas que cela soit également votre cas. Je pense que c'est à chacun de faire sa propre expérience de lecture en la matière.
Cocteau se définirait comme un mensonge qui dit toujours la vérité. Bref, il a de suite une très haute opinion de lui-même et se soucie de ce qu'on pense de lui et de son œuvre. Il va devenir l'un des plus grands écrivains de la première moitié du XXème siècle célébré par toute l'académie. On dira de lui que c'est un génie de l'écriture.
Il est vrai que je goutte assez peu à ces grands hommes qui se dandinent dans leur intellectualisation dans les milieux branchés bohème de la capitale où l'alcool coule à flot. Il va s'essayer à différents courant afin de surfer sur toute les tendances : cubiste, futuriste, avant-gardiste, opportuniste...
C'est une biographie que j'ai trouvé trop peu intéressante en ce qui me concerne malgré ce côté enfant terrible. Certes, il y a une certaine célébration de la poésie sous toutes ses formes. Mais bon, c'est sans doute trop détaché de moi. Cela m'a réellement paru insaisissable !
Par contre, j'ai trouvé intéressante sa relation avec Raymond Radiguet qui va mourir à 20 ans d'une fièvre typhoïde le laissant dévasté. L’ambiguïté de la relation sera à peine esquivée. Et puis, il y aura toute ces rencontres avec des célébrités que cela soit le peintre Pablo Picasso ou l'acteur Jean Marais pour ne citer que deux exemples.
L’œuvre qu'il a produite est manifeste et incontestable. Au-delà de sa mort, il reste avec ses lecteurs comme c'est indiqué en épitaphe sur sa tombe.
J'aurais voulu aimer cette biographie mais elle m'est apparue assez absconde. D'autres fans de l'auteur pourront sans doute y trouver du plaisir. A essayer d'abord en bibliothèque pour les non-initiés.
J'aime beaucoup le travail de Cyril Bonin dont j'achète régulièrement les dernières œuvres. Cette fois-ci, il délaisse les œuvres originales pour faire une adaptation d'un roman de Sawako Ariyoshi. C'est un exercice difficile en l’occurrence et on le ressent bien.
C'est pourtant une trame assez classique pour décrire la trajectoire de trois femmes de générations différentes. Cependant, en réalité on va surtout intéresser à Hana qui va fonder une famille à l'aube du XXème siècle dans un Japon qui hésite entre modernisme et poids des traditions.
J'ai beaucoup de mal avec cette société qui n'accorde que peu de place à la femme malgré certaines apparences trompeuses. On sait que cela fut le dénominateur commun de beaucoup de civilisations dans le monde. Bref, c'est un portrait de femme qui va être obligé de se marier à un homme qu'elle ne connaît pas afin de maintenir son rang dans la société.
On peut parfois tiquer un peu par rapport à ces traditions d'un autre temps mais il y a une intelligence du propos et surtout chez cette femme qui est remarquable. On se rend compte que c'est elle qui domine d'une certaine manière. Et puis, il y a ces superstitions comme le fait qu'une femme doit toujours descendre le fleuve pour se marier et non le remonter.
C'est une maîtresse de maison et une épouse dévouée qui nous est décrite. Cependant, c'est surtout une femme d'une rare élégance et d'un esprit fin. Sa fille Fumio ne le comprendra pas forcément mais Hana pourra à nouveau se relier à sa petite fille moins rebelle.
Le trait graphique est toujours aussi maîtrisé rendant absolument divin les personnages et assez charmant le cadre de ce pays avec ces cerisiers en fleurs. Une mention spéciale également pour la colorisation qui apporte une tonalité particulière dans la délicatesse.
Au final, une adaptation plutôt réussie pour un roman des années 50 décrivant une autre culture sur la condition féminine dans un Japon qui fut ravagé par la Seconde Guerre Mondiale. On pourra lire ce one-shot avec intérêt.
Il faut assumer ce que nous sommes. Tel est un peu le message laissé par l'auteur de Titeuf qui s'essaye encore avec ce genre de titre à portée humaniste voire philosophique.
Il faut dire que la société du futur sera celle d'un homme augmenté grâce à la technologie qui nous permettra d'accumuler instantanément une tonne de savoir sans faire l'effort d'apprendre. Il est vrai qu'on vivra des émotions dans des mondes virtuels à l'aide de casques connectés.
Entre l'humain augmenté et l'humain assisté, il n'y aura pas de véritables frontières. Fort heureusement, notre jeune héros sera sauvé par une femme qui va lui montrer le bon chemin de la vie et de l'existence.
Cette vision de l'auteur de cette société du future où une minorité a le contrôle des ressources énergétiques fait un peu froid dans le dos mais est totalement crédible surtout au vu des évolutions actuelles.
J'avais adoré « un bruit étrange et beau » où l'auteur était sorti des sentiers battus. Encore une fois avec ce titre, il prouve qu'il est un véritable auteur ayant une réflexion intelligente sur le monde. Bref, on est très loin d'un Titeuf. Certes, le succès commercial ne sera peut-être pas au rendez-vous mais c'est une très belle réussite.
Bref, on réfléchira à deux fois avant de nous proposer d'augmenter nos capacités cognitives en étant totalement dépendant des nouvelles technologies. Une lecture qui nous fera réfléchir et qui est une vraie réussite dans le genre conte futuriste.
L'auteur imagine une société où un variant d'un virus décimerait une bonne partie de la population mondiale. Il faudrait un sauveur comme le patron de Facebook (Fatalbook dans la BD) qui prendrait le contrôle du monde de manière démocratique après avoir mis la main sur les données personnelles des gens.
