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C'est un western très âpre ayant pour thème le massacre de la civilisation des indiens. On a oublié que l'Amérique s'est conquise par l'extermination des populations résidentes. Les atrocités vont laisser beaucoup de traces. Il est ici question d'une vengeance de l'un d'eux après la mort d'un des derniers chefs combattants. Il ne fera pas dans la dentelle.
Le dessin assez dynamique est en noir et blanc. C'est une pure merveille de lisibilité et je ne demandais pas plus. Le scénario sera sombre tout au long jusqu'à cette réplique finale assez cinglante. J'ai rarement lu un western aussi dur car il est question de haine et de violence.
C'est à découvrir mais pas à mettre dans toutes les mains. On est loin de la naïveté d'un Lucky Luke par exemple.
Qui n’a pas croisé par hasard, au coin de la rue, le copain oublié qui, grossi, vieilli, aigri, s’est perdu en chemin ? Tout part de ce simple constat. Il est vrai que la vie ne fait pas de cadeau quand on tombe aussi bas.
Pour autant, j'ai envie de dire que quand on est un fils de riches, on a déjà droit à la sécurité matérielle d'avoir un appart ou même une maison tout frais payée par maman et papa. Et puis, quand on est beau à faire tomber toutes les filles, on a vraiment la vie devant nous.
Qu'est-ce qui cloche alors ? La drogue et l'alcool tout simplement qui sous des dehors d'amusement peuvent faire basculer des êtres faibles qui n'ont jamais fait d'effort dans leur vie pour obtenir des choses. J'aurais envie de dire à l'auteur de ne jamais culpabiliser car on aura beau tout faire, cela ne sera jamais assez efficace.
Une oeuvre qui pousse sans doute à la réflexion sur ce genre de situation qu'on peut tous rencontrer dans notre entourage.
C'est une bd dont l'auteure m'a beaucoup touché. Elle lutte de toute ses forces contre son obésité morbide. Elle se crée un double pour lutter contre toutes ses angoisses. C'est touchant et bouleversant par moment. C'est une souffrance partagée.
J'avoue que c'est un combat très difficile pour perdre des kilos et pour se maintenir sans céder à la tentation. C'est une bd dans l'air du temps et surtout très bien écrite. C'est vrai qu'on peut vite s'ennuyer pour ce type de témoignage mais là, c'est réalisé avec brio si bien qu'on la dévore.
Je pense que cette oeuvre peut aider des gens qui ont la volonté de se battre pour ne pas se laisser aller. Le 4 étoiles est franchement mérité. Les conséquences psychologiques et sociales de la prise et de la perte de poids ne seront pas éclipsées. Le sujet est en tout cas très intéressant.
Il suffit parfois de 24 heures dans la vie d'une femme pour qu'elle puisse prendre parfois une autre direction. Les maris devraient prendre garde.
On est en Californie dans les années 80 ce qui change un peu de la Riviera des années 30. Une femme a disparu en laissant tomber époux et enfants pour une amourette ce qui est l'occasion d'une réflexion entre un jeune romancier et une vieille dame qui fut jadis une jolie femme en proie aux mêmes pulsions. A noter qu'il s'agit d'une version un peu moderne de l'oeuvre de Stefan Zweig.
J'ai bien aimé le déroulement de celle-ci même si le début ne m'avait pas franchement convaincu. Il s'est passé quelque chose entre-temps. Le dessin demeure un peu trop classique à mon goût mais cela ne sera pas l'essentiel à retenir. En effet, on sera sublimé par les sentiments de cette femme qui tombe amoureux d'un homme qui n'en vaut finalement pas la peine. Moralité: se garder de se faire tout de suite une opinion et bien réfléchir avant de s'engager.
J'ai bien aimé cette histoire qui part sur une variation de super-héros. Les humains le prennent alors pour Dieu lui-même alors qu'il n'est qu'un adolescent branleur dans toute sa puissance. Cette situation fait sourire à chaque case.
En même temps, il y a un récit sur un kidnapping d'enfant ce qui fait un peu monter la pression. Il y a également de bonnes trouvailles comme la critique de la starification à outrance.
Au niveau du dessin, c'est très abouti. Je n'aurais jamais pensé que j'aimerais un jour un fluide glacial mais là, c'est différent et vraiment marrant. Intelligent tout en étant burlesque, il fallait le faire.
Une fois n'est pas coutume, je serai moins sévère sur ce récit qui a réussi à me séduire d'une certaine manière. Il est vrai que je n'avais pas très bien compris le début avec cette mort pour le moins étrange. Je ne savais pas à la vue des cases ce qui avait pu provoquer cela car on aurait dit un livre et non un panneau métallique.
Cela pourrait presque paraître comique si on ne ressentait pas toute la stupeur et la souffrance de cette femme qui accompagnait la victime sur les lieux de cette plage touristique. Elle décide de rester pour vivre pleinement à sa manière ce deuil ce qui constitue la base de ce scénario osé.
Par la suite, on rencontrera un local un peu déjanté mais qui nous fait prendre conscience qu'on est tous quelque part le touriste de quelqu'un d'autre. Il est vrai que le coût de 2€ le petit ascenseur révèle le désir faire taxer un peu plus le contribuable en vacances en le prenant pour un pigeon. Il est clair que voir la réaction du local également contribué de force m'a bien fait rire.
J'ai bien aimé le style d'écriture de l'auteur et surtout le dessin qui m'a séduit avec ses plans particulièrement travaillés. On est véritablement captivé par cette histoire au final très touchante.
Je suis un grand amateur de la série Carthago que j’aime beaucoup. C’est presque une honte que de le dire mais je n’ai plus peur de rien même si de nos jours, le ridicule peut tuer. Mais comme dit le proverbe, vaut mieux un gogol en vie qu’un frimeur mort. Pour resituer le débat, on peut aimer des séries très commerciales aux facilités scénaristiques très convenues si le tout est bien réalisé car cela demeure du divertissement avant tout.
Il faut dire que j’aime le thème des créatures monstrueuses supposées encore en vie. On appelle cela la cryptozoologie. Carthago traite sur le mégalodon qui donne d’ailleurs des idées actuellement au cinéma en témoigne le film « En eaux troubles ». Carthago Adventures est un spin-off qui nous dévoile les différentes aventures de London Donovan avec l’aide du centenaire des Carpathes. L’action se déroule une vingtaine d’année environ avant les faits évoqués dans la série mère. Chaque tome évoque une espèce légendaire supposé encore en vie si bien que cette série se décline en aventures indépendantes. Passons dans le détail des différents tomes pour bien s’accrocher au sujet.
Tome 1: Bluff Creek
J’ai bien aimé cette chasse au big foot qui reprend des éléments connus par les amateurs de cette célèbre bête aperçu pour la dernière fois dans les montagnes de la Californie du Nord. On sait depuis qu’il s’agissait d’une vaste supercherie. Cependant, Cathago Adventures va plus loin en indiquant que derrière le canular, il y a parfois une certaine vérité. La théorie concernant les hommes de Neandertal qui auraient survécu est également une approche intéressante car crédible. On sait par exemple que sur l’île sentinelle nord, il existe encore une tribu à l’état sauvage qu’il vaut mieux ne pas évangéliser sous risque de terminer troués de flèches.
A noter que j’ai bien aimé le dessin ultra-réaliste et surtout très soigné qui met vraiment le récit en valeur. C’est vrai que cela ne sera pas forcément dans la surenchère mais c’est très bien comme cela. Cette partie de chasse est très prometteuse et on ne loupe pas un bout de l’intrigue captivante sur fond de légendes amérindiennes.
Tome 2: Chipekwe
Si on se force à prononcer plusieurs fois le titre, on peut le retenir sans aucune mauvaise foi.
Là encore, cela commence avec le canular commercial concernant le monstre du Loch Ness. Nous aurons droit à la version namibienne avec un lac entouré de marais.
Je n’ai pas trop aimé le graphisme qui a beaucoup changé par rapport au premier tome du fait d’un changement de dessinateur à chaque tome ce qui n’est guère favorable à l’uniformité de la série. Les têtes des différents protagonistes ont complètement changées ce qui peut déstabiliser le lecteur. En l’occurrence, le dessin et les couleurs ne mettent pas forcément en valeur le scénario.
Je relève également le manque de psychologie de la série surtout à la mort plutôt brutale de l’héroïne. Donovan semble passer très vite à autre chose tout en ne reprochant rien au centenaire des Carpates. On se croirait dans une aventure digne des années 60 où la mort n’était qu’une donnée parmi d’autre. Oui, c’est sans doute le titre le plus décevant de la série ce qui a justifié une avalanche de mauvaises appréciations des lecteurs. Cependant, il faut toujours continuer pour voir si la suite est ou pas du même acabit. Sachant que les équipes ont à chaque fois été renouvelées, cela donne tout de même une indication.
Tome 3: Aipaloovik
Ce tome semble trancher psychologiquement avec le précédent car notre héros est bien affecté par la mort de sa dulcinée. Je dirai pour rester aimable qu’il vaut mieux tard que jamais. A noter également qu’on voit comme une forme de clin d’œil le prénom que porte notre héros et qui rappelle le célèbre romancier Jack London auteur de l’appel de la forêt
Nous aurons droit cette fois-ci à un monstre des profondeurs à la mâchoire prédatorienne qui hante les eaux d'un village de pêcheur en Alaska qui est apparu suite à mouvement sismique. Je trouve que c’est plutôt un opus réussi grâce à un effort sur la psychologie des différents personnages. Il faut dire qu’Alcante a plutôt bien fait son travail pour éviter une chasse au monstre un peu froide. On observera une mise en page au niveau des plans assez efficace avec un style encré plutôt réaliste. De bonnes vues aériennes également.
Tome 4: Amarok
On va partir toujours des croyances ancestrales entre le mythe et la réalité. Cela se passe cette fois-ci au Canada pas très loin d’ailleurs de l’Alaska. Notre héros va avoir affaire à des loups un peu particuliers. Il est vrai que cela demeure sans doute le récit le moins crédible car le plus fantastique. On sait tous que les loups-garous n’existent pas sauf dans l’imagination de quelques romanciers à la Twilight.
On notera que nous avons également là les meilleurs dessins et la meilleure couverture. C’est vraiment un graphisme d’une beauté sidérante. Le dessinateur croate a particulièrement assuré.
Tome 5: Zana
Voici un tome qui se déroule sans Donovan qui visiblement est parti un peu fâché de sa dernière aventure avec le milliardaire cryptozoologue Feiersinger. Cela sera l’occasion de revenir un peu en arrière au temps de la guerre froide où le régime soviétique cachait également ses mystères au sein de la chaîne montagneuse de l’Oural où pourrait vivre une autre espèce d’hommes moins évolués à l’image de Neandertal. En effet, une théorie démontrerait que cette espèce aurait survécu jusqu'à aujourd'hui dans les régions reculées du Caucasse.
Contrairement au précédent tome, c’est certainement le récit le plus crédible. L’almasty est d’ailleurs une créature qui ressemblerait au Yéti mais il vit lui dans les montagnes caucasiennes.
A noter que j’ai reçu la nouvelle intégrale de cette série qui vient de paraître récemment comme cadeaux pour les fêtes de fin d’année. J’avoue que c’était un beau cadeau qui m’a fait particulièrement plaisir. Achat bien sûr conseillé pour offrir aux gens qu’on aime.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Est-ce que la beauté peut se voler ? C'est impossible car c'est rattaché à chaque être humain. Il y a des moches et il y a des beaux. Les inégalités existent et elles commencent par là. Il est vrai que les tenants de l'égalité pourrait pousser le bouchon très loin et se venger de la sorte sur les gens beaux. C'est d'ailleurs cette pensée très gauchisante qui anime les méchants protagonistes de ce récit fantastique.
Je trouve que c'est plutôt bien habile de l'avoir inséré dans la France après les attentats du Bataclan. Cela sera d'ailleurs évoqué autour d'un dialogue entre une survivante de cet odieux attentat et l'héroïne psychologue. Bref, c'est enrobé dans un parfum de crédibilité.
Après, il y a de profondes réflexions sur la beauté qui disparaît avec les années. Mais bon, ici, il est plutôt question de la prendre aux autres pour être éternellement belle. C'est un peu comme le conte de Blanche-Neige mais dans une version plus moderne et sophistiqué. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé à la lecture. C'est mon genre de lecture.
J'ai mis plusieurs jours à venir à bout de ce pavé mais j'y suis arrivé. Je dois dire que ma lecture a plutôt été assez agréable mais il m'a fallu des temps de pause pour reprendre. Sans doute avais-je envie d'apprécier pleinement en prenant pour une fois mon temps.
Il est vrai également que je ne suis pas très fan de la montagne et de ses alpinistes qui risquent leur vie pour un gros rocher. Il est vrai que les secours coûtent plutôt assez cher à la collectivité pour des personnes qui se mettent volontairement en danger. D'autres diront que c'est un hobby de riches mais pas forcément quand on voit l'origine social de certains jeunes alpinistes. En tous les cas, c'est un sport très dangereux. Cependant, quand l'esprit de la passion l'emporte...
Pour autant, j'ai fortement apprécié ce récit car j'ai été tout d'abord assez impressionné qu'un jeune puisse grimper aussi haut alors qu'il n'est pas encore un adulte. Il s'agit en l'occurrence de l'auteur qui est finalement devenu dessinateur de bande dessinée mais qui aurait pu très bien au niveau de ses compétences être un guide de haute montagne.
Il a croisé le destin de pas mal de grimpeurs de renom dont certains ne sont malheureusement plus vivant pour cause d'accident. Il faut dire que la montagne ne fait pas de quartier. On tremblera à de nombreuses reprises pour lui tant les conditions sont parfois difficiles. Il faut dire que l'insouciance de la jeunesse fait faire des choses parfois extraordinaires.
Oui, j'ai été captivé parce que c'est une excellente bd qui fait d'ailleurs partie de la sélection officielle d'Angoulême et qui mérite certainement un prix. On comprend également ce qu'Ailefroide représente pour l'auteur ayant changé de voie. Tout sonne juste dans ce récit. Que dire également du dessin qui possède une grande puissance évocatrice du monde de la montagne ? Sublime.
Après Kilum - Rencontre avec les Himbas, c'est le second ouvrage que je lis sur cette peuplade africaine d'origine bantoue et qui s'est installée au nord de la Namibie à la frontière de l'Angola. L'auteure Solenn Bardet qui a déjà réalisée un documentaire sous forme d'un film s'est associée au dessinateur Simon Hureau pour faire partager son savoir lié à de nombreuses années d'expérience avec ce peuple qui l'a adopté alors qu'elle n'avait que 18 ans lorsqu'elle a débarqué de nulle part.
C'est un carnet de voyage très très complet pour s'immerger dans la culture himba. Je dirai même qu'un étudiant en sociologie qui ferait sa thèse sur le sujet devrait prioritairement lire cet ouvrage. Tout est étudié avec le plus grand détail et surtout le plus grand soin. Certes, il y a eu des passages où j'ai parfois eu envie de décrocher. Cela aura pu être certainement plus court. Cependant, cela demeure une véritable merveille et richesse d'informations. Quant au dessin, il est splendide car il est précis avec une observation très poussée.
Les chutes d'Epupa sont d'une réelle beauté et d'un réalisme saisissant. Il y aura une critique du tourisme. Certains se comportent très mal avec les locaux en ne disant pas bonjour ou en marchandant les bibelots à la baisse. Il faut dire que certains touristes ont dû être échaudés car dans certains pays, on vous saute littéralement dessus pour vous vendre hors de prix des babioles. Cependant, la critique sévère d'une des protagonistes est tout de même justifiée même si on peut comprendre certaines réticences de la part du touriste lambda.
Cela va même aller plus loin car c'est notre civilisation dans son entier qui est l'objet de critiques. En effet, on paye l'eau et tout ce qui nous entoure. Rien n'est vraiment gratuit et cela nous oblige à travailler pour pouvoir survivre dans cette société fortement inégalitaire. Notre marge de liberté est infime et on court après le temps. J'ai bien aimé le carnet à la fin ainsi que l'interview de cet himba qui est venu visiter Paris. Encore une fois, ce système de pensée n'est pas dénué d'intérêt.
Au final, c'est un portrait assez fidèle sur ce peuple. Ils méritent qu'on les laisse tranquille. J'espère sincèrement que ce barrage ne se construira pas à l'avenir. Il est vrai que sous des arguments liés au développement économique et à la technologie, on détruit un mode de vie tout à fait respectable.
Primo Levi a été rendu célèbre par son livre Si c'est un homme dans lequel il relate son emprisonnement au cours de l'année 1944 dans le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz. Son œuvre est communément interprétée comme une puissante affirmation de la vie face à des puissances violentes et guerrières organisées.
La célèbre chanteuse populaire Mylène Farmer lui a rendu hommage dans sa chanson Souviens-toi . Souviens-toi que l'on peut tout donner. Souviens-toi que l'on peut tout briser. Et si c'est un Homme... Si c'est un Homme. Lui parler d'amour à volonté. D'amour à volonté. Les paroles résonnent encore à la lecture de cet ouvrage.
Le passage à Auschwitz a été plutôt éprouvant. La difficulté était de faire comprendre l'horreur des camps à des enfants dans une classe d'école qui n'ont jamais connu la guerre et qui sont dans le confort. Ce témoignage demeure intemporel car comme il le dit à la fin, la guerre est éternelle et cela recommencera un jour ou l'autre. Cela commence par la construction d'un mur ou d'une révolution et qui sait où cela nous mènera...
Je pense que nous avons là depuis Maus, une des meilleures bande dessinée sur le sujet grâce pas au seulement au message porté mais à sa grande subtilité et sa délicatesse. Comme dit, les survivants de l'horreur sont de moins en moins nombreux. Il ne restera bientôt plus de rescapés pour porter le poids de l'histoire. Cela risque de disparaître progressivement au point de tout oublier ou de remettre en cause.
Ys, c’est l’histoire d’une ville bretonne qui a été jadis engloutie par la mer dans les légendes celtiques. On a jamais su si elle avait réellement existé. Il faut dire que les mythes liés à l’engloutissement de brillantes civilisations ont eu la cote par le passé si on se réfère à l’Atlantide ou encore à Mû.
J’ai bien aimé ce récit rythmé même s’il a pris une tournure pour le moins inattendue où le père veuf laisse le flambeau à sa fille. L’originalité est d’avoir introduit la religion chrétienne qui combat l’ensemble des divinités celtiques à une époque barbare où les vikings font des ravages. Il est vrai que ce n’est pas la première fois qu’une telle thématique s’impose dans les mythes arthuriens mais c’est plutôt bien pensé avec une construction logique.
