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Carmen évoque pour moi un célèbre opéra parmi les plus joués au monde. Comme je ne fréquente pas l’opéra, je ne connaissais pas du tout son histoire. La bd me permet de combler une grosse lacune de nature purement culturelle. D’ailleurs, tout comme l’opéra créé en 1875, la bd se base sur l’œuvre de Prosper Mérimée écrite en 1845 en pleine époque romantique.
Nous avons une histoire de femme fatale, de celle dont on tombe éperdument amoureux et qui nous brise littéralement dans une douce et mélancolique folie baignée par la jalousie. La bohémienne andalouse au regard brûlant ne dit-elle pas qu’elle est le diable en personne ? Pour autant, on s’attache à ce parcours chaotique dans l’Espagne du XVIème siècle aux sons des cloches de Séville. Nul ne peut résister à ses charmes.
La gitane va entraîner dans sa chute un jeune brigadier qui devient son amant et qui va verser dans la contrebande à ses risques et périls. Le drame des amours impossibles nous est conté de manière assez plaisante pour ne pas déstabiliser le lecteur en quête de références par rapport à l’opéra de Bizet. L’œuvre se veut fidèle à la littérature originale. Le trait est légèrement courbé mais il a l’avantage de donner une imagerie mi-chorégraphique dans ses postures et ses décors à la chaleur ibérique. Au final, une adaptation très plaisante de Carmen.
L'auteur qui est un jeune talent britanique nous emmène dans un monde aux consonnances un peu étranges qui rappellent un peu Le voyage de Chihiro ou encore Mon voisin Totoro. Une jeune fillette vit avec sa maman dans une maison isolée dans la campagne au milieu d'un monde peuplé d'animaux bien étranges. Or dans cette étrangeté, il y a encore plus farfelu à savoir des êtres minuscules qui ont construit leur royaume invisible à l'emplacement même de la propriété. Un conflit s'en suivra et il faudra bien le résoudre.
La moralité de l'histoire voulue par l'auteur est que la tolérance et le respect finissent toujours par payer. Si seulement, c'était vrai dans la vie de tous les jours ! Cependant, une lecture aux plus jeunes ne peut leur faire de mal car les valeurs véhiculées par ce récit sont justes.
Il est vrai que l'univers enchanteur est un peu décalé et que les amitiés sont marginales. On notera également l'absence du père. La menace vient de l'extérieur qu'il faudra apprivoiser.
Au final, il n'y aura rien de véritablement transcendant. Néanmoins, le récit se laisse lire agréablement. A retenir : l'idée d'un monde où tous vivraient en harmonie.
Zodiaque est une nouvelle série concept qui va reprendre les 12 signes astrologiques ainsi qu'un épilogue. Un tome sortira chaque mois pour respecter scrupuleusement l'année zodiacale. Je dois dire que cette série commence assez fort. Aux commandes, il y a le talentueux Corbeyran qui nous livre un album efficace fort de son expérience.
Le premier album est d'ailleurs un véritable thriller car on part sur les traces d'un tueur en série qui souhaite accomplir la tournée du zodiaque: c'est le défi du bélier. Ce tome va se terminer de manière assez originale avec l'incursion directe du fantastique et ce fameux don lié au port d'un pendentif. J'avoue avoir été un peu déstabilisé alors que la cohérence et la réalisme étaient de mises. Cependant, on ne mesure pas encore tous les enjeux de cette série. Le personnage de la voyante fera certainement le lien entre des histoires à priori indépendantes. On sent qu'il va y avoir une histoire encore plus mystérieuse derrière chacun des tomes.
Je m'interroge néanmoins sur la multiplication de ces séries concepts qui touchent tous les grands éditeurs. Le but est clairement commercial avec un investissement important de la part du lecteur. Pour en valoir le coup, il faut que cela soit impeccable. Or, cela semble l'efficacité qui prime à défaut d'originalité. Pour autant, je trouve que le fait d'utiliser le caractère de chaque personnage en fonction du signe zodiacal et de le faire évoluer dans un milieu différent (la finance pour le second tome) est très intéressant. Bref, cela nous donne l'envie de continuer l'aventure.
La logique binaire par opposition est si fréquente (le blanc ou le noir ? La droite ou la gauche ? L’émotionnel ou le rationnel ? Paris ou la Province ? Le chien ou le chat ? Le thé ou le café ? Le slip ou le caleçon ? Et l'on en passe...) qu'il est réjouissant de constater que les opposés peuvent également s'exprimer sans se nuire mais tout au contraire en jouant vis-à-vis de l'autre le rôle de catalyseur de goût.
C’est un peu le rôle joué par cette bd d’une fiction politique assez réaliste prenant comme idée de base l’idée d’un pontife noir succédant par opposition aux bourdes commises par Benoît XVI. Le début est un véritable documentaire comme une espèce de messe célébrée en plein air et retenant l’attention du monde entier.
Cette longue introduction va laisser place à une enquête menée par un flic intègre mais avec un lourd passé d’alcoolique justifié par un drame intime. L’enquête va s’avérer passionnante car on va être baladé par les fausses pistes disséminées ici et là. Et des scènes en apparence anodines vont se révéler dans un final assez surprenant. Sans doute trop surprenant jusqu’à une toute dernière image frisant l’indigestion de ce qui est acceptable. La crédibilité de l’ensemble pourra en prendre un sacré coup. C’est un peu comme si on perdait subitement la foi…
Je suis plutôt étonné par le virage que prend Clarke en réalisant cette histoire intimiste pour la collection Signé chez Lombard. On est franchement loin de l'univers de Mélusine. En cela, c'est plutôt une bonne surprise pour le lecteur qui découvre une facette inédite de son talent. Le thème principal sera un essai sur la création littéraire avec un rôle prédominant pour les personnages.
Les 20 premières pages seront tout de même les plus pénibles car on assiste à différentes scènes sans comprendre car il n'y a pas de fil conducteur. L'auteur aurait dû amener plus vite une explication car il va falloir s'accrocher jusqu'au bout. Puis, l'explication à ces mystères viendra très rapidement au détour d'une case.
Nocturnes est bien un drame intimiste qui se joue autour d'un écrivain en panne d'inspiration car malade d'un cancer. J'ai bien aimé la fin après un début difficile. Celle-ci a fini par rattraper l'ensemble. On aura au final quelque chose d'intéressant et d'original.
J'ai bien aimé cette première partie de diptyque consacré à la vie d'un catcheur. C'est un univers rarement mise en scène sur le support de la bande dessinée au contraire de la boxe par exemple. On suit par conséquent le parcours du jeune Tobias dans les années 80. Ce dernier veut réaliser un rêve en devenant champion de catch.
Cela n'a rien de vraiment original mais on sera vite happé par l'histoire et la fraîcheur qui s'en dégage. Certains passages seront vite expédiés comme la mort de proches. Les auteurs ont voulu manifestement se consacrer qu'à leur champion et dépeindre de manière réaliste les coulisses de ce monde particulier.
Il est cependant dommage de ne pas avoir fait plus adulte car le trait reste enfantin tout comme certaines scènes. Pour autant, je tire un coup de chapeau car c'est leur première oeuvre et ma fois, c'est assez réussi. Il manque juste encore un peu de panache pour faire décoller le récit.
Pour la petite histoire, cette bd est née sous l'impulsion de My Major Compagny qui avait fait connaître un certain chanteur qui a connu le succès. Le principe reste le même mais pour le support bd : les internautes financent de jeunes artistes en l'occurrence un duo d’orléanais, Dimitri Gigault et Julien Rolland. C'est l'éditeur Dargaud qui les a repéré pour publier leur première bd. Connaîtront 'ils également le succès ? L'avenir le dira.
Nous voilà dans un polar presque ésotérique qui a pour cadre une enquête dans les milieux de la franc-maçonnerie française. Visiblement, on en veut à tous les grands maîtres des différentes obédiences des loges secrètes et hermétiques au grand public.
L'introduction démarre par une scène de la Révolution dans la quelle on ne comprendra pas grand chose. Par la suite, il n'y a pas le lien qui reliera les meurtres sordides des scènes actuelles avec le passé révolutionnaire. La conclusion du premier tome n'est d'ailleurs guère satisfaisante car on se perd dans un blabla inutile à un moment où il s'agissait plutôt de marquer les esprits.
Pour autant, j'ai trouvé que l'enquête policière mené conjointement par un initié et un non initié était passionnante car elle renvoie à des sujets d'actualité plutôt brûlant. On est plongé dans l'intrigue après un début plutôt difficile. Il n'y aura rien de véritablement original mais l'ambiance est prenante. C'est un bon polar sur la franc-maçonnerie qui fonctionne un peu sur le mode du Da Vinci Code.
Niko et Ivan sont frères mais ils se détestent. En effet, l'un est le fils parfait, tandis que l'autre reçoit quotidiennement les coups de son père. Nous avons droit à un beau récit sur la vie et les relations de deux frères qu'un lourd secret oppose à jamais. Quel est donc ce secret qui leur pourri la vie ?
Le récit va se découper en deux époques bien distinctes où l'on suivra le parcours de ces deux frères de l'enfance à l'âge adulte. On aura droit à une histoire de secret de famille d'une grande richesse car l'auteur ira jusqu'au bout dans un final plutôt révélateur qui répondra directement au titre de cette oeuvre.
Pour illustrer son récit, Makyo a fait appel à un dessinateur chinois qui parvient à faire ressortir la noirceur du récit dans un style graphique épuré et minimaliste. Il est dommage que le format choisi par l'éditeur soit la version poche mais compact. Au final, une oeuvre dramatique sur les liens du sang et leur puissance étrange et violente...
Sept détective se révèle assez décevant dans la trame du scénario. Après un début plutôt réussi, le récit va s'enliser en nous noyant dans les détails les plus insignifiants les uns des autres afin d'épaissir le mystère et de nous permettre de résoudre une énigme à savoir l'identité du tueur.
On nous présente de manière fort originale chacun des personnages sur sept cases d'une planche chacune. Il y aura pas mal de dialogues mais cela permet de poser le concept de l'histoire sans passer par la narration habituelle. J'ai trouvé cette présentation plutôt intéressante.
Les détectives vont ensuite évoluer dans une histoire qui ne permettra pas de distinguer leurs différentes personnalités alors que nous avons là la fine fleur des enquêteurs. La fin à double détente ne parviendra pas à sauver le scénario d'un manque évident de dynamisme et de fluidité.
Pour autant, je dois bien avouer que l'ensemble est quand même de bonne facture avec un mécanisme général assez bien trouvé.
Avec la grande évasion, nous restons toujours sur la mode des bandes dessinées à thème d'une même série qui va se multiplier. On aura alors l'occasion de se voir raconter les plus célèbres évasions ayant marqué l'histoire. Il faut dire que depuis la série TV Prison Break, le thème est à la mode. Je ne connaissais pas celle de la prison militaire de Biribi située dans le désert marocain en 1898, époque coloniale où la France avait ses quartiers pour le meilleur mais surtout pour le pire.
En effet, les conditions de détention seront passées au peigne fin avec des détails les plus sordides les uns que les autres. Du coup, on a l'impression d'assister à une véritable surenchère dans l'absence d'humanisation et de compassion alors que l'évasion en elle-même n'aura plus rien d'extraordinaire. Visiblement, il y a eu un loupé quelque part dans le scénario qui s'attarde trop sur certains détails pour ne pas en montrer d'autres qui auraient du coup plus d'importance.
La bd en elle-même est assez bien dessinée avec des couleurs laissant passer le soleil de plomb. Par ailleurs, cela se lit plutôt bien malgré l'évocation de tant de souffrance. Cependant, comme dit, on attendait sans doute plus d'une nouvelle série carcérale qui ne démarrera pas en fanfare.
Nous sommes en 1971. Anna va bientôt passer son bac. Elle a une famille unie. C'est plutôt une fille réservée alors que sa meilleure amie s'en donne à coeur joie. Anna souhaite découvrir l'amour sur un mode totalement romantique. Elle va faire la connaissance d'un goujat dragueur qui ne pense qu'à collectionner les conquêtes. Elle va se laisse prendre dans un contexte de libération sexuelle post 1968. Et puis, va advenir ce qu'il advient presque toujours dans pareille cas: la voilà enceinte ! Cependant, elle n'est pas libre de choisir dans une société pro-conservatrice qui va tout faire pour la culpabiliser. Les lois sur l'IVG ne viendront que quelques années plus tard grâce à une certaine Simone Veil sensible au problème.
L'histoire m'a littéralement touché alors que c'est plutôt conventionnel et sans aucune surprise avec des personnages assez convenues. On se dit que c'est une réelle injustice qui frappe l'héroïne peu habituée aux affres de l'amour. Le dessin est plutôt réussi et l'atmosphère des années 70 est bien retranscrite. Bref, on passe un agréable moment de lecture sur un sujet sérieux comme celui du droit de la femme de disposer de son propre corps.
Près de 40 ans après l'adoption de la loi, le débat fait toujours rage. Il est bon de lire une bande dessinée qui rappelle les heures sombres où les femmes violées n'avaient pas le droit d'avorter et où elles étaient stigmatisées. Plus jamais un retour en arrière vers un obscurantisme animé pour des motifs religieux aussi ridicule que le fait de ne pas utiliser de préservatif. Ce combat prouve à quel point l'avancée demeure fragile. Le retour à l'ordre moral demeure possible dans notre pays avec la montée des extrêmes entre un bleu marine et une droite décomplexée.
Après mise à part le fait de comparer la voix du chanteur Julien Clerc à celle d'une chèvre (ce qui n'est pas très sympa pour lui), ce récit psychologique et social pourra toucher par l'ampleur de son message. Il va falloir dire aux jeunes filles que rien n'est définitivement acquis.
C’est le premier cycle d’une aventure originale crée par Pécau relatant l’histoire d’une agence extra-gouvernementale surveillant les agissements de joueurs de cartes très spéciales ayant un pouvoir sur le cours des évènements.
Nous avons là une idée de base très originale sur la théorie du hasard mettant en jeu des cartes ayant le pouvoir de changer celui-ci. Une très bonne mise en scène dignes des films hollywoodiens. Je reproche toutefois une lecture un peu trop facile mais il faut reconnaître qu'il y a de belles trouvailles comme ma théorie sur la retro-synchronicité.
Le tome 1 est à l'origine des 3 séries qui vont se bâtir progressivement autour de ce concept original (Arcanes, Arcane majeur et l'Histoire secrète). Plus d'une trentaine de tomes vont paraître en 12 ans soit de 1998 à 2010. Pourtant, à la fin de ce premier tome, on ressent comme un gros défaut d'inachevé. Cependant, la mise en scène étant efficace, on a envie d'en savoir plus.
Le tome 2 recèlera un scénario plus fouillé qui ouvre de nouvelles perspectives mais toujours pas d'explication convaincante sur la retro-synchronocité. Le résultat demeure toujours aussi satisfaisant.
Le tome 3 augmente le mystère autour des cartes magiques sans dévoiler les tenants et les aboutissants tout en formant une histoire totalement indépendante. Un nouveau dessinateur apporte un graphisme frais, fin et précis.
Les tomes 4 et 5 forment un diptyque un peu décousue qui manque de cohérence avec une multiplication des références aux séries dérivées (Arcane Majeur, L'Histoire Secrète) et avec des flashbacks qui s'accumulent.
Le tome 6 se passe en Irak où l'Agence enquête sur les traces de cartes primitives qui restent encore inconnues. On notera un changement de dessinateur. On pourra ressentir une certaine gêne graphiquement. La qualité narrative reste cependant intacte. On se pose quand même des questions sur le fait de savoir où va cette série qui est devenue véritablement indissociable des autres dans le même univers (Arcane Majeur, l'Histoire Secrète).
Le tome 7 et 8 utilisent à bon escient la catastrophe liée au pire cyclone ayant frappé les Etats-Unis à savoir Katrina en 2005. La Nouvelle-Orléans ne s'en est d'ailleurs toujours pas remise. Les références par rapport à l'Histoire secrète se multiplient. On a du mal à suivre et faire le lien. Pour autant, ce diptyque est agréable à suivre car les aventures liées à ses cartes vivantes maléfiques sont rythmées.
Le tome 9 est également encore d'actualité puisqu'il est question du programme scientifique tournant autour du CERN à la frontière franco-helvétique. C'est regrettable que j'ai relevé une grosse erreur de transcription lié au message envoyé par les démons à un moment donné et qui est repris un peu plus tard de manière totalement erronée. J'ai l'impression qu'il n'y a pas véritablement une maîtrise lors de la conception même de la bd : je conseille tout simplement aux professionnels une relecture tout simplement pour éviter ce genre d'infâme bévue. Le dessin semble également moins bon qu'au début de cette série. C'est lié certainement au changement de dessinateur. Bref, la qualité n'est plus au rendez-vous. Et puis, l'univers de ces arcanes commence un peu à me gaver. Vivement que cela se termine !
Le tome 10 sera étonnant à plus d'un titre. Tout d'abord, il fait le lien direct avec la sortie simultanée du tome 28 de L'Histoire Secrète. On en apprendra plus sur l'identité de notre héros qui doit jouer manifestement un grand rôle. Il y a également un coup de théâtre inattendu qui relance la série. Il était temps ! Pandora va revenir pour jouer les troubles- fêtes. Bref, l'interconnection semble totale avec l'univers des arcanes.
A noter que j'ai revendu cette collection à cause de L'Histoire Secrète qui a été un massacre de cet univers. C'est rare que je revende mes bds mais là, je n'avais pas vraiment le choix.
