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Avis sur le diptyque:
C'est la prochaine bd qu'il faut que j'achète absolument ! Sa lecture a été comme un enchantement. Le dessin est quasi-magnifique avec un luxe de détails et des personnages hauts en couleurs. Les dialogues sont véritablement exquis.
Le scénario est signé par un auteur Thierry Gloris que j'avais déjà remarqué dans Le Codex angélique auquel j'ai mis la note culte. Il y a des auteurs où dès la première lecture, on se dit qu'ils vont marquer la bande dessinée. Cette oeuvre souligne le talent absolu.
Comme pour Le Codex angélique, je vais attendre la suite pour accorder la note culte. C'est 4.5 étoiles assuré ! Il y a également une touche de fantastique dans Saint-Germain puisqu'il est question d'alchimie. Pour autant, le récit est ancré dans une réalité historique : celui du règne de Louis XV.
Une lecture qui s'avère être un vrai régal ... Une réussite parfaite... Une belle entrée en matière... Vivement la suite des aventures du Comte le plus anticonformiste !
Et ce second tome vient confirmer tout le bien que je pense de cette série. Le dessin est vraiment top: quel régal de pouvoir contempler les magnifiques paysages vénitiens. Le ton est résolument enlevé. C'est de la bd de grande qualité !
Un bémol cependant: il y a eu un astérisque qui ne renvoie à rien par simple oubli tout simplement. Cette maladresse aurait pu être évitée par simple relecture avant édition !
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
Avis portant sur la série:
Je n'avais pas lu quelque chose d'aussi "puissant" depuis bien longtemps... Enfin une vraie histoire prenante sans raccourcie !
Quelques scènes bien senties, des personnages au caractère bien trempé et un encrage dans un Paris soixante-huitard plus que réaliste: tout semble réunie pour nous faire passer un moment d'anthologie.
Ce n'est pas tant le dessin qui m'a conquis mais le scénario de Giroud digne des plus grands secrets de famille. Tout se tient dans un numéro d'équilibriste parfait. C'est du grand art ! Cette histoire brille par son intelligence ! Même le titre trouvera sa justification dans le second tome de ce diptyque palpitant.
Que dire également du découpage quasi-cinématographique ? Cela ferait sans doute un très bon film.C'est véritablement une lecture jubilatoire garantie avec un final riche et émouvant !
Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5
C'est une bd qui ne paye pas de mine et que je n'avais pas très envie d'aborder par conséquent. Encore une histoire de boxeur me suis-je dit dans un long soupir ! Ce n'est pas très nouveau dans la bd tant les biographies existent sur tel ou tel grand sportif qui a marqué l'histoire.
Cependant, j'ai été littéralement captivé par le récit de la vie tragique de ce boxeur noir dans une période colonialiste très difficile pour les hommes de couleur. Le style employé fait qu'on ne s'ennuie jamais. Bref, l'alchimie opère rapidement et on est en osmose dans cet univers.
Par ailleurs, le trait du dessin est merveilleux. Les planches sur les vues des rues de Paris sont belles à mourir. C'est un vrai coup de cœur pour des auteurs qui me sont totalement inconnus. Ils ont réalisé non seulement un travail honnête mais bien plus !
Encore une fois la nouvelle collection Futuropolis dirigée par Sébastien Gnaedig ne me réserve que du bonheur. Ce titre qui mériterait votre attention a tout de même de bonne chance de passer aux oubliettes au vu de la superproduction actuelle. C'est dommage car cela serait louper quelque chose de vraiment bien.
Je me rends compte à titre personnel qu'une fois passés les 2000 avis, il devient parfois difficile de découvrir des bandes dessinées qui méritent la note de 4 étoiles. Bien sûr, on peut être moins exigeant ou n'aviser que ce qui est intéressant (on m'a fait la remarque dernièrement...).
Cependant, cela fait longtemps que j'ai pris le parti de tout lire et d'aviser en conséquence pour vous éviter également des mauvaises surprises. Les bonnes choses sont rares. Quand on repère une pépite, il ne faut pas la lâcher. Bref, croyez-en mon expérience !
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Avis sur la série:
Voilà une série résolument extraordinaire ! J'ai beaucoup aimé ! Cela faisait longtemps qu'une série ne m'avait pas autant plu à ce point ! C'est presque culte !
Elle apporte un doux vent de fraîcheur dans le monde de la bande dessinée. Je pense que c'est quasiment miraculeux d'avoir eu l'idée d'imaginer de raconter la vie de Jésus Christ au travers le parcours de 3 des pères des 12 disciples qui partent à leur recherche. Le scénario est d'une inventivité débordante.
C'est une vision à la fois juste et amusante du parcours du Nazaréen à travers la Galilée et la Judée. En effet, les parents se méfient du faiseur de miracles comme d'un gourou d'une nouvelle secte. On s'aperçoit qu'il y a une véritable transposition de problématiques actuelles au début de notre ère.
La série se veut également légère avec un humour très raffiné. En réalité, on va vivre des moments fort agréables. Par ailleurs, le graphisme simple et efficace illustre très bien une histoire drôle et tendre. Les personnages sont attachants avec de réels moments d'émotion. Les dialogues sont exquis avec un ton percutant.
Et puis, la vérité historique semble être respectée malgré quelques anachronismes rigolos. Il y a une véritable cohérence des faits dans ce récit. Cela donne encore plus de crédibilité à cette formidable aventure.
Dernièrement, un auteur avait eu l'idée de reprendre La Bible (Delcourt) et j'avais détesté. Il aurait dû l'aborder de cette manière et toute la vision en aurait été différente. Il suffit d'avoir le talent de trouver la bonne idée.
Le troisième tome se termine en véritable apothéose. On arrive même à comprendre le sens profond de ce voyage des pères à la toute dernière page. Rarement une bd a dégagé autant d'émotion ainsi que des larmes de rire.
C'est une série non seulement de grande qualité que nous avons là mais qui est à acquérir absolument !
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Le thème évoqué est l’un de plus lourds qui puissent exister : comment combattre l’inéluctable lorsque cela concerne l’être le plus cher et le plus innocent qui soit ? Cela n’est pas sans rappeler le combat poignant de « L'Histoire d'une mère » d’après le conte d’Andersen. On devinera assez rapidement qui sont ces trois ombres qui planent sur une famille qui avait tout pour être heureuse. Un jour survient un évènement qui va tout changer et chambouler la vie. Dès lors, c’est une véritable fuite en avant pour essayer d’y échapper. Cette course contre la mort apparaît dès lors comme une lutte désespérée.
Ce conte allégorique voire poétique nous fait bien entendu réfléchir. C’est une véritable réflexion intemporelle sur des questions existentielles telles que la vie ou la mort, le fait de profiter de chaque instant de bonheur ou de tout faire pour sauver son enfant. Mais faut-il pour autant se plier à l’inéluctable en le considérant comme un fait certain ? Croire au miracle serait sans doute le pendant négatif de cet axiome. Et pourtant, en se battant de toutes ses forces, on pourrait soulever des montagnes et repousser toutes les menaces. On ne peut qu’approuver la démarche de ce papa d’un petit Joachim qui n’était pas prêt. Qui le serait à sa place ?
Le récit semble se perdre à la fin dans une espèce de sous-intrigue à la manière d’un règlement de compte avec les charlatans. Ce n’était sans doute pas très utile pour la suite de cette histoire qui est exprimée de manière si remarquable et si touchante. J’ai été littéralement abasourdi par une telle intensité des sentiments tout en humilité avec un dessin minimaliste qui colle à merveille. Cela ne doit pas être par hasard. Le final est amené avec tant de délicatesse et de subtilité avec une note résolument optimiste sur un fond pourtant sombre. Il le fallait car la vie doit toujours continuer malgré les durs moments de l’existence. Une œuvre profonde et métaphorique qu’il est indispensable de connaître.
Avis portant sur la série:
Quand j'ai commencé à lire ce manga, je me suis demandé si ce n'était pas un énième foutage de gueule. Une société accepte que des personnes meurent au hasard pour une loi qui entend assurer la prospérité de la nation. Les enfants sont vaccinés dès le plus jeune âge et à un moment donné de leur vie entre 18 et 24 ans, ils meurent victimes de nano-capsules spéciales introduites dans 0.1% des seringues. On aura tout vu!
Bon, il faut accepter l'idée de départ qui est intéressante : on doit l'admettre. Ce qui est effrayant, c'est que l'auteur décortique une machine administrative huilée qui prend en charge la condamnation à mort arbitraire. Un fonctionnaire doit livrer deux à trois fois par mois le préavis de mort à savoir l'Ikigami. C'est choquant de cruauté car traité comme une simple formalité administrative.
Il va s'en passer des choses car les personnes qui savent qu'ils n'ont plus que 24 heures à vivre réagissent de manières totalement différentes. Certains s'adonnent à la vengeance, d'autres essayent de retrouver les vraies valeurs. Oui, ce concept parait très intéressant. Depuis Death Note, je n'avais pas lu un manga aussi puissant dans le même genre.
Chaque volume va être l’occasion de découvrir le destin de deux personnages à qui ont délivre ce préavis de mort. Ils n’ont plus que quelques heures à vivre. Leurs vies vont basculer et ils vont devoir faire des choix cruciaux qui impliquent bien entendu leur proche. C’est souvent triste car cette loi est arbitraire et injuste. Une jeune mère de famille de 24 ans qui est heureuse d’élever sa petite fille asthmatique peut ainsi mourir pour le bien de son pays soi-disant au nom de cette loi de prospérité nationale. Cela peut être également un frère qui devait s’occuper de sa sœur aveugle suite à un accident de voiture où ils ont déjà perdu leurs parents. Chaque récit est intéressant et nous fait réfléchir sur bien des aspects en apportant une petite pierre à un édifice géant qui menace de s'écouler tôt ou tard. Il faudra combien de victimes innocentes pour une prise de conscience ?
Je suis étonné de voir à quel point cette série est mésestimée ou sous-estimée car nous avons là l’un des meilleurs mangas qu’il m’est été donné de lire. Bien sûr, on pourrait facilement la taxer de guimauverie en raison des situations tristes que cette stupide loi entraîne. Mais au-delà de cet aspect, il y a bien plus encore!
On pousse en effet les extrémités très loin pour révéler à l’âme humaine ce qu’elle peut donné de meilleur ou de pire. Et surtout, on démontre qu’il ne suffit pas de vivre dans une dictature sanglante pour se sentir vraiment mal. Il existe des lois qui peuvent avoir des effets bien pires. Or, cela est vraisemblable dans nos sociétés car cela peut bafouer les fondements mêmes de nos idéaux. En gros, on ne risque certainement pas de basculer dans une dictature mais on peut connaître et accepter des lois qui régissent notre mode de vie qui sont issues de véritables idéologies nauséabondes.
Il est clair que cette uchronie parait de la science-fiction irréalisable. Cependant, combien de société se sont laissé faire portés par les médias ou une propagande d’état ? Je songe actuellement au peuple nord-coréen qui me semble être l’exemple le plus manifeste. En France, les gens dans leur désir de plus de répression face à la délinquance sont enclins à accepter des idées extrémistes. Que se passera- t’il dans une centaine d’années si la situation s’empire ? Bref, à bien y réfléchir, cela serait du domaine du possible dans un certain contexte.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.25/5
Cette lecture passionnante renvoie incontestablement en arrière à une époque très eighties où Casimir, le Club Dorothée ou encore mon voisin Totoro de Miyazaki étaient dans tous les esprits. C'était une jeunesse bien insouciante qui connaissait les files d'attente à l'ANPE ou dans le meilleur des cas des jobs difficiles de livreur de pizzas pour se payer les études ou sa co-location.
L'auteur va nous montrer le parcours de six amis qui ont désormais passé la trentaine avec une vie beaucoup moins enthousiasmante. Il s'agit d'un véritable retour en arrière sur ces années de nostalgie que nous fait partager un Thierry Gloris au sommet de sa forme et de son art. Il est clair qu'ayant fait partie de cette génération, je me suis totalement retrouvé dans l'un de ses personnages. On n'est d'ailleurs pas tous ressorti indemne de cette période ...
Les mauvais souvenirs se ravivent d'autant plus que se rapproche la date anniversaire de la rencontre façon "Place des grands hommes" selon la célèbre chanson de Patrick Bruel. Il est parfois difficile d'affronter la dure et triste réalité. Il faut parfois également se battre contre ses propres démons. Il est d'ailleurs très intéressant de voir le détournement d'un personnage de Miyazaki à savoir le Chat-bus dans un rôle très inquiétant comme une sorte de projection de l'esprit. Peut-être fallait-il passer par là. Peut-être qu'on pourra en ressortir grandi. Ainsi va la vie !
Avis portant sur la série:
Je suis véritablement époustoufflé par ce que je viens de lire d'une qualité indéniable. C'est certainement par le biais d'une alchimie magique entre la richesse intérieure d'un auteur et les attentes inconscientes du public que le création devient succès. Nous ne y trompons pas : nous avons là un petit chef d'oeuvre avec un dessin à couper le souffle et un scénario de haute voltige à l'image de l'ombre de cette aigle royale qui protège à la fois son territoire et son petit frère humain.
Kraa, c'est un titre sobre et poétique, tout simplement sublime. Un pays imaginaire situé entre l'Alaska et la Sibérie, une vallée perdue où vivent les derniers représentants d'une civilisation ancestrale, l'arrivée de l'homme blanc poussé par la convoitise des richesses du sol : ceci semble être le cadre idéal pour une histoire incroyable dont le héros sera un petit indien fasciné par un aigle et capable de communiquer avec lui. D'ailleurs, il est étonnant de voir également que l'aigle est bien le narrateur de ce récit, une fois n'est pas coutume !
Sokal est véritablement au sommet de son art avec cet enchaînement de tableaux réalisés en couleurs directes mais modifiées informatiquement pour donner plus de puissance et d'éclat à ce western des temps modernes. On observera d'ailleurs le soin particulier qu'il apporte à l'aigle Kraa dont la présence irradie de chaque page comme un animal divin.
Le lecteur sera sans doute interpellé dans son for intérieur sur des thèmes comme la protection de la nature face à la course aux richesses au nom du progrès. Certes, il sera encore question de vengeance mais celle-ci semble légitime comme un dernier baroud d'honneur dans un combat perdu d'avance.
Kraa est sans conteste une de ces bds qu'il faut absolument lire et avoir dans sa collection. On suivra avec plaisir ce conte indien magique, parfois cruel mais jamais ennuyeux. Un futur indispensable !
Avis portant sur la série:
Haute Sécurité, c'est le "Prison Break" de la Bd mais du côté des gardiens. Il n'y a rien à redire: j'ai adoré ce moment de lecture ! Haute sécurité est bien plus qu'une histoire de prisonniers.
Ce scénario mêle à la fois l'intrigue policière et quotidien au coeur du pénitencier de Templeton Bay dans l'Orégon. Pour l'instant, tous les scénarios élaborés par Callède ont retenu mon attention et entraîné systématiquement l'achat. Un sans faute!
Une des causes de ce succès tient dans le fait que Callède est très bien imprégné des moeurs de notre époque et de l'air du temps. Il élabore ses récits avec un réel talent. Il peut également nous balader et nous entraîner sur des fausses pistes ; bref, c'est un régal! :)
Les dialogues sonnent vrai et les personnages ont du caractère. L'univers carcéral est très bien retranscrit. On le vit avec le regard un peu naïf du nouveau gardien Alek. On découvre la triste réalité du système pénitentiaire qui brise des vies. On va également comprendre que la prison peut marquer des hommes même s'ils n'en sont que les geôliers car leurs vies respectives souffrent des répercussions engendrées.
Denses et angoissants, les deux premiers albums qui constituent une histoire, sont à la hauteur de nos espérances car ils nous tiennent en haleine jusqu'au bout. Cerise sur le gâteau, le second cycle s'avère passionnant: point de baisse de régime! Certes, c'est du pur divertissement mais tellement bien réalisé !
Le troisième cycle est sans doute le plus intéressant car on va découvrir un Alek totalement vulnérable en proie à ses démons du passé et qui surtout se laisse aller dans sa vie amoureuse. Je crois que cette série est un véritable coup de coeur.
La bataille de Léningrad a été occulté par celle de Stalingrad qui a marqué le tournant majeur de la Seconde Guerre Mondiale avec la victoire des soviétiques. Aussi, cette oeuvre voulait mettre l'accent sur le siège terrible de cette ville qui a fait près de 1800000 victimes aussi bien chez les civils que chez les militaires. Cette seule bataille qui a duré près de 900 jours a été plus meurtrier pour l'Union soviétique que toute la Seconde Guerre Mondiale pour les Etats-Unis, l'Angleterre et la France réunis !
Il est vrai que l'accent sera mise sur un fait civil qui aura plus de poids que l'aspect purement militaire. Il s'agissait ni plus ni moins que d'un concert philharmonique de la 7ème symphonie de Dimitri Chostakovitch à la date même qu'Hitler avait choisi pour envahir totalement la cité de Léningrad c'est à dire le 9 Août 1942. Bref, il s'agissait de donner un message d'espoir au monde entier au milieu de tant de morts, tant d'atrocité et tant de souffrances. C'est également un message de fierté pour dire que Léningrad tenait bon face à l'horreur et la barbarie. Bref, ce n'était pas si absurde que cela ! Il y a des symboles qui sont plus puissants que les armes.
J'ai été profondément touché par le sort de ses habitants qui mourraient de faim au point d'être obligé de manger leur animaux domestiques et même des rats. Je crois qu'il faut s'interresser à ce genre de chose pour apprécier la vie de nos jours.
Le dessin au pinceau et à l'encre de Chine apporte une dimension tout aussi majeure que la partition. La musique adoucit les moeurs. Cela sera d'autant vrai en abordant cette oeuvre abordée sous la forme d'une fiction animalière sans doute pour amoindrir la triste réalité de l'époque meurtrière. Au final, une très belle symphonie !
J'ai eu la bonne surprise en cette fin d'année 2010 de découvrir que ce titre est en compétition officielle à l'occasion du prochain festival d'Angoulême. Je ne m'étais pas trompé sur ce coup de coeur. Ce n'est pas une production commerciale, c'est une oeuvre de qualité !
Avis portant sur la série:
Le sujet de la maladie grave chez les jeunes enfants me touche particulièrement pour des raisons tout à fait personnelles. Les auteurs de MangeCoeur renouvellent l'exploit d'un album purement magnifique non seulement dans l'allégorie scénaristique mais également dans le trait graphique. Ils parviennent à créer un savoureux ton étrange et imprévisible.
C'est à la fois poétique, baroque et psychanalytique. Ce rapprochement entre le surnaturel et la cruelle réalité est stupéfiant car pas facile à mettre en oeuvre sans tomber dans des clichés. Aucune niaiserie ! C'est à la fois une épopée fantastique mais également une épopée intérieure contre un mal absolu qui vous glace le sang de terreur. On y croit réellement.
Et puis et surtout : enfin un dessin qui rend ses lettres de noblesse à l'art de la BD !!! Tout y est : une maîtrise dans les précisions du dessin (regardez les expressions des personnages), des couleurs qui sont parfaites pour donner les ambiances voulues. C'est également inventif dans le découpage des cases.
Bref, une merveille sur la forme et le fond ! La "Confrérie du Crabe" peut accéder au rang de chef d'oeuvre. Tout dépendra de la suite. Et cette continuité ne m’a justement pas déçu! Il y a comme un renouvellement de l’histoire à mi-chemin entre le fantastique et l’horreur tout en suivant un cheminement propre bien tracé par les auteurs. L’apparition d’un personnage nouveau y contribue forcément. L’intrigue va gagner en profondeur avec des dialogues bien ciselés. Il y a un niveau aussi bien dans le graphisme que dans le scénario qui impressionne et qui place cette série au-dessus du lot habituel.
Le dernier chapitre qui clos cette histoire lève enfin le voile sur toutes les questions qu'on se posait depuis le début. Il n'y aura point d'aventures ou d'actions mais une quantité énorme d'explications après un second tome qui nous avait balloté à la frontière de l'ésotérisme, du fantastique, voir de l'horreur. Sans doute le lecteur en avait 'il besoin à ce stade de l'histoire. La réussite tient au fait que l'auteur nous livre quelque chose de très convaincant alors que l'exercice n'était pas facile. A découvrir absolument !
Note Dessin : 4.5/5 - Note Scénario : 4/5 - Note Globale : 4.25/5
Décidément : je ne suis pas déçu par cet auteur qui fait des prodiges ! Quand c'est bon, c'est réellement bien ! Chabouté ne déçoit pas ! Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas connu cette joie de découvrir un véritable chef d'oeuvre.
Je m'attendais à une évocation de la vie de ce célèbre sérial killer surtout au vu du chapitre introductif qui commence par son procès devant le tribunal en 1921. Et puis, on va de surprise en surprise en remontant le temps à l'époque où la première guerre mondiale a débuté dans le chaos que l'on connaît. Il faut dire que nous avons là l'un des plus célèbres criminels du début du XX ème siècle.
L'idée est en soi très intéressante : il s'agit pour l'auteur de lancer une autre thèse totalement inattendue concernant Landru. Sans rien révéler, je peux dire que tout semble se tenir dans cette histoire machiavélique. Du coup, pour ceux qui ne connaissent pas la version officielle historique, il pourrait y avoir confusion. Cela me semble une démarche un peu à l'identique de celle adoptée par From Hell, un autre classique revisitant l'histoire de Jack l'éventreur.
Le dessin en noir et blanc sert merveilleusement bien ce polar sombre. C'est une magistrale claque : le meilleur du roman noir, assurément ! Et surtout un récit historique rondement bien mené!
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Avis portant sur la série:
C'est bizarre... Il y a des Bd que je lis et j'accroche tout de suite. Celle-ci en fait partie contre toute attente et malgré mes avis très critiques du moment ...
Dernièrement, la série W.E.S.T qui mélangeait également le western et l'ésotérique m'avait laissé un goût amer. Ici, c'est tout l'inverse qui s'est produit. Comme quoi !
Il est difficile que d'expliquer une véritable alchimie ! Je dois dire qu'il y a véritablement une bonne maîtrise narrative. Ma lecture a été très agréable. Le dessin de Malès est plutôt réussi quoiqu'en dise ses détracteurs. Il faut avouer qu'il a un style bien à lui pour représenter les visages des personnages. Après, on aime ou pas ! J'ai également été surpris par l'audace des cases. Les couleurs méritent également une mention spéciale tout comme la couverture du premier tome.
Passons au scénario, maintenant ! Il semble plein de surprises et chaque tome est différent dans une espèce de montée en puissance. J'observe également une certaine cohérence très appréciable. Le mélange des genres fonctionne ici à merveille. En effet, le récit mêle habilement l’histoire contée aux flashback sans que cela ne nuise à la clarté de l’intrigue. Les personnages sont presque attachants. On suit leur tourmente et leur fragilité. On s’engage également dans leur combat presque perdu d’avance devant la dureté de l’épreuve. Bref, on tremble pour les héros qui peuvent disparaître et être remplacé au pied levé par d’autres personnages qui prennent la relève. Il n’y a pas de linéarité.
On remarquera que le dernier volume s'est fait attendre. Curieusement, le dessinateur Marc Malès (un auteur que j'apprécie tout particulièrement) a préféré jeté le crayon pour s'en aller vers d'autres cieux. Son remplaçant achève le travail dans un autre style qui lui ait propre. On pourra regretter le manque d'homogénéité de l'ensemble. On sent que ce dernier tome est une commande à terminer pour clore quelque chose qui n'a pas très bien fonctionné commercialement parlant. Néanmoins, on peut féliciter le scénariste d'avoir mené ce projet jusqu'à son terme !
C'est pourtant bien une Bd qui gagnerait à être connue car elle renouvelle le genre western en introduisant une bonne dose de fantastique dans un genre maléfique presque horrifique. Cette série le mériterait amplement. Vous serez rapidement envouté par cette bd tout à fait originale !
Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 3.75/5 - Note globale: 3.75/5
Quand la grâce s'allie à la beauté, cela donne Polina. Rarement une oeuvre n'avait été aussi puissante par une espèce de retenue de sentiments. Ne pas montrer qu'on a mal lorsqu'on teste la souplesse du mouvement.
Un dur apprentissage de la danse va commencer pour une petite fille de 6 ans déjà en compétition. On va suivre un parcours exceptionnel qui mènera de Berlin à Paris tout en démarrant dans une petite académie de danse en Russie. Un récit réaliste qui transmet une vraie émotion liée à des personnages attachants. Cela ne sera pas de tout repos dans le monde de la danse où diverses interprétations peuvent exister et s'opposer.