A la fin, je n’ai pas vraiment tout à fait compris l’histoire de cette clé mystérieuse, ni l’identité de l’homme faussement amoureux qui conduit tout ce monde à sa perte à moins que cela ne soit le diable lui-même.
Comme dit, j’ai beaucoup aimé. Je retiens surtout une véritable légende bretonne avec une réelle patte de modernité qui fait du bien car cela dépoussière un peu. Vivement la nouvelle bd loin de ses vieux schnocks !
Rares sont les nouveaux comics que j'aime vraiment. Mes 4 étoiles en la matière se comptent sur le bout des doigts. Oui, je ne loue pas chaque bd qui sort pour le compte des éditeurs. Je ne fais pas dans la complaisance et je suis réellement indépendant. Par ailleurs, je sais reconnaître une bd quand elle est vraiment bien ce qui est prouvé en l'occurrence pour celle-ci qui faisait quand même partie de la sélection officielle à Angoulême.
J'ai aimé le ton assez décalé de ce polar avec ses deux flics ripoux si attachants. Moi aussi, je déteste les faux gentils et je préfère nettement les faux méchants. Certes, les ripoux peuvent être de la pire espèce mais on tombe toujours sur son maître. Moralement, c'est irrévérencieux. Qu'est ce que j'ai cependant bien rigolé. Enfin ! On attends la suite avec une certaine impatience. Une série cool.
J'ai bien aimé ce témoignage de la journaliste sur un autre regard du Yémen, plus connu généralement pour être un nid à terroriste. Il faut dire que la femme yéménite n'est pas une femme comme les autres ou du moins elle l'est mais sans les libertés.
Il y a des expériences qui sont partagés comme la rencontre avec l'un des cheiks les plus importants de la capitale Sanaa ou encore le drame des attaques de drones sans compter le trafic d'enfants entre le Yémen et l'Arabie saoudite.
J'ai également apprécié le ton qui oscille entre des sujets graves et une certaine légèreté qui fait du bien. On voit des gestes de la vie courante qui nous permet de comprendre ce peuple un peu isolé et surtout marqué par la guerre depuis 2014.
Mon avis sur ce manga sera franchement positif car il nous permet de découvrir les fonds marins de manière assez bienveillante. C'est vrai qu'on connait assez peu ces créatures qui vivent dans les fonds marins à plusieurs kilomètres du niveau niveau de la mer dans les abysses. Comment font certaines espèces pour survivre par exemple 5 ans sans manger ? Cela nous ferait du bien à nous humains !
Le calmar géant ainsi que le bathynome géant en passant par le requin-lézard ou corbeille de vénus n'auront plus aucun secret pour nous pour peu que l'on s'intéresse à la vie sous-marine. C'est par l'intermédiaire d'un jeune balayeur dans un aquarium situé à 200 mètres sous terre dans la baie de Tokyo que l'on va découvrir le Deep Sea Aquarium qui est un lieu unique au monde où la faune abyssale peut être observée.
C'est parfois une sorte de documentaire mais c'est surtout une aventure humaine hors du commun et parfois fascinante qu'il faut découvrir à travers ce manga. Bienvenue en profonde immersion dans ce nouveau monde qui n'a pas fini de nous étonner !
J'ai beaucoup aimé ce manga qui nous raconte les tortures dans un monde imaginaire uchronique mais très inspiré par l'inquisition catholique durant le Moyen-Age en Europe.
C'est une lecture conseillée seulement au plus de 16 ans en raison du caractère assez choquant de certaines scènes où il faudra avoir le coeur bien accroché. Je tenais à le préciser non sans raison. Rien ne nous sera épargné dans les détails les plus sordides !
Le thème principal est la chasse aux sorcières par le pouvoir religieux en place. Le dessinateur parvient également à un niveau de graphisme tout à fait remarquable. Rien à redire sur la qualité du trait qui est magnifique.
Au final, un manga assez original qu'il convient de découvrir non sans être prévenu par la violence et l'horreur.
D'abord les critiques négatives afin d'évacuer vite ce qui ne va pas selon mon humble avis. Le traitement des personnages notamment de l'héroïne fait parfois trop cliché. J'avoue également que le dessin ne donne pas un rendu impeccable voir précis des visages des différents protagonistes.
Au rayon des bonnes nouvelles, j'accorde finalement un 4 étoiles car cette relation imaginée entre cette femme qui va devenir une journaliste reporter et le jeune Winston Churchill qui est entrain de construire sa légende en cette fin de l'ère victorienne m'a convaincu tout en me séduisant. Il n'en faut parfois pas plus.
J'ai également aimé la fin qui détruit un peu la légende de ce Winston qui est si souvent mis à l'honneur en oubliant ce qu'il a fait par exemple au Soudan. Après il sert de prétexte à nous montrer surtout une femme qui va se battre pour la cause féminine dans une Angleterre assez réfractaire. Pour autant, ce pays a accordé le droit de vote aux femmes en 1918 alors qu'il faudra attendre 1945 en France.
A noter qu'il s'agit de l'une des dernières oeuvres de Frank Giroud, ce scénariste prolifique, qui s'est malheureusement éteint durant l'été 2018. Il faisait parti de mes auteurs préférés car dans mon genre de lecture.
Il est vrai que Bonnot n'évoque plus rien pour moi à part sans doute le nom du chanteur du célèbre groupe de rock U2. C'était également l'un des criminels les plus recherchés de France peu avant la Première Guerre Mondiale et il a marqué son époque par ses actes de violence.
Voici une oeuvre qui lui rend hommage comme étant un anarchiste romantique qui s'est attaqué de façon courageuse au système capitaliste. C'est l'un des premiers qui s'est servi d'une automobile pour braquer la Société Générale.
A côté de cela, on s'apercevra assez vite que c'est la société inégalitaire qui a fabriqué ce bandit en l'envoyant en prison pour un crime non commis ce qui a eu pour tragique conséquence la mort de son jeune enfant. Après, il ne faut sans doute pas s'étonner du résultat.
J'ai bien aimé ce récit assez dynamique qui me permets de combler une lacune.
Quand j'ai commencé les lumières de l'aérotrain, je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'histoire. En effet, cela commence très gentiment dans la joie, la gaieté et la bonne humeur pour terminer dans le drame le plus absolu qu'on avait pas vu venir. On passera du rire aux larmes.
Ce qui est intéressant, c'est sans doute de voir tout le cheminement qui a concouru à cet enchaînement d'événements. Il faut dire que la trahison en amitié n'est jamais une bonne chose et que cela peut avoir de lourdes conséquences.
Oui, cette oeuvre ne laissera pas le lecteur totalement indifférent après lecture. Et quelque fois, il vaut mieux s'écarter des sentiers battus pour offrir une fin digne de ce nom. Par ailleurs, on en apprend beaucoup sur l'aérotrain qui fut le concurrent malheureux du TGV ce qu'une grande partie de la population peut ignorer. Cependant, cela ne constitue que le prétexte à ce récit qui va nous entraîner bien au-delà des lumières de l'aérotrain.
Voici une oeuvre un peu polémique qui parle du massacre par la France de ses combattants sénégalais (les fameux tirailleurs) vers la fin du conflit en les massacrant impunément par centaine pour ne pas payer leur solde après de bons et loyaux services. En effet, ils ne sont pas morts pour la France mais par notre pays d'où le titre qui peut prêter à confusion.
On dira que c'est encore une exaction de plus du passé colonial de notre pays vis à vis de l'Afrique mais c'est sans doute plus que cela à la lecture des événements reconstitués par cette historienne se basant sur des faits et des preuves. Le thème est celui du massacre de Thiaroye dont je n'avais jamais entendu parler et pour cause. Il s'agit d'un crime de masse qui ne devrait absolument pas passé inaperçu. C'est d'une lâcheté sans nom autour d'hommes noirs qui ont versé leur sang pour la France.
Une historienne du nom de Armelle Mabon se bats pour faire reconnaître la vérité depuis plus de 20 ans. C'est toute son histoire qui nous est également racontée car celui lui a coûté également beaucoup au niveau de sa vie privée. En tout cas, ce travail mémoriel a été très bien réalisé puisque j'y crois et que j'ai sans doute un autre regard.
C'est un portrait sans concession qui est réalisé par l'auteur de ce personnage d'Yvon. Ce dernier n'a pas été épargné par la vie car il doit se cacher dans la forêt des Ardennes durant les 4 années de l'occupation allemande durant la Seconde Guerre Mondiale. La Belgique était pourtant un pays neutre.
A la fin de la guerre, il part tenter une nouvelle vie pleine d'espoir au Congo, la province coloniale belge. Il va travailler dur mais il réussira à force d'exploitation de ses travailleurs noirs. Cependant, c'est sans compter l'aspiration à l'indépendance...
J'ai aimé car on a le point de vie d'un local qui a développé le Congo avant de tout perdre et que ce pays indépendant sombre malheureusement dans le chaos. C'est sans concession car le racisme est bien présent dans cette société blanche qui exploite les noirs comme au temps de l'esclavage.
La lecture a été assez fluide malgré un découpage historique se situant à deux périodes différentes de la vie d'Yvon. On arrive mieux à comprendre ses choix de vie. C'est parfois un récit assez intimiste mais qui se situe dans la mouvance de l'histoire. On est également loin des clichés habituels.
C'est avant tout un amour pour la terre du Congo et notamment ses magnifiques jardins avec sa flore et sa faune. Bref, un bon moment de lecture qui nous en apprend plus sur l'histoire de la Belgique et de son rapport avec le Congo.
J'ai trouvé que cette bd sur une mosquée de quartier qui tente de survivre est très bien réalisé. Elle nous parle des problèmes que peuvent rencontrer des croyants musulmans dans notre pays face à une vague d'islamophobie sans concession.
Certes, la République est laïque mais elle doit respecter également tous les lieux de culte et permettre à une grand population de croyants de pouvoir se recueillir sans devoir retourner forcément dans leur pays d'origine. Encore faut-il que les puissances étrangères ne financent pas ses lieux car elles peuvent l'assortir de conditions particulièrement drastiques notamment en ce qui concerne le droit des femmes ou la langue parlée.
J'ai bien aimé l'antagonisme entre les deux imams qui ont des points de vue différents. Comme quoi, les choses ne sont pas aussi simples que cela. Cette ouvre permet de cerner toute la complexité du problème.
Pour une célibataire d'une quarantaine d'années avec un adolescent, c'est parfois difficile de retrouver l'amour. C'est toute la thématique de cette comédie sentimentale un peu piquante. Choisir alors le média d'internet peut s'avérer risquer. Voir l'excellente série récente "Dirty John" sur Netflix sur ce thème tiré d'une histoire vraie pour les amateurs du genre.
Or et en l'occurrence, le vénérable voisin indique à notre héroïne Flora qui est prête à tout qu'il y a d'autres moyens comme la vraie rencontre qu'on peut faire tous les jours comme dans un club de bridge ou de Pasa noble. Il est vrai que c'est alors une critique du mode de rencontre de nos jours.
J'ai eu peur au début mais on se laisse facilement embarquer dans le récit qui ne manque pas d'humour. Le graphisme est rose bonbon, tendre et chaleureux mais c'est le propre des comédies sentimentales.
Prendre conscience qu'il y a dans le monde des populations qui vivent dans la plus grande misère au point de ne pouvoir manger pour survivre, c'est nécessaire et salutaire. Encore faut-il éprouver un gramme d'humanité et d'empathie ce qui n'est plus donné à tout le monde, j'en ai bien peur.
Ceci dit, cette bd se concentre sur trois récits réalistes se passant dans trois zones différentes du monde : l'Irak, le Sud-Soudan ainsi que le Tchad. Il s'agit de suivre non seulement le programme alimentaire mondiale financé par l'ONU que des locaux qui subissent sur place.
Sur l'Irak, j'ai été très choqué par ce qu'a fait subir l'organisation Daech aux populations locales. On comprends certainement mieux l'exode des populations fuyant la guerre et ces barbares.
En ce qui concerne le Sud-Soudan, on ne peut que se dire que la sécheresse mêlée à une situation de guerre peut entrainer une famine de grande ampleur.
J'ai bien aimé l'épisode de cet humanitaire qui est enlevé au Tchad et qui doit survivre à ses ravisseurs qui l'entraine en plein désert libyen. On se rend compte que certaines personnes peuvent payer très chers leur humanité et leur générosité. Cependant, bientôt un milliard d'êtres humains subiront la misère, la famine, les guerres et l'exode. Il faut par conséquent continuer à se battre et à prendre conscience que cela existe loin de notre confort quotidien dont il faut profiter.
Que se serait-il passé si un sanglant attentat avait amputé d'une jambe l'idole des jeunes en France lors d'un concert devant des milliers de gens à la veille des jeux olympiques ? A voir les scènes lors de son enterrement, on pourrait penser légitimement que le pays aurait sombré dans le chaos. C'est exactement ce qui se produit au Japon dans un futur proche.
Certes, c'est poussé à l'exagération comme quand le premier ministre est assassiné par un fan de la chanteuse car ayant eu une conduite jugé inadmissible. Le débat va cependant plus loin car il est question de ne pas appliquer la peine de mort à un jeune terroriste de 13 ans qui suit par la suite une thérapie conduisant à sa libération lors de sa majorité. Et s'il avait recommencé ?
J'ai aimé le surprenant retournement de situation à la fin de ce premier tome. La suite de ce thriller promet incontestablement et tient ses promesses. Il est rare que je mette 4 étoiles à un manga mais cela arrive. Ma note réelle est pour l'instant à 3.5 étoiles mais c'est un bon début.
Quel superbe album qui met très bien en valeur cette femme exceptionnelle et admirable qu'a été Simone Veil ! Non seulement son entrée au Panthéon en Juillet 2018 est justifiée mais son oeuvre est même pérénisée par la bande dessinée. C'est une véritable consécration.
On entre tout de suite dans le contexte de l'année 1974 où elle monte au créneau d'une assemblée nationale gaulliste et machiste pour faire passer la loi sur la dépénalisation de l'avortement qui portera son nom. A chaque fois qu'une femme a mené un combat progressiste sur des questions de société, qu'elle soit de droit ou de gauche, elle se heurte à une puissante opposition totalement indigne. Je pense également à Christina Taubira sur le mariage pour tous où la France est devenue le 14ème pays au monde à l'autoriser.
Simone Veil a été une femme courageuse car elle n'a pas eu une vie très facile avec une adolescence marquée par les camps de la mort d'Auschwitz-Birkenau où elle perdra ses parents et son frère. On arrive à comprendre ce qu'elle ressent quand on la traite de nazi, elle qui a subie leur barbarie. On assistera à ces tristes épisodes qui sont fort émouvants. A noter que cela ne verse pas dans le pathologique grâce à une certaine dignité qui ne joue pas dans la surrenchère.
C'est une lecture fort utile pour toutes les générations. Cela nous permet par exemple de relativiser chaque chose dans un contexte de violence sociale que traverse notre pays. Un mot sur le dessin pour dire qu'il est assez limpide ce qui facilite la lecture. On reconnait par exemple très bien Jacques Chirac et le président Valéry Giscard d'Estaing qui ne sont pas vraiment monté au créneau pour défendre cette loi même s'ils l'ont soutenu.
Bref, une belle démonstration de cette femme extraordinaire et immortelle qui restera pour moi une héroïne des temps modernes!
Il y a de cela une centaine d'année, un écrivain Lafciano Hearn a réunit une sélection de contes fantastiques tirés de la tradition japonaise. Les mangakas ont repris six de ces histoires dans une adaptation assez réussie.
Il faut dire que cette présente oeuvre a été nominé au Will Eisner Award et a reçu le prix indépendant Publisher Book Awards en 2016. Je dois dire après lecture que c'est plutôt mérité. Certains de ces contes sont très prenants et la chute est vraiment étonnante (notamment pour la première nouvelle intitulée "de la diplomatie").
Ces contes ne sont d'ailleurs pas si macabres que cela mais ils demeurent fantastiques. Je trouve également que la couverture n'est guère représentative mais c'est pour mieux illustrer le masque traditionnel japonais.
Au final, des contes exotiques et fascinant qui nous font découvrir tout l'imaginaire de cette merveilleuse culture japonaise.
L'absurde n'est pas vraiment ma tasse de thé mais là, c'est expliqué par une maladie de l'héroïne qui lui ravage peu à peu le cerveau. Il faut dire qu'elle était soldat marine dans la guerre en Irak et que cela a a laissé des traces.
Elle vient se réfugier dans une décharge du Nevada appartenant à une veille dame assez bienveillante avec elle. Elle converse également avec un ami imaginaire qui n'est autre qu'un gorille mais en réalité cela cache d'autres souffrances bien plus intimes. On ne sait pas vraiment ce qui relève de la réalité ou du fantasme imaginaire.
Au début, je n'étais pas parti dans ce récit mais cela m'a séduit contre toute attente. Et dire que je ne suis pas fan de Terry Moore. Cependant, non seulement le graphisme en noir et blanc m'a plu mais cette histoire avait un sens pour moi.
Une oeuvre parfois rigolote mais parfois assez touchante.
J'ai beaucoup aimé ce conte qui raconte le récit d'une créature des marais avide de sang et de vengeance. Il faut dire que Layla est très séduisante pour peu qu'on aime les femmes serpents. Fort heureusement, tout ne se concentre pas autour d'elle mais il est question de la gestion d'un royaume. A noter également la présence de rôles secondaires assez intéressants car bien exploités.
Les explications de la vieille sorcière vers la fin ne sont guère convaincantes et sont un peu balancées sans que le contexte ne le justifie vraiment. Pour autant, je pardonne cet écart scénaristique car la fin est plutôt réussie même s'il nous reste quelques interrogations en suspend.
Mika qui n'est pas qu'un célèbre chanteur se produisant dans The Voice se débrouille très bien au dessin. C'est le genre de graphisme que j'apprécie particulièrement car précis et réaliste tout en étant assez dépaysant. Rien à redire de ce côté là.
Au final, un conte moyenâgeux assez original et plein de passion.
Une oeuvre dans la droite ligne de "13 reason why" (pour ceux qui connaissent à la fois le roman et la série sur Netflix). Mélinda n'a jamais réussi à parler de son viol tant l'épreuve a été difficile à vivre.
Elle est devenue une sorte de paria au sein de son lycée pour avoir appeler la police lors de cette fête où elle avait trop bu et où l'on a abusé d'elle. Cependant, elle n'est pas aller jusqu'au bout de sa démarche de dénonciation. Du coup, elle va perdre progressivement ses amies et ses parents sont trop éloignés de ses préoccupations. Ses résultats scolaires vont chuter sauf dans une seule matière à savoir les arts plastiques qui laissent s'exprimer ses émotions cachées. Elle sera même victime d'harcèlement scolaire.