J'ai été assez sensible à ce témoignage d'un grand boxeur malheureusement tombé dans l'oubli. Ce titre fait partie d'une collection visiblement parrainée par la chaîne Eurosport. C'est plutôt instructif de montrer des carrières de sportifs. Là, on se rend compte que ce boxeur le plus doué de sa génération a été pris en otage par les enjeux de la guerre froide.
Je n'arrive pas vraiment à comprendre les motivations profondes de cette famille. Une mère fait une promesse sur son lit de mort à son mari. Elle prend la décision d'écouter l'appel de Staline alors qu'ils ont choisi la France. On se méprend souvent sur la fameuse diaspora arménienne. J'en connais qui n'ont jamais pris contact avec celle-ci en se fondant totalement dans le paysage français. Il est clair qu'il est important de connaître ses origines mais de là, à foncer dans la gueule du loup, non merci.
Ce titre est un hommage appuyé certainement mérité. Il n'évite cependant pas l'académisme du genre, là où j'aurais aimé un peu plus de dynamisme. En effet, le récit est souvent assez plat et manque de rebondissement. Qu'importe car le réalisme sera de mise et c'est peut-être mieux ainsi.
Ce genre de série est plutôt habituel dans la trame. On a un inspecteur de police qui fait très Sherlock Holmes dans l’Angleterre victorienne de la fin du XIXème siècle. On va lui adjoindre une petite novice qui va devoir faire ses preuves pour plaire au grand maître sur un mode du genre les opposés s’attirent. L’histoire se corse un peu lorsque l’on sait que ce n’est pas pour la passion du métier que notre jeune femme va participer à une enquête criminelle. Les ficelles sont d’ailleurs tellement grosses qu’on se demande si c’est bien raisonnable. Ainsi la jeune femme se rappelle parfaitement le visage d’une bande de malfrat qu’elle a dû voir quelques minutes durant son enfance.
Fort heureusement, cette série possède également des qualités à commencer par le graphisme. C’est vrai que celui-ci fait très disneyen ce qui n’est pas pour me déplaire. L’héroïne est d’ailleurs assez charmante. J’ai bien aimé les postures des personnages ainsi que les décors. Il y a une réelle maîtrise des proportions ce qui confère à l’ensemble un certain charme dans l’élégance du trait.
Et puis, et surtout, on va s’amuser de l’antagonisme des deux principaux personnages. La conclusion du premier tome laisse devenir la suite. Pour autant, on a l’impression de faire du surplace dans le second tome. On espère que l’auteure sera plus inspirée par la suite. Il est également question d’un attentat de grande envergure pour changer la face politique de la Grande-Bretagne (ce qui demeure toujours aussi invraisemblable). Il y a pourtant un petit quelque chose de plaisant dans cette lecture. Clues assure indéniablement sa part de divertissement.
Junji Ito est désormais considéré comme le maître de l'épouvante. la plupart de ces oeuvres ont été adapté pour le grand écran comme Ring ou encore Dark Water. Il ne joue pas tant sur la peur mais sur l'angoisse en créant une atmosphère malsaine.
Nous avons droit en l'occurrence à cinq histoires. La première est la ville sans rue qui porte le titre de l'ouvrage. C'est sans doute la nouvelle la plus aboutie sur le plan psychologique car l'auteur joue avec la paranoïa.
Le second récit s'intitule : On a frôlé la catastrophe. Il se base sur une histoire archi-revue qui ne confère aucune originalité. On se demande si cela était bien utile. Certes après les bateaux fantômes, on aura droit à l'avion fantôme.
La troisième nouvelle, la vile aux plans, reprend un peu l'idée de la ville en constante évolution paranormale. Il s'agit encore de se perdre dans les méandres des rues. Le récit se terminera de façon abrupte, nous laissant sur notre faim.
Autre nouvelle, le village aux sirènes sera plus démoniaque que les précédents récits. On entre purement dans le fantastique.
Et enfin, la dernière nouvelle, le nouvel élève aux dons surnaturels, jouera avec les codes du surnaturel. Il est question de pouvoir.
Le style graphique sera identique d'un nouvel à l'autre ce qui confère une certaine homogénéité. Les récits sont plaisants à lire mais il manque beaucoup d'originalité pour nous surprendre. C'est comme si le maître de l'horreur qui était au sommet de sa forme se laisse un peu aller à la facilité scénaristique. J'aime toujours ces atmosphères oppressantes.
J'aime toujours autant les histoires que nous conte Servais. Il y a ce mélange avec la nature qui est toujours au coeur de ses oeuvres. On ressent toujours une ambiance un brin forestière.
La nouveauté réside sans doute dans le fait d'un récit de vengeance plus adulte et qui prend un peu plus de place que d'habitude. Il est dommage d'avoir des passages totalement littéraires et un brin pompeux qui n'apportent finalement pas grand chose. Néanmoins, cela reste une bd de qualité avec un graphisme toujours aussi soigneux.
Il y a incontestablement une simplicité du scénario qui aurait mérité un développement plus élaboré pour sortir du classicisme habituel. C'est tout de même assez captivant pour attirer l'attention du lecteur.
Le territoire nous entraîne aux limites du monde réel. Existe-t-il un ailleurs, un autre monde parallèle ? C’est un peu le thème central de cette série imaginée par Corbeyran qui s’est inspiré de peintures étranges. Il a décelé chez un peintre à savoir Jean-Pierre Urgate une fascination pour des paysages presque uchroniques. Je dois bien avouer que c’est effectivement fascinant car cela laisse libre court à l’imagination.
Les paysages ne reflètent pas d'intimes tourments mais traduisent l'interrogation de l'être sur ses origines et l'avenir, exprimée par les éléments de la nature à travers des paysages virtuels traversés de visions et de forces antagoniques. Il y a quelquechose d'assez monstrueux derrière ces peintures.
Pour en revenir au scénario, il est vrai que beaucoup qualifieront celui-ci comme un gros pétard mouillé. Il y a une idée intéressante qui ne sera pas traitée à la légère. Le propos n’est pas de se concentrer sur la personnalité de notre héros avocat qui semble être un homme à femme. Non, il s’agit plutôt de se concentrer sur le fameux territoire. Or, au final on s’apercevra que celui-ci ne faisait que partie d’un décor, d’où le sentiment d’avoir un peu de déception.
Cependant, en creusant bien, on se rend compte que le scénariste n’est pas tombé dans la facilité et qu’il nous propose quelque chose d’autre que je vous laisserai découvrir. Bref, il existe des séries qu’il faut lire absolument jusqu’au bout pour en apprécier la moelle épinière. Néanmoins, le final un peu osé n'expliquera pas tout et il y aura des pans entiers du récit qui ne s'embriqueront plus dans la mécanique générale. Etait-ce seulement la fin voulue par l'auteur ?
La découverte des derniers ossements en 2007 de la famille impériale de Russie aurait dû mettre fin à toutes les spéculations. Mais non, rien n’y fait puisque voilà une nouvelle adaptation en bande dessinée après des dizaines de romans et de films. J’avais beaucoup aimé le dessin animé de Don Bluth sorti en 1997 mais qui restait très léger sur les conditions qui avaient permis sa survie. En l’occurrence, rien ne nous sera épargné dans la bd sur ce qui s’est passé dans la villa Ipatiev dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 à savoir le massacre de la famille du Tsar par les bolcheviques aux ordres de Lénine. La mise au jour des restes a prouvé la sauvagerie avec laquelle les bolchéviques ont massacré la famille impériale : nez et mâchoires brisés, traces de baïonnettes profondément enfoncées dans les os, etc…
Bref, le doute n’est plus permis. Anastasia a bel et bien été assassinée. La plupart des imposteurs qui se sont manifestés en prétendant être les Romanov étaient motivés par l’argent (mettre la main sur la fabuleuse fortune de la famille) mais aussi par un besoin pathologique de reconnaissance. De même le Tsarévitch, hémophile, ne pouvait avoir survécu à ses blessures, pas plus que ses sœurs dont tous les témoins affirment qu’elles saignaient de manière anormalement abondante en cas de blessure, et ce depuis leur enfance. Elles portaient sans doute le gène de l’hémophilie transmis par leur mère (mais sans souffrir de la maladie).
Pour en revenir à la bd, nous retrouvons le couple Patrick Cothias – Patrice Ordas qui après avoir signé « La Rafale » pour traiter de la guerre d’Indochine chez l’Editeur Bamboo dans la collection grand angle décident de s’attaquer au mythe de la survivance des Romanov. On reprend le même éditeur et on recommence. Je dois bien avouer avoir préféré cette série à la précédente dont le premier tome est paru 3 mois plus tôt. On dirait une offensive sur les séries de type historique.
J’ai bien aimé la précision du récit historique malgré une faute particulièrement grossière. Ainsi, Nicolas II avait renoncé au trône au profit de son frère et ne comptait pas du tout mettre Anastasia sur celui-ci. Et pourtant, cela nous est présenté ainsi dès la première page. Il y a manifestement détournement de la réalité historique pour faire dans la romance. Et pourtant la suite sera parfaitement crédible et correspondra à ce que les témoins d’époque ont révélé à travers les centaines d’articles de presse. En conclusion, il ne faudra pas tout prendre pour argent comptant.
Le dessin reste toujours aussi vieillot. A croire que c’est une marque caractéristique du choix de ces auteurs pour un dessinateur qui entre dans leur univers. Le dessin reste correct mais la colorisation fait sans doute trop dans les tons pastel. Bref, un graphisme léger à mon goût. Il y a également une erreur dans une bulle qui a été mise sous la forme de bulle de dialogue alors qu’il s’agissait d’une bulle narrative. C’est le genre de chose un peu énervante qui fait dire qu’il n’y a pas de relecture de l’œuvre avant impression. De l’amateurisme qui ne devrait pas exister à ce niveau.
Néanmoins, j’ai été assez intrigué par le sujet et je pardonnerais toutes les erreurs et autres invraisemblances. Cela donne tout de même envie de lire la suite.
La lecture de ces sept dragons s’est révélée plutôt intéressante. On est tout de suite plongé au cœur de l’action. Le schéma n’est pas de présenter les différents personnages mais de vivre l’action avec eux et au passage, de faire connaissance avec eux dans l’adversité. Bref, on sort de la logique de la série des sept qui me semblait jusque présent un peu répétitive dans la façon d'amener.
Les dragons sont tous différents selon les lieux (sur terre, sur mer, dans les volcans, sur la glace…). Ils sont plutôt bien dessinés ce qui contraste avec d’autres décors ou personnages. J’ai trouvé le graphisme un peu inégal selon les planches ce qui n’empêchera pas le plaisir de la lecture. En effet, Nicolas Mitric a un véritable talent de scénariste bien rodé depuis la série Kookaburra Universe. On reconnaitra d’ailleurs aisément son style.
J’allais mettre un 4 étoiles jusqu’à la dernière page où l’auteur nous pond une révélation que même le principal intéressé aura du mal à croire. J’aime bien généralement ce genre d’effet mais lorsque c’est bien amené,... ce qui n’est pas le cas en l’espèce. La crédibilité de l’ensemble en perd un sérieux coup. Et puis, c’est difficile de faire des histoires dans l’histoire en multipliant les légendes selon les bourgs visités (ex : pourquoi on ne prend pas de femme sur le navire). Que de maladresses qui auraient pu être facilement évitées. Vraiment dommage car sur le fond, cela vaut son attention.
Une épaisse couche de sentiment est une bd qui pastiche le monde des DRH des entreprises. On y découvre des êtres dénués de tout sentiment humain qui s'amusent à licencier le plus de monde possible pour faire plaisir aux actionnaires.
Est-ce que cela reflète la réalité des DRH des sociétés en général ? C'est un peu facile de leur attribuer le mauvais rôle avec une telle dose de mauvaise foi entre méchanceté et immoralité. Souvent, ceux qui sont recrutés pour effectuer ce travail délicat sont justement dotés de qualités humaines irréprochables. Pour autant, force est de constater que la réalité dépasse souvent la fiction...
Certes, ils embauchent et ils licencient pour des motifs valables. De nos jours, l'arsenal législatif à travers le Code du Travail est plutôt contraignant pour les entreprises. Bien sûr, il y aura toujours l'exception qui confirme la règle et des brebis galeuses ici et là.
Le monde inhumain des ressources humaines est assez bien retranscrit. Il y a effectivement une épaisse couche de sentiments. On fait croire qu'on est sensible à l'autre mais en réalité , on ne regarde que sa propre carrière pour progresser. On tire à vue avec du sang sur les mains. Cependant, le milieu est feutré et tout est dans l'art du langage et des justifications stériles.
Le portrait de l'entreprise est caricatural et manichéen. Cependant, il s'agit pour les auteurs de faire passer un message même s'il est cruel. Il sera entendu.
Il faudra attendre le XIXème siècle pour que les Anglais se lancent dans des expéditions difficiles afin d'éclaircir le mystère des sources du Nil. La Royal Geographical Society va financer plusieurs expéditions à partir de Zanzibar. En 1858, après six mois d'exploration pénible, Richard Burton et John Speke découvrent le lac Tanganyika.
Les deux hommes entrent alors en conflit, Speke part seul et découvre un autre lac encore plus grand qu’il nomme Victoria, en l’honneur de la reine. Speke est persuadé avoir trouvé la source du Nil mais Burton demeure plus que sceptique. Speke rentre précipitamment en Angleterre annoncer sa découverte. Burton rentre à son tour, furieux. Une controverse s’engagera et nuira à la réputation de Burton…
Cette bd retrace les péripéties liées à cette découverte. Cependant, on se placera volontiers du point de vue de Burton qui avait un certain sens de la diplomatie au contraire de son acolyte qui multipliait les bourdes comme tirer sur un hippopotame ce qui attire les autres forcément. Bref, on se rend compte que c’est surtout grâce à lui que la source du Nil sera découverte mais c’est l’autre qui va vouloir en tirer profit.
Ce n’est pas la première fois que je lis une bd dans cette collection qui nous fait découvrir les grands explorateurs (Magellan, Mary Kingsley). J’ai toujours la frustration de ne découvrir qu’un épisode de leur vie pourtant très riche. C’est un choix qui a été fait en amont lors de la création de cette collection Explora. Bref, on restera un peu sur notre faim. Pour autant, la lecture a été un réel plaisir avec les magnifiques paysages africains de la région des lacs.
J’ai été attiré par ce diptyque lorsque j’ai vu que c’est l’un des créateurs de la série « Lincoln » que j’apprécie tout particulièrement. La lecture de la première partie a été difficile à plusieurs titres. Il y a tout d’abord le patois créole de l’île de la Réunion très présent. Même si les traductions nous sont faites à la fin du volume, c’est franchement pénible. Je connais cette volonté des auteurs de faire authentique mais ce n’est pas le bon moyen de nous faire connaître les spécificités d’une autre culture. La lecture d’une bd doit être fluide. Point barre.
Par ailleurs, la cruauté envers les animaux atteint un paroxysme inégalé. En résumé, un vieil homme capture les chiens pour ensuite en faire des appâts à la pêche aux requins. Je ne sais pas si c’est une pratique courante sur l’île mais cela démontre surtout un caractère barbare que dénonceraient avec véhémence les amis de Brigitte Bardot. Le pire est de donner par la suite de la sympathie à ce personnage. Je précise tout de suite que je ne suis pas un militant de la cause animale. Les humains d’abord. Mais bon, il y a tout de même des limites à ne pas franchir.
Je tiens à préciser que nous ne sommes pas ici sur le mode de l’humour propre à une série comme Lincoln. On nous présente des situations difficiles où se cache des drames humains. La seconde partie sonnera d’ailleurs comme un éclairage sur le secret des deux principaux personnages à savoir le vieil homme et l’adolescent fugueur.
Malgré les défauts, j’aurais une certaine indulgence car le message que va faire passer l’auteur tout à la fin sera quant à lui assez lisible. C’est en tout cas une découverte de l’île de la Réunion loin du cliché carte postale propre au tourisme. On découvre une autre réalité sociale plus difficile. Cela mérite lecture.
Je commence à connaître petit à petit grâce à la bande dessinée l'oeuvre de Lovecraft. Il faut dire que de son vivant il n'avait jamais connu le succès tel un poète maudit. Je dois reconnaître qu'il avait le talent pour distiller des ambiances pesantes et claustrophobiques assez inquiétantes. Voilà pourquoi il va influencer d'autres auteurs et quelques cinéastes amateurs du genre frisson.
Cette nouvelle se passe sur un continent presque méconnu des hommes à savoir l'Antartique. Elle a été écrit dans la dernière partie de la vie du romancier d'épouvante et de littérature fantastique. Cependant, cette oeuvre se distingue car elle introduit des notions scientifiques qui apportent presque une crédibilité.
Il faut un peu connaître L'Appel de Cthulhu ainsi que le mythe du Necronomicon afin de pouvoir bien apprécier la portée des montagnes hallucinées. Le son qu'on entend des montagnes hallucinées résonne dans les têtes. Une rumeur, reprise par les médias, veut que le bloop soit situé aux alentours de 50° S 100° W, ce qui situerait le bloop a moins de 2000 Km de la ville fictive de R’lyeh, imaginée par H. P. Lovecraft. Comme quoi, la réalité peut rejoindre parfois la fiction.
