Les avis de - voltaire

Joan a vraiment pété un plomb et le scénariste a moins soigné sa trame que d'habitude. Cela sent la fin.
Et pas seulement celle du héros donc de la série mais aussi de l'inspiration. Ce n'est pas que l'album soit mauvais, lion de là, mais nous sommes dans un registre plus convenu comme le cinéma américain nous en fournit régulièrement par wagon entier. Mais l'effet de surprise, le détail qui change tout n'est plus là. C'est regrettable car nous tenons avec Cuervos l'une des plus remarquable série de ces dernières années.

Un excellent album bien qu'en retrait par rapport au précédent. Joan a grandi, mais a-t-il simplement mûri ? N'aurait-il pas plutôt pourri ?
D'autant que la vie et surtout la mort ne le ménage pas. Le voici devenir chef de gangs auprès d'une armée de gamins des rues. Il affirme son pouvoir par la violence et la vengeance. Il va bientôt atteindre des sommets mais la roche tarpéeienne n'est-elle pas du Capitole ?

Superbe BD sur le destin d'un enfant des rues de Medellin, Joan, qui va devenir un sicarios des cartels alors qu'il n'a que dix ans à peine.
L'ambiance est noire de chez noir, désespérée et désespérante. Elle est malheureusement vraie !
Un coup de chapeau aux dessins et aux couleurs en parfaite symbiose avec cette trame sombre et magnifique.

Retour de l'inénarable Fo-Pli et de ses aphorismes confucéens. Cette fois ci nous sommes en présence d'une machine permettant la duplication, multiplication de toute chose inerte. On devine aisément qce que Greg peut tirer d'une pareille situation.
Souvenons nous aussi qu'il avait déjà soumis une idée pareille au Studio Hergé !

La première moitié de l'album est vraiment très réussie, la seconde vire à l'helzapoppinade pas très réussie (mais qui reste lisible tout de même). Néanmoins rien que la première partie vaut largement nombre d'opus dits comique.
Nous faisons ainsi la rencontre avec M. Largent-conten, ce qui nous vaut quelques dialogues de haute tenue, ainsi que Samson Fo-Pli, génial savant du pays de Confucius et que nous retrouverons (Fo-Pli et pas Confucius dans "la loi du Bidouble").
Mais le morceau de choix, la pierre angulaire, la clé de voute reste bien sûr la charge HENAURME sur l'armée en général et sur l'armée américaine plus particulièrement. Rien que la présentation du colonel Samuel Surrender et de son souffre douleur Wetback mériterait de figurer dans toute anthologie un tantinet sérieuse.

Un plaisant album érotique qui devait d'ailleurs avoir une suite qui n'est hélas jamais venu. Nous sommes à l'époque des croisades, sous de règne des Lusignan à Chypre (ce qui explique la Vénus du titre puisque c'est là où la déesse est née) et les preux chevaliers vont de conquêtes en conquêtes qu'elles soient guerrières ou amoureuses.
Quelle différence alors avec n'importe quel album du même genre ?
Une histoire, et pas seulement une histoire érotique mais aussi une histoire d'aventures !

Oui, machination il y avait bien et politique de surcroît (je vous laisse deviner laquelle). Cet album serait juste pas mal s'il n'y avait pas cette fin, tout à fait politiquement incorrecte, assez scandaleuse même mais tellement vraie.
Loranne ou la saga de plusieurs destins définitivement brisés.
Une chouette série qui, un peu remaniée tout de même, ferait un très bon film.
Bref, une série à lire !

Intrigant deuxième épisode, style road movie mais avec une machination qui sourd au fil des pages. Visiblement Keith a des idées en tête (lesquelles ? nous verrons cela dans le dernier album).
A moins cette série est la meilleure de Viviane Nicaise, dessins classiques et couleurs au poil. L'aspect californien des années 60 est plutôt bien rendu et rend l'album des plus sympa.

Il y avait fort à parier que la montagne accouchât d'une souris.
C'est gagné ! C'est oiseux !
Malgré le professionnalisme de l'auteur, je ne peux coneiller la lecture de cette saga. Il existe tant de nouvelles ou romans fantastiques autrement plus intéressant que ça, à commencer par les écrits de Jean Ray, concitoyen de Dufaux justement, et dont les multiples contes (hors Harry Dickson) sont souvent épatants.
S'avaler plus de 270 pages pour un tel résultat est à mes yeux une réelle perte de temps. Si encore Dufaux avait fait plus court comme il en avait les moyens de le faire ...

Dufaux a beau multiplier les citations (Otto Preminger, Prosper Mérimée, ...) cette 5ème aventure reste en tout point similaire aux précédentes. Le voile du mystère se décire certes un peu mais franchement ...
Au point où il en était il aurait pu continuer longtemps avec des :
Sang-timental, Sang-Valjean (une histoire de bagnards !), Sang-Piternel et enfin l'inoubliable Sang-Blague !
A-t-il eu peur de lasser son auditoire ? Pour ma part en tout cas, j'en ai vraiment marre.
Sang-Rancune !

Nouvel épisode de la saga; toujours aussi obscur mais toujours bien fait.
Obscur car Dufaux doit davantage songer à ses remboursements bancaires qu'à trouver une solution à ce feuilleton pour le moins énigmatique.
Un jour, fatalement, il nous trouvera une solution. En attendant, il démontre un vrai savoir faire dans cette histoire de Matthias, un bébé, un sang-de-lune ou pas ?

Après le petit village reculé et le collège pour garçon, voici l'univers des courses. A ce tarif là, nous aurons bientôt le monde du théâtre, celui de la charcuterie industrielle ou du ramassage des poubelles !
Clara veut encore se venger pour des raisons que tout le monde ignore encore, y compris le scénariste. Rien ne prédispose à cette fin qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe mais bon pourquoi pas !
Dufaux fait le métier ! Ce n'est certes pas grandiose, loin de là même, mais cela se laisse lire.

Nouvel épisode aussi mystérieux que le précédent. Mais on est passé cette fois ci du petit village retiré au pensionnat de jeunes gens. Rien à vois pourtant avec les disparus de St Agil. Il s'agit là plutôt d'un petit monstre surdoué et sanguinaire. On retrouve aussi et assez bizarrement le notaire du premier tome mais dans un autre rôle et sans qu'a priori les deux personnages se connaissent.
Bref, Dufaux joue toujours la carte du secret. Sauf qu'au bout d'un certain temps cela lassera et finira en confusion.