Pour asseoir ce nouveau pouvoir, il faudrait détruire la culture en n'instaurant qu'une langue commune mais surtout en détruisant les livres ainsi que les écoles. Des robots instructeurs assureraient la relève de nos chers professeurs. Certains diront qu'ils coûtent moins chers et qu'ils sont plus efficaces. Mais bon, le résultat serait désastreux pour la culture. Bref, qui contrôle les livres contrôle le monde. Contrôler le savoir, c'est contrôler le pouvoir.
A travers cette peur de la disparition des livres papiers au profit du numérique dont les données sont beaucoup plus contrôlables, les auteurs veulent sans doute pousser à la réflexion en noircissant le trait. Il est vrai que les citoyens deviennent de simples consommateurs d'objets technologiques qui sont esclaves des marchants du numérique. C'est bien une tendance actuelle qui s'observent à travers l'émergence des GAFA(M).
Pour ma part, j'ai toujours préféré les BD en papier au format numérique. Idem pour les CD ou les Blu-ray de film que j'aime bien. Il est clair que la nouvelle génération se passe de tout support physique au profit du numérique pour des questions de coût, d'écologie et de gain de place.
J'ai trouvé que ce plaidoyer était bien réalisé même si certains faits évolutifs ne sont pas très crédibles. Mais bon, nul ne sait de quoi l'avenir serait fait dans 100 ans. Il est vrai que certains régimes comme les soviétiques ont réécrit l'Histoire en supprimant tout contenu dangereux ou soi-disant malsain. Plus proche de nous, un dictateur russe a embrigadé tout un peuple pour lui faire croire à une dénazification de l'Ukraine pour justifier une guerre sanglante et destructrice ce qui est proprement scandaleux.
Evidemment, cette BD peut être le cauchemar de bibliothécaire et de libraire dont les métiers vont disparaître. Mais bon, l'espoir renaît avec ne certaine résistance pour la conservation du dernier livre sur la planète. On aura un passage très intéressant sur les différentes cultures qui ont fait émerger l'écriture puis le livre comme mémoire de l'humanité. Il a joué un rôle très important dans les différentes civilisations qui se sont succédées.
J'ai trouvé certains points intéressant comme le fait de matraquer d'information anxiogènes à longueur de temps les gens qui cesse d'être humain comme en se précipitant sur le papier-toilette dans les grandes surfaces. Il s'agit de triompher de l'ignorance mais également du fanatisme. Une autre idée que que personne ne naît méchant ou malheureux. La racine du mal, c'est bien l'absence d'amour. Je suis totalement en phase.
Une lecture d'anticipation qui pourra s'avérer utile pour voir la place qu'occupe les livres sur un site comme BD Gest' par exemple. On peut tous contribuer à résister afin de sauvegarder la culture et ceci pour une société éclairée.
Tiburce Oger a réuni différents auteurs et dessinateurs de BD afin de réaliser une petite fresque sur la conquête de L'Ouest. On va suivre le parcours d'une montre à gousset de 1763 à 1938 qui va beaucoup voyager de propriétaire en propriétaire. Parfois, elle ne sera pas acquise très légalement...
Sur le plan graphique, les différents style de dessin s’accommode bien de cette exercice qui est toujours un peu périlleux du fait de sa variété qui casse une certaine uniformité. Je n'ai pas trop souffert de ces changements incessants. Il y aura tout de même 14 petits récits dont la longueur varie également.
D'un point de vue scénaristique, il y a de grands sauts dans le temps et parfois de petites éclipses. Comme dit, il y a un point commun mais ces récits sont censés nous présenter la conquête de l'homme blanc qui détruit la civilisation indienne. Evidemment, l'esclavage et la guerre de sécession seront également évoqués. Certains récits demeurent toutefois assez légers en consistance.
Le titre fait référence au célèbre conseil qui fut donnée par les autorités américaines concentré dans l'Est du pays à savoir: "Go West young man and grow up with the country". Des milliers de pionniers qui souhaitaient trouver une vie meilleure l'ont suivi et parfois à leur dépend entre nombreux périls et épreuves.
L'ensemble demeure cohérent et de bonne qualité mais point marquant. Cela reste un hommage au genre western où Tiburce Oger a plutôt bien excellé ces dernières années pour notre plus grand plaisir. En tout cas, cette BD mérite d'être découverte.
Ce n'est pas la collection des « Sept » mais cela aurait pu l'être car nous avons bien sept pèlerins en route vers la Terre Sainte pour retrouver ce qu'ils ont perdu. Encore faut-il que Dieu accepte d'exhausser leurs vœux !
La moralité de ce récit est basé sur l'argent qui doit être acquis honnêtement. En effet, la rédemption ne s'achète pas par de l'argent mal acquis car cela ne ferait qu'empirer les choses.
Le ton est léger et cela donne un caractère assez humoristique à ce récit se passant durant l'époque des croisades. Cela fait un peu fable pour petits et grands avec des thèmes qui demeurent universels comme la vie, la mort, la rédemption, l'injustice, la tolérance.
Les sept personnages aussi divers soit-il (quatre humains, un cheval, un perroquet et enfin un chat) sont en quête initiatique pour construire un avenir serein ou pour le moins une vie restaurée. Il faut dire que l'époque n'est pas facile pour les pauvres gens surtout s'ils sont différents. On peut vite terminer sur un bûcher.
L'auteur va faire référence indirectement à une doctrine selon laquelle une même âme peut animer successivement plusieurs corps (humains ou animaux). Bref, c'est un transvasement d'une âme dans un autre corps qu'elle va animer. D'où un chat ou un perroquet et un cheval qui parlent.