Mon épouse qui n'achète jamais de bande dessinée a acquis celle-ci dans une gare et s'est bien marrée avec. Elle me l'a laissée pour lecture. Je pense que c'était un message subliminal. Mais qu'a-t-elle pu bien vouloir me faire comprendre ?
Oui, les hommes et les femmes ne se ressemblent pas à cause d'un langage et de codes différents. Nous ne réagissons pas de la même manière face aux tracas de la vie quotidienne. Cependant, les hommes et les femmes se complètent. C'est un sujet intemporel et universel.
Cette bd nous permet de mieux cerner la psychologie de l'autre afin d'adapter notre langage et mieux se faire comprendre. C'est comme une thérapie de couple mais en plus amusant. J'ai connu des couples qui ne se disputaient jamais et qui paraissaient l'incarnation de la perfection en entente. Cependant, ils n'ont pas fait long feu. Bref, les situations évoquées sont assez proches de la réalité pour accorder un crédit.
Drôle sans jamais être moqueur ni vulgaire : voilà un type d'humour que j'apprécie. En conclusion, une leçon amusante sur les relations de couple.
On découvre ce qu'a été l'exil brésilien de Stefan Zweig, un écrivain autrichien d'origine juive qui a dû fuir le nazisme. Ses ouvrages seront d'ailleurs brûlés par le régime d'Hitler.
Malheureusement, le désespoir va le conduire à commettre l'irréparable en compagnie de son épouse bien-aimée. Et pourtant, le Brésil semblait une bonne terre d'accueil. Cependant, la presse ne sera pas tendre avec lui malgré ce qu'il a apporté. Il sera toujours suspecté comme un étranger. A la chute de Singapour prise par les japonais, il voyait la domination nazie sur le monde. Il ne voulait pas finir comme ses semblables en Europe. Néanmoins, on sent chez lui également une culpabilité de vivre quand d'autres meurent...
Un petit détail m'a chiffonné. Visiblement, dès 1941, on savait ce qui se passait à Dachau d'après le témoignage d'un rescapé que l'on trouve au début de cette bd sur un paquebot en partance. Pourquoi les alliés par la suite n'ont-ils pas bombardé les camps de concentration ? J'ai toujours crû naïvement qu'ils n'avaient pas connaissance de l'horreur nazie ou seulement à la fin de ce conflit meurtrier.
Cette bd nous apporte un témoignage sincère et mélancolique d'un couple qui cherche à fuir leur démon. C'est dommage de ne pas avoir gardé espoir car après 1942, les choses iront beaucoup mieux pour les alliés. Même au loin, la guerre a fait des ravages.
Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu une bd dessinée par Romain Hugault. Il faut dire que j'avais déjà apprécié Le Dernier Envol ainsi que le diptyque Au-delà des nuages sur le même thème des pilotes d'aviation. On se retrouve pour une histoire se passant en 1917, c'est à dire en pleine Première Guerre Mondiale.
Il y a un certain Erik qui descend tous les appareils aux ailes tricolores et qui rappelle le célèbre baron rouge Manfred Von Richthofen. Du coup, notre héros qui lui fait face se révèle un vrai poltron. Pour autant, on va suivre ses aventures car il y a toujours de la passion au-delà des batailles aériennes. C'est ce mélange que j'aime bien. Bref, l'alliance parfaite entre beaux fuselages et belles femmes au septième ciel. On ne boudera pas notre plaisir.
J'ai tout de suite accroché avec le style de l'histoire contant la ruée de l'or vers le Klondike. Ce n'est pas étonnant car les frères Stalner sont aux commandes de cette nouvelle série. Le dessin est toujours aussi magnifique avec ces beaux paysages de l'Alaska malgré son climat très rude. Le récit est fluide et c'est un véritable plaisir de lecture.
On apprendra ainsi que 100.000 prospecteurs affluèrent dans la région entre 1896 et 1899 dans une sorte d'hystérie collective poussée par les médias. Cependant, seulement 4000 d'entre eux vont trouver de l'or sur place. Pour les autres, cela sera soit leur dernier voyage, soit un retour à la case départ. Il faut dire que le climat très froid (-50 degrés) associé au port de lourdes charges et ravitaillement sur de longues distances sera très difficile à supporter pour la plupart.
Par ailleurs, les retardataires étaient jaloux des premiers découvreurs et tentaient de « faire sauter » les titres miniers originaux obtenir des concessions minières couvrant le même territoire. La ville canadienne de Dawson située au confluent des fleuves Yukon et Klondike à proximité du lieu de la première découverte va passer de 500 habitants à 30.000 en moins de 2 ans. Bref, j'ai aimé découvrir tous ces détails historiques tombés dans l'oubli.
Au final, le scénario est certes simple mais efficace. On va suivre avec un grand plaisir les aventures du jeune Matt en espérant qu'il trouve effectivement de l'or sous la neige.
Fortunes est l'histoire d'un jeune homme qui a subitement beaucoup de chance dans la vie. Il va se rendre compte que cette fortune soudaine peut présenter également des inconvénients surtout quand son meilleur ami ayant de mauvaises fréquentations décide d'exploiter son potentiel, un peu à la Rain Man. Bref, une idée de départ assez séduisante.
Cela se lit plutôt agréablement car c'est servi par un graphisme moderne assez avenant. Il semblerait que cela soit la première oeuvre de la dessinatrice qui s'en sort bien. Je ne peux en dire autant du scénariste. En effet, les situations qui s'enchaînent vers la fin ne seront absolument plus crédibles. On n'aura d'ailleurs droit à aucune explication sur ce phénomène de chance. On a un ensemble assez décousu. Que de maladresses...
Au final, c'est comme l'effet d'un gâchis. Cependant, je vais être indulgent dans ma notation car le plaisir de lecture était présent. Faisons contre mauvaise fortune, bon coeur! On oubliera bien vite ce one-shot.
Comme tout bon écolier, j'avais lu le fameux Candide de Voltaire. A l'époque, je ne m'imaginais pas que ce roman bouleversait à ce point l'Ancien Régime. Cette bd raconte une histoire un peu méconnue du grand public. En effet, Voltaire avait dû cacher en être l'auteur pour faire face à la famille de Rohan, fervent défenseur des valeurs traditionnelles. Bref, il est question de leurs rivalités.
Par ailleurs, je ne savais pas non plus que Rousseau et Voltaire, les deux grands écrivain de l'époque, se détestaient cordialement. Les scénaristes vont aller plus loin que l'histoire officielle en les faisant se rencontrer le temps d'une descente à Genève. C'est à moitié fiction et à moitié réalité sans doute pour remplir un cahier de charge en relation avec les Editions du Patrimoine.
On est rapidement pris par cette histoire. Cependant, à mesure que se rapproche la fin, le soufflé retombe. Cela plaira aux passionnés d'histoire littéraire car c'est bien réalisé. Cela démontre également que derrière la publication d'une grande oeuvre, il y a également toute une histoire aussi mouvementée soit elle.
Marcas, c'est d'abord plus d'un million d'exemplaires des aventures du commissaire franc-maçon déjà vendus sous forme de roman policier et traduits en 18 langues. Delcourt reprend ce succès sous le format bd en commençant par un diptyque portant sur le rituel de l'ombre.
Il s'agit d'une oeuvre mi-ésotérique surfant sur le succès du Da Vinci Code. On aura droit à la fin de l'ouvrage par un vibrant plaidoyer en faveur de la franc-maçonnerie pour séparer le faux du vrai afin de ne pas entraîner chez le lecteur une vision conspirationniste du monde. On cite le financier Madoff comme pour accréditer le fait que les juifs manipulent la finance mondiale.
Ce premier tome s'intéresse à une organisation nazie ayant réellement existé à savoir Thulé. Celle-ci veut déstabiliser le monde occidental afin de voir renaître de ses cendres le III ème Reich. Certaines scènes sont assez violentes, il faudra s'accrocher. Le sang gicle. Les méchants sont sans doute trop caricaturaux.
Pour le reste, j'ai bien aimé le trait du dessinateur ainsi que le rythme de l'histoire bien qu'il y ait certaines zones d'ombre comme l'assassinat de la cousine. La dualité entre la militaire anti-franc-maçonne et notre héros commissaire donnera lieu à quelques joutes verbales pour notre plus grand plaisir. Et puis, cela colle bien à l'actualité mondiale du moment.
Après Le Triangle Secret, c'est une autre vision de la franc-maçonnerie qui n'a pas que des adeptes.
Je ne connaissais pas très bien le contexte de la guerre de Crimée qui a eu lieu de 1853 à 1856. Cette bd nous entraîne dans le camp des anglais où l'on va se concentrer sur un vieux général et un lieutenant en mission. On va découvrir que leurs adversaires sont des mercenaires à la solde des russes. Leur caractéristique: ce sont des femmes guerrières qui ne feront pas dans la dentelle.
Quand on pense aux amazones, on ne pense pas forcément aux Koumanes. Il aurait été sans doute souhaitable de trouver un autre titre pour ce diptyque. Il est clair que la fierté des hommes sera mise à rude épreuve. Est-ce une leçon d'humilité qui laisse à réfléchir ? Sans doute pour les tenants d'une pensée rétrograde dont je ne fais pas partie.
J'ai bien aimé le second tome bien qu'il soit encore plus sanglant avec pour thème la lutte de pouvoir. Le final du plus bel effet sera directement à relier avec la dernière case du premier tome. En conclusion, il s'agit là d'une oeuvre intéressante surtout sur le fond avec une exploration de l'âme humaine tout en finesse. Sur la forme, on appréciera l'intelligence de la construction. A découvrir pour les amateurs d'Histoire de guerre.
À son retour d’Israël, Sarah Glidden, jeune américaine, raconte son expérience sous forme de minicomics auto-éditées, qui créent un buzz énorme et lui valent d’être honorée du prestigieux Ignatz Awards du « Talent le plus prometteur ». Ce succès a conduit à la publication de la présente version, « longue », de Comment comprendre Israël en 60 jours (ou moins), considérée par Publishers Weekly comme l’un des 10 meilleurs romans graphiques parus aux USA en 2010.
Il est vrai que comprendre Israël pourrait prendre toute une vie alors 60 jours, c'est presque inespéré ! On va suivre le parcours de cette jeune américaine d'origine juive qui grâce au taglit va pouvoir voyager gratuitement et découvrir cette terre originelle. C'est un pays bien différent de ses idées préconçues ce qui provoquera en elle bien des réflexions tout à fait légitimes.
J'avoue avoir eu peur à la lecture de ce titre un brin provocateur mais j'ai décidé de juger à la sortie. Même si on a de la sympathie pour les palestiniens, on ne ressortira pas indemne de cette lecture car les choses ne sont pas si simples qu'on pourrait le croire. J'ai aimé la façon non manichéenne de la construction de cette oeuvre de 205 pages. On ne s'ennuiera pas et on apprendra un peu plus sur cette démocratie pas comme les autres. Bref, c'est un récit touchant et parfois drôle avec une préface signé par Guy Delisle.
Je trouve que ce nouveau concept est plutôt intéressant puisqu'il s'agit pour les auteurs de nous conter des récits d'individus inconnus qui ont pourtant marqué la grande histoire. Finalement, c'est comme leur rendre justice par rapport à un anonymat qu'ils n'ont sans doute pas mérité.
On commencera par l'histoire du fameux soldat inconnu dont la mémoire est honorée tous les 11 novembre par les présidents de la république à l'occasion du jour de célébration de l'armistice. On va découvrir qui est alors ce fameux soldat inconnu ainsi que son histoire lorsqu'il est tombé sur le chemin des dames en 1917.
Pour autant, ne nous y trompons pas : il s'agit bien d'éléments de fiction imaginés par des auteurs mais à partir de pièces d'un puzzle véridiques comme par exemple les indigènes venus combattre pour la France, loin de leurs terres africaines. On vivra encore l'horreur des tranchées et de ses généraux imbéciles qui furent médaillés pour services rendus à notre pays au prix de millions de morts inutiles.
Un mot pour dire que le travail du dessinateur est plutôt réussi avec un très grand souci du détail. On évitera également la caricature de bon aloi. Bref, sans être véritablement passionnant, ce tome se laisse bien découvrir pour une lecture un peu différente de la Première Guerre Mondiale.
Ce one shot est un beau témoignage sur le journalisme d'investigation. Il est vrai qu'à l'heure actuelle, le journalisme perd un peu ses lettres de noblesse en ne remplissant plus sa mission de façon objective et professionnelle. Je n'entrerais pas dans ce débat afin de citer toutes les lacunes.
Il est bon de voir qu'au Japon, une équipe de journalistes a réussi à faire bouger la société pour innocenter un accusé de meurtres de fillettes. L'affaire Sugaya n'est autre que l'une des pires erreurs judiciaires commises au pays du soleil levant en se basant sur la véracité des preuves de type ADN.
En effet, un journaliste obstiné entend prouver que son métier n'a de valeur que si les journalistes n'hésitent pas à se confronter aux institutions pour défendre l'intérêt des citoyens ! Il donnera une belle leçon de morale qui sera mise en oeuvre malheureusement de façon trop caricaturale. Les Japonais ne savent décidément pas faire dans la modestie et dans la finesse pour certaines choses.
Il est dommage également de ne pas savoir le fin mot de ces histoires de crimes en série. On a l'impression de n'avoir parcouru que la moitié du chemin. Reste que la lecture a été agréable et le thème assez accrocheur. Côté graphique, le trait est réaliste. Par ailleurs, l'interview avec l'innocenté à la fin de l'ouvrage est particulièrement intéressante. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une histoire vraie.
L'avantage est qu'il s'agit d'un one-shot et non d'une de ces sagas interminables. L'achat pourra alors être conseillé.
Je ne savais pas à quel point l'histoire des bagnes avait forgé la culture de la Guyane française, un département d'outre mer situé en Amérique du Sud avec pour frontière le Brésil. Les derniers bagnards, ainsi que le personnel pénitentiaire et leurs familles, ne seront rapatriés qu’en 1953…
Le scénario est inspiré de l'histoire vraie d'une femme qui fut fille et femme de surveillant de bagne en Guyane. La vie d’une famille de surveillants est ainsi racontée avec des allers-retours entre le passé et le présent. Il est vrai que l'intrigue est un peu mince mais cette histoire a le mérite de nous raconter une histoire un peu méconnue sur l'univers du bagne en Guyane, un véritable lieu de souffrance dans un climat et une nature réellement hostiles. On se souvient tous du fameux film Papillon avec Steve Mac Queen.
Cependant, en l'occurrence, on vit le bagne d'une petite fille qui va y passer 35 années de son existence. Le rêve de colonisation s'est transformé en cauchemar et il est bon de rappeler qu'aux îles, il n'y a point de salut.
Reset semble être une critique à peine voilée de l'utilisation des jeux vidéos. On peut imaginer son évolution dans le futur où les jeux sont de plus en plus réalistes jusqu'à se confondre dans la réalité. Les jeunes ne sortent plus de chez eux car ils jouent sans arrêt émerveillés par des effets spéciaux et autres mises en scène époustouflantes. Vont-ils faire la différence avec la réalité ? Les jeux sont violents et peuvent conduire à des atrocités. Bien entendu, on appelle à la retenue de chacun. Cependant, Reset va plus loin pour nos montrer un devenir.
Il est clair que le jeu vidéo est un moyen de s'évader vers un autre monde. Certes mais à quel prix ? Pour des jeunes, le nombre d'heures, scotchés à l'écran, peut tourner entre 25 et 40 h, ce qui est néfaste. Outre les conséquences pour la santé, on trouve des troubles psychologiques : addiction, et surtout, incitation à la violence venant des jeux vidéos. Reset va surtout conduire à une violence qui se retourne contre soi dans le style: "votre vie est un échec, appuyez sur reset."
Bref, c'est un manga qui pose de bonnes questions sur le monde du virtuel mais qui n'apporte pas forcément de bonnes solutions. L'introduction d'un personnage, sorte d'agent secret hacker, va décrédibiliser l'ensemble. Du pain béni pour les geeks ! Bref, un thème intéressant mais mal exploité.
Commode, c'est le fameux empereur romain que l'on voit dans le film de Ridley Scott à savoir Gladiator. Il est le symbole même de la décadence de la Rome antique. Il n'hésitait pas à abrutir les masses par des spectacles en grandeur nature dans l'arène du Colisée. (Bon, c'est encore un procédé comme moyen de diversion qu'on utilise de nos jours au travers sans doute de la TV réalité). Une de ses concubines va s'opposer à lui en recourant à la magie et en allant chercher des japonais dans une prison de nos jours pour le mettre face à lui.
C'est clair qu'un tel scénario est franchement tiré par les cheveux. Le but est de montrer des techniques de combat. Fallait-il vraiment en passer par là ? Il n'y avait aucun autre moyen que de recourir au fantastique ? C'est dommage car je m'attendais à une bd sur les gladiateurs de façon sérieuse et documenté.
Pourtant, ce manga est assez bien construit. On ne loupe pas une miette d'image. L'action est rythmé. Les dessins sont corrects avec des décors assez détaillés. Le divertissement est assuré pour peu qu'on ne craint pas l'extrême violence des combats. C'est d'ailleurs parfois à la limite du soutenable. C''est sombre et musclé à la fois.
Par ailleurs, la série ne compte que 5 volumes ce qui évite la série à rallonge. Pour autant, la conclusion ne m'a pas du tout semblé satisfaisante: est-ce seulement la fin d'un cycle ? Bref, Virtus cumule les hauts et les bas. Cependant, je retiens surtout le fait que le suspense est savamment dosé et qu'on passe un bon moment de lecture.