Un début de série mystérieux à souhait même si la scène des "fiançailles" m'a paru ringarde à souhaits (grandiloquante et déplacée avec ces propositions en millions de francs-or).
Mais bon, magré un dessin assez moyen (la dessinatrice a fait mieux depuis), l'histoire se lit mais n'emballe pas complètement. Espérons que nous aurons droit à une lente et subtile montée d'atmsophère dans les albums suivants.

Autant de référents que dans les premiers albums (Lothar, etc.) mais aussi casse-pieds (à mon goût en tout cas). Et voici que l'on nous dit qu'il ne s'agit que de la première trilogie...
Je m'arrêterai là quant à moi, repu, gavé de tous les clichés science-fictionnesques qui ont pu être amassés tout au long (très très long) de ces 3 albums.

Deuxième album toujours autant bourré d'idées fort épatantes. Nous avons ainsi droit à une Allemagne dirigée par un Furher : le Dr Mabuse (presqu'aussi dingue que l'autre !).
Nous retrouvons ainsi notre miss Ardan dont l'aïeul faisait partie de l'expédion lunaire cans le roman de Verne. A noter qu'Ardan est l'anagramme de Nadar, le célèbre photographe et ami ami de Verne.
Franchement compte tenu des formes de la demoiselle, c'est vraiment un plaisir de la retrouver mais c'est bien a peu près la seule chose (avec plus généralement les dessins).
Mélange d'Atlantide, de guerre des étoiles et de grand n'importe quoi !

J'aime bien Jean-Marc Lofficier, c'est un type intelligent. Issu d'une de nos meilleures écoles de commerce, il est parti outre-atlantique où il vit désormais avec sa femme Randy. Il essaie de convertir les Américains aux beautés de la BD et du roman policier francophone. On lui doit dans "shakespeare languague" d'excellents essais sur les héros précurseurs de la littérature populaire française.
Aussi son idée de base de prendre Robur, le personnage de Jules Verne, de présenter cela dans un univers de science fiction uchronique (mais pas de steampunk car si j'ai vu le punk je n'ai pas vu le steam) était follement originale.
En plus les dessins de Gil Formosa sont formo...dables.
Bref que des bonnes choses...... sauf que l'histoire n'a ni queue, ni tête et balance à qui mieux mieux, clichés, évidences et autres billevesées.

Ce brave Alambic Talon est victime d'un envoûtement. La chose est grave puisque l'esprit qui s'empare progressivement de son cerveau pourrait même le dégoûter de la bière !
Voilà nos amis partis vers la mystérieuse Afrique et plus particulièrement vers le Doduduba...

Service minimum pour cet opus; mais comme Greg a du talent cela en fait déjà un assez bon album.

Melvin était venu à la recherche d'un passé qui ne lui appartenait pas et il va trouver l'amour.
Vu et présenté comme cela, l'histoire semble assez béta. Mais c'est toute l'analyse des rapports humains, du besoin de liberté, de la recherhce de l'autre qui font que cette bande est un petit chef d'oeuvre applaudi dès sa publication initiale et constamment plébiscité depuis.

Nous sommes dans le Valais à l'orée des années 30. Un jeune écrivain anglais est parti à la recherche de Dragan Zmadjevic, un talent pianiste et compsiteur mort quelques années plus tôt accidentellement.
La magie des lieux va être perturbée par la disparition prochaine du village qui devrait être écrasé par la chute du glacier mais Melvin, l'écrivain, entend rester secrètement pour revoir l'image enchanteresse aperçue lors d'un bain.

Simplement magique, simplement humain, simplement prenant. Un chef d'oeuvre tout simplement.

"Les plus grosses chopes du monde, 18 brasseries plus l'importation" le Zotrland est assurément un beau pays. Enfin, pourrait être un beau pays car un régime militaire et policier a pris les rênes du pouvoir pendant la longue agonie du roi Abzcon XIII. Or, il se trouve que par un hasard magnifique, comme seuls les scénaristes de BD savent les dénicher, Achille est le quasi héritier du bon roi de 102 ans.
Le voici donc bientôt débarqué dans le pays où il s'avère finalement que le roi n'était pas si malade que cela...

Pas grandissime certes mais fort plaisant. Qu'on se rassure ! le fait de voir Achille en Mussolini d'opérette (pléonasme !) ne vient pas que notre héros ait perdu la tête mais fait partie d'un plan savamment dosé.

Tout commence par un contrôle fiscal aussi court que joyeux (et dément !) et tout continue dans ce qui serait une version talonienne de "Valérian contre les mauvais rêves".
Car c'est bien de cauchemars dont il s'agit. Cauchemars qui pourraient provoquer la guerre entre la République du Moderato et l'émirat du Kanthabyle (les cinéphiles apprécieront !). Mais notre ingénieux Chichille a tôt fait de faire marcher ses cellules grises ...

Une excellente cuvée à recommander.

Toussaint Glainglin est un kleptomane maladif mais bigrement habile. Mais il vole à son corps défendant, voici pourquoi Achille a décidé de le remettre sur les rails de la vertu. Malheureusement de vilains bandits on enlevé cette bonne Virgule et demandent en échange une pièce de collection rarissime : l'appeau d'Ephese, outil antique sensé rameuter les crocodiles.

Malgré une virée new-yorkaise, malgré le mariage d'Hécatombe, la camériste de Virgule, voici un album très moyen. Greg a perdu la main et c'est dommage pour nous.

Pétard, le canard dont a hérité Achille au tome précédent va s'avérer un animal assez extraordinaire comme pisteur de "méchants". C'est d'ailleurs assez étonnant que de voir Greg succomber à l'animal familier (même si celui-ci, coiffé d'un béret basque est assez inhabituel). Pourquoi après 25 ou 26 albums (si l'on considère que Pétard n'est pas encore un élément récurrent au 25ème) ?
Tintin a eu Milou dès le départ, Spip itou ou presque, Idéfix a rejoint Obélix assez rapidement, Jolly Jumper fait corps avec son cavalier dès l'origine, alors pourquoi cet animal de compagnie si tardif ? Une nostalgie d'Alfred à l'époque ou Greg avait repris Zig et Puce ? Je ne saurais dire.