Le graphisme est assez particulier avec un dessin composé de couleurs assez vives et parfois chaudes qui donnent une autre impression du Moyen-Age. Le rendu est assez surprenant car c'est un mélange de pastel et de gouache. On appréciera le charme tendre de l'ensemble ainsi que la beauté des planches de ce premier tome introductif.
Le scénariste Stephan Desberg s'éloigne un peu de ses standards habituels pour nous faire une autre proposition de récit onirique. C'est assez sympa si on aime le genre médiéval fantastique.
Au final, un album qui a une véritable consistance spirituelle derrière une apparente légèreté.
Cette BD est d'une tristesse infinie dont le thème est l'acceptation de la mort de son partenaire de couple. Il n'y a rien de pire que de séparer deux êtres qui s'aiment. La maladie peut tout emporter. Il est alors question d'acceptation.
Le mode sera uniquement narratif. Pas de dialogues. C'est comme un poème langoureux et méditatif. Ce long monologue pourra éventuellement avoir raison de notre patience de lecteur à moins de se laisser aller par cette évocation.
Il est question d'une introspection d'un pianiste en mal d'inspiration depuis qu'il a perdu sa moitié qui était également passionnée d'art.
Le cadre de ce roman graphique sera celui d'une ville magique comme Venise qui constitue un magnifique décor entre ses canaux, ses gens masqués et ses ponts. Cependant, en l’occurrence, cela résonne plutôt de tristesse suite à ce deuil.
A noter un dessin en aquarelle tout à fait splendide qui se fond dans cette ambiance nocturne de la lagune vénitienne. Les nuits de la sérénissime peuvent être assez mélancoliques.
Pour le reste, il faudra affronter la perte, la peur, le désespoir et la mort. Il n'est pas certain que cette œuvre puisse trouver son public. Il faudra s’accrocher pour ne pas partir à la dérive. En même temps, on sort des sentiers battus pour quelque chose de plus personnel, de plus intense également.
Une œuvre manifestement mélancolique et triste sur un sujet qui peut nous toucher également en plein cœur. Un album sans doute essentiel pour les amateurs de BD italienne.
L'auteur Alessandro Pignocchi est un ancien chercheur en sciences cognitives et de philosophie. Il s'essaye à la BD d'humour sur un mode totalement décalé mettant en scène des hommes politiques dans des situations cocasses pour parler d'anthropologie de la jungle amazonienne. Certes, voir Macron et Trump à la pêche avec un trident vaut son coup d’œil.
J'avoue ne pas avoir aimé ce petit cocktail assez déluré qui commence d'ailleurs par un dialogue entre mésanges punk. N'est pas Fabcaro qui veut, je dirais. Cela n'a pas pris en ce qui me concerne mais je doute fort que cela plaise au plus grand nombre. J'étais pourtant assez enthousiaste en commençant cette lecture mais j'ai très vite été déçu. Parfois, on tente des expériences en sortant des sentiers battus mais ce n'est pas toujours gagnant.
Au niveau graphisme, c'est un peu comme des images figés répétitives avec différents dialogues. Là, je dois dire que c'est un long discours ennuyeux sur un mode écologique qui ne fait pas mouche. Sans doute ais-je été décontenancé par ce mélange de genres. Cette cosmologie du futur n'est pas pour moi. Bref, sourire non garanti...
La force d'un amour ne se juge pas à l'épaisseur d'un portefeuille. Il y a manifestement de la répartie dans cette œuvre bien intéressante à de multiples égards et notamment par son côté assez militant.
J'ai beaucoup aimé non seulement l'intelligence du propos mené par des personnages de caractère mais la manière dont va se terminer cette enquête suite à un meurtre tout à fait odieux. On se rend compte que les apparences sont souvent trompeuses et qu'il faudrait sans doute faire plus attention.
Bien que cette BD nous montre une scène déterminante en baie de Somme, l'essentiel du récit se passe à Paris dans les années de fin du XIXème siècle. Il y a de très belles retranscription de ce qu'était Paris auparavant et notamment à la belle époque.
Je garde par exemple une très belle image du parc des Buttes-Chaumont surmonté du temple de la Sibylle. Je retiens également celle de Montmartre avec son moulin encore en fonctionnement. C'est tout simplement magnifique dans les décors. Il s'en suit que l'ambiance un peu bohème est vraiment prenante. Ce qui accentue et sert parfaitement cette ambiance parisienne envoûtante, c'est incontestablement le dessin superbe d'Alexis Chabert.
On verra que les femmes ne sont pas en reste pour se battre en utilisant deux armes à savoir l'argent et la séduction. On se dit également que leur combat est louable dans une société machiste qui ne leur fait pas de quartier. Reste à savoir si la fin justifie les moyens.
Le dénouement est assez surprenant mais il m'a bien plu même si la morale ne sera pas sauve. Au final, c'est un polar de la Belle époque à découvrir !
Dans le genre, mutant version homme amélioré de pouvoirs extraordinaires mais destructeurs, c'est plutôt bien conçu. On ne s'ennuie pas une seconde car les révélations vont se faire progressivement ce qui ne gâche pas le plaisir.
Le début est vraiment une merveille de réussite dans le genre terreur avec une inspiration digne de « La mutante ». On a du mal à voir par la suite cette redoutable guerrière se transformer en petite jeune fille toute mignonne. J'ai adoré le paroxysme de ces situations bien qu'il y ait manifestement de l'exagération.
