Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.
Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.
Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :
Copyright © 1998-2024 Home Solutions
• CGU Site
• CGU Logiciel
• CGV
• Cookies
• Design by Home Solutions
Page générée le 25/11/2024 à 20:56:33 en 0.0462 sec
Je pensais lire une énième histoire de casse, et bien,non.
Lupano nous livre ici une véritable chronique sociale avec en toile de fond les magouilles de deux paumés.
Les dialogues sont drôles, et le scénario est bien construit, parfaitement huilé. Flashs-back et préparation du "casse" se succèdent de manière intelligente. Des situations cocasses (l'épisode de la chèvre, par exemple) et certaines plus dramatiques ponctuent cette histoire de braquage qui ne se passe pas du tout comme prévu.
Décidément,après le truculent "L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu", Wilfrid Lupano s'affirme comme un scénariste de talent. (pourtant je n'avais pas apprécie "Le Singe de Hartlepool", unanimement salué par la critique)
(ne manquez pas de savourer la dédicace de Lupano, elle mérite le détour)
Depuis quelques temps, j'ai l'impression que la bd pour adulte ose enfin s'afficher chez les libraires dits "grands publics".
Après "Premières fois" (Delcourt), petit chef d’œuvre de la bd érotique contemporaine, Fluide Glacial essaie avec cette aventure de relancer le filon...
Eh bien c'est assez réussi.
Comme tant d'autres dans le genre, le noir et blanc est de mise, il faut croire que l'érotisme sied mieux en n&b qu'en couleur (d'ailleurs je viens d'acheter, en passant Le Déclic de Manara en n&b de préférence à la version couleur pourtant mise en évidence dans les librairies).
J'ai apprécié le dessin de Grégory Mardon, tout en courbe, à l'image d'un Pédrosa. L'histoire est certes classique et relève plus d'un Guitry osé (un "Désiré" en plus hot) que d'un porno pur et simple. Certes, certaines pages (notamment les pages scellées) restent pornographiques (d'ailleurs pourquoi avoir laissé ces pages attachées ? c'est ridicule mais... hypocrisie, quand tu nous tiens !) mais les références souvent ironiques aux canons des films pornos font le plus souvent sourire qu'autre chose...
Un album jouissif...
Cet album rassemble l'ensemble des fantasmes et perversions que l'on peut retrouver dans l’œuvre d'Ardem.
C'est l'histoire de l'éducation "forcée" d'une jeune fille , Mathilde, qui passera entre pas mal de mains pour obtenir de meilleures notes aux lycée.
Bien sur, on retrouve ici le thème de la femme soumise (comme dans "vidéos privées), du chantage (comme dans sa série "Chantages"), des scènes de sexe dans les toilettes ( décidément, comme dans la plupart de ses livres!), de la perversion(les scènes avec le prof et le concierge sont particulièrement dures voire repoussantes et dégradantes) et celui de la femme qui finit par se rebeller (ouf! une certaine morale est sauve!).
Sinon, au niveau dessin, c'est du Ardem pur jus (sic!), avec des belles femmes à fortes poitrines (hum!) et des hommes assez moches qui en profitent!
A réserver à un public plus qu'averti.
Possédant l'album mythique de 1986 avec la partie dessin et la partie dialogue,mais aussi l'édition commerciale destinée au grand public, mais aussi l'édition pirate de Rodier, j'avoue avoir un regard très partial sur ce dernier album d'Hergé.
Tout d'abord, je préfère nettement l'édition de 1986 à toutes autres, tant elle rend hommage au travail du Maître: les crayonnés, en particulier ceux des premières pages, sont superbes. Les pages suivantes (je parle de l'édition de 86) sont remarquables et montrent littéralement le travail d'Hergé (aussi bien scénaristique que graphique)sur un album (le livre de Philippe Goddin "Hergé et les Bigotudos" que j'ai relu 3 fois vous démontrera le travail d'Hergé sur un album).
Bien sûr, cette dernière aventure inachevée est inégale, mal construite parfois,parfois drôle (le H rapporté par Haddock) mais elle a le mérite d'exister .
La version de 1986 permet de visualiser voire de toucher de près les planches d' Hergé tant le format choisi judicieusement,le permet.
J'ai vraiment l'impression de toucher le travail du créateur de Tintin.
Une réussite du point de vue éditorial.
La version pirate de Rodier reprend certes les premières planches d'Hergé mais cela est loin de l'égaler.
Fatigué des séries à multiples auteurs comme " Le Casse ", le Jour J, et autres livres, je me lance tout de même dans la lecture de la série "l'homme de l'année "avec ce premier volume consacré à 1917.
Et bien, je dois dire que j'ai été agréablement surpris à la fois par le dessin de Mr Fab (que je ne connaissais pas) et par le scénario habile et subtil de Duval & Pécau (vieux routiers de la bd).
La Guerre de 14 est de plus en plus présente dans l'univers de la bd (sans remonter à Tardi, on peut citer "Ambulance 13" ou encore l'excellente série de Kris et Maêl "Notre Mère la Guerre", ou encore l'original"Papeete 1914"). Mais ici, le parti pris de suivre la vie d'un soldat issue des colonies est fort bien venue. En mêlant l'histoire de cet homme avec la Grande Histoire (Nivelle, Mangin, la prise du fort de Douaumont), Duval et Pécau nous offrent une intrigue forte, réaliste et belle! Je vous laisse le soin de découvrir la page finale qui est....surprenante.
J'ai été aussi ravi qu'avec les premières pages du livre, les auteurs rendent hommage à un des plus beaux films sur la Grande Guerre, "la Vie et Rien d'autre" (de Bertrand Tavernier)
Je ne vais donc pas tarder à emprunter les autres volumes de la série
Comment ai-je pu passer à côté de cette bande dessinée?
A vrai dire, je ne voulais plus m'aventurer dans les séries sur plusieurs années.
Et là, avec les fêtes, j'ai reçu cette bande dessinée en cadeau. Bref me voilà piégé pour acheter la suite tant l'histoire est prenante!
Je ne suis guère un grand lecteur des ambiances post-apocalyptiques (Seul le roman "Malville" de Robert Merle, m'a laissé un souvenir impérissable; alors que je n'ai pas accroché du tout à la série3 Walking Dead") et pourtant je suis resté scotché par ce premier volume.
Un graphisme somptueux, un premier volume qui s'étire sur 80 pages, ce qui laisse le temps aux personnages de s'installer tranquillement, et une fin haletante comme je les aime.
Malgré des couleurs chatoyantes, j'ai ressenti au fil des pages l'ambiance oppressante qui règne au sein de cette communauté retranchée à l'abri de........à l'abri de quoi effectivement, c'est tout ce que l'on se demande au fur et à mesure que l'on tourne les pages...mais je vous laisse découvrir cette menace omnisciente et pesante (voir le tableau de chasse , page 21, qui sonne comme un couperet)
Une série très prometteuse, qui ne m'a pas seulement conquis mais aussi mes enfants.
Une réussite.
Vivement la suite.
Depuis des années , je suis de très près le travail d'Etienne Davodeau. J'adore particulièrement ses chroniques sociales comme "Rural!" ou encore Un homme est mort. Après le très réussi Les Ignorants,je m'attendais à une nouvelle chronique autour du monde de l'art.
Mais, petite déception, j'ai trouvé cette aventure légère,très éloignée du Davodeau habituel, et puis quelque peu irréaliste avec cette Répubique du Louvre . Et puis, sans jeu de mot, je n'ai pas accroché au fameux "tableau".
La visite des beaux-frères au musée du Louvre m'a sérieusement fait songer à celle à celle décrite par Emile Zola dans" L'Assommoir" lorsque Gervaise, et son nouveau mari Coupeau, visitent le Louvre, en compagnie de sa belle famille.
Sinon,quelques bonnes idées à travers le travail de Fabien, comme agent de surveillance.J'aurai préféré voir cet aspect plus développé dans ce récit.
Un livre qui se lit avec plaisir mais qui s'oublie vite.
Bien sûr, il ne faut pas essayer de comparer ce dernier ouvrage de Winshluss avec le très réussi Pinocchio (2008), primé à Angoulème en 2009.D'ailleurs, dans un premier temps, j'avais soigneusement laissé cette bande dessinée sur la pile, après en avoir parcouru quelques pages, la jugeant digne de peu d'intérêt.Il aura fallu attendre que l'on me l'offre pour me plonger dans la lecture de cet album fort controversé.(prix, intérêt, déception de beaucoup de lecteurs....)
Ce livre humoristique, composé de saynètes, plus ou moins réussies, est seulement destiné à faire rire, et sur ce point,le pari est gagné.Seule l'histoire avec Superman m'a laissé assez dubitatif. D'autres comme l'idylle de Dieu avec Marie, la mort de Jésus sont vraiment bien trouvées.Quant à la scène finale, elle est particulièrement soignée !
"Les requins marteaux" ont, une de fois de plus soigné l'édition avec une couverture "classieuse", en total opposition avec le dessin irrévérencieux de Winshluss.
Je ne suis guère un adepte des bd humoristiques,relevant plus de blagues de potaches que d'autres choses, mais là, j'avoue avoir passé un bon moment de lecture avec St Franky, le narrateur,patron des amateurs de houblon et de bd.
Cette lecture underground de la bible est certes à mettre en parallèle avec l'adaptation très sage voire quasi religieuse qu'en avait fait Crumb, autre dessinateur underground, en 2009, avec La Genèse .
La Bible fait encore l'objet d'inépuisables sources d'inspiration puisque Gueluck, lui aussi, avec son célèbre Chat, nous offre sa propre interprétation.
Derrière une couverture aguicheuse, se cache une histoire plus sage, à première vue. D'ailleurs,emprunté par hasard à la médiathèque, j'ai tout de suite été pris dans l'histoire.
Un scénario original où se mêlent intrigue policière, petite mafia locale, et un mystère qui au fil des 4 volumes que comptera cette série,sera sans nul doute le fil rouge de cette aventure.
L'ambiance de l'Amérique des années 60 est fort bien retranscrite avec le dessin tout en finesse de David Morancho.
On ne s'ennuie pas un instant avec Sara Lone, alias Joy Carruthers, danseuse de Burlesque, qui va voir sa vie basculer en quelques jours.
Un scénario habile, rehaussé par un dessin minutieux, bref une belle série en perspective.
Après 3 années d'attente, nous avons enfin le droit de connaître la suite des aventures de d'Hector La Muraille, dit le Banni.
En 2010, sur les conseils avisés de mon libraires, je m'étais procuré le tome 1 de cette trilogie. J'avais, en effet, cédé devant la beauté des planches dessinées par Tarumbana.
Entre le style de Rosinski et celui des jeux vidéos, le dessin est véritablement époustouflant. Pourtant,je ne suis guère porté, , sur ce style d'histoire, relevant de l'univers de l'héroïc-fantaisy, comme chacun le sait.Mais là, je m'étais incliné devant le talent.
A présent, je découvre ce second tome qui, derrière une magnifique et très réussie couverture, augure d'une d'une très bonne série. D'ailleurs, dans le pauvre paysage des séries abandonnées, il faut souligner le courage des éditions "Le Lombard" de ne pas avoir lâché ses auteurs en cours de route après 3 années de silence....Dans ce second tome, nous en savons plus sur le bannissement d'Hector par le roi Alester le VAillant.
L'histoire de Henscher est certes classique mais revêt un intérêt particulier grâce au dessin de Tarumbana.
Ce second volume est très sanglant, très noir,et avec enfin l'apparition des transcendants, il présage d'un tournant pour le dernier volume, qui parait-il est déjà bien avancé.
Encore une fois, je suis un peu las de l'héroïc-fantaisy (seules quelques séries trouvent encore grâce à mes yeux) mais je suis et je reste subjugué par le dessin qui magnifie l'histoire.
Bref, un très bon moment de lecture.
Grand admirateur de cette série, je reste assez mitigé sur cet album.
Le dessin est certes excellent, voire une des meilleures reprises du style Jacobs, même si les dernières pages semblent moins abouties comme l'ont fait remarqué certains.
Pourtant, je n'ai pas accroché au scénario, surtout à compter de la multiplication des "Septimus".
Depuis le début de cette série, nous nous sommes pour autant habitués aux scénarii les plus improbables ( De l' "Énigme de l'Atlantide", dont il faut souligner au passage la réédition en fac simile, à "l’Étrange rendez-vous"-un des meilleurs albums de l'après Jacobs-, en passant par "le Piège diabolique").
Jean Dufaux respecte certes les canons de la série, en figeant nos héros dans le Londres des années 50, en leur faisant mener des enquêtes parallèles, en utilisant les gouffres, souterrains très présents dans l’œuvre de Jacobs, mais rien n'y fait , j'ai été déçu. Là où les explications de l'onde Oméga de "La Marque Jaune" prenaient, j'ai eu le plus grand mal à suivre les paradoxes de l'Onde Septimus, ainsi rebaptisée par Mortimer.
En outre, les récitatifs de Dufaux n'apportent pas grand chose à l'histoire.Souvent, ils ne font que décrire la vignette: voir page 6 "pour offrir symboliquement à Mac Farlane" ne fait que relater l'action. Sans intérêt.
Dommage car, certains éléments sont vraiment bien amenés dans cette histoire. Avec, en premier lieu, la réapparition de Nasir, qui avait disparu à la fin de "La Marque Jaune", puis des personnages féminins intéressants à la Lady X, et un Olrik sur lequel on s’apitoierait presque.
Un début d'album prometteur mais qui n'a m'a guère convaincu au final.
Une seconde lecture me fera sans doute évoluer mon jugement.
En tout cas , je pense que les avis seront assez partagés sur cet album
L'adaptation faite par Alexis Nesme du roman de Jules Verne, les enfants du capitaine Grant #1 est assez fidèle au roman, que j'ai justement lu il y a peu de temps. En 48 pages, l'auteur résume parfaitement près de 252 pages de la première partie du roman (dans l'édition de "la pléiade").
Mais ce qui frappe ici, c'est la beauté des planches, les couleurs, la finesse du dessin et des expressions.
J'ai été ravi de retrouver les personnages de Jules Verne avec cette bd animalière.
L'aventure était osée et risquée car tout lecteur de Jules Verne garde en mémoire, les fameuses vignettes (en l’occurrence, les 172 vignettes de Riou )qui illustrent habituellement les romans de l'auteur.
Je n'avais jamais lu le roman éponyme de James Ellroy, ni vu l"adaptation cinématographique que Brian de Palma en a tiré.
C'est donc sans a priori que j'ai découvert cette bd.
J'ai tout de suite été séduit, voire impressionné par le dessin de Miles Hyman. Certes, on peut parfois regretter que certains visages soient parfois figé mais je me suis régalé à chaque page.
J'ai d'ailleurs pris pas mal de temps pour lire cet ouvrage de 166 pages, tant le scénario est complexe.
Mais le découpage de Matz, aidé par David Fincher (excusez du peu)en six chapitres permet au lecteur de reprendre son souffle dans une histoire qui aurait pu être confuse. L'ambiance des années 40 est très bien restituée (costumes, chapeaux, voitures et uniformes...tout y est)et outre une galerie de personnage assez importante,la véritable héroïne de cette intrigue, c'est la ville de Los Angeles , avec ses flics corrompus, sa mafia,mais surtout son industrie cinématographique, objet de toutes les convoitises.
Matz, scénariste du "Tueur" est d'ailleurs un amateur de polar (il en a écrit) et n'en est pas à sa première adaptation. En effet, il avait co-signé il y a deux ans, je crois, le scénario d'"Adios Muchachos", toujours chez "Rivages/Casterman", collection qu'il dirige. J'avais d'ailleurs eu l'occasion de m'entretenir avec lui lors d'une séance de dédicace chez mon libraire.