C'est une oeuvre qui s'étale sur presque 400 pages. C'est long car on va avoir droit à beaucoup de souffrances qui s'expriment autrement que par des mots. Les victimes ont souvent du mal à se faire entendre après une agression. C'est également très difficile de voir son bourreau tous les jours dans le lycée et qu'il fait comme si de rien n'était en étant sûr de sa supériorité. La beauté masculine n'excuse pas tout bien au contraire.
C'est comme un journal intime qu'on lit entre les mains. C'est touchant sur un sujet tabou. Le ton reste toujours juste sans tomber dans le pathologique. Une oeuvre qui mériterait d'être un peu plus connue car utile pour une prise de conscience. Non, c'est non !
J'ai franchement adoré ce roman policier ayant pour cadre la Laponie. Il s'agit d'une histoire de tambour chamanique et de meurtre entre éleveurs de rennes. Il y a une atmosphère nordique toute particulière qui m'a tout de suite séduit.
Au niveau graphique, c'est du noir et blanc mais agrémenté d'un peu de bleu avec quelques nuances de gris. Cela donne une couleur assez pastel assez original. Le dépaysement sera garantie au pays des aurores boréales.
Pour une fois, je ne me suis pas ennuyé dans ce roman policier car on découvre la culture des samis (vrai nom des Laponsà) dans un contexte de colonisation par des scandinaves norvégiens ou suédois. Il y a même un français mais qui vient au nom d'une exploitation minière. Il faut dire que le sol regorge de richesses.
Au final, une oeuvre fluide et harmonieuse. Le froid et la nuit polaire nous prennent aux tripes dans la blancheur de la Laponie.
J'avoue avoir été scotché par cette fable médiévale. Il est vrai que le début m'a paru assez pompeux mais on est tout de suite immergé dans une ambiance assez particulière et somme toute originale. Le récit commence enfin avec ses intrigues de palais digne de la série Game of Thrones. On est alors assez rapidement conquis.
Au niveau graphique, c'est époustouflant au niveau des planches. Le grand format et l'édition soignée procurent incontestablement des avantages. L'émerveillement est assuré ! Bref, cela sort du commun des mortels.
Les thèmes sont assez classiques comme le rôle des femmes dans la société et ou la juste répartition des richesses sans opérer de distinction de classes.
Je suivrais cette série avec le plus grand plaisir. C'est un must dans le genre. Une très bonne bande dessinée. Je ne peux être plus clair.
C'est un huit clos dans l'espace rondement bien mené. Il fallait le réaliser pour nous tenir en haleine à partir de seulement quelques éléments. Pour ceux qui connaissent bien la série sur Netflix "The 100", on part du même constat de base à savoir des vaisseaux envoyés dans l'espace pour stationner en orbite terrestre après une guerre nucléaire entre USA et URSS dans un monde uchronique en 1971. Visiblement, Nixon est allé trop loin après l'envoi d'observateurs russes au nord du Viet-Nam. Il faut attendre alors 50 ans et voir si la Terre est à nouveau vivable.
Il est vrai que ce premier tome se termine sur un gros suspense bien qu'on semble deviner un peu les contours. Je pense que notre héroïne amnésique à son réveil a dû être manipulée pour une expérience d'un genre nouveau. On verra ce qu'il en est à travers la suite.
J'ai bien aimé l'approche. On se sent assez proche des personnages. C'est un scénario qui pourrait facilement s'adapter sur le grand écran bien que cela ne soit pas la première fois avec ce type de scénario. Bref, c'est diablement efficace avec un style graphique semi-réaliste assez séduisant et surtout convaincant.
J’ai bien aimé cette histoire du premier drapeau américain avec cette étoile noire cachée. C’est bien dommage que les idéaux des premiers constituants des Etats-Unis ne se sont pas étendus à reconnaître une égalité des droits entre tous les êtres humains quelle que soit la couleur de leur peau.
Le contexte de ce récit est celui de la Seconde Guerre Mondiale avec notamment le débarquement en Normandie afin de regagner pour récupérer des œuvres d’art ou des objets ayant une forte valeur historique. C’est bien le cas avec cette récupération de drapeau entre les mains des nazis.
Vers la fin, nous aurons droit à l’épisode de la bataille des Ardennes qui a été fort minimisé par les Alliés qui se prenaient une belle dérouillée alors que les divisions allemandes étaient affaiblies par 6 années de guerre intensive.
J’ai trouvé cette œuvre fort bien amenée sur une problématique qui reste encore d’actualité. Je n’ai rien à redire sur le graphisme ou encore la mise en scène. J’ai juste regretté une fin assez triste et un peu expéditive.
Ce titre me fait sérieusement penser à 50 nuances de Grey mais dans une autre version. C'est hautement malsain car il s'agit de voir jusqu'où peut aller une perversion d'ordre sexuel. Bien entendu, c'est un dessin au caractère pornographique pour un public averti.
Au-delà de cela, je me suis quand même laissé emporter par ce récit passionnel où il est question d'un ex dont l'ombre plane sur une relation naissante et débordante. La compétition peut mener assez loin dans une sorte de sadomasochisme qu'on ne peut alors contrôler. Cela a toujours des conséquences.
Le sujet sur un tel angle n'a encore jamais été abordé c'est pourquoi il présente beaucoup d'intérêt. Par ailleurs, le graphisme est franchement magnifique avec beaucoup de grâce et de beauté.
Une oeuvre moderne qui plonge dans la nuit et dans les méandres d'une certaine forme de sexualité.
Je suis particulièrement attiré par les contes en ce moment car il nous apprennent une moralité sur le sens de la vie. Ils nous permettent de suivre une voie et ne pas en emprunter une autre dans le choix multiple de toutes les possibilités entre le bien et le mal.
De l'auteur Sergio Toppi, j'avais apprécié Sharaz-De mais je ne connaissais pas le reste de son oeuvre. Momorato nous plonge dans un Japon médiéval un peu fantastique. Je dois bien avouer que j'ai plutôt bien apprécié mon exploration. Certes, cela demeure simple et presque enfantin dans le ton.
Pour autant, ce graphisme en noir et blanc m'a littéralement envoûté pour son aspect très visuel. Je dois ajouter qu'il colle parfaitement à ce récit d'un garçon pourfendeur de démons. Au final, un conte assez abouti.
Voici une bd que j'avais eu envie de lire dès sa publication. Il faut dire que le sujet m'intéressait car il n'avait jamais été traité jusque là. Nous savions que Mandela était sorti de prison après une vie assez héroïque et qu'il est passé du statut de prisonnier à premier président noir de l'Afrique du Sud en assez peu de temps au début des années 90.
Cette bd va nous expliquer comment cette transition a eu lieu. Il a fallu des négociations et des pourparlers afin d'éviter que ce pays ne plonge dans une guerre civile.
Cet épisode d'une certaine résistance d'extrême-droite par le biais de ce général était assez méconnu. On s'aperçoit que Mandela a été un grand homme en évitant une guerre civile dans son pays. La sagesse l'a emporté sur la haine.
Il est clair que pour moi, Mandela a été l'un des plus grands hommes du XXème siècle de par son action et son pacifisme pour libérer son pays de l'Apartheid. Il devrait être une source d'inspiration pour de nombreux autres hommes politiques dans le monde. Cette bd lui rend véritablement hommage.
J'ignorais totalement cet épisode historique de la guerre de la Triple Alliance (Brésil, Argentine et Uruguay) contre le Paraguay dirigé d'une main de fer par le Maréchal Francisco Solano Lopez qui fut érigé en héros national.
En effet et comme nous l'explique cette bd (car je n'ai rien inventé), cet homme d'honneur a décimé 90% de la population masculine de son pays dans une guerre de conquête et comme il ne voulait absolument pas se rendre face à une défaite inéluctable, il n'a rien trouvé de mieux que de réquisitionner les enfants (de préférence dans les tribus indiennes) pour se battre contre de vrais soldats. Ainsi 3500 enfants ont péri dans les pires conditions face à 20000 soldats de métier qui n'ont pas hésité à en faire une bouchée. C'est certainement l'un des moments les plus tragiques de cette oeuvre salvatrice.
Par contre, je n'ai pas du tout apprécié une erreur de datation dans la préface qui parle de cette bataille d'Acosta Nu ayant eu lieu le 16 août 1868 alors que c'était en 1869. C'est une erreur capitale qui aurait pu être évité en relisant tout simplement. C'est quand même inquiétant ce manque de professionnalisme. Le lecteur lit par la suite la bd et n'arrive pas vraiment à comprendre l'enchaînement de datation par rapport à une simple erreur de départ mentionné dans une préface.
Quoiqu'il en soit, je mettrais quand même 4 étoiles car le fond et la forme y sont. En hommage à ces pauvres victimes, le 16 Août est commémoré au Paraguay comme la « Journée des enfants » comme nous l'indique cette bd dans sa conclusion.
C'est toujours intéressant de lire une biographie d'un immigrant italien parti aux Etats-Unis et qui essaye l'american dream sur le mode tromperie des pauvres gens. La pyramide de Ponzi est un système frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants.
Il y aura toujours des escrocs en ce monde. Cependant, je dois quand même m'interroger sur la crédulité des gens qui pensent honnêtement qu'on peut gagner d'énormes pourcentages en plaçant l'argent. En effet, Ponzi promettait des retours sur investissements relativement élevés pour appâter les gens. L'appât du gain est mère de tous les vices de la planète.
En même temps, on n'a pas trop envie de les plaindre mais plutôt de louer le talent visionnaire de Ponzi qui a d'ailleurs inspiré également un certain Bernard Madoff purgeant actuellement 150 ans de prison et ayant quand même été Président du Nasdaq entre 1990 et 1993.
La bd est très bien réalisée pour une biographie. Le personnage est d'ailleurs assez charismatique. Il terminera assez pauvrement sa vie. La morale sera encore une fois assez sauve. Une lecture utile pour ceux qui s'intéresse un peu à la finance pour comprendre ses mécanismes et surtout pour ne pas se faire avoir.
J'ai beaucoup aimé la saga de Grimr qui nous plonge dans une Islande inhospitalière. Il y a certes le climat très froid mais également la rudesse de ses habitants ainsi que les volcans qui menacent les biens et les personnes. Le graphisme est assez austère mais cela colle bien avec le décor.
Pour l'une de ses premières en tant que dessinateur et scénariste, c'est vraiment une très belle réussite. C'est assez rare qu'un auteur réussisse aussi bien. Quand cela arrive, il faut le faire remarquer car le talent est là. Elle a quand même reçu le fauve d'or au festival d'Angoulême en janvier 2018.
Sur le récit, il est à la fois réaliste et onirique par moment. J'ai beaucoup aimé la linéarité de ce scénario qui ne perd pas le nord et ni le lecteur. Certes, cela manque parfois d'un peu de chaleur et de rebondissements. Cependant, cette saga tragique saura contenter le lecteur aussi exigeant soit-il.
Des mêmes auteurs, j'avais déjà beaucoup apprécié Washita. Je remarque une nette amélioration du trait du dessinateur qui fait cette fois-ci dans la rondeur et une certaine douceur. C'était sans doute beaucoup trop géométrique et angulaire dans la série consacrée aux indiens.
Sur ce conte, il semble assez clair dans son approche. Le seul défaut réside dans le fait que cela se lit beaucoup trop vite. On aurait voulu sans doute bénéficier un peu plus de cette douceur de vivre. La mise en scène est quant à elle tout à fait maîtrisée. Que dire également de cette belle couverture ? C'est doux et paisible.
La thématique est celle de la disparation d'un être cher. C'est toujours difficile à admettre pour ceux qui restent et qui doivent malgré tout continuer à vivre. Le deuil peut se faire de différentes manières. En l’occurrence, j'ai bien aimé cette façon poétique de traiter ce sujet grave. On évite également de tomber dans le pathologique.
Bref, c'est traité non seulement avec grâce au niveau du dessin mais avec finesse au niveau du scénario.
Jane, c'est la fameuse Jane Eyre de la littérature romantique britannique. Cependant, nous sommes loin de l'époque victorienne puisqu'il s'agit d'une adaptation moderne se passant de nos jours à New-York dans le milieu des galeries d'art et des milliardaires.
Je dois bien avouer que la scénariste a fait un remarquable travail d'adaptation pour moderniser cette célèbre histoire d'une fille pauvre qui va connaître l'amour et la richesse. Ce n'était pas une tâche facile pour l'auteure car elle était quand même attendue au tournant. Le résultat est là : c'est une belle réussite. La scénariste a été également celle du film Le diable s'habille en Prada avec la jolie Anne Hathaway pour les connaisseurs des comédies romantiques.
Certes, on pourra reprocher un côté trop américain avec ses rebondissements multiples et ces bons sentiments mélodramatiques surtout vers la fin. Le dessin est parfois inégal mais il fait l'affaire. A noter que l'auteur va occulter la première phase un peu pénible de la vie de Jane qui a été maltraitée dans sa famille d'adoption après la mort de ses parents.
Au final, on suivra avec plaisir les aventures de la belle Jane. Une bonne surprise et une lecture agréable...
Les gens heureux lisent et boivent du café. On pourrait penser a contrario que les gens malheureux ne lisent pas et boivent du thé. Il faut également dire que notre héroïne Diane est réellement à plaindre car elle vient de perdre brutalement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Elle est encore jeune mais elle est surtout désespérée. On ne peut pas dire qu'elle peut compter sur l'aide de ses parents qui lui reprochent son inconscience. Fort heureusement, il y a son meilleur ami Félix mais ce dernier est plutôt fantasque et attiré par la fête du slip à Ibiza.
La meilleure solution pour elle afin de prendre le large est de partir vivre dans un coin paumé en Irlande là où il pleut souvent et où il y a beaucoup de vent. Quoi de mieux qu'une petite chaumière perdue au milieu de nulle part. Sauf qu'elle va faire la connaissance de son voisin et ce n'est pas un tendre. Va se nouer une relation faite d'hostilités croissantes. Bref, cela ne sera pas de tout repos pour Diane !
J'ai beaucoup aimé cette histoire qui nous fait sortir des sentiers battus. Il s'agit pour cette femme de retrouver le goût à la vie, de sortir des limbes du souvenir. Bref, de retrouver le chemin de l'existence et de tourner définitivement la page. Cependant, à fuir avec acharnement la vie, et elle finit par vous rattraper.
La question que pose ce roman graphique est peut-on tomber amoureux d'une personne antipathique ? En effet, derrière cela, se cache souvent la souffrance car on devient hargneux à cause du chagrin. Peut-on voir au-delà des apparences ? C'est un thème qui m'est très cher.
Un roman graphique assez poignant sur le thème de la résilience et adapté du roman d'Agnès Marin-Lugand. C'est un récit assez touchant et plein d'émotion ayant pour cadre les paysages et le climat irlandais. On va suivre tout le cheminement personnel de Diane dans sa reconstruction. C'est assez intéressant pour méditer et surtout aller de l'avant.
Le titre fait un peu peur dans la mesure où l'on pourrait croire qu'une enfant a perdu sa maman et qu'elle va passer un été sans elle. Fort heureusement, il n'en n'est rien puisque la maman dépose sa fille Lucie chez des amis en Italie. C'est au bord d'une grande plage en face de l’île de Gallinara. Bref, un décors plutôt idyllique.
Un drame s'est pourtant produit en 1947 où un bateau à moteur transportant 84 enfants a fait naufrage à une centaine de mètres de la rive. Or, peu de passagers savaient nager. Près de 43 enfants sont morts noyés.
On retrouve le fameux personnage propre à chaque bd de Grégory Panaccione et qui ressemble à Gérard Depardieu. C'est toujours aussi drôle et espiègle mais sur un fond de vieille tragédie d'antan citée plus haut.
Le récit est muet par moment mais il y aura quelques dialogues pour ponctuer ce récit un peu fantastique. Le trait de l'auteur est toujours aussi plaisant à voir. Cela se lit avec beaucoup d'aisance. Le scénario réserve également quelques surprises.
Une œuvre d'une grande tendresse avec une certaine sensibilité.
Le spécimen se base sur un scénario qui a été maintes fois exploité au cinéma par exemple. C’est un huit clos assez mystérieux dans une base soviétique secrète. Il se passe des choses pas très catholiques dans cet endroit. En effet, les pires prisonniers de l’humanité sont charcutés pour la science.
Même si certains tenants des peines les plus sévères pourront y trouver sans doute une justification, ce n’est pas très humain comme réponse. Or, il semblerait qu’un être un peu supérieur venu d'ailleurs semble vouloir y remédier. Tout ne se passera pas comme prévu.
J’ai beaucoup aimé le côté assez réaliste de certaines scènes malgré le caractère assez fantastique de ce récit. On n’aura pas droit à toutes les réponses. Cela se terminera avec beaucoup de questionnements. Or, je déteste les fins ouvertes mais pour une fois, je passerais outre. En effet, le développement de cette histoire m’a plutôt convaincu.
Au final, c’est une bonne bd qui aura peut-être une suite un jour sous une forme ou une autre.
Une maternité rouge est un récit basé sur les statuettes Dogon qui constituent des trésors précieux pour la culture en provenance du Mali. Or, les Européens avec la décolonisation de l'Afrique ont tout embarqué pour la sauvegarde du patrimoine mondial. Ainsi le Musée du Louvre en France a recueillie pas mal des œuvres d'art premier sous l'impulsion notamment de Jacques Chirac.
Il faut dire qu'en Afrique, des groupes islamistes radicaux détruisent toute autre représentation que celle de leur dieu bienfaiteur. La religion dans son extrêmité semble être la cause d'une destruction du patrimoine ce qui est bien dommage pour la culture dans son ensemble. Encore une fois, ce n'est pas une de mes positions dites politiques mais bel et bien le sujet qui est traité par l'auteur Lax dans cette bd.
Ainsi, notre héros va faire passer en France pour le donner au Louvre une statue dite maternité rouge. Cela ne sera pas facile pour ce migrant de passer de l'Afrique à l'Europe. On se rendra compte que derrière cela, il y a tout un drame humain mais qui n'a finalement que peu d'importance pour les conservateurs de musée. L'art avant les hommes. Notre-Dame avant les pauvres. Un discours maintes fois exprimé mais qui est tourné en dérision devant la sauvegarde d'un héritage culturel primordial.
Cette œuvre soulève de bonnes questions. J'ai bien aimé ce traitement sur un sujet qui est devenu récemment d'actualité.
Voici la première bd que je lis sur le massacre de Guernica. C'est une ville du pays basque espagnol connue pour sa destruction le 26 avril 1937 par les aviateurs de la légion Condor envoyés par Hitler afin de soutenir le général Franco durant la guerre d'Espagne. Ce bombardement a eu des conséquences dans le monde entier. C'est pareil quand on détruit une ville par les flammes venant du ciel. Cela ne laisse guère les gens indifférents.
