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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7440 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:36:24

    Lorsqu’on est plongeur soudeur pour une plate-forme pétrolière de la Nouvelle-Ecosse au Canada, c’est plutôt un métier dangereux car la mer ne pardonne pas la moindre erreur. On entre en effet dans le quotidien de ce futur père de famille qui semble la délaisser pour poursuivre une obsession.

    Il semble difficile de construire une famille équilibrée quand on a soi-même des problèmes psychiques de construction d’identité. Il faut dire que le père de notre Jack Joseph s’est noyé lorsqu’il avait 10 ans et depuis, il vît avec ce souvenir traumatisant. C’est donc une exploration de son intérieur que l’on va vivre à cette lecture.

    Quand on perd un être cher, cela laisse malheureusement des traces, des souvenirs, des cicatrices morales qui ne se referment jamais. Il faut affronter ses peurs pour parvenir à s’en sortir d’autant que les faits se sont produits durant la nuit d’Halloween. L’ombre du fantôme de son père plane. Et puis, il y a la culpabilité et l’affreuse vérité.

    C’est un album typiquement introspectif mais qui fait du bien. On n’est pas dans l’action et les effets spéciaux mais dans une véritable dimension humaine. C’est le genre de lecture que j’affectionne d’autant que l’auteur a fait des efforts pour bâtir une véritable intrigue qui se tient. Bref, c’est profond et c’est le cas de le dire avec ce soudeur sous-marinier.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:35:35

    Les auteurs avaient déjà réalisé un Sarkozy et ses femmes. Ils ne voulaient probablement pas être en reste devant son successeur. Il est vrai que la saga est beaucoup plus intéressante avec la rivalité entre Ségolène Royal et Valérie Trierweiller. Cette dernière s'est fait connaître auprès des Français lors de son tweet célèbre pour soutenir le candidat se présentant contre sa rivale. Hollande devient ainsi une véritable star de la BD après son fameux Campagne présidentielle : 200 jours dans les pas du candidat François Hollande , Moi, Président : Ma vie quotidienne à l'Élysée ou encore Monde de merde.

    Je ne m'attendais pas du tout à une BD documentaire aussi bien détaillée sur les coulisses du pouvoir et notamment de la vie intime d'un certain François Hollande alias Monsieur 3%. La couverture est assez humoristique. La BD l'est un peu moins en faisant plutôt dans le ton sarcastique. Ainsi, ni Ségolène, ni Valérie ne sont montrées comme des femmes très sympathiques, au contraire ! Les portraits dressés seront sans concession.

    L'action de la BD s'arrête en en février 2013 soit avant la fameuse répudiation publique. Dommage que l'épisode "Daft Punk" avec Julie Gayet ne soit pas relaté car c'était toute une histoire dont la France se souvient de celui qui se présentait comme le candidat normal et irréprochable sur sa vie privée. Bon, c'était une affaire de timing. Par contre, nous assistons à l'ascension de l'homme politique en vue de la présidentielle de 2012 et on occulte complètement l'affaire DSK survenue en 2011. Sans cette digression avec cette femme de ménage, le destin de cet homme aurait été sans doute différent.

    J'ai bien aimé cette BD car le trait spontané du dessinateur colle à merveille avec cette succession d'anecdotes croustillantes. C'est très agréable à la lecture. La dimension politique n'a pas été occultée et c'est ce que j'ai fort apprécié. Le réalisme et l'authenticité priment.

    Au final, une BD enquête sur les coulisses d'un président pas comme les autres : un gentil homme très vite dépassé par les femmes ou les événements...

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:34:22

    J'ai tellement de peine en refermant cet ouvrage qui nous donne un véritable aperçu des femmes au Yémen. C'est un pays rongé par la pauvreté où la tradition fait loi. Les femmes yéménites doivent être voilées de la tête aux pieds : point barre.

    La première histoire concerne Sahiba qui avait le malheur de regarder le paysage par sa fenêtre sans être voilée. Elle sera abattue comme un chien par son cousin de mari auquel on l'a livrée en pâture à l'âge de 11 ans. Pour la justification, c'est l'honneur de la famille qui a été bafoué car on a vu son visage ou, comble de malheur, ses chevilles. Voilà pour l'ambiance de cette BD reportage retraçant la condition des femmes.

    Bien sûr, on pourra me rétorquer que j'ai des yeux d'occidental qui ne respecte pas la culture de soumission de ces femmes. Il y a certes quelques avantages à être voilé comme les économies sur le maquillage ou les vêtements. Mais bon, je n'arrive pas à accepter cette tradition qui est basée sur la réputation. C'est au-delà de mes forces.

    Le monde d'Aïcha est peuplé de femmes qui ont des rêves et des désirs de liberté. Certaines de ces femmes ont fait avancer un petit peu les choses tout en respectant les règles. Elles ont quand même dû payer le prix.

    Le dessin en noir et blanc colle à merveille pour cet ouvrage qui fait dans la simplicité. Cela a été réalisé à partir des impressions de voyage de la photo-reporter Agnès Montanari, profondément marquée par son voyage au Yémen et sa rencontre avec les femmes de ce pays traditionaliste musulman pour ne pas dire archaïque.

    C'est bien d'avoir donné la parole à ces femmes. On verra leur photo à la fin de cet ouvrage. J'espère qu'un jour, elles pourront être libérées et vivre dans une société plus moderne et moins obscurantiste. C'est tout ce que je leur souhaite.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:33:42
    Brane zéro - Tome 1 - Tome 1

    Après Agence Quanta, j'enchaîne sur Brane zéro qui contient la même thématique à savoir le voyage dans une bulle spatio-temporelle. Ces deux titres sont parus durant la même période. C'est à croire que c'est devenu le thème à la mode.

    Pour autant, on se situe dans une science-fiction moins enfantine, plus adulte, plus mature et plus dure. Le monde du futur est un univers totalement dévasté par de mystérieuses créatures qui ont anéanti la race humaine. On a véritablement peur pour notre jeune héros car la traque est omniprésente.

    J'ai bien aimé ce titre qui sera un diptyque. On sent des influences majeures mais avec une pointe d'originalité. C'est un jeune auteur qui a encore tout à prouver mais qui se débrouille pas si mal. Le récit est fluide ce qui a rendu la lecture particulièrement agréable. Il y a certes pas mal d'interrogations mais nul doute que le second tome nous apportera les réponses.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:33:04
    Un Marron - Tome 1 - Livre Premier - Caf' la bou

    J'ai découvert cet auteur sur Vazahabe ! dont le récit se passait sur Madagascar à l'époque moderne. Nous voilà pas très loin de ce secteur de l'Océan indien en explorant le passé de l'île de la Réunion autrefois appelée l'île Bourbon en hommage à la famille royale française.

    J'ai pu tout de suite constater les progrès sur le dessin. On dirait que l'auteur a changé son style mais on reconnait sa patte. C'est beaucoup plus abouti bien que j'avais déjà beaucoup apprécié son travail.

    Je ne savais pas ce que c'était un marron. Non pas la châtaigne comestible ou encore la couleur de ce présent site. Désormais, je comprends mieux la signification symbolique de cette couleur. En effet, l'auteur a pris soin de bien nous expliquer le contexte historique avant de nous embarquer dans la fuite de cet ancien esclave. Il est clair qu'il faudra acquérir la liberté dans le sang. Rien ne nous sera épargné.

    Le lecteur apprendra tout un pan de l'histoire oubliée concernant l'esclavage mais également le passé de l'île de la Réunion loin de ses requins mangeurs d'homme et de son volcan cracheur de feu qui font l'actualité.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:32:28

    J'ai beaucoup aimé le début de ce récit car cela part d'une bonne idée à savoir un livre qui ferait le tour des gens et pourquoi pas du monde. L'intrigue se focalise sur une amatrice qui cherche à savoir qui est l'inconnu qui a déposé le livre sur un banc en entourant certains mots qui forment alors des phrases. Bref, on est dans ce qu'on pourrait appeler un thriller littéraire. Les rats de bibliothèques vont aimer, mais pas que. Les romantiques également.

    J'aime également beaucoup cet auteur qui sait cerner l'âme des gens et de l'entourage. Parfait exemple avec cette collègue de travail peu disponible. Ou encore ce nouveau père de famille qui ne dirait pas non à une nouvelle aventure. Bref, Jim serait le chantre d'une certaine modernité ou du moins de la vie contemporaine. Cela change de ces vieux schnocks qui nous resservent toujours le même plat. Là, on a droit à tout autre chose.

    C'est traité avec beaucoup de délicatesse avec un scénario certes léger mais sincère. J'avoue ne pas avoir trop apprécié la fin croyant à un one shot. Je suis rassuré de savoir que cela sera un diptyque avec, et on l'espère, une conclusion digne de ce nom.

    La seconde partie s'enchaîne directement avec une fausse piste qui conduira à la tromperie pour cette jeune femme en quête du parfait amour dans une vie qui confère à l'ennui. Cependant, on aura droit à l'explication de tout ce mystère tout à la fin. Le dessin fait dans la fraîcheur et le scénario dans la tendresse. C'est en tout cas assez prenant.

    Un petit livre oublié sur un banc n'attend que vous. A qui le tour ?

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:31:40

    Page 69 est éditeur du désir depuis 2013. A la bonne heure ! On retrouve pour la première fois Joel Alessandra dans un genre qui lui était inconnu et qui finalement lui réussit pas trop mal.

    Je n'avais guère apprécié Instinct sauvage mais j'étais beaucoup plus réceptif sur Errance en mer rouge. Visiblement, l'auteur est un amoureux de la corne de l'Afrique comme il l'avait prouvé dans le sensuel Fikrie. L'hommage au poète Rimbaud est omniprésent dans son oeuvre.

    J'aime la façon dont l'auteur a dessiné les femmes. Il décrit d'ailleurs le corps des femmes comme des territoires que les hommes aiment découvrir et explorer avec des yeux émerveillés. De vallées sombres en collines douces et accueillantes, l'auteur dresse une carte des élans amoureux sur ces carnets. Et on ne va pas s'ennuyer entre l'Ethiopienne, la Romaine, la Chinoise ou l'Indonésienne.

    J'avoue avoir succombé à ces délices car l'auteur a dessiné de manière assez sensuelle tout en noyant de couleurs chaudes qui incitent à l'exotisme. C'est un tour du monde plutôt agréable pour les yeux et les sens. La beauté des dessins à l'aquarelle sublime l'ensemble d'un parfum enivrant. Une belle bd érotique à réserver aux adultes.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:30:54

    Un bol plein de bonheur apporte un témoignage émouvant du rôle que doit jouer normalement une maman. C'est vrai que c'est assez moralisateur mais il n'y a aucun mal à faire apprendre le respect à son enfant ainsi que de bonnes valeurs. Il est vrai que l'amoralité et l'anticonformisme sont plutôt à la mode ces temps-ci. Ce manga semble être à contre-courant et c'est pour mon plus grand plaisir.

    La volonté de cette femme qui a décidé d'élever seule son enfant devant un mari incompétent et alcoolique mérite qu'on s'y attarde. La vie est parfois très difficile dans les milieux populaires. Cet exemple est à suivre car il montre qu'on peut réussir à force de volonté. J'aime croire à cette idée qu'on se forge son propre destin et qu'il ne faut pas céder à la facilité. C'est une question de responsabilité et non d'assistance.

    Ce seinen est une oeuvre assez touchante. C'est vrai qu'on pleure toutes les deux pages. Mais alors, qu'est-ce que cela fait si c'est pour la bonne cause ? Le pathos peut également nous ouvrir les yeux et surtout le coeur. Oui, c'est ce qui manque dans ce monde de brut. Bref, une lecture indispensable.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:30:11

    Un poète russe un peu raté s’exile en Egypte pour sa santé et également pour la fascination qu’exerce l’Orient. Il rencontre un jeune peintre excentrique qui va devenir son ami malgré une grande différence de caractère. Le problème est qu’ils vont tomber amoureux de la même femme qui allie la grâce et la beauté. Il est vrai que la beauté est la clef des cœurs et que la grâce est le passe-partout. J’ai rarement vu autant de sensualité jusque dans le dessin qui décrit à merveille l’Egypte de la fin du XIXème siècle.

    Il est clair également que la simplicité ne s’allie pas dans le cas présent avec la pureté ou la fidélité car notre jeune beau peintre est un homme marié à une délicieuse épouse. On sait que tout cela va finir par un drame car ce charme n’est guère innocent. Qu’importe l’ivresse, pourvu qu’il y ait le flacon. On va se noyer dans le sable du désert afin de poursuivre cette sublime chimère qui échappe à nos deux amoureux en transit.

    Au final, c’est une agréable saison en Egypte que le lecteur va passer. Pour un premier album, c’est une réussite totale car tout est parfaitement équilibré. Je n’ai guère eu de difficultés pour entrer dans ce récit qui nous envoûte dès les premières pages. Bravo à Claire Fauvel qui n’a rien à envier aux plus implantés et incrustés. C’est une belle invitation au voyage et au fantasme également. Une lecture en tout cas très prenante. Je recommande chaudement bien entendu.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:29:01

    Antarès est la troisième série de Léo sur les mondes d'Aldébaran. Autant dire que les fans attendent beaucoup de l'histoire. La scène d'ouverture m'avait laissé un peu pantois. J'ai eu du mal à comprendre que l'action se situait sur Antarès (et non pas sur Bételgeuse) et que la jeune fille en question n'était pas Kim. :| La ressemblance entre les personnages féminins et les paysages des planètes se confondent véritablement : plus de clarté aurait été sans doute appréciable.

    De plus, l'action avance tout lentement, se perdant dans des méandres à l'eau de rose et des questions existentialistes à deux sous. Le passage sur Bételgeuse était-il vraiment nécessaire ? :| Peut-être que l'auteur voulait tout simplement faire une transition. Décidément, voici une BD où j'ai du mal à comprendre l'héroïne : ses explications sur ses choix apparaissent artificielles et peu plausibles...

    Quant au titre sobrement intitulé "épisode 1", cela manque d'originalité et cela rompt avec l'ensemble des séries des mondes d'Aldéraban où il y avait un réel effort. De plus, la couverture alléchante ne correspond pas à l'histoire...

    Pourtant, la force de cette BD réside dans un scénario toujours aussi rondement mené. La faune de ces animaux étranges est toujours aussi fascinante même si la précision du trait du dessin fait toujours un peu défaut. On se laisse tout de même prendre au jeu. Bizarrement, une relecture du premier tome m'a fait apprécier le style ainsi que l'histoire qui m'a paru beaucoup plus claire. J'ai été moins sévère avec l'héroïne qui après tout avait vécu des moments très durs sur Bételgeuse. N'avait-elle pas droit à un coup de blues?

    L'auteur introduit même des problématiques écologiques lors du passage de Kim sur Terre avec la disparition de certaines espèces animales comme les singes (autrefois si proche de l'homme) ou encore la pollution avec le port obligatoire de masque dans Paris. Le dérèglement climatique a curieusement entraîné un froid persistant sur l'Europe alors que le reste de la planète s'est réchauffé. Il aborde également le thème de la manipulation par les médias de certaines vérités par un sensationnalisme créditeur.

    Le second tome nous embarque véritablement dans une aventure qui promet. La véritable surprise provient du rapprochement entre Kim et Marc qui s'étaient éloignés durant le second cycle. J'espérais que ces deux là se retrouvent et que Marc reprenne sa place dans l'aventure. L'auteur en profite pour nous montrer encore une société où des fanatiques religieux tirent les ficelles. Le suspense est réellement à son comble. Antarès paraît effectivement une planète beaucoup plus dangereuse que les deux précédentes.

    Le troisième tome sera sous le signe de l'aventure puisqu'on suivra la traversée du groupe vers le camp de base. La nature assez capricieuse de cette planète ne les épargnera pas. C'est un périple de plus en plus dangereux. Bref, l'intrigue est assez palpitante !

    Le quatrième tome va marquer une petite pose avant le départ d'une nouvelle mission sur la planète voisine Antarès 4. On se dit qu'à ce stade, un dernier volume ne va pas suffire tant il y a de mystères à résoudre. Le rayon extra-terrestre qui fait disparaître humains et animaux renvoie incontestablement à l'idée même de la série Apocalypse Mania. Les ravages sentimentaux de Kim commencent également à lasser. Oui, il y a une petite baisse de régime que l'on pourra percevoir.

    Le cinquième tome est bien maîtrisé au niveau du scénario. C'est une véritable expédition sur la lune d'Antarès avec un huis clos plutôt haletant. Le personnage de Jedediah devient insupportable dans un excès qui n'est pas très naturel et que l'on ressent. Léo semble rompre avec l'unicité des précédents cycles car ce tome ne sera pas le dernier. C'est une surprise. Vivement le tome 6 alors !

    Enfin le dernier tome va réussir à répondre à quelques-unes des questions que l’on se pose depuis le départ notamment au niveau de la civilisation extraterrestre aperçue à la fin de Bételgeuse. C’est une fin de cycle cohérente qui laisse apparaître un nouveau cycle fort intéressant. On retiendra que cela a fini mieux que cela n’avait commencé. Dommage que les personnages soient devenus aussi caricaturaux. Par contre, on pourra se sentir frustré de ne pas avoir toutes les réponses comme celle de savoir qui était à l’origine de ce rayon téléportatif. Quelque chose me dit que cela sera pour la suite.

    Malgré toutes mes critiques qui se veulent positives, force est de constater la qualité indéniable de cette oeuvre qui est bien au-dessus des productions moyennes. L'auteur a beaucoup de talent et on le ressent. C'est avec une grande joie que je continuerai l'aventure.

    Note Dessin : 4/5 - Note Scénario : 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:27:55
    Secrets - ¡Adelante! - Tome 1 - Tome 1/2

    J’ai été un lecteur assidu de cette collection "Secrets" qui me passionnait. Cependant, sont venus des titres assez moyens qui ont jeté un peu l’opprobre sur cette collection. C’est donc avec une certaine appréhension que j’abordais cette lecture.

    Verdict ? Ce n’est pas trop mal et c’est même presque excellent. Le cadre sera historique, à savoir la rébellion de l’Espagne contre l’ordre napoléonien. C’est une période peu abordée en bd donc toujours intéressante de découvrir. On suit le destin d’Angel, surnommé El Libertador.

    Malgré une fausse piste, le secret sera facile à découvrir mais plutôt dans le second tome. Il est simple et classique à la fois sans fioriture inutile. C’est clair qu’on s’attendait sans doute à quelque chose de plus fracassant, qui aurait changé la destinée du combat pour la liberté de l’Espagne. Mais bon, on prendra ce qui vient dans ce récit mêlant la guerre et le drame familial. Cela reste crédible et c’est bien là l’essentiel.

    Le problème des classes sociales sera également abordé. Il est très intéressant de suivre ce récit qui nous montre les différences entre ces mondes qui évoluent au milieu d’une guérilla populaire contre l’envahisseur. Le dessinateur fait preuve d’une grande dextérité avec un trait limpide et efficace qui est fort appréciable. On n’oubliera pas le regard de ces Espagnoles.

    Au final, cela sera assez classique mais bien réalisé. Ma véritable note : 3.5 étoiles.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:26:57

    Employer le terme « femme de réconfort » est en soi déjà un euphémisme car traiter un être humain comme un objet n’est guère réconfortant. Cela concerne bien entendu les femmes souvent mineures qui furent arrachées à leur famille pour servir d’esclaves sexuelles à l’armée impériale nippone. C’est un véritable scandale qui ne fut dénoncé que bien des décennies plus tard et qui fait l’objet d’une véritable amnésie de la part du Japon à l’inverse de l’Allemagne qui a reconnu les crimes nazis.

    Cet ouvrage fait suite à ma lecture de Anne Frank au pays du manga et cela constitue un excellent complément. Le massacre de Nankin en 1937 est également largement évoqué. On s’aperçoit qu’il y a une extrême droite largement active au Japon qui tente de nier les faits avec une parfaite mauvaise foi que je ne lui connaissais pas jusqu’à alors. Cela ne sera certes pas la première fois qu’un gouvernement pratique le déni de la réalité à commencer par les Turcs avec le génocide arménien. Ce négationnisme n’est guère excusable et il faut des ouvrages comme celui-là pour nous expliquer ce qui s’est réellement passé.