Polina va tout donner grâce à un professeur hors norme et d'une grande exigence. De l'effort va naître une grande ballerine reconnue internationalement ! Cette bd est à ce jour la meilleure réussite de son auteur qui a déjà tant fait parler de lui en bien ou en mal. En l'espèce, son talent explose littéralement à la figure. C'est beau et c'est mâture. Que dis-je ? C'est véritablement sublime !
Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4,5/5 - Note Globale: 4/5
Avis portant sur la série:
Je n'ai pas simplement aimé Jazz Maynard ; j'ai véritablement adoré ! Au début, on ne sait pas quelle direction va prendre cette histoire entre vengeance, prostitution et vol en haute voltige. Il y a une réelle fluidité du scénario qu'on n'observe que dans les grandes bandes dessinées. Chapeau pour une telle maîtrise narrative ! Et dire que la couverture ainsi que le titre m'avaient un peu rebuté au début.
La scène d'ouverture en flash-back du second tome est d'anthologie. Ce second tome arrive à placer la barre encore plus haute que le premier volume déjà excellent. Quelques défauts cependant mais au niveau du dessin : le visage de Jazz est réellement rachitique. Ceux des méchants sont presque dignes d'un film d'horreur genre Frankenstein. On se demande si ce n'est pas fait exprès. Globalement, j'ai bien aimé ce trait particulier qui s'accommode à merveille aux les scènes d'action. La colorisation est d'ailleurs très séduisante... Ah, cette ville de Barcelone by night !
Je dois cependant modérer quelque peu mon ardeur après la lecture des 3 tomes car au fur et à mesure, cela perdait un petit peu en qualité au niveau scénaristique. Cela devient de la baston loin de l'aspect psychologique qui m'avait séduit au premier abord. Je m'étais résolu à m'arrêter au bout du 3ème tome de ce que je considérais comme une trilogie mais voilà que le 4ème tome semble relancer l'histoire de manière un peu inattendue. Je ne me suis pas réconcilié avec la série qui a perdu un peu de son attrait.
Note Dessin: 3/5 - Note Scénario: 3/5 - Note Globale: 3/5
Far away est déjà en soi un titre puissamment évocateur... celui d'un long voyage à travers le Canada et les Etats-Unis. Il a suffit qu'un camion se coince dans la neige au détour d'un virage abrupt sur une route forestière canadienne pour que naisse la plus belle et émouvante des histoires d'amour. C'est magistral et magnifique à la fois !
Graphiquement, j'ai apprécié le style tout en douceur ainsi que les couleurs en aquarelle qui rendent les paysages plus beaux que jamais. La lisibilité est d'une telle clarté qu'elle procure tout de suite une sensation de bien-être. Cette lecture n'a qu'une seule dimension mais une fois la dernière page fermée, on rêve encore.
Pureté et simplicité: cette oeuvre romantique regorge de bien des atouts. Les auteurs nous livrent une aventure mélancolique douce et enivrante. Outre un road movie, c'est franchement la plus belle des love stories ! Une lecture à savourer ! Une tranche de vie que l'on n'oubliera pas ! Epoustouflant ! Un vrai coup de coeur !
Avis sur la série:
Saison 1:
Magnifique scénario pour une intrigue haletante avec un dessin correct mais sans plus. Le postulat de départ est très intéressant: 4 personnages ordinaires choisis pour accomplir une mission sordide. Nous avons une jeune mère de famille, un employé de bureau quadragenaire, un adolescent perturbé et un retraité paisible. Ils vont être confrontés à une situation des plus étranges...
En effet, on propose à chacun de tuer l'un d'entre eux en échange d'une forte somme d'argent. Ils n'accepteront pas. Et pourtant, la morale disparaît très vite lorsqu'un million de dollars est en jeu. On trouve alors de bonne raison de franchir la ligne rouge. Des destins qui s'affrontent pour le plaisir d'un manipulateur!
J’ai tout de suite accroché à cette histoire qui développe la psychologie des personnages. Le rythme est implacable. On passe un excellent moment de lecture. L’un des meilleurs thrillers très assurément signé par l'un des meilleurs scénaristes du moment à savoir Callède! Ce dernier a d'ailleurs confirmé tout son talent dans d'autres séries qui ont également eu du succès.
Saison 2:
Je n'aurais jamais pensé qu'il y aurait un jour une suite à cette série. Cependant, cela paraît évident que le concept de second cycle puisse trouver application. On reprend 4 autres personnages (Alex, Philip, Stephen, Kathryn) et on recommence de manière plus éprouvante encore. Le point commun sera le fait qu'ils veulent sauver un proche de la maladie ce qui est plus louable qu'un million de dollars. Bref, il y a une variante de taille autre que la cupidité ce qui donne encore plus d'épaisseur à l'ensemble !
Néanmoins, va t'on assister à un carnage programmé ou est-ce qu'il y aura enfin une variation heureuse à ce scénario diabolique ? Ce premier tome semble donner une réponse mais on espère que la suite nous surprendra. A noter que la numérotation reprend à 1 et que le format a un peu changé. Les auteurs restent fort heureusement les mêmes ! Callède semble au sommet de son art scénaristique en distillant un suspense machiavélique et presque insupportable. Le dessinateur Gihef ne déçoit pas car on notera une amélioration de son dessin encore plus précis.
Le second tome ne déçoit pas, au contraire ! On en apprend un peu plus sur chacun de ces 4 nouveaux personnages. Les pièces de l'échiquier se mettent en place pour une partie qui s'annonce très serrée. Il est dommage de prévoir comment tout cela va se terminer. Mal, forcément.
Le troisième tome va encore plus loin. On sent qu'il y a une véritable interconnexion avec la saison 1. Ce cycle est véritablement passionnant. Après les tentatives avortées, on voit que les personnages sont prêts au passage à l'acte ce qui les rends moins sympathiques. Même pour la bonne cause, rien ne justifie un meurtre de sang froid. En tout cas, l'efficacité sera de mise pour un scénario au concept diabolique. On espère un final réussi.
Le quatrième tome constitue le final tant attendu de la seconde saison. On sait de toute façon que le jeu machiavélique va mal se terminer. Au moins, il n'y aura pas de happy-end de circonstance. Cependant, c'est la manière dont cela se termine qui nous intéresse. Et là, je dois dire que les auteurs nous ont préparé une petite surprise scénaristique assez diabolique.
Bref, c'est sombre et efficace !
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
J'ai rarement lu un ouvrage aussi bien écrit de bout en bout avec une maîtrise frisant la perfection. La belle image est un regard sur soi-même lorsqu'on prend un autre visage. J'ai bien aimé cette intrigue de métamorphose qui invite à la réflexion. La vie d'un homme peut basculer en l'espace d'un instant.
Il y a certes une dose de fantastique dans l'idée mais on ne le voit pas concrètement tant le discours est celui du quotidien. On pourrait même soupçonner une forme de maladie mentale. La conclusion en sera d'ailleurs plus surprenante...
Cette histoire reprend un roman de Marcel Aymé paru en 1941 aux éditions Gallimard. Pourtant, je n'ai pas senti le poids du temps car cette aventure semble intemporelle. Par ailleurs, la fluidité de cette lecture a été excellente. Personnellement, je classe cette bd parmi mes plus belles bd de l'année 2011. Bref, une adaptation des plus réussies !
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
C'est un véritable petit bijou que ce titre ! C'est pourtant la première oeuvre d'Olivier Milhaud accompagné du dessinateur de Lou !. Le talent est manifeste tant il éclate aux yeux.
En effet, l'auteur a su créer un univers bien particulier qui est un mélange de genres bien dosé. Tout d'abord, le cadre de cette auberge fortifiée dénommée le coq vert est véritablement enchanteur. On est dans un havre de paix où l'on rêve de vivre. Il y a une douceur inoubliable loin des tribulations de la ville industrielle et des bruits de guerre. J'ai littéralement adoré!
On va très vite s'attacher aux différents personnages qui composent cette communauté à commencer par Polpette le cuisinier. La cuisine va d'ailleurs occuper une place importante puisque des recettes seront parsemés ici et là. On a envie d'y gouter. Le prego ou la fabada de Péréro n'auront plus aucun secret pour vous. Et puis, il y a le comte Fausto qui est un personnage hautement charismatique. On peut également succomber aux charmes de la ravissante et volcanique Alméria. Que du plaisir à la découverte de cette oeuvre!
Au-delà de ces aspect, il y a une véritable intrigue car le monde extérieur vient rattraper la vie de ces habitants. La noirceur est présente par petites touches. C'est une bd adulte sur une imagerie presque enfantine. Il ne faudra pas se fier aux apparences! Plongez-vous dans ce savoureux mélange culinaire d'humour et d'action, de poésie et de trahison! C'est une ode à l'amitié et à la simplicité.
J'ai franchement bien aimé cette bd qui renouvelle le genre du western en reprenant certains mythes existants. Il y a réellement une inventivité comme par exemple l'explication de ce qui va donner naissance à la légende du Père Noël via la publicité. Quand on pense qu'il s'agissait d'un ténébreux personnage qui offrent des cadeaux plutôt empoisonnés ! Il faut découvrir de toute urgence cette lecture car vous passeriez sans doute à côté de quelque chose d'unique. Bref, cela réserve de sacrés surprises !
J'avais déjà bien aimé certaines oeuvres de cet auteur comme Chiens de prairie réalisé en 1996 ou encore L'Oeil du chasseur réalisé en 1988. Je retrouve un style d'écriture toujours aussi mordant. En l'espèce, ce western cottoie le fantastique et l'ésotérique comme la magie vaudou. Le ton des dialogues est résolument acide. Il faut dire que notre jeune héroïne qui se présente comme la fille de Billy le Kid ne fait pas dans la dentelle.
Au final, un auteur de talent pour une histoire tout à fait original où le plaisir de lecture sera maximal. C'est un véritable coup de coeur...
Avis portant sur la série:
Verdict ? Une réussite incomparable au niveau d’un scénario original qui nous tient vraiment en haleine (bien que cela m'a un peu rappelé l'excellent film "entretien avec un vampire"). J’ai dévoré les 4 tomes d’un coup dans la foulée tant c'était prenant.
Chacun des personnages est doté d’une psychologie qui lui est propre. On suit véritablement leurs évolutions, leurs doutes et leurs songes notamment celui de Paul, jeune handicapé qui ne peut plus marcher à cause de sa moelle épinière, et qui va connaître un miracle en approchant un "candélabre". Mais, au fait, qu'est ce qu'un "candélabre"?
Un candélabre est une créature fantastique ayant l'apparence humaine, sorte d'esprit issu du feu et le maîtrisant. Ces candélabres interfèrent dans le quotidien des principaux personnages du récit notamment celui de Paul qui va se rendre compte qu'il a deux vies bien séparées : l'une liée à ses créatures fantastiques et l'autre à sa vie quotidienne. J'ai également apprécié ces scènes assez proches du huis-clos pendant un certain nombre de pages.
Progressivement, on va assister au "coming-out" de Paul notamment dans le 4ème tome. Le thème de l'homosexualité est traité sans esprit manichéen. Il y a quelque chose de véritablement audacieux dans cette oeuvre mais le message pourra être incompris par certains lecteurs ayant du mal avec certains schémas. Il faut faire preuve d'une véritable ouverture d'esprit sans tomber pour autant dans le politiquement correct à tout va. Ce n'est pas une bd commerciale "grand public".
J'ai vraiment aimé cette série. La véritable faiblesse de cette série viendrait plutôt du côté du dessin (notamment les traits et couleurs) qui reste cependant très correct et qui va en s’améliorant au fil des tomes. Je renonce cependant à lui donner la note culte tant que le dernier chapitre ne nous sera pas révélé. J'ai désormais de sérieux doutes sur l'achèvement de l'oeuvre. C'est juste franchement dommage d'en arriver là.
En effet, Algésiras n’a toujours pas terminé ce dernier tome. Elle a avoué qu’il n’est pas certain que Delcourt le publie. Diantre mais pourquoi ? Elle refuse d’en donner la raison en arguant que cela ne regarde personne. Même pas le lecteur qui a acquis les 4 premiers tomes? Oui, il semblerait ! Pire encore, elle indique également qu'elle se fiche éperdument des lecteurs qui souhaitent revendre leur série car elle haït cette mentalité. Visiblement, elle n'arrive pas à être en adéquation avec son public: c'est un gros défaut. Il est vrai que Delcourt a tiré un trait non sans raison.
Note Dessin : 3.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4/5
Comment reconnaître une très bonne bd ? L'Angélus en est une assurément ! Non seulement le scénario est palpitant avec une réelle qualité d'écriture dans les dialogues mais les dessins de Homs sont magnifiques. Il n'y a rien de plus exaltant quand la combinaison de ces deux paramètres fait merveille.
Bon, Giroud nous a habitué à du haut de gamme dans cette collection Secrets de famille (mise à part quelques ratés mais aucunement lié à son talent de conteur). La surprise vient plutôt de Homs, ce parfait inconnu qui commence à peine dans le dessin avec une véritable maîtrise dans les proportions et dans la fluidité du trait ! Cela relève le niveau de la pauvre Marianne Duvivier qui peine vraiment dans la même collection. Il est d'ailleurs surprenant que Giroud continue sa collaboration alors que le niveau graphique paraît trop faible mais ceci est une autre histoire... En l'occurence, le graphisme nous fait plonger dans une véritable ambiance cinématographique.
J'ai juste un petit bémol concernant le scénario pour n'épargner personne de ma plume un peu acerbe, je vous l'accorde. Je trouve que ce premier tome s'achève de manière assez conventionnelle et non sur un petit coup de surprise ce qui aurait été un plus indéniable dans la montée de l'adrénaline.
Pour autant, le second tome achève ce dyptique de manière très satisfaisante. Les origines de la naissance de Clovis nous seront enfin révélées et la conclusion ne sera pas forcément celle que pensait le lecteur. Le scénariste a finalement réussi à nous berner au rythme d'une métamorphose plutôt réussie de son personnage principal. On en redemande surtout avec cette qualité.
Note Dessin: 4,5/5 – Note Scénario: 4,5/5 – Note Globale: 4,5/5
Avis portant sur la série:
J'ai franchement aimé la lecture de cette série un peu originale qui met en scène une jeune femme dans le contexte de la seconde guerre mondiale, de la guerre froide et de la guerre du Viêt-Nam en trois cycles bien distinct qui retrace en filligramme l'histoire des Etats-Unis dans son american way of life. Un superbe dessin au service d'un scénario passionnant tout en restant dans un style rétro ...
Les dialogues des premières planches m'ont laissé craindre le pire mais ce ne fut qu'une mauvaise impression. Il y a des répliques mémorables teinté d'humour corrosif. Elle a un sacré caractère cette Dottie qui se mue progressivement en Poison Ivy aux courbes exquises et généreuses. Cette transformation se fera avec l'aide d'un dessinateur afin de remonter le moral des troupes qui combattent les japonais dans le Pacifique. On la retrouvera également aux prises des griffes du célèbre Howard Hugues avant de travailler pour Hugh Heffner, le patron de la revue Play-Boy.
L'idée même d'une série sur les pin-up était en soi très intéressante. La série reste très soft compte tenu du sujet abordé. Il aurait peut-être fallu cependant changer d'héroïne pour chaque époque pour rendre plus de crédibilité au scénario. Près de 30 ans se sont écoulés entre le premier et le troisième cycle sans que l'héroïne ne prenne une ride accentuant l'idée qu'on se projette dans un fantasme intemporel.
Au final, le plaisir de la lecture reste tout de même intact grâce à un grand savoir-faire des auteurs. J'ai attendu la parution d'une superbe intégrale des 9 volumes en Octobre 2010 avant d'acquérir cette série. Rarement une intégrale aura été aussi rentable. Je vous la conseille vivement ! Cette relecture m'a également fait prendre conscience que c'est vraiment de la très bonne bd. En effet, c'est devenu au fil du temps un classique intemporel multi-genres (histoire, humour, polar, espionnage...) avec l'une des plus intéressantes héroïnes qu'il m'ait été donné de voir et d'admirer. Une série de grande classe !
J'ai été un peu déçu de voir apparaître un 10ème tome qui chronologiquement ne respecte pas vraiment le cadre de l'histoire générale. J'ai d'ailleurs crû que l'intégrale marquait véritablement la fin de la série. Eh bien, je dois dire que je me suis bien fais avoir lorsque j'ai acheté ce dernier opus qui dépareille totalement ma collection. Outre cet aspect purement formel, je dois dire qu'on est très loin de l'esprit de la série. Dottie s'est transformée en détective privée et se fait engager sur le tournage du dernier Hitchcock. On n'y croit pas une seconde. C'est d'ailleurs le maître du suspense qui volera la vedette à notre ex pin-up préférée ! Le charme n'opère-t-il plus ?
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Avis portant sur la série:
Tiens, c'est curieux! Je suis l'un des rares à trouver cette BD franchement bien... Le voyageur, c'est l'histoire d'un homme doté d’un gène quantique, qui traverse les époques et se frotte aux paradoxes inhérents aux voyages temporels. Un seul lieu : Paris du passé, du présent et du futur. Cette unité de lieu a pour souci de renforcer la cohérence de la série.
Les couvertures toutes signée par Guarnido sont plutôt réussies. Les dessins semi-réalistes de Stalner sont toujours aussi magnifiques! Le scénario de Boisserie m'a littéralement captivé. Mention spéciale également pour une colorisation judicieuse tout à fait à mon goût. Je sais qu'il s'agit là d'un projet plutôt ambitieux de décliner la série en trois cycles: futur, présent et passé. Cette série sera constituée de 3 cycles de 4 tomes et un dernier album dessiné par Juanjo Guarnido en guise d’épilogue. Tout un programme! Je trouve qu'au-delà de l'aspect "commande purement commerciale", c'est plutôt bien de contenter son public de lecteur en ne les faisant pas attendre des années pour une hypothétique suite.
Les voyages temporels m'ont toujours captivé. J'ai lu peu de BD traitant de ce thème assez sérieusement. Aussi, je trouve ce récit franchement original. On est troublé par le jeu des personnages qui se déchirent. Le mystère s’épaissit également sur l’identité du voyageur car ce n’est pas aussi simple que les premiers éléments ne le laissaient transparaître. Cette histoire est véritablement passionnante.
1er cycle: Futur
Je suis juste un peu perplexe sur le fait que le 3ème tome du cycle "futur" nous plonge dans le passé de l’Antiquité un court instant. Peut-être les auteurs ont-ils voulu signifier que ce dont il est question : ce n’est pas simplement les déplacements dans l’espace mais surtout dans le temps. En tout cas, ce premier cycle est réellement prenant après un fastidieux apprentissage de la téléportation. Le 4ème tome qui clôture le premier cycle sur le futur tient toutes ses promesses. On est véritablement époustouflé par le dénouement du scénario et les nombreux rebondissements.
2ème cycle: Présent
Le second cycle qui se passe dans le Paris du présent arrive à nous captiver autant que le monde du futur. La barre a été placé assez haute avec un changement de taille puisqu'il s'agit de suivre une intrigue policière plutôt convaincante. On éprouve même du plaisir à reconstituer certains morceaux du puzzle. Il y a une logique et une cohérence du scénario jusque dans les moindres détails et cela ne peut que me plaire. Le changement de dessinateur ne se fait pas du tout ressentir. Par ailleurs, Stalner fait un clin d'oeil assez audacieux à sa série La Croix de Cazenac (Présent - 3ème tome). Pour l'instant, c'est du tout bon !
3ème cycle: Passé
Il y a comme quelquechose qui va casser l'unité scénaristique voir narrative avec tout ces sauts temporels. On a l'impression que chacun de ces albums est totalement indépendant à la manière d'un one-shot puisqu'on explore à chaque fois une époque différente. J'ai bien aimé Passé 2 qui nous entraîne dans le Paris de l'Occupation allemande. On se rend compte également que l'un des deux jumeaux évolue dans un sens où on ne l'attendait plus. Cela redynamise l'histoire. Bref, on n'est point gagner par la lassitude ce qui constitue un exploit pour une série plutôt longue. On attend néanmoins avec impatience le fameux tome 13 (Omega) qui nous livrera, on l'espère, tous les secrets de cette magnifique saga sur le voyage spacio-temporel.
Dernier tome: Oméga
Nous avons enfin une conclusion avec un retour vers le futur pour Vedder. On arrive à comprendre pourquoi il fallait absolument 3 cycles même si celui du passé apparaissait un peu superflu. L'intrigue se rejoint assez efficacement. Curieusement, on regrettera un peu le dessin de Guarnido qui est moins grandiose qu'à l'accoutumé et dont le style tranche avec les dessinateurs qui se sont succédés sur la série. Au niveau du dénouement, j'avais espéré un peu mieux même si je dois reconnaître que cette conclusion est bien construite. En effet, les auteurs nous font partager un devenir de l'humanité bien sombre mais qui se semble se dessiner sous nos pieds avec des Etats endettés et rachetés par de grosses multinationales qui vont faire la pluie et surtout le mauvais temps.
En conclusion, une saga temporelle à découvrir car elle remplie honnêtement sa part de marché !
Avis portant sur la série:
La légende des nuées écarlates est une fantaisie graphique située dans un Japon médiéval. Cet album est en soi d’une beauté visuelle époustouflante. De magnifiques graphismes et une mise en couleur hors normes! Le rouge et le blanc semblent être les couleurs dominantes de cette oeuvre d'ambiance. J'ai littéralement succombé au style torturé et aérien de l'auteur, un parfait inconnu surgit de nulle part et qui nous offre un spectacle d'une rare maîtrise notamment dans les combats au sabre.
Le début pseudo-poétique m’a un peu perturbé car on ne comprend pas grand chose. L’histoire de la rédemption du héros est intéressante même si elle n’évite pas les clichés du genre (la vengeance…). L’ambiance un peu onirique fait penser un peu à celle d’Okko (légende du Japon médiéval avec ses geishas, shogun et autres samouraïs). La fantasy se manifeste par la présence de créatures surnaturelles, de magie, d’une ville prisonnière des glaces. La poésie morbide de cette histoire violente explose à chaque page!
Un jeune rônin amnésique, samouraï sans maître et sans passé, erre à la recherche de ses souvenirs. Sa première étape est une ville parlant au ciel qui constitue un ultime rempart contre la glace qui envahit le pays du soleil levant. Pourquoi le héros a t'il perdu un bras et un oeil? Pourquoi fuit 'il? Bref, autant de questions que l'on se pose et qui trouveront ultérieurement des réponses. Cette série qui débute semble être véritablement passionnante.
La lecture du second tome confirme en tout point les réelles qualités de cette série hors norme. Les dessins semblent relever du prodige. Les interrogations trouvent leur réponse. L'intensité dramatique monte d'un cran. Cette série a tout pour devenir culte. Et elle l'est devenue au fil des tomes où la qualité n'a fait que renforcer mon idée de départ. Le troisième tome à l'instar du trait parfait est l'album qui se rapproche le plus de la perfection pour un bdphile.
Le dernier tome s'est révélé pour moi un peu décevant. Je m'attendais sans doute à un final grandiose. Alors, oui, on ne peut être que sublimé par autant de grâce dans le dessin. On regrettera juste que le scénario ne soit pas réellement à ce niveau d'excellence.
Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.5/5
Avis portant sur la série:
C’est un extraordinaire voyage que voilà. J’ai franchement adoré. Je regrette simplement que l’action soit si longue à se mettre en place et que les évènements soient aussi distillés même si cela fait monter la tension. On aimerait sans doute que cela avance plus vite. C’est tout de même bon signe de l’intérêt que l’on porte.
Le premier tome est introductif. On fait la connaissance d’un héros suicidaire à savoir Adamson qui va donner le titre de la série. On va ignorer totalement ce qui l’a conduit à ce désespoir. On suppose que c’est le manque d’aventure. Et voilà qu'on lui offre sur un plateau une expédition réellement extraordinaire suite à la découverte inopinée d’une porte menant à une autre dimension. Et c’est parti comme si de rien n'était ! Bref, il y a de réelles facilités scénaristiques.
Par ailleurs, ce personnage sera vite intégré dans un groupe d’aventuriers où son influence ne sera plus aussi déterminante pour la suite même si on veut nous le faire croire. Je n’ai pas perçu une trempe qui rend le personnage charismatique. C’est dommage. La dimension humaine semble effacée par rapport à celle des faits qui se produisent et qui sont pour le moins étonnants.
Le second tome est celui de l’exploration de cet univers parallèle où l’on rencontre de monstrueux insectes plutôt dangereux. Cela ressemble un peu à ces fameux romans d’aventure de Jules Verne. L’originalité tient au fait de l’avoir inscrit dans le contexte de 1913 c'est-à-dire à l’aube de la Première Guerre Mondiale. Ce chapitre nous dévoile également les clés d’un mystère posé dans le tome précédent. On revient d’ailleurs sur un terrain plus rationnel avec l’entrée en lice des belligérants allemands. On va également assister à une scission du récit en deux concernant une enquête dans le monde londonien.
