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J'avais découvert Miles Hyman avec "Le Dahlia noir" scénarisé par Matz et David Fincher (d'après le roman de James Ellroy). Véritablement tombé en admiration devant ses planches (même si certains trouvaient ses personnages "figés"), je me suis précipité sur son art-book intitulé "Drawings" édité en 2015 chez Glénat. On pouvait y découvrir de somptueux dessins, d'illustrations de couverture de romans ou d'articles de presse.Un régal !
Avec "la loterie", Miles Hyman adapte une nouvelle de sa grand mère , Shirley Jackson, qui avait fait scandale à l'époque (1948).
Ce livre de 140 pages fait une part belle aux formidables dessins de Hyman (avec en moyenne 3 vignettes par planches). Ce qui permet au lecteur d'admirer le travail du dessinateur. Malgré la montée du suspens et le noirceur du récit au fil des pages, on ne peut que saluer la luminosité des planches.
Miles Hyman nous offre des gros plans de visages assez percutants,et des pleines pages qui permet au lecteur de prendre son temps, de découvrir cette loterie quasiment en temps réel:
Car outre, la population du village, le temps est pour moi un des principaux personnages de cet ouvrage.
Je ne vous dévoilerai pas l'enjeu de cette loterie, car cela nuirait au plaisir de cette lecture.
Pour ma part, dès avoir lu cet album, j'en ai repris la lecture pour voir quels étaient les signes avant coureurs de cette conclusion.
Un dessin formidable, des planches lumineuses sur un scénario étonnant, bref une très belle bande dessinée que l'on peut lire aisément plusieurs fois.
Depuis plusieurs années, j'achète les yeux fermés les ouvrages de mon compatriote breton, Emmanuel Lepage.
Ses derniers ouvrages "voyages aux Iles de la désolations", "la lune est blanche" et "Un printemps sur Tchernobyl" font partis des ouvrages que je lis et surtout que je relis, gage d'une qualité certaine, quasiment tout les ans. Car Emmanuel Lepage , avec le temps, nous offre plus qu'une bande dessinée mais de véritables tableaux à chaque vignette, ce qui se vérifie avec le présent album.
Avec " les voyages d'Ulysse", c'est une véritable invitation au voyage, au sens de Baudelaire, que nous offre Lepage. Fini les aventures autobiographiques ici, mais place aux aventures de Toulet, un des personnage aperçu dans "Les Voyages d'Anna", paru il y a plusieurs années chez Daniel Maghen (2005)-qui fera l'objet d'une réédition en novembre 2016- . D'ailleurs, je m'interroge sur le choix du nom de Toulet, (non le peintre mais le poète) auteur des "contrerimes" , aventurier, marin ayant navigué jusqu'à l'extrème Orient, poète et écrivain qui de Jean d'Ormesson à Jean Dutourd, en passant par Jacqueline de Romilly n'a ne cesse ne nous rappeler à nous , ses souvenirs.
"Les voyages d'Ulysse" nous offrent un formidable voyage maritime mais aussi un merveilleux voyage dans le temps. En mélant habilement l'"Odyssée" d'Homère et le parcours de Salomé, Lepage nous livre là un véritable chef d’œuvre aussi bien scénaristique que graphique. En intégrant dans son récit certaines planches de Follet (auteur que j'adore, mais malheureusement trop méconnu), Lepage compose ainsi un album d'une élégance rare: hommage aux textes fondateurs grecs, hommage aux dessinateurs plus âgés (Follet), le tout servi sur un scénario d'une beauté fatale.
Cet album est certainement un des albums incontournable de cette année, aussi bien par son ampleur que pour sa qualité graphique .
Pour l’anecdote, ma fille commence cette année en fac , en lettres modernes , à la Sorbonne, et Homère est , évidemment au programme. Je compte lui prêté cet album de Lepage, qui ne manque pas de faire référence à Homère, que ce soit au niveau graphique, qu'à travers les pages de l'Odyssée distillée ici ou là sur les pages de cette bande dessinée.
J'ai mis pas mal de temps à lire ce pavé.
C'est vrai que les visages se ressemblent un peu dans cette bande dessinée, mais je me suis beaucoup attardé sur la beauté des planches surtout celles qui se déroulent dans l'espace (les couleurs sont superbes !).
Le chapitre introductif est remarquable et nous donne une autre vision de cette aventure; une fois l'ouvrage lu.
Le scénario offre de multiples rebondissements, certes avec parfois certaines redondances, notamment sur le lancement à peine voilé d'un iphone qui ressemble étrangement au battage médiatique que l'on connait actuellement.
Il faut souligner la qualité de l'édition qui, à presque 20 € malgré plus de 200 pages, est tout à fait remarquable. Un rapport qualité prix qui devrait faire réfléchir d'autres éditeurs.
Merci à mon libraire et à Mr Degryse , bien connu du forum, de m'avoir fait découvrir cette œuvre de SF, qui n'est pas trop habituellement, mon domaine de prédilection.
En tout cas , une très belle lecture pour cette rentrée.
Et je n'hésiterai pas à me replonger dans la lecture de cet ouvrage.
Bref, à lire et à relire
Dès la sortie du premier volume, j'avais souligné la beauté des planches, le plus souvent muettes. Changement de registre avec ce second volume, avec des dialogues beaucoup plus nombreux mais le talent de Manu Larcenet reste , heureusement, ici, intact.
Alors que les paysages champêtres étaient légions dans le précédent volume, Larcenet se recentre ici autour de deux personnages, ou plutôt de deux destins, qui, en apparence sont différents, mais qui au final se rejoignent, celui de Brodeck évidemment, et celui de l'autre,dit "l'anderer".
Larcenet, au fil des pages, réussi à nous transmettre une ambiance de plus en plus étouffante de ce village situé, situé où au fait...au cœur d'une Europe meurtrie par une Guerre. Cela pourrait se dérouler en Pologne par exemple.
A travers ce rapport, on en apprend autant sur cet "étranger" que sur Brodeck(et de sa famille), qui n'est pas loin non plus d'être un étranger au village.
Graphiquement Manu Larcenet est ici à son meilleur niveau, encore au dessus de ce qu'il nous avait livré pour "Blast".
Les planches en n&b sont sublimes à tel point que l'on se demande, après le formidable "Blast" et ce diptyque inoubliable, ce que nous réserve l'ami Larcenet l'année prochaine.