    Toutes les guerres sont affreuses. La guerre propre n’existe pas. Cette lecture ne sera guère agréable car les viols ne sont guère un sujet plaisant. Il y a toute la souffrance de ces vieilles dames qui ressort. C’est triste. Rien ne nous sera épargné, à commencer par les faux recrutements afin d’enrôler toujours plus de nouvelles femmes. On verra également que les hollandaises feront partie du lot en raison des conquêtes japonaises dans le Pacifique et en l’occurrence l’île de Java. Quand la tromperie ne fonctionnait pas, les Japs recouraient à l’enlèvement. En tout, on évoque près de 200 000 victimes. Ce n’est pas négligeable. Le maire d’Osaka avait déclaré que les femmes de réconfort avait été une réelle nécessité. L’atomisation également, aurais-je envie de lui répondre courtoisement…

    J’espère que le Japon présentera un jour des excuses complètes et honnêtes, en assumant sa responsabilité légale et en offrant des garanties pour que ces crimes ne se répètent jamais. Ce récit va faire découvrir au grand public la réalité de ce terrible drame. La lecture de ce documentaire précis et honnête sera certes pénible mais nécessaire également.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:26:05

    C'est un reportage qui évoque l'un des derniers combats perdus par la Lorraine sidérurgiste autrefois baptisé le Texas français et raconté par un enfant du pays. On a tous entendu parler de Florange où les politiques, de Sarkozy à Hollande ont laissé tomber ces pauvres gens en ne tenant pas leurs promesses faites d'espoir. Le changement, c'est maintenant. Où en est-on à peine trois ans après ? La déception domine.

    La bd dit très bien qu'ils ne viennent pas de ces milieux ouvriers, ne connaissent pas les codes, ni les préoccupations, ni les conditions de vie ou la culture. Le gouvernement et les industriels les ont laissé totalement tomber quand on part défendre des populations menacées à l'étranger par les guerres et le terrorisme. Choix certes respectables mais que beaucoup de nos compatriotes ne comprennent pas. C'est une bd sur un combat perdu d'avance à l'image du cancer qui frappe la mère de l'auteur.

    On assiste à la victoire de la mondialisation et des logiques économiques qui ferment des entreprises rentables. On vit la déception et la trahison subies par ces salariés qui n'ont jamais voulu abandonner la production d'acier. Même le leader de ce mouvement est devenu député européen pour continuer le combat à un plus haut niveau afin d'éviter la désindustrialisation.

    Cette oeuvre nous montrera tous les dessous de ce combat car l'auteur Tristan Thil a suivi le quotidien de ces hommes. C'est une histoire racontée de l'intérieur qui insiste sur les effets dévastateurs des promesses politiques. Ainsi, aux élections municipales de mars 2014, Le PS a perdu la mairie de Florange dès le premier tour. A Hayange, ville des hauts-fourneaux, le FN a remporté la mairie avec un candidat autrefois militant de lutte ouvrière et ancien de la CGT. La France change et on peut aisément en comprendre les raisons.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:25:22

    Louis de Funès était mon acteur préféré quand j'étais plus jeune et que la TV repassait sans arrêt ses films comiques. La grande vadrouille réalisé en 1966 par Gérard Oury avait fait 17 millions d'entrées. Le record n'a été battu qu'en 1997 par le film Titanic et plus tard par le médiocre Bienvenue chez les Ch'tis. Déjà le Corniaud en 1965 avait été un formidable succès avec presque 12 millions d'entrées.

    Pourtant, Louis de Funès a commencé véritablement sa carrière qu'à l'âge de 41 ans après avoir connu une vie assez tumultueuse. Je n'invente rien car c'est lui-même qui le dit dans la bd. Cela commence d'ailleurs avec l'évocation de la vie de son père Carlos qui allait en faire voir de toutes les couleurs à sa mère. On découvre son enfance qui n'a pas été aussi rose que cela.

    La biographie est assez bien construite car finalement assez équilibrée. De nombreux films sont évoqués ainsi que ses relations avec les autres acteurs notamment Gabin et Bourvil mais également des réalisateurs comme Gérard Oury. On découvrira qu'il avait des relations orageuses avec le réalisateur Edouard Molinaro ou encore son homologue Jean Marais qui n'a pas digéré de s'être fait voler la vedette dans les Fantômas. Le portrait dressé semble être une démarche honnête.

    Le dessin est suffisamment fluide pour déceler les mimiques de cet acteur hors pair. Les autres acteurs sont également facilement reconnaissables ce qui constitue un plaisir de lecture.

    C'est en tout cas une bonne idée que de faire découvrir la vie de cet acteur exceptionnel petit par la taille mais grand par le génie. Bref, une biographie où l'on ne va pas s'ennuyer !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:24:40

    J'avoue avoir été un peu bluffé par ce diptyque. Graphiquement, cela ne m'attirait pas du tout entre ce petit format et ces traits simplistes dénués de décors et de détails. Et pourtant, ce scénario m'a scotché par son incroyable inventivité si on fait abstraction de cet esthétisme repoussant.

    Le thème est celui de la réussite coûte que coûte. Il est vrai que notre société tend vers ce modèle avec la multiplication des meilleures écoles, des jeux de la téléréalité qui jouent sur la compétition, de la progression en entreprise. Nous avons là un champion qui est né pour toujours gagner et ne jamais perdre. C'est une belle réflexion sur le sport et la société en général où personne n'a de considération pour les perdants. Comme dit la chanson d'ABBA, the winner takes it all.

    L'auteur Jerémy Moreau a réussi son pari que celui de nous faire accrocher à une histoire tout en nous interrogeant sur les nombreuses ramifications que cela implique. On ne se perd pas en route. Le noir et blanc sert à merveille cette histoire triste de ce gamin qui tente de se découvrir loin de l'influence néfaste de son père l'ayant érigé en machine de guerre pour satisfaire ses propres ambitions.

    Une belle découverte avec des personnages convaincants et un récit qui va au-delà des sentiers battus. On ne verra sans doute plus jamais le tennis de la même manière...

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:23:44

    L'auteur de Gorn s'était déjà adonné au western avec La Piste des Ombres que j'avais beaucoup aimé malgré l'abandon de cette série. C'est avec un grand plaisir qu'on le retrouve pour un one-shot de grande qualité sur un tueur de bisons. Le dessin est véritablement magnifique car maîtrisé de bout en bout. les couleurs sont formidables. Il y a incontestablement une belle maîtrise graphique.

    Sur le scénario, je serai juste un peu moins élogieux. Le début démarre en fanfare puis il y a de nombreux flash-back retraçant la vie d'Edmund Fisher autrement dit Buffalo Runner. On remarquera qu'il n'y a pas de lien entre la fin et le début de la scène d'introduction, ce qui est un peu dommage. Par ailleurs, la fin est presque irréelle dans tous les sens du terme. Pour autant, j'ai bien aimé ce récit mené tambour battant.

    Je n'ai pas trop aimé deux anachronismes de taille. Que viennent faire Pétain et Maurras dans cette histoire de cowboys se situant dans les années 1880 ? Cela ne colle pas. Par ailleurs, Théodore Roosevelt n'est devenu président qu'en 1901, soit bien après les faits évoqués. Comment pouvait-il savoir qu'il sauverait la vie d'un futur président ?

    Quoiqu'il en soit, nous avons là un beau western qui est intelligent par son approche et une merveille d'un point de vue graphique. Cette oeuvre va devenir sans doute un indispensable car c'est bien parti pour l'être.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:22:56
    Orbital - Tome 1 - Cicatrices

    Une BD au scénario très intéressant et à la ligne novatrice. C’est un genre que j’apprécie réellement (space-opéra) d'autant que cette série ne manque pas de références: pour la description des univers, on pense à Star War ou même Sillage. La scène d’ouverture est époustouflante. Voilà une BD de science-fiction traitée avec intelligente. Le dessin fait un peu penser à celui de Bilal (tons gris pâle et beige) mais ici le scénario est cohérent.

    J’ai réellement apprécié la qualité graphique de cette série ainsi que le thème abordé « la résolution d’une crise diplomatique » par deux agents gardiens de la paix interstellaire que tout sépare au début. L'un est humain, l'autre est un alien. Le duo mal agencé est un thème certes largement exploité au cinéma mais diablement efficace. Ce binôme humano-sandjarr mis sur pied par l'office Diplomatique Intermondal (ODI) va essayer de maintenir la paix entre les mondes. Leur association n'a rien de classique: c'est la première fois que des représentants de leurs deux peuples intègrent les rangs de l'ODI, ce qui ne manque pas de faire grincer quelques dents chez leurs collègues.

    Quinze années seulement se sont écoulées depuis le référendum où l'humanité a accepté d'intégrer la Confédération extra-terrestre. Et les terriens ne sont pas encore perçus comme des confédérés à part entière. J'ai bien aimé cette vision qui rappelle singulièrement ce que peuvent vivre des minorités ethniques par exemple. Sur fond de géopolitique interstellaire et de conflits entre les peuples, nos deux héros vont apprendre à travailler ensemble et à faire mentir les préjugés. En conclusion, le premier cycle réalise une belle mise sur orbite.

    La lecture du second tome de la série confirme tout le bien que je pense de ce qui va devenir un incontournable de la BD de science-fiction. Nos deux néo-diplomates vont bien avoir du mal à négocier dans un environnement plutôt hostile et où les positions ne sont pas aussi manichéennes que cela. Le final sera rondement bien mené. ce premier cycle nous permet de nous faire une idée.

    L'envol n'aura véritablement lieu que lors du second cycle (tome 3+4). On assiste à une véritable montée en puissance de cette série où l'on suit avec attention les aventures de Caleb et Mézoké. Là encore, la mission est délicate mais ce binôme semble faire des miracles. Le scénario est encore une fois assez original même si le sujet est d'anticipation. Au niveau du dessin, le dépaysement est garantie car l'intrigue se passe sur une planète au climat subtropical loin de la grisaille pluvieuse du premier diptyque. Bref, cette série apporte un peu une bouffée d'air frais qui nous manquait depuis des années de stagflation au niveau science-fiction.

    Le troisième cycle marque une vitesse de croisière pour cette série. Les décors de cette ville futuriste sont simplement époustouflants de beauté. Il y a quelque chose d'un peu unique dans ce graphisme avec une belle maîtrise dans la nuance des couleurs directes. Là encore, la scène d'introduction sera mémorable. Le duo improbable continue d'aussi bien fonctionner. On est complètement immergé dans cet univers futuriste. Avec le tome 6, on a saura enfin un peu plus sur la mort des parents de Caleb. Cependant, la guerre interstellaire devient plus proche. Bref, la tension monte encore.

    On a comparé cette série à du Valérian mais c'est encore mieux. On a également comparé à du Sillage ou du Aquablue mais c'est encore plus mâture ! Avec Orbital, on voyage incontestablement dans la classe supérieure.

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:22:06
    L'attaque des Titans - Tome 1 - Tome 1

    C’est un manga qui part d’un concept plutôt original à savoir l’invasion de titans dévorant la race humaine. L’action se situe dans le futur où un dernier bastion de l’humanité a survécu dans une ville derrière de grandes murailles. Une centaine d’années se sont écoulées et la forteresse tient toujours.

    Cependant, un titan bien plus grand que les autres fait irruption en faisant une brèche dans la muraille permettant le passage à ses congénères. La ville comporte plusieurs murs d’enceinte et visiblement, il va attendre 5 ans pour reprendre le service. C’est là où le bât blesse. Les incohérences vont alors s’enchaîner. cependant, le scénario est si captivant qu'on pourra fermer les yeux en mettant tout cela sur le compte des mystères de cette série.

    Et puis surtout, il y a cette bande de jeunes adolescents qui doivent sauver le monde ou plutôt ce qu’il en reste. Certaines scènes sont franchement pathétiques. Bref, c’est conçu essentiellement pour un public ado en mal de sensations fortes (mais pas que!). Les atermoiements tactiques des personnages et leur survie éventuelle sont au centre de l'intérêt de cette lecture. Il est vrai que lorsque l'on s'attache à un personnage, la mort n'est pas très loin. La violence de ce manga est telle qu'il ne faudra pas l'offrir à un enfant sous peine de terribles cauchemars.

    Les géants sont plutôt bien dessinés car terrifiants surtout lorsqu’ils croquent allègrement les êtres humains. On se demande pourquoi ils ne se nourrissent que de chairs humaines et non d’animaux qui pullulent et comment ils ont pu tenir une centaine d’année sans déjeuner. Ces géants pourraient être remplacés aisément par des zombies et le tour serait joué.

    L’univers de ce manga est le médiéval fantastique ce qui est plutôt rare. Cela va être incontestablement un succès car tous les ingrédients efficaces sont présents pour accrocher sa cible. La moralité est de ne jamais perdre espoir même quand tout semble perdu. C’est un beau thème qui est ainsi véhiculé à nos enfants. Mais bon, cela ne nous fait pas de mal également.

    Quoiqu'il en soit, c'est sans doute l'un des mangas actuels les plus prometteurs et les plus lus. Les tomes se succèdent et le suspense est à chaque fois à son comble à chaque fin. L'impuissance de l'humanité fait peur et cela rend un climat oppressant. Bref, passer à côté serait un comble pour tout amateur de shônen héroïque !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:21:06

    Qui n’a jamais essayé d’être un cobaye pour faire avancer l’industrie pharmaceutique en permettant la guérison ou le soulagement des malades ? Très peu de monde en fait car les cobayes se retrouvent surtout parmi les gens fauchés. 21 jours de test pour la somme royale de 3500€ : c’est ce que propose une annonce proposée par un grand laboratoire. Il y aura quand même beaucoup de candidats qui se présenteront pour seulement trois retenus. On va dès lors suivre le parcours de ces trois personnalités différentes qui vont servir de cobayes pour un antidépresseur du tonnerre. C’est intéressant de rentrer dans l’univers secret de la pharmaceutique !

    Il y a tout d’abord la jolie immigrante venue d’Inde et qui rêvait de faire l’école d’art à Paris afin de défier son paternel qui ne lui trouve pas de talent. Il y a également ce père de famille qui est souvent licencié par ses différents employeurs à cause de ses pertes de mémoire liées à un traumatisme de son enfance. Il y a également ce jeune looser de 22 ans qui se rêve d’être un Don Juan mais dont les performances au lit sont plutôt médiocres malgré le viagra. Sic.

    J’ai bien aimé la construction de ce récit qui est parfaitement maîtrisé de bout en bout. A la fin, on voit les différentes interconnections de petits détails très anodins qui parcourent la bd. On sent une grande maîtrise au niveau du scénario ! Par ailleurs, le dessin sert bien cette histoire de médicaments qui décuplent les talents là où il y avait faiblesse. On va avoir droit à une génie de la peinture, un homme dont la mémoire est phénoménale, ce qui est pratique pour les jeux de cartes, et un Casanova qui n’aura plus rien à apprendre dans l’art de la séduction.

    La fin va apporter son lot de surprises sur ce thème de la pilule qui change positivement votre vie. Et puis, il y aura une réflexion sur les véritables finalités de l’industrie du médicament. C’est une lecture que tout médecin devrait prescrire à ses patients.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:20:28

    C'est un titre peu connu de l'excellente collection "Aire libre". On est ici plongé dans le Paris des années 1870 avec comme toile de fond l'avancée des Prussiens sur la capitale après leur victoire à Wissembourg et le début de la sanglante Commune.

    J'ai adoré le récit de ce peintre dans cette ambiance impressionniste. Après le déjeuner sur l'herbe, on a droit à une toile digne de Claude Monet. La femme à l'ombrelle est également présente comme un clin d'oeil. Les amateurs de peinture vont pouvoir se régaler.

    Le souci du détail historique est présent jusque dans les rues et les cafés de Paris ainsi que ses fêtes foraines où l'on avait le droit de tirer au choix sur Napoléon 3 ou Thiers. Jamais une Bd n'avait réussi pareille transposition. C'est une réussite ! Le final est réellement époustouflant. On ne peut s'empêcher de revenir sur la couverture qui prend tout son sens. Ami lecteur, cette Bd vaut de l'or. Une richesse exceptionnelle !

    Pour la petite histoire, j'ai toujours voulu acquérir cette bd mais elle n'est plus sur le marché depuis longtemps. On peut la retrouver chez des bouquinistes vendue aux alentours de 50€. Je n'arrive pas à voir ce qui pourrait justifier un tel prix et une telle inflation : sans doute l'effet rareté. Oui, cette bd vaut de l'or.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:19:16

    J'ai été plutôt convaincu par ce récit tiré de l'histoire vraie d'une famille franco-libanaise sur fond d'histoire à savoir le bombardement du Liban par l'armée israélienne. On vit ces bombardements du point de vue du peuple libanais qui subit véritablement. Bravo pour leur courage et leur générosité !

    En ce moment, je lis beaucoup d'oeuvres sur ce qui se passe au Moyen-Orient et cela tranche singulièrement avec la vision qu'on pouvait en avoir il y a encore 15 ans. Bien sûr, les médias français traitent cela avec légèreté comme cet épisode avec le journal de Claire Chazal qui minimise la portée de cette agression sans nom et qui enchaîne allègrement avec le coup de tête de Zidane lors de la coupe du monde. On se rend compte que les priorités ne sont pas les mêmes. Pour en revenir à mon idée de départ, ces oeuvres ont pour point commun de dénoncer les exactions israéliennes. Rien n'est proportionné dans leurs ripostes et on le voit encore avec l'exemple libanais. Le pire étant ces tracts balancés qui indiquent qu'ils ne bombarderont pas la population et qui le font quand même au nom de la protection de leur population. J'en suis ressorti dégoûté. Et dire que les auteurs ont pris soin de ne pas diaboliser ou angeliser !

    Dans cette famille, le père serait à claquer car il est gagné par la haine de se battre au détriment de la protection de sa famille. Le combat est de toute façon perdu d'avance. La mère ne fait que geindre. Certes, il y a de quoi mais quand même. Il est vrai que l'angoisse nous prend au fil des pages avec ces bombardements aveugles qui se rapprochent. A vrai dire, j'avais totalement zappé cet épisode de l'été 2006. Cette bd fait bien de témoigner ce qui s'est passé et qui demeure inacceptable.

    Une bd à lire sur un sujet grave que celui de l'horreur de la guerre. Une belle partition graphique couronne le tout.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:17:50

    J'ai bien aimé le témoignage de cette vie d'un soldat français qui a changé de camp au nom de valeurs bien supérieures au nationalisme ou devrais-je dire au colonialisme. Il s'agit bien d'une critique féroce contre ce régime qui utilise la propagande habituelle de dire que les autres sont des terroristes.

    Cela me rappelle des exemples encore récents de peuples qui se battent pour leur indépendance territoriale. Pourtant, des membres de ma famille ont fait la guerre d'Indochine en croyant bien faire. C'est clair que c'est une nouvelle lecture qui apporte plus de réflexions.

    Le trait graphique n'est pas celui que je préfère mais j'ai bien aimé cette bichromie qui utilise la couleur grise. Par ailleurs, le récit est particulièrement fluide au niveau de sa narration. Un homme est face à son destin et va faire un choix pour être en accord avec lui-même. Je l'admire déjà. Bref, c'est un bel hommage rendu par l'auteur pour un homme hors du commun et pourtant méconnu.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:16:43

    Je suis généralement assez sensible à ce type de lecture et de récit. L’auteur a réussi à mettre en œuvre une histoire délicate sans sombrer dans le pathos. Il raconte la vie de son père avec beaucoup de sincérité dans le propos.