Il y a une grande férocité dans les combats mais également une part d'histoire d'amour inavoué qui est plus intimiste. On alterne entre scènes violentes avec des corps pulvérisés et scènes mignonnes. Par ailleurs, il a une grande variété de personnages qui ont leur caractère. Bref, c'est un très bon cocktail assez bien dosé.
Un mot sur le graphisme pour indiquer qu'il est correct. Dommage également que les personnages féminins se ressemblent beaucoup.
L'intégrale de ce premier tome est plutôt dense au niveau du scénario. Cette série a été publié au Japon au début des années 2000 avant d'être adapté en anime. Il a eu un certain succès surtout auprès des adolescents et des jeunes adultes. C'est donc une publication bien tardive en France mais dans un écrin de luxe comme pour se faire pardonner. Par ailleurs, je dois dire que cela a plutôt bien vieilli car on ne voit pas la moindre différence.
On pourra cependant regretter le rôle des femmes qui sont soit soumises, soit destructrices. Bref, il y a tout un côté assez manichéen dans l'ensemble avec des méchants cruels sombrant dans la folie.
Mais comme dit, l'efficacité sera de mise pour une lecture divertissement qui ira du gore et du sanglant au mignon tout plein. Je rajoute qu'il y a bien une profonde réflexion sur la nature humaine et sur les effets pervers de la discrimination. Si vous cherchez une série sortant un peu du lot, Elfen Lied pourrait bien faire l’affaire...
C'est toujours un plaisir pour moi de poster une série émanant du célèbre Will Eisner, l'un de mes auteurs préférés. Ici, il est question d'évoquer sa vie lorsqu'il a débuté dans le monde de l'industrie du comics des années 30. Il va faire de nombreuses rencontres tout au long de son parcours et pas des moindres comme Bob Kane, le créateur de Batman. Il le connaissait déjà car ils étaient au lycée ensemble. Il y aura également Jack Kirby (X-men, les 4 Fantastiques) et bien d'autres...
C'est intéressant également de voir comment évoluait la bande dessinée américaine avec un rapport évident à l'argent et quelques fois à la facilité. J'ai bien aimé le passage où Will (qui se fait appeler Billy dans ce récit) refuse de dessiner des versions pornographiques des comics strip connus (du genre Popeye au lit !) qui étaient vendus clandestinement par la Mafia durant l'époque de la prohibition. En effet, ce type d’œuvre violaient les lois du copyright et de la marque déposée. Résultat des courses: il se fait virer. Bref, il n'a jamais renoncé en vendant son âme de rêveur. On apprend qu'il a dû se battre durement avant de réaliser son rêve.
Cet ouvrage, c'est l'âme même du comics par l'un des plus grands créateurs de la bande dessinée moderne. Inoubliable pour les amateurs et les amoureux du genre.
C'est actuellement à la mode de faire référence à une série mère dans des produits dérivés du genre le monde des nuées écarlates ou le monde de Thorgal. Pour autant, il faut dire qu'il y a un grande différence de notoriété entre les deux. Pour autant, cette série n'a rien à envier aux autres.
Tout d'abord, le graphisme est l'un des plus beaux qu'il m'ait été donné de voir. C'est du grand art dans les décors et dans les personnages. Les Izunas sont de belles mais redoutables créatures.
On va vivre une aventure dans un monde fantasmagorique du Japon ancien avec un couple de héros attachants. On est littéralement envoûté tant c'est d'une beauté extraordinaire. Les couleurs sont éclatantes pour un rendu visuel au-delà de ce qu'on peut espérer. Une véritable claque !
Lorsque le scénario tient la route et qu'il est accouplé avec ce magnifique graphisme, cela ne peut que me plaire. Il reste juste à faire découvrir le talent de cet auteur hors norme.
Par conséquent, voilà un conte onirique à lire de toute urgence.
Les tuniques bleues font partie de ces séries qui m'ont donné goût à la bande dessinée en étant plus jeune. Elle a donc une place particulière. C'est vrai que mon exploration m'a conduit à des BD plus mâtures.
Cependant, il n'y a pas de mal à lire les tuniques bleues sur un mode plus léger que celui du divertissement. Pourtant, le sujet est grave car il s'agit de la guerre civile qui a frappé les Etats-Unis de 1861 à 1865 en faisant de nombreuses victimes.
Cette fois-ci, ce sont un collectif d'auteurs plus ou moins connus qui font revivre les aventures du caporal Bluch et du sergent Chesterfield. Il est vrai que le style graphique est très varié ainsi que la tonalité de ces petites histoires.
J'avoue avoir nettement préféré certaines qui sortent du lot: tireur au flanc, la cicatrice, le garçon au tambour, la dernière balle. Ma meilleure est certainement mon cousin américain par rapport à sa chute. Il y a un côté également plus engagé dans la lutte contre l'esclavage.
Par contre, je n'ai pas trop aimé : Les bleus en font des caisses, les mots bleues, des bleues en rose et blanc. Il faut dire que le style graphique était assez enfantin. J'avoue avoir une nette préférence pour un style plus mâture.
Au final, un bel hommage rendu par ces 19 auteurs à l'occasion de la parution du 60ème album.
C’est un hors-série de la série Bone que j’avais grandement apprécié lors de ma lecture il y a déjà plusieurs années. C’est plus précisément un spin-off car l’action se situe avant les événements contés dans la série mère.
Encore une fois, j’ai beaucoup aimé les aventures de l’intrépide Big Johnson accompagné de son âne et de son singe dans une vallée où les rats-garous sèment la terreur.
On retrouve avec joie ce qui a fait les merveilles de cet univers avec sa faune et sa flore. Le dessin reste toujours dans la simplicité et tout en rondeur.
