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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7439 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:46:46

    J'avais envie depuis longtemps de lire cette bd érotique qui est la plus commentée du site alors que le genre est plutôt délaissé dans son ensemble. C'est quand même signé de la main d'un grand maître que j'apprécie bien, à savoir Manara. Et puis, il y a beaucoup de publicité actuellement autour de la récente réédition couleur des 4 tomes. Pour ma part, je me suis plongé dans l'intégrale en noir et blanc toujours en quête d'une certaine ouverture d'esprit... (je devrais plutôt dire une ouverture des sens).

    On pourra longuement débattre sur le fait que la femme est un peu présentée sous de mauvais aspects bien peu flatteurs. Cependant, le dessin de Manara les rend sublimes de beauté et de sensualité. Faut-il alors obligatoirement prendre tout au premier degré ? Je ne le pense pas car c'est riche en messages et en réflexions sur la sexualité. Est-ce du porno chic ? J'aurais envie de dire "à bas le conformisme !" et laissez-vous pervertir ! :8

    Je dois bien admettre qu'il y a de l'inventivité dans l'air avec ce petit boitier magique qui fait ses effets entre le clic et le déclic. Le scénario est plutôt bien construit notamment dans les deux premiers tomes. Qui n'a jamais fantasmé sur la femme folle de désir ? C'est clair que c'est à déconseiller aux nonnes effarouchées et aux gens de bonne vertu. L'auteur se laisse aller et le lecteur se laisse prendre à ce petit jeu sensuel. Le déclic est devenu un grand classique de la bd érotique et ce n'est pas pour rien. Laissez-vous tenter à l'occasion !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:45:56
    Batman & Dracula - Tome 1 - Pluie de sang

    Quand je dis que les différents Batman que je lis se suivent et ne se ressemblent pas, c'est réellement vrai. J'étais assez curieux de voir la rencontre entre deux chauves-souris célèbres. Le chevalier noir contre le Prince des vampires : il n'y a pas de place pour deux à Gotham City !

    C'est sanguinolent à souhait. Normal quand même pour une histoire de vampire ! J'ai été très surpris par la direction qu'allait prendre cette histoire. Pour une fois, cela se termine quand même assez mal. J'ai l'impression qu'on utilise Batman pour en faire ce qu'on en veut. C'est véritablement un récit totalement indépendant du reste de la série même si on retrouve le Joker ou encore Catwoman.

    L'héritage de Dracula, le second volume, pose une problématique assez intéressante : Batman est devenu lui-même son pire ennemi ! Va-t-il conserver son âme en résistant à l'appel du sang ? J'ai adoré cette thématique horrifique.

    Le trait du dessinateur colle à merveille à l'atmosphère résolument gothique de Gotham. Il y a des jeux d'ombre et de lumière parfaitement réussi. Je crois que les amateurs d'histoire de vampires et autre fan club de Requiem, Chevalier Vampire vont aimer...

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:44:07

    Code Mc Callum, c'est de l'action à l'état pur. Le mélange sexe rock n' roll et drogue semble fonctionner à merveille. L'intrigue parait un peu basique mais on a la joie de découvrir la jeunesse pas toute rose de notre héroïne Carmen.

    La scène d'ouverture est magistrale et pose beaucoup d'interrogation. Par ailleurs, le dessin et les traits des personnages sont plutôt bien réussis malgré un côté assez naïf. Le futur évoqué dans son aspect politique et sociologique apparaît plutôt bâclé mais ce défaut se retrouve également dans la série mère.

    Cependant, l'incontestable réussite de cette BD est de ne pas tout dévoiler et de susciter le mystère autour de certains personnages et de certaines actions. Je trouve également que les personnages secondaires (ex: Darren, le premier Ministre britannique...) sont bien exploités ce qui les rend intéressants. Peu importe si on risque l'indigestion dans l'univers de Carmen, cette BD mérite à mon sens d'être lu.

    Le second tome est d'une incroyable réussite technique avec le parallèle sur le monde de la corrida et celui des tueurs à gage à travers l'action du matador.

    Le troisième tome diffère un peu des précédents en accentuant le mystère au sujet de l'identité du fameux tueur au doux nom codé digne d'un James Bond à savoir le Spectre. C'est très efficace dans l'élaboration du scénario. Il y a juste quelque chose qui m'a chiffonné: on apprend dans le récit que notre Carmen est resté enfermée dans une cuve de liquide amniotique plus de 3 ans. Or, sur le dos de la bd, dans le résumé, on peut lire "plus de 2 ans". Que j'ai horreur de ce type de fautes dignes d'un amateur! A croire qu'il n'y a pas de relecture avant de présenter une bd au public.

    Fort heureusement, cette série ne va pas s'étaler au-delà de 5 tomes. J'ai beaucoup aimé le lien qui est fait entre le dernier tome et le premier de la série-mère voir les suivants. On va retrouver bon nombres de personnages par la suite (par exemple Léonid dans le tome 7). Il y a une très bonne coordination de l'ensemble. Par ailleurs, le tome 5 se termine par la magistrale scène d'ouverture. Le lien est également réalisé à ce niveau. C'est franchement une bonne réalisation dans le scénario qui semble maîtrisé de bout en bout.

    Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:41:46
    Les coulisses du Pouvoir - Tome 1 - Mort d'un Ministre

    J’ai bien aimé explorer ces enquêtes policières dans le milieu de la politique. Le scénario est signé Philippe Richelle (déjà auteur de l'excellent Amours fragiles qui m'avait convaincu). Les personnages ont réellement une consistance actuelle qui sonne juste. Ils sont traités avec beaucoup de justesse. C'est l'un des grands points forts de cette bd où l'ambiance est légèrement glauque.

    Nous explorons à travers cette série les arcanes du monde politique, en ce qu'elles ont de plus pourri : chantage, malversations diverses, meurtres...
    On retrouve une critique à peine déguisée de notre vie politique française à travers une histoire située en Angleterre, puis à Bruxelles. L’intrigue réserve bien des surprises. Un des thrillers politico-financiers les plus complexes mais palpitants pour peu qu'on s'accroche.

    Le dessin est également très efficace jusqu’au tome 7 où Delitte ne dessine plus (et cela se voit). Il y a comme une espèce de décrochage qui se confirme sérieusement au tome 8. Je n'ai pas trop apprécié ces deux derniers volumes. La déception est telle que je ne continuerai pas à investir dans une série où il manque manifestement un bon dessinateur. Et puis, inutile de sa voiler la face, je le dis tout fort : il y a des série qui au bout de 7 ou 8 tomes vous endorment et vous lassent ...

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:38:40
    Le testament du Docteur M - Tome 1 - Les Araignées

    Une lecture haletante et passionnante que voilà ! Pourtant, je m'étais rudement méfié quand j'ai vu le nom de Pecau au scénario. Il faut dire que L'Histoire Secrète m'avait tellement déçu après un bon départ.

    Cependant, il faut toujours laisser une chance car on pourrait passer à côté de quelque chose d'intéressant. Et c'est bien le cas ici ! Nous avons un scénario de très grande qualité qui s'appuie habilement sur deux enquêtes menées en parallèle. Le dessin colle parfaitement à la sombre ambiance de cette série.

    C'est bizarre mais il ne faut pas également se fier aux couvertures un peu naïves qui ne reflètent pas le côté sombre de cette histoire mystérieuse. Il y a de très bonnes idées comme l'exploitation d'un extrait de film du réalisateur allemand Fritz Lang. C'est d'ailleurs le point de départ de cette intrigue qui ravira les amateurs cinéphiles.

    Et puis, j'ai beaucoup aimé la personnalité charismatique de l'inspectrice Lotte à la fois acariâtre et touchante d'humanité. Il y a également des liens qui sont réalisés avec des enquêtes qui ont réellement existé et qui apporte un côté troublant à l'ensemble.

    Au final, j'ai été impressionné par ces tomes du testament du Docteur M. On espère que la suite égalera cette qualité. C'est un bon thriller très efficace. Il ne demande qu'à être un peu plus connu...

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:37:42

    Mais quelle horrible histoire ! J'en suis encore tout retourné. Quelques fois, on voudrait pouvoir changer les choses à notre guise. Le doute ne devrait jamais être permis dans une relation de confiance. J'ai adoré le concept et j'ai adoré ce récit.

    Il est intéressant de voir qu'on peut être une star dans un domaine précis mais revenu dans la vie quotidienne, n'être plus rien. On peut également souffrir de cette situation. C'est bien ce qui arrive à notre Missy, une jeune femme aux contours plus que généreux qui officie dans un cabaret.

    Le dessin est épuré et les visages sont volontairement absents. Cela confère un cachet particulier à ce one shot pas comme les autres. C'était un exercice plutôt périlleux que de laisser s'exprimer les corps plutôt que les visages dans une histoire de déboires amoureux. C'est un pari réussi. La force d'expression réside tout simplement dans l'absence de visage !
    On pourra y mettre le visage qu'on imagine. C'est une véritable interaction avec le lecteur.

    Missy mérite votre attention. N'hésitez pas à la découvrir si vous tombez dessus !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:36:59

    La guerre des OGM est une bd documentaire qui nous explique ce que sont ces fameux organismes génétiquement modifiés et pourquoi ils sont dangereux pour l'homme et son environnement. Il y a un véritable parti pris de la part des auteurs alors qu'au départ, j'espérais que cela reste plutôt neutre. C'est vrai que je croyais naïvement que les OGM étaient peut-être une solution aux famines à travers le tiers-monde et l'avenir d'une humanité en voie de surpopulation. J'ai plutôt confiance en la Science comme d'autres feraient confiance en la Foi divine.

    La démonstration des auteurs a été assez convaincante. Cela souligne bien les différents dangers ! Je comprends mieux les passions que cela déchaîne à travers le monde.
    Mais attention, je le répète : je n'approuve aucunement la violence par les actes et les voies de fait réalisés au mépris de la loi. Ce récit aborde également le combat de José Bové et d'autres leaders altermondialistes à travers le monde. Leurs méthodes sont plutôt musclées, on le sait. Ils se battent pour une cause qu'ils croient juste pour sauver la nature et l'homme. Il ne faut pas jouer aux apprentis sorciers avec les plantes ou sinon gare !

    J'ai quand même encore un petit doute qui demeure. J'aimerais entendre la voix de ceux qui défendent les OGM pour pouvoir me faire une idée concrète. Si nos auteurs ont raison, cela ferait très peur et je n'ose pas croire un tel schéma catastrophique. Les OGM sont également utilisés à bon escient dans le domaine médical et pharmaceutique sans que cela ne pose de graves problèmes. Les auteurs ont pris soin de bien faire la distinction au début de leur démonstration. En tout cas, le débat est assez intéressant.

    Cette bd aura eu le mérite de m'apprendre de manière approfondie quels sont les véritables enjeux de la guerre des OGM. J'avais récemment visité une exposition assez mal faite je dois dire où je n'avais rien retenu de concret. Cette bd documentaire a été plutôt un bon moyen d'expression et de compréhension. J'ai bien aimé le fait que chaque aspect du problème a été étudié dans les différents chapitres : la définition, l'histoire, le cadre juridique et scientifique, la guerre industrielle ...

    Maintenant, je ne suis pas totalement dupe. Sous le couvert du progrès, une seule multinationale agricole ayant à coeur d'exploiter son brevet sur des organismes vivants peut entraîner un véritable bouleversement de la nature. Comme dit, il y a de quoi s'interroger !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:34:10
    Fables (couverture souple) - Tome 1 - Légendes en exil

    J'ai bien aimé ce concept de ces fables revisitées à la sauce moderne. C'est à la fois innovant et passionnant à souhait.

    On découvre un monde étrange qui a ses propres règles ainsi qu'une histoire commune. On retrouve des personnages charismatiques de notre enfance tel Blanche Neige ou encore le grand méchant loup dans la peau d'un détective privé. Cependant, les situations rencontrées sont purement adultes.

    Le trait est réaliste pour souligner que c'est bien ancré dans une certaine réalité. Du coup, on n'a pas trop de mal à croiser des créatures étranges doués de la parole. Il est également question de politique, d'internet et de start-up ... Le mélange opère bien comme par magie !

    C'est certainement l'un des meilleurs comics que j'ai pu lire ces derniers temps car il s'agit d'une série très originale et divertissante. Il y a tout ce qu'il faut pour passer un agréable moment de lecture avec des personnages charismatiques, des dialogues exquis et une imagination des auteurs assez débordante qui reste dans les limites de la crédibilité.

    Le plaisir fut intense d'autant qu'il y a un véritable renouvellement de l'histoire à chaque tome. Sur la forme, il n'y a rien à redire également.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:32:37

    Cette histoire d'élu est franchement remarquable. On part sur un constat intéressant. Il peut quelque fois arriver que vous puissiez échapper à une mort inéluctable. Votre vie s'en trouvera complètement changée. Ce récit va plus loin puisque le miraculé de service peut alors accomplir de véritables miracles en guérissant des malades par exemple. Et si c'était le nouveau Jésus qui revient sur Terre pour nous éviter l'apocalypse ?

    On va aller vers une surprise finale qui sera de taille. Les choses ne sont pas toujours ce que l'on croit, ni ce que l'on aimerait qu'elles soient. Cette pensée s'applique ici à 100%.

    C'est un récit assez osé mais qui a le mérite de poser de bons jalons sur une théorie plausible. La force de cette histoire est de rester bien ancrée à une réalité, celle d'un gamin de 12 ans dans l'Amérique profonde et qui prend conscience d'un destin qui le dépasse.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:31:58
    Happy Books - Tome 1 - Happy Sex

    C'est quand même incroyable ! Je venais à peine d'acheter cet "happy sex" que ma femme qui ne lis pratiquement jamais de bd s'est jetée dessus. Moralité : le sexe intéresse et le sexe fait vendre.

    Au début, j'ai dû lutter contre toutes mes forces pour ne pas succomber à l'achat de ce qui est signé Zep. Il me fait penser à un auteur qui provoque tout de suite une avalanche de billets de banque sur toutes les conneries qu'il peut sortir. J'ai déjà dû acheter la collection entière de Titeuf pour mes gamins. Je n'aime pas trop son humour pipi-caca au raz des pâquerettes.

    Pourtant, je dois dire que sur ce coup-là, j'ai été bluffé par quelque chose qui m'a bien fait rire. C'est souvent drôle et pertinent. Happy sex est une succession de situation qui se termine plutôt mal. Je ne vois pas très bien alors ce qu'il y a d'happy là-dedans à moins d'aimer les frustrations et autres humiliations ...

    A lire en couple ? Pourquoi pas !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:30:15
    Miss pas touche - Tome 1 - La Vierge du bordel

    J'ai bien aimé les aventures de cette Miss pas touche. Tout juste le début où survient ce terrible drame me semble un peu léger car Blanche oublie vite sa peine. On a dès lors l'impression que le rôle de la soeur Agathe n'était qu'un alibi pour plonger notre héroïne un peu prude et réservée dans le monde des maisons closes. Cela donnera lieu à des situations assez cocasses et marrantes.

    La collection Poisson Pilote est une de mes préférées. Elle m'a rarement déçu car elle arrive souvent à produire des oeuvres intelligentes, tendres et humoristiques. Bref, on s'amuse, on éprouve un plaisir à la lecture. La narration est fluide et rapide : cela aide le lecteur à se plonger dans le Paris des années folles. Le trait est à la fois enlevé et léger. C'est un travail réellement impeccable.

    Au final, on peut considérer que c'est une série vive, fraiche et dynamique comme je les aime.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:29:35

    J'avais déjà beaucoup aimé du même auteur espagnol Paco Roca les one-shot Le Phare ainsi que Les Rues de Sable que j'ai posté récemment à votre attention. En l'espèce, il nous entraîne dans le monde de la peinture en nous livrant les secrets de l'inspiration de l'un des plus grands génies du XXème siècle à savoir Salvador Dali.

    La thèse est pour le moins très audacieuse. J'avoue que cette lecture m'a profondément troublé. Une amie artiste m'avait peint il y a une dizaine d'années une reproduction de Dali que j'affectionnais à savoir la Girafe en feu qui avait été peinte en 1936 à une époque de grande agitation politique. Ce tableau au format géant trône encore dans mon salon. Quand j'ai découvert la raison qui a poussé le peintre fantasque et excentrique à réaliser cette toile, j'ai de quoi me poser de sérieuses questions. Ce n'est qu'une hypothèse à prendre comme telle et même peut-être un mauvais procès de la part de l'auteur. Cependant, il y a comme un parfum d'authenticité à ce récit ...