En l’occurrence, cela a particulièrement inspiré Picasso qui a produit une œuvre. Cette bd raconte l'histoire de la ville en parallèle avec le récit de la naissance de cette œuvre qui devait marqué le monde. A noter que le jour choisi était celui du marché. Il y eu plusieurs milliers de morts. On verra une mère pleurant la mort de son bébé, un cheval éventré ainsi qu'une vieille dame blessée à la jambe ou un amoureux pulvérisé par une bombe. Bref, un massacre assez macabre.
Cette bd sur un format à l'italienne est bien réalisée sur le fond et la forme. Il s'agissait d'une reconstitution historique qui semble être réaliste. Je suis toujours favorable à ces ouvrages qui font appel à notre devoir de mémoire. C'est Picasso qui l'indique dans une bulle par ces mots qui résonnent encore : « Il faut éradiquer cette peste brune de la planète. Je peins pour dénoncer leurs crimes aux yeux de l’humanité tout entière ». Moralité : l'art peut être alors une arme contre le fascisme.
J'ai toujours eu un faible pour les femmes de caractère qui ne font pas dans la concession. J'adore la vénin même si elle va provoquer un déluge de feu dans une paisible bourgade américaine en l'an 1900. Il s'agit d'une vengeance dont on ne connaît pas encore tous les aboutissants mais cela viendra.
En effet, l'histoire oscille entre son passé de jeune fille dont la mère était prostituée dans un saloon et 13 ans après où elle revient pour régler ses comptes au gouverneur de l'Arizona. J'avoue avoir passé un agréable moment de lecture même s'il n'y a rien de vraiment nouveau sous le soleil.
Au final, un bon premier tome qui inaugure d'un bon western dans la plus pure tradition de l'Ouest. Dessin et mise en scène sont au rendez-vous pour une bonne série.
C'est l'histoire d'un écrivain autrichien Sacher-Masoch qui à vécu au XIXeme siècle. Il est connu pour avoir écrit « La vénus à la fourrure », une œuvre sur un fantasme sexuel qui inspira le masochisme. C'est lui qui est un peu à l'origine de 50 nuances de Grey. En effet, il s'agit d'une déviation sexuelle dans laquelle le sujet ne trouve le plaisir que dans la douleur physique et les humiliations qui lui sont infligées.
Il a écrit bien d'autres œuvres plus sérieuses et plus intéressantes comme une histoire galicienne ou le legs de Caïn. Mais rien n'y fera. Son nom restera attaché derrière ce mot peu convenable. Le comble, ce n'est pas de lui mais d'un célèbre psychiatre dans la lignée de Freud. Or, les générations futures ne retiendront que ce mot. Il n'est plus un écrivain mais un symptôme d'une maladie psychiatrique !
J'ai bien aimé cette biographie de ce personnage qu'on ne connaissait pas vraiment. Il y a toute une histoire fort intéressante. A noter qu'il fut honoré par la France en recevant la légion d'honneur en 1883. Comme quoi !
Au-delà de tout cela, c'est tout le débat sur une œuvre qui échappe à son créateur pour devenir autre chose qu'on n'avait pas prévu. Les auteurs de cette bd ont sans doute voulu le réhabiliter et c'est plutôt réussi dans l'intention.
Sur le graphisme, un dessin monochrome tout à fait correct. Sinon, il n'y aura aucune scènes choquantes pouvant faire classer cette œuvre dans l'érotisme. C'est une biographie de ce qu'il y a de plus sérieux et très soft. Autrement, il faudra se rabattre sur 50 nuances pour les autres lubriques.
Cette bd est sans doute autobiographique pour l’auteur espagnol qui a vécu une expérience en amitié assez douloureuse. Il venait en vacances chaque été dans un petit village au bord de la mer. Il rencontra celui qui était surnommé Poil de carottes à cause de ses cheveux roux.
Une sincère amitié se lia et se renforça au fil des années. Puis un jour à savoir le dernier des étés, il décida unilatéralement d’y mettre un terme et ne retourna plus jamais dans ce village. Il est à la veille de se marier 20 ans plus tard et décide de faire un séjour en solitaire pour retrouver sa trace.
Ce thème de l’amitié déchue me tient particulièrement à cœur. Parfois, il suffit d’un silence ou d’un regard d’incompréhension pour signer la fin d’une amitié. La blessure peut être par la suite immense. Il faut la combler et cela peut prendre des années. Ce qui est refoulé peut resurgir un jour. C’est le voyage qu’entreprend l’auteur à l’aide de photos prises à l’époque. Il se remémore les bons moments passés ensemble.
Sur la forme, je n’ai rien à redire. J’ai apprécié la qualité du trait. Il y a également certaines trouvailles comme ce papier calque au milieu de certaines pages qui donne de la perspective entre le passé et le présent. C’est ingénieux. L’ouvrage est publié sur un support de bonne qualité avec même un protège-cahier. Bref, le cahier des charges est respecté plus qu’honorablement.
A noter que cette bd va jouer sur une espèce d'ambiguïté qui va lui conférer toute sa force. Une œuvre sensible d'une belle nostalgie que j'ai beaucoup aimée.
Avis portant sur la série:
The promised Neverland est un bon manga, qu'on se le dise. Il est vrai qu'avec la prolifération actuelle, il est parfois difficile de repérer ce genre de titre qui va faire vraiment la différence.
Tout commence dans un orphelinat où tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu'à une découverte assez terrifiante par certains pensionnaires. Il est vrai qu'on ne va pas nécessairement s'attacher aux personnages mais plutôt à cet environnement clos qui rappelle des thématiques exploités dans des films comme le Labyrinthe par exemple ou encore le Village de Night Shyamalan.
J'aime beaucoup ce genre d'ambiance. Et puis, il est question de stratégie pour ne pas se faire prendre. Bref, on entre tout de suite dans le vif du sujet sans fioriture. C'est plutôt réussi dans l'ensemble avec certes quelques petits défauts mais qui s'effacent vite.
On connaît presque tous Heidi, la petite fille des montagnes alpines qui va vivre avec son grand-père au milieu des troupeaux de chèvres. Le trait de cette bd est assez naïve et enfantine. On pourrait presque croire à un véritable dessin animée. Il n'en n'est rien !
C'est plutôt une version fantasmée de Heidi qui après son passage chez Clara à Francfort revient vivre avec son grand-père alors qu'elle est une adolescente qui s'ennuie. Dans cette version, elle va s'envoyer en l'air des montagnes avec son Peter, le gardien du troupeau. Les étreintes ne passeront pas inaperçues.
Le titre est Heidi au printemps mais on aura droit aussi à l'été. Et cela ne sera pas une mince affaire ! Il faut dire également que pendant l'hiver, elle s'est bien ennuyée.
J'ai bien aimé cette version un peu subversive. Cela change de la gentille petite fille bien sage. On aura droit aux charmes de la montagne. On ne verra plus Heidi de la même façon. On a également grandit tout comme elle...
Il y a des lectures qui sont plus fortes que d’autres car elles provoquent quelque chose d’assez intensif. C’est vrai que je ne connaissais pas du tout le parcours de cette jeune femme hindoue. La bd permet la connaissance et l’ouverture sur le monde et de plus en plus car les sujets sont sans cesse renouvelés.
Ceci dit, le fond et la forme m’ont bien séduit. Au niveau du graphisme, il y a de la lisibilité ce qui constitue toujours un bon point. Sur le fond, rien à redire. Je reprocherais sans doute à l’auteur d’en avoir trop dit dans sa préface sur le parcours de cette femme. Comme ce n’était pas connu d’avance pour la plupart des lecteurs, le suspense aurait pu être aisément maintenu. C’est le seul gros reproche que j’aurais à faire.
Pour le reste, c’est un beau portrait de femme qui se bat pour un idéal de justice dans une société fortement inégalitaire dans la plus grande démocratie du monde. Mais comme souvent, les idéalistes payent souvent très cher le prix.
C’est une biographie d’un homme connu de la génération 80. Il n’est pas certain que nos enfants connaissent ce comique qui a marqué nos années d’enfance. Je me souviens par exemple de son mariage surprise avec Thierry le Luron, un autre comique qui imitait à la perfection les présidents Valery Giscard d’Estaing ou encore François Mitterrand.
Coluche laisse derrière lui une œuvre de charité toujours en activité à savoir les restaurants du cœur qui permettent de distribuer gratuitement des repas aux plus pauvres. C’est également l’occasion pour certaines stars de se faire un peu de publicité mais cela est une autre histoire…
Ce n’est pas la première biographie que je lis sur lui. Celle-ci m’a bien plu car elle ne cache rien sur le fait qu’il buvait beaucoup, qu’il était intenable, qu’il se fâchait souvent avec ses amis en se croyant le meilleur, qu’il se droguait également. Les bons côtés seront également présents comme toutes ces rencontres pour créer du divertissement et surtout sa générosité et sa dénonciation du monde politique. Le point culminant a été sans doute son annonce de candidature à la présidence de la république où il récoltait près de 15% des voix en intention de vote.
Un petit reproche cependant avec l’une des toutes premières images où l’on voit qu’à sa naissance, il portait déjà une salopette bleue sur un tricot jaune ce qui faisait assez cliché. Fort heureusement, la suite ne sera pas du même acabit.
J’aime bien les biographies qui restent honnêtes. C’est vrai qu’il aura véritablement marqué de son empreinte toute une génération de personnes dans les années 70 et 80 jusqu’à ce fameux accident. Putain de camion...
Comme dirait l'éditeur, c'est de la dynamite et attention à la canicule ! Je ne suis pas un habitué des récits hautement érotiques mais je dois dire que celui-ci m'a bien séduit. Il n'est pas question que de pornographie et de scènes indécentes mais d'une histoire d'un couple qui a la cinquantaine et qui va vivre une expérience inédite avec un couple de trentenaire un peu libertin.
Comme dit, il ne faut juger personne. Les religieux et moralistes de tout genre devront toutefois s'abstenir sans que ma remarque puisse être offensante à leurs égards. Je souhaite leur épargner une indignation honteuse. Il faut quand même aimer le sexe et les jeux érotiques ainsi que toutes sortes d'expérience, échangisme et voyeurisme compris.
Moi, j'ai succombé à cette délicieuse tentation. Les femmes sont vraiment belles et les hommes ne seront pas en reste. En plus, on a l'impression de passer de véritables vacances au bord de la côte méditerranéenne qui a pour cadre ce récit.
Par ailleurs, le dessin du dessinateur italien Axel est franchement magnifique dans un style réaliste. Comme dit, il y a une véritable histoire derrière toutes les cochonneries du genre.
Bref, la maturité à l'état pure.
Nymphéas noirs est effectivement une œuvre de roman policier qui était difficile à adapter en bande dessinée mais le pari est réussi. Il est vrai que je n'ai pas tout de suite compris malgré quelques pistes. Il faut dire que l'auteur nous a un peu mené en bateau avec certains surnoms.
Certes, j'ai eu de petites difficultés de compréhension dans ma première lecture. Après, tout s'assemble correctement. Et le final est du grand art.
Ceci dit, c'est intelligemment construit au niveau du scénario. Monet est mon peintre préféré. On entre véritablement dans Giverny où il a passé beaucoup de temps à la fin de sa vie. Le récit est assez réaliste quant aux enjeux. A noter également le côté intemporel de cette bourgade ce qui a pû induire en erreur.
J'ai juste regretté un dessin un peu effacé quant aux contours des personnages. C'est sans doute fait exprès pour donner un côté impressionniste. Au final, cela s'adapte assez bien au récit.
J'ai bien aimé l'histoire de la plus belle femme du monde. On se rend compte qu'être très belle n'a pas que des avantages bien au contraire. On peut certes avoir la gloire d'une starlette à Hollywoodland.
Cependant, le regard des gens ne changera pas. On est cantonné dans un rôle même si on est la géniale co-inventrice d'un procédé technologique utilisé encore aujourd'hui dans les systèmes de communication et du wifi.
Bref, l'intelligence peut se cacher derrière une actrice sensuelle. Qui sait si on découvrira un jour que Marilyn Monroe ou encore Loana étaient de géniales inventrices ? Tout est possible en ce monde.
Ceci dit, c'est une belle biographie assez passionnante à l'image d'une vie avec plusieurs époux dont un proche du pouvoir nazi. C'est un destin romanesque qui est joliment mise en image. Une lecture qui n'a pas du tout été ennuyeuse.
On va suivre la vie d'Hector qui est au début de cette histoire un tout petit garçon. Il va perdre sa mère, puis son père et sera confié à ses grands-parents. Il est vrai que le grand-père sera du genre plutôt violent. Son éducation est orientée pour qu'il soit un bon boucher en perpétuant la tradition familiale. Il aime bien la viande. Il est vrai que je ne lui jetterai pas la première pierre. C'est bon de reconnaître des carnivores dans un monde végan. Cette lecture m'a fait un peu de bien.
Pour autant, il y a quand même une tante rebelle à la viande bovine dans la famille qui aura la chance d'épouser un riche vétérinaire et de terminer très vite veuve avant de trépasser à son tour dans un accident de voiture. Bref, les destins de tout ces personnages sont assez intéressants à suivre.
Cependant, j'avoue avoir eu du mal dans la dernière partie sur la révélation finale qui tombe comme un cheveu sur la soupe sans aucune préparation antérieure pour amener habilement le fait à l'origine de ce retournement de situation. Ce n'est point crédible.
Notre héros va évoluer tout au long de sa vie. Il rejoindra l'autre camp. Cependant, l'auteur a réussi à garder une certaine neutralité entre végétariens et amateurs de viande. Par contre, il va dénoncer les excès du libéralisme et de la surproduction en offrant une réflexion sur notre mode de consommation lié aux conditions d'abattage des animaux de boucherie.
Quelques fois, je me pose la question de savoir ce qui a tellement plu aux lecteurs dans une oeuvre pour récolter tant de bonnes notes. En effet, au premier abord, c'est plutôt assez classique dans l'approche.
En effet, il ne se passera pas des choses extraordinaires dans cette famille d'expatriés composée d'un couple divorcé et de trois enfants. Même le personnage principal Gabriel dans son rôle d'entrepreneur alcoolique n'est guère très sympathique. Il souhaite absolument orienter la vie de ses enfants au sujet d'un domaine forestier en plein coeur de la jungle africaine. J'avoue que je suis resté un peu perplexe.
Cependant, je suis arrivé à comprendre. Derrière ce personnage se cache un homme au coeur tendre qui a commis des erreurs mais qui a fait de son mieux pour laisser un héritage à ses enfants. J'ai été alors touché par cette sincérité des sentiments. Nous avons pour une fois une oeuvre assez complexe au niveau de la relation humaine. Un père n'est jamais parfait.
Du coup, vous voyez également ma note qui traduit un peu mon degré de satisfaction. Une oeuvre non manichéenne ce qui est tout à son avantage.
J'ai bien aimé la rivière à l'envers bien que cette œuvre s'adresse surtout à la jeunesse. Il y a tout d'abord une belle mise en scène qui nous permet d'entrer directement dans la quête de notre héros, un épicier qui va rencontrer une belle voyageuse à la recherche d'une rivière un peu magique.
On est dans la grande lignée des aventures d'autrefois avec ce côté sans doute assez puéril. Il y aura de bonnes trouvailles comme cet forêt de l'oubli ou cette prairie remplie de fleurs au parfum étrange.
J'ai beaucoup aimé le graphisme qui met en valeur les magnifiques paysages de cette contrée imaginaire. Bref, on passera un agréable moment de lecture un peu exotique.
Ce n'est pas parce que je suis alsacien que j'ai aussi bien aimé le voyage de Marcel Grob. Sans doute suis-je beaucoup plus sensibilisé au fait de savoir que ma région l'Alsace a beaucoup souffert au cours des deux précédents siècles où elle fut littéralement ballotée entre l'Allemagne et la France. Du coup, la participation de soldats alsaciens à la Wehrmacht n'est pas si facile que cela à comprendre. Cela me tient à coeur car la question des Malgré-Nous n’a pas toujours été exposée et étudiée avec l’attention que mérite la situation subie par l’Alsace et la Moselle.
Nous avons encore un de ses petits juges arrogants qui n'a rien compris à la guerre et qui ne porte que le mépris en lui. Nous apprendrons qu'il est à la fois juge et partie sans vouloir dévoiler la fin de cette oeuvre. Et c'est également tout le poids de l'Histoire qui pèse sur les frêles épaules de Marcel Grob qui a plus de 80 ans. L'ignoble chantage de l'ennemi de l'époque...
C'est le récit poignant d'un jeune alsacien engagé de force dans la SS en Juin 1944 alors que les Alliés débarquaient sur les places normandes. On va donner le point de vue de l'autre côté de l'histoire officielle écrite par les gagnants de ce conflit. Bien entendu, on condamne fermement les actes de cruauté et de tuerie mais il s'agit de comprendre avant de juger au nom de l'Histoire.
Cependant, une question me taraude : qu'aurions-nous fait à sa place si la vie de nos proches en dépendait ? Si j'étais né à Leidenstadt en 1920 ? C'est tout le drame des "Malgré-Nous" qui est mis en lumière sur ce pan méconnu de l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale.
Le dessin en noir et blanc ou en sépia selon les époques colle vraiment à l'histoire. J'ai rien à redire pour une fois. Une oeuvre à apprécier car très bien écrite et au contenu très enrichissant. Une bd pour l'ouverture d'esprit et pour une certaine forme de tolérance face à l'Histoire. Il faut savoir la vérité avant de juger.
Je reprends cet avis un an après afin de faire un petit ajout pour signaler que ce titre est le gagnant d'un concours parmi une large sélection de bd lors d'un concours lié au prix Cezam Grand-Est 2019. Cela fait toujours plaisir quand son favori remporte la compétition. C'est largement mérité.
Fabcaro est sans doute actuellement le seul auteur de la bd humoristique dont les œuvres me font vraiment rire. C'est un peu triste devant autant de diversité d'auteurs mais c'est comme cela en ce qui me concerne.
Alors une question se pose : qu'est-ce qu'il a de différents des autres pour pouvoir me toucher à ce point ? Je pourrais répondre le talent mais cela serait sans doute perçu comme une offense pour les autres. La réponse est probablement une raison plus subjective.
Open Bar est dans la droite ligne de Zaï Zaï Zaï Zaï qui est actuellement son plus grand succès assez inattendu bien que mérité. Fabcaro arrive à aborder certains sujets de la société actuelle en distillant une certaine critique au-delà des chutes plutôt marrantes.