Cependant, le scénario m’a tout à fait convenu avec son lot de surprises. On aura un bon one-shot qui est à conseiller aux fans de Bone.
Rien ne sera jamais assez pour rappeler un passé peu glorieux dans l’histoire de notre pays. Entre 1942 et 1944, près de 12000 enfants juifs ont été déporté sur les 72000 que comptait notre pays en 1939. Il n’y a pas eu que la rafle du Vel d’Hiv mais beaucoup d’autres plus sournoises et individuelles et ceux depuis 1941. Cette collaboration avec l’ennemi a conduit à l’ignominie et l’infamie la plus totale.
Cette bd raconte le témoignage d’enfants qui ont vécu la disparition de leurs parents et qui ont dû se cacher pour échapper à ce funeste sort qu’est la déportation dans les camps de concentration. On parle des 60000 enfants qui ont survécu à l’horreur mais au prix de beaucoup de sacrifices et de souffrances. Ces mots d’enfant décrivent une page de l’Histoire et tous portent en eux une grande charge émotionnelle qu’il convient de comprendre pour ne pas faire de mauvais choix dans les valeurs.
Il n’est jamais inutile de montrer que les parcs d’enfants parisiens portaient l’écriteau « interdit aux chiens et aux juifs ». Il faut savoir que les dénonciateurs étaient partout dans une sorte d’hystérie collective à balance ton juif. Horrible société et on dit souvent que c’était mieux avant. Je ne partage pas vraiment cet avis.
Pour en revenir à la BD, j’ai été particulièrement sensible à ces neufs récits qui démontrent l’horreur de cette période qu’on a peu à peu oublié. A force de stigmatiser une catégorie à cause d’une histoire de religion, on finit par perdre son humanité. Les temps sont difficiles pour tout le monde et ce contexte ne pousse pas à la générosité d’esprit. L’espoir en l’homme doit toutefois perdurer.
Je dois dire que j'ai été fort étonné dans le bon sens du terme par ces contes et légendes du Moyen-Age. J'accorde les 4 étoiles bien mérités ce qui est plutôt rare pour un conte. En même temps, il y a tout de ce qu'il faut pour remplir le cahier de charge. Ces contes assez moralisateurs peuvent nous donner de bonnes indications sur la manière d'agir dans notre vie et c'est plutôt intemporel.
Cela démarre fort avec cet homme qui sauve la vie d'un autre mais qui n'a droit à aucune reconnaissance mais à un procès. Le récit concernant le mouton qui s'habille en loup m'a bien fait rire car l'habit ne fait décidément pas le moine. J'ai également beaucoup aimé les interludes qui nous apprennent beaucoup de choses sur les coutumes au Moyen-Age.
Bref, une lecture à la fois divertissante et instructive.
Je suis plutôt dans la catégorie du public visée par cette collection le meilleur du droit. C'est écrit par une avocate junior qui nous fait part de son expérience dans le métier d'avocat. Il faut dire que ces derniers mois, je me suis tapé les sept saisons de Suits, avocat d'affaire sur Netflix avec la célèbre Megan Markle qui a épousé un prince charmant. Bref, tout cela pour dire que je suis dans le bain.
Je vais commencé par dire que je ne suis pas très content d'une faute de frappe concernant le doit au lieu du droit dans la préface signée par la directrice de cette collection. Par pitié, lorsqu'il s'agit d'un ouvrage qui va être édité en des milliers d'exemplaires à l'attention du public moyennant un prix d'achat de 17,95€, ce genre de faute ne pardonne pas et décrédibilise l'ensemble. Pour autant, je maintiens ma note à 4 étoiles car j'ai bien aimé dans l'ensemble.
A noter que je ne suis pas rancunier et plutôt indulgent de nature. On pourrait me rétorquer que je fais également des fautes de frappe quand je tape mes avis sur ce présent site. Certes, c'est vrai mais il ne faut pas payer pour me lire et c'est sans doute là toute la différence. Ce qui n'excuse pas mes fautes. A noter également un renvoi systématique à un glossaire situé en fin d'ouvrage sauf que certains mots ont été tout simplement oublié au niveau de la définition ce qui n'est pas très pratique. A croire que personne ne relit avant la publication pour éviter ce genre de couac.
Sur le fond de la BD, le titre est bien entendu une ironie car c'est loin d'être un métier de rêve. Il faut travailler beaucoup et donner ses soirées à son employeur qui en profite pour aller au théâtre ou à l'opéra pendant que l'avocat junior travaille pour un salaire approchant généralement le SMIC. Oui, un simple ouvrier (sans vouloir dénigrer cette honorable profession) est nettement mieux payé qu'un avocat. Je ne peux qu'approuver ce qu'indique l'auteur dans de nombreuses pages car j'ai vécu moi-même cette expérience du déclassement professionnel dans ce milieu juridique.
J'ai bien aimé cette Charlotte qui débarque dans ce cabinet après avoir obtenue son diplôme. C'est assez instructif sur ce métier que j'ai moi-même renoncé de faire. J'avoue qu'après cette lecture, je ne regrette pas mon choix. Elle va rencontrer la pression du chiffre et une vie personnelle chaotique. Oui, ce monde est assez particulier dans une France qui travaille et qui fait des efforts.
Une œuvre plutôt drôle avec un coté pédagogique et qui constitue un bon témoignage pour prévenir les futurs étudiants en droit.
Je ne suis guère friand de ces BD parodiques qui installent une ambiance du swinging London mais qui sentent réellement la french touch ce qui provoque un sérieux décalage.
On retrouve les clichés habituelles à savoir les Beatles contre les Rolling Stones. On se concentre sur sur la modernité et l'hédonisme de cette ville devenue capitale de la culture pop.