Un sentiment étrange me traverse au travers de la lecture de ce second volume. Autant, je n'avais pas envie de connaître la conclusion de ce récit à l'issue du premier volume, en me plongeant dans le roman de Claudel, autant, après avoir lu ce second tome, je pense lire le roman éponyme de Claudel pour voir la plus-value que Larcenet a apporté à ce récit.
Un second volume très sombre, très riche, illustré de façon magistrale, d'après un roman, il ne faut pas l'oublier, de Philippe Claudel...bref une bd indispensable !
J'ai dévoré les deux volumes ce week-end mais je ne cesse d'y retourner pour admirer les superbes planches de Larcenet.
Un album à lire, à relire et à admirer...on est proche du chef d’œuvre, non?
Pour l'anecdote, les éditions Dargaud ont tenus compte des critiques sur la présentation du premier volume en offrant aux lecteur un étui plus facile à retirer pour ce second volume!
J'avais beaucoup aimé le premier volume de ces carnets qui était consacré exclusivement aux seins, c'était drôle, bien enlevé et percutant.
Avec ce second volume, Guillaume Bianco se disperse un peu. Il manque une cohérence scénaristique à ce carnet, qui devient plus un journal à la Sfar, qu'un carnet portant sur un thème précis.
J'ai parfois eu l'impression de lire un catalogue d'expériences sans queue (oups! pas fait exprès) ni tête. Dommage que l'auteur se disperse autant sur ce volume.
Néanmoins, j'ai bien ri à certaines situations cocasses vécues par l'auteur.
Tout d'abord, je dois dire que j'ai opté pour l'édition limitée à tirage unique à 5000 exemplaire, avec un DVD qui vaut vraiment le coup. Il faut avouer, tant l'intrigue est riche, qu'il faut absolument lire les 4 derniers opus de ce deuxième cycle pour tenir les tenants et aboutissants de ce 5ème volume censé achever ce cycle, chose faite pour ma part.
Je reste toujours aussi admiratif du dessin très réaliste de Jigounov et des couleurs de Bérengère Marquebreucq, qui apportent une touche très actuelle à l'histoire.
Côté scénario justement, ce 24ème tome est très riche, voire un peu trop dense pour pouvoir achever ce cycle. Pas mal de portes se ferment avec cet opus, quelques révélations aussi, mais l'histoire de XIII ne s'achève pas ici pour autant. Yves Sente ne fait que relancer le rôle de XIII au sein de l'Histoire des États Unis. Avec cette descendance des immigrants du Mayfloyer, Yves Sente nous présente une histoire très complexe, assez dure à suivre (malgré la généalogie présente en fin de cet album) mais qui a le mérite tout de même de faire apparaître de nouveaux personnages comme le capitaine Jo Spark, le pendant "blonde" du colonel Jones, qui , au cours de cette aventure, sans spoiler, n'en sortira pas indifférente.
Bref, un album honnête, qui impose au lecteur une attention soutenue, et qui ne démérite en rien certains albums plus faibles de la série signés Van Hamme.
Avant de nous livrer le tome 3 d' "Angels Wings", Romain nous offre ici une récréation à travers ce 4ème volume dédié aux Pin-Up.
J'ai découvert avec surprise cet art-book chez mon libraire, car je pensais que Romain Hugault avait achevé cette série avec le coffret paru en 2013.De toutes manières, j'achète les albums (bd ou art-book) de Hugault les yeux fermés depuis qu'il s'est lancé dans la bande dessinée.
Contrairement au tome 2 et 3, Hugault est ici seul aux commandes de cet album, aucun invité surprise pour compléter ses illustrations, et j'avoue que je suis aux anges de découvrir ses planches!
Amateurs de pin-Up , vous ne pouvez pas passer à côté ce cet album.
Romain Hugault est certes un des meilleurs dessinateurs de fuselage mais aussi un formidable illustrateurs de femmes aux formes généreuses. Revendiquant explicitement son admiration envers Dita Von Teese (DVT) , il n'oublie pas cependant les Pin-Up des années 40, qu'elles soient américaines ou japonaises(ah la planche "with Hitomi !!"). Les 3 dernières pages étant tout de même tournées beaucoup plus vers l'avenir que sur les années 40 voire 50....peut-être cela augure -t-il d'un prochain thème pour un éventuel "Pin'Up Wings".
Pour ceux qui veulent poursuivre dans ce thème, je leur conseille la lecture de "Pin-Up Art" de Maly Siri, paru en mai 2015.
Depuis, quelques années, je privilégie les one shot, donc cet album rentrait dans mes critères. Par le fruit du hasard, j'ai lu la même semaine "l'héritage du diable" et cet album qui peu ou prou abordent le même thème.
Avant tout , il faut souligner que le travail de Clarke est assez aussi bien réussi sur le plan scénaristique que sur le plan graphique. Le dosage des scènes antiques et des scènes dans l'Allemagne d'avant guerre sont très bien dosées.
J'ai lu cet album d'une traite, tant on a envie de connaitre la fin de l'histoire.
L'album mêle habilement plan philosophique antique et histoire avec un grand H à travers le destin de Michaël Dorffman, archéologue allemand qui va se retrouver au cœur des luttes d'influences au sein du IIIème Reich.
Au fur et à mesure de la lecture, on sent le poids qui pèse sur le héros, qui l’amènera à faire un choix cornélien à la fin de l'album.
La seule chose regrettable de l'album réside dans le choix éditorial des éditions du Lombard de ne pas avoir proposé aux lecteurs sur un même album les 2 fins alternatives. Il est dommage d'avoir recours ,au mieux ,à internet ou ,pire à l'achat de la seconde version pour connaître la fin alternative (5 planches de plus alternatives n'entrainaient pas un coût exorbitant pour l'éditeur , à mon humble avis). Cela plombe un peu la lecture avec cette option mercantile
Hasard de mes lectures, je viens à la fois de découvrir "Dilemma " de Clarke et enfin d'achever avec le tome 4 , la série "l'héritage du diable "de Felix & Gatine, qui peu ou prou se situent sur la même période (l'immédiate avant guerre de de 39), avec une approche assez philosophique pour l'ouvrage de Clarke, contre une vision plutôt ésotérique pour "l'apocalypse" qui vient clôturer "l'héritage du diable".