    La première partie semble être consacrée à l’évolution de cette maladie dégénérative. C’est effrayant de voir un être qu’on aime dépérir à petit feu sous ses yeux. L’atteinte neurologique est pour moi ce qu’il y a de pire. Je préférerais mourir. En l’occurrence, nous avons un artiste peintre qui va perdre petit à petit ses facultés. La fin nous réservera cependant une surprise.

    La seconde partie se concentre sur le passé de cet individu qui a vécu la guerre d’Algérie en refusant de porter une arme. C’était un objecteur de conscience qui a tout de même accompli son devoir mais non sans difficulté. On ne peut qu’admirer l’homme et sa démarche assez singulière. La cruauté et la violence n’est pas l’apanage d’un camp mais c’est malheureusement universel. Ce soldat infirmier l’a bien compris. La maladie a d’ailleurs ouvert ces traumatismes qu’il avait cachés.

    L’esprit à la dérive est un poignant hommage d’un auteur pour son père. Un ouvrage fort et émouvant.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:15:13
    La légende de Noor - Tome 1 - Le sacrifice d'Hooskan

    Pour commencer, la couverture est très belle. Les dessins vont tout de suite séduire le lecteur par des décors à couper le souffle d'autant que c'est en couleur directe. On entre dans un univers fantasmagorique composé d'elfes et de déesses. L'exotisme sera au rendez-vous.

    Il est vrai que Corbeyran nous a déjà habitué à ce style de séries. J'avais un peu d'appréhension de sentir le réchauffé. Je m'étais trompé car l'homme a encore de la ressource pour composer une histoire originale qui se base sur un arbre géant sacré au pied d'une ville. Il est question d'anciennes croyances à éradiquer ou à sauver selon le camp où l'on se place.

    En fait et il faut le savoir, la légende de Noor est une série dérivée de Weëna mais qui fonctionne de manière totalement indépendante. Si vous n'avez pas lu Weena, ce n'est absolument pas grave.

    Bref, le fond et la forme sont réussis. Que demander de plus pour commencer une nouvelle série ? C'est certes assez classique mais efficace et surtout très agréable à lire.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:14:30
    Futura (Kraehn) - Tome 1 - Terra Incognita

    Je me demandais depuis un certain temps ce que devenait Jean-Charles Kraehn qui n'a toujours pas terminé sa saison 2 de Bout d'homme qui fut jadis l'une des mes bandes dessinées préférées. La réponse est qu'il s'essaye à une nouvelle série de science-fiction pour la première fois. Le résultat n'est pas mauvais même s'il puise allègrement dans les mondes de Léo en développant un univers fantastique avec sa flore et sa faune et en n'oubliant pas le contexte économique et politique.

    La couverture n'est malheureusement pas des plus réussies car elle se concentre sur le personnage féminin de ce trio qui part à l'aventure dans une terra incognita. Les trois compères ensemble auraient pu faire l'affaire plutôt que de mettre les formes avantageuses de son héroïne qui nous casse vraiment les pieds à geindre : "ah, si j'avais su, je ne vous aurais pas accompagnés !". Alors, il fallait rester chez toi, ma belle ! Mais bon, passons sur ce détail !

    La motivation de ces jeunes est de s'affranchir de l'obscurantisme d'état et de la religion officielle qui empêche de nouvelles découvertes sur les origines de ce monde. Cela se passe sur Futura, une planète lointaine et oubliée. Les ancêtres disent que les humains viendraient d'une planète dénommée la Terre mais cela semble être un joli conte.

    Graphiquement, le style de Kraehn me plaît toujours autant. Certes, les couleurs sont numériques mais cela donne un bel aspect futuriste à l'ensemble. En tout cas, cette mise en scène est plutôt réussie car on a grandement envie de connaître la suite. Certes, cela reste classique et cela peut manquer d'audace. Cependant, il y a quelque chose qui opère véritablement.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:13:37
    Emma (Mori, Ki-oon) - Tome 1 - Tome 1

    Je le revendique haut et fort : j’adore les histoires de romance ! Je suis un grand fan par exemples des œuvres de Nicholas Sparks car je collectionne tous les films tirés de son œuvre. J’aime quand les films de lovers me font pleurer à l'image de Nos étoiles contraires. Cela va à l’encontre des critiques qui généralement cassent ce genre qui a mauvaise presse. A l’inverse et curieusement, les critiques louent assez souvent les comédies. Pourtant, savoir faire pleurer est également tout un art comme savoir faire rire.

    Ce qui m’a plu dans Emma, c’est que cela paraît être une histoire intemporelle même si l’action se situe dans l’Angleterre victorienne. Il s’agit de l’amour impossible entre deux membres de castes différentes. Le ton est donné dans le premier tome lorsque le père Jones indique qu’il y a bien un Royaume-Unis sur le papier mais en réalité deux pays différents: celui de la bourgeoisie et celui du petit peuple. L’amour peut-il transcender les classes sociales ? C’est bien le thème de ce manga.

    La formule est toujours la même, les passages obligés sont toujours les mêmes, les clichés sont toujours les mêmes mais c'est tellement bon, tellement confortable de se replonger dans ce genre de manga ultra-romantiques, complètement premier degré et qui s'assument comme tels. Ce manga fait ce qu’on lui demande : nous transporter dans une histoire d’amour avec une attachante et belle petite soubrette comme héroïne.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:12:54

    Je suis ressorti de cette lecture avec un mot en tête: sublime ! Dans le flot de mes lectures frénétiques, voici un one-shot qui sort véritablement du lot pour nous livrer une histoire émouvante basée sur des faits réels durant l'Occupation. Il y a eu à tous les niveaux des lâches méprisables mais également des hommes qui ont été très courageux pour défendre un brin d'humanité. Ceci est l'histoire d'un préfet qui tombe amoureux d'une femme d'origine juive.

    La Corse n'est pas une île comme les autres. Elle a joué un rôle non négligeable pour les juifs qui tentaient de fuir les rafles en France ordonnées par un maréchal qui a encore ses adeptes aujourd'hui. C'est une belle leçon qui nous démontre qu'il faut savoir dire non à certaines choses haineuses.

    Une belle bd qui est un véritable coup de maître de par la beauté de ses planches qui nous rappelle la Corse mais également par un récit poignant et juste.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:12:15

    C’est plutôt rare que je mette un 4 étoiles pour une bd qualifiée d’érotique. Je crois que c’est arrivé pour Fraise et Chocolat ainsi que Okiya, la maison des plaisirs défendus ou encore Le Déclic et c’est tout.

    Si je le fais en l’espèce, c’est que cette œuvre m’a paru tout à fait exceptionnelle pour le genre. Il y a toute une histoire qui est construite et qui constitue le véritable moteur plus que les quelques situations coquines très gentilles. Le thème sera de se mettre à la place d’une femme et de vivre cela de l’intérieur. C’est amené de façon très subtile.

    On s’amuse beaucoup alors que les situations sont parfois assez difficiles pour les femmes notamment. J’ai aimé ces rapports de domination et ces inversions de rôle entre l’employée de bureau et son patron macho. La relation entre ces deux personnages va s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît. Le dessin nous fait également rapidement accrocher à ce récit plein d’audace et d’humour.

    C’est une bd inventive comme on n’en fait que trop rarement. Derrière l’érotisme des situations se cache un véritable conte social plutôt de bon goût. A noter que c’est la collection « Aire libre » qui publie cela alors qu’elle est spécialisée dans des ouvrages haut de gamme. C’est un signe ! La présentation est en coffret avec une absence de résumé afin de garder le plus grand secret. Bravo à l’auteur pour cette oeuvre originale !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:11:03

    Palma de Majorque, dans les années 1980. Chaque recoin du quartier où vit Gabi a une histoire à raconter. Adolescent, il traîne avec ses copains dans les rues de son petit monde en essayant de comprendre ce qui s'y passe et se forge une expérience de vie inoubliable.

    Entre la drogue, les prostituées et les menus larcins, Gabi se réfugie dans la littérature, le dessin... et découvre que les différences sociales représentent parfois des frontières infranchissables.

    Je mets 4 étoiles alors que c'est seulement la première bande dessinée de l'auteur Gabi Beltran. C'est son histoire personnelle dans les quartiers de Palma de Majorque qui nous est contée et cela ne sera pas triste ! J'ai beaucoup aimé ces tranches d'histoires qui le mettent en scène alors qu'il n'a que 14-15 ans c'est à dire l'adolescence. Il signe ici un récit d'une sensibilité rare tout en nuances.

    Ces enfants de ce quartier sont des adultes précoces car leurs mères sont des prostituées et les pères sont violents et alcooliques. Chaque chapitre est une tranche de vie indépendante qui met l'accent sur un aspect. Bref, c'est le portrait d'une certaine jeunesse loin des quartiers riches. Forcément, il y a de la délinquance. Cependant, avant de juger, il faut lire cette oeuvre pour se faire une idée et avoir alors une certaine compréhension.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:10:02
    Meilleur Job du monde (le) - Tome 1 - L'île Carpenter

    Voilà un auteur que j'aime bien et qui réussit toujours à trouver des scénarios surprenants. En l'occurrence, il se base sur une publicité organisée par l'office du tourisme australien pour un concours auquel ont participé plus de 330 000 candidats de 196 pays. Les heureux gagnants devaient découvrir pendant leur séjour vacances-travail une nature emblématique pour une expérience de rêve.

    En 2013, c'était d'ailleurs une française qui a décroché le meilleur job du monde pour garder la grande barrière de corail. Bref, l'auteur s'ancre véritablement dans les réalités d'aujourd'hui. Cela fait du bien pour ceux qui aiment la modernité ou ceux qui en ont marre des vieilleries poussiéreuses qui donnent de l'asthme.

    Bien entendu, les critiques fusent comme celle concernant la télé-réalité où les jeunes espèrent gagner la célébrité sans rien foutre ou la mériter. Tout semble aller dans le meilleur des mondes pour notre jeune héros en proie à un traumatisme du passé venu le hanter. Des choses mystérieuses se passent sur cette île totalement isolée du reste du monde.

    Le suspense est d'ailleurs à son comble à la fin du premier tome et il ira en grandissant dans le second même si le final sera un peu décevant car nous n'aurons pas toutes les réponses. On flirte un peu avec le fantastique dans une atmosphère mi-horrifique. On va sortir des schémas classiques et cela étonne forcément.

    C'est diablement bien mis en scène avec un dessin réaliste à la hauteur. Je suis en tout cas preneur de ce thriller se basant sur une réalité. Le meilleur job du monde, vraiment ?

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:09:15

    Poverello est la deuxième bande dessinée de Robin après Le fils de Rembrandt paru en 2010 aux Editions Sarbacane. Au niveau du dessin, on mesure tout le chemin parcouru. Il y a incontestablement un réel progrès avec 3 ans de travail pour cette oeuvre un peu novatrice. Je suis véritablement tombé sous le charme.

    C'est surtout au niveau de la mise en scène qu'il y a une certaine virtuosité. La vie d'un acteur gâté est chamboulé lorsqu'il accepte d'incarner le rôle de Poverello à savoir Saint-François d'Assise dont s'inspire actuellement notre bon pape. Cette oeuvre va jouer sur les deux tableaux et s'en tirer à merveille. Point de bondieuserie car je n'aurais pas supporté.

    Attention car il s'agit d'un pavé de 600 pages mais qui se lit avec un certain bonheur grâce à une fluidité des scènes: 3 à 4 cases par page. Le texte n'est guère envahissant. C'est en tout cas une manière astucieuse d'aborder la vie de l'un des saints les plus célèbres.

    En conclusion, c'est une belle découverte d'un auteur encore inconnu du grand public sauf pour les fans de Bayard Presse. Cependant, la tonalité ne sera guère enfantine avec quelques dessins de nus. Par ailleurs, on va passer de la superficialité, de l'argent facile, de l'égocentrisme, des aventures d'un soir à quelque chose d'autre, de plus humain, de plus beau, de plus sincère. Un livre qui rend étonnamment proche la quête de sens d’un saint très moderne.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:08:38
    Kersten, médecin d'Himmler - Tome 1 - Pacte avec le mal

    J'ai été agréablement surpris par la première partie de ce diptyque passionnant à souhait. C'est sans doute l'une des meilleurs séries de l'année 2015.

    Kersten, médecin d'Himmler: le titre ne laisse pas de place aux doutes. Kersten a bien soulagé les maux d'un homme ayant commis les pires atrocités au nom du nazisme. Aussi, on pourrait être en droit de penser que cet homme est condamnable également. Or, ce n'est pas le cas.

    Pourtant, la Suède par le biais de son ministre va expulser cet homme sans ménagement en juin 1945. Le tout est de découvrir le secret qu'il cache. C'est habilement exploités car on ne lâche pas d'une case le parcours de cette enquête qui remonte un peu dans le temps à savoir 1939 où Himmler devient officiellement son patient.

    Certes, le dessin ne paye pas trop de mine. C'est assez austère jusque dans la colorisation. Cependant, quelle belle maîtrise du scénario. Après vérification, je m'aperçois que cela traduit bien la réalité historique. J'avoue que je ne connaissais pas cette histoire: celle d'un homme prêt à sauver des milliers de vie en pactisant avec le diable.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:07:56
    Undertaker - Tome 1 - Le Mangeur d'or

    Comment on reconnait une bonne bd ? Au succès du nombre d'exemplaires vendus ? A l'avalanche de louanges de la part des critiques qu'ils soient professionnels ou lecteurs ? Je pense qu'il y a un peu de tout cela.

    Undertaker est incontestablement une série au-dessus de la moyenne. Il y a de la virtuosité dans le scénario. Certes, ce premier tome démarre en fanfare. Cependant, c'est surtout les personnages à commencer par Jonas Crow le parfait anti-héros ainsi que la belle Rose. Les personnages secondaires sont également assez bien travaillés comme le shérif ou le vieux Cusco. La fin de ce tome laisse un suspense quasi insoutenable.

    Que dire également du dessin qui est une merveille graphique de précision ? On est totalement sous le charme.

    Cette série est bourrée d'action mais pas que. Elle fait incontestablement la différence. Certains préféreront de vieux western. Moi, je n'échangerais pour rien au monde. Ne vous y trompez pas: il ne manque rien à cette série.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:07:18

    Clichés de Bosnie fait partie d'un genre que j'affectionne: la bd documentaire qui nous permet de découvrir des pays ravagés par la guerre. Nous avons eu un grave conflit en plein coeur de l'Europe dans les années 90 causant la mort de plus de 100000 personnes. Si seulement ces pays avaient connu le destin de s'unir à l'Union Européenne qui nous a protégé de la guerre depuis plus de 70 ans. Non, ils ont connu le communisme et l'assimilation forcée sous un Etat fédéral.

    J'ai bien aimé les moments un peu poignants de cette bd durant la campagne de cette mission humanitaire en Bosnie. Les personnages sont plus vivants que nature. Les photographies à la fin le prouvent. Le titre est à double sens. A la fois, il indique qu'il faut combattre les clichés sur ce pays. Par ailleurs, l'auteur est un photographe professionnel qui doit prendre des clichés.

    L'ambiance est assez festive ce qui nous fait un peu de bien car le sujet est grave avec la découverte de ces charniers et de cette misère humaine. Bref, les scènes comiques alternent avec les passages difficiles. C'est bien réalisé.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:04:44
    Les ogres-Dieux - Tome 1 - Petit

    Les ogres-dieux m'ont surpris par son récit gargantuesque et surtout par son graphisme un peu gothique. J'ai tout de suite adhéré à l'histoire de ce clan familial. La lecture a été facile et agréable. On entre tout de suite dans ce conte pour adultes et on ne le lâche plus jusqu'à la fin.

    Par ailleurs, l'originalité est de mise dans ce royaume des ogres. Bon, le cannibalisme m'a un peu rebuté mais c'est une histoire d'ogres ! Il est question d'un déterminisme familial ou plutôt d'une révolte qui couve au sein du royaume pour faire chuter l'ordre établi et chancelant.

    J'aurais sans doute souhaité une autre fin plus éclatante encore. Manger ou être mangé, tel est le dilemme à prendre en considération.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:03:36

    Nous avons une bd plutôt originale qui est une sorte de documentaire sur un grand chef cuisinier à savoir Alain Passard. Pour dire la vérité, je ne le connaissais absolument pas, même de nom ou de réputation. Il est vrai que je n’ai jamais pu me payer des restaurants de grande gastronomie. La cuisine est tout un art qui nous est décortiqué par Christophe Blain qui a suivi le chef 3 étoiles durant deux ans. Une bonne idée également pour déguster gratos tout en nous livrant un reportage intéressant. Et puis, c’est dans l’air du temps avec toutes ces émissions culinaires qui fleurissent sur le petit écran. La bd n’est pas en reste actuellement.

    C’est un portrait tout à fait intéressant qui nous est livré. C’est un chef qui aime bien commander ses troupes et également innover. Il faut dire qu’à 26 ans, c’était le plus jeune chef récompensé par deux étoiles. Plus tard, il a racheté son restaurant « L’Arpège » à son ancien maître et obtenu sa troisième étoile. Son dada, ce sont les légumes qui proviennent de ses 3 potagers au point d’abandonner la viande rouge dans ses menus. Il nous livre également 14 recettes inédites. C’est une véritable chronique gastronomique qui nous met l’eau à la bouche. Une telle démarche avait déjà été initiée par Taniguchi dans certains de ses mangas.

    Il y a véritablement de la passion chez ce grand cuisinier atypique. On est emporté quelques fois dans des tirades lyriques pour gourmets. C’est une véritable mise en image d’émotions gustatives. Il en fait trop par moment pour vanter les qualités de tel ou tel produit. C’est amusant par moment. On recueille également les confidences des proches. Bref, c’est plutôt bien réalisé.

    Le pire, c’est qu’après une telle lecture, cela donne faim !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:02:50

    Au pays des mollahs, il ne fait pas bon vivre: c'est ce qu'on pourrait retenir de cette lecture à première vue. Cependant, l'auteur va plus loin en nous dévoilant une histoire totalement méconnue aussi bien en Occident qu'en Iran.

    On apprend par exemple comment un réalisateur a tourné sa veste après avoir trop fréquenté les mollahs. C'est surtout l'occasion de bien disséquer ce régime qui a privé de libertés des millions de personnes au nom de la religion. On se rend compte à quel point c'est dangereux quand il existe une telle connexion entre pouvoir religieux et pouvoir civil.

    On va également s'intéresser à un extrémiste de ce régime qui se retrouve coincé avec un intellectuel sur une île déserte. Petit à petit, il va comprendre à travers une formidable réflexion sur cette république islamiste.

    Il faut savoir que l'Iran n'était pas comme cela à l'origine. Elle avait sa propre religion qui a été annihilée par celle des conquérants arabes. Elle a laissé place à l'obscurantisme, à l'absurdité, à la propagande, à l'auto-persuasion et surtout à l'inhumanité. Bref, un ouvrage utile et engagé pour nous donner une autre vision de la situation politique de ce pays.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:02:02

    Actuellement, je m'intéresse particulièrement à cette région du monde que je ne connais qu'à travers ce que disent les médias. J'ai lu récemment L'Etoile du soldat, Kaboul Disco, Les Larmes du Seigneur Afghan sans compter sur Le Photographe, une lecture certes plus ancienne.

    Je ne connaissais pas du tout cet auteur qui est dessinateur de presse américaine. Je trouve que son témoignage est assez instructif car il a voulu se rendre compte par lui-même de la situation sans subir l'influence néfaste des médias qui servent une certaine forme de propagande occidentale. Il a vécu une expérience de vie des plus marquantes avec la mort d'un journaliste suédois. Il nous livre une vision sans concession ce que j'apprécie fortement.

    Je pensais naïvement jusqu'ici que l'Alliance du nord étaient nos alliés mais ils sont finalement pareils que les talibans. C'est dire à quel point cette société est complètement détruite par tant d'années de guerre et d'obscurantisme liée à la fanatique religion. C'est également une auto-critique de l'administration Bush qui s'est servi des attentats du World Trade Center pour occuper cette région et permettre l'acheminement d'un pipeline.