J'avoue avoir eu un peu de mal à suivre cette histoire au début surtout la partie la plus intéressante de la rencontre dans le bal où j'ai crû à une répétition faute d'avoir loupé un détail d'importance. Bref, il faut vraiment suivre pour ne pas perdre le fil.
Il y a un mélange de genre entre la pièce de théâtre et une affaire polaresque de mallette au contenu mystérieux. Bref, on mélange plusieurs ingrédients pour rendre le tout attractif. J'avoue ne pas être tombé sous le charme des trois principaux protagonistes. C'est trop surjoué pour être crédible. Et la fin de ce tome est plutôt sur un mode grand-guignolesque à la mode vaudeville.
Mais bon, il n'en demeure pas moins une lecture assez agréable grâce à un graphisme plutôt avenant. A essayer surtout si on aime Londres !
Pénélope Bagieu signe ici l'une de ses œuvres les plus marquantes de ces dernières années. Il est vrai que j'ai cottoyé le meilleur (la page Blanche) mais parfois certaines déception. Les Strates sont un recueil autobiographique avec de petits passages de sa vie notamment de sa jeunesse.
J'ai beaucoup aimé deux nouvelles à savoir la première sur son expérience avec son chat et celle avec le froid qui a parfois cottoyé son existence notamment durant l’année londonienne. Il y a des réflexions et des situations qui me parlent.
Après, c'est délicieusement croqué dans un style assez girly, bobo et parisien qui a d'ailleurs inspiré une certaine Margaux Motin. Généralement, je n'aime pas trop mais je dois reconnaître qu'il y a quand même un peu de profondeur dans ces moments du quotidien. Bien entendu, l'humour est présent avec un coté autodérision assumée.
On a souvent reproché à l'auteure d'habiller du vide mais je pense que cette légèreté est parfois assez rafraîchissante dans un monde qui en a besoin.
C'est l'histoire d'un cadre de 57 ans, père de famille, qui se retrouve au chômage depuis 4 ans et qui a craqué face aux pressions d'une société déshumanisée.
Si on repoussait l'âge de la retraite à 65 ans, cela n'irait sans doute pas dans le bon sens pour l'emploi des seniors qu'on ne veut plus pour des raisons de productivité. La main d’œuvre jeune coûte moins cher et elle est beaucoup plus maniable. Bref, c'est aussi tout le débat du management toxique de certaines grandes entreprises entre manipulation et coup bas.
Il est question d'une prise d'otage dans une Tour de la défense mais également d'un détournement de 10 millions d'euros. Des humiliations répétées peut naître une certaine forme de violence. L'auteur dénonce également des comportements les plus abjects de collaborateurs en quête de reconnaissance prêts à tout pour garder un poste ou se voir promu.
Cette BD est l'adaptation d'un best-seller de Pierre Lemaître qui semble être fidèlement retranscrit.
Notre héros a accepté des petits jobs démoralisants alors qu'il était auparavant cadre. C'est tout le phénomène du déclassement social. Malheureusement, il va être prêt à tout pour retrouver un emploi ce qui va le conduire sur une pente très glissante. Cela manque parfois de crédibilité car l'auteur a choisi manifestement la route de l'extrême.
Au final, on suivra ce récit plutôt bien construit et qui dénonce les limites bien réelles de notre société capitaliste.
Une BD sur le temps qui passe. Quand on est au crépuscule de sa vie, on se rend compte que tout est passé si vite. Les gens qu'on a aimé ont disparu depuis longtemps. Il ne reste que les vieux souvenirs et des fantômes qui nous hantent.
Le temps est un joueur avide qui gagne toujours à la fin. Notre principal protagoniste Hippolyte est un horloger à la retraite qui sait bien que chaque seconde compte au regard du drame vécu.
J'ai eu beaucoup de peine pour ce vieil homme qui vit seul depuis le décès de son épouse. Il a bien un fils mais assez ingrat qui souhaite le mettre dans une résidence de style EHPAD où l'on maltraite généralement les pensionnaires. Hippolyte n'a plus de décision à prendre depuis que la tutelle a été confié à son fils qui s'empresse de faire vendre la maison familiale par un agent immobilier afin de s'acheter une voiture de sport à la mode.
La clef de Sid va pouvoir lui donner la voie qu'il attend à travers la rencontre de cette jeune soignante à domicile qui remplace momentanément une collègue souffrante. Cette BD est une véritable histoire humaine entre un vieil homme et une jeune femme Sidonie qui débute dans la vie. Le regard de la personnage âgé est lucide bien qu'amer.
J'ai évidemment été touché par cette triste histoire qui ne se termine pas aussi mal que cela. On espère tous une douce délivrance à un moment donné.
Le graphisme en noir et blanc est tout à fait impeccable. Il y a de magnifiques vues sur Paris et notamment sur un très jolie parc qui est une sorte de refuge amoureux. Le trait est fin et dynamique, c'est parfait pour ce type d'histoire sur le troisième âge.
C'est vrai que le récit est plutôt très simple mais j'ai adoré car cette simplicité confère une certaine authenticité. Il y a non seulement de la beauté mais de la justesse à travers des thèmes difficiles: la solitude, l'ingratitude des enfants, la maladie, la vieillesse...
Pour le reste, je ne peux conseiller de lire ce petit bijou avec des auteurs assez peu connus et une petite maison d'édition indépendante.
Cette BD est le résultat de plusieurs enquêtes réalisées par Médiapart entre 2014 et 2021. elle s'appuie sur des faits et des déclarations réelles et publiques des hommes et des femmes politiques.