Cette série est assez proche d'une aventure d'Indiana Jones, d'ailleurs pas mal de codes s'y rapprochent: les nazis, un trésor, les tenues des héros,des rebondissements et des traitres à chaque page etc. Pourtant depuis le début de cette série, beaucoup d'incohérences chronologiques subsistent (si on se tient à titre d'exemple, à la simple apparition de l’abbé Saunière dans les années 30) mais l'histoire fonctionne. C'est vraiment bien foutu. Tout y est: ésotérisme, légende -avec le mystère de Rennes-le-Château-, traitrises et amours désespérées bref un scénario aussi improbable qu'il en devient jubilatoire!
Avec ce tome 4, s'achève enfin cette aventure.
Ce volume est très ,voire, trop riche sur le plan scénaristique et mérite avant tout de lire les 3 précédents volumes. C'est un véritable tour de force que Jérôme Félix a accompli pour boucler en seul volume l'ensemble des pistes ouvertes sur les 3 précédents volumes. Il faut en effet prendre son temps pour lire ces dernières 54 pages, qui sont assez denses. Le dessin de Paul Gastine a d'ailleurs gagné en précision depuis le premier volume.
J'attendais avec impatience la fin de cette aventure, et je n'ai nullement été déçu. Autant j'ai été lassé par les bd consacrées à l'ésotérisme au début des années 2000, autant cette série qui est basée sur l'histoire avec un grand H, et la mythologie prend ici un côté plaisant voire complétement dépaysant lorsque l'on découvre les mystères cachés derrière le pentacle de l'Aude.On reste alors pantois sur l'imagination du scénariste d'avoir pu concocter une telle machination, car sans spoiler le lecteur, c'est un véritable Hold Up de l'Histoire auquel on assiste avec ce dernier opus. On ne sait plus on se situe le bien et le mal au final.
N'hésitez pas à lire la dernière page (le post-scriptum qui permet au lecteur d'avoir un autre regard sur la conclusion de cette série).
Très bonne conclusion.
Histoire hautement improbable, mais prenante donc qui mérite toute votre attention.
Bravo aux auteurs de m'avoir tenu en haleine depuis 4 albums.
Derrière un titre volontairement provocateur (d'ailleurs,Jim justifie son choix dans le dernier numéro de Casemate), se cache une histoire digne du théâtre de boulevard.
Le décor est en effet bien campé: un appartement Haussmannien au plein coueur de Paris, des presque cinquantenaires en mal d'identité, dont un couple à la dérive.
Fidèle à ses précédents ouvrages, Jim nous offre un portrait assez saisissant d'un couple en mal d'amour.Ce premier volume, qui s'apparente un huis clos, et à une pièce de théâtre, nous offre des dialogues voire des répliques assez violentes entre Léa et Florent, un couple en complète incompréhension suite à un malentendu, qui au demeurant peut se justifier.
Mais le thème principal de ce volume réside dans le désir et le temps qui passe dans le couple.Comment faire durer le désir au bout de 30 ans de mariage ou de concubinage, est une question qui, à un moment de notre vie, se pose légitimement.Et c'est justement le thème principal de ce premier volume.
A travers de la lecture de cette bd, parfaitement illustrée par Louis Chabanne, certains peuvent encore en douter.
L'album se conclut sur une page troublante qui donne une envie furieuse de connaitre la suite.
Au fil des dernières années Benoit Zidrou s'affirme comme un des scénaristes incontournables de la bd franco-belge. Les histoires familiales comme "les beaux été" ou encore " le beau voyage" voire "le crime qui est le tien" demeurent le terreau de son imagination.
Avec "l'adoption", il franchit une étape supplémentaire dans l'émotion. Certes, à travers le personnage de Gabriel, on ne peut s'empêcher de rapprocher cet album de celui des "Vieux fourneaux", mais qu'importe, les bons sentiments font aussi , contrairement à une idée reçue, de bonnes histoires.
Ce premier volume est drôle, touchant et dégage une émotion qui ne peut vous laisser indifférent. Très concerné par le sujet (j'ai adopté 3 enfants sur les 6 que j'ai élevé , deux en provenance du Portugal et un de Grande Bretagne), j'ai retrouvé certains gestes que mon père a eu envers mes enfants adoptifs, surtout sur la petite que j'ai adopté.
Non seulement cette bd est drôle mais donc aussi très réaliste.
J'ajoute que le dessin de Monin, tout en rondeur,et assez lumineux , colle parfaitement au scénario de Zidrou
Je conseille vivement l'achat de cet album (fortement recommandé par mon libraire) et sa lecture, qui se conclut par un final qui ne peut que vous pousser pour l'achat du second et dernier volume.
Très bel album
La série des "Druuna", que j'ai découvert assez tardivement, reste pour moi un des sommets de la bande dessinée dite pour adulte. Je possède pourtant déjà l'ensemble de la série éditée chez "Bagheera" mais je n'ai pu m'empêcher d'acquérir cette nouvelle édition sous un format plus petit certes, mais complétée par un cahier graphique inédit.
Druuna, c'est tout d'abord une femme, une véritable Vénus callipyge, dotée d'une belle paire de seins, bref une femme aux formes plus que généreuses qui se débat pour survivre dans un futur apocalyptique.
Mais dans cet album inédit, Serpieri s'offre une pause bucolique dans la vie de Druuna, mais qui n'est pas sans danger. En rendant hommage à Moëbus dans les premières pages de cette aventure, Serpieri nous offre des planches magnifiques. Ce récit, certes muet, sur près de 70 pages peut décontenancer certains lecteurs mais, pour ma part, je suis resté sous le charme, avec le dessin de Sepieri, qui se met lui même en scène , comme il le fera dans les albums suivants.
Ce préquel est d'une qualité graphique indéniable, et il est suivi d'une histoire inédite de 7 pages qui porte les prémisses des aventures de Druuna.
Un très bel album, qui bénéficie d'une très belle édition chez Glénat, qu'il faut vraiment souligner.
Je me suis replongé dans la lecture de la version grand format n&b, éditée à 2999 exemplaires par Dargaud en 2015.
Grand admirateur de XIII, je possède 3 éditions différentes de cette aventure : l'édition classique, le double album reprenant "la version Irlandaise" et "le dernier round", édition particulière en n&b pour le journal "le soir" (tirage numéroté de 15 000 exemplaires), et enfin la présente édition.
Je ne vais pas m' appesantir sur le scénario de Van Hamme qui, ici, nous livre un scénario parfaitement huilé, qui s'imbrique efficacement dans l'histoire de XIII , en y mêlant un portrait croisé de Jason Fly, et de Kelly Brian alias Seamus O'Neil...un véritable travail d'horloger.