Ce récit se consacre sur la vie d’un homme qui va commettre un crime sur une des figures les plus marquantes de l’histoire de la République française à savoir Jean Jaurès et ceci à la veille de la Première Guerre Mondiale. Villain est un nom qui est tombé dans l’oubli et c’est tant mieux car il ne méritait franchement aucune considération. Les auteurs semblent raviver de mauvais souvenirs en le mettant en lumière comme pour expliquer son acte. Il sera assez peu question de Jaurès.
Pour autant, il n’y aura pas de parti pris pour l’assassin qui a pourtant été acquitté en 1919 lors de son procès par une justice résolument nationaliste et partisane. On se rend compte qu’il s’agit encore une fois d’un raté, d’un illuminé qui se croit investi par une foi particulière à l’image de Jeanne d’Arc et qui visiblement va être encouragé par les nationalistes épris de haine.
Bref, cet ouvrage tente aussi d’expliquer comment celui-ci a pu en arriver à assassiner le leader socialiste à la veille de la Première Guerre Mondiale. La ville de Reims jouera d'ailleurs un rôle assez particulier dans cette tragédie.
J’espère que cela ne donnera pas d’autres idées à des auteurs souhaitant alors raconter la vie de celui qui a tué John Lennon ou encore Martin Luther King car c’est le genre d’hommage ou de rétrospective dont au fond je me passerais bien. Pour le reste, on peut dire que cela a un intérêt historique manifeste et c’est bien cet aspect-là que je vais retenir.
Rapa Nui est le nom mélanésien donné à l’île de Pâques, cette mystérieuse île perdue au beau milieu de l’Océan Pacifique qui n’a pas encore révélé tout ses mystères à commencer par les fameux moaïs. Ce sont ces fameuses statues de têtes aux dimensions monumentales dont la plus grande pèse 85 tonnes. On en dénombre près de 900 sur l’île. Cela fascine tous les archéologistes du monde entier. Comment ont- elles été érigées et pourquoi sont ‘elle dos à l’océan à une exception près ? On sait depuis que l’île fut boisée autrefois et que ces palmiers ont eu un rôle non négligeable.
Le récit commence par l’invasion de l’île par des pirogues mélanésiennes venues de très loin. On apprend que l’île fut déjà habitée par la civilisation inca plutôt pacifiste. Cela reprend d’ailleurs une des thèses qui fut avancée pour expliquer le peuplement de l’île et qui expliquerait qu'on ait pu trouver des traces de cette civilisation andine à 3700 kilomètres des côtes d’Amérique du sud. Le débat n’est d’ailleurs toujours pas tranché par les chercheurs. L’essentiel du propos n’est absolument pas situé à ce niveau mais ces détails sont plutôt intéressants d’un point de vue historique.
Par la suite, il y a un passage qui se situe en 2017 où l’on assiste à l’arrivée d’un professeur dans une base ultra secrète du Nouveau-Mexique. On n’en saura pas plus car l’action va alors être projetée dans les années 2070 dans une société ravagée par des catastrophes de nature climatique. Il y aura bien un recentrage ensuite sur l’île de Pâques inhabitée depuis.
Le récit est plutôt classique jouant sur la relation père-fille adoptive tout comme le dessin. On n’arrive pas vraiment à cerner le rapport entre les secrets millénaires enfouis sous l’île de Pâques et la solution qui pourrait sauver l’humanité des catastrophes liés au tremblement de terre et au climat.
La lecture fut très agréable et on a envie de connaître la suite de ce diptyque. Il est vrai que cette île la plus isolée au monde exerce pour moi une certaine fascination en raison du témoignage d’une grande civilisation disparue. C’est un cadre suffisamment intéressant pour attirer l’attention des lecteurs d’autant que peu d’ouvrage traite du sujet.
La lecture du second tome nous plonge un peu plus dans la science-fiction où il y a un lien entre les mystères de l'île de Pâques et le devenir écologique de l'humanité. En effet, la déforestation de Rapa Nui a conduit à la chute de cette micro-civilisation. J'ai été un peu déçu par la fin qui soulève des questions ainsi qu'une suite non annoncée. Le dessin présente également des maladresses. La typographie des dialogues est assez mal proportionnée car assez petite. Bref, j’ai vu des défauts techniques qui m’ont sauté aux yeux alors que le premier tome avait été plus fluide. C’est comme si mon regard avait changé.
En conclusion, c'est un titre intéressant qu'il faut découvrir à défaut de le posséder dans sa collection.
C’est une histoire bien triste qui est tirée d’un fait malheureusement réel. Le film franco-tunisien sorti en octobre 2010 a été un succès critique. Le réalisateur primé dans des festivals n’a pas hésité à décliner son récit dans une version bd. Cela m’a permis de prendre connaissance de ce drame que j’ignorais.
Cela commence en 1811 en Afrique du Sud où une jeune servante black est enlevée par des hommes blancs peu scrupuleux qui l’exploitent comme une monstruosité dans les parades londoniennes puis parisienne. Elle finira empaler par des soi-disant scientifiques en mal de créer des théories sur la supériorité des races. Cette africaine ressemblait trop à un singe d’après les dires du célèbre anatomiste de l’académie de médecine Georges Cuvier. On se rend compte que de nos jours, cela n’a pas trop changé. En témoigne le débat sur notre ministre de la justice d’origine guyanaise. Ce racisme me fait horreur.
Le moulage du corps de cette femme baptisé « la vénus hottentote» a été exposé au musée de l’Homme à Paris jusqu’en 1976. Nelson Mandela a demandé la dépouille au gouvernement français qui l’a d’abord refusée avant de voter une loi permettant le rapatriement des restes. Bref, deux siècles plus tard, c’est réglé. Je suis tout de même sidéré.
La vénus noire nous rappelle toute la cruauté des hommes à se sentir supérieurs. C’est une œuvre forte, utile et dérangeante. En effet, on ne sait pas trop si cette vénus noire était victime ou partenaire de son tortionnaire qui lui promettait monts et merveilles. J’ai également des doutes sur l’instrumentalisation d’une telle œuvre.
J'ai franchement apprécié la lecture du Printemps des Arabes essentiellement parce que cela m'a permis d'apprendre beaucoup de choses qui ne sont pas expliquées par les médias occidentaux. La vision que donne l'auteur est très complète et loin des clichés véhiculés par les soi-disant experts du Moyen-Orient. Je ne m'attendais pas à ce qu'autant de pays succombent à ce vent de liberté qui a soufflé et qui souffle toujours après des décennies de totalitarisme.
Le prix à payer est très lourd pour certains pays. Je pense notamment à la Syrie. Je ne peux qu'admirer le courage de ces hommes et femmes qui se battent. L'auteur, qui est professeur de Science-Po à Paris, apporte un éclairage nouveau tout en étant parfaitement organisé dans ses chapitres.
A noter que dans le même registre, j'avais beaucoup apprécié ma lecture de Sidi Bouzid Kids qui raconte le début de cette colère située en Tunisie. Ce one-shot s'était uniquement concentré sur le soulèvement tunisien. En l'espèce, c'est beaucoup plus global.
On pourra reprocher le manque de distance par rapport à ces événements encore tout frais. En ce qui me concerne, cela permet de faire le point. Le futur nous dira quelles sont les conséquences de ces révolutions. Cela bouge toujours à travers le monde.
Cet ouvrage aura le mérite d'informer tout en évitant l'académisme ce qui permet une lecture facile. L'analyse qui est délivrée me paraît très pertinente. A découvrir pour ceux que cela intéresse.
Le scénario est digne d'un film comme Dark City ou encore Le village. J'adore ce genre d'ambiance un peu claustrophobique ou avec la théorie du complot.
Dans le cas présent, c'est la ville de Memphis qui est isolée du reste du monde depuis les années 60. Les habitants s'aperçoivent qu'ils n'ont jamais voyagé au-delà du comté.
Cela commence par une scène qui en dit long à savoir votre ancienne petite amie qui ne vous reconnait pas. Les faits étranges vont s'accumuler jusqu'à la révélation à la fin de ce premier tome.
A noter que c'est Léo qui signe la préface avec pour conclusion c'est quand la suite ?
C'est en tout cas savamment bien construit avec une ambiance très prenante. A découvrir!
L'idée de cette bd est très intéressante. Les acheteurs potentiels se succèdent dans une boutique chinoise à la recherche d'objets qui se révéleront magiques mais dans le mauvais sens du terme. Franchement, cela ne donne pas envie d'acheter made in China. C'est une autre facette du péril jaune qui nous est présentée.
C'est donc une série d'histoires courtes qui nous sont présentées à la manière des contes de la crypte. Certaines histoires sont horribles et parfois cruelles. Pour autant, j'avoue que la lecture a été agréable en raison d'une certaine fluidité. C'est bien dessiné sans être exceptionnel et la mise en page fait envie. Il y a des trouvailles qui méritent le détour. C'est un bon divertissement.
Je vais toujours chez un Chinois pour acheter des objets un peu insolites qu'on ne trouve pas facilement. J'aurai désormais une certaine appréhension grâce à cette bd. Merci.
Jean-Luc Istin n'en finit pas de nous présenter des univers lié aux elfes, nains et orques tout droit sortis du fameux Seigneur des anneaux. Il se les approprie et crée sa propre mythologie en étant il est vrai le plus grand spécialiste et connaisseur du genre.
L'idée est de nous présenter la multitude de mondes liées aux différentes peuplades des elfes. Chaque volume se lit comme comme un one-shot. C'est encore une série concept car les cinq aventures se déroulent dans un monde commun dont la cartographie nous est délivré en page de garde. Il y aura 5 races elfiques différentes: les elfes blancs ou célestes, les elfes noirs, les elfes vert ou sylvestre, les elfes bleus, les semi-elfes. On y croise également des humains possédant des empires puissants. Les nains et les orks ne sont pas loin. Bref un univers proche du Seigneur des Anneaux.
J'avoue avoir bien aimé les deux premiers tomes (le crystal des elfes bleues et l'honneur des elfes sylvains). Nous sommes entraîner dans un monde fait de rêves mais également de désillusions. Je regrette juste un manque d'originalité ainsi que beaucoup trop de tomes.
Au final, le pari est plutôt réussi quand on voit le résultat malgré son classicisme. Il est clair qu'il faut aimer l'héroïc fantasy pour se prendre au jeu. C'est prenant et dépaysant. A découvrir!
C’est une véritable relecture de la bible et plus précisément d’une nouvelle version du déluge dont il s’agit là. Il faut dire que le titre ne laissait planer aucun doute. Pour autant, le décor a de quoi troubler car on dirait Mad Max avec Noé dans le rôle du guerrier.
Du coup, j’ai plutôt apprécié ma lecture qui réserve quelques surprises comme l’aspect des anges déchus avec leurs quatre bras. On se croirait presque dans un univers proche de l’héroïc fantasy version Conan le Barbare où l’on peut croiser des monstres. Le mélange est pour une fois plutôt réussi car cela attire l’attention d’autant que le graphisme m’a paru tout à fait correct.
Cependant, j’ai regretté une lecture assez rapide car beaucoup de scènes semblent être contemplatives. Cette œuvre sera proposée en 4 volumes. Du coup, j’aurais bien imaginé un gros one-shot. Cet étirement de l’histoire qu’on connait tous déjà me paraît artificiel. On sait qu’il doit construire son arche et y emmener les animaux pour échapper au déluge.
Bref, on se demande ce qui pourrait apporter plus de suspense et d’intrigue à ce récit biblique archiconnu. Si le cadre a fini par nous surprendre, il en faudra beaucoup plus pour les tomes à venir. Gageons que la créativité sera au rendez-vous ! L’absence de celle-ci serait d’ailleurs un comble.
Le second tome va plutôt se concentrer sur la décision de Noé de sauver ou pas sa famille. Sa mission est avant tout de sauver le maximum d'espèce animale au détriment de l'homme qui est mauvais par nature. Le fait que certains membres n'ont pas de compagne pose également problème. Oui, la question qui se pose est est-ce que l'humanité a vocation à être sauvé ? Au-delà de ces considérations bibliques, cette aventure sera un peu moins fantastique avec toujours de magnifiques planches. Le départ approche. Le déluge aussi.
J'ai bien aimé ce conte cruel qui nous dépeint la bourgeoisie new-yorkaise du début du XXème siècle. Une très jeune fille va devenir le jouet d'une mère possessive, d'un fils de famille dégénéré et d'un architecte de renom libertin sans scrupule. C'est tiré d'une histoire vraie qui est très peu connue de ce côté-ci de l'océan atlantique. C'est l'un des tout premiers grands scandales du XXème siècle que la presse écrite avait appelé "le crime du siècle" sur le toit du Madison Square Garden. En réalité, ce ne fut que le premier d'une longue série.
Nous retrouvons avec plaisir l'auteur des Lettres d'Agathe pour un récit parfaitement maîtrisé et documenté. Le talent est là et j'ai pu le découvrir quant au choix de ses techniques qui varient selon les scènes. C'est le biopic de l'une des premières pin-up de l'histoire contemporaine. Il y a également l'essor de la ville de New-York à travers son architecture et sa puissance économique et culturelle. Bref, cette ville attire et vampirise ses victimes. On verra également poindre le débat entre la débauche et le retour des valeurs puritaines.
On va rencontrer dans ce récit celui qui allait devenir un célèbre comédien à savoir John Barrymore, le grand-père de l'actrice Drew Barrymore. Il aura son rôle à jouer dans cette tragédie. Puis, il y a aura Stanford White, l'un des plus grand architectes de l'american renaissance. C'est surtout le personnage d'Eve qui va retenir notre attention car elle symbolise ce rêve américain qui peut se terminer en cauchemar. Oui, une déesse éphémère qui mourra dans l'anonymat.
Sur fond de naissance du rêve américain, un trio infernal pour une bd à découvrir...
L'évocation de la vie de cet homme qui a inspiré les mouvements pacifistes contestataires à travers le monde comme Gandhi ou Martin Luther King m'a paru un peu ennuyeuse. Ce n'était pas une vie riche en péripéties au fin fond du Massachusetts. Le propos n'est certainement pas basé sur l'action. C'est très creux par moment.
Par ailleurs, j'ai eu un peu de mal à percevoir les fondements de sa pensée si ce n'est que cela repose sur les indiens et leur rapport avec la nature. Il y a également la branche moins pacifique qui n'hésitait pas à pratiquer les meurtres des riches propriétaires. Il est clair que le combat de lutter contre l'esclavage était noble mais sans doute pas les moyens. La désobéissance civile est un moyen d'action qui peut être dangereux.
Cependant, cette bd pousse à une réflexion politique et philosophique en posant certaines bonnes questions. De ce point de vue, je pense que c'est assez instructif que l'on admire ou pas cet homme devenu un mythe ou le chantre de l'anarchisme.
Thomas Jane est un acteur américain peu connue du grand public qui a pourtant joué dans quelques films célèbres: The Crow, Boogie Nights, Volte-face, Peur bleue ou encore The Punisher.
Il est également à ses heures perdues éditeur de comics américain d'où sa rencontre avec l'auteur suisse Thomas Ott dont il appréciait le travail si caractéristique. En effet, ce dernier est connu surtout pour son graphisme à savoir la carte à gratter. Il faut dire que le noir et blanc est sublimé par cette technique si singulière.
Les connaisseurs de l'auteur attendaient sans doute sa nouvelle oeuvre car il n'avait rien sorti depuis quelques années. C'est chose faite avec ce titre qui reprend l'adaptation d'un film réalisé et joué par Thomas Jane lui-même. Ce road-movie est plutôt haletant et reste dans la même veine que l'univers fantastique de Thomas Ott.
Le cadrage reste toujours aussi exceptionnel. Il est dommage que cela se laisse lire trop rapidement (moins de 10 minutes). On aurait aimé que cela dure un peu plus longtemps.
L'idée de ce manga est intéressante : que se passerait-il au bout d'un processus de terraformation de la planète rouge ? Si l'homme revenait sur cette planète devenue respirable, que découvrirait-il ? Bon là, il aurait introduit une espèce de cafard car ces insectes peuvent survivre aux conditions les plus extrêmes. Les conséquences de cette terraformation seront des plus terribles.
Je dois avouer que le résultat sera surprenant à plus d'un titre. J'avoue que l'insecte le plus présent sur notre planète fait peur. L'horreur va côtoyer la science-fiction. Les points faibles de cette série seront quelques maladresses comme celle de présenter un Japon du XXVème siècle assez proche politiquement de celui que nous connaissons. Il aurait mieux valu ne pas aborder certains sujets. Pour le reste, l'efficacité sera réellement de mise. Terra Formars s'avère une belle série très prometteuse et riche en idées dans le genre d'un Starship Troopers version cafard.
A noter que le second tome se passe 20 ans après les faits contenus dans le premier et qui se sont déroulés sur la planète rouge. Ce tome n'est qu'introductif à une plus longue aventure. Il est dommage que l'action se situe tout à la fin et que cela coupe rapidement vers un troisième tome. La série est relancée grâce à l'introduction de nouveaux personnages. On retombe vite dans la critique identique à celle qu'on pourrait donner à des mangas aux tons trop légers. Cependant, la tension est à son comble à la fin. Donc moins d'action mais une psychologie plus avancée des différents protagonistes. L'auteur commence à prendre son temps. Oui, cela promet !