Mais revenons au "Dalhia noir" avec qui j'ai passé d'agréables moments (bédéphilement parlant, évidemment). Je vous conseille, si vous en avez l'opportunité d'acquérir la version "tirage de luxe", cartonnée et enrichie d'un cahier graphique.
Il s'agit d'un ouvrage qui mérite une lecture soutenue, de prendre son temps et que je relirai avec le même plaisir à la prochaine occasion.
Pour les 75 ans de Spirou, les éditions "Dupuis" multiplient les bonnes initiatives. Après la réédition commentée de "la peur au bout du fil", et le retour dans le giron de Dupuis d'Yves Chaland avec "Coeur d'acier",la réédition des"Robinson du rail" et d'autres albums, je me suis précipité vers ce pastiche des "aventures de Spirou, Fantasio et Spip" qui rassemble soi-disant des couvertures clandestines du journal "Spirou" pendant la dernière guerre.
L'exercice est réussi et Alex Sévérin, véritable auteur de cet album, mérite tout notre respect. En restant assez proche de Jijé, les dessins d'AL sont d'une grande beauté et il réussit la gageure de situer son style dans un style désormais révolu.
J'ai acheté cet album poussé par mon côté collectionneur, mais je prends un réel plaisir à relire, ce n'est certes pas le mot, mais plutôt à tourner les pages de ce faux art-book, plusieurs fois par semaine.
En rendant hommage à Tif et Tondu, par exemple, à toute une période révolue, cet album ou plutôt ce recueil iconographique, est tout simplement un des ouvrages incontournables de cette année.
La parution d'un album de Blacksad est toujours un évènement en soi.Même si j'avais trouvé quelques imperfections au précédent opus, je reste fidèle à cette série.
Avec "Amarillo", le récit est plus fluide que les précédents, plus léger aussi.Il s'agit d'un road movie dans lequel on se laisse emporter,à l'instar de la superbe couverture;une histoire beaucoup moins sombre que ses autres aventures, le tout ponctué de pas mal de traits d'humour.
On peut certes reprocher à John Blacksad de subir les évènements, de s'effacer parfois devant des personnages secondaires comme Chad, mais cela n'ôte rien au récit, ni au plaisir de la lecture.
Et que dire de la galerie de personnages : du Perroquet qui le prend en stop à Néal Beato, avocat véreux et compagnon de route de Blaksad, en passant par l'énigmatique Luanne, Diaz Canalès et Guarnido nous régalent littéralement.
J'ai lu ici ou là que le dessin de Guarnido était moins bon pour cet album. Je dois dire que je n'ai pas noté de baisse de régime à ce niveau et que les couleurs sont toujours aussi belles.
D'ailleurs je n'avais pas hésité, en marge des quatre premiers albums, à me procurer "Blacksad, l'histoire des aquarelles" sur les secrets de fabrication des albums à travers les "roughs" des planches, et si d'aventure une telle déclinaison de cet opus sortait, je me précipiterai dessus.
Une histoire au charme....félin
A la lecture de cet opus,il faut souligner tout d'abord une chose primordiale, c'est la beauté et la puissance des dessins de Rosinski.Pour ceux qui comme moi suivent cette saga depuis plus de 30 ans, l'évolution du travail de Rosinski est à souligner. Sans doute avec le nouveau souffle apporté par Yves Sente au scénario, Grzegorz Rosinski s'est senti pousser des ailes et a véritablement transcender sa méthode de dessin Il suffit pour cela d'ouvrir les albums comme "le mal bleu" où l'on ressentait une certaine lassitude du dessinateur.
Pourtant malgré ce nouvel élan, le scénario d'Yves Sente , ici, semble faire du sur place avec une bonne partie dédiée à une variante des "contes des milles et une nuits". Le côté narratif est assez lourd, et Thorgal reste assez passif, ce qui ne lui ressemble pas, dans la recherche de son fils.
Je n'irai dire que je me suis ennuyé à la lecture de ce nouvel opus mais je dois concéder que le spin off, "Kriss de Valnor" m'a beaucoup plus passionné que le présent opus de Thorgal.
C'est certainement la bande dessinée que j'attendais le plus cette année tant le tome 1 m'avait séduit.
Et je dois dire que ce second et dernier volume tient toutes ses promesses.
Que dire de plus? l'histoire est belle,le dessin somptueux et une fin ouverte comme je les aime.
Avec ce volume, Jim nous entraine à Rome, dans une Rome qui est une véritable invitation au voyage,comme dirait Baudelaire.Ayant passé le cap de la quarantaine, je me reconnais parfois dans les réflexions des personnages, en particulier Raphaël qui cristallise à lui seul toutes les interrogations d'une génération, tout comme le personnage d'Arnaud, qui , à l'opposé de Raphaël, semble garder les pieds sur terre. C'est finement souligné et souvent très juste.
A travers cette escapade amoureuse, Jim réussit un tour de force, celui de nous interroger sur nous-même.
J'ajoute que ce diptyque s'adresse, il faut le souligner, aussi bien aux lecteurs qu'aux lectrices. Il y a un côté féminin dans l'approche du couple qui devrait ravir la gente féminine dans cette lecture.
Le seul bémol, s'il en faut, que j'ai trouvé , réside dans le personnage magnifique de Marie, qui me semble un peu jeune pour une femme de 40 ans. Elle en parait au maximum 30.
Il faut tout de même souligner l'effort des éditions Bamboo d'avoir édité une édition spéciale dos toilé, identique à ce qu'avait fait le réseau canal BD pour le tome 1, en plus de l'édition commerciale courante.
Un des mes coups de cœur de cette année.
Très surpris que ce personnage très secondaire ait été choisi pour être le héros de ce spin off. Après tout, il n'apparait que dans quelques pages de Toutes les larmes de l'enfer , qui sont revisitées ici par S.Cuzor et LF Bollée.
Et là quelle surprise, j'ai trouvé cet opus parfaitement maitrisé et s'intégrant intelligemment dans la saga originale.
Décidément, LF.Bollée après le remarquable "Deadline" et le désormais incontournable "Terra Australis", nous offre encore une fois un récit de qualité, d'autant plus étonnant que l'on ne s'y attend pas. D'un personnage quasi insignifiant, on passe de la conspiration des XX (voir dossier n°2 dans" The XIII mystery: l'enquête"), à XIII, en passant par la famille Allenby. Bref un scénario béton autour d'un personnage qui n'apparait même pas dans la bible dédiée à la série par Van Hamme et Vance (à savoir "The XIII mystery: l'enquête")
Le dessin de S. Cuzor s'inscrit parfaitement dans le style de la série mère et Cuzor a su retranscrire toute l’ambiguïté du personnage de Billy Stockom.
Avec" la mangouste" ,et "le colonel Amos" , cet album figure certainement dans les meilleurs de ce spin off.
Après le désastreux « le ciel lui tombe sur la tête », les successeurs de Goscinny et d’Uderzo ne pouvaient faire pire. Et bien, avec cet album, Jean-Yves Ferri, à qui l’on doit le jubilatoire »De Gaulle à la plage » et Didier Conrad , dessinateur de la célèbre série « les innommables » pourtant très éloignée du style d’Albert Uderzo, nous offrent une très belle surprise.
Avouons-le tout de suite, cette reprise est assez réussie. Certes , on ne revient pas encore à l’âge d’or d’Astérix mais les deux auteurs respectent ici les canons de cette série avec les calembours (Je passe rapidement sur les dérivés de Mac Oloch , Mac II, Mac Abbeh … que Ferri nous décline avec habileté pendant 48 pages) sur les pict…ogrammes, les Décalcomaniens, l’eau d’ Hela (la déesse celtes des enfers),Buzz (le Dieu du bruit et des abeilles), la délochalisation, le rond point ;avec les engeulades légendaires entre Astérix et Obélix ; et aussi l’apparition des pirates.
Bref, le cahier des charges au niveau du scénario est rempli de la part de Jean-Yves Ferri. Je peux sans doute regretter l’apparition inutile de Numerusclausus, qui n’apporte pas grand-chose au récit, et je reste assez septique sur l’utilisation du monstre du Loch Ness, Afnor (l’énorme Afnor), véritable Rantanplan des mers, sur le schéma de l’accès à la grotte souterraine, deux éléments qui ne m’ont guère convaincus. Il faut ajouter que le personnage de Mac Abbeh m’a fait sérieusement songer à Acidenitrix (le félon du « Grand Fossé) et que j’ai été ravi de certains clins d’œil aux anciens albums (« il a encore raté une marche », calembour déjà présent dans « Astérix aux jeux olympiques »), hommage à Goscinny.
Que dire du dessin de Didier Conrad ? Simplement qu’il est dans la droite ligne de celui d’Albert Uderzo. Le style est vif, alerte bref une réussite pour cette reprise.
Pour les amateurs, je ne peux que vous conseiller de vous ruer, comme moi, sur le tirage de luxe qui outre, le grand format proposé, offre un riche cahier de « bonus » comme on dit à présent (documents de travail, dessins inédits) , et surtout une superbe version crayonnée de l’album par Didier Conrad sur papier spécifique (une merveille), le tout avec sous une forme « dos toilé » qui mérite vraiment le détour.
Une belle surprise donc.
Laissez-vous tenter.
Pour les 75 ans de Spirou, les éditions Dupuis font les choses en grand. Outre cette réédition des "Robinson du rail", il faut souligner le retour dans le giron des éditions Dupuis du Siprou d'Yves Chalan ("Cœur d'acier") et le formidable canular d'Alec Severin, "Spirou sous le manteau".
Cet album est d'abord le résultat radiophonique d'émissions émises sur la RTBF en 1963, dont malheureusement aucune trace n'a été conservée!
Quel dommage tant à la lecture de ce texte (car il ne s'agit pas d'une bande dessinée), on sent la verve de Franquin mais surtout de ce personnage légendaire du journal Spirou, à savoir Yvan Delporte.
J'ai littéralement dévoré cette histoire qui , entre la nonchalance de Gaston Lagaffe et la vitesse de ce train lancé à toute allure à cause d'un certain Gaston L.est fort bien menée.
Il faut lire cette aventure comme un roman avec des personnages certes déjà connus du grand public (Spirou, Fantasio, Gaston) mais aussi un ministre des transports atypique, et des chefs de gare très consciencieux !
Soulignons, par ailleurs les pages illustrées par André Franquin et Jidéhem, qui ponctuent ce récit très drôle.
Avec une édition de qualité (avec dos toilé), les éditions Dupuis nous offrent un album digne des 75 ans de Spirou.
Album à découvrir donc.
J'ai attendu que les éditions canalbd sortent enfin ce tirage de luxe pour me plonger dans cette aventure.
Il s'agit là certainement de l'un des albums les plus intelligents et remarquables qu'il m'est été donné de lire en cette rentrée.
Explorant les failles de Victor Hugo (son désespoir après la mort de Léopoldine, son goût des séances de spiritisme, son aversion contre l'Empire), Esther Gil nous propose un scénario finement ciselé, très éloigné d'une biographie classique. En effet, c'est une véritable énigme policière que l'on suit tout au long de ces 93 pages, énigme policière ponctuée d’événements et d'autant de personnages qui alimenteront l’œuvre de l'écrivain. On y croise en effet,Gavroche, Vidocq (qui deviendra Javert sous la plume de Victor Hugo) mais nous assistons également à la célèbre scène de fuite dans les égouts de Paris que l'on retrouvera dans "les Misérables" mais aussi en toile de fond, nous découvrons l'histoire de John Charles Tapner, dont s'inspirera Victor Hugo pour son pamphlet "le dernier jour d'un condamné à mort". Et l'auteur ose même une explication assez personnelle du port de la barbe par le Poète.
Cet album s'inscrit dans la droite ligne du combat de Victor Hugo contre Napoléon III, avec un empereur plus vrai que nature sous les traits de Laurent Paturaud.
Car la force de cet album réside sans doute dans les magnifiques planches de Laurent Paturaud, aussi à l'aise pour nous décrire la cour de l'Empereur, que les bas fonds de Paris.Mais il excelle dans les personnages, surtout les personnages féminins, qui sont de toutes beautés sous ses pinceaux. Il suffit pour s'en convaincre de vous plonger dans la cahier d'esquisses, qui est presque trop court!
Pour les amateurs, je vous conseille les éditions canalbd qui proposent un dossier historique (en plus des esquisses) reprenant les personnages et événements présents dans cet album.
Bien sûr, vous ne pouvez refermer ce livre sans découvrir ce poème que tout les écoliers ont appris, sous un autre angle:
"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends
..."
7 ans après la fin de UW1, Denis Bajram nous revient avec un nouveau cycle de 6 volumes. Je sais cela va être long mais,pour un lecteur comme moi qui a décidé d'arrêter l'achat de série à rallonge, il est difficile de résister à la tentation.
On retrouve l'univers de UW1, avec le fameux Wormhole, les CIC et l'ombre de Kalish, omniprésent dans l'album.
Mais cette fois, c'est autour d'une fille ,Théa,descendante de Kalish que semble évoluer ce nouveau cycle.
Et il démarre sur les chapeaux de roues: attentat impressionnant, apparition de triangles mystérieux (voir sur la couverture) et d'autres phénomènes encore qui font de cet opus un véritable "film catastrophe".
C'est bien amené, toujours découpé par chapitre reprenant, en incipit, la fameuse Bible de Canaan.
Que dire du dessin de Barjam,qui avec des mises en pages audacieuses, est toujours aussi bon, dans la droite ligne du précédent cycle.D'ailleurs il a conservé sa technique du dessin réalisé à la palette graphique.
Me voici donc reparti pour un nouveau cycle, et cela,pour mon plus grand plaisir.
Après avoir relu" Frenchman" , je me suis plongé dans le dernier ouvrage de Patrick Prugne, "Pawnee". Car s'il est annoncé comme un one shot, cet opus n'est ni plus ni moins, la suite de" Frenchman", reprenant la destinée des principaux protagonistes huit ans plus tard.
Mais ce qui retient l'attention à première vue, c'est la beauté des planches de Prugne. J'ai pris beaucoup de temps à découvrir cet album, tant les paysages y sont magnifiques (et je ne vous parle pas des doubles pages, ni du cahier graphique imposant que nous offrent les éditions Daniel Maghen)
Par rapport à" Frenchman", le rythme est plus soutenu et le scénario plus dense, nous amenant parfois des surprises.
Peut-être un peu cousu de fil blanc, les dernières pages sont somptueuses, et teintées d'émotion. D'ailleurs, dans un de ses commentaires dans le cahier graphique, Patrick Prugne écrit "je crois bien que je voulais dessiner le silence", et bien le pari est réussi dans les dernières pages (pages 72 et 73)où tout est dit , presque sans dialogue.
Un album à lire mais surtout à relire, en prenant son temps.
Après le très réussi et remarqué "Terra Australis"-une de mes meilleures lectures de 2013-,LF Bollée nous revient avec un western haut en couleur, illustré par Rossi, à qui l'on doit déjà la série "W.E.S.T".
Ce qui frappe en premier, c'est évidemment le dessin et les couleurs de Rossi, qui sont tout simplement magnifiques, même si l'option prise par Rossi est telle que les premières pages, inondées de lumières sont parfois déconcertantes et à contrario, certaines scènes se déroulant de nuit ressemblent à de véritables photographies. C'est étonnant, déstabilisant mais cela donne des planches superbes.( en outre la mode étant au cahier graphique, on en prend plein la vue dans le supplément proposé)
Côté scénario, je m'attendais plus à une histoire plus sur les camps de prisonniers qu'à cette vengeance que l'on suit sur plusieurs années. Même si le thème de l'homosexualité est assez inédite dans le monde du western, LF Bollée nous le dilue dans l'Histoire des Etats Unis, celle de la guerre de Sécession, du Ku Klux Klan et de la désolation des Etats du Sud.
