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Je crois savoir que les madones et les putains ne font pas bon ménage. Mais bon, très souvent dans la réalité et loin de l'hypocrisie ambiante, ce sont bel et bien les mêmes femmes. C'est en tout cas la thèse de cette BD initiée par Nine Antico, une autrice italienne.
Elle va nous conter trois nouvelles présentant à chaque fois un portrait de femme dans l'Italie du XXème siècle à des époques un peu différentes. On se rendra compte également de toute l'évolution de la société italienne. Agatha, Lucia et Rosélia vont connaître un destin pour le moins tragiques à cause de l'Histoire. Trois saintes qui vont être sacrifiées sur l'autel d'une société soi-disant bien-pensante mais profondément machiste.
La Seconde Guerre Mondiale a laissé beaucoup de traces. On se rendra compte également de l’émergence des mafias peu après la période fasciste. J'ignorais que les américains avaient permis l'émergence de celle-ci.
Je ne cacherai pas que je n'ai pas du tout aimé l'aspect graphique qui fait qu'on ne rentre pas aussi facilement dans la lecture de ces différents récits. Or, c'est important qu'une BD soit bien dessinée. La forme a toute son importance.
A noter qu'il y aura une incursion du fantastique dans un mélange de genres mais également une métaphore à distinguer pour bien comprendre le sens du récit concernant Lucia. Bref, on peut s'y perdre aisément.
Au final, j'en ressors avec une lecture mitigée car je n'ai pas plus accroché que cela pour les raisons invoquées. Pour autant, on peut apprendre des choses assez intéressantes sur la religion, la mafia, la guerre.
Voici le 12ème tome indépendant de cette collection de l'auteur chinois Liu Cixin sur les possibles devenirs de l'humanité à travers des considérations souvent scientifiques et parfois géopolitiques. La science sera le point d'orgue de ce nouveau récit.
Pour la première fois, on a fait intervenir un auteur américain à savoir Dan Panosian spécialisé dans le comics de super-héros. C'est un choix assez audacieux d'autant que la planche en divisé en quatre partie de même longueur de cases ce qui donnent un aspect assez géométrique et panoramique à l'ensemble.
A noter que le récit se situe pour une fois dans le passé à l'époque de la guerre en Ex-Yougoslavie. L'ennemi est bien évidemment l'OTAN qui menace un peuple pacifique de bombardement massif. Oui, c'est une autre conception de l'histoire de la guerre des Balkans vu par les chinois. C'est dingue de voir comment une situation peut être si subjective. Idem lorsqu'on va plaindre un vaillant et courageux argentin qui a perdu aux Malouines face aux Royaume-Unis.
Il s'agit de jouer avec le climat et provoquer un brouillard artificiel qui arrêtera provisoirement les bombardements américains et permettre de gagner du temps par rapport à une greffe de reins que doit subir la petite Katya.
Cela rappelle la même thématique que l'auteur Liu Cixin avait déjà utilisé dans son album « l'attraction de la foudre » où il était déjà question de modélisation mathématique pour créer une arme redoutable à la disposition de l'armée dans un contexte de tension internationale.
Le concept est basé sur l'effet papillon. Selon cette célèbre théorie, les battements d'aile d'un papillon à l'autre bout du monde peuvent provoquer des catastrophes dans un autre endroit du monde pourtant éloigné. A noter que le concepteur de cette théorie à l'effet boule de neige était un météorologue assez réputé à savoir Edward Lorenz.
C'est de la prédictibilité poussé à l'extrême. Il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s’amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.
Cet album joue sur des considérations strictement personnel à travers un drame familial mais également sur un aspect plus universel qui peuvent toucher toute une population. Certes, on va éviter la mièvrerie et la sensibilité mais c'est au dépend d'une certaine humanisation. Il faut voir sur quel ton le meilleur ami annonce le décès de la famille au milieu d'autres considérations plus politiques comme si ce n'était qu'un fait de plus.
Le trait est à la fois sombre et expressif. J'ai bien aimé la colorisation qui est très efficace pour rendre la lecture agréable. Il y avait de quoi faire un récit assez intéressant. Cependant, l'objectif n'a pas été atteint. C'est d'autant plus dommage que j'avais acquis cette BD dans le cadre de ma collection. Mais c'est ainsi et cela arrive quand il y a une quinzaine de tome. Tous ne se valent pas. Je reconnais qu'il s'agit d'une déception.
A noter que je n'ai pas du tout compris le sens du dialogue final entre deux personnages que nous n'avons jamais vu et qui débarquent comme si de rien n'était. Je serai volontiers preneur de toutes vos explications utiles. Quelle était donc cette requête personnelle ? Est-ce une moquerie gratuite sur l'Amérique ? Bref, j'aimerais bien savoir pour ma compréhension...
L'idée assez intéressante de cette œuvre de science-fiction est de nous présenter la guerre comme quelque chose qui n'engagent plus que des robots, méchas ou drones commandés à distance pour régler des litiges entre humains de différentes planètes. Il n'y a plus aucune perte civile. La guerre est devenue comme un jeu ou un spectacle. Voilà pour le concept.
Au niveau graphique, j'ai eu l'impression que des photos de vrais visages ont été collé à l'image pour faire plus réaliste. C'est assez informatisé dans l'ensemble. Pour autant, cela donne plutôt un aspect assez intéressant dans un style que j'ai déjà rencontré pour ce type d'univers.
A noter la présence de dialogues assez puériles voir grossiers ce qui ne me convient guère. Je donne un exemple parmi tant d'autres : « C'est pas un croiseur de classe K qui va m'empêcher de te fourrer profond, Nandi ». La classe, quoi !
Il y avait sans doute de l'ambition au départ mais plus on s'enfonce dans les méandres des aventures de ces mercenaires de l'espace, plus l'intérêt diminue faute à une intrigue suffisamment efficace pour nous tenir en haleine. C'est long et certains passages sont assez ennuyeux au milieu de bastonnade.
Je préfère passer mon tour. C'est juste une déception de plus. On ne peut pas toujours tirer le gros lot, il faut l'accepter.
C’est tiré du premier roman un peu larmoyant de Julien Sandrel qui est sorti assez récemment (2018) et qui permet à l’auteur de s’offrir une meilleure visibilité sur un autre support pour un public plus élargi. C'est quand même rare qu'un premier roman soit adapté dans la foulée en BD et même en film au cinéma en 2023.
Le thème est celui de combattre l’adversité, la maladie, les coups durs même dans les situations les plus dramatiques. En effet, une mère assiste impuissante à un accident de la circulation qui va plonger son fils de 12 ans dans le coma. Ce dernier doit bientôt être débranché car en mort cérébral. Elle décide de se battre d’une manière assez originale en accomplissant les tâches que son fils avait consigné dans un journal personnel. Ceci a pour objectif de le garder en vie.
Dans la réalité, nous savons que les cas où les comateux reviennent à la vie ne sont pas très courants mais cela existe. Du coup, cela donne un espoir de revoir l’être aimé. Bref, encore une BD feel-good pour dire de ne jamais baisser les bras comme si la vie était aussi facile.
Bien entendu, sans vouloir spoiler, l’issue sera assez prévisible. On passe tout de même un bon moment de lecture au gré des exploits accomplis par la maman qui n’avait pas joué son rôle pleinement, trop absorbé par son travail. A noter qu’il y aura des scènes assez poussives mais qui demeurent jouissives dans une sorte de libération de l’esprit.
Il y a certes un sérieux manque de maturité de l’œuvre mais c’est le genre qui ne fait pas de mal, bien au contraire. Je serai par conséquent assez indulgent. Il s'agit de toucher le cœur des gens et c'est formaté pour. On passera par toutes les émotions : colère, déni, tristesse et joie. Cela constitue une œuvre faite pour respirer un bon coup et se dire que la vie mérite d'être vécue tout en envoyant son employeur sur les roses. Oui, on ne veut plus trimer jusqu'à 64 ans, c'est l'ère du temps !
Bref, un drame surfait qui finit par émouvoir. Oui, c'est réellement la chambre des merveilles !
Cette BD est tirée d'une œuvre de Michael Moorcock qui est un écrivain britannique auteur de nombreux romans fantastiques, de science-fiction et de fantasy. La légende de Hawkmoon a été écrit à la fin des années 60 et au début des années 70 pour situer le contexte.
Le dessin réalisé à la fois par Benoît Dellac et Didier Poli m'a réellement enchanté. Les décors sont magnifiques. C'est à la fois le Moyen-Age mais mâtiné d'une technologie assez futuriste comme des ornithoptères qui peuvent voler tout en tirant des munitions.
Les dialogues sont tout à fait exquis. Il est question de passivité face à une menace qui grandit à travers le continent européen. L'empire Grandbreton est en passe de tout conquérir. Certains pensent que le calme reviendra après. Or, ils ne font pas preuve de grande moralité et les exactions se multiplient.
J'ai bien aimé car notre héros va se retrouver dans une situation de soumission absolue face à son redoutable adversaire d'une perversité sans égale. Il y a un véritable suspense. On a vraiment envie que Dorian Hawkmonn puisse accomplir sa vengeance contre l'infâme Albion.
Voilà une série qui m'a longtemps résisté depuis le temps que je voulais la lire. Je dois bien avouer que ce fut un plaisir à la lecture car il y a là un riche travail historique avec des dessins magnifiques avec ce trait réaliste et fluide.
L'aventure évite la narration pesante et ennuyeuse. La guerre de 100 ans devient en quelque sorte passionnante à lire. C'est une période que je ne connaissais pas bien. Je ne savais pas à quel point le royaume de France était divisé entre les armagnacs et les bourguignons alors que le danger d'une menace extérieure atteignait son paroxysme.
En effet, dans ce contexte de guerres civiles, l'Angleterre rêve de reprendre les destinées du royaume et il faudra le courage de certains hommes pour s'y opposer. Pourtant, le roi est fou et son premier connetable a fait assassiner ses deux héritiers pour mettre sur le dos des ennemis au parti.
Attention, le trône d'argile n'est pas un livre d'histoire mais une oeuvre de fiction avec son scénario propre. En ce qui concerne le fameux mystère Jeanne d'Arc, les scénaristes vont faire appel à l'alchimie comme pour rationaliser cette thèse parmi d'autres. Pour autant, je trouve que c'est la plus crédible.
En conclusion, une excellente série qui évite les pièges du genre didactique. Une lisibilité parfaite associé au charisme des personnages feront le reste. Magistralement dessiné et mise en scène, le trône d'argile ne pourra que vous séduire.
Rares sont désormais les séries que j'achète. J'ai atteint un point de saturation et il me faut surtout compléter toutes les séries existantes. Et pourtant, j'ai fais une réelle exception pour le trône d'argile que j'ai découvert bien tardivement. Une récente relecture n'a fait que confirmer tout le bien que je pense de cette série historique. C'est l'une des meilleures d'un genre que j'affectionne.
Note Dessin:4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Code Mc Callum, c'est de l'action à l'état pur. Le mélange sexe rock n' roll et drogue semble fonctionner à merveille. L'intrigue parait un peu basique mais on a la joie de découvrir la jeunesse pas toute rose de notre héroïne Carmen.
La scène d'ouverture est magistrale et pose beaucoup d'interrogation. Par ailleurs, le dessin et les traits des personnages sont plutôt bien réussis malgré un côté assez naïf. Le futur évoqué dans son aspect politique et sociologique apparaît plutôt bâclé mais ce défaut se retrouve également dans la série mère.
Cependant, l'incontestable réussite de cette BD est de ne pas tout dévoiler et de susciter le mystère autour de certains personnages et de certaines actions. Je trouve également que les personnages secondaires (ex: Darren, le premier Ministre britannique...) sont bien exploités ce qui les rend intéressants. Peu importe si on risque l'indigestion dans l'univers de Carmen, cette BD mérite à mon sens d'être lu.
Le second tome est d'une incroyable réussite technique avec le parallèle sur le monde de la corrida et celui des tueurs à gage à travers l'action du matador.
Le troisième tome diffère un peu des précédents en accentuant le mystère au sujet de l'identité du fameux tueur au doux nom codé digne d'un James Bond à savoir le Spectre. C'est très efficace dans l'élaboration du scénario. Il y a juste quelque chose qui m'a chiffonné: on apprend dans le récit que notre Carmen est resté enfermée dans une cuve de liquide amniotique plus de 3 ans. Or, sur le dos de la bd, dans le résumé, on peut lire "plus de 2 ans". Que j'ai horreur de ce type de fautes dignes d'un amateur ! A croire qu'il n'y a pas de relecture avant de présenter une bd au public.
Fort heureusement, cette série ne va pas s'étaler au-delà de 5 tomes. J'ai beaucoup aimé le lien qui est fait entre le dernier tome et le premier de la série-mère voir les suivants. On va retrouver bon nombres de personnages par la suite (par exemple Léonid dans le tome 7). Il y a une très bonne coordination de l'ensemble.
Par ailleurs, le tome 5 se termine par la magistrale scène d'ouverture. Le lien est également réalisé à ce niveau. C'est franchement une bonne réalisation dans le scénario qui semble maîtrisé de bout en bout.
Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4/5
Je tiens à dire que j'ai réceptionné la version intégrale de Kléos. Les auteurs ont fait le choix de la sortir en lieu et place du tome 2 suite aux nombreuses plaintes de lecteurs qui trouvaient que le diptyque n'était pas adapté. C'est vrai que c'est la première fois que j'entends cela dans le monde de l'édition de la bande dessinée.
J'ai eu immédiatement une pensée pour ceux qui ont acquis le tome 1 et qui doivent acheter à nouveau cette version complète afin d'avoir la fin de ce récit. Mais bon, chose inédite et pluôt cool: ils peuvent ramener le premier tome en échange de cette version complète moyennant un supplément.
Il est vrai que la mode n'est plus du tout au longue série. J'ai revendu dernièrement l'ensemble de mes « Hauteville House », non pas que je n'aime pas, mais j'en ai vraiment marre de ces longues séries interminables qui font mal au porte-monnaie et qui occupe beaucoup de place sur une étagère. Les auteurs pensent que c'est lié au phénomène des séries que l'on regarde désormais sur une saison entière afin d'avoir bien en tête le récit complet. C'est vrai que je réagis un peu de la même manière. On ne peut que se satisfaire de cette démarche qui s'adapte aux lecteurs d'aujourd'hui.
Sur le fond, il s'agit d'un pauvre jeune pêcheur issu du peuple qui part en quête d'aventures et de gloire afin d'obtenir justice face à une bande de pirates. Il est question d'héroïsme mais surtout de découverte de soi et de ses limites. On est loin des super-héros de la mythologie grecque. Tant mieux car cela rend ce récit beaucoup plus crédible et terriblement humain.
Autant dire que j'ai littéralement adoré car tout est parfait au niveau de la maitrîse scénaristique qui fait preuve d'une excellente maturité. A noter que la fin est vraiment poignante sur le fameux prix à payer. On n'en ressort vraiment pas indemne. C'est sans doute l'un des meilleurs albums sur le sujet de la mythologie grecque.
Un mot sur le dessin d'Amélie Causse pour dire que le trait est précis. Les couleurs douces et lumineuses procurent un véritable plaisir de lecture. Ce charmant graphisme colle bien à ce monde de la Grèce antique.
Quand on est jeune, on peut être obsédé par la beauté qui est affiché dans toutes les publicités de la société de consommation. C'est également pour plaire aux autres. Bref, on entre dans l'ère de l'apparence avec une pression du quotidien assez forte.
Un jeune homme Noah qui joue dans un groupe va idéaliser un mannequin acteur chanteur Marley Johnson qu'il voit souvent sur les écrans. Il faut dire qu'il sera plutôt assez malmené par sa copine Alex ce qui ne l'incite guère à suivre la bonne voie malgré la présence d'un ami ayant la tête sur les épaules. Il s'est mis en tête de ressembler absolument à son idole. Qui sait ? Il pourra reconquérir le cœur d'Alex qu'il vient de perdre.
Au début de ma lecture, je n'étais pas du tout satisfais mais progressivement, le récit a pris le dessus pour nous offrir quelque chose d'assez sympathique. J'ai bien aimé le final par exemple avec cette prise de conscience. On se rend compte que les sex-symbols ne sont pas aussi beaux que cela. Il y a beaucoup d'artifices sur les magazines ou à l'écran.
L'originalité de la BD est sans aucun doute le fait que c'est un homme qui souhaite se conformer aux exigences des standards de la beauté masculine. L'époque a évolué car on trouve beaucoup de crème de beauté pour les hommes. Ce n'est plus l’apanage des femmes. Bref, on aura une démarche purement masculine là où autrefois, on aurait pu attendre cela des femmes cherchant à plaire et à se confirmer à la mode.
Bref, il y a tout un cheminement qu'on suivra avec plaisir sur un thème qui peut nous toucher. C'est en calligramme une belle critique sociétale avec la délivrance d'un message positif.
BTK, ces trois lettres résonnent comme des mots d'horreur car cela signifie « attacher, torturer et tuer ». C'est le surnom qu'a donné les médias à l'un des pires tueurs du Xxème siècle.
Dans la vie, c'était un bon père de famille, membre actif de la paroisse locale qui semblait faire le bien de la communauté. Dans la réalité, un tueur sadique de la pire espèce. Oui, on peut tous croiser dans nos vies un véritable monstre qui se cache sous des allures angéliques. C'est vrai que cela me fait froid dans le dos.
Cette BD commence d'ailleurs par le meurtre d'une famille à l'exception de trois enfants survivants. Il faut dire que ce monstre pouvait tuer n'importe qui : des femmes, des hommes, des enfants, des personnes âgés. Il pouvait s'écouler plusieurs années avant qu'il ne recommence. Puis, il a définitivement raccroché.
Cependant, son égo était demeuré et il a commis une erreur qui l'a confondu. Son jugement a commencé 34 ans après son premier meurtre, c'est dire le temps qu'il faut à la police pour arrêter un homme nuisible à la société. Il faut dire qu'elle a tellement à faire avec les contrevenants de la route.
J'ai bien aimé la mise au point dans la préface de Stéphane Bourgoin qui en appelle à ne pas oublier les victimes. Il est vrai que l'on se souvient rarement de l'identité des victimes de meurtre par un sérial killer. Par contre, on connaît tous l'ogre des Ardennes, le cannibale de Milaukee, le tueur de l'Est parisien, Ted Bundy, Ed Gein...
J'ai trouvé ce repartage à la fois intéressant mais également glaçant de par le sujet. Le mal existe vraiment. On espère que l'on ne le croisera jamais. Mais bon, on ne peut être sûr de rien. Chaque jour qui passe apporte son lot de faits divers sanglants. Dernièrement, une petite fille de 5 ans l'a payé de sa vie.
Pour la petite histoire personnelle, j'ai lu cette BD juste avant de m'endormir. Mauvaise idée car j'ai fais une terreur nocturne.
Voici une BD qui serait à mettre entre toutes les mains et à traduire dans toutes les langues.
En effet, il s’agit de décrire la vie d’une femme qui a décidé de prendre son destin en main au début du XXème siècle. Suzanne Noël était mariée à un bourgeois et menait une vie assez oisive. Elle décide de reprendre des études et d’apprendre le métier de chirurgie. Elle va devenir très compétente dans son domaine.
Elle est connue pour être une pionnière de la chirurgie esthétique dans la réparation des gueules cassées suite à la Première Guerre Mondiale. Son apport à la médecine a été considérable.
C’était également une féministe engagée qui a lutté pour la reconnaissance du droit de vote. Il faut dire que ce dernier n’a été accordée qu’en avril 1944 en France par le général de Gaulle suite à une ordonnance. Il a failli être accordée en 1919 puis en 1936 mais des vieux sénateurs ont réussi à bloquer le processus et obtenir gain de cause. On sait que le Sénat a toujours été assez conservateur dans notre pays.
A noter que c’est la romancière Leila Slimani qui signe le scénario de cette BD. On sait que cette dernière a obtenu le prix Goncourt en 2016. Elle a également beaucoup soutenu Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Ce dernier lui avait alors proposé le poste de Ministre de la culture qu’elle a décliné. Par la suite, elle a été plutôt choqué par le mépris présidentiel vis-à-vis des sans-abris. De manière générale, elle mène une bataille pour la liberté des femmes et la liberté de choix tout comme une certaine Marlène Schiappa.
C’est le genre de parcours de femme de caractère qui force l’admiration. Cela montre aussi à toutes les jeunes filles qu’elles peuvent réaliser leurs rêves pourvu qu’elles y consacrent beaucoup d’effort. Certains pays comme l’Iran ou l’Afghanistan devraient également y prendre de la graine pour offrir ce type de possibilités et non restés cloîtrés dans des dogmes religieux. Les femmes représentent tout de même près de la moitié de la population mondiale. Cela serait stupide de se priver de leurs compétences.
Bref, une belle biographie à découvrir dans ses deux tomes.
L'idée générale est de s'affranchir de toutes les règles. Il s'agit pour un homme d'éprouver la même souffrance que la femme lorsqu'elle doit enfanter par exemple. Bref, c'est la parité à tout prix !
De nos jours, un homme peut devenir une femme et vice-versa dans le cadre d'une transition. On peut devenir qui on veut en accord avec son corps. On peut également coucher et se marier avec n'importe qui. Elle n'est pas belle la vie ?
Bon, personnellement, je préfère rester un homme et ne jamais éprouver la douleur des règles. Je milite d'ailleurs pour un congé menstruel qui serait imposé à nos employeurs jusqu'à 67 ans, âge de départ à la retraite pour un taux plein.
Ce récit, sous des allures humoristiques, pousse à la réflexion sur un inversement des rôles et ce qu'aurait pu être l'histoire de l'humanité puisqu'il s'agit de revisiter celle-ci dans ses moments clés.
On va savoir par exemple pourquoi Superman a un slip rouge. Plus sérieusement, on va s'apercevoir que les hommes vont tourner cela à leurs avantages pour reproduire leur domination sur la société. Bref, si les hommes avaient leurs règles, cela ne changerait rien.
A noter également un dossier en fin d'album qui explique assez sérieusement le fondement de certains gags qui s'appuient sur une certaine réalité. C'est également instructif.
Evidemment, le ton est drôle mais sans jamais verser dans le militantisme propre à ce sujet si brûlant. Je regrette juste une forme de répétition et des dialogues parfois trop limites. Mais bon, c'est quand même original comme approche et c'est marrant de la voir sous forme de bande dessinée.
Le premier tome s'était achevé avec la fugue de Wadji suite à la trahison de sa famille adoptive d'accueil qui n'avait pas supporté son comportement colérique et violent. Il faut dire que cet enfant n'avait connu que la guerre, les nombreuses privations et surtout la perte tragique de sa famille d'origine avant de connaître un parcours d'exil à travers l'Afrique.
Visiblement, cette famille bourgeoise n'était pas prêt à subir toutes les conséquences de ce lourd passé qui a laissé immanquablement des traces. Bref, quand le monde des bisounours bobos rencontre une certaine réalité de la souffrance humaine, cela peut ne pas toujours coller. Il faut savoir que 7% des enfants adoptés dans notre pays finissent par être à nouveau confié aux services sociaux. On parle alors d'échec d'adoption. C'est malheureux.
Bon, cette seconde partie va tout de même se terminer dans un happy end dans la joie et la bonne humeur après avoir fait monter la tension dramatique. Le dénouement apparaît presque comme pas très crédible mais on l'accepte aisément au vu des circonstances car on a envie que cette famille puisse trouver sa stabilité. La bienveillance finit par payer.
Le dessin est impeccable dans son exécution. J'aime beaucoup les couleurs également qui donne un peu de peps à cet album feel good.
Cette BD traite du thème de l'adoption. J'avais beaucoup aimé dans le même genre « Couleur de peau miel » qui était un très beau témoignage d'un enfant adopté. On retient que le déracinement est quelque chose de difficile à vivre poutre la perte de ses parents biologiques.
C'est vrai que je me mets à place de cette famille adoptive et aimante qui a tout fait pour bien accueillir cet enfant Wadji qui ne le rend pas bien. J'avoue que la patience et la gentillesse a ses limites.
Je trouve que ce n'est pas juste que les meilleures intentions ont parfois les pires conséquences. Une fois qu'on est sauvé, il faudrait être reconnaissant du bonheur et de la protection qu'on nous offre. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre dans un premier temps les réactions de ce petit garçon de 10 ans qui a vécu la guerre au Yémen.
Puis, petit à petit, on se rend compte de ce qui se cache réellement derrière ce comportement à la fois craintif et agressif. C'est à la famille adoptive de faire face avec la compréhension qui devrait rester de mise ce qui ne sera pas le cas chez les Guitry, des bobos quadragénaires qui ont eu beaucoup de mal à adopter et qui pensent faire une charitable action.
En effet, on va se rendre compte à la fin qu'il y a du bon dans ce petit garçon totalement désemparé. Il nous reste à découvrir comment tout cela va se terminer dans le second tome.
Un mot sur le dessin d'Arno Monin pour souligner qu'il est réellement magnifique. J'ai adoré les décors ainsi que l'expressivité des différents personnages. J'ai aimé également la mise en couleur qui est sublime. Bref, tout cela concourt à une lecture très agréable.
Je n’ai jamais trop aimé les sales gosses. Ils prolifèrent de partout. Cependant, il faut bien que jeunesse se passe. Et puis, dans des quartiers composés de HLM, il est difficile de bien s’épanouir. Il faut faire avec ce que l’on a.
Et souvent, ce sont des petites bandes qui se forment afin de passer le temps. Les jeux les plus variés se multiplient. Cela soude tout un groupe où des rivalités peuvent également se former. Il suffit parfois d’une fille que deux jeunes hommes se partagent les faveurs afin de gagner son cœur.
On est dans la tranche de vie dans tout ce qu’il y a de plus banal. Il ne se passera pas grand-chose de très marquant Il s’agit simplement d’avoir une photographie assez réaliste à travers des dialogues pas toujours très passionnants. L’époque non précisée au départ est sans doute les années 80.
J’ai tout de même retenu un épisode assez marquant quad le jeune récupère l’oiseau qui croit endormi et qu’il ne le retrouve plus au petit matin croyant qu’il s’est envolé. C’est toute l’innocence de l’enfance qui est décrite à travers cette scène touchante.
Une autre scène a retenu toute mon attention. C’est celle de l’intervention des pompiers dans un ascenseur où une petite fille est restée coincée. La mère fait le reproche au grand frère de 8 ans de ne pas avoir bien surveillé sa petite sœur. Or, on voit bien que c’est à la mère que doit être dévolue ce rôle. C’est tout le problème des parents absents qui ne jouent pas leur rôle d’éducateur. On s’étonne ensuite que la société part en vrille avec de tels comportements.
Un mot sur le graphisme de l’auteure Peggy Adam pour dire que le trait est assez simple et vif. Il va à l’essentiel. C’est rehaussé de belles couleurs afin de rendre la lecture plus agréable. Je note quand même une sérieuse amélioration depuis ma lecture de « Plus ou moins…: le printemps » qui ne m’avait guère marqué.
Bref, c’est le portrait tout en finesse d’une jeunesse défavorisée qui est décrite à travers ces petites scènes de vie.
L’auteur Mathieu Lauffrey n’en n’est pas à sa première série sur les pirates. On se souvient de « Long John Silver » démarré en 2007. J’avais adoré. C’était d’ailleurs devenu un incontournable sinon l’une des meilleures séries de pirates.
Mathieu Lauffrey recommence avec Raven plus d’une décennie après. Oui, on pourrait dire qu’il refait dans la même soupe. Je crois qu’il faut plutôt le voir comme une autre variation d’une histoire dans le genre flibustier. Le monde de la piraterie est finalement assez vaste.
Le principe est toujours le même à savoir la recherche d’un fabuleux trésor. Et surtout, ces personnages aux caractères bien trempés pour partir dans une aventure aux mille dangers. On suit bien volontiers notre héros Raven (à ne pas confondre avec les raviolis japonaises).
La méchante de service est une femme pirate aussi belle que dangereuse et vénéneuse. L’adversité sera de taille. J’ai adoré cette première confrontation dans ce premier tome. On pourra noter qu’il n’y a pas de longueur. L’auteur fait plus vite pour aller à l’essentiel et on ne s’ennuie pas avec autant d’action. C’est une excellente entrée en la matière dans une aventure qui s’annonce assez palpitante.