La lecture des 3ème et 4ème tome m'a un peu plus déçu. Certes, l'action est omniprésente mais cela consiste en des combats au corps à corps avec cette armée de cafards géants pour la revanche terrienne après la première débâcle. On semble perdre le fil du fameux remède au virus qu'il convient de trouver sur une planète Mars complètement transformée après 500 années de terra-formation. Il est question de transformation génétique ayant les mêmes caractéristiques que certains insectes. Tout est passé en revue jusque dans la technique de combat. On retombe dans une vulgarisation de ce qu'on connait déjà avec les mangas de castagne. C'est un peu dommage. Comme quoi, il faut lire les séries qu'on aime bien jusqu'au bout afin de savoir si elles tiennent la distance sur le long terme.
Quoiqu'il en soit, cette série demeure très intéressante à la lecture. Les amateurs de science-fiction et de mangas ne s'ennuieront pas avec une originalité qui reste de mise.
J'aime bien le travail que font Pierre Veys et Carlos Puerta. Leur association fonctionne à merveille comme l'a prouvé l'excellente série Adamson. Cependant, les lecteurs ont été furieux d'apprendre l'arrêt de cette dernière série au profit de celle-ci chez un autre éditeur, il est vrai. Je ne conseillerais pas l'achat tant que la série ne sera pas terminée car je n'ai plus trop confiance. Ces séries qui commencent en fanfare et que l'on voit abandonnée en cours de route.
Le baron rouge est l'évocation de la vie romancée de l'as de l'aviation allemande à savoir Manfred Von Richthofen. J'ai rarement vu d'aussi belles images en bande dessinée. C'est presque une oeuvre d'art photographique. Je dois dire que leur technique de reconstitution est réellement bien au point. On va survoler la campagne et les villes prussienne durant cette Première Guerre Mondiale à travers des planches magnifiques. C'est un vrai régal pour les yeux. Et c'est surtout quelque chose d'unique dans la bande dessinée. Ils sont précurseurs de quelque chose qui se vulgarisera avec le temps.
Le scénario est un peu moins mystérieux que la fameuse série Adamson car elle s'inscrit dans une réalité historique bien précise. Toutefois, il y aura tout de même une introduction du fantastique avec le fameux don de voyance qu'acquiert notre futur baron rouge. Cette prédisposition l'aidera incontestablement dans ses victoires aériennes futures. Un bon début mais qui se lit malheureusement trop vite à cause de scènes trop descriptives à moins de s'attarder sur la qualité des images. Bref, le baron rouge nous entraîne très vite vers le 7ème ciel !
Le second tome m'a un peu moins emballé dans la mesure où l'action est plutôt longue en se concentrant uniquement sur la première victoire de ce fameux baron qui commence à avoir les crocs et surtout le goût du sang. Le dessin est toujours aussi sublime. On va poursuivre l'aventure.
Revenants n’est pas le titre d’une série sur les morts-vivants mais celle de la difficulté de réinsertion des soldats vétérans de la guerre en Irak. Oui, ce sont bien des morts-vivants mais à leur manière. Absence de joie de vivre, alcoolisme et dépression, souvent ancrés dans des souvenirs de leurs exactions dans l’enfer du désert irakien où la confusion semait le trouble dans leur esprit.
Comme le dit le chercheur en philosophie du CNRS dans la préface, toute guerre est abominable et fait des dégâts collatéraux. On ne peut plus parler de guerre juste. Tout cela est bien beau. Je me sens pacifiste dans l’âme. Cependant, comment réagir si un Hitler envahit le pays qu’il estime germanophone au même titre qu’un Poutine envahit la Crimée russophone ? Ne plus faire la guerre reviendrait à laisser libre court à tous les dictateurs de la planète en mal de puissance. Il n’y a certainement pas de justice dans la guerre mais une nécessité dans certains cas.
Dernièrement, j’ai lu la bd USA (Uriel Samuel Andrew) qui traitait exactement du même sujet et sur le même mode de distribution de la parole aux vétérans. Les mêmes thèmes sont abordés : marginalisation des anciens soldats qui deviennent des SDF et surtout le suicide qui sévit massivement et qui fait plus de victimes que pendant les combats sur place, 22 morts chaque jour par rapport à un total de 70000 vétérans sur le sol américain). C’est malheureux et on ne peut que compatir par rapport à ce sort peu enviable. L’administration Obama ne sera pas épargnée par l’auteur qui la juge complice de ces malheurs.
Pour en revenir à la bd, elle est souvent brouillonne pour passer d’un protagoniste à l’autre sans véritable fil rouge. On se laissera finalement prendre au jeu car certains témoignages sont émouvants. Cependant, pour moi, il me manque une certaine clarté dans la mise en scène. J’ai trouvé également curieux que l’auteur qui était français nous parle de sa naturalisation américaine avec son examen de passage minutieusement décrit tout en critiquant cette société pas assez attentive à ce qui se passe (voir la scène d’énervement devant des étudiants). On ne pourra pas dire que c’est un véritable patriote. Je me pose quand même des questions sur les critères de sélection de la nationalité américaine. Si on dénonce un système, c’est antinomique de vouloir l’intégrer…
Cette bd fait suite à un documentaire filmé intitulé « l’âme en sang » sur les marines atteint de syndrome post-traumatique diffusé sur Arte en 2011. La bd est le prolongement de cette démarche. A voir pour se faire une idée tout en prenant ses distances.
Chute libre est une bd qui aborde un thème difficile puisqu’il s’agit de la dépression. On va vivre la dépression de l’auteur qui nous conte son expérience dans les moindres détails entre 2003 et 2010 pour être précis. On apprend que la dépression est une maladie qui provoque la souffrance de l’être dans sa chair et sur son mental. Ami dépressif, lecture à éviter ? Je ne pense pas car il est toujours intéressant de comprendre les mécanismes pour avoir des clés de sortie. Cela part d’une bonne intention.
Récit touchant pour les uns, surexposition d’un moi égocentrique pour les autres. Je vais être très dur dans les propos qui vont suivre. J’ai bien compris que la dépression est une maladie abstraite au même titre que l’alcoolisme par exemple. Ce n’est pas la faute des gens qui en sont atteint. Nous avons un auteur qui a un travail formidable, trois enfants formidables et un mari formidable (et non fort minable). Bref, elle a tout pour être heureuse mais elle va vivre la dépression.
En effet, j’éprouve plus de compassion envers les pauvres, les miséreux, ceux qui luttent contre la maladie, ceux qui perdent un être cher, ceux qui sont seuls après des difficultés de la vie. Pour moi, la dépression est un luxe intellectuel que certaines personnes ne peuvent se permettre. Bref, je n’arrive pas à m’apitoyer sur le sort de l’auteur alors que l’émotion peut me gagner facilement. Pire que cela, j’éprouve une forme d'indifférence.
L’auteur va connaître plusieurs psychanalyses avant de trouver le bon et nous donner les bons conseils. La recette : dessiner une petite croix sur la main et faire ce qu’on appelle une crise de calme avec la respiration et un peu de concentration. Cependant, ne jamais arrêter les anti-dépresseurs. Oui, j’ai trouvé cela pathétique sans vouloir m’enfermer dans une attitude de préjugés. C’est un sujet difficile mais traité avec suffisamment d’humour pour ne pas sombrer dans cette chute libre.
L’auteur a pour objectif de déculpabiliser les sujets à dépression. Mission réussie. Pour ma part, je ne suis pas convaincu. Certes, c’est une maladie généralement incomprise. Cette bd sera bien utile aux médecins pour expliquer la maladie à leur patient. Elle devrait sans doute être prescrite à la place du médicament. Comme disait Confucius, "la plus grande gloire n’est de ne jamais tomber mais de se relever à chaque chute". Ou encore Oscar Wilde : "le pessimiste est celui qui, entre deux maux, choisit les deux". Il avait tout compris !
J'ai bien aimé cette biographie sur la vie de Stevenson qui n'a pas hésité à braver le monde malgré une santé fragile. Le pirate intérieur est celui qui va décider de son sort en lui donnant ou pas la tâche noire. C'est une belle trouvaille.
Je ne connaissais pas la vie de cet auteur qui a marqué le monde de la littérature grâce à ces deux oeuvres maîtresses: Docteur Jekill et Mister Hide ainsi que l'île aux trésors. On découvre un homme assez anticonformiste donc intéressant. Le talent de conteur est d'ailleurs indéniable.
Petit reproche à faire: il parait plus vieux que sa compagne Fanny Osbourne alors qu'elle est âgé de 15 ans de plus que lui. La beauté des femmes est certes immortelle. Bon point par contre pour le dessin de René Follet avec ce style graphique si particulier.
Pour le reste, c'est un bel hommage qui est rendu à travers cette vie d'aventures et de voyages.
Pellejero est un dessinateur hors pair. J'aime beaucoup son trait qui me semble presque unique et si reconnaissable à la fois. Je possède quatre de ses oeuvres majeures à savoir Le Tour de Valse et Un peu de fumée bleue..., Le Silence de Malka ainsi que Secrets : L'écorché. Je trouve qu'il y a quelque chose de magique dans son trait qui fait passer le dessin à un niveau supérieur.
En l'espèce, il s'adjoint avec l'un des meilleurs scénaristes de la bande dessinée. Le résultat est fort probant avec des planches magnifiques baignées par une colorisation chaude. On pourra dire que le scénario manque un peu d'originalité mais c'est si bien construit qu'on se laisse embarquer dans cette aventure dans l'Ouest sauvage entre drame et romance.
Le second tome va se révéler un peu moins bon que le premier car trop lyrique. Le récit va se corser un peu en suivant l'histoire de deux peuples qui se combattent ainsi que plusieurs familles. Bref, ce diptyque mérite lecture car c'est un western âpre et dur comme on les aime tout en baignant dans une poésie de l'âme humaine.
J'ai bien aimé cette histoire malgré une trame pas très originale. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le scénariste du tueur qui ne fait pas dans la dentelle. Voilà un polar dur qui ne laissera que très peu de place à la poésie. On est dans l'action car pris dans la tourmente des événements d'un père qui essaie de sauver son fils d'un baron de la drogue.
Le Mexique nous sera pas présenté sous son meilleur jour ce qui ne manquera pas de raviver les tensions entre nos deux pays. Mais bon, on ne peut rien contre le réalisme de la situation.
Quant à Mezzomo, il a bien progressé au niveau de son trait depuis la série Luka que j'avais revendu suite à ma grande déception. Son trait n'est pas celui que je préfère mais il commence à y avoir du caractère.
Pour le reste, c'est une mécanique sur un mode cinématographique bien huilé. Il est clair que le cinéma va se tourner de plus en plus vers la bd pour puiser son inspiration. Mexicana pourrait en faire partie aisément.
J'ai été touché par cette première biographie en bd de la vie de celui qui a été aux yeux de tous le fameux the Elephant man. On se souviendra tous du magnifique film à oscars de David Lynch. Il était temps de consacrer une bd à un personnage hors du commun.
C'est d'abord l'histoire d'un enfant qui est rejeté par les camarades de classe, par sa propre famille, par l'institution, par la société à cause de sa difformité sur le corps lié à une terrible maladie. Cette vie est tragique et a touché le coeur des gens. Là encore, il aura fallu du temps.
Cette biographie nous permet de suivre l'évolution psychologique du personnage au travers ses expériences pour le moins malheureuse mais également de cette rencontre providentielle avec un médecin bienveillant.
On retiendra que la véritable beauté n'est pas celle du corps mais de l'âme. Il est vrai que cette notion se perd totalement à une époque tournée vers la publicité du corps parfait. Cette histoire nous permet de remettre les pendules à l'heure. C'est parfois salutaire.
Ce one-shot se rapproche de La Ligne droite que j'ai découvert il y a peu. Il aborde un sujet difficile sans le nommer à savoir l'anorexie mais sans tomber dans la dramatisation. Je découvre que cela touche également les hommes. La nourriture devient un véritable dégoût qui reflète un certain mal-être. La rencontre de deux jeunes partageant le même psy marquera le début d'une expérience de vie.
J'avais dans mes relations l'épouse d'un ami qui était atteinte de ce mal. C'était pas évident pour lui. Ils se sont séparés depuis. C'était pas évident de les inviter à dîner. J'ai compris bien des années plus tard que c'est un véritable problème psychologique pas évident à résoudre.
Cependant, j'arrive à comprendre ces personnes qui souhaitent se démarquer de la toute consommation des aliments à outrance. Il faut prendre conscience que le surpoids n'est pas une bonne chose non plus pour la santé. Encore une fois, tout est une question de trouver le bon équilibre. Cette bd donne à réfléchir.
On entre dans les méandres de la Cour de Versailles avec son faste et ses intrigues contre le Royaume. Il s’agit d’une lettre compromettante pour la reine de France qui est d’origine autrichienne mais qui a surtout un caractère assez trempé ce qui ne plaît pas forcément à tous ces ecclésiastiques corrompus par la luxure. Si on ajoute encore des espions anglais ainsi qu’un plan d’invasion de Londres, le tour sera complet.
Le graphisme est le point fort de cette bd. Il est absolument magnifique ce qui ne gâche rien. La bd sera un brin bavarde au début où il faudra un peu s’accrocher. Puis, quand arrivent les scènes d’action avec absence de dialogue, cela fait bizarre. Je dirais qu’il y a un problème de mise en scène ou de construction plus globale.
Le personnage principal semble être le héros : tantôt brillant, tantôt minable car manipulé. A la fin de ce premier tome, on se demande si ce n’est pas un assistant d’un maître alchimiste de l’ombre qui se donne des allures de Dark Sidius, le futur empereur galactique.
Au final, c’est plutôt réussi bien que l’originalité ne soit pas de mise. On verra pour la suite.
Je découvre un nouveau diptyque de l’auteur de la série H.O.P.E. que j’avais grandement appréciée. Là encore, il construit une nouvelle série dans un registre fantasy qui laisse une fin ouverte à d’autres aventures le cas échéant (en cas de succès commercial). Pas de prise de risque !
C’est toujours aussi bien dessiné mais j’avoue nettement avoir préféré sa série de science-fiction. Cela manque de précision et c’est parfois trop expéditif. Ainsi, il y aurait trois peuples dont seulement deux, à savoir les humains et les esclaves lémuriens, sont à l’honneur. Les reptiliens sont présentés comme les envahisseurs d’un empire pourtant fort puissant. On ne saura pas grand-chose de leurs us et coutumes.
Il y a des situations qui me sont parues comme fort peu crédibles comme quand l’empereur envoie son dernier général à une mort certaine sans écouter le développement stratégique des mouvements de troupes. Cela manque singulièrement de psychologie dans l’approche. Oui, après avoir été tant séduit par l’univers de H.O.P.E., j’ai réellement cru que l’auteur parviendrait à nous faire ressentir la même chose dans le genre fantasy. Il n’en n’est rien. C’est du réchauffé avec l’élu aux milles pouvoirs.
Au final, c’est une condensation scénaristique tout à fait honnête mais qui répond à un cahier de charges. Il m’en faut plus pour me convaincre. Et vous ?
Il y a un côté très exotique dans la javanaise qui pourra plaire. On suit le destin un peu mystérieux de la fille de la célèbre espionne Mata Hari qui fut fusillée pour espionnage au cours de la Première Guerre Mondiale. Il y a des élément qui vont relever de la véritable histoire de cette femme hors-pair. Ainsi, elle a véritablement vécu dans l'Est de Java où elle suivra son mari, un officier de la marine néerlandaise.
Comme c'était l'usage des femmes européennes à l'époque, elle s'habille à la javanaise, parle un peu le javanais, apprend la danse javanaise. Ils auront deux enfants, un garçon et une fille. Son fils est empoisonné par une infirmière jalouse se trouvant être la maîtresse de son mari.
Bref, elle a fui ses mauvais souvenirs à Java en divorçant de son mari et surtout, elle a mis en garde sa fille de ne jamais y retourner. Cependant, sa fille ne nourrit que de la rancoeur vis à vis de sa mère et part enquêter sur place.
La bd est joliment dessinée : le trait est élégant avec les décors de la belle époque ou encore l'île de Java particulièrement somptueuse. La narration est fluide ce qui rend la lecture assez agréable. Bref, ce diptyque mélange le fantastique sur la base de la vraie vie de Mata Hari. On pourra se laisser tenter par cette aventure ésotérique.
Cette lecture a été une bonne surprise pour moi. Non seulement l'ambiance des années 70 est très bien retranscrite avec une multitude de petits détails que le lecteur aura plaisir de découvrir, mais le scénario paraît assez passionnant sur fond de crise sociale.
Au début, j'ai été dérouté par cette espèce de graphisme en photographie qui fait très réaliste. Cependant, je dois reconnaître qu'on est tout de suite immergé dans le récit comme si on suivait un film sur grand écran. Les couleurs sont chaudes comme le Sud... Attention, ne pas se fier au titre qui induit forcément en erreur.
Mention spéciale pour ce jeune scénariste qui peaufine ses intrigues et qui possède indéniablement le sens du dialogue. Que de chemin parcouru depuis le fade William Panama. Je viens de lire récemment l'étonnant Erzsebet. Je m'aperçois que l'auteur sait se renouveler et surprend dans un autre genre.
C'est une bd qui semble sortir du lot grâce à son graphisme un peu spécial mais qui m'a séduit. J'ai cependant dû attendre trois ans avant de lire la suite ce qui semble assez long pour un diptyque. Le second tome multiplie les sous-intrigues au point de perdre un peu le lecteur en route. Après un excellent début, j'avoue avoir été déçu par le dénouement qui ne répond pas à toutes mes interrogations. Pour autant, cela reste une bonne oeuvre à découvrir pour son ambiance très seventies sous une chaleur étouffante.