Un très bel album donc, qui mérite vraiment le détour pour cette rentrée
Avec "Atar Gull", le duo Nury et Brüno nous avait déjà livré un album remarquable. Encore une fois, leur nouvelle collaboration débouche sur une histoire qui ne restera pas inaperçue pour cette rentrée.
En rendant hommage aux cinéma américain des années 50 (je pense en particulier à l'ambiance de "Traquenard" de Nicholas Ray (1958) ou encore de celle d'"Un homme est passé" de John Sturges (1954), références d'ailleurs rappelée dans la très belle édition en noir et blanc, limitée à 1 200 exemplaires, publiée chez Dargaud.
L'ensemble des canons du polar américain est présent dans cet album: le gangster, la belle, la ville aux mains d'une famille,une vengeance qui se dessine et des tueries en série que ne renieraient certainement pas un certain Quentin Tarantino.
Cet album est simplement jubilatoire. Le scénario de Fabien Nury, même s'il reste très éloigné de son chef d'oeuvre "Il était une fois en France", est de très bonne qualité.
Le tout servi sur un dessin très élégant de Brüno, qui prend toute son ampleur dans l'édition en noir et blanc proposé par Dargaud.
Un scénario puissant, un dessin superbe, bref un album très réussi et qui marquera sans doute cette rentrée.En outre, la voix off, style "le tueur" vient renforcer l'aspect romanesque de l'aventure.C'est certes un scénario classique, assez loin de ce que nous avait proposé Brüno avec son irrévérencieux et très déjanté "Lorna", paru en mai 2012.
A noter que deux versions sont proposées; une, mise superbement en couleur par Laurence Croix; l'autre , plus sobre, en noir et blanc, comme les éditions Dargaud l'avaient fait avec "Atar Gull".
Pour ma part, je n'ai pu résister à l'achat des deux versions.
Un second one shot est dores et déjà prévu, qui,aux dires des auteurs, pourrait se situer chronologiquement avant le présent opus, album que j'achèterai évidemment les yeux fermés.
J'avais découvert Manuele Fior avec le formidable Cinq mille kilomètres par seconde, primé à Angoulème il y a quelques années.
Avec ce dernier album, nous sommes à milles lieues de son précédent album.
Avec une histoire se déroulant en 2048, et le tout en lavis noir et blanc, Manuele Fior rompt complétèment avec son dernier succès. Graphiquement, rien à dire, les dessins sont superbes, les sous entendus entre les pages 94 et 97 , repris plus explicitement à la fin du récit (vers les pages 162/163) sont fort bien construits et j'avoue que le style m'a vraiment conquit dans l'achat de cet album.
Cependant malgré deux lectures attentives, j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Bien sûr , l'histoire du couple de Raniero m'a tout de même ému mais l'histoire avec du psychologue avec Dora, tout deux témoins de phénomènes extra-terrestres m' a beaucoup moins convaincu.
Entre science fiction et roman graphique, j'avoue avoir du mal à me faire une opinion définitive sur cet album.
Malgré des approches graphiques audacieuses, je n'ai pas réussi à rentrer dans cette histoire
J'aime beaucoup le style d'Olson qui se rapproche de celui de G. Levis, un des maîtres de la bande dessinée érotique contemporaine, à mon humble avis.
Les éditions "dynamite" nous offrent ici les trois volumes de "mi anges, mi démons", parus en 1994 dans la collection "le Marquis" de Glénat....toute une époque.
Avec une prédominence donnée aux aventures lesbiennes de Wanda, interprète internationale, et de Cory, esthéticienne-toutes deux dotées de poitrines opulentes- ce récit reste sensuel, parfois pornographique mais dessiné de telle manière que cela apparait rarement vulgaire. L'auteur certes garde une vision le plus souvent consentante de la femme face aux désirs des hommes, ce qui ne correspond pas du tout à la réalité mais aux fantasmes des lecteurs masculins et d'une forme de cinéma érotique de la fin des années 1970. Cette soumission de la femme peut paraitre dérangeante (voir l'épisode du tailleur)mais cela illustre un certain état d'esprit de l'époque.
Olson renoue, en outre,avec la dernière histoire, avec le mythe de la belle et la bête,comme il l'avait déjà fait avec "Julia", publié dans "BédéX".
Un album de qualité, servi par un scénario tout de même construit pour ce genre de récit.
Mais quelle épopée que cette aventure où nous entrainent LF Bollée et Philippe Nicoux.
Je ne m'attendais pas à une telle lecture en commençant ce pavé. Littérallement, nous sommes proches d'un récit digne de l'Odyssée avec des personnages emblématiques comme le colosse Caesar ou le freluquet John Hudson,sans oublier le gouverneur Phillip et le romantique lieutenant Ralph Clark .
Ce récit qui m'a vraiment surpris est mené de main de maître. Au cours des premières pages nous découvrons les principaux protagonistes de cette fantastique aventure: les déportés constitués de bagnards et forçats dans un Londres du XVIII éme parfaitement reconstitué par le dessin sublime de Philippe Nicoux,-avec de magnifiques planches consacrées aux fameux pontons et à la prison de Londres- et les marins de sa royale Majesté, le Roi Georges.
Cette aventure sur plus de 500 pages nous retrace non seulement le voyage maritime vers la future Sydney mais aussi un reportage sur ces futurs colons, condamné(e)s à des peines diverses et qui peupleront le nouveau continent.
En composant des pleines planches superbes, Philippe Nicloux nous offre un récit en noir et blanc d'une beauté à couper le souffle, le tout servi sur un scénario en béton de LF Bollée, dont je suis la carrière depuis plusieurs années.
Ouvrage imposant s'il le faut, assez cher également, mais qui a su, aux dires de l'éditeur, conquérir un public assez large.
Pour le moment, il s'agit pour moi, d'une des meilleures bande dessinées que j'ai lues depuis ce début d'année.
Dépaysant, instructif, intéressant et surtout bien dessiné.
Que demandez de mieux ?
Hasard de mes lectures, peut-être que non, je venais d'achever le récit de Kenneth Anger "Hollywwod Babylone", quant j'ai découvert ce one shot remanié "une vie à écrire" de Liman et Felix
Fort bien documenté, ce récit retrace l'ascension d'un scénariste et d'une starlette dans le monde impitoyable du cinéma d'Hollywwod des années 30. A travers la recherche d'une nouvelle star pour incarner Cléopatre, on retrouve l'obsession du génial David O Szenick pour la recherche ,à travers tout le pays, de sa Scarlett O'Hara, future héroïne de son film mythique "Gone with The Wind", mais on trouve aussi dans cet album des procédés plus sordides pour attirer des jeunes filles dans les griffes des producteurs d'Hollywood.
D'ailleurs ce récit mèle , tout au long de la lecture, fiction et réailté: entre le proçès , véridique d'Errol Flyn et la séparation de Clark Gable avec Carole Lombard (faux car il était amoureux fou de sa femme, et son accident mortel en avion rendra Clark Gable inconsolable), nous oscillons dans un monde où le mensonge l'emporte souvent sur la réalité.
Derrière une superbe couverture, se cache une histoire fort bien dessinée et qui renvoie vers un univers tout de même très intriguant.
Une lecture assez agréable.
A l'origine, une seul album aurait du être édité sous cette formule, commentée par Jean louis Bocquet et Serge Honorez, "Bravo les Brothers"(avril 2012).
Devant le succès de cette édition, les éditions Dupuis ont choisit de relancer les format courts de "Spirou et Fantasio", sous cette nouvelle collection. Après "Bravo les Brothers" (superbe édition au demeurant), est venu "la foire aux gangsters", et à présent "la peur au bout du fil", avant "les petits formats" et "vacances sans histoire".
Si par rapport aux précédents albums publiés dans cette édition spéciale, les planches originales sont moins nombreuses, je craignais, qu'au vu, de la faible pagination de cette histoire, les commentaires soient de moindre qualité.(il est vrai que les deux albums précédents comportaient 83 pages contre 62 pour celui-ci).
Et bien, non, j'ai dévoré cet opus de très bonne tenue, qui malgré un prix assez élevé, m'a conquis.
Les commentaires sur les personnages récurrents du village, et sur la mise en perspective par rapport au "prisonnier du Bouddha" sont bien amenés.Et, les différents entre Greg et Franquin (à propos de l'invention du Métomol) sont intéressantes à souligner.
En tout cas, rien que pour la nouvelle colorisation de cette aventure, il ne faut pas manquer l'acquisition de cet album.
J'achète le prochain opus, les yeux fermés
J'ai connu un Jean Van Hamme plus en forme dernièrement avec, par exemple "le Télescope" mais là avec ce dernier volume de Wayne Shelton , j'avoue que je ne retrouve pas le panache de notre scénariste de talent.
Comme son héros, Van Hamme vieillit et finit par nous offrir de grosses ficelles scénaristiques qui finissent ressembler à des cordes.
Cette histoire de billet de tombola passant de mains en mains finit par lasser et le traquenard dans lequel tombe Wayne Shelton se voit à 1000 miles à la ronde.
J'ai arrêté d'acheter cette série depuis presque 3 ans et je me contente de l'emprunter à la médiathèque, ce qui est amplement suffisant.
Une série de catégorie B qui se lit avec plaisir (après tout, l'action et l'humour s'y conjugent patfaitement) mais qui reste bien inférieure à ce que Jean Van Hamme nous avait habitué, avec tout de même un dessin très agréable.
Paru initialement sous le titre du "Sourire de la baby-sitter" chez Soleil il y a trois ans - avec seulement 2500 éditions vendues-, la première partie de ce récit a entièrement été refondue et nous retrouvons , cette fois çi, sous le label de Vent d'Ouest, le récit complet sous un format assez original et surprenant avec cette fois 148 pages d'une histoire complète.
Avec ce nouveau découpage et un nouveau rythme, les auteurs espèrent trouver une nouveau public.
Pari réussi, car si j'étais passé à côté de la précédente édition à l'époque (j'achète de moins en moins de série-même courte-et je privilégie les one shot), cette histoire m'a tout de suite séduit.
Depuis quelques années, je suis de près les bd signées Jim ("petites éclipses" et surtout "Une nuit à Rome" figurent dans mon Panthéon des bd inoubliables) et avec cet album , Jim nous offre une histoire amusante, originale et surtout rafraichissante.
J'ai littéralement dévoré les aventures de Calista et d'Anna qui se lancent un défi de taille: celui de virer la femme de Jean, chez qui Calista fait du babby-sitting , pour s'emparer de l'appartement de 160 m2, accessoirement du mari, et de la belle vie attenante....
Avec ce scénario certes classique, on pourrait s'attendre à une bd classique mais Jim sait doser les surprises, et elles ne sont pas les moindres dans ce récit., je ne vous en dit pas plus.
Sur un dessin assez proche de l'univers de manga, pour lequel je ne suis pourtant pas porté, cette bd se lit avec grand plaisir et se dévore avec délice.
Que demander de mieux?
Pari réussi, donc, pour les auteurs.
Je suis un inconditionnel des aventures de "Spirou & Fantasio" de la période Franquin. Pourtant, dans ma jeunesse, je suivais dans l'hebdomadaire"Spirou", dans les années 75 les aventures du célèbre duo, repris par Tome & Janry sans enthousiasme. (trop moderne pour moi à l'époque, trop loin de l'univers de Franquin). Pourtant un seul dyptique , découvert sur le tard je l'avoue, tirera son épingle du jeu avec "la vallée des bannis"
Avec "Machine qui rêve", il m'a fallu y revenir à plusieurs reprises avant d'en saisir vraiment le sens.
Déconcertant, dérangeant, Tome & Janry bousculaient tout les codes régissant cette série par un dessin plus adulte, un scénario d'actualité et surtout une absence totale d'humour qui pourrait faire de cette aventure un one shot à part.
Un Spirou adulte où Sophie succède à Seccotine, et où la trame dramaturgique l'emporte sur le côté comique de la série.
Je comprends qu'un grand nombre de lecteurs soit passé totalement à côté de cette histoire.
Pendant longtemps, j'ai également mis de côté cet album avant d'en redécouvrir sa richesse et sa modernité.
Un des meilleurs voire le meilleur album de la période de Tome & Janry.
Début très prometteur pour cette nouvelle série d'Eric Stalner.
On rentre dans le vif du sujet dès les premières pages, et ce premier volume se lit avec plaisir, sans aucun temps mort.
Même si la couverture de l'album nous donne une idée du monde fantastique dans lequel Guiseppe Amarino, le projectionniste ambulant, va se trouver confronter, le recit se déroule dans la Sicile de l'immédiate après guerre.
Il faut d'ailleurs souligner la beauté des dessins d'Eric Stalner, qui nous offre des décors siciliens somptueux.
Même si les mystères sont assez nombreux dans cet opus (qui est Vito? qui a filmé de court métrage fantastique, quelles sont les motivations de ses poursuivants....), l'histoire reste linéaire.
Un bon album qui j'espère, augure d'une bonne série.
Une belle surprise, en tout cas, pour moi.
Voici certainement un des ouvrages les plus complets dédiés à l'un des plus grands auteurs de l'âge d'or de la bd franco-belge, à savoir Maurice Tillieux.
C'est encore une fois les éditions Daniel Maghen qui nous offrent un magnifique écrin pour l'oeuvre de Tillieux.
Essentiellement basé sur son oeuvre majeure, "Gil Jourdan", ce pavé de plus de 320 pages, reprend pourtant avec d'innombrables et remarquables iconographies ses autres oeuvres, moins connues des bédéphiles comme "Félix" (essayez d'ailleurs de ous procurer cette superbe série, sans doute malheureusement oubliée, dans la collection" Niffle", en noir et blanc), ou encore "Marc Jaguar" ou le savoureux "César et Ernestine", dont l'intégrale est parue l'année passée, et que je relis toujours avec plaisir).
Mais revenons à "Gil Jourdan", que nous redécouvrons içi avec des superbes planches (dont certaines accompagnées de leurs "bleus", magnifiques à proprement dit)à travers les nombreuses planches aux couleurs d'origines, parfois en noir et blanc de "Libellule s'évade", en passant par l'indispensable et incontournable " la voiture immergée", jusqu'au "Chinois à 2 roues", bref les premiers albums de Gil Jourdan.
D'une qualité iconographique sans précédent, cet ouvrage m'a donné envie de redécouvrir les Gil Jourdan en rachetant la dernière édition en date, fort bien réalisée au demeurant, de l'intégrale consacrée à ce détective.
Un ouvrage indispensable pour les amateurs du 9ème art.
Après un second cycle, il faut l'avouer assez raté (d'ailleurs j'ai arrêté de l'acheter à ce moment),ce début de troisième cycle relance mon intérêt pour la série.
Après des interrogations altermondialistes de bas étage à la José Bové, notre tueur revêt enfin un nouveau costume, celui du James Bond du Tiers Monde. Et je retrouve là, mon Tueur, à la fois instigateur de son destin et manipulé par d'autres personnes, bref " le Tueur " du premier cycle, qui exécutait de sang froid, sans se poser de question, un tueur méthodique et à l'affût de tout danger.
Graphiquement Jacamon est au top avec cet album, jouant d'innovation avec les premières pages,et nous proposant ces fameuses planches "façon puzzle"(pages 24,25,26)
Bref, un album qui relance enfin mon intérêt pour cette série.
De l'action, du suspens, des exécutions et quelques surprises...à lire évidemment.
Après 3 ans d'attente, je découvre enfin la seconde et dernière partie de cette aventure.
j'avoue que le dessin y est toujours aussi excellent voire remarquable.La couverture de cet album reprend en outre les mêmes personnages que ceux figurant sur le premier volume, mais dans des postures fort différentes.