Il faut savoir que cette œuvre a été publié en février 2022 soit trois mois avant l'élection présidentielle de mai de la même année. L'objectif de l'auteur Hervé Bourhis était d'alerter l'opinion sur le fait que les idées d'extrême-droite s'installent en France et que c'est un danger pour notre démocratie.
Avec le recul, je dirai que c'est le cas depuis presque une trentaine d'années et cela a commencé sous la présidence de François Mitterrand pour des fins électorales. Il y a en effet une accélération depuis la présidence du FN par Marine le Pen en 2011, la fille du fondateur de ce parti d'extrême droite. Elle a adopté une stratégie de dédiabolisation c'est à dire une banalisation des idées de ce parti xénophobe afin de présenter une image inoffensive et présentable aux yeux de l'opinion publique.
Cela fonctionne plutôt bien puisqu'elle a tout de même recueillie plus de 13 millions de voix lors de la dernière élection présidentielle en se qualifiant haut la main pour le second tour. Cela fait trois fois que ce parti accède ainsi en pôle position depuis 20 ans. Un jour, on se dit qu'il dépassera le plafond de verre. La faute à qui ?
L'auteur pointe du doigt les médias que cela soit les journaux ou les chaînes d'actualité en continu qui diffusent ces idées racistes et ces discours anti-immigration qui semblent confisquer le débat public. Moi, je crois plutôt qu'il faudrait rechercher du côté de nos hommes politiques qui gouvernent ce pays depuis 30 ans et qui n'ont pas arrangé la vie des millions de concitoyens. La pauvreté engendre souvent le repli et la haine de l'étranger. Quand on a de l'argent, on peut se permettre d'avoir des discours généreux.
L'auteur s'attarde sur les affaires de malversation et de détournement de fonds pour alimenter les caisses de ce parti. Certes, ce n'est pas bien mais cela reflète avant tout un problème structurel de financement des partis. Malgré beaucoup de voix au niveau des différentes élections qui se sont succédées, ce parti n'avait pas beaucoup d'élus et donc un véritable problème lié à son financement. Je ne retiens pas cet argument qu'on pourrait d'ailleurs retourné contre bon nombre de politiciens qui ont été condamné. Je pense à un ancien Président de la République et également à son Premier Ministre.
Il y a une véritable attaque en règle qui nous révélera que ce parti manque de cadres intelligents ne tombant pas dans le piège du racisme. Il y a également beaucoup de divisions internes qui font fuir les nouveaux élus. Bref, un turnover sans comparaison possible avec les autres partis. On se souvient de Florian Philippot qui a construit son propre parti et qui était pourtant le n°2. Et puis, il y a également la nièce Marion Maréchal qui a préféré investir dans un Eric Zemmour.
On nous parlera également de la connivence de ce parti sous de mauvaises influences étrangères à commencer par l'autocrate Vladimir Poutine ou encore Steve Bannon qui fut la tête pensante de l'accession au pouvoir d'un certain Donald Trump. Que dire également des Emirats Arabes Unis dont un obscur fond soutien financièrement le Rassemblement Nationale (nouveau nom du FN) ? Et puis, il y a ces liens avec Viktor Orban ou encore Jair Bolsorano au Brésil.
Bref, c'est intéressant de voir ce reportage même s'il n'y a pas d'informations nouvelles. C'est bien construit et argumenté pour convaincre les indécis tout en restant sur le registre de l'humour. On pourrait se dire que c'est un album de circonstances, certes mais cela va rester encore d'actualité jusqu'à la prochaine élection à la succession de Macron qui ne pourra plus se représenter en raison de la Constitution.
J'ai beaucoup aimé l’introduction qui nous fait penser que les choix amoureux peuvent parfois être lourd de conséquence sur notre destinée. Choisir par exemple une femme plutôt qu'une autre.
Par la suite, cela va virer à un thriller sur fond d'acte destructeur de certains projets soi-disant environnementaux. Il est dommage de se perdre avec un aspect plus économique et politique alors qu'on partait d'une histoire d'amour.
L'ambition de l'auteur est également de nous projeter dans une société du futur qui donne une belle place à de nouveaux véhicules plus intelligents.
Certes, il va y avoir une lente évolution jusqu'au final où tout pourrait recommencer. C'est parfois trop long pour ce résultat. Pour autant, cela se concentre sur la psychologie des personnages ainsi que leur évolution pour faire face aux difficultés de la vie.
Cependant, j'ai aimé non seulement ce graphisme moderne mais également le style de l'auteur qui signe pourtant l'une de ses premières œuvres en matière de roman graphique. C'est déjà une belle réussite.
On pourra se laisser séduire par cette lecture pour une œuvre forcément un peu originale qui fait dans la finesse à tout les égards. A découvrir !
C'est un drôle de titre pour une BD un peu « underground » qui sort un peu des sentiers battus.
Le thème sera celui de ces victimes oubliées car sans papier qui ont travaillé dans le World Trade Center au moment de leur atroce démolition. Il faut savoir que le Window on the world était un restaurant de luxe situé au sommet de la tour qui employait dans ses cuisines toute sorte de personnel et pas forcément des travailleurs déclarés.
Je ne suis généralement pas fan de ce style de BD mais je dois bien dire que j'ai bien aimé. Il faut parfois prendre des risques pour découvrir de belles lectures ce que je n'hésite pas à faire ponctuellement.