Voilà un sujet intéressant qui n’a pas encore été traité sur le format de la bd. Il s’agit de la piraterie autour de la corne de l’Afrique. Cela concerne la Somalie, un pays islamique, qui depuis l’effondrement d’un régime dans les années 90 ne parvient pas à organiser un état fort capable de lutter contre la criminalité. De leur côté, les pirates justifient leurs actions en se présentant comme des garde-côtes protégeant le littoral somalien des prédations des chalutiers occidentaux et des pollutions toxiques.
En résumé, les pirates enlèvent des personnes qui naviguent à proximité de leurs côtés et les tuent s’ils n’obtiennent pas la rançon espérée. De mon point de vue, c’est totalement ignoble et contraire au droit international sachant que ce passage à la mer rouge est l’un des plus fréquentés de la planète. Les pirates n’hésitent pas à aller sur les côtes du Yémen ou du Kenya pour commettre leurs méfaits.
Il semble que l’auteur (le frère de Xavier Dorison) ait accordé un crédit à la thèse des pirates en estimant que les occidentaux avec la surpêche ont entraîné l’appauvrissement des populations locales (3.5 millions de personnes dépendant d’une aide alimentaire de l’ONU). Oui, cela serait encore de notre faute. Cependant, la Somalie fait partie des états les plus corrompus ainsi que le plus défaillant au monde. Je n’ai aucun état d’âmes vis-à-vis de ces pirates. Je comprends pourtant la pauvreté et j’ai beaucoup de compassion. Néanmoins, je n’excuse en aucune manière la piraterie. Le faire me semble être une malhonnêteté intellectuelle qui n’engage que son auteur.
Pour autant, ce récit ne fera pas dans la dentelle au niveau de la violence des scènes d’action. On découvre un capitaine qui n’est pas prêt d’abandonner ses passagers. Cela change de celui du Costa Concordia ou plus récemment de la Corée du Sud. Voilà un baroudeur qui ne se laisse pas faire prenant des airs d’un certain John McClane.
Je n’ai pas trop aimé le graphisme qui fait un peu photoshop. C’est bien entendu un montage de photo qui donne un aspect assez figé à l’ensemble. Bref, il faut aimer. Je suis un adepte du modernisme mais pas de la facilité. Une bd doit être dessinée ou peint à l’aquarelle. C’est hideux. Cependant, je m’attacherais plus à l’originalité de l’histoire qui nous entraîne dans une aventure qui peut s’avérer passionnante. A suivre par conséquent.
Quelles sont les loisirs d’Anna une fois qu’elle sort de son bureau d’entreprise hyper branché dans le Japon du Nasdaq ? Uniquement le sexe et rien que le sexe. Si ce n’est pas bien malheureux ! Voilà une fille facile qui s’en donne à cœur joie. C’est clair que cela plaira aux mecs. Cependant, quelle triste image de la femme réduite à satisfaire les besoins les plus primaux pour ne pas dire bestiaux. J’avoue que je lis assez rarement ce genre de manga, un hentaï à vrai dire. Je sais que je n’ai pas à me justifier car je suis un adulte consentant et responsable. Bon, c’est très coquin et destiné uniquement à la population masculine.
Les scènes de sexe se succèdent inlassablement au détour de chaque situation particulière. Il s’agit de faire plaisir à un timide ou encore savoir se faire pardonner lorsqu’on se frotte trop à un homme dans le transport en commun, d'aider celui qui traverse une mauvaise passe. La femme soumise, la femme qui donne et qui aime recevoir… autant de fantasmes qui ne doivent pas exister dans la vraie vie. Bref, du porno chic à défaut d’être choc.
Fort heureusement, on évite la plus grande des vulgarités dans le vocabulaire employé. Par ailleurs, le membre ne sera qu’invisible mais aux contours dessinés tout de même pour ne plus laisser place au doute. Par contre, je ne peux décemment pas classer cette œuvre dans l’érotisme car cela va tout de même plus loin. Cependant, cela reste encore assez gentil. En tout cas, une oeuvre de salubrité publique sans aucun doute.
Une BD qui manque incontestablement de grâce et qui n’est là que pour assouvir les hommes. Il faut bien que cela existe. J’espère que cela ne va pas se bousculer au portillon. Pour le reste, le sexe, c’est bien mais ce n’est pas tout (en ce qui me concerne bien entendu). Bref, grâce aux "loisirs" d'Anna, les hommes retrouveront leur moral, leur force et leur vitalité (et même à 60 ans)
Voici ce que m’inspire cette œuvre du maître Milo Manara dédié aux femmes :
Une envoutante mignardise voluptueuse
Qui révèle des douceurs charmeuses
Quel est donc le secret de Manara ?
Celui qui nous rend totalement fada.
Entends-tu la mélodie de ce violon ?
Telle une muse à la corde ensorcelante
Entends-tu la symphonie de ce balcon ?
Telle une douce musique passionnante.
On entend au loin une mélodie
D’un son et d’une beauté infinie
On ne peut résister au chant du cœur
Avec ces cordes résonnant le bonheur
Femme mon amour, femme ma passion
Je te voue une incessante admiration
Dans son cœur, il y a amour
Dans ses yeux, il y a le jour.
Cette passion qui me dévore en moi
Une douce sensation faite d’émoi
Lorsque je succombe à ton charme
Tel un désir qui pénètre mon âme.
Ceci dit, cette bd est en fait un recueil d'histoires courtes réalisés entre 1979 et 2009 qui contient quelques bonnes surprises. On ne va pas revenir sur le talent graphique de Manara qui n'a pas son pareil pour dessiner la femme belle et coquine. Pour le reste, c'est bien entendu réservé à un public averti fan du maître italien.
Ce n’est sans doute pas la biographie la mieux construite qu’on ait pu lire sur un personnage important ayant marqué l’Histoire de France. Certes. Cela n’en demeure pas moins assez intéressant car il est finalement peu connu du grand public. On apprendra que son rôle a été central pour définir ce qu’allait devenir la royauté sous un pouvoir centralisé. On verra également sa lutte contre le pape Boniface qui se croyait au-dessus des rois. Bref, j’ai appris des choses et c’est ce qui compte réellement. Côté dessin, cela me satisfait.
Pour le reste, Philippe le Bel n’était pas un mauvais roi avec une conduite plutôt exemplaire notamment dans sa vie privée. On ne pourra pas en dire autant des gouvernants qui se sont succédé depuis. Le dernier en date a assez fait couler d’encre. Oui, la dignité et le sens des valeurs sont de réelles qualités. La grandeur de la France faisait partie de ses préoccupations.
On lui doit la destruction de l’ordre des templiers mais cet aspect sera un peu évoqué surtout à la fin de son règne. On retiendra que c’est surtout l’argent qui constitue le nerf de la guerre. Oui, il avait compris que c’est bien l’argent qui était son véritable ennemi. Il faut dire que son règne a été charnière entre une période de prospérité et une véritable crise qui allait durer plus d’un siècle comme une sorte de régression.
Ce titre fait partie d’une collection qui va mettre en avant plusieurs figures qui ont fait l’Histoire. C’est une bonne entrée en matière. Je vais poursuivre avec Vercingétorix…
Vercingétorix est la première figure de l’histoire de notre pays. Il a eu un rôle unificateur des différentes tribus qui composaient la Gaule pour faire face à l’envahisseur romain ayant pourtant une politique d’assimilation pacifique des peuples conquis. Nous avons là un portrait assez éloigné de celui qu’on peut trouver dans Astérix et cela ne sera pas pour me déplaire.
Cependant, il y a une pirouette scénaristique que je n’ai guère appréciée car assez éloignée de la réalité concernant le sauveur d’un César embourbé quelques années auparavant. D’ailleurs, cela n’explique pas le sort qui va lui être finalement réservé puisqu’il sera emprisonné six ans avant d’être dévoilé devant le public de Rome lors de la consécration de César. Un autre homme lui aurait laissé la vie sauve dans pareille situation. Bref, cela ne colle pas du tout. On voit que c’est purement artificiel pour construire un récit qui alors s’éloigne d’une certaine rigueur.
Pour le reste, cela demeure un travail tout à fait honnête mais il manque un peu de souffle. On apprendra tout de même des choses intéressantes qu’on pourra d’ailleurs approfondir avec la série Vae Victis concernant cette même période historique.
J'ai bien aimé ce premier tome qui peut se lire comme un one-shot. Le concept de la série est de nous présenter quatre femmes ayant réellement existé et qui ont combattu pendant la Seconde Guerre Mondiale. On commencera par la britannique Amy Johnson. Viendront ensuite Mila Racine, Berthie Albrecht et Sophie Scholl.
Le lien est fait par un autre personnage féminin Anna Shaerer, journaliste de surcroît. Par ailleurs, il y a également une histoire contemporaine qui semble être le fil conducteur de ces quatre destins exemplaires de femmes à la volonté inébranlable.
On observera cependant quelques maladresses notamment dans le langage lorsqu'on parle de journaleux par exemple, terme certainement peu employé en 1930. On notera également quelques difficultés à bien cerner le scénario en proie à un rebondissement final de taille mais qu'un lecteur avisé devinera d'emblée.
Femmes en résistance nous montre le portrait de femmes réellement exceptionnelles pour leur temps. Leurs exploits ont sans doute fait progresser la cause dans un monde machiste. Une belle série de guerre sous l'angle féministe.
Open Space résume bien le monde de l'entreprise où il faut s'accrocher pour le meilleur mais surtout pour le pire. Rien ne sera épargné : manager, DRH, assistante de direction, commercial ou stagiaire sont ainsi passés au crible d’un humour grinçant.
En effet, la critique est souvent acerbe mais elle se justifie pleinement au vu des situations visées qui reflètent souvent la réalité. L'exagération est là pour souligner un trait d'humour. Cependant, à y regarder de près, ce n'est pas bien marrant. Le monde du travail est impitoyable sous le couvert d'une fausse démocratie autour d'une machine à café. En réalité, les tyrans s'en donnent à coeur joie en exploitant l'effet de crise. Bonne idée également que l'anthropomorphisme des personnages.
Les bureaux paysagers sont venus en France au début des années 2000 importés de l'Amérique comme une nouvelle organisation du travail. C'était censé nous apporter du bien-être (la fluidification de la communication) mais dans la majorité des cas, cela ne s'est pas passé comme cela. Selon un récent sondage, près de 60% des salariés déclarent que le travail en open-space est "plutôt gênant" voire "clairement insupportable". Bref, stress et violence dans les relations de travail car tout le monde voit et entend tout.
Une série à découvrir et à lire à l'occasion pour s'éloigner du politiquement correct.
C'est une chronique sociale assez réaliste qui nous montre les difficultés des pieds-noirs suite à leur exil en France. Pour mémoire, près d'un million de pieds-noirs ont dû quitter précipitamment l'Algérie suite à la proclamation de l'indépendance en 1962. Ceux qui sont restés ont été exterminés. Là encore, pour rappel, la plupart des pieds-noirs n'avait pas de Français pour ancêtre. Daniel s'intéresse au passé de sa famille. Il va découvrir une réalité pas toujours facile à accepter. Ce peuple a beaucoup souffert car la France les a abandonnés à leur triste sort.
L'action se situe en 1985 où la multiplication des crimes racistes va entraîner une forte mobilisation. SOS Racisme va en prendre plein son grade également. Quelques fois, on est à la limite du politiquement correct. Cependant, j'ai aimé que l'on dise les choses franchement. Pour autant, on ne tombe pas dans le racisme le plus ordinaire. Certaines associations à but non lucratif se servent d'idéaux pour les détourner comme bon leur semble. Bref, les rouages du racisme sont étudiés avec minutie sans tomber dans le facile.
On retiendra également une préface signé par Joann Sfar. Les personnages ont également des têtes d'animaux. Il est vrai qu'on n'y fera plus attention après la lecture de quelques pages tant on est dans le récit. C'est à la fois politique et historique. C'est une bonne œuvre pour apprendre le contexte et la question des pieds-noirs.
Ernest Hemingway disait que c'est toujours dans l'innocence que le mal véritable prend sa source. Cette affirmation fait très peur. En l'occurrence, on l'observera comme tel alors que rien ne prédisposait Eric à devenir un monstre. Certes, il y a eu l'élément déclencheur à savoir un tragique accident qui a bouleversé sa vie durant son enfance. Cependant, il faudra s'accrocher pour croire à ce terrible basculement qui va le retourner contre les gens qui l'aimaient. Bref, c'est la descente aux enfers d'un loser.
Le mythe du super héros prend un sacré coup car c'est la version bad du jeune qui découvre qu'il a des pouvoirs. Le récit demeure captivant jusqu'à la fin. C'est un one-shot qui se lit très bien.
Je terminerai par cette citation qui est mon credo : La loose attitude, c’est la poule, qui déplumée, attend sagement qu’on la tue pour la mettre au four. La win attitude, c’est la même poule qui continue de courir, même après qu’on lui a coupé la tête…
On nous présente cette série comme un espèce d’hommage à un métier présenté comme assez difficile dont les conditions se sont sérieusement dégradées au fil de ces dernières années. On a presque envie de pleurer sur leur sort. Non, il ne s’agit pas des ouvriers mais plutôt des hôtesses de l’air.
Je retiens deux éléments ou plutôt deux revendications majeures : elles ne peuvent plus dormir dans un hôtel 5 étoiles lors des escales mais dans des minables love hotels. Elles ont un salaire si faible qui ne leur permet pas d’acheter du rouge à lèvre de qualité pour soigner leur esthétisme. Bref, c’est pathétique car les exemples dans ce style ne manquent pas. On va découvrir toutes les réalités du métier d'hôtesse de l'air sans parler des stewards.
Au début, on croit que c’est pour défendre cette profession qui a subi de plein fouet la crise asiatique (le champ d’application étant limité aux vols intérieurs japonais). Cependant, on va vite déchanter pour voir que c’est une série pour midinettes rêvant de se faire tous les beaux passagers entre les portes du cockpit. Là encore, pathétique ! Bien sûr, c’est sous l’angle de la comédie pour faire passer la pilule. Attachez-bien vos ceintures !
Si on accepte tout cela, oui, on va passer un moment de détente agréable entre deux vols. Mais attention : on aura droit à toutes les japoniaiseries du genre. La totale quoi ! On ne verra plus jamais comme avant un embarquement.
J’ai bien aimé la préface quant à une citation qui fait la part belle à ceux qui sont inconnus mais qui sont de bonnes personnes méritantes. Il est clair qu’on se focalise généralement sur des célébrités qui n’apportent pas grand-chose de glorieux, bien au contraire.
On va par conséquent suivre le destin d’une jeune fille de 1933 à décembre 1945 aux alentours d’Hiroshima. L’auteure de Une longue route semble aimer suivre paisiblement les jeunes filles idéalistes. On leur choisit un mari et elles se plient en quatre pour satisfaire le moindre de leurs désirs. C’est ce côté qui m’a légèrement agacé mais c’est le reflet de cette civilisation nippone en pleine tourmente de la guerre.
Il est intéressant de suivre le quotidien mois après mois des civils durant le conflit opposant le Japon aux Etats-Unis. Il y aura les bombardements mais surtout la bombe atomique. On se rendra compte que la population était totalement désorientée par la propagande nationaliste pour ne pas dire impérialiste. Bref, ils n’ont pas su mesurer la gravité de la situation et des conséquences tragiques. Les différentes anecdotes nous permettent de voir comment les japonais vivaient cette époque trouble.
Ce sujet grave semble être traité tout en douceur. Encore une fois, j’ai été charmé par la délicatesse du graphisme de l’auteure. C’est magnifiquement bien dessiné. Certes, il y a des longueurs notamment dans le premier volume. Le second est celui que j’ai trouvé le plus intéressant sans doute à cause de sa portée mélodramatique et de l’accélération de l'histoire. Il faut comprendre que la guerre n'est qu'une toile d'arrière-fond. Ce n'est pas l'axe principal. C'est avant tout l'histoire d'une femme prise dans la tourmente de ce conflit qui la dépasse.
Un manga sur Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, il fallait le faire. On ne va pas s’attarder sur la vie du bonhomme mais plutôt se concentrer sur les cas pratiques qui ont permis tout doucement l’émergence de sa nouvelle théorie pour expliquer les hystéries (c’est comme cela qu’on surnommait à l’époque les différentes pathologies liées au mental). Ce n’est que vers la fin de l’ouvrage qu’on aura droit aux explications scientifiques sur l’interprétation des rêves.
Il va rencontrer plusieurs personnalités importantes au cours de sa vie qui l’aideront à développer sa théorie sur la psychanalyse. A ses débuts, il ne sera pas du tout reconnu. Progressivement, des idées gagneront du terrain. On se rendra compte également que certaines personnes l’ayant soutenu le lâcheront pour connaître la gloire : on pensera à Carl Jung. L’homme est un loup pour l’homme.
Cet ouvrage est assez court mais on découvrira des concepts comme le refoulement, le narcissisme, le moi et le surmoi, le complexe d’Oedipe. On regrettera juste de n’avoir qu’une ébauche qui est à la portée de tous un peu comme la psychanalyse expliquée aux nuls. On n’échappera pas non plus à certaines japanaiseries hors de propos dans ce contexte.
En conclusion, une étude intéressantes sur les notions d’inconscient mises à jour par un homme qui a révolutionné la conception du psychisme humain.