J'ai retrouvé dans cette seconde partie, toute l'atmosphère des années 70: la canicule de 76, le célébre "pull over over rouge", les années Giscard, les syndicats, le débat sur la peine de mort, la conduite sans ceinture de sécurité.
J'avoue tout de même avoir été assez déboussolé par cette fin ouverte.
Mais ce dipthyque vaut surtout,je le rappelle, par le formidable dessin, lumineux,explicite, et surtout très réaliste de cette ambaince des années 70 (regardez les pages 58 à 60 qui sont formablement ancrées dans cette époque)
Je pense que cet album devrait receuillir les suffrages des lecteurs nés dans les années 70
Je ne suis guère un inconditionnel des ouvrages de Vivès (seuls trouvent grâce à mes yeux "Polina" et l'irrésistible "Les melons de la colère"), pourtant avec" LastMan" , cosignés par Balk et Sanlaville, j'ai pris une véritable claque.
D'une part, il s'agit d'un formidable divertissement,comparé à tort dans la presse spécialisée à un manga.(les magazines Zoo, DBD et CaseMate consacrent ce mois çi de longs articles sur cette nouvelle série). Le ton adopté est drôle, enlevé et enjoué (le personnage de Richard Aldana est riche en bons mots et possède un caractère d'un véritable ours), et j'avoue avoir passé un excellent moment à la lecture de ces presque 200 pages.
D'autre part, le dessin , même s'il n'est pas signé par Vivès, l'étoile montante de la bd actuelle, s'apparente à son style si particulier.
Avec ce premier volume, de nombreuses intrigues peuvent se développer avec le temps (d'où vient Richard Aldana?, comment vont évoluer ses rapports avec la très belle Mme Valba? comment va réagir le Maître Jansen?, qui est ce mystérieux personnage s'intéressant au tournoi?)
Bref un premier volume prometteur et innovant dans la production franco-belge actuelle, qui mérite vraiment toute votre attention,(le tirage initial étant prévu à 30 000 exemplaires, Casterman prévoit tout de même un succès éditorial populaire)et qui sera suivi dans l'année 2013 par la parution des deux prochains volumes.
J'attends donc la suite avec impatience.
Longtemps, je tournais autour des livres de Varenne,sans pour autant en acquérir un. Et puis avec Hot Dreams , j'ai sauté sur l'occasion et j'ai succombé à l'achat.
Je connaissais de loin l'oeuvre de Varenne et j'avoue que son trait réaliste et surtout élégant m'a séduit.
Derrière une superbe couverture volontairement suggestive, "Hot Dreams" regoupe autour de cinq thèmes (Rêveries, Libertinages, Découvertes, Rencontres et Vagabondages) près de 60 histoires coquines de 5 à 6 pages , publiées dans le mensuel "Union" entre 2001 et 2007, bref 320 pages dédiées au sexe. (Si vous voulez des révélations sur les débuts de ce journal, reporter vous à un roman d'Alexandre Jardin,qui en dit long sur les débuts éditoriaux de ce mensuel pour adultes).
D'ailleurs, les scénarii sont signés Adam de Lichnana, actuel patron du journal "Union"
Malgré des scénes très explicites, le dessin de Varenne, de par son trait, sont plus versées vers l'érotisme que vers la pornographie. Varenne ne décrit pas la même chose que Bruce Morgan ou encore qu'Ardem.
Certaines histoires relèvent d'ailleurs plus de l'humour ( je pense notamment à "Hot menhir" ou encore "Love cérébral record" voire "Hot Cap") que de la pornographie.
Il faut aussi souligner la très belle qualité éditoriale de ce livre, publié par "Page 69"
Un véritable Ovni que cette bd intitulée sobrement Souvenirs de l'Empire de l'Atome , de Thierry Smolden (à qui l'on doit déjà cette superbe série Ghost Money et A. Clerisse, dont je découvre le dessin)
Tout d'abord, un Objet éditorial de grande qualité édité étrangement par Dupuis alors que le format le rapprochait plus des albums en provenance de "Futuropolis".
Découpée en plusieurs chapitres, qui vont dans le désordre de 1926 à l'an 110 000 dans le futur, en passant par l'année charnière 1958, cette histoire peut paraître confuse, voire compliquée mais elle bénéficie d'un scénario en béton qui en fait une lecture très fluide et très agréable.
Bref, cette bande dessinée est un véritable régal, voire la révélation de l'année 2013.
Véritable hommage aux thèmes de science fiction developpés dans les années 50 (et inspirée apparemment d'un fait divers réel), cet album réconcilie à la fois le franco-belge (avec l'exposition universelles de Bruxelles de 1958 ) et l'inspiration des bd américaines de science-fiction.
On y croise d'ailleurs un André Franquin et une rousse plantureuse et incendiaire issue de Mad Men)un clone de Zorglub, et certainement d'autres références (une ford T, un Georges Bush Sr qui mériterait une seconde lecture.
Ouvrage fort riche et à plus d'un titre intéressant, qui , s'il le fallait, est encore réhaussé par le magnifique dessin décalé d'Alexandre Clarisse qui donne à cet album à la fois cet aspect désuet des années 50 et toute sa modernité.
Un comble, non?
Bref, s'il ne fallait conseiller qu'un seul livre à lire depuis ce débur 2013, ce serait sans nul doute celui-là.
J'avais été assez critique sur la sortie de l'édition commentée de "Bravo les brothers" de Franquin. En effet, je ne voyais pas l'utilité d'acquérir un tel album pour une personne comme moi qui possède déjà l'édition en album couleur, celle en noir et blanc publiée chez Niffle et de nombreux ouvrages sur Franquin (comme "le monde de Franquin", et " comment on devient créateur de bandes dessinées" ,entretiens de Franquin avec Philippe Vandooren).
Pourtant, au hasard de mes pérégrinations dans une librairie, je suis tombé sur cet ouvrage et j'avoue que j'ai rapidement été séduit par l'apport de José-Louis Bocquet sur le dessin de Franquin.
C'est intelligent, bien replacé dans le contexte de l'époque et surtout très instructif, et fort bien documenté, même pour un amateur assez éclairé comme moi, de bandes dessinées.
La partie fac similé des planches en noir et blanc vaut véritablement le détour, tout comme les anecdotes consacrées au monde animalier cher à André Franquin.
Certes, cet album est assez cher , mais revisite intelligemment l'ensemble des personnages qui peuple la rédaction du journal de Spirou (de M.Boulier à de Maesmaeker, de Lebrac et Prunelle, en passant Mlle Jeanne et un certain Y. Delporte).
Une véritable bouffée de nostalgie qui fait du bien, à l'heure où les nouveautés bd ne sont guères attractives à mon goût et une leçon à la fois de narration et de dessin sur vingt pages pour une aventure que Franquin affirmait :"Et cette histoire, quand on me montre tous mes albums, c'est celle que je relis avec le plus de plaisir. C'est une histoire qui me fait rire, et cependant je ne ris pas souvent de mes propres productions, ne serait-ce que par modestie, mais enfin j'affirme, qu'ici, je rigole."
J'ai d'ailleurs cédé le même jour à l'édition commentée de la foire aux gangster , autre histoire courte de Spirou et Fantasio.
Je précise qu'il est bon de prolonger ces deux albums par une lecture de "Morris, Franquin, Peyo et le dessin animé" de Philippe Capart et d'Erdwin Dejasse (éditions de l'an 2, paru en 2005) ouvrage remarquable sur un aspect assez inédit des 3 auteurs phares du journal "Spirou", dont je vous reparlerai plus tard.
J'avais emprunté les quatre premiers volumes de Thermae Romae et devant de bonnes critiques dans les journaux, je m'attendais à lire quelque chose d'intérressant.
Que neni !
On tourne en rond,
le premier volume est répétitif avec ce Geo Trouvetout des bains douches qui ne cesse de se noyer dans son bain pour réapparaitre dans le futur pour enfin ramener dans son époque (vous suivez?) une création du futur (pomme de douche, baignoire...)
Je me suis un peu lassé de cette histoire.
Le début du tome 2 est plus prometteur car on s'attache plus au personnage et à son époque (avec l'empereur Hadrien) qu'aux thermes romains. Hélas, on revient encore dans ce travers avec alternance d'histoire antique et "retour vers le futur" japonais.
J'ai arrêté ma lecture à ce tome 2 et je n'irai pas au delà.
Ce n'est pas demain la veille que je me réconcilierai avec les mangas
Toujours aussi agréable, cette série signée Leone Frollo, que je classe parmi les plus grand dessinateur en matière d'érotisme.
Dans ce quatrième opus, nous poursuivons les aventures des pensionnaires du One Two Two, bordel parisien où se déroulent de drôles d'aventures.
Avec humour, mais aussi ironie, Frollo nous présente une histoire qui, à l'époque de sa parution , avait subi les foudres de la censure : "le coeur d'une mère", histoire d'inceste entre une mère et son grand dadais de fils.
L'aventure suivante,"une chatte pour le roi" oscille entre le cirque et le bordel.
Enfin, "cri d'amour" revient sur un ton plus grave sur les dangers que peuvent rencontrer ces prostituées, même de luxe.
Trois histoires, trois approches différentes d'un monde que Frollo nous fait revivre avec talent.
Un dessin impéccable, des femmes fort bien mises en valeur.
Bref, une bande dessinée de qualité, encore une fois.
Quatre années, il aura fallu attendre quatre ans pour avoir la suite du "roi des mouches" ,- je ne dis pas connaitre la suite car le suspense n'était tout de même pas si insupportable que cela à la fin du premier opus-.
On retrouve le personnage d'Eric dans un univers toujours aussi glauque: boissons, sexe, trafic ; mais aussi les petites chroniques autours des personnages (d'ailleurs la galerie de personnages s'étoffe dans ce volume),évoluant dans des décors dessinés à la règle.
C'est carré, d'ailleurs tout est carré: le dessin, les rares phylactères, les récitatifs, le scénario! Car il n'y a pas ou peu de bulles mais des récitatifs intérieurs qui donnent au récit un caractère encore plus oppressant.
C'est toujours aussi sombre, aussi malsain, noir très noir mais superbement dessiné.
A noter que ce second volume est édité par Glénat (collection Drugstore) après l'avoir été par Albin Michel (pour le premier volume). Glénat a conservé le même format et la même qualité de papier que l'éditeur précédent. Seuls changement notables: le prix et la numérotation des pages.
Une bande dessinée de 64 pages qui demande, en outre, beaucoup de temps pour la lire, et cela, n'est pas banal par les temps qui courent.
Mezzo et Pirus signent là , une nouvelle fois, un petit bijou
Très peu de bandes dessinées peuvent se targuer de m'avoir autant pris aux tripes. Acheté sur les conseils d'un ami, j'ai été véritablement emballé par cet album. Tout d'abord coup de chapeau à Albin Michel, qui avait édité un objet de qualité .
La couverture, sobre et peu explicite, attire naturellement l'œil. Mais "le roi des mouches" ne se résume pas à cela, non. C'est noir, c'est malsain, c'est glauque mais pourtant que c'est bien. Une véritable étude scientifique sur un microcosme d'individus désœuvrés et sans morale. Pirus nous décrit un monde noir, découpé en une dizaine de chapitres où histoires et personnages se croisent et se recroisent, un véritable puzzle de 62 pages. La forme narrative choisie (que des monologues, exceptés quelques dialogues vers la fin) accentue ce sentiment d'assister à une enquête sociologique sur les habitants d'une ville paumée. En plus, le dessin de Mezzo est beau, précis, et les personnages sont souvent face à nous (comme à une caméra), comme s'ils répondaient à une interview. Malgré le malaise qui se dégage du livre, on s'attache à cette bande de désœuvrés. Un livre étrange, dérangeant, très dense et surtout excellent. Une découverte pour moi en tout cas.
Une petite pépite teintée d'émotion que ce Beau Voyage signé Springer & Zidrou.
Hasard ou pas, je viens de lire coup sur coup "Folies Bergère" et "la peau de l'ours" de Zidrou, auteur que je découvre donc.
J'éprouve aussi une certaine admiration depuis des années pour le dessin de Benoit Springer, qui depuis "Volunteer", a bien évolué.
C'est une histoire tout en finesse qui nous est présentée, avec des rapports père-fille, difficiles sur fond de drame familial que l'on dédouvrira vers la fin. Si le thème de la mort est souvent abordée en bande dessinée,("les funérailles de Luce", par exemple signé d'un certain......Springer), Zidrou le traite en parrallèle avec des scénes de sexe assez suggestives tout de même.
Après une première lecture, des scénes très fortes ressortent: l'enterrement, "l'accident" mais surtout la superbe page émouvante du répondeur(page48).Mais cet album mérite surtout d'être relu, signe de qualité.
Découpée en sept chapitres, cette chronique familiale entrecoupée de flashes-back est une belle surprise en ce début d'année 2013.
Une bd intimiste et sensible.
Deuxième volume consacré aux films de Justine. Cette fois, Justine est moins farouche que dans « Vidéos privées » puisqu’elle saute le pas, sans jeu de mots, pour se lancer dans le tournage amateur pornographique, sur une île paradisiaque, avec un autre couple, et d’autres figurants dont Maurice, un gringalet monté comme un âne !
Comme à son habitude, Ardem demeure très explicite dans les scènes de sexe (les 90 premières pages consacrées au tournage sont vraiment hot !), et aime dessiner les femmes aux poitrines opulentes.
Mais certaines pages sont plus axées sur les états d’âme d’Aurélie , quasi jeune vierge effarouchée, parmi des acteurs d’un jour, avides de sexe. D’ailleurs cet album offre beaucoup plus de textes qu’à l’accoutumée dans ce genre d’ouvrage (on a même droit à des pages entière de texte, si !si !)
Le livre tout entier est racontée par Justine, qui dans un gang bang endiablé, nous fait profiter de ses commentaires osés.
Cette bd se concentre beaucoup sur initiation d’Aurélie aux perversions sexuelles qu’au personnage de Justine, à présent véritable pro du X amateur !
Même si cette bd n’est pas forcement très morale (la femme toujours soumise aux désirs masculins, et y prenant du plaisir à la longue), elle demeure néanmoins une très bonne bd pour adultes, avec ici un scénario qui tient la route sur plus de 200 pages, ce qui est rare dans le genre. J’ai nettement préféré cet opus au précédent « vidéos privées ».
Pour adultes, only !!
C'est certainement un des meilleurs Bouncer que j'ai lu.
Avec ce dernier titre "To Hell", Jodorowsky nous offre un bon scénario (Car, j'ai toujours une certaine réticense avec les délires de l'ami Jodo - j'ai revendu mon exemplaire du Pape terrible ) avec un Bouncer en pleine forme.
En outre Boucq sait mettre en valeur les grands espaces, et les paysages et c'est un régal de lire cet opus.
Tout y est: les loups, le pénitencier dirigé par un drôle de couple, de mystérieux moines-soldats,(qui ne vont pas s'en rappeler d'autres moines dans d'autres bandes dessinées) un dégénéré, des duels, des filles ... bref je ne me suis pas ennuyé une seconde en lisant ce huitième tome qui nous propose en outre un final grandiose et sanglant.
C'est vraiment un très bon cru qui relance mon intérêt pour cette série.
Ardem, qui, pour moi demeure un des maîtres de la bd pour adultes, nous retrace dans cet opus, l’initiation de Justine, homonyme d’une héroïne de Sade, au film porno amateur . Mariée à Roger, elle subit tout d’un coup le nouveau jeu de son époux, celui de s’exhiber devant la caméra « familiale ».
Evidemment, avec Ardem, cette situation va dépasser le cadre strictement conjugal, avec notamment l’arrivée du beau-frère, André, qui n’hésitera pas à faire profiter des charmes de Justine à quelques camarades.