Au niveau du graphisme, c’est toujours aussi somptueux. On pourra déceler une maîtrise aussi bien dans les personnages aux costumes flamboyants que dans les décors de ces îles des Caraïbes décidément magiques. J’ai été subjugué par la beauté de ces planches. C’est du tout bon !
Au final, on se laissera bien volontiers embarqué dans ce voyage avec Raven. Dépaysement garantie. Ennui proscrit. Encore un très bon moment de lecture !
C’est le récit d’un témoignage d’une française d’origine juive. Ses parents qui vivaient en Pologne s’étaient installés à Paris en 1926.
Il faut dire que le père austro-hongrois avait eu la mauvaise idée de visiter la capitale alors que la Première Guerre Mondiale avait été déclaré. Il se retrouvait au cœur du territoire ennemi qui l’a d’ailleurs emprisonné durant les 4 années du conflit. Pour autant, malgré sa captivité, il avait appris à aimer notre pays.
Il ouvre un commerce à Paris qui prospère mais c’est sans compter sur l’avènement d’un homme qui allait assombrir la face du monde à tout jamais. Hitler a entraîné la guerre et la mort de plus de 50 millions de personnes à travers le monde. Si seulement, l’académie de peinture avait bien voulu de lui. Mais bon, il était trop mauvais.
Le sujet principal est la traque des juifs à l’occasion des rafles qui ont sévi en France avec la complicité du gouvernement de Vichy. Tout a été progressif. D’abord des interdictions (d’exercer un métier par exemple) puis des humiliations (le port de l’étoile jaune) et enfin l’extermination dans des camps de concentration.
On peut encore avoir du mal à imaginer parce qu’on était d’une autre religion que chrétienne, on soit pourchassé et exterminer par million que l’on soit des femmes, des enfants ou des vieillards. Cela concernait également ceux qui avaient défendu le territoire national contre l’invasion allemande durant les deux guerres.
En lisant ce témoignage d’une jeune femme qui vit caché dans les montagnes en ayant la peur au ventre d’être capturé, on se rend compte que nos petits problèmes quotidiens n’étaient rien comparés à ceux vécu par toute cette génération. On peut aisément relativiser.
Bien sûr, le sujet n’est pas nouveau et a été maintes fois exploités sur le support de la bande dessinée. L’œuvre principale et culte restera le célèbre comics Maus. Maintenant, c’est toujours appréciable d’avoir plusieurs témoignages afin de souligner la véracité des faits qui sont parfois réfutés par les tenants de partis d’extrême-droite. Il faut également que les nouvelles générations n’oublient pas ce qui s’est passé en Europe et qui est extrêmement grave.
Je sais que l’histoire se répète comme le prouve le massacre de Boutcha toujours en Europe durant l’année 2022. Il faut espérer que le principal criminel de guerre soit arrêté comme il se doit suite au mandat d’arrêt international. Pour moi, ce n’est pas un chef d’état mais un criminel qui doit être traité comme tel.
Sur la forme, le graphisme n’est pas celui que je préfère mais il passe quand même assez bien pour ce type de récit. Il me manque juste un peu plus de personnalisation qui aurait fait qu’on s’attache plus facilement à notre narratrice héroïne rescapée. C’est quand même un peu statique.
Ceci dit, il n’en demeure pas moins que sur le fond, cela mérite amplement lecture. Une version de plus mais qui compte.
Sa voisine est indonésienne. On pourrait dire qu'on s'en fout de la nationalité des gens mais le propos est plutôt de découvrir la culture de ce pays et le regard que portent une indonésienne amoureuse de la France.
On apprendra par exemple que les chips à la crevette viennent de Java et qu'il en existe différentes sortes. Oui, les sujets seront assez divers pour découvrir les différences.
L'Indonésie est quand même le plus grand archipel du monde qui s'étend des deux côtés de l'équateur. Il faut savoir que c'est le plus grand pays musulman du monde avec une grande diversité de population. Il y a près de 150 volcans en activité. On se souvient également du tsunami qui en 2004 a également ravagé ce pays.
Je n'ai pas trop aimé la démarche de l'auteur Emmanuel Lemaire de vérifier systématiquement les faits que racontent sa voisine lorsqu'elle visite une ville de France en prenant le train. Il faut savoir qu'elle choisit sa destination en fonction de critères assez particuliers.
Je vais prendre un exemple. Son auteur préféré dit que Niort est la ville la plus laide de France. Quoi de mieux que d'aller sur place pour vérifier ? Niort n'est pas laide mais simplement banale. Elle s'est fait au passage trois nouvelles amies. Comme quoi !
La vision de cette indonésienne est un peu surprenante mais parfois assez réaliste. Ainsi, Johnny Hallyday, c'est comme un chanteur américain qui chante en français et ce n'est pas la France. En Indonésie, il y a également un chanteur qui s'habille comme une star américaine et qui chante dans sa langue natale ; bref un indonésien qui se prend pour un américain.
Autre particularité de notre pays : le dimanche, les villes en France sont vraiment fantômes au contraire de l'Indonésie où il y a toujours du monde quelque soit le jour de les semaine. On ne peut le dénier. Mais bon, il y a d'autres bons côtés à voir avec ce constat.
Sur la question du racisme, elle admet qu'il y en a partout dans le monde et même dans son pays où on la prenait pour une chinoise. Il faut savoir que les chinois sont assez enviés pour leurs richesses et que cela suscite de la jalousie entraînant des pillages de masse ce qui n'est guère rassurant.
Il est vrai que l'Indonésie est un pays inconnu dans l'histoire hexagonale. Cette BD nous permettra de mieux le connaître au travers une sympathique voisine qui ne sera point une tueuse comme pouvait le penser au départ notre auteur narrateur.
Bref, une lecture revigorante et assez humaine. Parfois, il y a du bon que de découvrir qui sont ses voisins.
Love Story a été un film dramatique poignant des années 70 qui est un peu tombé en désuétude. L'amour est plus fort que tout mais sera quand même soumis aux épreuves de la vie. La mort en fait malheureusement partie.
Cette BD constitue un subtil mélodrame dont le thème est l'acceptation du deuil. Notre héros black voit partout son amie décédée dans un accident. Il va la voir apparaître comme une sorte de fantôme dans sa vie mais tout lui paraîtra si réelle. Il sait tout de même qu'il s'agit d'un mirage notamment quand il se confie à son psychiatre.
La fin est une réelle surprise qui vient tout chambouler bien que le procédé a déjà été utilisé dans certains films. J'avoue avoir bien apprécié cette mise en scène qui parait totalement crédible.
Le dessin sera pas vraiment le fort de cette œuvre mais il est totalement acceptable notamment dans ses plans parfois contemplatifs de la ville de New-York. L'auteur a choisi la carte de la simplicité et c'est tant mieux car pas de fioritures inutiles.
Au final, nous avons une proposition qui peut paraître assez touchante pour peu qu'on soit sensible à ce thème pas très joyeux.
Parfois, je regrette de ne pas avoir effectué plus de voyages dans ma vie. Quand on est jeune, on peut parfois tout abandonner (son travail, sa famille, son petit ami) et partir comme l'autrice Maëlle Bompas pendant trois mois à la découverte du Japon. On va voyager à travers elle sur la planète Japon.
De manière générale, j'ai plutôt bien aimé cette découverte du pays au soleil levant même si j'avoue avoir préféré d'autres BD du même acabit comme par exemple « Le projet Jules Verne » également par une autre jeune globe-trotteuse.
Sur la forme, cela fait vraiment petit carnet de voyage. Mais on passe vite d'une illustration à l'autre sans véritable fil conducteur. Certes, il y a des chapitres qui sont divisés en étape sur les différentes îles composant l'archipel de ce pays maritime mais bon. En même temps, cela nous procure une certaine richesse de découverte. Il y avait sans doute mieux à proposer quant à cette mise en forme.
Sur le fond, il y a deux choses qui m'ont vraiment interpellé et qui mérite qu'on s'y penche.
A un moment donné, elle fait la rencontre de jeunes entrepreneurs qui lui livrent leur version de l'entreprise qui s'apparente presque à une domination des salariés. Pour améliorer leur condition de travail, ils n'ont pas trouvé mieux que d'offrir un dortoir afin qu'ils puissent faire des heures supplémentaires c'est à dire travailler plus. Or, plus tu travailles, moins tu es productif : ils n'ont rien compris ! Elle dit à juste titre qu'ils ont en tant que jeunes la responsabilité de construire quelque chose de plus respectueux des gens. Bravo pour cette analyse que je partage entièrement.
La seconde affirmation ne recueillera pas forcément mon assentiment. L'autrice nous explique que le président Truman avait prévenu le Japon qu'il allait larguer une bombe d'une puissance terrifiante mais ces derniers ne l'ont pas écouté et l'irréparable s'est produit sur Hiroshima puis Nagasaki. Je n'avais jamais entendu parler de cette version même dans des ouvrages spécialisés sur cette question comme « La bombe ». Cela se termine d'ailleurs par la réflexion d'une indonésienne qui indique que cela a permis d'arrêter la guerre et les exactions japonaises dans les pays conquis par le Japon (tortures, esclavages sexuels et exécutions arbitraires).
Le reste sera quand même fort léger entre petites anecdotes et recettes de cuisine. Cela nous permet quand même de découvrir le Japon avec deux grands absents : Tokyo et le Mont Fuji. Il faut quand même le faire !
Le format de cette BD est plutôt luxueux, c'est ce qui nous frappe au premier abord. C'est une BD en noir et blanc sur de grandes cases et de belles planches. On sera vite subjugué par la beauté de ces illustrations. Sur la forme, il n'y a rien à redire.
Cela raconte le parcours d'un jeune homme qui souhaite percer à Hollywood dans les années 30 et 40. C'est l'acteur célèbre Cary Grant qui va le guider dans ce milieu cinématographique.
Ce métis noir d'origine chinoise et amérindienne va essentiellement jouer des rôles ethniques dans les plus grands classiques du cinéma de cette âge d'or des productions hollywoodiennes : chef indien, révolutionnaire mexicain, dandy oriental. Son nom sera souvent oublié des génériques de fin.
Maximus Wyld n'a pas été une grande vedette mais il a été le premier à ouvrir la voie à d'autres qui se sont fait remarquer comme Eddie Murphy ou Will Smith. Il est vrai que je préfère nettement Morgan Freeman ou Denzel Washington.
On va revisiter d'une manière différente le mythe du rêve hollywoodien. On va découvrir ce qui se cache derrière et cela sera assez loin d'une vision réconfortante. La ségrégation faisait également rage dans le cinéma.
J'ai beaucoup aimé cette biographie car elle va au-delà de l'histoire de ce jeune homme qui va devenir acteur, à la fois guerrier, gangster ou dissident. Il est question du pouvoir des images. Il se rend compte que le film divertissement est un mirage assez séduisant mais qui ne reflète pas la réalité historique comme le massacre des peaux-rouges par l'homme blanc quand le western nous montre tout le contraire au point de soutenir le cow-boy.
C'est quand même un triste destin que de terminer condamné injustement pour espionnage à la solde des soviétiques dans le cadre du maccarthysme et de se voir disparaître de toutes les bobines de films tournés antérieurement comme pour effacer votre trace. C'est quand même tragique dans le fond.
Cette BD est assez intelligente dans le concept, dans la narration et dans la mise en forme. C'est indéniable. Et puis, elle semble réparer une injustice même s'il s'agit d'une fausse biographie. Cela rend un véritable hommage au talent et au courage des artistes noirs.
Je pense notamment à Hattie McDaniel qui jouait Mammy dans « Autant en emporte le vent » ce qui lui a valu l'oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1940. Nous la retrouverons d'ailleurs dans cette présente œuvre comme d'autres protagonistes de cette grande époque du cinéma.
J'ai également bien aimé cette conclusion avec une Rita Hayworth, le sex-symbol féminin des années 40, qui ne l'a pas oublié malgré sa maladie d’Alzheimer à la fin de sa vie.
En qualité de juriste, on ne peut qu'être intéressé par un procès dont l'accusé est un simple animal à savoir une truie qui ne demande qu'à allaiter ses petits pourceaux. Elle est accusée officiellement d'avoir renversée le cheval du fils du comte. Il faut dire que ce dernier maltraitait sa monture ce qui peut expliquer aisément l'accident dont il a été victime mortellement.
Oui, au Moyen-Age, on jugeait les animaux pour assurer le spectacle auprès de la population avide de châtiment, ceci avec l'objectif de conserver l'ordre et de contenter les notables.
On se rendra compte que c'était également un moyen de tenir les femmes réduites au rang d'objet comme un avertissement en cas de rébellion. La femme du juge va d'ailleurs joué un rôle assez primordiale dans cette BD aux accents satyriques.
On ne peut que souligner l'absurdité d'une telle parodie de justice mais cela est à mettre en lien avec une critique à peine voilée de la justice aux mains des puissants qui rend des verdicts contre toute logique. Je n'ai pu mettre cela en parallèle avec ce qui se passe dans notre pays...
Le final est grandiose dans le message délivré. Oui, celui qui rend l'injustice finit un jour par en payer le prix dans le sang. A bon entendeur, salut !
J'ai été séduit par cette œuvre assez originale dans le concept qui nous pousse dans les derniers retranchements. On n'est pas prêt d'oublier ce récit et cette pauvre truie victime de la méchanceté humaine la plus abjecte. Evidemment, une pensée également pour cet avocat courageux qui va défier l'autorité au péril de sa vie.
Tout est vrai. C’est une affirmation bien péremptoire que voilà. Il faut parfois douter pour garder son esprit libre de toute contrainte ou propagande.
On commence par faire connaissance avec une corbeille, ces oiseaux noirs qui n’ont pas bonne presse. Visiblement, c’est le narrateur de ce récit où il n’y aura pas de dialogue mais juste des remarques et des observations sur le monde qui nous entoure.
C’est intéressant de partir du film d’Alfred Hitchcock à savoir « Les oiseaux ». Ce film m’avait beaucoup marqué durant ma jeunesse car il entraîne la peur. Il est vrai que les oiseaux sont généralement des animaux assez inoffensifs et on ne les voit pas attaquer massivement l’être humain. Mais bon, qui sait ce qui pourrait arriver dans certaines circonstances ?
J’ai été assez étonné de voir à un moment donné que le propos va se concentrer sur la thématique du terrorisme islamiste. En effet, notre narrateur après avoir été attaqué par une fille lui lançant une pierre, va suivre deux hommes pas très nettes qui se préparent à commette l’irréparable dans la capitale parisienne.
Cela devient progressivement assez lourd dans la narration pour nous expliquer le parcours de ces deux hommes qui basculent dans le terrorisme. J’ai pas du tout aimé cette rupture de rythme. Par ailleurs, cela apporte rien de plus que l’on ne sait déjà.
Le graphisme faisant dans le minimalisme, ce n’est pas de ce côté-là qu’on pourra trouver de la grâce et de l’élégance. Bref, l’ensemble est plutôt terne et basique.
Il y a un effet final pour tenter de rapprocher l’agression de la fille avec la tuerie d’un policier sur le trottoir par les deux terroristes. Je dirai que c’est assez maladroit non seulement dans l’approche mais dans la mise en forme.
Bref, c’est un titre qui ne m’a pas particulièrement marqué. Parfois, il peut y avoir des ratés et il faut l’accepter comme tel. Tout n’est pas que jubilation. Comme dit, tout n’est pas vrai !
C’est le genre de BD dont la thématique peut également vous parler dans l’hypothèse où vous avez des ambitions professionnelles à réaliser. Celles-ci se font très souvent au détriment de la vie de couple et plus largement de la vie de famille. Il faut choisir, soit le boulot, soit la femme et les enfants mais on ne peut pas tout avoir car c’est le facteur temps qui fait défaut.
On est très souvent prisonnier de nos propres vies. On est englué dans un quotidien qui ne nous plaît pas vraiment mais qu’on accepte pour ne pas perdre un boulot qui permet de gagner de l’argent et par conséquent de vivre plus ou moins correctement. L’ambition peut parfois conduire à la perte du bonheur et du bien-être.
C’est une BD chorale où l’on va suivre différents personnages qui s’entrecroisent. La particularité est qu’à force, on ne va plus que s’intéresser à deux ou trois d’entre eux qui ont auront vraiment une profonde interconnexion. Et ce n’est pas forcément ceux qui sont mis en avant dès le début de cette BD ce qui pourra dérouter le lecteur au passage. En même temps, je me dis qu’il y a un éparpillement assez inutile de personnages secondaires qui n’apportent rien à l’intrigue principale. Un recentrage aurait été louable.
La tendance actuelle de notre société est de donner un sens à sa vie et surtout un sens à son travail. A force d’accepter ce qui nous déplaît, cela a forcément une conséquence sur nos vies. Il est parfois difficile de suivre sa voie. Et puis, on se perd souvent dans ses priorités.
A noter également qu’il s’agit de la critique de ces grandes entreprises qui broient le personnel si les objectifs ne sont pas atteints. Chacun essaye de se protéger du grand ménage. Forcément, on y perd un peu son humanité et de sa compassion pour ceux qui doivent trancher dans le vif.
On ne pourra pas reprocher à cette œuvre assez réaliste un manque de profondeur psychologique, bien au contraire. Les personnages notamment féminins ont un caractère bien trempés dans ce conte social moderne.
On avance progressivement pur aboutir à un final qui fera dans l’émotion mais qui marquera surtout la moralité de cette BD comme quoi, il ne faut pas passer à côté des choses essentielles de la vie comme sa partenaire et ses enfants. A-t-on besoin d’une BD pour savoir cela ? Pas forcément mais cela peut parfois aider à y voir plus clair. On se pose évidemment les bonnes questions dans une réflexion qui demeure utile de temps en temps.
La qualité est présente dans le déroulé mais également sur l’aspect graphique qui est impeccable dans ses effets. La colorisation par exemple sera utilisé à bon escient. Il y a parfois un changement de technique avec de prises de risque pour remonter par exemple dans le passé. J’aime bien ce genre qui fait finalement dans l’efficacité au service d’une histoire.
Au final, nous avons un album qui donne à réfléchir car il est proche de nos vies et de nos préoccupations. Après tout, il faut rester maître de soi-même car on dispose du libre-arbitre. A nous de faire les choix de vie qui s’imposent pour que l’on soit heureux et ne pas se sentir prisonnier de notre propre vie.
J'ai beaucoup aimé cette BD qui nous conte les aventures d'un tueur hors norme dont se sont servis divers gouvernements. J'ai adoré la puissance qui se dégage de cette œuvre aux personnages plus que charismatiques. Mon Dieu, quel duel au sommet ! Ce jeu de go tient toutes ses promesses !
Le contexte de ce récit se situe peu après la prise d'otages des athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972 par des membres d'une organisation de libération de la Palestine. La riposte du Mossad israélien a été impitoyable dans sa riposte avec l'aide des agences américaines. Cependant, le choc pétrolier de 1973 va rabattre les cartes en faveur des pays producteurs de pétrole qui sont majoritairement arabes.
L'auteur Pat Perna m'avait largement séduit sur des titres comme « Kersten » ou « la part de l'ombre ». Avec ce titre, il va encore plus loin même s'il s'agit d'une adaptation d'un roman de l'auteur américain à succès Trévanian. C'est franchement réussi dans l'écriture du scénario pourtant complexe.
Au niveau graphique, les personnages ne manquent pas d'épaisseur et de maîtrise. Que dire également de ces paysages qui sont plutôt réussis ? Bref, il y a une réelle maîtrise également qui fait la joie du lecteur. Même les couleurs employés flattent l’œil, c'est dire ! Certaines cases sont tout simplement splendides.
En conclusion, une passionnante histoire d'espionnage très bien réalisée. Je recommande cette œuvre passionnante et visuellement aboutie.
Encore un manga post-apocalyptique assez plébiscité. Il a été élu meilleur manga par le prestigieux prix Kono Manga ga Sugoi en 2019 dans la catégorie masculine. Voilà pour la référence.
Alors que dire après lecture objective ? Ce n'est pas mal mais ce n'est pas révolutionnaire non plus. On se situe dans un entre-deux.
On va suivre deux histoires séparées qui vont se rejoindre à un moment donné mais pas encore dans ce premier tome qui pose le décor. D'ailleurs, les enjeux ne sont pas encore bien définis. Le récit prend d'ailleurs son temps pour distiller avec parcimonie quelques bribes d'informations.
Le thème du mystérieux cataclysme ayant ravagé le Japon a maintes fois été exploité. Bref, cela ne fera pas dans l'originalité malgré la présence d'une créature monstrueuse sous forme de volatile.
Non, c'est plutôt la mise en page avec un découpage assez habile qui est redoutable dans la lecture. On est pris par le récit qu'on ne quitte plus et c'est un bon point. C'est comme un road-movie dans un monde dévasté.
En résumé : un dessin alléchant et un scénario avec suffisamment d'action pour retenir en haleine. Bref, une lecture divertissement dont on espère qu'elle ne versera pas dans le n'importe quoi. A suivre par conséquent car il y a manifestement du potentiel.
J'ai rarement vu une partie de chasse aussi cruelle dans le genre partie de chasse qui se termine mal. Je suis ressorti de cette lecture avec beaucoup de dégoût sur la nature humaine. Nous avons un gosse de 11 ans qui tue volontairement un homme et des adultes qui tentent de lui faire la morale sur la nature de son geste.
Oui, on aura droit à une exploration de la violence et de la punition comme une espèce de rite de passage avec une grande tension palpable. Bref, le milieu des chasseurs répond à certaines règles qui semblent être parfois en marge. Les personnages sont d'ailleurs fortement antipathiques et il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.
Un mot sur le dessin pour dire qu'il est tout de même assez magnifique avec ses nuances de couleurs. C'est un crayonné tout à fait abouti. Le trait est lisible et expressif ce qui rend la lecture assez agréable dans son ensemble.
C'est tiré d'un roman de David Vann dont j'ignore tout. Je ne peux dire si l'adaptation est réussie ou pas. Mon propos sera d'ailleurs tout autre.
En effet, je n'ai pas trop aimé cette lecture non pas que cette BD n'a pas les qualités intrinsèques adéquates. La sauvagerie ne me passionne sans doute pas tout comme la chasse à l'homme. Oui, il est question d'une violence latente qui se manifeste d'un coup.
Maintenant, un public en quête de réponse sur le parcours initiatique d'un jeune garçon abandonné par ses instincts sauvages pourra sans doute y trouver son compte. Bref, une lecture qui ne laisse pas indifférent !
Il va falloir s'accrocher un peu dans ce polar futuriste où notre héros ne fait que de causer avec des objets courants. Cela part de la poubelle, à la radio, l'ampoule électrique ou la chaise. Bref, nous devons être dans l'acceptation et faire comme si c'était normal pour entrer en communion avec le personnage principal qui est détective de profession. Pas facile.
Cette cité est appelée ville vermine car elle est grise et dangereuse avec des personnages pour le moins inquiétants. On sera assez vite happée par l'action même si on arrive à en deviner les aboutissants. Je crois que l'accent est surtout mis sur cet univers urbain un peu spécial où les insectes grouillent.
La moralité est mise sur la personnalisation des objets du quotidien qu'il ne faut pas jeter mais réparer si possible car ils ont une âme. Ils vont d'ailleurs aider notre anti-héros dans son enquête sur la disparition d'une jeune femme destinée à une carrière de chanteuse et qui est la fille de la reine des bas-fond de la ville.
Un mot sur le dessin aux consonances moderne et urbaine qui tranche un peu avec la poésie de cette série qui peut se dégager par moment au-delà de toutes les extravagances. Le découpage est dynamique ce qui concourt à une lecture fluide notamment dans les scènes d'action et de combat.
Je ne suis généralement pas fan de ce type de lecture mais je dois dire que c'est plutôt bien construit une fois qu'on aura avaler une grosse couleuvre. A voir si toute cette singularité de l’œuvre tente d'autres lecteurs. Le prix Fauve polar à Angoulême en 2019 ce qui constitue quand même une bonne référence.
Le cadre est celui du milieu du jazz dans les cabarets de la Nouvelle-Orléans. Le fils d'une prostituée va faire une rencontre qui va changer sa vie : celle de la musique au travers un instrument à savoir la trompette.
Il est en quête de liberté dans une Amérique ségrégationniste. Il va devoir affronter des épreuves difficiles entre la pauvreté, le racisme et le destin. On a véritablement de la peine pour ce jeune garçon qui tente de sortir sa mère du fond du trou.
C'est encore une BD qui utilise l'anthropomorphisme pour représenter des êtres humains de couleur noir. Fort heureusement, cela se fera dans la subtilité quant au choix des animaux.
Je n'ai pas trop aimé le trait graphique que je trouve trop diffus et pas assez précis. Cela donne tout de même un aspect qui rappelle les premiers dessins animés de Walt Disney des années 30 avec Mickey.
Au passage, il y aura la rencontre de notre petit héros avec Joe Oliver, dit « King », qui était un célèbre cornettiste et compositeur américain de jazz, fondateur et chef d'orchestre du Créole Jazz Band.
On s’aperçoit que des groupes de musiciens blancs interprétant du jazz reproduisaient des sons entendues dans ces cabarets pour en faire des disques vendus à des milliers d'exemplaires. Bref, des pillards de morceaux ! Il faut dire qu'en ces temps-là, aucune compagnie ne voulait enregistrer avec des musiciens noirs malgré leur talent indéniable.
J'ignorais totalement qui était Satchmo ou du moins qui il allait devenir sous un autre nom bien plus célèbre. Cela me fait dire qu'il faut parfois faire de bonnes rencontres, persévérer, ne jamais abandonner ses rêves car parfois ils peuvent se réaliser.
Bref, ce titre est finalement une assez bonne surprise.
J'aime beaucoup cet auteur Krassinky qui avait signé un remarquable « crépuscule des idiots ». Il continue sur sa lancée avec ce non moins magnifique la fin du monde mais en trinquant. C'est vrai qu'il vaut mieux être d'humeur festive pour ce genre d’événements.
Le dessin à l'aquarelle reste une pure merveille même s'il y aura moins de décors au profit de ces animaux anthropomorphes. L'action se situe dans la Russie des Tsars de la grande impératrice Catherine en 1774. Bref, le graphisme est avenant et dynamique avec une narration très fluide ce qui procure un plaisir de lecture.
Il est question de ce fameux astéroïde qui a détruit une bonne partie de la Tunguska dans une gigantesque explosion en Sibérie le 30 juin 1908 pour être précis. On sait que des millions d'arbres ont été calcinée et que fort heureusement la trajectoire a évité une ville ce qui aurait pu être réellement dramatique.
Pour nos deux héros, il s'agit de sauver la vie de ces autochtones que méprise le pouvoir central pour les envoyer au loin. La Tsarine sera d'ailleurs assez infecte.
L'atmosphère varie entre légèreté et humour mais parfois drame crucial. Il y a tout un esprit critique derrière qu'il faut savoir analyser au détour de cette lecture parfois truculente.
Le scénario est aussi classique qu’efficace. Le tout est porté par des personnages assez attachants, chacun dans leur genre.
Bref, une vraie lecture plaisir qui est hautement recommandable pour découvrir toute la richesse de cet auteur remarquable.
Nous avons suivi la jeune artiste Arte depuis déjà 17 tomes. Elle avait quitté Florence, berceau de l'art et de la renaissance, pour la Castille en suivant sa protectrice la reine Caterina dans un monde assez misogyne.
Elle a dû batailler ferme pour prouver ses compétences en matière de peinture. Elle a dû surtout abandonner l'homme de sa vie qui lui a appris le métier. Elle n'est plus cette jeune femme déjantée du début. On voit qu'elle a acquis en maturité ce qui la rend plus intéressante encore.
Les mangas que j'achète actuellement sont assez rares. Cette série en fait pourtant partie. On pourrait également penser que cela serait réservé à un lectorat plutôt féminin mais il n'en n'est rien malgré les couvertures. Il faut aller au-delà pour percevoir la grâce et la beauté de l'histoire.
Arte est sur le chemin du retour à Florence afin de retrouver son maître qui lui a tout appris à savoir Léo. Elle est placée sous la protection de Guido. Le voyage a mal tourné pour l'un de ses compagnons et Arte s'en veut au point de vouloir se débarrasser de cette protection afin de ne plus causer du tort.