Le troisième tome sera sans doute le plus décevant car l’histoire semble faire du surplace avec cette course poursuite. Il n’en demeure pas moins que c’est réussi car la fin nous apporte un nouveau mystère qui fait que nous souhaitons avancer dans l’histoire. Un découpage plus efficace permettrait d’aller plus vite. Cependant, chaque case même contemplative est un bonheur pour les yeux. J’aime ce graphisme très réaliste. On se croirait dans un film digne de ce nom. On ne va pas se plaindre !
Cette série est un pur bonheur de lecture. C’est bien construit et on a envie de découvrir la suite avec impatience. Cependant, en mai 2012, on apprend que la série ne sera pas poursuivie faute de ventes suffisantes et là, je me dis que c'est une terrible déception. J'avais déjà amèrement regretté l'arrêt de séries excellentes comme Candélabres par exemple. Là encore, il y avait arrêt malgré la publication de plusieurs albums et un bon succès au niveau de la critique. Il est vrai que Adamson m'a été conseillé directement par ma libraire qui commence à connaître mes goûts. Je ne l'aurais pas acheté spontanément sans doute à cause d'un graphisme désuet qui fait veille époque mais qui est voulu pour le contexte de l'histoire. Et je n'ai pas été déçu de cette lecture au point de m'être précipité pour acheter tous les tomes. C'est dur quand c'est la logique commerciale qui dicte la loi en matière de publication. Adamson ne le méritait pas, loin de là. Et finalement, on se dit qu'il y a beau avoir des sites qui conseille ou mette l'accent, cela ne suffit pas. Tout cela est bien regrettable...
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.25/5
Avis portant sur la série:
J'ai franchement été séduit par les trois tomes que je viens de lire. Les planches de dessin sont magnifiques avec ces décors sophistiqués. C’est surtout le scénario qui a retenu toute mon attention. Le plaisir de lecture a été au maximum ce qui est assez rare pour le souligner. Il est vrai qu'on retrouve tous les éléments du genre science-fiction d'anticipation avec un mélange Matrix, Indépendance Day, Stargate, La fin du monde, Alien, La planète des singes, Starship Troopers, Terminator etc... Ce sont autant de références qui en font une œuvre résolument bien ancrés dans son temps.
Pour les fans de science-fiction, c'est en tout cas un vrai must à découvrir ! Le concept est d'ailleurs fort intéressant : la Terre a été détruite partiellement par une invasion extraterrestre en 2055. En 5 ans, les hommes ont tous été exterminé au terme d’une guerre sans pitié. Des scientifiques voulant sauvés la race humaine ont conservé dans des laboratoires souterrains des formes d'embryons qui reprennent leur place près de 400 ans après le désastre. Entre temps, ces fameux extraterrestres les Drachs ont quitté notre planète mais ils ont laissé derrière eux des Sentinelles, une sorte de robots insectoïdes qui détruisent toute forme de vie au cas où. Il est vrai qu’il est difficile dans ces conditions extrêmes de reconstruire une nouvelle société. C’est donc un véritable combat entre les derniers survivants qui sont tous des enfants ou des adolescents et des machines tueuses avec la peur du retour de ces entités d’un autre monde.
Cela ressemble un peu à la fameuse série Seuls de Vehlmann mais en plus dramatique et en plus psychologique. Si les protagonistes avaient été des adultes, je pense que cela aurait sans doute gagné en crédibilité auprès d'un plus large public. Il y a également des facilités scénaristiques qui vont agacer plus d’un lecteur. Pour autant, on se laisse prendre par cette aventure qu'on suivra avec plaisir car c'est intrigant et effrayant à la fois. Les trois premiers tomes forment un cycle d'après l'éditeur alors que la fin du 3ème ne semblait pas clairement le laisser entendre.
On en saura un peu plus avec la parution du 4ème tome qui est très attendu. En tout cas, cela faisait longtemps que je n'avais plus lu une aussi bonne histoire de science-fiction. Je conseille vivement l'achat et la découverte de cette série. Un must depuis Universal War One ! C’est dire !
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Avis portant sur la série:
On suit les aventures de Vera, une belle jeune femme, au bout du monde pour retrouver son frère jumeau qu'elle n'a jamais connu et dont elle apprend l'existence à la mort de son père. Au travers de ses missions humanitaires en tant qu'infirmière, cette fille de gitan part à la recherche de ses origines. On accompagne volontiers l'héroïne dans ses voyages non seulement géographiques mais également dans ses voyages intérieurs.
L'intrigue est fort bien menée et les différents tomes vont s'avérer plus passionnant les uns que les autres. Différents thèmes y sont évoqués de manière crédible : le piratage des mers, la vie dans les bidonvilles, les missions humanitaires, le conflit en Afghanistan... Le fil conducteur demeure toujours la recherche du frère.
Nous passons un très bon moment de lecture servi par des dessins corrects assez réalistes. Il faut dire que l'héroïne est très attachante. Véra figure également parmi mes préférés car elle véhicule beaucoup d'humanité avec ses doutes et ses qualités dont la générosité. :8
Finesse du dessin et du scénario, beauté des couleurs, profondeur du personnage principal : cette BD ne manque pas d’atouts! Ce récit est plein de vie et surtout imprégné d'humanité. Il y a ce quelque chose d’indéfinissable qui a fait pencher la balance dans le bon sens du tout ce que j’aime dans la bd. Généralement, je suis plutôt grand public. Avec ce titre, c’est plus intimiste. Je vous recommande chaudement la lecture de cette série. Vous pourriez très vite y trouver votre compte.
Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4.25/5
Avis portant sur la série:
C'est un véritable coup de coeur que voilà ! Je suis encore abasourdi par ma lecture. Vais-je m'en remettre ? Probablement ou pas... Cela fait parfois du bien de trouver une oeuvre de qualité. Il est vrai que cela se fait rare malgré la production actuelle qui n'est souvent pas très exigeante.
J'ai suivi avec un tel plaisir les aventures de Martha Jane Cannary autrement dit Calamity Jane. Sa vie a été passionnante à souhait. Ce récit se base sur son autobiographie et notamment des lettres qu'elle a laissées à sa fille. Cette dernière n'a découverte son origine familiale que bien des années plus tard. J'avais encore en tête une Calamity Jane criminelle et un peu folle dingue. Bref, l'image caricaturale que nous montrait à tort un album de la série Lucky Luke.
Dans cette oeuvre intelligente et sensible, on va découvrir la vérité sur sa vie ainsi que les autres facettes de ce personnage mythique de la conquête de l'Ouest. Ainsi par exemple, au-delà d'un langage masculin grossier qu'on lui prêtait, elle a été une femme très courageuse et une aventurière hors du commun. Elle a été par exemple la première femme blanche à pénétrer dans le territoire sacré des Black Hills alors contrôlés par les Sioux. Elle a accompli de nombreuses missions périlleuses pour l'armée. Elle a véritablement participé à la légende de l'Ouest. On lui prête même une relation amoureuse avec le célèbre Wild Bill qui sera d'ailleurs assez développée dans le second tome. Bref, Jane est devenue presque une légende ...
Cependant et plus encore, on découvre une jeune femme mal dans sa peau et qui a la lourde charge de s'occuper de sa famille alors que les deux parents viennent de mourir brutalement à un an d'intervalle. On a alors du mal à imaginer qu'elle va devenir cette aventurière un peu amazone qui va franchir la frontière des moeurs. C'est tout le parcours de cette femme pas comme les autres qui nous est retracé !
Ce premier tome est réellement une belle réussite avec un graphisme spontané impeccable. Ce n'est pas pour rien qu'il a été primé à Angoulême. Il est vrai que les textes semblent être écrits à la main. La raison réside dans le fait de donner un caractère plus authentique à ce récit autobiographique.
Cette trilogie intimiste nous réserve certainement encore de bonnes surprises. Je confirme avec un excellent second tome dont certains passages sont réellement déchirants d'émotion. Le dernier tome sera d'ailleurs le plus bouleversant notamment l'épisode des retrouvailles avec sa fille qui reste le fil conducteur de cette oeuvre. Pour autant, les auteurs ont su rester réalistes sans s'égarer dans le roman à l'eau de rose ou du trop beau pour être vrai.
On se rend compte que la vie de Calamity est étroitement liée avec celle de l'histoire de la conquête de l'Ouest qui se fera aux dépends des populations indiennes. Il ne vous reste plus qu'à plonger dans ce voyage au temps du western ! Une des meilleures biographies pleine de sentiments et d'énergie enthousiasmante. A découvrir !
Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4.25/5
Tâchez de quitter cette terre en l'ayant rendue meilleure que vous l'avez trouvée, et quand votre tour viendra de mourir, vous mourrez heureux en pensant que, en chaque occasion, vous n'avez pas perdu votre temps, mais que vous avez fait de votre mieux. C'est par cette citation de Robert Stephenson Baden-Powell que commencent innocemment les aventures de Paul au parc.
C'est le septième tome de la série des Paul et nous faisons un retour sur son enfance. Nous avons là le meilleur car l'auteur qui livre un récit autobiographique semble être à son apogée quant à la maturité de l'écriture avec cette recherche constante de la simplicité. Il réussit à nous faire vivre tout ces petits rien qui rappelle l'enfance sur fond de crise du fameux Octobre noir québécois avec une grande Histoire qui rejoint la petite. Nous plongerons également dans le monde du scoutisme avec la découverte de valeurs telles que l'amitié, le partage ou encore la solidarité. Sous des couverts très légers, l'auteur aborde des thématiques politiques très sérieuses. On sera fort loin des clichés habituels.
Et puis, et surtout, il y aura cette fin plus que tragique alors qu'on ne s'y attendait pas. La phrase introductive livrera tout son sens. On sort totalement atterré par une telle lecture qui reste authentique en dépit de tout. Une œuvre qui séduit et qui nous prend par les tripes. Une explosion inattendue qui touchera en plein cœur les lecteurs. C'est l'album à lire de toute urgence !
Avis portant sur la série:
Peut-on imaginer un monde où les hommes confieraient totalement leur destinée à des intelligences artificielles ? Et si c’était pour les sauver d’un cataclysme écologique majeur ? Bref, cette idée anticipatrice est loin d’être idiote dans un horizon d’une centaine d’années où les dangers climatiques et de pollution menacent notre planète. De nos jours, on se repose bien sur des machines pour réaliser des actes de vie courante de plus en plus élaborées. L’évolution conduira à ce constat. Tout n’est plus qu’une question de temps.
Cependant, quel peut être le problème en pareil cas ? Les individus ne savent actuellement plus faire un calcul mathématique car ils se sont trop reposés sur la calculatrice qui donne le résultat automatiquement. L’homme va petit à petit perdre l’habitude de réaliser un effort. Il va perdre à plus ou moins long terme la maîtrise sur les actes de la vie courante, puis sur l’évolution politique de la planète. Il est d’ailleurs marquant de souligner que l’émergence de cette entité I.A. se fera avec le vote démocratique des populations. Cela rappelle également de tristes heures dans l’histoire de l’humanité. La réflexion sera de mise.
Le monde imaginé par Duval semble être un prolongement direct de l’idée que Stanley Kubrick avait imaginée dans l’Odyssée de l’espace dont nous aurons d’ailleurs droit à un fameux clin d’œil en guise de conclusion. J’ai bien aimé l’univers composé sur le clivage espèce humaine et digitale. L’arrivée d’une troisième entité n’est pas la bienvenue et cela sera d’ailleurs le point d’orgue à une guerre sans merci où les pires craintes se réaliseront malgré la présence volontaire de garde-fou.
J’ai beaucoup apprécié le dynamisme du dessin avec ses décors impressionnants ainsi que la mise en couleur qui donne du relief. Quant au scénario, malgré quelques invraisemblances et des personnages sous exploités, c’est l’un des meilleurs et des plus inventifs pour une très bonne série de science-fiction. Météors est véritablement une réussite du genre. Il est dommage que l’aventure se termine au bout d’une trilogie. On remarquera que la fin est assez ouverte et appelle à un second cycle. Il est vrai qu’avec cette qualité, on en redemande !
Je tiens à préciser que c’est la première fois que je poste une œuvre comme celle-ci à la fois époustouflante et remarquable. Mon ambition cachée serait de faire découvrir celle-ci au plus grand nombre de lecteurs. Je suis assez déconcerté du quasi-anonymat qui règne autour de cette série. Elle ne mérite absolument pas d’être oubliée dans un coin car elle se présente d’une qualité indéniable. Il faut lui laisser une chance. C’est pour moi une belle révélation qui prend aux tripes. On ne sortira pas indemne d'une telle lecture.
Tout d’abord, une narration assez dynamique nous permet d’entrer directement dans l’histoire d’un petit garçon élevé par son grand-père dans un village reculé de Birmanie. Le graphisme littéralement très expressif nous engloutit littéralement dans une atmosphère tropicale moite et inquiétante.
La Birmanie est un très beau pays de par ses paysages et de par la diversité de ses habitants en différentes ethnies. Cependant, ce pays n’a pas eu de chance car la dictature militaire se succède au pouvoir depuis 1962. De 1988 à 2011, la Birmanie a été officiellement dirigée par une junte militaire, considérée comme une des pires dictatures de la planète. Cette œuvre de près de 208 pages est une dénonciation des pratiques utilisées par les militaires pour asseoir leur pouvoir. On va avoir une terrible impression d’impuissance face à la fatalité du sort d’un peuple. Superbement déprimant !
On découvre ainsi que le travail forcé est une pratique courante qui va concerner des milliers de Birmans. La liberté de la presse n’existe pas. Les droits de l’homme sont bafoués. Le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant. Les partis d’opposition sont interdits. La population est surveillée et tout opposant au Conseil d’état pour la restauration de la loi et de l’ordre (nom officiel et sans rire de la junte) est emprisonné à vie.
En 1990 suite à un fort mouvement contestataire de la population, ils organisent des élections libres, remportées à plus de 80 % par la Ligue nationale pour la Démocratie d' Aung San Suu Kyi, fille d'Aung San et accessoirement prix Nobel de la paix. Les élections sont annulées et Aung San Suu Kyi est assignée à résidence ; elle n'a été libérée que le 13 novembre 2010. Bizarrement, les auteurs ont choisi de ne pas trop en parler mais de se concentrer sur les habitants qui vivent un calvaire. J’ai apprécié ce choix loin de toute fainéantise intellectuelle.
Je ne pourrais pas dire cette fois-ci que j’ai passé un agréable moment de lecture. Les pires ignominies de ce régime seront montrées via le récit des habitants d’un paisible village d’une province assez lointaine de Rangoon. Le récit ne sera pas drôle et il y aura des moments fort éprouvants. J’ai dû arrêter plusieurs fois ma lecture afin de reprendre mon souffle. Cela se présente certes comme un récit fictionnel mais à la fin de l’ouvrage, il y a des photographies commentées et l’on se rend compte que c’est bien le destin réel de certains protagonistes dont les noms ont été légèrement modifiés. Ainsi, on va voir qu’un petit garçon de 10 ans va mourir d’une balle dans les bras de sa mère et qu’on jettera son corps dans la nature tout en emmenant de force la mère au loin. Bref, des moments insupportables et qui témoignent que ce que se passe dans ce pays est intolérable. On ne peut pas être le chantre de valeurs universelles et ne rien faire…
Les mots du grand-père résonnent encore en moi: "La force qui sommeille en toi fera céder toutes les cages. Pense autrement. Pense l'impensable. Pense au souffle qui traverse les barreaux de ta cellule. Observe, imprègne-toi, pénètre l'esprit des hommes les plus vils. Trouve les failles. Creuse-les. Tous les empires s'écroulent un jour s'ils reposent sur des fondations rongées par la vermine. Le soleil rebrillera sur la Birmanie et ce jour-là tu seras un homme libre". C'est plein d'espoir et on pense alors à Nelson Mandela et à son destin.
C’est une œuvre extrême dans la violence et dans l’esthétisme qui s’en dégage. J’en suis ressorti totalement secoué. Peu de lecture ont provoqué chez moi ce genre de sentiment. La haine, la colère, la compassion, l’envie de croire à une cause juste… J’ai ressenti cette bande dessinée comme une tentative de réveil de nos consciences. Bref, une déferlante d’émotion qui m’a emporté avec force et conviction. Une œuvre à découvrir absolument !
Avis portant sur la série:
C’est incontestablement une série qui surfe sur la vague des films de flibustiers genre Pirates des Caraïbes qui a d'ailleurs réhabilité le genre pour notre plus grand plaisir. Que dire sur cette série en particulier initié par deux auteurs de talent ?
Les couleurs aux tons plutôt sombres sont particulièrement réussies pour créer un univers malsain particulièrement accrocheur: complot et mutinerie, sang et piraterie, appât de l'or ou fuite en avant. Les couvertures sont toutes les quatre superbes. Les dessins sont réellement maîtrisés notamment dans les décors et costumes. La beauté des planches ne peut que me faire chavirer tel un navire au milieu de l'Océan.
Intéressante idée que celle de redonner vie à ce célèbre pirate de la littérature. Nous retrouvons au détour d’une taverne dans les faubourgs de Bristol ce personnage au grand charisme qui partage la vedette avec une Lady Hastings aux mœurs disons pas très convenables.
Si le premier tome posait les bases d'un scénario solide, ce deuxième chapitre dépasse toutes mes espérances. En effet, les protagonistes nous entraîne en pleine mer où la tension psychologique est à son comble dans la confrontation entre le légendaire Long John Silver et le capitaine Edward Hastings. J'ai adoré la lecture de ce chapitre car on ressent beaucoup de palpitation à un huit-clos de tonnerre!
Le troisième tome nous entraîne dans les méandres d'un fleuve géant où le Neptune navigue en quête de la cité d'or. La folie n'est pas très loin. La tension est véritablement à son comble. Certains mystères vont être levés. D'autres attendront le dernier tome.
Et enfin, ce quatrième tome qui se faisait attendre et qui met un point final à cette grande aventure au sein même de la cité de Guyanacapac. Vivian et Silver sont des personnages qui sont certes charismatiques mais inoubliables. L'aventure devient éprouvante. On ne lâche pas le morceau. Les dessins sont toujours à un excellent niveau. La dernière phrase sur la toute dernière case résonne encore en moi. Bref, ce fut exceptionnel !
Cette nouvelle collaboration entre Dorison et Lauffray est absolument immanquable pour tout amateur de piraterie et d’aventures exotiques. Souquez ferme, moussaillon ! Sortez la grande voile et direction chez le libraire où un trésor de plaisir vous attend !
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
C'est tout à fait le genre de bd que j'aime. D'emblée, j'ai été conquis par la réelle maturité de cette oeuvre. Là, on sent qu'on est tout de suite dans la classe au-dessus. On se demande si l'auteur va parvenir à maintenir le niveau jusqu'au bout et on ne sera pas déçu du voyage !
Il y a une véritable richesse dans la narration et dans la psychologie du personnage principal. J'ai franchement accroché. Wilfried Lupano fait de mieux en mieux. D'Alim le tanneur puis Le Singe de Hartlepool, il réussit encore à nous captiver avec une histoire de looser. L'intrigue sera complexe mais riche et surprenante.
Ce one-shot est une incroyable réussite entre chronique social, polar et drame intimiste. C'est mon coup de coeur de l'année. L'achat semble franchement indispensable.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Avis portant sur la série:
Amours fragiles retrace l’histoire sentimentale d’un jeune homme timide dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres avec la montée du nazisme et de ses insidieuses privations progressives des libertés.
J'ai beaucoup aimé le premier tome dont l'action se passe en 1933 au moment même de l'accession d'Hitler à la chancellerie. Le propos politique est d'ailleurs fort bien amené. Il y a des scènes traitées avec une grande finesse et objectivité bien que située dans une période parmi les plus sombres de l’histoire contemporaine. Cependant, j’ai eu un peu de mal à reconnaître certains personnages d’une case à l’autre car ils se ressemblent étrangement.
Le second tome nous emmène à Paris en 1939 peu avant l'entrée en guerre. On fait la connaissance de nouveaux personnages qui se sont exilés d'Allemagne. On se dit également que notre héros reste un éternel étudiant alors que 5 ans ont passé depuis. Il faut reconnaître que ce tome est un cran en-dessous du premier qui nous avait tant séduits.
Le troisième tome confirme tout le bien que je pense de cette série indispensable ! Le trait graphique va en s'améliorant. La puissance émotionnelle du récit également ! Il y a un véritable nouveau souffle sur cette série. Le parti pris des auteurs est celui de se concentrer non plus sur notre héros Martin et son amoureuse Katarina mais sur un personnage secondaire du second tome avec un retour en Allemagne alors que la guerre fait rage. Il s'agit surtout de montrer la résistance des allemands à l'intérieur face à ce régime dictatorial.
Le quatrième tome voit l'action se situer dans la France occupée qui va suivre la même politique d'oppression vis à vis des populations d'origine juive. J'aurais juste un gros bémol pour indiquer que je n'aime pas que dans une bulle de dialogue, il y ait des mots qui soit trancher à la ligne d'après comme coupé en deux (ex: vend-re). Ce n'est pas très beau esthétiquement. J'ai même été choqué par le procédé digne d'amateurisme car il y a franchement de quoi mieux faire. Par ailleurs, ce tome se situe chronologiquement avant les faits se produisant dans le volume précédent. On a de quoi se perdre un peu d'autant que dès le premier volume, il y avait des sauts en avant dans l'histoire.
Le cinquième tome traite entièrement de la résistance en France durant l'année 1943. On voit mal ce que Katarina, une allemande d'origine vient faire là d'autant qu'elle a été introduite par un homme qu'elle n'aimait pas. Ce n'est pas très crédible. L'action paraît confuse à de nombreux moments d'autant que certains personnages ont des noms de code. Bref, on s'y perd véritablement. La saga perd un peu de sa fraîcheur pour coller totalement à l'Histoire. On aurait aimé suivre les aventures plus personnelles de notre couple vedette.
Le sixième tome sera sans doute celui de la maturité pour notre héros Martin Mahner qui découvre les exactions commises par la Wehrmacht en Russie. L'armée rouge progresse dans sa reconquête des terres ukréniennes et les nazis reculent. On est en 1943 c'est à dire au tournant de la Seconde Guerre Mondiale. Bref, il y a une prise de conscience et l'on sent que le passage à l'acte c'est à dire dans la résistence n'est pas loin. Par contre, les amours sont oubliés car c'est la guerre. J'aime toujours autant cette saga dont chaque épisode est particulièrement soigné.
Maintenant, cette romance des amours un peu réfréné entre Martin et Katarina pourra faire fuir les lecteurs qui exigent un peu plus de passion. Le titre est pourtant évocateur : ces amours là sont fragiles ! On suit cette série plutôt pour la fresque historique et son côté chronique sociale.
L’authenticité du propos fait que le lecteur est totalement submergé dans cette période de l’histoire qu’il peut ainsi mieux comprendre sans l’avoir vécu. C’est quand même extraordinaire qu’une bd puisse arriver à ce résultat. Il faut dire que l’auteur mène un travail de longue haleine et qu’il se passe quelquefois 5 ans entre deux tomes.
La chronique historique se double d’un regard sociologique et psychologique d’une très belle maturité. Amours fragiles est d’un rare raffinement que certains amateurs d’histoire apprécieront autant que moi.
Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4/5
Avis portant sur la série:
Voilà une série qui m'a longtemps résisté depuis le temps que je voulais la lire. Je dois bien avouer que ce fut un plaisir à la lecture car il y a là un riche travail historique avec des dessins magnifiques avec ce trait réaliste et fluide.
L'aventure évite la narration pesante et ennuyeuse. La guerre de 100 ans devient en quelque sorte passionnante à lire. C'est une période que je ne connaissais pas bien. Je ne savais pas à quel point le royaume de France était divisé entre les armagnacs et les bourguignons alors que le danger d'une menace extérieure atteignait son paroxysme.
En effet, dans ce contexte de guerres civiles, l'Angleterre rêve de reprendre les destinées du royaume et il faudra le courage de certains hommes pour s'y opposer. Pourtant, le roi est fou et son premier connetable a fait assassiner ses deux héritiers pour mettre sur le dos des ennemis au parti.
Attention, le trône d'argile n'est pas un livre d'histoire mais une oeuvre de fiction avec son scénario propre. En ce qui concerne le fameux mystère Jeanne d'Arc, les scénaristes vont faire appel à l'alchimie comme pour rationaliser cette thèse parmi d'autres. Pour autant, je trouve que c'est la plus crédible.
En conclusion, une excellente série qui évite les pièges du genre didactique. Une lisibilité parfaite associé au charisme des personnages feront le reste. Magistralement dessiné et mise en scène, le trône d'argile ne pourra que vous séduire.