Toujours est-il que malgré cet animal, l'aventure qui nous est proposée ici est dans une honnête moyenne. C'est à lire certes mais cette histoire d'abeilles butineuses qui ruinent les fleurs en deux temps, trois mouvements ne laissera pas de souvenirs indélébiles. Sauf pour Alambic Talon, bien sûr, inquiet de voir disparaître les beaux champs de houblon pour faire place à la bière synthétique !

Une version moderne et talonienne du fameux roman de Stevenson.
Certains aspects d'atmosphère sont particulièrement bien rendus, mais globalement cela reste quand même assez faible.
Mais il y a en milieu d'album une planche qui rehausse le niveau puisque Greg part d'une anecdote (vraie ? fausse ?) dans laquelle un critique de BD énonce à chaque sortie d'un nouvel opus de Chichille que : "Cet album n'est pas le meilleur de la série !" et cela déjà 37 fois (cet ouvrage ci est le 38ème !).
Ceci fait dont dire à Greg qu'Achille Talon est "la seule série au monde à ne pas avoir de meilleur album !"

Hilarion vole au secours de son oncle Béotien, brave gentleman farmer qui vit terrorisé par l'irruption du fantôme d'Eloi, esprit d'un bourreau du Moyen-Age.
Mais Achille se doute de quelque chose et joue les Sherlock Holmes...

Parfait en tout point, même si l'énigme n'en est pas une.

Au cours d'un pique-nique nos héros deviennent les otages de prisonniers évadés. Commence une longue fuite en avant, ainsi qu'une longue traque de la maréchaussée. Une nouvelle façon pour Greg de se foutre royalement d'une de ces cibles favorites.

Pas exceptionnel !

Achille est tranquille, son père et sa mère viennent de patir en vacances au Tapasambal, contrée sud-américaine où les gens ont le sang chaud. Malheureusement il apprend que l'avion qui transportait ses géniteurs vient de faire l'objet d'un kidnapping. La rançon n'est ni plus, ni moins que la Tour Eiffel, la Statue de la Liberté, Big Ben, le Taj Mahal et le Mannekenpis.
Voici donc que notre Chichille est nommé négociateur dans cette bien difficile mission.

Déjanté, drôlissime, rien ne manque. Une perle !

Lefuneste a décidé d'accepter un emploi en répondant à l'annonce d'un mystérieux docteur X.
Chichille et son père redoutent le pire et ils ont bien raison. Les voici partis vers un village de notre douce France ... mais un village fantôme.

Très plaisant album, où la maréchaussée en prend pour son grade mais en profite aussi pour prendre un certains nombre de ballons. Très drôle, du Talon comme on l'adore.

C'est en partant à la cueillette aux champignons que nos amis Hilarion et Achille déterrent une main qui s'avère avoir des vertus magiques. Ceci leur vaudra de faire un tour dans les Indes mystérieuses.

Une BD helzappopinesque qui ne plaira peut-être pas à tout le monde tant elle donne dans l'hyperbole du loufoque. Les autres apprécieront.

En croisant au square un artiste, Heliacin Frusquin, Achille voit désormais des monstres partout. Pire encore, il semblerait que cette maladie soit contagieuse. Une seule solution filer à Trouduquoy et plus précisément à l'étang Tacule pour voir un vrai monstre.

Plaisant album certes mais il me semble bien que Greg faisait davantage. Derrière Héliacin Frusquin on reconnaît (ou croît reconnaître) André Franquin, impression confirmée par les dessins dudit Frusquin qui font penser à ceux d"Idées Noires". La signature de Frusquin elle même imite celle d'André, bref un superbe hommage de Greg à son ami, connu pour ses phases dépressives, ce qui colle bien au personne de cet album.
Du coup tout prend une autre dimension.

Fable ? Parabole ? Critique soft du communisme ?
Un peu de tout cela, assurément. Lefuneste persuade Talon d'aller s'installer à Trokhatouva, île de l'archipel des Sanzunron. Là-bas, nul argent mais des échanges de services. Chichille fait un rêve prémonitoire qui va bientôt faire de lui le roi de l'archipel jusqu'à ce que ...

Le côté parabole s'efface à compter du dernier tiers de l'album, sans doute le plus faible. Du coup l'album reste en retrait.

Un livre totalement incontournable !
Si contrairement au titre tous les gags ne sont pas liés directement au journal Polite, ils sont tous à 2 exceptions près connectés au monde du travail.
Le délire est complet : tout y passe !
Goscinny, Charlier et même Lucky Luke (sans compter la réunion finale de tous les artistes de Polite) sont les héros malchanceux de cet album exceptionnel, délirant, ... (les qualificatifs me manquent !)

Une jolie pétite de gags taloniens. A noter que le 444ème gag de l'inénarrable Achille s'intitule "Va, laid, ris, ici ne gisent qu'arrhes, destin !". Nous étions en 1974 et Greg brocardait (gentiment) le président fraîchement élu.
A noter également que deux gags (de 2 fois deux pages) se suivent pour former une petite histoire de fleur dont l'une s'appelle "echo-logique". Décidément Michel Greg était en vance sur son temps !

Un achat inopiné pour son amie Virgule amène Achille à aider la bonne de la comtesse de Guillemet. C'est donc en furetant dans le grenier qu'Achille tombe sur une lettre de la tante de Virgule, laquelle lettre indique que le défunt oncle a trouvé une mine de diamants au Platopabo.
Et tout notre petit monde de s'embarquer pour l'Amérique du Sud et vivre de nouvelles aventures. Réjouissant, sans plus.

Un paisible peintre végète quand Hilarion et Achille décident de prendre sa carrière en main. L'idée leur vient de le costumer en gorille. Un gorille qui peint. Succès immédiat qui suscite l'envie de mafiosi. Sauf qu'un vrai gorille, cher à Brassens, est en vadrouille. La suite vous la devinez.
Pas le meilleur Achille Talon.

Seul album de gags purs à être repris tels quels de l'album paru en 1978.
Pas d'originalités donc. Mais la collection 16/22 est, en cette année 1984, entrée en agonie. Les BD en format poche véritable lui taillent des croupières.
Et pourtant au niveau confort de lecture, sans atteindre celle des albums bien sûr, ce format était beaucoup agréable que le format poche classique. Seul inconvénient, mais de taille, on ne le range justrement pas dans sa poche !