Cependant, ce sont les risques du métier de garde de corps et elle devra accepter ces règles. Guido va tout faire pour la convaincre et la faire évoluer. Ce personnage devient singulièrement assez intéressant. Reste à savoir la place qu'il va prendre dans la vie d'Arte.
Il faut également savoir que Florence est en guerre et un siège de la ville a eu lieu. Beaucoup ont fui. Arte va retrouver ses amis Dacia et Angelo (désormais en couple) dans une ville voisine. Les autres se sont retranchés derrière les remparts et forteresses avec des vivres qui commencent à manquer cruellement. Retrouver Léo ne va pas s'avérer facile.
Guido prend alors la décision de marquer une pause avant de se jeter dans la gueule du loup. Point de précipitation ainsi que rassembler des informations utiles afin d'arriver en vie.
J'ai beaucoup aimé ce tome où l'on ne s'ennuie pas une seule minute. Cela fait encore monter d'un cran la tension car on attend bien évidemment ces retrouvailles avec l'amour de sa vie.
Nous sommes au 11ème volume de cette formidable collection initié par l'auteur de science-fiction de nationalité chinoise à savoir Liu Cixin sur les 15 qui sont proposés. Pour rappel, il s'agit là du plus grand écrivain de science -fiction contemporaine qui a vendu des millions d'exemplaires de ces livres à travers le monde.
C'est vrai qu'il y a eu des hauts et des bas ce qui est inévitable pour une collection aussi fournies. A chaque fois, il y avait un auteur différent et donc une variation différente. Cela ne m'a pas posé de problème dans la mesure où les récits forment des one-shot.
Cette fois-ci, c'est un auteur barcelonais qui s'y colle. Eduard Torrents a effectué dans son passé des études d'ingénieur industriel avant de travailler dans une entreprise multinationale de construction automobile. Ce choix paraissait alors évident de l'intégrer dans cette collection très scientifique.
Je trouve que l'auteur se débrouille très bien. Je l'avais découvert dans « Le convoi » paru en 2013 sur les réfugiés espagnols fuyant le régime franquiste durant la Guerre d'Espagne. En l’occurrence, nous sommes dans un tout autre registre ce qui traduit une bonne faculté d'adaptation.
Un mot sur le dessin de l'espagnol Ruben Pellejero pour dire qu'il est toujours aussi agréable à l’œil. Autrefois, il était plutôt gras mais il a fait des efforts pour plus de finesse dans le trait. La colorisation a été employé également à bon escient. Nous avons un ensemble assez agréable à la lecture.
Le thème est celui d'un astronef extraterrestre qui essaye de puiser toutes les ressources terrestres. Cela ressemble à « Proies et prédateurs » avec un côté « La terre transpercée ». Ma crainte légitime était de revivre la même aventure. Cependant, il n'en n'est absolument rien quand on va découvrir les profondes motivations de ces êtres venus d'ailleurs.
C'est incroyable dans le déroulé car il s'agit d'une histoire d'alpinisme, de gravir des sommets qu'il soit terrestre ou maritime. Il n'y aura point de grande aventure mais tout une longue explication d'un cheminement de découverte de l'univers. En cela, c'est assez incroyable.
Cela ne plaira pas forcément aux amateurs de science-fiction classique fan d'aventures extraordinaires ou de space-opéra. Non, on se place plutôt à un niveau assez scientifique et technique. Je vous rassure sur le fait que le niveau ingénieur ne sera pas requis.
J'ai beaucoup aimé mais la fin est plutôt assez confuse à moins que cela moi qui ne l'accepte pas vraiment. Cela interpelle incontestablement. A découvrir si on est tenté par un genre nouveau mêlant alpinisme et science-fiction, la moralité étant de se dépasser à tout prix, même si on doit couper une corde et faire des sacrifices.
J'ai toujours apprécié les récits de Corbeyran que cela soit par exemple la saga des Stryges ou « Le régulateur » qui fut d'ailleurs l'une de mes premières découvertes en matière de BD plus mâture que les traditionnels Tintin ou Astérix. Il a été pour moi un auteur clé et un formidable raconteur d'histoires.
Dans la préface, Corbeyran fait le point sur ces dernières années où il a clos certains chapitres. Il nous explique qu'il se réinvente dans un nouveau format, un nouveau concept de BD tout en reprenant son expérience en matière de fantastique. Je dois bien avouer que j'approuve ce type de démarche.
Il est vrai que ces dernières années, il a multiplié les sagas familiales sur le thème de l’œnologie, de la gastronomie, du parfum et du luxe en général. Il semble se démarquer avec ce titre afin de conquérir un nouveau public.
Le cimetière des âmes fait assez comics américain dans le concept. Le dessin est plutôt réussi et le rythme assez soutenu. Nous voilà embarqués dans un nouvel univers qui se démarque un peu.
Je ne sais pourquoi mais j'étais passé à côté de ce titre lors de sa sortie. Il faut dire qu'il y a eu le COVID tout de suite après.
Je ne comprends pas vraiment à ce stade qui est le linceul qui souhaite couvrir la terre d'une armée de mort. On n'a pas l'impression que le monde soit à la Walking Dead. Cependant, il y a des agents d'une unité spéciale qui s'activent pour éviter cela.
Bref, la lecture sera fort agréable avec une aventure mêlant le paranormal avec le fantastique.
La forêt est à l'honneur avec ce titre qui nous présente un monde où les arbres ont repris leur place suite à une grande catastrophe ayant balayé le monde. Les survivants vivent dans des cités néo-féodales quelques siècles après.
On va suivre les aventures d'un comte à savoir Cocto et de sa fille rebelle Blanche qui s'aventure en territoire dangereux dans la grande forêt centrale occupant tout l'espace de ce nouveau monde apocalyptique.
Il est question de prise de pouvoirs dans un monde où la République n'existe plus. Oui, les républicains ont été battus et il ne reste plus que le retour de l'aristocratie et de la noblesse pour soutenir le pouvoir. Bref, encore une intrigue de palais pour le moins classique.
Ce qui est intéressante avec cet univers, c'est le mélange entre la féodalité et des aspects plus modernes. Ainsi, les joutes ont lieu sur des vélos cross. Bon, ce n'est pas facile quand on porte une armure...
Le dessin m'a paru assez fade au niveau des couleurs ternes ce qui lui donnent un ton assez étrange mais qui passe finalement bien avec une certaine originalité. Il faut dire que la mise en page est assez efficace pour nous présenter la flore et la faune de cet univers forestier.
Au final, on pourra se laisser tenter par cette variation qui donne lieu à un futur possible avec comme moralité qu'il faut respecter la nature et notamment la forêt. Bref, une ode à la nature.
Pour la petite histoire, j’ai acheté directement cette BD car j’ai été attiré par un graphisme assez avenant. Il est vrai que c’est typiquement le genre de dessin que j’aime bien qui met les personnages en valeur grâce à l’expressivité. Les couleurs vives sont d’ailleurs également assez attirantes.
Je n’avais pas entendu parler de ce titre à sa sortie pourtant assez récente. Généralement, je suis plus ou moins au courant de toutes les sorties mais il peut y avoir des loupés. Je me rappelle également que j’ai souvent eu de bonnes surprises en procédant ainsi. Cependant, parfois, l’achat est impulsif et ne se justifie pas vraiment après lecture.
On commence par faire connaissance d’un petit garçon à savoir Zach la veille de Noël. Il vient de perdre son père qui a rejoint le paradis. Sa jeune mère le couche mais il se réveille en pleine nuit afin de surprendre le Père Noël. Il y parviendra mais le Père Noël couche avec sa mère ce qui provoquera un violent choc puisqu’il tombe de la fenêtre.
Maintenant, j’aurais envie de dire que la jeune maman a le droit de refaire sa vie et de prendre du bon temps, même avec un gars qui travaille à faire le Père Noël durant cette période de l’année. Cependant, on nous le présente comme quelque chose de traumatisant pour ce jeune garçon.
Par la suite, ce garçon va devenir un beau jeune homme qui semble totalement à côté de la plaque il offre par exemple des ampoules en cadeaux successifs à sa petite amie qui le quitte sur le champ. Bon, au moins, elle ne pourra pas lui reprocher de ne pas savoir changer une ampoule.
Visiblement, il va rencontrer Clélia, la championne incontestée du cinéma pornographique, mais sans savoir précisément sa véritable profession. Il se l’imagine danseuse un peu exotique. Il reste toujours dans ses délires d’ampoule en imaginant pouvoir éclairer toute la Corse en rose bonbon afin d’attirer son attention.
Oui, on nage dans le très léger et le loufoque avec pour message qu’il ne faut pas se juger mais laisser place à l’amour car tout est toujours possible. Je veux bien le monde selon Zach qui correspond plus à un fantasme qu’à la triste réalité.
En effet, il y a de la tendresse et des bons sentiments qui manquent parfois à notre monde. C’est toujours bien de lire des lectures positives même s’il faut accepter un certain manque de consistance.
Une BD feel-good sympathique à découvrir pour apporter un peu de joie dans nos vies. Du pur divertissement.
On dit que le meilleur ami de l’homme est le chien. C’est vrai. Cependant, en l’espèce, il s’agit surtout de suivre un vieux camarade de foot qui semble jouer le suiveur.
La thématique est celui de l’ami envahissant qui vous veut du bien. En réalité, il s’agit d’un suiveur qui a toujours été un peu jaloux de notre héros Kévin qui du haut de sa quarantaine est sur le point de divorcer pour passer à autre chose. Il faut dire qu’il porte bien son nom car il pourra s’avérer assez exaspérant voir pathétique par bien des côtés. Cependant, on va apprendre à l’aimer au travers des situations plutôt rocambolesques où il va lâcher prise.
En fait, il y a 20 ans, il avait connu la fille de l’entraîneur, une certaine Cécile qui l’a également poussé dans ses études de médecine. Elle est partie en Afrique afin d’aider les populations les plus pauvres alors que notre héros a sombré dans une vie parisienne pour s’occuper du colon des patients. On peut dire d’une certaine manière qu’il s’agit bien d’une histoire de cul.
L’ami en question va être assez envahissant et ne jouera pas souvent franc jeu ce qui entraînera des situations pour le moins assez cocasses. On est dans un récit doux-amer à la manière du cinéma français avec ce qu’on peut appeler le renouveau de la comédie.
J'aime toujours autant le trait graphique de Nicoby qui oscille entre légèreté, autodérision et humour. Bref, c’est à la fois un trait assez réaliste et expressif ! La lecture s’avère plutôt facile. Il y a un côté amusant notamment dans la répartie et les répliques. Bref, le dessin empreigne sur le récit avec cette légèreté de ton.
J'ai trouvé cette œuvre assez sympathique malgré son côté un peu lourdingue parfois. Humour et autodérision seront au rendez-vous pour partager un bon moment de lecture.
Je n'aurais jamais pensé qu'en empruntant ce titre, j'allais découvrir un véritable chef d’œuvre. La BD portugaise me plaît énormément et on retrouve le duo d'auteurs du fameux « Amertumes ». Ballade pour Sophie est un morceau tout à fait inoubliable.
Cela commence par la rivalité de deux jeunes pianistes, l'un qui est aisé et l'autre qui est pauvre. L'un apprend le piano avec le meilleur professeur et l'autre compose de manière innée. De cette rivalité va naître de puissants sentiments mêlés d'amour et de haine.
Il s’agit certes d'une biographie d'un célèbre artiste sous la forme d'une interview par une jeune journaliste assez bienveillante. Il est vrai que ce pianiste vit désormais reclus dans sa grande demeure. Il n'accorde pas son temps aussi facilement. Cependant, il va naître une certaine relation entre ces deux personnages.
Il est vrai que je n'avais pas vu cette fin venir. C'est tout simplement magistral à tous les niveaux. J'aurais aimé cependant que la relation entre les deux jeunes prodiges soit plus consistante mais ce n'était pas le propos de ce récit qui va nous entraîner sur un autre chemin.
J'ai été conquis également par le dessin sobre mais très coloré qui parvient à rendre cette lecture tout à fait agréable. Il faut dire qu'on ne lâche pas une miette de ce récit tant il est captivant. Il y a tout de même 305 pages à dévorer. Il y a une mise en page et un chapitrage tout à fait adéquat qui laisse respirer l’œuvre.
Il y a une rare profondeur dans cette œuvre que je qualifie de culte. J'ai été touché par tant de grâce et de bonheur. Cet album est absolument à découvrir comme une merveilleuse sonate écrit par un prodige ! Les gens passionnés peuvent être passionnants !
Quand je pense à l'Afrique, je ne peux que tomber amoureux de la savane et de ses animaux sauvages dans une biodiversité importante. Nous avons là le berceau de l'Humanité il y a 3 millions d'années.
Cependant, ce continent évoque également pour moi la corruption et la dictature à un niveau presque inégalé. Mise à part une ou deux démocraties, c'est tout le continent qui est gangrené par ce mal privant le peuple de bien-être.
Bien sûr, il y a eu les ravages de la colonisation. Malgré ce terrible passé, ce continent aurait dû véritablement décoller surtout au vu des richesses de son sol. C'était sans compter sur des hommes qui vont prendre le pouvoir et l'exercer dans toute sa terreur.
On va se situer dans un pays imaginaire avec un vieux dictateur, histoire de ne pas pointer du doigt tel ou tel pays. Cependant, il n'est pas très difficile de voir qu'il s'agit du Congo de Mobutu rebaptisé Zaïre. Il a régné sans partage pendant 32 ans sur ce grand pays avant de s'enfuir en exil au Maroc car renversé par des rebelles soutenus par un pays voisin à savoir le Rwanda ayant subi un génocide. Ce tyran sanguinaire allié de l'Occident laisse un pays économiquement exsangue, en conflit avec de nombreux pays voisins pour ses richesses et son espace et en pleine guerre civile. Le pays sombra dans le chaos, la misère et la violence. Moi et le chaos...
Sa mégalomanie a été presque sans égale dans le monde. Ce soi-disant père de la nation a fait construire un palais luxueux dans la forêt équatoriale près de son village natal qu'il surnomma d'ailleurs « le Versailles de la jungle ». L'homme-léopard a pillé totalement son pays à son seul profit pendant que son peuple mourrait de faim. Il a même tenté d'être le premier pays africain à envoyer une fusée dans l'espace pour la gloire mais celle-ci s'écrasa devant ses yeux dans le fleuve. Cet épisode sera d'ailleurs présent dans ce récit.
Bref, ce sont tous les travers de l'Afrique qui seront exploités intelligemment dans ce récit.
J'ai adoré ce scénario car on ne lâche pas l'histoire jusqu'à la dernière case. C'est vraiment prenant avec 5 actes. J'ai été surpris par la force du contenu jusqu'à ce final dramatique. Pour autant à ce qu'on sache, le maréchal dictateur n'a pas commis cet acte impardonnable mais on sait qu'il a fait pire durant sa vie.
Pour autant, on sait que son « œuvre » a inspiré des petits Mobutu partout en Afrique qui ont utilisé le mensonge, la corruption et le goût du pouvoir en reproduisant son comportement et ses vils manœuvres.
Un mot sur le dessin pour dire qu'il est efficace avec une belle colorisation rendant la lecture plutôt agréable. Les couleurs sont d'ailleurs assez sombres ce qui va bien avec l'ambiance de ce récit centré sur le crépuscule d'un régime.
Au final, un bel album que je vous encourage à découvrir malgré la cruauté qu'elle renferme sur la fin d'un régime dictatorial.
Le métier de flic ne fait plus rêver autant qu'avant. Pour autant, il y a toujours des vocations pour aller travailler à la PJ.
Corbeyran va raconter l'histoire de Ludovic Armoët pour une mise en image dans une BD. Il s'agit d'un garçon provenant des milieux pauvres de l'île de la Réunion qui va tomber amoureux d'une fille de riche. Ils vont tout plaquer ensemble pour monter à Paris afin de réaliser son rêve de devenir agent des forces de l'ordre.
On aura droit à une enquête assez passionnante concernant le vil de la voiture du chanteur Pierre Perret. Cela va le conduire à un trafic de drogue entre l'Espagne ter la France.
J'ai bien aimé toute l'humanité qui se dégage du personnage principal qui se met en scène avec véracité et authenticité. On verra comment il s'y prend pour démanteler tout un trafic de drogues et faire parler l'un des protagonistes. J'ai un peu moins apprécié le côté grivoiserie qu'on retrouve parfois dans ce milieu mais ce n'est qu'un détail.
J'aime beaucoup ce genre de dessin réaliste. Je suis plutôt fan de cet aspect graphique. En effet, cela rend la lecture agréable et crédible.
Il est vrai que la couverture fait un peu « fast and furius » mais c'était sans doute le but recherché afin d'attirer le lecteur. Le propos sera tout autre même s'il s'agit également de beaux bolides qu’il est difficile de poursuivre à une certaine vitesse.
Une BD qui pourra donner une certaine idée de ce qui se passe dans ce milieu de la police mais avec un regard plus compatissant que mes dernières lectures à savoir « Flic » ou « La force de l'ordre ». C'est clair qu'on change de registre mais cela demeure tout de même un témoignage sur ce métier difficile. Ce livre est salvateur dans le sens où il remet la police à sa juste place dans un monde qui bouge.
Voici venir la dernière partie du cycle sur le clan du Sistre pour la domination des quartiers de la capitale de ce royaume dominé par les singes dans un monde qui rappelle la Chine impériale. Pour rappel, chaque cycle aura droit à 6 albums. On entame le 4ème du second cycle : plus que deux.
C'est un univers à la fois très dense et complètement différent de celui du premier cycle sur les félins où il était question du pouvoir central à la manière de Game of Thrones. La thématique reste cependant la même mais sur un autre registre. Les liens demeurent intactes.
Alissa, héritière du clan du Sistre, est revenue et cela va faire très mal dans le royaume du Lys. Elle sera encore plus redoutable que jamais. La victoire sur l'autre clan (les Coucal) peut coûter très cher. Cette fois-ci, elle devra redouter des dissensions internes en plus de nouvelles menaces de l'extérieur provenant d'autres clans. Bref, l'action va se situer surtout dans la dernière partie.
C'est toujours un véritable plaisir que de retrouver ces personnages dans des décors tellement bien soignés et si riches. Le graphisme est un réel plaisir pour les yeux offrant un dépaysement absolu. La luminosité de la colorisation apporte également un très bel effet. Cela rend d'ailleurs la lecture très agréable.
C'est un tome où l'on perdra certains personnages secondaires avec un rythme beaucoup plus lent que dans le cycle précédent. On dirait que cette fois-ci les auteurs prennent tout leur temps afin de distiller cette intrigue et la faire monter en graduation. Pour autant, on ne voit pas comment cela va se croiser et se terminer. Nul ne peut le prédire à ce stade du récit. C'est tant mieux pour découvrir la suite.
Réapprendre la peur ne va sans doute pas nous terrifier mais va faire repartir l'intrigue autour de la lutter des clans.
On fait la connaissance avec le Grizzli qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un certain Lino Ventura. On aura droit à une sorte de remake des « Tontons flingueurs » dans une BD qui sent bon l'ORTF avec des dialogues truculents qui reflètent bon la vieille France un peu canaille. Voilà pour le décor !
Certains ont une fascination pour les brigands qui font des casses. Moi, je crois que je suis trop respectueux du bien d'autrui. On nous les présente comme des gens sympathiques qui viennent de sortir de prison. Bref, il faut jouer le jeu. Il faut dire que dans ce milieu mafieux, on ne se fait pas de cadeau car c'est la loi du plus fort.
Ma critique principale se situe dans les dialogues dont il faut réinterpréter chaque bulle peut bien suivre ce récit. En effet, je ne suis guère habitué à ce langage qui tranche totalement avec les mots que nous employons de nos jours.
Pour donner, un seul exemple : une tire est une voiture. Le grisbi, c'est l'argent. Un cave, c'est un bourgeois. Le raisiné, c'est du sang. J'ai quand même une mentalité, cela se traduit par « j'ai de l'honneur ». Etc, etc... Il faudra traduire à chaque fois ce qui pourrait paraître un peu gênant. On aime le dialoguiste Michel Audiard ou pas. A noter la présence utile d'un lexique en fin d'album à l'usage des curieux.
On pleurera d'ailleurs la disparition des Panhard dont l'activité a été reprise par Citroën en 1967, année de la présente fiction. Et devinez qui travaille pour ce concessionnaire ? Notre Grizzli !
Bref, il faut être né dans les années 1950 ou 1960 pour comprendre aisément. Je ne suis pas certain que cette BD plaise à un jeune public. Il est fait par les amateurs des films de Jean Gabin. On dit cependant que certains classiques sont indémodables. Quant à moi, il me faut quand même une once de modernité. Ce qui est culte pour une génération ne l'est pas forcément pour une autre. Il ne faudra pas par exemple confondre la DS avec la Nintendo.
Ceci dit, on passe tout de même un agréable moment de lecture à suivre les déambulations du Grizzli accompagné de son ami turfeur Toine. Je ne me suis pas ennuyé un instant. C'est déjà pas mal.
On a là une brillante comédie qui parodie les codes du film noir. L'intrigue paraît bien secondaire car ce qui prime, ce sont ces dialogues et répliques ciselés et jubilatoires qui font mouche. Chaque intervention orale peut vous faire pleurer de rire. En ce qui me concerne, je ne suis pas fan du cabotinage verbal, je dois bien l'avouer. Je pense que l'humour évolue avec son temps. J'ai décroché quand même un sourire de temps en temps.
A noter qu'il y a que du masculin car les femmes sont reléguées au rang de greluche. C'est bien le terme employé. Je dis ça et je dis rien.
Au niveau graphique, cette BD mêle un graphisme doux aux teintes pastels ce qui rend nos personnages légers et attachants. Les couleurs sont très lumineuses. Je dois avouer que j'ai bien aimé.
Cette BD est pleine de charme et d'un exotisme parfois désuet sur une époque qui n'existe plus. Malgré mes critiques, j'ai pris plaisir à lire cette BD bien dessinée et intelligemment racontée.
On ne présente plus Tiburce Oger qui a fait des incursions pour le moins très intéressante dans le monde du western. C'est le second projet après le très réussi Go West young man.
Il va proposer à d'autres artistes de se joindre à lui pour raconter des séquences sur l'histoire du peuple indien. Il y en aura 16 en tout sur une période de 1540 à 1889 avec une incursion en 1922 avec la mort du célèbre chef indien Chippewa dans un spectacle ambulant à Londres.
On ne peut que déplorer le fait que cette civilisation qui existait depuis plus de 15.000 ans sur ce grand continent qu'est l'Amérique dans son ensemble. En 1492, Christophe Colomb découvre ce nouveau continent et il s'en suivra une colonisation pour le moins meurtrière qui va durer quatre siècles.
Les dernières peuplades feront face à l'homme blanc durant la fin du XIXème siècle avec l'issue malheureuse que l'on connaît. Il est vrai que les rivalités entre tribus n'ont pas contribué à un front uni qui aurait pu changer peut-être le cours de l'histoire. En 1892, il ne restait plus que 243.000 indiens (sur 14 millions au départ) et plus que 2 langues couramment parlé à savoir le sioux et le navajo sur 300 langues existants.
Bref, c'est toute la richesse d'un peuple qui a été balayé et que traduisent ces épisodes dont l'intérêt est variable. Je n'aime pas trop ces collectifs car il y a toujours du bon et du mauvais pour un résultat qui m’apparaît au final assez passable. En effet, le style graphique sera divers et variés.
A noter que cela s'appuie sur des faits réels ce qui constitue toujours un bon témoignage de ce qui s'est passé à savoir un véritable génocide. Or, il s’avère que les massacres des populations amérindiennes ne sont pas à ce jour officiellement recensés parmi les génocides identifiés par l’Organisation des Nations Unies. J'en suis fort indigné.
Pour conclure, j'avoue au final avoir nettement préféré son « Go West young man » qui m'apparaissait comme plus original et abouti dans sa construction d'ensemble. Ceci dit, ce titre n'en demeure pas moins assez intéressant sur ce sujet.
Le thème de cette BD est assez intéressant : est-on simplement un spectateur de notre propre existence ? C'est ce qui semble arriver à Samuel qui serait né totalement muet d'après ce que pensent les parents.
Le mutisme peut conduire à bien des problèmes. Mais bon, il faut voit que le silence est également une forme de communication bien particulière. Evidemment, il est difficile de composer avec.
J'ai trouvé la forme assez étrange dans le déroulement de cette BD qui nous étonne vraiment. Il y a des situations qui sont assez marrantes. Comme dit, on peut également communiquer en dessinant, le fait d'être muet n'est pas vraiment un handicap.
J'aime bien également le fait qu'on ne puisse jamais voir de qui il s'agit, comme une caméra qui filmerait tout. Cela donne un point de vue tout à fait intéressant. J'adore également ce regard assez acide sur la vie et les comportements des gens que l'on rencontre qui ne sont pas toujours ne cohérence avec eux-mêmes. Je pense par exemple à la copine qui le défend et qui succombe finalement au mauvais garçon. Il y a souvent des attitudes décevantes. Ne parlons pas du père de famille car c'est consternant !
C'est le genre d’œuvre qui peut apporter quelque chose au lecteur par son originalité et également par une certaine profondeur de l'âme humaine. Il faut juste le vouloir. Il est vrai que la fin est également assez déprimante.
J'ai trouvé ce titre dans le rayon jeunesse de ma médiathèque. Après lecture, je dois dire qu'il faut être fortement calé pour comprendre l'intrigue qui navigue dans l'onirisme dans un village isolé du Japon où l'on célèbre la fête des ombres lors d'un festival.
En effet, il s'agit d'une petite fille japonaise Naoko qui aide les âmes mortes à retrouver leur esprit afin de ne pas être égaré. Elle va notamment s'occuper de celle d'un garçon hanté par un terrible secret afin de l'aider dans la voie de la résurrection.
Des mêmes auteurs, j'avais adoré « Onibi - Carnets du Japon invisible » paru en 2016 toujours sur le thème des yokai et des esprits. Pour autant, j'ai un peu moins aimé cette série qui débute car j'ai l'impression que c'est du réchauffé par rapport à ce que j'avais découvert. On retrouve par exemple ce mélange de tradition et de modernité qui caractérise ce pays.
Cependant, il y a incontestablement une forme de poésie qui peuvent toucher les lecteurs.
Les amoureux du Japon et de sa culture aimeront sans doute cette œuvre. Par ailleurs, l'excellence du dessin et de ses couleurs porte vraiment cette BD. A découvrir entre ses paysages aquarelles et ses fantômes !
On va suivre une suffragette dans une Amérique ségrégationniste qui va enquêter en 1916 sur la disparition troublante d'un adolescent black travaillant dans les champs de coton à Waco au Texas.
Cette ville texane a été rendu célèbre par la suite en 1993 par un siège du FBI contre une secte religieuse qui a provoqué la mort de 86 personnes. Bref, un massacre qu'avait assez mal géré le gouvernement Clinton. C'est d'ailleurs considéré comme l'un des événements les plus catastrophiques de l'histoire américaine contemporaine.
C'est d'ailleurs cette ville que vient de choisir Donald Trump pour organiser son premier meeting de campagne électorale en vue de la primaire pour un second mandat. Il a choisi un lieu hautement symbolique qui puisent dans les veines profondes de la haine raciste et également antigouvernementale. Tout est dit.
Pour en revenir à la BD, il s'est malheureusement produit dans le passé un événement tout aussi dramatique à savoir le lynchage de Jesse Washington par des texans blancs et fiers de l'être dans une ambiance de kermesse. Insoutenable ce racisme.
Sur un mode plus léger, on apprendra que la plus ancienne des marques de soda américaine à savoir Dr Pepper est né dans une pharmacie de Waco avec une mise en vente dès 1885.
On apprendra également que le film « Naissance d'une nation » fut considéré comme le premier blockbuster produit à Hollywood. Je n'avais pas idée que ce film servait la cause des ségrégationnistes en faisant par exemple l'apologie du Ku Klux Klan, montrant également que l'esclavage n'a rien de monstrueux étant au contraire une condition souhaitable pour les blacks. Bref, un vrai film raciste et révisionniste. Dégoûtant et insupportable car cette œuvre a eu pour conséquence de justifier des lynchages et autres actes de violence commis à l'encontre des afro-américain.