Rares sont désormais les séries que j'achète. J'ai atteint un point de saturation et il me faut surtout compléter toutes les séries existantes. Et pourtant, j'ai fais une réelle exception pour le trône d'argile que j'ai découvert bien tardivement. Une récente relecture n'a fait que confirmer tout le bien que je pense de cette série historique. C'est l'une des meilleures d'un genre que j'affectionne.
Note Dessin:4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Il y a dans les productions modernes quelque chose qui m'attire incontestablement et qui confirme le renouveau de la bd française réaliste. Le talent est quelque chose qui ne se commande pas. On peut dire que les auteurs qui nous avaient déjà impressionnés dans l'Envolée sauvage frappe encore une fois très fort. La maîtrise est aussi parfaite scénaristiquement que graphiquement. Il n'y a qu'à contempler la couverture pour percevoir le regard apeuré et triste de cet enfant maudit. On a tout de suite envie d'en savoir plus.
L'action se passe en mai 1968 au milieu d'une France qui se réveille et qui gronde entre barricades et manifestations. C'est dans ce tumulte qu'un jeune homme va se tourner vers son passé d'enfant adopté afin de connaître ses véritables origines. Cependant, il faudra se plonger dans les heures tristes de notre Histoire où l'on avait tondu à la Libération ces pauvres femmes qui avaient eu le malheur de s'amouracher de l'occupant nazi.
Un cadrage efficace, un trait précis, un scénario bien huilé: tout y est pour passer un agréable moment de lecture au rythme d'une aventure personnelle dans un contexte historique intéressant. Oui, ce récit émouvant et captivant est encore un coup de coeur !
Tous les ingrédients étaient présents pour passer un bon moment de lecture. A noter que le récit se concentre sur l’histoire des origines familiales de notre enfant maudit. Il n'y a pas de place à l’Histoire malgré le contexte de Mai 68.
J’avais deviné dans le premier volume qui était en réalité les parents de Gabriel. La réponse m’a été confirmée. Il est dommage d’avoir été privé de retrouvailles. Les chasseurs de nazi d’origine juive ne sont pas montrés sous leurs meilleurs aspects ce qui pourra faire grincer quelques mâchoires.
Sur le fond, les rebondissements sont bien orchestrés par le scénariste qui a maîtrisé son sujet. Certes, le second tome surprend par la direction prise mais cela ne déçoit pas. Le dessin m’est apparu comme très agréable. On va beaucoup voyager au travers de l’enquête menée et il n’y aura pas de temps mort.
Les enfants de mère française et père allemand ou autrichien ont été estimés à 200 000 pour l’hexagone. On parle peu souvent de leur souffrance. Avec cette bd, on est sensibilisé sur ce phénomène des enfants maudits.
Note Dessin : 4/5 – Note scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Après un premier tome qui m’avait fortement marqué, j’attendais une suite à la hauteur dans ce drame presque burtonien. Or, celle-ci n’est pas parvenue à me satisfaire entièrement au niveau de l’intrigue notamment. Cependant, il s’est quand même passé quelque chose au travers du message véhiculé par ses auteurs.
L’action se déroule une bonne dizaine d’années après sans la moindre transition explicative. Le propos se concentre sur les prétendants à Lady Doll qui se succèdent dans cette bâtisse où le père mécréant conserve sa place. Les relations entre les personnages sont plutôt bizarres ce qui rend le tout peu crédible. Notre héroïne est réellement traumatisée et a perdu tout contact avec le genre humain en se repliant sur elle-même et en se confiant totalement à ses poupées.
L’émotion est passée et il ne reste plus grand-chose malgré de très beaux dessins. Lady Doll est surtout une bd réservée aux femmes. On sent une sensibilité qui la rend presque charnelle malgré un côté sombre et gothique. En tout cas, cette ambiance particulière m’a bien surpris dans le bon sens du terme.
Le lecteur regrettera que le scénario ne soit pas à la hauteur de ce graphisme vraiment exceptionnel. Quoiqu’il en soit, la fin de ce diptyque est plutôt touchante. Le physique ne devrait jamais compter. Il faut voir l’être au-delà de la surface des choses. Malheureusement, peu de gens en sont capables.
Une petite fille rejetée à cause de son visage déformé ne parle qu'à ses poupées : voilà pour le concept de cette bd qui ne vous laissera pas indifférent entre la haine, la solitude et la souffrance.
Il y a en effet beaucoup d'émotions lorsque l'on sait que la seule personne au monde à la comprendre, à savoir sa maman, est très malade et va partir la laissant seule aux prises avec un soi-disant père ne s'intéressant qu'à l'argent de la famille et une gouvernante incompétente. C'est malheureux de voir que le seul réconfort de cette pauvre petite fille est de parler à ses poupées. Gaja refuse tout contact avec autrui car les gens la rejettent ou se moquent d'elle. Et même quand deux camarades de classe se prennent de pitié pour elle en tentant une approche, elle les repousse violemment ce qui lui vaut d'être exclue définitivement de l'école.
Lady Doll est le genre d'histoire poignante qui me touche réellement. C'est vrai qu'il y a déjà eu pléthore de récits sur le thème de la différence. Cependant, celui-ci a quelque chose de vraiment spécial, de presque burtonnien (cela fait penser notamment au film Edward aux mains d'argent). Il faut dire que le dessin typiquement féminin apporte de la grâce et de l'élégance entre expressionnisme des visages et dynamisme du trait. Bonnes trouvailles également que de changer la colorisation pour les faits passés ou de nous présenter un texte d'entrée qui va nous donner le ton et l'envie d'en savoir plus. La couverture intrigante et insolite est également une réussite du genre. Le rose et le rouge sont les couleurs dominantes pour appuyer une ambiance très sombre et oppressante. J'étais presque hypnotisé par tous ces yeux surdimensionnés qui restituent les pensées les plus noires.
Quand on referme cette bd, on a presque une larme à l'oeil tant on ressent cette souffrance qui est devenue insupportable dans une réalité dominée par le mensonge et l'hypocrisie. Ceci est un conte dramatique dans une ambiance inquiétante. Cela ne sera pas à mettre dans toutes les mains sans doute à cause de la dureté des événements ainsi que de la perfidie et de l'abjection du père dont les mots sont plus terribles qu'une violence physique. Un album d'un romantisme fracassant...
La vision de Bacchus est tout simplement un chef d’œuvre à mon sens. Nous sommes justement dans le milieu de la Renaissance italienne avec les tableaux des plus grands maîtres de l’époque (Antonello de Messine, Giorgione, Bellini…). Nous avons un peintre qui se meurt de la peste et qui souhaitait réaliser l’œuvre de sa vie en incarnant la grâce absolue. Il s’agissait de rendre vivant le personnage du tableau à savoir une jeune belle femme dont la nudité évoque le désir charnel. Plus que de l’art, de la passion !
C’est la seconde œuvre de ce jeune auteur qui semble avoir beaucoup de talent. Il nous dépeint une Venise faite de rivalités entre les peintres tels que nous ne l’avons jamais connu. Bref, il apporte un regard plus qu’intéressant. Il y a tout un travail de recherches minutieuses quant aux différents tableaux qui seront évoqués. Cela sera un portrait sans concession qui sera fait. L’envers du décor sera fait de petites tricheries en tout genre comme l’utilisation des miroirs. Il s’agit d’éblouir les mécènes.
J’ai littéralement adoré cette bd. Les dialogues sont parfaitement ciselés. Les cadrages soulignent la beauté des arts dans une ambiance de la Sérénissime presque authentique. Le jeu d’ombres et de lumière atteint un paroxysme presque inégalé dans le processus de création (différentiel entre les toiles en train de se peindre et les toiles achevées). Que dire également de l’intrigue qu’on ne lâchera pas jusqu’à la toute dernière image?
Au final, nous avons droit à une brillante évocation biographique d’un des peintres majeurs de la Renaissance. Bref, une vision de Bacchus qui ne manquera pas de nous enivrer pour de bon.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Encore une fois, je suis scotché par ce que je viens de lire. Cet auteur à savoir Christian de Metter s’est véritablement bonifié avec les années pour accomplir des œuvres totalement remarquables aussi bien sur un plan graphique que sur le plan scénaristique. C’est assez rare pour le souligner dans la profession s’agissant d’un auteur complet. Il signe là l’un de ses plus beaux albums en démontrant richesse et tout son potentiel. Il fallait quand même le faire après son fameux Shutter Island.
En effet, la lecture m’a procuré un plaisir tenace et constant de bout en bout. Le récit n’est pas linéaire car des surprises sont éparpillées jusqu’à la dernière case. J’ai rarement été aussi satisfait et enthousiaste à la fin de ma lecture. C’est riche et agréable à lire grâce à un contenu maîtrisé et intelligent. Bref, on se délecte même sur le dessin : puissant et envoutant. Que dire également de cette mise en page de toute beauté ?
On va suivre le parcours de cette mère de famille, veuve de surcroît, qui est prête à tout pour retrouver sa fille disparue il y a près de 6 ans dans le Colorado. Il n’y aura pas de grand démarquage par rapport aux autres œuvres mais une maîtrise dans le scénario cohérent avec des personnages bien campés psychologiquement. L’immersion dans le western est réussie à bien des égards.
Sans faute également pour une édition de qualité. On est royalement servi par un grand format où les couleurs sont éclatantes (voir ce rouge écarlate qui ressort sur la neige blanche). On ne se moque pas du client. On cèdera alors assez facilement à la sirène du commerce pour un nouveau joyau dans votre collection. Un résultat bluffant et sidérant. Voilà ce qu’est véritablement l’excellence. Un polar sur fond de western plus que sympa. Sublime !
En 2006, une auteure presque inconnue d'origine asiatique sort Fraise et Chocolat, une bd érotique. Il s'en suit un énorme buzz. Il s'agit d'une bd où une femme ose parler de sexe sans aucune gène. Même les plus gros machos seront choqués et feront preuve d'une certaine pudibonderie mal placée. Quelle hypocrisie misogyne ! Je l'ai lu et j'ai trouvé que cet ouvrage était une voix originale dans la bande dessinée contemporaine, intelligente, drôle, toujours surprenante, à mille lieux d'une bande dessinée à papa ou convenue que je déteste. Cela inverse les polarités traditionnelles !
L'auteure a voulu raconter les coulisses de son succès ou plutôt qu'est-ce que cela fait d'être au centre d'un buzz. Certes, cela a permit aux ventes de décoller véritablement mais il y a eu également d'autres déboires. Pour certains, Aurélia Aurita est une petite bourgeoise sans talent, étalant ses petits problèmes sans gravité pour continuer à être une petite bourgeoise. Pour d'autres, c'est un véritable phénomène qui apporte un certain vent de fraîcheur à la bande dessinée. En ce qui me concerne, j'ai été totalement conquis car elle est réellement douée et elle s'assume. Certes, elle est au centre d'une diffusion d’un contre-discours au féminin sur la libération sexuelle.
Pourtant, elle le rappelle Fraise et Chocolat était une histoire pour dire je t'aime à son célèbre compagnon. Bref, elle restitue les choses dans une sorte de droit de réponse. En même temps, on apprend bien des choses sur la manipulation des médias, sur le comportement de certaines stars du petit écran, et même sur Mazarine Pingeot ou Alain Souchon ! Les anecdotes sont assez sympathiques. Au fond, c'est une véritable critique du sexisme par de nombreux exemples comme quand une journaliste s'oppose à la féminisation des noms de métier lors d'une interview avec Chenda.
Je ne me suis pas ennuyé à cette lecture qui est totalement sincère (à savoir la culture du tout-dire). Pour terminer une petite blague : Buzz-me et Buzz-moi sont sur un bateau. Buzz-me tombe à l'eau. Qu'est-ce qui reste?...
J'ai été plus que séduit par cette histoire. Un garçon part à la trace de son père qu'il n'a jamais connu. Il découvre non sans mal un lourd passé qui va le conduire jusqu'à Jérusalem. On ne sait pas si c'est une histoire vraie mais cela en a l'apparence. Point de préface pour l'indiquer expressément. Bref, beaucoup de pudeur ce qui est appréciable.
La rencontre entre Julien et son père sera unique et fait référence à celle entre Robert de Niro et Al Pacino dans le film Heat. Cela ne se passera pas de la manière qu'on attendait. Cependant, le lecteur va vite se rendre compte que ce n'est pas l'aboutissement de la quête de ce jeune homme à la recherche de ses racines. Cela ne sera qu'une étape sur un chemin bien plus long et semé d'embûches pour découvrir un véritable secret de famille qui nous conduiront dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.
On ne tombera pas dans le pathos. Il y a une certaine réserve de la part de l'auteur afin d'éviter l'écueil émotionnel. C'est assez drôle par moment. Et surtout, c'est très contemporain c'est à dire inscrit dans la réalité d'aujourd'hui. La dernière partie du récit a lieu au mois d'août 2013. Point de dialogue inutile. Et en prime, un très beau dessin sobre et efficace qui est au service de l'intrigue.
Au final, nous avons un excellent roman graphique avec une jolie histoire assez touchante et sincère. C'est un joli coup de coeur.
Quand on est parent et qu’on attend la venue d’un bébé, il y a toujours cette angoisse qui peut vous prendre : et s’il y avait un problème ? Bien entendu, dans la plupart des cas, on essayera de minimiser, de dire que vous sombrez dans la paranoïa, qu’il n’y a aucune raison de s’en faire et comme ce père, vous pouvez alors décrocher le gros lot. Ce sont des situations qui arrivent malheureusement même si aucun problème pour votre premier enfant.
Avec tous les moyens médicaux à notre disposition, on ne peut pas tout déceler. On peut également avoir à faire à des médecins spécialistes incompétents c’est-à-dire qu’ils sont baignés dans une certaine routine qu’ils n’arrivent pas à déceler ce qui cloche. Une fois le bébé arrivé au monde, il est trop tard et ce sont de longues années de souffrance pour les familles concernées. Après, il faudra surmonter l’épreuve avec l’amour.
Il y a également le regard des autres qui est franchement insupportable avec leurs réflexions à la limite cruelles ou malveillantes. Bref, l’histoire de ce père est plus que touchante. Il décrit sans aucun artifice ni mensonge les différents sentiments qui peuvent surgir d’une telle situation. La fin est résolument optimiste alors que le sujet était très lourd. Cela ne se passe pas toujours comme cela.
C’est une bd témoignage fort utile et moderne quant à la difficulté d'être parent d'un enfant différent c'est à dire souffrant d'un handicap. Sur la forme, la sobriété sera de mise notamment avec les couleurs. Sur le fond, je me suis senti si proche de Fabien…
Avis portant sur la série:
Cette série où se mêlent violence, amour et haine est une pure merveille. Quand on commence la lecture, on ne s'arrête plus tant l'histoire est réellement passionnante. Le dessin de Swolfs est magnifique tout comme la colorisation assurée par son épouse qui contribue à l'ambiance de cette série pas comme les autres. On a droit à un graphisme à vous couper le souffle (je devrais plutôt dire à vous glacer le sang). Je m'aperçois que le scénario paraît également incroyablement maîtrisé de bout en bout avec une quasi-absence de temps mort...
Pour l'instant, il n'y a eu que deux petits cycles de 3 tomes chacun. Les admirateurs de cette bd réclament à corps et à cri une suite que laissait entrevoir l'épilogue. C'est dommage que son auteur ait eu envie de se consacrer à d'autres séries alors que celle-ci avait trouvé son public. On ne pourra certes pas l'accuser d'exploitation commerciale. Cela confère une véritable intégrité à ce chef d'oeuvre.
J'ai bien aimé cette opposition entre la famille Rougemont et Vladimir Kergan, le prince de la nuit. C'est une lutte qui va s'étendre sur près de 700 ans. Chaque tome à l'exception du dernier nous conte une histoire d'un des ancêtres de cette dynastie familiale qui se mêle toutefois à une action présente située en 1933. Le lecteur est ainsi emmené du Moyen-âge jusqu'à la montée du nazisme en passant par l'Inquisition et la révolte des Chouans durant la Révolution. Je suis ébloui par autant d'efficacité.
Je ne découvre que tardivement cette série car j'avais un peu une appréhension en lisant une énième histoire de vampires. C'était sans compter l'immense talent de Swolfs. Malgré le classicisme du thème, cette histoire restera comme l'une des plus grandes réussites du genre.
Si seulement il n'y avait plus eu de suite, j'aurais maintenu la note culte. Cependant, le charme est rompu à cause d'une suite qui ne vaut absolument pas ce premier cycle. Certes, il est de bon ton d'élaborer des spin-off mais à force de céder à la tentation, on fait que dénaturer le mythe. Je n'ai plus eu de plaisir comme la première fois où j'ai découvert cette série. Cela aurait dû me plaire dans la mesure où le plaisir aurait été prolongé mais cela ne m'a pas fait cet effet. Pourtant, le dessin s'est nettement amélioré avec des planches réellement splendides. Une narration fleuve qui m'a un peu gâché le plaisir de la lecture. Conseil d'achat seulement pour les 6 premiers tomes décliné d'ailleurs en intégrale.
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4.25/5
Il est des jours où je suis ravi de découvrir qu'une bd sort enfin du lot d'une médiocrité ambiante motivée par l'aspect commercial. Roi Ours se présente comme un conte et je n'en n'attendais pas grand chose d'autant que l'auteur m'est totalement inconnu sous le pseudo de Mobidic.
Et puis, à la lecture, ce fut la révélation ! Tout y est, à commencer par le talent de cette nouvelle auteure dans le monde de la bande dessinée. Pour une première, c'est un sans faute aussi bien sur le plan scénaristique que graphiquement. Les planches sont tout bonnement superbes. Bravo pour ce résultat incroyable !
Cette histoire est d'ailleurs pleine de bonnes surprises. C'est un conte pour adultes qui nous transporte dans le monde des dieux animaux sur fond de mythologie indienne des totems. On se rendra compte qu'un amour improbable va naître entre la belle et la bête. Et puis, il y aura ce sentiment de vengeance quand un être aimé nous est soudainement enlevé par la folie meurtrière des hommes. Un cycle de violence sans fin et qui n'est pas digne des dieux.
Economix est certes une BD sur l’économie mais surtout sur l’histoire de l’économie; ce qui n’est pas pareil. Dernièrement, j’avais pu apprécier L'Ère de l'égoïsme qui reprend les mécanismes de l’économie ayant amené à notre dernière grande crise actuelle, liée aux subprimes. Entre les deux, j’ai quand même une petite préférence pour « L’Ère de l’égoïsme » qui me semble plus novateur dans l’approche même si les objectifs et les résultats sont les mêmes.
Alors certes, Economix est affublé de tous les qualificatifs d’usage : phénoménal ou hors normes. L’avantage est d’expliquer en des termes clairs les mécanismes complexes de l’économie en quelque chose d’amusant et d’accessible au plus grand nombre. Bon, cela ne sera pas tout à fait exact car il va falloir s’accrocher. Par ailleurs, je ne peux pas dire que je suis un néophyte de par mon activité professionnelle et ayant étudié l’économie politique. De plus, la lecture ne se révélera pas être une partie de plaisir : c’est comme si vous aviez le Bescherelle en BD avec des images amusantes.
En effet, la démarche de l’auteur est plus que louable car l’économie est au cœur de toute chose. Cela fait dire à certains que si cet ouvrage avait été lu par des banquiers avisés, ils n’auraient pas osé vendre autant de crédit à risque. On aura compris qu’il est nécessaire de mieux comprendre l’économie. Du coup, certains commentaires dans l’actualité peuvent devenir limpides comme les enjeux de la loi Macron.
L’économie est une science en perpétuel mouvement. Certains penseurs sont loués puis rejetés et on passe à d’autres : des mercantilistes aux néo-classiques. Je connaissais Adam Smith et son fameux « laisser faire, laisser aller » qui me paraissait le grand théoricien du libéralisme économique loué par la droite et ses patrons. L’auteur me donne une vision différente de l’homme avec tout un pan qu’on a passé sous silence. L’homme est franchement réhabilité à mes yeux après lecture et je vous laisserai découvrir le pourquoi.
On retrouvera également l’un de mes économistes préférés, à savoir Keynes, qui préconisait de favoriser la demande par la hausse des salaires. Cet homme est mon ami. Il a compris qu’il fallait donner aux masses populaires qui pouvaient ensuite dépenser leurs revenus et faire tourner la machine économique. Cependant, il semblerait que cette politique ne soit plus d’actualité car la machine s’est grippée. Même nos socialistes favorisent actuellement l’économie de l’offre afin de permettre aux producteurs d’être moins étranglés.
L’auteur va nous expliquer également la pensée de Marx et les ravages du communisme sous Staline. Cependant, il restera juste en indiquant les succès de ceux-ci (premier homme dans l’espace, de la nourriture pour tout le monde…). Il ne magnifiera pas le capitalisme américain, bien au contraire. Il dira clairement le soutien à des dictatures sanglantes d’extrême-droite pour contrer le communisme dans certains pays. Certains présidents américains seront magnifiés (Ted puis Franklin Roosevelt) et d’autres horrifiés (Hoover, Reagan).
Il y a quelque chose qui a véritablement retenu mon attention. A un moment donné de l’histoire économique du XXème siècle, les politiques des gouvernements ont taxé les super-riches et favorisé l’émergence de la classe moyenne. Il y avait un rapport plutôt acceptable dans l’écart des richesses. De nos jours, cet écart s’est considérablement creusé, ce qui n’amène à rien de bon pour le futur : révoltes ou guerres en perspective. La planète ne peut appartenir à 1% des plus riches même en n'étant point jaloux de leur formidable réussite à coup d’héritages ou de maximisation fiscale. Sic. La question pourrait être la suivante : faut-il laisser agir à leur guise les spéculateurs qui jouent avec le feu ?
Ce livre est une mine d’informations ainsi qu’un remarquable exercice de pédagogie. Il faudra une bonne semaine pour en venir à bout et essayer de comprendre sans régurgiter. L’histoire de l’économie est tout de même assez passionnante et cela permet de comprendre comment le monde fonctionne. Bref, un ouvrage indispensable qui incite à la prudence.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
L'ère de l'égoïsme où comment le néolibéralisme l'a emporté. Warren Buffet (3ème fortune mondiale) ne disait-il pas que la lutte des classes existe toujours et que c'est sa classe qui l'a emporté. Darryl Cunningham s'est livré à un excellent travail d'analyse qu'il a découpé en trois parties.
La première partie nous décrit la vie d'Ayn Rand que je ne connaissais pas et qui pourtant a profondément marqué la pensée de la droite américaine à commencer par son disciple Alan Greenspan. Elle prône l'individualisme sur le collectivisme. En effet, l'altruisme ne serait qu'un outil utilisé par le collectif pour soumettre les individus. A ses yeux, l'égoïsme qui est habituellement considéré comme un vice est en réalité une vertu car cela favorise l'esprit créatif et le talent loin de toute médiocrité. Par ailleurs, les impôts sont du vol. Le marché doit être entièrement libre sans intervention étatique. Elle s'opposa à la guerre du Viet-Nam, mais également à la loi contre l'avortement et était profondément athéiste ce qui tranchait au sein d'une droite dominée par la religion. Bref, elle établira toute une philosophie qui nous sera savamment décortiquée. La conclusion de l'auteur sur l'oeuvre d'Ayn Rand mérite sans doute le détour et je vous en laisserais la surprise.
La seconde partie nous décrit la crise de 2008 qui serait la conséquence de la pensée d'Ayn Rand bien qu'il y eut différents facteurs à commencer par l'absence de réglementation voulue par les politiques pour laisser-faire les banques d'affaires. On apprendra que ce fut la cupidité des hommes d'affaire qui allait conduire à la catastrophe sans compter sur la fameuse baisse des taux décidée en 2001 par Alan Greenspan à la tête de la réserve fédérale depuis que Ronald Reagan l'a nommé en 1987. Ce dernier croyait dur comme fer que c'était l'avidité des hommes d'affaire qui protégeait le consommateur au travers de la réputation d'une entreprise. Comme il se trompait !
La dernière partie est un résumé de la situation que nous connaissons aujourd'hui. L'auteur va étudier toute la psychologie des pensées conservatrices contre les progressistes. Dans la préface, il nous prévenait en écrivant : dans les états démocratiques où le droit de vote existe, nous sommes responsables d'avoir donné le pouvoir à ceux qui estiment vertueux de privilégier l'amoncellement de l'argent au lieu de l'égalité pour tous. Il constate l'indignation des masses populaires mais celles-ci se trompent d'ennemis. On raille ainsi les plus défavorisés en ne faisant plus la différence entre le profiteur et celui réellement dans le besoin. les chômeurs et les immigrés sont les premières victimes de la montée de l'extrême droite. Son analyse ne concerne que les Etats-unis et le Royaume-Uni, je tiens à le préciser pour éviter tout amalgame.