    Pour autant, j'admire le travail qu'il a accompli. Les planches sont de toute beauté. Il y a toute une finesse pratiquement inédite. L'histoire est envoutante à souhait. Je recommande cette lecture qui ne laissera pas indifférent. C'est une belle oeuvre mais éprouvante.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:28:53

    Je ne suis pas mort est l'histoire de la rédemption d'un homme qui se découvre à l'aube de sa vieillesse dans le genre "il n'est jamais trop tard pour bien faire". Il vient en effet d'atteindre l'âge fatidique des 60 ans. Il n'est plus qu'un vieux débris pour sa famille et pour ses collègues de travail. Alors, il est viré manu militari de son emploi car il n'a pas su s'adapter à l'ère de l'informatique. Son épouse lui laisse un mot pour lui indiquer qu'elle le quittait illico presto. Elle a prit soin bien entendu de vider les comptes en banque et de changer de numéro de portable. Cet homme a tout perdu en l'espace d'un instant. C'est vraiment triste... :((

    C'est vrai que cela fait cliché et que les ficelles paraissent très grosses. Mais je n'y peux rien : j'ai éprouvé tout de suite de la sympathie et j'ai eu envie de connaître l'histoire de cet homme qui commence véritablement le jour où la branche de l'arbre cède alors qu'il voulait se pendre. Il va totalement se retirer du monde pour vivre en harmonie avec la nature. Cela ne sera d'ailleurs pas chose facile.

    L'auteur a voulu démontrer qu'il ne faut pas être matérialiste, qu'il faut retourner vers les vraies valeurs et vivre en harmonie avec la nature. Bref, des thèmes très écologistes qui peuvent paraître utopiques ou passéistes à bien des égards.

    Il y a des choses ou des comportements qui m'ont parfois agacé (par exemple le repli sur soi) mais je me suis laissé emporter par l'essentiel. Cette histoire est touchante avec une fin véritablement poignante. A ma grande surprise, ce titre fait tout de même partie de la sélection officielle du festival d'Angoulême 2010.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:28:03
    Nicolas Eymerich, Inquisiteur - Tome 1 - La déesse

    Ce n'est pas seulement l'originalité que je récompense en attribuant 4 étoiles mais également l'ingéniosité de la mise en scène. Ce n'était pourtant pas une idée facile à mettre en oeuvre.

    Nous avons en effet un homme d'Eglise qui devient l'Inquisiteur Général du Royaume d'Aragon en 1352. Il se passe des choses étranges dans la région qu'on attribue à de la sorcellerie. Nicolas Eymerich va mener son enquête minutieusement.

    Or, les ramifications de celles-ci s'étendent bien au-delà de sa propre époque... et de la nôtre. En effet, on suit en parallèle les voyageurs d'astronef en l'an 2194. Le lien ne sera pas du tout évident au début. Je dois également bien avouer que cette seconde histoire dans un décor totalement futuriste est bien moins accrocheuse comme on aurait pu l'espérer.

    L'atmosphère que nous font vivre les auteurs est unique en son genre. Il y a également tout un pan d'idéologie religieuse sur des questions de foi. J'ai beaucoup aimé une thèse assez audacieuse qui a été posée par l'un des protagonistes : et si le diable n'était que la face cachée de Dieu ? Et si c'était bien la même personne ?... Bref, cela pose des questions assez intéressantes et cela anime notre réflexion.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:26:39

    Et de 4 ! C'est la quatrième fois que j'attribue 4 étoiles à une oeuvre de Renaud Dillies (après Betty Blues, Mélodie au crépuscule et le fameux Sumato). Je me dis que je dois naturellement sacrément aimer cet auteur qui n'était pourtant pas resté gravé dans ma mémoire. Le constat est pourtant bien là. Il arrive à me faire passer une espèce de vibration dans le coeur. Ces personnages me touchent profondément. Ce n'est certes pas la grande aventure mais il y a dans ces récits de ces petits riens qui font qu'une vie peut être une source de richesse.

    Le contexte de cette histoire est plutôt un monde morose où des exclus de la société se font assassiner dans l'indifférence générale, où il n'arrête pas de pleuvoir sur le pavé de la ville, où des voleurs vous arrachent un vieux sac à dos que vous gardiez précieusement depuis votre enfance. Au milieu de tout cela, je vous laisse découvrir ce que peut être au sens propre ou imagé un jardin en hiver. Une merveille !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:25:52
    Monsieur Noir - Tome 1 - Monsieur Noir 1

    La lecture de ce conte allégorique à l'imagerie très "Disney" m'a laissé perplexe. En effet, rien dans le dessin plutôt naïf ne semble conduire à une fin si "noire" sans mauvais jeux de mots.

    Personnellement, je ne comprends pas pourquoi notre petite héroïne qui a certes grandi bascule aussi vite vers le mal en détruisant le symbole de son innocence. On aurait dû ressentir une évolution conduisant vers ce choix. Mais, non. Alors, je suis un peu déçu de ne pas avoir saisi.

    Cette BD ne sert pas à merveille le message pessimiste de son auteur : c'est le moins qu'on puisse dire. Le reste me semble d'une grande platitude et les personnages inodores. Une fois la certitude qu'en gros "il ne se passera rien" acquise, on peut accepter de se laisser accompagner à cette frêle échappée libre. Cependant, tout est question d'humeur. Pour autant, la lecture de ce conte aux airs "d'Alice aux pays des merveilles" demeure très plaisante.

    Je me promets néanmoins de relire l’intégrale que je possède sur cette œuvre afin de trouver qu’est-ce qui m’a échappé au point que certains lecteurs n’hésitaient pas à mettre culte. C’est pourtant l’un de mes scénaristes préférés et cela aurait dû faciliter une appréciation réellement positive. J’ai un peu regretté après coup mon achat après avoir lu les critiques dithyrambiques. Mais bon, c’est plutôt rare que je sois en inadéquation totale avec le sentiment collectif quand j'achète une bd. Cela arrive parfois et cela reste toujours résiduel.

    La relecture a bien eu lieu près de 2 ans et demi après. Elle paraissait nécessaire pour comprendre les mécanismes subtils où il est question de plaire à l'entourage pour accaparer le pouvoir. J'ai commencé à saisir des détails et des réflexions qui laissaient devenir le changement qui allait s'opérer chez cette pauvre petite fille. Finalement, je trouve que l'oeuvre est aboutie et je conseille désormais l'achat mais avec prudence car cela ne plaira pas forcément à tout le monde.

    Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 3.5/5 - Note Globale: 3.5/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:25:06

    J'ai bien aimé cette histoire qui se passe dans le royaume de Jérusalem durant la période des croisades. Le scénario signé par Istin est encore une fois à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer. Bien entendu, il y a des inspirations diverses. Je pense notamment au Seigneur des anneaux pour ces êtres encapuchonnés dans les ténèbres mais également au film Kingdom of Heaven de Ridley Scott. Mais bon, on ne va pas se plaindre pour une fois qu'il fait quelque chose en dehors de ses épopées celtiques !

    En effet, la mise en scène est très bien réalisée avec une mention toute spéciale pour l'introduction qui nous plonge dans la tourmente de cette époque. Bien entendu, il est question de religion entre la foi chrétienne et celle des musulmans mais également de pouvoir. Le dessin réaliste épouse à merveille l'ambiance des croisades avec des décors de rêve.

    C'est sombre et ésotérique à la fois. J'aime déjà beaucoup le genre "polar médiéval". Ici, il y a une réalité historique qui semble renforcer le propos. On suivra donc cette série avec la plus grande attention.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:23:50
    Vinci - Tome 1 - L'ange brisé

    C'est la deuxième bd que je lis où un grand personnage de notre culture est ainsi présenté sous les traits d'un meurtrier sanguinaire (voir Le Jeu lugubre où il est question du peintre Dali). C'est une véritable réécriture de l'histoire mais cela pourrait aisément être un récit véridique car on ne connaît jamais aussi bien les personnes. Le doute est permis.

    Ce diptyque est réellement bien construit et captivant à souhait. L'auteur Convard nous fait passer un excellent moment de lecture en poussant assez loin l'audace. Il y a du suspens mais surtout des surprises notamment quant à l'identité secrète d'un personnage non dévoilé ou du tableau que le roi François 1er tient tant à cacher au reste du monde. Par ailleurs, il y a une certaine cohérence des scènes assez bien respectées tout en étant inclus dans la réalité historique de l'époque.

    Il est dommage que le dessin soit si académique. Les personnages sont souvent figés. Par contre, cela va mieux au niveau des décors de Milan à Venise en passant par Florence. L'architecture est fidèlement reconstituée et on s'y croirait. Bonne mention également pour les deux couvertures.

    Les amateurs de la grande Histoire seront peut-être un peu choqué par cette relecture de la vie de l'un des plus grands génies et visionnaires de son siècle. Pour ma part, j'ai réellement bien aimé cette intrigue dont la conclusion répond en tout point à mon attente même si on pourra reprocher un manque d'originalité. Au moins, cela reste tout à fait crédible et cela jette même un trouble entre l'ombre et la lumière.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:22:07

    Le signe de la lune est une lecture réellement magique qui nous emmène en 1920 dans un petit village perdu dans la campagne espagnole où les croyances ancestrales sont profondément ancrées. J'ai trouvé ce conte tout simplement magique. Cette histoire nous livre de bons moments en perspective avec des planches hallucinantes de beauté.

    La première partie est construite à travers quatre personnages dont les destins s'entrecroisent. Un drame va se jouer. On nous dit qu'il faut toujours affronter nos peurs. Or, quelquefois, le courage d'affronter la peur et l'angoisse se termine par une mort irrémédiable. Le conte devient plutôt un cauchemar. La beauté devient sombre.

    La seconde partie se déroule bien des années après. C'est plutôt intéressant de voir toute la transformation d'un village sous la coupe d'un seigneur haineux. Or la puissance ne permet pas de tout acquérir.

    J'ai beaucoup aimé le graphisme qui fait superbement ressortir la lune et la forêt. Il y a quelque chose de véritablement fascinant dans l'univers crée par ces auteurs.

    Je n'ai pas compris par contre pourquoi le dessin était en noir et blanc à l'exception d'un manteau à capuche ressemblant à celui du petit chaperon rouge. La couleur vient s'incruster dans un modèle en bichromie sans qu'on comprenne véritablement le sens ou la raison. Ce n'est qu'un détail qui n'a sans doute aucune importance. J'ai beaucoup aimé ce rendez-vous avec la lune et c'est ce qui compte. C'est vraiment un bel album !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:21:22

    Après le fameux Shutter Island salué par la critique, Christian de Metter s'attaque à un mythe de l'Amérique profonde à savoir Marilyn Monroe : rien que cela ! Son histoire se déroule à la fin des années 50 aux alentours de New-York.

    Nous allons avoir droit à un voyage qui se fera au-delà du réel entre un jeune écrivain en mal de succès et une Cendrillon des temps modernes. Qui n'a pas rêvé de passer une nuit entière avec la sublime Marilyn même dans ses rêves les plus fous ? Cela va arriver et c'est justement le début d'une belle et intriguante ballade un soir d'hiver.

    J'ai beaucoup apprécié l'exercice de style qui est mené avec talent. L'auteur va véritablement s'intéresser à la psychologie de Marilyn tout en rendant la situation plutôt crédible. On sent déjà cette fragilité en elle, pourchassée sans relâche par les paparazzis. Cependant, on ressent également beaucoup de chaleur et de tendresse qui se dégage de cette star pas comme les autres.

    Le dessin avec sa touche picturale est toujours en couleur directe. Les visages ressortent parfaitement bien ce qui n'était pas forcément le cas de sa précédente oeuvre. J'ai l'impression que l'auteur se surpasse un peu plus à chaque fois. Il nous surprend véritablement. C'est à la fois subtil, intelligent, poétique et touchant ! Rien que cela !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:20:41

    C'est un 4 étoiles non pas pour le dessin que je trouve assez brouillon mais pour la réflexion qui se dégage de cette oeuvre qui est un véritable brûlot contre l'armée.

    Ceux qui ont dû faire leur service militaire pourront comprendre ce que l'auteur voulait dénoncer. Il y a des choses totalement véridiques que j'ai moi-même vécu. On n'échappe pas à une certaine folie des hommes confinés dans un appareil militaire dictatorial ayant ses propres règles.

    C'est un asservissement légal dans lequel on peut être totalement broyé. On ne peut que crier notre impuissance face à l'absolue bêtise. Je trouve qu'il y a quelque chose d'assez sain et expiatoire dans cette démarche de l'auteur. La retranscription de cette ambiance militaire est saisissante de réussite. Le lecteur pourra être franchement dégouté ("j'ai des galons et toi des ennuis : c'est la règle!").

    C'est la première fois que je vois que le sujet du service militaire est abordé dans la bande dessinée. Maintenant, il faut faire la part des choses. L'armée n'est certainement pas que cela. Ce sont avant tout des hommes qui doivent défendre nos idéaux de liberté face aux menaces. Ils peuvent donner leur vie pour cela... C'est également clair que le service militaire était une aberration très injuste.

    Cette bd est une introspection autobiographique parfaitement réussie. Cela serait difficile de ne pas l'avouer. C'est presque un chef d'oeuvre !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:19:57

    Du même auteur espagnol Paco Roca, j'avais pu apprécier dernièrement Le Phare. Cette fois-ci, on entre dans une histoire bien étrange qui est en réalité une parabole sur l'existence.

    Un fiancé va arriver sérieusement en retard au rendez-vous que lui a fixé sa petite amie chez le banquier pour un prêt d'une maison. C'est un engagement qui l'attend. Or, il semble fuir et retarder l'inéluctable. C'est alors qu'il se perd dans un vieux quartier qu'il ne reconnaît plus. Il est arrivé dans une autre dimension imaginaire. Il n'aura alors de cesse de trouver le chemin pour sortir de cet endroit.

    J'ai beaucoup aimé ce petit mot sur la préface de l'album :
    "- Voudriez-vous me dire s'il vous plaît quel chemin je dois prendre pour m'en aller d'ici ?
    - Cela dépend beaucoup de l'endroit où tu veux aller.
    - Peu importe l'endroit...
    - Dans ce cas, peu importe la route que tu prendras !"
    Vous l'aurez peut-être deviné mais c'est tiré d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll.

    On entre en effet dans une sorte de labyrinthe géant d'où on ne sort pas. Cela fait plus de 30 ans qu'un vieil homme tente de quitter cet endroit. Personne n'y est jamais parvenu. On sombre dans la spirale du non-sens et de l'inextricable. Oui, mais cette absurdité possède une profonde signification philosophique pour peu qu'on se prenne le temps de réfléchir au sens de l'existence.

    Il y a tout un côté qui m'a étrangement rappelé Les Cités obscures de Peeters et Schuiten. Et puis, cette lecture s'est révélée riche d'enseignements car c'est pertinent et intelligent au-delà de toutes les apparences trompeuses. Il n'y aura point de rues de sable mais plutôt un déluge d'eau à travers toutes ces ruelles.

    Etes-vous prêt pour un voyage philosophique dans un dédale étrange et paradoxal ? Dans l'affirmative, attention au chemin que vous prendrez !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:19:06

    C'est la première fois que je lis un comics traitant de la vie sentimentale d'une supère héroïne façon Sex in the City. C'est même très déroutant par moment. Le récit est principalement basé sur l'aspect psychologique au détriment de l'action pure et dure qui préside habituellement à ce genre.

    Il est un peu dommage que les scènes d'action soit si sporadiques. Le face à face tant attendu aura lieu mais pas de manière aussi éclatante qu'on pouvait se l'imaginer. On ne saura rien non plus des motivations des méchants de l'histoire. Beaucoup de choses seront passés sous silence.

    Pourtant, je vais retenir que le bon côté des choses à savoir pour commencer des dialogues qui sonnent vrai et qui sont d'une réelle qualité. On ne s'ennuie pas une seconde à cette lecture comme on pouvait légitimement le penser. On a affaire à une oeuvre profondément mature et originale dans son genre. A découvrir car cela sort du lot habituel.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:18:05
    Freaks agency - Tome 1 - Celui du sang Tome 1

    Je viens de terminer ma lecture de ce fameux Freaks Agency qui est unanimement apprécié. Mon avis ne fera que confirmer que c’est réellement de la très bonne bd. L’auteur avait su installer une histoire passionnante où l’angoisse montait progressivement d’un cran. Les dessins étaient véritablement splendides. La narration était également maîtrisée et on avait plaisir à lire cette série. Le coup de foudre a été pratiquement immédiat passé l’étrange dialogue entre deux hommes. On s’intéresse à l’héroïne ainsi qu’à son vécu. On est touché par la lettre qu’elle reçoit de sa mère après 12 ans de rupture de relation. Bref, on ne peut que féliciter l’auteur pour son talent indéniable et l’encourager à continuer.

