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Les avis de - Erik67

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    Erik67 Le 03/09/2020 à 22:25:35
    Bienvenue chez Protect - Tome 1 - Du papier au numérique

    Ce titre commence de manière assez crétine avec une stagiaire qui renverse de l’eau sur un patron un peu fantasque, le genre de situation totalement improbable mais qui donne un aspect humoristique à la chose. J’ai failli m’arrêter là mais comme je suis persévérant, je vais toujours jusqu’au bout. Bien m’en a pris.

    En effet, ce titre est moins bête qu’il n’en paraît. L’univers est celui de l’économie numérique avec toutes les nouvelles technologies. Le premier tome va s’intéresser à l’univers du manga ou plutôt de l’édition de ces titres avec tous les enjeux économiques et écologiques. On apprendra qu’il y a environ 33 titres par jour qui paraissent ce qui est énorme sur une année. On entre dans l’univers des créateurs, des dessinateurs, des maisons d’édition.

    On va nous expliquer les coulisses et surtout la problématique du moment. Les titres de bd ont connu un pic à la fin des années 90 mais il y a actuellement une véritable crise. C’est le Japon mais cela pourrait très bien être la France. On se rend compte que les auteurs ne gagnent plus rien ou plutôt qu’une tout petite partie est plutôt très bien lotie face à une majorité qui survit dans la misère.

    Notre consultant va proposer des solutions alternatives pour que notre pauvre auteur de manga puisse s’en sortir financièrement et pouvoir continuer à élever ses deux enfants dignement. Il donnera tous les trucs qui sont vendeurs et qui permettent de déjouer les pièges des affreuses maisons d’édition esclavagistes. Voilà en tout cas ce que j’ai retenu. Autant dire que nous sommes dans le sérieux de ces choses dont on ne parle jamais concernant la bande dessinée.

    J’ai bien aimé le concept qui rappelle un peu celui de l'excellente série que j’avais postée à savoir Les Pommes Miracle. Tandis que le tome 1 s'intéresse à la lecture numérique de mangas, le second sera consacré aux jeux vidéo. Il n’y aura que trois volumes ce qui est amplement suffisant. C’est un manga particulier qui sort de l’ordinaire et qui a le mérite de nous dévoiler certaines vérités sur ce milieu en pleine évolution. Oui, on va en apprendre beaucoup !

    Erik67 Le 03/09/2020 à 22:23:51
    Les conquérants de Troy - Tome 1 - Exil à Port-Fleuri

    La genèse du monde de Troy toujours par Arleston. Page Blanche et son jeune frère Zuynn font les frais d’une expérience grandeur nature sur la planète de Troy récemment découverte. Comme bien d’autres individus aux quatre coins de l’univers, ils ont été enlevés et lâchés au hasard sur cette planète. Ces cobayes sont alors censés y développer des pouvoirs parapsychiques grâce à la présence du Magohamoth (animal mystérieux produisant de la magie) qu'exploitera le Consortium des Fleurs. Le but de cette nouvelle série est de faire la lumière sur les origines de cette planète incroyable.

    Nous suivons une lecture agréable mais sans surprise pour un début. Le scénario et les personnages principaux ne m’ont pas laissé jusqu’ici un souvenir de marbre. Je regrette un peu la surexploitation commerciale du monde de Troy par Arleston. En effet, c'est la quatrième série dérivée. Il faudrait quand même songer à arrêter les frais!

    Par contre, le dessin de Tota est réellement excellent car frais, précis et dynamique! C'est toujours un plaisir de découvrir les paysages du monde de Troy. Les scènes d'actions sont tout à fait lisibles. Il y a là un véritable travail de qualité sans oublier le talent du coloriste Sébastien Lamirand qui est tout à fait remarquable car il colle parfaitement au trait du dessinateur en sublimant chaque planche.

    Au second tome, on peut dire que l'aventure commence enfin après les longues présentations d'usage. Nous sommes embarqués dans un scénario beaucoup plus rythmé car riches en actions et en rebondissements divers. On y voit se dessiner l'univers de Lanfeust par de nombreux détails qui préfigurent du futur.

    Le troisième tome semble marquer la fin d'un cycle après la libération de Port-Fleuri. Il est dommage que les personnages soient si stéréotypés. Le méchant de service n'est même pas intéressant tant la psychologie semble basique. Il manque quelque chose d'important pour en faire une excellente série.

    L'humour est cependant un peu moins présent ce qui n'est pas forcément pour me déplaire. Nous avons là une nouvelle épopée qui arrive toujours à apporter un peu de fraîcheur dans le monde de l'héroïc fantasy pour notre plus grand bonheur de lecture. Je regrette cependant un rythme de parution plutôt très lent ce qui est inhabituelle pour ce genre de production. On dirait que les auteurs n'ont pas très envie de continuer l'aventure.

    Pour ma part, je me suis arrêté au bout du 3ème tome. C'est très rare que je ne complète pas une série par l'achat de la totalité des tomes. Je n'ai plus l'envie de poursuivre faute à une surexploitation presque outrancière du monde de Troy qui m'a jadis tant fasciné. Bref, je ne conseille plus l'achat. Et pour ma part, j'ai revendu les 3 tomes que je possédais. C'est dire !

    Erik67 Le 03/09/2020 à 22:17:36

    Il est un auteur assez prolifique en ce moment et que j'aime bien et c'est Zidrou. Il s'attaque dans cette oeuvre à une pratique réellement barbare qu'on surnomme l'excision qui n'est rien autre que l'ablation des organes génitaux féminins pour des raisons culturelles. Je suis d'avis que la culture doit changer si celle-ci porte atteinte au corps humain. Encore une fois, ce sont les pauvres femmes des pays africains qui en sont les victimes puisqu'on en compte 8000 chaques jours qui passent. 200 millions de femmes dans le monde, cela fait quand même beaucoup !

    Trois remarques en vrac sur ce qui ne m'a pas bien plu pour ne pas flatter davantage l'auteur :
    - Le chauffeur de taxi qui est congolais propose la climatisation et en réalité, c'est un roublard qui n'en possède même pas. Cela donne une image certainement réelle de l'Afrique mais qui n'est pas flatteuse.
    - On voit les industriels chinois qui n'hésitent pas à battre la main d'oeuvre black en les traitant de singe. C'est ouvertement une attitude très raciste. Là encore, les Chinois apprécieront.
    - Par ailleurs, je sais bien que le niveau dans les écoles baisse mais je n'aurais jamais crû à ce point. Sur une carte du monde située en fin d'ouvrage, il y a la Tunisie qui est à la place de la Libye. Oui, les Libyens ou les Tunisiens apprécieront également.

    Pour le reste, c'est une belle histoire remplie d'humanité avec un côté multi-culturel dans le bon sens que j'apprécie de voir.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 22:15:06
    Awaken (Renda) - Tome 1 - Tome 1

    Le titre me rappelle une bourde qu’avait faite en son temps l’acteur Jean-Claude Van Damme quand il disait qu’il est aware. Je ne peux m’empêcher d’y penser. Il est vrai que cela fait sourire. Pour l’instant, nous avons deux magnifiques couvertures avec de jolies têtes de girafes. L’idée est d’ailleurs d’une stupidité sans nom. Un virus transforme vos têtes en un animal assoiffé de sang.

    J’imagine d’ailleurs quels animaux je pourrais coller sur la tête de quelques politiciens (c’est pour qui la tête de cochon ?) ou autres stars véreuses du show-biz. C’est quand même assez risible car c’est sans fondement scientifique malgré les tentatives d’explication donnée par l’auteur pour redonner une crédibilité. Cela commence d’ailleurs par un homme girafe qui massacre des lycées dans une rue puis on découvre le cadavre d’une jeune fille à la tête de serpent dans une salle de classe. Un vrai carnage. D’autres diront que c’est une vraie tuerie.

    Encore une fois, le manga utilise une idée pour développer un récit qui se révèlera pour l’instant assez classique à savoir l’animalisation. Pire encore, on va avoir droit au jeune lycéen ayant des pouvoirs sensoriels afin de contrer la menace zoophile ou ce fameux parasite qui transforme son hôte. Les animaux viennent nous envahir et on pensera à une série comme Zoo. Ils en veulent à nos pauvres corps. Il faut les exterminer mais dans le silence sans faire de vague dans l’opinion publique.

    En France, peu de bd utilise les lycées comme le principal héros. Au Japon, c’est partout dans les titres actuels. On dirait que c’est pour mieux vendre à ce type de lecteur. Il est vrai que chaque pays a ses modes et ses fonctionnements. Aux USA, on a droit à l’orgie des superhéros mais eux au moins, ce ne sont pas des collégiennes ou des lycéens. Oui, j’en ai ras-le-bol de ce manque d’idée manifeste.

    Pour autant, je serai indulgent avec ce titre car il est efficace. L’auteur Hitori Renda est un habitué du thriller horrifique (voir le fameux King's Game). Son trait n’est pas celui que je préfère dans le manga car finalement assez commun. Cependant, j’aime une certaine simplicité qui confère une liberté de mouvement et de fluidité dans les scènes. On comprend assez vite et il n’y a pas de fioriture et surtout pas les grimaces et autres japaniaiseries. Et puis, il ne manque pas de précision.

    Une fois n’est pas coutume, je vais un peu m’appesantir sur l’efficacité de ce manga. Qu’est-ce qui fait que cela tient le lecteur en haleine. Il y a tout d’abord la peur de ce qui est inconnu. Cela nous pousse d’ailleurs vers les extrêmes. Le suspense tient au fait qu’on ne sait pas qui est contaminé par ce virus qui peut se révéler très dangereux pour ceux qui sont à proximité d’un tel monstre en devenir. Fort heureusement, les forces de l’ordre seront là pour protéger nos amis lycéens mais comme dit, cela ne suffira pas. C’est quand même un bon point car ils étaient passablement absents dans King's Game alors qu’une classe se faisait massacrer. Sic.

    Un bon point également pour le second tome qui fait suite à un premier qui engageait le récit car il va être un peu à contre-pieds. Il y aura donc une évolution tout à fait intéressante du scénario pour peu qu’on accepte certains postulats assez grotesques. Oui, en effet, on va passer du survival à quelque chose de plus complexe et plus mature sans perdre une once d’intensité.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 22:12:51

    C’est vrai que de nos jours, n’importe qui peut composer une bd sur n’importe quoi. Il suffit par exemple de faire un stage d’été dans la réserve d’un hypermarché Leclerc en Alsace pour voir paraître son œuvre sous la forme d’un documentaire. On retiendra surtout l’expérience vécu par l’auteur dont c’est d’ailleurs également sa première bd à 24 ans seulement.

    Honnêtement, il n’y a rien d’extraordinaire de faire une randonnée en Australie ou de faire magasinier à plier des cartons dans l’arrière-boutique d’une grande surface. Cela me rappelle un peu la démarche de Trashed de l’américain Backderf. Bref, un sujet peu intéressant sur lequel on essaye de broder en ajoutant plein d’anecdotes.

    Cela se passe tout près de chez moi d’où une certaine curiosité de ma part bien que je ne le savais pas en empruntant cette bd. Pour autant, j’ai failli presque m’ennuyer mais ce ne fut pas le cas au fur et à mesure de ma lecture bien qu’il y ait également des passages assez inutiles. A vrai dire, j’ai apprécié le propos ainsi que les réflexions de l’auteur qui crache un peu dans la soupe tout en développant des arguments intéressants et non dénués de réflexion. Si j’avais été DRH, je ne l’aurais jamais employé car c’est un manque total de loyauté. Pour le reste, cela s’apparente malheureusement à la vérité.

    Bon, il faut bien avouer qu’il ne perd pas grand-chose à moins d’avoir un procès en diffamation de la part du patron de cette enseigne. En même temps, il est dans le trio de tête des patrons préférés des français dans le numéro de capital de ce mois-ci. Cette lecture tombe bien pour resituer les choses à leur juste valeur. On se focalise très souvent contre le patron radin de la vraie vie face à celui qui lutte pour les petits prix pour les consommateurs. Cependant, ce n’est pas aussi simple dans les faits.

    Tout y passe. De ces petits chefs qui empoisonnent la journée des petits employés pour 5 minutes de retard ou un coup de fil personnel passé au travail. Je crois que le pire est la destruction des aliments non vendus et qui ne peuvent être consommé par les employés ou donnés à des associations telles que les restos du cœur. On verra des bouteilles de champagne Mumm couler dans le caniveau. Les rats seront contents.

    Par ailleurs, on verra également les caissières qui sont virés comme des malpropres pour avoir dérober un coupon de réduction. Parallèlement, il y aura les directeurs véreux qui ont trempé dans des magouilles qui partent avec un gros chèque de compensation après avoir fait tellement de mal à leurs employés. Inutile également de parler des cadres surpayés et des employés presque au salaire minimum avec des conditions de travail épouvantables. Cependant, on parlera de famille ainsi que d’esprit d’équipe tout en exhibant le petit magasinier qui a réussi sa vie en terminant directeur comme pour appâter la galerie.

    Chez Leclerc, on sait qu’on achète moins cher. Toute concurrence est laminée. Les producteurs souffrent également au vu du prix d’achat. Que dire également de ces clients aux comportements ignobles qui s’estiment être les rois dans ce royaume de la consommation. Inutile également de dire que c’est le 1% qui contrôle 99% des richesses qui donnent du travail à l’immense majorité de la population et qu’en échange, on leur doit au minimum de la gratitude qui peut être sous forme d’adoration ou de prosternation (au choix).

    Je vais souvent faire mes courses à Leclerc et non, ce n’est pas moins cher qu’ailleurs. Désormais, j’aurais sans doute un autre regard grâce à cette exposition des coulisses cachées de cet hypermarché qui aime bien nous donner des illusions. Bon travail réalisé avec un dessin simple et moderne mais efficace comme le propos non dénué d’humour.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:43:42
    Au cœur de Fukushima - Tome 1 - Tome 1

    C'est un témoignage assez intéressant sur l'après-catastrophe et surtout sur le quotidien des ouvriers de la centrale. Il faut dire que l'auteur a vécu une expérience car il était engagé sous un pseudonyme en tant que travailleur-déblayeur. C'est une plongée dans l'actualité avec un regard neuf.

    Il ne faudra pas accuser l'auteur de complaisance. Il faut dire qu'il a une pensée un peu spécifique loin de celle des occidentaux. En effet, c'est un utilisateur d'électricité comme nous tous d'ailleurs. Cependant, après ce qui s'est passé à Fukushima, parce qu'il est un bon utilisateur d'électricité, il s'est senti investi d'une mission d'aider au nettoyage de la centrale après l'explosion. Il est comme cela l'auteur.

    Il défend même son employeur en bon ouvrier contre les médisances malsaines des médias et de l'opinion public. Il n'y a par exemple pas d'animaux mutant ni de décès lié aux radiations parmi le personnel. Le nucléaire, c'est super quand c'est bien contrôlé et au moins, on devient un pays autonome et non dépendant de l'étranger et surtout des monarchies du Golfe.

    La préface nous a pourtant averti qu'il n'y aurait pas de compromis. J'ai dû me tromper quelque part. Il est vrai que par la suite, il nous écartera des idées reçues pour nous livrer une autre vérité. Cependant, il ne faudra pas s'attendre à une critique du Gouvernement et des choix énergétiques sur le tout nucléaire. Oh non, surtout pas ! Pas plus qu'il n'y aura de critique sur Tepco, le propriétaire de la centrale de Fukushima.

    Pour le reste, c'est assez répétitif et c'est plutôt long sur trois tomes. Maintenant, cela m'a appris réellement comment cela se passait au quotidien car j'ignorais à peu près tout. Cela a le mérite d'exister et de nous montrer une certaine réalité d'une gestion après catastrophe. Pour le divertissement, il faudra passer son chemin tant le sujet est grave.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:37:41
    J'ai tué - Tome 5 - J'ai tué - John Lennon

    Après avoir lu un bon nombre de bd sur les Beatles, je n'avais jamais rien lu sur la fin tragique de John Lennon le 8 décembre 1980 au pied de son immeuble à New-York. Nous avons là surtout une oeuvre sur Mark Chapman, l'assassin qui était pourtant fan du groupe au point d'épouser également à Hawaï une femme d'origine asiatique comme son modèle. Bref, l'attention est totalement focalisé sur lui. C'est un peu morbide comme démarche mais certainement utile pour comprendre ce que les fans essayent de percevoir depuis tant d'années.

    C'est vrai que cette folie fait peur. Les auteurs ont réussi à partir de faits historiques avérés de récréer le déroulé des événements en se projetant dans les délires d'un assassin. Celui-ci affirmera que John a également tué en son temps à Hambourg un jeune marin pour s'emparer de son porte-monnaie. On ne sera pas la vérité mais on sait qu'il y avait eu une altercation violente. Les Beatles n'étaient pas non plus des enfants de choeur. Cependant, rien ne justifie un meurtre de sang froid. Or, les limites s'estompent dans l'esprit de ce jeune gars complètement déstabilisé. Il voulait devenir célèbre. Il a réussi en tuant la plus grande star rock au monde.

    A noter que l'assassin purge toujours sa peine depuis près de 40 ans. Il a demandé des remises de peine ainsi que la liberté conditionnelle mais cela a été toujours refusé. On ne sait jamais. Il pourrait encore tuer d'autres membres du groupe.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:34:38

    Il n’y a rien de plus traitre et que de dangereux qu’un horrible chat. Un garçon de 4 ans va en faire l’amère expérience après une attaque sauvage dans les rues d’une ville marocaine. Il va aller à l’hôpital, puis suivre un traitement qui le conduira hors de ce pays d’Afrique pour rejoindre la métropole. Il va même devoir se séparer de son pauvre chien pour une histoire de voisin ne supportant pas les dérangements. On peut comprendre les confessions d’un enragé.

    Il n’est pas question seulement d’une révolte chez un jeune qui découvre la vie et ses multiples facettes. Cela sera surtout en rapport avec la rage, cette terrible maladie virale qui fait encore entre 40000 et 70000 morts à travers le monde chaque année notamment en Afrique et en Asie. Il est dommage que ma ville natale alsacienne soit si mal orthographiée : cela m’a fait mal au cœur surtout que pour une fois une œuvre en parlait pour un fait historique survenu en l’an de grâce 1220.

    C’est effrayant de savoir que lorsque les premiers symptômes apparaissent, la mort est une quasi-certitude. C’est pourquoi il est toujours recommandé d’aller subir un traitement antirabique lorsqu’il y a morsure avec un animal (chat, chien, renard, loup ou chauve-souris…). Oui, on en apprendra un peu plus sur cette maladie qu’on croyait disparu et qui peut malheureusement toujours faire des ravages surtout quand on se déplace à l’étranger. Il y aura une partie assez ennuyeuse avec beaucoup de termes médicaux compliqués qui tranche avec le reste. A croire que cela a été recopié sur un manuel de médecine. Une simplification en d’autres termes aurait été souhaitable.

    Maintenant, il y a surtout le parcours initiatique et fantastique d’un petit garçon qui va garder cela en lui durant des années. Le chat viendra le hanter alimentant une aversion pour ce type d’animal. Cela explosera forcément à un moment ou l’autre et l’on ressent cette tension permanente. La fin n’est pas du tout crédible mais on passera l’éponge. Il y a tout d’abord un atout graphique assez considérable dans un style semi-réaliste avec une superbe mise en couleurs. Et puis, le récit est assez prenant par moment avec des surprises intéressantes. Bref, cela perturbe pour le pire et le meilleur.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:32:48

    J'ai tout d'abord bien aimé cette démarche émanant d'un couple de sociologues sur les riches. Ils sont les auteurs d'une quinzaine de bouquins sur ce sujet passionnant. Il est vrai que je me suis toujours demandé pourquoi il y avait des gens riches et des gens pauvres sur notre planète et de tout temps.