On fera la connaissance de William Edward Burghardt Du Bois, un sociologue afro-américain militant de la première heure pour les droits civiques. Diplômé de Harvard, il faut le premier professeur d'histoire à obtenir un doctorat. Le racisme était la principale cible de Du Bois et il protesta fermement contre le lynchage. Il va engager notre héroïne à faire son enquête.
Je suis toujours ouvert à ce type de récit méconnu qu'on ressort des limbes de l'histoire pour apporter un nouvel éclairage de ce qui s'est passé au Texas dans cette Amérique-là. Sinon, vivre à Waco, cela ne me tente pas.
La guerre produit toujours un effet collatéral et les enfants peuvent en être les premières victimes même s'ils ne combattent pas sur le front.
Il y a la faim et la maladie qui peuvent nous détruire. Dans ce récit se situe au cours de la Première Guerre Mondiale, c'est surtout la famine qui fait rage et qui a enlevé la vie à presque tous les pensionnaires d'un orphelinat.
Il ne reste plus que le fils du Directeur, le fameux Maurice, avec un petit frère et une grand sœur, Ophélia et Otto, qui tentent de survivre désespéramment.
La première scène est digne d'un film d'horreur. Pourtant, les dessins sont assez enfantins et la couverture peut nous laisser penser que cela pourrait être destiné à la jeunesse. Il n'en n'est rien. Même moi, en tant qu'adulte, il y a une limite qui a été franchi dans le supportable.
En effet, le sujet du cannibalisme m'est totalement répugnant. J'ai du mal à lire généralement des BD qui traite ce sujet parfois de manière désinvolte comme s'il s'agissait d'un bon repas de famille ce qui semble être le cas en l'espèce. J'ai du mal, beaucoup de mal. Comme dit, je préfère la faim.
Par contre, le dessin est d'une beauté inégalée qui nous transporte réellement au fond d'une forêt dans ce manoir perdu en marge des combats qui sévissent dans cette région. Il est vrai que le lieu n'est pas précisé, c'est juste quelque part en Europe.
L'atmosphère est sombre et pesante. Fort heureusement, il y a cette fin qui donne un peu d'espoir. Les yeux perdus seront retrouvés mais bon, il vaut mieux parfois rester aveugle.
Au final, si vous avez vraiment envie d'horreur absolue, cette BD est vraiment faite pour vous. Les autres devront sans doute s'abstenir afin de ne point sombrer dans une grave dépression. Quant aux enfants, c’est hors de question qu'ils approchent à moins d'un mètre de cette ouvrage. Je ne peux être plus clair, yeux dans les yeux.
Quand l'heure H sonne, il ne faut pas baisser la tête mais se relever et se battre. On va suivre le parcours d'un couple Sara et Sébastiano qui luttent pour un avenir meilleur au sein de leur entreprise de métallurgie.
L'action se situe dans les milieux de gauche des années 70 en Italie. Il s'agit en fait de militantisme pour une bonne cause. Il est vrai que les conditions de travail des ouvriers étaient difficiles et beaucoup perdraient la vie sur leur lieu de travail dans des accidents.
Là également, les patrons viennent aux enterrements complètement affligés avec des larmes de crocodile mais le cinéma continue de plus belle une fois l'émotion retombée.
Il s'agit de se battre contre les restructurations, le turnover, les licenciements abusifs, l'augmentation des rythmes et des charges de travail, la réduction des effectifs.
Visiblement, les 35 heures ont été mis en application car elles servent à défendre l'emploi. Il faut partager le temps de travail et non travailler plus longtemps. C'est le discours servi dans cette BD qui ne rencontrera pas un écho favorable parmi les entrepreneurs voulant s'investir corps et âmes à leur travail. Toujours cette opposition entre les prolétaires et la bourgeoisie.
Visiblement, cette industrialisation a provoqué la pollution de la mer dans les alentours de cette usine située à Tarente sur la côte italienne. Les déversements pétroliers ont intoxiqué la mer et les poissons. La culture des huîtres a par exemple disparu.
Au niveau du dessin, je n'ai pas trop aimé cet effet crayonné sur chaque page. Il manque de la clarté. Pour autant, cela donne un charme particulier.
Il est question de faire des révolutions pacifiques autour d'un bon repas préparé par la Mamma. C'est bien de refaire le monde et d'avoir une conscience politique pour changer la société.
Voici l’histoire réelle d’un esclave noir qu’on a arraché à sa famille en Afrique et qu’on a embarqué vers le Nouveau Monde au moment même de son exploration dans les années 1520 soit peu de temps après la découverte de Christophe Colomb.
A ce moment- là, les conquistadors espagnols partaient en expédition toujours plus loin afin de piller toutes les richesses de ce vaste monde déjà occupé par des civilisations incas, aztèques et mayas.
Juan rêve de retrouver sa liberté. Il va passer un accord avec son maître mexicain à savoir partir en expédition au Chili et lui apporter des richesses. Cependant, la conquête du Chili ne sera pas chose aisée avec des tribus indiennes qui ne se laisseront pas faire notamment les Mapuches tout au sud. Ces guerriers défendent leur terre et leur liberté.
Juan va faire partie de l’expédition Valdivia qui fondera d’ailleurs la ville de Santiago qui deviendra la capitale ou encore la ville de Conception. Malgré de faibles moyens, ce conquistador espagnol parviendra à conquérir une bonne partie du Chili.
Il sera finalement tué avec Juan au cours d’une bataille contre les Mapuches. Valdivia sera torturé et dépecé vif par les Mapuches qui mangèrent ses bras en sa présence avec une agonie qui durera trois jours. Bref, ce sont les risques du métier ou bien un juste retour des choses selon les vues.
L’originalité de cette histoire est de suivre un esclave qui va devenir un conquistador mais pour retrouver sa liberté. Bref, il s’est vendu comme mercenaire en connaissant une fin tout aussi violente et tragique.
Les deux auteurs chiliens nous font découvrir ce personnage qui était tombé aux oubliettes de l’Histoire afin de le réhabiliter et d’indiquer que des natifs d’Afrique avait contribué à construire leur pays. Ils regrettent que l’esclavage se soit poursuivi malgré tout au Chili face à l’action héroïque de Juan Valiente qui n’a pu réaliser son désir de liberté pour les générations à venir. L‘esclavage sera tout de même aboli deux siècles après.
J’ai eu beaucoup de mal avec le graphisme qui n’était pas très avenant en manquant de précision. Par ailleurs, ce récit est parfois difficile à suivre en raison de nombreux flash-back. Je n’aime guère ces effets hachoir.
Pour autant, les férus d’histoire précolombienne apprécieront sans doute cette épopée sanglante.
Angela Davis est une militante afro-américaine, pacifiste et féministe, qui a défendu le droit des minorités. Elle était membre du Black Panther Party lors de la ségrégation.
Elle a soi-disant participé indirectement à une action violente qui a conduit à la mort d'un juge californien lors d'une prise d'otage qui a mal tournée en août 1970. Elle a été emprisonnée pendant 22 mois avant d'être finalement acquittée lors de son procès fort médiatisé. Elle poursuit désormais une belle carrière universitaire.
Il faut dire que durant sa jeunesse, cette femme a été profondément marquée par son expérience du racisme, des humiliations de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne dans son environnement quotidien et qui touchaient la population noire en quête de droits. Le Ku Klux Klan menait des exactions sans précédents en Alabama au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.
A noter que cette BD se concentre sur sa fameuse cavale avant d'être arrêtée par le FBI. Cependant, il y aura des flash-back sur son passé. Elle est partie se mettre à l'abri en Europe avant de revenir et servir la cause du black power. La mort de Martin Luther King a sonné la fin de la récréation.
Je ne savais pas que le gouverneur de Californie, un certain Ronald Reagan, avait fait pression qu'elle soit renvoyée de son poste de professeur de philosophie à l'Université pour le simple fait d'avoir des sympathies politiques communistes. Bon, en même temps, je peux comprendre que le communisme était l'ennemi de l'Amérique à cette époque. Cependant, dans une véritable démocratie, il faut respecter la liberté de penser de chaque citoyen.
Cette BD met en lumière la manipulation des faits qui se sont réellement passés lors de cette prise d'otage. On se rend compte que c'est une tout autre version qui apportent un autre éclairage sur cette affaire et qui souligne un peu plus l'injustice dont sont victimes la population noire en quête d'un nouveau leader.
Elle va alors mener un combat contre l'injustice en ralliant le monde entier à sa cause contre Nixon, Reagan et Hoover, les trois plaies de l'Amérique. Elle risquait tout de même la peine de mort dans un pseudo-procès où on lui collait la mort d'un juge américain sur le dos.
J'admire ce genre de femme qui ont fait évoluer le monde pour la défense des minorités pour un pouvoir au peuple. Désolé de le dire ainsi aussi abruptement. Même les Rolling Stones ont écrit une chanson pour elle afin de la soutenir. La société blanche dominante n'a pas réussi son tour de force avec elle et c'est tant mieux pour le reste du monde.
On se rend compte que c'est ce procès qui a lancé véritablement la carrière d'Angela Davis. L'auteur Fabien Grolleau explique que c'est cette traque forcenée qui a façonné l'image d'Angela à travers le monde entier.
Un mot tout de même sur le dessin de Nicolas Pitz pour dire qu'il est avenant, plutôt sympathique et assez typique des productions actuelles. C'est juste dommage que la colorisation assombrie vraiment le tout sans offrir une clarté.
En conclusion, un biopics très intéressant à découvrir sur cette femme d'exception engagée pour la protection des droits civiques.
Quand j’ai emprunté cette BD, je ne savais pas sur quoi je tombais au juste. Ce n’était pas une œuvre que j’avais prévu de lire. J’ai été attiré par le titre ainsi que par la couverture qui dévoile une belle nature de l’Ouest encore sauvage.
Mais quelle claque ! Quelle découverte ! Ce que je veux dire par là, c’est que l’on découvre parfois inopinément de véritable pépite surtout dans l’Ouest américain.
Pourtant, ma lecture avait assez mal commencé. On voit un personnage avec des cheveux longs que j’avais identifié comme une fille au point de me tromper. Il s’agit bien d’un jeune homme qui travaille dans une ferme avec un vieux monsieur qui compte tout lui léguer.
Par la suite, on apprendra que ce n’est pas son véritable père. Il doit d’ailleurs partir à la ville pour le rejoindre alors que ce dernier est mourant, sans doute à cause des excès d’une vie alcoolisée. Le personnage du père nous apparaît comme assez en décalage au tout début avec ses fanfaronnades. Et puis, le fils parait assez bienveillant malgré le fait de supporter un vieux débris qui l’a abandonné à sa naissance. Reste la question de savoir qui est la mère.
Ce qui nous paraissait au départ comme une intrigue assez légère va vite dévoiler une complexité de sentiments qui va dépasser le cadre. J’ai été littéralement charmé par cette mise en scène absolument extraordinaire. Le personnage du père va s’avérer être bien plus profond que ce qu’il donnait à voir au premier abord. On va comprendre sa vie et ce qui l’a amené à faire certains choix. A la fin, même le fils va se rebeller avant de s’apaiser à nouveau devant le destin tragique du père.
Un mot sur le dessin pour dire qu’il est à la fois très doux et presque poétique. Je note que la narration n’est pas du tout pesante comme c’est souvent le cas dans ce type de roman graphique.
J’ai rarement autant aimé une BD qui m’a paru sans aucun défaut, moi qui suis tellement exigeant. Il arrive parfois d’être touché par la grâce d’un titre qui ne payait pas de mine, qui était inconnu du grand public.
C’est une œuvre assez psychologique comme un road-movie dans l’Ouest américain où un fils va faire réellement connaissance avec un père qu’il ne connaît pas. Le final est vraiment grandiose.
C’est toujours un plaisir quand on fait ce type de découverte en sortant des sentiers battus. Si l’aventure vous tente, vous m’en direz des nouvelles.
Aurélia Aurita est sans doute ma préférée dans ce que je peux qualifier de BD chick-lit à la Margaux Motin. Je n'oublierais jamais « Fraise et chocolat » en 2006. Comment peut-on d'ailleurs oublier ?! Elle est sans nul doute la précurseure du genre avant de se faire voler un peu la vedette sur cet effet de mode.
Par ailleurs, elle s'était associée à Benoît Peeters « comme un chef » pour cette plongée dans la grande gastronomie. Elle continue cette fois-ci toute seule dans la même veine. J'apprécie la manière dont elle met en scène sa vie pour nous raconter plus que des anecdotes, des moments de vérité entre humour et parfois épreuve de la vie.
La vie gourmande va encore plus loin que sa précédente œuvre culinaire en mêlant des épisodes de la vie privée de l'auteure comme une autobiographie dont elle est coutume. D'ailleurs, l'introduction avec la mort de la grand-mère est tout à fait remarquable en terme d'effet. Cela donne le ton pour la suite. Oui, cela sera beaucoup plus triste dans une dimension que je ne lui connaissais pas. On a un peu passé la légèreté et l'insouciance de ses débuts. C'est encore plus profond.
On va au-delà d'un cours de gastronomie, au-delà des recettes de cuisine, pour s'intéresser à une autre forme d'équilibre dans les sensations avec toujours un côté très raffiné et parfois charnel.
Il y a également ce côté douloureux comme la lutte contre le cancer du sein. Cela m'a touché d'apprendre cela par ce biais surtout lorsqu'on suit son travail depuis toujours. Evidemment, on ne peut qu'être touchée surtout quand on sait que d'autres personnes succomberont à la maladie. C'est surtout le regard des autres sur la maladie qui sera évoqué.
J'avoue que j'ai toujours bien aimer la rondeur de son trait ainsi que les têtes de ses personnages dont on arrive à percevoir toutes les expressions. Il y a de l'humour, de la tolérance et de la légèreté. Tout ce que j'aime ! Mais comme dit, cela va encore plus loin dans l'émotion.
C'est un très bel album dont la lecture est assez prenante et agréable à la fois. Sans doute l'un de mes préférés de l'auteure. Bref, on va déguster sans modération cette vie gourmande. En un seul mot : savoureux ! Evidemment, 5 étoiles Michelin !
Parfois, le monde rural peut être pire que celui de la ville. On dit pourtant qu'il y a plus de solidarité dans les villages quand la solitude guette dans les tristes agglomérations. Pour autant, ce sont bien souvent des clichés. La preuve avec Merel qui habite dans un petit village de Flandre.
Or, dans cette charmante communauté rurale, il y a une méchante rumeur qui court sur une brave fille célibataire qui coucherait avec tous les hommes. Celle-ci a été lancé par une femme plutôt jalouse dans un couple mal assorti. On s'apercevra que la rumeur fera malheureusement beaucoup de dégâts. On peut très vite descendre d'un piédestal.
C'est injuste pour Merel, la quarantaine, qui est correspondante locale dans un journal tout en élevant des canards et s'occupant du club de football local. Elle va subir le harcèlement de toute la population, de l'enfant à la personne âgée. Tous des bêtes ignares ! A noter qu'on se situe à une époque antérieure au réseau sociaux et à l'émergence d'internet.
Le dessin m'a paru assez léger, simple et presque trop naïf. Cependant, il ne faut pas trop s'y fier. La tension va monter progressivement dans cette chronique harcèlement rural. Cependant, la fin ne sera pas un feu d'artifice mais plutôt une retombée ce qui correspond bien souvent à une situation réaliste. Bref, une absence de surenchère tout à fait louable !
Par ailleurs, je dois souligner une certaine maturité dans le propos qui fait très authentique dans le genre campagnard. Après tout, ce n'est que la première œuvre d'une jeune auteure bruxelloise Clara Lodewick qui doit encore faire ses preuves. Cependant, c'est déjà vraiment pas mal pour un début.
De manière totalement objective, je préfère nettement les démocraties aux régimes de type autoritaire ou dictatorial. Il est vrai que ma préférence serait vers le monde occidental plutôt que la Chine ou la Russie impérialiste. Maintenant, je sais qu’il est de bon ton de taper sur les américains pour dire qu’ils ne sont pas parfaits. Je me doutais quand même un peu de leurs graves erreurs commises dans le passé à commencer par l'utilisation de la bombe nucléaire sur le Japon par deux fois.
Cette BD historique va nous faire une démonstration à charge qui pourrait nous dégoûter des USA au point de préférer aller vivre en Corée du Nord ou en Iran. Mais bon, c’est très peu pour moi.
Le dessin sans fioriture n’est pas très folichon mais c’est souvent le cas dans ce type de BD documentaire, surtout quand il s’agit d’une retranscription du livre de Howard Zinn qui est professeur de science politique de l'université de Boston. L’idée est de privilégier le propos et non de nous abreuver de belles illustrations. Il n’y a pas d’effort particulier sur le dessin qui se contente du minimum tout en restant correct. Bref, on ne jugera pas cette œuvre sur la forme. Un bon point cependant pour dire que la lecture a été assez fluide malgré ses 300 pages grâce à une narration efficace qui ne fera pas dans le bavardage inutile.
Je trouve que c’est toujours un exercice périlleux de changer l’Histoire qu’on nous enseigne généralement en milieu scolaire ou les émissions qui existent à la TV qui reprennent essentiellement ce qu’on nomme l’histoire officielle. Là, il est question de l’histoire populaire c’est-à-dire plus proche des gens qui ont subi les événements. Cette histoire dénonce souvent les exactions des plus puissants.
Il est vrai que c’est grâce à la puissance qu’on nous impose une certaine version de l’Histoire qui ne correspond pas parfois à la réalité. L’auteur a fait des recherches assez poussés pour pouvoir nous décrire cette version plus proche du peuple que des dirigeants. C’est toujours intéressant de voir une lecture différente afin de prendre conscience qu’il y a d’autres options possibles ce qui peut alimenter le débat.
Evidemment, le ton demeure assez partisan. C’est vrai que les indiens ont été massacré par les américains et qu’ils ont volé le territoire aux différentes tributs qui vivaient là pacifiquement. Cependant, il faut savoir que depuis 1492 et la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.
Or, actuellement, il y a 57 pays qui se sont installés sur le continent américain. On sait que les massacres ont duré 4 siècles et qu’ils ont été surtout le fait des espagnols et des portugais. Or, j’ai l’impression qu’on a un peu oublié que ces deux états européens ont pourtant été le fer de lance du massacre de toutes les populations indiennes de ce continent. C’est cela qu’on appelle la relativisation.
Oui, en effet le massacre ignoble de Wounded Knee en 1890 a fait près de 250 morts parmi la tribu Lakota qui a été tués par l'armée des États-Unis. Il faut savoir également que des millions d’indiens ont péri en Amérique du Sud et centrale du fait des maladies apportées par les européens.
Si on se focalise tellement sur les Etats-Unis, c’est sans doute parce que c’est une démocratie qui porte des valeurs à travers le monde en étant la Première Puissance Mondiale à l’heure actuelle depuis près d’un siècle. Il est vrai que la Chine communiste désire lui ravir cette place mais je doute que le modèle chinois soit conforme à mes valeurs de liberté.
Maintenant, comme dit, on pourrait multiplier cet exemple avec tous les Etats de la Planète qui ont sans doute un passé peu glorieux ou des choses à cacher. Je pense par exemple aux événements en Algérie qui rappelle le vocable « opération spéciale » en Ukraine pour ne pas parler de guerre.
On va ainsi découvrir le côté sombre de la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis. C’est tout un programme composé notamment du génocide indien ainsi que de l’exploitation de la classe ouvrière. On n'oubliera pas la ségrégation raciale avec les noirs ainsi que les magouilles politico-financières.
Et puis, il y a ce colonialisme déguisé sous forme d’interventionnisme et de soutien aux dictatures opposés au communisme. Rien ne sera pardonné aux dirigeants américains ou aux grands industriels qui ont tenté de faire des avancées. Oui, le regard de l’auteur sera particulièrement critique mais il y a de quoi.
Je craignais tout de même un anti-américanisme primaire qui a d’ailleurs actuellement beaucoup de succès de ce côté-ci de l’Atlantique. Fort heureusement, il n’en n’est rien grâce à une pensée intelligente, réfléchie qui se base sur des faits concrets et facilement vérifiables.
Par ailleurs, il y a cet optimisme dans une capacité de changement qui fait du bien et qui donne une forme d’indication pour tout nouveau dirigeant voulant relever le challenge. Dans une démocratie, il faut savoir laisser exprimer des opinions contraires qui ne se laisseront pas bercer par le consensualisme de masse. On peut penser le monde différemment.
Au final, c’est un ouvrage assez instructif car portant des événements historiques connus et d’autres moins connus qui doivent retenir également l’attention. Pour tout dire, je l’ai même acheté car il a sa place dans une bibliothèque composée de diverses bandes dessinées.
Patrice Leconte est actuellement l’un des plus grands réalisateurs français de film. Il s’est fait remarquer grâce à des comédies assez populaires qui ont marqué les années 80 comme la série sur les bronzés par exemple. C’est le film « Ridicule » qui lui permet d’avoir le césar du meilleur réalisateur en 1997 mais il loupe de peu l’oscar du meilleur film étranger.
Ce que l’on sait un peu moins, c’est qu’il a travaillé dans le magazine hebdomadaire de bande dessinée «Pilote» au début des années 70. Quand on sait que ce journal a eu une influence déterminante sur le marché français, on comprend qu’une BD documentaire lui est enfin consacrée.
C’est Joub et Nicoby qui ont la responsabilité de mettre en avant la vie de Patrice Leconte où l’on découvre les coulisses du cinéma au travers de nombreuses anecdotes et des souvenirs à travers un échange de conversation.
J’adore toujours autant le trait graphique de Nicoby qui fait dans la finesse malgré la simplicité. C’est toujours agréable à regarder et cela rend le récit assez vivant, frais et aéré.
Sur le fond, on fait la connaissance de Patrice Leconte qui est une personne plutôt sympathique et surtout très travailleur qui laisse libre court à la création artistique. Il a commencé son métier à 27 ans avec un premier film en 1976 (« Les Vécés étaient fermés de l'intérieur ») qui n’a pas eu de succès avec Jean Rochefort et Coluche. Il a ensuite connu le succès avec sa série sur « Les bronzés » en embauchant la troupe du splendide (année 1978 et 1979).
Les années 80 sont florissantes pour Patrice Leconte qui collabore avec de nombreux acteurs français comme par exemple Michel Blanc, avec qui il scénarise notamment les comédies, « Viens chez moi, j'habite chez une copine » en 1980, « Ma femme s'appelle reviens » en 1982 et « Circulez y'a rien à voir » en 1983. Il aime bien également tourner avec Jean Rochefort qui ne m’a jamais trop ménagé.
Après les comédies qui ont contribué à sa célébrité, vient le temps des drames avec «Tandem » en 1987, « Monsieur Hire » en 1989 et « Le Mari de la coiffeuse » en 1990. Il manie plusieurs cordes de l’arc cinématographique avec un sens affûté du cadrage, du dialogue et du jeu d’acteur.
On s’aperçoit que très souvent, les projets de film tombent à l’eau pour des raisons aussi diverses que des retards liés aux agendas des acteurs qui ne sont pas compatibles. En 40 ans, il dit avoir réalisé 30 films dont également 30 films qui ne sont pas produit. Cependant, une fois le film lancé, c’est tout un processus qui se met en place et qu’on verra vers la fin de cet album avec «Maigret».
C’est une BD documentaire assez intéressante sur une tranche de vie d’un réalisateur qui enchaîne plusieurs projets en même temps (cinéma, théâtre, littérature…). Visiblement, il est plutôt accessible et ne s’enferme pas dans une bulle. On peut le croiser sur la table d’un café au beau milieu d’un village. Le mode reste celui du réalisme avec cette conversation qui s’étale sur tout un album mais qui demeure très vivante.
Patrice Leconte porte un regard lucide et critique sur ses œuvres et sa carrière en admettant ses erreurs. J’aime beaucoup cette humilité. A vrai dire, je ne connaissais pas du tout cet homme. Cette BD présente des bons aspects mais on ne doute pas de la sincérité des auteurs. Certes, ils sont fans et connaissent parfaitement l’œuvre du cinéaste. On sait également qu’on croise dans ce milieu des grosses têtes à claque. Mais bon, c’est à l’opposé de Patrice Leconte qui manifeste le désir de collaboration dans un souci créatif.
Au final, ceux qui s’intéressent au cinéma et surtout à ses coulisses ainsi qu’au métier de réalisateur pourront trouver leur compte avec cette biographie très intéressante et réaliste. Il faut dire que tout le monde a bien joué le jeu et cela s’en ressent au niveau du résultat.
J’en profite pour dire que Spielberg sort actuellement un film « The Fabelmans » qui raconte ses débuts de réalisateur en partant de son enfance. C’est le même type de démarche pour nous présenter le métier dans un magnifique hommage au cinéma. Leconte fait également une magnifique déclaration d’amour à son art avec tendresse et bienveillance. Un hommage au septième art qui ne pourra que faire vibrer les cinéphiles…
J'ai acheté le premier tome il y a plus de 22 ans. Cela fait plus de 8 ans soit presque une décennie qu'on attendait ce tome 8. J'espère que je pourrais connaître la fin de ce récit de mon vivant.
J'avoue que je n'aime pas trop quand les auteurs abandonnent des séries pour y revenir de manière très irrégulière. J'aime les parutions rapides où l'on peut découvrir toute une histoire finie, d'un seul bloc. Fort heureusement, ces dernières années, la tendance est plutôt comme cela en témoigne par exemple des titres comme « les 5 Terres ».
J'avais été attiré au départ par cette série qui était très méticuleuse et rigoureuse quant à la description des événements historiques. Il faut dire que depuis, il y a une belle quantité de BD historique explorant le sujet foisonnant de la Seconde Guerre Mondiale. Oui, j'apprécie toujours la fresque historique associée avec un côté chronique sociale.
On avait quitté notre héros allemand Martin Mahner en mauvaise posture lors du dernier tome puisqu'il était en fuite après l'attentat manqué contre le Führer. On assiste désormais à la chute du Troisième Reich pris en tenaille à l'Ouest par les anglo-américain et à l'Est par les soviétiques.
Notre héros se cache pour échapper à la Gestapo. Il retrouve Hilde avec qui il a une liaison. Cependant, cette dernière ne transigera pas pour faire tomber un éminent beau-frère procureur qui a condamné beaucoup de gens pour antinazisme. Elle a sans aucun doute raison mais cela va marquer une rupture avec Marin qui a décidément trop bon cœur.
A noter un épisode qui sera évoqué : celui du bombardement allié sur la ville de Dresde qui fera plus de 40.000 morts et qui aura surtout pour effet de ressouder la population allemande autour d'Hitler et sa clique à un moment critique. Les bombardements massifs sur des populations civiles peuvent produire un résultat non attendu. Et puis, c'est un point de l'Histoire qui ne figurait curieusement pas au programme. Les atrocités ont parfois été des deux côtés. Cette BD nous permet d'avoir le point de vue allemand ce qui n'est pas plus mal.
La narration est juste et fluide, la lecture est plaisante et aisée. Cerise sur le gâteau, j'ai aimé également le dessin sobre et assuré. Les têtes de nazi sont d'ailleurs vraiment hideuses...
En conclusion, cette chronique historique se double d’un regard sociologique et psychologique d’une très belle maturité. Amours fragiles est d’un rare raffinement que certains amateurs d’histoire apprécieront autant que moi. On verra également sur le dos de couverture que certains des plus grands auteurs ne tarissent pas d'éloge sur cette série. Citons Tardi, Jean-Louis Tripp et Bernard Yslaire. Ce sont quand même de belles références. Et je ne leur donne pas tort bien au contraire !
L'originalité de ce récit se passant dans la Chine ancienne est que le narrateur est un corbeau qui va être le spectateur d'une terrible bataille opposant le royaume de Yang contre l'Empereur de Chine de la dynastie des Ming.
Le lieu de cette bataille est une forteresse de Hai Long Tun qui a été assiégé par les soldats de l'Empereur. Notre corbeau va raconter ce récit à une montagne aveugle qui souhaite connaître tous les détails.