    Pour autant, je ne conseillerai pas l’achat car la série a dû brutalement s’arrêter pour cause de mauvaises ventes. L’Editeur Albin Michel a d’ailleurs commencé puis arrêté de nombreuses séries de bd. Certaines comme « Le Bois des vierges » ont été reprises par d’autres éditeurs. Il est dommage que celle-ci ne subisse pas le même sort car c’était la volonté de son auteur qui a mis tout son cœur à l’ouvrage. Je ne conseille jamais l’achat pour des séries qui ne se terminent pas car le lecteur pourrait se sentir floué. Personnellement, je n’aurais pas apprécié.

    Encore une fois, ce n’est pas l’auteur qui est en cause mais bel et bien cet éditeur en particulier qui ne manifeste aucun intérêt pour l’art de la bd. D’abord les sous même si on vend de la mauvaise qualité. Cette tendance n’est malheureusement pas propre à cet éditeur. Ce qui est réellement dommage, c’est de voir que d’autres séries connaissent le succès alors qu’elles ne le méritent pas. Celle-ci avait tout pour réussir. Il faudrait qu’un esprit éclairé d’une maison d’édition se penche sur ce cas et accorde une nouvelle chance à cette série. A grand renfort de publicité, tout est possible …

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:16:57

    J’avais moins apprécié globalement cette BD « documentaire » de Davodeau que Les Mauvaises gens. Cependant, j’ai tout à fait conscience que la démarche n’était pas sensiblement la même.

    La fin me semble répétitive et inutile dans la répétition. Néanmoins, je ne dénie pas le talent de l’auteur de nous faire plonger dans la ville de Brest à l’époque de sa reconstruction suite à la Seconde Guerre Mondiale. J’apprécie bien en règle générale les œuvres militantes car l’auteur dévoile en toute franchise son opinion pouvant laisser place à un débat d’idées. Je n’aime pas les œuvres trop « lisses » où les auteurs ne se mouillent pas.

    Le mérite de cette BD est de nous faire découvrir un pan oublié de notre histoire. Des hommes ont payé de leur vie les avancées sociales de notre beau pays. Il est bon quelquefois de se rappeler les faits aussi dramatiques soit ‘il.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 10:16:18
    Kaplan & Masson (Une aventure de) - Tome 1 - La Théorie du Chaos

    Dieu sait que j'avais peur en entamant cette lecture de revivre le cauchemar d'un Blake et Mortimer modernisé. On a quand même évité le pire malgré la ligne claire !

    Sans rire, cette bd est d'une excellente facture. Les dialogues sont véritablement travaillés et de haut niveau. Le scénario est bien construit avec ce qu'il faut de rebondissements tout en gardant une logique implacable liée à la théorie du chaos. Il y a même des fausses pistes plutôt intéressantes à suivre car le lecteur se fera avoir. Les explications scientifiques sont données de manière intelligente. On a de la bd qui ne prend pas pour des imbéciles ses lecteurs. Le niveau monte ...

    Et puis, le professeur se laisse tenter par sa secrétaire. Il y a un peu de fun et de dépoussiérage qui rompt avec le mythe d'antan. Le contexte de la guerre froide est plutôt bien exploité. On pourra également faire connaissance avec des personnages secondaires plutôt intéressants. Cela donne envie de lire la suite pour d'autres aventures de cet acabit.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:42:23

    Je déteste les histoires tristes. En même temps, je sais très bien que c'est faux. Il faut accepter les bonnes comme les mauvaises choses que peut réserver la vie. C'est ainsi.

    En très peu de pages, l'auteur parvient à nous faire ressentir une émotion de la sympathie pour le personnage de K. On est très vite subjugué par sa spontanéité. J'ai vu que l'auteur avait dédicacé ce récit à Kate, la plus merveilleuse des comètes qui a traversé sa vie. On éprouve un pincement au coeur en se disant qu'il s'agit peut-être d'une histoire vraie, une de ces tragédies qui vous marquent à tout jamais.

    Il est dommage que les comètes qui sont si belles soient si éphémères dans le passage d'une vie. Ce qui compte, c'est bien l'intensité du moment.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:23:08

    Dès que je vois une bd sur les sirènes, je ne résiste pas. Je me presse de la lire. Je suis comme envouté par le charme des sirènes ou du moins leur chant d'amour. C'est quand même étrange cette fascination ! La sirène des pompiers m'a également fait cet effet. Et je dois dire que je n'ai pas été déçu du voyage !

    J'avoue ne pas savoir pourquoi cela s'intitule la sirène des pompiers quand je ne vois pas de soldats du feu, ni même le moindre incendie à éteindre sauf à considérer que la sirène fait brûler le feu de la passion. Par contre, il est question d'art avec un grand "A", de galerie, d'exposition, de critiques et de tableaux. Une sirène est devenue le sujet d'étude d'un peintre avide qui se servira d'elle. Or, bien mal acquis ne profite jamais comme chacun sait. Et surtout pas avec les sirènes !

    J'ai beaucoup aimé l'originalité de cette histoire et même la tournure inattendue qu'elle prend. Les auteurs se sont risqués à un exercice plutôt périlleux et je trouve qu'ils ont réussi leur pari. En attendant, mon rêve serait également de rencontrer une sirène afin de nager éternellement. Si seulement c'était possible !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:22:09

    De l’avis général, la gloire d’Hera serait un cran en-dessous de son illustre prédécesseur « Tirésias » des mêmes auteurs. Je confirme mais il n’en demeure pas moins que ce titre reste excellent. La manière de raconter l’histoire ainsi que les différentes péripéties font de ce drame grec un must du genre.

    Il est dommage que les auteurs n’aient pas continué sur cette lancée pour nous offrir d’autres histoires de cette qualité. La mythologie grecque n’a jamais été aussi bien illustrée. Par ailleurs, le dénominateur commun entre "La gloire d’Héra" et Tirésias est de raconter une histoire originale des grands héros de la mythologie grecque mais avant leur histoire officielle. C’est franchement une démarche novatrice qui nous fait découvrir ces héros sous un autre aspect pour le moins inattendu.

    J’ai à peine senti l’humour de certaines situations servies par un personnage secondaire sensé apporter un peu de fraîcheur à savoir le Centaure. Le ton reste grave dans l’ensemble et l’essentiel est sauf. On passe un agréable moment en se plongeant dans ce qu’il y a de meilleur. C’est bon signe de prendre encore du plaisir après des milliers de lectures diverses. Je conseille vivement cette lecture.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:21:02

    Invariablement, il y a quelque chose que j'aime bien chez cet auteur. C'est toujours un plaisir maximum de découvrir ses oeuvres où il se dévoile pas forcément sous le meilleur aspect. L'écriture de la bd semble presque une thérapie à des problèmes de communication avec son entourage. L'auteur nous raconte sa vie et ces petits riens de l'existence sont passionnants. En tout cas, un bel exercice de communication !

    Il est loin d'être un marginal de la société. Cependant, il n'aime pas se fondre dans la masse. Par exemple, tous les garçons aiment le football mais pas Fabcaro. Il va s'inscrire dans un club de foot puis en sera rejeté car ce n'est pas sa passion. J'ai connu pareille mésaventure à l'âge de 6 ans. Oui, il y a beaucoup de détail où l'on peut identifier les mêmes situations qu'on a vécu.

    Le style d'écriture ainsi que l'humour de l'auteur me correspondent totalement. Au-delà de cela, il y a comme une même façon de penser. J'ai quelques fois tellement de mal avec d'autres auteurs alors qu'ici, cela me parait tout à fait naturel ! Tu m'étonnes !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:19:12

    J'ai été un peu surpris par la lecture en édition intégrale de ce "V pour Vendetta" dont j'avais pu apprécier le film. Bizarrement, j’avais beaucoup plus apprécié la bd s’agissant du film « The Watchmen » du même auteur Alan Moore. En l’espèce, c’est un peu le contraire !
    Pourtant, l'adaptation n’est pas totalement différente de ce que j’avais pu voir et apprécié dans le film. Il est vrai que l'effet de surprise se soit un peu estompé.

    Je n'ai pas ressenti un lien très fort unissant notre héros masqué à Evey, la BD faisant une plus large part aux membres du parti et leur épouse avec des sous-intrigues qui ralentissent un peu le propos de l'histoire.

    Par ailleurs, je trouve le trait du dessin pas assez précis et la colorisation ne me satisfait pas du tout. Cela a gâché un peu mon plaisir. Pour autant, à bien regarder de près, on s'aperçoit que c'est plutôt d'un réalisme efficace. Alors, pourquoi pas au final ?

    Rien à redire du côté du scénario parfaitement maîtrisé par Alan Moore qui décortique à merveille les rouages d'une société fascisante dominée par la peur des masses ou de leur indifférence. La destruction d'un état fasciste par un héros masqué restera quand même l'un des plus beaux scénario imaginé par le maître incontesté Alan Moore.

    J'adhère complètement à la manière dont il dénonce tout ces travers sans concession. C'est pour moi une lecture très enrichissante et instructive sur le plus beau thème : notre liberté.
    C'est une bd qui fait réfléchir sur l'asservissement des masses et pourquoi il faut toujours être vigilent face à l'oppression. En tout cas, elle fait partie de ma culture personnelle comme une référence.

    Note Dessin: 3/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:17:43
    Aarib - Tome 1 - Les yeux de Leïla

    J'ai adoré. Aussi bien l'histoire palpitante que le merveilleux graphisme. Il se passe beaucoup de choses notamment dans le premier tome qui est beaucoup plus qu'un chapitre d'introduction. On part à l'aventure dans le Sahara avec un auteur de roman de feuilletons exotiques qui souhaite rompre la monotonie de sa vie. Il va être servi ! Il va côtoyer les caravanes du désert au milieu des Touaregs jusqu'à épouser leurs moeurs.

    Les images sont d'une réelle beauté. Il y a un véritable souffle épique voir humaniste dans ce récit. On est véritablement transporté par le charme du désert. Il pleuvait à torrent dehors quand j'ai abordé cette lecture. Puis, je me suis retrouvé la gorge sèche au milieu du désert sous une chaleur étouffante. On y croit vraiment car l'auteur a trouvé la combinaison idéale pour nous faire évader de notre quotidien. Vite: de l'eau !

    Cette série est une véritable réussite du genre. A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:13:54
    Airborne 44 - Tome 1 - Là où tombent les hommes

    C'est digne d'une vraie production hollywoodienne : à quand le film au cinéma ? Le scénario est parfaitement maîtrisé de bout en bout. Que dire également du dessin sublimement réaliste jusque dans les moindres détails ! Les visages sont beaux et les corps bien proportionnés : du sans faute ! On se croirait vraiment dans la neige perdu au milieu des Ardennes. Oui, le graphisme me convient à merveille. Quand on fait la comparaison avec la vulgaire ligne claire, on se rend compte qu'il n'y a pas photo. Cependant, à chacun son avis sur la question.

    Je me suis interrogé sur l'auteur qui a un réel talent, en tout cas hors du commun. En fait, j'avais déjà lu une de ces oeuvres que j'avais déjà apprécié dans la collection Vécu chez Glénat à savoir Mémoire de cendres. L'auteur maîtrise à merveille le genre de récit historique. Il y a un véritable travail de recherche que l'on sent. Par ailleurs, les dialogues entre les personnages sont intéressants. Cela va pour une fois plus loin que les clichés du genre.

    J'ai trouvé la fin un peu confuse. On ne sait pas trop bien ce qui se passe et qui tire dans la dernière scène d'action. Pour autant, ce n'est pas trop grave car la qualité saute aux yeux. Quand on referme cette bd, on reste encore scotché devant tant de virtuosité. Cela fait plaisir de rencontrer une telle qualité de temps en temps. Si seulement, cela pouvait se faire plus souvent...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:12:43
    Terre de Feu - Tome 1 - L'archer rouge

    Ce nouveau western en Terre de feu se révèle assez vite passionnant. J'ai tout de suite admiré la beauté des lieux quand les icebergs se disloquent dans le passage. On est envouté par une certaine atmosphère fort étrange d'autant que le dessin dynamique colle à merveille avec l'ensemble.

    Il est question également de massacre d'indiens dans une ambiance oppressante faite de règlement de compte et de vengeance. L'archer rouge semble être le seul qui résiste. L'histoire va se complexifier peu à peu avec l'arrivée de nouveaux personnages qui vont prendre le pas. Cela va rendre le récit très intéressant car on ne connait pas encore tous les enjeux. Cela semble prometteur car cela nous emmène là où on ne s'y attend pas. Il y a déjà plusieurs rebondissements.

    Dernièrement, j'avais été séduit par Rio Negro qui situe l'histoire à la même époque et presque dans les mêmes lieux à savoir l'Amérique du Sud. En tout cas, cela me semble bien mieux que la série Cap Horn trop figé.

    C'est plutôt agréable de découvrir les richesses du nouveau western. Il utilise certes les codes du genre mais va beaucoup plus loin. C'est bien cette démarche qui me fascine. Malheureusement, cette série qui avait du potentiel a été abandonné. Je ne peux conseiller légitimement l'achat dans ces conditions.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:10:09

    Si je n'avais regardé que le dessin, je n'aurais pas mis 3 étoiles mais moins. J'ai de l'indulgence pour ce médecin qui retranscrit cette histoire de SDF sur le support de la bd plutôt que celui de la littérature. Il nous livre sa vision du monde de ces clochards qui ont tout perdu à travers les anecdotes de sa vie personnelle. C'est même inspiré d'un fait réel assez tragique.

    Un clochard s'est enfuit d'une maison de repos car on lui avait servi une soupe froide ce qui constitue une insulte grave à sa dignité. Pendant près de 120 pages, il y aura un long monologue où il va ruminer dans sa barbe contre le médecin qui l'a envoyé dans cette maison de repos car il refuse de se faire enlever la mandibule suite à un cancer ou de cette infirmière qui lui a servi cette soupe froide : l'ultime humiliation !

    L'auteur n'a pas choisi un personnage sympathique pour tomber dans le mélo-patho. Non, c'est assez fidèle à la réalité qu'on rencontre avec cette population de marginaux. Le message qu'il tente de faire passer est que le SDF veut s'en sortir par lui-même en se débrouillant. Ils ont leur façon propre de penser et refusent de se laisser parquer comme des animaux. Il faut leur témoigner du respect. En même temps, on se rend compte que ce n'est pas facile de travailler avec ce milieu. Chapeau aux professionnels qui ont une tâche réellement difficile.

    Il faut savoir que la soupe froide est également un met très apprécié dans les restaurants chics (le gaspacho). Bref, tout est une question de point de vue. Cela rend cette situation à la fois comique et tragique.

    La société dans son immense majorité les a oubliés. On passe devant eux sans faire attention, sans leur prêter la moindre attention. Pourtant, ce sont bien des hommes comme vous et moi. A la différence qu'ils ont tout perdu... Il leur reste quand même la liberté et la dignité. N'est-ce pas le plus important ? Fallait-il lire cette bd pour en avoir conscience ? Cela peut aider de voir pour une fois le point de vue d'un clochard. Oui, je pardonne aisément la maladresse du trait pour le message que fait passer ce médecin.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:09:13

    C'était une lecture bien fastidieuse qui s'est étalée sur 3 jours. Le format ne paye pas de mine mais c'est plutôt un condensé d'informations qu'on doit ingurgiter. Ce n'est pas facile à lire mais cela sans doute vaut la peine de s'y attarder.

    Le sujet me plaît assez bien pour des raisons également personnelles. Il s'agit d'évoquer l'agriculture biologique à travers l'expérience d'un GAEC entre trois associés. Cependant, il ne s'agit pas que de cela.

    Il est également question d'une autoroute qui doit traverser les champs de ces localités isolées dans la campagne. Le mécanisme qui est mis en route est vraiment bien expliqué. On se rend compte que ce sont les puissants qui font le tracé pour pas que cela passe chez eux. C'est toujours mieux chez les autres.

    Par ailleurs, c'est présenté comme un progrès technologique quand c'est la nature qui recule. Je ne suis pas contre le progrès bien au contraire. Ce dernier ne doit jamais se faire au détriment des individus et surtout si ce sont les plus pauvres (désolé par les riches et les puissants!).