    Accessoirement, d'autres questions : les riches sont-ils réellement utiles car ils font vivre économiquement la société et donc il ne faut pas les faire fuir à l'étranger ? Les pauvres le sont-ils parce qu'ils sont paresseux et peu entreprenants ? Bref, quand on naît du bon côté, cela peut présenter de sacrés avantages pour la suite de l'existence au-delà de toute méritocratie.

    Je trouve que les auteurs posent des questions en articulant des chapitres: à partit de combien on est riche ? Qui sont les ultra-riches ? etc... Cependant, ils ne répondent pas vraiment à ces question. Ils tentent de nous donner des exemples avec une mise en scène plutôt humoristique. A vrai dire, ils nous exposent leur travaux avec une certaine finesse et un dessin qui s'ajustent parfaitement.

    Si on n'a pas toutes les réponses, ce n'est pas bien grave car cela va pousser à avoir certaines réflexions sur le sujet et sans doute changer notre regard sur ce milieu aisé comme par exemple sur la solidarité, l'organisation et la mobilisation. Après tout, ils ont une sacré influence sur la société et sur le destin politique d'un pays malgré le fait qu'ils soient en minorité. Découvrir le monde des riches et leurs codes, c'est bien l'objet de cette oeuvre.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:21:57

    Il s'agit de découvrir l'adaptation d'un roman de Takiji Kobayashi, emblématique de la littérature contestataire nippone. Adapté deux fois au cinéma, cet ouvrage dénonce le phénomène de dévalorisation des travailleurs pauvres. En 2008, suite à la nouvelle crise financière du Japon, la jeunesse s'est réappropriée ce livre, en en faisant le porte-étendard de son mal-être et de la précarité de l'emploi moderne. Il faut savoir que l'auteur du roman d'origine est apparemment décédé dans des circonstances suspectes en 1933, suite à un interrogatoire de police un peu trop violent...

    La trame historique est intéressante d'autant que l'on imaginait pas les conditions de travail si dure sur les bateau de pêche des japonais dans les années 30. A vrai dire, peu de manga ont traité de ce sujet. Certes, c'est un monument de la littérature contestataire qui débarque en manga mais cela ne peut que faire du bien pour repérer quels sont les vrais ennemis de l'être humain. Ce n'est pas forcément l'étranger. La vie humaine ne vaut rien face au profit pour malheureusement certains individus. Ceux-ci sont si intelligents qu'ils arrivent à dresser les pauvres contre d'autres encore plus pauvres. Tout ces phénomènes sont parfaitement retracés dans cette oeuvre visionnaire.

    Un manga petit par le prix mais grand pour son engagement et sa force idéologique.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:19:03

    Je dirai encore une évocation de la guerre d'Algérie dans l'une de sa période la plus noire (1959-1961). Nous suivons un jeune médecin appelé en Algérie durant ce que le gouvernement a appelé les événements pour gommer l'appellation de guerre et se soustraire ainsi à la Convention de Genève.

    La jeune Pauline 18 ans interroge son père après un acte de bravoure de celui-ci sur le quai de la gare où il se faisait braquer. La pratique de la torture ? Elle est balayée par le fait que les exactions venait des deux côtés. La victoire militaire française sur le terrain ? Balayé par des suppositions émanant du haut commandement.

    Il reste un témoignage assez intéressant pour comprendre le traumatisme algérien en ouvrant la boite noire des souvenirs. Il semble que les plaies de ce conflit ne soit pas totalement refermées plus de 50 ans après. Je pense qu'il serait sans doute temps de tourner la page et de penser au présent de nos contemporains sans oublier bien sûr les erreurs du passé qui ont été partagées.

    Que dire sur la forme en quelques mots ? Un trait particulièrement soignée et une narration efficace. De la rigueur et de la sincérité pour un grand plaisir de lecture.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:18:05
    Ogenki Clinic - Tome 1 - Volume 1

    Voilà un hentaï érotique assez original dans le concept puisqu'il s'agit d'aller se faire soigner dans une clinique un peu spéciale baptisée la clinique de l'amour. En effet, on peut y trouver de l'aide pour faire face à toutes sortes de problèmes sexuels.

    Ainsi, on verra les patients défiler le temps d'un chapitre en proie à des problèmes sexuels d'une certaine complexité comme l'impuissance, la frigidité, l'éjaculation précoce et autres maux liés au sexe. Quoi de mieux qu'un docteur spécialisé et qu'une infirmière aux formes très généreuses qui se met en quatre pour satisfaire les fantasmes des patients hommes ou femmes, vedettes ou pas ! C'est bien d'une véritable thérapie sexuelle dont il s'agit.

    Pour le reste, il y a de l'humour un peu décalé assez omniprésent et les situations sont assez variées pour procurer un véritable plaisir de lecture. J'ai bien aimé ce côté parodique avec un ton qui reste assez léger sans tomber dans le vulgaire malgré quelques blagues assez grasses. Bref, une sorte de délire qui procure de la joie et de la bonne humeur.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:16:28

    J'ai découvert ce peintre tout récemment lors d'une lecture de bd intitulée tout simplement Egon Schiele. Il est mort très jeune à 28 ans comme une rock-star déchue en pleine ascension. La grippe espagnole était passée par là emportant par la même occasion des millions d'autres personnes. J'aime vraisemblablement ce côté artiste maudit.

    C'était toujours intéressant de découvrir ce jeune peintre sur une autre période de sa vie où il avait été incarcéré suite à un sulfureux scandale sur fond d'outrage aux bonnes moeurs. Il est vrai qu'il dessinait les jeunes filles dans des positions sans doute trop lascives. Ce génie irrévérencieux a réussi à faire voler tous les codes de la peinture en éclats. Les autres grandes célébrités de l'époque l'ont bien compris.

    Le graphisme a des traits résolument réalistes qui colle bien. On est plongé véritablement dans l'effervescence artistique qui habitait Vienne au début du XXe siècle.

    Bref, un album assez captivant pour découvrir une formidable puissance artistique qui est désormais entré dans la légende.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:15:01

    L'auteur livre ici une autobiographie assez intéressante d’un long séjour en Birmanie (ou Myanmar qui est le nom officiel de cet état), en Asie du Sud-Est où il a accompagné son épouse, membre d’une organisation de type humanitaire.

    Ce pays a beaucoup souffert dans son passé par les envahisseurs : mongols, anglais, japonais… Depuis 1962, le pays est dirigé d’une main de fer par une junte militaire.

    Ces chroniques birmanes nous montrent le quotidien d’un peuple subissant le joug d’une dictature. Le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi assignée depuis une quinzaine d’année à résidence y est souvent évoqué. On apprend également que la capitale de ce pays va changer sur un simple coup de tête lié peut-être à l'astrologie. Cela nous montre quand même toute la bêtise humaine dans ce qu'il y a de plus flagrant.

    J’aime bien les œuvres à l'instar de celle de Marjane Satrapi qui nous montre la vie d’un peuple méconnu des Occidentaux. Il n’y a rien de mieux que le regard de celui qui a vécu pour témoigner de ce qui se passe. J’approuve bien entendu le procédé ainsi que la dénonciation sans appel de la dictature en place.

    Par contre, j’ai préféré l’œuvre de Satrapi qui me semble plus équilibrée. A la lecture de ces chroniques birmanes, je me suis laissé dangereusement dire qu’après tout, c’était à ce peuple de prendre son destin en main en chassant cette vieille armée déglinguée et qu’il fallait tout simplement un peu de courage et se responsabiliser. Bref, un discours simpliste qui ne serait pas du goût de tout le monde, je l’admets…

    Entre l’achat de deux couches culottes à la superette du coin et du brunch chez l’ambassadeur, c’est certes intéressant mais trop factuel ou léger à mon goût pour convaincre pleinement. Néanmoins, cela m’a quand même donné envie de lire Shenzhen ou même Pyongyang pour continuer l’exploration des œuvres de ce témoin privilégié de notre temps.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:11:18

    Au sortir de cette lecture qui fait office de documentaire sur la ville chinoise de Shenzhen, je suis un peu déçu. Je m'attendais à beaucoup plus qu'une succession d'anecdotes diverses. Il est vrai que c'est ce qui fait le charme de cet auteur car il aborde le sujet sur un terrain plus friand. Le problème, c'est que ce sont toujours les mêmes choses qui reviennent : la nourriture, l'hôtel, les excursions urbaines, les odeurs nauséabondes...

    On sent bien que l'auteur n'a pas aimé Shenzhen mais on perçoit également qu'il n'essaie pas de comprendre véritablement le peuple chinois. Il a des attitudes nombrilistes que je n'approuve guère même s'il sait faire preuve d'un humour auto-dérisoire particulier.

    Bien sûr, il livre un témoignage authentique de son carnet de voyage par rapport à cette ville champignon artificielle. Il qualifie lui-même son séjour d'ennuyeux. La lecture ne l'est jamais car comme dit, on suit avec amusement son parcours solitaire dans ce grand pays.

    A la superficialité du propos de l'auteur s'ajoute une vision bien pessimiste de l'Asie. Au final, je trouve que le ton est beaucoup trop léger avec l'une des plus grandes dictatures de la planète. J'aurais souhaité une dénonciation plus flagrante avec une amorce véritable de ce que vit le peuple chinois. C'est bien loin de nous faire découvrir ce qu'est la Chine de nos jours.

    Pour autant, l'exercice de style est difficile et il faut en tenir compte. La lecture demeure très plaisante à défaut d'être vraiment instructive.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:04:30

    C’était une bonne idée que de réaliser une bd sur la ville de Rotterdam. Il est vrai qu’on parle assez peu de la Hollande qui est pourtant pas si loin que cela de notre pays. Est-ce l’effet d’un président assez impopulaire qui porte le nom de ce charmant pays ? Quoiqu’il en soit, la Hollande, c’est un peu le pays oublié. Pourtant, c’est là-bas qu’est né le capitalisme, ce système économique assez salvateur qui s’est imposé toute la planète.

    Cette bd se concentre sur son auteur, un jeune homme qui est venu soutenir sa compagne qui travaille en CDD pendant plusieurs mois pour une raffinerie avant d’être remerciée pour un ingénieur indien que l’on rémunérera à bas coût. Il nous fait découvrir ce pays au gré de ses balades en vélo. Il y a 5-6 idées phares qui vont être développé : le carnaval des Antilles, les tulipes, le port de marchandises, la fête de la reine et bien entendu le vélo. Après, c’est ponctué de petites anecdotes comme ce collègue très radin dans un pays qui pourtant ne manque de rien. Bref, il faut bien comprendre le message caché.

    Pour le reste, on ne s’attache pas au personnage dont on ne voit pratiquement pas les visages tant c’est il n’y a aucun plan rapproché. On voit bien que c’est secondaire pour laisser placer à la ville et ses constructions pour la plupart neuves. C’est une ville du futur en pleine ébullition. On peut reprocher un côté superficiel et un peu trop sommaire à cette œuvre sans plus grande prétention que de nous faire découvrir cette ville et son pays à la façon d’un Guy Delisle. Pour moi, le minimum est tout de même assuré.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:03:26
    Le bourreau - Tome 1 - Justice divine ?

    Le bourreau me semble à la lecture une honnête série. Il est vrai qu’on se croirait dans le Bossu de Notre-Dame. Il ne manquerait plus que Quasimodo et la belle Esmeralda qui apparaissent au détour d’une case. Pour autant, il faut accepter que le décor et l’époque soit la même mais pour une tout autre histoire un peu plus mystérieuse.

    Il est en effet question d’un don qu’on acquiert si on fait vœu de solitude. On se transforme non pas en super-héros mais en super-bourreau indestructible pour mener une justice impitoyable contre les criminels au service de notables ayant adopté la tolérance zéro même envers les enfants. Voilà pour le concept. Je crois que cela peut trouver son public, les fans de justice expéditive.

    J’ai bien aimé le dessin avec ses plans des ruelles de Paris ou les vues sur la cathédrale. Ce n’est pas nouveau mais cela fait toujours du bien. Je suis plutôt fan de ce genre de graphisme qui soigne les décors.

    Ce premier tome est loin d’être parfait mais il possède d’indéniables qualités qui nous donne envie de continuer pour suivre le combat du bourreau contre le bouffon qui est lui aussi capable de magie et qui sauve une petite victime de sa justice divine et implacable.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:02:12
    Le prince des ténèbres - Tome 1 - Tome 1

    Est-ce que tout le monde connait le Prince des ténèbres ? En tout cas, ce titre n’avait pas encore été utilisé jusqu’ici. Il est clair qu’on aimerait ne pas trop faire sa connaissance pour peu que l’on y croie.

    Ceci dit, nous avons encore un maga sur un lycéen qui se découvre le pouvoir de manipuler les gens en leur faisant dire des choses qu’ils ne voulaient pas forcément dire. C’est pratique par exemple pour faire cracher le morceau à ceux qui ne veulent pas avouer leur crime comme par exemple pour un vieux sadique toucher les fesses dans un métro bondé à une jeune et innocente collégienne. Ce pouvoir est utilisé pour faire le bien. Mais voilà qu’un mystérieux individu semble également doter des mêmes pouvoirs mais l’emploiera à d’autres fins moins humanistes.

    Le cadre ne colle pas du tout avec le monde des ténèbres. Le côté fantastique apparaît par petite touche ce qui m’a plu dans ce récit. Il y a comme une montée en puissance qui se fait dans une pseudo-discrétion. Par la suite, cela en devient un peu ridicule. Il faut dire que les dés étaient pipés à l’avance. Il faut entrer dans le récit. Pour autant, le scénariste fait des efforts et cela se remarque.

    Au niveau graphisme, rien à redire. Même l’édition semble soignée. Nous n’avons pas le meilleur manga mais pas le plus mauvais non plus. L'évolution sur plusieurs tomes va nous faire prendre conscience que c'est un peu plus élaboré qu'il n'y parait. Cela prendra même une dimension politique. Bref, on sait où le mal se situe.

    A noter également une fin très ouverte.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 21:00:52
    Sprite - Tome 1 - Tome 1

    Sprite n’est pas le nom d’une célèbre boisson mais c’est encore un manga dit survivaliste. Visiblement, une pluie noire s’est abattue sur une ville du Japon et l’a englouti dans ses flots. Les survivants tentent de s’organiser du haut d’un building dans ce monde plongé dans une espèce d’apocalypse surnaturelle. En effet, cette matière noire et visqueuse ne serait que le temps qui provoque la mort par accélération de l’âge si on touche ce liquide.

    Passé la surprise, il ne reste presque rien. En effet, l’action semble être concentrée sur l’arrivée de cette catastrophe alors que 3 lycéennes déambulent. On n’arrive pas à s’attacher à ces personnages au début à cause de leur stéréotype. Il faut dire également que le dessin n’est pas très reluisant. C’est très sobre avec un minimum d’effort quant à la présentation. Pour autant, il se dégage quand même de l'angoisse de ce graphisme.

    Par ailleurs, cela se laisse lire d'autant que le développement ira plutôt vers les voyages temporels. L'aventure va être accès sur ces voyages. Cela fait un peu retour vers le futur version manga.

    Il faudra accepter des scènes pas crédibles qui se prennent pourtant au sérieux. Le coup de la mère enceinte qui se noie et qui tend son bébé avant de succomber est d’ailleurs assez symptomatique. Au global, je trouve que cela manque de rythme et un peu d’épaisseur. Il y a nettement mieux en matière de manga survivaliste. La fin du monde approche, préparons-nous !

    Cependant, il ne faut surtout pas s'arrêter au premier tome et à sa thématique apocalyptique. C'est au fur et à mesure que l'on découvre une autre histoire un peu plus riche qu'il n'y parait. C'est plutôt un mélange de genre entre horreur, science-fiction, fantastique et même historique.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:58:55
    Forçats - Tome 1 - Dans l'enfer du bagne

    Je m'attendais à lire un documentaire comme indiqué sur la fiche mais ce n'est pas vraiment un reportage mais plutôt une aventure tirée de faits malheureusement réels. Il s'agit en fait d'une dénonciation des pires conditions pénitentiaires de notre pays à savoir des bagnes de la Guyane (1846-1936).

    Tout autour de moi, la majorité des gens que je côtoie pense qu'il faudrait rétablir la peine de mort même pour les enfants à partir de 16 ans, qu'il faudrait que les prisons cessent d'être des hôtels de luxe pour détenus avec la TV et les portables, qu'il faudrait revenir au temps de Cayenne et des forçats. En réalité, cela reflète la majorité de l'avis populaire. Je n'y souscris point sans avoir la mentalité d'un intellectuel parisien bien-pensant trop éloigné des réalités de la nature humaine.

    Quelle que soit la nature des crimes qu'ils ont commis, les hommes ne méritent pas le traitement qu'on leur inflige et qui les prive de toute humanité. La République se montre parfois très indigne. Il faut le courage d'opinion de ce journaliste avec ce regard avisé qui va essayer de démontrer que Cayenne est marquée par le sceau de l'ignominie. Il faudrait sans doute recommencer de nos jours mais il est vrai que cela avait atteint des proportions bien plus néfastes dans ce département français au bout du monde.

    Il y a un parti-pris graphique assez étonnant avec ses ombrages appuyés et cette encre noire prédominante. Cela donne un ton résolument sombre et sobre à la fois. Après le fameux Kersten, médecin d'Himmler, le duo d'auteur frappe encore très fort.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:55:50

    Il fallait le faire et Makyo l'a parfaitement réalisé avec intelligence et subtilité comme pour mieux nous manipuler mais pour notre plus grand bien. Ces êtres perfides sont partout autour de nous: famille, ami, entreprise, société. Il faut savoir les percevoir pour mieux s'en protéger avant d'être vider de toute énergie positive. Cela peut tous nous arriver à un moment donné de notre vie. En tout cas, beaucoup de situations évoquées m'ont parlé.

    C'est une musaraigne professeur qui délivre une série de conférence publique pour nous éclairer sur les formes et les dangers de la manipulation. On part d'une approche personnelle à une approche de masse style société de consommation avec la publicité pour nous manipuler dans nos achats. J'aurais souhaité également de parler des médias en générale qui peuvent par exemple nous pousser à voter un candidat à la présidence sorti de nulle part et surtout sans aucun programme. On nous manipule jusque dans les opinions de sondage. Certes, il est indiqué que les dictatures tout comme les démocraties en abusent.

    L'injonction paradoxale et d'autres concepts tout aussi élaborés n'auront plus aucun secret pour vous dans cette approche didactique. Une bd drôle et ludique à la fois. C'était sans doute difficile de parler d'un tel sujet sur le support de la bd mais c'est bien réalisé. On attendait pas forcément Makyo sur ce terrain et il m'a bien étonné car c'est construit de manière originale. Au final, on arrive bien à distinguer qui nous manipule ou pas. Cela peut aider par exemple pour voter un futur candidat au poste suprême.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:53:45
    La guerre des mondes (Dobbs/Cifuentes) - Tome 1 - La Guerre des mondes 1/2

    Je poursuis ma découverte de cette nouvelle collection consacré à H.G. Wells qu'on ne présente plus sauf sans doute pour ceux qui ne connaissent pas. Dobbs est toujours aux commandes du scénario pour une fidèle adaptation. Cette fois-ci, changement de dessinateur mais on reste dans le même style graphique.

    Cette oeuvre sera également déclinée en deux tomes. Je pense que c'est bien de la faire car cela évite l'erreur commise sur La machine à explorer le temps (Glénat) qui avait été trop bref malgré ses 56 pages. Le lecteur pourra alors mieux apprécier ce scénario très riche et inventif.

    La nouveauté de l'adaptation réside toujours dans cette modernité du trait et du récit qui va à l'essentiel. Je trouve que les auteurs ne s'en tirent pas trop mal. A noter que dernièrement, j'ai lu La Grande Guerre des Mondes qui est une version encore plus novatrice dans un genre steampunk. A croire que ce roman est actuellement à la mode au vu des dates de parution très rapprochées.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:52:43

    C'est l'un de mes romans préférés de H.G Wells qui est adapté sur le support de la bd. Ce n'est certes pas la première fois mais cette oeuvre est résolument plus moderne quant à la forme.