On oublie parfois que Greg était aussi un auteur comique d'histoires à suivre.
Sans évoquer Rock Derby qui tire vers l'aventure, il convient de revenir un instant sur son Constant Souci, ses Zig et Puce et j'en passe et des meilleures.
Je sais qu'un bon nombre de "puristes" ne conçoivent Achille Talon qu'en gag d'une ou deux planches, mais j'affirme haut et fort qu'ils sont trop limitatifs.
D'un scénario complètement improbable basé sur la gémellité Greg signe là une histoire d'une loufoquerie extrême, drôlatique, pleine des torrents verbaux de nos héros et avec des dialogues qui empruntent à la verve de Michel Audiard.
A ce niveau là, ce n'est plus ni du Greg, ni du Audiard, mais du Cartier : un must !

Contrairement à ce que pourrait laisser croire la couverture, nul éclat sportif dans ce recueil. Mais un assemblage de gags hétéroclites car abordant véritablement tous les genres. C'est dommage car collection 16/22 (pour Achille Talon en tout cas) vait une petite spécificité.
Rassurez-vous le plaisir est là tout de même !

Cette thématique de Noël regroupe d'excellents gags, plusieurs tout à fait grandissimes. Alors pourquoi une telle note ? Parce que Dargaud se paie de notre tête. Le format 16/22 demande un "remontage" des planches. Comme cela s'avérait parfois délicat, nous avons droit à des pages qu'il faut orienter à 90°, puis revenir à la normale, puis encore 90°, etc.
C'est toujours désagréable de sentir qu'on se paie notre fiole !

Le terme d'élite n'est pas usurpé tant cet album est un florilège des relations Talon-Lefuneste. Même si la thématique est usuelle (quoi de plus normal que des bagarres entre eux deux), les gags qui ont été sélectionnés sont fabuleux.
Que ce soit les deux radios amateurs, ou encore lorsque Lefuneste termine les contes qu'Achille narre aux enfants, on atteint le sublime.
Tout n'est pas de la même eau, mais presque.

Pas vraiment de thématique sur cet album, sinon celui des amis-ennemis donc des voisins et du petit qui entoure notre Chichille. Mais comme ceci reste une constante dans l'univers talonien, rien qui ne sorte de l'ordinaire donc.
C'est bon, c'est même très bon (est-ce possible autrement) sauf qu'il n'y a pas la même unité de ton que l'on trouvait dans les albums précédents.

Tout ce que vous souhaitiez savoir sur la BD (ou presque) par le grand maharaji Achille Talon. Tout -mais vraiment tout y passe (histoire de la BD, problème de couleurs à l'imprimerie, relations avec le redac' chef, construction d'une BD, ...).
Chaque gag est une pure merveille.
Une très grande, sinon la plus grande anthologie talonienne !

Cette anthologie sur la santé n'est pas aussi gouleyante que les autres albums. Attention, ce n'est pas non plus un suppositoire, mais disons qu'une certaine asthénie point ici et là. Cette absence de vitamines est heureusement compensée par le caractère toujours enflammé de notre Talon national, ce qui nous vaut quelques jolies scènes avec Lefuneste (je pense notamment aux gags liés à la surdité et à l'aphonie).
Néanmoins à consommer avec une certaine modération.

Un recueil dédié aux loisirs, mieux une anthologie talonienne qui est absolument indispensable à toute bibliothèque d'honnête homme.
Si le gag "à décor-tiquer" est piqué d'un cartoon de Mickey, les autres sont purement grandissimes avec le chef d'oeuvre absolu qu'est "A Venise, tu étoufferais, compris ?".

Cet album ne figure pas dans la "liste officielle" des aventures d'Achille Talon, et pour cause !
Pour mieux lancer la série 16/22, Dargaud eût l'idée de sortir des albums inédits. Mais qui dit albums inédits ne veut pas dire planches inédites puisque tant dans cet album que dans les autres nous retrouvons des gags qui avaient déjà été édités dans d'autres albums et d'autres qui n'avaient pas eu cet honneur bien que publiés dans les pages du journal Polite, euh ... Pilote !

1- Sonate en colt majeur
2- L'hospitalité de l'Ouest
3- Maverick
4- L'égal de Wyatt Earp
5- Le colporteur
6- Passage dangereux

Mêmes commentaires et mêmes limites que les albums précédents et le suivant. Dans l'ensemble un certain nombre de ces histoires ont été reprises en albums traditionnels.

Mêmes commentaires que les albums précédents. On notera toutefois que tous les textes ne sont pas de Goscinny et à vrai dire on ne sent pas trop la différence. Il est d'ailleurs curieux de constater que Goscinny pourtant merveilleusement à l'aise dans Iznogoud, ou encore dans ses nouvelles, n'est pas en mesure de nous sortir un GRAND Lucky Luke en quelques pages (tout comme pour Astérix d'ailleurs !).
Au mieux c'est bien mais sans plus !

1- Sonate en colt majeur
2- L'hospitalité de l'Ouest
3- Maverick
4- L'égal de Wyatt Earp
5- Le colporteur
6- Passage dangereux

Mêmes commentaires et mêmes limites que les albums précédents et le suivant. Dans l'ensemble un certain nombre de ces histoires ont été reprises en albums traditionnels.

6 petites histoires, le plus souvent parues dans le mensuel Lucky Luke.
1- Défi à Lucky Luke
2- Arpèges dans la vallée
3- Promenade dans la ville
4- La bonne parole
5- Le desperado à la dent de lait
6- La bataille du riz
Franchement pas exceptionnel !
En fait, les histoires courtes ne sont pas vraiment le format idéal. Il y a bien sûr quelques fulgurances de Goscinny mais cela ne suffit pas.

"La ballade des Dalton" était à l'origine un dessin animé. En voici plus ou moins l'adaptation BD. A cela il convient de rajouter 2 autres petites histoires :
Li Chi's Story et L'école des Shérifs.
Seuls les inconditionnels de Lucky Luke y trouveront vraiment leur compte, les autres ...

Le regretté Hubuc publia à la fin des années 60 presque chaque semaine une planche qui mettait en scène les désastres du travail. C'était l'époque ou Henri Salvador chantait :" Le travail c'est la santé, ne rien faire c'est la conserver !"
Voici en quelque sorte la version BD.