Thierry Robin réalise un travail tout à fait remarquable dans un univers qu'il connaît assez bien pour avoir jadis réalisé une série intitulée « Rouge de Chine » que j'avais beaucoup apprécié. Pour la petite histoire, il s'agissait d'une commande émanant directement d'une province du sud de la Chine où avait eu lieu cette terrible guerre fratricide. Il s'est rendu plusieurs fois sur place.
Les autorités communistes n'auraient pas trop apprécié son récit trop guerrier qui était également destiné au marché chinois. Pour autant, je dois reconnaître que le traitement personnel de l'auteur est remarquable. Il ne s'est pas laissé embrigadé dans une quelconque propagande visant à servir un régime inique mais il a gardé sa liberté de création.
Le dessin est comme toujours chez l'auteur de très bonne facture avec quelques magnifiques planches illustrant un panorama grandiose. On assiste vraiment à cette bataille qui va faire de nombreuses victimes. Bref, une beauté graphique remarquable.
Très agréable à lire et plutôt captivant, voilà une BD que je conseillerai.
J'ai désormais un faible pour ce type de récit assez intimiste qui met en scène un jeune alcoolique de 28 ans et une jeune fille paumée de 15 ans qui vont se rencontrer dans un centre traitant les dépendances.
Oui, on est à mille lieux de tous ces super-héros qui sauvent le monde et de ces histoires à multiples rebondissements improbables qui vont dans la surenchère. C'est un roman graphique assez psychologique sur des douleurs intimes et des addictions.
C'est dans ce contexte pas très joyeux qu'a lieu une improbable rencontre qui va allumer les flammes de l'amour. Ce jeune homme de 21 ans va tomber amoureux d'une gamine qui va l'allumer et le consumer littéralement. Please, love me !
Le regard de la société sera terrible car c'est interdit par le règlement de l'établissement et même par la loi sur le détournement de mineur. A noter qu'il y a comme une sorte de louange à ce type de sentiment qu'on ne peut finalement contrôler.
Gageons que notre auteure Naomi Reboul ne connaîtra pas le même sort que Bastien Vivès. Comme dit, il y a souvent deux poids, deux mesures alors que le fond de pédocriminalité est bien le même si on regarde bien. Il est communément admis qu'en dessous d'une certaine limite d'âge, en raison du manque de discernement du mineur et de l’autorité de l’adulte, toute relation sexuelle entre ce dernier et un adulte est abusive. Mais bon, je vais arrêter de faire mon juriste !
D'ailleurs, on nous ne présente pas cela comme cela mais comme une fille provocante et désireuse de connaître l'amour avec un garçon plus âgé et plus mâture. Par ailleurs, cela ne se terminera pas très bien pour lui sur la durée de cette relation. Il y gagnera sans doute une autre orientation professionnelle afin de donner du sens.
J'ai aimé cette relation entre Julien et Micha qui m'a paru très authentique. Bref, il faut aimer ce genre de récit intimiste.
Je ne connaissais pas cette histoire de bibliothécaire dans le camp de concentration le pire au monde. Ce que les nazis ont fait est totalement impardonnable et ne doit jamais être oublié comme pour rappeler le manque d’humanité des régimes totalitaires.
Les juifs ont été désignés par le führer comme bouc-émissaire afin de justifier cette tuerie de masse. Les dictateurs se servent souvent de faux prétextes pour jeter l’opprobre sur un peuple et pouvoir ensuite le massacrer. On sait que malheureusement, l’histoire peut se répéter, même en Europe.
On se dit que la culture au travers des livres dans un lieu tel qu’Auschwitz peut apporter un peu de bonheur à des prisonniers qui sont condamnés à terme à mourir. Or, c’est une jeune adolescente de 14 ans qui va faire office de bibliothécaire dans une section du camp qui sera un peu épargnée par la barbarie.
Les livres représentent souvent le savoir qu’il ne faut pas perdre. Les nazis ont souvent organisé des cérémonies où des livres étaient brûlés comme ceux de Freud par exemple. Cela permet à des régimes d’effacer de la mémoire collective certains auteurs dont les thèses tendent vers une autre approche qui menacent les fondements de leur régime liberticide.
Ainsi, cette jeune fille, pleine de vie et d’espoir, risquait la mort en cas de découverte de ces livres qui étaient nécessaires pour perpétuer la mémoire auprès des plus jeunes survivants. Elle sera obligée de grandir bien trop vite dans ce milieu éminemment hostile. Elle prendra en tous les cas sa mission très au sérieux ce qui force l’admiration.
Evidemment, le sujet est grave et le traitement se fait tout en nuance. J’ai trouvé que le dessin sur un mode réaliste est assez avenant pour permettre une lecture sans encombre. On ne se plante pas de personnage par exemple. C’est d’une clarté exemplaire. On remarquera également le changement de couleurs qui se fait à bon escient comme pour marquer une rupture de période.
C’est un titre qui ne laissera pas indifférent et qui nous éclaire davantage sur ce qui s’est passé au début des années 40. La Seconde Guerre Mondiale a marqué tous les esprits. Il est dommage d’oublier petit à petit. On devrait se dire : plus jamais ça !
On devrait tous vivre sous des régimes démocratiques en bannissant à jamais ce qui a pu conduire à une telle horreur. Ce n’est malheureusement pas le cas. On doit alors se dire qu’on a bien de la chance de n’avoir jamais connu pareil situation à titre personnel.
Cette œuvre, basée sur des faits réels et des personnes réelles, mêle la passation de mémoire, les leçons de courage et la force de vivre. Que de belles valeurs dans un univers concentrationnaire qui signe l’échec des nazis. Cette bulle de protection et d’humanité fait du bien. Sublime et poignant.
Les animaux ont droit à la parole pour exprimer ce qu'ils ressentent quand on les massacre. Cette lettre est une véritable revendication du peuple animale dont certaines personnes militent pour un droit de reconnaissance à l'ONU. On pourrait même leur confier un siège au conseil de sécurité (à la place de la Russie).
Sans aller jusque-là bien que cela soit l'objectif de cohabitation et d'égalité voulu par l'auteur Allain Bougrain-Dubourg, il s'agit simplement d'humaniser certaines pratiques barbares héritées ses siècles derniers. Il va prendre plusieurs exemples qui seront étalés par chapitre consacré à un animal choisi (le vautour, le cochon, l’ortolan, le blaireau...).
J'ai été particulièrement sensible à celui concernant les lévriers car j'ignorais jusqu'à récemment que les espagnols pouvaient se comporter ainsi avec ce type de chien, pourtant le meilleur ami de l'homme. Une personne de ma famille à savoir ma belle-fille m'avait déjà parler de ce problème pour avoir adopté deux chiens de cette espèce. Quand on les voit car ils sont réellement adorables, on se dit que l'homme se comporte vraiment très mal. Parfois une lecture peut trouver des résonances dans la vie de tous les jours...
Après, il y a d'autres exemples qui sont assez parlants comme la tauromachie ou l'énorme quantité de plastiques qui envahit nos océans et qui tuent notamment les tortues de mer. Parfois, cela va très loin comme la défense des vers de terre qui sont massacrés par nos paysans pour les pesticides.
J'ai eu également moins de compassion pour les requins mangeurs d'homme. Quant au loup, je préfère ne pas en croiser un. Il y a également le problème des cirques qui doivent se moderniser en n'ayant plus un seul animal en captivité. Que dire également de l'interdiction des expériences scientifiques concernant les rats de laboratoire ? Je reste parfois dubitatif. Bref, à chacun de se faire sa propre réflexion en ne prenant pas tout comme argent comptant.
J'ai compris l'idée générale de défense de la Nature dans son ensemble pour assurer un bon équilibre. Pour autant, j'ai toujours une pensée pour les humains sans défense qui souffrent également et qui ont besoin d'aide. Mais bon, cette BD est focalisée sur les animaux et leur défense face à des pratiques humaines qu'il convient encore d'améliorer au XXIème siècle.
C'est l'histoire d'un étudiant en médecine qui se retrouve au cœur de la tempête provoquée par la première vague de COVID qui a déferlé sur notre pays début 2020.
Avec le recul, cela nous paraît un peu lointain car on a voulu passer à autre chose après cette épreuve collective. Mais bon, c'est encore assez récent pour bien s'en souvenir.
On se rend compte de la quantité de fakes news mais également des consignes pour le moins contradictoires afin de lutter contre ce virus inconnu provenant de Chine. On aura droit à un témoignage de plus sur le personnel d'un grand hôpital à Lyon confronté à la pandémie. Certes, l'auteur se sert de sa sensibilité et de son humour afin de faire passer son message.
On verra tous les problèmes que cela a engendré entre la pénurie des masques et plus globalement des équipements de protection pour les soignants qui sont également tombés. On se rappelle de la multiplication des cas et des décès. Puis, cette longue période de confinement et toutes les inégalités de traitement car les pauvres n'étaient pas logés à la même enseigne.
Le pont faible réside dans le dessin qui fait assez brouillon et qui n'est guère avenant pour une bonne lecture. Il faudra passer outre pour ne s'intéresser qu'aux propos.
Maintenant, il y a eu d'autres ouvrages de BD sur le sujet qui ont été pour moi plus marquant. Celui-ci n'en demeure pas moins intéressant sur cette crise sanitaire sans précédent dans l'histoire moderne.
La complainte des landes perdues était au départ un classique de l'héroïc fantasy dans les années 90 dans le genre médiéval-fantastique. Bien des années après, il y a eu trois cycles entre les Chevaliers du pardon, les Sudenne ou les Sorcières afin d'exploiter tout le potentiel de la série originelle, commercialement parlant.
Il faut savoir que le cycle 3 a commencé avant le cycle 2 et on se perd vraiment avec la parution des albums dans un ordre assez anarchique. Mais bon, l'excellente dessinatrice Béatrice Tillier prend son temps pour produire un album de qualité graphique. Il y aura 4 albums pour clôturer ce cycle.
A noter que pour compliquer le tout, on s'éloigne assez de la temporalité des autres cycles. Du coup, il est vrai que l'ordre de parution importe peu mais bon.
Evidemment, c'est toujours aussi somptueux au point de vue du dessin qui fait dans l’élégance des costumes et dans le détail des décors. Cela en jette plein la vue. Je vais faire un aveu : je pense que nous sommes en présence de la meilleure dessinatrice dans la catégorie féminine. Cela me paraît indéniable. Graphiquement, on frôle la perfection, c'est superbe en tout point.
Au niveau du scénario, c'est assuré par un Jean Dufaux au meilleur de sa forme et qui utilise tout les ingrédients qui ont fait le succès de la série: magie et sorcellerie, monstres fantastiques, ambiance sombre. Oui, on a là une fresque assez ambitieuse. C'est sans doute le cycle le plus réussi de la saga.
Au final, une réalisation de haute volée pour un récit prenant.
On retrouve le célèbre Neil Gaiman qui va mélanger Arthur Conan Doyle et son célèbre détective Sherlock Holmes dans un monde à la H.P Lovecraft où le Chtulhu cohabite. Cela donne un résultat assez original et parfois surprenant. On reste dans le domaine de l'étrange, dans la même veine que son fameux Sandman.
Le récit est plutôt bien amené à travers cette enquête policière suite à l'assassinat d'un membre de la famille royale. L'immersion est totale via des personnages connus comme Sherlock Holmes et son ami le Docteur Watson. A noter une surprise de taille en milieu d'album. La reine Victoria ne sera pas comme vous vous l'imaginez !
Le reproche que je ferai est que c'est assez court alors qu'il aurait fallu sans doute un peu plus développé. On dirait qu'il s'agit d'une simple nouvelle qui a fait l'objet d'une publication pour surfer sur la vague du succès de l'adaptation télévisée de Sandman et de la notoriété de Neil Gaiman.
J'ai beaucoup aimé l’élégance de ce graphisme qui sert bien l'histoire. L'utilisation de la colorisation est réalisée à bon escient. Que dire également d'un découpage impeccable ! Sur la forme, il n'y a rien à redire.
Certes, ce comics est divertissant et bien rythmé. Cependant, il me laisse sur un petit sentiment de frustration.
Carmen n'est pas qu'un opéra célèbre dont je vais bientôt assister à une représentation. Non, c'est également une guerrière qui n'est pas sans foi ni loi mais qui se met à la disposition des organisations pour offrir ses compétences dans des missions périlleuses au quatre coin du globe.
On va apprendre que Carmen est un bébé né à Barcelone pendant l'année du COVID (2021). Elle a désormais 38 ans en 2059 et elle habite Tokyo au Japon après sa guerre sibérienne et l'attentat de Londres. L'Europe est économiquement détruite et il faudra au moins plusieurs décennies avant de revenir au niveau.
Le Japon va également mal car il y a des coupures de courant qui sont organisés. On se rend compte que cela fait écho à notre situation nationale où nous avons failli vivre cela en 2023 du fait du manque d'énergie.
Evidemment, des organisations criminelles veulent détruire les centrales nucléaires en les empêchant de produire de l'énergie. Au Japon, elles sont désormais à la main des triades avec un accord tacite du gouvernement.
J'ai bien aimé ce tome où l'on voit une Carmen vieillissante mais qui n'a pas perdu de son talent de guerrière. Elle devra lutter cette fois-ci contre un vieil ami qui refait surface. Il y a toujours un jeu délicat des alliances qui sont changeantes selon les perspectives.
Il ne faut pas oublier que l'on est désormais dans un monde où l'ultralibéralisme est devenue la norme, où ce sont des grands groupes industriels qui gouvernent la planète. Il faut dire que c'est plutôt bien parti actuellement pour atteindre cet idéal chez les multimilliardaires. On songe à Elon Musk, Jeff Bezos, Donald Trump et d'autres magnats. On songe aux inégalités de richesse qui s'accroissent.
Cependant, ce néolibéralisme qui dure depuis 30 ans semble toucher à sa fin à cause de la contestation et surtout du grand effondrement. Bref, le contexte géo-politique de cette BD fait froid dans le dos tant elle décrit un futur tout à fait possible pour les prochaines décennies.
Il y a toujours du rythme et de l'action dans ce monde cyberpunk avec un effort particulier pour nous présenter en introduction l'univers géo-politique. C'est efficace dans la mise en forme. Bref, le plaisir de lecture est toujours présent.
Au niveau graphique, il y a une précision du trait qui est tout à fait remarquable en mettant les décors en avant. J'aime beaucoup la colorisation que je trouve adéquate à ce type de récit.
Un excellent tome qui fera plaisir aux fans de la série et au grand public. C'est de la bonne science-fiction d'anticipation.
Encore un titre qui me déçoit réellement. C’est sans doute un genre de BD que je n’ai plus envie de lire mais on ne sait jamais à l’avance sur quoi on tombe et si cela va nous plaire. Il faut tout lire puis après, on peut juger et apporter des arguments dont certains seront de toute façon subjectifs.
Au niveau du graphisme, j’ai juste eu l’impression que toutes les planches étaient noyées sous une couche épaisse de colorisation informatique comme pour masquer la faiblesse du trait.
L'intrigue ne m'a absolument pas intéressé, pas plus que les personnages et l'ambiance du récit. En effet, nous avons un monde futuriste où la téléportation est devenue un enjeu majeur avec une brigade qui contrôle sa bonne utilisation. Ce procédé tiré de la série Star Trek aurait pu donner lieu à une intrigue des plus intéressantes mais cela ne sera pas le cas en l’espèce.
Notre héroïne est partie pour enquêter suite à une mystérieuse disparition de 5 utilisateurs. Elle fera un duo improbable avec une sorte d’extraterrestre ce qui provoquera un décalage assez comique que j’ai trouvé pour ma part assez grotesque.
Il y a deux grosses scènes d’action qui occupe la majeure partie de l’album comme pour tirer en longueur. Ce fait encore très clichés avec des dialogues complètement décousues qui n’apportent pas grand-chose. D’ailleurs, si on fait le bilan, il ne se passe rien de concluant, ni de marquant. Certes, il y a la toute dernière case qui montre notre héroïne en mauvaise posture mais bon, on sait d’avance qu’elle va s’en tirer sans la moindre égratignure. On n’a même pas peur pour elle.
On est dans la bande dessinée de pure divertissement sans aucune psychologie, ni profondeur. C’est un peu comme si on comparait une œuvre de Tolstoï avec un article du nouveau détective ou un roman de gare, un film de Jean-Claude Van Dame avec un François Truffaut. Maintenant, je dis qu’il en faut pour tous les goûts.
Bon, pour résumer, je dis que ce titre peut plaire à un public moins exigeant que moi. Parfois, c’est également une histoire de ne plus apprécier un genre qu’on juge trop léger. Dans ce cas, il ne vaut mieux pas trop insister et passer à autre chose car ce ne sont pas mes œuvres qui manquent.
La Chine s’intéresse beaucoup à l’Afrique. Dans cette œuvre, il est question d’un scientifique africain qui décide de reprendre le destin de son pays en main. Il est vrai que l’Afrique s’est enfoncée dans la corruption à cause de dirigeants qui ont peu œuvré pour le bien du peuple. C'est surtout les guerres civiles qui s’enchaînent inexorablement qui affaiblissent la Xambie, pays imaginaire d'Afrique comme il en existe de semblables.
En l’occurrence, il est quand même question de vaincre la famine ce qui n’est pas rien. Mais bon, il y aurait bien une solution génétique mais elle est contestée. C’est une belle idée humaniste qui est exploitée et qui rend cette science-fiction assez surprenante. On pourrait facilement y adhérer s'il n'y avait pas une éthique soutenue notamment par les pays occidentaux membres de l'ONU.
On se rend compte quand même qu'il s'agit d'une critique à peine voilée de la Chine qui critiquent les occidentaux de profiter allègrement des richesses de l'Afrique tout en prônant de belles idées humanistes qui peuvent en l’occurrence freiner le progrès et les véritables solutions pour vaincre la faim dans le monde.
C’est toujours très beau visuellement avec une belle édition. Les dessins sont magnifiques et la colorisation en parfaite adéquation. Les textes, les dessins, les couleurs, les ambiances sont également en parfaite harmonie avec le travail réalisé. Les paysages sont très beaux, on dirait parfois de véritables tableaux ! Ce titre est quand même une véritable claque visuelle. Le dessin ainsi que la mise en page, et surtout les couleurs font que chaque case est un véritable délice pour les yeux.
A chaque fois, dans cette collection, on a droit à une version à la croisée des dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, pour imaginer les possibles futurs de l'humanité. Je rappelle que l’auteur chinois Liu Cixin est considéré comme l'un des plus grands écrivains de science-fiction contemporaine. Son œuvre est vendue à des millions d’exemplaires dans le monde entier.
Au scénario, on retrouve un habitué de la science-fiction à savoir Sylvain Runberg. Il faut savoir que ce dernier avait déjà signé l’un des premiers titres de la collection à savoir «Nourrir l’humanité». Là, il imagine un futur qui va au-delà de nos espérances et que je souhaite ardemment.
Je suis plutôt preneur de ce type de BD surtout si la qualité graphique suit. Il faut dire que le niveau avait un peu baissé depuis quelques titres et que cette parution fait oublier un peu cette baisse de régime dans cette étonnante collection. Vivement l'ère des anges !
On sait que le duel entre les deux faux frères touche bientôt à sa fin. Le mangaka a adopté la posture de soutenir le moins expérimenté Shizuku, qui au fil des tomes, s’est révélé bien meilleur qu'à l'origine. On aime bien généralement les progressions d'un héros qui passe de débutant à expert dans le domaine.
L’autre frère, Isséi, qui était le plus grand spécialiste et finalement le digne successeur du défunt père, maître incontesté en matière d’œnologie, aura fort à faire face à ce concurrent présenté comme un challenger. On rappelle que c’est toute la succession qui est en jeu. En même temps, il n’a jamais été trop question d’argent mais de plaisir de découverte de nouveaux vins toujours plus exquis les uns que les autres.
Dans cette série bis, il est question de marier les plats et les vins de telle sorte à ce que le mariage soit parfait et n’aboutisse pas à un divorce. Force est de constater que la méthode est toujours la même à savoir découvrir la bonne bouteille suivi d’une description féerique qui donne envie. Il y a toujours de la passion dans la découverte.
Ce qui diffère, ce sont les difficultés pour parvenir à cette trouvaille. Là, on retrouve le couple infernal Chris et Sarah qui donneront quelques sueurs à notre héros. En effet, Chris exige un vin rouge pour le déguster avec un nem ce qui ne se marie généralement pas bien ensemble. Il faudra un peu de chance et de l'ingéniosité à notre héros pour se sortir de ce mauvais pas.
C’est encore un tome de transition que voilà où l'intrigue principale est encore mis de côté pour multiplier les sous-intrigue. Cependant, c'est présenté de manière à se rapprocher des fameuses gouttes de Dieu. Tout est dans le voyage pour y parvenir.
Je ne cacherais pas que cette série tire un peu en longueur. Mais bon, on savoure tout de même un bon moment de lecture.
Ces petits riens qui changent tout parsème notre vie et pourrait permettre de tomber amoureux. Il suffit d’une phrase, d’un petit détail qui fait tout basculer. C’est d’ailleurs ce qui va arriver à notre belle héroïne qui va faire la connaissance d’un charmant marin. Cependant, le voilà qu’il part pour un périple de quatre mois la laissant seul dans ce port normand. Je le dis tout de suite : le soufflé va vite retomber.
J’ai été littéralement attiré par la belle couverture qui d’ailleurs n’était pas celle à l’origine lors de la première édition. Il y a également comme une forme de douceur qui confère à la bienveillance.
C’est une comédie sociale qui va s’intéresser principalement à une idée marquante pour une fête de village rassemblant tous les habitants une fois par an. Le maire qui est également un riche entrepreneur dans le puzzle va en profiter pour faire repartir ses affaires.
On ne verra que des personnages qui font clichés dans un récit où le réalisme ne sera pas la norme. Tout est fait pour que chacun puisse trouver son compte à la fin. On voit pourtant dans un dossier en fin d’album que cela provient d’un fait réel concernant la fête de village au niveau du puzzle géant à assembler pour créer du lien social.
Bref, il y a un côté très naïf dans le déroulé mais c’est le genre de lecture légère qu’on peut aimer pour son côté bien-être. Moi, personnellement, je trouve que cela manque de profondeur. On n’est pas dans un monde de bisounours où tout le monde, il est gentil. Bon, tout dépend ce que l’on recherche au fond.
Certes, cela se laisse lire assez agréablement d’autant que le graphisme est assez avenant. C’est comme quand on déguste un petit bonbon à la réglisse dans la joie et la bonne humeur de rigueur. La mièvrerie a quand même ses limites. Trop de bons sentiments dégoulinants.
Et en même temps, comme dirait notre Président de la République, le feel-good ne nuit pas à la santé. Au moins, il n’y aura pas de prise de tête ! Bonheur et zénitude ! Tiens, cela pourrait être un slogan…
La fin du XIXème siècle a été propice à des inventions qui allaient totalement changé le monde comme l'automobile ou le cinéma. On va intéresser au septième art à savoir l'art du spectacle.
Tout était encore possible pour des entrepreneurs qui partaient de rien. On va suivre justement l'un d'eux à savoir Charles Pathé qui a été un industriel et un producteur de cinéma français parmi les pionniers. On voit encore de nos jours le logo du coq gaulois sur les écrans de cinéma.
C'est intéressant de voir son parcours qui a été marqué par de nombreux échecs au début notamment lorsqu'il revient complètement exsangue d'Argentine. L'épisode des perroquets est d'ailleurs assez caractéristique. Bref, il ne renonce jamais.
C'est en août 1894, qu'il va découvrir le phonographe d'Edison à la foire de Vincennes. Il a immédiatement le coup de foudre pour cet appareil et veut en acheter un pour commencer à faire des démonstrations sur les foires. Il découvrira par la suite le kinétoscope qu'il souhaite étendre partout. Il fondera d'ailleurs en 1896 la société Pathé Frères avec Emile.
Certes, la présente œuvre va se focaliser sur le tragique incendie du bazar de la charité lié à l'une de ces machines. Derrière la magie de l'invention du cinéma, il y a eu ce drame. Cette tragédie, qui a marqué bien des esprits de l'époque, a suscité de nombreuses réactions, dont certaines remettaient en question l'avenir du cinéma, un loisir encore très récent et considéré comme un simple divertissement de foire. Cependant, le mouvement ne s'arrêtera pas là et se poursuivra fort heureusement.
Le dessin de Jean-Baptiste Hostache est parfaitement réussi notamment au niveau de sa fluidité avec une excellente mise en page. A noter également que les décors sont très précis. Bref, la forme contribue à une lecture qui s'avère agréable.
Cette BD nous fait découvrir la vie de ces personnes qui ont été les pionniers de l'industrie du cinéma entre échec et drame mais également réussite. C'est une lecture assez instructive qui nous fait découvrir le rôle de chacun alors que ce n'était pas forcément clair au vu des multiples participants à cette nouvelle technologie. Cela se concentre surtout sur la rivalité entre Pathé et Gaumont qui ont été le moteur de cette expansion.
Grand Silence évoque l'un des sujets les plus tabou de notre société à savoir les violences sexuelles commis sur des enfants. Avec la souffrance animale notamment sur les chiens, c'est un sujet grave qui me touche beaucoup. Il y a toujours un grand silence d'où la volonté des auteurs Sandrine Revel et Théa Rojzman d'en parler même si cela fait mal.
Chaque année, rien que dans notre pays, il y a plus de 130000 filles et 35000 garçons qui subissent des viols en majorité incestueux. Moins de 4% des victimes vont porter plaintes. Sur ce total, 73% des procédures pour violences sur mineur seront classés sans suite. Cela démontre l'impunité qui règne sur ces méfaits intolérables.
C'est sous la forme d'un conte aux allures enfantines et aux dessins parfois naïfs. Le choix graphique peut être discutable et déroutant mais il permet sans doute de ne pas basculer dans l'horreur la plus absolue.
Par ailleurs, le fond est amené avec beaucoup de subtilité. Les monstres existent malheureusement et il faut également les soigner. Au-delà de cet aspect, il faut saisir d'urgence de ce fléau afin de l'éradiquer. Les conséquences sont bien trop dramatiques et cela impacte toute la société.
Il y a le choix judicieux des couleurs entre le rouge pour l'agresseur et le bleu pour la victime mais surtout le violet pour celui qui a été victime et qui est devenu agresseur à son tour comme pour tomber dans un cycle infernal.
Je ne le cache pas, c'est le genre de BD qu'on ne lira qu'une fois tant c'est insoutenable. Je ne peux que saluer ces deux autrices qui ont fait un travail remarquable sur l'un des sujets les plus douloureux qui existent dans nos sociétés. Oui, il faut détruire le système du grand silence.
J’aime bien l’héroïc fantasy de manière générale. Le « Seigneur des anneaux » est par exemple mon œuvre préférée toutes catégories confondus, c’est dire ! J’aime également les mondes à la « Game of Thrones » où il y a des enjeux de pouvoir pour conquérir un royaume.
Evidemment, on ressent bien l’influence de ces deux œuvres majeures dans ce présent titre qui ne fait que reprendre du déjà-vu. Du coup, quand je découvre une nouvelle BD, je m’attends à un peu d’originalité pour ne pas rabâcher à chaque fois la même trame.
Dans le cas présent, la soi-disante originalité est un combattant qui revient d’entre-les-morts. Désolé, mais on dirait qu’on nous refait le coup de Gorn qui a marqué en son temps le monde de l’héroïc fantasy dans sa version bande dessinée. Cette fois-ci, c’est la bonne fée Alcyna qui le ressuscite provoquant la colère de la fée Morgane qui soutiendra Roland dans sa quête de vengeance pour l’amour de la belle Angélique.
Maintenant, ce qui pourrait faire la différence, c’est le dessin et le traitement du scénario. Au niveau du graphisme, cela ne casse pas des briques avec un trait assez fouillis qui ne fera pas dans la netteté. Que dire maintenant sur le traitement du récit ? C’est classique avec son méchant de service Roland dont la furiosité est beaucoup trop exacerbée pour être crédible. Cela ne le fait pas !
Si on reste sur le plan du divertissement, cette BD pourra sans doute plaire à un public habitué et fan du genre. C’est vrai que cela se laisse lire malgré un côté assez verbeux dans la narration qui alourdit inutilement le propos.