Cette édition présente l'intérêt de découvrir les magnifiques planches de Jean Giraud, dans un univers où on ne l'attendait pas.
Les scènes se déroulant en Irlande, ou sur le Mont Killian sont tout à fait remarquables. On le sent beaucoup plus libre ou à l'aise que dans les scènes se passant au siège de la CIA, où le dessin est plus classique,plus froid.
Jean Giraud s'est approprié, avec un style qui lui est très propre, l'univers dessiné par W. Vance auparavant, sans pour autant le trahir.
Dommage que la couverture de la version grand format n&b n'est pas été retenue pour l'édition courante, elle était beaucoup plus percutante !!
Un album réussi.
Une superbe collaboration Van Hamme- Giraud
Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un album d'Hermann & d'Yves H, pourtant depuis leur première collaboration (Liens de Sang) je suis assez fan de leur travail. Il aura fallu l'incompréhensible Zhong Guo pour que le charme n'opère plus.
Depuis, seule Une nuit de pleine lune avait trouvé grâce à mes yeux.
Ici, je retrouve un Hermann en pleine forme, avec un superbe dessin qui nous plonge dès les premières planches dans l'ambiance du Mississippi des années 50. Même les scènes de nuit sont lumineuses. Personnages, paysages, voitures...le dessin est vraiment réussi.
Quant au scénario, très sombre, très violent, d'Yves H, il est d'une fluidité exemplaire, pour une fois! C'est simple, bien amené. Le thème de la vengeance, doublé d'une chasse à l'homme est parfaitement maîtrisé.
Pour comprendre cette atmosphère du Mississippi, n'oubliez pas de lire la post-face signé Yves H., c'est effrayant !
Un bon album qui me réconcilie avec le duo père-fils.
Avant tout, il faut préciser que ce livret, pour reprendre les termes en fin de l'album, "réunissant dans une aventure commune Buck Danny et Tanguy& Laverdure a été réalisé spécialement pour ce fourreau regroupant le tome 3 de Buck Danny"classic" et le tome 1 de Tanguy et Laverdure "classic" et ne peut être commercialisé séparément.
Cette courte aventure (12 planches) n'est qu'un prétexte pour réunir les deux principaux héros créés par JM Charlier. D'ailleurs, Charlier et Uderzo font une apparition (page 8) dans ce récit. D'autres clins d’œil sont présents : l'adaptation télévisée de Tanguy & Laverdure ("les chevalier du ciel" ) avec la présence Christian Marin, sous les traits d'un gendarme, même la bonne sœur des gendarmes de Saint- Tropez avec sa célèbre 2CV a le droit à quelques cases dans cette intrigue.
Bref, un récit divertissant, sans prétention et le dessin de Sébastien Philippe tient bien la route.
Il faut tout d'abord saluer le travail des Éditions Zéphyr, en collaboration avec les Editions Dupuis d'avoir proposé aux lecteurs un fourreau comprenant ce "Buck Danny-classic-", accompagné d'un "Tanguy & Laverdure-classic-" ainsi qu'un livret collector inédit "la rencontre" de 16 pages en noir et blanc.
J'avais été séduit par le premier diptyque de cette nouvelle collection de "Buck Danny". Et le charme opère de nouveau avec ce nouvel album. Le dessin de Jean Michel Arroyo s'inscrit parfaitement dans le style de celui de Victor Hubinon.
Le scénario, sans surprise, colle parfaitement à l'esprit des premiers albums de la série.Il faut souligner, cette fois ci, la présence de Marniquet (auteur que j'ai souvent défendu ici et ailleurs) au scénario, avec Zumbiehl.
Cet opus est ,sans aucun doute ,à destination des vieux lecteurs comme moi, amateurs de la période faste des "Buck Danny" qui retrouveront ici les grosses ficelles scénaristiques chères à JM Charlier, mais aussi le côté un peu désuet mais très plaisant des planches d'Arroyo , rappelant celles de Victor Hubinon.
Un album classique, sans surprise mais qui, de par son côté nostalgique, devrait ravir tout les amateurs du genre. En outre on croise dans cet opus Miss Lee, ainsi que Susan Holmes qui n'y fait qu'une simple apparition.
Bref, J’achèterai le prochain volume sans hésiter.
Ces nouvelles aventures de Tanguy et Laverdure, parues en 2002, sont d'un très bon niveau. Le scénario de Jean Claude Laidin est vraiment à la hauteur : on retrouve Laverdure tour à tour gaffeur, amoureux transit, et un Tanguy implacide et courageux. Les dessins d'Yvan Fernandez sont d'une précision remarquable. De belles scènes de combats aériens, de l'action, de l'humour , du suspens, bref un album très réussi. J'espère que le suivant sera au moins du même niveau
J'avais été de ceux qui avaient salué le retour triomphal de "Tanguy et Laverdure" en 2002, sous la plume de Ladin et du superbe dessin de Fernandez. Malgré une couverture réussie de Garreta, je suis un peu déçu par cet opus (au demeurant numéroté 2 alors que l'édition originale du précédent portait le numéro 19, faut que Dargaud m'explique cette numérotation... à la Trondheim). En effet nous avons le droit sur 48 pages, à plus d'une dizaine de planches (trop) didactiques sur le 11 septembre, les talibans, la fabrication de l'opium. Honnêtement, je pense que Laidin aurait pu s'en passer, vu l'actualité des évènements relatés. Parfois, j'avais l'impression de relire un Buck Danny des années 60 - qui d'ailleurs fait sa guest star ici - de Charlier, tant les références sur les techniques et les notes de bas de pages sont nombreuses. Ce que j'appréciais chez Buck Danny, ceteris paribus, ne vaut plus guère aujourd'hui. En fin de compte, Jean-Claude Laidin, grand reporter à TF1, n'arrive pas à occulter son travail de grand reporter dans cet opus, qui reste trop ancré dans le temps voire dans l'instant. Autant "prisonniers des serbes" m'avait vraiment accroché (la situation tactique - la sitac, dans le jargon militaire - étant résumée sur une seule page), autant ce dernier volume a été difficile à apprécier tant les personnages principaux, Tanguy et Laverdure, sont peu présents (ou plutôt peu actifs) dans l'aventure. Bref, le dosage "reportage TV" et aventure fonctionne mal dans cette 20ème (ou deuxième, je ne sais plus) aventure. En outre, le dessin de Garreta (certes réussi) passe mal après celui de Fernandez, plus réaliste dans les personnages et les détails. Une déception donc pour ce nouvel épisode. Dommage. Nos héros ne seraient-ils pas fatigués ?