Il y a pèle-mêle les retards récurrents de la SNCF, les écrivains qui font des fautes d’orthographe perçu comme de l'art par certains commentateurs assez crétins, les politiciens qui servent de la langue de bois en parlant des français comme s'ils les connaissaient, la radicalisation islamiste qui commencerait si on ne prête pas un crayon à la maternelle traduisant un sentiment d'exclusion, le manque de flexibilité sur le marché du travail, la dramatisation à outrance de l'information ou encore les actualités de la première chaîne sur des événements badins d'un village, les présentatrices météo véritables top model, les délais d'attente téléphonique au hot line des fournisseurs d'accès à internet lors d'une panne de connexion etc...
Bref, autant de sujet de notre quotidien qui nous parlent vraiment. Il y a toujours de l'absurde mais beaucoup de vrais dans les réflexions qui en découlent. C'est open bar et c'est toujours un régal !
J'ai plutôt été touché par ceux qui restent alors que leurs enfants suivent n'importe quelle grosse peluche pour sauver des royaumes imaginaires.
C'est l'envers du décors pour ressentir l'inquiétude des parents qui restent dans le monde réel et qui attendent un hypothétique retour. Il est vrai que la morale se tourne vers les enfants qui abandonnent les êtres chers pour suivre leurs lubbies et qui ne gagnent rien sur le long terme.
J'ai été également assez surpris par cette originalité du thème. C'est traité avec sérieux sur le mode du thriller et non du conte pour enfants. On ne verra pas par exemple les aventures extraordinaires de l'enfant dans ces mondes féériques.
Au final, c'est assez triste entre désarroi, inquiétude, angoisse et solitude. Mais bon, c'est une histoire touchante que je recommande pour le côté envers du conte de fée.
Le titre ne me donnait absolument pas envie de lire cette bd. Cependant, on peut parfois être surpris par la tournure des événements.
On va faire la connaissance de Lulu qui est effectivement un vrai poivrot dans le genre pilier de bar. On s'apercevra qu'il n'a pas eu une vie très facile puisqu'il a été abandonné dès sa naissance. Il termine sa vie tout seul abandonné par la femme qui l'aimait et par son fils qui fait du grabuge sur la ZAD près de Nantes.
A vrai dire, au départ, l'auteur s'est inspiré pour sa fiction de souvenirs et d'anecdotes tirés de la vie de son propre père. Il a réussi à donner une véritable âme à son personnage principal. Pire encore, il a réussi à me tirer des larmes à la fin de ce récit assez poignant. Bref, c'est une incontestable réussite.
Il s'agissait d'alerter sur le fait que l'alcoolisme est une vraie maladie qui tue à petit feu. L'auteur a voulu sensibiliser par rapport à ce problème en analysant les causes et également les conséquences. Au-delà de ces aspects, il rend un véritable hommage à son père qui était un gentil bonhomme mais en perdition.
Une très belle bd. Cette fois-ci, on peut la consommer sans modération !
Un classique de la littérature romantique britannique adapté en manga pour notre plus grand plaisir. Je dois bien avouer que c'est une adaptation fort réussie.
On connait presque tous le destin de cette pauvre orpheline élevée par une tante jalouse puis ballottée dans un pensionnat où le typhus fera beaucoup de victimes avant de connaître l'amour dans sa profession de gouvernante d'un manoir. C'est avant tout la recherche du bonheur.
Cette édition en manga permettra aux plus jeunes de se familiariser avec ce titre d'où mon conseil d'achat. Pour le reste, j'ai trouvé que c'était bien réalisé car cela respecte à peu près le format d'origine que je connais bien pour apprécier le romantisme.
Décors et design des personnages sont très élégants. Rien à redire pour l'aspect graphique avec cette touche gothique. Par conséquent, le 4 étoiles est fort mérité.
Je trouve que le titre est assez bien trouvé bien qu'il ne s'agisse pas vraiment d'un Dieu mais d'un satyre immortel victime d'une malédiction par une déesse grecque mal lunée.
Ce qui est étonnant avec cette oeuvre, c'est son adaptation tout à fait moderne avec de nouvelles trouvailles scénaristiques. L'auteur a su réellement faire preuve d'originalité et d'astuce tout en restant subtil.
Au niveau du graphisme, c'est de toute beauté pour provoquer l'émerveillement avec une touche de magie et d'onirisme. Même les couleurs sont savamment choisies. On croisera d'ailleurs Van Gogh dans sa période provençale avec les fameux tournesols.
En guise de conclusion, un très beau conte qui trouvera peut-être son public.
J'ai bien aimé ce reportage sur l'ONU par un correspondant journaliste Karim Lebhour qui a passé 5 ans au sein de cette institution (2010-2014). Il est vrai que toutes les questions qui fâchent seront posées comme par exemple la réelle utilité de l'ONU...
J'ai trouvé le témoignage fort instructif. Il y a un côté assez pédagogique qu'on remarque à peine car on entre dans les différentes anecdotes. Mention spéciale pour celle du ministre indien des affaires étrangères qui a lu le discours préparé pour son homologue du Portugal sans que lui-même ou les autres membres de l'assemblée ne le remarquent. Il aura fallu quand même plus de 5 minutes...
L'ONU est une gigantesque machine diplomatique qui sera décortiquée. On entre à l'intérieur de ce système avec les crises frappant de fouet certains pays comme l'Irak ou la Syrie. Certains pays africains seront également évoqués.
L'interview avec le Secrétaire Général Ban Ki-Moon est apparue assez stérile à l'image de la langue de bois pratiquée par cette institution qui ne veut fâcher personne, question de diplomatie.
Que dire également de celle donné par un dictateur africain en place depuis 27 ans dans son pays et qui rigole à la question de savoir s'il fera comme Nelson Mandela c'est à dire céder sa place ? A noter qu'il séjourne dans un très beau et luxueux palace new-yorkais alors que son homologue belge profite d'un petit motel alors que le PNB de son pays est 40 fois plus important. J'ai bien aimé ce type d'exemple assez frappant d'une certaine mentalité chez les dictateurs africains. Autre exemple: la minute de silence à l'un des pires dictateurs de la planète à savoir celui de Corée du Nord.
On retiendra que l'ONU n'aime pas trop les leçons de démocratie du monde occidental et que la Chine occupe actuellement le devant de la scène internationale.
Au final, j'ai bien aimé une saison à l'ONU pour sa lisibilité et pour toutes ces pointes d'humour qui en font un moment agréable à la lecture.
J'avoue en avoir un peu trop soupé de L'île aux trésors de Robert Louis Stevenson beaucoup trop maintes fois adapté que ce soit au cinéma ou en bande dessinée notamment avec Long John Silver.
Malgré cette exaspération, il fait reconnaître que cette version mi-animalière est tout à fait réussie que cela soit dans la narration, le découpage ou la qualité du graphisme. L'auteur reste pourtant assez prêt de la version originelle sans aller dans toutes les fantaisies du genre.
L'originalité vient du côté anthropomorphique souvent utilisé en bande dessinée depuis le succès d'un certain Maus. Par ailleurs, le dessin assez soigné concourt à une bonne prise en main de ce roman d'aventure. C'est à la fois astucieux et magnifique au niveau du rendu.
Bref, c'est recommandable.
Sur la forme, je n'ai pas grand chose à dire. Le dessin assez clair me va bien s'agissant d'une bd de type humoristique mais sur un sujet plutôt tabou.
Sur le fond, beaucoup trop de choses à dire mais qui sortiraient sans doute du cadre. Pour autant, je n'ai pas envie de me censurer moi-même. Vous voilà prévenu.
Cette bd raconte le parcours d'un brillant ministre socialiste sous la présidence Hollande qui s'est dit le champion de la lutte contre la fraude fiscale tout en étant le pire fraudeur que la France est connue (ou attrapée). Je comprends l'exaspération de mes concitoyens sans vouloir jeter plus de pierre. Les yeux dans les yeux, je n'ai pas de compte en Suisse... Sic.
Les auteurs ont voulu nous montrer comment une telle chose a pu se produire dans notre pays sous un aspect purement sociologique et avec heureusement une bonne dose d'humour pour nous faire passer la grosse pilule.
On comprend en effet qu'il y a bien une classe sociale composée de gens riches qui ont beaucoup de pouvoirs notamment politique, sur la presse et également sur la justice. Oui, il existe bien une justice pour les pauvres qui est impitoyable et une justice pour les riches qui est assez clémente alors que leurs faits délictueux est beaucoup plus dévastateurs. Mais bon, c'est cela notre démocratie dans ses imperfections qu'il nous faut accepter sous peine de tomber dans une tyrannie démagogique.
Le but de ces gens est de payer moins d'impôts et de mettre l'argent dans des paradis fiscaux. Cela ne concerne finalement pas que ce ministre mais beaucoup de célébrités comme notre grand chanteur nationale que nous avons presque tous pleuré à sa mort ou encore des acteurs venus se réfugier chez Poutine ou un autre chanteur en Patagonie.
Il y a également des vérités à dire comme le fait que l'impôt sur le revenu ne représente que 25% des recettes de l'état alors que les impôts indirects comme la TVA qui est payé par l'ensemble des foyers représente 53% donc proportionnellement, les riches payent moins. On peut aimer les riches mais détester les inégalités. Et puis, il n'y a franchement pas de mal à participer à l'effort national à l'origine du pacte démocratique de notre république.
La fraude fiscale en France est évaluée à 80 milliard d'euros et les niches fiscales représentent 98 milliards d'euros. Si les riches payaient, les auteurs nous expliquent qu'il n'y aurait plus de déficit public dans notre pays ce qui n'est pas faux. Cependant, ce qui se passe en France, se reproduit dans le monde entier. On comprends que la fraude existait déjà sous l'Antiquité. Bref, c'est un mal qui gangrène nos sociétés depuis bien longtemps. Tout est d'ailleurs conçu pour protéger ce système. C'est édifiant sur le monde qui nous gouverne !
J'ai aimé cette bd car les auteurs nous démontrent par des arguments imparables que quelque chose ne fonctionne pas bien dans notre société ce qui peut sans doute expliquer bien des choses.
Les arguments sont bétons sans apport d'une idéologie communiste par exemple. Ce sont des faits. J'ai bien apprécié cette sincérité du propos. Une oeuvre qui m'a convaincu personnellement. Bien entendu, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire et on peut risquer très gros. Oui, ce n'est pas une bd pour les lèches-bottes sans vouloir être trop offensant.
Au final, une excellente bande dessinée qui détaille bien les mécanismes de la corruption et de la cupidité avec une valeur pédagogique exceptionnelle.
J'ai trouvé ce témoignage d'un enfant syrien assez poignant sur ce qu'il a vécu dans son pays dirigé par un dictateur sanguinaire à savoir Bachar El Assad n'hésitant pas à massacrer la population pour rester au pouvoir. Oui, il faut appeler un chat un chat.
On suivra le parcours de ce brillant élève dont le père va se lancer dans la résistance suite au printemps arabe. On verra malheureusement tout ce que subi ce peuple opprimé entre torture et répression par le pouvoir sanguinaire en place.
Pour le reste, c'est une bd qui est joliment dessinée en noir et blanc dans un style très réaliste qui colle aux événements. Il y a également une narration assez intéressante même si elle manque un peu de chaleur. La lecture est plutôt facile d'accès.
J'ai apprécié le fait que l'auteur ne verse pas dans le patho ou l'émotion car les idées passent plutôt bien. J'ai également apprécié le fait que ce jeune adolescent qui a été recueilli par notre pays remercie la France malgré toutes les difficultés rencontrées.
C'est une histoire vraie, un documentaire, un témoignage intéressant sur l'une des plus graves crises de ces dernières années dans le monde.
C'est un documentaire fort interressant sur la guillotine qui était utilisée pour les exécutions des condamnés à mort depuis la Révolution française. Ce système de mise à mort assez barbare a tout de même duré jusqu'au mandat de François Mitterrand qui l'a aboli en 1981 grâce à l'aide de Robert Badinter. Ainsi, sous le mandat du progressiste président Valery Giscard d'Estaing, le dernier condamné à mort (Hamida Djandoubi) était guillotiné à Marseilles il y a seulement 32 ans.
C'est clair qu'on aborde le débat sur la peine de mort que certains voudraient rétablir. A noter cependant que le 19 février 2007, le président Jacques Chirac a fait inscrire dans la Constitution française que « nul ne peut être condamné à la peine de mort ». Je crois que cela a le mérite d'être clair.
Et dire que la décapitation a été jugé comme un moyen assez humaniste de mise à mort. Il est vrai qu'il y avait bien pire mais bon, l'efficacité n'était pas toujours de mise comme le montrera ce documentaire sur bien des exemples assez embarrassants. Que dire également de la dernière exécution publique où les gens trempaient des bouts de vêtements dans le sang pour porter bonheur ? C'était assez tendance à l'époque (en 1939). On a vu le résultat.
Cette bd constitue certainement le reportage le plus complet sur cet engin de mort. Cette lecture a été très intéressante à bien des égards. Cela pousse également à une certaine réflexion malgré un côté assez tranchant. Mais bon.
J'avoue avoir bien apprécié ce récit se situant en 2014 en plein coeur de la révolution ukrainienne dite la révolution de la dignité. Tout part de l'exaspération de la population face à un président se dotant d'un cabinet de toilette en or massif avec les impôts du peuple. D'autres préfèreront sans doute le homard lors de réceptions prestigieuses. Tout commence dans la majorité des cas d'un sentiment de gaspillage et surtout d'injustice sociale.
Nous avons une histoire d'amour entre une jeune bourgeoise qui prend part à ses manifestations et à son copain policier engagé dans les forces de l'ordre anti-émeutes. Est-ce un beau récit d'amour dans la tourmente de l'Histoire? Probablement pas car il y a également l'intervention d'une belle infirmière.
Cette bd réussit le pari de traiter une histoire d'amour assez classique dans celle d'événements récents ayant marqué le destin de l'Ukraine. J'ai également bien aimé le dessin assez expressif tout en gardant un côté réaliste. Un bon début pour un diptyque assez divertissant et rythmé.
C'est un cadre supérieur talentueux et ambitieux qui semble être très bien intégré socialement. Il a tout pour réussir. A commencer par une femme et une fille aimante ainsi que des maîtresses à la pelle. Et pourtant, il cache un mal être assez profond qui le détruit de l'intérieur. Peut-être une espèce de burn-out d'un nouveau genre.
Sa fille l'appelle Superman tant il apparaît presque parfait aux yeux de son entourage que cela soit la famille ou les collègues de travail. Il répond qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Cependant, on est très loin du comics. C'est plutôt un drame assez intimiste sur le basculement d'un homme qui dispose de tout les atouts.
Le dessin est d'une parfaite clarté avec une mise en page assez aérée qui favorise le plaisir de la lecture. A noter également une colorisation aux tons gris pour entrer dans l'ambiance.
Voilà où peut conduire une absence d'humanité et une grosse part d'égoïsme. C'est assez marquant à la fin de ce récit où le lecteur n'en reviendra pas. Maintenant, j'avoue ne pas avoir compris ce qui pousse un tel individu à faire cela car cela ne cadre pas avec le profil mais bon. Cette oeuvre pousse simplement à la réflexion.
Je ne savais pas qui était vraiment Champignac en lisant cette série qui fait partie de l'univers de Spirou. Je ne l'ai appris qu'après lecture. Donc, on peut apprécier cette oeuvre de manière tout à fait indépendante. J'ai même cru à un nouveau duo pour le départ d'une nouvelle série.
Sur le récit de la machine Enigma, j'ai beaucoup vu sur le sujet depuis le film sur Alan Turing qui a réhabilité ce personnage singulier. A noter que ce génie méconnu a permit de sauver des millions de vies lors de la Seconde Guerre Mondiale en déchiffrant le code des nazis.
En l'occurrence, c'est un bon traitement réalisé par cette bd. J'aime bien le dessin ainsi que les personnages assez sympathiques. C'est une lecture divertissement vieille école mais assez réussie dans l'ensemble.
Avis sur le diptyque:
Je connaissais les femmes de joie mais pas les hommes. En même temps, il ne faut plus faire de discrimination alors pourquoi pas ? Cela va rester de toute façon très soft. Cela n’aura pas forcément la signification qu’on pourrait prêter au premier degré. Il y a des joies qui peuvent cacher des peines.
J’ai été attiré incontestablement par cette couverture. J’avoue avoir beaucoup d’admiration pour les Américains car ils ont bâti des gratte-ciels très hauts au beau milieu des années 20 et 30. On constate que près d’un siècle plus tard, ils ont été suivis par la plupart des pays émergents. Ces précurseurs ont beaucoup apporté au monde. Certes, il y a la misère qui est évoquée mais si on se retrousse les manches, on peut y échapper. C’est d’ailleurs ce qui va arriver à notre héros Sasha qui n’aura pas la peur des hauteurs et qui saura s’adapter à son nouvel environnement. Le parfait bon émigrant !
J’ai bien aimé la construction de ce premier tome qui prend le temps d’installer le décor et ses personnages. On sent toute l’ambiance américaine de la période de la prohibition et des mafieux. La narration est parfaitement bien maîtrisée. Le dessin est superbe car les couleurs sont bien dosées pour nous rendre une ambiance graphique des plus plaisantes. C’est un très bon début de diptyque.
Le second tome sera celui de la désillusion pour notre héros qui s'est mis au service d'un mafieux tout en tombant amoureux des soeurs Magdalena. On plonge avec lui dans un milieu où la prohibition, le chantage et la prostitution font bon ménage. On découvre également les dessous d'une Amérique pas aussi puritaine que cela. Graphiquement, c'est toujours aussi abouti.
Certes, cela ne va pas se terminer dans la joie et la bonne humeur mais il fallait s'y attendre. Le prix à payer sera plutôt élevé. J'en retiendrais une oeuvre remarquable où la qualité est bien au rendez-vous.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Avis portant sur le diptyque:
Après La Porte de Jade dans la même collection, voici l'ombre et le feu sur le principe du yin et du yang c'est à dire l'opposition et la complémentarité de toute chose en ce monde. C'est très beau graphiquement malgré le collectif d'auteurs qui se succèdent au fil de ces différentes nouvelles.
Pour autant, je dois bien avouer certains récits seront mieux réussis que d'autres. Je retiens par exemple la fleur des batailles, l'épingle de Jade, la rencontre ou encore la lance et le bouclier.
On en apprend davantage sur cette merveilleuse civilisation chinoise à travers les époques marquant l'Empire. Il est un peu dommage de voir autant de charme et de douceur mais aussi peu d'émotion.
C'est une vraie bd érotique qui ne tombe absolument pas dans le porno. Plaisir des yeux mais pas des sens. C'est beau et sensuel mais il manque un petit quelque chose.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 3.5/5 - Note Globale: 3.75/5
Je vais être très généreux dans les formes pour mettre une note à 4 étoiles. Généralement, je suis bien plus sévère notamment avec ce genre de sujet assez racoleur sur les attributs féminins. En effet, qui n'aiment pas les saints ?