C'est drolissime. A quand la réédition d'une autre BD culte : l'aéromédon populaire ?

5 petites histoires parues initialement dans Super Pocket Pilote et reprises depuis dans différentes anthologies ou recueils.
Pas franchement exceptionnel. Le format court n'est pas complètement adapté aux aventures de Valérian et Lauréline. Qui plus est malgré le format (16/22), les pages ont été remontées.

Même formule que le volume précédent mais cette fois ci avec des news qui s'étalent entre décembre 1975 et février 1977.
Aussi drôle que le premier volume. A noter que ces histoires des tomes 1 et 2 ne constituent en aucune manière l'intégrale (c'est davantage un florilège) qui reste donc à ce jour à publier.
Quant au format il s'agit du fameux 16/22

En 6 ou 7 cases, Iznogoud (Goscinny) nous délivre quelques vérités hilarantes sur l'actualité. Actualité de l'époque puisque celles-ci remontent à Octobre 1974- Novembre 1975. Chaque semaine dans le Journal du Dimanche, Goscinny et Tabary illustraient un des évènement de la semaine. En regard de la page dessin, un rapide texte d'Alain Buhler resitue la nouvelle initiale.
Hilarant !!!

Sans doute moins dense que le premier tome encore que le mécanisme de compte à rebours lié au départ du père fonctionne efficacement.
Il y a dans cet opus autant un sentiment d'inachevé que de fatalisme. Le retour à la normalité se fait de la même manière que le départ vers l'irréel et donc à ce titre c'est raccord.
Reste à savoir si tout ceci est un rêve ou une rélaité; ce que laisse malgré tout entendre le cadeau final.
Une belle série assurément.

Je confesse ne pas être un fana des mangas (c'est même le premier que je termine) mais là j'ai été bluffé.
Par l'histoire d'abord. Même si le thème du voyage dans le temps est assez récurrent dans la littérature (BD ou pas), je dois dire que cette version de l'homme adulte qui retourne dans son enfance avec sa conscience d'homme est assez bien venue.
Même si l'action faiblit en cours de lecture (aspect répétitif des mêmes astuces et autres procédés), la fin relance très bien l'intrigue.
La question qui est posée est l'éternelle question : peut-on réparer les erreurs ou les malheurs du passé et se faisant ne risque-t-on pas d'altérer le futur ?

La suite et fin de cette aventure nous dira véritablement si ce diptyque est un chef d'oeuvre dans son genre ou s'il retombe lamentablement comme un soufflé.

Cet album clot magnifiquement une série tout à fait unique. Didier a fait le choix de rentrer plus tôt que l'équipe de MSF. Mais ses guides ne sont pas fiables et il va lui arriver les pires avanies.
En soi ce voyage de retour est un peu moins passionnant mais les pages supplémentaires qui expliquent ce que sont devenus les uns et les autres depuis rajoutent une touche d'humanité supplémentaire (pour un livre qui en était déjà rempli). Qui plus est le film réalisé par Juliette, autre héroïne de la série, s'avère un contrepont formidable.
Superbe !!!

Alors que le premier album nous parlait du long voyage de Peshawar jusqu'à l'hôpital de fortune de MSF, celui-ci se concentre véritablement sur l'action de ces "hussards de la médecine", de ces témoins du sacerdoce.
Il est d'ailleurs intéressant de noter que Didier, le photographe, attend la fin avec soulagement. Il en a soupé de tout cela. Il veut retrouver la France, un minimum de confort et de normalité. Il ne se doute pas encore que ce voyage l'a définitivement changé...

Qui dit documentaire sur l'Afghanistan fait automatiquement penser à Christophe de Ponfilly et aux documentaires poignants qu'il a fait sur la résistance afghane face aux Russes.
Nous retrouvons dans cette série d'albums la même ambiance, les mêmes témoignages et les mêmes dévouements.
Cette BD est unique : mélange de gravité et de propos désuets, mélange de photos et de dessins (pas exceptionnels, on doit le reconnaître). Mais le tout donne une impression forte.
Incontestablement c'est à lire absolument.

Malgré une jolie fin très romantique, l'impression dominante reste tout de même que la série commençait à patiner sérieusement.
Cette histoire du recours de Yukiko vers son village natal pou toute symbolique qu'elle soit n'émeut quand même pas beaucoup. Certes la lutte des deux sumos grâce à sa fin judicieuse et pleine d'humour fait partie de ces choses dont on se souviendra. Mais ce n'est pas suffisant pour faire un excellent album.

Daisuke part à la recherche de ses racines. Il tient à savoir si son père était un lâche ou pas. A la fin de l'album, il saura.
Dans cette version peu ou prou inspirée des "7 samouraïs", on se dit qu'il ne serait pas mauvais que le scénariste change un peu de recette car cela commence quand même à bien (mal) faire.
Et ce ne sont pas les dessins (malgré une couverture superbe !) qui vont faire basculer la chose.

Cette fois ci c'est à une jeune orpheline, Shiro Yuki, que Daisuke apporte son aide. Il aura fort à faire pour vaincre les troupes de la marâtre. Encore une fois on est séduit, notamment par la fin qui exprime bien le code d'honneur japonais de l'époque (mais a-t-il si changé que cela ?).

Il conviendrait néanmoins de muscler les scénarios car l'effet de surprise tend maintenant à disparaître.

Le dessin est intéressant même si pas très classique. L'histoire aussi même si elle est par moment assez elliptique. Reste que cette histoire de Daisuke appelé par sa soeur pour être l'un des samouraïs de son futur mari ne manque pas de charme.
Séduit par les prouesses de son soldat le mari en fait son fils adoptif. Tout irait dans le meilleur des mondes, si ce maître et père n'était pas aussi un Barbe-Bleue.

Je maintiens les commentaires que j'ai pu faire à propos des albums précédents.
Cette saga a été pour moi l'équivalent d'une toile envoûtante, enivrante, énigmatique et fascinante mais dans laquelle, malgré des efforts, on n'entre pas. J'en suis marri. J'ai bien conscience que cette série a quelque chose d'unique et de splendide (quels dessins !) et pourtant à l'heure d'achever ce cycle, elle ne me manquera pas.
Une chose est cependant sûre, Liberge est un grand !