La première chose qui frappe lorsque l'on ouvre cette bande dessinée, est la qualité et la beauté du dessin de Juan Luis Landa, qui nous en met plein la vue, comme le souligne Enrico Marini dans sa préface. Jetez un coup d’œil à la première page, et vous comprendrez!
J'ai été lassé par l'ésotérisme, tant les bd sur ce thème ont été légion depuis quelques années mais là, j'ai été séduit par le sujet.Outre, la vie de Nostradamus, nous suivons les aventures de ses trois jeunes disciples, beaux parleurs,courageux et mystérieux, pris dans la tourmente d'histoires ténébreuses entre religion et fantastique
Le scénario est certes violent, sanglant mais aussi prenant. Je ne me suis pas ennuyé une seconde en lisant ce premier volume, même si certaines expressions sont anachroniques (mettre dans la bouche d'un des personnages du 16ème siècle le terme de " Moyen- Age", me semble inapproprié)
Ce premier tome d'introduction ouvre tant de portes que j'ai hâte de lire la suite.
Tout d'abord, je dois dire que je ne suis guère un fan des aventures de "Tanguy et Laverdure" qui ont mal vieillies, à mon avis. D'ailleurs je ne possède que les 3 premières intégrales, celles signées Uderzo & Charlier.
C'est juste à l'occasion de la sortie d'une édition spéciale d'une aventure "classic" du dernier Buck Danny (sous forme de fourreau comprenant le Buck Danny, le Tanguy & Laverdure et un album de 16 pages en n&b "la rencontre", bd inédite)que j'ai découvert cet album.
Et bien, je dois avouer que j'ai bien été surpris sur la qualité de cette aventure. Le scénario est riche en rebondissement et les dialogues nombreux. Normal car nous avons affaire du JM Charlier aussi étonnement que cela puisse paraître. En effet, cet album est l'adaptation d'un roman de Charlier "L'avion qui tuait les pilotes", adapté ici par Patrice Buendia.
Outre un scénario bien ficelé (la dernière page de l'album donne furieusement envie de connaître la suite, en tout cas moi j’achèterai le second volume)le dessin de Matthieu Durand ne souffre d'aucun défaut: scènes aériennes, ou celles sur le Centre d'essai en Vol sont en tout point réussies.
Dessin, couleurs, ambiance, scénario, tout fait de cet album une reprise plus que correcte voire réussie d'une série, que je pensais ,dépassée.
Avant tout, je vais m'attirer les foudres de certains bédéphiles,en avouant ne posséder dans ma bibliothèque que cinq voire six albums de la série "Lucky Luke" de Morris & Goscinny, même si j'en ai lu une bonne trentaine, mais je n'ai jamais vraiment accroché aux aventures du pauvre cow-boy solitaire.
Depuis quelques mois, dans le monde de la bd, le western revient en force, avec "Undertaker", "Sykes" ou encore "Stern", trois albums de qualité.
En reprenant cette série, Matthieu Bonhomme prenait un risque énorme, celui de la comparaison avec le créateur de la série. A l'image de Ferry avec sa reprise (pour moi réussie) d'"Astérix", les critiques des puristes allaient fuser.
N'étant pas un spécialiste de "Lucky Luke", je dois dire que j'ai tout de suite été séduit par l'histoire. Bien évidemment le titre choisi fait référence au superbe film, encore inégalé, de John Ford, "l'homme qui tua Liberty Walance" (de nombreuses scènes de cette bd renvoient explicitement à des films de John Ford) D'ailleurs, dès les premières pages, nous sommes plongés dans un western digne d'un John Ford, réalisateur que j'adore. Tout les codes du western sont en effet présents: du saloon, au shérif lâche,en passant par une puissante famille tenant la ville, rien est omis.
Même les légendes de l'Ouest, avec un certain Doc Wednesday, qui n'est pas sans rappeler le célèbre Doc Holliday, sont présentes dans cet album.
Même si l'histoire est assez sombre, l'humour reste toutefois présent, notamment avec le running gag du tabac que recherche désespérément Lucky Luke.
Au niveau scénario, cette reprise ou plutôt ce "Lucky Luke vu par Matthieu Bonhomme" ( à l'image des Spirou vu par...., série qui malheureusement est très inégale) tient la route.
Quant au dessin, rien à dire. Je suis un grand admirateur de Matthieu Bonhomme. Possédant déjà l'intégrale n&b du "Marquis d'Anaon", j'ai donc opté pour l'achat de la version n&b de canalbd pour en apprécier encore plus le trait. J'ai feuilleté la version couleur, et j'avoue qu'elle est très belle également, et je me demande même si je ne vais pas l'acheter aussi.
En tout cas, cet album se révèle une très bonne surprise et j'ai été littéralement bluffé par le talent de Matthieu Bonhomme au dessin et au scénario.
Sur un sujet aussi scabreux, on aurait peu s'attendre au pire.
Dans la campagne normande du début du 20ème siècle, Rosa doit, à la suite d'un pari d'argent entre hommes, départager le meilleur amant,afin de financer l'hospitalisation de son mari,beaucoup plus âgé qu'elle.
Si l'histoire met un peu de temps pour se mettre en place, elle permet surtout à François Dernault de nous livrer une galerie impressionnante de portraits ou plutôt de trognes que n'auraient certainement pas renié Guy de Maupassant! Sur ce premier volume, on découvre le caractère de ces candidats au titre du meilleur amant, tout en suivant le parcours de Rosa, femme de tête qui au fil des pages, devient la vraie maitresse de ce jeu, édictant elle même ses conditions, ce qui n'est pas banal pour une femme de ce début de siècle !
Les dessins soignés de Dernault sont superbes, et malgré le sujet, n'y cherchez aucun dessin scabreux.
Une histoire très intéressante qui se conclura avec un second album.
Cela faisait un moment que je ne m'étais replongé dans une bande dessinée ésotérique voire fantastique. Mise à part Le Chant des Stryges,je ne lis plus guère ce style de série, sans doute par lassitude.