    J'ai aimé également la puissance des arguments avancés par l'auteur qui ne donner pas la parole à la partie adverse et qui s'en expliquera d'ailleurs. On pourra reprocher que c'est à sens unique. Pour moi, cela rétablit un espèce d'équilibre des forces. J'aime toujours autant les oeuvres engagées.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:08:28
    L'Âme du samouraï - Tome 1 - Maîtres et esclaves

    J'ai franchement bien aimé cette lecture. Voilà qui est dit ! Le dessin est sublime, un vrai régal pour les yeux. Il irradie de beauté quelque soit le paysage c'est à dire des plaines du Japon au magnifique château de Versailles sous Louis XIV. Rarement un comics n'avait atteint pour moi une telle virtuosité.

    L'histoire n'est pas très compliquée et on se laisse volontiers emporter par les aventures de cet unique survivant de son clan après l'attaque d'un seigneur de la guerre chinois. Il se lance sur les traces de sa maîtresse Dame Yoshiko qui a été enlevée.

    Devenu rônin (samouraï sans maître), il va mener une quête désespérée jusque dans la cour du roi Soleil. L'aventure est certes classique et romanesque mais d'une redoutable efficacité. Il y a une maîtrise réelle du scénario et de ses enchaînements. On ne s'ennuie jamais.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:05:29

    J'aime bien la fête d'Halloween. Celle-ci aura d'ailleurs lieu dans quelques jours. Des enfants déguisés sonneront à ma porte pour réclamer des bonbons que je leur donnerai volontiers. Au-delà de toutes ces réjouissances, il faut se rappeler qu'Halloween est d'abord la fête des morts.

    Or, c'est ce que va prendre conscience une petite fille déguisée au milieu de ses camarades qui s'amusent dans une grande ville déserte au style un peu gothique. Elle va s'isoler car elle est triste. On comprendra qu'elle vient de perdre son frère et qu'elle n'a plus le courage de vivre toute seule.

    Va commencer une réflexion sur le thème de la vie et de la mort, de ce qu'il est difficile de survivre à la perte d'un être cher. Bref, on n'est pas dans le contexte aussi joyeux de la fête d'Halloween, de cette peur de la mort.

    La petite fille a juste peur de vivre et non de la mort qu'elle appelle de ses voeux pour mettre fin à sa souffrance. Oui, ce one shot nous fait découvrir la vraie signification de ce que doit représenter Halloween. Et j'ai bien entendu aimé la fin de ce récit qui sonne comme une morale sur le sens de la vie.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:03:52

    L'oeil du diable a été un one shot sur la piraterie comme je les aime bien. Un beau dessin au service d'une histoire captivante qui nous entraîne dans la mer des Caraïbes.

    Cela commence de manière non conventionnelle par un commandant anglais qui devient pirate sur un coup de tête pour échapper au déshonneur du roi de ne pas en avoir capturé. Or si on a comme le matelot Sean Howkins fait le serment devant son père mourant d'exterminer tous les pirates qui sillonnent les mers, cela va être difficile de se plier à ce changement radical de cap. L'affrontement entre les deux hommes va pouvoir commencer. Cela ira en grandissant. Pas tout de suite pour notre plus grand bonheur.

    L'ambition est-elle plus forte que la vengeance ou le contraire ? Faut-il croire aux vieilles superstitions tribales ou pas ? Autant de question que l'on va se poser au cours de ce récit épique. Il y a seulement 46 pages mais c'est un vrai condensé de richesse. Le voyage le temps d'une lecture en vaut la peine.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:02:50

    Après Fraise et Chocolat, voilà une lecture tout aussi intimiste mais dans un autre genre, je vous l'accorde. Il s'agit d'un récit autobiographique d'un jeune auteur homosexuel qui a du mal à joindre les deux bouts. Il n'a pas encore trouvé la suite à donner à son expression artistique. Il a trouvé l'amour mais l'a très vite perdu et du coup, il se raccroche désespérément à une relation foutue d'avance. Cela m'a attristé car qu'on soit homo ou pas, la séparation est toujours douloureuse. Il n'en ressort que déception et tristesse, repli sur soi et manque de confiance.

    J'ai bien aimé cette implication totale de soi avec la plus parfaite sincérité. C'est vrai que nous sommes assimilés à des lecteurs un peu voyeurs. C'est ce qui m'avait déjà dérangé dans Fraise et Chocolat. Là encore, l'auteur assume pour faire passer son message. Il peut se montrer un peu hautain et méprisable par moment mais il n'en demeure pas moins profondément humain.

    Il écorche au passage la fausse tolérance. Cela me fait penser à des amis que j'ai connus et qui avait dans leur relation un homo car cela faisait bien. Je crois qu'il était temps de s'interroger sur de tel comportement. Du coup, j'arrive à comprendre la haine de l'auteur pour ce qu'il désigne comme les faux tolérants.

    Sur la forme, j'ai plutôt apprécié son trait réaliste et délicat et le fait qu'il joue avec des jeux d'encrage. Les planches sont très agréables à lire. Il y a certes un certain académisme à cause de cette simplicité du trait. Cependant, j'apprécie cette régularité. Il y a également un côté portraitiste qui m'a plu. On enchaîne facilement sur le portrait de l'âme. Le dessin transmet des émotions et un certain mal-être.

    C'est clair que c'est un journal intimiste plutôt triste. Cela fout par moment le cafard. On est aux antipodes de l'humour et de la bonne humeur. Cependant, la bande dessinée a bien des visages. Je pense qu'il faut connaître également celui-ci sans tomber dans les préjugés. Tout le monde n'en n'est pas capable, je le crains. Alors, cela sera certainement pour les plus courageux !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:01:17
    Lucky Luke - Tome 1 - La mine d'or de Dick Digger

    Lucky Luke est un western humoristique dans la plus pure tradition. Nous avons là une série distrayante. Cependant, elle est beaucoup trop longue: près de 80 albums! Cela se ressent avec une certaine inégalité selon les périodes et les différents auteurs qui se sont succédés. Le héros est devenu quasiment mythique à l’image d’«Astérix ».

    Pour beaucoup de collectionneur, il s'agit d'un incontournable de la BD qu'il faut absolument posséder. Les premiers scénarios de Goscinny apportent une qualité indéniable à la série. Cependant, les derniers ne sont pas en reste également. La reprise de Gerra est même salutaire.

    Une Bd qui n’a pas trop vieillie au contraire de « Blake et Mortimer » par exemple. On pourra simplement reprocher un léger manque de rythme et d'inspiration lié à cette surproduction commerciale.

    Je ne possède chez moi que les albums de la collection "Lucky Comic", et malheureusement pas les premiers qui reste étiqueté "Dupuis". Cela fait quand même près de 43 volumes! Rien que ça!

    L'achat pourra se réaliser dans les marchés aux puces où ces titres abondent largement.Je dois également avouer que ma note tient beaucoup compte d'un facteur affectif lié à mes lectures d'enfance.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:59:51

    C'est toujours un plaisir pour moi de découvrir encore des bd qui sont de véritables pépites. Cette trilogie en fait incontestablement partie. Le charme a opéré dès les premières pages de lecture qui prend aux tripes. On assiste à la naissance d'une amitié bien improbable et qui donne envie d'en savoir plus.

    C'est parfois drôle, puis cela devient triste. C'est intéressant de passer d'un sentiment à l'autre avec une telle virtuosité. Cela fait partie de ces bd qui arrivent à transmettre facilement un message.
    Voilà également une bd qui s'attarde sur la psychologie des personnages ce qui va rendre plausible toutes les scènes qui suivront. Les auteurs ont compris ce principe.

    Je dirai également un mot sur la beauté des planches que je ne peux passer sous silence. Ce graphisme m'a beaucoup séduit. Il est doux et à la fois sensible comme un beau message d'amour et de tolérance. C'est à l'image de cette bande dessinée. Un vrai bonheur !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:58:42

    Les nuits assassines est l'une des pires histoires d'angoisse que j'ai pu lire au cours de mes nombreuses lectures ces dernières années. Il se passe vraiment des choses affreuses en Autriche ...

    Le scénario est passionnant avec une tension qui monte au fur et à mesure qu'on tourne les pages. La mise en page est très réussie avec un trait soigné et expressif. L'objet est publié sur un papier glacé de qualité. La couverture traduit toute l'horreur de ces nuits assassines. On est véritablement plongé dans l'atmosphère suffocante d'une communauté recluse et rongée par l'amertume. L'ambiance autrichienne des années 70 est parfaitement reproduite.

    Les nuits assassines est aussi une première : il concrétise en effet une collaboration inédite entre un dessinateur coréen, Byun Ki-hyun, et un scénariste français, J.M. Goum. Pendant plus d’un an, à plus de 10.000 kilomètres de distance, ils ont mobilisé chacun les ressources et les racines propres à leur culture, pour en offrir cette synthèse décidément peu commune. J'ai été particulièrement bluffé car on aurait pu croire que c'est un auteur allemand qui avait composé cet ouvrage tant il colle avec la réalité locale des Alpes autrichiennes que je connais bien.

    Je ne saurais vous conseiller la lecture de ce terrible drame qui oscille entre malédiction et polar. Encore une fois, je préviens le lecteur que cela fait véritablement froid dans le dos. Ne pas lire avant de s'endormir sous peine de faire une nuit de cauchemar à défaut d'être assassine !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:57:51

    En pensant au titre, je me rappelais cette chanson d'un vieux groupe des années 80 à savoir Orchestral Manoeuvre in the Dark (OMD pour les intimes). J'ai eu la confirmation dans le prologue de la part des auteurs qui en font expressément référence.

    J'ai été tout d'abord abasourdi par la qualité sublime du dessin à la fois subtile et sensible. On atteint là des sommets de ce que je considère comme la beauté graphique dans toute sa splendeur. Loin de faire des envolées lyriques, je veux juste souligner que c'est purement magnifique.

    Après, il faut que le scénario soit à la hauteur du dessin. Or, ce genre d'histoire me plait par essence. La narration est si fluide qu'on se laisse emporter par le courant. Le portrait de cette femme accusée d'un terrible crime est bien brossé. On se replonge dans le passé avec pour décors les corons de la banlieue de Charleroi. Il y a un véritable souffle dans ce récit. On le ressent car il nous parcourt. Reste à espérer que la seconde partie nous offrira autant d'émotions.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:57:09

    En pensant au titre, je me rappelais cette chanson d'un vieux groupe des années 80 à savoir Orchestral Manoeuvre in the Dark (OMD pour les intimes). J'ai eu la confirmation dans le prologue de la part des auteurs qui en font expressément référence.

    J'ai été tout d'abord abasourdi par la qualité sublime du dessin à la fois subtile et sensible. On atteint là des sommets de ce que je considère comme la beauté graphique dans toute sa splendeur. Loin de faire des envolées lyriques, je veux juste souligner que c'est purement magnifique.

    Après, il faut que le scénario soit à la hauteur du dessin. Or, ce genre d'histoire me plait par essence. La narration est si fluide qu'on se laisse emporter par le courant. Le portrait de cette femme accusée d'un terrible crime est bien brossé. On se replonge dans le passé avec pour décors les corons de la banlieue de Charleroi. Il y a un véritable souffle dans ce récit. On le ressent car il nous parcourt. Reste à espérer que la seconde partie nous offrira autant d'émotions.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:56:19

    Cette bd qui me paraissait un peu insignifiante au départ quant à la forme et par son aspect graphique s’est révélée être une œuvre qui m’a touché sur le fond.

    On part sur l’histoire d’une amitié entre deux jeunes hommes un peu désœuvrés qui ont dû vivre des situations familiales pénibles durant leur enfance et adolescence. L’un d’eux est le dominant. Il entraînera le second, un mec plutôt sympa, dans une spirale infernale. Il va commettre un acte irréparable suivi d’un deuxième etc…

    Le second sera alors accusé comme complice de tous les méfaits commis. Une machine judiciaire implacable se mettra en place. Le complice doit payer pour les crimes commis par le premier qui n’est plus là pour en répondre. En droit pénal, la sanction s’apparente à celle qui a appuyé sur la gâchette.

    Cela peut paraître tout à fait injuste car elle ne tient pas compte du paramètre de la volonté qui peut être plus ou moins faible d’un individu à l’autre. C’est le mécanisme profond de cette injustice que tentent de démontrer les auteurs dans ce livre. C’est cela qui m’a profondément touché.

    Bien sûr, on pourrait pleurer sur les victimes et leur ayants-droits. Le propos se situe ailleurs et se focalise sur les conditions qui peuvent amener une personne normale à être entraînée. Ce n’est pas par exemple le fils d’un président de la République qui pourrait se trouver dans une situation pareille car même sans diplôme, une voie royale semble toute tracée. Je trouve que la société est bien injuste avec des gens pas bien nés.
    Le Procureur de la République qui symbolise la société dans cette œuvre me paraît tout à fait méprisable. Le pire, c’est que la réalité n’est pas bien loin. La mascarade judiciaire est bien retranscrite. On ne laisse jamais une seconde chance …

    La nuit sera effectivement bien noire comme l’ensemble de cette œuvre qui laisse un goût amer. Des histoires comme celle-là sont tristes mais bien courantes. Cela traduit un véritable malaise de la société, des jeunes et de la justice en qui on ne peut décidément plus faire confiance.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:54:41

    C'est une bande dessinée militante. On a presque tous lu déjà une bd faisant appel à la tolérance face à l'homophobie. Ici, c'est particulier car on va s'intéresser surtout au monde du travail. Elle a d'ailleurs été distribuée gratuitement aux responsables patronaux et syndicaux. L’album entend être un outil de sensibilisation au problème de l’homophobie au travail.

    Initié par la branche alsacienne de l’association "L'autre cercle", cet album, réalisé par Didier Eberlé et préfacé par l’auteur de BD culte Moebius, compte une trentaine de pages et s’intitule "Pressions et impressions".
    Là, inutile de préciser que j'ai beaucoup aimé la préface de Moebius qui nous livre un message de connaissance de l'autre et d'amour. Mieux se connaître pour mieux se comprendre; mieux se comprendre pour mieux s'aimer...

    Au travers de deux personnages (un gay et une lesbienne), on verra comment se met en place l’exclusion de l’employé homosexuel, les conséquences pour lui et pour l’entreprise ainsi que les moyens qui lui permettront de lutter contre cette discrimination.

    J'ai apprécié le procédé de l'auteur qui consiste à nous illustrer au travers une histoire très cohérente et crédible, les différentes façons dont l'homophobie s'exprime. J'ai ainsi appris qu'en dehors de la forme la plus violente ("t'es qu'un pd !"), il y avait également tous ces gens qui se croit tolérants à condition que les personnes homosexuelles se confinent dans un espace de liberté restreint (non expression de son identité, non revendication de liberté individuelle, non accès aux postes à responsabilités). C'est cette forme qui est la plus vicieuse et qui fait le plus de mal en entreprise.

    J'ai bien aimé par exemple la scène avec une directrice des ressources humaines qui invite son employé à ne pas afficher sa différence dans le cadre professionnel alors que la photo de sa famille est exposée sur son bureau ce qui est un témoignage éloquent de la vie privée !

    Les trois dernières pages apportent au lecteur toutes les informations relatives aux dispositifs législatifs en vigueur et les conseils et contacts utiles en cas de discrimination.
    Par ailleurs, bien qu'il y a tout un aspect pédagogique, on se laisse aisément emporter par cette histoire plutôt bien construite. C'est assez rare pour le souligner avec ce type d'ouvrage.

    Là encore, je conseille la lecture car d'utilité publique pour faire évoluer les mentalités. Et puis, on ne s'ennuiera pas en apprenant plein de détails qui pourraient vous échapper.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:53:35

    C'est toujours un plaisir pour moi de poster une série émanant du célèbre Will Eisner, l'un de mes auteurs préférés. Ici, il est question d'évoquer sa vie lorsqu'il a débuté dans le monde de l'industrie du comics des années 30. Il va faire de nombreuses rencontres tout au long de son parcours et pas des moindres comme Bob Kane, le créateur de Batman. Il le connaissait déjà car ils étaient au lycée ensemble. Il y aura également Jack Kirby (X-men, les 4 Fantastiques) et bien d'autres...

    C'est intéressant également de voir comment évoluait la bande dessinée américaine avec un rapport évident à l'argent et quelques fois à la facilité. J'ai bien aimé le passage où Will (qui se fait appeler Billy dans ce récit) refuse de dessiner des versions pornographiques des comics strip connus (du genre Popeye au lit !) qui étaient vendus clandestinement par la Mafia durant l'époque de la prohibition. En effet, ce type d'oeuvre violaient les lois du copyright et de la marque déposée. Résultat des courses: il se fait virer. Bref, il n'a jamais renoncé en vendant son âme de rêveur. On apprend qu'il a dû se battre durement avant de réaliser son rêve.