    Il faut savoir que H.G. Well était le premier romancier à s'intéresser au voyage temporel. Il a été le précurseur de la littérature sur la science-fiction. D'ailleurs, cette oeuvre s'inscrit dans une collection qui lui rend directement hommage et que je n'ai pas tardé à dévorer.

    Du côté du scénario, on va malheureusement sauter de grands passages du roman voir des films et cela m'a un peu déçu. La trame va directement à l'essentiel à savoir en l'an de grâce 802701 sans expliquer pourquoi il va choisir une date aussi lointaine. On ne ressent pas la même chose qu'en lisant le roman ou en regardant les versions cinéma.

    Il faut dire que je n'ai rien à reprocher à ce graphisme résolument moderne. Il retranscrit bien les différentes étapes et les époques de notre planète. Certaines planches sont réellement magnifiques visuellement parlant. Cela constitue également un plaisir non négligeable à la lecture.

    Il manque simplement un peu de piquant au niveau de la trame générale. Je laisse le conseil d'achat pour faire découvrir cette oeuvre aux jeunes générations qui auront sans doute envie d'en savoir un peu plus. Pour les autres, c'est toujours un plaisir que de redécouvrir cette oeuvre.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:51:00

    J’ai bien aimé cette petite aventure autour d’un homme ordinaire qui décide de se mettre à la course à pied et de faire le marathon de New-York sur un coup de tête autour de son épouse et d’un couple d’amis assez sportif. Certes, il a mis plus de 5 heures pour réaliser ces 42 km mais quand même. De manière générale, j’aime ces petits actes qui constituent des dépassements de soi. Il est vrai qu’il faut faire des efforts. Effort, un mot qui est souvent absent du vocabulaire de nos jours.

    Pour le reste, j’avais déjà découvert cet auteur sur le Journal d'une bipolaire. J’aime bien son dessin qui fait assez réaliste. Je trouve qu’il a bien dessiné les falaises de sa Normandie où il s’entrainait toutes les semaines avant l’événement. Il y a également les monuments de New-York où il nous entraine dans une véritable découverte de la ville même si cela fait très touristique. Bref, le trait est déjà très avenant.

    J’avais pratiqué un peu de footing lorsque j’étais un peu plus jeune. Cet ouvrage m’a appris bien des choses sur ce sport reconnu comme une véritable discipline olympique avec ses coureurs kenyans célèbres. Au final, nous avons là une œuvre assez sympathique sur un sujet peu exploité où l’on peut toujours apprendre de l’expérience des autres.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:49:56
    Billion Dogs - Tome 1 - Tome 1

    C'est un manga qui démarre très fort. On est tout de suite plongé au coeur de l'intrigue par un fait assez inattendu où notre héros se retrouve poignardé. Il y a tout un retournement de situation patr la suite qui sera assez intéressant. Il est vrai qu'on se pose beaucoup de questions sur ces péripéties assez bizarres qui s'enchaînent. J'ai d'ailleurs plusieurs fois cru le pire mais non. Il ne faut pas se fier aux apparences dans ce shônen.

    Je n'aimerais pas avoir un enfant comme notre héros qui n'hésite pas à dénoncer son père et surtout à lui mener un combat sans merci mais dans l'ombre. Il est vrai qu'être un politicien pourri n'arrange pas les choses. Le père de notre héros est maire d'une grande ville et il fricote avec des yakuzas.

    Au niveau du graphisme, je dirai que c'est assez bon. Le dessin réaliste est très soigné. On pourra juste regretter que le format de ce manga soit juste très petit avec des bulles très proche de la reliure ! Pour autant, je dois admettre que c'est quand même bien réalisé.

    Au niveau de ce récit, c'est proche de la réalité avec l'argent sale et la corruption. Les petits cadeaux ne sont pas loin. Le poste de Premier Ministre du Japon également. Malheureusement, on pourra reconnaître un caractère assez universel à ce scénario.

    Au final, un titre simple et efficace qui va plaire aux plus jeunes ado et jeune adultes.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:48:23

    J’ai toujours aimé les œuvres de Jiro Taniguchi. Cela m’a fait un peu de la peine qu’il parte aussi jeune car il avait encore tant à offrir. Enemigo fait partie des dernières productions qui sont en réalité des nouvelles écrites dans les années 80. C’est tout ce qui sort actuellement sur lui à savoir des fonds de tiroir et non des œuvres nouvelles.

    A l’époque, on sentait que Jiro était le plus occidental des mangakas avec une forte inffluence américaine. Son héros est sans peur ni reproche. Il est capable de se battre contre 15 guérilléros les plus avertis dans la jungle sud-américaine. Il faut dire qu’il est détective privé à New-York et que cela peut aider. C’est ce côté un peu trop héroïque qui ne rend pas forcément hommage au personnage. La scène dans les ruines du temple maya est d'ailleurs assez pathétique.

    Les productions qui viendront après se concentreront plus sur la psychologie du personnage et c’est beaucoup plus intéressant. Là, on a l’impression de voir une série de TV américaine dans la veine d’Hollywood by night.

    Pour autant, l’efficacité sera de mise aussi bien dans le scénario qu’au niveau du dessin toujours excellent. J’ai bien aimé le adios enimigos.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:46:55

    C'est une bien étrange histoire qui raconte un peu la vie fantasmée de la célèbre icône Marilyn Monroe. C'est une véritable star qui s'est brûlée les ailes sous l'autel implacable Hollywood. Tout commence comme dans un conte de fée mais qui va virer au cauchemar autour du loup qu'il ne faut surtout pas laisser entrer dans la chambre à coucher. Les bois Hollywood ne sont guère rassurants.

    C'est profondément noir et sombre. On a presque un sentiment de malaise devant un tel destin tragique. Ce n'est guère une lecture reposante mais plutôt oppressante. Il est clair que le mythe sera revisité à une sauce psychologique plutôt mélancolique. La dépression n'est pas loin. Les ambiances graphiques sont parfaitement réussies pour dépeindre cette atmosphère étouffante. Le mal-être ira en grandissant avec le succès avant une issue fatale.

    Une étonnante métaphore de la vie d'un des plus grands mythes Hollywood.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:45:57
    Le blond - Tome 1 - Tome 1

    Voici une bd initiée par l’humoriste Gad Elmaleh que l’on peut apprécier ou pas. Pour ma part, j’aime bien son humour qui me parle. Le blond est d'ailleurs l’un des personnages fétiches de ses sketches.

    L’idée est la suivante : on a tous autour de nous une personne à qui tout réussit quand vous vous plantez systématiquement. Du coup, cela énerve un peu et on est un peu jaloux.

    On va assister au portrait croisé du blond et du commun des mortels. J’ai bien aimé car les situations comiques sont assez variées. Il y avait de quoi faire avec ce thème. Il est vrai qu’un seul album peut suffire après avoir fait le tour de la question. Il ne faudrait pas lasser le public.

    Il existe un album sur les blondes. Cependant, ce blond-là n’est pas bête, loin de là ! Il est ordonné et sa réussite, il la doit également à sa manière d’être et de réfléchir. C’est sans doute le message caché de cette œuvre. Il est vrai qu'il a souvent également de la chance.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:43:25
    Thorgal (Les mondes de) - Louve - Tome 1 - Raïssa

    Il aura fallu attendre près de 30 années pour voir se créer le concept de série parallèle sur la série des Thorgal. Cela fait quand même un peu étrange sur une aussi vieille série. L'année dernière, c'était la mythique Kriss de Valnor qui était à l'honneur. Elle laisse la place à la mystérieuse fille de Thorgal : celle qui parle aux animaux alors que le premier diptyque sur Kriss n'est pas encore terminé. On remarquera d'ailleurs que ce nouvel album sort en même temps que "le bateau-sabre", l'album officiel de Thorgal, et qu'on retrouvera d'ailleurs une tout petite scène commune pour un judicieux croisement d'intrigue.

    Le dessin est très proche de celui de Rosinski dans son expressivité. Les auteurs ont fait de réels efforts pour coller à la magie et l'atmosphère particulières d'un Thorgal. Au niveau du scénario, cela pêche un peu car l'album est vraiment découpé en deux parties qui paraissent tellement différentes. Je n'ai pas trop aimé les réflexions que se font Louve et Aaricia à chaque fois qu'elles sont confrontées à des évènements particuliers : "ah, si Thorgal était là !". Ne sont-elles pas des battantes qui ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour se sortir des mauvais pas ? Ne l'ont-elles pas suffisamment prouvé par le passé ? C'est quelquefois pathétique.

    En conclusion, le cahier des charges semble rempli afin qu'on puisse passer un agréable moment de lecture. Ce sont les fans de la saga originale qui vont être les plus comblés. Comme j'en fais allègrement partie, mon avis ne pourrait être que subjectif. Objectivement, on pourra reprocher au scénariste d'avoir emprunté une voie résolument trop naïve. Fan oui, mais pas idiot !

    A la lecture du second tome, l'histoire prend en effet une tournure des plus intéressantes en s'inscrivant un peu mieux dans l'univers de Thorgal. On se rend compte qu'il y a une relative complexité et une certaine profondeur qu'on n'avait pas le loisir de déceler dans le tome introductif qui avait multiplié il est vrai certaines fautes grossières. Moralité: il ne faut pas juger trop hâtivement et il faut savoir pardonner. On percevra également un côté plus mâture dans l'écriture. J'ai bien aimé par exemple le passage assez comique mettant en scène la fameuse gardienne des clés. On attendra la suite avec un certain plaisir.

    Les troisième et quatrième tomes sont d'un bon niveau. La série semble prendre son envol. Cela reste du Thorgal dans la plus pure tradition. Il est vrai que l'héroïne semble bien jeune et manque singulièrement de charisme malgré son côté rebelle. Bref, un gros manque d'épaisseur et d'originalité sur cette série-parallèle. C'est sans doute celle de trop. Pour autant, on reste dans l'univers de Thorgal. L'interconnexion est plus que jamais d'actualité notamment dans le 5ème tome.

    A la lecture du 6ème tome, on a réellement hâte que les séries convergent enfin car le scénario commence à s'essouffler un peu. On aura en effet droit à une aventure dans un monde parallèle en faisant appel à nouveau à l'ancienne gardienne des clés. Cela reste une lecture assez agréable mais il faut tout de même conclure pour ne pas que le mythe s'effondre totalement.

    J'ai été jusqu'au dernier tome assez indulgent dans ma notation étant un fan de la première heure de la série Thorgal. Cependant, il faut bien avouer que ce dernier tome n'était pas à la hauteur de nos attentes. Trop d'explications embrouillées au détriment de la simplicité de l'histoire. La partie scénaristique n'a pas été assurée avec brio comme au temps de Van Hamme que l'on regrette. C'est ainsi et il faut le lire.

    Note Dessin : 4/5 –Note Scénario : 3/5 – Note Globale :3.5/5

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:42:12
    Saint-Barthélemy - Tome 1 - Sauveterre

    Le massacre de la Saint-Barthélemy est l’une des pires tragédies de l’Histoire de France. C’est le signe que lorsqu’on n’arrive pas à coexister ou à se mettre d’accord pour vivre en paix, cela se traduit par une purge. Il est vrai que la religion catholique n’était pas prompte à avoir une concurrence sur les âmes en ces temps-là. Les papistes contre les réformateurs dans un contexte de fanatisme religieux et on ajoute l’aide de la famille royale prête à toutes les compromissions pour se maintenir au pouvoir. On ajoute également un jeune roi fou et influençable et on connait le triste résultat.

    Néron n’avait pas fait mieux à Rome. On peut également prendre l’exemple récent de Bachar el Assad qui n’hésite pas à gazéifier une partie de sa population rebelle. Oui, l’élimination d’un groupe de population ne partageant pas les mêmes idées ou aspirations ou la même religion peut donner lieu à ce type d’extermination et de barbarie.

    Sur la forme, il y a deux récits qui se chevauchent entre les affaires royales autour du futur roi Henri IV et ce jeune homme protestant qui recherchent son frère et sa sœur qui ont été enlevé par des affreux papistes. J’avoue avoir perdu les pinceaux entre la reine Margot et l’autre héroïne qui lui ressemble. L’aspect romanesque était présent pour donner un peu moins de rigueur à l’ensemble.

    J’avoue avoir été plus marqué par la bd Charly 9 traitant du même sujet. Pour marquer la différence, je n’accorderais que 3 étoiles car ce n’est pas non plus le nec plus ultra en la matière malgré le savoir-faire des auteurs qui n’ont pourtant plus rien à prouver. Comme dit, c’est mon ressenti car franchement, c’était une lecture assez touffue.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:40:57
    Katanga - Tome 1 - Diamants

    Il est vrai que le nom de Fabien Nury est associé à de séries de bonne qualité. Il arrive toujours à dégager un cadre historique puis à concrétiser un scénario plus individuel. Il nous rejoue la partition de Il était une fois en France. Certains crient déjà à la meilleure bd de l’année. Je dirai qu’il ne faut quand même pas exagérer et prendre un peu de recul.

    Là, j’avoue que le cadre du Katanga est très intéressant et habilement exploité. Cependant, en ce qui concerne le récit individuel de ce chauffeur félon en fuite et de ce mercenaire belge blasé ou cette femme black de petite vertu, ce n’est franchement pas folichon. J’avoue honnêtement avoir eu du mal à m’intéresser à leur sort sans compter sur le fait qu’il n’y a pas point d’originalité dans la trame.

    Le dessin et les cadrages sont impeccables par contre. C’est réalisé à la manière cinématographique qui cartonne. Le personnage du mercenaire belge ressemble d’ailleurs à Lino Ventura comme une espèce de clin d’œil. Les dialogues sont assez percutants dans un contexte assez authentique. Bref, du rythme et de l’efficacité.

    Il est question de la colonisation de l’Afrique et de l’exploitation des ressources par de grandes multinationales blanches qui corrompent les gouvernements locaux. Il est également question de l’histoire de l’Afrique avec ses dictateurs qui agissent au nom du peuple et de la décolonisation. Saga Africa…

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:37:52

    Monet est incontestablement mon peintre préféré avec son "Déjeuner sur herbe" ou encore "Impression soleil levant". Que dire également de son bassin aux Nymphéas ? Cette biographie me permet d'en apprendre un peu plus sur la vie du chef de file des impressionnistes. Je ne savais pas qu'il avait tant de difficultés financières de son vivant. La bd insiste particulièrement sur cet aspect pécunier qui prend un peu le dessus sur l'art en soi.

    On apprend que c'était au départ un rebelle qui a du se ranger dans l'académisme pour pouvoir enfin vendre ses toiles à leurs justes valeurs. C'est Renoir qui a poussé dans cette direction afin qu'il s'en sorte. Bref, il a été considéré comme un vendu par nombre de ses pairs après une vie de bohème.

    Dans la mesure où cette oeuvre me fait découvrir une partie de sa vie que j'ignorais, elle a le mérite d'exister. On ne compte plus les bds qui sont consacrées à ce peintre de génie qui jouait avec la lumière. Le présent ouvrage nous indique également la naissance de ce courant impressionniste qui allait bouleverser une certaine vision de la peinture. D'autres artistes que Monet a connu sont également évoqués.

    Au niveau du dessin, c'est plutôt réussi avec une belle retranscription visuelle à l'image de la couverture. Il est vrai que c'est parfois inégal dans le trait mais la colorisation permet de ne voir que la beauté.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:35:14
    La jeunesse de Staline - Tome 1 - Sosso

    C'est une bd plutôt austère et réaliste de la biographie d’un monstre à l'égal d'Hitler. Il y a quelque temps, la bd s'était intéressé à sa mort (voir La Mort de Staline). Les auteurs ont pris le choix de s'intéresser à sa jeunesse et nous montrer l'implacable ascension d'un personnage historique terrifiant qui a fait des millions de victimes pour imposer son pouvoir, son image et sa politique à travers son pays et le monde avec les Etats satellites.

    De nos jours encore, le guide suprême de la Corée du Nord réclame son héritage spirituelle et dogmatique. Après tout, on s'entend bien entre psychopathes. Oui, n'en déplaise à certain, il fut l'un des plus grand dictateurs et criminels de l'Histoire sinon de tous les temps. A côté, les Etats-Unis peuvent apparaître comme le paradis pour des millions de gens. Nixon et Bush peuvent aller se coucher en comparaison. Rien ne sera épargné aux lecteurs pour s'en rendre compte.

    Bien entendu, on aura droit au chapitre sur une jeunesse malheureuse car secoué par un père alcoolique. En même temps, c'est Staline lui-même qui raconte sa vérité au lecteur que nous sommes par l'intermédiaire d'un simple secrétaire terrifié au Kremlin. Il n'y aura pour ma part aucune circonstances atténuantes. Cela reste un personnage qui a été assez combatif et impitoyable. En réalité, c'est bien lui qui a gagné la Seconde Guerre Mondiale au prix d'un sacrifice de 20 millions de mort dans son propre camp.

    Sur le dessin, il est égal à ce que produit Eric Liberge. Je n'aime pas trop à cause de son côté personnage un peu figé mais cela reste correct dans l'ensemble. La colorisation est volontairement terne. Il faudra s'accrocher durant cette lecture. Cela demeure assez instructif sur des détails qu'on n'apprend pas forcément en cours d'histoire pour cause de sympathie idéologique dans le corps des enseignants. Pardon de dire cela mais c'est malheureusement le reflet de ce que j'ai moi-même vécu. Donc oui, une lecture assez utile pour comprendre.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:29:46

    Faire la loi résume très bien ce qu’est véritablement le travail législatif. L’exemple donné est celui de la fameuse Loi Macron sur la croissance avec celui qui n’était qu’un ministre de l’économie peu connu du grand public. On sait qu’il est passé fort brillamment de quasi-inconnu il y a encore 3 ans à Président de la République de notre pays la 5ème puissance économique du globe. Yes, we can ou En Marche car tout est désormais possible.

    Ceci dit, on va découvrir que c’est très difficile de faire une loi en France car c’est un cheminement qui est tout sauf facile. Il peut y avoir l’opposition qui est pour le projet et qui va voter contre juste pour faire bonne impression à l’approche de certaines élections. Il peut y avoir également les groupes de pression comme les lobbys qu’il faut également convaincre. Macron a dû également ne pas compter sur un Premier Ministre fort jaloux de son succès déjà à l’époque et qui est devenu par la suite l’homme le plus impopulaire du pays.

    On remarquera également la présence forte utile d’un certain Richard Ferrand qui a beaucoup aidé à la mise en œuvre de cette loi en apprenant tous les rouages de cette assemblée au jeune ministre non élu. C’est à la fois technique et politique !

    C’est une bd qui ne sera pas passionnante pour le commun des mortels car on aborde un aspect hautement technique du point de vue législatif dans la mécanique fort complexe de l’élaboration du texte. Pour autant, c’est tout de même une lecture très intéressante pour ceux qui s’intéressent un peu à la politique et qui vont tout de même voter un dimanche de beau temps au nom de la démocratie et de ceux qui se sont battus pour qu’elle existe.

    On comprendra également des petites choses sur les relations actuelles entre le président et Richard Ferrand qui retournera à l’assemblée. Bref, c’est réellement d’actualité. Pour le reste, on verra également les effets bénéfiques ou pas de cette loi qui régit aussi bien les bus à travers les différentes villes de France à la profession de notaire sans compter sur les zones touristiques ouvertes le Dimanche. Que du bonheur !

    Enfin, on saura que voter une loi, cela demande en amont énormément de travail. Améliorer notre vie quotidienne peut ne pas être aussi facile que cela pour un politicien même avec la meilleure volonté du monde. Sachant cela, on peut en effet mesurer que c’est plus complexe que certains discours trop simplistes. Attention à la douche froide par la suite.

    Une bd instructive qui est sérieuse tout en conservant un sens de l’humour assez convaincant. C’est un peu dans la lignée de la récente bd que j’avais avisé à savoir Désintégration - Journal d'un conseiller à Matignon avec l’échec de la refondation de la politique d’intégration.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:17:31
    Dr. Ashura - Tome 1 - Volume 1

    Je vais être particulièrement indulgent avec ce titre qui est dans la veine de tout ce qui sort actuellement au Japon en référence au milieu médical. Dr House et Grey's Anatomy sont passés par là. Ces séries ont marqué l’influence d’un nouveau genre qui semble pulluler actuellement.