On aura droit à une analyse assez détaillée de la part de l'auteur qui ne tombera pas dans la vulgarité. Cela reste assez bon enfant même si c'est parfois assez osé. C'est l'été et cela passera bien pour une lecture en format de poche sur une plage bondée de bikinis en tout genre.
Le style est assez hilarant à l'image d'un trait parfois irrégulier notament sous le coup de l'émotion qui s'empare assez souvent de notre auteur. J'ai adoré toutes ces anecdotes assez croustillantes.
Maintenant, les pinces sans rire pourront trouver cela graveleux et machiste mais il n'en n'est rien. Les situations sont cocasses et il y a plutôt de l'espièglerie. A noter également les petites interventions de Lewis Trondheim qui m'ont fait marrer.
Au final, un pari réussi de la part de l'auteur.
Avis portant sur la série:
J’éprouve une affection toute particulière pour cette série mythique. J'ai lu un tome puis je suis allé chercher d'un coup la collection entière. Je suis d'un genre un peu impulsif. La vendeuse n'y croyait pas ! C'est sans doute la série qui m'a donné la fibre alors que j'étais un jeune adulte. J'ai pratiquement commencé ma collection de bande dessinée par ce titre.
Il faut dire que cette collection est signée par le maître des scénaristes à savoir Jean Van Hamme alors au sommet de son art. Depuis 2007, Yves Sente a repris le flambeau pour essayer de renouveler la série en apportant un souffle nouveau, voire une véritable cure de jouvence. Il est également un talentueux scénariste mais il ne possède pas le génie de son prédécesseur. On ne le sent pas totalement à l'aise avec le genre. Sa méthode est de diluer l'intrigue principale sur un certain nombre de tomes en multipliant des séries avec des intrigues secondaires qui doivent se croiser. Cela ne semble pas plaire au public même si certains fans s'amusent à croiser les événements. Cela devient trop compliqué et pas assez limpide. On apprend avec le 35ème album de Thorgal qu'il est débarqué au profit de Xavier Dorison ce qui semble encore aggraver le cas de cette série. Il est vrai que les derniers albums montraient un Thorgal beaucoup trop éloigné de sa personnalité. C'était certes innovateur mais pas au goût du public. Son travail sur près de 10 albums (dont la série parallèle consacré à Kriss de Valnor) est tout de même assez méritoire. On a compris qu'avec Xavier Dorison, Thorgal doit revenir aux fondamentaux. Mais bon, le résultat de ce nouveau Thorgal est loin de celui espéré. La créativité semble manquer cruellement.
Les aventures de Thorgal commencent lorsqu'un chef viking découvre un bébé dans une mystérieuse embarcation. On se croirait dans Moïse! Il adopte l'enfant et le nomme Thorgal en référence à ses dieux (Thor le dieu de la foudre et Ægir le géant des mers). Le petit garçon ainsi adopté va devenir un formidable guerrier très habile au tir à l'arc. Il vivra une enfance difficile car rejeté par le peuple viking. Heureusement, son amitié avec Aaricia va le sauver. Ils tomberont amoureux et auront au fil de l'histoire deux enfants avec des pouvoirs tout aussi extraordinaires. Mais surtout, ils aspireront à une vie tranquille loin des tourments de la guerre mais les nombreux dangers du monde semblent les rattraper à chaque fois. Le destin de ce héros le pousse à rencontrer des ennemis de la pire espèce comme l'emblématique Kriss de Valnor qu'on adorera détester!
Cependant Thorgal va progressivement remonter à ses véritables origines. L'aventure nous mènera assez loin jusqu’aux confins de la science-fiction puisque Thorgal est également appelé "l'enfant des étoiles". J’ai véritablement adoré le cycle du pays de Qâ que je considère comme véritablement culte. Ce voyage sur le continent américain jusque-là encore inconnu réserve bien des surprises et nous en révèle beaucoup sur les origines mystérieuses de Thorgal. J’ai également frissonné dans « Alinoé ». J’ai beaucoup aimé l’album « au-delà des ombres » qui fut d’ailleurs primé en son temps. « La cage » m’a également interpellé quant à l’attitude de la courageuse Aaricia. Les derniers albums sont beaucoup moins bons et cela se ressent (par exemple scénario identique aux « Archers » dans « le Barbare »).
Cependant, la reprise du flambeau par le fils de Thorgal à savoir Jolan et son initiation par le mystérieux Manthor peut réserver encore de bonnes surprises. C'est dommage cependant que l'histoire semble un peu s'inspirer de 'la communauté de l'anneau'. Le plaisir semble rester intact. Je dois même avouer que ce renouvellement produit son effet. L'essoufflement de la série semble être totalement oublié. Il ne faudrait surtout pas à mon avis que Jolan soit un clone de son père (genre "qu'est-ce que ferait Thorgal dans une telle situation?). On sait également que ce fuit juste une aventure scénaristique le temps de plusieurs albums pour revenir ensuite sur le père, notre héros qui revient en sauveur de son autre enfant (celui qu'il a eu avec Kriss).
Un mot également sur la qualité du dessin de Rosinski qui ira en s'améliorant depuis 1977 puis en se dégradant à nouveau. C'est devenu un véritable adepte de la couleur directe. Son style, tout en couleurs et pinceaux donc, s'est orienté vers un équilibre assez subtil entre photoréalisme et impressionnisme. Cela apporte une nouvelle résonance plus poétique à cette grande saga. La vérité ou la réalité me pousse à dire que les derniers tomes de Thorgal ne sont pas vraiment bons du point de vue graphique. Même Roman Surzhenko semble faire mieux ce qui est quand même une bonne nouvelle.
A noter qu'il existe 2 BDVD pour compléter cette collection : "Entre les faux Dieux" et "Dans les griffes de Kriss". C'est une bonne expérience à vivre pour un fan afin d'enrichir l'univers de Thorgal. Le fantastique occupe également une part importante à travers les mythologies nordiques. Nous avons là une ambiance à la fois médiévale et fantastique dans une véritable dimension héroïc fantasy. Sur le plan de vue du succès: près de 14 millions de titres vendus avec une traduction dans 18 langues. Il ne manque plus qu'une adaptation TV en série ce qui sera bientôt chose faite.
Parce que "Thorgal" m'a donné envie de lire d'autres BD et de commencer une véritable collection, elle mérite d'être qualifiée de "culte". C'est la bd qui m'a donné la passion pour la bande dessinée.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Avis portant sur la série:
Astérix est une bd totalement incontournable érigée en véritable monument culte. Il a baigné toute mon enfance et plus encore. Il s'agit probablement de la bande dessinée française qui a connu le plus de succès, avec 325 millions d'albums vendus dans le monde en 107 langues et dialectes. ::
C'est un personnage qui existe depuis près de 50 ans. Il a vu le jour dans le premier numéro du journal Pilote en octobre 1959. Petit, pas très beau, il est le portrait fidèle du gaulois finalement assez proche du français avec ses qualités et ses défauts: râleur, bagarreur, têtu et colérique mais également sympathique, courageux, généreux, rusé et fidèle. Il est l'image du copain que nous aimerions tous avoir. Ceci explique probablement l'une des raisons de son immense succès.
Le meilleur ami d'Astérix est Obélix qui l'accompagne dans toutes ses aventures. Ce personnage emblématique de la série apparaît dès la première page du premier album même s'il ne lui est donné un véritable rôle que dans le deuxième "la serpe d'or". Il est finalement le parfait complément d'Astérix: gourmand, susceptible, soupe au lait et sensible. Obélix passera rapidement du statut de faire valoir à celui de héros à part entière. Des albums lui feront la part belle.
A eux deux, ils sont les deux principaux défenseurs du village d'irréductibles. La Gaule est en effet envahie par les forces romaines. Toute la Gaule? Non, il n'y a que ce village peuplé d'irréductibles Gaulois qui résistent encore face à César grâce à la potion magique concoctée par le druide Panoramix.
Quand j'étais plus jeune, j'avais tendance à penser que cette bd véhiculait la dangereuse idée qu'il fallait boire une sorte de drogue pour faire face à l'adversité et que sans cela, on était perdu. Cette force n'était donc pas naturelle un peu comme ces sportifs qui prennent des dopants pour réussir à gagner... J'aurais bien aimé au fond de moi que ces gaulois y arrivent sans utiliser ce subterfuge bien pratique.
Cependant, il ne faut pas oublier non plus le fidèle compagnon de notre duo de Gaulois à savoir Idéfix. Il n'apparaîtra qu'à partir du cinquième album (Le tour de Gaule). De nombreuses personnalités existantes ou ayant existé sont apparues au fil des albums successifs, sous forme de clins d'œil humoristiques (ex: Lino Ventura dans la Zizanie, Guy Lux dans le domaine des Dieux, Jacques Chirac dans "Obélix et compagnie", les Beatles dans "Astérix chez les Bretons", plus récemment Arnold Schwarzenegger dans "Le ciel lui tombe sur la tête").
Cependant, ce n'est pas tout. Des personnages d'autres bd y apparaissent également: ainsi le Marsupilami dans "le combat des chefs", les Dupondt de Tintin dans "Astérix chez les Belges", le vizir Iznogoud est évoqué dans "Astérix chez Rahazade". Je pense que le succès mérité de cette série s'explique par le fait que l'humour s'adresse à toutes les tranches d'âge. Les enfants apprécient le dessin et les situations cocasses ainsi que l'effet burlesque de l'histoire alors que les adultes apprécient la parodie de l'histoire officielle et les différentes références culturelles. La série offre beaucoup d'anachronisme au lecteur pour souligner un trait bien précis (exemple: Lutèce sous le flot de la circulation...).
Par ailleurs, depuis le début de ses aventures, Astérix visite un pays ou une région différente un album sur deux. On a alors l'occasion de se rendre dans de nombreuses contrées loin de son village.
Les albums avec le regretté scénariste Goscinny sont drôles et inventifs (soit les 24 premiers volumes qui étaient édités chez Dargaud qui en a perdu les droits en 1998 suite à des séries de procès intentés par Uderzo). La mort en 1977 de René Goscinny a entraîné un ralentissement dans la fréquence de parution des albums, Uderzo faisant maintenant les dessins et les textes. Le grand fossé devient l'album de la transition. Quel titre prémonitoire quand même !!!
Les albums relevant des Editions Albert-René plongent outrancièrement dans l'exploitation commerciale. Le dernier en date est réellement un désastre (quelle idée que de faire intervenir des extraterrestres!) et jette un réel discrédit sur la série. Uderzo est maintenant âgé de plus de 70 ans et gère le plus grand empire de bande dessinée dans la francophonie. Et il n'a pas peur de dénaturer le mythe Astérix en clamant: "Il n’y a pas de raison que les extraterrestres ne nous aient pas visités du temps des Gaulois. C’était mon idée de départ. J’ai voulu représenter ces extraterrestres sous la forme de la science-fiction des mangas et des bandes dessinées américaines avec leurs caractéristiques, comme ces Américains qui débarquent triomphalement en Irak. " Ce tome a battu tous les records de vente avec la complicité de la presse qui n'a rien eu à redire à de rares exceptions près...
J'aimerais réellement que Uderzo s'arrête car les aventures d'Astérix s'engouffrent de plus en plus vers la voie du paranormal ou du fantastique. Le petit village gaulois est en train de devenir une entité de super héros modernes et perd son âme d’album en album. Les albums d'Uderzo s’égarent complètement de l’esprit originel de l’œuvre depuis la disparition de Goscinny.
Aujourd'hui, Astérix est un nom qui se vend à lui tout seul. L'histoire, l'humour, le scénario... tout cela passe au second plan! C'est bien dommage qu'il ne confie pas le scénario à quelqu'un digne de ce nom afin de se faire aider! Cependant, il faut reconnaître qu'Uderzo reste un excellent dessinateur qui a un sens intuitif de la mise en scène, du gag visuel, de l’expressivité et de la caricature ! Et puis, tout ce qu'il a scénarisé n'est pas mauvais: j'ai bien aimé par exemple "l'Odyssée d'Astérix". Le public est donc, globalement, légitimement déçu. C’est un fait que personne ne peut nier!
Et pourtant, dans la préface du livre d'or du 50ème anniversaire d'Astérix et Obélix (1.2 millions d'exemplaires!), il en rajoute en fustigeant ces imbéciles qui possèdent cette immense vertu de toujours croire à ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent et ce qu'ils écrivent. Il n'a toujours pas compris que le public voulait qu'Astérix poursuive ses aventures après la mort de l'un de ses deux pères: c'est une évidence. Cependant, le public voulait également retrouver des aventures dignes de ce nom. Dans les 4 derniers tomes qui sont sortis, deux sont des commémorations pompeuses et les deux autres des catastrophes sans nom. Bien entendu, le succès n'a jamais été démenti et c'est sur ce phénomène que l'auteur se base pour se justifier (le phénomène Besson).
Juste une petite parenthèse pour dire que cela me fait sourire un peu quand on compare cette série avec De Cape et de Crocs qui est fortement apprécié sur ce site pour de très bonnes raisons. De Cape et de Crocs s'est vendu à tout casser à moins de 100000 exemplaires par tome. On est loin du succès d'Astérix en terme de chiffres et de notoriété et il en faudra des renforts pour que cette série puisse un jour percer le marché ne serait-ce que français. Bien entendu, en terme de qualité, cela reste le digne successeur mais cela ne se popularisera pas pour autant. C'est bien ce qui est malheureux car le public est vampirisé par quelques titres phares qui ne sont pourtant plus les meilleurs dans leur catégorie. Nous, lecteurs et passionnés, nous allons plus loin dans notre démarche car nous nous intéressons à ces titres injustement oubliés.
Pour juger de la série des Astérix, il faut également regarder l’ensemble de l’œuvre et là il n'y a pas photo! Astérix a incontestablement beaucoup apporté à la bande dessinée. Il a fait passer celle-ci de statut de maladie infantile à celui d'art respectable. C'est objectivement une bd culte.
Le cinéma s'est maintenant emparé de notre petit héros mais je n'approuve pas vraiment cette démarche. Il y a une magie dans la bd que le cinéma ne pourra jamais reproduire même à coup de millions d'euros ! De toute façon, le dernier film "Astérix et les Jeux Olympiques" n'est qu'une débauche d'effets spéciaux, de guest-stars et de peoples. Cela se devait être le film le plus proche de la bd, sans blague!
Le 35ème Astérix sera celui du passage à un nouveau relais d'auteurs à savoir Didier Convard et Jean-Yves Ferri. Il était temps ! Visiblement, cela n'a pas empêché le succès des ventes et de la série qui ne démord pas. Il s'agissait de faire oublier la déception liée aux derniers albums. De ce côté là, c'est plutôt réussi car le niveau se relève sans atteindre celui de la belle époque de Goscinny qui semble irremplaçable. Certes, les ingrédients sont là : les romains, les pirates, le barde, les disputes entre Astérix et Obélix... Cependant, j'ai l'impression qu'on tourne toujours en rond. Certains jeux de mots et calembours ne fonctionnent pas. On sourit car c'est quand même sympa de retrouver nos héros d'enfance. Bref, c'est ni bon, ni mauvais.
Le 36ème tome confirme cette vision des choses. Je pense qu'on n'a pas confié Astérix au meilleur scénariste de France. Je me demande qu'est-ce que cela aurait donné avec Joann Sfar ou encore Manu Larcenet. Il manque une certaine créativité afin de booster une licence très lucrative. Et pourtant, cela a été l'ouvrage le plus vendu en France en 2015 avec 1.6 millions d'exemplaires écoulés. C'est dans ces cas-là que je me dis qu'être numéro 1 des ventes ne fait pas forcément la meilleure bd en termes de qualité. C'est surtout la notoriété de ce titre qui fait le reste. Ce n'est point mérité et cela cache toutes les autres bonnes bd qui ne feront pas 10000 exemplaires.
Pour autant, je dois dire que le 37ème tome sur la Transitalique est plutôt une belle aventure qui renoue un peu avec le passé lorsqu'on allait à la découverte des autres régions du monde. Il n'y aura pas réellement de surprise ou de créativité mais cela demeure plaisant à la lecture. Je retiens surtout une énorme campagne publicitaire qui va assurer les arrières et la pérennité de cette série. Quelque chose s'est véritablement perdu et on ne le retrouvera plus jamais. Au niveau du dessin, c'est du très bon travail. Une belle critique sur le sport et les tricheries ou l'idolâtrie exagérée pour certains sportifs peu méritants.
Avis portant sur la série:
C’est un classique incontournable de la BD qui a baigné toute mon enfance. Ce fut d’ailleurs la première série où je possédais l’intégralité des tomes. Nous suivons les aventures d'un jeune reporter accompagné de son fidèle animal Milou.
Tintin est né en 1929. Il n'a pas de nom de famille. C'est comme un surnom. Il est jeune mais sans qu'on puisse déterminer son âge exact. Il a une petite taille et un aspect chétif. Ce n'est plus un adolescent mais pas encore un adulte. Son aspect asexué provoque une ambigüité chez le lecteur destiné certainement à rallier le plus de lecteurs possibles qui opéreront une identification. Hergé avait du génie et beaucoup d'intuition!
Du fait de sa profession, Tintin va beaucoup voyager à travers le monde. Dans le tout premier album, il va en URSS faire un reportage sur ce pays, et devra affronter des bolchéviques prêts à le tuer pour l'empêcher de faire connaître aux Occidentaux la réalité de l'Union soviétique de l'époque. Dans "Tintin au Congo", il fait un reportage sur le Congo, alors encore colonisé par la Belgique, ce qui l'entraîne dans de multiples péripéties. Il sera ensuite envoyé en mission par son journal aux États-Unis.
Il est vrai qu'on voit rarement Tintin travailler. Ce n'est peut-être qu'un prétexte à voyager. Tintin est avant tout très curieux et soucieux de justice. Ainsi dans "L'oreille cassée", il décide de lui-même de retrouver la statuette qui a été dérobé dans le musée. C'est vrai que ce côté lisse du personnage peut énerver! Ainsi dans "Tintin en Amérique", il décide de débarrasser Chicago de tous les gangsters de la ville. Dans "Coke en stock", il va lutter contre les marchands d'esclaves. Nous avons droit également à un affrontement contre les trafiquants de drogue dans "Les cigares du Pharaon", "Le lotus bleu" ou encore "Le crabe aux pinces d'or".
L'aventure peut également prendre beaucoup plus d'envergure et avoir ainsi une dimension politique. Ainsi, dans "L'Affaire Tournesol", il cherche à empêcher deux états imaginaires, la Syldavie et la Bordurie, de s'emparer d'une arme qui pourrait s'avérer encore plus destructrice que la bombe atomique. Bigre, rien que ça!