Toujours original, souvent poétique, parfois émouvant, telles sont les caractéristiques de cet album. Les dessins sont par ailleurs superbes, servis par une mise en page qui les réhausse encore plus.
Pourtant, pourtant, à mon corps défendant je n'ai pas pu rentrer dans cette histoire et c'est pourquoi je me "contente" d'un "très bon".

Victor Tourterelle, devenu dans le trépas Mardi-Gras Descendres, est sommé par une bande de défunts dissidents de dresser la carte du purgatoire. En échange il pourra récupérer son âme. Mais la police des morts, symbole d'un état fasciste veille.

Original, oui, cent fois, mille fois oui. Néanmoins je n'arrive pas à entrer dans cette série à laquelle je reconnais de multiples qualités et un seul défaut : une abscence de scénario.
Je compte persister dans la lecture car tant de commentaires élogieux m'incitent à penser qu'avec un peu d'efforts...

Un album éminemment original puisqu'il se déroule au purgatoire, lequel purgatoire est un paysage lunaire désolé. Puis d'un coup apparaît une ville moyennageuse, surpeuplée de squelettes, violente et ne vivant que des déchets de la civilisation terrestre.

Le thème est riche et les dessins de Liberge intéressants. Le dessinateur scénariste a hâte de nous faire pénétrer dans ce monde si particulier avec des règles de "vie" un peu bizarroïdes. C'est tant mieux. Pour autant, il n'existe pas de ressort dramatique dans ce tome. Ce n'est qu'une présentation d'un univers. L'intrigue ne se dessine que dans les dernières pages lorsqu'on a la confirmation que Mardi-Gras Descendres est là pour dresser la cartographie (c'est son métier) du purgatoire et permettre aux défunts de s'échapper de cet enfer.

Pour son dernier (?) album, Corso s'offre une aventure pimentée et une affaire qui touche les milieux les plus hauts placés (enfin presque) du pouvoir.
Cette ballade va l'emmener au Togo essayer de récupérer un mystérieux Kowaleski qui détiendrait les preuves de détournements énormes.
Mais évidemment tout le monde n'est pas d'accord pour ébruiter l'affaire, au contraire même.

Classique, efficace et bien fait.

Malgré un petit tout dépaysant au Bélize, cet album sort au propre comme au figuré la grosse artillerie. Se laisse lire sans ennuie et s'oublie aussi sec.
Alors pour mieux fixer les idées on résume l'histoire, le fils d'un milliardaire américain (Warren Bullet) a disparu au Belize, excroissance anglophone au milieu du monde hispanique. Corso se rend sur place pour enquêter car le conseiller financier suisse du tycoon a disparu lui aussi.
La fin se fera sur notre riviera chérie avec moult hémoglobine.

Un polar très bien conçu : une vedette d'une émission musicale de télé-réalité est menacée de mort. Une accumulation de messages anonymes laissent comprendre que tout va se jouer lors de la dernière émission. Evidemment Corso est de la fête.

Histoire simple et efficace, dopée par le mécanisme de compte à rebours

Un vilain monsieur fait chanter la comtesse Volodine au corps superbe et acceuillant. Mais elle aimerait bien cacher cet instant d'inconscience à son richissime mari qu'elle aime autant que son argent. Et c'est Corso qui est chargé de l'affaire ...

Version solo et tropézienne de Miami Vice mais évidemment un ton en dessous. Ça se lit vite et assez bien malgré des dessins assez quelconques, quelques répliques percutantes font le reste.

Outrance et hyperbole sont les caractéristiques de cette série morbide et sanglante. Jodorowsky lui fait cotoyer constamment le pire et le meilleur.
L'histoire de ce volume qui clôt la saga entamée dans le tome 3 n'est pas pire qu'un western italien de série B mais pas meilleur non plus.
Le bouncer va donc massacrer quasiment à lui tout seul près de 30 pistoleros, quant à la confession de "lord diablo" elle est digne des plus éculés roman-feuilletons du 19ème siècle.
Néanmoins la sauce se laisse déguster même si on peut la trouver assez peu légère. Le talent de Boucq doit y être pour quelque chose.

Pour des raisons que je ne peux expliquer sans dévoiler la fin de l'album précédent, le bouncer n'est pas content de ses dernières pendaisons. Il faut dire qu'on lui a un peu forcé la main. Du coup, il va se venger en essayant d'empêcher le massacre généralisé d'une famille de paysans.
Cette séquence est le morceau d'anthologie de l'album, violente certes mais réussie. Et après cela le bouncer récupère son "pôpa" et on retombe dans le sirupeux.

Cette série est aussi énervante que réussie. Réussie grâce à l'intrigue et les dessins, énervante par un certain nombre de détails qui foutent tout par terre.
A noter que jamais plusque dans cet album, le dessin de Boucq ne m'a fait autant penser à celui d'Hermann.

Dans la westernienne gomorrhe, un serpent corail envoie ad patres quelques méchants notables de la ville.
Mais de tout cela le bouncer se fout puisqu'il va se marier avec Noémie, la tenancière du saloon. Sauf qu'au dernier moment son amour d'enfance réapparaît et qu'elle part avec.
Il ne reste plus à l'ex-fiancé de se saouler et de reprendre en fin d'album son office de bourreau.

J'ai certes un peu simplifié; le thème est intéressant mais Jodo en fait un poil trop. Il reprend les recettes du père Corneille et cela fait un peu too much et passé de mode. C'est dommage car les personnages sont attachants et les dessins de Boucq sont remarquables.
Ce sont ces quelques scènes assez ridicules (la grandiloquence de certains passages de la lettre par exemple) qui affadissent la puissance primitive de l'histoire. A lire quand même !

Jodorowsky n'aime pas faire simple, on le sait, aussi faut-il qu'il rajoute sa touche de zen par ci par là (si y'a pas zen, y'a pas d'plaisir !). Nous aurons donc droit à l'éducation du petit vengeur dans le cadre de l'harmonie avec la nature et imprescriptibilité de la vengeance. Sauf que c'est assez niais.