    Il faut dire que cela avait plutôt mal commencé avec des personnages stéréotypés et notamment notre héroïne, une folle dingue qui essaye de sauver la vie de ses patients avec des talents presque divins dans l’art de la médecine. Cela serait tout à fait louable si elle n’appelait pas les victimes ses proies comme un chasseur en mal de tuerie. Il y a un côté extrêmement excessif dans les situations et dans les personnages. Ce côté assez maladroit et très manichéen plombe l’ensemble.

    Cela se lit assez bien car le suspense est toujours là mais il est construit de manière tout à fait artificielle avec des accidents et des situations désespérées qui s’enchaînent. Il y a également les explications médicales de rigueur. Il y a également un beau dessin dans des décors particulièrement soignés.

    Pour le reste, il faudra s’accrocher pour ne pas se tirer les cheveux. Ce titre méritait certainement un 2 étoiles mais le milieu hospitalier impitoyable est le théâtre d’événements qui ne laissent pas indifférent. C’est également une critique assez féroce du système hospitalier vu de l’intérieur. Par ailleurs, on n’a pas le temps de souffler. Il y a quand même certaines qualités indéniables. On espère juste le retour à une certaine crédibilité pour la suite.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:16:22

    Ralentir est une oeuvre dont l'idéologie véhiculée n'est absolument pas la mienne sans vouloir être péremptoire. Bien sûr, cet avis n'engage que moi dans ma liberté d'expression. Je tiens à le préciser avant de développer ma réflexion quant à la lecture de cette oeuvre.

    Il y a des auteurs qui pensent (et ils en ont tout à fait le droit) qu'il faut arrêter de courir après le travail car il y a des choses plus importantes dans la vie. Nous devons oublier de gagner de l'argent pour vivre pleinement de nos passions et de nos relations avec les autres dans une France apaisée et accessoirement bio. J'admire ce détachement propre sans doute à ceux qui n'ont jamais connu la pauvreté ou la valeur travail qui nous permet de progresser et surtout de construire quelque chose de positif. Les adeptes du revenu pour tous seront par contre réceptifs à ce discours.

    Ralentir nous indique qu'il faut prendre une autre voie et cette oeuvre va en faire la démonstration de manière concrète. Un père de famille prend une jeune auto-stoppeuse marginale qui lui casse son téléphone portable comme pour marquer une rébellion face à ce moyen de communication. C'est un homme rangé qui ne jure que par son travail. Le hasard des circonstances va le faire se poser. Bien entendu, le récit évitera l'écueil de la facilité en l'orientant vers un autre choix professionnel plutôt qu'une révolution anti-matérialiste.

    Avoir des responsabilités nécessite certainement des sacrifices qu'une certaine génération d'individus n'est pas prêt à consentir par choix idéologique. Cette bd peut produire chez les plus faibles une remise en question sur le fait de ne pas être heureux dans la vie que nous menons. Par rapport à cette réflexion qu'elle produit, cette oeuvre est utile. Je mets 3 étoiles tout en conseillant l'achat pour marquer le fait que je peux ne pas être d'accord avec une idée mais reconnaître que le débat est parfois utile.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:13:49

    J'ai bien aimé ce récit d'un journaliste portugais qui pendant la dictature de Salazar a commencé progressivement à ouvrir les yeux courageusement pour dénoncer des choses pas très démocratiques. Il y a bien sûr tout le contexte de la surveillance policière qui se fait via des informateurs comme la concierge de l'immeuble par exemple. On dit qu'il n'y a rien de pire qu'une vieille concierge acariâtre et dénonciatrice. Pereira prétend beaucoup de choses mais certaines vont paraître assez justes.

    La vie de cet homme solitaire, obèse et veuf était plutôt triste. Elle va progressivement commencer à prendre un tout autre sens. J'aime bien les transformations des individus en quelque chose de meilleur même si le prix a payer peut-être assez lourd.

    C'est un roman graphique d'une grande maturité qui nous prévient ce qu'a été la vie sous une dictature pour un petit pays qui a rejoint depuis l'Europe.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:11:24
    Les nuits d'Aksehir - Tome 1 - Volume 1

    Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les japonais sont des gens très curieux sur les autres civilisations. Il y a en effet des mangas pour chaque thème : la renaissance italienne ou les thermes romains, les vins ou les steppes asiatiques. J’aime beaucoup cette ouverture d’esprit de ce peuple qui tranche par exemple avec la bd nord-coréenne ou biélorusse.

    Là, on va s’intéresser à la Turquie qui nous est présentée comme un beau pays entre modernité et tradition. Néanmoins, certaines affirmations peuvent nous laisser pantois comme par exemple le fait d’annoncer fièrement que la cuisine turque se classe à la troisième position des meilleures cuisines au monde !!! On ne sait pas lesquels sont les deux premières dans ce classement. La gastronomie française doit être sans doute en 20ème position ? Il est vrai que je ne connais que les döner kebab que j’adore déguster avec un champagne mais va-t-on placer la cuisine américaine première avec son Mac Do ? Excusez-moi de m’insurger un peu mais il y a quand même des limites ! Question crédibilité, ce manga a de grands progrès à réaliser.

    Pour autant, la lecture n’a pas été désagréable malgré un dessin très fade et plutôt très dénué dans les décors. La partie qui s’intéresse à la danse orientale sera sans doute la plus intéressante. C’est également mêlé à un travail de mode que doit réaliser l’héroïne qui découvre cette nouvelle culture sans aucun préjugés et nous avec à travers ses yeux. Là encore, on voit la femme assez libérée et presque dominatrice ce qui ne reflète pas vraiment la Turquie d’aujourd’hui sans vouloir offusquer qui que ce soit.

    Bref, c’est trop léger. Le mangaka aurait dû vivre au moins deux ans en Turquie avant de nous livrer sa vision d’une œuvre qui demeure trop fantasmée. Il est vrai qu’on arrête actuellement des artistes et des journalistes très vite accusé de complot terroriste avec une intelligence vivant reclus dans une forêt montagneuse de Pennsylvanie. Je ne saurais lui conseiller de se rendre sur place mais bon, il faut bien rendre compte d’une certaine réalité si on veut demeurer crédible.

    Malgré tout, je vais laisser 3 étoiles car tout n’est pas à jeter. On apprend tout de même des choses intéressantes et il y a une intrigue. La thématique principale serait l’islam et la volonté de l’auteure serait de briser certains tabous. Il n’y aura pas de politique, ni de mention aux actes terroristes commis au nom de cette religion. C’est clair que cela risque d'en refreiner plus d’un. Il faut sans doute aller au-delà.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:09:41

    Le lynchage d’un garçon afro-américain de 14 ans du seul fait de sa couleur par deux sudistes est un crime abominable. Ils ne se sont pas contenter de le tuer mais ont pris soin de leur arracher les yeux préalablement. Le pire dans cette affaire est qu’ils ont été acquittés en vitesse (67 minutes) par un jury composé uniquement de blanc avant de donner une interview payante dans un grand magazine pour finalement avouer leur crime en toute impunité. Or, aux USA, on ne peut être rejugé pour le même crime.

    On comprend mieux les accès de violence d’une partie de la population américaine à certains faits divers qui peuvent vite dégénérer par exemple les événements de Ferguson. Ce récit assez méconnu se situe dans les années 50 et a été à l’origine du mouvement pour les libertés civiles de ses populations. En faire une bd est plutôt une bonne chose pour le devoir de mémoire même si certaines institutions voudraient qu’on oublie vite pour passer à autre chose.

    Cependant, des faits presque similaires se reproduisent assez souvent. Ce jour, en allumant la radio ou en regardant les informations à la TV, on apprend que c’est une famille juive qui a été torturé chez eux par des individus cagoulés du seul fait de leur appartenance à une religion. J’espère qu’un jour toute cette haine liée à la non acceptation de la différence disparaîtra.

    Alors, oui, cette lecture est utile et presque incontournable. Il est dommage que la bd ne soit pas allé plus loin dans le déroulé de cette histoire qui n’a pas manqué de rebondissement par la suite. Il faut savoir que la mère du jeune garçon avait fait ouvrir le cercueil afin que des photographes puissent voir comment son fils avait été atrocement mutilé au niveau du visage. Ceci provoqua une immense réaction du public.

    Pour autant, les auteurs se sont focalisé sur les 5 derniers jours de la vie de ce jeune garçon qui passait des vacances chez son oncle. La ségrégation ambiante dans les états du Sud est omniprésente et cela nous révolte. Le graphisme est réaliste ce qui colle bien pour ajouter à la touche d'authenticité. Ceux qui ont un cœur pourront trouver ce récit bouleversant.

    Conclusion : il ne faut plus mourir ou souffrir à cause de la couleur de sa peau et de ses croyances religieuses. C’est pourtant une évidence mais cela a du mal à passer. Cette bd reste malheureusement d’actualité.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:08:21

    Légio Nostra est une bd qui relate l’histoire de la légion étrangère afin qu’on puisse enfin avoir un autre regard sur ce corps expéditionnaire qui alimente tous les fantasmes. A l’origine, c’est un ancien maréchal de Napoléon 1er qui l’a créé en se mettant au service du roi Louis-Philippe.

    Ces soldats devaient impérativement intervenir à l’étranger et non sur le sol national. Il y a eu entorse à la règle quand celle-ci a réprimé la Commune dans le sang. Même si cet épisode est tout juste évoqué, les auteurs vont très vite passé dessus pour nous montrer que les bons côtés. A croire qu’il y a eu un véritable parrainage de la part de l’armée !

    Je ne vais pas crier au loup. Le graphisme n’est pas des lus réussi mais c’est au moins lisible. Pour autant, on apprend des choses tout de même assez intéressantes. Je ne savais pas par exemple que le chant du boudin était l’hymne officielle de la légion étrangère en France. Tiens, voilà du boudin…

    Cette œuvre peut inciter certains jeunes à s’engager pour la mère patrie. Il a par conséquent une utilité puisqu’il apporte des informations. Les auteurs soulignent par ailleurs le courage de ces hommes prêt à risquer leur vie pour sauver la nôtre avec un sens profond du code de l'honneur. Ceux qui aiment les super-héros seront aux anges. Les autres pourront toujours se rabattre sur la chanson reprise par Serge Gainsbourg à savoir Mon légionnaire. Moi, il est vrai que ce n’est pas trop mon truc mais bon.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:07:07

    Ce n’est pas facile d’être un réfugié politique. C’est tout le sens de ce petit manuel qui nous montre l’envers du décor. On n’a pas envie d’être à leur place, c’est certain. Alors, un peu de compassion est toujours le bienvenu.

    J’ai découvert récemment cet auteur iranien avec l’excellent L'Araignée de Mashhad qui m’avait fort bien étonnée. J’apprécie le trait graphique qui est simple et lisible. La clarté du propos m’a également assez séduit.

    Des lecteurs risquent de mal prendre certaines réflexions de l’auteur sur notre système qui encourage les aides sociales favorisant l’intégration de ces nouveaux migrants. Il y a des spécialistes qui jouent sur le système afin de maximiser le profit. Dans un climat social tendu, c’est toujours difficile à entendre mais cela a le mérite de refléter la réalité aussi imparfaite soit elle.

    Cela pourrait pousser à la réflexion sur comment améliorer notre système d’aide à la planète face aux dictatures qui sévissent dans le monde. Cependant, je ne crois pas vraiment en une politique nouvelle d’ouverture en la matière. Tout sera fait pour compliquer le parcours afin de décourager les demandeurs d’asile.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:05:50

    Jiro Taniguchi est l’auteur qui m’a fait découvrir et aimé d’une certaine manière le manga. J’ai adoré son fameux Quartier lointain ainsi que Le Journal de mon père ou encore Le Sommet des dieux. Par la suite, ses publications en Europe ont été moins bonnes que ces purs chefs-d’œuvre. Il était sans doute difficile de faire mieux. On a l’impression d’avoir assisté à des publications de moindre importance en remontant loin dans son passé pour regrouper des œuvres dont certaines de jeunesse. Racler tous les fonds de tiroir pour surfer sur le succès d’un mangaka est chose courante et on ne dénoncera pas ce type de marketing. On n’est pas là pour cela.

    Sur la forme, l’homme de la toundra est un recueil de six nouvelles assez diverses. Le thème est celui du grand nord, de l’Alaska ou du Yukon voisin et en général des déserts blancs. La première nouvelle va d’ailleurs donner le nom à cet album. C’est un vibrant plaidoyer pour la nature ou les dangers de la destruction par l’homme dans sa soif d’or. L’auteur a l’intelligence de se servir de ce qui a pu inspirer le célèbre romancier Jack London. Il y a une scène déjà empreint d’un peu de fantastique mais sans aller jusqu’au bout de la logique. On ne saura pas ce qu’était la vision de ce vieil homme traversant la porte comme un fantôme.

    La nouvelle concernant le loup dévorant les chiens de traineau un par un est également assez effrayante mais souligne le danger de la nature à l’état sauvage qui peut s’avérer assez hostile. J’avoue avoir apprécié celle du vieux chasseur combattant l’ours solitaire ayant tué jadis son fils. Le sacrifice d’une pauvre bête défendant son maître m’a brisé le cœur mais bon. Sur le fond, on aurait aimé que les personnages soient un peu plus développés.

    Le dessin est toujours aussi sublime notamment celui de la nature. Les montagnes sont magnifiques car elles sont criantes de réalisme. On comprend pourquoi l’auteur fera plus tard Le Sommet des dieux avec le succès qu’on lui connait. Bref, à travers cette œuvre, on perçoit mieux le travail de l’auteur dont les thèmes de prédilection émergent déjà. Option d’achat ? Oui pour les fans de l’auteur car le travail est plus qu’honnête.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:04:41
    Les enquêtes du limier - Tome 1 - Chien d'aveugle

    Je suis actuellement très sensible au sujet qui touche la relation entre l’homme et le chien. Cet animal de compagnie est parfois assez surprenant dans ce qu’il peut nous apporter dans notre quotidien. Il est vrai que c’est une véritable relation d’amour.

    Notre héros est un détective qui se charge de retrouver les grands chiens de chasse qui se sont malheureusement égarés en forêt montagneuse. C’est un service qu’il rend aux propriétaires de ces bêtes moyennant finance. Par contre, il refuse de vous retrouver le petit chien de compagnie car cela ne l’intéresse pas. Il faut dire qu’il peut se le permettre tant le nombre de chiens égarés dans ce secteur du Japon est impressionnant. Cela le fait vivre, certes pas confortablement car il ne possède pas de magnétophone ce qui peut apparaître comme un comble pour un détective mais le client paye royalement les frais professionnels.

    Tout ceci pour dire qu’il fera tout de même une petite exception afin de retrouver le chien d’une jeune fille aveugle qui sombre dans la dépression depuis sa disparition. Cela sera l’occasion pour nous de découvrir l’apprentissage de ces labradors bien braves par des associations et des éleveurs qualifiés. A noter également une proportion non négligeable de yakuzas dans ces coins les plus reculés de la nature. Il y a certainement de la matière pour eux afin de s’oxygéner un peu.

    Oui, il faudra passer sur beaucoup de choses pour apprécier cette œuvre de Taniguchi mais comme dit, l’amour des bêtes balaye tout sur son passage.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:03:21

    C’est une bd qui a été écrite pour dénoncer le fait que les femmes n’ont pas le droit de conduite en Arabie Saoudite depuis un décret du début des années 1980. L’actualité a rattrapé cette œuvre puisque le royaume a annoncé que les femmes pourront reconduire à partir de juin 2018. Il faut s’attendre à un tsunami de demande de permis de conduire.

    Que l’Etat interdise un certain nombre de choses, on l’accepte car cela s’appelle la loi. Maintenant que la religion au nom d’un Dieu dont on suppose l’existence sans preuve matérielle et scientifique interdise, c’est sans doute plus difficile à admettre. C’est dommage de se créer de telles restrictions supplémentaires que ce soit dans l’alimentaire ou dans les actes courantes de la vie de tous les jours.

    Les femmes en sont malheureusement les premières victimes. On a le droit de dire qu’on n’est pas d’accord avec de telles restrictions discriminatoires. Cette œuvre y concourt largement en citant d’ailleurs des sourates qui font d’ailleurs froid dans le dos. Je n’ai rien contre cette religion d’amour et de paix mais contre toutes les religions qui asservissent les gens au nom de certaines interprétations des textes sacrés. Finalement, quelle joie d’être libre en ayant aucune croyance. Il n’y aura pas d’erreur d’interprétation. Tout cela, ce ne sont que des chimères, point final.

    Cette bd est à pleurer sur le sort de ces pauvres femmes. On va suivre l’évolution d’une jeune fille qui a gouté les espaces de liberté quand le père de famille a travaillé à Londres. C’est certain que l’Occident, cela n’a rien à voir. Le retour dans la monarchie islamiste est difficile surtout avec la présence de la muttawa, la police des mœurs qui veille à ce que le port du voile soit intégral. Les nouvelles technologies sont encadrées, la musique n'est pas autorisée en public, encore moins le théâtre, et la télévision par satellite est également filtrée, tandis que la ségrégation sexuelle est accentuée, et la conduite des femmes interdite. Féminisme et libertés ne font pas bon ménage.

    J’ai bien entendu été sensible au message d’espoir apporté par cette bd. Cela va se concrétiser bientôt. Il était sans doute nécessaire d’en parler afin de sensibiliser le public sur ce qui se passe dans une autre partie du monde où les mœurs et coutumes sont différentes. Mais bon, il faut savoir que selon un classement totalement indépendant, l’Arabie Saoudite est l’un des pays qui respecte le moins les droits de l’homme. Les autorités considèrent toute voix dissidente comme du terrorisme. Du coup, on ne peut être qu’admiratif envers ces femmes qui ont décidé de braver le pouvoir en conduisant pendant quelques minutes. Une escapade qu’elles paieront très cher.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:01:41

    Hibakusha est un terme japonais pour désigner les survivants de l’holocauste nucléaire lié à Hiroshima et Nagasaki. Il en sera question dans cette bd aux accents de romance sur fond de guerre.

    Je n’ai pas compris l’utilité de la première scène avec cette femme qui fuit notre héros lorsque ce dernier évoque le Japon de son enfance où il a vécu avec son père qui était diplomate. Son métier de traducteur et les alliances conclues entre les forces du mal vont l’obliger à entamer une ultime mission dans le pays au soleil levant. Nous sommes fin 1944 et l’issue de la guerre semble être proche.

    Je ne savais pas que lorsque l’Allemagne avait capitulé, les nazies se trouvant encore sur le sol japonais en mai 1945 ont été fusillé car la capitulation était une trahison pour les japs. Dans 3 mois, ils connaitront pourtant également le même sort. Quelle triste ironie. Pour autant, notre héros échappera à ce funeste sort pour en connaitre un autre encore plus terrible. Oui, sa mission le conduit en effet à Hiroshima où il fait bon vivre (les attaques aériennes se concentrant alors sur Tokyo). Il y rencontre d'ailleurs une belle masseuse qui le soulage de tous ses maux.

    C’est toujours intéressant de connaitre d’autres points de vue. Le fait que le héros soit allemand n’y est pas étranger. Il y a également une bonne harmonie entre le dessin et le récit qui prend des allures mélodramatiques entre douceur et passion. Mention spéciale pour les cerisiers en fleurs. Bien entendu, on retiendra cette ombre noire gravé sur la pierre qui donne une force émotionnelle à ce récit historique.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 20:00:15

    Il fallait faire une bd portant sur un complexe hôtelier et thermal assez récent. Il s’agit des thermes de Vals en Suisse construit en 1996 et qui rendit célèbre son architecte. Il faut également aimer ces constructions géométriques carrées qui peuvent regorger de petits secrets. Une quinzaine de blocs assez différents sont ancrés dans le paysage au lieu même où jaillit la source. Le toit végétal permet de respecter l’environnement.