    Le style ressemble à celui de Guy Delisle avec ce dessin minimaliste et ses détails sur son mode d'hébergement. Cependant, je verrai mal ce dernier dans un tel pays avec un tel manque de confort et de sécurité. Par contre, je m'aperçois que Ted Rall apparaît comme assez proche de ses sous lorsqu'il s'agit de payer les services rendus par les populations locales. Certes, les tarifs sont multipliés par 100 mais cela reste raisonnable. Il dénonce que le capitalisme s'est bien installé en Asie centrale pour profiter de la situation de ces étrangers qui viennent pour relayer l'information. Il n'a sans doute pas tort mais je suis surpris par son insistance sur ce point à de multiples reprises.

    J'ai bien aimé la partie documentaire également de cet ouvrage qu'on peut prendre dans le sens que l'on souhaite. C'est d'ailleurs une bonne trouvaille. Bref, en conclusion, un ouvrage utile pour comprendre un peu mieux ce conflit qui n'est d'ailleurs toujours pas terminé plus de 10 ans après.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 01:01:03

    Le thème de cette bd est de nous présenter la vie du juge Giovanni Falcone qui a porté un sérieux coup à la mafia sicilienne dans les années 80 et 90. Malheureusement pour lui, la Cosa Nostra a dynamité avec 600 kilos d'explosifs une autoroute pour avoir sa peau. J'ai encore ce souvenir d'un homme intègre qui a payé de sa vie son combat contre le monstre. Cependant, j'ignorais tout ce qu'il avait enduré durant ces années de lutte et les sacrifices qu'il avait accomplis pour protéger les proches.

    J'ai bien aimé la façon d'aborder cette bd d'un père qui explique avec des mots simples le fonctionnement de cette organisation criminelle et de ses codes si particulier. Le père s'est rendu compte que son fils est victime d'un racket à l'école. Il va créer une sorte de prise de conscience auprès de son fils car il est nécessaire de lutter contre toute forme d'injustice.

    Le film sur le parrain de Francis Ford Coppola avait magnifié l'image de la mafia avec sa générosité pour le petit peuple et son ombre protectrice. On sait bien ce qu'il en est dans la réalité. L'auteur ne mâche pas ses mots pour dénoncer cela. Il présente une version très manichéenne qui peut parfois agacer. Cependant, je respecte ce parti pris.

    Encore de nos jours, être un rapporteur ou une balance est très mal vu. On préfère protéger les malfrats qui ont une bonne image même au cinéma. Cela incite nos jeunes à entrer dans ce système pernicieux. Je trouve qu'il fallait du courage pour dénoncer cela. Quant à moi, j'ai toujours été du côté de la loi et de la répression la plus féroce par rapport à toutes formes de criminalité. Le silence et la désinformation sont les armes du monstre. Cependant, si l'économie se portait bien et qu'il y avait moins d'inégalités, sans doute on vivrait dans un monde meilleur.

    Giovanni Falcone est pour moi un héros de notre temps qui a dit non à la mafia. Il n'a pas été aidé par les politiques et a suscité beaucoup de jalousie. Cependant, il a gagné son combat même s'il l'a chèrement payé. Le message de cet ouvrage est plus que louable. 4 étoiles et c'est un minimum.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:59:38

    Je n'ai pas une once de sympathie pour le dirigeant qui règne en maître en Corée du Nord. C'est clair que ne pas porter son effigie sur sa veste est une insulte grave dans ce pays et cela peut envoyer un fidèle serviteur en prison. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi un tel peuple se laisse faire de manière aussi misérable. Combien de morts il faudra ? Les chiffres donnent le vertige. Un million de morts lors d'une famine, des milliers de gens en prison pour des broutilles. L'une des scènes les plus insupportables de cet ouvrage ? Quand les deux journalistes sont obligés par le guide touristique à s'incliner devant les statues des deux "soleils" du pays à savoir les deux défunts dictateurs !

    Objectivement, voyons la situation. Nous avons deux Corée. Au sud, c'est la démocratie, le pays est riche et prospère. Au Nord, c'est le communisme dictatorial et le pays meurt de faim et n'a aucune liberté. Vous préférez vivre dans lequel de ces pays ? Vous avez envie que le Nord envahisse le sud ou détruise le Japon ? J'espère que les USA ne les laisseront jamais faire.

    Sur les forums d’internet, je vois encore des gens qui justifient le régime totalitaire de Pyongyang dirigé par une famille de dictateurs qui se succèdent de génération en génération. Ce pays communiste de type stalinien est l’un des plus fermés de la planète. Ses habitants sont contraints à adorer leur chef sous peine de lourdes sanctions (affichage obligatoire du portrait du dirigeant suprême dans les maisons). Oui, dans ce pays, l’enthousiasme est obligatoire ! Je ne reviendrais pas sur la terrible famine organisée qui a fait plus d’un million de victimes dans ce pays qui est en réalité un enfer à ciel ouvert.

    L’ONU a voté une résolution visant à traduire les dirigeants de la Corée du Nord devant un tribunal international pour crime contre l’humanité. On reproche des exactions à Kim Jong-un qui n’a pas hésité à faire assassiner une ancienne petite amie ou encore son propre oncle qui était numéro 2 de ce régime sanguinaire. Des centaines de milliers d’opposants sont morts dans des camps sans compter les 100.000 encore emprisonnés. La gravité, l’échelle et la nature des violations des droits de l’homme qui ont été commises et continuent d’être commises aujourd’hui en Corée du Nord sont sans égal dans le monde contemporain. En réaction à cette sanction, le régime brandit la menace d’un feu nucléaire.

    Il ne s'agit pas de juger le communisme et le capitalisme mais un régime dictatorial et sanguinaire. Ces réactions du type "tout se vaut bien" au nom d'une sorte de respect de la biodiversité des régimes politiques équivalent le mieux à une grosse paresse intellectuelle et morale et au pire à une confusion mentale totale. Bref, ce genre de comparaison est intenable. Le développement d'un système social concentrationnaire où tout opposant disparaît et où l'on liquide méthodiquement les hommes n'a rien à voir avec les actes des USA aussi condamnables soient-ils.

    On observera que la Chine et la Russie soutiennent contre vent et marée ce pays. En effet, ils sont appelés à la rescousse par les dirigeants criminels nord-coréens pour bloquer une résolution au niveau de l’ONU. Cela en dit long également sur la nature des régimes de ces deux pays.

    Il serait intéressant de trouver le moyen d'informer ce peuple nord-coréen de ce qui se passe exactement dans le monde de façon à ce qu'ils puissent comparer leur niveau de vie et de liberté avec les démocraties. Sans la Chine, il y aurait longtemps que ce pauvre pays aurait rejoint la civilisation. Il est vrai que ce petit pays est le plus militarisé au monde (48% de la population si on compte les réservistes). Le black-out sur la population est orchestré par ce régime qui souhaite ainsi se protéger. Un jour les choses changeront quand l’information passera et fera naître des désirs de liberté face à une population prospère et libre dans le Sud de la péninsule coréenne.

    Cet ouvrage me fait réagir vivement car c'est réellement insupportable cette situation. Le régime de Corée du Nord est une aberration. Tout ce que je viens d'évoquer ne sont que les exemples montrés dans cette bd réalisé par un journaliste connaisseur de ce pays. La conclusion de l'auteur est que la Corée du Nord est une sorte de secte géante. Je n'irai pas le contredire. Le scénario est impeccable car il se concentre sur la relation entre les habitants et leurs attitudes face à des étrangers. Le dessin est sobre mais précis ce qui est un choix audacieux pour cette bd reportage d'une grande qualité. C'est une bd à découvrir mais cela fait froid dans le dos car il s'agit bien de la réalité et non d'une uchronie.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:57:47

    C’est une bd coup de poing ayant pour thème l’immigration. Ce sujet déchaîne véritablement les passions dans notre pays. Cependant, de la rhétorique xénophobe à la réalité des chiffres : on va être plutôt surpris pour peu que l’on raisonne sereinement.

    Les chiffres de l'OCDE montrent tout simplement que la France est bonne dernière, et de très loin, dans l'ensemble des pays européens de taille démographique comparable en matière d'entrée d'immigrants. La France stagne, depuis plus dix ans, à quelque 190 000 immigrants qui entrent sur son territoire par an, alors que le Royaume-Uni en accueille plus de 450 000 et que l’Allemagne dépassait, en 2011, les 800 000 immigrants. Même l’Italie et l'Espagne sont beaucoup plus ouvertes que la France. Cela représente en effet chaque année 0,3% de la population française en moyenne, contre 0,6% pour les pays de l’OCDE. C'est également la plus faible proportion d'Europe, rapportée à notre population.

    Près d’un immigré sur deux est d’origine européenne. L’immigration d’origine européenne est majoritairement portugaise, britannique, espagnole, italienne ou allemande. Ces cinq pays représentent 57 % des entrées d’immigrés nés en Europe. La France n’est pas la première destination des immigrants en Europe mais la cinquième, derrière le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne.

    63 % des immigrés entrés en France en 2012 sont au moins titulaires d’un diplôme de niveau baccalauréat. 40% des immigrés de plus de 16 ans, non étudiants, entrés en France en 2012, déclaraient avoir un emploi l’année de leur arrivée. La France a enregistré 66 265 demandes d’asile en 2013. C'est près de moitié moins que l’Allemagne (126 995). La France est donc loin de ployer sous le poids des demandes et des réfugiés, comme on l’entend trop souvent. En 2013, 95 196 personnes ont acquis la nationalité française.

    Par ailleurs, faut-il s'étonner qu'un nombre croissant d'hommes et de femmes aient envie de venir étudier, travailler, investir sur le continent européen ? L'arrivée d'immigrants est un signe évident d'attractivité d'un pays. L'Europe est attractive pour les immigrants, et la France… ne l'est pas. Voilà la triste réalité.

    Certains spécialistes ont une vision positive de l’immigration. Ils la jugent indispensable, vertueuse pour l’économie et inscrite dans le sens de l’Histoire. Bref, la réalité des chiffres nous permet de relativiser.

    Au lieu d’aborder les questions fondamentales du partage des richesses et de la réduction des inégalités économiques et sociales, l’extrême droite française - désormais rejointe par la droite - préfère surfer sur la haine de l’étranger. En se basant sur des convictions racistes, elles stigmatisent ainsi une population, nommément celle originaire d’Afrique du nord et d’Afrique subsaharienne, et la rendent - à tort - responsable de tous les ravages engendrés par la doctrine ultralibérale. La bd en question nous montre d’ailleurs de nombreux exemples de cette hostilité vis-à-vis de l’étranger.

    Ceci dit et il était utile de le dire dans un contexte de haine globale de la population, cette bd se penche sur les conditions effroyables de l’arrivée de ces immigrés en Espagne. Les passeurs n’hésitent pas à les jeter dans la mer. L’actualité récente de ces naufrages en pleine mer nous démontre toute l’horreur de ces situations. Il y a également cette propagande islamiste qui surfe sur cette misère humaine.

    Le dessin table sur une bichromie plutôt réussie. J'ai bien aimé certains passages aériens pour nous présenter cette région de l'Espagne remplie par les serres agricoles. Par ailleurs, le scénario est plutôt dense. C'est une bd assez longue par moment et qui s'attarde véritablement sur les personnages pour leur donner une certaine épaisseur. Il y a une dimension réaliste que j'ai bien apprécié.

    La fin de cette bd est désespérante, voire très sombre. On ne peut qu’être touché par tant de désarroi. Cela fixe les choses dans un contexte juste. C’est un récit poignant. A découvrir bien entendu.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:57:01

    Enfin, cela arrive ! Pour une fois, nous avons la vision d'un entrepreneur et non d'un employé se plaignant de ses conditions de travail. On se rend compte que du point de vue de l'employeur, ce n'est pas aussi facile que cela. Et c'est bien lui qui crée de l'emploi.

    La crise de Lehman Brothers a fait beaucoup de mal à nos PME pourtant assez éloignées de l'épicentre. On vit le combat de tous les jours de cette entreprise durant cette période de turbulence de 16 mois qui a secoué l'économie. Il faut lutter contre l'endettement en gagnant de nouveaux contrats, faire face aux banques qui ne vous lâchent pas, procéder à des licenciements de collaborateurs qu'on aime bien, obtenir un rendez-vous avec le Ministère du travail ce qui relève de l'exploit etc...

    Un mot sur le dessin car c'est parait-il très important. Les images sont simples et n'appellent aucun commentaire particulier. C'est lisible et c'est bien ce qui compte. Quelque fois, le propos dépasse la forme. La narration est parfaitement efficace. On arrive à se mettre à la place de ce jeune patron courageux. Le rythme est soutenu avec une avalanche de scènes dynamiques mettant en place toutes les difficultés rencontrées.

    Une bd documentaire que j'ai beaucoup aimée. On souhaite que cette PME soit définitivement sauvée.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:56:15

    Encore une histoire d'un auteur en panne d'inspiration. Cette fois-ci, il s'agit d'un dessinateur de bd. Cela ne sera pas la page blanche mais la case blanche !

    On se demande si ce n'est pas un récit réellement vécue par un auteur. Il me semblait avoir entendu cette histoire de planches oubliées dans un train. On va également rencontrer le gratin de la bande dessinée actuelle. Il y a également une critique de ces oeuvres composées de monstres et de dragons qui font fureur en terme de ventes. On se dit que Lanfeust est un peu visé ou du moins, ce genre de bd. J'ai bien aimé cette critique subtile mise en image. C'est bien la première fois qu'on pénètre dans les coulisses de la bd. On se rend compte également que la vie menée par les auteurs est loin d'être facile.

    Je n'ai pas eu réellement de compassion pour Vincent Marbier qui tente d'échapper à ses responsabilités par tous moyens. Dans une autre profession, je verrai mal un ouvrier arrêter la chaîne de production car il est en panne d'inspiration. Bon, en même temps, ce sont des artistes qui échappent à toutes les contraintes du monde réel. Pour autant, ils ne sont pas épargnés comme on le voit.

    Cases blanches permet de resituer les choses dans leur contexte et de montrer l'envers du décors aux lecteurs de bd. J'ai bien aimé la fin qui est pleine d'humanité. Les véritables héros ne sont pas ce que l'on croît. Il y a plein de gens sympathiques autour de nous qui sont de véritables ordures et vice versa. Et puis et surtout, il y a toujours un homme derrière les cases avec sa propre vie et ses difficultés. Cette oeuvre bouscule les codes et c'est tant mieux.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:55:32

    C'est vrai que cet ouvrage est un réel pavé de 300 pages qu'on met plusieurs jours à lire puis à digérer. Cependant, c'est le plus complet travail pour nous permettre d'appréhender l'Asie centrale, en comprendre les mécanismes et surtout les enjeux géo-stratégiques.

    Les régimes des cinq états d'Asie centrale n'auront plus de secret pour vous! Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan sont totalement décortiqués. Ces pays nous sont pour la plupart inconnus. Cette bd constitue une véritable découverte de ces dictatures qui oppriment férocement leur peuple sous l'oeil bienveillant de l'administration américaine qui vise à établir des partenariat stratégique dans la région face à la Chine et à la Russie.

    On découvre que le Moyen-Orient qui focalise toute notre attention n'est pas forcément la zone la plus sensible au monde. Et que la défense des droits de l'homme n'est pas forcément la plus grande priorité des Etats-Unis.

    Il y a beaucoup de texte mais c'est ponctué par des passages bd très intéressant. Un regret: que tout ne soit pas mise en image. C'est un peu la suite logique de Passage Afghan où l'auteur nous fait profiter de ces séjours dans la région.

    Je retiendrais également que la nourriture est franchement infect dans cette région du monde où les températures flirte avec les 50 degré celsius. Les pratiques détestables, l'instabilité politique de ces régions ne donnent franchement pas envie d'y aller. Cependant c'est toujours bon de savoir ce qui se passe dans les coins les plus éloignés de la planète. En tout cas, un ouvrage passionnant mais qui sera sans doute dépassé par les événements plus de 10 ans après.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:54:44

    J'ai adoré ce cri de coeur d'une mère à la recherche de son fils qui est parti manifester au printemps 2009 dans les rues de Téhéran suite aux élections volées par Monsieur 66%. La première scène avec les petits chiots est absolument abominable et va donner le ton de cette histoire. Il ne fait pas bon vivre dans une république islamiste, c'est indéniable.

    Zahra's Paradise est le premier roman graphique de l'auteur et c'est déjà une incontestable réussite. On repense bien entendu à Persepolis de Marjane Satrapi mais le trait est ici beaucoup plus agréable. Le fond reste le même à savoir atroce. Les auteurs ont voulu rester anonyme pour ne pas subir des violences en retour. Il est dommage que cet oeuvre n'est pas connue de publicité dans notre pays alors que c'est un best-seller à l'international.

    On découvre un Iran en proie à la terreur, aux arrestations arbitraires, à la torture et aux exécutions sommaires et c'est encore pire qu'à l'époque du Shah. Visiblement, la révolution a trahi le peuple iranien. Cependant, il y a encore de l'espoir car c'est un grand peuple qui arrive à communiquer grâce à la technologie d'internet. Les idées circulent et les méfaits ne resteront pas impunis. Un jour viendra.

    Nous avons une bd choc et sans doute l'une des meilleures sur l'Iran.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:54:01
    Notre histoire - Tome 1 - Volume 1

    Notre histoire est celle de la famille d’un célèbre joueur de football à savoir Lilian Thuram. Je n’aime pas trop le football et son star system. Je n’aime pas les rémunérations faramineuses de ces nouveaux gladiateurs des temps modernes. Je n’ai pas aimé le coup de tête de Zidane lors de la finale de la coupe du monde en 2006, ni l’attitude déplorable de l’équipe de France en Afrique du Sud en 2010. Pour autant, s’il y a un sportif que j’aime bien pour l’exemplarité de son comportement, c’est bien Lilian Thuram.

    Visiblement, et je ne le savais pas, cet ancien footballeur est très engagé car il prend publiquement des positions sur l’égalité, l’immigration et le racisme. Il avait notamment indiqué qu’avant de parler d’insécurité, il faut parler de justice sociale ce qui me semble une analyse correcte de la situation. Cela ne plaît pas à certaines personnes qui considèrent qu’il est temps de passer à autre chose que de discuter sans cesse de l’esclavage pratiqué par la France dans les Antilles.

    En outre, Lilian Thuram soutient la lutte contre l’homophobie, tant au niveau institutionnel que dans le sport. Il soutient le mariage gay, comparant les opposants à celui-ci aux racistes s'opposant à l'égalité entre les Noirs et les Blancs.

    J’ai beaucoup aimé cette bd qui traite de l’installation en France de la mère de Lilian avec ses cinq enfants dans les années 80 où elle a quitté la Guadeloupe pour devenir une femme de ménage. Dans ce premier tome, Lilian a moins de 10 ans. Il découvre les réalités de la Métropole où il subit les blagues racistes. C’est traité avec honnêteté.

    Par ailleurs, dans une seconde partie, on va revenir sur l’histoire de la Guadeloupe et notamment d’un épisode sanglant. En 1794, l’esclavage est aboli. Cependant, Napoléon souhaite la rétablir uniquement sur les îles en 1801. Il envoie l’armée qui procèdera à une énorme répression. C’est un épisode que j’avais jamais entendu parler car sans doute, on ne voulait pas écorner l’image de cet illustre personnage. J’ai désormais une autre vision. L’esclavage va perdurer jusqu’en 1848. Je pense qu’il n’y a rien de pire que de sortir de l’esclavage, de vivre libre pendant 8 ans puis d’y retourner. Je comprends mieux désormais la souffrance de ce peuple. Pour la forme, je dirai que cette partie historique s’insère assez mal par rapport au reste. C’est trop artificiel comme montage. Mais bon.