C'est donc presque par hasard que je suis tombé sur cette bd à la médiathèque.Et bien m'en a pris. Je ne suis pas ennuyé une seconde à la lecture de ce premier volume (l'histoire se composera de deux volumes) qui se déroule à Stocklolm, en Suède , très à la mode dans les romans policiers ces dernières années. En outre, les principaux protagonistes sont, pour une fois, des femmes (flics, artistes de variétés) alors que les personnages plus ambi gus sont ici des hommes (manager, le mystérieux Josef Wörg, ou d'autres encore...). Une seule chose m'a gêné dans la lecture des dialogues, c'est le tutoiement intempestif entre les personnages, à tel point que je pensais qu'il y avait une erreur dans la typographie jusqu'à ce que je tombe sur cet avertissement en page de garde: "la notion d'égalité est centrale dans la société suédoise, le tutoiement est donc systématique et cet usage a été respecté dans le récit".
Ce premier opus est donc très séduisant et se situe entre un bon polar, légendes nordiques et roman fantastique, avec un dessin soigné de Jean -Charles Poupard , appuyé par des couleurs sombres de Johann Corgié qui ajoutent à l'atmosphère de plus en plus angoissante du récit.
La dernière case, qui donne furieusement envie de connaitre la suite, m'a tout de même fait songer à l'univers du "chant des stryges"
Mes seuls souvenirs de Bob Morane remontent à la lecture des bandes dessinées signées Vernes et Vance, il y a quelques années.
Cette série d'ailleurs, ne m'avait guère convaincue.
Intrigué par les avis assez positifs sur cette reprise,mais aussi sur le seul nom de Luc Brunschwig, je me suis enfin lancé dans la lecture de ce premier volume.
Et bien,je dois dire que j'ai été agréablement surpris même si je trouve que l'intrigue développée ici l'emporte un peu sur le héros, Bob Morane, relégué au second plan dans cet opus. Mais gageons, vu la dernière page de cet album, qu'il prendra de l'importance dans la suite de l'aventure.
Le scénario est bien ficelé, d'une actualité criante et le dessin réaliste de Dimitri Armand, que j'avais découvert avec "Sykes" (collection signé) ne souffre d'aucun reproche.
Une bonne reprise, que je suivrai.
Tout auréolé de son prix Fauve d'Or du polar du festival d'Angoulême 2016, j'ai emprunté ce one shot à la médiathèque. Je m'attendais à un superbe polar, vu les bonnes critiques lues dans la presse (de "livre hebdo" à "DBD", en passant par CaseMate ou encore "Télérama") mais j'avoue avoir été très déçu.
Certes, le scénario sur le destin croisé de 4 personnages ( un flic, sa femme, un ancien militaire et un petit dealer) à Salvador de Bahia, est assez bien ficelé mais toute cette violence déversée autour d'une banale pêche interdite ne m'a guère convaincu. Du militaire à la retraite caricatural au flic qui dégaine à tout va, je n'y ai pas cru une seconde.
On est loin de la définition du polar que j'attendais pour une bande dessinée.
J'ai eu l'impression de lire plus un règlement de compte entre voyous, entre mari et femme, entre dealers, qu'à une enquête policière.
Bref, une grosse déception...dommage car la belle couverture intrigante donnait vraiment envie de découvrir ce qui se cachait sur cette plage.
Un scientifique allié à un as des services secrets, cela ne vous rappelle rien ? Bon sang mais c'est bien sûr !
Eh oui, beaucoup l'ont imaginée mais Didier Convard l'a faite, cette transposition des aventures de Blake et Mortimer dans notre hexagone des années 50, se référant ainsi aux années fastes des plus british de nos héros franco-belges.
Et avec quelle maestria Convard a mené la danse !
Un dessin tout à fait remarquable de Jean Christophe Thibert, qui a su adapter son trait si particulier (rappelez-vous il avait signé cette formidable trilogie, euh... ramenée à deux volumes, intitulée Le marteau des sorcières) aux canons de la bd style ligne claire de la bande dessinée franco-belge mais encore plus soigné.
J'ai été plus que séduit par son dessin et par le scénario de Convard. Le colonel Kaplan, patronyme évidemment tiré d'un film d'Hitchcock, représente la synthèse d'un Pradier style Jacobs, et d'un Gabin, style Audiard.
Un album réussi, qui m'a fait sourire (Ah ! La liaison entre Masson et sa secrétaire reste un grand moment de l'album et déroge à la loi de 1949 qui régissait les albums de l'époque des années 50 auquel il se rattache) et qui plaira sans nul doute aussi bien aux jeunes générations qu'aux plus anciennes par la nostalgie qu'il dégage.
Une indéniable réussite que je ne peux que saluer (en outre, l'histoire se conclue en un seul volume).
Bravo aux auteurs.
Ce deuxième volume tient toutes ses promesses.
Après un premier volume très tendance Inspecteur Harry", ce nouvel opus lorgne plutôt vers une ambiance style" le fugitif".
Ici, l'inspecteur Spadaccini se retrouve seul, pris dans une machination digne d'un bon thriller.. L'intrigue avance bien et on ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de cet opus.
J'ai hâte de lire le tome 3, qui vient de paraître.
Tout est fait pour que je passe à côté de cette bd.
Un format type comics, un dessin hyper-réaliste, des couleurs rougeoyantes.
Pourtant, j'ai rapidement accroché à la lecture de cet opus, peut-être à cause de la présence de nos mousquetaires nationaux, mais j'avoue que la lecture de "maîtres et esclaves" est savoureuse.
Savoureuse, à plus d'un titre :
le scénario d'abord ; c'est "Angélique et le sultan" à l'envers.
Pour les cinéphiles avertis que vous êtes tous, je rappelle simplement que la merveilleuse Angélique se fait enlever de la cour du roi Louis XIV pour être placée dans un harem.
Bien, ici c'est l'inverse ( sauf qu'Angélique est japonaise).
Savoureuse ensuite pour les anachronismes (volontaires?) qui ponctuent cette bd : par exemple, sous le règne du bon roi Soleil, on trouve une rue Victor Hugo, avec une taverne dont le nom est Esméralda'inn, ( alors que le siècle suivant n'avait même pas encore deux ans) ou encore la présence persistante de quatre mousquetaires (dont les noms sont sagement tus tout au long du livre) qui font penser à un trio célèbres (chut !!!, ils étaient en réalité 4) sous Louis XIII.
Reste le summum de l'impossible : notre vaillant Samouraï parle couramment français, alors que l'ére Meiji n'est pas à l'ordre du jour avant deux cent ans !
Restent les dialogues savoureux (excusez moi d'user de cet adjectif mais c'est l'expression à employer pour cette bd) de nos mousquetaires où humour et grivoiserie sont subtilement dosés.
Malgré toutes ces imperfections, je conseille vivement la lecture de ce premier opus qui nous fait voyager de Shogun à Louis XIV.