    Le graphisme assez minimaliste fait très vieille école avec ses dégradés de bleus et de noirs. Fort heureusement, le propos sera un peu plus moderne avec Pierre, un jeune étudiant parisien en architecture, qui frise l’obstination à percer les secrets de ces lieux. A noter que le méchant professeur n’est pas très crédible derrière ses mauvaises manières. On regrettera également une fin qui ne convaincra pas réellement. Convenu mais tout de même bien réalisé pour rester honnête.

    C’est une bd qui peut plaire à un certain public assez élitiste et snobinard. Nul ne doute du tabac qui sera réalisé à Angoulême. Pour autant, l’intrigue reste assez conventionnelle dans ses codes. Il reste l’atmosphère entre la Suisse, les montagnes et architecture moderne. Cependant, on peut être attiré comme un aimant. Pierre qui roule n'amasse pas foule dit-on.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:56:39

    Je comprends qu’on puisse aimer la Bretagne au point de louer cette région avec une certaine vénération. La fascination de la mer et des vagues géantes venant se fracasser contre les rochers ainsi que des phares isolés ont manifestement attiré toute l’attention de l’auteur.

    Il y ajoute du folklore locale comme la fameuse ville d’Is ou encore les légendes arthurienne et le fameux Merlin l’enchanteur. Il mélange tout cela avec un récit très réaliste sur deux gardiens bien courageux du phare d’Ar-Men, l’un des plus hostiles au monde. Le dessin avec ses magnifiques aquarelles est si envoutant que cela prend réellement forme. Bref, le tour est joué.

    Pour autant, je ne crierai pas au chef d’œuvre car ce sujet a déjà été exploité dans la bande dessinée à de multiples reprises. Certes, c’est réalisé avec brio et talent mais contrairement aux autres bd documentaire de l’auteur, le propos est plus pauvre pour laisser place à la poésie du déchainement des éléments marins. C’est presque poétique dans une phase de contemplation.

    Ce n’est pas à mon humble avis la meilleure bd de l’auteur mais elle ravira les amoureux de la Bretagne. A quand une même vénération pour l’Alsace ?

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:54:49

    C’est une bd qui raconte l’expérience réelle d’un homme qui a abandonné sa vie citadine composée de réunions de bureau pour aller vivre au contact d’une des tributs les plus primitives d’Afrique à savoir les Himbas (peuple bantou établi au nord de la Namibie). Il est vrai que sa société a coulé suite à de mauvaises affaires. Il en profite également pour se séparer d’une épouse assez vénale. Bref, les conditions étaient réunies pour un nouveau départ loin de toute cette agitation du monde capitaliste. Sa quête est de retrouver les vraies valeurs proches de la nature.

    Le voilà plongé alors en Namibie, un pays indépendant seulement depuis 1990 qui a été gouverné de fait par l’Afrique du Sud depuis la fin de la Première Guerre Mondiale et qui a par conséquent connu l’apartheid. Curieusement, on apprendra que la minorité était mieux respectée durant cette période pourtant difficile que de nos jours où elle est chassée de ses terres par le gouvernement car elle ne connait pas la notion de titre de propriété. Ils vivent principalement de leur bétail et habitent dans des campements disséminés dans tout le Kaokoland avec leurs troupeaux de vaches et de chèvres.

    Comme dit, c’est une tribu qui vit minoritairement dans un pays : 10000 individus sur une population de 2 millions de personnes. L’ethnie majoritaire a un mode de vie à l’occidentale avec une capitale composée de gratte-ciels géants. Cela tranche singulièrement avec ce village composé de huttes où la moitié des enfants dorment nus à l’extérieur. Une sorte de peinture végétale en rouge appliquée sur le corps leur permet de vivre en harmonie avec les éléments. La Namibie est l’un des pays les plus arides et les moins peuplés du monde.

    J’ai beaucoup de respect pour ces gens simples qui se regroupent pour survivre dans le dénuement le plus total. C’est difficile de penser que des gens souffrent encore de la faim surtout dans un des pays africains les plus riches de ce continent. Là encore, on observera que ces populations ne fuient pas pour aller dans un quelconque eldorado loin de leurs racines. C’est tout à fait appréciable car ils essayent de construire quelque chose avec ce qu’ils ont. Himba signifie mendiant ce qui n’est guère flatteur mais ils sont fiers de leur identité et de leur culture.

    Pour moi, la lecture de cette bd a été enrichissante dans la mesure où elle nous fait découvrir une autre culture tout à fait respectable et qui possède ses propres codes. Il faut sans doute protéger cette culture, ce mode de vie et ces traditions contre les méfaits d’une modernité qui leur serait imposé. L’épisode avec les touristes montrent toutes les limites. Bref, une œuvre ethnologique qu’il faut découvrir pour peu qu’on aime ce genre de documentaire ou d’expérience d’ouverture sur le monde.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:53:32
    Sant-Fieg - Tome 1 - Rachid

    On voit un autre aspect de la Bretagne au travers ce récit qui y dénonce le racisme de certains de ses habitants replié sur eux-mêmes avec une absence totale d’ouverture d’esprit. Il est également question d’indépendance pour respecter les traditions locales à commencer par la langue qui doit figurer également sur les panneaux des villes d’où Sant-Fieg à la place de Saint-Fiacre.

    C’est surtout l’histoire d’un algérien ayant fui son pays suite à la guerre d’indépendance pour retrouver les traces de son père combattant ayant trouvé la mort durant la Seconde Guerre Mondiale non loin de là. On oublie aisément que les ascendants se sont également battus pour la liberté de notre pays.

    Il sera également question de son fils orphelin qui vient d’hériter d’une maison par une grand-mère qu’il n’a pas connu. Il y aura des va et vient temporel qui seront finalement assez difficile à suivre en raison de ces histoires de famille un peu compliqué.

    Pour autant, j’ai beaucoup aimé cette histoire qui a été bien mené mais qui aurait pu être encore meilleure au niveau de la forme (par exemple mettre des ambiances différentes selon les époques pour bien marqué le flash-back). C’est en deux parties dans un coffret qui le présente comme le polar de l’année 2013 (ayant gagné d’ailleurs le prix du festival de Cognac). C’est plutôt tragique dans son développement final mais on restera en immersion tout le long. Du bon travail.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:52:05

    Les reflets changeants est une bd où l’on va suivre successivement plusieurs individus aux vies très différentes. C’est un concept que l’on pourrait dénommer récit chorale un peu comme ces films du genre Valentine Day’s ou Love Actualy où les personnages se croisent. C’est la même chose avec un fil conducteur entre Elsa (22 ans), Jean (53 ans) ou Emile (79 ans).

    Il est question de Nice et du feu d’artifice du 14 juillet mais visiblement pas le jour de ce terrible attentat particulièrement meurtrier. Pour autant, on va parler de ces déracinés d’Algérie qui ont dû rentrer en France pour ne pas se faire massacrer en 1962 et qui ont gardé un goût très amer. La politique du vivre ensemble en harmonie n’était visiblement pas bilatérale. Les choses sont suggérées mais pas dites de façon claire et précise.

    Le récit sera assez mélancolique mais quand même suffisamment prenant pour nous intéresser à la destinée de ces personnages. Qui n’a jamais éprouvé un ras-le-bol, une envie d’évasion ou une prise de conscience de la direction de sa vie ? Bref, des gens qui assument les fautes qu’ils commettent sans s’inventer n’importe quelle excuse. La faiblesse fait également partie du genre humain.

    Bref, partez à la croisée des chemins de ces personnages si profondément humains.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:50:31

    Actuellement, je suis plutôt assez déçu du traitement de l’information par les médias. S’il n’y a pas désinformation, il y a véritablement un détournement ou une manipulation de l’opinion publique par rapport à un fait. Le célèbre journal télévisé tourne d’ailleurs sur les chroniques de la vie locale ou parfois de la mort d’un chanteur au détriment sur ce qui se passe de réellement grave dans le monde (ce que j’appellerais le tri des informations). On peut également détruire des réputations ou même insuffler une piste du tueur en série dans des affaires criminelles alors que la réalité est bien plus basique.

    J’aime beaucoup la démarche journalistique de cette auteure qui avait déjà été repéré de ma part pour son œuvre Comment comprendre Israël en 60 jours (ou moins) ?. J’avais été époustouflé par cette lecture qui n’était pas l’habituel brulot par rapport à cet Etat démocratique et qui ne baignait pas dans un soutien sympathique à la cause palestinienne. Pour une fois, il y avait de l’objectivité pour analyser une situation politique très tendue des deux côtés. La moralité est qu’il faut nuancer pour ne pas commettre des erreurs grossières de jugement.

    Là, la journaliste auteure réitère sur la situation au Moyen-Orient. C’est impartial mais tout en donnant des avis motivé se basant sur des témoignages. Il y a une véritable éthique du métier de journaliste qui transparait. C’est vrai qu’on avait un peu oublié ce que c’était. Il n’y a pas par exemple une manière de choisir sélective. Tout sera abordé d’où un gros pavé à ingurgiter. Il y aura tous les points de vue et sans doute un peu trop pour la bonne compréhension de chaque parcours.

    On se rend compte de la complexité des situations par exemple par rapport à la problématique des kurdes en Irak. C’est un reportage qui va nous entrainer dans une enquête sur les réfugiés politiques du Moyen-Orient après la seconde guerre du Golfe.

    En tout les cas, cette lecture pose une thématique assez intéressante sur comment améliorer la déontologie de l’information en France. Les faits divers planétaires captent de plus en plus l’attention d’un grand public nourri d’info-fiction et de téléréalité. Il est bon de revenir aux fondamentaux. Rolling Blackout y contribue fortement.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:48:32
    Château Narumi - Tome 1 - Volume 1

    Ce manga se situe dans la ligne des mangas culinaires et plus précisément ceux réservés aux vins. On a droit au mélange entre Les Gouttes de Dieu et le fameux Châteaux Bordeaux (même si ce dernier titre n’est pas un manga).

    Les facilités scénaristiques sont tout de suite assez voyantes ce qui peut être pénible et frustrant pour un lecteur aguerri. La scène d’ouverture avec le tragique accident d’avion des parents en est d’ailleurs la parfaite illustration. Malheureusement, il y aura par la suite une succession de situations invraisemblables.

    Si par exemple, j’héritais d’une fortune colossale issue d’une société, je ne propose pas au directeur financier de lui léguer toutes mes actions de l’entreprise en échange du développement personnel d’un département qu’il comptait fermer pour des raisons de mauvaise rentabilité économique. C’est l’actionnaire principal le décideur surtout quand on est l’héritière de quelqu’un qui a fondé la renommée d’un groupe viticole. L’héritière se met volontairement en danger pour prouver qu’elle est digne de poursuivre l’œuvre de son père. On sait que les bons sentiments naïfs sont toujours gagnants dans ce type d’aventure.

    Le déroulé est assez classique avec des passages où l’on explique comment tailler la vigne correctement ou reconnaitre le gout du vin. Fort heureusement, c’est un manga court composé de deux titres seulement. Je pense qu’en cas de succès de celui-ci, c’est appelé à se développer.

    Ce n’est pas un titre qui est mauvais en soi bien au contraire. Cela se situe dans la mouvance et l’air du temps de la production actuelle. Il n’innove pas vraiment mais procure une agréable lecture. Le peuple ne demande rien de plus. Il faut aimer ces caractères trempés de gens qui ont de la détermination pour réussir leur entreprise. Ne rien lâcher !

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:47:15

    Isabella Bird est un peu comme une sorte de Mary Poppins de l’ère victorienne qui veut jouer à l’exploratrice pour découvrir le Japon interdit aux occidentaux. Il y a une touche de familiarité et d’excentrisme notamment lorsqu’elle fait la connaissance de son guide touristique. Les japaniaiseries seront de mise bien entendu.

    Pour le reste, c’est assez bien dessinée et la lecture demeure assez agréable. On sympathise assez vite avec notre héroïne qui a une grande soif de découverte. C’est déjà une exploratrice renommée qui a fait ses preuves dans les rocheuses ou encore à Hawaï. Elle s’intéresse particulièrement à une peuplade du nord de l’île d’Hokkaido à savoir les Aïnous.

    C’est un peuple autonome différent des japonais par leur origine. La morphologie rappelle les aborigènes d’Australie mais certaines thèses les rapprochent des peuples caucasiens ou encore mongoliens. Ils sont grands, ont la peau clair et n’ont pas les yeux bridés. Ils vont être victime d’une politique d’assimilation forcée de la part du Japon alors qu’ils étaient les premiers habitants de ce pays. Cela rappelle étrangement l’histoire des indiens d’Amérique.

    Bref, le contexte d’exploration est assez intéressant pour découvrir cette série. L’envie de comprendre sur des cultures éloignées est un véritable leitmotiv.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:45:42

    Mon gras et moi est une sorte de chronique humoristique sur une femme en surpoids qui n'arrive pas à faire un régime et qui s'apitoie sur son sort. On aurait envie de lui donner des conseils afin qu'elle se sente mieux dans sa peau mais elle refuse obstinément. On se demande alors pourquoi tout ces tourments ? On oscille souvent entre les rires et les larmes.

    J'ai bien aimé certains gags comme super grosse contre Nutellor à la manière des super-héros. Il y a également le fond comme la nourriture qui sert de subterfuge à un mal plus profond. Bref, c'est vraiment une oscillation entre l'humour et la tristesse. L'autodérision peut cacher une grande détresse que l'on perçoit.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:28:23

    Nous plongeons notre regard sur une île japonaise épargnée jusqu’ici par les affres de la Seconde guerre mondiale mais qui va devenir malheureusement un grand théâtre d’affrontement. C’est l’une des plus grandes batailles terrestres à la fin de la guerre (avril – juin 21945) qui couta de nombreuses vies.

    On estime que jusqu’à 150000 civils furent tuées également ce qui en fait l’une des batailles les plus sanglantes de la Seconde Guerre Mondiale. Cette bataille a fait prendre conscience aux américains que débarquer au Japon couterait de très nombreuses vies d’où la solution atomique comme moyen d’éviter l’invasion et les pertes humaines.

    On va surtout suivre le parcours d’une petite fille qui vit au milieu d’une famille où la mère est morte des années auparavant et où le père est obligé de s’absenter pour ne plus revenir. Le frère va mourir en prenant une balle perdue. Cela sera le dur combat d’une petite fillette qui a tout perdu mais qui conserve le bien le plus précieux.

    J’avoue avoir ressenti beaucoup de compassion pour ces enfants victimes de conflit qui les dépasse. Celle-ci avec son drapeau blanc en est le symbole. Parce qu’en plus, c’est tiré d’une histoire vraie avec les photographies de l’époque à l’appui. Subir la guerre est sans doute le pire...

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:27:24

    La sexualité est un sujet tabou au royaume moderniste du Maroc. En effet, l'homosexualité est pénalisée et toute relation extraconjugale est rigoureusement interdite par la loi. Bienvenue dans ce royaume pourtant progressiste où il fait bon vivre surtout pour une femme ! Le ton est donné...

    Une femme échange des témoignages avec d'autres qui parlent de leur intimité sur ce sujet brûlant. Il n'y aura pas mort d'homme mais une explication de ces interdits moraux et religieux qui empêchent l'émancipation de la femme. C'est tous les rapports hommes femmes au sein de ce pays qui sont décortiqués pour une meilleure compréhension.

    On ressort de cette lecture avec l'espoir que les choses changeront vraisemblablement dans le futur car on ne peut continuer sur ses hypocrisies qui minent la société en la matière. Sexe et mensonges ne font jamais bon ménage !

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:26:27

    Cette bd semble tomber à point car je regarde actuellement une série sur Netflix qui a pour cadre l'Ecosse, son histoire et ses traditions: Outlander pour ceux qui connaissent bien. Il faut dire que je suis tombé littéralement sous le charme de ces paysages écossais.

    J'ai appris des tas de choses intéressantes sur les différents whisky qui existe à travers le monde et notamment quelques secrets de fabrication. Pour autant, c'est bien dans le temple du whisky c'est à dire l’Écosse où il faut se rendre pour boire le nectar unique. L'auteur s'est donné une quête tout à fait honorable un peu à la manière des Gouttes de Dieu. Il s'agit de rendre hommage à une spécialiste de cet alcool célèbre.

    Pour autant, je n'ai pas ressenti toute l'émotion que j'aurais dû à travers cette lecture. Il manquait quelque chose d'un peu indéfinissable. La poésie de Robert Burns ne parvient pas à combler les vides. C'est surtout une suite de rencontres dans un paysage divin. L'auteur est un habitué de ces errances à travers le monde pour nous faire aimer des endroits un peu magiques. Cette ballade en Écosse comme voyage initiatique est une belle expérience. Les amateurs de whisky apprécieront.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:24:59

    Je suis plutôt bon public lorsqu'il s'agit de traiter un thème sérieux. Pour autant, je ne tombe pas tout le temps dans le panneau. Certes, un auteur se saisit d'un sujet sérieux comme les malades ou les handicapés mentaux comme il aurait pu traiter sur les camps de concentration. Ce sont des thèmes plutôt vendeurs.

    Autant dire qu'on a tout de suite de bonnes prédispositions avec la larme à l'oeil. Mais, il faut être à la hauteur au niveau de ce que l'on propose au public. Bref, ce n'est pas le couplé gagnant à tous les coups.

    Certes, l'intention est louable dans le fait que la moralité nous pousse à ne pas rejeter ces êtres ayant des troubles mentaux. Il arrive à trouver des détails et des situations amusantes. Cependant, je ne suis pas arrivé à m'y intéresser et c'est bien dommage.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:23:27

    Voilà une bd sur un sujet assez sérieux qui est très bien traité de manière assez humoristique. Pourtant, les situations sont parfois assez difficiles. Je crois que l'auteur a rendu chaque histoire et chaque anecdote assez intéressantes.

    En comparaison, ma récente lecture d'Un Caillou dans la chaussure m'a paru bien fade. Toute la différence est dans l'approche et dans le traitement. Il y a le petit plus qui en fait tout le charme.

    L'auteur s'est associé avec un ex-médecin urgentiste pour décrire les situations réelles rencontrées dans son quotidien aux urgences. On s'aperçoit qu'il y a toute une panoplie assez intéressantes de situations diverses. Il faut prendre le temps d'écouter chaque patient. J'ai beaucoup aimé le lien qui existe entre ces patients des soins palliatifs et le personnel soignant. Maintenant, j'aimerais bien pour ma part trouver un médecin comme cela...

    Il y a véritablement du style dans le dessin qui le rend assez sympathique à la lecture. Il y a juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans les travers du larmoyant. Une adaptation très réussie d'un blog médical.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:22:37

    J'aurais pu donner une note plus élevée à cette oeuvre s'il n'y avait eu une fin aussi abrupte et sans réponse. Le propos était fort intelligent entre un monde qui change soumis aux aléas climatiques et surtout la question de la valeur de l'art.

    Nous vivons dans un monde où tout est monétisé et même les tableaux artistiques. Nous suivons un couple assez atypique. Lui est un peintre en manque d'inspiration qui ne trouve pas le succès. Elle travaille dans une célèbre galerie de Sydney à la recherche des oeuvres rémunératrices. Ils vont à la rencontre d'un artiste vieillissant qui n'a pas livré tous ses secrets. Il est surtout question d'un peintre assez mystérieux qui offre ses tableaux somptueux dans une chapelle un peu spéciale. Elle veut savoir qui il est.

    L'oeuvre est dans un format à l'italienne au contenu plutôt assez dense. Il y a des effets de manchette comme de ne jamais voir un seul tableau alors que le sujet porte dessus. Bref, il faudra s'accommoder avec une certaine austérité. Il mène cependant à une réflexion assez intéressante sur la place de l'art dans le monde.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:21:09

    On l’a sans doute oublié depuis le temps qui passe. Plus de 160.000 soldats américains sont morts pour la France sur les champs de bataille durant les années 1917-1918. Le sacrifice de leur jeune vie a contribué à la victoire de notre pays sur l’Allemagne. Aurions-nous fait la même chose pour les américains contre leurs ennemis ? Je n’en suis pas aussi sûr au vu de certains sentiments anti-alliés qui sévissent de nos jours tout autour de nous.