Cependant, l'aventure peut rester à un niveau beaucoup plus honorable et plus modeste. Ainsi dans "Tintin au Tibet", il se lance dans une dangereuse expédition dans les montagnes himalayennes pour retrouver et sauver son ami Tchang. Il manifeste également une grande fidélité envers ses amis et est toujours prêt à pardonner. De plus, il est d'un tempérament calme et posé, et préfère analyser la situation avant d'agir. Nous avons là l'archétype du héros parfait: ni défaut, ni état d'âme. Les personnages qui vont entourer Tintin vont apporter à la série les nuances nécessaires pour caractériser les travers de l'être humain.
Je me suis souvent interrogé sur les raisons d'un tel succès mais plus encore sur toutes les études qui ont été réalisé à travers le monde pour expliquer Tintin. C'est un personnage surgit de nulle part et qui n'a aucun passé. Il n'a aucune prise réelle avec le temps. Il reste toujours fidèle à lui-même. Il n'évolue pas. Par ailleurs, Tintin ne semble avoir aucune famille. Tintin, personnage plutôt neutre, est une sorte de pure abstraction, une irréalité totale!Toutes ces questions, je ne me les suis jamais posées quand j'étais plus jeune car l'œuvre garde une parfaite lisibilité grâce à cette part de transparence. C'est toujours intéressant d'avoir un autre regard sur cette bd qui semble traverser immuablement les âges.
Il est vrai qu'avec le recul lié à l’âge adulte, je trouve que le succès mondial de cette série n’est point mérité car on a fait mieux depuis mais peut-être était-ce le summum à l’époque. L'un des premiers albums (Tintin au Congo) ne semble t'il pas assez raciste dans le propos? Cela fait l'objet d'une vive controverse. Un avis de la Commission britannique pour l'égalité des races juge la bande dessinée « raciste », et demande de la retirer des librairies! Je ne crois pas personnellement qu'Hergé était versé dans une idéologie de primauté raciale. Il s'est d'ailleurs expliqué à ce sujet. Au moment où il a réalisé cet album (en 1930), il vivait au milieu de préjugé et de stéréotypes typiques de la vision qu'avaient de l'Afrique les Européens à cette époque. Un esprit paternaliste de la Belgique sévissait à ce moment là.
Curieusement, cet album là aurait pu également donner lieu à une autre polémique. En effet, Tintin montre dans cet album une certaine cruauté envers les animaux, contrairement aux albums suivants: il donne des coups de pieds à un léopard affaibli, il fait exploser un rhinocéros, il tue et dépèce un singe pour aller récupérer Milou qui a été enlevé! A quand un nouveau procès d'un étudiant membre de la ligue de protection des animaux?
"Le sceptre d'Ottokar" sorti en 1939 raconte l'histoire d'un Anchluss raté. Le sujet était brulant d'actualité pour l'époque. L'ouvrage est un parti pris en faveur d'un régime politique paisible loyaliste et royaliste contre une dictature militaire fasciste et expansionniste. Pour enfoncer le clou les ordres d'invasion de la Syldavie sont signés d'un certain Müsstler et là l'analogie avec les acteurs du moment Mussolini et Hitler est tout à fait limpide. C'est une dénonciation virulente du nationalisme qui sévissait en Europe. Voilà un point de vue courageux de son auteur!
On ne verra jamais Tintin entretenir une relation amicale, et encore moins amoureuse ou sexuelle, avec une femme. Le manque de personnages féminins traduit' il également un certain machisme? La femme n'est présente que par le biais de la Castafiore, peu attirante et caricaturale à souhait : c'est dire! Cependant, l'auteur a toujours précisé que les relations amoureuses ne trouvaient pas leur place dans son œuvre. C'est un choix de l'auteur qu'il nous faut respecter sans avoir d'arrières pensés nauséabondes (Tintin est 'il gay?!). A cette époque, jeunesses masculine et féminine étaient en Europe clairement séparées tant dans la vie scolaire que dans les publications qui leurs étaient destinées. Ceci explique cela...
Les aventures de Tintin suivent une trame très linéaire (une énigme résolue de manière logique) mais Hergé les présentait avec un sens de l'humour caractéristique. De plus, il y a introduit des personnages secondaires qui, bien qu'étant prévisibles, sont attachants et captent l'attention du lecteur.
Je dois avouer que mes albums préférés sont le dyptique: "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune". Ah, cette magnifique fusée aux carreaux rouges et blancs ! Et puis, je considère que l'auteur était un véritable visionnaire quand on songe que cet album a été crée 4 ans avant que les Russes ne lancent Spoutnik dans l'espace.
Les aventures de Tintin ayant pris fin officiellement avec le décès du créateur le 3 mars 1983 au contraire d'Astérix qui a sombré dans l'exploitation commerciale. Personnellement, je trouve que c'est beaucoup mieux ainsi. La vingt-quatrième aventure, "Tintin et l'Alph-Art", est resté inachevée. Dans cet album, Tintin évolue dans le monde l'Art moderne, et l'histoire se termine sur une scène où Tintin risque d'être tué, enfermé dans du plexiglas et exposé comme une œuvre d'Art.
Par ailleurs, le grand cinéaste Steven Spielberg va adapter Tintin sur le grand écran. Ce n'est pas une première mais les expériences passées furent de retentissants échecs. Je suis curieux de savoir s'il pourra redonner une seconde vie à ce personnage mythique. Tintin demeure une BD que tout collectionneur doit posséder mais pas seulement au nom de la nostalgie d’une époque révolue. Nul ne pourrait contester ce que ce héros d'un autre genre a apporté à la Bd. C'est une reconnaissance du travail d'Hergé.
Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5
Avis portant sur la série:
Ce manga à connotation historique est un réel coup de coeur. Il est plutôt rare d'en rencontrer. Par bien des aspects, cela m'a rappelé l'excellente série Cesare mais sans la rigueur. Cependant, le sujet s'intéresse particulièrement à la fabrication des tableaux dans les fameux ateliers durant la Renaissance à Florence.
Arte n'est pas seulement le nom d'une célèbre chaîne de TV intelligente dans sa programmation culturelle mais également le prénom d'une jeune aristocrate de 16 ans qui renonce à sa condition pour devenir artiste peintre. Cependant, elle devra surtout faire face à la misogynie ambiante. En effet, les hommes détestent qu'une femme vienne empiéter sur leur chasse gardée.
Au début du XVIème siècle, la plupart des filles recevaient une éducation au rabais par rapport aux garçons du même milieu. Tout ce qu'on demandait aux femmes, c'était d'être de bonnes épouses, d'avoir des enfants et de bien les élever. Arte va s'élever contre ce système mais elle paiera très cher le prix de cette liberté. Enfin, une vraie héroïne qui est déterminée et volontaire !
Ce manga va également nous permettre de nous immerger à travers le quotidien de cette ville au milieu du foisonnement de la Renaissance. On va découvrir ainsi les différentes corporations, le rôle de l'Eglise, le marché, le carnaval également et les courtisanes. La narration aidant, on sera vite submergé par ce récit.
L'auteur est un réel inconnu qui frappe fort pour sa première série richement documentée. Le dessin est une vraie merveille sur un support tout à fait adapté et très soigné. On a du mal à y croire ! C'est une vraie success story. On va suivre cette série de très près car elle nous réserve le meilleur tel que c'est parti. Il faut lire Arte si on apprécie particulièrement les mangas de qualité.
Déjà 7 tomes et le récit a pris totalement une autre tournure ce qui apporte un peu de nouveauté et de renouvellement. Arte est devenue préceptrice à Venise pour dompter une petite fille au caractère assez capricieux. Certes, on s'éloigne un peu de l'art et des tableaux. Cependant, on découvre une ville magnifique ainsi que la société des aristocrates vénitiens qui ne manque pas de charme. C'est toujours aussi beau graphiquement parlant.
Les mangas que j'achète actuellement sont assez rares. Cette série en fait pourtant partie. On pourrait également penser que cela serait réservé à un lectorat plutôt féminin mais il n'en n'est rien malgré les couvertures. Il faut aller au-delà pour percevoir la grâce et la beauté de l'histoire.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
J'aime le genre du western spaghetti dont semble s'inspirer ce titre. Il y a déjà une grande maîtrise du scénariste qui nous présente des personnages aux caractères bien trempés et donc différentiables.
On se souvient tous de la magnifique série culte Alim le tanneur. J'ai été agréablement surpris de voir le même auteur abordé un genre différent. Un petit mot également pour le dessinateur Paul Salomone dont c'est la première réalisation à ce niveau pour dire qu'il dessine très bien. La colorisation est également parfaitement réussie. Bref, la qualité est incontestablement au rendez-vous. Maintenant, il reste à savoir si cette aventure va continuer sur cette lancée. On l'espère en attendant le second tome.
Je n’avais pas trop compris la résonance de ce titre car on voit un homme Byron Peck qui semble prendre son pied avec les armes à feu bien qu’il dit les détester. Le second tome va être une véritable révélation à défaut de révolution mexicaine. On va se pencher sur le passé récent de nos trois protagonistes et surtout découvrir le traumatisme de notre héros qui ne sera pas forcément aussi sympathique qu’on le croyait. J’ai beaucoup aimé le changement progressif de ce personnage avocat de métier. Bref, la psychologie sera de mise après l’humour dévastateur du premier volume.
Et puis, et surtout, il y a l’objet de la quête que l’on comprend. Il s’agit d’une interprétation de l’un des articles les plus litigieux de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique. On aperçoit clairement quels sont les enjeux de ce petit bout de papier qui fut volé malencontreusement. De nos jours encore, le port d’arme est l’objet d’un vif débat dans ce pays pas comme les autres. Les récentes tueries n’ont pas eu raison des marchands d’armes représenté par le puissant lobby la National Rifle Association dont le but est de promouvoir les armes à feu sous couvert de protection des droits civiques. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la boutade de l’auteur au niveau des dédicaces sur la page de garde.
En conclusion, ce second tome aura réussi l’exploit à faire mieux que le premier en prenant un virage inattendu. En effet, on avait été plongé au cœur d’une action tonitruante. Le second a une portée plus philosophique au risque d’un long flashback. Résultat : l’aventure s’éclaire. Pari réussi. Et puis, ce dessin est d’une incroyable vitalité. J’adore véritablement !
Le troisième tome nous offre la suite des aventures de Byron, Tim et Hoggart qui courent toujours après la méchante Margot détentrice des fameux documents pouvant changer la face de l'Amérique et sa législation sur les armes à feu. C'est une véritable course-poursuite avec ses nombreux rebondissements. On est au coeur de l'action sous le soleil de plomb du désert de l'Arizona. A noter que les dialogues sont plus rares pour laisser place à l'action.
Le quatrième et dernier tome marque la conclusion de cette sympathique série. A noter que l'humour sera beaucoup moins présente pour laisser place à une terrible tragédie. Cela ne se terminera pas forcément bien alors que l'on aurait sans doute attendu le contraire. Du coup, cela laisse un goût un peu amer. A chaque tuerie aux Etats-Unis, on ne peut s'empêcher de penser à ce fameux second amendement...
Juste un dernier mot pour dire que j'aimerais bien voir plus de titres dans le genre « western ». Cela me manque de ne plus voir de western à la télé comme dans le temps. Le genre a disparu même si régulièrement on trouve quelques œuvres ici et là.
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Avis portant sur la série:
C'est franchement un manga comme je les aime et qui s'inscrit dans une réalité historique. On est tout de suite plongé dans le cœur de l'action au travers d'une bataille. On fait la connaissance d'un jeune combattant dans l'univers des Vikings. Celui-ci a été embarqué de force dans l'équipage d'un chef de guerre qui a tué son père. Il ne rêve que de vengeance.
Au-delà de cette intrigue plutôt basique, il y en aura une autre beaucoup plus passionnante qui se profile : celle de la découverte de l'Amérique du Nord par les Vikings d'un territoire surnommé "Vinland". Nous savons que c'est Leif Ericson, le fils d'Erik le Rouge, qui fut le premier européen à explorer les terres de l'Amérique du Nord (notamment la région qui deviendra Terre-Neuve au Canada). Bref, tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un très agréable moment.
Je suis également émerveillé par le style graphique de très bonne qualité. Le dessin est soigné avec ce fourmillement de détails qui confère au réalisme. Par ailleurs, l'enchaînement entre les cases est d'une très bonne fluidité que je ne retrouve malheureusement pas dans tous les mangas. La lecture demeure très agréable sans aucune lourdeur avec une action rapide. C'est quand même assez rare pour le souligner.
Le second volume n'a fait que confirmer la bonne impression laissée par le premier. C'est "Le" manga du moment ! J'achète également scrupuleusement chaque numéro à sa sortie ce qui est plutôt rare. C'est bien un de mes mangas préférés. On se rend compte au fil des volumes que l'intensité de l'histoire monte à chaque fois d'un cran.
Cependant, je dois bien avouer que passer 7 tomes, le soi-disant héros que nous suivons depuis le début nous tape un peu sur les nerfs et le méchant de service se révèle sous un aspect nouveau et inattendu. On s'aperçoit que les personnages évoluent en gagnant en puissance. Cela nous réserve encore de très bons moments en perspective.
Et puis, vient ce fameux 8ème tome qui bouleverse totalement les données de cette histoire. C'était assez inattendu pour le lecteur d'où le coup de génie de l'auteur. On découvre en effet que tout ceci n’était qu’un prélude où notre jeune garçon en quête de vengeance se fait littéralement voler la vedette par un méchant hors pair comme on en rencontre peu dans le monde de la bande dessinée. On se rend compte que l’auteur nous a littéralement manipulés pour nous emmener là où il voulait. Oui, c’est véritable un coup de maître !
Le 9ème et 10ème tome semble marquer une pause dans la progression de l'histoire avec un passage dans le monde des paysans et des esclaves qui nous apprendra beaucoup de choses intéressantes. Cette série s'avère également assez instructive sur la vie de l'époque dans les pays nordiques. Il est dommage que certains passages qui sont censés être plus légers copient sur les mangas nippons au lieu de rester sur le terrain de la crédibilité.
Vinland Saga se révèle une passionnante histoire de Viking avec un graphisme impeccable. Que demander de plus ? Espérons que cela ne soit pas trop long ... Pour autant, j'en redemande à chaque fois car l'auteur s'est s'y prendre pour faire durer le plaisir. On trépigne d'impatience pour découvrir la suite !
Il faudra pourtant attendra 14 mois entre le tome 10 et le tome 11. On se pose légitimement la question des raisons d'une si longue attente qui est assez inhabituelle pour un manga qui semble s'inscrire comme une longue série. J'avoue avoir des craintes sur la pérennité surtout quand on a déjà investi sur 10 tomes. Et puis la qualité de cette série ne mériterait pas un arrêt brutal. Il va falloir s'accrocher !
Ayant pris note que c'est bien le passage d'un tsunami sur le Japon qui a retardé les publications mondiales notamment de ce manga, j'ai enfin découvert ce 11ème tome. On revoit le roi Knut qui a désormais un tout autre visage. Visiblement, il n'échappera pas à l'influence néfaste de la figure du père. Cela en devient pathologique. J'aurais espéré une plus grande avancée du récit pour nous mener sur la route du Vinland mais il faudra encore patienter.
Après un interlude à la ferme danoise, nous voilà plonger enfin dans la recherche du financement d’une exploration des terres du Vinland. On croit se rapprocher mais le cap sera mis sur la Grêce afin de vendre des cornes de narval. Je veux bien mais on a le sentiment que le Vinland s’éloigne de plus en plus. Par ailleurs, je ne supporte pas l’humour qui est de mise dans le tome 15. Là encore, on a l’impression que la série se ringardise.
Les personnages ont fait connaissance, ils ont vécu des aventures éprouvantes avec beaucoup de violence et là, ils se relâchent littéralement. On se croirait dans One Piece ! Or, c’est assez artificiel dans le principe. La rigueur devrait être de mise. Le héros est enfin débarrassé de ses démons intérieurs. Il a même une nouvelle coupe de cheveux. Bref, c’est un certain renouveau.
Le voyage se poursuit pour un nouveau cycle tout en étant retardé. On n'est pas près encore d'arriver au Vinland où notre héros rêve de construire une terre d'amour et de paix. A noter une certaine constance dans le graphisme qui demeure d'excellente qualité.
Au final, c’est un manga que je possède et que je suis attentivement même si le rythme de parution est très lent (avec une moyenne actuelle d'un tome par an). C’est tout de même l’une des meilleures séries du moment car atypique dans la production actuelle.
Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5
Marjane raconte sa vie, depuis son enfance intrépide dans une famille cultivée et libérale, de l’Iran impérial, jusqu’à son arrivée en France. L’épopée couvre 30 années d’Histoire (La chute du Shah, la République islamiste, la guerre avec l’Irak) ainsi que son histoire autobiographique avec un exil en Autriche.
C’est une œuvre magnifique qui mêle le rire aux larmes. L’auteur nous montre les ravages de la dictature islamiste avec son lot d’intolérances et d’arrestations. On a véritablement de la peine pour ce peuple iranien à qui on a confisqué les bénéfices d’une révolution. Un régime oppressant contre un autre encore plus abominable notamment sur la condition féminine !
Cependant, le regard de l’auteur sur la société occidentale est également très critique et c’est une bonne chose pour ne pas tomber dans une mauvaise caricature. J’ai été sublimé par l’intelligence du fond. J’ai également été touché par la personnalité rebelle de Marjane ainsi que par son cercle familier. Le rythme est vif et soutenu. L’humour et la tragédie s’enchaînent admirablement.
Cette œuvre est à la fois subjective et universelle mais également sensible et profond. L’Iran a trouvé sa meilleure ambassadrice en la personne de l’auteur. On ne connait rarement ce qu'est la réalité et le quotidien des Iraniens. Persépolis va bien au-delà de la trame historique et du drame intimiste. C’est une réussite touchante et attendrissante ! Digne et intègre car elle prône les libertés individuelles ! Avec ces dialogues percutants, l’œuvre devient une vraie comédie sociale. Une Bd sincère, pédagogique et militante. C’était un pur moment de bonheur ! Grandiose ! A lire sans hésitation !
Note Dessin: 3/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4/5
Avis portant sur la série:
En proie au silence laisse sans voix, c'est le cas de le dire ! L'auteure nous livre le comportement des victimes face au viol dans une société de plus en plus machiste. Cela ne vous rappelle rien ? Le sujet de la condition féminine est malheureusement toujours d'actualité et même dans notre pays.
Évidemment, c'est une œuvre choc qui dénonce le sexisme ainsi que les agressions sexuelles. Cependant, la loi du silence règne et c'est encore plus difficile pour les victimes.
Fort heureusement, on va éviter l’œuvre purement féministe pour rester dans le contenu propre à la société japonaise. Cela donne encore plus de puissance. Le visuel est réaliste et froid à l'image de l’œuvre.