On apprendra en fin d’album que c’est tiré d’un poème datant de la renaissance sur le Moyen-Age. On se souvient tous de Roland, le neveu de Charlemagne, un fier combattant franc, qui fut tué lors de la bataille de Roncevaux en luttant contre des vascons. Les scènes de bataille assez sanglantes seront d’ailleurs largement présentes.
Ce titre ne m’a pas vraiment convaincu car il y a beaucoup mieux en la matière. Cela reste néanmoins tout à fait correct car on perçoit tout de même un effort de modernisation. Bref, pour conclure, je dirai que c’est un récit de fou furieux comme le titre l’indique. Certains préféreront sans doute « fast and furius ». D’autres voudront juste un peu plus de calme et de sérénité…
C'est l'histoire d'un journaliste indépendant Valentin Gendrot qui s'infiltre dans la police de manière tout à fait légal afin de raconter les tabous de ce métier. Il brosse en réalité un saisissant portrait de ce métier difficile et complexe.
En moins de trois mois de formation, le voilà policier avec une arme en main prêt à plonger dans l'espace publique dans le 19ème arrondissement de Paris. Je sais en ma qualité de juriste après 5 années d'université de droit que la loi est quelque chose d'assez complexe. Comment mettre des agents qui doivent la faire respecter dans un délai aussi court ? C'est totalement incompréhensible et cela va expliquer bien des choses. La filière devrait être plus sélective.
Evidemment, cela ne sera guère reluisant quand le regard est impartial. C'est un témoignage saisissant à la fois abrupt et d’une sensibilité vibrante. La plupart des policiers, dans leurs sentiments mêlés de frustration et de ressentiments, ne savent malheureusement pas faire preuve de discernement et de retenue et se laisse aller à des comportements pour le moins bestiaux. C'est le triste et accablant constat établi par notre journaliste.
Il n'y aura pas de complaisance dans l'analyse des faits vécus. Pourtant, les policiers sont confrontés le plus souvent au pire avec des situations difficiles qui sont leur lot quotidien entre la mort et des situations de déchéance. Il y a sans doute un parti pris à force de constatations objectives et ceci est respectable dans un état de droit et une démocratie comme la nôtre.
Cependant, les forces de l'ordre sont souvent mal préparés ce qui entraînent des pratiques pour le moins violentes et profondément racistes. Ce n'est pas pour rien que ce milieu regorge de sympathisants d'extrême droite qui feront la loi une fois leur chef de file installée au pouvoir suprême. C'est assez effrayant sur ce qui nous attend surtout si on fait partie des minorités. Gare cependant à la revanche des bâtards comme ils les appellent ! La paix sociale devrait être un objectif prioritaire.
A vrai dire, je ne suis pas très étonné de ce que j'ai lu. Je pense que le système corrompt les âmes charitables qui veulent au départ faire respecter la loi. On voit bien que dans son application, il y a de sérieux dysfonctionnements qui sont condamnables. C'est éditant notamment dans cette force disproportionnée par rapport à l'atteinte. Et surtout, cela n'inspire pas confiance en notre police même pour d'honnêtes citoyens, très loin de là ! Surveiller et punir au lieu de protéger et servir !
Un mot sur les violences conjugales. Je commence à comprendre pourquoi il y a une telle explosion dans notre pays car la police refuse tout simplement de prendre en compte les menaces de mort, faute d'une formation appuyée et efficace en la matière. Certes, on pourra nous balancer les chiffres de taux de satisfaction des victimes qui sont sujets à caution.
L'analyse qui est effectuée me paraît juste. Les « bâtards » ne méritent pour les policiers aucun respect, aucune considération. Il y a une totale déshumanisation qui justifie la violence policière dans une impunité systématique. Le pire, c'est que tout cela dépend de ce qu'il est (de par des caractéristiques raciaux) et non de ce qu'il a fait. Comment le jeune pourrait-il par la suite faire confiance en la police ? C'est vraiment consternant.
Par ailleurs, on pourra également crier au loup et dire que c'est une pure invention journalistique mais je n'ai aucun doute sur la sincérité du propos tant l'argumentation est imparable face aux faits. Mon indignation est maximum. Qu'importe les atermoiements et indignations des syndicats de policier qui ont l'impression qu'on salit ce métier noble. Oui, parfois, on ne peut plus masquer l'incompétence entre tabassages et bavures ou misogynie et racisme.
Il faut savoir que par la suite, cette ouvrage a fait l'objet d'une enquête publique de l'IGPN à la demande du Ministère de l'Intérieur et surtout d'un nombre d'articles impressionnants jusque dans la presse internationale.
Heureusement que des têtes de chats ont remplacé les humains afin de respecter l'anonymat. Cela permet d'avoir un peu de recul pour prendre son souffle. Et puis, c'est sans doute plus réaliste de représenter des « poulets » par des chats agressifs. A noter que cette BD se lit assez facilement et sera accessible au plus grand nombre. Mais bon, il ne faut pas s'attendre à lire un autre « Blacksad » ! Cela serait plus proche de « Maus » par certains mauvais côtés...
Ce dernier n'avait pas l'intention de dénigrer la police mais de se baser sur les faits et de constituer par la suite un constat objectif. Certes, cette étude n'est guère favorable aux forces de l'ordre. C'est désormais un problème politique qui se pose dans notre pays.
Cependant, on ne peut s'empêcher parfois de comprendre le désarroi des agents qui arrêtent vingt fois les mêmes individus qui se retrouvent à nouveau dans la rue pour commettre les mêmes infractions. Il y a une certaine forme de lassitude mais également de colère face à ces injustices. Ils font leur boulot mais ce n'est pas suivi d'une sanction exemplaire pour ces petits malfrats qui recommencent. C'est tout un système qui ne va pas bien. Puisque la justice ne fait rien, ils se font justicier eux-mêmes comme Clint Eastwood en cognant les individus faibles, jeunes ou migrants de préférence qui n'iront pas porter plainte.
Et puis, il y a ce chiffre qui en dit long : le taux de suicide dans cette profession est supérieur de 36% à celui de la population générale. Ce chiffre traduit quand même un certain malaise. Que dire également du drame de Magnanville en 2015 où un djihadiste a tué un couple de policier à leur domicile devant leur petit garçon ?
Des rythmes de travail décalés, des conditions matérielles difficiles, une population qui les méprisent et les harcèlent, l'absence de reconnaissance, un rapport plus fréquent à la mort, une pression migratoire sans précédent ; autant d’éléments qui font que c'est un métier qui ne donne pas envie. Pour être un modèle de vertu, encore faut-il que toutes les conditions de travail soient irréprochables.
Evidemment, c'est une œuvre d'utilité publique assez glaçante pour se pencher notamment sur les violences policières dans un métier rongé par le racisme et la violence dans un contexte particulièrement difficile. Il est temps de s'interroger sur les dérives policières de notre société car le maintien de l'ordre ne justifie pas tout. Bravo également à l'auteur Valentin Gendrot pour son courage exemplaire.
Sinon, j'espère que cette administration changera un jour dans sa mentalité pour qu'on puisse à nouveau avoir confiance car c'est un enjeu fondamental pour notre démocratie. On peut toujours avoir un peu d'espoir dans une réforme en profondeur. Gageons que cette fois-ci, cette réforme emportera l'adhésion populaire sans avoir des millions de gens dans la rue.
J’ai de plus en plus de mal avec des auteurs qui nous font partager leur souffrance comme pour se faire du bien en évacuant certains traumatismes à la manière d’une thérapie par l’écriture. L'écriture de ses pensées et de ses sentiments permet de régler des problèmes personnels et surtout d'avoir une meilleure compréhension de soi.
Je sais bien que la BD traite parfois de sujets tristes voir tragiques. Encore faut-il que l’œuvre soit irréprochable ! Or, c’est bien le cas en l’espèce. Cependant, je vous préviens d’avance : vous allez pleurer de toutes les larmes de votre corps !
L'absence d'un frère se fait généralement ressentir tout au long de la vie de notre auteur Jean-Louis Tripp, assez connu pour être le dessinateur de la série « Magasin Général » avec Régis Loisel. Il revient sur un accident de voiture qui est intervenu en 1976 soit il y a près de 45 ans et qu’il n’a malheureusement jamais oublié puisque la vie de son jeune frère Gilles âgé de seulement 11 ans a été emporté par un chauffard sur une route de Bretagne.
Lorsque l’on vit un deuil, les mots font souvent défaut pour décrire ce que l’on ressent. Je pense qu’il a fallu beaucoup d’année à l’auteur pour digérer ce deuil et le décrire en image. On voit qu’il y a mis toute son âme et c’est très beau.
Lorsqu’on a perdu quelqu’un de proche, on ne peut rester insensible à ce terrible drame qui arrache des êtres aimés. Il y a une cruelle injustice quand ce sont de jeunes gens qui sont fauchés par la mort. Comment accepter cela et trouver la force de vivre, de continuer ? Cette déchirure est incommensurable. Voir son enfant partir le premier est l’épreuve la plus cruelle à affronter pour un parent. Pour un frère également. On n’ose pas imaginer la douleur et le chagrin de cette tragique épreuve.
Les accidents mortels de voiture sont fréquents dans notre pays. A un moment donné, il y avait plus de 18.000 décès par an. La sécurité routière a eu pour effet en quatre décennie de faire baisser le nombre de victime alors que le trafic routier a été multiplié par deux. En 2022, près de 3500 décès. La majorité des accidents mortels ont lieu sur les routes de campagne.
Il y a un passage sur l’indemnisation des proches des victimes d’accident de la circulation. Il est vrai que les sommes d’argent proposées sont dérisoires face à la perte de l’être cher qui n’a pas de prix. Et puis, c’est assez indécent de voir les avocats se disputer les montants pour faire gagner de l’argent à leur client.
J’éprouve également de la répulsion par rapport à l’auteur du délit de fuite qui s’en tire plutôt à très bon compte sans éprouver le moindre gramme de culpabilité. Ces gens qui tuent sur la route passent vite à autre chose et se disent que ce n’était qu’un accident. Oui, mais c’est bien lui qui tenait le volant et qui a brisé la vie de toute une famille à cause d’une conduite à vitesse excessive.
C’est une société sans responsabilité où les assureurs vont de toute façon payer à la place du conducteur. Le verdict que je ne dévoilerais pas est à l’image de l’impunité qui sévit dans notre pays pour ces infractions routières.
Par la mort, la famille ne se détruit pas, elle se transforme. C’est ce qui va arriver à cette famille dont chacun des membres va éprouver de la culpabilité. Si je lui avais tenu plus fermement la main, si je n’étais pas parti en vacance en Bretagne, si je l’avais laissé chanter plus longtemps, si je n’avais pas souhaité sa mort dans un accès de colère etc…
Passé la période de deuil, la famille devra affronter le procès mais également une lente reconstruction. J’ai bien aimé le fait que toutes ces étapes soient présentes entre le traumatisme, le deuil ainsi que le recul nécessaire par la suite sous forme d’acceptation. L’auteur a pris le choix de nous raconter l’accident et ses conséquences et non la vie d’avant que l’on pouvait de toute façon percevoir dans les instants qui ont précédé le drame.
Fort heureusement, il y aura un beau message final qui peut se résumer ainsi : Être fidèle à ceux qui sont morts, ce n’est pas s’enfermer dans la douleur. Certes, on l’a souvent entendu mais on a sans doute besoin de le ressentir vraiment. Être fidèle à ceux qui sont morts, c’est vivre comme ils auraient vécu. Et les faire vivre avec nous.
Le dessin semi-réaliste est tout simplement assez magistral notamment dans l’utilisation du trait noir qui domine. Le graphisme sert très bien le récit en lui apportant la nécessaire dimension émotionnelle. Le soin apporté à chaque planche est remarquable. On remarquera également le retour de la couleur en fin d’album. On ne peut qu’être en admiration devant ce travail impeccable. Même la forme est une indéniable réussite.
Au final, le témoignage de Jean-Louis Tripp nous permet de nous situer nous-même par rapport à ce type de drame. Evidemment, je n’ai pas été insensible en ayant beaucoup de peine, en se remémorant également de mauvais souvenir qu’il est nécessaire parfois de se rappeler pour pouvoir continuer à avancer sereinement.
Il y a de la force ainsi que beaucoup d’émotion dans cette œuvre poignante et magnifique qui retranscrit avec une profonde sincérité des événements tragiques qui peuvent tous nous toucher. Sans aucune hésitation, je mets 5 étoiles.
Il est clair qu’on va remonter jusqu’à la nuit des temps pour découvrir ce qui se cache à 3000 mètres de profondeur sous la glace de l’Antarctique. Une expédition scientifique financée par de nombreux pays va tenter de percer le mystère en cachant d’ailleurs cette découverte aux médias et à la population mondiale.
Il y a deux sarcophages cryogénisés qui maintiennent en vie deux êtres humains ayant vécu leur vie sur terre il y a presque un million d’années. On apprendra qu’ils ont fait partie d’une civilisation assez avancée qui est entrée dans une guerre nucléaire destructrice ayant pour effet d’inverser la position des pôles de la planète.
Bref, il est dommage que les données qui sont révélées ne soient pas crédibles pour un sou. Si tel avait été le cas, on aurait retrouvé des preuves scientifiques sachant par exemple que l’extinction des dinosaures date d’il y a 66 millions d’années.
Autant dans les BD tirées des œuvres de Liu Cixin, il y a quand même une base scientifique pour justifier une situation extraordinaire. Là, l’auteur originel René Barjavel ne se soucie guère de ce genre de détails. Cela aurait apporter sans doute un peu plus de crédibilité au récit.
Pourtant, je dois bien reconnaître que c’est une bonne idée car un monde peut très bien être totalement détruit puis se reconstruire des millions d’années plus tard au terme d’une lente évolution. La moralité est de bien respecter la planète avant une fin inéluctable.
Cependant, il faut dire que le récit va perdre cette dimension planétaire et civilisationnelle pour se concentrer sur une belle histoire d’amour assez intimiste de deux êtres qui ne veulent pas être séparés. La conclusion de ce récit réservera d’ailleurs une petite surprise de taille.
A noter également que je n’ai pas cru une seule seconde à la déclaration d’amour de ce scientifique qui communique avec notre belle héroïne Eléa provenant de la nuit des temps. A la fin, il omet de lui donner une explication qui aurait pu changer le cours des choses. J’avoue que je suis resté un peu dubitatif. Il y a des choix scénaristiques qui m’ont paru assez légers.
Comme dit, c’est très bien dessiné et c’est plaisant à suivre grâce au talent indéniable de Christian de Metter qui parvient à sublimer le tout avec de magnifiques couleurs. Chaque planche est à contempler sans modération pour notre plus grand plaisir. A noter également une couverture qui ne laissera pas indifférent.
Globalement, nous avons là une œuvre de science-fiction adaptée assez intéressante sur des thématiques qui restent d’actualité plus que jamais.
Le lion est un animal assez majestueux. Un homme à la tête de lion, c'est quand même autre chose. Fort heureusement, ce dernier a vécu une époque où l'originalité peut rapporter de l'argent notamment dans un cirque.
C’est une bien triste histoire d’un homme qui est né avec une difformité à savoir une pilosité pratiquement animale qui le fait ressembler à un lion. En même temps, on se dit que s’il se rasait tous les jours, cela ferait sans doute disparaître le problème mais cela ne sera pas l’option choisie. Mais bon, c’est une véritable maladie qui provoque une croissance anormale des poils.
Son père, qui était comme lui, est malheureusement décédé alors qu’il n’avait que 5 ans. Sa mère l’a abandonné auprès d’un responsable de cirque. La troupe est devenue en quelque sorte sa famille. Pour autant, la solidarité ne sera pas vraiment de mise dans un monde concurrentiel où chacun pense d’abord à soi. Les amitiés ne sont que de circonstances.
Il est quand même assez difficile de vivre sans amour. Hector tentera bien de trouver une femme mais la belle ne se mettra pas avec la bête car on est dans la réalité et non un conte de fée.
Il va passer dans un cirque bien plus grand qui le conduira outre-Atlantique. Dans son malheur, l’originalité présentait l’avantage d’attirer les dollars sous la forme d’une exposition publique. Plus la difformité est monstrueuse, plus l’attraction du public était grande. C’est un peu immoral comme approche mais cela reflète la triste réalité du monde des freaks entre les sœurs siamoises et l’homme tronc. Oui, la curiosité est un vilain défaut.
Cependant, la mode change au fil des époques. Le cinéma va faire une grande concurrence au monde du cirque qui n’arrivera pas à attirer plus de spectateurs. A un moment donné, la ménagerie humaine des monstres ne fera plus recettes. Ils perdront progressivement leur travail qui leur assurait un toit et à manger dans une période de forte intolérance.
J’ai été touché par ce récit car on essaye de s’identifier à ce pauvre homme qui n’était pas accepté par ses semblables. Pour autant, dans son cœur, c’était un homme plutôt bienveillant. Il va s’accepter et s’identifier à un félin majestueux au risque de se perdre dans une espèce de folie. C’est la recherche de la liberté qui va primer tout à la fin avec un retour à la nature.
Le format est à l’italienne. Il y a de grandes cases qui occupent tout l’espace avec un dessin plutôt flamboyant qui fera dans la grandeur. J’ai bien aimé les couleurs ainsi que la mise en page assez dynamique qui rend la lecture assez agréable. On voit bien qu’un effort particulier a été fourni sur la forme et l’édition. C’est impeccable.
Au final, c’est une très belle œuvre que j’ai beaucoup apprécié. Dernièrement, j’avais lu
« Tête d’épingle » qui était la biographie de l’un de ces monstrueux personnages à savoir Schlitzie qu’on va d’ailleurs également rencontrer au fil de ce récit. Je trouve que ce traitement par l’auteur est beaucoup plus convaincant et original avec un côté plus introspectif.
C’est un parcours non seulement captivant mais émouvant dans l'univers du cirque ambulant aux USA de la fin du XIXème siècle au début du XXème siècle. Bref, l’homme à la tête de lion est parti dans une quête de véritable identité.
Ce sixième et dernier tome va couvrir la période 1994 à 2011 où l'on va suivre surtout le parcours de Riad Sattouf dans le milieu artistique, de son parcours d’étudiant à ses débuts dans le cinéma et surtout dans la bande dessinée. Il va également découvrir toutes les difficultés de la vie d'artiste. On se rend compte que ce n'est pas si facile de devenir auteur de bande dessinée.
A noter que la période est beaucoup plus longue que les précédents tomes car elle va s'étaler sur près de 18 ans. Les événements seront d'ailleurs décrits de manière plus synthétique et sans doute plus rapide. La profondeur reste tout de même de mise. Il est vrai que j'aurais aimé, pour une fois, un peu plus de tomes car certaines années sont très vite passés en revue alors que jusqu'ici, l'auteur avait pris son temps.
Au début de ce tome, sa mère est toujours désemparée par l'enlèvement de son plus jeune fils Fadi. A noter que pour la première fois, on voit qu'elle peut être assez exaspérante mais on le met sur le compte de sa douleur.
Alors qu'elle avait obtenu une réponse de Danièle Mitterrand qui a essayé de l'aider mais en vain, elle se tourne vers Jacques Chirac qui est devenu Président de la République et qui ne répondra même pas à leurs multiples courriers. Pire que cela, il recevra en grande pompe le dictateur Hafez-el-Assad à l'Elysée. Pour autant la mère lui accorde quand même sa sympathie tout en maudissant les Mitterrand ce qui peut paraître assez incompréhensible.
Et puis, il y a ce père absent qui continue à le hanter et par conséquent lui empoisonner sa vie après son départ en étant omniprésent dans ses pensées. Riad est devenu un adulte en proie avec beaucoup de questionnement. Ce tome est plutôt un long cheminement assez intime.
Grâce à la psychothérapie, Riad va apprendre que pour s’épanouir, il faut se défaire des histoires d'autrui. Plusieurs thèmes assez difficiles comme la mauvaise image de soi ou encore la culpabilité sans compter sur le temps qui passe. Il n'a jamais été aussi vulnérable mais cela le rend encore plus touchant.
Et puis, il y a cette bouleversante nouvelle qui arrive vers la fin par un simple mail. On a du mal à y croire mais il s'agit pourtant de la réalité. C'est vraiment triste. Par la suite avec la guerre civile en Syrie suite au printemps arabe, Riad va enfin pouvoir revoir son frère Fadi et c'est un réel moment de bonheur pour toute sa famille. Bref, une conclusion en apothéose.
Il faut savoir que les ventes de cette série se situe actuellement à plus de 3 millions d'exemplaires ce qui en fait l'un des plus grands succès de toutes ces dernières années en France. Il est difficile de passer à travers ce phénomène si on s’intéresse un peu à la bande dessinée. C'est devenu le titre incontournable.
C'est à la suite de la sortie de ce sixième et dernier tome que Riad Sattouf a remporté enfin le Grand Prix du Festival de la bande dessinée d’Angoulême, qui récompense l'artiste pour l’ensemble de son œuvre. Sa légitimité artistique ne fait aucun doute en ce qui me concerne.
Au niveau graphique, la magie opère toujours et le dessin colle bien au scénario. Et toujours ce style très expressif mais d'une efficacité exemplaire. Quand on aime, on aime.
Bravo à l'auteur Riad Sattouf pour cette autobiographie remarquable qui m'a vraiment bouleversé entre des moments drôles et d'autres parfois sombres. C'est un vrai happy end avec une prise de recul nécessaire et salutaire. Merci pour ce roman graphique magnifique !
Le cinquième tome relate la vie de sa famille après l'enlèvement de Fadi, son plus jeune frère, par son père. On se situe désormais dans les années 1992-1994. Riad a 14 ans et ses cheveux blonds ont disparu laissant place à un physique plutôt ingrat puisqu'il a été désigné comme le garçon le plus laid de sa classe.
On notera au passage l'inaction de la police française qui ne prend pas au sérieux les femmes mariées. Je m'imagine à la place de cette mère désemparée à qui on enlève son garçon. Pour moi, l'attitude du policier relève de la grave faute professionnelle justifiant un licenciement sur le champ. Mais à la place, on lui rétorque qu'elle peut être poursuivie pour outrage à agent de la force publique, simplement parce qu'elle est insistante à ce qu'il fasse son boulot correctement. On se rend compte que la police détient bien des pouvoirs.
C'est un véritable déchirement dans la vie de l'auteur. La période de l'adolescence est également celle du questionnement amoureux. J'ai effectué le rapprochement avec son film « les beaux gosses » et surtout avec sa dernière série en date à savoir « Le jeune acteur » où il est question du jeune Vincent Lacoste, timide et complexé, qui n'avait jamais imaginé être acteur. On se rend compte que c'est sa propre vie.
Il y a également la vie de famille à organiser surtout après l'enlèvement du jeune frère. Tous les moyens seront d'ailleurs mis en œuvre pour le retrouver. Sa mère usera de tous les moyens légaux pour récupérer son fils. Elle se rend compte de son erreur de vie avec cet homme fourbe et elle s'en veut de ne pas avoir suffisamment protéger son plus jeune fils. Malheureusement, elle se tournera également vers des charlatans qui la plumeront en exploitant sa peine.
Il y a toujours cette alternance entre des passages plutôt drôles et d'autres qui sont plus mélancoliques. Cela reste d'une sincérité magnifique. A noter également des passages un peu plus mystiques dont certains peuvent faire peur. L'ombre du père plane incontestablement sur ce tome.
Le dessin est toujours aussi chouette et cela apporte beaucoup au récit entre souvenirs et petites anecdotes.
C'est toujours aussi captivant même si cela dénote un peu par rapport aux tomes précédents. Il fallait sans doute apporter une autre touche afin d'explorer toutes les facettes de ce personnage qui évolue avec le temps qui passe. Il y a toujours cette merveilleuse part d'humanité qui le rend si touchant.
Je partage également le regard de l'auteur sur les mythes fondateurs des religions dont il a relevé les deux points communs à savoir la haine de la liberté sexuelle et la domination de l'homme sur la femme. Je suis en phase avec ce qui constitue une lutte contre l’obscurantisme religieux et une liberté d'expression. J'espère toutefois que notre auteur ne va pas subir toute la haine qui a été dirigé contre l'écrivain Salman Rushdie pour ses versets sataniques.
Beaucoup de finesse, de respect et sans aucun doute de dignité. Magnifique au final ! Encore un album au top ! Bref, tant au niveau du dessin que du scénario et des dialogues, c’est un sans-faute qui vous remue. Il sera difficile de faire mieux dans le genre.
Ce quatrième tome qui couvre la période 1987-1992 est celui de l’adolescence de l’auteur Riad Sattouf qu’il va passer en Bretagne.
On en était resté avec un départ probable en Arabie Saoudite. Fort heureusement, cela ne va concerner que le père de famille qui obtient un poste de professeur dans ce merveilleux pays qui a compensé son amitié pétrolière avec les USA avec un peu plus de rigueur dans la religion afin de s’acheter une respectabilité au Moyen-Orient. Evidemment, ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut en étant déposséder de pas mal de droits élémentaires. On peut comprendre aisément que la mère de famille a préféré rester en France avec les enfants qui y sont scolarisés.
Le père devient de plus en plus religieux mais également raciste. Il déteste au plus haut point les juifs mais également les occidentaux et en tout premier lieu les français qui l’ont pourtant bien accueilli. Il pense que la vie est bien meilleure en Syrie ou en Arabie Saoudite alors que ces pays sont totalement fermés sur la liberté de penser autrement. Il en fera d’ailleurs l’amer expérience durant l’épisode de la première guerre en Irak en critiquant le cheikh du Koweït.
En réalité, on s’aperçoit qu’il se tourne vers la religion car il est en perpétuelle recherche de reconnaissance entre un frère qui l’avait brimé durant son enfance et une mère religieuse lui faisant des reproches incessants. Dans le village, il n’était pas du tout respecté malgré son statut de professeur. Idem sur son lieu de travail à l’Université. Cependant, en devenant un homme pieu appliquant strictement les règles du Coran, il apporte un autre regard et gagne petit à petit la confiance de ses semblables.
Cependant, il a construit sa vie avec une française ce qu’il semble regretter amèrement. Il dira que la femme syrienne est beaucoup plus obéissante car elle ne fait pas ce qu’elle veut. Je me rends compte que c’est un homme entièrement tourné sur lui qui préfère garder son argent que partager avec sa famille. La séparation avec son épouse devient inévitable car elle va commencer sérieusement à se rebeller surtout depuis qu’elle a pu échapper à un effroyable cancer sans son soutien.
Le modèle politique du père en France est Jean-Marie le Pen. Il est vrai qu’il appréciait déjà grandement Mouammar Kadhafi, Hafez-el-Assad ou encore Saddam Hussein dans les pays arabes. La mouvance est clairement d’extrême-droite et nationaliste. Il pense que le peuple est plutôt ignare et a besoin d’un dirigeant assez fort pour les mener sur le chemin de la dignité. On peut quand même s’interroger surtout venant d’un homme soi-disant érudit.
Je dois bien avouer que j’ai été extrêmement choqué par une scène pour le moins banale. Le chien de la grand-mère fait la fête à toute la famille et il lui balance un coup de pied comme si de rien n’était en réponse à cet acte d’amour animal. Il déteste également les chiens qui dans sa bouche est synonyme d’insulte. Comment peut-on se comporter aussi mal et ne pas se remettre en cause ? Je trouve que la famille française a fait preuve de beaucoup d’indulgence à son égard.
Un mot également sur sa radinerie qui dépasse quand même l’entendement. Je veux bien qu’il pique l’argent que les enfants reçoivent en cadeau. Je veux bien qu’il utilise le téléphone de la grand-mère où il désire être rappelé quand il appelle sa famille d’Arabie Saoudite afin d’économiser le coût d’un appel. Mais comment peut-il donner si peu d’argent à une mère de famille élevant ses trois enfants alors qu’il aurait de quoi mieux les aider ? Oui, une attitude normale serait d’être scandalisé par ce type de comportement outrancier.
Les trois garçons ont gouté au mode de vie occidental et il n’y a pas photo. Certes, il y a également des imbéciles en France qui sont racistes mais c’est sans commune mesure avec le monde arabe. On se souvient de l’école élémentaire syrienne où les enfants étaient embrigadés contre tout ce qui pourrait s’apparenter à un juif. Notre auteur en a d’ailleurs vécu l’amer expérience, devant à chaque fois se justifier de ne pas l’être.