J’ai toujours pensé que Christophe Colomb n’avait pas découvert l’Amérique comme on le clame depuis des siècles. On sait que les Vikings ont été les premiers mais ils ne sont pas restés longtemps et l’Amérique est restée un continent inconnu.
Je me suis toujours demandé quelles ont été les indices qui ont poussé le navigateur Christophe Colomb vers l’Ouest alors que cela paraissait comme une hérésie à l’époque. Ceci est une explication qui demeure tout à fait plausible. On peut supposer un contact direct entre Christophe Colomb et d'autres marins ou navigateurs qui l'auraient informé de vive voix de l'existence d'un autre continent distinct des Indes, situé plus loin sur l’océan atlantique.
J’aime bien le concept de cette série avec ces anonymes qui ont marqué l’histoire sans connaître leur heure de gloire. Ici, on pourra juste regretter un scénario assez pauvre sur une idée simple : la remise d’une carte à Christophe Colomb qui lui a permis de découvrir l’Amérique. Le travail graphique est assez soigné. Pour le reste, la lecture a été assez agréable mais sans plus.
Faire une bd ayant pour thème les vestiaires est une chose curieuse en soi. Mais pourquoi pas ? Il y a un côté voyeuriste qui ne met pas très à l’aise lorsque l’on recherche l’intimité. Le cadre est celui d’un collège avec des élèves qui découvrent leur nouveau vestiaire. Il y a les bandes qui s’organisent et toujours un souffre-douleur dans le lot.
Cela peut rappeler des mauvais souvenirs à certains lecteurs entre moqueries et agressivité. Dans mon cas, on n’avait pas le droit de prendre des douches: cela réglait tout problème éventuel ! D’ailleurs, la bd prendra également soin de ne rien montrer. Le politiquement correct sera de mise.
J’ai bien aimé l’évolution psychologique de certains personnages. Cependant, ils ne sont pas constants. Le bon et le mauvais se côtoient et se mélangent. Bref, aucun élève ne reflète des qualités basées sur la bienveillance du prochain. L’âge bête sans doute ! Par ailleurs, on assistera à une évolution des rapports de force entre garçons d’une même classe. C’est assez intéressant.
Le dessin est assez épuré et se cherche. Aucun sensualisme ne transparaît. Certains dialogues seront futiles. Cependant, toute la réussite de cette bd est de ne montrer que ce qui se passe dans le vestiaire : ce lieu collectif des plus secrets. Pari audacieux réussi pour le jeune auteur qui réalise une bonne bd sur un sujet délicat et difficile !
Au final, cela ne sonne un peu vrai même si la violence parait un peu exacerbée. Je ne crois pas que tous nos ados sont bêtes et méchants. En faire des assassins est un pas que l'auteur a allègrement franchi. Pas de concession ! Bref, la cruauté morale et physique sera de mise. D’où un certain malaise palpable…
Il s’agit d’une histoire vraie, celle d’un professeur d’art plastique qui perd sa compagne et qui part enseigner à Djibouti afin d’oublier la souffrance causée par son chagrin. Il va faire une rencontre qui va chambouler sa vie jusqu’ici bien tranquille. La Corne de l’Afrique est encore une de ces zones où tout est possible. Le célèbre poète Rimbaud a terminé sa vie en qualité de trafiquant. C’est dire !
On s’aperçoit qu’il n’aime pas trop son métier car la matière art plastique est plutôt boudée par les élèves au profit des mathématiques ou d’autres disciplines plus porteuses. Il est vrai qu’on se demande dans ces conditions pourquoi il a voulu enseigner. Mais bon, passons ! Au début, on est bouleversé avec lui à la perte d’un être cher. La fuite ou l’ouverture sur le monde peuvent-elles constituer un remède ?
Sur la forme, c’est un bel objet à la manière d’un guide touristique avec des croquis sur les personnages rencontrés ou les lieux visités. Il y a un incontestable beau travail graphique. Sur la culture locale, on apprendra des choses mais pas des masses.
Sur le fond, l’aventure restera assez classique et parfois même assez superficielle. On aura droit à une explication peu convaincante sur les origines de la piraterie en Somalie. Oui, en effet, les puissances occidentales n’auraient pas hésité à profiter du chaos du pays afin d’exploiter les richesses de l’espace maritime. Oui, c’est encore nous les vilains exploiteurs. Heureusement que je ne gobe pas tout ce que je lis…
En conclusion et contre toute attente, j’ai plutôt aimé cette oeuvre qui oscille entre le carnet de voyage et le thriller géopolitique.
Dernièrement, j’ai appris un célèbre dicton dans une île bretonne: « qui voit Sein, voit sa fin ». Ouessant n’est guère mieux lotie : « Qui voit Ouessant, voit son sang ». Tout cela n’est pas très accueillant ! Notre héroïne Soizic qui a décidé de se lancer dans une maison d’hôte sur cette dernière île va en faire l’amère expérience à travers l’hostilité de ces îliens. J’ai beaucoup aimé le début de cette histoire où une personne essaye de bâtir un projet afin de changer de vie mais en faisant face à beaucoup d’hostilité du monde qui l’entoure.
Progressivement, au fil du récit, on va tomber dans quelque chose de plus dramatique. A la manière d’un roman policier, notre héroïne devra résoudre une énigme. La fin rappelle nettement les Agatha Christie où tout nous est révélé sans qu’on comprenne réellement ce qui a amené à ce développement. C’est un peu léger comme conclusion.
Cependant, j’ai beaucoup aimé cette histoire pour son ambiance et notamment avec pour thème les ouessantines qui ont beaucoup souffert de par leur histoire. La fraîcheur du trait rappelle celle de notre héroïne résolument moderne. J’ai bien aimé ses réflexions sur les clients. Certains n’arrivent pas à se déconnecter d’internet alors que ce type de séjour doit permettre de s’évader.
C’est une bd sur l’âme bretonne et un hommage appuyé à Ouessant. Un bon moment de lecture en perspective !
Il est vrai que je déteste les déclinaisons à but essentiellement commerciales. Sillage a déjà connu Navis ou encore ses fameuses chroniques qui n'ont d'ailleurs pas défrayé la chronique. Bref, les précédents spin-off avaient moyennement convaincu le lectorat.
Quelques années plus tard, on remet le couvert car c'est à nouveau un effet de mode avec les séries qui fonctionne. On se situe entre le tome 2 et le tome 3 mais on notera des références avec le tome 7 ce qui nous fait perdre un peu nos repères chronologiques. Bref, ce n'est pas exact.
Sur la forme, c'est bien dessinée et parfois mieux que sur la série mère notamment au niveau des personnages et des détails. Le style graphique s'apparente un peu au manga. Un autre avantage est celui de lire une histoire indépendante et non à suivre. L'efficacité sera de mise. Le contexte politique sera également bien expliqué avec ce référendum qui en rappelle d'autre.
On retrouve de l'humour et de l'action, un peu comme au début de la saga culte. Si l'objectif était de renouer avec les débuts, c'est plutôt réussi.
Lorsque que je regardais jadis le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut, au lieu et place d'actualité de ce qui se passait dans le monde, nous avions droit à une série de rubrique où cela sentait bon la France d'autrefois entre ses traditions et sa gastronomie. Il n'y avait pas un seul qui ne traitait pas du chemin de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Bref, c'était toujours le point commun.
Cette bd réalisée par les éditions du patrimoine avec l'association des chemins de Compostelle a pour objectif de nous faire découvrir ce mythique chemin qui démarre en l'occurrence à Le Puy en Velay dans le massif central. C'est curieux car nos récits indépendants démarre tous lors de l'époque des croisades alors qu'officiellement cela sera un lieu de pèlerinage qu'après 1492 avec la prise de Grenade. Mais bon, passons !
Cela manque singulièrement de rythme avec d'incessants bavardages qui ralentissent le récit. Le dessin manque également de dynamisme bien qu'il soit tout à fait correct. Certaines planches sont de toute beauté comme les richesses de l'Eglise. Nous avons droit à une enquête policière sur fond historique. Il est seulement dommage que l'intrigue ne soit guère originale. Bref, pas de surprise et des personnages charismatiques comme des huîtres.
Je dois bien avouer que j’ai failli décrocher au début de cette lecture qui nous présente une femme version loser. Elle est plutôt bien enrobée et elle fume, ce qui ne représente guère la grâce à mes yeux. Elle va être embauchée chez un alcoolo pour mener des enquêtes à la manière de Sherlock Holmes. Pour autant, elle est loin d’avoir le talent d’observatrice et de déductions logiques du célèbre détective. Bref, une nouvelle venue dans la famille des enquêteurs privés.
Pour autant, on va commencer à apprécier cette femme qui se révèle être humaine et généreuse. Ce sont des qualités qui n’ont pas de prix. Maggy sera loin d’être celle que nous connaissons tous pour sa rigueur et son « I want my money back ». Elle peut être également assez cynique.
On est étonné de voir Lewis Trondheim loin de ses personnages simplistes. C’est également un hommage aux séries policières des années 70 avec une ambiance toute particulière. On découvre un Londres moderne mais également à échelle humaine entre losers et petits malfrats. Certes, cela ne sera guère ma tasse de thé. Cependant, on est en Angleterre donc on se force à boire le thé pour être un gentleman qui se respecte.
Cet opus fait partie de la série uchronique Block 109 où l’Allemagne nazie domine le monde mais sans avoir totalement gagné la guerre. Hitler a été assassiné et remplacé par un pire que lui et l’Allemagne s’est servie du feu nucléaire pour anéantir les alliés. Bref, on perçoit les fantasmes d’une guerre gagnée par nos ennemis. Sur le principe, j’adhère assez peu. Les anciens combattants se retourneraient dans leur tombe.
De manière générale, la série est plutôt inégale dans son ensemble. Cela ressemble à un gros pétard mouillé. De bonnes idées mais assez mal exploitées, le paroxysme étant une attaque virale sur New-York transformant ses habitants en monstres sanguinaires. On aura tout vu ! L’histoire s’arrête en 1953 avec la destruction totale du monde. Bref, fin de l’histoire.
Pour autant, Shark sort plutôt bien du lot malgré un dessin toujours aussi approximatif. Bon, on devine tout de suite les intentions de notre héros balancé dans une prison australienne. A noter que l’Australie est l’un des rares pays à avoir échappé à l’holocauste nucléaire dans cet univers. Le point fort est une construction linéaire qui va à l’essentiel dans ce huis-clos carcéral. C’est un peu différent des autres œuvres de la série. Je reconnais que ce 6ème tome est plutôt une réussite dans une œuvre globalement ratée.
Comment nourrir un régiment ? Je ne m'étais pas posé jusqu'ici cette question existentielle. Il est vrai qu'on peut voir débarquer chez soi sa famille, ses amis, ses voisins et ils sont nombreux ! Il faut bien pouvoir leur offrir un repas digne de ce nom. Nous sommes en France !
Nous nous retrouvons dans l'histoire d'une femme, la grand-mère de l'auteur, qui a du nourrir neuf enfants ce qui n'est pas rien. C'est une autre époque où les familles étaient nombreuses et où il fallait parfois se priver de nourriture surtout pendant la guerre. Le modèle se fonde sur la simplicité. Des valeurs qui se sont perdues avec le temps et l'évolution technologique de notre société. Oui, cela sent bon la France d'autrefois que tous les nostalgiques ont encore en mémoire. Cette BD est faite pour eux, les anciens. Les plus jeunes pourront toutefois découvrir les vertus de ce quotidien oublié.
Ce récit se partage entre la chronique sociale sur 3/4 de siècle mais également sur des recettes de cuisine parsemées ici et là au gré des discussions avec la grand-mère. En effet, la cuisine est un art de vivre. La tradition sera respectée. On voyagera de région en région en découvrant les spécificités culinaires. Bref, cela donne faim ! Un album à dévorer !
Dans la galaxie Batman, on n’avait pas encore fait le petit conte de Noël. Du coup, l’auteur Lee Bermejo a eu l’idée de reprendre le conte de Charles Dickens et de l’adapter pour l’occasion. Batman jouera le rôle de Scrooge, un vieil homme replié sur lui-même, immoral et égoïste.
En effet, pour capturer le Joker, son ennemi mortel, il est prêt à tout et notamment à utiliser un pauvre père de famille qui a du faire le sale boulot. Comment reconnaître un malfrat ? Faut-il lui tirer dessus pour l’empêcher de nuire ? Le monde est gris, ni blanc, ni noir.
J’avoue aisément que c’est une belle réussite. Ce Batman ne sera pas concentré sur l’action mais plutôt sur la part du psychologique entre justice et ténèbres. Les dessins sont de toute beauté ce qui renforce la qualité de l’œuvre. J’ai apprécié la précision du graphisme. On voit que l’auteur a également pris son envol depuis le fameux Joker qui nous avait tant éblouis.
La narration va reprendre les méthodes du conte. On sera immergé par le récit. Certes, on pourrait regretter cette narration omniprésente qui laisse peu de place aux dialogues. Cependant, c’est parfaitement maîtrisé. Il y a une osmose qui est quasiment parfaite entre intrigue et dessin.
A lire pendant la période des fêtes de fin d’année pour être totalement dans l’ambiance et de préférence devant une cheminée et un sapin de Noël.
Chaque année, plus de 10000 personnes décèdent en laissant toute leur fortune à l'Etat. On pourra dire que ce sont de bons patriotes qui contribuent à ce que les caisses de l'Etat soit mois vides. Il faut bien payer le train de vie d'un Etat ou distribuer des aides sociales à des millions de personnes en difficultés. Pour autant, l'autre solution serait de dénicher des héritiers cachés qui peuvent se retrouver à la tête d'une petite fortune de manière soudaine comme s'ils avaient gagné à l'euromillions.
La première scène paraît assez pathétique à cet égard puisque c'est un jeune trafiquant de drogue en difficulté qui a la chance d'hériter et qui mégote pour lâcher les honoraires pourtant bien mérités. On aurait franchement préféré l'Etat !
Ceci dit, on va se concentrer sur le petit groupe de chasseurs d'héritiers qui sont confrontés à une enquête qui se révèle passionnante car elle renvoie à l'occupation allemande en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Certaines femmes ont ainsi succomber aux charmes des officiers nazis en faisant des bébés. Bref, un fond d'amour interdit...
Malgré ses incohérences, on se laisse embarquer par le récit mené tambour battant. On ne s'ennuie pas et c'est bien là l'essentiel. L'éditeur a indiqué que chaque tome serait une histoire indépendante Or, celle-ci nous laisse sur notre fin. On peut se demander s'il y aura bien une suite. Si ce n'est pas le cas, c'est loupé.
Le thème est manifestement intéressant car il s'agit d'explorer les confins de la mort et de savoir ce que devient l'âme humaine. Nous connaissons les expériences relatives aux expériences de mort imminente entre vision d'un tunnel et sensation de bien-être paradisiaque. D'après certains scientifiques, cela serait une manifestation chimique du cerveau avant de mourir. Certes, cette explication rationnelle gâche le plaisir de croire en quelque chose de plus rassurant.
Le couple Bajram et Mangin nous offre leur vision ambitieuse des choses. Je dois bien avouer que le voyage est assez original, à savoir un vaisseau accroché à un mourant. Pour le traitement, j'ai l'impression qu'ils font comme Christophe Bec qui ne s'était pas emparé de ce sujet pourtant porteur. Le grand écran n'a pas attendu. Restait la bd !
Bref, nous avons une idée intéressante qui est correctement exploitée avec un rythme soutenu et des dessins réalistes. On ne s'ennuie pas grâce à une certaine prise de risque et un final extrêmement bien pensé. Bienvenue dans la bd moderne !
Je viens de faire une overdose des poilus en matière de bd. A l'occasion des 100 ans de la grande guerre, la multiplication des oeuvres sur le thème a été pléthorique. Cela tourne toujours autour de la même vision sinistre des choses. Ce fut une boucherie abominable sans aucun doute. Il n'y a aucune variation sur le même thème.
Or, en l'occurrence, on nous présente un récit tout à fait original sur des faits réels qui ont été classé secret défense par l'armée. Le fait d'introduire des chiens venus d'Alaska ayant participé à la ruée vers l'or est effectivement quelque chose de totalement méconnu.
J'ai bien aimé ce scénario car les personnages ont une réelle personnalité aussi bien le capitaine Moufflot que sa charmante épouse. On regrettera juste quelques faiblesses au niveau du dessin. Cependant, pour le reste, c'est passionnant à souhait. On va attendre la suite en espérant qu'elle fasse aussi bien et même mieux. Note susceptible d'évoluer vers le haut par conséquent.
Je voulais absolument découvrir cette bd car j'ignorais tout de ce fameux gouffre pourtant très visité (plus de 400000 visiteurs par an). On va commencer la lecture sur un vieil homme très fatigué qui va être victime d'une chute dans le métro parisien. On va découvrir sa vie et notamment sa passion pour la spéléologie car c'est l'un des précurseurs.
C'est bien écrit et les dialogues sont de haute qualité transpirant la vieille France. L'académisme sera également de mise. Il n'y aura rien de vraiment palpitant dans l'action. C'est plutôt le plaisir de la découverte. Le dessin reste également classique mais précis et détaillé.
J'aime bien Edouard Alfred Marin qui devine chez le jeune journaliste une passion dévorante sur le sujet. Il ne sera pas question de parler politique mais on abordera tout de même le sujet.