En gros, Ayn Rand avait tort en privilégiant l'égoïsme. L'impôt serait le prix à payer pour maintenir la civilisation. Oui, il faut payer encore plus d'impôts et faire confiance au gouvernement pour établir des règles de régulation. Libre à chacun de se faire une opinion. En tout cas, l'auteur fait une formidable démonstration tout à fait compréhensible pour le simple esprit que je suis. L'achat de cette oeuvre me paraît indispensable pour comprendre les enjeux économiques actuels.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Avis portant sur la série:
Incroyable ce manga japonais, qui s'empare de l'œnologie comme thème principal pour nous faire découvrir les saveurs des plus prestigieux vins du monde qui sont français : Bordeaux et Bourgogne en tête. Il y a un véritable travail de recherche de la part des deux auteurs, Tadashi Agi et Shu Okimoto, puisqu'on nous livre également dans le glossaire de précieux renseignements sur les appellations des vins et sur les meilleures récoltes. Il paraît que grâce à ce manga qui connait un véritable succès en Asie, les Sud-Coréens se bousculeraient dans les bars à vins !
Cependant, ce manga va plus loin qu'un cours sur la production vinicole ainsi que les millésimes en nous proposant une histoire de rivalité familiale assez passionnante. Le héros commence son parcours en étant dégoûté par le vin car son père l'a initié d'une façon peu orthodoxe depuis son plus jeune âge, ce qui a fini par le rebuter. Néanmoins, à la mort de son père, il est obligé de gagner un concours de dégustation pour conserver son héritage. Bref, un véritable défi pour celui qui éprouve une aversion pour le vin !
On va donc suivre la progression de ce jeune homme dans le milieu vinicole qui devra faire ses preuves pour devenir à son tour un expert en œnologie. Au travers de cet affrontement, le scénario conduit le lecteur dans une découverte de l’univers du vin, son langage, ses particularités, ses traditions. On s'intéresse également au parcours des différents personnages au cours de leur existence. Sous des apparences parfois anodines et rigolotes, cette bd recèle d'une très grande profondeur d'âme.
A l'efficacité du scénario s'ajoute un dessin réaliste et soigné comme il se doit. On tombe vite sous le charme. C'est vrai que les auteurs ont réussi à nous faire partager leur passion. Sitôt le premier tome lu, on n'a qu'une envie : déboucher une bouteille d'un grand cru, le servir dans une carafe à décanter et l'apprécier. "Les Gouttes de Dieu" sont à consommer sans modération !
Les tomes se succèdent et le plaisir est toujours présent grâce à sa remarquable construction notamment dans l'évolution psychologique des personnages. C'est une série qu'on n'a pas envie de ranger dans sa cave ! Et puis, grosse surprise : cette série a été nominée pour la catégorie "essentiel" au festival d'Angoulême 2009. Cela traduit un signal fort alors qu'on connaît l'aversion du festival pour la norme manga.
La série dépasse d'ailleurs en France les 400.000 exemplaires vendus. Elle fait des nouveaux adeptes chaque mois grâce à une certaine renommée. Le milieu de l'œnologie l'a reconnue comme un des meilleurs ouvrages qui n'a rien à envier avec des livres purement techniques. Il y a quelque chose de magique avec un pareil titre qui va au delà d'un public traditionnel de connaisseurs. Il est vrai que je possède moi-même l'intégralité des tomes. Je suis quand même content que cela va s'arrêter avec le tome 44. Je n'aime pas trop les mangas longs. Mais bon, j'ai fais une exception afin de découvrir le monde fascinant des vins.
Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.25/5
Peut-on savoir à l’avance qu’une œuvre ne va pas nous plaire à cause de son genre ? Je dirai que non à moins d’être un voyant ou de très mauvaise foi. Il faut dire que j’aime réellement tous les genres que cela soit dans le domaine de la bd européenne ou pas, du manga ou encore du comics. Il faut toujours se laisser surprendre dans la vie car c’est ce qui fait son charme.
Et là, je dois bien avouer que cette lecture m’a agréablement surpris. Si je m’étais limité au titre de cet ouvrage, je crois que j’aurais pris mes deux jambes à mon cou. Je n’aime pas trop ce qui est lié à l’alcoolisme et ses effets dévastateurs sur les vies des gens. Et pourtant, je suis entré tout de suite dans cette lecture complètement happé par une narration envoutante qui ne m’a plus lâché. C’est un processus assez bizarre en ce qui me concerne car je suis très vite gavé par les mots stériles. Mais là, rien de tel car c’est impeccable et rythmé. Depuis Le Sculpteur, un comics ne m’avait plus autant pris aux tripes. C’est une réussite totale sans complaisance, ni pathos.
On suit le parcours d’un jeune de 16 ans qui se cherche jusqu’à l’aube de ses 40 ans. C’est tout une tranche de vie qui aurait pu arriver à n’importe qui. D’ailleurs, on pourra retrouver des similitudes. Il y a tout d’abord ce meilleur ami qu’il perd petit à petit. Comment survivre à une telle trahison alors qu’il s’est construit avec lui ? Il fait partie de ces gens qui n’aime pas les groupes et qui préfère concentrer sur une amitié exclusive avec le prix à payer quand cela va mal. Et puis, il y a toutes ces femmes qui donnent le tournis au fil de son ivresse qui s’accentue. Bon point pour le héros qui va épargner ses parents et sa grande-tante de son état comme s’il vivait une seconde vie.
Mon regret concerne la fin car on aimerait tant savoir sur ce que le sort lui réserve. Cependant, on le devine aisément à la vue de la dernière image. Le démon de la boisson n’est jamais loin et il nous rattrape comme pour succomber à une maladie lente et sournoise. Tout cela est bien triste mais c'est bien le sort de la plupart des hommes dans un monde qui ne fait pas de cadeau. S’il n’y avait que la trahison de l’ami ou de la femme aimée ! S’il n’y avait que les accidents et la mort de proches que l’on perd définitivement sans pouvoir dire qu’on les aime ! Mais il y a encore les attentats meurtriers comme ceux du 11 septembre qui seront largement évoqués. On vit dans un monde ou prendre l’avion ou le métro ou même aller dans un concert peut s’avérer mortel. Comment ne pas sombrer dans le réconfort de la boisson ? Je suis arrivé à comprendre notre héros qui est dépassé par les événements mais qui essaye de se battre pour se maintenir. Qu’est-ce que j’ai aimé sa sincérité ! Bref, j’ai été touché en plein cœur.
Alcoolique a réussi à m’enivrer sans prendre un bon verre de whisky. La lecture de ce comics est comme une addiction. Je sais que dans mon cas, c’est incurable et que cela ne peut plus se soigner. Alors, il faut profiter de tous les moments présents pour explorer également les faiblesses de l’âme humaine et partir à la recherche de soi-même. C’est bien la lutte qui fait ce que nous sommes. Les auteurs ont tout compris et ont signé ici une œuvre très forte et même mémorable. Un véritable coup de cœur !
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.25/5
Encore une fois après Couleur de peau : miel, cet auteur a réussi à m'émouvoir avec ce voyage du Phoenix. Encore une fois, j'ai été pris aux larmes devant cette histoire dramatique très touchante. C'est encore un véritable coup de coeur car cet album est véritablement sublime.
Il concerne ceux qui ont perdu un être cher, ceux également qui ne sont jamais arrivé à combler le vide laissé par l'abandon, mais également ceux qui arrivent à pardonner les erreurs et enfin ceux qui fuit l'oppression. Oui, cela fait beaucoup de monde et autant de thèmes qui sont traités autour de deux histoires parallèles qui ont quelques points communs.
Le dessin en noir et blanc est de toute beauté avec une délicatesse du trait hors du commun. Jung parvient à entrer dans le coeur des gens grâce à cette sensibilité hors du commun qui se manifeste par de petits détails tel par exemple le nombril d'un enfant adopté qui constitue le dernier lien visible entre la mère et son fils. Il a le don de transcrire magnifiquement les émotions que traversent les personnages que l'on va croiser du Minnesota à la Corée du Sud.
Le voyage de Phoenix nous entraîne certes vers la mort mais également vers une forme de rédemption. C'est tellement beau et puissant !
J'ai été très touché par ce sujet qui nous dévoile la réalité de la jeunesse iranienne d'aujourd'hui. Ils ont entre 20 et 30 ans et ont accepté de livrer leur témoignage à deux journalistes occidentaux clandestins qui ont dû manoeuvrer car ils ne sont pas les bienvenus en Iran.
Il est vrai que l'élection truquée de 2009 et la terrible répression qui a suivi a mis fin aux espoirs de toute une génération. On croit que l'accord récent sur le programme nucléaire et le fait qu'un président considéré comme réformateur laissent penser que le régime s'assouplit. Dans la réalité, il n'en est rien puisque les arrestations et les exécutions par pendaison n'ont jamais été aussi nombreuses. Bref, c'est à contre-courant de ce qu'on peut lire tous les jours dans la presse. Ce sont des témoignages rares qui ont été recueillis dans tous le pays où les patrouilles de police sont omniprésentes.
Le problème est le suivant: le régime interdit les relations de toute nature entre les hommes et les femmes avant le mariage. Or, ce ne sont pas ces jeunes qui choisissent leur futur époux mais les parents attachés aux traditions. Comment savoir tomber amoureux dans de telles conditions ? C'est impossible et la majorité doivent faire avec. L'époux doit subvenir aux besoins de sa femme et avoir déjà une bonne situation (appartement et voiture). Les beaux parents se comportent comme des hyènes. Bref, c'est cela la love-story à l'iranienne !
La police pratique des tests de virginité et procède à l'arrestation des jeunes lorsqu'ils les surprennent dans des fêtes communes. Le régime a volé leur jeunesse. Pourtant les mollahs ne se privent pas d'aller voir des prostituées à Doha où ils usent de ce qu'on appelle le mariage temporaire à savoir le sigheh. Le contexte général du pays est celui où les gens sont démoralisés, et qu'ils sont de plus en plus lâches et habitués à ce régime. Inutile de rappeler que la femme n'est pas l'égale de l'homme dans le régime iranien. Il y a des jeunes hommes qui souffrent véritablement de cette situation. Les lois pourrissent la vie de ces gens.
Je vais le dire franco: c'est l'une des meilleures bd documentaires que j'ai lu jusqu'ici. C'est un coup de coeur. C'est une bd qu'il faut absolument découvrir. Elle ne doit pas passer inaperçue car elle apporte quelque chose. On ne sait pas tout. Il y a des témoignages qui vont véritablement nous surprendre dans notre vision occidentale. Oui, on va véritablement découvrir l'envers du décor. Une enquête qui nous permet de nous dire qu'on a bien de la chance de vivre dans notre démocratie où on peut aimer la personne que l'on aime. C'est quand même une liberté essentielle !
Cette BD est pour moi un véritable coup de coeur. C'est encore plus réussi que Mitterrand, un jeune homme de droite, une autre BD que j'avais avisée sur ce grand homme qui aura marqué l'histoire de la Vème République.
Il est vrai que tout comme l'auteur Joël Callède, je suis né enfant lorsqu'il est devenu le premier président socialiste et j'étais devenu un homme lorsqu'il est mort. Je suis issu de la génération Mitterrand.
Nous allons avoir droit à une démarche tout à fait originale dans un dialogue d'un vieil homme au seuil de sa mort car terrassé par un cancer de la prostate et le Dieu égyptien Anubis qui règne sur le monde souterrain et qui est également le gardien de la porte des enfers. Il est vrai que rien ne nous sera épargné de ce qu'a fait l'homme avec toute sa part d'ombre. Bref, il y aura la thèse et l'anti-thèse puis pour finir la synthèse.
A noter que c'est la première fois que Joël Callède est un auteur complet. Il a fait très fort pour nous proposer une oeuvre hors du commun des mortels. C'est magnifique d'intelligence et de subtilité sur un sujet qui fait pourtant polémique. Il est question de faire un bilan complet de la vie d'un homme qui a marqué le pays par sa politique parfois audacieuse. Il sera également question de métaphysique sur l'existence ou pas d'un au-delà. Il faut dire que cet homme croyait aux forces de l'esprit. On a envie d'y croire à notre tour.
Je trouve cette fresque tout simplement magnifique dans son traitement graphique et narratif. Oui, nous avons là une œuvre de qualité d'une rare intelligence. C'est une réussite ambitieuse à bien des niveaux. Pourtant, les auteurs ne sont qu'à leurs débuts dans ce métier. Raison de plus ! Le talent n'attend pas forcément le nombre des années !
L'imaginaire rappelle sans doute un peu celui de la trilogie du Seigneur des Anneaux mais sans les elfes, nains et autres dragons propres au genre héroïc fantasy. Il y a également une cartographie qui se dessine devant nous. On cerne assez rapidement les différents enjeux géographiques et politiques à travers les frontières de ce royaume menacé et sans héritier connu.
On est certes en présence d'un véritable tome introductif mais cela nous laisse un peu sur notre faim. On aurait souhaité que cela soit encore plus long. C'est quand même bon signe en espérant que la suite sera de la même veine. Le personnage même du banni qui représente à la fois la grandeur et la décadence nous incite à découvrir sa légende entre la peur et la rédemption au milieu d'une guerre qui le dépasse.
Il est vrai que les ingrédients de ce récit au genre médiéval-fantastique sont plutôt classiques. C'est sans aucun doute la mise en scène réalisée avec maestria par des auteurs débutants qui relève le niveau. Si on ajoute un graphisme hors pairs, on a quelque chose qui se dégage du lot des productions habituelles et qui donne une véritable dimension épique à l'ensemble.
Le lecteur aura même la possibilité de prendre un peu de recul par rapport à l'histoire pour découvrir au second plan une multitude de petits détails dont l'arrière plan fourmille. La première lecture a laissé place à l'émotion et au dépaysement de cet univers foisonnant. La seconde nous permet d'apprécier la richesse de l'histoire, les cadrages, la maîtrise de la narration ainsi que le graphisme pour encore plus apprécier cette œuvre magnifique.
Qu'ajouter de plus pour entrer dans cette légende ? Qu'est ce qui pourrait donner encore plus envie de se plonger dans cette série qui s'avère magistrale ? Un somptueux dessin ? Certes mais cela ne suffit pas ! Une histoire merveilleuse et passionnante qui ne lasse jamais ? Peut-être bien ! C'est en tout cas cette étincelle qui m'a passionné pour la bande dessinée que j'ai retrouvé dans ce petit bijou.C'est une symphonie des sens totalement époustouflante qui ne demande qu'à être découverte par vos soins.
Après bien des péripéties, voilà que le tome 2 devrait sortir prochainement. On espère que le niveau sera aussi bon et qu'on pourra bénéficier d'un rythme de parution plus rapide. Il faut dire que ce tome a réellement accouché dans la douleur sans qu'on en devine les causes. Le titre fait incontestablement penser à la série Game of thrones où il est question d'un fameux mariage pourpre. On va en apprendre un peu plus sur ce qui a conduit à l'exil de notre banni. Il y a également dans ce tome une introduction de la magie qui n'était pas présente et qui surgit comme si de rien n'était.
Mon problème avec ce tome se situe plutôt dans l'incohérence de certaines situations que je n'aurais pas dû relever. Dans le premier tome, on voit un banni qui refuse de se laisser capturer et qui réussit à massacrer une troupe de 55 soldats. Dans ce tome, Hector se laisse arrêter par une poignée d'entre eux dont l'un qui veut devenir roi sans avoir la carrure. Pourtant, la muraille n'a rien perdu de sa force légendaire. On reste un peu dubitatif. On n'arrive pas à comprendre également pourquoi il y avait un leurre concernant l'héritier légitime du trône. Et puis cette reine automutilatrice surgie de nulle part qui prend le trône en massacrant les notables et les soldats qui la suivent dans sa folie sans se rebeller. Tout cela paraît trop facile pour être crédible. Bref, on se pose des questions à tout bout de champ.
Le niveau de ce tome est un cran en-dessous du précédent mais pas en ce qui concerne le dessin toujours aussi magnifique. Il y a des plans bien choisis et les couleurs sont simplement sublimes. L'action semble ralentie par les nombreux flash-back. La fluidité semble presque artificielle. Certes, il y aura de nombreux rebondissements mais également la perte de deux personnages centraux pourtant intéressants.
Bon, on est quand même dans une série de qualité dont on a envie de découvrir la suite pourvu qu'elle ne tarde pas trop. J'apprends cependant qu'elle ne se fera sans doute jamais car les auteurs ont décidé d'abandonner cette série prometteuse pour se consacrer à d'autres projets.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
C’est la première fois que je lis une bd aussi intelligente. Il faut comprendre que les idiots, c’est bien nous qui croyons tous à un Dieu qui n’existe pas. On se laisse bercer par des sermons du style que Diou est partout et il est dans nos cœurs et qu’il faut savoir le ressentir et avoir la foi. Les prières peuvent aider. Les offrandes également ! Un prophète peut même nous montrer le chemin. Il y aura également toutes les dérives autoritaires que peuvent mener une religion basée sur un postulat de départ qui est invisible à l’œil nu. C’est tout le thème de cette œuvre magnifique sous forme de fable animalière.
Oui, c’est la première fois que je lis une bd située de l’autre côté à savoir du côté des non-croyants. L’auteur réussit à démonter mécaniquement chaque rouage. Il le fait en utilisant des singes pour ne pas montrer les hommes et leurs bêtises. C’est tellement vrai. La plupart des guerres dans le monde est basé sur un mensonge car cela parait tellement évident qu’il n’existe pas de force suprême dans l’univers qui aurait un destin pour chacun de nous.
Le crépuscule des idiots devrait être le livre de chevet de la plupart des habitants de la planète. Cela éviterait tant de massacres inutiles qui se sont perpétués depuis des siècles pour une lubie. Dieu est une invention des hommes pour asservir et contrôler les peuples. C’est d’ailleurs assez pratique pour les dominants qui accroissent leur source de pouvoir.
Les hommes ont créé Diou car ils n’avaient pas toutes les réponses à leurs inquiétudes notamment la mort. Alors, ils ont fabriqué un dieu vivant dans les nuages et ils lui ont attribué la création de la Terre et de notre monde. Tout ce que l'on peut dire de façon sûre c'est que l'homme n'a pas toujours été présent dans l'univers, nous sommes là depuis deux millions d'années et l'univers à 13,7 milliards d'années. Ce qui signifie que l'univers a passé le plus clair de son temps sans l'homme.
La création spontanée est la raison pour laquelle il y a quelque chose plutôt que rien, pour laquelle l'univers existe, pour laquelle nous existons. Il est nul besoin d’invoquer Diou pour qu’il allume la mèche et fasse naître l’univers. Par conséquent, Diou et l'Univers c'est un peu la même chose ! L’univers s’est formé selon les lois de la physique. L’univers n’a pas besoin de Diou pour être créer et pour exister puisqu’il y a un phénomène d’autocréation démontrée notamment par le plus célèbre astrophysicien au monde Stephen Hawking. Il nous explique que l’univers s’est formé sans la main d’un créateur mais selon les lois de la physique.
Fort heureusement, le sage singe qui tente d’expliquer cela à ses congénères va plutôt démontrer la manipulation plutôt que d’aller vers ces considérations scientifiques. Est-ce la terrible vérité que nous avons du mal à admettre ? Diou ne serait qu'un concept, une idée, un mot comme un autre qui n'existe pas en dehors des réactions électrochimiques de notre cervelle.
Le lecteur qui aura la foi va avoir beaucoup de mal avec cette lecture. L’auteur pourrait être un impie dans son esprit qu’il faudrait pourchasser, voir même plus selon la religion concernée ou son interprétation. C’est un sujet très sensible auquel l’auteur s’est attaqué avec courage. Je salue la démonstration qui conduit à la manipulation des masses. Cette lecture a été un vrai régal. A méditer !
Avis portant sur la série:
Jusqu'à présent, peu de documentaires et de biographies intimes m'avaient profondément touché. Cet ouvrage est remarquable car il a non seulement provoqué chez moi des torrents de larmes mais il m'a ouvert les yeux sur le phénomène des enfants coréens adoptés à travers le monde depuis la fin de la guerre fratricide. C'est édifiant !
Je pensais jusqu'ici que ces enfants avaient beaucoup de chance d'échapper à la misère et de trouver une véritable famille d'accueil aux States ou en Europe. Cependant, je ne m'étais guère posé la question de la souffrance qu'ils peuvent éprouver par le fait de n'avoir jamais connu leurs propres parents ou encore par la honte qu'ils ressentent d'avoir été ainsi abandonnés. C'est moi qui devrais avoir honte...
L'auteur nous livre des pensées très crues qui sont poignantes mais qu'il relativise aussitôt. On ressent beaucoup de bonté et de sagesse et même finalement de la retenue. En effet, il ne tombe jamais dans une espèce de misérabilisme et de sensiblerie de bon aloi. Je suis franchement impressionné par la qualité de cette oeuvre qui gagnerait à être plus connue.
Malgré la gravité du sujet, il y a des moments de détente grâce à l'humour. Le rythme est excellent : point d'ennui à l'horizon ! Quand on arrive à la 144ème page, on est déçu que cela s'arrête. La deuxième partie qui vient compléter une autre tranche de la vie de l'auteur confirme la qualité de l'ensemble.
Le dessin avec ce trait épuré m'a réellement séduit. On est loin du minimalisme qui règne en maître actuellement sur les récits autobiographique. Bref, cela fait du bien. La couverture est également une pure merveille. Elle exprime la solitude d'un petit garçon avec son matricule au milieu d'une foule anonyme : le thème majeur de la crise d'identité. Cette oeuvre est également très instructive car derrière un récit plein d'humanité, elle ouvre quelquefois des parenthèses sur l'histoire de la Corée du Sud. Une bd indispensable et totalement réussie ! ::
Il est cependant dommage d'avoir fait un second tome qui semble être moins réussi de ce qui aurait pu rester un one-shot. On ne voit pas très bien la raison d'être de cette suite. Cela ne gâchera pas l'avis général qui reste malgré tout très positif.
Je ne m'y attendais pas mais un tome 3 est sorti et cela ne sera pas sans doute le dernier. Ce tome raconte le voyage en Corée du Sud alors que l'auteur a atteint la quarantaine. C'est un retour aux sources mais sans doute pas comme on l'espérait. En effet, c'est également un voyage intérieur...
L'auteur récidive avec un tome 4 où on en apprend davantage sur sa famille adoptive puisque la première partie est consacrée à sa mère adoptive et à la sœur adoptée disparue tragiquement. La seconde partie est un retour aux sources en Corée du Sud. C'est toujours aussi poignant et aussi intéressant même si cela peut laisser l'impression que l'auteur tire un peu sur la corde. Pour moi et afin de dissiper tout doute malsain, il livre sa quête avec sensibilité et humour.
On ressent toujours la souffrance liée à l'abandon et la pudeur qui se dégage de l'oeuvre. Cela reste un témoignage assez poignant sur le parcours d'un homme. C'est un message authentique et universel qui a fait l'objet d'un film d'animation maintes fois récompensé à travers le monde. A-t-on besoin du passé pour se construire ? Bref, une thématique intéressante sans pathos, ni mièvrerie.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
L’appel constitue mon gros coup de cœur du moment. Cela m’a beaucoup touché car il est vrai que cela reprend un thème d’actualité qui fait froid dans le dos. On sait que nos jeunes veulent combattre les valeurs de notre société contre un tyran sanguinaire en Syrie que nous soutenons indirectement par notre inaction. Cela s’appelle faire le djihad.
Dans la plupart des cas, les parents tombent de haut lorsqu’ils apprennent que leurs chérubins ont rejoint le rang de l’Etat islamique. C’est souvent trop tard pour faire marche arrière. Ils partent en indiquant qu’ils vont faire du tourisme en Turquie et puis ils sont sur le théâtre des opérations avec une kalachnikov à la main si ce n’est pas un sabre pour couper les têtes des pauvres otages.
Cela fait peur car les parents ne voient rien venir. L’appel est tout l’histoire d’une mère célibataire qui essaie de comprendre le parcours de son fils et de le faire renoncer à distance. Il y a tout d’abord les fréquentations mais également les accidents de vie comme l’absence d’un père ou les bavures policières liées à la brutalité de ce corps plutôt raciste. J’apprécie tout particulièrement cette exploration pour aller au fond des choses et comprendre pourquoi on se détourne de la société actuelle et de ses valeurs. Il y a bien des exploiteurs de faille qui arrivent à laver le cerveau à des êtres fragiles en devenir. Cette maman qui va perdre son fils est totalement impuissante et anéantie. C’est une immersion assez terrible.