    Cette BD est incontournable pour approfondir les notions de discrimination avec les enfants. Pour finir, voilà ce qu’il déclare et avec lequel je suis en parfait accord : « Je crois que l'Histoire n'appartient pas à une couleur de peau, et heureusement ! Il n'y a pas de communauté noire, de communauté blanche, il n'y a pas d'Histoire noire, pas d'Histoire blanche. Il y a l'Histoire des hommes et des femmes. Il est temps de le comprendre... ».

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:53:01
    Biguden - Tome 1 - L'Ankou

    C'est une curieuse bande dessinée qui mélange un peu le trait manga avec les légendes bretonnes pour un résultat tout à fait honorable et original. Il fallait oser mélanger le Japon et ses traditions avec la Bretagne ! L'auteur Stan Silas possède toute l'inventivité pour nous entraîner dans cet univers composé de l'ankou ou des korrigans.

    Toutes les facettes de la Bretagne seront présentes : même les crêpes ! J'aime bien tout ce folklore savamment orchestré. Il y a beaucoup d'humour dans cette oeuvre même si on sent que plane derrière une tragédie familiale.

    C'est une série étonnante qui commence fort bien. L'intrigue est maîtrisée bien qu'on doit un peu reconstituer un puzzle. Il y a l'émotivité et la délicatesse d'une bd jeunesse qui regarde déjà vers l'âge adulte à travers les thèmes explorés.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:52:17

    Modigliani fut un peintre non reconnu de son vivant et qui souffrait de la concurrence d’un certain Pablo Picasso. On va nous conter son histoire dans le Paris Montmartre des années de la Première Guerre Mondiale. Il voulait d’ailleurs s’engager pour défendre la patrie mais fut réformé.

    En effet, il souffrait déjà depuis de nombreuses années de la tuberculose. Cette terrible maladie aura raison de lui. Plus surprenant encore sera le sort funeste de sa jeune compagne Anna qui lui fera un enfant juste avant qu’il ne meure. On admirera son indéfectible amour à celle qui a tout supporté dans cette descente aux enfers. Bref, ce sont les dernières années de sa vie qui sont mises en exergue par l’auteur qui avait d’ailleurs fait la même chose avec Stefan Zweig.

    On apprend des choses assez intéressantes sur la vie de Modi. Je pense notamment au fait qu’il fut peintre par défaut ne pouvant pas exercer sa passion pour la sculpture. Je pense également à son entrevue avec Auguste Renoir le lubrique.

    Pour une fois, cette tranche de vie n’est pas pompeuse. L’auteur a développé un véritable trait de personnalité. On s’attachera également moins aux œuvres produites bien que son célèbre autoportrait y figurera. On sait que cet artiste est très connu pour ses peintures de nus. Les amateurs de peinture risquent d’être déçus mais ce ne fut pas mon cas.

    Mention spéciale également pour le dessinateur qui a réalisé un travail remarquable de maturité. Une colorisation réussie. Des cadrages extraordinaires qui s’accommodent de longs textes avec des planches décloisonnées.

    J’ai beaucoup apprécié cette œuvre qui décrit parfaitement une certaine ambiance du milieu artistique et bohême de ces artistes venus tenter leur chance dans la capitale. C’est de là que provient la fameuse expression des bobos.

    L’artiste fait partie des peintres maudits qui ont versé dans l’excès : alcool, drogue, prostitution. Un tel mode de vie n’est pas très sain pour la santé mais je ne me permettrais pas de juger même si à titre personnel, je ne cautionne pas. Une de ces citations : « Je hais le goût de vivre. Je bois pour m’ôter ce goût de la bouche ». Il n’arrive plus à respirer la vie qui lui est insupportable.

    En conclusion, nous avons une biographie parcellaire qui est très réussie. Cela impressionne !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:51:19

    J’avais entendu que les homosexuels allemands avaient été également persécutés par les nazis. Il faut dire que les adeptes d’Hitler ne juraient que par la pureté de la race aryenne. Le mariage gay et l’adoption d’enfant avec deux papas n’existaient pas. Autre époque, autre mœurs ? Depuis l’Antiquité (et certainement la Préhistoire), cette pratique a toujours existé tout comme la prostitution d’ailleurs.

    C’est un sujet très sensible dans une époque où la souffrance des gens peut être exploitée à des fins politiques par une minorité ou un état étranger. Je pense qu’il est nécessaire de rappeler que les persécutions ont concerné également d’autres catégories de personnes. Il est clair que c’est totalement condamnable. On ne devrait pas avoir à souffrir du seul fait qu’on est juif ou homosexuel ou tzigane. Il n’y a pas de monopole à la souffrance que cela soit étoile jaune ou triangle rose.

    Cette bd est très bien réalisée. Elle nous dit l’essentiel sur le sujet à savoir la féroce répression des indésirables. Il est regrettable que ce grand-père ne soit pas plus compréhensif vis-à-vis de la nouvelle génération. Je n’ai pas vraiment aimé la fin de cet ouvrage, je n’ai pas apprécié sa réaction malgré toute la souffrance vécue et les rancoeurs. Il est vrai qu’il a commencé sa vie de jeune garçon dans l’insouciance du Berlin des années 20 avant de tomber dans l’horreur à partir de 1933. Encore une fois, je peux comprendre ce malaise.

    Il est consternant de s’apercevoir qu’à la Libération, les choses n’avaient pas évolué pour ce qui était considéré comme un délit à réprimer. L’absence d’indemnisation est également choquante. La moitié des 15000 déportés sont morts. Les survivants ont vécu une douloureuse épreuve en n’obtenant pas le titre de déporté car c’était considéré comme normal à cause du fameux paragraphe 175 du code pénal allemand datant de l’époque bismarkienne. En Allemagne de l’Ouest, la légalité de la répression de l'homosexualité par le régime nazi est confirmée par la Cour fédérale constitutionnelle en 1957. Bref, que de chemin parcouru depuis.

    En conclusion, une bd prenante, fort bien documenté et malheureusement fort réaliste. Cette oeuvre s’appuie sur un dessin précis et soigné. Cela vaut le détour d’un point de vue historique, c’est certain. Personnellement, j’ai toujours eu en horreur les gens qui nient l’existence d’un génocide ou de ce type d’exaction concernant une minorité. Le devoir de commémoration face à l’Histoire s’impose dans certains cas.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:50:37

    C'est la première fois que je lis une bd où Fabcaro est au scénario sans être dessinateur. C'est plutôt une sensation agréable même si son trait si caractéristique manque un peu. Je constate qu'il n'est pas en manque d'idées. Il confirme tout son talent à devenir le maître incontesté de la bd d'humour.

    Nous suivons en l'occurrence une bande d'astronautes français un peu bêtes avec un président qui souhaite gagner des points de sondage. Toute ressemblance avec un personnage politique connu serait purement fortuite.

    La conquête de la planète Mars n'est pas prête d'arriver avec une fusée qui ne décollera point. L'inventivité est de trouver des gags sur 3 cases qui fusent... On ne s'ennuiera pas.

    C'est assez loufoque et désopilant dans l'ensemble mais c'est bon.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:49:43

    C’est une histoire un peu universelle qui aurait pu se passer au cours de n’importe quelle guerre. Le propos est de s’intéresser à l’engagement du soldat. Ce dernier s’engage dans l’armée car le pays est en guerre et il s’agit de prouver sa bravoure et ne pas être considéré comme un lâche. La mère lui explique que, sur un champ de bataille, il fera moins le malin et cela sera trop tard. Il ne comprend pas et part pour affronter son destin. On sait d’avance comment tout cela va se terminer.

    Le cadre choisi par l’auteur sera la guerre de Sécession qui fit rage entre 1861 et 1865 entre le Nord et le Sud des USA. C’est juste un cadre mais le propos ne sera pas tourné vers l’historique. C’est plutôt une introspection.

    Une œuvre qui montre que la guerre ne sert pas l’intérêt de l’individu. Pourquoi se faire tuer pour les autres ? Le véritable héroïsme est de refuser de faire comme les moutons pour aller à l’abattoir. Le reste est une question de point de vue.

    Bref, nous avons là la version gore des Tuniques bleues.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:49:03
    L'extravagante comédie du quotidien - Tome 2 - C'est comment qu'on freine ?

    Grégory Mardon n'est pas un auteur très connu. Pour autant, j'aime beaucoup ce qu'il fait car il vît avec son temps (voir Petite frappe ou Madame désire ? par exemple). Son récit dynamique sonne résolument moderne malgré une couverture toute droite sortie des années 80. Il y a de la grâce dans l'ensemble de ces personnages ordinaires qu'ils soient masculins ou féminins. Bref, il sait capter l'attention.

    Cela commence de manière assez superficiel dans un Paris où de jeunes bobos insouciants s'adonnent à la fête. Cela se termine dans un petit drame familial à la campagne. On se rend compte de l'épaisseur des personnages à mesure que le récit avance. Et on peut dire, que cela file à toute allure d'où le titre. Excellent !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:48:17
    Trahie - Tome 1 - Tome 1

    Décidément, les polars nordiques ont la côte depuis Millenium. Dernièrement, La Princesse des Glaces m'avait également beaucoup séduit. C'est une histoire de couple et de trahison qui conduit à une vengeance. C'est également tiré d'une adaptation d'un best-seller suédois.

    J'avoue avoir eu beaucoup de mal à suivre le fil de cette intrigue pourtant passionnante. Il faut dire qu'il y a une galerie de personnages qui se succèdent dont certains se ressemblent mais ne portent pas le même nom. A un moment donné, j'ai compris que certaines scènes étaient des flash-back renvoyant dans le passé d'un des personnages. En résumé, il y a 3 récits croisant deux époques différentes.

    Malgré ces imperfections, on est réellement pris dans cette histoire de couple à bout de souffle. C'est le genre de polar contemporain que j'aime avec une tension à son comble.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:47:33

    J'ai beaucoup lu sur la Première Guerre Mondiale et je m'aperçois qu'il y a toujours des aspects à découvrir comme cette histoire véridique de soldat inconnu vivant. Il y a certes un jeu de mot avec la tombe du soldat inconnu. Il y a eu un soldat qui est revenu du front totalement amnésique.

    A une époque où la TV n'existait pas, il était assez difficile pour les familles de l'identifier. Il y a en a bien qui l'ont reconnu mais elles étaient trop nombreuses : de l'ordre de 300 ! Beaucoup le reconnaissent comme étant un fils, un frère ou un mari disparu à la guerre. L'opinion publique était alors traumatisée par le massacre de 14-18 qui a coûté la vie à près de 1.7 millions de compatriotes soit 7% de la population qui a disparu ! On n'arrive pas à se rendre compte de nos jours ce que cela représente.

    Triste histoire que celle-là où ce pauvre gars va finir sa vie en hôpital psychiatrique avant d'être victime des nazis. Il est devenu le symbole de toutes les mères qui n'ont pas retrouvé leur fils.

    Ce cas avait passionné la France dans l'entre-deux-guerre avant de retomber dans l'oubli au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale où l'on voulait reconstruire un monde nouveau sans retomber dans les tristes souvenirs.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:46:30
    Les crocodiles - Tome 1 - Les Crocodiles

    C'est une bd documentaire que je voulais réellement lire depuis sa sortie. Le projet crocodile est une compilation d'histoires de harcèlement et de sexisme ordinaire mises en bande dessinée par un homme Thomas Matthieu. Ce faisant, je pense que cet auteur n'a jamais aussi bien défendu la femme ou du moins la dénonciation d'un véritable phénomène de société. C'est clair que cela ne plaît pas aux hommes d'être tous représentés sans exception en crocodile. Il s'agissait avant tout de faire prévaloir le point de vue des femmes.

    Donner la parole aux femmes n'est pas une chose qui arrive aussi souvent. Si on réfléchit bien, on se rend compte que le plus souvent dans les oeuvres littéraires ou cinématographiques, on s'identifie à un personnage masculin. Idem pour les jeux vidéos où la princesse Zelda n'est qu'un faire-valoir pour mieux s'identifier à Link, son sauveur. Bref, c'est comme si toute la culture s'adressait aux hommes. Peu de garçons ont l'occasion de s'identifier à des personnes féminins. Heureusement qu'il y a Lara Croft !

    J'ai beaucoup aimé cette oeuvre avec ces histoires qui donnent froid dans le dos. J'avoue avoir également éprouvé de la peur dans les transports en commun quand un malotrus commence à faire son intéressant vis à vis d'une belle femme. Nous vivons dans une société de machos où les publicités montrent de belles filles affriolantes s'offrant très facilement, où les films poussent également à l'infidélité (voir les images dans le métro).

    Bientôt, le sifflement dans la rue sera une infraction grave vous envoyant directement en prison. Personnellement, je ne drague pas au risque de me faire accuser de harcèlement. La drague, c'est quelque chose qui se fait à deux. Au Pakistan, il est par exemple interdit de draguer et même par téléphone. C'est sans doute la société qui se dessine devant nous.

    Trêve de plaisanterie, chaque jour une femme est au prise avec le harcèlement de rue. Ces histoires sont malheureusement horriblement banales mais traduisent un véritable malaise dans la société. Il faut savoir que cette bd a fait l'objet d'une censure par la mairie de Toulouse en raison de son immoralité et de son sexisme. Oui, il y a encore beaucoup de travail à réaliser dans notre société pour en finir avec cette ignominie. On ne regardera plus les crocodiles de la même façon et on ne portera plus du Lacoste !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:45:46

    J'ai été assez ému par la tragédie de Noxolo, une jeune femme de 24 ans mère de deux enfants qui vît en Afrique du Sud dans un township non loin de Johannesburg. C'est une lesbienne qui a été victime d'un crime atroce le 23 avril 2011. Depuis, la police sud-africaine ferme les yeux et a bâclé insidieusement l'enquête. Il faut savoir que pourtant l'Afrique du Sud a adopté une loi très favorable à la cause gay. Cela ne suffit pas à faire évoluer les mentalités.

    Amnesty International a décidé de se mobiliser autour de cette histoire afin que cette mort ne reste pas sans suite. C'est un combat à la construction d'un monde nouveau où l'on pourrait vivre sans craindre d'être tué parce qu'on est différent. Le célèbre écrivain Marc Levy a écrit l'une des plus belles postfaces de bande dessinée. Il conclut sur le fait que sur une terre où tant de misère existe, où tant de guerres sévissent, quelque soit la façon, aimer ne devrait jamais être un crime.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:44:16

    Dodin-Bouffant est un passionné de bonne gastronomie. C'est un bourgeois épicurien et généreux. Il vient de perdre sa délicieuse cuisinière qui lui faisait vibrer ses papilles. Le monde semble s'effondrer autour de lui. Cependant, la vie continue. Il va se battre et trouver la perle rare: Adèle.

    La scène chez le prince m'a rappelé une petite déconvenue que j'ai subi la semaine dernière et qui peut arriver à tout le monde. J'ai invité mon épouse dans un restaurant qui jouissait d'excellentes critiques. Cependant, les plats présentés n'ont absolument pas été à la hauteur de ce qu'on attendait. Mon épouse, fine cuisinière, ne s'est pas laissé tromper par les artifices. Le poisson tout comme la choucroute étaient trop secs. Pour en revenir à la bd, Dodin va triompher sur le prince d'Eurasie en lui infligeant une bonne leçon culinaire. Un pot-au-feu tout comme une ratatouille peuvent rivaliser avec les plus grands plats.

    Au diable le cholestérol et les kilos ! Laissez-vous tentez par cette orgie gastronomique qui rend un véritable hommage à la cuisine française.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:43:32
    Le siècle des ombres - Tome 1 - La Pierre

    S'il y avait un fan club des Stryges, je m'inscrirais illico presto! C'est vrai également que ma première réaction a été : encore une série sur les Stryges alors que la saison 3 du chant va bientôt commencer. Cependant, Le Clan des chimères et Le Maître de Jeu sont désormais terminés. Alors, pourquoi pas ? Par ailleurs, on sait maintenant que Les Hydres d'Arès n'est finalement pas dans l'univers des Stryges puisque cette série est présentée comme la quatrième.

    Le titre "le siècle des ombres" fait un contre-pied au siècle des lumières dans lequel se déroule pourtant cette série. Je trouve que c'est bien trouvé quand on songe à l'univers des Stryges. Celà augure du combat entre ces créatures de l'ombre et un certain Weltman reconverti en philosophe des lumières.

    Cette série a pour finalité de découvrir comment Sandor G. Weltman, pourtant humaniste convaincu, est amené à devenir le génie du mal que l'on connaît. C'est fascinant compte tenu de sa personnalité intrigante. Il passerait presque pour un bon héros face aux griffes d'Abeau et Cylinia qui ont pour allié le pape Benoît XIV.

    Je me suis posé une question quant à la compréhension de certains évènements. On sait que Cylinia a combattu dans le passé Weltman qu'elle soupçonne être le baron d'Holbach, un esprit brillant résolument athée et ami de d'Alembert, l'auteur de la fameuse encyclopédie. Elle compte vérifier l'identité en s'assurant que ce prétendu baron n'a pas la cicatrice qu'elle lui aurait laissée sur le corps avec son épée. Or, sauf erreur de ma part, cet épisode nous est obscur. Je n'ai pas le souvenir de cette scène dans les séries parallèles. L'auteur ne nous éclaire pas davantage. C'est comme si on avait loupé un coche. Bref, il faut avoir à l'esprit que les Roquebrune frère et soeur, êtres immortels, combattent depuis quelques siècles le mystique Sandor Weltman.

    Le dessin de Suro est appréciable de même que le coloriste qui a fait un excellent travail. Sur la forme, il n'y a rien à redire. La qualité graphique semble au rendez-vous. On se plongera volontiers dans ce premier tome assez prometteur. Plus que 5 tomes dans une immense saga des Stryges qui comportera tout de même au total près de 39 volumes. Il faut vraiment être un fan pour l'acquérir.

    Le second tome va aller plus loin dans l’aventure pour aller déterrer la fameuse météorite dans le Nouveau Monde. J’ai un peu regretté la perte subite d’un personnage qui commençait à prendre un peu de consistance.

    Le troisième tome semble être une grosse parenthèse qui commence à compiler les péripéties mais sans convaincre réellement. Il manque du souffle ainsi que des Stryges ! Gageons cependant que la suite sera meilleure !

    Fort heureusement, cela s’accélère dans les trois derniers tomes. Le final permet de comprendre la rivalité qui va opposer les Roquebrune à Sandor Weltman. On aura un autre regard sur Cylinia et on comprendra fort aisément les motivations du baron d’Holbach. En effet, les positions se clarifient. Cependant, au final, il n’y aura pas de révélations fracassantes, pas d’effet de surprise.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:42:39

    Cela m'a fait froid dans le dos car cela démontre que tout le monde peut côtoyer à un moment donné de sa vie un être qui va basculer dans l'horreur du crime. En l'occurrence, il s'agira du lien entre l'auteur de bd Derf Backderf et d'un des plus sinistres tueurs en série des Etats-Unis à savoir le cannibale de Milwaukee autrement dit Jeff Dahmer. Bon, en même temps, il y a certains signes qui ne trompent pas et qui auraient dû attirer l'attention. Il faut bien choisir ses relations.

    L'écriture de ces anecdotes de jeunesse est plutôt audacieuse. Les professionnels ne se sont pas trompés en lui décernant le prix révélation lors du festival d'Angoulême en 2014. L'auteur a fait le choix de nous livrer son témoignage ainsi que celui de son groupe d'ami. Il occulte la période meurtrière pour revenir à la base et ce qui va conduire à cette folie. J'arrive à en saisir le sens au-delà de la protestation par rapport à l'horreur. Il y a toujours des causes profondes qui conduisent à l'irréparable.

    Ce one-shot ne m'a pas laissé indifférent bien au contraire. Il nous incite sans doute à être plus attentif aux autres.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:41:58

    J'ai bien aimé cette histoire d'amitié entre ce lieutenant belge et ce métis appelé Madame Livingstone à cause du port du kilt écossais. Le Congo belge n'est pas épargné par la Première Guerre Mondiale où les forces du Kaiser dominent la région des grands lacs grâce à un puissant cuirassé. Il faut dire que les richesses de l'Afrique ont aiguisé bien des appétits. Le scénario est assez original car il nous conte un fait de guerre assez méconnu.