    Cette bd traite d’un aspect assez méconnu à savoir le pèlerinage des familles de ces sacrifiés près de 10 ans après la guerre. Notre territoire est en effet jonché de cimetière américain non loin du théâtre des champs de bataille. C’était des fils de braves paysans mais parfois de bonne famille (comme les Vanderbilt). On assiste à une croisière sur un paquebot puis un séjour au Ritz pour finir sur les commémorations dans les lieux de mémoire.

    A vrai dire, l’intention était louable mais cela reste très léger. Il ne se passera pas grand-chose. Il y a beaucoup de remplissage. On ne peut jouer sur l’émotion indéfiniment. Le dessin reste agréable mais le propos ne comble pas les vides. Cela permet toutefois pour les femmes de soldat mort au combat de faire leur deuil. Fort heureusement, l’ambiance de cette bd sera loin d’être mortifère.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:18:38

    Je ne sais pas si c’est une histoire vraie mais cela est tout à fait plausible. Il n'y a pas d’annotation dans la préface de la part de l'auteur à ce sujet. J'ai appris par la suite par un autre moyen que c'est bien une histoire familiale.

    Le récit est fort simple : celui d’une fillette de 7ans qui pendant la guerre d’Espagne part toute seule sur les routes afin de retrouver ses parents. Le dénouement sera un peu triste. J’avoue avoir eu de la peine en qualité de parent. Comment peut-on accepter l’idée d’abandonner son enfant à son triste sort ? Vaste question mais réponse complexe.

    Je n’ai pas tout de suite accroché. Je trouvais que c’était d’une trop grande simplicité. Cependant, au fur et à mesure de ma lecture, cela a pris. On comprend que les guerres peuvent séparer des familles et que les liens ont du mal à se reconstruire à la fin du conflit.

    A noter un très beau dessin avec des couleurs exceptionnelles. Les paysages sont de toute beauté dans un contexte pourtant très lourd. J’ai aimé la fluidité entre les scènes. C’est un plaisir de lecture pour un album assez touchant.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:17:33

    C’est une petite bande dessinée qui s’adresse aux jeunes adolescentes qui tombent soudainement enceinte faute d’avoir pris des précautions tout comme son partenaire. Cependant, dans cette œuvre, il sera à peine question de lui.

    En effet, il sera inscrit aux abonnés absents. On se concentrera surtout sur elle à savoir la jeune Louane âgée de 16 ans qui doit faire face seule à cette situation difficile. Manque de pot, les parents sont partis en voyage aux USA (quelle bonne idée).

    Elle va se lier d’amitié avec une camarade de classe qui est également passée par là. Visiblement, il s’agit d’informer les adolescentes que des centres existent pour s’occuper de façon drastique de ces cas sans besoin de partir à l’étranger. Cela sera son secret.

    C’est une bd très simple dans le scénario. Il n’y aura pas de rebondissement car on reste dans le domaine du réalisme. C’est plutôt le partage d’un secret qui commence à être lourd à peser sur les épaules de cette ado bonne élève de classe qui avait son avenir tout tracé. Grâce à ce partage de secret lors d’une rencontre amicale, il y aura recherche d’une solution satisfaisante pour régler cela.

    Comme dit, cela s’apparente à de la bd sensibilisation sur ce problème particulier qui touche des milliers de jeunes filles chaque année. Cela pourrait arriver presque à n’importe qui. Il est clair que les lecteurs un peu réactionnaire risquent de s‘étrangler avec une telle lecture mais bon, on est dans une démocratie libérale. L’objectif n’est pas de les aider eux mais elle. Un sujet abordé tout en pudeur. Un dernier mot sur le dessin pour dire qu’il est vif et dynamique.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:11:38
    Les sœurs Fox - Tome 1 - Esprits, êtes-vous là ?

    Les soeurs Fox sont très connues outre-Atlantique pour être à l'origine d'un grand mouvement de spiritisme qui s'est étendu jusqu'en Europe (voir même en Russie avec un certain Raspoutine). Tout cela n'était qu'un canular mais il y a toujours encore des gens pour le croire.

    L'oeuvre est originale car il met en évidence cette supercherie (à coup de bruit de craquement d'orteil) mais il reste une part de mystère comme pour dire que c'était peut-être vrai. Les soeurs Fox avaient en effet le pouvoir de communiquer avec les esprits des morts. Ce faisant, cela confortait certaines théories sur l'existence d'une âme qui ne disparaît pas avec la mort. Nous savons tous à moins d'être crédule que ce n'est qu'une chimère et qu'il vaut mieux profiter de son existence tant que l'on peut.

    Au niveau du dessin, c'est un peu des couleurs à l'ancienne ce qui est idéal par rapport à la période traitée (1848-1904). On entre tout de suite dans le récit qui se base sur des éléments véridiques. C'est toujours intéressant de voir commet des plaisanteries de jeunes filles peuvent se transformer en vaste mouvement mondial. Elles iront très loin mais plus dure sera la chute.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:10:38

    Monsieur Coucou est un titre qui sonne très mal pour cette œuvre. Personnellement, je ne l’aurais pas choisi car cela n’apporte rien d’autre que de la confusion et de l’étonnement. Le sujet est pourtant grave car il s’agit d’une belle-mère victime d’un cancer qui s’éteint petit à petit. C’est le gendre, issu de l’immigration arabe, qui s’occupe d’elle avec dévouement comme si c’était sa propre mère.

    Jusque-là, tout va bien sauf qu’il a lui-même des relations plus qu’exécrable avec sa famille qu’il a totalement rejeté. Pour autant, il empêche son jeune frère et sa jeune soeur restés au Liban de développer une affaire commerciale à cause d’une histoire de signature devant notaire sur la vente de terrain. Il bloque la signature alors que sa vie est totalement en France puis plus d’une vingtaine d’années. J’avoue avoir mal compris ces motivations profondes qui n’ont de sens que de faire obstacle à la sacro-sainte liberté d’entreprendre.

    Pour autant c’est également une critique de notre façon de penser et de se comporter en famille face à la maladie. Il est vrai que notre protagoniste principal Allan possède de réelles qualités humaines qui font défaut à pas mal de monde notamment de son entourage proche. Il devra également balayer devant sa porte avec un voyage sur le retour aux sources. Le Liban en prendra pour son grade bien que le pays ne soit jamais mentionné comme pour ne pas froisser certaines susceptibilités. Rien ne sera épargné. En cela, c’est une oeuvre plutôt sincère. J’ai bien aimé ce témoignage d’un exilé.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:09:08

    C'est un récit d'aventure autour d'une nouvelle espèce de singe découvert dans la jungle de la république démocratique du Congo. Il est vrai que l'ex-Congo Belge n'est pas véritablement ce qu'on peut appeler une belle démocratie. Nous avons en effet des politiciens très véreux dont certains n'hésitent pas à se servir des soldats enfants pour étancher leur soif de pouvoir. Ils vendent également toutes leurs richesses à d'avides multinationales. Bref, on va vivre les déboires d'une grande partie de l'Afrique.

    Au-delà de la fiction et de cette pseudo quête scientifique, il sera évoqué assez largement de ces enfants qui sont nés métisses de père blanc et de femme noire le plus souvent domestiques durant la période de colonisation. C'est un sujet qui est devenu tabou car c'est souvent un triste sort pour le devenir de ces enfants totalement déracinés. Cette oeuvre rappelle toutes les erreurs qui ont été commise par les colons belges.

    Au niveau du dessin, nous aurions droit à des cases assez colorées qui nous rappelle que l'Afrique, c'est également un véritable florilège de belles couleurs vives. Reste à savoir si le singe jaune existe vraiment...

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:07:00

    Curieux titre que tue-moi plutôt sous un cerisier. Il est vrai que les pommiers ou les mirabelliers sont également de beaux arbres pour mourir assassiné. Mais bon, on est au Japon avec les cerisiers en fleurs et toute la portée qu'ont ces arbres divins. Alors, on comprendra aisément.

    Nous avons droit à un récit glauque en trois chapitres différents mais reliés entre eux. Cela commence par le suicide d'une lycéenne à cause d'une peine d'amour. On a un peu de mal à y croire avec une telle réaction morbide. Le plus surprenant est le message qu'elle laisse à sa meilleure amie. Bref, une romance assez noire dont la moralité est de ne jamais tomber amoureuse de mecs comme ça.

    Rejet, suicide, romance bizarre: un shojo plus morbide que la moyenne, c'est nul doute.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:05:15
    Alice in Borderland - Tome 1 - Tome 1

    Encore une variation d'Alice au pays des Merveilles de l'univers de Lewis Caroll. Cependant, il ne s'agit pas vraiment du pays des merveilles mais d'une sorte d'enfer apocalyptique dans un nouveau survival game.
    A Borderland, la survie se gagne au jour le jour au fil de jeux assez funestes !

    Les jeux cruels proposés sont symbolisés par des cartes à jouer. Le chiffre sur la carte indique le niveau de difficulté du jeu, tandis que le couleur indique son type :
    Le pique ♠ désigne une épreuve physique ;
    Le carreau ♦ désigne une épreuve intellectuelle ;
    Le trèfle ♣ désigne une épreuve équilibrée entre physique et intellect ;
    Le cœur ♥ désigne une épreuve psychologique.

    Il est vrai que les survival game se sont multipliés ces dernières années. Celui-ci est assez connu au Japon. En France, il n'a malheureusement pas eu le succès escomptés. Sans doute, le nombre de volumes fait un peu peur. Pour autant, il y a véritablement de l'originalité. A noter, qu'Alice est un jeune lycéen ce qui change de la figure féminine que nous connaissons tous à travers les contes et le cinéma.

    En effet, il y a une authentique profondeur des trois principaux protagonistes qu'on apprendra à bien connaître au fil des épreuves. J'ai beaucoup aimé également l'imprévisibilité des différentes situations ce qui change des trames classiques de ce type de manga. On aura même droit à une fin qui répond à nos attentes.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:04:04
    La guerre de Catherine / Au nom de Catherine - Tome 1 - La guerre de Catherine

    C'est un beau témoignage de ce qui s'est passé durant la Seconde Guerre Mondiale dans notre pays collaborant avec l'ennemi et qui concerne des enfants juifs obligés de se cacher pour échapper à la dénonciation. Il est vrai que la bd rappelle que le déferlement de haine à la Libération concernant ces femmes tondus par ceux-là même qui avaient peut-être dénoncés leurs voisins. On se rend compte que la méchanceté peut être partout et qu'il y a des soldats allemands qui ont été bons. J'ai bien aimé le fait que les auteurs ne sont pas tombés dans le manichéisme de base.

    Pour autant, je n'ai pas trop apprécié certaines choses qui ne reflètent pas la réalité mais qui sont une sorte de réécriture de l'Histoire par les vainqueurs. Ainsi, au début de la guerre, on ne connaissait pas vraiment le sort qui était réservés aux Juifs. Les Alliés n'ont découvert que tardivement les camps de concentration. Il y a plusieurs réflexions qui sonnent faux surtout concernant des gamins au vu du contexte. L'information n'était pas aussi développée que de nos jours avec internet et les réseaux sociaux. Même les radios et les journaux étaient contrôlés par l'Etat.

    C'est une bd qui traite forcément d'une période sombre pour notre pays mais qui décrit les choses telles que cela s'est passé même si la conscience a été plutôt tardive. On observera qu'il n'y a pas un gramme de violence physique même si la peur d'être capturé est présente. J'ai beaucoup aimé la précision d'un dessin très fin. Il y a de la grâce et de l'élégance pour une histoire vraisemblable.

    C'est une oeuvre qui dégage beaucoup d'émotions au vu du contexte assez tragique. On se souviendra de cette Rachel qui a dû perdre son identité dans une Catherine mais qui avait toujours la même passion pour la photographie. C'est une oeuvre qui mérite d'être lu surtout pour toutes les jeunes générations qui n'ont heureusement pas connu cette sombre époque.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 19:02:40

    Cet ouvrage ne plaira sans doute pas à ceux qui sont du côté des victimes sans vouloir comprendre les motivations d'un meurtrier. En effet, il s'agit de retracer le parcours psychologique d'un des plus grands tueurs de masse aux States. Cela s'est passé en 1966 soit 4 ans après l'assassinat de Kennedy avec également un tireur d'élite placé au sommet d'une tour et qui a visé dans la foule en bas. Il y a eu 17 morts et de nombreux blessés. Il est vrai que ce crime est impardonnable.

    Je suis également du côté de ceux qui essaye de comprendre les motivations d'un tueur en série qui a été un monsieur tout le monde sans histoire. Le passage à l'acte est toujours terrifiant et quelque soit les raisons, il ne faut jamais s'en prendre à d'innocentes victimes. On comprend qu'il est le produit d'une société avec un père qui a été violent ect... Bref, il n'a pas réussi à canaliser sa violence.

    A noter que cet ouvrage prend le soin de ne jamais pointer du doigt le terrible lobby des armes à feu. Non, ils ne sont pour rien dans la folie d'un homme à pulsion suicidaire. A noter également un graphisme assez austère sur fond de narration glaçante. Le mal peut se trouver au coeur du bien. Moralité: se méfier de monsieur tout le monde.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 18:59:44

    Encore un récit se déroulant durant la Seconde Guerre Mondiale du côté des civils qui ont dû faire face aux terribles bombardements aussi bien de l’ennemi que des alliés par la suite. L’action ne se situe pas en France mais dans la Belgique également occupée par l’envahisseur représenté par des loups assoiffés de sang.

    Cela ne se différencie pas tellement de tout ce que j’ai pu déjà lire sur la question. On peut tout de même trouver cela intéressant dans la mesure où on se focalise sur un autre pays voisin occupé également lors de l’offensive allemande de ce qu’on a appelé le blitzkrieg. Malgré les discours fanfarons du roi, ce pays est tombé en 18 jours. Il y a eu par la suite une administration militaire, une collaboration et également une résistance.

    La famille que l’on suit ne va pas essuyer de grosses pertes mais il y aura des moments d’angoisse. On ne pourra en dire autant de l’institutrice qui semblait appeler à la collaboration mais qui va s’impliquer personnellement et autrement.

    Je pense que ce genre de témoignage est salutaire dans la mesure où il rappelle à nos générations ce que fut la guerre en Europe et pourquoi il faut construire une communauté européenne forte sans céder au nationalisme et au repli sur soi. La paix, c’est quand même le plus important.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 18:58:39

    Quand il y a une guerre ou une catastrophe de grande envergure, l’asile de fou n’est pas forcément la priorité des Autorités. Dans l’urgence, on évacue une bonne partie de la population en laissant le reste à la merci de l’ennemi. C’est ce qui s’est passé en 1914 dans le Nord de la France avec cette institution d’aliénés qu’il a fallu gérer malgré tout.

    On voit le portrait d’un homme qui n’abandonne pas ses malades au contraire des médecins qui vont très vite s’enfuir. Il y a également cette jeune fille qui se fait passer pour un homme afin de retrouver sa jeune sœur.

    Je pense qu’il est intéressant de voir cet aspect des choses quand une partie de la population française était passé sous le joug allemand pendant des années lors de la Première Guerre Mondiale. On pense souvent à la Seconde Guerre Mondiale mais on oublie vite que notre territoire a été durement touché durant la Première. D’ailleurs, il y a eu beaucoup plus de morts notamment chez les civils. Une génération entière a été durement sacrifiée.

    C’est une bd terriblement humaine sur un épisode méconnu. On oubliera plus les oubliés de Prémontré.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 18:57:46

    Le duo de l'oeuvre Valse avec Bachir récidive pour la reprise du journal d'Anne Frank parrainée par la fondation caritative du même nom. C'est toujours bien de faire découvrir aux jeune générations ce qui était arrivé à des enfants durant la Seconde Guerre Mondiale et jusqu'où peut conduire un racisme de base. Plus jamais cela et ni avec une idéologie que soutient sournoisement certains partis politiques à travers l'Europe. Oui, ce n'est pas une lecture dite inutile.

    Ce journal détaille avec précisions les conditions de vie des juifs durant cette guerre dans un pays envahit par l'Allemagne nazie qui avait commencé dès 1933 à prendre des mesures contre les juifs qu'elle estimait coupable de tous les maux du pays alors que cette catégorie de gens représentait moins de 1% de la population.

    Le texte est clair et la lecture a été plutôt agréable ce qui était le but pour le faire découvrir aux jeunes d'aujourd'hui. Il y a quelques prises de risques dans la version proposée par les auteurs mais cela respecte toujours l'esprit du journal original. je retiendrais pour exemple le célèbre tableau le cri qui a été un peu détourné mais qui reflète vraiment les sentiments exprimés par Anne Frank. J'avais lu la version manga il y a peu de temps qui était sur une autre approche. J'avoue avoir apprécié cette nouveauté qui fait preuve d'intelligence dans la mise en forme.

    Pour le reste, il est clair que ce journal intime d'une petite fille déjà bien mâture est bouleversant. On espère vraiment que cela serve de marqueur à ne jamais franchir à l'avenir afin de respecter le droit des enfants même pendant les guerres. L'exemple d'enfant séparé de leurs parents dont le seul tort est de migrer dans une grande démocratie a de quoi également glacer le sang.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 18:56:18

    On a aujourd'hui du mal à y croire car on peut écouter toutes les radios que l'on souhaite sans qu'elles soient soumises à un appareil d'état. Cela n'a pas toujours été le cas dans l'histoire de notre pays. Il faut se rappeler qu'avant 1981 et l'élection de François Mitterrand, les radios étaient toutes contrôlées par l'Etat et il ne faisait pas bon du tout critiquer l'action du gouvernement.

    Ainsi, le président Valéry Giscard d'Estaing disposait d'un avantage politique assez conséquent sur ses adversaires en disposant de l'outil médiatique. Les chanteurs français comme Johnny Hallyday ou Michel Sardou ont également pu prospérer car les programmes musicaux étaient fortement hexagonaux.

    L'action de ce récit se passe dans les années 70 avec l'émergence des radios pirates alors que certains pays européens comme l'Italie avait déjà libéralisée les ondes dès 1976. On va suivre deux étudiants qui se lancent dans la piraterie dans une société parfois assez réactionnaire malgré mai 1968. C'est assez intéressant de voir comment ce sujet rare est traité.

    Il y aura une trahison à la fin d'où l'interférence mais ce n'est pas celui que l'on pense qui a balancé. Comme quoi, il ne faut jamais tirer des plans sur la comète.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 18:54:38

    Que ferions-nous à leur place si on vivait dans un pays régit par une dictature, en proie à la guerre et si la température ambiante dépassait régulièrement les 35 degrés à l’ombre ? Les motivations légitimes de ces migrants sont de trouver une vie meilleure pour eux et leur famille dans le cadre d’un pays pacifique et prospère. Sans aller jusqu’au risque de persécution politique, il y a beaucoup de motivation économique parmi les candidats au franchissement de la Méditerranée.

    Cette œuvre montre les européens sous un bon jour avec une volonté de sauver des vies humaines en mer entre les côtes de la Libye et l’Italie. C’est surtout les passeurs qui sont décriés car ils n’ont aucune considération pour la vie humaine dans leur business de transport des migrants d’un point A vers un point B. Les pauvres migrants se retrouvent souvent au point C en pleine mer sur des bateaux pneumatiques pas équipés pour affronter une telle traversée de 500 kilomètres.

    A aucun moment, il n’est évoqué une quelconque hostilité de la part des pays européens. En effet, je ne crois pas que l’heure soit à l’accueil dans une société qui ne souhaite plus servir de déversoir. Il est vrai que certains militent pour que les riches monarchies du golfe prennent leur part d’humanité ou un peu de la misère du monde. Mais bon, en attendant, des êtres humains meurent par noyade ou dans le Sahara. Cette bd nous montre tout cela afin de nous sensibiliser alors qu’on ferme les yeux. J’avoue parfaitement les comprendre mais je ne peux pas par exemple les accueillir chez moi. C'est un problème qui nous dépasse.