Le ras-le-bol sociétal ne doit jamais conduire à soutenir des gens qui nous détestent et qui détestent ce qu’on possède à savoir notre société de consommation ainsi que la démocratie. Au fond, ils envient nos libertés. Cette lecture peut permettre une déracalisation assez louable dans son principe afin de trouver une autre solution à la violence. Nul ne devrait donner sa vie pour une religion quel qu’elle soit.
Les auteurs espagnols sont manifestement assez marqués par la crise qui a touché violemment l’Espagne durant la décennie 2007-2017. Sur le même sujet, un auteur comme Miguelanxo Prado avec ses « Proies faciles » ne m’avait guère convaincu.
J’ai découvert Nadar en 2015 avec l’excellent Papier froissé. Je viens d’enchaîner sur cette œuvre que je qualifie d’excellente à tous les points de vue. Il a fait coup double. C’est un autre auteur espagnol plus jeune et très prometteur. Bref, au lieu de se pencher sur les vieux de la vieille qui nous ont laissé ce monde pourri, on ferait mieux de découvrir de jeunes porteurs d’espoir. Cela ne vaut pas que pour la bd.
Il faut dire que j’adhère totalement à ce discours de l’auteur. Par ailleurs, il développe une thématique qui m’est très cher pour l’avoir également connu à savoir le déclassement professionnel. Vous êtes hyper diplômés de type Bac+5 major de promotion en droit et vous vous retrouvez à servir du café pour des ignares, faute d’avoir de bonnes relations surtout lorsque vous venez d’un milieu défavorisé. C’est le lot de milliers de jeunes en Espagne mais je dirai également en France. L’avenir se situe dans le fait d’accepter des boulots à l’étranger et pourquoi pas à Tallin en Estonie où il fait -4 degrés.
D’ailleurs, cette œuvre se sépare en trois récits et trois jeunes ayant un parcours différents pour faire face à cette crise. Le premier Carlos doit partir en Estonie et émigrer dans un pays dont il ne parle même pas la langue en sacrifiant la personne qu’il aime et qui partageait sa vie. Le second à savoir David n’a pas d’autres choix que de se prostituer pour satisfaire des vieilles bourgeoises en manque de sexe tout en cachant cette lucrative activité à sa pauvre maman qui a placé beaucoup d’espoir en lui. La dernière à savoir Sarah, diplômée en histoire, s’apitoie sur son sort de vendeuse par téléphone sur des plateformes dédiées à l’assurance-vie.
C’est difficile d’entrer sur le monde du travail dans une société en crise et d’essayer de construire un couple et pourquoi pas une famille. J’ai bien aimé la façon dont Sarah remet à leur place ses parents qui font la morale dans une scène que je qualifierai d’anthologie. La génération Y est très souvent décriée. Cependant, c’est la génération précédente qui a eu droit à la retraite à 60 ans en bénéficiant des 30 Glorieuses et qui nous laisse à gérer les conséquences de leurs actes. La nouvelle génération a du mal à avoir le même niveau de vie que les parents et c’est quand même un problème.
L’auteur a su gérer tout cela à merveille en évitant le pathos. Il a su trouver l’équilibre exact dans sa réflexion sur l’Espagne contemporaine. Par ailleurs, il apporte des réponses ou des pistes. C’est clair que cela passera par des efforts et le sens du sacrifice.
J'avais beaucoup aimé Ce n'est pas toi que j'attendais l'année dernière du même auteur. Je pensais qu'il allait s'arrêter là comme beaucoup d'auteur qui raconte une autobiographie poignante sur un événement majeur de leur existence. Je me souviens de plein d'oeuvre unique dans ce genre que j'avais bien aimé par le passé. On se dit alors que c'est toute l'oeuvre d'une vie avant de passer à autre chose une fois l'expiation accomplie. Mais là, non.
En effet, l'auteur enchaîne sur une autre histoire totalement imaginée mais qui pourrait arriver à chacun de nous. Certes, le thème sur le temps qui reste à vivre quand on apprend qu'on a un cancer m'est plutôt cher mais ce sont là des questions essentielles sur le sens de la vie. Il est également question d'un amour fraternel entre deux êtres que tout oppose.
C'est le genre de récit à la fois plein d'humour mais également assez touchant comme un mélo totalement assumé. Une chronique sociale comme je les aime rempli de modernisme dans le propos, loin des bds tellement niaises des années 60 et 70.
Le dénouement m'a fait penser à un film que j'avais beaucoup apprécié au cinéma il y a 3 ans à savoir Nos étoiles contraires. C'est vrai que c'est fort. J'avoue avoir vu les choses venir de cette façon là mais bon, c'est vraiment bien car cela fait passer un message tout simple et pourtant évident.
Ceux qui aurait envie le cas échéant de plaquer leur boulot de juriste dans les grandes entreprises pour vivre de leur rêves apprécieront. Les autres également. Une bd qui fait réellement du bien et qui ne devrait pas passer inaperçue.
Ce sont des titres comme celui-ci qui me font renouer avec le monde de la bande dessinée dans ce qu’elle possède de plus beau et de plus passionnant.
En effet, j‘ai trouvé le sujet fort intéressant car peu connu du grand public. Il faut savoir que dans l’Iran des Ayatollah, il y a également des meurtriers en séries mais qui ont leurs propres spécificités. Bref, un sérial-killer religieux. Cependant, celui-ci se considère comme un très bon père de famille qui fait le ménage à la place de l’Etat chiite pour se débarrasser des immondes prostitués qui inondent le trottoir de leur venin charnel. A l’écouter, il devient véritable héros à la nation, adulé par les commerçants de la place, vénéré par son fils et par son épouse. J’avoue avoir été bluffé du début jusqu’à la fin où l’on apprend la terrible vérité qui dépasse l’entendement.
Ce titre est mon coup de cœur du moment. Je m’aperçois qu’il n’y a pas que Marjane Satrapi comme auteur iranien et qu’il y en a un autre à savoir Mana Neyestani qui fait un véritable carton. Le dessin est beaucoup plus abouti sans compter le scénario qui est maîtrisé d’une main de maître. Cela me donne même envie de connaitre les autres œuvres de cet auteur qui est devenu un réfugié politique dans notre pays. On peut en comprendre aisément les causes en lisant par exemple l’araignée de Mashhad.
Le récit sera très fort et parfois assez poignant. Mais inutile d’ajouter que cela sera sidérant pour un lecteur occidental qui parviendra dès lors à mieux comprendre comment un Etat religieux peut bousculer les comportements et les consciences. Cela fait très peur sur ce qui nous attend si on approuve les entreprises de nettoyage qu’elles soient ethniques ou morales.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Dans le 4ème tome, Mattéo combat aux côtés des Républicains contre les Nationalistes lors de la guerre d'Espagne. Il a enfin un peu vieilli car on se retrouve tout de même en 1936 soit 20 ans de plus qu'au commencement du premier tome. Cependant, il est toujours aussi actif au côté d'Amélie, la belle infirmière. Rien à redire sur le dessin toujours aussi sublime de Gibrat. Les couleurs des paysages de la Catalogne (pour ne pas dire l'Espagne) sont très belles et assez marquantes. Au niveau du scénario, cela sera un tome assez lent où le récit prend son temps. D'un autre côté, il y a la qualité des dialogues ainsi qu'une certaine crédibilité de l'histoire.
Le 3ème tome fait un bond dans le temps. On passe à l'année 1936, celle du front populaire alors que l'Allemagne et l'Italie se prépare à la guerre. L'écriture demeure toujours aussi riche. On regrettera cependant de ne pas savoir ce qui s'est passé pendant ces 18 dernières années où notre héros a dû purger sa peine d'emprisonnement dans les bagnes de Cayenne. Il ne semble pas avoir subi le poids des années malgré sans doute de dures conditions. C'est également le temps des ballades sur la plage après avoir traversé la révolution russe et la première guerre mondiale dans les tranchées. Bref, c'est l'album d'une pause sans doute nécessaire.
Dans le 2ème tome, Mattéo est en effet devenu un déserteur anarchiste. Il va côtoyer à nouveau l'amour et la mort. On commence à se dire que ce sympathique personnage se fourre toujours dans des conflits qui lui sont étrangers par dépit amoureux. Entre romantisme et échanges idéologiques, cette série offre bien des surprises. Personnellement, ce qui m'a intéressé était de découvrir le conflit qu'il y avait entre les néo-communistes et les anarchistes pour la prise du pouvoir. C'était quelque chose que j'ignorais jusqu'ici car on a souvent évoqué ce qui opposait les blancs aux rouges mais pas les noirs. Le travail de recherche historique apporte une dimension réaliste au récit avec également des personnages plutôt crédibles. Le trait est toujours aussi exceptionnel dans son réalisme grâce à une colorisation qui colle à merveille. Ce second tome est une réussite qui confirme le talent de l'auteur comme un des plus grands maîtres de la bande dessinée.
C'est vrai qu'on se dit qu'il est bien bête ce fier Mattéo de partir à la grande guerre pour épater sa Juliette qui a le coeur qui balance pour un autre homme issu d'une famille bourgeoise. Pourtant, avec un père antimilitariste et anarchiste qui a dû fuir l'Espagne, cela aurait dû le conduire à y réfléchir à deux fois. Même son ami qui revient estropié du front ne le fera pas changer d'avis. Il va vite déchanter notre Mattéo au fin fond des tranchées qui enterrent ses dernières illusions ! On nous promet une épopée époustouflante sur fond de passion romantique.
Ce 1er tome réussit parfaitement à faire son effet car nous avons deux personnages qui d'un premier abord ne sont pas fait pour s'aimer mutuellement. En effet, le beau et vulnérable Mattéo vit seul avec sa mère après la mort de son père braconnier disparu en mer. Juliette est une ravissante jeune fille issue d'un milieu plus aisée qui est vêtue de belles robes jetant un érotisme troublant.
L'auteur Jean-Pierre Gibrat possède une auréole particulière dans le monde de la bande dessinée depuis ses deux chefs d'oeuvre que sont Le Sursis et Le Vol du Corbeau. Ce n'est pas un auteur très prolifique. Du coup, ses productions sont très attendues par les nombreux fans. Graphiquement, c'est que du bonheur ! Une parfaite maîtrise des aquarelles ! Une colorisation qui sublime nos émotions. Il y a de la spontanéité dans son trait qui en fait oublier les petits défauts. Ce dessin est quasi-magnifique ! L'auteur parvient à conférer à ses personnages une véritable force tourmentée.
Je suivrai avec délectation les aventures guerrières de ce coeur perdu. La fin de ce premier tome nous promet une suite bien mouvementée. Et cette suite se produit dans un cadre qu'on n'attendait pas à savoir celui de la Révolution Rouge qui s'abat sur la Russie tsariste alors que l'Occident est toujours en proie à une horrible guerre de tranchée. On est totalement pris par l'ambiance de cette révolution jusque dans son idéologie et ses premières contradictions.
Avis portant sur la série:
On a là une excellente bd médiéval-fantasy à la fois au niveau du dessin que du scénario. Ce premier tome pose les bases complexes d’un monde imaginaire passionnant (mise en place de personnages charismatiques et des lieux avec un grand souci de réalisme et de crédibilité) avec une carte des royaumes, une mythologie, une chanson de geste qui ouvre l'album...
L’intrigue est d'emblée structurée et complexe. C’est l’élaboration d’un tel univers un peu au détriment de l’action qui m’a littéralement envoûté. Cette grande saga héroïque est prévue en 5 tomes. Il est question d'un univers où des Dieux, les fameuses Puissances, ont existé réellement et ont interagi avec l'homme tant pour son bien que pour leur propres aspirations.
L'époque charnière mise en scène dans "Servitude" est celle où l'humanité devenue adulte est sur le point de se séparer définitivement de cette tutelle divine. Un nouvel âge s'annonce : est-ce la fin ou le début de la servitude ? Bref, Servitude est une excellente surprise car somptueux et passionnant.
Que dire du dessin également ? Une qualité du graphisme extraordinaire réalisée par des couleurs directes monochromiques. On observera une parfaite sobriété des effets, une mise en couleur sépia inventive ainsi qu'une recherche esthétique permanente. Au final, nous avons une réussite esthétique des planches et de magnifiques couvertures également. La grande classe !
Le second tome va encore plus loin que le premier dans une approche totalement différente car le lecteur est véritablement infiltré dans le camp des ennemis à savoir celui des Drekkars. C'est un véritable coup de génie car on va au-delà de l'aspect bien contre le mal. On se rend compte que la réalité est bien plus complexe qu'il n'y paraît ...
Le troisième tome va revenir sur l'intrigue laissée en suspend à la fin du premier tome. Le roi Garantiel doit mener une bataille décisive aux portes d'une cité affranchie. Le coup de génie est de voir les différents protagonistes rencontrés dans les deux précédents tomes qui vont s'affronter. On devine également qu'un mystérieux ennemi tire les ficelles de toutes ces intrigues. On commence enfin à percevoir les tenants.
Je suis complètement abasourdi par tant de virtuosité au niveau du scénario et dans la complexité de l'univers ainsi crée. La qualité est réellement au rendez-vous même sur un plan graphique. On se met à se passionner par cette véritable mythologie digne des plus grandes légendes féodales. C'est tout simplement somptueux car intelligemment rythmé et impeccablement maîtrisé.
La lecture du 4ème tome m'a fait légèrement changer d'avis (passage de 5 à 4 étoiles). Déjà, l'attente a été bien longue. On n'arrive plus à s'y retrouver tant l'univers de cette série semble complexe mais très riche. Je sais qu'il faut s'accrocher pour bien saisir tous les enjeux. Cependant, cela devrait se faire sans effort. Or, en l'occurrence, il faut en faire ce qui témoigne d'une lecture plutôt difficile. Le facteur plaisir en prend un coup. Cependant, cela reste une série d'une excellente qualité. La note culte est réservée à l'excellence absolue qui comprend certains critères. La fluidité du récit et l'harmonie en font partie.
Il a fallu encore attendre des années pour la parution du 5ème tome. On pensait que c'était le dernier. Que nenni ! Les auteurs s'excusent d'ailleurs de ce contretemps pour produire un ultime volume. L'attente valait-elle le coup ? Cette lecture m'a légèrement déçue au vu du résultat. Où est passé mon enthousiasme sur les premiers volumes qui étaient alors révolutionnaires ? Elle s'est envolée. Il ne se passera pas grand chose dans cette longue bataille au milieu du désert. Reste le dessin qui est toujours aussi magnifique. Cependant, on se perd un peu à l'évocation des différents noms cités par les personnages qui reviennent sur les actions passées. C'est un scénario complexe et un peu frustrant. Espérons que le dernier tome nous délivre enfin de cette servitude.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
Avis portant sur la série:
Que du bonheur! J'étais pourtant très réticent à lire cette bd, je ne sais pas pourquoi... Il est vrai que le dessin de cette Ecole simpliste ne m'attire guère. Mais quel talent dans la narration ! C'est un chef d'oeuvre! Je comprends pourquoi cet auteur est si apprécié dans le milieu au point de se lancer également dans le cinéma.
Vous avez certainement dû remarquer que mes avis sur les bd d'humour sont souvent très négatifs (Ratafia, Les Bidochon, Le Chat ...) et pour cause, peu provoquent en moi le rire. Or ici, rien qu'en voyant ce chat, j'ai envie de me marrer. Ses réflexions sont intelligentes et subtiles. Voilà, j'ai trouvé ma référence en matière de bd d'humour. Je finissais par croire que j'étais blasé.
Nous suivons les tribulations d'un chat théologue au milieu de la communauté juive d'Alger au début du XXème siècle. Cet étrange animal est têtu, pas toujours avenant mais capable de tendresses renversantes notamment auprès de son maître le rabbin ou de sa fille Zlabya.
Et puis, il fallait avoir du cran pour aborder un sujet aussi sensible, presque tabou qu'est la religion. J'adhère totalement à la manière de voir les choses de l'auteur. Je trouve ses interrogations tout à fait légitimes. En tout cas, le message philosophique est passé. Le chat du rabbin est un véritable conte initiatique d'une force rare brassant philosophie et théologie dans un cocktail d'intelligence, d'humour et d'humanité!
Les 5 premiers tomes ont été réalisés au début des années 2000. Puis, pendant presque 10 ans: plus rien avant de revenir avec un 6ème tome plus marqué au niveau de la religion. Le 7ème tome est exceptionnellement plus long que les autres avec des réflexions toujours aussi savoureuses sur la religion et ce qui devrait rapprocher les hommes au lieu de les éloigner dans la haine et la violence.
Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5
Avis portant sur la série:
"Lincoln" est une BD gorgée de récompenses et prix divers qui a attiré beaucoup de lecteurs à ses débuts dans les années 2000. Cela a été un franc succès en librairie et on peut dire que cela était franchement mérité. Comment expliquer cet engouement du public ? Sans doute par un regard à la fois féroce, lucide et satirique qui s'accorde à une mise en scène calme et naturaliste et paradoxalement très efficace car dégraissée des gros artifices inhérents au genre.
Cette jolie fable est parfois perçue comme un western philosophique. Au-delà d’une réflexion sur la nature humaine, les auteurs signent une histoire intrigante et atypique qui mêle religion et philosophie sur fond d’humour noir. On a enfin droit à quelque chose qui sort des sentiers battus de la bd d’humour commerciale. En tout cas, j'attends chaque sortie de nouveau tome avec impatience. C'est dire !
Le dessin et les couleurs s'allient parfaitement pour permettre une grande lisibilité de l'album. Cet anti-héros crève littéralement l’écran ou devrais-je dire les cases. Le rendre sympathique est un véritable tour de force de la part des auteurs.
Nous avons droit à une bd intense, pudique et subtile dont le scénario n'empêche pas une vraie et discrète virtuosité. Les dialogues sont véritablement percutants même si on ne hurle pas de rire devant tant de cynisme. Une Bd qui constitue un véritable brûlot divin iconoclaste en diable ...
J'ai été étonné de la direction prise par le tome 8 en pleine Première Guerre Mondiale s'éloignant un peu plus du western. C'est là encore une prise de risque de la part des auteurs qui ont pris le parti de faire évoluer leur personnage au risque de lasser le public par la multiplication des albums.
En effet, Lincoln est devenu rare de par une parution beaucoup plus espacé. Ainsi, il a fallu attendre pas moins de 4 ans pour le 9ème volume qui nous plonge dans l’Amérique puritaine des années 20 avec la prohibition de l’alcool. Cependant, c’est surtout les milieux anarchistes qui feront l’objet du thème de cet album. A noter également que l’on commence sérieusement à préférer le petit diable au bon Dieu ce qui est quand même assez révélateur.
Bout d’homme est une BD assez méconnue qui a pour cadre la Bretagne. J’ai beaucoup aimé la "dureté" de l’histoire entre la misère et l'injustice ainsi que toute cette haine qui se dégage dans la relation du héros Rémi avec ses parents. Il est question d’un enfant qui ne peut plus grandir et à 19 ans, il en parait 10. Il est dommage que le dernier tome vienne rompre subitement le ton plutôt sombre et triste de l’histoire. Le "happy end" ne s'imposait pas ! C'était à mon sens une erreur scénaristique qui a détruit la magie qui se dégageait des premiers volumes.
C’est l’une des premières bd véritablement adulte que j’ai commencé à lire. Je me rappelle que cette lecture m’avait beaucoup marqué à l’époque. Je trouverai sans doute cela dépassé aujourd’hui. Cependant, la nostalgie du début et la bonne impression m’est toujours resté.
Et alors que nous lecteur, on croyait que cette série était bel et bien terminée, voilà que l'auteur nous revient près de 14 ans après pour écrire un deuxième chapitre qui est censé se situer entre le 3ème tome et le dernier pour lever des voiles d'ombres sur le mystère autour de Bout d'Homme qui avait subitement grandi durant un voyage outre-Atlantique.
La ficelle paraît trop grosse pour expliquer cette démarche. Je ne crois pas que le lecteur voulait absolument une suite sous cette forme. Par ailleurs, l'auteur introduit beaucoup d'éléments lié à la religion qui faisait défaut dans l'œuvre originelle si bien que l'on se pose de sérieuses questions. La qualité de la colorisation s'est également nettement amélioré ce qui rompt avec les premiers tomes. Certes, au final, on a du plaisir à retrouver Rémi et à suivre ses pérégrinations.
Le tome 6 qui est le dernier tome de la série est sorti en 2018 soit près de 28 ans après le tome 1. Il a fallu également attendre 10 ans entre le dernier tome et l’avant dernier. Bref, le lecteur qui a suivi Rémy a dû faire preuve de beaucoup de patience. Au final, c’est assez crédible car cela explique le changement d’état d’esprit de Rémy dans le tome 4. C’est comme si ce voyage était destinée à réparer ce que j’évoquais plus haut. Et puis, c’est toujours bien de terminer sur une note positive et pleine d’espoir. L’amour va triompher de la haine.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Avis portant sur la série:
J’ai beaucoup apprécié cette série qui nous entraîne dans une histoire fantastique aux consonances un peu apocalyptiques tout en renvoyant à la mythologie grecque. Prométhée a défié Zeus pour donner le feu aux hommes. Ce dernier lui a réservé un châtiment pour le moins cruel : avoir son foie dévoré par un aigle tout en étant enchainé sur un mont du Caucase. C’est une métaphore de l’apport de la connaissance aux hommes et de la folie de se mesurer aux Dieux pour s’élever de leur condition. Oui, il faut toujours payer le prix. Et il se comptera en millions de morts.
La scène d’introduction du premier tome avec les conquistadors dans la jungle est d’une formidable réussite. C’est vrai qu’il faut jongler sans cesse avec les nombreux retours en arrière. Il y a également une multiplication de personnages à l’image de films catastrophes où l’on suit les histoires personnelles de chacun tout en sentant qu’ils sont impliqués dans un tout. Parmi ces personnages, le héros prend les traits de Fred Ward, un acteur américain habitué aux seconds rôles dont l’évocation ne dit rien d’un premier abord mais qui a une gueule dont on se rappelle.
Au niveau du dessin, c’est très beau par moment. Je pense notamment à ces gros plans insérés sur deux pages qui donnent une dimension particulière. Cependant, quelquefois c’est moins bien dans le traitement graphique des visages des personnages. Cette irrégularité a d’ailleurs été soulevée par de nombreux lecteurs attentifs aux détails. Et puis, les planches aux couleurs informatisées restent tout de même assez froides. J’ai relevé que Bec a conçu tout seul ses premiers albums pour être rejoint par d’autres dessinateurs à partir du troisième volume dans le but d’augmenter le rythme de parution. Je ne suis pas contre.
Les deux premiers tomes restent purement introductifs. En effet, l’auteur pose à la fois le problème et met en scène les protagonistes. Néanmoins, il est dommage de se limiter aux 46 pages de rigueur. Cela aurait gagné en profondeur de dépasser ce quota absurde pour vraiment installer l’histoire. Maintenant, on va voir si cette série plutôt ambitieuse tiendra ses promesses. Si c’est le cas, cela sera sans nul doute un futur chef d’œuvre du genre.
Avec la lecture du second et du troisième tome, ma première bonne impression se poursuit fort agréablement. On voit que Bec maîtrise parfaitement son scénario. Les différents acteurs jouent leur rôle de composition comme dans un film hollywoodien. C'est d'ailleurs parfaitement assumé par l'auteur. Le suspense monte en créscendo. Pour autant, c'est également le temps des questions. En effet, on s’interroge sur le fait que l’action semble s’éterniser comme ses pendules qui s’arrêtent sur 13h13.
Il faut dire que le quatrième ainsi que le cinquième tome progressent beaucoup trop lentement. On a l’impression que ces chapitres ne servent finalement qu’à meubler l’espace en multipliant les mystères et choses insolites à travers le monde. J’apprends également que la série fera pas moins de 12 tomes et je me rends compte de la supercherie en tant qu’acheteur. Les scènes contemplatives sont légions et paraissent souvent inutiles. Les mini-intrigues morcelées rendent difficile la compréhension de l’ensemble. Cela gâche un peu la progression de l’histoire. Certes, on voit que la théorie des extra-terrestres ne tient pas la route pour expliquer les mystérieux phénomènes observés et que cela serait plutôt celle d’une expérience gouvernementale qui a mal tourné. Bref, la théorie du complot avec la fameuse zone 51 ou l’expérience Philadelphia: tous les clichés du genre réuni ! C’est dommage car le plaisir disparaît petit à petit. Le risque d’un énorme gâchis est réel à ce stade de l’aventure. On gagera que l’auteur puisse donner une nouvelle impulsion à une bonne idée de scénario.
Mon propos sera plus mesuré pour le 7ème tome qui avec la théorie du 100ème singe donne l’explication tant attendue ainsi que les enjeux. Cependant, cela ne veut pas dire pour autant que l’aventure est terminée. Il y a un compte à rebours qui se poursuit. L’avenir de l’humanité semble en jeu. On ne s’ennuie pas à la lecture. J’ai l’impression d’une véritable relance de l’histoire. Bec reste un très bon conteur d’histoire avec un mélange réussi entre science-fiction et fantastique. L’enjeu est de savoir comment va réagir l’homme face à une menace qui le dépasse.