    Cet ouvrage, c'est l'âme même du comics par l'un des plus grands créateurs de la bande dessinée moderne. Inloupable pour les amateurs et les amoureux du genre.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:51:36
    La mémoire des arbres - Tome 5 - La belle coquetière 1

    L'histoire de cette belle coquetière est librement inspirée de faits réels à savoir d'une famille de coquetiers et un peu brigands sur les bords qui a sévi dans la campagne ardennaise du XVIIIème siècle. Cela confère une résonance assez particulière à l'ensemble. La lecture est d'ailleurs très plaisante sur la nouvelle intégrale de luxe présentée par les Editions Dupuis qui ont fait là un beau travail.

    J'aime beaucoup cet auteur pour son dessin au trait si magnifique dans la reconstitution de la nature. Les femmes sont toujours très belles avec leur chevelure flamboyante et leur poitrine généreuse. Il a un univers assez réaliste bien à lui. Ce titre fera bientôt partie de ma collection. Pas que pour les femmes mais pour la beauté artistique de l'ensemble !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:49:30
    Taïga Rouge - Tome 1 - Première partie

    Pour une première bd de la part de jeunes auteurs (dont l'un, à savoir Malherbe, est un ancien journaliste), c'est plutôt une réussite ! Faire déjà partie de la prestigieuse collection "Aire Libre" est déjà une grande marque de reconnaissance.

    Il est vrai que le sujet n'était sans doute pas facile à aborder. Peu de bandes dessinées évoquent le destin de la Transbaïkalie, une région aux prises avec les Bolcheviks et les Chinois. Nous sommes en 1920 et la guerre entre rouges et blancs fait rage. Il est question également de ces peuplades venues des Steppes à savoir par exemple les Soyotes qui ont échappé aux massacres de Ghengis Khan sept siècles plus tôt.

    Tout cela se mélange et le lecteur aura parfois du mal à savoir qui est qui et quels sont les intérêts en jeu. On suit le parcours un peu chaotique de Fer­dy­nand Os­sen­dows­ki (un Russe blanc). C'est un mé­de­cin qui a dû fuir Mos­cou et le ré­gime bol­che­vik qui veut sa peau. Il fait la rencontre d'un cavalier peu ordinaire. Une amitié va naître ainsi qu'une formidable aventure qu'on devine déjà dramatique.

    Taïga rouge nous montre les steppes mongoles. Le dessin de Vincent Perriot (22 ans seulement) est réellement remarquable avec son graphisme parfois ombragé. Ces couleurs sombres sont d'un esthétisme presque parfait. Il reconstitue à merveille un pays rude en proie à la guerre. On arrive à ressentir ce climat de terreur. Bref, sur la forme, c'est satisfaisant.

    Il ne reste plus qu'à espérer que le second tome soit à la hauteur de ce premier opus. Cependant, force est de constater que 12 ans après la parution du premier tome, point de second à l'horizon. Il est vrai que les suites de la collection Aire Libre prennent souvent beaucoup de temps...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:48:19

    Quand j’ai commencé cette lecture, je me suis dis que le protagoniste principal était un sale con comme on en fait pas deux de la sorte. On ne peut pas être plus clair. Bref, il représente tout ce que je déteste éperdument dans le genre fils de riches qui veut s’accomplir sans l’aide du paternel et qui échoue lamentablement tout en étant imbu de sa personne. Je résume un peu à l’extrême mais vous aurez compris où je veux en venir.

    J’aime par exemple trop les femmes pour les larguer illico presto en étant désagréable. Notre « héros » manque singulièrement de chaleur humaine envers les autres. Moi aussi, je n’aime pas les réceptions remplies de monde assoiffé sur les buffets mais bon, j’essaye quand même de faire un minimum. Je ne souhaite pas tout renvoyer sur moi mais disons que grosso modo, il agît à l’inverse de ce que j’aurais fais dans une situation similaire. Dès lors, on ne peut pas éprouver de la sympathie pour un tel personnage.

    Pourtant… et pourtant !!! Quand on commence à comprendre le mécanisme qui le régit, on se rend compte qu’il y a effectivement une cause à effet. Sa relation avec son père est la source de tous ses problèmes. Ce dernier est très protecteur et semble un peu étouffer son entourage en prônant sa vision unilatérale des choses. Dans ce conflit quelquefois larvé, je suis parvenu à entendre les arguments des uns et des autres sans prendre une position. On ressort d’une telle lecture un peu lessivé car il y a des passages difficiles émotionnellement parlant.

    C’est plutôt bien réalisé avec un dessin correct. C’est une lecture intéressante sur les rapports humains traité avec beaucoup de finesse et d’intelligence. C’est dans le genre de ce que j’aime bien lire actuellement. De vraies histoires avec des personnages qui ne me ressemblent pas forcément…

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:47:13

    Un petit coin de paradis est dans cette collection Comix du Cycliste qui ne paye pas de mine. Cependant, c'est le contenu qui compte surtout quand il est intéressant et imaginatif.

    Encore une fois, je reproche à cette collection d'être beaucoup trop courte (seulement 24 pages). Ce one-shot aurait gagné à être un peu plus long afin de développer sa thématique assez intéressante d'une jeune vie qu'on passe en revue au milieu d'une immense maison.

    Le dessin en noir et blanc ainsi que les différents cadrages arrivent à procurer une atmosphère sereine malgré une palette restreinte. Il y a une maîtrise incontestable de l'auteur quant au langage visuel. Beaucoup de bonnes trouvailles également au détour des couloirs de cette maison. Le petit coin de paradis n'est cependant pas là où l'on pense forcément...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:45:33

    J'ai véritablement adoré cette bd muette car elle m'a totalement surpris dans son dénouement. Le sujet concerne une suite de chiffres un peu maléfiques si on est superstitieux.

    Il y a d'ailleurs tout un mystère autour de la signification de cette suite de chiffres sur un bout de papier qu'un condamné à la chaise électrique a laissé tomber dans son dernier souffle. C'est le bourreau qui le ramasse et l'histoire peut alors commencer pour notre plus grand plaisir.

    Le graphisme en noir et blanc est particulièrement séduisant et colle à merveille pour donner à cette bd un parfum d'ambiance mystérieux. Le silence des cases devient oppressant au fur et à mesure de l'avancée de cette histoire. L'atmosphère est véritablement noire et angoissante.

    L'auteur a réussi à délivrer un message autour de ce conte cynique et cruel. Il y a toute une logique véritablement implacable comme les mathématiques. C'est bien pensé et c'est bien réalisé.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:44:44

    Pour une première série de cet auteur, c'est plutôt bien parti. Notre héros qui va devenir papa est au volant d'une coccinelle qui se transforme en Chevrolet après le passage d'un tunnel. Il se retrouve dans une dimension étrange où le grand requin blanc flotte dans les airs prêt à vous dévorer à chaque instant. Oui, il pénètre dans une étrange contrée où il ne sera pas au bout de ses surprises ...

    Il se fait accueillir par une espèce de clone de Sigmund Freud qui lui lance: "Vous n'êtes pas venu ici par hasard. Ici, c'est comme le Liechtenstein, on n'y va jamais par hasard. Alors, c'est quoi votre problème ?" Réponse de l'intéressé : "C'est ma femme, elle est enceinte"...

    Les influences de l'auteur sont diverses. Il y a même un clin d'oeil à Little Nemo, le pionnier de la bande dessinée. Le style fluide et dynamique rappelle également Enki Bilal. C'est visuellement beau. L'auteur a réussi incontestablement à reconstituer un univers onirique et poétique qui lui est propre. Le charme va opérer tout doucement et vous ne pourrez être que conquis !

    On se plonge véritablement au coeur des angoisses intimes sur la difficulté d'être père. Cet ouvrage est une véritable psychanalyse de l'âme humaine. Neuf mois est le temps qu'il faut pour que le bébé soit conçu. C'est également le titre de cet ouvrage comme une ultime parabole de la grossesse nerveuse d'un futur papa. Bienvenue dans le monde où le rêve va rejoindre bientôt la réalité !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:43:14
    Double gauche - Tome 1 - Dustin

    Double gauche représente le genre d'histoire mâtinée d'un peu de fantastique que j'aime bien au risque d'apparaître un peu "bancal". C'est comme ça et je n'y peux rien. Il y a tout le talent du scénariste accompli à savoir Corbeyran. Il rend ses récits tellement passionnants. On tombe vite sous le charme. Quand on commence cette lecture, on n'a plus envie de s'arrêter de lire tellement c'est captivant.

    Par ailleurs, on ne peut être que bouleversé par ce récit d'un petit garçon qui devient orphelin et qui est maltraité par son entourage. Les thèmes de la différence et de la tolérance apparaissent clairement en arrière-plan. C'est étrange comme une même histoire peut être ressentie totalement différemment par chaque lecteur. Cela va même jusque dans le regard porté sur le graphisme!

    Un arrière plan simple mais évocateur suffit à camper l'atmosphère et à situer le contexte. L'image est habilement conçue afin de révéler la personnalité dès le premier regard. Ainsi les couleurs sombres et anguleuses suggèrent les intentions malfaisantes du patron de cirque ou encore des tuteurs de l'orphelin à la double main gauche.

    De même les lignes sveltes du corps de la fée ou encore de Mimsy leur confèrent une grâce élégante. Pour être efficace, la physionomie doit traduire les pensées du personnage, révéler un peu son âme et susciter l'émotion du personnage. Or, quand on regarde l'évolution de Dustin, on ne peut qu'observer cette transformation quand il basculera du côté obscur.

    En conclusion, je dirai que Double Gauche mérite votre attention pour une aventure humaine passionnante très bien rendue grâce à un graphisme expressif.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:42:27

    C'est toujours bon de découvrir de nouveaux auteurs dans un genre qui n'est pas de prédilection. Le graphisme en aquarelle m'a littéralement envoûté par son côté à la fois réaliste et mature.

    Pour l'histoire, on a droit à une n-ième version de l'enfant difforme qu'on cache dans une grange dans une ferme isolée d'une vaste campagne. Les habitants sont de véritables boeufs incultes. Heureusement que l'enfance conserve son humanité face à une situation totalement intolérable. La haine ou la honte peuvent aveugler. Les monstres ne sont pas ceux qu'on pense. Bref, des thèmes qu'on connait tous déjà par coeur.

    Ce qui fait la différence en l'espèce, c'est à la fois un traitement graphique impeccable ainsi qu'une efficacité dans les scènes. On ne s'ennuie pas une seconde entre drame et horreur. La lecture est très agréable. Elle sera donc conseillée même à l'achat car l'objet est très beau avec un soin particulier pour la couverture qui bénéficie d'un véritable effet d'optique.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:41:01

    Salt Pit est un ouvrage qui met en lumière les prisons secrètes américaines qui se sont déployées dans le monde après les attaques terroristes du 11 Septembre. L'auteur souhaitait dénoncer les techniques d'interrogatoires totalement illégales. On assiste à de véritables scènes de torture ou d'humiliation du genre humain.

    Je suis intimement persuadé que pour gagner la guerre contre le terrorisme, il ne faut pas utiliser les mêmes armes au risque de devenir pire que ceux qu'on combat. On y perd le plus important : son humanité. Le président Barack Obama l'a bien compris et c'est pourquoi il va mettre fin à ces pratiques dignes d'un autre âge instaurées par l'administration Bush. Sa première décision politique n'a-t-elle pas été celle de la fermeture du centre de Guantanamo dans le sud-est de Cuba ? Oui, la barbarie la plus abjecte est venue du monde occidental pendant notre décennie. Le but était louable mais les moyens pour y parvenir étaient bien trop sales.

    L'auteur imagine une histoire totalement imaginaire mais qui aurait pu très bien se réaliser tant le contexte s'inspire de réalité. On fait ainsi la connaissance de Frank, un jeune garçon, élevé seul par sa mère dans la cité. On sent toute la potentialité de ce gamin qui va pourtant tomber sous le coup de l'injustice sociale. Il se retrouve en prison et va pratiquer l'Islam alors qu'il est français d'origine. Pas l'Islam tolérant qu'on connait tous mais celui marqué par la haine des extrémistes. Dès lors, la descente aux enfers ou plutôt en Afghanistan sera inéluctable.

    J'ai franchement aimé l'initiative de cet auteur qui n'a pas peur de montrer la réalité pour dénoncer les actes de barbarie. J'espère qu'un jour, les responsables de ces actes odieux payeront devant le Tribunal International de la Haye.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:40:19

    Y le dernier homme est tout à fait mon genre de lecture. J'ai littéralement adoré. Le début est une véritable apothéose du genre. La tension est à son comble avec ce minutage qui nous montre des actions différentes avant l'heure Y. J'ai ressenti à ce moment précis comme une espèce de jubilation en me disant que l'auteur avait osé l'impensable.

    Après, il est vrai que la tension va retomber. En même temps, les situations vont se complexifier. Comment va s'organiser la vie des femmes et surtout celle de la survie du dernier homme de la planète ? C'est passionnant à souhait.

    Bon, on pourra tiquer sur quelques aspects du scénario pour le moins improbable comme par exemple les réactions du clan des amazones. Je laisse toutes ces exigences aux rabat-joies qui trouveront toujours à redire peut-être avec raison. Il est pourtant indéniable que c'est de la bombe avec une idée de départ vraiment géniale ! En tout cas, le plaisir lecture est au maximum avec un auteur ayant l'art de maîtriser le séquençage.

    J'ai l'impression que cette histoire révolutionne le comics. C'est la première fois depuis longtemps que je suis emballé à ce point par un comics. Seul l'avenir dira si cette série aura une influence sur d'autres qui emboîteront le pas de ce nouveau filon.

    Sur l'aspect graphique, je suis également très satisfait. La qualité est au rendez-vous. J'aime beaucoup le dessin et je n'ai rien à redire sur la colorisation. Magnifique tout simplement !

    Bref, c'est une véritable réussite. A quand une bd sur la disparition de toutes les femmes de la planète sauf une ? Je plaisante : on serait bien malheureux sans elles !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:38:41

    Pattes de velours est plutôt une bd agréable à lire. On va s’attacher à un célibataire qui semble avoir un problème avec les femmes. Il n’arrive pas à tirer un trait sur son ex qui n’arrête pas de le harceler sans rien donner en retour. Il a également la malchance de tomber sur une chef un peu nymphomane.

    Au milieu de tout cela, il reçoit la visite périodique d’un chat qui a déjà une maîtresse. Ce tendre animal de compagnie va essayer de lui faire voir un avenir différent. C’est fou comme un chat dans votre vie peut tout changer !

    J’ai beaucoup aimé l’imagerie qui s’en dégage. C’est presque un conte philosophique sur la vie à la portée de tous. Oui, j’apprécie cette simplicité merveilleusement mise en image. Je ne peux pas décemment mettre moins de 4 étoiles à une œuvre qui mérite certainement mieux de la part des lecteurs. Nous avons là une véritable comédie romantique tendre et drôle !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:37:46

    J'ai littéralement adoré ce récit qui raconte l'histoire du premier être vivant à avoir été en orbite dans l'espace. Laïka était une chienne pesant à peine 6 kilos. Grâce à elle, ce fut une victoire pour l'homme qui savait qu'il pouvait désormais aller également dans l'espace. Elle est devenue le chien le plus célèbre au monde.

    Ce sont également toutes les premières années de la conquête de l'espace que nous revivons avec cet exploit soviétique. Les Américains peinaient encore à cette époque là avant de se rattraper bien des années plus tard dans la conquête de la Lune. Laïka est malheureusement devenue le symbole de la propagande communiste. Elle a été également sacrifiée pour faire plaisir au Premier Secrétaire Nikita Khrouchtchev qui avait imposé des délais de mise en orbite trop court pour le faire coïncider avec la date d'anniversaire de la Révolution d'octobre (le 40ème si je ne m'abuse).

    Il y a près de 200 pages d'où une lecture assez intensive. L'auteur retrace le destin extraordinaire et tragique de cet animal errant dans les rues de Moscou qui avait derrière lui un passé bien tumultueux. A vrai dire, on ne savait rien en Occident de cette chienne mis à part son exploit. Grâce à ce récit, on pourra connaître tous les détails insoupçonnés. C'est vraiment formidable. L'auteur a fait de véritables recherches d'archives. Le travail qui s'ensuit est de toute première qualité.

    Dans son récit, il a privilégié la dimension humaine en racontant également l'histoire des personnages qui ont croisé le chemin de cette gentille chienne. Ainsi, on fait connaissance avec Korolev, l'ingénieur en chef du programme, qui avait échappé 18 ans plus tôt aux purges de Staline en passant par le goulag. On suivra également Yelena, la technicienne du laboratoire en charge de la santé de Laïka et qui a tout fait pour la sauver d'une mort inexorable.