    Visuellement, c'est magnifique. C'est toute la grâce et la beauté de l'Afrique qui sont là devant nos yeux. La précision du trait est exquise. Les couleurs ajoutent à l'ambiance. Bref, c'est un sans faute sur le plan graphique.

    Pour le reste, le récit est intelligent avec des dialogues profonds. On se rend compte de la vie dans les colonies africaines. On se rend compte également des méfaits du colonialisme qu'il soit belge, français, anglais ou allemand. Cette belle histoire d'amitié donne la foi à ceux qui croient encore à un monde meilleur.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:41:15

    Nous retrouvons Fabcaro dans un projet un peu différent de ce qu'il fait d'habitude et cela ne sera pas pour déplaire à ses lecteurs. Le voilà embarqué pour le Pérou lui qui déteste les voyages loin de chez lui. Quelle aventure !

    Nous avons une sorte de documentaire où l'on apprendra finalement peu de choses sur le Pérou. La durée du voyage n'a été que de 15 jours ce qui laisse peu de temps pour s'imprégner de ce pays andin. Il y a quelques interludes assez audacieux. Le projet se voulait sérieux ou du moins sur un autre mode que l'humour mais c'est râpé.

    Carnet du Pérou est sans doute la pire imposture qu'on a pu lire mais c'est assumé. Bref, délire de l'auteur ou canular, au choix ! Fabcaro est sans doute pour moi l'auteur de bd d'humour le plus accompli. Ce carnet tient en tout cas toutes ses promesses.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:40:31

    Après avoir lu LIP (des héros ordinaires), j’enchaîne avec sang noir. Le problème reste toujours le même : un capitalisme qui se soucie peu des travailleurs. En l’occurrence, cela va provoquer la mort de près d’un millier de mineurs dans des conditions épouvantables. Tant que la finance gouvernera, les "valeurs de la République" resteront un leurre diront certains. Nous avons également un gouvernement sous un président de gauche n’hésitant pas à faire sonner la troupe contre les ouvriers en grève.

    J’ai beaucoup mieux aimé cet ouvrage que Lip. Là encore, j’ignorais tout de l’histoire de la tragédie de Courrière en 1906. J’ai bien aimé la présentation du contexte dans lequel va se dérouler cette catastrophe. 1099 mineurs ont trouvé la mort dont 242 enfants. Il faut dire que les enfants étaient embauchés dès 12 ans.

    Il y a un passage que je n’ai pas trop compris car on suit le parcours d’un enfant accompagné d’un homme qui le prend sous son aile popur lui enseigner l’art de la mine. On retrouvera sa montre qu’on amènera à sa veuve avec une inscription qui ne laisse plus de place au doute quant à son sort. Puis, plus tard, il semblerait que cet homme ait survécu avec l’enfant qu’il ramènera à son père mais on n’assistera pas aux retrouvailles avec la soi-disante veuve. Bref, s’agit-il des mêmes protagonistes ? Cela ne semble pas évident. L’auteur a volontairement évité de personnaliser pour éviter les charges émotionnelles. Certes mais j’aurais aimé plus de clarté.

    Passé cette réserve, cet ouvrage est excellent. Il est bien documenté. Le sujet est parfaitement traité et on verra également toutes les conséquences de ce drame collectif. La jonction entre le sujet et la qualité du dessin en noir et blanc, de l'histoire, des dialogues et de l'intéressant documentaire est parfaite.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:39:04
    Les Échos invisibles - Tome 1 - Les Échos invisibles Partie 1/2

    J'ai bien aimé ce diptyque qui parle de la douleur d'un homme à avoir perdu un être très cher à savoir son amoureuse Monica. Baltus va alors développer le pouvoir de voir dans l'avenir bien malgré lui. Cette expérience mystérieuse le conduira à New-York dans le second tome et près de 20 ans après. Il fera de nouvelles rencontres qui lui donneront la force d'affronter ses démons, mais à quel prix ?

    C'est un récit plein d'émotion et qui baigne dans une certaine ambiance mélancolique. J'ai apprécié le fait de pouvoir m'identifier parfaitement à ce jeune photographe qui vit alors une grave douleur intime. L'apparition de son don s'explique par la tragédie. J'ai bien aimé également le trait simple et souple de la dessinatrice. Cela s'inscrit dans une certaine poésie de l'âme. Cette bd est fort réussie. Simplement, il faut lire les deux tomes pour comprendre le cheminement.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:38:04

    Jean Dytar est l'auteur que j'ai découvert et qui me semble être le plus prometteur pour l'avenir. J'avoue avoir totalement été subjugué par La Vision de Bacchus qui a été un véritable coup de coeur ainsi qu'une grande découverte pour ne pas dire un coup de maître.

    Cinq ans auparavant, il avait produit le prometteur sourire des marionnettes. Il est vrai que le style graphique ainsi que la structure du scénario ont complètement évolué en mieux. Pour autant, on sentait déjà l'ambition de produire quelque chose de puissant philosophiquement et d'inventif.

    J'ai juste un peu été déçu par une fin que je n'arrive pas vraiment à comprendre dans les motivations du personnage principal à savoir un ingénieux astrologue iranien. Pour le reste, cela va plus loin qu'un simple conte persan. On remonte aux sources même du mouvement des assassins et du fanatisme religieux.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:36:54

    Voilà la bd typique qui ne paye pas de mine. La couverture ne donne pas franchement l'envie d'une lecture. Par ailleurs, le titre ne nous parle pas. Bref, on n'a pas très envie de se plonger sur la forme. Et pourtant...

    C'est une oeuvre que j'ai beaucoup apprécié à la lecture qui traite encore une fois du conflit israëlo-palestinien mais qui nous offre pour une fois un espoir sur une porte de sortie. Le vivre ensemble et la paix sont du domaine du possible à partir du moment où il y aura des gens de bonnes volontés de part et d'autres du mur. Il faudra également aboutir à un changement de l'opinion public manipulé actuellement par une propagande savamment orchestré par les différents gouvernements conservateurs qu'ils soient de droite ou de gauche.

    J'ai beaucoup aimé la maturité de l'écriture de cette bd qui serait fort utile pour apaiser les esprits. Elle démonte de nombreux mécanismes pour aller plus loin dans la réflexion. Il n'y a point de naïveté dans le propos. La démonstration est tout à fait pertinente. On pourra aisément emprunter ces chemins de traverse afin de découvrir une certaine vérité !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:35:23

    Là encore, j'ai hésité à lire une bd avec un titre pareil : c'est presque un garçon à poil. J'avais peur de ne pas me sentir réellement à l'aise. Mis à part cela, j'ai passé un réel bon moment de lecture. Il y a des situations qui m'ont même fait marrer. Voilà un genre d'humour jamais agressif que j'apprécie réellement.

    On pourra encore causer sur le fait de se retrouver avec des parisiens d'un genre bobo qui ont une sainte horreur de la banlieue. Cependant, qui aurait envie de vivre dans une banlieue grise? Au fond, ils disent ce qu'ils pensent et cela ne sera pas pour déplaire aux lecteurs.

    Nous avons une bd très sympa qui nous présente de vrais personnages qu'on aurait envie de connaître pour peu que l'on soit ouvert. C'est frais et vitaminé ! C'est axé sur la tolérance dans un monde qui bouge.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:34:35

    C'est toujours triste de voir une famille voler en éclat. C'est malheureusement chose courante de nos jours où le taux de divorce se situe au-dessus des 40%.

    Nous avons en l'occurrence un couple moderne avec un homme qui est tourné vers le passé puisqu'il est historien et spécialiste de la Rome antique. Il va transformer des doudous en pénates pour sa fille afin de la rassurer. En effet, les pénates sont des divinités romaines qui sont censées protéger le foyer. Or, comme chacun le sait, les démiurges n'en font qu'à leur tête !

    J'ai bien aimé l'approche qui est faite dans ce roman graphique où la sincérité des situations est touchante. Il y a beaucoup d'originalité et une recherche approfondie pour créer l'effet de surprise. Cela ne viendra pas du ciel comme le laisse penser la couverture mais plutôt d'un ami qui vous veut du bien.

    Je n'ai pas trop compris la dernière image qui jette un peu le trouble. C'est vrai que tout cela laisse un goût plutôt amer et nous mène à la réflexion d'un présent profitable. Une belle réflexion sur le couple et sur le bonheur.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:33:56

    J'ai bien aimé cette série de Joe Sacco car il montre pour l'une des premières fois la condition du peuple palestinien. Nous aovns eu droit toute notre vie aux explications d'Israël comme le dit si bien l'auteur dans son ouvrage. Il a mené une enquête objective dans la bande de Gaza pour recueillir des témoignages et voir ce qui se passe concrètement. J'avoue avoir été interloqué par ce reportage sur un quotidien désespérant à Gaza.

    Ces faits sont ceux des années 90. Vingt ans ont passé et les choses se sont encore empirées. J'avoue aisément ne pas avoir de la sympathie pour les soldats israëliens et pour les colons. Ils ne comprennent pas les souffrances qu'ils infligent. Ils pensent parce qu'ils ont gagné la guerre, malheur aux vaincus. La première et la seconde guerre mondiale ont duré 5 ans. Là-bas le conflit dure depuis 1948. ces gens n'ont connu que la guerre. L'Allemagne nazie a été vaincu de même que le Japon impérialiste, mais aujourd'hui ces états sont libres et pacifiés.

    Joe Sacco a le mérite par cette oeuvre de montrer une autre réalité moins connue. Je trouve également que son idée de créer un seul état pour ses deux peuples comme en Afrique du Sud est certainement l'une des solutions à envisager pour une paix durable dans le futur. Par ailleurs, il place l'humain avant tout autre chose. Cette manière de voir les choses retient mon attention. Bien sûr, 4 étoiles.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:32:58

    Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un Delisle. j'ai lu bien entendu les fameuses Chroniques Birmanes, Pyongyang et Shenzhen en étant assez critique avec la légèreté de l'auteur. Les années ont passé et voici que j'aborde les chroniques de Jérusalem. Je constate une certaine maturité dans l'écriture. C'est plus dense et l'expérience vécue est très intéressante. Oui, il y a beaucoup de progrès.

    Bon, en même temps, je viens d'enchaîner avec Palestine de Joe Sacco qui traite plus ou moins du même sujet sur un mode beaucoup plus engagé. Cependant, Delisle est venu avec une naïveté et une candeur absolue sans aucun préjugé, ce qui rend son témoignage parfaitement crédible.

    En effet, il nous fait partager son expérience du quotidien après une année passée à Jérusalem Est. Pour rappel, Joe Sacco n'avait été qu'une seule semaine à Gaza. Et je dois bien avouer que la position des deux auteurs se rejoignent sur le fait qu'Israël est un Etat pas comme les autres qui opprime véritablement les populations palestiniennes.

    Les exemples sont nombreux mais cela commence par des petits détails qui montrent l'intolérance d'une partie de ce peuple. On pense bien sûr aux ultra et ou colons ou encore aux soldats. L'actualité du conflit israélo-palestinien est assez récente. L'humour sera moins présent car le sujet est grave. On en ressort totalement vidé avec une exaspération. L'évocation des massacres perpétrés par les arabes sont montés en épingle pour les faire passer pour l'incarnation du mal absolue et justifier une politique inique et injuste. Dans ces conditions, c'est difficile de construire un processus de paix.

    Bref, ces chroniques nous apportent un nouvel éclairage sur un autre mode que celui de Sacco mais tout aussi intéressant. On retiendra que la vie à Jérusalem est bien difficile.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:32:19
    Rasl - Tome 1 - La Dérive

    J'ai plaisir à retrouver cet auteur Jeff Smith qui nous a gratifié d'une excellente série à savoir Bone. Là, il nous étonne car il a su se renouveler dans un répertoire plus adulte. L'idée de voyager dans des mondes parallèles n'est pas franchement nouvelle.

    En effet, il y a avait une série du nom de Sliders dans les années 90 sur un sujet pratiquement similaire. Cependant, RASL va un peu plus loin en s'inspirant des travaux d'un certain Nikola Tesla, l'un des plus grands scientifiques dans l'histoire de la technologie.

    J'ai beaucoup aimé la mise en scène qui ne dit pas tout. Il faudra lire la suite pour en savoir un peu plus mais on devine déjà les contours. Le héros est affaibli par ses voyages au point de se transformer physiquement. J'ai déjà ma théorie sur le mystérieux tueur à la face de lézard. Je dois avouer que l'auteur maîtrise réellement son sujet ce qui rend la lecture assez palpitante.

    Bref, cette série démarre sur les chapeaux de roues. On suivra avec un grand plaisir ce comics attrayant.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:31:42

    J'ai découvert assez récemment le talent de Gregory Panaccione avec la partie de tennis Match. En l'occurrence, il s'associe avec l'un de mes scénaristes préférés qu'on ne présente plus depuis son carton avec Les Vieux Fourneaux. Je dois bien avouer que le résultat est bluffant. J'ai littéralement adoré cette aventure maritime sur fond d'amour. Pas de lipides, et que des protéines et du glucide !

    C'est difficile de raconter une histoire sans introduire le moindre dialogue à l'horizon. C'est un véritable défi pour le dessinateur qui doit alors retranscrire les sentiments et nous faire comprendre le sens du récit. Il a réussi son pari haut la main. Cela me rappelle un peu Pinocchio de Winshluss dans la démarche.

    Il y a également une subtile critique de la société de consommation, des modes, du gaspillage, de la pollution de la mer. Cela oscille entre l'humour et la tendresse. On passe de la Bretagne et des ses crêpes suzette à la Havane de Castro. La réussite est totale. C'est une bd innovante et passionnante. Un océan d'amour est touchant et bouleversant à la fois. Tout y est. Tout est juste.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:31:02
    Le château des étoiles - Tome 1 - Le Secret de l'éther

    On dirait qu'Alex Alice est touché par la grâce divine. Après Le Troisième Testament et Siegfried, voilà donc la nouvelle série époustouflante du prodige. Graphiquement, on atteint des sommets dans la beauté. Cela fait du bien de voir autre chose que la ligne claire ! La mise en page est véritablement exceptionnelle. Bref, le talent est quelque chose de si rare. Si peu d'auteur peuvent produire des oeuvres de cette rare qualité.

    L'histoire est sur un mode assez enfantin bien que les références historiques fusent. Par ailleurs, il faudra s'accrocher à la montgolfière pour croire que c'est un instrument permettant d'explorer l'espace. Il y a certes un côté steampunk mais assez de loufoquerie pour se prendre au sérieux. On sent également un côté assez Jules Verne dans cette aventure onirique et parfois drôle. On retrouve également du Miyasaki. L'évasion est toutefois garantie. Vers l'éther et au-delà !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:30:15

    Je ne connaissais que peu de choses sur le mouvement des femen. Je sais que Poutine ne les aime pas beaucoup ainsi que la religion. J'ignorais le sens de leur combat et de leur provocation. Cette oeuvre m'a réellement permis de les comprendre et même d'avoir de la sympathie car elles osent aller jusqu'au bout de leur action revendicative.

    Le journal d'Apolline est d'abord celui d'une souffrance par le simple fait d'être une femme que cela soit en famille ou au travail. La révolte se manifeste par le fait de rejoindre ce groupe d'activistes qui souhaite simplement défendre le droit des femmes. Certes, le sextrémisme peut conduire assez loin dans la lutte contre la société patriarcale.

    L'auteur a pris soin de nous présenter un documentaire mais sous forme d'une histoire. Bref, tout est faux mais tout est également issu de la réalité. Ainsi, on aura droit à des témoignages assez intéressants car impartiaux. Il y aura également une critique de leur méthodes jugées assez extrêmes, de leur financement occulte ou même de leur manipulation sectaire.

    Cependant, on arrivera véritablement à comprendre leurs motivations qui restent tout à fait légitimes tant il reste des progrès à accomplir pour que la femme puisse devenir véritablement l'égale de l'homme (à commencer par les salaires !) On sait tous que cette égalité n'est qu'un leurre dans les faits.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:29:34

    J’aime beaucoup les œuvres de cet auteur espagnol qui sont plutôt dans un genre de respect de la personne. Cela me fait plutôt plaisir de le retrouver. C’est vrai que c’est un gros pavé à lire. Cependant, le plaisir de découverte de cette nouveauté demeure intact. L’auteur nous plonge dans une œuvre biographique.

    L’introduction est parfaitement réussie. Nous avons un jeune auteur de bande dessinée qui rencontre un vieux papy de 94 ans. Ce dernier va nous livrer l’épisode concernant la Nueve, cette compagnie composé d’anciens combattants républicains qui a fait la campagne de l’Afrique avant de participer à la libération de la France.

    C’est un aspect de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale qui est plutôt méconnu. Tout le monde connait la guerre civile espagnole mais peu savent que les républicains furent à la fin de la guerre déportée en France puis engagé dans une légion visant à reconquérir l’Europe tombée sous le joug des nazis. Or, ces combattants qui luttaient contre le fascisme espéraient renverser également Franco. Cependant, cela s’arrêtera à Hitler et Mussolini ce qui provoquera leur déception légitime.

    On comprend mal les motivations des alliés à ne pas avoir débarrassé l’Espagne d’un dictateur. La peur du communisme est la principale motivation. Les nationalistes utilisaient dans leur propagande le terme de rouge ou d’anarchiste pour désigner les Républicains qui pourtant avait la légitimité de la gouvernance. On se rend compte que même de nos jours, la communauté internationale laisse souvent en place des dictateurs car le remède serait pire que le mal. On voit bien ce qui s’est passé en Irak, en Libye, en Syrie…

    C’est un hommage qui est rendu à la Nueve qui fut l’une des premières à libérer Paris. Beaucoup ont payé de leur vie pour se débarrasser du fascisme et de son idéologie. Ces combattants ont été méprisé par les forces françaises pourtant défaite en un seul mois par l’armée d’Hitler (Mai-Juin 1940). Pourtant, les républicains ont connu des années de guerre et ont eu une expérience du combat. En même temps et pour relativiser, il s’agissait d’une compagnie de 146 hommes ce qui est assez peu pour influencer le cours de la guerre. C’est un fait dans une mécanique assez complexe.

    Au final, c’est une excellente bd qui nous apportera des éclaircissements pour peu évidement qu’on s’intéresse à l’histoire. Les hommes qui se sont battus pour lutter contre le fascisme et qui sont morts se retourneraient certainement dans leur tombe en voyant les nouvelles générations succomber aux douces ou stridentes sirènes du nationalisme. Alors, oui, c’est bien une lecture utile.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:28:38
    Kaboul Disco - Tome 1 - Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan

    Il me tardait de découvrir ce fameux Kaboul Disco après avoir découvert cet auteur en lisant le magnifique Ainsi se tut Zarathoustra. Il faut dire que j'aime le style de cet auteur alsacien qui part à la découverte de l'Orient. En effet, cela regorge de tous ces petits détails intéressants à découvrir avec une bonne dose d'humour. L'auteur se présente comme un jeune insouciant sans domicile fixe qui a même failli rester coincé en Azerbaijan.

    Avant l'Iran, ce fut donc la découverte de l'Afghanistan, un pays en proie à la guerre depuis quelques décennies à commencer par l'invasion soviétique en 1979. L'action se déroule en 2005 pendant que l'armée américaine part à la chasse aux talibans. Il dresse un regard plutôt ironique sur ce pays quand d'autres auteurs se livrent à un constat plus mesuré et finalement moins crédible. J'ai apprécié cette liberté de ton.

    C'est une bd de reportage qui possède d'excellentes qualités. Le disco à Kaboul, c'est une véritable tuerie !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:27:56

    Il s'en passe des choses à Perpignan ! Un gendarme ne dort plus la nuit. Il fait des cauchemars qui le ramènent des milliers d'années en arrière. Est-ce lié à ces inquiétantes disparitions qui ont lieu dans la région ? Il faut dire que la gendarmerie est sur le pied de guerre. Quelles sont ces ombres que l'ont voit la nuit tout juste avant la disparition de gens ordinaires ? Bref, il semblerait que cette enquête résonne de plus en plus violemment en lui. Il faut qu'il retrouve le sommeil afin de retrouver ses esprits. Pour autant, il connaîtra enfin l'atroce vérité.