Les divergences de pensées et ce mode de vie à l'occidental aura eu raison de cette relation avec le père. Il y aura des moments assez forts dans ce déchirement. Le style narratif de l'auteur fait que cela reste à la fois poétique et drôle. La vie peut être parfois assez complexe. On voit bien que l’auteur se contente de décrire les faits sans apporter une once de jugement afin de rester neutre. J’aime bien cette retenue qui fait dans la mesure.
La personne du père, vu au départ comme l’arabe du futur, est totalement haïssable. Certains y ont vu une œuvre qui renforce les stéréotypes sur les arabes. Je ne pense pas qu’il faut le voir ainsi. L’auteur ne se dérange pas non plus pour taper sur le monde occidental qui n’est pas toujours clean dans son attitude.
La lecture est toujours aussi agréable grâce à un graphisme assez fluide. Le trait est simple mais efficace. A noter également que les personnages sont assez expressifs.
Par ailleurs, l'auteur est sans complaisance pour lui-même ce qui le rend d'autant plus sympathique. On arrive à ressentir les choses qu’il a traversé.
Et que dire de cette fin qui plonge la famille dans un véritable drame ! Ce tome prend une tournure tragique que l'on refusait de voir arriver. Le récit devient bouleversant et il a encore gagné en intensité. C'est tout simplement magistral. C’est ce qui fait d’ailleurs tout le charme de cette série qui a été plébiscité dans le monde entier (sauf le monde arabe curieusement). Je comprends désormais un peu mieux le succès de cette BD qui a contribué à amener un nouveau public au roman graphique.
C'est assurément un ouvrage de qualité, et un graphisme singulier qui fait que je ne regrette absolument pas mon achat. Pour l'instant, c'est le meilleur tome de la saga familial.
Au final, je dirai que c'est un tome de grande modernité qui parvient à imbriquer la petite histoire dans la grande ! C'est un incontournable, tout simplement !
Dans le troisième tome qui couvre la période 1985-1987, l'auteur Riad Sattouf met plutôt l'accent sur les différences culturelles qui existent entre l'Orient et l'Occident. Les différences sont ancrées en chaque individu dès le plus jeune âge par l'éducation et l'environnement familial et il est très difficile de s'en débarrasser.
L'auteur vit en effet dans une famille partagée entre deux religions, deux cultures et deux pays aux sociétés si différentes qui ont beaucoup de mal à dialoguer. Cela pose une vraie question sur la double identité.
Il sera également question d’événement religieux comme Noël ou le Ramadan. Et puis, il y aura la circoncision rituelle qui se pratique depuis l'Antiquité pour des motifs culturels et religieux. Il faut savoir que dans le judaïsme la circoncision est l'un des 613 commandements de la Torah.
La mère de Riad, qui était assez effacée au début, devient de plus en plus présente au fil des tomes. Elle se rebelle contre son mari et manifeste le désir de retourner vivre en France avec les enfants.
Il est vrai que la figure du père est de plus en plus énervante. L'épisode le plus marquant est sans doute celui de cette bouteille de vin rouge provenant de France qui est bouchonnée et qu'il continue à boire en raison de son prix en déniant encore une fois la réalité. C'est tout à son image.
Visiblement, plus le temps avance, plus les promesses ne sont pas tenues. Certes, il y aura bien l'achat d'appareils électro-ménagers mais cela ne fait pas le poids face aux conditions de vues entre une eau brunâtre et de multiples coupures l'électricité sans compter sur les étagères des magasins qui restent désespérément vides. Les incursions en vacances en France sont autant de bonheur pour tout le reste de la famille.
L'épisode le plus choquant est sans conteste celui de la belle-fille qui est enceinte avant le mariage. Il est normal dans ces contrées de la tuer pour laver l'honneur de la famille. Le pire est encore l'impunité des assassins. Là encore, la réaction du père laisse franchement à désirer.
J'ai bien aimé l'analyse de la religion que fait l'auteur car je la partage bien volontiers. Tout cela est quand même d'une grande hypocrisie et ce sont surtout les femmes qui en payent le prix. Je suis tellement choqué qu'elles préparent le repas pour ces messieurs qu'elles doivent regarder manger en silence avant de recevoir les restes en remerciant dieu de ce jour de grâce. C'est sans commentaire !
J'ai éprouvé beaucoup de peine à voir toute cette classe de petits écoliers qui n'ont rien dans le ventre et qui ne peuvent pas boire afin de respecter le ramadan. On voit également que le professeur est avachi sur sa chaise en train de dormir. C'est l'épuisement total pour tout le monde. Mais bon, cela purifie le corps.
J'ai été également dégoutté par cette corruption manifeste jusque dans les notes d'examen pour réussir son diplôme à l'université de Damas, la soi-disante meilleure du monde. Comment peut-on en arriver à de telles extrémités ? C'est hautement immoral. Dès qu'il y a un petit peu de pouvoir, cette corruption s'exerce. On doit éviter le châtiment corporel d'un élève qui a quitté la classe parce qu'un professeur a plus de deux heures de retard, on le paye allègrement. L'arabe du futur me fait très peur...
A noter que le dessin est toujours aussi expressif et drôle. La sobriété reste de mise avec peu de décors afin que l'attention soit portée par les personnages. La qualité du papier est aussi à prendre en compte avec un papier épais et un joli grain.
C'est souvent triste et pourtant l'humour est toujours présent. La bande dessinée est un excellent moyen de raconter les cultures. Avec l'humour de Riad Sattouf, le lecteur passe des moments très agréables pour comprendre un monde qui n'est pas le sien, mais qui aujourd'hui, interroge tout le monde.
J'apprécie le fait que l'auteur n'est absolument pas dans la posture moralisatrice. C'est juste le constat qui prédomine sans porter de jugement. L'auteur maîtrise complètement le sens de son récit entre le respect et la tolérance.
Amusant, instructif, divertissant, un vrai plaisir de la première à la dernière page. A lire absolument ! Une très belle réussite !
Alors que j'avais lu le premier tome en 2015, j'ai effectué une petite pause pour attendre la parution complète de cette collection que j'ai acquise dernièrement. En effet, j'aime bien terminer ce que je commence. J'ai relu bien évidemment le premier tome, histoire de me remettre dans le bain. J'avais une petite appréhension sur le second tome. Est-ce qu'il serait aussi bien que le premier ?
Ce second tome autobiographique marque les années d'enfance 1984 et 1985 pour l'auteur Riad Sattouf. Ce sont les conditions de sa vie d'écolier dans son village rural en Syrie qui sont évoqués. Cela couvre une période plus restreinte de sa vie après un premier tome partant de 1978 à 1984.
On peut être assez sérieusement choqué par la place de la religion ainsi que de l'Etat dans le système scolaire ce qui favorise un peu plus la pression sur les futurs citoyens syriens de la dictature de Bachar Al-Assad qui a succédé à son père Hafez lui-même dictateur. On sait qu'il s'est maintenu au pouvoir grâce à un autre dictateur venu de Russie en ensanglantant son pays à feu et à sang et en utilisant également des armes chimiques sur les populations locales soi-disant rebelles.
Bref, on va découvrir les méthodes pédagogiques très musclées de la part des professeurs syriens. On voit que cela sert l'objectif de conserver l'ignorance du peuple afin de maintenir la dictature au pouvoir. Il est vrai qu'apprendre le Coran avant de maîtriser la lecture est l'objectif prioritaire de cet Etat.
J'ai bien évidemment été choqué par cette maîtresse qui frappe avec un certain sadisme de petits élèves en s'en prenant surtout aux plus démunis d'entre-eux. J'ai été également choqué de voir qu'il y a partout des portraits du dictateur alors que le peuple crève de faim et que les magasins sont désespérément vides. J'ai également été choqué par la haine du juif qu'on inculque aux élèves dès le plus jeune âge. Avec un tel système, on peut comprendre que 40 ans plus tard, c'est la guerre et la misère la plus totale dans ce pays.
Par ailleurs, j'ai trouvé à de nombreuses reprises l'attitude du père de notre petit héros totalement exaspérant. Il promet monts et merveilles à son incrédule et passive épouse qui l'a suivi dans ses délires au détriment du bien-être de sa famille. Certes, il y a des individus qui sont pendus dans les rues de la ville mais c'est comme cela d'après lui, il faut regarder ailleurs. Oui, le déni est bien pratique. Il critique allègrement les français en pensant réellement que c'est mieux la vie en Syrie. Mais pour rien au monde, j'échangerai sa place malgré toutes les imperfections d'une démocratie occidentale.
Il faut savoir qu'en 2016, les deux premiers tomes se sont vendus à plus d'un million d'exemplaires (700 000 rien qu'en France) et ont été traduits dans dix-sept langues avec une réception critique excellente dans le monde. L'auteur est devenu une véritable valeur sûre.
En 2023, la série complète n’a toujours pas été traduit en arabe de par la volonté de son auteur. Il n'en demeure pas moins que c'est un livre très populaire chez les syriens expatriés car Riad décrit la situation avec réalisme et sans embellissement ce qui attire les faveurs du public.
Un mot sur le trait qui reste toujours très juste et très vivant ce qui facilite la lecture en la rendant assez agréable. Il y a toujours cette bichromie dont la couleur change en fonction des différentes étapes géographiques. En effet, les chapitres changent de couleur au gré de la narration. Ils sont teintés tantôt de bleu, tantôt de rose, tantôt de jaune, avec quelques touches de vert et de rouge.
Cet « Arabe du futur » est passionnant et captivant depuis le début. Cet album a d'ailleurs eu le grand prix à Angoulême en 2015. Pour une fois, c'est une belle récompense amplement mérité. On en redemande. La classe au-dessus !
Il faut savoir que ce titre fait référence à un cinéma de quartier à Brighton qui est une station balnéaire anglaise en bord de mer située au sud de Londres. Il y a la plage à proximité de ce cinéma, un très beau bâtiment à l'architecture excentrique, qui fait face à la mer. Cette ville est également célèbre pour sa vie nocturne, sa scène artistique, ses boutiques et ses festivals.
Ce cinéma mythique est sur le déclin mais il fonctionne encore contre vent et marées. On va s'intéresser au personnel et notamment à la bienveillante Chris, femme seule dans la quarantaine qui va accueillir un nouveau salarié à savoir Dan, la vingtaine d'origine asiatique.
C'est surtout une histoire d'amitié intergénérationnel car on va s'apercevoir assez vite que Dan ne va pas bien du tout. Il est désemparé depuis qu'il est arrivé dans cette ville suite à une rupture amoureuse.
Ce livre ne paye pas de mine sur la forme mais pour autant, j'ai rarement vu un fond aussi riche. C'est assez psychologique mais cela reflète la vie de tous les jours et des rencontres qu'on peut faire notamment dans le cadre professionnel. Attention, on reste sur le plan amical sachant que l'amitié est tout aussi important que l'amour (du moins pour certaines personnes).
L'auteure Katriona Chapman indique dans la postface qu'il y a tout de même une place importante du travail dans les relations humaines. Oui, tout n'est pas que harcèlement moral. Il y a des endroits dans le monde où les chefs sont bienveillants et se soucient du bien-être de ceux qui fournissent le travail. Le cadre est celui de boulot mal payé et peu valorisant mais dont on peut trouver une forme de sécurité avec des collègues qui s'apprécient.
Selon le New-York Time, cette BD de Katriona Chapman a fait partie des 10 meilleurs romans graphique de l'année. Je dois dire que ce n'est pas usurpée. C'est une très belle fiction sur un problème psychologique et mental qui devient de plus en plus récurrent dans nos sociétés modernes. Bravo à l'auteure qui a su nous captiver à partir de ces petits riens.
Voici un scénario catastrophe digne de la vague du COVID qui a sévit dans le monde entier. C’est dans l’air du temps et l’auteur y surfe allègrement sur cette vague destinée à nous faire peur. On parle quand même de la disparition de presque toute la population mondiale. La régulation devient naturelle car la nature se venge.
Il y a déjà eu un film catastrophe de Night Shyamalan en 2008 intitulé « Phénomène » avec Mark Wahlberg dans le rôle principal. Le thème était le même à savoir une menace apocalyptique pour l'humanité avec une série de morts violentes et inexplicables qui se répandent dans le monde. La végétation aurait mis au point un mécanisme de défense qui libérerait dans l'air une toxine propagée par le vent.
Le présent sujet concerne les espèces invasives qui peuvent détruire l’équilibre de la nature. On introduit des plantes ou des animaux (que cela soit des grenouilles ou des puces microscopiques) en dehors de leur environnement habituel ce qui provoque un déséquilibre naturel qui peut s’avérer dangereux. Pour l’instant, l’homme a toujours été épargné mais un jour prédisent les scientifiques, cela aura un impact réel et parfois mortel.
Le scénario met en avant une réunion de divers scientifiques qui se réunissent en Amérique latine pour évoquer le sujet des espèces invasives, chacun d’eux ramenant un spécimen en guise de présentation. Sauf que l’une des espèces va s’échapper puis contaminer l’ensemble du monde. Cela se traduit par le fait que les humains n’arrivent plus à dormir ce qui les conduit à l’épuisement fatal.
La recette est toujours la même : cela part d’un petit groupe avec une atmosphère assez intimiste pour devenir un phénomène mondial. Cependant, on reste concentré sur ce groupe qui va s’accuser mutuellement d’être le responsable. A noter que c’est très pessimiste comme conclusion car on ne peut faire pire.
Du coup, il y a comme de la surenchère un peu gratuite alors que sur le fond, on ne sait pas grand-chose sur cette propagation. Il reste une impression de manque de profondeur par rapport au sujet pour se perdre dans des considérations futiles.
Cependant, cette œuvre a le mérite de nous faire pencher sur une réflexion à mener afin de ne pas provoquer un dysfonctionnement de l’environnement. Il faut protéger notre planète car sinon, un jour, on risque d’en payer le prix et cela ne sera pas donné !
Voilà un one-shot très réussi graphiquement. A commencer par la couverture qui est à la fois mystérieuse et superbe.
Evidemment, ce titre se démarque des autres par l'approche de son univers post-apocalyptique et surtout fantomatique. L'idée d'une revanche des animaux marins sur les hommes suite à la disparition des mers est très bien exploité par l'auteur.
Le changement climatique est passé par là provoquant la disparition de tous les océans laissant place au désert. C'est le retour des animaux spectraux qui nous transforme en zombie !
Il y a également comme une forme de poésie onirique qui est d'ailleurs joliment mise en image. Les décors sont tout simplement somptueux. Le trait est à la fois élégant, frais et dynamique. Tout ceci concourt à une lecture très agréable. C'est toujours un plaisir immense que de pouvoir me régaler de son impeccable graphisme ! C'est tout bonnement merveilleux !
On pourra également voir une certaine dimension écologiste de ce récit qui nous amène dans un Paris du futur digne d'un film « Mad Max » à savoir une nature oppressante et des ruines délabrées. Il s’en dégage une atmosphère particulière qui fait tout le charme de cette histoire un peu hors du commun.
Certes, heureusement que les musiciens de l'Opéra sont là pour pouvoir calmer les ardeurs d'une baleine mortelle digne de celle de Moby Dick. Les clins d’œil se multiplient avec toutes les références. On remarquera également un certain Jonas qui rappellera Pinocchio.
En bref, une histoire plaisante sur une bonne idée dont le potentiel d'exploitation a été mis à profit pour le lecteur. En somme, une fable écologiste qui donne de l'espoir à l'humanité.
Il y a des BD qui nous raconte une petite tranche de vie dans ce qu’il y a de plus quotidien. On va s’intéresser à une famille où le père est en partance, où la mère souffre de cette situation, où le fils et la fille connaissent leurs premiers émois amoureux chacun à leur manière.
Certes, les amateurs de sensations fortes ne seront pas à leur aise au cours de cette lecture. C’est bizarre car auparavant, ce type de récit m’aurait royalement ennuyé. Ce n’est plus vraiment le cas. Je pense qu’il y a un certain savoir-faire de la part de l’auteur Quentin Zuttion qui parvient à nous faire intéresser à cette famille pour entrer dans leur psychologie et dans leur intimité.
Oui, il y a ce petit garçon de 8 ans qui joue à la poupée. Qui a décrété que la Barbie était uniquement réservée aux petites filles ? Notre nouveau monde actuel ne donne plus dans ce type de stéréotype et de discrimination passive. C’est ainsi et il faut l’accepter.
Ainsi, on aura droit à une BD moderne dans son approche. A noter également un parallèle avec le décès de la princesse Diana en 1997. On se demande d’ailleurs si l’auteur n’a pas fait un récit autobiographique.
J’aime toujours autant la douceur du dessin aux couleurs généreuses qui donne une belle envie de lecture. Mais plus encore, j’apprécie toujours cette forme de bienveillance et de tolérance. Il y a également une très bonne fluidité ce qui confère un dynamisme à l’ensemble.
La question demeure : les princesses meurent-elles après minuit ? Oui, c’est bien arrivé à la princesse Diana sur le pont de l’Alma alors que sa voiture était poursuivie par une meute de paparazzis déchaînés.
C’est également une forme de métaphore pour cette famille dont l’équilibre va être sérieusement modifié suite au départ du père de famille. Et puis, c’est la fin du temps de l’innocence pour les enfants qui découvrent que les relations amoureuses peuvent être plus compliquées qu’il n’y paraît.
Au final, un beau roman graphique sur le thème du nouveau départ et d’une certaine forme de reconstruction. Le message est très positif pour redémarrer du bon pied.
George Orwell est sans doute l’un de mes auteurs préférés en témoigne mes avis sur les différentes versions de « 1984 » ou encore de « La ferme des animaux ». J’aime sa critique du système totalitaire ou autoritaire conduisant à la privation de libertés chez les individus.
Voilà une singulière biographie qui nous est proposée par l’espagnol Carlos Hernandez. J’ai bien aimé cette approche très moderne dans la façon de raconter cette histoire. Il faut dire que George Orwell n’a pas eu une vie très facile et il a connu la célébrité sur le tard. Il est mort à seulement 46 ans d’une vilaine maladie.
Il y a eu une polémique à son sujet qui a été soulevé par des journalistes en mal de sensation des décennies après sa mort. Notre auteur, Carlos Hernandez, va enquêter sur l'affaire de George Orwell accusé d'avoir fourni aux Services secrets britanniques une liste d'individus qu'il soupçonnait être des agents communistes pour Staline. En effet, il est question d’une liste que le célèbre écrivain aurait établi à destination du gouvernement contre des personnalités ayant des sympathies communistes. On retrouve par exemple l’acteur Charlie Chaplin sur cette fameuse liste aux effets discriminatoires. C’est la fameuse chasse aux sorcières.
Pour autant, l’auteur va expliquer la vie d’Eric Arthur Blain, de son vrai nom, à partir de sa naissance en Indes britannique jusqu’à sa mort prématurée. Il a reçu une éducation typiquement anglaise en faisant partie de la classe moyenne haute. Son père était fonctionnaire dans l’administration des Indes. Il va aller au collège d’Eton, la fameuse institution scolaire que le Prince Harry décrit si bien dans ses mémoires.
Le jeune homme endosse l'uniforme et retourne aux Indes en 1922 pour devenir sergent dans la police impériale en Birmanie. Son tempérament un peu rebelle le fait sérieusement douter de l’impérialisme britannique. Il préfère donner sa démission en revenant en Europe où il va un peu vagabonder pour ne pas dépendre de sa famille. En réalité, il souhaite se consacrer à l’écriture mais les fins de mois sont difficiles. Il explore les bas-fonds londoniens puis parisiens. Dans les années 30, il se décide enfin à accepter un poste d'enseignant dans une école privée.
En 1936, cet aventurier n’a pas hésité à retourner sur le terrain et à combattre les fascistes en Espagne dans le camp des Républicains alors que son gouvernement ainsi que la France les avaient laissé tomber. Durant cette guerre, les partisans de Staline ont pourchassé les autres obédiences socialistes dont celle de notre écrivain (la milice du POUM). Au front, il est blessé par balle au niveau de sa gorge.
Il y a eu surtout la Seconde Guerre Mondiale ainsi que l’émergence de deux super puissances conduisant à la guerre froide. A noter qu’il a été un bon patriote sans verser dans le nationalisme afin de défendre son pays d’une invasion.
A la fin de l’ouvrage, on aura le fin mot de l’histoire à propos de cette fameuse liste dont il faut relativiser les effets pour ne pas tomber dans la calomnie. Certes, c’était un geste sans doute maladroit mais qui n’a eu finalement que peu d’effet sur les personnes visées. Il a juste donné un conseil à une amie alors qu’il était déjà gravement malade en donnant une liste de noms d'autres personnes qu'il était inutile d'approcher, en raison de leurs convictions politiques. Après, la presse a grossi le trait pour en faire un scandale inapproprié.
En réalité, il était en faveur d'une troisième voie entre le communisme soviétique et le capitalisme américain. Il avait beaucoup d’ennemi, c’est le moins que l’on puisse dire. Je trouve même qu’il y avait même de la grandeur chez cet homme qui n’a pas sacrifié ses idéaux et ses valeurs au nom de sa carrière.
Juste un mot sur le dessin. On peut dire qu'il apporte beaucoup de fluidité à la lecture et beaucoup de dynamisme. Il est dynamique, vif et précis, restituant pleinement les ambiances de ce pays et de cette épopée avec une colorisation extrêmement agréable.
Cette BD est passée un peu inaperçue alors que George Orwell est sans doute l’un des écrivains occidentaux les plus étudiés en cours de littérature. Elle mérite qu’on s’y attarde un peu d’autant qu’elle est bien réalisée avec un graphisme tout à fait avenant.
Je préfère le dire tout de suite : ce ne sont pas des macronistes qui vont aller sur Europa, la deuxième lune de Jupiter. Non, on préfère envoyer une équipe spéciale composée notamment d'une autiste asperger avec difficultés relationnelles et d'un alcoolique à moitié repenti. Cela fait sans doute plus crédible dans les forces spatiales de l'ONU !
J'ai toujours un peu de mal avec le dessin de Janjetov que je trouve un peu figé et pas assez expressif. Certes, j'ai constaté une amélioration mais il reste encore une marge de progression afin de séduire le lectorat. Les décors sont froids à l'image de cette lune de Jupiter.
Sur le duo Léo - Rodolphe, on voit que cela fonctionne à merveille depuis des années. Je peux cependant comprendre les critiques qui disent qu'ils nous servent toujours un peu la même chose en prenant leur temps ce qui produit des séries à rallonge de type cycle d'Aldebaran ou les aventures de Kathy Austin à travers le monde. En même temps, pourquoi changer une formule gagnante qui fait des adeptes ? Par conséquent, pas de prise de risque.
C'est un récit assez claustrophobique dans un milieu totalement inquiétant et hostile. Il y a comme une ambiance à la Alien mais sans les morts qui s'accumulent. Je dirai pour l'instant car les deux précédentes expéditions ne sont pas revenus vivantes d'Europa.
J'ai be beaucoup aimé la scène d'introduction qui pose clairement le débat entre les fondamentalistes et les intégristes religieux qui ne veulent pas de la conquête spatiale afin de maintenir l'homme dans l'ignorance. Ils disent que nous ne sommes jamais allés sur la Lune et que les images montrées au public ont été tournées comme des films dans des studios de cinéma. Cela renvoi incontestablement à des échos entendues dans notre monde actuel.
L'autre évolution intéressante de ce tome est l'ascendant que prend le commandant qui devient le véritable héros de cette aventure alors que nous croyons tous que c'était la jeune autiste façon « Good Doctor ». C'est comme un changement de cap assez intéressant, je dois dire.
Le récit accumulent encore les mystères mais c'est toujours aussi bien agencées. On ne s'ennuie pas. Et puis, il y a encore le clifhanger final qui ponctue chaque épisode. Bref, c'est une série de science-fiction à suivre !
Non, les petits monarques ne sont pas des enfants pourris et gâtés. Ce sont plutôt des papillons californiens qui migrent sur des milliers de kilomètres vers le nord sur tout le continent américain.
Une fois arrivé au nord sur quatre générations tout de même, ils redescendent d'une traite vers le sud. C'est visiblement, la seule espèce animale à effectuer une telle migration. Or ces papillons ont presque totalement disparu en 2021 sous les effets du changement climatique. Or, ils sont importants dans l'équilibre de la nature ce qui a manifestement inspiré l'auteur
Cette BD nous plonge dans la science-fiction apocalyptique. En 2101, aux États-Unis, alors que l'humanité est au bord de l'extinction totale, quelques milliers d'individus ont survécus sous la surface. On va intéresser à une jeune femme, chercheuse biologiste, qui suit la migration des papillons monarques car ils constituent le seul remède aux effets dévastateurs du rayonnement solaire. Une course contre la montre a commencé pour sauver le reste de l'humanité.
Cela se manifeste comme une espèce de road-trip à travers les Etats-Unis entre une jeune femme qui a recueillie une petite fille à la recherche de sa famille. Au cours de leur périple composé de dialogues interminables ponctués part une seule scène d'action de tremblement de terre suivi d'un petit tsunami, ils vont faire la connaissance d'un autre groupe.
Je n'ai pas trop aimé car le récit traîne véritablement en longueur comme pour mieux prendre son temps pour un effet non garanti. Par ailleurs, beaucoup de choses m'ont paru pas crédible pour un sou alors que cela se prend au sérieux avec un aspect scientifique et botaniste assez marqué. C'est dommage car cela avait l'air emballant au premier abord. Il manque une réelle mise en scène qui fasse monter la tension progressivement. Et puis, le dessin et notamment la colorisation manque de nuances.
On a le droit de dire quand on est déçu par une œuvre. C'est clair que tout ne peut pas plaire pour autant. Il faut l'accepter et passer à autre chose en gageant que la prochaine fois, l'auteur Jonathan Case fera sans doute mieux ou pas. Bref, cela dépend comment on le perçoit. Beaucoup de lecteur ont aimé mais pas moi, désolé.
Qui ne connaît pas Thomas Piketty ? Il est depuis de nombreuses années l'un des plus grands économistes de France. Voilà que son livre est enfin adapté sur le support de la BD grâce à des auteurs dont une journaliste indépendante Claire Alet.
Un mot sur le dessin de Benjamin Adam qui a tout de même été diplômé des arts décoratifs de ma ville Strasbourg. Le dessin colle à merveille au propos économique de par sa simplicité et sa sobriété.
J'aime bien Thomas Piketty car bien qu'issu d'un milieu très aisé, il s'est tout de suite intéressé à la redistribution des richesses qui était loin d'être équitable. Il est vrai que beaucoup de gens qui se trouvent dans l’opulence ne se soucie guère des autres car ils estiment que leur réussite les place au-dessus.
La théorie assez singulière de cet économiste est d'affirmer que les inégalités de revenus ont baissé au XXème siècle en France et que c'est lié à la progressivité de l'impôt sur le revenu. Plus on gagne de revenus, plus on va financer la misère sociale et les caisses de l'Etat de manière générale. Du coup, l'argent est redistribué.
Il est vrai que cela pose un problème à beaucoup de gens qui se lèvent tôt pour travailler afin que certains puissent vivre un peu décemment sans fournir le moindre effort. On ne peut en vouloir farouchement à cette pensée quand on voit concrètement comment se passent les choses.
Cet économiste est défavorable à juste titre au mouvement de baisse de la fiscalité intervenu depuis les années 90 car cela favorise la reconstitution des grandes fortunes et cela accroît considérablement les inégalités. Le gouvernement macroniste actuel ne va d'ailleurs pas dans le sens préconisé par notre économiste puisqu'il préfère ne pas toucher à l'impôt en mettant à contribution les travailleurs pour une durée de travail plus longue jusqu'à la retraite.
Les Bernard Arnaud n'ont aucun souci à se faire avec une telle politique dont les effets négatifs seront du côté des petits travailleurs. Oui, c'est bien le retour en force des inégalités qui nous guette avec un petit pourcentage de milliardaires contrôlant presque toutes les richesses mondiales. On se retrouve à peu de choses près dans une société avant la révolution française où il y avait trois ordres : le tiers-état, le clergé et la noblesse représentant 2% de la population et qui contrôlaient la majorité des biens et des ressources.