    Dans l’absolu, les pays pauvres ne devraient pas exister. Le climat devrait être bénéfique partout. Les guerres devraient être interdites. Oui, tout cela dans le meilleur des mondes.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 18:52:33

    Un américain à Paris, ce n'est pas la même chose qu'un éthiopien au Monte-Négro ou qu'un guatémaltèque en Azerbaïdjan. C'est quand même un américain et pas n'importe qui puisqu'il s'agit de la pointure du comics dans le style roman graphique. C'est toujours bien d'avoir les impressions laissées par un américain et du Wisconsin de surcroît. Cela vaut tout l'or du monde !

    Sur le Maroc qu'il a visité, c'est sans commentaire. Beaucoup de gens que je côtoie m'ont rapporté les mêmes expériences et il faut dire que j'ai moi-même été il y a bien longtemps dans un pays du Maghreb pour comprendre une certaine exaspération des occidentaux. Il est vrai qu'il existe une multitude d'autres destinations dans le monde. Pour autant, la beauté de ce pays sera souligné comme il se doit tout comme la place de la femme dans cette société. Oui, il y a toujours et malgré tout des sujets qui fâchent.

    Pour le reste, on se rend compte que c'est presque un auteur blasé par le succès et qui enchaîne inlassablement les festivals de bd où il ne trouve guère du plaisir. On aurait presque pitié pour lui s'il n'y avait pas tant de malheur dans le monde. Mais bon, il y a l'art et la manière de faire ressentir certaines émotions et l'auteur s'y prend plutôt adroitement. On passe un bon moment de lecture sans être forcément obligé d'adhérer à tout ce qui est ressenti.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 18:51:23
    Versipelle - Tome 1 - Hiver

    A mon sens, il y a deux erreurs qui auraient pu être facilement évité afin de mieux capter l'attention du public et d'assurer le succès.

    La première concerne la couverture qui n'est guère affriolante mais qui certes donne le ton. Un homme nu dans la neige traînant son sang n'est sans doute pas ce que j'ai pu trouver de mieux. Ceci n'est qu'un avis purement personnel. Mais bon, passons.

    La seconde tient dans la compréhension du récit. Au début, j'ai eu une difficulté car la narration et la juxtaposition des scènes nous font croire que c'est le jeune héros qui a tué son père mais ce n'est pas réellement cela. Je suis parti d'une fausse idée car la mise en scène n'est pas top et plutôt avare en explication. Les personnages se ressemblent et les erreurs d'interprétation sont possibles. Par la suite, cela se corse avec plusieurs flash-back non annoncés.

    Pour ce qui est du positif, nous avons un dessin de qualité et un récit qui nous offre une autre vue sur la mythologie scandinave du loup entre vengeance et magie. Cela sera quand même un peu plus mâture que la série Louve dans les mondes de Thorgal. A la fin, on ressent toute une profondeur à cette histoire dramatique. Gageons que le second tome nous offre une fin digne de ce nom.

    A noter qu'après l'échec commercial de Pleine Lune (Dargaud), Isabelle Bauthian a le courage de s'attaquer une fois encore au mythe du loup-garou mais sous un angle moins Twillight.

    J'ai profité de la sortie du second et dernier tome pour relire également le premier et me retrouver dans le bain de cette histoire de créature maudite. C'est un peu compliqué car on suit un duel ou plutôt une vengeance qui doit implacablement s'exécuter. On a même un peu de pitié ou de compréhension pour le méchant de ce récit mi-onirique.

    A noter que les couleurs sont bien plus éclatantes dans ce second tome car l'été est revenu après un long hiver avec beaucoup de paysages blancs. Le contraste des couleurs est étonnant et plutôt bienvenue. Rien à redire non plus sur la couverture magnifique.

    Une œuvre sur le mythe des loup-garou transposé aux légendes scandinaves un peu atypique.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 18:50:22
    Le cimetière des Innocents - Tome 1 - Oriane et l'Ordre des morts

    Il est vrai que le cimetière est rempli de plein d’innocents et notamment en cette période de la Renaissance où vient d’avoir lieu le massacre de la Saint-Barthélemy. Les tensions entre protestants et catholiques sont encore très vives parmi la population alors qu’un nouveau roi Henri IV tente l’apaisement et pour cause (c’est un prince protestant connu sous le nom d’Henri de Navarre).

    L’Eglise a tué des milliers d’innocents. Elle fait malheureusement encore de nos jours des ravages parmi nos jeunes enfants qu’il ne faut jamais laisser sans surveillance et encore moins dans une église par ailleurs non tolérante. Certes, il faut pardonner car ils ne savent pas ce qu’ils font.

    On assiste également à l’emmurement des jeunes femmes au nom de Dieu. Elles sont d’ailleurs chargées de donner la bénédiction au peuple affriolant de ce genre de pratiques barbares. L’héroïne Oriane va malheureusement en faire les frais car il n’est pas bon être la fille d’un apothicaire en ces temps-là car on peut très vite être accusé de sorcellerie et de commerce avec le diable. C’est assez pratique pour se débarrasser des gens un peu gênant car grosse gueule.

    On éprouvera également de la compassion pour le héros, un jeune garçon qui fouille le cimetière à la recherche des ossements de son père tué lors de ce fameux massacre. Bref, l’ambiance un peu mortuaire est véritablement assurée !

    Pour le reste, j’ai trouvé cela assez intéressant car original sur une période un peu méconnue. On entre dans les bas-fonds de la capitale parisienne en ces temps troublés. A noter une accélération du récit dans la dernière partie du premier tome qui donne envie de lire la suite. On ne sera pas déçu par ce diptyque qui réserve de bonnes surprises.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:50:41

    Cette bd est utile pour nous montrer que certaines expériences en matière de soin et d'accompagnement pour des personnes atteintes de démence mentale sont à explorer. Il faut dire qu'il y a actuellement plus d'un million de patient suivi pour des soins psychiatriques et ce n'est pas prêt de s'améliorer au vu la situation actuelle qui a tendance à se dégrader. Qui n'a pas croisé en ville, dans le bus ou dans le métro ces personnes malades parfois lâchées seules dans la nature faute de place suffisante dans des établissements spécialisés et coûteux ?

    Cette population a également le droit au meilleur de la vie. Le constat est que ces individus ne pourront guérir et qu'il faut tout faire pour leur améliorer la vie en faisant des activités quotidiennes qui les aide à oublier. L'isolement n'est pas non plus une solution. Bref, nous avons un reportage de deux auteurs de bd qui se sont intégrés dans un centre assez particulier situé en pleine nature.

    Je ne suis pas un spécialiste pour juger, ni une miss écervelée en proie à de bons sentiments. Juste un simple humain qui approuve ce type d'action.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:49:12
    Renato Jones - Tome 1 - Saison une : Les Un%

    Renato Jones n'est pas un justicier comme les autres. Il ne s'attaque pas aux riches mais aux super-riches comme dirait un ancien président français. Les fameux 1%. Ceux qui possèdent plus de la moitié de la richesse mondiale.

    En effet, ils assassinent la classe ouvrière, ils déciment les salariés, ils détruisent les acquis sociaux, ils font plonger l'économie dans des crises et détruisent les maisons des familles, ils envoient les pauvres en prison mais aucun d'eux ne purgera une peine car ils sont immensément riches.

    Il faut dire que cela ne fait pas dans la concession. Les 1% sont décrit comme des gens détestables. 62 personnes détiennent autant que la moitié de la population mondiale. Il y a quand même de quoi se poser des questions. Pour autant, cette oeuvre est une sorte de vengeance fantasmée pour les détruire de la façon la plus sordide qui soit. Ames sensibles s'abstenir.

    On constate que c'est un peu brouillon dans la narration ainsi que le graphisme qui n'est pas toujours à la hauteur. La lecture est parfois difficile pour bien comprendre. Il faudra sans doute faire des efforts. C'est le bémol que j'apporte.

    Voici donc une bd qui va sans doute plaire à l'ensemble des gauchistes et qui a contrario ne plaira pas aux plus fortunés des lecteurs. Un comics assez jouissif mais avec un parti pris et des vérités assez dérangeantes.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:47:57

    Le talent des auteurs est de nous montrer une histoire moderne à travers un jeune homme à la dérive et en mal de repères qui commence à tomber dans le radicalisme religieux et une vieille femme atteinte d'un cancer qui tente de tout faire pour l'aider. Le miracle est celui de l'histoire du père turc pour faire prendre conscience du mauvais virage de la Turquie islamique.

    En effet, Mustafa Kémal a dessiné la carte d'une Turquie moderne et progressiste en accordant le droit de vote aux femmes bien avant certains grands pays occidentaux à commencer par la France. C'est sur les ruines de l'Empire ottoman que s'est construit un régime laïc qui rejetait à la fois le bolchevisme et le fascisme.

    On pourra regretter certaines absences comme le génocide arménien à peine évoqué ou la terrible répression qui a suivi le putsch manqué contre l'actuel président Erdogan. On verra tout de même que ce père turc était prêt à tout pour imposer sa vision notamment lorsqu'il a exigé du parlement les plein pouvoirs en ne laissant guère le choix.

    J'avoue ne pas avoir été convaincu par l'homme politique mais il a laissé incontestablement une grande trace dans l'histoire de la Turquie. Ataturk vivant, la seconde guerre mondiale n'aurait pas eu lieu avait déclaré Winston Churchill qui s'était jadis frotté à lui pendant la guerre des Dardanelles. Je retiens surtout qu'une grande nation peut également faire à certains moments de grands bonds en arrière. Il ne faudrait pas que cela nous arrive également.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:45:53

    C'est un véritable honte qui touche depuis près d'une vingtaine d'années les jeunes diplômées. Ils sont obligés de faire un véritable parcours du combattant pour décrocher non pas un CDI mais un CDD sinon, ils doivent enchaîner des stages non rémunérés (ou si peu). C'est une France du mérite mais qui n'a pas eu des parents assez riches et influents pour être placés dans une entreprise bien côtée.

    On aura droit à une quinzaine d'entretien d'embauche qui donne envie de vomir tant les entreprises veulent exploiter le candidat. Les recruteurs se transforment vite en tête d'animaux généralement des requins et souvent des renards. Bon, c'est quand même mieux qu'en porc.

    Il y a beaucoup d'ironie dans les propos de cette bd sur un sujet peu exploité en bande dessinée mais qui traduit bien le malaise dans la recherche d'emploi de la société d'aujourd'hui. Les starts-up sont également dans le viseur et pour cause. Cela fait du bien de lire un auteur qui a compris les mécanismes du marché du travail.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:44:31
    Blue Giant - Tome 10 - Tome 10

    Je ne suis pas très amateur de la musique de jazz. Pour autant, j'ai adoré deux films du cinéaste oscarisé Damien Chazelle à savoir Whiplash et le fameux La La land qui est un véritable chef d'oeuvre. Ces films décrivent très bien ce qu'est le jazz et son ambiance toute particulière qui lui donne ce caractère bien trempé et parfois élitiste.

    Il est vrai que le jeune héros adolescent de ce manga cherche à définir ce qu'il aime passionnément. Il y a une description qui comprend l'essentiel à savoir une certaine improvisation dans cette musique où il faut jouer en groupe et non en solitaire. Certes, il est autodidacte ce qui peut être également à son honneur.

    Pour autant, j'ai bien aimé le fait qu'il faut faire des efforts dans la vie quand on souhaite exceller dans son art. Je n'ai rien contre l'ambition bien au contraire. Il faut favoriser toutes ces initiatives basées sur le travail. Tout le monde peut réussir quand on se donne la peine. En l'occurence, notre jeune héros a pour ambition de devenir le plus grand jazzman au monde (rien que cela). Visiblement on assiste à une espèce de nécrologie en interrogeant les gens qui l'ont connu à ses débuts.

    Quant au dessin, il est vraiment à la hauteur pour un manga. Le graphisme est détaillé et lisible. Il retranscrit à fond toutes les émotions que le jeune élève de terminale tente de nous faire passer à travers la musique. Il y a une belle intensité. Après l'intéressant Vertical, le mangaka Shinichi Ishizuka est décidément un auteur à suivre !

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:42:48

    Le 12 juin 2016 a eu lieu un odieux attentat au Pulse, une boite de nuit gay d'Orlando. Une tuerie à l'arme à feu qui a fait 49 morts et de nombreux blessés. Les victimes avaient juste le tort d'avoir une orientation sexuelle différente selon l'auteur du carnage ayant agit avec une haine irascible. C'est une autre forme de racisme et cela peut faire également des dégâts.

    Des auteurs du monde entier se sont alors réunis autour de ce comics pour apporter des petites histoires courtes de ce que cela leur inspirait. Il y a de la tristesse et beaucoup de compassion mais surtout un message d'amour. On ne naît pas avec la haine. C'est quelque chose qui s'enseigne par la suite. Si on ne prend pas garde, on peut devenir mauvais.

    Bref, c'est un hommage qui est rendu aux victimes et c'est plutôt bien fait sur le fond et sur la forme. Certains messages sont vraiment poignants. On retrouvera même Batman ou Supergirl. Cependant, même les super-héros ne peuvent rien faire contre une certaine forme de bêtise de l'humanité...

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:41:23
    Vatican Miracle Examiner - Tome 1 - Tome 1

    Tout le monde sait que les miracles n’existent pas. Cependant, certains voudraient nous y faire croire pour alimenter la foi dans la religion. C’est l’éternel débat entre les choses divines et la science qui ne peut pas tout expliquer. Personnellement, je n’ai jamais vu de corps en lévitation quand je prends le tramway le matin. Effectivement, j’ai déjà vu cela dans un spectacle de magie.

    Pour faire fonctionner son commerce très lucratif, le Vatican aime reconnaître les miracles. Cependant, l’état religieux a engagé deux prêtres enquêteurs qui doivent vérifier la véracité du miracle. Ainsi, on peut trouver des bonnes sœurs qui sont enceintes sans avoir fait l’amour. C’est ce qu'on appelle l’immaculée conception. On peut y croire ou pas. De mon point de vue, j’opte plutôt pour un moine coquin qui viendrait se glisser dans leur couche la nuit tombée à moins que celui soit dans l’isoloir d’un prétoire où l’on confesse ses nombreux pêchés.

    L’idée est très bonne en soi mais le développement est malheureusement pas aussi réussi car finalement, l’auteur penche plutôt pour le côté fantastique avec la lutte contre les démons qui prennent possession de nos corps dans des lieux saints. On apprendra tout de même des choses assez intéressantes sur les institutions de l’Eglise et ce fameux service peu ordinaire. C’est vrai qu’il faut un peu de vocation pour pratiquer des exorcismes.

    A noter que cette série est un véritable succès au Japon en raison de son thème et que cela se décline en anime.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:35:41

    C'est une chronique sociale qui se situe pile dans l'air du moment où il faut partir à la chasse de tout les lourdeaux qui traînent dans nos rues et qui importunent toutes ces charmantes demoiselles qui souffrent véritablement en silence. Bientôt, le harcèlement de rue sera une infraction passible de peine de justice. Il sera alors strictement interdit de faire ce genre de drague mal placé.

    Personnellement dans mon milieu professionnel, je ne fais plus la bise à mes collègues féminines sauf si on me tend la joue où je fais alors une exception. Il faut savoir s'adapter à son époque post-Weintstein. C'est un peu triste mais c'est comme cela.

    Cette bd nous montre une succession de jeunes filles qui connaissent toutes des insultes ou pire encore, elles sont suivies. Chaque homme que l'on croise devient une menace potentielle. Bien sûr, on montrera également la majorité silencieuse: celle qui observe et ne fait rien ou pire encore essaye de justifier ces actions par les vêtements trop courts portés par ces demoiselles comme si elles ne pouvaient pas s'habiller comme elles le souhaitaient (le fameux appel au viol comme si elles le voulaient).

    A la base, c'était un blog où il y avait le recueil de différentes histoires. Bref, cette bd est tirée malheureusement de faits réels. Cependant, cette compilation donne une forte mauvaise image de la région parisienne où il ne fait plus bon glaner dans le métro. Face à ces agressions quotidiennes, il fallait réagir et cela sera chose faite. La peur va changer de camp. Mais à quel prix ?

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:33:34

    Le choix de l'auteur est de nous montrer les espoirs déçus de la jeunesse tunisienne deux ans après le printemps arabe. La période choisie est 2013-2014. C'est une petite tranche d'une année où l'on va suivre différents jeunes au destin varié.

    Visiblement, il n'y a aucun regret par rapport à la fin de la dictature de Ben Ali. L'amertume se situe plutôt dans le fait que le parti majoritaire Ennahdha (la renaissance) d'obédience islamo-conservateur a volé la révolution pour son propre compte entraînant le mécontentement d'une partie du peuple à savoir les moins bien lotis.

    La corruption n'a jamais été aussi importante comme en témoigne une scène assez marquante mettant en scène Aziz et sa copine obligé de donner tout ce qu'ils ont sur eux afin qu'on les laisse tranquille. C'est également un désastre économique avec tous les touristes européens qui ont fuit cette destination plus à la mode. Que dire également de l'élimination des opposants politiques qui se succèdent un peu plus d'un an après la victoire d'un parti religieux aux élections législatives ?

    Pour autant, la fin nous donne un espoir à savoir que ce pays poursuit sa démocratisation politique. C'est d'ailleurs le seul pays arabe après le printemps à aller dans cette direction. Néanmoins, le pouvoir économique reste encore dans les mains d'une élite et les habitants des zones périphériques se sentent exclus et abandonnés. Travail, dignité et liberté sont les slogans à mettre concrètement en oeuvre sans être empêché par des siècles de religion et de servitude.

    Je n'ai pas trop aimé le graphisme avec ses traits noirs stylisés même s'il reste convenable pour la lecture. C'est une photographie intéressante dans une approche équilibrée des problèmes sociaux et politiques de ce pays.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:29:02

    Je suis pourtant un fan de cette série mais là, j'y vois une surexploitation commerciale pour faire un guide touristique et historique de la ville de Montréal. Dieu sait pourtant que j'ai aimé cette ville lors de mon voyage de noces au Canada.

    J'avoue avoir appris des choses comme ce maire de la ville qui voulait faire démonter notre bonne vieille Tour Eiffel pour la présenter lors de l'exposition universelle en 1967. Nul ne sait si la ville de Paris était partante mais le projet fut abandonné.

    Bref, il y aura des anecdotes assez savoureuses mais qui ne justifie pas un achat malgré le format à l'italienne et la mise en page assez audacieuse.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:27:24

    Quand on est un couple heureux avec des enfants, il ne faut jamais accueillir sa mère chez soi pour cohabiter ensemble. C'est la règle de base que n'a pas suivi cette gentille mère de famille du prénom d'Alice.

    Son mari tente de la rassurer en lui indiquant que tout ira bien ma chérie ! Cependant, elle va vivre un véritable enfer qui n'ira pas en s'améliorant dans une espèce de happy end final. Non, c'est plutôt tout le contraire d'où un titre plutôt ironique.

    Il y a des gens vraiment très méchants sur cette terre et il faut le savoir car ils peuvent même être dans la propre famille. Personnellement, je n'ai pas vécu quelque chose du genre mais c'est arrivé à un couple d'amis à leur dépend.

    C'est une oeuvre assez réaliste avec un ton qui sonne vrai ce qui fait dire que l'auteur a dû vraiment en baver. Il est vrai que j'aurais sans aucun doute employer des méthodes plus expéditives à la place d'Alice. La belle-maman est vraiment affreuse !

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:26:01

    L'idée de retracer une conférence secrète menée par des dignitaires du régime nazi en ce début de l'année 1942 est intéressante d'un point de vue historique.

    En effet, il s'agit d'expliquer comment une simple réunion de travail suivi d'un buffet a entériné et organisé le génocide de millions de juifs à travers l'Europe.