Passe encore que le bouncer ("videur" en anglais car le monsieur en question protège le bar d'un quasi infirme et d'une prostituée) vienne pile poile au moment ou son "maitre écossais" passe l'arme à gauche parce qu'il a lutté au couteau contre un grizzly.
Passe encore que le gamin devienne un vrai pistolero en moins d'un hiver, passe toujours qu'après toutes les âneries qu'on lui fait faire il ne se casse jamais la figure, mais qu'il arrive en ville et qu'en deux temps trois mouvements il tombe amoureux de la maitresse d'école dont il devient l'élève dépasse l'entendement.
D'autant que cet amour est partagé car il a dessoudé 3 méchants qui voulaient violer la donzelle ! Du coup on vire vite sur une version western du Cid, "qu'il est beau l'assassin de Papa !".

C'est quand un peu n'importe quoi ! Et quand je dis un peu ...

Sauf qu'il y a les dessins de Boucq qui n'ont sans jamais été aussi beau.

Jodorowsky n'est pas un scénariste simple. Ses histoires et ses héros sont pour le moins tarabiscotés. Mais là c'est le pompon puisque nous héritons d'un héros manchot, ce qui on en conviendra n'est pas banal. Et qui, de plus, dégaine à la vitesse de l'éclair (nous sommes dans le Far-West dans l'immédiate après-guerre -de sécession bien sûr).

Du coup et malgré les incohérences inhérentes à ce genre de situation, on s'attache à ce curieux personnage malgré la noirceur de l'histoire et son côté assez désespérant.

Une fin en apothéose !
Dans ce monde cynique où personne n'est blanc, il y a quelques personnages à peine moins impurs que les autres; mais tous sont déjantés.
C'est un "Helzapoppin" façon "Parrain", et c'est pour cela que c'est drôle !
L'outrance du propos rejoint la caricature des dessins et la crudité des dialogues. Du grand art vraiment !

Le "pauvre" banquier Vanderbuch a un comptable indélicat qui lui aussi a la passion des femmes. Comment régler ce problème ? Omer, bien sûr !
La folle sarabande continue de manière endiablée, rabelaisienne et sanguinaire.
Cette série est un petit chef d'oeuvre méconnu. Il n'est pas destiné à tout le monde certes, il rebutera les âmes sensibles mais ceux qui apprécient la truculence gauloise débridée en feront leurs choux gras.

Si L'mimile est accusé du crime du banquier Vonderfield, des témoins ont vu que ce n'était pas lui qui avait fait le coup. Mais le commissaire tient son coupable et n'a aucune envie de réouvrir le dossier.
Quant à Omer il n'a guère l'intention de partager le fruit de son forfait. D'autant qu'il aimerait bien intégrer Miss La Sifflette dans son univers de monstres forains ...

Toujours aussi peu ragoûtant, toutjours aussi paillard pour ne pas dire plus et tout cela pour notre plus grand bonheur de lire une BD totalement iconoclaste.

Nous sommes dans le Paris de la Belle Epoque, enfin pas si belle que ça pour tout le monde.
M. Vanderbuch est banquier de son état mais aussi un grand coquin passionné des courses et aussi (surtout) des femmes. Pour un banquier quoi de plus naturel que d'emprunter de l'argent pour subvenir à ses passions.
Mais son associé prend mal la chose et le somme (vocabulaire de banquier) de rembourser les dits emprunts au plus vite (reflexe de banquier).
Le hasard fait que Vanderbuch croise le chemin d'Omer, vrai marlou et tenancier d'une foire aux monstres. Il lui propose un petit arrangement...

Tout à fait immoral et amoral voici un livre fort réjouissant, très différent de ce que proposait Pierre Guilmard avec ses "Chlorophylle" et ses "Wilbur & Mimosa".

Dire que l'histoire est simple et limpide serait mentir. Mais dans le monde interlope des services secrets il est naturel que les coups tordus relèvent de la complexité.
Bien qu'inférieur à Black Op qui reste à mes yeux une référence dans ce domaine, cette saga "oukase" dont voici l'avant dernier volume est rondement menée et tout à fait passionante. Cet album se termine qui plus est par un "cliffhanger" de première.

Amateurs de "spy game", "Jason bourne" et autres "spycraft", cette série est faite pour vous !

Une formule qui depuis a fait florès.
Des blagues coquines en une page et des dessins humoristiques paillards.
Le tout est excellement troussé (si j'ose dire !).
La plupart des gags ont été depuis diffusés sur le net et restent de vrais petits chefs d'oeuvre tant par leur drôlerie que par la qualité des dessins.
Enfin Dany et ses potes nous offrent cette devise impérissable :
"Mieux vaut sauter une jolie fille qu'un bon repas !"

Devant le succès des albums coquins de Dany, l'éditeur décida de multiplier ses rentrées d'argent en faisant un "me-too".
Le talent de Di Sano est réel mais il reste à 100 coudées derrière celui de Dany. Quant aux blagues -évidemment coquines- il y a à boire et à manger. Les raffinées n'étant pas les plus nombreuses !

Le principe est assez séduisant : un homme se retrouve dans la peau d'une femme. Les dessins de Di Sano sont agréables et sont de la même eau que ceux qu'on retrouve dans ses albums de blagues. Cela étant ce n'est pas non plus du niveau de Dany !
Quant à l'histoire, bien que prometteuse elle glisse vers le racoleur et l'humour gargantuesque. Pas mal si vous passez par là mais ne mérite pas un détour !

Le seigneur de Castellac vient de s'évader de la prison dans laquelle Hercule de Basse-Fosse le maintait depuis 3 ans. Johan et Pirlouit vont bien sûr se mêler de l'affaire et faire un tour chez ce seigneur félon.

L'album plein de rebondissements plaira au jeune public à qui il est vraiment dédié. Sinon pour les autres l'album ne vaut que par ce fort en gueule d'Hercule de Basse-Fosse et des concerts de harpe prodihués par Pirlouit.

Une tueuse exécute des missions (et des galipettes) sous l'oeil d'une caméra. A l'époque où le livre est sorti on pensait au film "Mort en direct" de Tavernier avec Romy Schneider. Il y avait aussi plus qu'un clin d'oeil à canal + (au moins dans la VF du titre) qui venait d'être lancé 2 ans auparavant. Depuis on appelle cela téle réalité. Les morts en moins ... pour l'instant.

Le scénar est évidemment outrancier mais c'est souvent le cas chez Trillo et c'est aussi ce qui fait une partie de son charme. Quant au dessin il est toujours aussi parfait. Comme toujours chez Bernet.