Il faut savoir que certains économistes américains ont critiqué assez sévèrement les conclusions de Thomas Piketty en indiquant qu'il dramatisait la situation. Je ne sais pas mais je constate dans la vraie vie que les inégalités n'ont jamais été aussi fortes. Ceux qui sont du bon côté se complaisent dans cette situation et se barricadent face aux critiques en indiquant qu'ils le méritent. Mais bon, ce n'est pas une vulgaire question de jalousie mais plutôt de justice sociale. Bref, cet auteur a énormément de détracteur qui vont essayer de casser ses démonstrations pourtant constructives.
Cette présente œuvre étudie les idéologies justifiant les forts niveaux d'inégalités à travers le temps. C'est réalisé de manière ludique afin de faire passer le message. Il est vrai que dernièrement, Piketty a co-signé une tribune soutenant le programme économique de la NUPES ce qui ne va pas forcément plaire aux économistes américains. Moi, je suis plutôt sensible aux propositions fiscales et économiques qu'il réalise pour qu'on puisse vivre dans un monde plus juste et plus équitable.
Bonne idée également le fait que cela soit présenté sous forme de saga familiale qui part de la Révolution française à nos jours sous 8 générations de la même famille. On se rend compte que la richesse se transmet grâce à la succession. Par ailleurs, dans le passé, beaucoup ont profité des bénéfices de la colonisation.
On apprendra au passage ce que l'état français a fait à la République d'Haïti qui a obtenu son indépendance en 1804. Près de 20 ans après cette indépendance, la France sous la menace des armes a exigé une compensation financière astronomique pour la perte de son exploitation de l'île. C'est le monde à l'envers avec une indemnisation demandée aux descendants d'esclaves. Ce pays a mis près d'une centaine d'année à procéder au remboursement intégral avec les intérêts. Il est aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres de la planète car cette spirale d’endettement a paralysé Haïti pendant plus d’un siècle. C'est véritablement scandaleux car Haïti est le seul pays au monde où des générations de descendants d’esclaves ont versé des réparations aux héritiers de leurs anciens maîtres !
Bref, c'est une enquête assez intéressante qui nous apprendra beaucoup de choses sur un mode parfois teinté d'humour. Il est clair que cette œuvre a bousculé la pensée économique depuis 20 ans avec un autre regard sur le passé.
Il est certainement l'artiste peintre japonais le plus célèbre au monde ayant d'ailleurs inspiré les principaux tenants du mouvement impressionniste en France que l'on parle de Claude Monet ou encore Van Gogh.
Ses aquarelles, ses estampes notamment les 36 vues du mont Fuji et la grande vague de Kanagawa sont exposés dans les plus prestigieux musées du monde entier. Ses fameux cerisiers en fleurs sont également d'une beauté sans pareille. Hokusai reflète véritablement l'âme du Japon dans une période qui a constitué l'âge d'or de la peinture japonaise.
Hokusai a transformé l’art du portrait en peignant des scènes de la vie quotidienne dans les villes japonaises et en prenant souvent comme modèle les courtisanes et les acteurs de théâtre qui côtoient les paysages, les plantes, et les animaux. Rien ne résiste à ce perfectionniste de la peinture qui ne cesse de se remettre en cause afin de progresser davantage.
Sans cette BD, j'aurais sans doute ignoré toute ma vie l'influence qu'avait cet auteur venant d'Asie et influencé par le bouddhisme. C'est également bien de voyager à travers les autres pays de la planète et ne pas rester cantonner à l'occident surtout en matière d'art.
J'ai trouvé cette biographie fort intéressante car il nous fait découvrir l'homme époustouflant mais également le pays ainsi que l'époque. On découvre une ville d'Edo en 1760 qui est déjà la plus grande ville du pays du soleil levant.
J'ai retenu de cet auteur que c'est avec l'âge qu'on progresse vraiment dans la technique pour percevoir l'art. Il disait : « À 90 ans, je pénétrerai le mystère des choses ; à 100 ans je serai décidément parvenu à un degré de merveille, et quand j’aurai 110 ans, chez moi, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant ». On souhaite tous de vivre aussi longtemps afin de voir s'il dit vrai.
Bref, cette BD constitue un très bel hommage à cet artiste japonais tout à fait atypique.
Jean-Jacques Goldman avait jadis commencé sa carrière par une chanson s'intitulant « Sister Jane ». En l’occurrence, nous allons faire la connaissance de Lady Jane.
Attention toutefois à ne pas s'y méprendre, cela ne sera pas une fille issue de la famille royale ou de l'aristocratie anglaise mais une jeune femme qui s'est laissée aller avec un jeune mâle et qui se retrouve avec un bébé dans le dos ce qui ne sera guère facile pour une orpheline chez un parrain tatoueur.
Les méchants services sociaux vont lui enlever son bébé et elle ne le reverra plus jamais en vertu de la loi anglaise sur le « children act ». Oui, parfois les services sociaux jugent mal les situations et arrachent des enfants à des mères aimantes.
On retrouve Jane plus de 26 ans après. Elle dirige une petite crêperie sur une charmante ville côtière. Elle va aider une autre jeune adolescente à y voir plus clair dans la vie surtout à cet âge-là. Il s’ensuit une tendre relation qu'on va avoir du plaisir à suivre.
Le thème est celui de la disparation, de la perte d'un être cher qui peut vous être enlevé pour de mauvaises raisons par la société. Cela rappelle également une chanson que j'aimais beaucoup du groupe Téléphone à savoir « Cendrillon, pour ses 20 ans
est la plus jolie des enfants. Son bel amant, le prince charmant la prend sur son cheval blanc... ». C'est tout à fait ça
La réalisation de l’album est impeccable. La narration est parfaite. La mise en image est classique mais agréable à commencer par la belle couverture sur fond de drapeau anglais. Le dessin d'une rare élégance et d'un grand réalisme sert parfaitement l’histoire. Les décors soignés font vivre l'atmosphère. Bref, l’album se lit assez facilement.
Au final, un album assez sympathique que je recommande aux amateurs de roman graphique psychologique. A noter également que malgré tous les aléas de la vie, il y a pas mal d'optimisme.
La falaise commence par une impression de malaise à savoir le pacte de sang de deux adolescentes qui font le serment de mourir en semble par suicide. Cela traduit le mal-être de l'adolescence.
Il faut dire qu'Astrid est une fille harcelée au collège par son côté sérieuse et trop rangée. Charlie de son côté est une fille qui souhaite être un homme et qui donc ne s'accepte pas dans son corps. Bref, les raisons de mettre fin à leurs jours ne manquent pas. Leur devise commune : hors du suicide, point de salut.
Pour la petite histoire personnelle, quand j'ai emprunté cette BD à la médiathèque, je suis tombé sur un petit post-it rose glissé entre les pages où il était inscrit ces mots qui m'ont fait plaisir : « La beauté est partout. Garde ton esprit bien ouvert ». J'ai aimé car c'est comme un message d'espoir destiné à tous ceux qui veulent se suicider à cause du regard des autres.
Dernièrement, c'était le suicide par pendaison d'un jeune garçon victime d'homophobie et harcèlement scolaire. Il y a des marches blanches qui sont organisées afin d'alerter l'opinion publique. Ce type harcèlement a malheureusement toujours existé dans le milieu scolaire à travers les époques où l'on stigmatise celui qui est un peu différent. J'espère qu'on pourra un jour y venir à bout afin d'éviter tous ces drames.
Pour ce qui est de la BD, vous constaterez que le thème est plutôt délicat. Sans vouloir révéler la fin, je dirai qu'elle ne sera pas comme on s'y attend. Le message est tout de même présent mais en toute subtilité pour ne pas se transformer en une énième leçon de moral sur l'importance de la vie.
A noter un décalage frappant entre un dessin presque enfantin aux crayons de couleurs assez marqué et le sujet plutôt macabre et presque tabou. Oui, tout cela provoque une forme de malaise certainement recherchée par l'auteure Manon Debaye dont il faut noter que c'est la première BD.
Au final, une lecture qui nous tiendra en haleine jusqu'au bout de la falaise. Après, c'est le grand vide.
Il est vrai que la connerie n'a pas de limite et que l'auteur s'amuse à inverser les adages classiques. On se souvient tous de son précédent titre : faut pas prendre les cons pour des gens. Même en inversant, cela veut dire la même chose, il fallait le faire et y penser !
Pour le reste, on va avoir droit à des sketches sur une ou plusieurs pages avec des thèmes et des décors totalement différents. Il y a toujours le même humour un peu absurde qui souligne les travers des gens et de la société en général. Le polar, le western et même Batman et Tarzan y seront évoqués.
A noter qu'après le succès du précédent titre, l'éditeur est allé dans le passé d'Emmanuel Reuzé afin d'y dénicher différentes histoires et les porter à la connaissance du public. D'autres diront qu'il s'agit de racler les fonds de tiroir à des fins mercantiles. Mais bon, quand le peuple en redemande !
Globalement, certains récits m'ont légèrement plu et m'ont fait sourire quand d'autres n'ont pas entraîné la moindre réaction notable. C'est un peu moins bon que le précédent opus, il faut le reconnaître. Sans doute, l'effort doit être fait sur la nouveauté et non des plats réchauffés.
Pour ma part, il est vrai que je ne suis pas fan de ce genre d'humour totalement crétin qui pousse très loin dans l'absurdité. J'assume. Cela reste néanmoins sympathique à la lecture pour se détendre à peu de frais.
Cette BD est un documentaire militant qui traite principalement de la semence. Visiblement, celle-ci est à la base de ce qui pousse dans nos champs. C'est un sujet pour le moins vital que celui de notre patrimoine végétal.
Or, les cultivateurs se sont tournés vers l'industrie chimiques afin d'augmenter le rendement. Le phénomène actuel est la surexploitation de nos ressources qui peuvent d'ailleurs mener à la destruction de notre monde et l'effondrement de notre civilisation. Bref, c'est le créneau de ce récit qui ne manque pas d'arguments. On voit par exemple les effets de la déforestation sur le réchauffement climatique.
Là, ce qui est en cause, c'est plutôt la diversité des variétés cultivées qui diminue drastiquement. Or, cette variété assure un équilibre biologique à la Nature.
On va remonter jusqu'à la Préhistoire où l'homme a commencé à domestiquer les végétaux en produisant l'agriculture afin de se nourrir. Il y a eu un choix dans les plantes et les graines à produire. L'homme a sélectionné les plus belles céréales. Bref, on exploite les sols depuis plus de 10.000 ans.
Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on a assisté à une politique du rendement afin de vaincre les famines dans le monde. Il a fallu l'aide de la science et notamment des pesticides pour venir à bout des parasites et des maladies. Cela s'est transformé en une dépendance aux produits chimiques qui profitent à de grosses multinationales comme Monsanto.
La BD va surtout remettre en cause un catalogue officiel des espèces et des variétés de plantes qui impose des lois qui vont en faveur du productivisme au détriment de la variété des plantes cultivées.
J'ai bien aimé le début mais un peu moins la seconde partie qui semble être un bras de fer entre les institutions européennes et une avocate de la cause des cultivateurs souhaitant produire à l'ancienne les variétés. Il faut dire également qu'entre agriculteurs, ils sont assez partagés. En effet, les avantages sont considérés par la plupart comme supérieurs aux risques.
Qu'importe, le combat contre la législation européenne (et ses lobbies des groupes agrochimiques) continue de plus belle car celle-ci met les variétés anciennes dans l'illégalité ce qui entraîne un affaiblissement de la diversité génétique des cultures. Pour une fois, cela se terminera plutôt bien. Reste à savoir si cela changera les choses sur le long terme car il y a encore du boulot.
Une BD qui s'inscrit dans la thématique actuelle en faveur de la biodiversité. Elle est utile pour comprendre les véritables enjeux qui se jouent actuellement car il est vrai que le sujet des semences n'est pas très connu du grand public. Bref, c'est un retour à la terre.
Josef Mengele est l’archétype même du criminel nazi dans ce qu’il a de plus horrible dans la personnalité sans once d’humanité. Il a officié à Auschwitz en conduisant des millions de gens à la mort sans le moindre regret. Il était le médecin qui menait des expériences anthropologiques et génétiques assez morbides pour le Reich.
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il était l’un des plus grands criminels recherchés. Cependant, il a bénéficié du soutien familial de son père possédant une fabrique de matériel agricole en Bavière. Ce dernier comptait sur la bienveillance des américains dans un contexte de guerre froide mais les crimes étaient bien trop importants pour laisser passer.
Cela a conduit à une fuite en Argentine en 1949 au moment où ce pays était dirigé par un militaire de formation à savoir Juan Perón. Il est vrai qu’il y a une forme de sympathie entre les dictatures dans le monde. Le modèle allemand était une source d’inspiration pour l’Argentine qui se rêvait d’être une véritable puissance en Amérique du Sud.
Du coup, entre 1946 et 1952, sous les deux présidences Perón, plusieurs milliers d’anciens nazis dont de nombreux criminels de guerre notoires sont arrivés en Argentine grâce à différentes filières. Il y a l’un des plus célèbres d’entre eux à savoir Adolf Eichmann qu’on va d’ailleurs rencontrer au cours de la lecture. On croisera également Vittorio Mussolini, l'un des fils du Duce. Bref, au-delà des nazis, cela concerne tous les fascistes dans le monde.
L’Argentine a été un véritable havre de paix, une terre d’asile des nazis en cavale. On les voit dans les dîners mondains. On les voit prospérer dans les affaires. Il faut dire qu’avant même la fin du conflit mondial, des capitaux allemands transférés en Argentine financèrent la naissance d'une centaine de sociétés. On les voit également en train de siroter leur cocktail assis sur une chaise longue au bord de leur piscine dont le sol est recouvert d’une croix gammée. C’est la bella vita ! Inutile d’indiquer le malaise que cela peut provoquer chez le lecteur.
Cependant, le sinistre personnage qu’est Josef Mengele en veut toujours plus. Cela va le conduire à la paranoïa la plus totale et à sa perte. Mais bon, je trouve à titre personnel qu’il a plutôt bien vécu sa retraite en Amérique Latine et qu’il aurait dû être puni très sévèrement pour les crimes contre l’humanité qu’il a commis.
Au renversement de Perón, le docteur Mengele, l'ange de la mort d'Auschwitz, quitta Buenos Aires pour le Paraguay. On sait également qu’en 1960, un coup de tonnerre sema le trouble pour la sérénité des nazis d'Argentine car un commando israélien enlève Adolf Eichmann, l'un des principaux exécutants de l'Holocauste. L’étau se resserre alors sur Josef Mengele qui est poursuivi par les enquêteurs allemands et israéliens.
On sait il se noya mystérieusement alors qu'il se baignait près de Sao Paulo au Brésil en 1979. Il fut enterré sous un faux nom et ses restes ne furent exhumés et identifiés qu'en 1985.
Un mot sur le dessin de Jorg Maillet pour indiquer que son dynamisme transmet parfaitement le rythme et l’énergie du scenario de Matz. J’ai également vu que ce roman d’origine d’Olivier Guez est adapté actuellement au cinéma.
J’ai beaucoup aimé la lecture de cette BD passionnante qui retrace parfaitement une version réaliste des faits. Cela donne quand même froid dans le dos !
Thorgal revient mais sous une autre forme, celle d'une saga racontée à chaque tome par un auteur différent. On va commencer par Robin Recht qui se penche sur la belle Aaricia, la compagne de Thorgal qui a bien vieillie depuis.
Pour rappel, Thorgal existe depuis près de 40 ans. J'ai grandi avec lui au large de son île scandinave à bord d'un drakkar viking. Je l'ai vu évoluer au fil des années. Il a même exploré le Nouveau Monde bien avant Christophe Colomb au fameux pays Qâ.
Le cocktail du succès ? Un mélange entre mythologie nordique et science-fiction puisque Thorgal est un extra-terrestre. Le duo Rosinski-Van Hamme a laissé la place à une nouvelle génération d'auteurs qui ont pris la relève pour le meilleur et pour le pire avec trois spin-off sur 25 albums en une décennie. Il y a eu incontestablement une surexploitation commerciale qui n'a pas ravi les fans de la première heure et c'est le moins qu'on puisse dire.
Avec ce nouveau concept, chaque auteur va donner sa vision personnelle du mythe thorgalien. C'est un peu ce qui se passe actuellement sur la série consacrée à Conan le Barbare. D'ailleurs, Robin Recht avait signé l'un de mes titres préférés à savoir « La fille du géant de sel » où son traitement m'avait littéralement scotché d'extase. C'est le digne successeur d'un certain Alex Alice.
On peut dire sans rien dévoiler que notre auteur commence très fort avec une prise de risque assez audacieuse qui mènera loin. Je suis plutôt preneur et même acheteur. Thorgal, c'est comme une bible pour moi. Oui, j'ai été convaincu par cette relance de la série. Robin Recht a su donner une dimension supplémentaire au récit de notre héros.
A noter sur la forme un grand format inédit ce qui change de l'habituel. Par ailleurs, le graphisme est sombre et dynamique avec un trait semi-réaliste qui convient parfaitement au récit. C'est efficace avec une belle sensation de fluidité. Les dessins explosent littéralement chaque page et les personnages sont suffisamment nuancés pour ne pas être caricaturaux et capter notre attention. Les planches de dessins sont d'une rare beauté et d’une finesse exquise. La colorisation est également très réussie. Un seul mot : magnifique !
Un mot pour dire que la conclusion de ce récit est absolument magnifique. C'est sans doute le meilleur final de toute la saga. J'ai rarement été aussi subjugué. Bon, c'est 5 étoiles.
En résumé, c'est une lecture qui offre une réelle plus-value par rapport à un personnage devenu un mythe. C'est un bel hommage et même un très bon travail ! Un régal pour les yeux, un must pour les collectionneurs et fan de Thorgal. Une BD à acheter les yeux fermés et à dévorer sans hésitation !
Kathy Austin est revenue sur les terres écossaises pour découvrir que la maison que lui avait légué sa tante est partie en fumée dans un incendie. Entre espionnage russe et mystérieuse présence extra-terrestre, elle va évoluer au fil de son enquête afin de percer ce nouveau mystère et découvrir toute la vérité.
C'est toujours aussi agréable à la lecture grâce au savoir-faire de Léo et Rodolphe. L'histoire se lit toujours avec autant de plaisir. C'est un tome de transition qui avance lentement en dévoilant de nouveaux mystères et de nouveaux personnages. Le paranormal reste la thématique principale. On se demande par exemple si le phénomène des crop circles (à savoir ces figures géométriques géantes qui apparaissent dans les champs de céréales) est réellement d'origine extraterrestre.
On relèvera également un dessin très avenant et fluide qui nous permet de vite nous plonger dans les aventures de la belle espionne du MI16 qui ressemble d'ailleurs un peu à une certaine Kate Middleton.
En effet, graphiquement, le dessin se situe dans une veine très travaillée aussi bien au niveau du trait que de la colorisation. Il est très agréable et donne de belles planches dans l'ensemble.
L'Ecosse apparaît comme une terre plus belle que jamais mais enveloppé dans un certain mystère autour de ces vieilles pierres et sa nature sauvage. Il faut dire que d'antiques châteaux surveillent des lochs enveloppés de brouillard.
Au-delà des cornemuses et du whisky, on ne manquera pas les péripéties aventureuses de Kathy dans ce voyage dans les Highlands.
La louve boréale est un joli conte qui nous indique qu’il faut respecter la nature et ses bêtes sauvages. Le cadre sera celui de la ruée vers l’or dans le Yukon à la fin du XIXème siècle. C’est celui de la cupidité des hommes pour l’or qui poussent ces derniers à détruire l’environnement.
On va suivre le parcours d’une jeune femme qui va quitter l’Europe suite à un terrible drame familial afin de rebâtir sa vie sur de nouvelles bases. Le salut est dans la fuite pour Joana qui sera finalement actrice d’une randonnée sauvage pour le moins dramatique. Il faut dire que les conditions du grand nord ne pardonnent pas. Et puis, il y a cette louve qui défend son territoire de l’invasion de ces hommes assez cruels.
Le dessin est plutôt naïf et enfantin mais il s’inscrit très bien pour donner du relief à ce récit initiatique qui ne fera pas dans la dentelle non plus. Le jeune lecteur ne pourra sans doute pas accéder à cette lecture malgré une couverture assez trompeuse. C’est toute la difficulté de ce type d’œuvre qui peut induire en erreur.
A noter également qu’il s’agit d’une œuvre plutôt dense à la lecture. Cependant, il y a de magnifiques planches qui méritent qu’on s’y attarde. Il se dégage non seulement de la puissance mais également une certaine forme de poésie. Certes, c’est de la ligne claire mais avec une touche de modernité qui me plaît assez grâce sans doute à un magnifique jeu de couleurs.
J’avoue avoir eu un peu de mal à digérer cette fin qui ne me semble pas très morale dans le fait que le grand méchant de service n’aura pas la punition qu’il mérite. Dans la réalité, ces mauvaises âmes arrivent toujours à leurs fins. On ne pourra pas reprocher à l’auteure le manque de réalisme.
Au final, c’est un titre à découvrir pour ceux qui aiment les grands espaces, les aventures à la Jack London sur fond d’aventure et de nature sauvage. De belles valeurs sont transmises comme l’humilité, la bienveillance et la solidarité entre femmes dans un monde sans pitié.
La couverture nous induit un peu en erreur mais cela ne rappelle qu’il ne faut jamais s’y fier. En effet, John Blake est plus qu’une aventure maritime faite de corsaire et de pirate. On est plutôt dans le registre des voyageurs dans le temps à partir des expériences d’Einstein sur la relativité. Voilà pour le cadre.
Un mot sur le dessin pour dire qu’il est dans un style assez réaliste qui me plaît généralement beaucoup (n’étant pas très adepte du minimalisme). Les décors sont vraiment magnifiques et concourent à rendre le récit assez agréable à la lecture. Les puristes déploreront cependant un manque de fluidité dans les personnages qui paraissent assez statiques.
Au niveau du scénario, on aura droit à une intrigue de course poursuite entre un milliardaire assez mafieux ayant bâti sa fortune sur un crime et qui essaie d’effacer toutes les traces. On a du mal à cerner les enjeux qui auraient pu être d’un autre ordre compte que le combat entre le bien et le mal. En effet, cette formidable découverte qui rend possible le voyage dans le temps offrait bien plus de perspectives.
Au final, cela reste une aventure adolescente dans ce qu’il y a de plus classique. Pour autant, le divertissement sera assuré. Cependant il est vrai qu’il me manque, à titre personnel, une certaine forme de maturité. Pour autant, le découpage assez cinématographique donne l’envie de lire.
L’originalité provient du fait d’avoir transformé l’un des plus mystérieux bateaux fantômes à savoir la Mary-Alice en navire qui voyage dans le temps et dont les occupants restent prisonniers. Passé l’effet de surprise, il ne reste plus rien de vraiment consistant qui rendrait cette aventure vraiment palpitante.
Comme dit, cela ravira les plus jeunes, fan de l’auteur Philipp Pullman auteur de « A la croisée des mondes ».
Waterlose met en scène la période de captivité de l'Empereur Napoléon totalement déchu. Il s'agit de petits sketches par planches qui s'enchaînent sur sa petite personne. Il faut dire qu'il s'ennuie ferme à Sainte-Hélène. On sait que cette île lui sera fatale.
Mais bon, peut-on réellement s'apitoyer sur son sort ? La plupart des dictateurs connaissent des fins tragiques. Certes, ce fut un grand homme de par l'Histoire faite de conquêtes. Il va mettre ce temps à profit pour raconter ses mémoires à son fidèle Las Cases qui deviendra son biographe.
On reviendra en effet sur son passé avec les différentes étapes de sa vie comme la campagne d'Egypte, l’attentat du 24 décembre 1800, son couronnement, la défaite de Trafalgar, la victoire d'Austerlitz, la campagne de Russie, sa première abdication en 1814, l'exil sur l'île d'Elbe, son retour à Versailles et enfin la fameuse bataille de Waterloo. Le tout est sur un mode comique.
L'humour était un peu trop spécial à mon goût. Je comprends la démarche mais l'effet n'est pas présent. Certes, c'est assez décalé en prenant par exemple des dialogues assez contemporains hors du contexte historique de l'époque. Trop de dérision peut tuer le sujet.
Par ailleurs, j'ai trouvé le dessin assez statique et minimaliste avec un réel manque d'expressivité des personnages présents. Il est vrai que cela ressemble à du Fabcaro dans le dessin totalement figé mais cela ne produit pas le même ressort comique.
Bref, je n'ai pas été convaincu par cet album parodique. Est-ce grave docteur ? Oh que non ! On passe à autre chose. Le monde de la BD est si vaste...
On pourrait se dire que c'est encore une histoire d'amour à l'eau de rose mais en fait, pas vraiment car notre héros va tomber amoureux d'une fille qui n'a plus que 300 jours à vivre en raison de sa maladie incurable qui a déjà emporté son père. Bref, c'est plutôt un drame bouleversant, une romance tragique sous les cerisiers en pleurs.
Les thèmes principaux sont la mort, la maladie ainsi que la résilience avec deux personnages principaux qui emportent tout sur leur passage, chacun à sa manière. Le combat face à la maladie sera une chose difficile à vivre. Il y a également un côté qui rend assez touchant ce récit d'amour même si parfois les ficelles paraissent assez visibles.
C'est vrai qu'on commence avec une espèce de compte à rebours car on sait que la personne aimée va disparaître de ce monde. Pour autant, notre héroïne Miu croque la vie à pleine dent avec un courage absolument extraordinaire. Pour lui, plus les jours passent et plus c’est difficile. Il s'efforcera malgré tout de rendre les jours restants meilleurs que les précédents afin d'apporter du bonheur. Leur duo fonctionne à merveille avec ce qu'il faut de retenue.
Le graphisme reflète de la douceur avec une innocence qui reste parfaitement visible. Cela rend cette lecture encore plus attendrissante. C'est tout doux et c'est rempli de bons sentiments.
La vie est parfois cruelle avec certaines personnes. Cependant, au final, elle mérite d'être vécue pour le message qu'elle laisse. C'est évidemment une bien belle leçon de vie sans vouloir tomber dans la morosité.
Au final, cette magnifique histoire en deux tomes devrait ravir les fans de manga romantique.
On continue notre exploration dans les récits de l'auteur chinois de science-fiction Liu Cixin. Il est question d'un physicien responsable d'une catastrophe avec son fils qui doit répondre devant des juges.
Le thème est celui de la science qui essaye d'aider l'humanité en menant des expériences qui parfois tournent mal. Faut-il alors remettre la notion de progrès en cause ? Faut-l traîner dans la boue ces scientifiques de génie qui font avancer l'humanité ? Certes, il y a des erreurs qui peuvent coûter cher mais c'est parfois le prix à payer.
Je ne crois pas que cette nouvelle du romancier Liu Cixin soit déjà paru dans notre pays même sous forme de livre. C'est par conséquent un inédit.
Un mot sur le scénariste et dessinateur qui a adapté cette nouvelle. Il s'agit d'un dessinateur indépendant né dans un village de la région de Sichuan, ancien graphiste et directeur artistique d'une hebdomadaire. Il n'est pas très connu dans nos contrées. Il a mis un commentaire intéressant en fin d'ouvrage où il confie qu'il donne à lire son œuvre à son épouse qui n'y connaît rien à la bande dessinée. Si celle-ci manifeste un quelconque intérêt, c'est plutôt bon signe. Si elle ne comprends rien, cela rend notre auteur assez nerveux. Bref, c'est sa boussole.
Je trouve que les dessins des visages des personnages sont assez bien rendues. De même avec les scènes d'action et les décors. Le découpage reste assez conventionnel. Par contre, on observera une assez belle colorisation ainsi qu'une bonne utilisation de la lumière. Bref, un graphisme assez attrayant. Cela participe d'ailleurs pleinement à la narration. Que dire également de ces grandioses panoramas fantastiques qui occupent quelques pleines pages !
Ce récit paraît assez pessimiste dans son développement mais il réserve au final une belle surprise au terme d'un cheminement qui ne sera pas très évident pour le lecteur lambda. J'aime à penser que l'espoir est toujours possible pour sauver notre planète.
Au final, voici une série qui dans son ensemble mériterait bien plus d'attention. Un album réussi qui offre un bon moment de lecture.