Les auteurs nous disent en postface que le 12ème tome ne sera pas le dernier mais il clôt le récit amorcé dans le premier volume. Il y a une boucle qui se referme. La plupart des mini-intrigues trouvent leur dénouement. Et puis surtout, on a droit à un final apocalyptique qui ne fera pas dans la dentelle. Sur la longueur, j’ai apprécié ce récit de science-fiction qui pourra se révéler crédible dans le futur mais on ne l’espère pas. L’auteur est parvenu à nous rappeler les enjeux, puis la chronologie des faits avant de donner une explication. Il reste encore de nombreuses questions à résoudre. Je n’arrive pas à me satisfaire de l’hypothèse du test et du créateur destructeur. On verra que tout est de la faute des politiques. Le président français en fera les frais alors que le président américain totalement responsable de ce désastre se cachera bien sous un puissant abri antiatomique. La justice divine est très partiale.
Alors qu'on nous avait promis que le 13ème tome serait le dernier de la série, voilà un 14ème tome qui semble marquer un nouveau cycle ce que confirme d'ailleurs un tome 15 ainsi que les tomes suivants un peu plus constructif et moins passif. Je ne dis pas que c'est mauvais forcément. J'ai plutôt apprécié cette lecture qui semble remettre l'aventure sur d'autres rails. Il est vrai que je n'étais pas entièrement satisfait de la fin de cette saga tout comme de nombreux autres lecteurs. Christophe Bec a visiblement tenu compte des remarques qu'il avait reçues à ce sujet. On va vers la résolution de certains mystères et une progression du récit. Cependant, il faudra accepter un nombre de tomes conséquents ce qui fait assez feuilleton. C'est une série qui se vend autour de 35000 exemplaires chaque tome en moyenne. Bref, cela fonctionne parfaitement car la demande est présente. Pourquoi s'en priver alors ? Il faut sans doute préciser qu'il faut également savoir conclure car toute bonne chose a une fin.
Je me suis également aperçu que c’est une série qu’il faut lire d’un coup pour faire le lien. On ne comprend pas grand-chose si on lit les albums séparément à chaque fois qu’ils paraissent. Il faut tout reprendre depuis le début pour apprécier cette lecture. Au final, on se rend compte que c’est diablement efficace. Bec a beaucoup progressé, c’est incontestable. En ce qui me concerne, une des meilleures séries de science-fiction de l'époque moderne de la BD.
Cette série m'a presque fait réconcilier avec le troisième âge. Il faut dire qu'autour de moi, les vieux ne sont pas du tout les êtres bons et généreux avec la main sur le coeur. Je n'observe pour ma part que la plupart sont racistes et conservateurs ce qui ne reflètent pas de bonnes valeurs. Peut-être que la bd projette une version idéalisée. On aimerait en tout cas que cela soit la réalité.
J'ai beaucoup aimé l'introduction avec la démonstration devant l'ambassade de Suisse. C'est toujours aussi drôle sauf sans aucun doute la conclusion de ce tome qui nous rappelle que nous sommes juste de passage en ce monde.
On pourra sans doute reprocher un parti pris pour un camp politique facilement devinable mais les auteurs s'assument. Il y a en effet toute une caricature des syndicalistes et autres contestataires. Sans doute, le tome le plus engagé.
Nous avons là une des meilleures séries comiques de ces dernières années !
Lorsque l'on va apprendre qui est la magicienne, nul doute qu'on aura un petit choc. Le ton reste toujours aussi écolo-bobo tout en se moquant également de cette tendance nombriliste. La série a connu un grand succès au point d'intéresser le cinéma. Le filon est loin de s'éteindre. On est parti pour une suite à la fin de ce quatrième chapitre qui semble faire du surplace. Pour autant, les thèmes abordés sont plutôt d'actualité.
Il y a toujours le plaisir qui reste intact de lire les vieux fourneaux. J'ai beaucoup aimé certaines trouvailles comme le fantasme imagé de Sophie sur deux pages où il y a cette double lecture avec la réalité. Du grand art !
Qu'est-ce qu'on aimerait bien être comme eux au 3ème âge ! C'est presque idéalisé. On les retrouve pour notre plus grand bonheur pour de nouvelles aventures toujours aussi truculentes. Notre société de consommation en prendra encore pour son grade.
Pour le reste, tout semble bien fonctionner dans cette comédie sociale. A noter la présence de flashback qui éclaire un peu le passé de nos protagonistes. Pour autant, l'effet de surprise des premiers tomes est passé. Il ne faudra pas essouffler le lectorat en multipliant les tomes à tout va.
Le second tome fait même l'exploit de dépasser le premier qui était déjà une bonne surprise. C'est dire ! On a droit à une histoire totalement indépendante du premier volume bien qu'il y ait une transition et un fil conducteur. J'ai bien apprécié la critique sans détour des travers de notre société et plus généralement du mode de vie capitaliste.
L'exemple de l'évolution de l'île de Nauru au sein du Pacifique est assez caractéristique notamment son histoire économique basée sur l'exploitation du phosphate. Les habitants sont devenus parmi les plus riches du monde avant de connaître la ruine avec l'épuisement des ressources ou la maladie pour avoir adopté un mode de vie occidental pas adapté. Le taux de chômage est actuellement l'un des plus élevés au monde avec 90%.
Bref, outre cet exemple assez marquant, il y a dans cette bd de nombreuses références assez amusantes. L'esprit est franchement contestataire. Cela rend nos trois vieux absolument sympathiques.
J’ai beaucoup apprécié la jeune fille Sophie qui hurle, à la barbe de cette génération qui a tout gâché, les quatre vérités dures à entendre. C’est vrai qu’ils nous laissent un monde pourri : le chômage, la crise et ils partent faire la retraite à 60 ans en vivant le plus longtemps possible. Et il faudrait encore s’extasier devant eux ! Non, merci ! En tout cas, j’ai bien aimé la pensée profonde de l’auteur qui les aime quand même. Oui, on leur doit le respect tout de même. Cependant, les vieux estiment qu’on leur doit tout. Ils n’hésitent pas à prendre la place dans le bus en faisant se lever un enfant de moins de 5 ans ou une femme enceinte.
On a droit à une histoire plutôt touchante qui commence avec un décès et une mystérieuse lettre qui sera le point de départ à un road-movie maison de retraite attitude. D’ailleurs, cela conduit très mal un vieux (à 50km sur l’autoroute ou à 160 selon les cas). Rien ne leur sera épargné pour notre plus grand plaisir. Rien n’est d’ailleurs pire qu’un vieux riche qui s’exhibe avec une femme à forte poitrine afin de montrer leur insolente réussite.
Cette comédie sociale entre amitié et amour traite aussi du thème de la finance facile. Il y a des piques bien pensées ici et là. Les personnages sont réellement attachants. Oui, on les aime quand même ces vieux septuagénaires car ils sont parfois très drôles. Je regrette juste la calligraphie choisie un peu illisible. C’est dommage car les dialogues sont de haute volée avec des références assez amusantes. Lupano est devenu en ce qui me concerne le meilleur scénariste de sa génération. Après Ma révérence, c’est véritablement la consécration !
Je n'ai pas peur de le dire mais Guillaume Sorel est réellement un auteur extraordinaire qui produit ici un chef d'oeuvre. Il a ce quelque chose en plus par rapport à bien d'autres qui nous servent de la daube à longueur de parution. Non seulement, il maîtrise son art graphique et pictural avec ses planches magnifiques mais scénaristiquement, cela en devient presque fascinant.
Il introduit une dimension supplémentaire en apportant une âme à ce qu'il réalise. Que dire également de cette ambiance presque lovecraftienne ? Quand on referme l'ouvrage, on est encore sous le choc de la révélation concernant William, ce peintre vivant en ermite.
C'est sans doute la meilleure histoire de sirènes de ces derniers temps avec une inspiration à la Andersen. J'ai beaucoup aimé la dualité entre la forêt et la mer avec une petite crique assez extraordinaire où il fait bon vivre. On est entraîné part la magie des lieux où se mêlent rêve et réalité.
Bref, on ne peut que tomber amoureux de cette sirène. Attention cependant à ne pas succomber à son chant de l'amour. Lecteur conquis, je suis.
Voici une nouvelle lecture plutôt audacieuse du Horlà, une oeuvre phare de Maupassant beaucoup étudiée à l'école. Nous sommes dans une tout autre dimension de l'oeuvre à la fois psychologique mais également fantastique. Il est également question de physique quantique. Rien que cela ! Bref, une exploration très originale où l'intelligence et l'élégance fusionnent.
Il y a de magnifiques trouvailles comme le fait de se dire Horlà pour se dire bonjour dans une île province un peu éloigné du continent. Notre héros prénommé K a une tête de lapin particulièrement saisissante de réalisme. Il vient de débarquer sur une île après une traversée sur le Bel Ami, un paquebot de croisière. Plein de références et des petits clins d'oeil qui enrichissent cette oeuvre en l'adaptant à notre époque.
Il travaille dans l'informatique et plus précisément dans la réalité augmentée. Il doit résoudre un problème de réseau lié à une incompatibilité entre le continent et cette lointaine province. Il va rencontrer trois femmes qui vont entretenir le mystère et presque le plonger dans une espèce de folie qui le ronge de l'intérieur.
J'ai adoré le rythme plutôt lent mais qui installe les choses progressivement et tout commence à s'imbriquer jusqu'au final qui sera une véritable révélation. Par ailleurs, on observera une belle maîtrise graphique mais qui reste dans la simplicité. Il ne faudrait sans doute pas passer à côté de ce bel album. Génial !
Il y a des familles aimantes où tout se passe bien dans le meilleur des mondes. Il y en a d'autres où l'on ne peut pas en dire autant. L'alcool est souvent responsable de cette souffrance infligée aux membres de la famille que l'on soit une épouse ou une enfant.
J'ai trouvé ce témoignage de la mangaka assez bouleversant. Mariko est aujourd'hui autrice de mangas. Mais elle revient de très loin. Elle a été élevée par un père alcoolique et une mère embrigadée dans une secte qui a terminé brusquement sa vie laissant seules ses deux petites filles.
L'alcoolisme ne sera pas abordée sous l'angle de la maladie mais des douleurs causées à l'entourage qui essaye tant bien que mal à avoir une vie normale. Ce récit autobiographique sera très dur sur le fond mais il est compensé par un graphisme assez enfantin pour en atténuer les effets.
J'admire ce genre de personne qui s'en sort malgré tout. C'est un coup de coeur pour un manga qui passera vraisemblablement inaperçu car personne n'a envie d'évoquer ce sujet triste, complexe et tabou.
Je me doutais que cela existait mais je n'aurais jamais crû que la cupidité de ces dirigeants africains était à ce point et dans de telles proportions indécentes. Il est clair que beaucoup de monde savait entre les banques, les compagnies pétrolières notamment Elf ou encore les services secrets ou même les journalistes mais le commun des mortels l'ignorait encore.
L'affaire des biens mal acquis nous est totalement décortiquée par des auteurs qui se basent sur des faits précis. On peut encore être satisfait que dans notre démocratie en France, la justice soit totalement indépendante au point d'aller à l'encontre du gouvernement pour l'ouverture d'une enquête à ce sujet. Cependant, ce n'était pas partie gagnée pour les plaignants tant il y a eu des embûches et des intimidations sans compter le silence de la République.
C'est tout simplement scandaleux que ces familles de dictateurs accaparent tant de richesse alors que le peuple meurt de faim et vit dans une pauvreté absolue. Ces pays sont réellement riches mais cette richesse est détournée presque totalement par le pouvoir en place. Ce sont des appartements et des voitures luxueux dans les meilleurs quartiers parisiens ou encore l'achat d'une villa de 35 millions de dollars à Malibu Beach. L'argent ne profite même pas à l'Afrique. Par exemple, la famille Bongo possède 39 appartements ou hôtels particuliers dont 17 au nom du président Omar Bongo. Un de ces hôtels coûte 19 millions d'euros. Comment est-ce possible avec un petit salaire de président de 15000€ par mois ? C'est ce type de réflexions compilées que nous analysons au travers cette bd bien construite.
Il est clair que pétrole et démocratie n'ont jamais fait bon ménage. Bien entendu, ces pays organisent des scrutins où leur soi-disant président est réélu avec 95% des voix. Toute forme d'opposition est réprimée très sévèrement. La démocratie est brûlée au pétrole. Chaque année, des dizaines de milliards de dollars quittent illicitement le contient africain vers des paradis fiscaux. Cette manne pétrolière est la clé de la longévité de ces régimes.
On apprend que le Gabon s'est vu décerné le titre de plus grand importateur de champagne par habitant au monde avec une bouteille pour trois habitants. Il est vrai qu'après un demi-siècle d'exploitation pétrolière, ce pays ne dispose que de 800 kilomètres de routes bitumées. Sur le papier, les habitants sont les plus riches du continent avec un PIB par tête de 17000 dollars par an. On se rend compte de l'or noir peut être une véritable malédiction. C'est ce qu'on appelle le paradoxe de l'abondance.
J'ai admiré le travail réalisé par Jean Merckaert qui a fait de la lutte contre les biens mal acquis un combat afin de changer la donne. Un jour et c'est l'espoir, le peuple viendra réclamer des comptes à ces dirigeants corrompus qui se permettent de redorer leur blason en créant des prix à l'UNESCO. Sont visés les pays de la Françafrique à savoir le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Congo Brazaville, le Cameroun... Pour leur défense, ils accusent la France de racisme et de néocolonialisme. Les dirigeants politiques français ont bien entendu une grande part de responsabilité dans ce processus comme cela sera démontré par les auteurs.
J'ai trouvé cette enquête sur les avoirs détournés très instructive. Les résultats de celle-ci sont d'ailleurs assez spectaculaires. Les principaux mécanismes sont bien expliqués. C'est également servi par un dessin plutôt efficace et agréable à la lecture. C'est une excellente idée d'avoir relaté tout ces faits en bande dessinée. Bien entendu, c'est à lire pour découvrir un autre aspect de l'Afrique loin de la carte postale imaginée.
Parfois, il suffit d’un fait un peu anodin dans une vie pour tout remettre en cause. Cela peut être perçu comme le signe d’une grande instabilité. Pour autant, on va suivre les aventures de Guillaume qui accompagne sa fiancée Solène à un voyage méditatif à Bali. Nous avons tous une vision paradisiaque de cette destination qui attire de plus en plus de touriste. Derrière le rêve de la carte postale, il y a une certaine réalité qui n’est pas perçue de la même façon pour chaque individu.
A noter que l’on suit un autre personnage que l’on ne connaissait pas. Exit donc Clémentine et c’est parti pour une seconde saison. Cependant, le lien est toujours là par l’intermédiaire d’un personnage jouant un tout petit rôle à savoir Jean-Eude, celui qui prône des valeurs de lâcher-prise alors qu’il est le premier ennuyé quand sa valise n’arrive pas à destination. J’adore ces gens qui se disent ne pas être matérialiste mais qui le sont fortement.
On aurait pu penser que c’est le tome de trop mais il n’en est rien. C’est toujours aussi prenant et instructif sur le sens de nos vies. J’aime beaucoup ce genre de bd. Ce quatrième tome est même un véritable coup de cœur pour moi. Les 4 étoiles restent amplement méritées. C’est une lecture qui fait véritablement du bien. Douceur et tendresse seront au rendez-vous. Certains disent que cet album devrait être remboursé par la Sécurité Sociale tant il peut être utile à beaucoup de gens. Il faut le lire pour comprendre cette idée pas aussi saugrenue.
Cette série aurait pu très bien s’arrêter après le second tome où notre héroïne Clémentine avait retrouvé le bonheur de vivre avec un cadre plus serein autour d’elle après avoir fait le ménage. Cependant, ce troisième volume nous donne toutes les leçons pour garder ce bien-être sur la durée. Tout va tourner autour des aimanteurs qui nous éloignent de notre propre chemin de vie. Ces aimanteurs peuvent être la famille, les amis, la politique, la religion, la mode, un site internet avec ses habitués etc…
Tout est fait pour nous fondre dans un moule avec son carcan de règles où le moindre écart est combattu. Bref, il ne faut pas suivre nécessairement tous les chemins balisés comme celui qui mène à Compostelle. C’est le genre de lecture assez relaxant après une dure journée de travail.
Il est vrai que le côté donneur de leçon de vie pour un développement personnel affirmé peut apparaître comme lassant à un certain type de lectorat arc-bouté sur ses convictions. Cependant, cette espèce de mise en garde contre toutes les influences quelque quel soit (mode, publicité, religion) peut apparaître comme assez salutaire en ces temps-ci. Certes, on peut être choqué par un discours de bienveillance mais moi j’adhère.
Le jour où elle a pris son envol est la suite du jour où le bus est reparti sans elle. Il est vrai que c’est une autre aventure qui se situe deux ans après. Pour autant, on retrouve Clémentine avait un copain et un travail de responsable assez prenant. Elle n’a toujours pas trouvé le bonheur pour autant. Elle chasse le copain et le boulot pour refaire le point sur sa vie. Elle aura besoin d’aide pour trouver le chemin du bonheur.
J’aime beaucoup cette bd qui donne de bons conseils et de bonnes pistes pour réorganiser sa vie. C’est clair qu’il faut se battre pour avancer. Il y a tout d’abord la prise de risque qui nécessite parfois le fait d’avoir une bonne assise financière. Oui, il faut pouvoir se payer un tour du monde pour réfléchir sur sa destinée. Cependant, il faut comprendre l’idée pour épouser la solution.
Enfin une oeuvre qui dénote un peu et qui apporte un peu de réconfort dans ce monde en folie. Le jour où le bus est reparti sans elle peut constituer un jour de chance dans le cas de notre héroïne Clémentine, une jeune femme en perte de confiance et en plein questionnement sur le sens de sa vie. En effet, elle va faire une rencontre fortuite qui peut bouleverser son existence dans la façon de voir les choses. Il n'y aura point d'histoire d'amour, je vous rassure.
La plupart des petites histoires qui ponctuent le récit sont adaptées de célèbres contes zen. Elles m'ont beaucoup plu par leur humilité ainsi que la mise en pratique à travers des exemples bien précis et non dénués de sens. Cela apporte véritablement un grand bol d'air frais. Suite à cette lecture, on se sent tout de suite beaucoup mieux. L'espérance et la sagesse ne sont pas loin.
Il ne faut pas écouter ce qu'on nous dit à longueur de journée. Il ne faut pas écouter les gourous ou ceux qui sont les maîtres de conversation dans un groupe, mais il faut s'écouter nous-mêmes pour prendre les bonnes décisions dans la vie. C'est le principal enseignement de cette BD pas comme les autres. Bref, que des conseils de bon sens qui peuvent que nous aider si on les applique.
C'est une BD très agréable à lire avec un scénario bien construit et un dessin réellement magnifique. Certes, il y a une vague de bons sentiments qui font un peu écolos et bobos. Mais bon, cela ne va pas nous tuer. Au contraire, ce n'est que du bonheur et du positif pour la suite. C'est mon coup de cœur du moment car c'est une invitation à la sérénité. Cela ne se refuse pas.
Il est des bd qui marquent car elles sont le fruit d’une association unique comme on en fait peu. Nous avons en effet le dessinateur de Blacksad avec le scénariste de la série bien aimée De Cape et de Crocs. J’avoue que le résultat est magnifique tant au niveau du scénario assez élaboré qu’au niveau du dessin qui est somptueux.
C’est une bd fort ambitieuse mais qui tient une bonne partie des promesses. Il y a un livre d’origine « La vie de l'Aventurier Don Pablos de Ségovie » qui se passait en Espagne alors que cette suite se passe sur le continent américain. Le titre « Les Indes fourbes » est alors un peu trompeur mais c’est l’effet recherché.
On va plutôt partir à la recherche de l’Eldorado mythique avec une fripouille sympathique. C’est parfois assez amoral mais bon. A retenir le commandement : tu ne travailleras point.
Le dessin de Juanjo Guarnido est parfaitement maîtrisé. Il n’y a rien à jeter car tout est parfaitement maîtrisé. C’est du grand art. Nous avons là l’un des plus grands dessinateurs de la bd actuelle et il le prouve encore par cette nouvelle œuvre. Le travail de mise en aquarelle est également magnifique.
De l’aventure, de l’humour, de l’action, de la bassesse et de la grandeur humaine. Cet album est un concentré de bonheur sur un ton savoureux. C’est d’ailleurs un récit plein de vie et de surprises avec de bonnes trouvailles. Il est vrai que le final est assez étonnant.
Cet album est évidemment un indispensable à acquérir pour tout bédéphile qui se respecte. Nul doute qu’il fera date. En tout cas, c’est un immense plaisir de lecture.
On croit souvent que la vie est éternelle, que les bons moments qu’on passe avec sa dulcinée vont durer. Quelquefois, cela s’arrête malgré la jeunesse de l’âge à cause d’une foutue maladie. C’est pourquoi, il faut profiter de chaque instant de bonheur comme si c’était le dernier. Vivre intensément et passionnément.
L’auteur a rencontré Kristen alors qu’il était un jeune adolescent. Même pas 10 ans après, elle est morte suite à sa maladie. La relation s’est construite au gré de ces moments de répit avant les rechutes. Il y a comme un apaisement, une reconnaissance de ces belles années pendant lesquelles l’amour a pris son envol. Comme si la confiance apporte le réconfort et la consolation. Rien ne pourra altérer ce qui a été vécu.
La majorité de ces scènes sont des morceaux de vie figés comme une compilation de moments suspendus. Cela libère une véritable authenticité qui laisse exprimer une vérité émotionnelle. Même le graphisme pourtant épuré et minimaliste suggère une profondeur de l’âme. Bref, les textes sonnent justes et nous touchent. De belles valeurs nous sont transmises. C’est beau, triste et percutant.
Il y a surtout cette passion pour le surf, instrument de liberté, dont on va découvrir toute l’histoire et la philosophie des plages hawaïennes en 1800 à ce jour. Le surf est surtout une métaphore. En effet, les vagues sont les fiancées de l’Océan. Rien n’est plus beau que de glisser sur les eaux pour affronter les mastodontes géants qui se brisent dans un flot d’écumes. Les vagues sont immortelles mais malheureusement pas les humains.
L’un des plus grands auteurs de comics à savoir Craig Thompson nous indiquait sur la préface qu’il s’agit du meilleur roman graphique au monde du moment. C’est fort. Je souligne en effet que c’est sans doute l’un des meilleurs romans graphiques de la décennie. C’est surtout un hommage étonnant et incroyablement touchant à l'amour et à la résilience. Je recommande bien entendu également sa lecture.
Reste le plus beau des cadeaux que fait l’auteur AJ Dungo en toute humilité à sa chérie disparue à savoir cette œuvre qui fait qu’elle existera pour toujours. On l’imagine alors debout sur sa planche avant qu’une déferlante se forme derrière elle pour la pousser sur de nouveaux rivages.
« Muséum » est un thriller du même acabit que le film Seven qui avait tant marqué les années 90 avec Brad Pitt, Morgan Freeman et surtout Kevin Spacey plus terrifiant que jamais.
D'emblée, on entre dans une enquête à frisson avec d'horribles meurtres qui sont perpétrés avec une violence absolue. L'atmosphère devient vite pesante avec cette pluie qui n'arrête pas de tomber. Crazy Frog (un tueur à masque de grenouille) traîne dans les rues pour achever son œuvre malsaine. Âmes sensibles, s'abstenir.
Le graphisme est impeccable : c'est une vraie claque visuelle. La réalisation du mangaka Tomoé Ryôsuke semble maîtrisée du tout au tout même si on ne s'en aperçoit pas forcément à la lecture du premier tome. Le méchant est charismatique dans sa folie. Le final sera aussi cruel que dérangeant. Bref, c'est très efficace mais comme dit, c'est du déjà-vu.
Un manga sombre et captivant qui frise le chef d’œuvre en matière de polar. En conclusion, « Muséum » est un thriller que je vous conseille absolument. Il s'agit d'un des meilleurs mangas qui existent sur le marché.
A noter qu'il existe une réédition spéciale en grand format et en deux volumes de ce manga. Je l'ai acquise après avoir lu la version classique composée de trois tomes. Cela apporte un plus dans la mesure où cela met en valeur l'excellent graphisme. Par ailleurs, on aura même droit à un bonus spécial tout à la fin avec le préquel de cette terrifiante histoire en une vingtaine de pages. On tient là l'un des plus grands polars de toutes ces dernières années.