L'auteure a choisi le lycée comme théâtre d'action car il est vrai que les premières rencontres amoureuses ne se font pas dans le monde de l'entreprise mais plutôt en milieu scolaire.
J'ai eu beaucoup de peine pour ces personnages bouleversés. Notre héroïne est une professeure qui se détache énormément comme pour se protéger. On va comprendre ce qu'il lui est arrivé pour qu'elle en devienne un peu cynique et désabusée. Elle va avoir une relation assez intéressante avec un de ses élèves, également très solitaire et qui cache de lourds secrets.
C'est une lecture profondément déstabilisante mais qui pousse à une réflexion salutaire sur une société qui semble corrompre les esprits.
Avis portant sur la série:
Neun veut dire 9 en Français. Je précise qu'il s'agit de l'Allemand. Nous sommes en effet en 1940, alors que le III ème Reich semble être à son apogée. Visiblement, les équipes d'Hitler ont réussi à concevoir 13 enfants qui ont hérité de l'ADN du Führer pour assurer la pérennité de l'ère nazie.
La première réflexion qui pourrait nous venir à l'esprit est de se dire : pauvres enfants qui ne sont pas aidés avec un tel père autoritaire et sans pitié ! Il faut dire que celui-ci ou son entourage à commencer par Himmler et Goebels ont décidé de les exterminer tous. Ceci dit, c'est un peu dans leurs tristes habitudes...
A noter que ce premier tome est introductif. Il ne livre que peu de renseignements sur les enjeux. Il y a de l'action mais cela prend son temps. Il y a un petit fond d'ésotérisme également. On ne peut s'empêcher de penser que c'est traité de la même manière que la série qui cartonne sur Netflix, à savoir Strangers Things où les enfants sont également des numéros.
Les tomes qui se suivent se révèlent assez passionnants avec des personnages secondaires qui se révèlent assez charismatiques.
Le crayonné est très sombre, à l'image de cette période où l'on ressent de la peur au vu des uniformes de SS. Cela crée une atmosphère assez angoissante et anxiogène. Il y a une incontestable maîtrise de la part de l'auteur qui délivre une très belle prestation.
J'ai rarement vu un sujet aussi prémonitoire en phase avec notre actualité. En effet, dans le synopsis, le monde a fait face à un virus sans précédent qui a décimé une bonne partie de l'humanité sur tous les continents et ceci à la veille de la réélection de Donald Trump. Cela ne vous rappelle rien ?
La fièvre hémorragique ne pardonne pas. Les scientifiques ne connaissent même pas l'origine de ce virus malgré leurs recherches. Le responsable est sans doute le changement climatique. En effet, c'est peut-être lié à la fonte des glaces qui a libéré de vieilles souches de virus enfermées dans le permafrost en Alaska et en Sibérie.
J'ai beaucoup aimé cette introduction en guise de feuille de journaux qui décrivent les événements ayant conduit à cette catastrophe mondiale. Il y a eu également les fake news sur l'arrivée de vaisseaux aliens. Pour autant, on s'apercevra que ce n'est pas de la science-fiction puisque les aliens débarquent pour envahir le monde d'une manière assez peu conventionnelle. Et si c'était eux qui avaient inoculé ce virus aux humains pour mieux nous envahir par la suite ?
Je dois dire que je préfère nettement ce scénario de Runberg à son autre série de science-fiction à savoir Orbital qui se perd dans des conjonctures. Là, on a droit à un bestiaire d'aliens et une véritable intrigue qui nous fait peur. La fin de ce premier tome est d'ailleurs plus qu'effrayante. On reste dans le genre survival.
J'ai beaucoup aimé cette mise en place car c'est un travail recherché. Un mot sur le graphisme pour dire qu'il est vraiment époustouflant. Bref, c'est l'association réussie de deux auteurs talentueux.
Les survivants humains vont se retrouver dans trois camps différents : les adorateurs de ces aliens qui voient leur arrivée comme le nouveau messie, les résistants qui vont se battre quitte à terrifier la population afin de rejoindre leur cause perdue d'avance et les autres qui tentent de reconstruire la civilisation de manière pacifique en coexistence avec ces aliens. Notre héros ne souhaite pas choisir son camp ce qui aura de terribles conséquences. Quelquefois, dans la vie, on n'a pas trop le choix...
Par ailleurs, on va espérer que la seconde partie à savoir l'invasion extraterrestre n'aura pas lieu et que les similitudes s'arrêtent là.
Avis portant sur la série:
Pourquoi personne ne se rappelle de notre monde ? C'est à cette question existentielle que ce manga d'aventure essaye de répondre.
En résumé, les humains ont gagné la guerre contre quatre autres races (dragons et autres démons). Ces derniers sont enfermés dans des tombeaux un peu semblables aux pyramides d’Égypte. Notre héros Kai Vento est l'un des gardiens de ces gigantesques tombeaux alors qu'une centaine d'années après cette grande guerre est déjà passée.
Notre héros va se retrouver projeté dans un monde qui ressemble au notre à quelques détails près à savoir si l'espèce humaine avait perdu la guerre. Visiblement, le monde a été réécrit mais personne ne se souvient du monde d'avant à l'exception de notre jeune héros. Voilà pour l'explication de ce titre étrange.
Au niveau du style graphique de ce manga, il est tout à fait appréciable et s'inscrit bien dans cet univers de fantasy mâtiné de science-fiction. C'est soigné dans les décors et les personnages sont magnifiques de beauté.
Je dois dire que ce début est plutôt prometteur grâce à l'efficacité du scénario. J'adore ce concept de réécriture de l'histoire dont se servent d'ailleurs quelques dictateurs pour asseoir leur nauséabonde idéologie. Notre héros va tout faire pour remettre les pendules à l'heure. On lui souhaite bien du courage.
Je me surprends vraiment à donner cette note de 4 étoiles et également de conseiller la lecture. Il faut dire que ce n'était pas pari gagné d'avance.
En effet, je n'apprécie guère les bandes dessinées en noir et blanc où la narration est omniprésente car il faut alors raconter des choses intéressantes. Là, on entre dans la psychologie d'un pianiste qui a été amputé de son bras droit durant la grande guerre.
C'est inspiré de la vie de Paul Wittgenstein commanditaire du fameux concerto pour la main gauche de Ravel. Le personnage est plutôt assez antipathique. Il a laissé mourir l'amour de sa vie par lâcheté à cause des convenances sociales pour en épouser aussitôt une autre. Par ailleurs, il était fortement nationaliste et contre la classe ouvrière en vivant dans une certaine aisance bourgeoise. Bref, un portrait pas forcément flatteur.
Cependant, il faut aller au-delà de ses propres sentiments pour juger objectivement une bd et admirer tout son potentiel. Il s'agit là d'une oeuvre intimiste d'une grande sincérité. Le graphisme est également fascinant en dégageant un certain onirisme. Au final, c'est réussi dans son effet. Pour une première oeuvre de l'auteur, je ne peux que le féliciter pour cette qualité à la fois d'écriture et du dessin. Le contraire aurait été crétinerie.
Avis portant sur la série:
Dans ce manga, il s'agit de la relation entre une jeune fille et une vieille mamie passionnée de manga. Cela fait voler en éclat tout ce qu'on pouvait penser sur les préjugés. On peut être unie par une même passion. Il n'y a pas d'âge pour dire ce que l'on aime par exemple.
Cela renvoie également à ma propre histoire où j'adorais véritablement ma grand-mère qui aimait tout comme moi par les clips musicaux du top 50. Elle connaissait tout les artistes qu'aimaient normalement les jeunes. Aujourd'hui, je suis un peu comme elle vis à vis des plus jeunes sur de nombreuses passions entre la musique, le cinéma ou la bande dessinée. Il faut être ouvert pour rester jeune d'esprit. Cependant, ce n'est pas donné à tout le monde, j'en conviens.
Tout cela pour dire que c'est le fond qui importe. L'auteur a voulu nous montrer que les échanges intergénérationnelles sont possibles si on est uni par une même passion. Le yaoi n'est alors qu'un prétexte. Je vois également qu'être lecteur de yaoi ne signifie pas pour autant qu'on est gay. On peut se prendre parfois des remarques assez blessantes qui sont toujours guidées par des a priori. Or, la nature est parfois plus complexe.
En ce qui me concerne, c'est une excellente découverte. Ce manga est une vraie pépite. J'ai bien aimé le style de cette mangaka pour amener les choses. Nous avons un duo de personnages que tout oppose et qui est véritablement attachant. C'est doux, bienveillant et sympathique. Bref, une lecture qui fait du bien dans ce qu'elle a de plus attendrissant.
Dans la forêt des lilas commence comme un conte pour petite fille sage et se termine en véritable drame dans l’Angleterre victorienne. On peut être dérouté par un changement de ton mais j’avoue que cela m’a fait l’effet d’une bombe mais dans le bon sens du terme. Enfin un conte qui n’est pas niaiserie et qui apporte quelque chose de neuf. Il y a de la maturité et de l’originalité. C’est à souligner.
Il s’agit de l’histoire d’une fille malade qui s’évade chaque nuit dans un monde de rêves afin d’échapper à la triste réalité. Cela peut rappeler par certains égards le chef d’œuvre qu’est le film Le labyrinthe de Pan. On oscille entre rêve et réalité.
Jamais je n’aurais pensé donner un 4 étoiles mais ce titre le vaut bien. Il y a un côté onirique mais également métaphorique. Même le graphisme possède un côté enchanteur avec le souci de petits détails dans une forêt bien dense.
A noter qu’il s’agit en dépit de tout d’un conte pour adultes. Laissez-vous envouter par le doux parfum des lilas de cette forêt. Vous n’en reviendrez peut-être pas.
J'ai abordé cette lecture de manière objective bien que je ne sois pas fumeur. Quand je suis ressorti de ce dossier sans filtre, je dois bien avouer que cela m'a conforté dans ma position prise depuis le plus jeune âge. Il est vrai que tout est fait pour qu'on tombe dedans et qu'on n'en ressorte plus aussi facilement. Cette enquête très poussée nous explique tous les mécanismes de la dépendance au tabac.
Pourtant, fumer était présenté comme un acte viril et d'une forme de liberté et d'indépendance. On devient impuissant et esclave. Il faut dire que la puissante industrie du tabac a véritablement tout fait pour influencer les masses, les médias, le cinéma et les hommes politiques. Cela va très loin. Je suis sidéré par le résultat. On attend en effet un milliard de morts au XXIème siècle dans le monde.
La bd en elle-même est bien construite bien que très longue. Cependant, il fallait une démonstration détaillée pour étayer les arguments et nous convaincre. C'était une bonne idée également que de se servir d'un monsieur Nico qui représente cette industrie qui répand cette épidémie à travers le monde. Son cynisme fait froid dans le dos.
Au final, un très bon reportage que tout le monde devrait lire tant le phénomène peut tous nous toucher de manière directe ou indirecte.
Avis portant sur la série:
C’est typiquement le genre de lecture de bd que j’aime bien et dans un domaine que j’affectionne à savoir le thriller financier. Il est vrai que le monde des banques est impitoyable. Il faut respecter la règlementation mais tout semble fait pour la contourner. On peut même y être encouragé subtilement par ses responsables qui ne veulent pas se mouiller.
J’ai bien aimé l’entrée en matière puis la suite qui tient véritablement la route. Le scénario est réellement bien maîtrisé. Par ailleurs, le dessin assez classique est d’une très grande visibilité. La lecture a été très agréable. Bonne idée également que de reprendre le thème de la vengeance façon Comte de Monte-Cristo dans une version plus moderne sur fond de complot boursier.
A noter que le héros de cette série ne sera ni un Largo Winch, ni un Larry B. Max ce qui change un peu avec ces standards. C’est une série que j’ai bien aimé. Pour autant, son évolution notamment au tome 9 ne m’a pas beaucoup plu car on s’éloigne du monde de la finance. Je pense qu’il aurait fallu clore la série bien avant.
Our summer holiday est une gentille chronique d’un été pas comme les autres pour un jeune adolescent de 11 ans qui fait la découverte de l’amour alors que rien ne l’y prédisposait. Il est passionné par le football mais il traîne de lourdes casseroles liées à un passé un peu douloureux.
En effet, il a perdu son père suite à une maladie dans sa jeunesse. Il vit seul avec sa mère qui fait tout pour s’en sortir. Il se rendra compte qu’il y a malheureusement encore pire comme situation. Il va faire la connaissance de la belle et gracieuse Rio qui est pourtant mise à la marge par les élèves de l’école.
Le graphisme est tout à fait avenant et soigné. L’enchaînement des cases est naturel. Il n’y a pas d’accroc ni d’incohérence. Cela rend la lecture assez agréable.
La fin tout en émotion sera très touchante. On ressent néanmoins de la tristesse et de la mélancolie. Une belle lecture pour un été.
Ce titre est réellement une bonne surprise. Cela part d'une très bonne idée de départ: que ferions-nous s'il nous restait plus qu'un an à vivre avant une apocalypse programmée à l'échelle mondiale ? Cependant, cela commence dans la joie et la clameur de toute une population devant un miracle alors qu'une jeune fille de 13 ans prénommée Magda semble totalement desespérée et en totale décalage. On vivra alors au fil de cette dernière année jusqu'au moment fatidique.
J'ai trouvé cet ouvrage dans le rayon jeunesse de ma médiathèque. C'est un réel classement par erreur qui m'a choqué. Je pense que le dessin un peu enfantin a présidé ce choix. Cependant, j'ai rarement vu une bd aussi dure traitant de sexe, de drogue et même de suicide. C'est une véritable descente aux enfers qui ne convient guère à la lecture de bambins de 7 ans. Oui, avant un classement de ce genre, il faut tout simplement la lire.
Au final, c'est un album assez surprenant et qui remue un peu les tripes. C'est bien de vivre sa vie à fond mais cela comporte également des risques et des dérapages...
2 auteures, 2 histoires parallèles entre Périgueux en France et Montréal au Canada, et enfin une rencontre. Il est clair que les deux auteures ont dû se coordonner pour ne pas se mêler les pinceaux. Il y avait un vrai défi technique à relever à savoir la création partagée.
Je trouve également que le procédé d'une page par héroïne était fort bien trouvé bien qu'il fallait raccrocher à chaque fois le petit bout d'histoire. Pas pratique mais au final, cela se tenait parfaitement avec notament ces interconnections numériques malgré le décalage horaire de six heures. Et puis, ce voyage en France où enfin cela se rejoint. Oui, la démarche est d'une grande intelligence.
C'est une bd qui reste proche de la réalité avec des personnages bien ancrés dans un style différent. On va suivre d'ailleurs leur évolution sans aucune mièvrerie. Fraîcheur, sensibilité et émotion seront au rendez-vous. C'est une belle trouvaille assez originale dans le concept.
C'est clair que le sujet est totalement explosif. Attention, l'hypocrisie du système veut que même mis en examen pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens, l'ancien président n'en demeure pas moins présumé innocent jusqu'à ce qu'un jury le déclare coupable. D'ailleurs, il dément catégoriquement alors que les preuves accumulées par ces cinq journalistes indépendants sont totalement accablantes. C'est une honte absolue. Reste à attendre le verdict final qui peut encore nous réserver des surprises si on doute de l'indépendance de l'institution judiciaire.
Cette bd est nécessaire pour comprendre. J'étais de ceux qui avait acclamé le courage héroïque de ce président qui nous débarrassait de l'un des pires dictateurs et terroristes du XXème siècle. Si j'avais su que c'était pour se débarrasser d'une preuve gênante ou pour des intérêts pétroliers et nucléaires. Il y a eu encore une fois de la désinformation de la part des médias contrôlés par des puissants hommes de droite. Heureusement qu'il existe de véritables journalistes qui font bien leur travail car ce sont eux les véritables justiciers de ce monde pourri.
C'est une bd enquête objective très bien construite. Je trouve que c'est une bonne idée de le faire sous le format de la bd car c'est un mode de communication qui passe mieux qu'un gros ouvrage à lire. La lecture a été assez facile avec un dessin assez froid qui ne tombera pas dans la caricature humoristique. A classer dans les bds d'utilité publique.
Avis portant sur la série:
J'adore ces histoires de stations de métro abandonnées. Cela s'inspire d'ailleurs de faits réels provenant de lignes fantômes de métro parisien pour s'enfoncer par la suite dans un récit totalement fantastique teinté également de poésie.
Je dois dire que la magie a opéré grâce à une mise en scène assez crédible. Ce n'était pas gagné d'avance mais je reconnais une belle réussite en la matière. Le glissement vers le fantastique se fait par petites touches. On suit avec plaisir les aventures de la petite Ninn à la recherche de ses origines.
Les dessins sont réellement de toute beauté. On est assez vite pris dans l'histoire et c'est sans doute grâce à ce graphisme particulièrement soigné.
Je reconnais presque toujours une bd quand elle est réussie. On dit que je suis avare de 4 étoiles. Pas cette fois-ci car c'est amplement mérité.
Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce titre qui sera décliné en deux albums. Cela me fait penser à la collection "La sagesse des mythes" de Luc Ferry. Il est clair que cette histoire de Thésée aurait pû en faire partie tant il s'agit d'un des contes les plus célèbres de la mythologie grecque. C'est presque le même format et le même style graphique réaliste. Mais non, il s'agit d'un titre concurrent chez les Humanoïdes associés.
J'ai beaucoup aimé cette audace de départ que de dire que Thésée était en réalité une femme. On a du mal à y croire au début mais le développement est assez convaincant. On pourra également être choqué par l'attitude du roi d'Athène Egée vis à vis des siens mais ce sont les moeurs de l'époque. Cela reste une lecture destinée plutot aux adultes qu'à la jeunesse. Vous voilà averti.
Au final, un très bon début et une envie de découvrir la suite et le fameux combat avec le Minotaure. Bref, une excellente relecture de ce mythe.
J'ai plutôt bien aimé cette adaptation d'Annie Pietri mettant en scène une jeune fille Marion qui entre au service de la fameuse Marquise de Montespan qui était la favorite de Louis XIV et qui se rêvait d'être reine du royaume de France.
Marion possède un don particulier à savoir un très bon odorat qui lui permet de composer de véritables parfums aux senteurs assez exquises. Cela va plaire dans un château de Versailles où règne la puanteur ainsi que les complots les plus obscurs derrière les faux-semblants de la Cour.
Je trouve que le récit est parfaitement adulte bien que destiné à la jeunesse pour faire découvrir le siècle du Roi Soleil. C'est fort bien réalisé. Rien à redire également du côté du dessin qui conjugue douceur et élégance. Bref, une très bonne lecture. Dommage que le format assez petit n'est pas plus mis en valeur cette bd.