Avec un dessin très réaliste, Ardem, qui nous offre des bd plus conventionnelles sous un autre nom, décrit avec brio le piège dans lequel est pris Justine. L’ensemble des codes de la pornographie sont présents dans ce premier volume : sodomies, fellations, gang bang.
On peut tout simplement regretter que le scénario souligne un peu trop la soumission d’une femme aux désirs des hommes, ce qui nuit à la crédibilité de l’histoire. Sinon, Ardem sait vraiment dessiner des filles somptueuses.
Moins cruelles que les bd de Bruce Morgan, celles d’Ardem se lisent avec plaisir.
Petit intermède hautement érotique dans la série inégalement réalisée "Sophia".
Ici, seul Adriano De Vincentiis est aux commandes de cet épisode où Sophia exerce tout ses charmes dans un mystérieux hamam.
Une douzaine de pages seulement où celle que l'on présentait comme une Largo Winch au féminin prend du plaisir avec quelques domestiques au service d'un baron, digne héritier du marquis de Sade.
Mais cet ouvrage mérite le détour pour l'ensemble de ses magnifiques illustrations (28 pages) de De Vincentiis mais aussi pour la version crayonnée de "Alias", l'aventure érotique de Sophia présentée en ouverture de l'album.
Pour ceux, qui comme moi, ont été déçu que ce dessinateur n'est pas été retenu pour achever le dernier volume de la série "Sophia", peuvent en prendre plein les yeux avec ce hors série richement illustré.
Manara, dans la préface, rend logiquement hommage à ce dessinateur de talent.
La lecture du premier volume de Cézembre, dernière création de Malfin, est parfois longue mais surtout instructive.
Près de 70 pages dense en dialogues et pas mal de personnages qui gravitent autour du jeune Ewan.
Mais avant tout le principal protagonniste de cet album, c'est bien sûr la ville de Saint Malo pendant les dernières heures de l'occupation allemande (l'histoire se situant en août 1944). Malfin reconstitue avec minutie toute l'histoire de cette ville, qui sera d'ailleurs détruite à plus de 80% par les bombardements, à travers les aventures d'Ewan et de ses amis, de la résistance, et de la milice.
Pourtant il manque quelque chose pour en faire un très bon album. Le dessin de Malfin, si reconnaissable entre tous, est-il peut-être trop "propre", les couleurs trop éclatantes, et les personnages trop soignés pour rendre compte d'une période aussi tourmentée et obscure(pourtant les morts tragiques sont nombreuses dans cet opus). Mais cet opus ravira certainement les amateurs d'Histoire.
Malgré ces légères réticenses, je ne manquerai pas de poursuivre ma lecture dès que le second (et dernier) volume de cette histoire sortira.
Très bonne surprise que ce premier volume qui certes de renouvelle pas le genre en western mais qui apporte un vent de fraicheur avec ce mystérieux révérend (qui, si mes souvenirs sont exacts, ne va pas sans rappeler un autre révérend dans la série Comanche d'Herman).
Tout les codes du genre sont présents dans cet opus: le saloon, le shériff, les filles; les duels et une série de meurtres dans une bourgade pas si tranquille que cela.
Bref un scénario inventif et une fin de premier tome qui me donne furieusement envie de connaître la suite.
Quant au dessin, il faut tout simplement saluer la performance d'Augustin Lebon qui signe là son premier album avec une parfaite maîtrise.
Histoire prévue en seulement deux volumes, il faut souhaiter que la suite soit aussi réussie
L'histoire de ce Simon Archard, sorte de Sherlock Holmes, accompagné d'un assistante ravissante à souhait, Emma Bishop, est vraiment prenante.
Et que dire des dessins, sinon qu'ils sont sompteux : décors, personnages, vêtements (ah! la scène de bal !).
Avec comme fil rouge, les agissements d'une certaine Miranda Cross, véritable Moriarty locale en jupon, nous suivons nos deux détectives aux prises avec des naufrageurs, des vampires ou encore avec des forces occultes. Mélant fantastique et enquêtes policières, ces aventures méritent une lecture soutenue tout de même. Le format éditorial choisi (format à l'italienne) et le découpage des pages souvent hasardeux (ou alors trop osé) ne nous permet pas d'avoir une lecture très fluide du récit.
Dommage que cette série soit stoppée depuis des années car les derniers dialogues entre Simon et Emma promettaient de belles cases en perspective: "enlevez votre robe !" et hop clap de fin pour nos deux héros !
Je suis un inconditionnel du « Troisième testament », que je relis régulièrement depuis des années. Aussi, je me suis précipité vers le pré quel dès sa parution.
J’avoue que j’ai eu du mal à m’habituer au dessin de Thimothée Montaigne, après celui de Robin Recht , dessinateur du premier volume: un encrage plus épais, un dessin moins fouillé mais au fil des pages, j’ai oublié ces petites imperfections et la comparaison avec le trait de Recht, pour me concentrer sur l’histoire. En effet, grâce aux couleurs de François Lapierre, les différences finissent par s’estomper.
En outre, des mises en pages originales et soignées (l’entrée dans Babylone, par exemple) rappellent les mises en scène osées de « Julius #1 »
Avec ce second volume, intitulé bizarrement « la révélation 1/2 », nous suivons la quête de Sar Ha Sarim à travers le désert. Certes, nous n’avançons pas beaucoup dans cette recherche du « Troisième testament » mais cette errance dans le désert nous permet de faire le parallèle entre la vie de Jésus et de ce (nouveau ?) Prophète. Le scénario est assez intrigant pour nous donner envie de connaitre la suite.
Pour autant, il a fallu que les éditions Glénat lancent un coffret réunissant l’album et le making-of de 108 pages pour me convaincre d’acheter cette deuxième partie (le changement de dessinateur, le changement de pagination, et sans doute un nombre d’albums encore non définis pour clore cette série m’ayant à première vue refroidit), grand collectionneur devant l’éternel et admirateur de crayonnés en noir et blanc que je suis !
Car c’est un supplément de grande qualité édité par Glénat, avec page de gauche le storyboard d’Alex Alice, et page de droite, les recherches et crayonnés de Thimothée Montaigne.
Un régal pour les yeux , un must pour les collectionneurs.
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongé dans un album de Marniquet.
Avec ce premier volume des "archives secrètes de Sherlock Holmes: Retour à Baskerville Hall", j'avoue avoir été gaté.
En respectant parfairement le canon Holmésien, Chanoinat et Marniquet nous offrent une suite très plausible au célébre roman de Conan Doyle, "le chien des Baskerville". Tout y est: du Professeur Mortimer, à Sir Henry, en passant par les Stapleton, bref nous retrouvons toute la galerie des fameux personnages présents dans le roman.
Avec beaucoup de rappel au canon,comme les aventures de "la maison vide" ou "le dernier problème", ou encore les personnages récurrents comme Lestrade,Cartwright, Mycroft Holmes, il faut tout de même bien connaitre l'univers de Sherlock Holmes pour apprécier l'ensemble des références.
Pourtant, comme dans la plupart des bandes dessinées de Marniquet, les mêmes imperfections subsistent: un dessin figé, des personnages difficilement reconnaissables d'une page à l'autre, et des erreurs dans le texte: par exemple , page 1 : "Août 1897..." et page 2: "trois mois plus tard, le 12 novembre 1894..." Il faut rajouter à cela des tailles de polices très différentes d'une case à l'autre dans le lettrage", qui nuisent à la lecture.
Un album riche en dialogues, qui se lit néanmoins avec plaisir.
Etrange tournure que prend cette aventure de pirates dans ce second volume, une véritable parenthèse dans le récit. Après un premier opus très réussi et fort divertissant, Jean Dufaux fait une pause et nous fait suivre la vie de Maria, d’Emilio et de Ruffy, restés, seuls, sur l’île avec des destins différents. Nous sommes ici assez loin des aventures maritimes
Pourtant c’est autour de l’étrange Mister Flynn qu’est bâti ce scénario. Histoire de vengeance, histoires de famille qui, à mon avis, n’avait rien à faire dans cette série. Non, j’aurai voulu connaître la suite de la recherche du Kashar, diamant doté d’un pouvoir mystérieux, comme le laissait présager les premières pages.
Au lieu de cela, on sent que la série, initialement prévue en trois volumes, va s’éterniser pour des raisons commerciales.
Dommage car les lecteurs privilégient de plus en plus les séries courtes.
J’avais été séduit par le premier volume .Le dessin et les couleurs de Jérémy m’avaient fait succombé à l’achat de l’édition toilée, canal bd (1200 exemplaires)
Pour ce deuxième volume, j’ai succombé à l’achat du tirage en noir et blanc limité à 3000 exemplaires, au format des planches originales, qui rend hommage au superbe dessin de Jérémy.
Donc contrairement à certains, qui ont trouvé les couleurs bâclées par rapport au précédent volume, je ne pourrai me prononcer.
J’ai tout de même le sentiment d’avoir été floué dans cette série, qui débutait avec un fort potentiel et dont l’intérêt retombe un peu avec ce deuxième volume, à tel point que j’ai longuement hésité avant d’acheter le tome 3.
Sans le dessin de Jérémy, je me serai sans doute arrêté là.
Pourtant, Dufaux, avec le merveilleux « Loup de pluie », paru dernièrement, nous prouve qu’il demeure un grand scénariste.
Jean Dufaux semble mélanger les genres dans ce troisième opus de Barracuda.A noter que cette aventure était, à l'origine, prévue en trois volumes (elle sera apparement achevée en 5 volumes).
Les pages consacrées au côté maritime de l'histoire font enfin leur retour,avec un soupçon de fantastique.Mais l'intrigue principale n'avance pas trop et nous continuons de suivre les déboires sentimentaux de nos 3 protagonistes, avec la mise en avant d'un personnage resté assez lisse dans les précédents volumes, la très belle et mystérieuse gouverneure de Puerto Blanco. J'espère tout de même que Dufaux ne nous fera pas le coup du précédent volume en consacrant le prochain tome au passé de la gouverneure, histoire de rallonger la sauce !
Malgré tout, j'ai trouvé cet album un cran au dessus de "cicatrices", précédent opus ,et j'avoue que mes doutes quant à mon intérêt sur cette série sont partis à la lecture du présent opus, d'autant plus que le dessin de Jérémy est toujours aussi bluffant.
Je suis partant pour la suite des tribulations de Raffy, de Maria et d'Emilio.
Petite séance de lecture en retard, avec ce premier volume de Loup de Pluie,qui trainait dans ma bibliothèque depuis plus de 3 mois.
Tout d'abord, je l'ai acheté au vu du dessin de Pellejero que j'avais surtout apprécié dans le superbe Tour de Valse .
Ensuite,le western est un genre que j'apprécie particulièrement en bande dessinée.
Je dois dire que j'ai été séduit à la fois par le trait magnifique de Ruben Pellejero (en plus les couleurs sont suberbes) et le scénario original de Dufaux, qui signe là une superbe tragédie.
Car même si nous retrouvons les canons classiques du western (les indiens, le saloon, les cowboys, le shérif et les duels) l'essentiel n'est pas là; non il réside dans cette lutte fratricide entre deux familles, sur laquelle se greffe un début d'histoire d'amour entre Jack Mc Dell et Petite Lune.
On oscille sans cesse , à travers les personnages principaux, entre Roméo et Juliette et la tragédie grecque antique, bref du grand art.
En outre la page d'ouverture, en voix off, est superbe.
Un album réussi qui mérite toute votre attention
Admirateur depuis toujours d'Edgar P. Jacobs, je ne pouvais que succomber à l'achat de cette biographie en bd du créateur de Blake et Mortimer. Je possède par ailleurs un grand nombre d'ouvrages sur le maitre du "bois aux pauvres", comme "un opéra de papier", "le monde d'Edgar P.Jacobs" de Claude Le Gallo,"la damnation d'Edgar P.Jacobs" de B.Mouchart & F.Rivière, ou encore "A l'ombre de la ligne claire" de Benoit Mouchart, et "le manuscrit d'E.P. Jacobs", et aussi la dernière biographie en date, celle de Viviane Quittelier.
C'est pour dire la passion que j'ai pour cet auteur (je passe sous silence d'autres livres plus polémiques sur Jacobs)
Pour revenir à ce biopic façon bd, je voudrais dire que le travail documentaire effectué par Rodolphe est parfait ( de l'accident du puits,à sa modeste carrière à l'Opéra, à ses collaborations avec Hergé, tout est exact).
C'est vrai qu'il manque le poids de sa série phare, voire unique, dans cet album, je veux évidemment parler de "Blake et Mortimer", référence simplement survolée dans cet opus. La vie personnelle de Jacobs y est privilégiée par rapport à son activité professionnelle.
J'ai beaucoup apprécié l'approche de Rodolphe avec l'ami Jacques, mis au rebut de la société après la Libération, mais aussi sa fidélité à Georges Rémi au sortir de la guerre.
Que dire du dessin de Louis Alloing, qui, certes ne relève pas de la ligne claire comme je m'y attendais, mais s'y approche tout de même.C'est vrai que la superbe couverture ne reflète pas pour autant le dessin des planches.(c'est le seul bémol que je peux reprocher à cette bd)
Je regrette également que les dernières années de la vie de Jacobs soient vite expédiée dans l'album, alors que ces années, paradoxalement, seront les plus riches sur le plan éditorial de Jacobs, malgré les embuches rencontrées.
Malgré toutes ces imperfections, j'ai été ravi de revivre à travers ce one shot (peut-être que deux volumes auraient eté plus judicieux pour retracer la vie d'un des maîtres de la bd franco-belge) l'ambiance , fort bien dessinée, de cette première moitié du XXème siècle.
Bref, malgré cela, je vous invite à découvrir cet album.
Je viens de lire "le serment des 5 lords" en version format à l'italienne.
Le dessin de Juillard est superbe comme cela, bien mis en valeur, et ce format exige, à mon avis, une lecture plus soutenue et plus longue aussi.(la pagination étant, de ce fait trois fois plus importante qu'une présentation classique). On reconnait aisement la patte de Juillard, avec ses personnages de profil et les femmes reconnaissabes entre mille.
Par contre, il y manque quelque peu l'ambiance de la page pour bien saisir la scène (le climat, les couleurs, le temps, ) rend beaucoup mieux sur une page avec l'ensemble des cases. J'ai donc également succombé à l'achat de la version "normale".
Yves Sente se debrouille très bien avec le scénario, où la petite histoire rejoint la grande Histoire. (Il l'avait déjà fait avec "La Vengeance du Comte Skarbek"). J'avoue que je penserai à Lawrence d'Arabie autrement après cette lecture.
Une intrigue policière parfaitement menée, (qui se situe apparement après "la marque jaune") avec certes quelques longeurs, mais cet album se hisse bien au dessus de la trilogie du "6ème continent" et de "la malédiction des trente deniers", que j'avais trouvé assez faible.
Une aventure beaucoup plus proche de l'univers d'Agatha Christie que des premiers "Blake et Mortimer" d'Edgar P.Jacobs, loin du fantastique et de la science fiction.En écho à la jeunesse de Philip Mortimer, nous découvrons ici, celle de Francis Blake, alors qu'il n'était que simple étudiant.
Cette édition étant limitée à 6000 exemplaires, je ne peux que vous encourager à lire cette aventure de Blake et Mortimer, dans ce format assez original, et fort peu courru dans le monde de la bd.(bien que les éditions Blake et Mortimer aient sorti en 2011 en format proche du format à l'italienne, avec "les sarcophages d'Açoka", condensé assez raté des deux tomes des "sarcophages du 6ème continent" et "le sanctuaire du Gondwana")
C’est certainement l’un des plus beaux sketch book qui m’est été donné de feuilleter, de lire et surtout d’admirer.