C'est distrayant, drôle, totalement improbable mais cela se lit avec plaisir.
Les éditions Urban Strips ont eu la géniale idée de rééditer les strips d'Hägar Dünor, que personnellement je lisais dans l'avant dernière pages du journal "Ouest-France" chez mes grand parents quand j'avais à peine une dizaine d'année.
Cet album m'a fait l'effet d'une madeleine de Proust.
Suivre les aventures du terrible viking Hägar Dünor est véritablement jubilatoire.
La vie de ce valeureux guerrier qui ne craint qu'une seule chose , sa femme, Hildegarde, nous est présentée sous forme de strips en noir et blanc, d'une à trois cases qui font mouches à chaque fois sous le trait de Dik Browne. En quelques coups de crayons, décors, humour souvent décalé, et situations sont parfaitement campés. Un véritable maître dans la concision, cet auteur ! D'ailleurs Greg s'est souvent inspiré des gags de Dik Browne dans sa série Achille Talon.
Je vous engage vivement à lire rapidement les aventures d'Hägar Dünor, de sa femme Hildegarde et de leurs enfants Homlet et Ingrid, sans oublier son compagnon d'infortune Eddie.
Ce livre, très bel objet éditorial, est présenté avec un portrait de l'auteur et un dossier sur l'adaptation de son œuvre en France.
Pour information, l'intégrale de cette série comptera 3 volumes. (le prochain sortira en automne 2016)
Cela faisait quelques années que je ne m'étais pas plongé dans un album signé Pécau ou Duval. Sans doute que les séries dites "concept" ou à rallonge type "l'homme de l'année" ou encore " Jour J" ont finies par me lasser.
Mais là, sur les conseils de mon libraire, j'ai emprunté ce premier volume de "Wonderball" à la médiathèque. Et quelle bonne surprise! Le lecteur rentre tout de suite dans une intrigue complexe et bien ficelée dans une ambiance qui m'a fait songer aux films de "l'inspecteur Harry" (sans doute en raison du caractère assez tranché du héros, l'inspecteur Spadaccini )
Je ne me suis pas ennuyé une seconde à la lecture du scénario qui oscille entre la théorie du complot et un polar des années 80.
Quant au dessin de Wilson, il colle parfaitement à l'histoire et il nous offre des trognes de flics ou de truands très marquées.
Un très bon premier volume.
Cela faisait longtemps que je ne n'avais pas autant accroché à un thriller.(la dernière série qui m'avait marquée dans ce registre est "Black OP" -le premier cycle)
Je vais donc me ruer à la recherche des 2 prochains volumes à la médiathèque.
L'intérêt du Festival d’Angoulême est de donner un éclairage sur des œuvres que je n'aurai sans nul doute jamais lues. Par le passé, j'avais découvert "5000 kilomètres par seconde" de Manuele Fior ou encore "Pinocchio" de Winshluss,que j'avais adoré.
Malgré mes nombreuses lectures, je n'avais pas encore entendu parler de "Ici" de Richard McGuire,qui a obtenu le fauve d'Or cette année.
Je me suis donc précipité chez mon libraire pour découvrir ce véritable OVNI.Est-ce une bande dessinée ou un exercice de style qui s'étend sur près de 300 pages ? Au lecteur de juger.
Dans cet ouvrage, pas de personnage principal mais un lieu (un séjour), pas d'intrigue mais le temps, le temps qui passe, de la création de la terre à l'an 2300, ce qui n'est pas pour rappeler un livre comme "Alpha...directions".
En découvrant au fil des pages, l'évolution de cette pièce à travers les âges, je ne me suis pas ennuyé une seconde. C'est habilement amené, et en n'optant pas justement pour un ordre chronologique, Richard McGuire joue avec le lecteur.
Les dessins sont certes tirés au cordeau et rappellent un peu celui de Chris Ware.
Un album très original, qui peut se relire à l'infini tant les détails changent presque à chaque page(un tableau, le papier peint, le mobilier etc.)
J'avoue que cet ouvrage ne trouvera pas un large public, mais je vous invite à le découvrir tant il tranche avec la production actuelle.
Avec ce premier volume (qui se lit comme un one shot) Les beaux étés : Cap au Sud , Zidrou nous livre une très belle chronique de 1973, qui ,pour ma part, m'a touché. En effet, je me suis reconnu dans cette famille. Un grand nombre d'éléments me sont familiers dans cette histoire : la voiture (moi, c'était une 2cv orange qui nous amenait mes sœurs, mes parents et moi vers le sud), les pique-niques en pleine nature et le camping...
Bref cet album rappelle l’insouciance des années 70, pourtant ici gâchées par le travail du père (cela rappelle la situation de certains dessinateurs)et la maladie de la tante.
Cette chronique douce-amère est très plaisante à lire.
Le dessin de Jordi Lafebre (je découvre son travail avec cette bd)colle parfaitement avec le scénario de Zidrou, auteur très prolifique sur 2015, qui signe là, avec "le crime qui est le tien", un de ses meilleurs titres de l'année.
Je serai sans nul doute au rendez-vous pour le prochain volume de cette série: "1969: la calanque".
Derrière un titre à rallonge à la Sergio Leone (titre mal choisi à mon avis), se cache une bande dessinée assez atypique.Je m'attendais plus en effet à un western alors que le lecteur est plongé dans une enquête policière ayant pour cadre tout de même les codes que l'on retrouve dans un western. Tout y est: le saloon,les prostituées, le shérif buté, jusqu'au croque mort (personnage bien à la mode en bande dessinée depuis un moment avec "Undertaker" édité aussi 2015), en passant par le copain alcoolique, si cher aux film de John Ford. Par contre ici, pas de grands espaces à l'horizon, non mais tout simplement le huis clos d'une ville,avec son cimetière, sa prison, son saloon.
Cette intrigue, très bien illustrée, ne manque pas de rebondissements. Comme certains l'ont écrit ici ou là, j'ai été un peu gêné par le côté contemporain de la veste de "Pretty boy", qui tranche avec l'aspect sobre et classique des autres personnages, mais ce n'est qu'un détail.
Ce one shot est vraiment d'une très grande qualité et a la mérite de renouveler le genre, avec "Undertaker" et" Sykes", parus la même année.
Le western est revenu en force en 2015: du diptyque "Undertaker" à "Stern" (que je suis en train de lire) en passant par "Sykes", écrit par Pierre Dubois, auteur plus habitué aux fées et aux elfes, que je croisais souvent dans les rues de Rennes lorsque j'étais étudiant.