C'est une lecture que j'attendais avec impatience. Le thème est effectivement assez intéressant surtout si on a des proches ayant vécu pareille mésaventure. Les pervers narcissiques ou autres manipulateurs jouant sur la victimisation sont devenus de véritables plaies pour la société. Et ils sont difficiles à démasquer tant ils sont bien vus et jouent leur sympa surtout en société.
L'auteure décrit avec beaucoup d'honnêteté ce qu'elle a vécu comme histoire d'amour avec Marcus. Tout commence toujours bien. Cependant, le conte de fée se transforme assez vite en cauchemar. Une relation peut vite devenir toxique. Il faut faire très attention pour ne pas sombrer.
On pourrait penser que nous avons une seule version et pas l'autre mais je crois fermement à ce que nous livre Sophie Lambda. Il y a une sincérité du propos qui l'honore. C'est certes personnel mais il faut livrer le témoignage pour comprendre, car ce genre de relation arrive plus qu'on ne le pense. Il faut aller chercher de l'aide auprès d'un professionnel pour se reconstruire et surtout comprendre ce qui arrive.
Autant dire que j'ai grandement apprécié cette lecture. La fin nous livrera toutes les explications utiles sur ces affreux manipulateurs qui sont capables de nous faire douter au quotidien. Le hoovering n'aura plus aucun secret pour vous. Je souhaite en tout cas beaucoup de courage et de bonheur à l'auteure.
Garulfo est un conte moderne qui parodie différents contes célèbres en empruntant divers éléments.
J’ai adoré l’histoire de cette grenouille naïve qui découvre le monde des humains au milieu des princesses, chevaliers et sorcières. Garulfo est en effet une grenouille frustrée de sa misérable condition d'amphibien qui admire véritablement la race humaine.
Cette insignifiante grenouille va devenir un homme grâce au sortilège d'une sorcière. Garulfo va vite se rendre compte de la cruauté de ces bipèdes. Le message envoyé est clairement écologique. On en apprend beaucoup sur la nature humaine!
J’ai beaucoup ri également car des répliques drôles et intelligentes font mouche. Emotions et rires réunis pour une BD exceptionnelle du même auteur que le déjà cultissime De Cape et de Crocs. C'est vrai que l'humour est présent dans cette oeuvre attachante mais il ne cache pas le réalisme de la société des hommes.
Les planches d’introduction de chaque album sont magnifiques. C’est presque comme une fresque cinématographique dans la conception. Les dessins fourmillent de détails à découvrir dans un décor partant du bas Moyen-Age à la Renaissance. Un véritable régal pour les yeux!
Garulfo est pour moi la quintessence de l’humour fin. A posséder absolument pour tout bdphile qui se respecte ! :)
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
J’ai d’abord été touché par la sincérité et l’émotion qui se dégage de cette série et de son personnage principal Marco. C'est une véritable série autobiographique qui a fait atteindre des sommets à la bande dessinée dans ce qu'il y a de plus beau. Un véritable ancrage dans notre époque dont la retranscription est une pure réussite comme peu d'auteurs savent le faire.
J'ai trouvé le dessin plutôt « basique » à ma première lecture : c’est le point faible de cette série. On s'y habitue cependant car les mimiques sont soigneusement retranscrites. A la longue, on peut même y trouver un certain charme.
Les réelles qualités du propos font que j’ai un avis très favorable sur cette série «intimiste » primée à Angoulême et qui remporte un franc succès mérité. Loin de m’identifier au héros, le genre « bobo » cool, j’apprécie le personnage un peu névrosé et maladroit à la recherche du bonheur. Les sujets traités renvoient à notre vie quotidienne et on réfléchit à ce qu’on ferait à sa place.
Marco va traverser des tempêtes intimes: sa relation sentimentale avec Emilie si profondément ancrée dans ses désirs, ses choix professionnels dans le monde de l'art, l'amitié malgré les secousses politiques, la mort du père ainsi que sa propre paternité, sa relation complice avec son frère.
Cette lecture a été un moment rare de pur bonheur. C’est assez rare pour le souligner. Une œuvre incontournable qui doit figurer dans toute bédéthèque qui se respecte ! Mieux: un chef d'oeuvre qui est une éblouissante exploration de l'âme humaine à la fois drôle et intelligente!
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5
Nous avons là une BD d'une sidérante maîtrise visuelle avec un scénario hors du commun!!! Et dire que je trouvais au début ridicule cette idée de transposer le combat des Huns commandés par Attila contre les Romains dans un futur lointain galactique... Que s'est 'il passé ?
Cette BD qui s'appuie sur des faits réels participe d'autant à son originalité et au fort sentiment de trouble que son dénouement engendre. Une magistrale réussite accentuée par la maîtrise des images que l'auteur plie à son double désir de contemplation et de foisonnement.
Par ailleurs, chaque tome semble avoir sa propre terminologie tout en apportant une pierre à l'édifice central. Les personnages évoluent au fil des tomes ce qui les rend de plus en plus intéressants.
Seul bémol: l'action semble concentrée uniquement sur ces personnages ce qui laisse peu de place au reste. Une immersion à la Bourgeon ou Léo pour expliquer cet univers aurait été apprécié.
Cependant, l'auteur remplit les cases avec le panache d'une visionnaire déployant ainsi des trésors de technique pour mieux libérer son imaginaire. Culte, assurément ! :)
Note Dessin: 4.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.5/5
C’est la BD de science-fiction par excellence, peut-être la meilleure d’ailleurs jamais réalisée.
Universal War One raconte une guerre civile à l'échelle du système solaire entre la Fédération des Terres Unies et les Compagnies Industrielles de Colonisation (CIC) qui gèrent les colonies humaines sur les planètes extérieures. Ces dernières ont mis au point une arme terrifiante qui permet de détruire des planètes.
Nos héros, les membres d'une escadrille, vont tenter de comprendre ce qu'est ce mur mystérieux qui s'étend inlassablement dans l'espace. L’histoire va se concentrer sur ce groupe de combattants marginaux (dans le désordre: un violeur, un pilote téméraire, un déserteur, un misanthrope violent également génie scientifique, et une lieutenant vengeresse). La Terre est menacée et l'avenir de l'humanité est entre les mains de ces personnes!
J'ai bien aimé cette histoire d’apocalypse dans un futur éloigné tout en gardant des connotations religieuses par rapport à des épisodes de la Bible dont s'inspire l'auteur. Une maxime indique :"après l'Apocalypse, le pire reste encore l'avenir..." C'est terrifiant!
Le dessin est quasi-magnifique, certaines planches relevant d'une beauté exceptionnelle qu'on ne se lasse pas de revoir encore et encore. Le scénario est réellement passionnant, parfois complexe. En effet, cette série fait la part belle aux paradoxes temporels et on sent que le sujet a été bien creusé. En tout cas, l'explication donnée semble tenir la route.
L'auteur tel un horloger d'une précision remarquable nous emmène dans une histoire réfléchie et très bien ficelée sans se prolonger dans d'interminables méandres scénaristiques. Dennis Bajram avait d'ailleurs déjà écrit le scénario dans le moindre détail avant même la publication du premier volume.
Le tome 4 est sorti dans les semaines qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ce qu'il explique dans la préface. Une couverture presque prémonitoire! Oeuvre d'anticipation?
Mention spéciale pour les couvertures toutes plus belles que les autres. Une oeuvre puissante, incontournable, bref Le Culte des Ténèbres!
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Les légendes des contrées oubliées est une série d'héroic fantasy vite devenue une référence dans le monde de la bande dessinée. Tout les bons libraires vont conseilleront cette oeuvre audacieuse! Je l'ai découverte 10 ans après sa sortie et ce fut pour moi comme une étonnante révélation.
Cela fait penser un peu à la fois au Le Grand Pouvoir du Chninkel et à La Quête de l'Oiseau du Temps mais la similitude s'estompe vite tant cette oeuvre paraît novatrice à bien des égards.
J’ai été d’emblée plongé dans ce monde étrange riche et détaillé à travers les yeux pas si vilains de l’anti-héros, un personnage d'une rare profondeur. J’ai adoré véritablement cette histoire magique. Le trait est particulier mais ne me déplaît pas au contraire ! Il est vrai que ces couleurs étranges un peu pastel ne sont pas franchement abordables au premier coup d'oeil. Il faut s'habituer à ce graphisme non conventionnel qui est extrêmement riche de détails.
Nous avons là de la vraie héroic fantasy de qualité avec un scénario efficace qui ne s’étire pas en une multitude de tomes mais seulement en une trilogie. Cela me rappelle étrangement le Seigneur des Anneaux de Tolkien.
C’est vraiment dommage que les auteurs n’aient pas poursuivi dans cette voie professionnelle par la suite car ils se sont lancés dans les « jeux de rôle », m’a indiqué mon libraire. Une série culte de l’héroic fantasy ! Indispensable car incontournable!
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Nous avons droit à un western très original au scénario de Desberg et au graphisme soigné de Marini. Cette association semble encore une fois très efficace pour notre plus grand bonheur !
Cette bd commence de manière un peu sordide par un double meurtre d’une cruauté sans nom. A noter également qu’il y a une sévère contradiction quant à l’emplacement de la maison où auront lieu ces crimes. Dans un plan, la maison semble isolée en pleine campagne. Puis dans l’autre, elle se situe dans une rue bien fréquentée. Un lecteur averti et soucieux du détail ne pourra être que dérouté. Qu’importe après tout cette faute géographique sans gravité car l’ensemble demeure d’un très bon acabit avec une intrigue qui nous passionne véritablement.
La quête du personnage central dans son enquête est très intéressante car il souhaite à tout prix connaître les raisons du meurtre de son épouse et de sa fille. Il se met à la recherche de la vérité car tout cela le ronge intérieurement. La part du psychologique occupe une place prééminente ce qui renforce la crédibilité de l’œuvre.
C’est une bd qui réserve un grand suspense multipliant quelques fois les fausses pistes et une révélation finale digne de ce nom. Le dessin et les couleurs de Marini sont excellents comme à son habitude (voir Le Scorpion des mêmes auteurs).
Le fait de présenter cette histoire en diptyque paraît tout à fait adapté. Bref, une BD impeccable sur les deux plans que sont le dessin et le scénario parfaitement maîtrisés. J'ai à la fois les deux volumes et la nouvelle version intégrale de cette BD extraordinaire : une de mes lubies de collectionneur en herbe !
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Avis sur la série:
Une BD atypique véritablement « culte » pour moi par mon scénariste préféré Van Hamm lorsqu’il était au meilleur de sa forme (quel savoir-faire narratif !).
C’est l’une de toutes premières bd adulte que j’ai pu lire en son temps et qui m’a véritablement marqué. Il y a incontestablement quelque chose d’affectif lié à cette trilogie. Ma fidélité pour les séries de Van Hamm ne s’est jamais démentie par la suite. Je pense qu’il a été celui qui a révolutionné le genre en faisant simplement évolué la bd à un autre niveau moins naïf que celle des productions d’antan.
Les thèmes exploités ainsi que le scénario sont d’une réelle maîtrise. C’est une série qui apporte une réflexion sur les dérives de la société et du capitalisme. Nous avons ici un Etat-Providence qui veille sur le bonheur de chacun de tous. Des emplois bien payés permettent aux qualifiés d’éviter les nombreuses manifestations provoquées par le chômage. Les soins de santé sont gratuits pour tous, de la simple pilule contre le mal de tête à la chirurgie la plus complexe. Des vacances minutieusement organisées et distribuées tout au long de l’année empêchent les embouteillages monstres de juillet et les dizaines de morts causées chaque année par les carambolages.
Bref, c’est un bonheur officiel et programmé dans une société idéale. Cependant, le rêve d’une telle société peut très vite se transformer en cauchemar pour peu qu’on se rebelle contre l’ordre établi…
En effet, le scénario démolit tous les idéaux qui font de l’Etat un distributeur de bonheur. Le final (tome 3) où tout se regroupe est époustouflant. Nous avons là une chronique sociale d’anticipation plutôt effrayante. C’est un classique devenu culte qui reste toujours d’actualité malgré le temps qui passe. Je l'ai relu récemment et je peux certifier que cela n'a pas vieilli d'un pouce !
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5
Avis sur la série:
Que j'aime cet auteur au point d'avoir acquérir en si peu de temps la plupart de ces œuvres. Pourquoi? C'est l'un des seuls qui arrivent si bien à faire transparaître les émotions à travers les visages de ses personnages. On passe un très bon moment de lecture. Son talent se révèle lorsqu'il aborde les scènes de montagne qui sont décrites minutieusement. Ce graphisme est à couper le souffle avec ses vues époustouflantes qu'on en a le vertige.
On Le Réducteur de vitesse la montagne comme un véritable personnage à part entière. C’est vrai qu’on pourra trouver long certains passages. Cependant, ce n’est jamais répétitif car cela apporte toujours une péripétie de plus ou un aspect non abordé. On arrive à mieux comprendre la montagne ainsi que le danger de ce sport qui peut devenir une passion dangereuse. Les nombreux alpinistes morts pourraient en témoigner s’ils vivaient encore.
Cette série part d'un véritable mystère qui concerne le monde de l'alpinisme ou plutôt son histoire : Mallory est 'il le premier alpiniste à avoir vaincu "le toit du monde" 30 ans plus tôt qu'Hillary et Tenzig? Oui, ce n’est pas une question existentielle mais bon, passons ! Il faut s’intéresser un peu à l’œuvre. Il s’agit quand même du plus haut sommet du monde. Ce n’est pas une montagne comme les autres !
C’est une bd qui perce avec lucidité les âmes de chacun de ses protagonistes. C'est le chef d'œuvre de la maturité de son auteur le grand Taniguchi! Un véritable souffle épique de la BD manga. Une réussite totale...
Note Dessin: 4,5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Avis sur la série:
J’avoue que cette lecture m’a beaucoup apporté en son temps car c’était la première fois que je lisais quelque chose comme cela. C’est une série à la fois merveilleuse et intelligente signé par Léo. Le lecteur pénètre dans un autre monde où la faune et la flore sont décortiqués à souhait. L’action se passe sur une planète colonisée extérieure à notre système solaire puis oubliée des terriens depuis 100 ans. L’idée était en soi géniale. Tout le mérite en revient à l’auteur.
La psychologie semble de mise au travers l’histoire des deux héros adolescents et de leur passage à l’âge adulte. J’ai aimé peut-être à cause de la reconstitution d’un nouveau monde et de ses codes. Les questions d’éthiques sont également abordées avec humanisme et émotion.
Le dessin paraît un peu statique. Cependant, on s’y fait au fur et à mesure de la lecture et on peut même lui trouver un certain charme. En fait, le graphisme est plutôt réussi en ce qui concerne les paysages mais pas terrible pour les personnages. Nous avons un scénario impeccable lié au mystère de la Mantrisse.
C’est une série de science-fiction pas comme les autres avec une ambiance très envoûtante. A lire absolument !
Note Dessin : 4.25/5 - Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5
Avis sur la série:
Un vrai coup de coeur pour ce récit d'aventure qui se situe à l'époque de l'empire des Aztèques. Je n'avais encore jamais lu de Bd traitant de la période du Mexique au XVI ème siècle envahit par les Conquistadors de Cortès. Il y a là une bonne approche de la conquête dans une Amérique récemment découverte.
L'histoire est très bien menée. On suit le destin ou plutôt le calvaire d'une jeune indienne qui sera enlevée de son village natal par des guerriers aztèques pour devenir la maîtresse de l'empereur aztèque Moctezuma puis de son pire rival le commandant Cortès. On entre dans une histoire très longue et minutieusement racontée sur deux niveaux : un flash-back sur le passé mouvementée de notre héroïne et le présent avec le jugement par la Sainte Inquisition qui souhaite lui extorquer des aveux pour connaître l'emplacement d'un fabuleux trésor.
C'est véritablement une bd digne des meilleurs films qui est prévue en 7 volumes. Un rythme tout à fait pertinent car c'est une aventure réellement palpitante loin de l'académisme propre au genre.
Certes, il y a de l'action, du sang et du sexe. Cependant, il faut replacer celle-ci dans le contexte de l'époque. Les sacrifices humains pratiqués par les Aztèques m'ont fait réaliser par leur ampleur qu'il s'agissait là des premiers génocides perpétrés. Mais ce n'est pas mieux par la suite avec les exactions des conquistadors et leur soif de l'or. Personne n'est épargné dans ce récit d'une profonde dureté.
Les couleurs rythment agréablement les aventures de notre belle Maïana (noir et bleu par exemple pour les scènes chaudes). Un dessin véritablement sans reproche au service d'une grande saga épique.
Quetzalcoatl est une vraie démystification de l'Histoire. Une retranscription de la nature humaine dans ce qu'elle peut avoir de plus vil. L'histoire d'une conquête d'un monde fondé sur la trahison et le mensonge en se servant des croyances des peuples indiens notamment de la venue du fameux Dieu "Quetzalcoalt".
Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4.5/5
Avis sur la série:
J'ai découvert Mitton avec l'excellent et polémique Quetzalcoatl. Je souhaitais poursuivre en découvrant son L'Autre Monde oeuvre historique un peu dans la même veine.
Mitton au scénario et Bonnet au dessin nous invitent à travers les steppes sauvages, à suivre la destinée d'un des plus célèbres conquérants de l'Histoire : Attila. Un récit quelque peu réaliste qui restitue avec crudité et cruauté cette époque barbare.
Attila n'était d'ailleurs pas le barbare sanguinaire mais un homme très au fait de la civilisation latine. La réputation qu'il s'est faite a été quelque peu construite dans l'imaginaire collectif. On se fait une autre idée de ce qu'était la civilisation des Huns.
C'est vrai qu'on pourrait reprocher à l'auteur de mélanger ses fantasmes sexuels avec le récit historique. Il y a de la complaisance dans les scènes érotiques. :8 Mais bon, ce n'est pas là l'essentiel.
Par ailleurs, le suspense quant à la véritable identité de Lupa, la femme louve, est minutieusement distillé dans chaque album. Cachée sous une dépouille de louve, la Lupa, offerte en cadeau à Attila, va séduire et se servir du Khan et de ses appétits de conquêtes pour se venger de Rome.
Graphiquement, on en prend plein les yeux. L'auteur nous offre en véritable virtuose un dessin clair et précis qu'on appréciera. ::
Une véritable saga historique à découvrir absolument. Toutefois, réservé aux adultes car certaines scènes peuvent s'avérer choquantes dans le monde des Barbares...
Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4.5/5
Avis sur la série:
Alim le tanneur est une série ayant pour cadre un pseudo-monde oriental où religion et pouvoir se partage un empire. Ce mélange entre fantasy et orient est tout à fait original dans le monde de la BD. Un rythme soutenu et des personnages attachants concourent à la réussite de cette série. Elle est particulièrement intéressante car elle pose une réflexion sur les dérives d’une religion à travers son fanatisme et obscurantisme.
Les dessins sont sublimes, les couleurs très agréables, les décors sont fouillés… Une très bonne série très prometteuse avec une véritable poésie du trait et d'utilisation subtile de la colorisation. Le coup de foudre a d'ailleurs été immédiat. Elle marque pour moi une espèce d'évolution un peu plus marquée de la bd moderne qui s'aventure aux frontières des religions sur des sujets pas très faciles d'accès et souvent assez polémiques. Les tomes se succèdent et ne se ressemblent pas !
Tome 1: Le secret des eaux
Le premier tome apporte un vrai moment de lecture rafraichissante avec une histoire traitée de manière intelligente. Les personnages sont souvent touchants et émouvants. Bref, l'alchimie opère avec le lecteur.
Tome 2: Le vent de l'exil
Le second tome a réussi le coup d'essai avec un final époustouflant. On suit l'exil des personnages en proie à une nature un peu hostile. C'est comme une espèce de course-poursuite. Les couleurs chatoyantes du premier tome laissent la place au blanc froid. Oui, il y a une véritable évolution avec un dessin qui reste toujours aussi beau. On ne peut que souffrir avec les personnages devant tant d'injustice et d'intolérance.
Tome 3: La terre du prophète pâle
Le troisième est un véritable bonheur tant au niveau de l'intrigue que de celui des paysages magnifiques à la vue des couleurs pastelles si bien choisies. Le thème est toujours celui de la dérive du pouvoir théocratique telle que la colonisation et l'asservissement des peuples. Il marque également une rupture certaine car l'action se passe bien des années après. On a perdu de vue certains personnages et pas des moindres. Est-ce que cela sera pour mieux les retrouver ? On suit toujours Alim dans sa nouvelle vie mais en proie avec son passé.
Tome 4: Là où brûlent les regards
Le dernier tome était le plus attendue pour marquer le final de cette saga extraordinaire. Le décors change encore. Bref, la linéarité ne sera pas de mise. L'évolution de cette histoire aura de quoi nous surprendre. Le résultat final sera bien à la hauteur de nos espérances. Alim va rentrer dans la légende d'une certaine bd plus adulte et plus mâture.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Nous découvrons une histoire d’amour dramatique dans une ville située au bord d’une mer intérieure qui se meurt dans un contexte politique répressif. C’est une immersion dans un univers particulier que souligne un dessin très raffiné d’Alfred avec un trait surprenant (voir les silhouettes difformes représentant les forces de l’ordre) et des couleurs plutôt froides. J'ai franchement aimé cette audace graphique.
Nous avons également là des personnages charismatiques très attachants ainsi que des sujets abordés assez intéressants comme l’agriculture intensive qui assèche une mer intérieure, le terrorisme de grande ampleur comme forme de révolution, la lutte contre l’oppression. Il y aura également de la poésie et du lyrisme ainsi que des scènes romantiques. Bref, beaucoup d’ingrédients réunis pour une brillante saga sur fond révolutionnaire.
Le second tome est encore plus oppressant, plus sombre et plus tragique que le premier. C’est tout à fait le genre de choses qui me plaisent. L'histoire se scinde en deux pour suivre la destinée tragiques de deux couples en pleine tourmente politique dans un climat de répression aveugle. Ce récit politique et romantique me subjugue littéralement au point de devenir culte. C'est assez rare pour le souligner quand l’alchimie de la symbiose parfaite se produit.
Le troisième tome marque l'apothéose du drame qui se joue. J'ai été littéralement abasourdi par ce récit romanesque. On pourra certes objecter que le trio amoureux est assez classique dans la littérature. Cependant, la démonstration est parfaite dans sa virtuosité. On remarquera que les personnages dits secondaires ont tous un très grand rôle à jouer. Ils évoluent en ayant une véritable psychologie propre. Et puis, il y a ce contexte de révolution réprimée dans le sang qui rappelle incontestablement l'actualité de ce qui peut se passer à toute époque dans un endroit du globe. Les régimes totalitaires sont malheureusement légions !
Il y a réellement un équilibre parfait entre le récit individuel et l'histoire de ce peuple. Je reprocherai juste à ce dernier tome une action assez longue sur l'épisode ferroviaire. Pour le reste, j'ai été plus que comblé. C'est de la grande bd qui va malheureusement passée inaperçue dans le flot des productions actuelles. Si vous avez la chance de découvrir cette trilogie, n'hésitez pas ! Je maintiens fermement ma note culte.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5
Librement adapté de la légende des Nibelungen qui a inspiré à Wagner l'un de ses plus beaux opéras, Siegfried renoue avec les mythes fondateurs des plus belles légendes qu’on a un peu oublié ces temps-ci avec la réussite incontestable du Seigneur des Anneaux.
Ce premier tome d'une extraordinaire trilogie signé Alex Alice, nous raconte la jeunesse de Siegfried, fils des hommes et des dieux, élevé parmi les loups par Mime, le Nibelung. Cette quête initiatique va nous entraîner au cœur de la légende des Walkyries. Il faut savoir que Siegfried vît dans l’ignorance des Dieux et ne se doute absolument pas de la destinée grandiose qui l’attend. Il est vrai que ce premier volet est le moins épique mais il n’en demeure pas moins très intéressant.
Je suis complètement époustouflé par cette œuvre ! Des décors somptueux, des cadrages intelligents, des contrastes de couleurs magistraux ! Et surtout une virtuosité du récit narratif! L'auteur sait nous combler avec un incroyable esthétisme propre à lui. C'est mieux qu'un atout majeur: on frise le chef d'œuvre!
Je crois qu'on tient là l'une des meilleurs bd d'héroic fantasy jamais réalisé. J'ai vraiment hâte de découvrir la suite ! Cette adaptation sera complétée par la Walkyrie et le Crépuscule des Dieux afin de former une véritable trilogie à l’aura mythique.
Et cette suite est réellement à la hauteur de nos espérances. Je ne m'étais pas trompé! C'est une fresque aux accents d'opéra et de poésie. La composition est réellement magistrale de la part de l'auteur qui a une extraordinaire maîtrise. Quand on referme la dernière page, on a une sensation bien particulière: celle d'avoir lu quelque chose de grandiose.
Note Dessin: 4.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.5/5