A vrai dire cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu un bon Lefranc. Celui-ci est d'une excellente cuvée et se situe chronologiquement après "La grande menace" et "le maître de l'atome" (celle de Savoie évidemment !).

Londres est sous la menace d'explosions régulières émanant de groupes nazis voulant venger le reich. Très franchement, on y prend du plaisir même si l'on est dans dans du très classique.
A noter que Taymans pastiche agréablement le style premier de Martin mais, car il y a un mais (pas désagréable d'ailleurs) son style propre reveint parfois au grand galop (pour notre plus grand plaisir).

Patatra !
Comme souvent en pareil cas quand la montée du mystère est trop fugurante, les explications sont souvent vaseuses et c'est le cas ici. D'où un légitime sentiment de déception, on se dit : "tout ça pour ça !".
On peut en vouloir à Giroud de cette fin oiseuse, on peut aussi prendre le contrepied et le remercier de nous avoir gratifier de deux excellents albums (les 2 premiers).
Pour ceux qui recherchent une décharge d'adrénaline et un mystère aussi fort du début jusquà la fin (c'est cela qui est exceptionnel !) je recommande chaudement "La Chambre ardente" de John Dickson Carr et "La nuit du Jabberwock" de Fredric Brown. Dans ces deux l'insolite des situations trouve une explication logique. Mais ce ne sont pour l'instant que des romans et pas encore des BD !

Quelques belles et bonnes explications sur les éléments constitutifs du drame en plein moyen âge. Dire que cela vaut les premiers albums serait aller un peu vite en besogne. Giroud pense à sa fin et se dit qu'il faut préparer le terrain d'où cet album d'explications et de ratiocinations.

Si le plaisir est toujours là, il est simplement moins intense.

Moins intense que le premier album, ce tome comporte quelques faiblesses. Il n'en reste pas moins vrai que les pages en noir et blanc (ou presque) qui rappellent le passé du héros sont de pures merveilles graphiques.
Coté scénar, l'originalité s'estompe et c'est un peu regrettable.

La 4ème de couv laisse entendre que la série est terminée alors qu'en fait l'histoire de cette vengeance est loins d'être achevée. Une deuxième série est d'ailleurs en cours de publication aux Etats-Unis.
A noter que la BD se penche de plus en plus sur cette mythique fusion à froid qui si elle était possible renverserait bien des situations acquises. C'est également le thème du "Syndrome de Cain" et accessoirement du film (loupé) "le Saint" avec Val Kilmer.

Sur les chemins de la lune, voici que l'on croise le maître d'armes qui n'est autre que Cyrano de Bergerac ou son fantôme. Bien que son nom ne soit jamais prononcé trop d'indicesmilitent en ce sens. On ne peut qu'applaudir à la culture d'Alain Ayroles car tout y passe. A titre d'exemple, il va jusqu'à remonter à la "De vera historia" latine. Belles références !

Suite des folles et poètiques aventures de nos joyeux lurons. Tous les ingrédients sont là. On se laisse prendre par la magie des dessins et la fertile imagination du scénariste. C'est plaisant assurément mais assez répétitif.

Certes cette série est à nulle autre pareille mais il arrive un moment où la folie même devient structurée et donc fatalement un peu moins folle et donc moins surprenante.

Une suite de 10 courtes histoires basées sur les premières fois sexuelles.
C'est simplement du porno bon chic, bon genre, mais du porno quand même et pas très original de surcroît.
La préface Michel Pierrat à qui l'on doit l'assez drôle "le sexe et la loi" tente désespérément de redresser cette oeuvrette qui en a bien besoin.

Seules originalités la présence de la reine Victoria qui demande à Conan Doyle de mener un enquête dans une histoire qui s'inspire assez largement du "Dr Jekyll et Mr Hyde".
Sohier, le dessinateur, qui cosignait les albums précédents avec Eddy Paape, son maître, fait ce qu'il peut mais c'est le scénar de Dufaux qui est très faible.
Dargaud en sera bien conscient et préférera arrêter là les frais.
Et c'était tant mieux pour le porte-monnaie des consommateurs car ces albums se vendaient 50% que la normale (pour 10 à 12 planches en plus !).

Même genre que l'album précédent mais la surprise en moins. Bon, ça se passe dans une île des antilles britanniques, ce qui nous vaut une séance de vaudou. Mais cette histoire de jeune femme qui rappelle l'épouse défunte d'un médecin de l'île conjugue ennui et cliché (les deux vont souvent de pair).
Pas de quoi se relever la nuit !
Pour un livre d'horreur, c'est rédhibitoire !

Ah que voilà une bonne idée, la BD francophone se met enfin à la BD d'épouvante ! C'est du moins ce qu'on disait à l'époque ou plutôt qu'on espérait. Sauf que cette histoire joue la carte de l'horreur pure, mais de l'horreur qui ne fait pas peur. Et pour un livre de genre c'est embêtant !
C'est assez gratuit, assez mal ficelé, sans humour et sans explication. C'est donc aussi sans grand intérêt malgré le retournement final assez sympathique.

Nous sommes dans l'Espagne franquiste de l'après guerre (civile et mondiale !), et plus précisément dans un orphelinat (celui qu'a connu l'auteur ?).
Tout y est sordide et désespérant mais tout est magnifique aussi dans la justesse des sentiments évoqués, dans leur cruauté d'enfant et dans l'absurdité des règles d'adultes. Les dessins à la limite de la caricature, permettent grâce à leur mode comique de supporter la profonde tristesse, la mélancolie rageuse qui se dégage de cet album à aucun autre pareil.

Bien sûr cette série a toujours de l'interêt, bien sûr elle est toujours pleine de poésie, mais sans but véritablement précis l'histoire s'écoule sans véritable renouvellement. Il manque un McGuffin cher à Hitchcock à cette saga. Vient un moment où le seul talent ne suffit plus. C'est la seule faiblesse de cette belle série mais elle est de taille.

Le mieux est souvent l'ennemi du bien. Jean-Yves Delitte en fait trop. Il y avait pourtant sur ce sujet de quoi faire dresser les cheveux sur la tête de ses lecteurs sans appuyer nécessairement sur le bouton de misa à feu de l'arme atomique.
Tout est toujours affaire de proportion mais quand c'est trop, c'est trop !