Felix Meynet, n’est pourtant pas un de mes auteurs de prédilection. Pour tout vous dire, mise à part sa série malheureusement sous estimée (et restée un temps en sommeil) « Les éternels », relative au monde du diamant, je ne suis guère féru de cet auteur.
Mais là, ô surprise, je tombe sur un chef d’œuvre, un hommage au cinéma des années cinquante et soixante (avec en arrière plan de nombreuses affiches de films comme « En cas de malheur », « le mépris » ou le superbe « fruit défendu »)
Amateurs de lingeries fines, de talons aiguilles, d’érotisme léger et de belles femmes, vous ne pouvez pas passer à côté de cet ouvrage qui, j’avoue m’a semblé assez difficile à dénicher. Apparemment tiré à 1500 exemplaires (à vérifier évidemment) il m’a fallu attendre d’aller chez un libraire de province pour le trouver.
A la fois hymne et hommage à Paris (ah ! en découvrant une certaine page, l’envie irrésistible de vous rendre chez les bouquinistes, quai de Seine, vous prendra) ; aux femmes et aux belles femmes (blondes, brunes, rousses, je crois qu’elles y sont toutes présentes), aux pins up de Varga (dans play boy) , à notre Brigitte Bardot nationale, ou encore à toutes ces revues américaines pour adultes des années 50, cet ouvrage ne peut que séduire les amateurs de bandes dessinées et de beaux livres.
Certes les années 50 et 60 sont très présentes dans cet album, mais Felix Meynet nous gratifie de belles créatures plongées dans la Révolution française, avec une superbe chouanne, et dans l’Empire. C’est d’ailleurs assez insolite de les croiser parmi ces femmes en guêpières, ou en bas résilles… Les couleurs choisies sont soignées et s’adaptent parfaitement à l’époque et au thème
Bref, vous l’avez compris, I love “Paris and the French Girls”
Malgré le sticker "Coup de coeur des lecteurs" de ma médiathèque, j'ai été très peu convaincu par cette histoire de "La Page Blanche" de Boulet & Pénélope Bagieu
Sans doute que le dessin de Pénélope Bagieu, assez simpliste (une vignette, un unique personnage présent dans 80 % des planches) n'est pas pour attirer mon attention. En feuilletant cette épaisse bd (près de 200 pages), on pourrait la croire tournée vers un public plûtot féminin, et plutôt jeune alors que cette quête d'identité intéresse plus un lectorat plus âgé.
Dommage que le dessin ne donne pas cette impression de maturité.
En conclusion, un album que j'ai lu assez rapidement et qui n'a guère bouleversé (sauf vers la fin, avec la recherche des origines de l'héroïne)
Après 6 ans d'attente, je me suis rué chez mon libraire pour découvrir" Célia" , second tome de la série Songes
Après moults aventures éditoriales, voilà donc enfin la conclusion de cette aventure assez étrange vécue par Coraline.
Si le tome 1 faisait une part belles aux rêves de l'héroïne, cet opus met plus en valeur les formes de la belle perceptrice, aux prises avec d'étranges machines.On traverse en quelques pages, le monde des "milles et une nuits",celui de "la belle aux bois dormant" ou encore celui du roi Arthur ou d'un Japon médiéval.
Graphiquement, l'album est réussi et Terry Dodson sait donner forme à ses personnages féminins (un simple regard sur la couverture va vous convaincre)
Par contre , au niveau du scénario, c'est un plus fouilli, et sans le dessin de Terry Dodson ,j'avoue que je n'y aurai moins prêté attention. L'album ne comportant que 48 pages, contre 56 pour le premier volume, il aurait gagné à nous présenter une conclusion un moins hâtive et expédiée que celle présentée ici.
Bref, je suis assez partagé sur cette série à qui il manque quelque chose pour en faire une lecture indispensable
Autant j'avais trouvé le précédent album "Mer noire" original , bourré d'humour et intéressant, autant j'ai trouvé cette conclusion du dyptique, "Colère rouge" , en peu un dessous.
Certes, le dessin de Philippe Franck est toujours aussi bon, avec des superbes vignettes, avec des angles vues surprenantes (voir pages 11, 12 et 13)et avec une approche du monde maritime qui nous change des sempiternelles courses poursuite en voiture ou en moto (bien que, vers la fin, les vieux démons reviennent)mais le scénario de Jean Van Hamme finit par s'émousser avec des "deus ex machina" trop présents dans cet album : un sous- marin de poche qui surgit comme par enchantement, un demi-frère qui apparait de façon fort déconcertante.
Même certaines idées ne sont que des "remake" de ses précédents albums, comme le mariage "arrangé" de Simon (déjà vu dans OPA), ou encore la "chevauchée fantastique" de Miss Pennywinkle.
Sinon, c'est du Largo Winch pur et dur, avec de l'action,des poursuites, une intrigue financière bien ficelée, assez peu d'humour cette fois -ci (heureusement que Simon est dans un mauvais pétrin), le tout servi par un dessin de Philippe Franck en pleine forme
Après Chroniques de Jérusalem ; Chroniques Birmanes , je continue ma lecture des pérégrinations de Guy Delisle avec Pyongyang , petit chef d'oeuvre d'humour et d'esprit subversif.
La lecture de cette chronique est à la fois drôle (ah! les pages dédiées à "chercher l'erreur !" à l'ascenceur, au guide, aux "volontaires"...), inquiétante (avec l'omniprésence militaire), voire paranoïaque (avec l'omniscience de Kim Il Sung et de son rejeton de dictateur dans la société coréenne.), le tout avec le fil rouge constitué par la lecture du roman "1984", qui m'a fait hurler de rire.
Malgré un dessin très simpliste, Guy Delisle arrive à nous communiquer l'oppression du régime militaire , et surtout l'absurdité de ce régime.
Pourtant antérieur aux "Chroniques Birmanes", j'ai trouvé cet opus beaucoup plus percutant, et incisif.
Rarement un carnet de voyage m'avait autant diverti et surtout instruit sur un pays qui, je l'avoue, ne m'attire vraiment pas, et surtout que je ne connaissais guère.
Avec "chroniques de Jérusalem", que j'ai relu trois fois, Pyongyang constitue pour moi un des meilleurs livres de Guy Delisle, voire le meilleur, car il est complétement deconnecté des préoccupations familiales qui seront les siennes dans ses prochains livres.
A lire absolument
Depuis des années, je suis un inconditionnel d'Emmanuel Lepage, et le tournant qu'il a pris dans sa carrière avec "Voyage aux Iles de la Désolation", qui fut pour moi la bd de l'année 2011, m' enchanté.
Avec ce nouveau carnet de voyage, ou encore ce deuxième documentaire en bande dessinée, Emmanuel Lepage nous offre un formidable livre.
Graphiquement, c'est grandiose, on prend une claque quasiment à chaque page, avec des doubles pages à vous couper le souffle.
L'univers post acopalyptique de Tchernobyl est fort bien décrit avec des images que nous avons tous vu à la télévision, comme cette grande roue abandonnée dans Pripiat, ville, censée être le fleuron du communisme.
Lepage nous confie ses doutes sur la façon de témoigner d'une catastrophe alors que les habitants revenus sur place semblent heureux et que la nature luxuriante reprend sa place sur le béton :"Aurais-je pu imaginer de tels moments à Tchernobyl, au coeur d'un désastre dont j'étais venu dessiner l'horreur".
En effet,aux dessins de décors désolés, gris, de villes fantômes, succédent parfois des scènes plus bucoliques,et de joie comme ces enfants qui jouent, tout près de la zone interdite.
Un témoignage fort, parfois émouvant mais surtout admirablement construit et dessiné. Tout comme "Voyage aux Iles de la Désolation",cette bande dessinée fait partie des livres que l'on relit avec plaisir.
Un incontournable de cette année 2012
Trois courts récits , seulement , et vous êtes immergé dans la Bretagne du début du 20ième siècle, celle des pécheurs et des paysans.
Mention spéciale pour "Pasd'bol", première histoire, avec le dessin magnifique de Bruno le Floc'h (notamment ceux consacrés aux bateaux, qui se rapprochent de l'univers d'Hugo Pratt dans les premiers Corto Maltèse). Un dessin très épuré, des dialogues rares , mais qui illustrent parfaitement le drame qui se joue sur la mer: tout y est , la pêche, la tempête , l'attente des femmes et des hommes restés au port...
Le second récit me semble le moins réussi de l'ensemble, tandis que le dernier "la dernière tournée de Fri Ruz", est une véritable farce ,macabre certes, mais un pied de nez à l'Ankou.
Alors allez au "bord du monde" découvrir ce finistère du siècle d'antan ,avec ce livre au graphisme superbe .
Soyons honnête, ce n'est certes pas la bande dessinée de l'année mais ,en tout cas, ce troisième opus est fort divertissant.
Mais ce qui prime dans cette série, c'est le dessin de Berthet, dessin reconnaissable entre tous. Hommage aux séries des années 50 et 60, cette uchronie(bien que ce caractère s'estompe avec le temps) fait une part belle aux références: à l'âge d'or de la bd avec d'entrée, une reprise de la marque jaune, et plus loin on aperçoit le professeur Philip Mortimer parmi les savants exfiltrés; aux séries TV avec des vaisseaux sortis tout des droits des "Thunderbirds" ; ou encore aux James Bond de la période Sean Connery.
Même si les ficelles scénaristiques sont un peu grosses, d'ailleurs ce ne sont plus des ficelles mais des cordes (l'histoire des parents de Nico, par exemple), j'ai été séduit par l'ambiance générale de cet album, qui constitue une seule histoire.
Je vous conseille de découvrir cette aventure avec l'édition "tirage limité" dos toilé,(avec suppléments de croquis)qui rappelle les albums d'antan et qui y ajoute, s'il le fallait encore, un côté rétro
Longtemps, je suis passé à côté des livres de Guy Delisle. Il a fallu l’éclairage du festival d’Angoulême pour que cet auteur me soit révélé. Avec ses « chroniques de Jérusalem », j’ai reçu une véritable claque, et encore le mot est faible. Véritable huron du monde moderne, Guy Delisle nous offre une vision assez juste des pays qu’il habite.
Avec « Chroniques Birmanes » , antérieures à son périple palestinien (ou Israélien, cela dépend de quel côté du mur on se situe), Guy Delisle nous présente des épisodes de sa vie asiatique . Certes, chaque chapitre est assez, voire trop court, mais c’est très pertinent voire abracadabrantesque, comme le disait Rimbaud ou Chirac, je ne sais plus, comme ce déménagement soudain de la capitale.
Ce périple, c’est un mélange de Mister Bean et d’Ubu ou encore cela relève d’un monde à la Kafka.
Même si le dessin de Delisle est assez simpliste, il suffit à relater l’univers de MSF, ses difficultés d’actions sur le terrain, ses contradictions, mais son dessin souligne surtout, l’absurdité d’un régime militaire.
Malgré les 260 pages de l’album, cela se lit d’une traite. J’ai même eu un pincement au cœur à la fin, en quittant les personnages attachant de cet opus. Certes, cet album est un cran en dessous des incontournables « chroniques de Jérusalem » mais il se lit avec plaisir.
Instructif, drôle, et émouvant vers la fin, je recommande la lecture de cet opus……à tel point que j’entame avec impatience « Pyongyang » du même auteur, ouvrage qui parait-il reste son meilleur.
A suivre donc…
Je ne suis guère un adepte de la série mère « Alix » de Jacques Martin. J’en ai lu pas mal mais les seuls souvenirs qui m’en restent sont « la griffe noire » ou encore »les légions perdues » .En outre, les autres bandes dessinées signées Valérie Mangin ne m’avaient guère convaincues. Mais là, j’ai adhéré pleinement à ce projet, très médiatisé et attendu pour cette rentrée 2012 .
Loin de décrier, comme certains l’idée d’un Alix plus vieux, je trouve l’idée excellente. (A une époque avec « le Dernier chapitre » Didier Convard et André Juillard avaient déjà vieillis certains héros de bd).
Thierry Démarez nous présente une vision de la Rome Antique assez éloignée de celle des « aigles de Rome » ou encore de « Murena», une vision certes plus aseptisée, mais en tout cas bien dessinée, avec une très belle mise en couleur.
Le scénario de Valérie Mangin s’inscrit parfaitement dans l’histoire d’Alix, avec des recoupements avec « le tombeau étrusque », par exemple. Il faut lire cette aventure comme un polar, une enquête policière au temps de l’Empereur Auguste.
En plus, pour ne pas gâcher son plaisir, cette histoire peut être lue comme un one shot, même si un « fil rouge » va parcourir les trois premiers volumes.
Une bd classique, qui pour ma part de m’a pas du tout déçue.
Je recommande la lecture dans la version « tirage de luxe » , qui possède un cahier historique de quelques pages tout à fait éclairant sur cette période.
Avouons-le tout de suite, je ne connais pas l’histoire de la Patagonie, l’auteur, Jorge Gonzales est un parfait inconnu pour moi, et enfin, le style proche de Blutch ou encore de De Crécy n’est pas celui que je préfère. Et pourtant ! J’ai lu ce récit d’une traite, sans faire de pause, tournant les pages avec impatience.
L’impatience n’est pourtant pas le fort de ce pavé de plus de 300 pages où il faut deviner les personnages, savourer les paysages déserts et suivre sur plus d’un siècle l’histoire de ces colons ou de ces Yamanas ou Onas, premiers habitants de cette terre aride. Car le style de Jorge Gonzales est particulier. Mélangeant la mise en page dite du « gaufrier » avec des pleines pages d’une beauté à couper le souffle, son style éclate dans le dernier chapitre qui retrace l’histoire de ce livre : croquis, crayonnés, pleines pages en couleurs, du texte à foison, bref un véritable feu d’artifice qui vient clore cette saga presque familiale.
Un véritable Ovni que cette bande dessinée qui revisite sans concession l’histoire de l’Argentine (on y croise le génocide des « indigènes », le mouvement anarchiste ou encore le régime dictatorial des années 70) à travers la destinées de deux familles , l’une venant d’Allemagne, l’autre étant le fruit d’un métissage.
Jorge Gonzales retrace avec immense talent l’histoire d’un peuple, l’histoire d’un pays mais surtout l’histoire méconnue de la Patagonie. On y sent la solitude des habitants, le vent, la pluie, et surtout le poids du silence, bref une atmosphère particulière, celle que veut vivre l’énigmatique Roth, une atmosphère pesante, étouffante, mais aussi où la liberté souffle sur cette terre, cette liberté que vient retrouver l’un des personnages principaux de cette histoire, après moult aventures, Julian Blumer.
Comme un lointain écho au superbe « Portugal », publié chez le même éditeur l’an passé, je ne peux que vous recommander la lecture de, ce qui reste pour moi, la découverte de cette rentrée 2012 .
Les éditions Delcourt continuent leur présentation d’œuvres érotiques, à travers cette collection « Erotix », collection de grande qualité avec notamment des ouvrages publiés comme « les 110 pilules » , « Casino » ou encore « Mona Street ».
A travers douze histoires, le plus souvent muettes, Leone Frollo nous livre ici tout son art. Certaines de ses histoires sont magnifiquement dessinées, je pense notamment à « en pensant à Loulou », qui est remarquable au niveau de l’encrage et du dessin. D’ailleurs, le côté cinématographique de cette intégrale n’est pas en reste : outre, cette aventure de « Loulou » qui rend hommage à Louise Brooks, Betty page n’est pas oubliée avec « Bettie ‘s secret photos », tout comme les nanars des années soixante-dix avec les six pages consacrées à « Ilsa, the Legendary Mistress » , véritable déclaration d’amour lancée à Dyane Thorne, égérie des films militaro-érotique de l’époque.
La science fiction n’est pas oubliée non plus, avec deux histoires courtes assez décalées et surprenantes.