    Le graphisme pourra étonner au départ le lecteur. Il y a par ailleurs des cases très petites. Est-ce que ce sentiment de claustrophobie était voulu par l'auteur ? Il ne manque pas d'audace et ne tombe jamais dans le jeu de juger un système politique plutôt qu'un autre. Un vrai travail de professionnel objectif ! On ne peut qu'applaudir !

    En tout cas, cette aventure un peu triste m'a bien plu d'autant qu'elle fait partie maintenant de l'Histoire. Cette pauvre chienne méritait cet hommage.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:36:23
    Le bel inconnu - Tome 1 - Il y avait alors à la cour d'Arthur...

    Le bel inconnu est un conte à la sonorité moderne pour une vieille histoire de chevaliers de la table ronde au temps du Roi Arthur. C'est drôle et les dialogues sont savoureux. J'ai aimé toute cette extrême naïveté qui se dégage du personnage principal qui se plonge tête baissée dans l'aventure. Croire à son destin uniquement ! On peut passer également à côté de tant de choses pourtant essentielles ...

    Le dessin ainsi que la colorisation offrent un ton résolument dynamique à l'ensemble. C'est également une oeuvre bien méconnue. Bref, le bel inconnu gagnerait à être plus connu. Par ailleurs, c'est une oeuvre 100% féminine donc intelligente et passionnante à la fois avec une inventivité débordante. Que dire de plus pour vous convaincre ? Il était une fois un conte cruel qu'un amoureux agite au nez d'une étoile qui avait un coeur...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:35:35

    J'ai été particulièrement surpris par la violence des scènes mettant en scène le Clergé. On se dit que ce n'est pas possible, qu'ils n'ont pas pu faire des choses aussi cruelles et aussi abjectes avec des pauvres femmes et des enfants innocents.

    Une telle lecture risque de renforcer le sentiment anti-clérical chez certains lecteurs. Les pratiquants risquent d'être également particulièrement choqués. Mais bon, il faut se dire que ce n'est que de la fiction bien que cela traduise une certaine mentalité de l'Eglise lors de la Renaissance au XV ème siècle. Nous savons tous que l'Eglise a commis bien des méfaits mais ici, cela dépasse presque l'entendement ...

    J'aime bien Manara et Jodorowsky. C'est intéressant de voir naitre une telle association de deux géants de la bande dessinée. Manara est un excellent dessinateur. Ses femmes sont plus belles les unes que les autres. C'est un enchantement pour les yeux. Et enfin, son dessin est au service d'un scénariste hors pair.

    On ne perd pas une miette de l'histoire même si celle-ci paraît convenue. Il y a de l'efficacité dans les scènes avec une débauche sans pareille dans la soif du pouvoir et de la luxure. J'aime ce côté là et je ne m'en cache pas. C'est de la bd résolument adulte. A découvrir mais pas à mettre dans toutes les mains.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:31:33

    Vilebrequin est un petit bijou de lecture. J’ai adoré cette lecture qui fait passer le cambriolage pour un art. C’est quand même fort quand on y pense sérieusement !

    La lecture a été très agréable dans l’ensemble. La narration est quasi-parfaite car elle nous met dans les réflexions intimes du personnage principal. On ne s’ennuie pas une seconde en suivant les aventures de ce cambrioleur gentleman.

    J’ai juste été un peu surpris par une incohérence que je ne dévoilerais pas totalement pour éviter un spoiler. La question serait quand même la suivante : le coffre à l’éponge unique est-il celui d’une 3ème zone ou celui d’un ministre ? Si c’est le dernier cas, cela va en contradiction avec ce qui avait été annoncé auparavant par l’auteur. Ce n’est pas bien grave…

    Au final, je conseille vivement la lecture voire l’achat de ce one-shot de qualité.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:30:45
    Myrkos - Tome 1 - L'Ornemaniste

    Myrkos est tout à fait le style d'histoire que j'aime bien. Je suis particulièrement attiré par le sujet : le dessin qui peut changer la perspective du monde. Par ailleurs, c'est original de réinventer un monde antique situé un peu entre la Grèce, l'Egypte et l'Empire romain.

    La préface signée par Léo qu'on ne présente plus m'a quelque peu interpellé. Il raconte la singulière histoire de son compatriote brésilien Miguel de Lalor Imbirira qui est le dessinateur de la présente série. Il fait ses débuts en France avec cette série après quelques déboires. J'ai été surpris d'apprendre qu'un scénariste de renom l'avait totalement planté au beau milieu de son travail à cause d'une crise personnelle existentialiste.

    Bref, il quitte son pays avec sa famille pour venir travailler et se retrouve le bec dans l'eau. J'aurais bien aimé savoir par simple curiosité de qui il s'agissait. C'est courageux de la part de Léo de dénoncer cela. Quand on fait un travail d'équipe, il faut aller jusqu'au bout. Le monde des auteurs ne doit pas tous les jours être rose bonbon comme on nous le présente allégrement. C'est plutôt le combat d'individualités prêtes à tout pour réussir.

    Je vais faire sans doute encore hurler beaucoup de lecteurs en affirmant que le travail d'un dessinateur est quelquefois plus important que celui d'un scénariste dans une bd. Beaucoup de personnes peuvent s'improviser scénariste (à commencer par moi-même) et rechercher sur des sites le boy à tout faire qui illustrera leurs idées plus ou moins farfelues. Bien entendu, il y a les scénaristes de talents, ceux qui sortent du lot et qui sont unanimement reconnus.

    Je souhaite en tout cas beaucoup de réussite à ce dessinateur qui le mérite. Son graphisme m'a tout de suite enchanté. Oui, il est dans de bonnes mains avec Kraehn qui nous livre un beau scénario sur le thème de la lutte contre l'obscurantisme et les traditions et pour le changement et la liberté d'expression. Je suis tellement attaché à cette liberté que je me reconnais dans le combat de Myrkos.

    Je suis tellement déçu d'apprendre que cette série a été abandonnée suite à un échec commercial. Ce n'était absolument pas mérité.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:29:37

    J'avais peur de relire une aventure du style Tout seul ou Le Gardien du feu. Bref, le sujet des phares contient déjà pas mal de publication en bande dessinée. Visiblement, cela fascine les auteurs au point d'être une grande source d'inspiration.

    J'ai été séduit par cette histoire originale dont l'action se situe vers la fin de la guerre d'Espagne opposant les républicains aux fascistes. Un jeune garçon va réussir à s'éloigner pour un temps de la guerre en se retrouvant dans un phare désaffecté.

    Un vieil homme lui raconte des histoires extraordinaires. Il y a encore une part de rêve qui ne s'est jamais éteint chez cet homme. Cela tranche avec la jeunesse qui a déjà beaucoup trop vécu de choses affreuses pour pouvoir prétendre à se laisser divaguer. Cette rencontre entre ces deux êtres opposés va réserver des surprises. Le final est également réussi tant par l'intensité dramatique que par le message délivré.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:28:13

    Mon meilleur Batman depuis "Dark Knight" !!! Il est vrai que je suis attiré par le thème de la rédemption et de l'absolution bien que je n'aie rien à me reprocher personnellement.

    Ce qui me séduit dans cette idée, c'est que l'on peut se tromper sur les gens que l'on juge. Il faut toujours faire confiance au gramme d'humanité qui reste au fond de nous. C'est porteur d'un message d'espoir pour l'humanité bien que cette idée pourrait paraître à certains égards très naïve. Je me complais à le croire encore.

    Ce qui m'a également époustouflé, ce sont les pensées de Batman lorsque cette terroriste sanguinaire et fanatique repentie se livre sans concession. Il ne veut pas croire que cette Jennifer Blake soit devenue cette bonne soeur vouée au bien. Il ne veut pas croire qu'elle a pu tellement changer en 10 ans. Il croit que c'est un masque pour cacher la vérité. Or Batman n'est-il pas également caché sous un masque ? Bref, la rédemption ; ce n'est pas aussi simple qu'on ne le pense. Le traitement opéré par le scénario dans cette bd m'a énormément plu. Cela laisse à réfléchir.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:26:58

    C'est la première fois que je lis une BD avec une ambiance un peu "toon". Entre les personnages va naître un véritable huis clos. Silence, regrets et non-dits... C'est également un récit sur la maladie sans complaisance, ni apitoiement.

    La fin du récit est réellement triste. Cependant, on ressent également une joie de vivre et d'espérer en l'amour. C'est beau et poignant à la fois. On a l'impression que l'auteur a voulu rendre un hommage à un ami disparu trop tôt.

    Je dois reconnaître également une imagerie très créative bien que cela ne soit pas mon genre. C'est une BD pleine de bons sentiments. Un peu trop parfois...

    J'ai relu récemment cette bd au regard de la plus grande expérience que j'ai acquis au cours de ces deux dernières années après une lecture bien intensive. Je remonte la note de ce one-shot car j'ai changé mon approche. C'est désormais le genre d'histoire que j'aime bien. Que s'est 'il passé ? La maturité de l'âme, voilà tout !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:26:07

    Voilà une extraordinaire aventure humaine à la conquête du pôle sud au début de la Première Guerre Mondiale ! Quand je lis une telle histoire, cela m’enrichit de nouvelles connaissances historiques. Cela m’apporte quelque chose de réellement positif. Je ne m’ennuie pas une seule seconde à la lecture.

    Même le trait graphique est remarquable avec ses couleurs bleues polaires. On arrive à ressentir les émotions des différents personnages qui doivent lutter pour leur vie contre le froid tueur.

    Quand on songe que c’est une histoire réelle, cela apporte encore plus de poids à toutes ces difficultés du périple sur cette banquise. Bref, du réellement palpitant !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:25:22

    Le fils de l'ogre est un conte bien sombre qu'il ne faut pas lire à ses enfants le soir avant de les coucher. Cela commence d'ailleurs comme une histoire classique de preux chevaliers et de princesses. Puis, au fur et à mesure, cela devient presque dérangeant et macabre. On change de registre !

    On va suivre le parcours d'un jeune ado de 13 ans, fils d'une vendeuse de tissus. Les exécutions sur la place publique par le bourreau le fascine. Il éprouve même de la joie à tuer des animaux. Bref, ce n'est pas le genre de héros auquel on s'attache ...

    Il va y avoir un drame qui va bouleverser toute sa vie et qui marquera une orientation dans certains choix. L'enfant va devenir un guerrier sanguinaire comme pour réveiller des sentiments de haine enfouis dans le plus profond de son être.

    J'aime également la noirceur mais lorsque celle-ci est délectable. C'est bien le cas en l'espèce. On appréciera le trait graphique qui colle à merveille avec cette ambiance violente du Moyen-âge. La couverture est déjà attirante en soi. Les décors forestiers sont d'une pure merveille. Le découpage est quasi-parfait. On sent une réelle maîtrise de l'auteur qui semble jouer sur les codes. Certaines cases nous emplissent d'horreur lorsqu'il déforme les yeux et la bouche. J'ai senti beaucoup de modernité dans l'approche de cette tragédie. L'exercice n'était pas facile.

    Un récit moyenâgeux surprenant à plus d'un titre qu'il faut lire car maîtrisé de bout en bout.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:24:27

    Jusqu'à ce jour, aucune lecture concernant les évènements du 11 Septembre 2001 m'avait réellement satisfait. Le 11e Jour avait été catastrophique. A l'ombre des tours mortes de Spiegelman était décevant...

    Dans ce témoignage d'un père de famille qui vivait juste à côté des buildings du World Trade Center, j'ai senti toute l'horreur de cet acte de terrorisme sans pareil dans l'histoire du monde. Il s'inquiète pour l'un de ses fils resté coincé à l'école qu'il a peur de ne pas pouvoir protéger contre quelque chose qui le dépasse. Peut-être que j'ai ressenti tout simplement l'émotion d'un père pour un jeune enfant qui ignore le monde dans lequel il vit. L'insouciance des enfants est un bienfait dans des moments tragiques.

    J'ai bien aimé également les réflexions de l'auteur ici et là notamment quand il dit que ceux qui ont fait cela ressentaient certainement de l'amour pour leurs propres enfants. Cela rend une certaine gravité au récit tout en le mêlant à la réflexion. Le XXIème siècle a bien mal commencé avec ces années Bush...

    Il est vrai qu'il y a un côté bourgeois new-yorkais qui vit dans le traumatisme à chaque coup de tonnerre qui pourra énerver le lecteur peu indulgent. J'arrive toutefois à comprendre même lorsque le sentiment dominant chez l'auteur est la colère contre les terroristes et la manière de les torturer à mort. Il n'a pas été qu'un témoin de la catastrophe mais tout son monde s'est écroulé. Plus jamais une telle infamie ! Tout conflit peut se régler autrement qu'en s'en prenant à des innocents. Un récit poignant et intelligent.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:23:29

    J’ai décidé d’acquérir la version intégrale de cette BD après avoir découvert « L’autre Monde » de Magnin qui m’avait réellement conquis. J’avoue avoir été un peu déçu par cette lecture. Les dessins sont sublimes, c’est tout à fait vrai. On dirait de magnifiques illustrations presque féériques. Magnin a un style incomparable dans son souci du détail qui fait toute sa renommée.

    Cependant, on est loin de la magie voire du mystère qui pouvait se dégager d’une histoire de pirates. Il n’y a pas de réelle surprise dans le scénario. Nous sommes dans une Angleterre du XVIème - XVIIème siècle (même si les Editions Dargaud semblent placer à tort l’intrigue au XVIIIème siècle) où nous suivons les aventures de Lord James un écrivain dandy passionné par tout ce qui ressemble à un mystère.

    Contrairement au titre, Mary la Noire ne raconte pas l’histoire de la femme pirate du même nom. Ben entendu, notre écrivain libertin finira par croiser le chemin de cette femme presque antipathique qu’est la pirate redoutable Mary La Noire capitaine du Styx qui écume les mers telle une diablesse. On frémit rien qu’à entendre ce nom là !

    Bref, nous avons droit à une aventure maritime sur fond de légendes celtiques. On mêle l’aventure et le fantastique en ajoutant une dose de sentimentalisme. Cependant, la lecture grâce à un excellent découpage et la beauté du dessin mérite toute l’attention.

    Je voudrais juste signaler une véritable erreur que l’on peut voir dans cette bd à l’enchaînement de 2 cases dans une action simultanée. On voit clairement les chemises des deux personnages (Lord James et Thomas) qui changent de couleur (ben voyons !) et qui gardent leur nouvelle couleur jusqu'à la fin de la scène. Suis-je un gros pinailleur ? Sans doute.

    Néanmoins, les lecteurs exigeants ne comprendront pas que de telle énormité soit accomplie et qu’on parle d’un chef-d’œuvre. Il ne faut quand même pas rigoler ! Oui, Florence Magnin a du talent tout comme son comparse Rodolphe. Il n’empêche ! On pourra se laisser facilement embarquer pour un voyage au milieu des pirates.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 3/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:22:41

    Je suis plutôt agréablement surpris par cette production totalement décalée et forcément originale. J'aime l'Ouest américain et les histoires qui se passent au détour des portes de saloon.

    Je retrouve avec plaisir un auteur dont j'avais pû percevoir un immense talent dans Le Singe et la Sirène. Il fait ici quelquechose de différent nous offrant une véritable palette de tout son travail.

    Même graphiquement, c'est mieux (ah le délicieux visage de Magic Child !). Il maîtrise enfin le scénario en laissant un peu tomber l'absurde au profit d'un humour fin avec toujours cette vision d'un monde désabusé. Que de fraîcheur !

    Pour une lecture pétillante sans prise de tête !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:21:47
    Planètes - Tome 1 - Autant de débris que d'étoiles

    Il y a plein de choses que j’ai aimé à la lecture de ce manga de science-fiction, le premier que je lis d’ailleurs dans ce genre. Cela m’a rappelé les récits d’anticipation que j’adore à savoir Travis ou Carmen Mc Callum. L’avenir est proche et la projection des idées est tout à fait plausible. Il est question d’astronautes qui nettoient l’espace devenu une poubelle autour de la terre. Il est vrai que la projection de petits objets peut entraîner de graves accidents pour le vol de navettes supersoniques entre deux destinations terriennes via un raccourci dans l’espace.

    J’ai quand même été fortement impressionné par la quantité de bonnes idées déployées dans ce récit. Prenons par exemple ces terroristes écologiques qui font sauter régulièrement les bases lunaires au nom du respect de l’espace. Restons sur Terre, on est bien mieux. On ne doit pas aller polluer les autres planètes.