    Après, le traitement est celui d'une réunion pas comme les autres dans ses moindres détails. Mis à part des prises de paroles qui apparaissent audacieuses, il n'y aura point d'action. Par ailleurs, les dialogues sont assez explicatifs et ne sonnent pas vraiment réalistes. Bref, la mise en scène n'est pas parvenue à sortir de cet exercice de départ assez délicat.

    Cependant, cette oeuvre a le mérite d'exister et elle est extrêmement bien documentée pour qu'on oublie jamais ce qui s'est passé. Les monstres existent toujours bien malheureusement.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:23:40

    Je sais qu'il n'y a rien de pire pour un parent que de perdre son enfant. C'est sans doute le décès qui fera le plus de mal. L'auteur nous raconte en plus de 270 pages la douleur et le traumatisme qu'il éprouve avec son épouse à la perte de sa petite Rosalie une nuit de Novembre 2011.

    Tout allait bien. Elle était en parfaite santé et puis un matin alors qu'elle approchait de ses deux ans, elle meurt subitement dans son lit. C'est le phénomène que l'on connaît sous le nom de la mort subite du nourrisson. C'est une perte d'une dureté et d'une brutalité extrême vu les conditions.

    Cet ouvrage est une sorte de thérapie pour l'auteur qui va faire son deuil. C'est déchirant de bout en bout. Il m'a fallu trois jours pour en venir à bout tellement c'est dense en émotion. C'est le genre de lecture qu'il ne faut pas s'infliger souvent car sinon on peut vite déprimer. Cependant, c'est sans doute un témoignage nécessaire pour comprendre certaines choses puis relativiser par la suite.

    C'est une bd fort intimiste qui n'a pas été écrite à la base pour le lecteur mais pour son auteur qui devait faire son travail de deuil. Comme il est dessinateur de bd, cela s'est traduit de cette manière. Beaucoup de sensibilité et point de misérabilisme également.

    Au niveau du dessin, une absence de couleur pour appuyer le sombre propos du récit. On aura droit à la dureté du noir et blanc à la plume et à l'encre de Chine.

    Une œuvre qui se termine sur une sorte de renaissance. Oui, c'est une œuvre qui ne sera pas divertissante mais qui sera d'utilité publique car cela n'arrive pas qu'aux autres.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:22:57
    Angélique (Dara/Milhaud) - Tome 1 - Tome 1

    Je me souviens durant ma jeunesse avoir beaucoup apprécié de voir à la TV la série sur Angélique avec Michèle Mercier et Robert Hossein. Pour la première fois, c'est adapté en bande dessinée et plus précisément en manga. Il faut savoir que le roman d'Anne Golon est l'un des plus lus au monde. C'est devenu culte au fil du temps.

    C'est une bonne adaptation de ce feuilleton romanesque se passant dans la France du XVIIème siècle. On va suivre le parcours d'une femme déterminée à gouverner son destin.

    A noter que l'on commence par une Angélique toute jeune, encore une enfant et déjà une rebelle. Le cadre historique s'installe progressivement. C'est une époque assez dure où il y a une véritable guerre de religion et une fronde de la noblesse contre le pouvoir royal.

    Au niveau du dessin, c'est parfait. Angélique est véritablement belle et envoutante. Elle est véritablement représentée avec justesse. Rien à redire non plus sur la qualité du format et de l'impression de bonne qualité.

    Pour le reste, ce format manga va permettre à une nouvelle génération de découvrir Angélique, marquise des Anges. Pour les autres, ils éprouveront une certaine nostalgie.

    Je ne conseille pas l'achat car ce manga s'est arrêté à 3 tomes faute de ventes suffisantes.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 15:39:41
    Château l'Attente - Tome 1 - Volume I

    Château l’attente commence par une version revisitée de la Belle au bois dormant. Point d’originalité donc même si cela se laisse lire agréablement pour peu qu’on aime les contes de fées mielleux à l’eau de rose.

    Après l’abandon de ce château par le princesse et son prince qui vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, ce lieu devient une sorte de repaire pour les parias et les exclus de la société.

    Nous vivons au gré des petites aventures quotidiennes de personnages excentriques comme un gentilhomme à tête de cigogne ou encore Sir Chess, un chevalier à tête de cheval. Il faut rentrer dans cet univers particulier sans se poser de question.

    L’auteur met l’accent sur de nombreux personnages secondaires notamment féminins afin de faire passer un message féministe sans être militant. L’auteur a mis quinze ans pour écrire cette œuvre qui a raflé de nombreux prix dont 2 Eisner Award en 1998. Permettez-moi de me faire la réflexion suivante : tout ce temps mis à profit pour seulement cela. Parce qu’il ne se passe pas grand chose dans ce château. Point de batailles épiques ou de méchants qui rendraient l’histoire particulièrement passionnante. Non, ce roman existe pour autre chose, à savoir apprécier ces petits riens de la vie qui font tout le bonheur. Je n’arrive cependant pas à ressentir quelque chose de fort. Les messages véhiculés ne me semblent pas forts et poignants.

    Certes, l’auteur Linda Medley a le mérite d’avoir proposé une version plus soft, plus éducorée de l’heroic fantasy : un mélange de douceur et de tendresse dans un monde de brutes. C’est un mariage réussi entre la fantasy et le roman graphique intimiste qui offre de bons moments jusqu'au moment des femmes à barbe où j'ai totalement décroché.

    Faut-il l’avoir obligatoirement dans sa bibliothèque ? On est quand même assez loin du Seigneur des Anneaux auquel le prestigieux Times l’a comparé.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 15:35:11
    Les fonctionnaires - Tome 1 - Métro, dodo, dodo...

    Cette bd est sensée nous faire rire sur les travers fondamentaux des fonctionnaires. Elle peut au contraire stigmatiser encore plus cette population nantie et privilégiée aux yeux de beaucoup de gens. C’est un sujet sensible car le simple fait d’en parler peut tout de suite entraîner des levées de bouclier et pourquoi pas une grève.

    Je travaille dans le privé alors que mon épouse officie dans la fonction publique. Nous comparons souvent nos situations respectives qui sont radicalement différentes. Il y a des gags dans cette bd que je pourrais facilement rattacher à son quotidien comme par exemple les employés qui travaillent durement pendant que le chef joue toute la journée sur son écran en faisant mine d’être accablé par le travail. Or, cette simplification des idées par un lecteur lambda pourrait être dommageable à l’image de ce prestigieux corps de la République.

    Les grèves à répétition, le plus fort taux d’absentéisme, la légendaire ponctualité, le fait d’augmenter les obstacles pour le simple administré : autant de sujets polémistes évoqués. Bref, cela pourrait être drôle si cela ne reflétait pas quelquefois une triste réalité. Et dans ces cas, doit-on jalouser son prochain parce qu’il connaît un meilleur sort et de meilleures conditions de travail ? Sincèrement, je ne le pense pas.

    Et puis, tous les fonctionnaires ne sont pas à ranger dans ce portrait humoristique qui exacerbe leurs particularismes. La plupart ne comptent pas leur heures de travail et n’ont jamais fait grève. J’admire également la solidarité dont ils font preuve entre eux alors que dans le privé, chacun pense à soi pour sa carrière en léchant les bottes du responsable. Vous me direz que cela peut également être le cas dans le public mais à mon humble avis à une fréquence plus réduite.

    Pour ces multiples raisons, je n’ai pas trouvé cette bd très drôle même si elle est réalisée par des fonctionnaires qui se moquent d’eux. Je n’aime pas le principe. Force est de reconnaître qu’elle donne lieu à réfléchir sur la condition d’être fonctionnaire aujourd’hui en France.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 15:32:07

    Après "sex and the city", voila "cancer and the city”! Pourquoi pas après tout ? C'est l'histoire vraie d'une illustratrice new-yorkaise de 43 ans qui est au top de sa carrière, qui va bientôt se marier pour la première fois avec l'homme de sa vie et qui apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Terrible nouvelle !

    Nous allons dès lors suivre cette femme très tendance dans le combat contre cette maladie. L'intention est louable car elle permet à tout un chacun de comprendre ce que vît un malade atteint avec tous ces lourds traitements comme la chimiothérapie ainsi que toute l'angoisse des examens et des résultats. Pas très gai comme lecture direz-vous. C'est traité avec beaucoup de légèreté d'une manière très pétillante qui plaira vraisemblablement à un public féminin.

    J'ai trouvé particulièrement énervant la personnalité même de cette fashion-victime complètement branchée sur une planète hype. On pourrait s'étrangler de rire quand elle nous apprend comme une mauvaise nouvelle qu'elle n'a pas de Mutuelle pour couvrir l'ensemble de ces frais. Fini les séances chez le dermatothalassothérapeute, le dernier sac hyper à la mode ou la centaine de chaussures, sans oublier un appartement dans Manhattan juste pour ranger quelques affaires qui traînent. Mieux encore : malgré l’angoisse liée la maladie, elle considère cette situation comme "le pire instant" qu’elle ait vécu !!! Finalement, maman et papa mettront la main à la poche. Pas d'inquiétude !

    Le milieu dans lequel évolue cette femme est hypra-riche et superficiel, vous l'aurez compris. Elle croit que la maladie va l'aider à surmonter cette artificialité mais le lecteur que je suis ne le ressent pas ainsi. Nous sommes à New-York dans un milieu carnassier où les femmes n'hésitent pas à tenter de voler son gentil mari devant son nez en plein repas gastronomique dans un resto hyper branché en multipliant les tentatives de charme les plus audacieuses ("on va faire un tour dans ta Maserati ? Appelle-moi si tu veux une relation saine! Je peux tirer sur ton cigare ?" etc...).

    Elle a de la chance dans cette épreuve car elle est entourée par des amis et une famille merveilleuse qui n'hésite pas à la soutenir. Tant mieux pour elle. Il n'y a pas de jalousie dans ces propos mais je pense à tous ces malades humbles qui sont seuls face à la maladie sans avoir 50 messages sur le répondeur de leur portable après une simple petite opération. Une des principales préoccupations de notre courageuse héroïne est de ne pas perdre ces beaux cheveux blonds, symbole même de l'élégance. Fort heureusement, le nécessaire sera effectué pour que cela n'arrive surtout pas.

    Pour la morale de l'histoire, tout le monde ou presque sait qu'il faut profiter de la vie tant qu'il est encore temps et qu'il faut se battre quand on est malade. Une partie des bénéfices de l'ouvrage est reversé à un institut qui lutte contre le cancer. Je ne peux pas décemment dans ces conditions refuser d'accorder le conseil d'achat. Et puis et surtout, vous pourrez également faire un jeu de l'oie sur le cancer qui est inclus dans l'ouvrage (véridique !) : "si vous fumez, vous reculez de 7 cases !".

    Je culpabilise sur le fait que je me trouve un peu immonde d'écrire un avis aussi dur sur une pauvre femme certes un peu garce qui a tout de même souffert de son cancer du sein et qui a fini par le vaincre. Cependant, c'est l'oeuvre que je critique.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 15:18:30
    Grand Restaurant - Tome 1 - Debout les damnés de l'assiette

    Il faut me croire : je déteste "casser" de la bd notamment lorsqu'il s'agirait plutôt d'encourager un nouvel auteur qui débute dans un milieu déjà difficile. Ce n'est pas le sens de ma démarche quand j'avise une bande dessinée. Cependant, je m'efforce d'être honnête et ne pas faire semblant d'aimer ce qui me paraît quelconque. Il est vrai que je suis du genre plutôt difficile alors le restaurant tout comme la bd a intérêt d'être bon.

    Actuellement, la mode est aux émissions culinaires du style Un dîner presque parfait et autre Masterchef. La bd s'y met également pour nous faire découvrir ce qui se passe dans les coulisses des cuisines d'un grand restaurant.

    Si l'idée me paraissait réellement séduisante car surfant sur un effet de mode, le traitement est purement classique dans la bonne tradition des vieilles bd d'humour d'antan du style Cauvin.

    On en a déjà bavé avec ce genre sans vouloir en rajouter une couche. Je n'arrive pas à me faire au genre qui grosso modo navigue sur un schéma deux trois ficelles intéressantes pour une série de gags finalement répétitifs. On va dire pour être particulièrement gentil que je ne suis pas le genre de public qui suivra l'évolution de cette série en manque d'inspiration.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 15:15:18
    Sept - Tome 10 - Sept clones

    Le contexte de cette histoire de la fameuse collection des sept a l’air très intéressant au premier abord. Il s’agit de 7 clones qui sont programmés depuis leur naissance pour un unique but à savoir tuer le premier président de la fédération humaine à la veille d’une commémoration d’envergure avec des entités extra-terrestres qui promettent le nirvana.

    Nous nous situons dans un futur assez lointain où les planètes avoisinantes sont exploitées. Ainsi, on peut aller bronzer sur Vénus. Bon, avec la chaleur qu’il fait, attention à ne pas être carbonisé littéralement. Bref, nous sommes dans un univers où l’exploration spatiale s’est déjà bien développée et où l’homme va franchir un pas supplémentaire.

    Le problème est que l’intrigue a véritablement du mal à décoller. Il n’y a quasiment pas d’action. Tout va être concentré sur la fin où l’on saura qui est derrière la fameuse main qui guide les sept clones. C’est ce suspense sur cette identité et les motivations de cette sombre machination qui fait tenir le lecteur. Cela représente malheureusement le seul leitmotiv.

    Par contre, on sera noyé sur le moindre détail de cette société très consumériste et individualiste. Ainsi, la publicité et les médias occupent une place primordiale. On retrouve les grandes marques qui sponsorisent tous nos actes quotidiens. L’absence d’une plage publicitaire devient quelque chose de navrant car inhabituel. On se demande si c’est bien sérieux. Par ailleurs, je ne connais pas beaucoup de pays qui seraient prêts à se démilitariser pour la bonne cause.

    Après une présentation sommaire des personnages dont on va vite oublier les noms, l’accent est mis sur cette société de consommation dont on va sourire au moindre clin d’œil. On va tomber après dans un délire psychotique destiné à nous faire prendre conscience que tous ne peuvent pas être un car les expériences de chacun entraînent des choix différents. Bon, on avait quand même compris.

    Voilà comment une bonne idée de départ peut être mal exploitée malgré des choix narratifs risqués. On lit du vide intergalactique. Néanmoins, on poursuit quand même sa lecture pour connaître le fin mot. Les plus doués n’auront pas de mal à percer tout de suite l’énigme principale. C'est une œuvre incontestablement ambitieuse mais qui manque de rythme. On retiendra surtout que l’esprit de contestation peut nous permettre d’éviter de faire de mauvais choix politique. A bon entendeur, salut !

    Erik67 Le 03/09/2020 à 15:13:50
    Des fragments de l'oubli - Tome 1 - Faustine

    Encore une de ces bds prise de tête qu’il faut apprécier de lire quand on cherche à sortir des sentiers battus. Je me dis qu’il faudrait certainement appartenir à ce public en quête d’autres choses pour aimer l’étrangeté de cette histoire mettant en scène une fillette un peu paumée dans une ville sans âme.

    Le père a d’ailleurs une tête d’oiseau sans que l’on ne sache la raison. On ne sait pas s’il est vivant ou mort. On ne sait où est passé la mère de cette enfant aux réflexions très stranges à la limite d’un effet poétique pour donner l’illusion de la consistance. On rencontrera au détour de ce récit une vieille voisine un peu caricaturale ainsi qu’un copain adepte du pétard. Personnellement, le grunge ne m’attire pas vraiment.

    J’essaye de tirer un peu de positif dans tout cela mais je dis tout haut que ce n’est décidément pas mon genre de lecture. J’avoue cependant que la chute finale m’a bien plu car une énigme semble résolue même si cela appelle de nouvelles questions, par exemple sur le voyage temporel. Mais bon, je n’ai pas très envie d’en savoir plus. C’est dire. Des fragments de l’oubli que j’oublierai vite.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 15:12:06

    La scénariste signe ici son premier roman graphique. Elle est en réalité pianiste et auteur-compositeur. Bon, elle avait rédigé un mémoire en science-politique sur le procès Papon tout en ayant fait un stage à la fondation Anne Frank. Bref, elle connait bien le sujet. Le dessinateur signe également son premier roman graphique. Il a travaillé dans l'univers de la publicité en tant qu'illustrateur.

    Ensemble, ils vont réaliser un sujet original et difficile que celui du procès de Maurice Papon, un homme qui a collaboré avec l'ennemi sous le gouvernement de Vichy avant de devenir préfet puis ministre sous Giscard. Un homme qu'on pourrait qualifier de tout à fait respectable mais qui a été en réalité un des pires assassins que le pays ait connu.

    Aborder le cas Papon sous forme d'une bande dessinée n'était pas une chose aisée car cet homme a fuit toute sa vie les horribles crimes qu'il avait commis en se présentant comme un héros de guerre, un gaulliste de la première heure, un ministre du budget etc... La véritable question du procès était de savoir si l'obéissance aux ordres pouvait exonérer de la responsabilité de la mort de milliers de juifs ?

    Ce procès a permis de mettre en évidence qu'il y avait eu en France une bureaucratie criminelle qui avait permis au nazisme de poursuivre sa folie meurtrière sur notre sol ainsi souillé par l'infamie. Bref, une ouverture des yeux que beaucoup voulaient fermer au nom d'une certaine tranquillité d'esprit.

    Un crime de papier, c'est un homme qui du fond de son bureau signe des ordres qui vont emmener femmes et enfants dans un train vers une mort certaine dans les camps de concentration. La justice tranchera en 1998: 10 ans de réclusion criminelle pour complicité de crime contre l'humanité que Papon n'effectuera pas en raison de son grand âge et de son état de santé.

    Tout cela est bien louable. Il est cependant dommage d'avoir voulu agrémenter l'histoire par une romance fictive un peu légère. La multiplication des flash-back ne va pas améliorer la lisibilité de ce récit. Le trait du dessin sera également beaucoup trop approximatif. Par ailleurs, je n'ai pas vraiment compris le lien entre le procès Eichmann en 1961 à Jérusalem et le procès du Secrétaire général de la préfecture de Gironde.

    En conclusion, il y a la rigueur dans cette quête de justice qui sera bien instructive pour sensibiliser l'ensemble des concitoyens à cette sombre période de l'histoire ainsi que le fait que la bureaucratie peut tuer. Pour le reste, l'amateurisme n'a pas permis une bonne mise en valeur sur le format de la bande dessinée.

    Erik67 Le 03/09/2020 à 15:09:48
    Wunderwaffen - Tome 1 - Le Pilote du Diable

    Cette uchronie se déroule en 1946. L'Allemagne nazie n'a pas encore perdu la guerre grâce à des avions de combats en avance technologique sur les alliés. On pourrait y croire car on sait que les Allemands ont développé à la fin de la Seconde Guerre Mondiale des fusées qui préfiguraient des missiles balistiques. Avec un peu plus de temps, ils auraient peut-être inversé le cours des choses. Bref, cette uchronie repose sur des éléments crédibles.

    Pour autant, il y a des choses difficiles à croire. Je passe sur le fait que le Führer voit dans notre héros un juif là où physiquement tout ressemble à un arien aux yeux bleus. Maintenant que les Américains possèdent la bombe atomique et qu'ils hésitent à rayer Berlin de la carte là où ils n'ont pas hésité à l'employer à Hiroshima, j'émets de sérieux doutes. L'arme atomique a été employée pour mettre fin à la guerre malgré toutes les atroces souffrances qu'elle a fait subir.

    On verra ce titre comme une uchronie de plus qui conserve un peu son originalité. Il est dommage que l'histoire de ce pilote soit si niaise. Il ne suffit pas d'instaurer un contexte historique. Il faut donner vie à des personnages avec une psychologie plus poussée que l'aversion. Et puis, quand on déteste à ce point un régime, on le quitte. On ne va pas voir l'état major pour améliorer la qualité des armes de destruction !

    Bref, une série à éviter même pour les amateurs d'uchronie ou d'aviation.