Pour les amateurs du genre, je ne peux que recommander l’achat de ce livre, plus proche de l’érotisme des années 80 que de la pornographie éditées par la Musardine, à travers « Dynamique » (je pense notamment aux albums d’Ardem ou encore de Morgan Bruce). Je rapproche cet album des histoires illustrées par G. Levis (« Liz et Beth »), un des maitres de la bande dessinées érotiques des années 80 .
Içi, le dessin de Leone Frollo est toujours aussi bon et réussi.
Même si, par rapport à sa série « Mona Street », j’ai trouvé cette intégrale un cran en dessous, (« Mona Street » nous offrait en effet un scénario construit mais aussi des dessins et esquisses d’une grande qualité), « la belle éplorée » reste un album de qualité que tout à chacun doit posséder dans sa bibliothèque….rose. Certes, je suis resté parfois sur ma faim avec certaines histoires, mais dans l’ensemble l’album est d’une grande qualité.
Alice aux pays des merveilles a bien grandi et elle s'appelle désormais Coraline.
Et ses rêves sont devenus plus osés. Filippi nous offre là un véritable conte pour adultes magnifiquement mis en relief par Terry Dodson, dessinateur plus habitué aux comics.
Les Humanoïdes Associés rivalisent ici avec Albin Michel et sa série sur les Borgia, en flirtant avec un érotisme assez léger dans le présent opus, il faut l'avouer.
La couverture, fort agréable et attirante, rappelle en effet les dernières productions de Manara et Jodorowsky chez cet éditeur.
Coraline, aux formes bien généreuses, évolue dans un monde souvent proche de l'univers de Jules Verne (avec un soupçon d'érotisme en plus).
Un scénario qui oscille sans cesse entre rêve et réalité, entre mystères et inventions insolites, entre paysages champêtres et monde barbare; scénario que j'ai suivi avec plaisir.
La beauté du personnage féminin ne me laissant pas vraiment indifférent.
C'est drôle, léger et suffisamment prenant pour que l'on attende la suite avec impatience.
Un album original, agréable et particulièrement réussi au niveau du dessin.
Bref, j'ai littéralement été emballé par ce livre
Parmi la série des Giovanna , "Oh! giovanna!", "Giovanna! Ah!", cet opus reste pour moi le plus drôle et le plus cocasse de tous. Pour se le prouver, il suffit de lire une des nombreuses histoires que consitue ce volume, notamment "R.I.P?", ou encore "Portrait craché",voire "un beau butin".
Bref, cet album est placé sous le signe de l'humour, et de la beauté, beauté des dessins de Giovanna Casotto qui mettent particulièrement le corps des femmes, femmes latines, fort bien en chair, et assez éloignées du canon des manequins, des tops models qui tapissent nos murs de publicité.
Un album qui mérite évidemment de figurer dans votre bibliothèque, auprès des Manara, Leone Frollo,et G.Levis.
A réserver à un public très averti, il va s'en dire.
Avec cet album, Giovanna Casotto nous offre neuf histoires courtes, de 6 pages en moyennes, neuf histoires franchement pornographiques mais d'une qualité graphique indéniable. Car Giovanna Casotto n'est pas dénuée de talent!
Avec un dessin hyper réaliste, l'auteur nous offre des scénarion souvent drôle, avec "Lucy et miss Darla",et "Dix secondes seulement", ou encore avec le délicieux "Surprise!", parfois cocasse comme "retomber sur ses pieds".
Comme à son habitude, Giovanna Casotto dessine des femmes superbes,avec un détail soigné sur leurs tenues...légères, le tout sur un mélange de noir et blanc et de couleur, le tout qui force l'admiration de tout admirateur de bande dessinée dite "pour adultes".
Bref, "oh! Giovanna" reste pour moi, un de must de la bd érotique.
Très belle surprise que ce titre érotique.
Outre une couverture très suggestive, il faut l'avouer que , pour une bande dessinée dite "pour adultes", elle sort vraiment du lot.
Pour une fois il y a un scénario solide pour cette aventure, bien que la fin soit effectivement assez expéditive, mais urtout le dessin d'Artoupan est superbe. Loin du style réaliste qui innonde le genre érotique dans le monde de la bd, Artoupa, signe là un dessin très personnel, entre caricature et réalisme , et où chaque personnage me fait songer à des protagonistes de pièces de théâtre de boulevard:
de la prude soubrette, à la directrice de palace faussement effarouchée, en passant par l'espionne allemande fort bien charpentée et, mention spéciale à la tenancière de l'hôtel "Gato Néro" qui ne manque pas d'atouts, toutes sont forts bien dessinées. En outre, pas un bouton ne manque (enfin,si!) aux bustiers et autres chemisiers, bref Artoupa, qui signe également les couleurs, soigne particulièrement les tenues vestimentaires de l'époque.
Les hommes ne sont pas en reste dans cette histoire d'espionnage, où agents de l'Axe et agent de sa majesté rivalisent d'ingéniosité pour arriver à leurs fins.
Un album réussi, un peu trop vite lu à mon goût mais surtout drôle et qui ravira les amateurs du genre.
Pour moi, « ex abrupto » reste une des oeuvres les plus personnelles (avec Presque, toujours chez le même éditeur) et les plus abouties de Manu Larcenet.
Les principaux thèmes abordés par Larcenet dans ses bd sont présents dans ce livre : la création, la maladie, la mort, l’angoisse, le regard des autres...
Une bande dessinée muette (mais est-ce encore une bd ?) comportant deux cases par page, découpée en plusieurs chapitres assez courts.
Si le début est assez bucolique voire enjoué, l’histoire vire rapidement vers le tragique à travers la maladie du père du héros, le petit cochon. C’est noir, très noir mais c’est beau.
J’ai même trouvé une similitude avec Chaplin dans le final (le héros habillé comme un clochard quittant sa maison ou ce qu’il en reste).
On peut s’attarder sur chaque page pour admirer ce dessin torturé, ce dessin d’un véritable écorché vif.
Si la première lecture nous laisse assez dubitative, c’est un livre que j’ai surtout aimé relire et dont on tourne les pages avec plaisir. Je ne conseille évidement pas ce livre aux habitués de la bd franco-belge labellisée 48CC par JC Menu, même les amateurs du Larcenet de Le combat ordinaire ou de Le retour à la terre risquent d’être désorientés.
Par contre, les adeptes de "Presque" ou encore de "Dallas Cowboy "ne peuvent passer à côté d’un tel chef d’oeuvre.
Un choc graphique, une mise en abîme scénaristique, un bel objet éditorial, donc un album incontournable.
Cette bande dessinée se distingue des autres bd du même genre par une exceptionnelle maitrise du dessin.
Comme la plupart des bandes dessinées érotiques voire pornographiques, nous suivons une histoire en noir et blanc.
Avec un dessin réaliste, Morale séduit .
Car cette bd n'est pas, comme les autres bd pornograpiques, une simple succession de scénes mais un thriller qui se tient.
Je vous invite donc à découvrir un policier osé, avec un dessin superbe, à réserver à un public très averti,et qui devrait plaire aux amateurs du genre.
Original, soigné,"profession escalve" devrait ravir nombre de personnes.
Ce pavé, car il n'y a pas d'autre mot pour nommer ce livre, m'attendait dans ma bibliothèque depuis plus de 6 mois. Il faut, un , du courage pour s'y attaquer, et deux, du temps , beaucoup de temps pour venir à bout de ses 670 pages !
Alors je me suis lancé et puis je n'ai pas laché ce livre, hop ! une lecture presque d'une traite.
Pff! tout d'abord il faut souligner le travail d'orfèvre de Graig Thompson. Le dessin est magnifique, les calligraphies superbes; cela ne m'étonne pas qu'il ait mis 6 ans je crois, à batir cette oeuvre, pour ne pas dire ce chef d'oeuvre.
Enfin, le scénario est habile, fin et surtout très bien construit, très bien huilé derrière un désordre apparent.
En mélant le Coran, l'Ancien testament, et les époques (sommes nous à l'époque des milles et une nuit ou alors à l'ére industrielle?), Graigh Thompson nous fait voyager dans le temps, dans l'espace mais essentiellement nous fait voyager tout court avec le destin de ces 2 enfants,Dodola et Zam.
Certes, le récit est dur (les sévices imposés à Dodola), parfois drôle (le changement d'eau en or) mais surtout prenant.
A lire d'urgence.
La sortie d'un nouveau livre de Giovanna Casotto est toujours un évenement. D'une part, cette dessinatrice reste une énigme dans le monde de la bd -jouant avec le nom de Franco Saudelli, son compagnon, pour la paternité des dessins- et d'autre part ses dessins d'un réalisme torride mettant en scène des femmes qui lui ressemblent étonnament.
Comme dans ses précédentes bd "Oh!Giovanna!" ; "Giovanna! si!", ce livre est composé de brefs récits , cinq en l'occurence (avec une histoire plus longue avec "la domestique").
Après le noir et blanc de ses premiers albums de la collection "Selen"; Casotto a introduit une dose de couleur (rouge et jaune) dans un dessin quasi bichromique.
Avec un dessin d'excellente qualité et très soigné, Casotto apporte une touche féminine dans un monde dominé par la gente masculine. Les femmes y sont (très) voluptueuses,naturelles et les hommes réduits à un rôle assez réducteur.
Les amateurs du genre vont évidemment se ruer sur cet album; pour les autres, je les invite à découvrir un auteur de bande dessinée atypique et surtout bourrée de talent.
(à réserver à un public très averti)
Daniel Maghen possède un certain talent (je passe sous silence ses expositions consacrées au 9ème Art), celui de nous offrir des ouvrages de grande qualité éditoriale.(le dernier en date consacré à Maurice Tillieux est remarquable). Avec ce livre, signé Emmanuel Lepage, nous faisons le tour du monde. Nous partons de Venise en 1873, pour y revenir en 1910.
Entre ces deux dates, un formidable voyage : Soudan , Cameroun, Guinée espagnole, Egypte, Maroc, Mexique, Pérou, Ile de Pâques ; le tout mis en image par le talentueux E.Lepage. Pour ceux qui ont aimé « Muchacho » ou encore « la Terre sans mal », vous retrouverez la beauté des paysages sauvages, mais içi, en pleines pages, et en couleurs directes.
Entre la bande dessinée et le carnet de voyage (en outre la calligraphie choisie vient accentuer ce côté « carnet de voyage ») , ce tour du monde d’Anna et de Jules Toulet, n’est qu’un prétexte pour Lepage de croquer des portraits, des paysages et des situations d’une splendeur à couper le souffle.
Je ne sais si cet ouvrage est réservé aux amateurs de bandes- dessinées ou alors aux amateurs de beaux livres, mais en tout cas il mérite d’être lu et relu.
"Thorgal", quoi qu'on en pense, est un monument de la bande dessinée ; et c'est avec une certaine émotion et tristesse que l'on suit la fin de ses aventures.
Van Hamme a voulu achever sa saga, par un feu d'artifices de références aux histoires anciennes. "Le sacrifice" ne renvoit pas moins directement à cinq albums de la série, sans parler d'allusions indirectes à d'autres pérpéties de notre héros (la barque volante, par exemple).
Pourtant plus que le scénario, que je trouve bon mais sans plus, même si Van Hamme signe là un de ses meilleurs de la série depuis la fin du cycle du "pays Qâ", c'est le dessin de Rosinski qui retient l'attention.
Il continue là sa méthode en couleurs directes qu'il avait initié pour "La vengeance du Comte Skarbek" (sur un scénario d'Yves Sente). Même si parfois, on a du mal à reconnaître Thorgal sur certaines pages, les planches sont magnifiques, en particulier les dernières pages.
Et Van Hamme ne peut s'empêcher quelques pirouettes scénaristiques : on ne saura pas dans cet album la question que pose Jolan aux deux gardiens des portes; et le résumé sur deux pages de la "Marque des bannis" fait un peu remplissage mais passons...
Mais en un seul album, il réussit à faire passer tout l'univers de Thorgal (de la gardienne des clefs, au village viking, en passant par l'intervention des Dieux, les combats, la magie, et sa famille... il manque tout de même le personnage mythique de la série, à savoir Kriss de Valnor dans cet album (bien que citée plusieurs fois). Quel tour de force !
Parallèlement à la sortie de ce tome 29, est paru aussi un tome 29 bis (avec en vis à vis le scénario de Van Hamme et les planches de Rosinski), qui par le commentaire de Van Hamme sur la dernière case de l'album, nous émeut, nous qui avons suivi la destinée de l'enfant des étoiles depuis tant d'années.
Merci aux auteurs de nous avoir fait vivre pendant presque trente années, l'histoire d'un homme hors du commun, Thorgal Aegirsson.
Après avoir dévoré "Une nuit à Rome", et relu dernièrement "Petites éclipses", c'est tout naturellement que je me suis procuré " l'invitation" de Jim (au scénario) & Mermoux (pour le dessin), livre paru en 2010, et que je n'avais pas vu passer.
A l'image de ses précédents opus, Jim met en avant içi l'amitié,les bandes de potes, les amours et les désillusions.
Nous suivons la vie de Raphaël sur quelques jours (deux, trois?),(rien à voir avec le Raphaël d'"Une nuit à Rome"), un trentenaire, en couple avec Helen.
Les trois quart de l'album sont construits comme une pièce de théatre, un huis clos à l'air libre entre deux amis, Léo et Raphaël, avec l'intrusion de quelques personnages.
Le titre "l'invitation" ne trouve paradoxalement son sens que dans la dernière partie du livre, le chapitre 6, sorte d'apothéose d'une oeuvre qui a débuté comme une farce.
Malgré ses 155 pages, cela se lit vite et le dessin de Mermoux colle parfaitement à l'intrigue.
Très plaisant à lire, "l'invitation" n'arrive tout de même pas au niveau de "Petites éclipses" ou encore de son plus récent ouvrage, "Une nuit à Rome"
Sans le coup de projecteur du festival d'Angoulème, je serai sans nul doute passé à côté de ce pavé. C'est le premier livre de Guy Delisle que je découvre, et malgré ses 335 pages, je l'ai dévoré dans la journée.
Ce carnet de voyage est vraiment époustoufflant. Je ne m'y suis pas ennuyé une seule seconde.
Ouvrage très instructif, drôle et avec des reflexions pertinentes.
Delisle nous relate ,avec ce côté "huron", à la Voltaire ces choses que nous connaissons tous à travers les reportages télé: "les check points, l'intifada,les juifs orthodoxes, les juifs non orthodoxes et surtout ce mur, très présent dans cet ouvrage, à un point que je ne me l'imaginais pas.
Le tout sur un fond assez décalé, celui de la situation d'homme au foyer de dessinateur.
Ayant été dans cette position pendant longtemps, je me suis reconnu dans certaines situations.
Bref, un livre que j'ai adoré.
Cette bande dessinée retrace un épisode méconnu de la guerre sino-japonaise, celui du massacre de 300 000 personnes à Nankin, en 1937. Nous sommes bien loin de Tintin et "Le lotus bleu"
A travers trois témoignages, nous suivons les angoisses de ces civils et de ces soldats chinois, désemparés devant la cruauté de l'armée japonaise.
Mais ici, les scènes sont crues: tueries, assassinats, pillages, viols et autres horreurs, rien n'est épargné au lecteur.
En outre, les couleurs employées (rouge, noir) accentuent le côté sanglant de cet épisode. Le dessin de Zong Kai met parfaitement en relief cette boucherie.
Malgré ses 140 pages,(et un format à l'italienne) cette bande dessinée se lit assez vite.
Une oeuvre qui a le mérite de nous faire découvrir une histoire oubliée voire reniée par le peuple japonais, et qui permet comme il est écrit dans la postface de "transmettre la vérité"
A noter que le personnage principal autour duquel est construit cette enquête est bien réel, elle s'appelle Xia Shuquin; elle a aujourd'hui 82 ans.