    Je le dis tout de suite : je ne partage pas du tout cette vision des choses qui constitue pour moi une espèce de résistance aveugle face au progrès. Cela me fait penser à tout ces gens prêts à tout pour lutter frénétiquement contre les OGM alors que c’est peut-être le cas échéant un progrès pour éradiquer la faim dans le monde. Je pense encore au tramway à Strasbourg avec tous ces comités qui ont lutté contre ce qui est considéré aujourd’hui comme une évidence et un bienfait pour l’ensemble de la collectivité.

    Bien sûr, il faut encadrer pour éviter des dérives. Je me méfie des gens qui au nom d’une certaine éthique font tout pour schématiser à outrance le débat. Ce n’est pas avec eux que l’humanité progressera. C’est fou ce que cette lecture m’amène à dire !

    Bref, il y a matière à réfléchir sur le progrès, sur l’évolution de l’homme dans la conquête spatiale. Une lecture intéressante sur un manga court !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:18:56

    Ce n'est pas la première fois que j'aborde la lecture d'un Batman. Ce qui est intéressant est que je retrouve tout le temps quelque chose de différent par la patte d'un auteur différent. Chacun a sa vision du Batman. Après Spiderman, c'est quand même mon héros de comics préféré.

    Ici, ce sont les Editions Soleil qui s'y attellent. Le format est grand ce qui permet d'appécier la qualité du travail fourni. Le papier est glacé ce qui est agréable au toucher. Les dessins ultra-réalistes sont de toute beauté. Il n'y aura aucun dialogues. Il y a juste une voix-off narrative qui commente. Cela donne une espèce de puissance au récit.

    Batman mène une guerre totale contre le crime. Il sait par avance qu'il ne pourra la gagner. Cependant, il souhaite faire toute la différence en emportant certaines batailles. La plus importante est sans doute celle de ce garçon dénommé Marcus qui voit également ses parents assassinés. Va-t-il basculer à son tour dans le crime ? Que les blessures soient physiques ou mentales, le crime meurtrit tous ceux qu'il touche. Il entraîne la souffrance et la mort. Il empoisonne l'esprit et l'âme. Et à la fin, il ne laisse que le désespoir...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:17:47
    300

    Voilà une bande dessinée de Frank Miller que je voulais lire depuis bien longtemps mais elle ne m’était jamais tombée entre les mains. Jusqu'à maintenant !

    J'aime les récits historiques lorsqu'ils sont si bien contés. Qu'on est loin d'un pompeux Jacques Martin ! On vit véritablement la bataille au milieu des ces Spartiates prêt à tout donner. Des chefs d'entreprise rêveraient d'avoir des employés aussi modèles prêt à se sacrifier pour la bonne cause !

    Ici, il s'agit de défendre la Grèce, dernier bastion de civilisation éclairée du monde antique. Ces hommes se battent pour l'honneur. C'est un parfait exemple d'intégrité face aux promesses alléchantes de l'envahisseur. Ne jamais rien céder. Oui, on pourrait suivre cet exemple mais le monde serait sans doute ravagé si la diplomatie n'existait pas. Il faut toujours lâcher quelque chose pour obtenir la paix. C'est peut-être en cela que 300 est apparu un peu totalitaire aux yeux de certains lecteurs.

    Je n'ai jamais voulu voir le film car j'avais été écœuré par le violent Sin City. La violence à l'état brut n'a jamais provoqué chez moi une admiration morbide ou une excitation surannée. La bd me paraît le support idéal pour une telle histoire. On reconnaîtra beaucoup de qualités dans la construction de 300 à commencer par un format adapté et original. La narration est le gros point fort car elle nous transporte littéralement dans la Grèce antique.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:14:47
    Reflets d'écume - Tome 1 - Naïade

    La couverture du premier tome tout en bleu montre une sirène. Elle fait très tôt son apparition puisqu'elle sauve un Prince oisif de la noyade. Le problème est qu'elle va laisser allègrement la place à toutes les intrigues liées au Prince. Le Clergé souhaite ardemment sa disparition afin de confier le royaume à un roi ami venu de l'Est afin d'assoir son pouvoir. L'atmosphère dans ce palais au bord de mer est lugubre. Bref, le récit semble trancher singulièrement avec ce qu'on pouvait attendre. Cela est déjà une originalité en soi.

    Le côté fantastique s'estompe petit à petit. Je dois reconnaître cependant que les personnages sont bien travaillés. Les intrigues se suivent avec plaisir. Il y a tout un cadre semi-réaliste qui est crée à partir de ce conte noir qui s'inspire d'Andersen.

    Le dessin de Varanda est un peu différent de celui qu'on connait habituellement. Je l'apprécie beaucoup depuis la série Elixirs. Il est seulement dommage que son travail ne soit pas plus prolifique. Les décors sont par exemple magnifiques.

    Le scénariste Ange prouve également qu'il peut s'affranchir d'un genre et fournir un travail de grande qualité là où l'on ne l'attend pas forcément. Reflets d'écume reste une belle surprise à découvrir.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:13:38

    Ma véritable note serait un 3.5 - On a réellement une oeuvre pas mal du tout. La couverture de ce one-shot est sobre et efficace. Le titre est un rien évocateur et prendra tout son sens à la fin de ce récit qu'on pourra trouver trop classique et donc un brin décevante.

    On croit à tout moment qu'on va basculer dans le fantastique. C'est d'ailleurs assez bizarre car on commence l'histoire avec une connotation nettement politique à l'aube de la Révolution d'octobre dans la Russie du Tsar Nicolas II.

    On est vite embarqué dans les territoires hostiles du nord de l'Oural qui a besoin d'un médecin. Ce dernier aura du mal à imposer sa science au milieu d'une population rurale incrédule et superstitieuse.

    Le style est d'une très bonne fluidité. Je ne connais pas l'auteur Jaime martin mais on suivra avec un regard intéressé la suite de sa carrière dans le 9ème art. Bref, c'est une bonne surprise que nous offre la collection "Aire libre".

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:12:46

    Lucy est la fameuse australopithèque découverte en Ethiopie en 1974 par des chercheurs. Cette découverte bouleversa la science car il s'agirait de la première espèce à l'origine de la lignée humaine. Il y aurait eu une séparation entre la lignée des grands singes et celle des êtres humains dont Lucy serait l'une des premières représentantes: notre grand-mère à tous quoi !

    L'auteur nous retrace un fragment de sa vie (puisqu'elle se serait éteinte à l'âge de 20 ans victime d'une noyade d'après les scientifiques). Pour la première fois, j'ai eu l'impression de lire en bande dessinée un film animalier. On voit comment ils mangent, comment ils se battent, comment ils doivent faire face à de multiples menaces... Il ne manquerait plus que la voix-off de Frédéric Mitterrand pour que le spectacle soit complet !

    Il est vrai que Lucy ressemble plus à un singe marchant sur deux pieds qu'à un humain. La différence est flagrante au niveau du visage. Pourtant, on perçoit ici et là les premiers signes d'humanité. Il est vrai qu'une récente théorie scientifique nous indiquerait que Lucie serait une cousine éloignée plutôt qu'une ancêtre du genre homo. Je ne suis pas insensible à cette remise en cause.

    En tout cas, cette plongée dans la Préhistoire à plus de 3 millions d'années est très intéressante. C'est un exaltant voyage que voilà car ne s'agit 'il pas de remonter aux origines de l'homme ?

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:10:38

    Les lettres d'Agathe sont constituées de correspondances qu'une fille devenue adulte écrit à sa mère décédée voilà près de 20 ans. Curieuse démarche tout de même...

    Cependant, cela la libère d'un poids puisque leur relation n'était pas conforme à ce qu'on peut attendre. Ce one shot est de la même veine que Elle ne pleure pas, elle chante dans la même collection.

    Il s'agit d'un récit fortement intimiste où il est question d'expier des souffrances accumulées depuis l'enfance. Une mère peut ne pas aimer un enfant dans une famille et lui faire ressentir les pires souffrances entre brimades et humiliations. Le genre de mère qui préfère avoir des garçons à la maison et qui n'apprend à sa fille que les devoirs d'obéir et de se taire tout en la préparant à souffrir à sa vie de femme. Horrible ! Cela arrive quelquefois et c'est un sujet qui est rarement abordé dans la bande dessinée.

    La lecture m'a été pénible non pas à cause de la narration qui est très fluide. J'ai dû souffler quelques instants à certains passages qui m'ont pris à la gorge. C'était dur car très émouvant. On sent le vécu de l'auteur et combien cela a été difficile de se construire après avoir vécu dans l'absence de l'amour maternel. Dans ces moments, on se dit qu'on a bien de la chance de ne pas avoir connu cela.

    En conclusion, je dirai que « les lettres d'Agathe » mérite d'être lu car il s'agit d'un très bon album sur un sujet délicat car intime.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:09:52

    J'ai passé un agréable moment à la recherche de la licorne. Il faut dire que j'aime bien le dessin de Miralles que j'ai pu apprécier sur une série comme Djinn. Cependant, je trouve que le nez qu'elle fait aux différents personnages est à peine visible. C'est dommage car il y a une réelle maîtrise sur les formes. Que dire des paysages des contrées traversées par l'expédition ? Ils sont tout simplement à couper le souffle !

    Il y a de tout dans cette aventure humaine aux frontières de l'impossible : une dose d'humour, de l'exotisme et une pincée d'aventure. Plus encore, elle nous apprend beaucoup de choses sur l'époque des premiers conquistadors, sur la rivalité entre le Portugal et l'Espagne qui se partageait le monde à l'époque de leur apogée. Il est intéressant également de voir comment évoluaient les Maures ainsi que les tribus africaines.

    J'ai dernièrement lu une histoire qui racontait l'épopée d'un aventurier étant le premier européen à avoir atteint la ville de Tombouctou au XIXème siècle. Ici, on apprend que 4 siècles plus tôt, les blancs avaient déjà fait leur apparition dans cette cité mythique aux portes du désert.

    C'est réellement une fresque historique poignante comme on en fait si peu. A découvrir et à acquérir dans sa version intégrale.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:09:02

    Il y a des bd qui arriveront toujours à me surprendre dans le bon sens du terme. Celle-ci en fait incontestablement partie. Elle est tout d'abord très originale dans son concept. Il n'y a pas à proprement parler de cases mais on arrive à suivre toute une histoire ou du moins plusieurs contes aussi passionnants les uns que les autres.

    Ces histoires tirées des Mille et une nuits sont peuplées de princes cruels et de mauvais génies. Il y a toujours une moralité qui reste discrète. Les thèmes sont universels. Cela donne à réfléchir. Et puis, il y a la part du rêve et de la magie qui opère !

    J'ai beaucoup aimé cet affranchissement de cases qui donne libre cours à l'auteur à toute une série d'audaces graphiques. Les enchaînements sont parfaitement maîtrisés. C'est que du bonheur pour un bdphile. A découvrir de toute urgence !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:07:54

    J'ai bien aimé la vengeance d'une femme par le moyen non conventionnel utilisé pour arriver à ses fins. J'avoue avoir été intrigué par la phrase suivante au dos: "en libertinage, le mauvais goût est une puissance"...

    La couverture est très suggestive. Pourtant, il ne sera point question de scènes vraiment osées dans le corps de l'histoire entre ce jeune aristocrate et cette belle prostituée. C'est un peu dommage car cela risque de faire fuir le lecteur timide ou de décevoir un lectorat plus téméraire.

    L'esthétique de l'objet m'a tout de suite attiré. Les cases sont immenses et l'histoire se lit avec aisance. Le graphisme avec cette imagerie très XIXème siècle colle parfaitement à l'atmosphère de cette histoire tragique. C'est noir, mélancolique et sombre. Tout ce que j'aime dans le romantisme !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:02:28

    "Après la nuit" fait partie de ces westerns sobres et efficaces que j'aime avec un arrière goût des films de Sergio Léone. On sent également l'influence de John Ford. Il ne manquerait plus que Clint Eastwood apparaisse au détour d'une case...

    La tension va en crescendo dans cette petite bourgade de l'Ouest sauvage. Le dessin est quasi magnifique notamment les visages des différents protagonistes. L'affrontement entre un shérif légendaire et un jeune usurpateur mystérieux promet dans ce bled isolé du Kansas.

    Pourtant le final n'est pas à la hauteur de ce qu'on pouvait légitimement espérer. Cependant, pour une fois, cela ne m'a pas dérangé en outre mesure. La raison est que l'atmosphère ainsi que la psychologie dominent nettement sur le reste. Le scénario est suffisamment haletant pour décrocher la timbale. Le western a encore de beaux jours devant lui s'il atteint à chaque fois cette qualité.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:01:11

    C'est une belle bd intimiste que voilà par un auteur espagnol. Nous avons trois tranches de vie de nanas à peu près normales loin des grandes héroïnes de romans d'aventure. Si l'épisode consacré à Sofia et Ana m'ont bien plu, cela n'a pas été de même avec le dernier récit concernant Victoria qui semble être totalement à part. Le lecteur remarquera qu'il y a quelques connexions entre les deux premiers. Le troisième semble marquer une rupture.

    Dans le genre, c'est plutôt une réussite. J'ai beaucoup apprécié le dessin dont je retrouve quelques tendances un peu manga. J'ai pu observer également comme une évolution dans le style graphique de l'artiste comme si ces histoires n'avaient pas été écrites durant la même période. Renseignement pris, ces trois histoires ont été réalisées avec des techniques différentes: Sofia au pinceau et à l’aquarelle, Ana à la plume et à l’aquarelle, et Victoria au pinceau et à l’ordinateur. Des femmes en tout cas très sexy. Je dis cela parce que la plupart du temps, les dessinateurs ne savent pas dessiner les femmes sous leur meilleur jour c'est à dire sans tomber dans la vulgarité.

    Au final, Souvenirs apparaît comme un bon roman graphique d'un auteur peu connu du public français. On suivra de près sa carrière.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note scénario: 3/5 - Note Globale: 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:59:59

    La collection Delcourt semble bien aimer les westerns one-shot. J'ai pu apprécier il y a quelques jours Après la nuit. C'est du même calibre tout en ayant un traitement graphique un peu différent. Il faut dire qu'il y a plus de 10 ans d'écart entre ces deux oeuvres. Et pourtant, nous avons également droit à un western dur et âpre dans la lignée du film aux oscars Impitoyable de Clint Eastwood.

    Je retrouve avec bonheur l'auteur Philippe Foerster dont j'avais pu apprécier un magnifique scénario dans L'Oeil du chasseur. Il possède véritablement une parfaite maîtrise que ne rogne pas la narration pesante pour certains. Le dessinateur de "Pin Up" à savoir Philippe Berthet ne déçoit pas même dans un genre radicalement différent de ce qu'il fait. La couverture de cette prairie est magnifique. Les plans sont judicieux. La lecture demeure plus que sympa.

    Pour autant, je n'irai pas jusqu'à dire que parce que nous retrouvons des personnages mythiques de la légende de l'Ouest (Calamity Jane, le juge Wallace, Wild Bill...), on baigne dans un récit historique. Il ne faut quand même pas déconner. Chiens de prairie reste un très bon western et je dois bien avouer que j'aime le genre surtout quand cela ne s'étale pas sur de multiples tomes. Achat conseillé pour passer un agréable moment.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Bote globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:59:15

    De jeunes et belles femmes sont retrouvées atrocement mutilées dans la ville de Prague : voilà pour le décor. Ce one shot semble naviguer entre sorcellerie, alchimie et énigme en surfant sur une vague déjà bien encombrée par d'autres productions du même genre.

    J'ai bien aimé le mot d'ordre de la collection post mortem : une nouvelle collection à ne pas lire la nuit. J'ai suivi le conseil en effectuant ma lecture en pleine journée. Je dois bien avouer que je ne suis pas mort de trouille au ressortir. Quelle prétention tout de même !

    L'intérêt de cette histoire horrifique va se situer autre part. En effet, nous découvrons une reconstitution d'une Prague gouvernée par l'Empereur Rodolfo entre 1584 et 1609. Le grand Rabbin y joue un rôle éminent.

    Il est question d'une alliance secrète entre le roi chrétien et les riches commerçants juifs qui en échange de la sécurité versent de lourds tributs dans les caisses du royaume. Ceci sert à alimenter les goûts artistiques et luxueux du souverain. Ce cadre historique peu conventionnel m'a beaucoup plu car il apporte une certaine richesse à l'intrigue.

    Le mystère de ces meurtres sera d'ailleurs entretenu jusqu'à la fin. L'atmosphère est très lourde et pesante entre des personnages vils et calculateurs. Une belle réussite qui est passée un peu inaperçue. Dommage car cela vaut le coup de le lire.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:58:32

    J'aime quand la bd ne traite pas que de choses légères et futiles. Cependant, encore faut-il que cela soit réussi ! Or, cet exercice est rendu beaucoup plus difficile justement à cause de la gravité du sujet. En l'espèce, c'est époustouflant de réussite.