    Cela démarre fort et cela va se poursuivre avec un final qui ira encore plus loin. J'ai rarement vu un thriller ne payant pas de mine aussi bien réalisé. Des scientifiques de l'institut Max Plank ont récemment prouvé lors de séquençage que les européens possèdent jusqu'à 6% des gênes contenus dans les hommes de Néandertal, l'autre branche du genre humain qui s'est éteinte mystérieusement il y a 28000 ans. Or, cette enquête policière assez classique va rejoindre une explication possible mais effrayante. De quoi faire des cauchemars !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:26:10
    Soda - Tome 1 - Un ange trépasse

    Soda est un brave gars officiant dans la police de New York. Pour ménager sa maman fragile du coeur, il se fait passer pour un curé. Cela donne lieu à des situations assez cocasses et franchement drôles. Pourtant, l'humour peut être plus sombre à l'image des situations navrantes qui peuvent s'abattre sur notre héros pas comme les autres.

    Police, religion et mort sont les thèmes principaux. la violence urbaine est également présente. J'aime bien cette approche concernant un monde gris, situé entre le bien et le mal. Il y a une sorte de démystification du monde du polar.

    Au final, tous les tomes de Soda ne se valent pas. Les derniers sont plutôt une déception. Cependant, l'oeuvre dans son ensemble est assez satisfaisante par son audace. Note réelle: 3,5.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:25:27

    Après La reine des neiges, voici la Princesse des glaces. Cependant, on sera assez loin du conte pour enfants de Disney. Attention au titre trompeur. On se situe dans un récit à la Millénium dans un contexte suédois. D'ailleurs, la Princesse des glaces est un roman policier de Camilla Läckberg, publié en Suède en 2003. Cette auteure a publié par la suite une série de roman à succès. Bref, il n'y a pas que Stieg Larsson.

    J'ai beaucoup aimé ce récit où l'on suit une certaine Erica Falk, biographe de métier, et qui mène l'enquête dans le lieu où elle est née, une petite ville paisible de la côte est suédoise. Sur le thème des secrets de famille, cette enquête se révélera fascinante jusqu'à la révélation finale à la toute dernière page. Et puis, il y a cette phrase terrible : "Si les gens pouvaient croire qu'on avait pris la peine de l'assassiner, alors ils devraient admettre que sa vie comptait pour quelque chose. On ne tue pas quelqu'un d'insignifiant".

    Cette adaptation est des plus réussies dans une ambiance assez glaciale. La lecture s'est révélée aussi fluide qu'agréable. C'est également servi par un dessin de bonne facture qui joue aussi bien sur les tons chauds que froids. Bref, cela m'a permis de découvrir l'univers de cette romancière. Nul doute qu'il y aura d'autres adaptations avec toujours la même héroïne et son compagnon.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:24:47
    Choc (Maltaite/Colman) - Tome 1 - Les fantômes de Knightgrave - Première partie

    Cela ne sera pas mister chic mais plutôt mister choc. Je ne connaissais pas ce personnage issu de la bd à grand-papa. Monsieur Choc est l'ennemi récurrent de Tif et Tondu (bd paru dans le Journal de Spirou et remontant jusque dans les années 30). Il est le chef d'un gang qui se nomme « la main blanche ». Nul ne connaît son visage car il apparaît couvert d'un heaume d'armure des cavaliers du Moyen-Age. Il réussit toujours à s'échapper à la fin des épisodes, mettant parfois en scène sa propre mort pour mieux réapparaître. C'est un méchant assez emblématique dans la plus pire tradition.

    Pour autant, je dois dire que cette remise au goût du jour est réellement une réussite car il s'est véritablement éloigné de la série mère. Bravo à l'auteur qui a ressuscité un personnage crée jadis par son père. On arrive à comprendre toutes les motivations de ce grand méchant. Mise à part une couverture totalement ratée, c'est vraiment d'un excellent niveau tant au niveau du scénario que du dessin.

    On est touché par cette enfance malheureuse et les traumatismes qui en résultent. On aurait souhaité qu'Eden puisse trouver la bonne voie. Il est clair que le mal naît souvent au milieu des injustices. Il ne faut pas s'étonner du résultat par la suite.

    En conclusion, ce premier tome constitue pour moi une réelle bonne surprise. Je ne m'attendais sans doute pas à une bd aussi réussie. Quel choc tout de même !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:23:52

    J'ai rarement lu une bd avec des qualités intrinsèques aussi éclatantes sur ce sujet. C'est une Afrique noire bien sombre que l'on découvre au travers de ces soldats enfants mercenaires. Faut-il être une espèce de non-voyant ou un jeune-vieux provenant d'une autre planète pour ne pas le voir ? Chacun ses goûts dirait l'autre. Ames sensibles s'abstenir.

    Le ventre de la hyène nous prend aux tripes avec des personnages charismatiques qui crèvent l'écran. On ne demande pas de les aimer. Le propos se situe ailleurs. Cela sera sans aucune concession jusqu'au final émouvant ou éprouvant. La violence sera omniprésente mais sans tomber dans le spectaculaire. On est pris par le récit sans jamais le lâcher.

    La hyène n'est pas un animal sympathique. Ce qui ressort de son ventre ne peut pas être divin, on l'aura compris. La haine est comme une maladie qui ravage le coeur des hommes. Ce parcours initiatique de ces deux frères méritent le détour car c'est réellement impressionnant de réalisme. J'aime cette forme de maturité dans la bd moderne.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:23:12
    Perico - Tome 1 - Perico 1/2

    J’avoue ne pas vraiment aimer ce graphisme ligne claire qui fait vieux jeu. Cependant, je lui ai trouvé beaucoup de charme et d’exotisme. C’est comme si le dessinateur avait pu vaincre mes réticences en offrant une palette graphique assez agréable à regarder. Les personnages sont beaux et facilement reconnaissables. Le récit est très fluide : on comprend vite les enjeux.

    J’ai bien aimé le cadre et l'ambiance de ce Cuba avant la révolution castriste. La guérilla a déjà commencé par l’envoi de 10000 soldats pour les mâter mais on sait que l’histoire en décidera autrement. Les capitalistes ont peur de cette atmosphère de fin de règne. C’est surtout la mafia et la pègre qui tirent les ficelles dans une société totalement corrompue. Et vu le contexte, la mafia préfère retirer ses billes. Les rats quittent toujours le navire.

    Dans ce tumulte, nous suivons le parcours d’un jeune serveur qui va rencontrer une femme assez venimeuse qui rêve d’être actrice à Hollywood. Il aurait dû se méfier. Cependant, la beauté peut empoisonner les existences. S’en suivra une folle course-poursuite à travers les USA de Miami à Los Angeles.

    Au final, le scénario colle à merveille au dessin. C’est un diptyque sur un mode road-movie très réussi.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:22:28
    Rédemption (Tackian/Farkas) - Tome 1 - Dévotion

    Ma foi que j'ai perdu, rédemption semble être une bd sur les croisades qui sort du lot. Pourtant, elle ne payait pas de mine avec une couverture archi-conventionnelle. On apprend bien des choses pas très catholiques sur les croisés et leurs méfaits non seulement auprès des troupes du mahométans pais également de leur propres gueux restés au pays.

    Le thème sera celui de la rédemption à travers un croisé tourmenté par son glorieux et sanglant passé. La première croisade a été un échec retentissant. Voilà que se prépare la seconde. Or, il s'agit de motiver les troupes ou plutôt de trouver les gueux pour les envoyer à une mort certaine au nom de la religion au risque d'être puni comme un hérétique.

    Cela sera un diptyque et non une interminable série. Or, cette première partie est intelligente dans les dialogues et les situations exposés. Cela donne envie de connaître la suite et la fin même si on devine déjà comment tout cela va se terminer. La rédemption a toujours un prix.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:21:13
    L'arabe du futur - Tome 1 - Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984)

    J’ai découvert cet auteur véritablement qu’assez récemment avec « Retour au collège » bien que j’avais lu auparavant Petit Verglas ou le fameux Pascal Brutal. En l’occurrence, il s’attaque à un récit autobiographique assez ambitieux. C’est un témoignage assez intéressant de ce qui se passait en Lybie et en Syrie à la fin des années 70 et au début des années 80. Cet ouvrage vient d’être primé du fauve d’or lors du festival d’Angoulême de 2015 non sans raison.

    Sur le fond et la forme, je n’ai rien à dire de particulier. J’aime ce genre de roman graphique où l’auteur se dévoile sans complaisance et nous dresse le portrait de sa famille. C’est une démarche tout à fait honnête. L’itinéraire est en tout cas assez passionnant à suivre.

    Je sais que nos sociétés occidentales ne sont pas exemptes de tous vices et sont souvent des donneurs de leçons. Cependant, j’aime y vivre car je me sens en liberté même si elle est relative par certains côtés (avoir de l’argent procure encore plus de libertés). Dans les pays où l’islam occupe une large part, les minorités que ce soit des chrétiens, des gays ou surtout des femmes sont persécutés. Les Etats sont souvent sur un mode autoritaire avec peine de mort ou châtiment corporel. Je ne partage pas du tout l’idéal ou la vision du père de notre auteur qui est mis en avant dans cet ouvrage. C’est pourtant un intellectuel au début laïc et qui va tomber progressivement dans le piège de la religion. Bon, j’emploie le mot intellectuel mais c’est déjà exagéré que de le dire surtout quand on voit ses réactions et son attitude. Con et antipathique en réalité doublé par un antisémitisme pourrait penser de nombreux lecteurs alimentant des pensées extrémistes.

    Oui, il faut en vouloir pour justifier la vie sous un régime dictatorial de Kadhafi ou d’Hafez el-Assad. Ainsi, lorsque son épouse d’origine française s’émeut en voyant des pendus dans la rue, il justifie par le fait que c’est nécessaire pour gouverner les masses arabes. Il est vrai qu’à la révolution française, nous avons fait pareil. C’était il y a trois siècles. Bref, on éprouve un certain malaise car certains événements font froid dans le dos. Heureusement qu’il y a l’humour mais on n’a pas franchement envie de rire quand on découvre cette société.

    On s’aperçoit également que les dictatures permettent de conférer une stabilité à un pouvoir politique. Les successions de coup d’état et la guerre civile ne sont pas propices à conférer la prospérité au peuple. Il faut parfois sortir de la vision occidentale pour comprendre les choses en profondeur. Cependant, cela reste condamnable sur la forme (culte de la personnalité, répression politique…).

    Je ne sais pas où l’auteur veut en venir et s’il dénonce véritablement cette vision des choses. L’œil est pour l’instant candide et naïf : celui d’un enfant de deux ans qui se rappelle de tout. A voir dans les deux autres tomes qui suivront. Gageons que l’arabe du futur soit un homme éclairé vivant dans une société pacifique, démocratique et prospère. Oui, à condition de sortir de l’obscurantisme religieux.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:20:24

    Voilà le genre de bd qui graphiquement ne paye pas de mine mais dont on ressort avec une très bonne impression. Cette bd m'a touché par sa sensibilité et par sa justesse. On entre véritablement dans la psychologie de Rosie, une jeune adolescente de 13 ans qui va tomber notamment dans l'alcool suite au divorce de ses parents.

    Il faut dire que sa mère l'a abandonné pour rejoindre son nouvel homme à Dubaï, ce nouveau paradis exotique. Sa meilleure amie semble également contraint de mettre un terme à la relation d'amitié qui lui permettait de se maintenir. Et puis, arrive cette rencontre inopinée autour d'un muret et qui bouleverser sa petite vie bien tranquille.

    La Belgique de la fin des années 80 paraît bien morne à l'image de la vie de notre héroïne. La dérive sera progressive. On va tomber bien bas. Le pathologique sera évité ce qui renforce la charge émotive de ce roman graphique bien réussi. J'ai bien aimé la fin qui est très forte et qui permet de regarder la vie en avant. En conclusion, une belle découverte inattendue que voilà.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:19:45
    Odyxes - Tome 1 - Naufragé du temps

    C'est vrai que j'avais eu ma dose des séries d'Arleston. Je les avait porté aux nues avant d'être totalement gavé par une exploitation quasi-commerciale du monde de Lanfeust. J'avais toujours eu jusqu'ici une extrême tolérance par rapport aux différentes suites et autres spin-off. Cependant, avec Arleston, c'était prévisible et cela partait dans la franche déconnade. Il fallait que cela s'arrête. J'ai zappé l'auteur pour passer heureusement à autre chose.

    Il y a deux ans j'avais lu Ekhö, monde miroir qui m'avait déjà un peu interpellé car je percevais déjà du changement. Avec Odyxes, la maturité est atteinte. Je veux dire par là que l'auteur a enfin produit une histoire originale qui se démarque de son succès Lanfeust. J'ai beaucoup aimé et je n'aurais pas cru que cela soit encore possible. Certes, on reste quand même dans son univers et avec ses codes. Néanmoins, il y a quelque chose d'accrochant.

    Un mot pour dire que j'ai également apprécié le travail du dessinateur dans ce style semi-réaliste autant pour les scènes d'antiquité que ceux dans le Paris d'aujourd'hui.

    En conclusion, je suivrais avec plaisir cette nouvelle série qui semble se démarquer de l'héroic fantasy habituelle. On garde l'humour mais plus fin et on suit l'aventure certes fantastique.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:18:56

    J'ai franchement bien aimé l'histoire de ce gamin qui est laissé à l'abandon sur une planète où les robots ont exterminé la plupart des êtres humains dans une longue guerre. Cela fait très Terminator sur les bords. Il est également assez crédible de penser qu'un jour les machines prendront le pouvoir à travers une I.A qui n'aura pas de mal à s'émanciper.

    On va en apprendre plus sur le passé tragique de ce jeune ado débrouillard. L'auteur prend le temps d'installer son histoire et de nous donner des détails intéressant. On a envie d'en savoir un peu plus sur cette planète colonisée par les êtres humains. Il y a du rythme malgré une tension toujours présente. Par ailleurs, cela sera un diptyque et non une interminable série.

    Au final, c'est un bon récit de science-fiction qui nous pousse à réfléchir sur la place qu'on accorde jour après jour à ces machines.

    Je constate également que les productions actuelles sont réellement passionnantes.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:17:04
    Crusades - Tome 1 - Le spectre aux yeux d'argent

    Crusades est incontestablement une très bonne trilogie avec une intrigue qui s'écarte des codes du genre entre spiritualité et occultisme. On est élevé à un grade au-dessus. Il est vrai que le marché est réellement inondé par les templiers.

    Il y a tout d'abord le graphisme de ce dessinateur chinois qui fait des merveilles avec un trait dynamique et expressif. Les couleurs ne sont pas en reste. Bref, la qualité est au rendez-vous.

    Pour autant, ce titre n'est pas très connu. Il n'y a pas eu de grande publicité lors de sa sortie. Les auteurs ont sû construire un récit avec des personnages qui ont du charisme et qui s'inscrivent dans une réalité historique bien définie. Et puis, cette audace de se rapprocher d'un démon de style Alien ou Prédator a retenu toute mon attention.

    On pourra sans doute regretter les nombreux flash-back qui rende ce récit très difficile à appréhender par moment. Il faut impérativement suivre le fil au risque de se perdre dans ces catacombes et ne plus se relever. C'est le gros point noir de cette série...

    Au final, on a une oeuvre ésotérique tout à fait originale et d'une richesse plutôt rare.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:16:23
    Akira (Glénat cartonnés en couleur) - Tome 1 - L'autoroute

    Akira est l'un des premiers manga que j'ai lu. C'est une oeuvre de science-fiction dans un genre apocalyptique. Le traitement du graphisme m'a plutôt impressionné. Il y a toute une dynamique au niveau du scénario avec une certaine montée en puissance. Outre les personnages principaux, certains personnages secondaires sont intéressants.

    Ce manga fait partie de ceux avec Taniguchi qui ont permis une certaine diffusion de cette culture en Occident. L'auteur Katsuhiro Otomo a été enfin reconnu par le festival d'Angoulême qui a couronné cette oeuvre en 2015 par le grand prix. Il était temps !

    Akira est devenu également un dessin animée. Le succès ne s'est pas démenti à travers le monde depuis une vingtaine d'années. Cette histoire pousse à une réflexion sur le devenir de la société. Bref, c'est devenu un incontournable qui a révolutionné l'histoire du manga.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:14:32

    Mathieu Sapin (qui n'a rien à voir avec la famille du Ministre), dessinateur pour le journal Libération, a vécu la course à l'Elysée embarqué dans l'équipe de François Hollande. Il en tire une bande-dessinée riche en informations et anecdotes sur la dernière campagne présidentielle de 2012. Il y aura de nombreux déplacements sans compter les brèves rencontres avec le futur président entre deux meetings.

    L'auteur nous indique d'emblée qu'il ne connaît pas la politique et que son regard sera neutre. J'avais peur d'un certain amateurisme pour ceux qui aiment la politique. Il est vrai que Quai d'Orsay avait mis la barre assez haute. Or, le résultat est là: c'est un reportage sur les coulisses d'une campagne présidentielle fait avec sincérité.

    Les anecdotes sur cette aventure politique sont assez croustillantes. J'en connaissais la plupart en fin observateur de la vie politique mais pas toutes (comme la TV qui ne fonctionne pas à quelques minutes de l'annonce des résultats). La bd est sortie en mai 2012 dans la foulée de la victoire. On sait que depuis trois ans, beaucoup de choses ont changé. Cependant, certains détails préfigurant la suite étaient déjà visibles au niveau de ce qui s'est passé durant cette campagne. Bref, cela permet de comprendre car on va retrouver la même équipe au pouvoir. Un vrai régal !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:12:32

    N° 7 de la série, c’est sans doute le Before Watchmen le plus contesté. Les fans ne reconnaissent plus Eddie Blake. Son passé ne correspond pas avec le personnage. Par ailleurs, cette histoire croisée avec celle des Kennedy a fait l’effet d’une bombe à mécontentement. Il est censé avoir tué indirectement ce président et non être son ami pleurant sa mort en compagnie de Morloch : on aura tout vu !

    Il ne faut pas oublier que la série Before Watchmen a de nombreux détracteurs car Alan Moore n’a pas donné sa bénédiction pour ce projet. Or, avec ce titre, ils s’en sont donnés à cœur joie en relevant de nombreuses incohérences. On retrouve au scénario Brian Azzarello qui avait déjà déçu sur Rorschach. C’est un peu bis repetita. Une erreur de casting ? Il m’avait déjà tellement déçu avec « Hellblazer » ou « 100 Bullets ». On peut dire sans prendre de risque que je ne suis pas son fan.

    Le dessin de cet opus est moins bon que dans les précédents tomes de la série. C’est un cran en dessous. Au niveau du scénario : idem. Comme quoi ! Ces histoires de guerre ou d’amitié avec les frères Kennedy sont assez mal reliées. On n’arrive pas à comprendre. Je dirai surtout qu’on ne comprend pas une relative humanité du comédien suivi plus tard d’actes de crimes contre l’humanité. Ce n’est pas cohérent. C’est décousu. Au final, c’est plutôt décevant à l’image du final qu’il faudra encore décortiquer.

    Note Dessin : 2/5 – Note Scénario : 2.5/5 – Note Globale : 2.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:10:51

    Watchmen devait être l’oeuvre unique n’appelant à aucune suite. Cependant, près de 30 ans après, voici before Watchmen qui est par définition une préquelle. C’est un phénomène à la mode depuis Star War ou plus récemment le Seigneur des anneaux. Le but n’était certainement pas d’égaler le cultissimme Watchmen mais de nous proposer de découvrir les secrets des Gardiens à travers les débuts des Minutemen, puis de ceux du Comédien, du Hibou ou encore du Spectre Soyeux…

    J’ai été très agréablement surpris de découvrir l’envers du décor de ces Minutemen qui faisait figure de justiciers masqués dans les années 40 précédant les fameux Watchmen. On retrouve des personnages secondaires de l’œuvre originale mais également des nouveaux qui sont habilement exploités. L’esprit général de la série-mère est respecté. Bon point par conséquent.