Un jeune homme mexicain part à la recherche de son père dans le New-York meurtrie par ces attentats. Cela ne sera pas facile quand on est totalement démuni. Il y a quelque chose qui m'a séduit en voyant une certaine solidarité pour l'aider dans cette quête fort légitime dans une Amérique qui ne fait pas de quartier aux pauvres et aux étrangers. Il y a de belles valeurs comme le devoir, la famille ou l'amour.
Et puis, il y a cette fin à laquelle on ne s'attendait pas et qui demeure assez poignante. C'est vraiment un beau récit dans lequel on se laisse embarquer au milieu de toute cette violence sociale. C'est réellement une fenêtre sur le monde tel qu'il est.
Le scénario est signé par Olivier Peru. On va voir la quête d'un homme qui recherche son frère par delà la mort afin de le faire ressusciter. Mais bon, il y aura beaucoup d'embûches. Et parfois, il faut regarder également dans son propre camp pour parer à des difficultés. On n'est par exemple jamais à l'abri de jumeaux maléfiques. Pour ceux qui connaissent bien l'auteur, on sait que ce scénario n'est pas anodin.
J'avais peur de relire un autre Walking Dead mais il y a une variante qui rend ce titre intéressant à savoir l'existence d'un antidote qui permettrait de les ramener à la vie à condition qu'ils ne soient pas dévorés vivant par leurs congénères. Bref, les zombies sont juste des malades qu'il faut soigner un peu contre leur gré au moyen d'un vaccin. Cela ne vous rappelle rien ?
Au niveau du graphisme, c'est un style assez réaliste qui me va bien surtout pour ce type d'histoire. Les décors sont soignés notamment la cité de New Olympus. Par ailleurs, les personnages sont parfaitement reconnaissables. Par conséquent, cela rend la lecture assez fluide ce qui est appréciable.
On va faire la connaissance d'un ersatz d'Elon Musk (Dylon Tusk dans la BD) qui a inventé les voitures intelligentes et des système de propulsion pour aller dans l'espace mais qui a également inventé la ville de l'avenir à savoir New Olympus qui va être le théâtre des opérations.
Au final, une bonne série dans le genre survival et post-apocalyptique qui apporte un peu d'espoir. On comprendra vite que les zombies ne sont pas la principale menace, loin de là.
De mieux en mieux pour Jean-Luc Istin: je n'ai pu mesurer que ses progrès au fil des années et des séries qui se succèdent depuis les années 2000 à un rythme frénétique. On a atteint avec celle-ci un véritable point de maturité dans la construction de cet univers celtique. Ce n'est pas naïf, ni enfantin. C'est même assez inventif et dynamique.
Les légendes nordiques ont été employé pour construire quelque chose qui tient la route. Même le graphisme semble être à la hauteur avec certes une qualité inégale selon les planches. Cela rappelle singulièrement Conan le Barbare et même un peu Thorgal.
J'ai bien aimé la narration à la première personne. C'est une sorte d'auto-biographie du grand chef guerrier breton Gradlon qui évoque sa jeunesse, puis ses combats pour bâtir l'île cité d'Ys. C'est assez passionnant. Je ne me suis guère ennuyé avec tout ces rebondissements. J'ai même été agréablement surpris par cette maîtrise et cette originalité qui apporte un vent nouveau sur ce type de récit épique.
C'est un récit fantastique complet qui met en scène une jeune musulmane Aisha qui a été victime du racisme et qui vit dans un étrange immeuble à problèmes raciaux avec son petit ami, son enfant et sa belle-mère.
Elle va être la victime de puissantes hallucinations de monstres mais on se rend compte qu'il ne s'agit pas d'un cauchemar mais de la réalité. Cela se transforme en véritable récit d'horreur avec des scènes assez angoissantes dans un climat terrifiant.
Visiblement, ces entités ne se nourrissent pas de la peur mais de la xénophobie et de la haine. En tout les cas, elles font très peur. A noter un magnifique graphisme qui arrivent à retranscrire ce récit d'épouvante avec une maîtrise absolue.
C'est un comics qui a une portée philosophique large à savoir qu'il faut accepter les différences culturelles et ne pas sombrer dans le rejet et la crainte. L'auteur nous présente les enjeux de la diversité culturelle et l'objectif de surmonter les problèmes liés. Certes, il y aura une dimension quelque peu métaphorique.
Au final, un bon divertissement sur fond d'incompréhensions culturelles. Les conventions de l'horreur sont utilisées pour distiller le malaise social. C'est une réussite qui fait dans l'originalité comme par exemple avoir une héroïne de comics musulmane et pratiquante. A découvrir pour avoir une autre approche.
C'est un monde post-apocalyptique bien triste qui nous est décrit-là. Il ne reste visiblement plus que quelques humains sur la terre et surtout beaucoup de robots encore en activité malgré des centaines d'années après une guerre destructrice.
On va suivre qu'un seul être humain accompagné d'un robot lors de ce premier tome qui font une mission d'exploration de ce qui reste de ce monde en déclin.
Le thème sous-jacent est de savoir combien d'années faudra t-il encore aux humains pour devenir meilleurs ? Je pense que cela ne suffira pas avant l'extinction finale. Mais bon, il faut espérer dans la réussite de la mission de Chico, la technologue d'investigation.
J'ai bien aimé cette atmosphère crépusculaire avec des dessins aux décors magnifiques notamment ce parc d'attraction abandonné depuis tant d'années. C'est lent dans la progression et assez contemplatif mais cela me convient. Je n'aime pas trop en règle générale la surenchère de l'enchaînement des événements.
C'est un titre de science-fiction intéressant qui semble sortir du lot pour nous proposer quelque chose d'originale qui pousse à la réflexion sur le devenir de l'humanité et de notre rapport avec les robots. A suivre par conséquent !