    Là où Pourquoi j'ai tué Pierre a quelque peu échoué, "elle ne pleure pas , elle chante" réussit son pari. L'oeuvre est bien entendu bouleversante de sincérité et de justesse. Elle prend véritablement aux tripes. Ce récit est vécu comme un soulagement et non comme une rancune tenace.

    Derrière un titre tout en douceur, se cache une réalité moins reluisante. L'amour peut être destructeur et criminel. On ressort quand même de cette lecture avec un sentiment d'espoir pour l'héroïne qui n'est autre que l'écrivain du roman qui signe la préface.

    Une des meilleures bd intimistes que j'ai pu lire ces dernières années.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:57:55

    Cela fait du bien de lire une histoire entre rêve et réalité aussi bien dessinée. Le personnage de Coraline que nous suivons est d'une beauté extraordinaire dans le genre grande blonde aux yeux bleus. Le dessin est l'un des plus abouti que je n'avais jamais vu auparavant. L'esthétisme a été particulièrement soigné. Les couleurs sont utilisées à bon escient aussi bien pour les paysages champêtres que pour les scènes plus violentes. C'est beau !

    Mais qui est donc ce prodigieux dessinateur auquel le scénariste Filippi a laissé une chance ? Visiblement, Terry Dodson est un dessinateur accompli dans le comics américain (Wolverine, Wonder-Woman, Daredevil, Spiderman...) qui s'essaye à la bd européenne dans un genre différent. Il est dommage que la préface s'attarde longuement sur l'oeuvre du scénariste sans rien dire sur celle du dessinateur. Et surtout pourquoi n'y a t'il pas de suite après 5 ans d'attente ? Cela fait trop long et c'est le meilleur moyen de perdre facilement une clientèle. Cette histoire nous laisse sur un gros suspens qui doit être comblé rapidement.

    Le scénariste prouve qu'il peut passer aisément d'un registre très enfantin (Un drôle d'ange gardien, Gargouilles...) à une histoire beaucoup plus adulte où il est question de fantasmes. C'est vrai que la couverture fait un peu "eau de rose". Je vous rassure: à la lecture, il n'en n'est rien.

    Le second tome poursuit en avant la quête de Coraline dans un monde de rêves où il lui faut trouver la clef pour comprendre le malaise grandissant. C'est tout le monde d'un gamin qui a grandi trop vite et qui souffre de solitude. L'ambiance est clairement érotique sans jamais tomber dans la pornographie. Ce second tome explore beaucoup plus la psychologie des personnages. On retiendra surtout une ambiance onirique à défaut de grande originalité.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:56:29

    Une excellente première partie. Un second tome un peu en-dessous. Le thème: le secret de la confession. Un prêtre doit 'il trahir son serment si on lui fait la confession d'un crime ô dieux ? La réponse dans ce diptyque atypique.

    Je ne suis pas un fan du dessin un peu flou mais on s'y habitue assez rapidement. Je dois dire également qu'on est très vite happé par un récit passionnant. Une qualité de dialogue exceptionnelle pour un combat entre le vieil homme de science froid et cynique et le jeune curé naïf et idéaliste.

    Sur la forme maintenant, le second tome ne se présente pas du tout dans le même format que le premier. Or, je n'aime pas avoir des collections dépareillées. J'aime un semblant de cohérence. C'est peut-être trop demandé à l'éditeur. Pour autant, il ne faut pas que se focaliser sur la forme si le fond est bon. L'achat sera conseillé pour une future édition dont les formats seront semblables.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:55:29
    Esteban - Tome 1 - Le Baleinier

    Le scénario n'a vraiment rien d'original mais c'est plus pour l'ambiance qui se dégage de ce voyage en pleine mer dans la traversée du difficile Cap Horn que l'on retiendra.

    Le trait graphique de l'auteur au style si particulier nous accompagne tout le long de voyage maritime. On ressent réellement le vent du grand large qui donne une ambiance à la Moby Dick. Malheureusement point d'effet de surprise car c'est souvent du convenu. Une touche d'audace serait la bienvenue !

    Lire un album de cet auteur est toujours un réel plaisir. C'est un univers où l'on se sent bien. J'avoue également avoir un faible pour cet auteur qui sait si bien raconter les histoires. Le talent ne se décrète pas.

    Note dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:54:48

    Ce corps à corps est plutôt une excellente surprise. On suit les tranches de vie de différentes personnes. Cependant, il existe véritablement des liens entre chacun des personnages. C'est plutôt passionnant car différents problèmes de société sont évoqués.

    On aurait aimé un approfondissement pour certaines intrigues qui sont juste un peu évoquées. Ainsi, Jean-Pierre Martin ne rencontrera jamais son arnaqueuse qui va devenir la petite amie de son meilleur ami. Bref, certaines choses ne se produiront pas alors qu'elles étaient attendues par le lecteur.

    Ces croisements de destin sont intéressants. On passe un bon moment de lecture. On sent tout de même qu'il manque un petit quelque chose à cet album pour le faire sortir véritablement du lot. L'impression générale demeure néanmoins assez satisfaisante. Nous avons un auteur à suivre de près.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:53:58

    Trompe la mort est un titre assez bien trouvé puisqu’il est question d’un jeune soldat français au cours de la drôle de guerre en 1940 qui avait notamment pour mission de sonner dans un clairon. Il a échappé à la mort puisqu’il est devenu un ancien combattant multi-médaillé. On le retrouve dans notre présent… âgé de 82 ans. C’est un vieil homme solitaire toujours plongé dans ses souvenirs. Il a été fait prisonnier pendant 4 longues années dans l’Allemagne nazie et a perdu beaucoup de ses camarades…

    Le dessin est plutôt enfantin ce qui ne colle pas vraiment avec ce genre de récits. Cependant, on va vite se laisser embarquer par cette histoire touchante de grand-père qui veut à tout prix retrouver son clairon perdu sur le champ de bataille. Sans rien dévoiler de l’histoire, on pourra dire que le clairon a bel et bien été retrouvé mais détourné à des fins purement politiciennes. L’auteur va égratigner une partie des politiciens qui se servent de l’héroïsme nationale alors qu’ils n’ont pas connu l’enfer de la guerre et surtout de toutes ses subtilités.

    Au début, on va avoir du mal à sympathiser avec le personnage central de Marcel. C’est le vieux bougre qui voit sa petite-fille versée dans l’humanitaire et l’écologique une fois tous les 6 mois. Il lui sert un vieux lait chocolaté périmé depuis longtemps et qu’il conserve précieusement dans son frigo comme un trésor de guerre. Bref, le genre de vieux qu’on a envie de baffer pour leur côté à la fois rigide et un peu pingre.

    Cependant, il va se passer quelque chose avec le lecteur qui ira en progressant au fil des évènements. On va comprendre et surtout essayer de le comprendre. La fin sera vécue comme une véritable libération du personnage. C’est un véritable coup de chapeau que je tire à l’auteur que je ne connaissais pas. Cet ouvrage a le mérite de faire découvrir aux jeunes générations la vie de ces hommes qu’on a envoyé au front en promettant mont et merveille. La débâcle sonnera le tocsin. Finalement, il y a peu de récits sur cette drôle de guerre en bande dessinée. Déjà à l’Ecole durant notre enseignement scolaire, on passait vite sur le sujet en se concentrant sur la France occupée. Bref, c’est un précieux témoignage qui sent le vécu puisque l’auteur admettra s’être inspiré des faits de guerre de son grand-père. Bien lui en a pris !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:53:10

    Je mourrai pas gibier est une oeuvre forte et poignante d'un dérapage cruel dans un village de la France profonde partagé entre les vignerons et les charpentiers. Elle n'est pas à mettre entre toutes les mains. On ressort de cette lecture complètement vidé et avec un profond malaise. Cela nous prend véritablement aux tripes. J'aime quand une bd arrive à me procurer autant d'adrénaline. On ressent toute la puissance des mots et des images. Bouleversant...

    Depuis que Le Désespoir du Singe est devenu l'une de mes bd cultes, je surveille avec un certain intérêt les productions d'Alfred. Je me surprends à aimer son trait. Il utilise une imagerie assez forte avec un trait plutôt épais et presque brutal. Je ne suis pas pourtant fan du minimalisme. Cependant, je ne sais pas... Cela doit être certainement dans la manière de dessiner car il se dégage tout de suite une atmosphère à partir de ce graphisme singulier.

    Les expressions des personnages sont superbement retranscrites. Les flash-backs sont utilisés à bon escient. La lecture est très haletante. Cette bd demeure une incontestable réussite à partir d'un fait divers sanglant. Je mourrai pas gibier est un véritable carnage à lire et à posséder !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:45:58

    J'ai enfin pu trouver ce titre et le lire pour l'apprécier. J'ai été surpris par sa petite taille. C'est un peu dommage que ce mini format car cela ne met pas en valeur la qualité du dessin avec ce noir et blanc crayonné.

    Pour le reste, je trouve que c'est très bien construit. On est vite happé par la vie de ce marin que tente de faire découvrir une grand-mère à son petit-fils. Celle-ci est très riche car elle couvre des évènements historiques du XXème siècle: la Seconde Guerre Mondiale et notamment cet épisode malheureux où la flotte anglaise a coulé (par nécessité ?) celle d'une France qui venait de se rendre à l'occupant et tuant au passage près de 1500 compatriotes. La guerre d'Algérie y est également évoquée de manière assez poignante notamment pour les pieds-noirs. J'aime en général ces récits où la petite histoire individuelle rejoint la grande avec son lot de malheur.

    J'ai également été surpris par une narration très fluide qui a pour résultat de ne jamais nous ennuyé. Bref, c'est jamais pompeux comme dans tant d'autres bd de ce genre un peu autobiographique quand on parcourt la vie d'un personnage. Ce long flash-back est parfaitement maîtrisé. Une bien belle bd !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:44:54
    Nuit (Baladi) - Tome 1 - Nuit tombante

    "C'est assez graveleux ce que tu viens d'emprunter" me dit mon meilleur ami en feuilletant la série sur les 3 petits ouvrages. J'avais juste remarqué que le format était pratiquement de poche et que le dessin en noir et blanc était dans un style minimaliste.

    Bref, rien de vraiment emballant. Pourtant, chaque tome porte un nom sur une variation de la nuit: blanche, profonde et tombante. Quand on commence la lecture, on se dit qu'on va aborder une histoire vraiment bizarre du fait de ces trois jeunes femmes complètement délurées qui invite dans leur appartement de luxe un SDF et une bande de trois hommes. Une espèce de rituel étrange commence alors.

    J'ai pas pu m'arrêter de lire et d'enchaîner d'un seul coup ces trois volumes. Le conte n'est pas terminé mais qu'est ce qu'il a bien commencer. Le mérite est d'avoir su me captiver par une magie étrange alors que rien n'y prédisposait. C'est peut-être cela la marque des grandes bd perdues au milieu de nulle part.

    Comme quoi, on peut se tromper et il ne faut point juger l'apparence même graveleuse.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:44:08
    Blanco - Le Chien Blanco - Tome 1 - Tome 1

    J'ai acquis dernièrement dans un marché aux puces les deux exemplaires originaux qui composent l'une des premières histoires de Taniguchi publiées en Occident. J'étais un peu réticent car je n'avais pas vraiment aimé Au Temps de Botchan qui date de la même époque. Peu importe, je me devais d'essayer.

    Je viens tout juste de finir de les lire et je suis plutôt très impressionné par le travail de l'artiste. C'est un peu différent de ce qu'on connaît mais il y a beaucoup de thèmes qui reviennent comme la nature ou encore l'amitié. Et toujours cette superbe capacité de raconter une histoire poignante. Cela pourrait paraître peut-être pour certains lecteurs un peu pesant et répétitif surtout vers la fin. Cependant, on pardonnera facilement devant autant de talent narratif.

    Le chien Blanco fait un peu peur au début. On se dit qu'on a en face un monstre sanguinaire de par la violence de ses attaques. Petit à petit, on commence à comprendre et à véritablement aimer ce chien pas comme les autres pourchassé par des militaires sans vergognes. Les espaces nord-canadiens sont superbement retranscrits. C'est du pur bonheur... pour les fans de Taniguchi bien entendu. Je ne regrette absolument pas mon achat.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:43:14

    J'ai été époustouflé par cette lecture d'un scénariste que je connaissais pour avoir déjà apprécié Un Paradis distant ainsi que Big Bill est mort. Il est vrai que statistiquement Paquet fait curieusement partie de mes éditions favorites.

    La vieille Amérique du XVIème siècle n'est simplement que le décor d'une arnaque qui va mal tourner. On a un peu du mal à s'habituer au graphisme avec des gueules de personnages assez étranges et caractéristiques. Cependant, il y a quelque chose qui fait que cela passe bien. Sans doute la qualité des dialogues et un scénario hors-pair qui réserve d'ailleurs une belle chute à la fin.

    J'ai apprécié cette lecture. Les combats à l'épée sont remarquables quant à la fluidité des scènes. On vît l'aventure de ces deux compères et on espère qu'ils s'en sortiront de toutes ces galères.

    C'est un one shot. On regrette déjà de devoir les quitter. Cela aurait pu faire une bonne série.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:42:24
    Trent - Tome 1 - L'homme mort

    Je découvre cette série grâce aux 3 intégrales qui sont sorties il n'y a pas si longtemps. C'est pour moi comme une séance de rattrapage d'un indispensable de la bd qu'il faut lire.

    L'association de ces deux grands auteurs que sont Léo et Rodolphe fonctionnent ici à merveille pour un résultat de grande classe. Nous avons là une très belle série d'aventure.

    Il est vrai que je préfère généralement les héros qui se dévoilent à ceux qui expriment beaucoup de retenue. J'ai envie de connaître l'histoire, le passé et les intentions d'un personnage central d'un récit. Néanmoins, c'est également plaisant de découvrir le caractère d'un personnage de manière progressive sans que tout ne soit tout de suite dévoilé pour entretenir le mystère. Ainsi, les différents tomes sont ponctués par des bribes de souvenirs et des flash-back utilisés à bon escient.

    Trent est finalement très différent ce que j'ai pu lire dans le genre western et c'est peut-être cette originalité qui m'attire incontestablement. Cependant, il n'y a pas que cela. La narration est efficace. Le dessin est parfois sublime car l'auteur sait mettre en valeur les grands paysages sauvages. Les couvertures sont magnifiques dans leur sobriété. Les intrigues sont imaginatives et surtout très efficaces. On ne s'ennuie pas et ce n'est jamais la même chose.

    Oui, Trent est de la bien bonne bande dessinée avec une identité qui lui est propre.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:41:31
    Arq - Tome 1 - Ailleurs

    C'est sans doute la meilleure série d'Andreas, en tout cas, celle que je préfère. Il maîtrise aussi bien l'aspect technique que scénaristique. Les cases sont superbement structurées avec un découpage frôlant la perfection. Les albums sont d'une grande richesse iconographique et visuelle. Quant au récit, il est proprement révolutionnaire avec ces univers parallèles et ces multiples clés. Percutant, dense et instructif.

    Arq est devenu au fil du temps un classique de la science-fiction mais qui n'est pas facilement abordable pour tous les lecteurs. L'auteur a réussi à construire un univers fertile proprement déconcertant et unique en son genre. Les personnages sont confrontés à quelque chose qui les dépasse. Le mystère reste entier et on va de surprise en surprise au fil des tomes. On se demande si on navigue entre le rêve ou le cauchemar. C'est captivant à souhait.

    Passionnant et imaginatif. Que dire de plus ? Découvrez Arq !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:40:35

    Evidemment... que Shutter Island récolte quatre étoiles de ma part. C'est même un minimum devant la qualité de l'oeuvre pour un résultat de grande classe !
    Je ne connaissais pas le roman du même nom et je ne l'aurais probablement jamais lu. Ce format bd le fait automatiquement découvrir à de nouveaux lecteurs dont je fais partie. Comme j'aime le cinéma, nul doute que j'irai le voir à sa sortie en salles.

    Shutter Island m'a fait penser à ces films comme Le 6ème sens ou encore Fight Club en ce qui concerne le procédé utilisé. La fin est digne de rentrer dans les annales. Je n'ai absolument pas senti le basculement d'où le plaisir en a été encore plus intense.

    J'avoue avoir eu du mal au début avec le graphisme que j'ai petit à petit apprécié car il colle parfaitement à la lourde atmosphère dégagé avec une couverture sobre et efficace. J'ai passé un agréable moment de lecture.