    Ce groupe réunit 8 membres d'abord apparus de façon isolée:
    - Captain Metropolis (Nelson Gardner, formé chez les Marines et qui est l’initiateur de ce projet)
    - le Juge Masqué (historiquement le premier justicier en costume).
    - la Silhouette (la sulfureuse Ursula Zandt)
    - le Spectre Soyeux (Sally Juspeczyk, plus connue sous le nom de Sally Jupiter, une starlette devenue redresseuse de torts)
    - le Comédien (Edward Morgan Blake, le cadet de la bande)
    - le Hibou (Hollis Mason, qui publiera ensuite ses Mémoires, dont on retrouve des extraits dans le roman graphique)
    - l’homme-insecte (Byron Lewis qui sombrera plus tard dans l’alcoolisme et la dépression)
    - Dollar Bill (un athlète vedette de l'université du Kansas employé comme super-héros maison par une banque nationale).

    C’est une bonne idée également que de partir du livre de Hollis Mason (alias le Hibou I) pour exploiter un récit qui se tient. Sous le masque décrit par conséquent les conflits au sein de ce groupe soi-disant uni. Nous allons avoir droit à de réelles révélations ! Il y aura quelques passages difficiles notamment concernant les enfants victimes d’atrocités sans nom de la part d’un super-héros pédophile. On découvre également les exploits fabriqués afin de construire la légende de ces super-héros. En fait, ce sont des personnes qui courent après la notoriété et l’argent hormis quelques exceptions comme la silhouette ou l’homme-insecte.

    Before Watchmen n’apportera finalement pas grand-chose à l’œuvre originale et unique que constitue le monumental Watchmen. Cependant, c’est une lecture qui peut emmener les lecteurs à découvrir l’œuvre qui a révolutionné le regard sur les super héros. Bref, c’est un titre d’une rare maîtrise servi par un dessin de qualité.

    Il faut dire que Minutemen montre la guerre des égo entre ces justiciers et que ce juge masqué avait une relation sadomasochiste avec le capitaine Métropolis. Sans compter que Bill Dollar était homophobe. On découvre véritablement la face cachée de ces personnages qui étaient assez secondaires dans l’œuvre phare. C’est intéressant que d’avoir cette approche sur les aspects sombres entre dépression, alcoolisme, sexualité et superficialité. Bref, un super-héros n’est pas forcément quelqu’un de bon.

    J’ai été assez surpris du contraste entre un dessin assez cartoon et une œuvre plutôt sombre. Cependant, j’ai franchement bien aimé cette disposition qui est certes déstabilisante mais avec un charme fou.

    Au final, Minutemen se révèle passionnant à souhait. C’est un premier titre qui augure que du meilleur pour la suite n’en déplaise à Alan Moore qui s’est désolidarisé de ce projet. En ce qui me concerne, il faut posséder la collection entière pour ceux qui ont réellement aimé Watchmen. Je retiens surtout un projet ambitieux allant plus loin que de combler les trous.

    Note Dessin: 4.25/5 – Note Scénario: 4.25/5 – Note Globale: 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:09:59

    Second volet de Before Watchmen, Compagnon regroupe en fait trois nouvelles bien distinctes et assez différentes.

    La première est l’évocation de la vie du super-héros plutôt discret des Minutemen à savoir Bill Dollar. Ce dernier est un homme à la recherche de la gloire et qui va échouer pour se déguiser en mascotte d’une banque. Il devient un comédien car il tourne des clips vantant la protection de la banque contre les malfrats. C’est lui le défenseur des petits épargnants. C’est intéressant d’avoir un éclairage nouveau sur ce personnage qui ne joue aucun rôle dans Watchmen et que l’on aperçoit dans Minutemen sous un angle pas très favorable à savoir homophobe et intéressé comme une sorte de Nabila des temps moderne. Son portrait sera beaucoup plus nuancé. Sa fin tragique sera un peu différente de celle qui avait été montré dans Minutemen car il va tomber sous les coups de l’adversaire. Bref, en réalité, c’est l’histoire d’un gars sympa qui va accepter de se vendre et qui va payer le prix fort.

    Le second récit va se concentrer sur un adversaire légendaire des Minutemen et par la suite des Watchmen à savoir le fameux Morloch tel un magicien du mal. Dans l’œuvre originale, on sait qu’il joue un rôle dans le fameux plan machiavélique de celui qui tire toutes les ficelles. On découvre là encore un gars qui n’était pas aussi méchant que cela mais dont les évènements l’ont poussé à le devenir pour finalement connaître une sorte de rédemption dans le repentir. On voit que les brimades et humiliations subies par ses camarades de classe à l’école ont eu une influence psychologique déterminante. Bref, cette évocation en deux chapitres permet de remplir un trou laissé dans l’œuvre originale. Aussi, il faut avoir impérativement l’avoir lu avant de s’attaquer à cette nouvelle afin d’en tenir les enjeux et les aboutissants.

    La malédiction du corsaire sanglant fait écho à l’histoire de ce pirate raconté dans l’œuvre originale comme une espèce de mise en abyme. Cela traduisait une espèce d’allégorie sur le fait que le monde courrait à sa perte. On nous présente cela comme une métaphore de la série mais le lien ne sera pas chose aisée à réaliser. Du coup, ce récit fait tâche dans l’univers de Watchmen puisqu’il s’agit de découvrir l’univers des corsaires. Certes, la lecture sera fort plaisante mais cela n’apportera pas grand-chose. Je l’ai pris pour un interlude assez plaisant d’autant que le graphisme est magnifique.

    Au final, j’ai bien aimé ce volet même s’il n’est pas le meilleur de la série.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 3.5/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:09:14

    Le concept de Before Watchmen commence véritablement avec ce troisième tome de la série. Il s’agit de se concentrer sur le passé d’un des personnages de l’histoire originale. Or, l’un des personnages les plus charismatiques est bien Rorschach qui emploie des méthodes violentes et radicales pour lutter contre le crime dans un genre nettoyage au karcher. Cet opus était très attendu par les fans. Or, globalement, il s’est révélé un peu décevant car il méritait mieux.
    Il faut se souvenir que lorsqu’il meurt dans Watchmen, Rorschach balance cette phrase : pas de compromis ! C’est un personnage fascinant car il est lucide sur le monde (un peu comme le comédien mais dans un genre la vie est une farce). La narration use de la première personne comme dans son fameux journal de l’œuvre mère. Bref, le cahier des charges semble être respecté.

    Pour autant, il est vrai qu’on en attendait plus de ce personnage stupéfiant. L’enquête dans le milieu du crime est certes intéressante et nous montre un personnage jouant au vrai justicier. On n’en saura pas plus sur son passé car tout avait été expliqué dans Watchmen. Bref, on le voit en loup solitaire de la grosse pomme dans une ambiance très seventies qui rappelle la fièvre du samedi soir.

    Le dessin de Lee Bermajo est toujours un must pour les yeux. Rien de tel que de se soigner d’une belle conjonctivite. Le travail graphique est réellement excellent. C’est le gros point positif de cet opus.
    Au final, c’est bien mais cela aurait pu être excellent. J’accorde tout de même les 4 étoiles en raison de la note globale (dessin + scénario).

    Note Dessin : 4,5/5 – Note Scénario : 3/5 – Note globale : 3.75

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:08:33

    Dans ce 4ème tome de la série Before Watchmen, on découvre la vie de Laurie Jupiter, la fille du premier spectre soyeux. Pendant la période du flower power, elle affronte un trafiquant de drogue sur fond de révolte avec sa mère qui souhaite lui imposer une certaine conduite. Voilà pour le cadre qui traduit une belle mise en lumière.

    J’ai bien aimé son personnage à ce moment précis de sa vie où elle était encore belle, fraîche et marrante. Il faut dire que son personnage a beaucoup évolué pour finir aigri et blasé au bras d’un surhomme bleuté qui n’éprouve aucune émotion. En l’espèce, elle va s’enfuir avec un certain Greg, beau jeune homme et ils sont pris en stop par un couple sympa de hippies. C’est l’aventure dans toute son insouciance !

    Graphiquement, c’est très beau avec une mention spéciale pour l’utilisation des couleurs qui va bien avec l’ambiance hippies. Scénaristiquement, ce n’est pas totalement convaincant pour diverses raisons. Cependant, on va réellement s’attacher aux personnages et c’est surtout leur interconnexion qui sera intéressante notamment la mère possessive, le comédien détestable et le premier hibou insipide. Je regrette également ce qu’il advient de la relation entre Laurie et Greg. Je trouve que ce dernier aurait pu se battre et ne pas renoncer aussi facilement. Ce personnage pourtant intéressant n’est-il qu’un faire-valoir ?
    Un des meilleurs passages sera celui où le comédien intervient furtivement dans l’ombre pour orienter la direction de la vie de Laurie. On sait depuis Watchmen le lien qui les unit. On saura également comme une espèce de clin d’œil d’où vient le smiley des Watchmen qui sera par la suite tâché de sang.

    On sait qu’il y a de fortes disparités dans cette nouvelle série « Before » car les plus attendus ont déçus (le comédien, Rohrschach) et les moins attendus (Dr Manhattan, Ozymandias) ont donné lieu à de belles réussites. Celle-ci est dans la juste moyenne. La lecture a été assez agréable dans un genre assez teenager-movie sur fond de power girl. C’est également assez cohérent dans sa construction. Bref, c’est plaisant et frais. Loin de la noirceur et de la profondeur de l’œuvre originelle ? Pas tant que cela.

    Pour ma part, j’ai bien aimé malgré les différentes critiques qu’on pourrait faire car cette atmosphère est originale. Le thème est celui du passage à l’âge adulte avec ce gout immodéré de recherche de la liberté absolue. On connaît le résultat!

    Note Dessin: 4.25/5 – Note Scénario: 4.25/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:07:38

    Voici le 5ème opus de la série : Ozymandias alias l’homme le plus intelligent du monde. Ce personnage est le pivot de Watchmen bien qu’il n’apparait que très peu au début avec une vraie fausse piste pour le dédouaner. On va le retrouver dans un volume assez dense qui partira de son enfance à la mise en place de son plan. La dernière case est un enchainement direct avec l’œuvre-mère. Pas de doute : c’est un vrai préquel.

    La moralité de ce personnage pourra se situer dans l’adage comme quoi la fin justifie les moyens. Je n’ai pas aimé ce personnage qui se débarrasse de ses proches afin d’accomplir méticuleusement son plan machiavélique. Je pense qu’il aurait pu faire l’impasse sur certains meurtres non justifiées sinon par une certaine forme de paranoïa. A noter qu’il n’est jamais présenté comme un monstre mais comme un stratège à la manière de son idole à savoir Alexandre le Grand.

    Un débat a eu lieu à propos de ce personnage : est-il réellement gay ? Il est vrai que la sexualité des super-héros est toujours un sujet fascinant à moins d’être un peu refoulé. Certes, Ozy (pour les intimes) vend des figurines à son image de même que des parfums. D’ailleurs, le comédien le traite comme tel. Par ailleurs, il y aura un passage pour le moins équivoque où il s’initie au haschich et à d’autres choses. Mais qu’importe ses goûts en la matière car il est beau, intelligent et fort. Plein de qualité mais également des défauts.

    On ne s’ennuiera pas en suivant le parcours de ce super-héros pas comme les autres. C’est d’abord un enfant prodigue qui refusera la facilité pour être un véritable self made men. Il emploiera à utiliser son argent avec des motivations fort convaincantes. Bref, cet opus a réussi son pari que de rendre ce personnage assez passionnant. On est loin de l’éphèbe arrogant et antipathique du film de Zack Snyder. Certes, il finira seul avec un animal de compagnie Bubastis : un mélange génétique de lynx et de puma avec d’immenses oreilles.

    De l’avis un peu général, c’est l’un des opus les mieux réussi de la saga Before Watchmen. Il y a une réelle maîtrise du récit . Personnellement, j’ai un petit faible pour Minutemen et le Spectre soyeux. Cependant, j’admets que c’est du bon travail aussi bien au niveau du dessin très fluide que du scénario très intéressant.

    Note Dessin: 4/5 – Note Scénario: 4/5 – Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:06:20

    N° 6 de la série des Before, on sait que le Hibou est un super-héros les plus attachants car très gentil avec un bon fond. Son histoire d’amour avec Laurie avait ému le public autant que son engagement progressif en sortant de sa retraite. L’autre particularité est qu’ils sont deux personnes à avoir enfilé ce costume à savoir Hollis Mason (des Minutemen) et son successeur Daniel Dreinberg. En l’occurrence, on va surtout s’intéresser au second hibou.

    Je peux dire que c’est l’un des titres les plus réussi de la saga Before Watchmen car on découvre un peu mieux ce personnage qui était apparu un peu fade et assez complexé dans l’œuvre originale. J’ai beaucoup aimé sa relation amicale avec Rorschach qui s’associe avec ce dernier ayant pour point commun une enfance malheureuse. Il y a également sa relation sentimentale avec une femme de la nuit surnommé la dame du crépuscule ou la reine du vice. Elle le mènera au doigt et à la braguette.

    On retrouve pour la quatrième fois la même scène concernant la réunion provoquée par le capitaine Métropolis qui voulait former le groupe des vigilants. On sait que cela sera une tentative avortée du fait de la violente réaction du Comédien. Cela commence à faire réellement répétition.

    Je regrette également le fait qu’il y a une absence totale de volatiles ou de quelque chose qui rappellerait l’ornithologie. Ce n’est qu’un petit détail mais cela aurait apporter de la crédibilité dans la cohérence de l’œuvre. A noter que Laurie Jupiter possède bien un oiseau en cage dans sa chambre. Je chipote bien sûr.

    On a également assez reproché à ce titre de faire la part trop belle au personnage de Rorschach qui joue d’ailleurs un meilleur rôle que dans son propre one shot. C’est dire ! Il y a du vrai mais il faut le voir comme une imbrication dans la mesure où ces deux personnages vont souvent collaborer ensemble. Dans Watchmen, le Hibou n’hésitera pas à faire sortir de prison son compagnon. D’où il fallait bien expliquer les prémices de cette relation.

    Outre ces défauts, ce tome a énormément de qualité à commencer par une excellente toile de fond qui rappelle le bouleversement politique et social des années 60 et 70. Puis, il y a surtout ce traumatisme lié à l’enfance et à la violence sexuelle du père envers la mère. On arrivera mieux à cerner ce personnage qui semble si enfermé. On verra également l’origine du désaccord entre le Hibou et Rorschach qui n’ont pas les mêmes méthodes pour venir à bout du crime.

    J’ai également trouvé les dessins assez agréables avec une prestation assez correcte et une colorisation adaptée. Bref, nous avons là le plus humain de ces super-héros et pour notre plus grand plaisir.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4,5/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:05:27

    Dernier tome de la série, on va terminer véritablement en apothéose sur une note assez positive puisque ce volet est plutôt réussi de l’avis général.

    Le personnage du Dr Manhattan est l’un des plus intéressants malgré sa froideur. Jon Osterman, fils d’horloger, est devenu un scientifique spécialisé dans le domaine du nucléaire. Mais un accident dans une chambre d’essai de canon à particules l’a métamorphosé à jamais. Devenu le Dr Manhattan, il est désormais l’égal d’un dieu ce qui le rend dangereux dans l’équilibre des forces entre les deux superbes-puissances USA et URSS.

    J’ai bien aimé ce tome car il est basé sur une construction assez audacieuse avec des trouvailles plutôt extraordinaire. Cela étonne. Le personnage est très bien cerné. Certes, il y a les délires de physiques quantiques mais cela s’insère assez bien.

    Au final, chacune des séries de Before Watchmen a été plaisante à lire car cela a apporté son lot de mystère et d’intrigue sans compter une lecture assez plaisante. Je pense qu’il ne faut pas faire l’impasse sur l’uin de ces titres et acquérir toute la collection. D’ailleurs, l’ensemble des dos de la bd forme une espèce de fresque intitulée Before Watchmen du plus bel effet dans une bibliothèque.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4,5/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:04:00

    J'ai lu il n'y a pas si longtemps la biographie consacré à Gavrilo Princip dont les deux balles allaient tuer 10 millions de personnes. En l'occurence, nous passons du côté du point de vue du successeur attitré de l'empereur François-Joseph. On se rend compte que François-Ferdinand n'était point aimé de l'empereur et qu'il n'était finalement qu'un rouage, qu'un prétexte pour livrer une guerre nationaliste sans merci.

    J'ai bien apprécié ce portrait sans concession qui le montre comme un bon père de famille et mari aimant mais également comme un sale raciste. Des qualités mais également de gros défauts. Il est clair que le destin n'a pas voulu qu'il monte sur le trône afin de perpétuer la tradition des Habsbourg. On va revivre cette tragédie dans les moindres détails.

    Grâce à ce one-shot, on arrive à mieux comprendre les rouages qui ont amené à la Première Guerre Mondiale. Le cahier final est plutôt bien réalisé pour comprendre les enjeux. J'ai d'ailleurs commencé à le lire avant d'entamer ma lecture. Bref, les amateurs d'Histoire aimeront.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:03:18

    La Mondaine est un diptyque qui peut retenir l'attention par bien des égards entre sexe et collaboration. On va suivre l'évolution d'une brigade de bonnes moeurs dans le Paris de 1937 à 1944. Le regard principal sera celui d'une jeune inspecteur Aimé Louzeau qui intègre cette institution.

    De la frivolité des années 30 à la dure réalité de l'Occupation nazie, on ne va pas s'ennuyer au travers la galerie de personnages. On constatera également que le destin peut frapper cruellement les personnages. La rafle du Vel' d'Hiv ne sera pas qu'évoquée. La candeur laissera sa place au tragique ce qui pourra apparaître comme assez déconcertant pour le lecteur.

    Une institution particulière dans une époque trouble: c'est un roman graphique plutôt rare. Les sujets comme la folie, les perversions, le poids de la religion, le rôle de la police durant l'Occupation ont été abordé tout en finesse. Au final, les affaires de moeurs ne seront plus qu'une évocation ou un décors pour laisser la place à la psychologie du personnage principal et de son rapport au monde. Cela sera assez pertinent car crédible.

    La Mondaine est à découvrir pour ceux qui aime le style de Zidrou.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:02:33

    Une bd ayant pour thème principal le tatouage, il fallait le faire ! Il est vrai que le tatouage est devenu au fil des années un art en vogue. Quand les corps se racontent, cela fait de belles histoires à découvrir pour peu que le souvenir soit heureux. Pour autant, il ne faut pas oublier que le tatouage a longtemps été associé aux mauvais garçons. En l’occurrence, il avait un succès fou dans les prisons et notamment dans les goulags perdus au fin fond de la Sibérie de la sinistre ère stalinienne. Hier marginal, et aujourd’hui phénomène de société : va comprendre !

    Le tatouage marque le plus souvent des souvenirs heureux ou malheureux, une décision prise, le franchissement d'une étape à l’image de notre héros petit garçon Pavel pris dans la tourmente de la tempête du destin. En vérité, le tatouage dans les goulags devient un art de l'ombre, symbole d'une exclusion assumée.

    C’est intéressant de voir l’évolution de Pavel du goulag à Manhattan où il exercera ses compétences pour aider les autorités à débusquer les tueurs en série. Une sorte de Mentaliste mais avec le crayon qui dessine l’âme des gens. Certes, l’histoire est cruelle mais elle est salvatrice. François Boucq et Jérôme Charyn se sont véritablement surpassés pour nous livrer une œuvre magnifique en tout point. Cela sent l’encre, la sueur et le sang avec une furieuse envie de se faire tatouer.

    Note Dessin : 4,5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5