Cela plaira aux amateurs de Jules Verne mais également pour les adeptes de cette pratique de l'extrême si on peut considérer que se perdre dans les entrailles de la terre en est une. Cette bd est désormais bien placée sur les étagères de la boutique du gouffre de Paridac.
C'est le portrait d'un homme totalement détestable qui nous est conté puisqu'il est celui qui est le vrai coupable dans ce qu'on a appelé l'affaire Dreyfus à la fin du XIXème siècle. Comme j'ignorais tout de ce qui a conduit à cette célèbre affaire qui a divisé la France en deux, c'est avec intérêt que j'ai lu cette bd.
Le récit nous est conté du point de vue du salaud qui a trahi la France au profit de l'empire allemand pour se payer quelques prostituées ou encore des dettes de jeu. Bref, un profiteur comme le système sait en créer. On se rend également compte que l'antisémitisme était fort puissant puisque cela a conduit à l'emballement de la machine judiciaire et étatique dans une forme d'hystérie collective.
On est bombardé de détails historiques si bien qu'on a du mal à emmagasiner toutes ces précieuses informations. Le récit n'est point fluide du fait de cette complexité. Il faut dire que l'époque est secouée par le scandale de Panama, que les boulangistes ont gagné en influence nationaliste sur fond de revanche à la défaite de 1870 et de la perte de l'Alsace et la Lorraine, que les attentats anarchistes font rage etc...
C'est sans doute historiquement l'un des opus les plus abouti de la série des hommes de l'année. Cependant, il manque quelque chose pour une immersion totale du lecteur.
Cela sera sans doute pour moi l'un des meilleurs de la collection "l'homme de l'année". Ce n'est pas tant que j'aime les guerres napoléoniennes, ni la rivalité de deux valeureux soldats. C'est plutôt l'idée peu exploitée dans la bd de l'absence de reconnaissance par son chef.
On a beau briller de milles éclats, réaliser l'impossible, quand les préférences s'en mêlent, rien n'est acquis. Je comprends qu'on puisse véritablement souffrir de cette situation. Cela peut arriver à un soldat de l'empire comme Gabriel Gaillard mais également de nos jours à chacun d'entre nous si bien entendu, on est compétent. Cependant, à rechercher la gloire, on peut tomber dans la vanité...
Pour le reste, c'est assez bien dessiné dans un style réaliste. On va parcourir l'ensemble des batailles livrées par Bonaparte puis Napoléon. Le rendu est plutôt convaincant. C'est un bon titre à découvrir.
C'est une première pour ce jeune auteur qui livre une oeuvre poétique et complexe à la fois dans une sorte de fable sociale japonaise. Les influences sont clairement manga mais dans un genre proche de Miyazaki ce qui ne sera pas pour nous déplaire.
On va se concentrer sur trois personnages un peu perdus dans leur vie respective. Ils vont commettre des erreurs lourdes de conséquences mais on verra le cheminement ce qui permettra d'atténuer notre jugement. Je pense par exemple à la prostituée qui va assassiner sauvagement son mac.
Cependant, il y a une part de fantastique qui va troubler le jeu. Le lecteur sera perdu dans ses méandres ambitieux mêlant passé et présent. L'oeuvre est clairement onirique et s'assume comme telle. Par ailleurs, au vu des événements assez glauques de l'ensemble, la conclusion ne sonnera pas tout à fait juste.
Au final, c'est certainement un auteur à suivre en raison d'un fort potentiel. Pas mal pour une première oeuvre en tant qu'auteur complet.
Je suis toujours preneur pour lire des récits qui nous font découvrir la maladie afin de mieux l'appréhender le cas échéant. La bi-polarité était encore inconnue du grand public il y a peu de temps. Nous suivons en l'espèce le parcours autobiographique d'une jeune femme Camille en proie à des troubles de l'humeur puisqu'elle passe de phases euphoriques au désespoir le plus total pouvant conduire à des tentatives de suicide.
Ce sont souvent des gens normaux, totalement intégrés, que l'on peut croiser tout les jours comme une collègue par exemple. Cela touche souvent l'entourage qui doit avoir beaucoup de courage pour faire face à cette situation malheureuse. Le pire de cette maladie est le fait de ne pas parvenir à la détecter à temps.
Je constate comme Camille que ces personnes sont souvent plus intelligentes que la moyenne, qu'elles passent souvent des concours administratifs de haut rang pour intégrer notre administration. Ainsi, je me rappelle que le responsable hiérarchique de mon épouse était malheureusement atteint de bipolarité. C'est alors la première fois que j'avais entendu parler de cette affection d'ordre psychologique liée à un dysfonctionnement au niveau du système nerveux central. Lorsque des malades occupent des rangs assez importants dans l'Administration, je vous jure que cela peut causer des dégâts importants...
Pour le reste, c'est un témoignage authentique qui peut nous toucher. Cependant, j'avoue avoir été sans doute plus marqué par d'autres témoignages du même genre dans d'autres oeuvres comme La Parenthèse par exemple. Peut-être que c'est dans le style d'écriture.
Je suis plutôt un passionné d’histoire. Cependant, la bd peut l'aborder de deux manières. L’une est très académique en citant les dates et les faits ; l’autre est de nous faire vivre leur épopée du point de vue du personnage historique concerné. Depuis Cesare, je m’aperçois que le manga peut être un très bon support.
En l’occurrence, on va s’intéresser au combat d’Hannibal Barca contre Scipion, Carthage contre Rome. Il faut savoir que le général Hannibal fut l’un des plus grands stratèges de l’histoire qui a inspiré des hommes comme Napoléon par exemple. Il fut également le plus grand danger pour la civilisation romaine grâce à une incroyable audace qui le poussa à traverser les Alpes réputées infranchissables par son armée composée également d’éléphants.
La lecture s’est révélée très agréable. Le gros point noir se situe dans le fait qu’il y a des scènes totalement surréalistes comme un nouveau-né qui parle par la grâce du dieu Baal. On sent que l’auteur s’est vu pousser des ailes pour nous donner une interprétation très libre de l’Histoire. Pour autant, la description de ce personnage est plutôt fascinante car l’auteur a réussi le pari de le rendre charismatique. On va se rendre compte qu’il n’est pas le héros mais l’ennemi parfait. L’auteur va alors nous faire découvrir son adversaire à savoir Scipion. Là encore, il va le représenter en beau blond aux yeux bleus ce qui fait très romain. Bref, l’exagération va en rebuter plus d’un.
L’auteur ira jusqu’à s’excuser dans la préface pour ses audaces et ses raccourcis. C’est dommage car tout le reste tient. C’est presque parfait. Il aurait fallu qu’il soit conseillé par un historien pour atteindre la qualité d’une série comme Cesare d’ailleurs chez le même éditeur Ki-oon. La comparaison n’a normalement pas à avoir lieu car nous sommes avec Ad Astra dans le pur divertissement. Moi, ce que je retiens au final, c’est que c’est réellement passionnant.
C'est vrai que la couverture est accrocheuse. On est tout de suite intrigué par cette uchronie qui voit l'Allemagne Nazie vainqueur de la Seconde Guerre Mondiale et qui va se lancer dans la course à l'espace. Face à eux, l'Amérique isolationniste. A noter que les russes seront les grands absents de ce duel.
On est dans la même veine que Wunderwaffen à ceci près que les nazis l'ont finalement emporté. Bref, c'est presque une réplique à cette série. Cela manque singulièrement de subtilités. Les nazis font vendre. On a droit à une histoire à sensation qui joue sur une certaine fascination un peu morbide et malsaine.
Il est vrai que Wunderwaffen a rencontré un certain succès (autour de 20000 exemplaires vendus pour le dernier tome) ce qui a incité l'éditeur a poursuivre l'aventure. Vers l'infini et au-delà !
Space Reich a été storyboardé par Maza et dessiné par un dessinateur serbe, Marko. Je dois avouer qu'il se débrouille plutôt bien. La colorisation est réalisée en Inde, par un atelier graphique spécialisé qui fait la démonstration de sa maîtrise de l’outil informatique.
Cependant, je dois admettre qu'il y a quelques idées intéressantes et que cela se lit assez agréablement. Un réel effort a été effectué par le scénariste pour rendre crédible cette histoire. On peut se poser la question: à quand les nazis sur Mars ?
L'auteur d'origine alsacienne Anne Teuf a voulu raconter la vie de sa grand-mère Finnele pendant la Première Guerre Mondiale. Elle mène une vie d'insouciance jusqu'à ce que le conflit éclate et divise la région soumise à un régime militaire autoritaire.
Il faut dire que l'Alsace est une région qui a beaucoup souffert. En 1871, elle devient allemande suite à la défaite française. En 1914, quand le conflit commence, cela fait 43 ans qu'elle est sous le giron de l'empire du Kaiser. L'usage du français était interdit à l'école. C'est toute une génération qui a perdu ses racines françaises. Les habitants sont partagés entre les deux camps. On sait que l'Alsace va redevenir française pour encore une fois passer sous le giron nazi en 1940. Bref, un habitant pouvait avoir changé cinq fois de nationalité. Difficile de s'y retrouver entre la langue de Goethe ou de Voltaire...
On va suivre la famille de Finnele (8 ans) obligée de quitter le village d'Aspach-le-Haut qui sera entièrement détruit par les bombardements. J'ai beaucoup aimé le trait du dessin assez précis et teinté de gris. Cependant, certains passages sont assez confus au niveau du scénario.
Au final, un témoignage à travers le regard d'une petite fille qui va changer au gré des événements. C'est un bon aperçu du quotidien d'une famille ordinaire pendant la guerre.
J’ai vu au cinéma le premier Millénuim dans sa version suédoise (et non le remake américain de David Fincher avec James Bond). J’avais beaucoup aimé. Le roman ne m’inspirait pas vraiment. Mon épouse, pourtant grande lectrice, n’avait pas du tout accroché. J’ai su par la suite que l’auteur Stieg Larsson est décédé d’une crise cardiaque en 2014 avant même d’avoir pu profiter du succès mondial de sa trilogie. Une bien triste histoire.
On découvre dans ce documentaire trois parties de sa vie : son enfance dans la forêt suédoise à chasser le renard avec son grand-père, son militantisme politique en Érythrée pour entraîner un groupe d’amazones à chasser puis une partie sur la fin de son existence avec son engagement contre le racisme. En effet, il va y avoir un fil conducteur à savoir sa lutte contre l’extrême-droite qu’il voit comme une résurgence du fascisme. C’était un idéologiste qui avait des convictions : celle que le mal absolu ne devait jamais revenir.
J’ai bien aimé la métaphore du renard malin qui est toujours là : il ne faut pas laisser le renard de l'extrémisme entrer dans le poulailler de la démocratie. J’espère que d’autres reprendront le flambeau.
Que le match commence ! L’adversité est une chose que l’on rencontre beaucoup dans la vie aussi bien professionnelle, sportive ou bédéphile. On nous dit que cela est nécessaire pour progresser. Tous les coups sont-ils pour autant permis ? Non, il y a des règles à respecter. Il ne faut pas tricher sur ce qu’on n’accomplit pas. Mais pour certains, seul le résultat compte c’est-à-dire le classement. ATP sous-entendu.
En l’occurrence, on va assister à un match de tennis entre deux joueurs qui semblent être opposés jusque dans leur allure physique. On dirait Gérard Depardieu dans le rôle de Marcel Coste contre un jeune tennisman expérimenté, Rod Jones. Le ressort comique provient du niveau plus que déplorable de ce Lacoste qui se prend pour un champion. Il n’y a rien de pire que ceux qui envoient de la poudre aux yeux ou qui se dopent pour réussir. Bref, c’est le winner contre le looser.
Il est dommage que le format soit de poche pour une bd qui accumule les strips sur plus d’une centaine de pages (280 pour être précis). Certes, cela se lit assez rapidement grâce à une fluidité parfaite. L’auteur a réussi son pari que de mettre en page une partie de tennis. Il est à suivre ! J'aimerais bien découvrir son travail sur Un océan d'amour.
Bref, on passe un agréable moment. Les amateurs de tennis apprécieront sans aucun doute. Jeu, set et match…
Les médias et la presse représentent le quatrième pouvoir car ils peuvent servir de contre-pouvoir aux trois autres (exécutif, législatif et judiciaire). On a déjà vu dans l’histoire un ou plusieurs journalistes qui ont fait tomber des gouvernements, voir l’homme le plus puissant au monde à savoir Nixon en 1974 par la célèbre affaire du Watergate. Autre exemple célèbre : les journaux de Randolph Hearst ont contribué, par des articles allant au-delà du simple rapport de la politique étrangère de Washington, à la déclaration de guerre des Etats-Unis contre l’Espagne qui mena à la prise de contrôle de l’île de Cuba en 1898.
L’auteur Brooke Gladstone qui a travaillé pour de nombreux médias (journaux, radios et TV) a mené une redoutable enquête sur les médias à travers l’histoire de son pays les USA. Il en ressort une analyse à la fois passionnante mais également très effrayante. On a tous à l’esprit le rôle joué par les médias dans ce qui a conduit à la guerre contre l’Irak en 2003. Cependant, il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que les médias exercent une influence importante. Ils peuvent mettre l’accent sur des faits divers conduisant à un sentiment général d’insécurité visant à faire tomber un premier ministre voulant devenir président. Ils peuvent nous présenter une blanche colombe à la présidence de la République ou faire qu’un Monsieur 3% le devienne. Oui, leur influence est plus que déterminante.
Au nom de la démocratie et de la liberté de la presse (nous sommes tous Charlie), ils peuvent nous conduire à faire des choses insensées. J’ai rarement vu un reportage d’une telle charge bien constructive et assez argumentée. Mon reproche sera que c’est extrêmement bavard et que les démonstrations sont plutôt destinées à des élèves de dernière année de journalisme. Ce n’est pas réellement accessible même si l’auteur tente de l’être.
J’ai bien aimé les exemples pris comme la guerre de Sécession ou du Viêt-Nam. Là encore, c’est assez tourné vers les USA comme s’il n’y avait qu’eux. Il y a également une réflexion sur une projection dans l’avenir avec le numérique. On sait par exemple que les forums sur Internet ont été bloqués sur les sites d’actualité au moment des attentats de janvier 2015 en France afin de contenir le flot de haine.
Cependant, il est également montré que le pouvoir politique a longtemps combattu (la censure) ou essayer de manipuler les médias (voir guerre d’Irak et les fameuses armes de destruction massive de Saddam Hussein). Par ailleurs, l’opinion publique peut s’affranchir des médias.
Sélection Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage 2015, ce documentaire est à découvrir pour se faire une véritable idée des mécanismes complexes qui influencent. C’est certes une critique des médias mais également de ceux qui les suivent ! En effet, nous avons soif de sensationnalisme et nous sommes des voyeurs surtout quand il se passe quelque chose de terrifiant dans le pays.
Un président de club de judo tombe amoureux secrètement de sa vice-présidente, quoi de plus normal. C'est le classique triangle amoureux mâtiné d'exagération en tout genre et de grosses ficelles.
Qu'est-ce que je peux détester ces mangas qui ne font pas dans la subtilité ! Par exemple, ils balancent tout de suite ce qui ne va pas. Il n'y a pas de montée en puissance. Certes, on ne reste pas indifférent à ce qui arrive aux personnages, mais tout de même il y a la manière de le faire.
Au niveau du graphisme, le dessin sera particulièrement expressif. Ce n'est pas pour me déplaire.
En conclusion, peut mieux faire.
Il s'agit d'une uchronie tout à fait intéressante qui part du constat que la Chine, le Japon et la Corée ont été dévasté par une grande catastrophe à l'époque du shogunat. Les survivants de ces trois nations vont se retrouver dans un refuge où ils créent une société unie : c'est Ronan Island. La devise ambiante : l'union fait la force ! Cela rappelle l'Union Européenne.
Près de 30 ans passe et un nouveau danger se prépare. La guerre se prépare sur l'île et il va falloir combattre contre d'horribles créatures mutantes ce qui pose certains problèmes de conscience. La sécurité a un prix vis à vis du nouveau shogunat en place qui agit de manière assez dictatoriale.
Faut-il sauver le monde entier ou juste l'île ? Telle est la question. Les britanniques ont répondu par le Brexit. C'est une thématique sans doute universelle. Une autre question : doit-on abandonner la liberté pour avoir un peu plus de sécurité ?
J'ai bien aimé le déroulé de ce récit car le traitement est assez intelligent pour entraîner de la réflexion entre deux scènes de combat. La fin de ce premier volume demeure assez surprenante en terme de rebondissements. J'avoue qu'après un bon démarrage, cela prend une autre tournure.
Le proverbe dit : « après la pluie, le beau temps ! ». Si seulement, c'était vrai. Là, on va se demander ce qu'il y a derrière un ciel gris. C'est une image pour mieux explorer l'âme humaine. Il est vrai qu'elle est parfois d'une extrême noirceur.
Le début de cette histoire était assez intéressent car ce jeune adolescent pouvant conduire les autres au suicide jusqu'à tomber sur une lycéenne peu ordinaire et le refus de la conduire à la mort pour lui apprendre le goût de la vie.
On pourrait alors s'attacher à ces deux personnages mais l'alchimie ne se produit pas faute d'une mauvaise exploitation du récit par l'auteur. On s'ennuie ferme au point de ne pas savoir où il veut en venir. Encore une bonne idée massacrée par l’exploitation hasardeuse.
Au final, il reste un peu de poésie et de mélancolie. Très peu pour moi.