Comme beaucoup, la pensée de Nietzsche se résume pour moi au fameux :"Dieu est mort" (ce à quoi certains étudiants malicieux avaient répliqué "Nietzsche est mort" signé: Dieu).
Si le dessin de Maximilien Le Roy est très élégant et agréable à regarder, je n'ai pas succombé au charme de cette bande-dessinée.
J'avoue ne pas avoir appris grand chose de la pensée Nietzschéenne en parcourant ce livre, qui ressemble plus à de simples tranches de vie du penseur qu'à autre chose. (Seul la mise au point entre la mère et les enfants Nietzsche, certes agés, nous laisse entrevoir quelques brides de sa pensée)
On pouvait attendre autre chose d'un récit avec Michel Onfray au scénario.
Une lecture agéable, qui m'a fait découvrir un personnage mais sans plus...
Jean Van Hamme doit veillir, car dès les premières pages, j'avais deviné la véritable intrigue de cette dixième aventure. Une histoire cent fois utilisée (pour les plus anciens d'entre-vous, rappelez vous l'épisode d'"amicalement vôtre": "l'enlèvement de Lisa Zorakin", et vous retrouvez le fil rouge de cet album).
L'album est certes agréable à lire, mais j'avoue que j'ai arrêté d'acheter cette série, je préfère emprunter les albums en bibliothèque, car à mon avis, cette énième création de Jean Van Hamme n'est pas à la hauteur de son talent.
Vite lu, vite oublié et surtout assez répétitif, même si l'humour est bien au rendez-vous.
Après un excellent "Petites éclipses" (avec la complicité de Fane), que je relis toujours avec plaisir, Jim nous revient avec « Une nuit à Rome », un diptyque cette fois dédié aux quadragénaires.
Après avoir fait évoluer plusieurs personnages dans la trentaine dans son précédent « pavé », Jim limite son histoire à celle de Raphaël, à la veille de ses 40 ans, vivant en couple avec Sophia.
De son passé va surgir un scud qui va tout remettre en question dans la vie de Raphaël
Et là Jim est très fort dans les réflexions de ses personnages, qui comme moi ont passé le cap de la quarantaine. Les dialogues font souvent mouches et tombent (malheureusement) parfois justes. Véritable remise en cause du couple, de l’amitié, de la routine, cette bande dessinée est un véritable bijou, et à mon avis une des meilleures qu’il m’est été donné de lire cette année.
Jugez à travers cette phrase prononcée par Raphaël « Formules-tu cette hypothèse, parfois, que ta femme meure, un accident, une maladie brutale, et qu’une partie de toi, honteusement, une toute partie de toi, la plus obscure, la plus inavouable, s’en trouve soulagée ?... » C’est machiavélique, mais qui ne l’a pas pensé ?
En outre, je découvre à cette occasion un dessin tout en couleur de Jim, mais surtout un dessin fort réussi.
Un album fort, que j’ai déjà relu deux fois.
J’ajoute que j’ai opté pour l’édition de luxe de canalbd, qui offre des bonus appréciables (croquis et essais de couvertures sur une quinzaine de pages) , une édition avec dos toilé d’une grande qualité.
J'avais adoré le premier volume . Içi, toute l'absurdité de la guerre prend du relief avec la soit-disant "trahison" de Bouteloup, avec le comportement de son lieutenant-colonel de père et avec l'attaque de l'hôpital de campagne, enfin à ce qui peut en ressembler.
Le personnage de Charles Bouteloup prend de l'etoffe dans cet opus et j'avoue que m'y suis attaché.
L'ambiance décrite par Cothias retrace fort bien l'univers des tranchées et les endurances subies par les poilus. On est vraiment plongé dans l'enfer de la grande guerre.
Le dessin de Mounier, qui n'avait à ma connaissance pas abordé cette période, est réaliste.
Bref, une série agréable.
Seul bémol, s'il faut en trouver un, est que ce premeir cycle nous laisse vraiment sur notre faim, et ressemble plus à une fin d'album à suivre, qu'à une clôture de cycle.
Vivement la suite.
Cette nouvelle série, basée sur le concept maintenant archi-usé de plusieurs auteurs, démarre sur une idée très originale: les hommes ainés de la familles meurent tous à 33 ans.
Dès les premières pages, nous sommes plongés dans cette malédiction familiale mais malheureusement l'histoire d'amour entre Antonin Brossard et Miranda prend le pas sur le mystère et nous assistons à une honnête histoire sur fond de guerre d'espagne avec ses groupuscules, le POUM, et autres.
Donc cela vient un peu gacher, malgré un dessin très agréable de Berlion, l'intrigue liée à cette malédiction et ce premier tome n'apporte aucune solution à cette énigme.
Les éditions « Dynamite » ont eu la riche idée de réunir avec cette intégrale les 5 fascicules de la série « chambre 121 ».
Franchement pour adulte, cette série retrace les aventures d’un gigolo, embauché dans un hôtel pour donner du plaisir à la gente féminine.
Certes les 43 épisodes qui composent cette intégrale sont inégaux, parfois répétitifs mais Igor & Boccère (en fait une seule et même personne) apporte avec son dessin un réalisme criant. Loin des clichés pornographiques avec des filles sublimes, Olaf Boccère nous offre là des histoires scabreuses avec des mères de familles (Maud, dans les derniers épisodes, en est l’illustration parfaite), des femmes d’âge mûr, des voisines…. bref avec des femmes que l’on pourrait qualifier d’ordinaires.
Le dessin de Boccère est cru, réaliste mais surtout très bon.
Les histoires font entre 6 et 8 pages. Un livre à ne pas lire d'une traite pour en apprécier l'intérêt.
En outre, cette intégrale est complétée par des inédits,six récits courts qui forment les prémices de « chambre 121 ».
J'ajoute que la couverture retenue pour cette intégrale est fort réussie.
A réserver à un public très averti
Enfin, le troisième volume de "Casino" vient de paraitre.
Avec 3 histoires se déroulant toujours au désormais célébre "One Two two", Leone Frollo nous livre là tout son talent de dessinateur, et de scénariste.
Les détails des personnages et des décors sont certes moins travaillés que pour son autre chef d'oeuvre "Mona Street" , mais le ton enjoueur, drôle et amusé font de cette série un incontournable du genre.
Le premier récit " Enfer et plaisir" relève à la fois du théatre de boulevard et de l'érostisme. La deuxième histoire intitulée "Une espionne entre les jambes" s'ancre dans le patriotisme du début du XXème siècle et la troisième histoire "pour l'amour d'une putain" s'inspire , un peu, de "Nana" (un aristocrate s'éprend d'une pensionnaire du "one two two"), un thème également repris dernièrement dans la très belle série de canal + "Maison close".
Un divertissement fort bien réalisé et encore une réussite des éditions "Delcourt" dans sa collection "Erotix"
Après une collaboration très remarquée sur la série XIII mystery avec "la mangouste" (le meilleur album selon moi) revoici Ralph Meyer et X. Dorison aux commandes d'une nouvelle série qui ne comptera que deux albums.
On ressent dès le début un univers proche de celui de Thorgal (normal, les deux auteurs devaient collaborer à la série dérivée de Thorgal), tant par les personnages (Asgard fait évidemment songer à Argun Pied d'arbre; et Sieglind se situe entre Aaricia et Kriss de Valnor) que par la mythologie viking. Pourtant au fil de la lecture ce sentiment s'estompe.
En effet, à la manière d'un JUles Vernes avec "20 000 lieues sous les mers" ou d'un Herman Melville avec "Moby Dick", Dorison nous entraine vers une chasse, ou plutôt une pêche fantastique.
De magnifiques pleines pages, et de formidables grandes cases viennent rythmer ce récit. Le dessin de Ralph Meyer est excellent (les pages consacrées au combat avec le Krökken sont d'une grande beauté).
Un récit haletant, bien dessiné et qui devrait tenir toutes ses promesses en seulement deux volumes (c'est si rare qu'il faut le souligner), bref une lecture à ne pas rater.
C'est un Frederik Peeters en grande forme qui nous revient avec cet album.
En revenant à la science fiction, Peeters nous livre içi une aventure aussi mystérieuse que prenante.
Cet album de 86 pages, est accès sur les déboires de Verloc, homme paumé et raté ,qui se retrouve sur une planète abandonnée, pour des raisons économiques, en compagnie de son frère et d'un garde du corps, Churchill, à la recherche d'une substance mystérieuse.
Le scénario est très bien construit, mélant habilement flashes-back et aventures sur la planète. Le récit est dense, très dense mais je ne me suis pas ennuyé une seule minute à la lecture; et il foumille de gadgets originaux ("le parapluie","le filtre")
Le personnage de Churchill , un robot-singe, grand fumeur de cigare devant l'éternel, est assez énigmatique et très attachant et il me tarde de savoir ce qu'il lui est arrivé.
Leone Frollo, auteur de la série déjà remarquable et remarquée "Casino" ("maison close"en français) nous offre là de nouvelles aventures érotiques avec "Mona Street", publiées pour la première fois en 1988, aux éditions Dominique Leroy.
Cette superbe intégrale reprend l'ensemble de la vie de Mona, fausse ingénie mais vraie déesse vouée au sexe.
Tout d'abord, il faut souligner le dessin admirable de Frollo, un dessin plus fouillé et plus précis que celui employé sur "Casino". D'ailleurs, contrairement à cette série, les décors, les détails, voire les dialogues sont plus riches. On rencontre même dans cet album, la dame patronnesse de "One Two Two", déjà présente dans "Casino"
Leone Frollo développe tout son talent dans cette édition définitive, en dessinant avec maestria les lingeries, et tenues du début du XXème siècle.
Plus proche des "Claudine" de Colette & Willy que de la bd pornographique,cette intégrale possède un charme désuet mais si magnifiquement mis en page, que l'on ne peut s'en détacher.
Alternant dessin encré, et esquisse, cet album est , à mon avis, l'un des plus remarquables édité par Delcourt, dans la collection Erotix.
Je ne sais vraiment pas s'il faut en rire ou en pleurer. Je sais vraiment pas s'il faut le lire au second degré, mais j'en doute vu le lectorat auquel s'adresse ce dernier (?) opus d'Astérix. Si c'est au second degré, ce "combat des chefs" raté entre l'école franco-belge et les mangas relève plus d'un combat d'arrière garde, Uderzo semblant en effet rester figé dans les années 80, ayant fait fi des décennies suivantes. Les extra terrestres grotesques, (du télétubie à la sauterelle, en passant par Goldorak), se fondent mal dans l'univers d'Astérix le gaulois. Mais nous avions déjà eu des prémisces d'un univers fantastique insolite dans "La galère d'Obélix", album très pauvre au niveau scénario. Et que dire des effets à retardement de la potion magique sur notre Toon, qui montrent, une fois de plus, qu'Uderzo a besoin d'artifices pour tenir ses 44 pages traditionnelles. Si le dessin d'Uderzo est toujours aussi alerte, voire très bon, je ne peux que regretter le grand nombre de planches sans paysage (relisez-le, les décors sur fond bleu sont légions-romaines o-)))-) Cet hommage, voulu à Walt Disney, méritait-il un scénario aussi pauvre ? Enfin, il reste quelques bonnes réparties, les "oui chef" des romains, l'obsession d'Obelix pour ses sangliers et nos yeux pour pleurer (de rire ?). Sans vouloir semer la zizanie, la seule chose positive qu'il faut retirer de cet album, c'est la version crayonnée qui permet d'admirer le fantastique travail du dessinateur Uderzo (à ne pas confondre avec un certain Uderzo, scénariste). Alors baroud d'honneur d'un auteur écrasé par le poids du marketing, ou autodérision ? On peut en douter lorsqu'à la planche 45, le toon dit "moi, aussi, je peux faire des miracles ! afin de faire oublier cette aventure grotesque, je vais faire en sorte que les gaulois n'en gardent aucun souvenir!" Moi aussi, j'aimerais n'en garder aucun souvenir.... Les enfants adoreront peut-être, (encore qu'avec un tirage de plus de 3 millions d'exemplaires, on se demande si cette bd est vraiment faite pour eux ; et puis Goldorak ; ce n'est plus leur génération, non ?) signe sans nul doute que j'ai vieilli..
J'ai découvert l'oeuvre d'Etienne Davodeau assez tardivement. J'ai une nette préférence sur ses chroniques sociales, je l'avoue, comme Un homme est mort ou encore "rural". Et là avec ce livre, je pense que Davodeau signe un vétitable chef d'oeuvre. Toujours ancré dans le milieu rural, , l'auteur nous offre un regard croisé sur le travail de dessinateur et sur celui de vigneron. C'est intelligent, drôle, percutant mais surtout d'une sincèrité débordante. Les portraits de" candide"au festival de Saint Malo ou encore dans "les caves" sont justes et touchants.
Même si ce pavé est quelque peu déséquilibré en faveur du monde viticole, je ne peux que m'en réjouir car j'ai appris pas mal de choses en le lisant. D'ailleurs, j'ai lu cette bande dessinée d'une traite tellement le récit d'Etienne Davodeau est passionnant.
En plus, phénomène assez rare, la lecture des "ignorants" donne envie de se replonger dans d'autres bd.
Bref, une lecture que je recommande fortement.
A lire comme une parodie, évidemment une parodie pornographique.
Bastien Vivès après son superbe "Polina" se lâche et nous offre là un petit opuscule drôle et osé. Le dessin est toujours aussi bon, et cette farce débute par l'annonce originale d'un soutien inédit à cet ouvrage et se prolonge par des pages de "réclames" assez provocantes.
Venant "des requins marteaux", il fallait s'attendre à un ton irrévérentieux, et il faut l'avouer que c'est chose faite.
Pour les amateurs du genre "les melons de la colère" ne resteront pas une bande dessinée pornographique inoubliable (d'autres auteurs comme Leone Frollo, Nöe ou encore Giovanna Casotto, ou encore Ardem , se défendent beaucoup mieux dans ce domaine).
Cette chronique paysanne joue sur la naïveté de Magalie, la jeune fille aux lourds attributs . La scène de fellation avec le petit frère, ne m'a pas plus choqué que cela, contrairement à certains et j'ai vraiment lu cela comme une farce, où les médecins, tels ceux de Molière, ne sont pas d'une honneté exemplaire.
A lire comme une parenthèse dans la jeune carrière de Vivès.
J'ai évidemment relu le tome 1 de Sasmira avant de me jeter dans ce second opus. Graphiquement, c'est très réussi, Claude Pelet n'a en rien démérité, au contraire,en s'associant (ou en succédant à Laurent Vicomte)
La première partie se lit avec une très grande fluidité mais la seconde partie prend un tout assez ésotérique, que je n'attendais pas.
Vu les difficultés relatées par Claude Pelet dans le numéro 43 du magazine "Casemate", je ne sais quand nous verrons paraitre un tome 3.
Alors, je ne conseillerai pas cette bd aux jeunes amateurs de bd, mais plutôt, aux anciens, comme moi, qui ont patiemment attendu 14 ans pour enfin en connaitre la suite.
J'ai acheté ce spin off de Gaston Lagaffe pour mon fils de 11 ans qui est fan de la série mère.
C'est donc avec une certaine distance que j'ai quand même lu cette bd.
Avant tout, il faut souligner que Simon Léturgie n'a pas à rougir de son dessin, un trait vif, et des personnages expressifs.
Par contre , j'avoue que j'ai exquissé que quelques sourires devant les gags d'une page: les meilleurs étant à mon avis ceux consacré à Lemat, le pion de l'école. Yan et Léturgie n'ont pas, d'après moi, été assez percutants dans les gags, la plupart tombant à plat.
Bref, fan de Franquin, passez votre chemin.