Mais, il faut avouer que le dessin de Dimiti Armand m'a littéralement bluffé. Il illustre avec brio ce one shot, assez violent il faut l'avouer.
Car Pierre Dubois nous livre une histoire cruelle, dure où les morts violentes sont légions. Tout les canons (sans faire de jeu de mots) du western sont certes présents mais très bien exploités sur près de 80 pages.
Il aurait pu développer un peu plus le passé de Sykes, ce héros froid et torturé, autrement qu'à travers deux planches et quelques allusions tout au long de l'album mais cela pourrait faire l'objet d'un album à lui seul ?
Le label "Signé" du Lombard renoue avec cet album ce qui a fait le succès de cette collection.
Après l'étonnant et très réussi "L'empire de l'Atome" , Thierry Smolderen & Alexandre Clerisse nous présentent ici un album encore étonnant, un véritable OVNI, avec l"’Été diabolik ".
Graphiquement, le travail est superbe.
Cet album est, en outre, un très bel objet éditorial.
Composé de deux parties, Thierry Smolderen relate dans la première partie la vie d'Antoine, un adolescent pendant l'été 1967, ses vacances avec son père, ses premières expériences de toutes sortes (qui nous valent d'ailleurs des planches assez psychédéliques avec des couleurs flashies!).
Cet album est rempli de références, même si je ne les ai, sans doute pas, après une première lecture, toutes saisies.
La seconde partie nous offre un éclairage nouveau sur l'ensemble des événements vécus par Antoine, et qui donne furieusement envie de relire l'ensemble de l'album pour voir si tout colle...un peu à l'image des films comme "le sixième sens" ou encore "les Autres" .
Bref, un scénario très habilement construit (entre thriller et espionnage) qui réserve beaucoup de surprises.
Pour ceux qui avaient aimé leur précédente collaboration sur "l'Empire de l'Atome", ne passez pas à coté de cet album très original.
Après un diptyque plus que décevant, Jean Van Hamme nous offre ici un histoire d'actualité, qui se tient.On peut cependant reprocher quelques aspects qui malheureusement deviennent redondant dans cette série comme les photos compromettantes qui finissent par lasser .
Je ne peux que saluer l'apparition tonitruante d'un nouveau personnage comme Hanni Veestra, très atypique . Par contre, je ne peux que regretter le manque de présence et de charisme de Largo Winch, assez passif dans cet opus, qui semble manipulé par tout le monde et perdre un peu de son aura.
Reste la tentative de Jean Van Hamme à travers Simon, de renouer avec l'époque des albums de la grande époque, , mais peine perdue..cette touche d'humour reste infime dans cette aventure.
Malgré tout, le thriller est de bon niveau mais, je regrette que la fin reste trop ouverte (il ne s'agit pas en effet d'un diptyque, comme d'habitude) pour que l'histoire soit vraiment terminée. Trop d'intrigues ne trouvent pas leurs fins dans cet album comme si les éditions "Dupuis" avaient accrochés le lecteur pour qu'ils achètent le prochain "Largo Winch" post Van Hamme.
Par contre, le dessin de Philippe Franck est toujours aussi nerveux, aussi dynamique et j'ai adoré la couverture assez dépouillée de cet album.
Après la bonne surprise du tome 1, c'est avec un grand plaisir que j'ai lu le tome 2 ,qui conclu ce diptyque ,intitulé "la danse avec les vautours".
Pourtant, les premières pages de ce nouvel opus sont assez difficiles à franchir tant elles sont bavardes, trop bavardes à tel point que l'on semble se trouver au beau milieu d'un "Blueberry", comme l'on noté de façon très pertinente certains lecteurs.
J'avoue même ma surprise d'achever la lecture de cet album en découvrant qu'il s'agissait bien d'un album de 52 pages et non d'un 78 pages, tant cet opus est riche au niveau dialogue.
Par contre, j'ai trouvé le dessin Ralph Meyer encore meilleur (sans jeu de mots) que le premier album. Il se rapproche vraiment su style de Giraud, au niveau des décors et de l'ambiance...c'est vraiment superbe.
Le western est à l'honneur en ce moment, "Sykes" de Pierre Dubois & Armand, vient de sortir...c'est ma prochaine lecture.
Lors de la sortie du premier volume, j'avais été déçu par le scénario qui, sans jeu de mot, peinait un peu à décoller., le comble pour une série dédiée notamment à l'aviation.
Et là, j'avoue que ce deuxième volume m'a réconcilié avec cette série. Yann nous offre ici plusieurs pistes à suivre, en quelques pages: de la recherche du traitre sur la base, au passé d’Angela, en passant par la rivalité amoureuse avec Mlle Jinx, le tout sur un fond de guerre.
Il ne faut pas oublier le superbe dessin de Romain Huguault, avec certaines vignettes rappelant sans équivoque les plus belles pages de son art book en trois volumes, "Pin-up Wings".
J'ai enfin retrouvé le souffle épique que j'avais ressenti à la lecture de sa trilogie "Le Grand Duc" par exemple, avec, je l'ai noté au passage, peut-être un clin d’œil à Van Hamme avec le personnage de Lord Douglas Dodgson, véritable cousin d'Armand de Préseau, que l'on ne présente plus.
Ce deuxième volume rassemble à la fois des scènes de guerre, superbement mises en image et des scènes plus intimistes qui donnent un certain cachet à cette aventure.
En tout cas, cet opus relance mon intérêt pour cette série.
Grand admirateur d'Hergé devant l'Eternel, je possède à peu près tout de ce qui a été édité sur le sujet, des fac similé de Tintin, aux éditions n&b, petits et grands formats, aux albums couleurs petits et grands formats, en passant par l'intégrale de "Tintin" et l'incontournable "chronologie d'une œuvre" de Philippe Goddin ou encore le formidable "Hergé et les bigotus" toujours de Philippe Goddin et d'une dizaine autres livres...alors comment encore m'étonner avec tout ce qui a déjà été écrit sur le sujet?
Tout simplement en faisant du neuf avec du vieux.
Après l'édition des deux volumes de "La malédiction de Rascar Capac" (une des meilleures depuis au moins 10 ans consacrée à Tintin....commentée par l'incontournable Philippe Goddin), les éditions Moulinsart ont eu la brillante idée de nous présenter les albums de Tintin, version "brute", tels qu'ils sont parus dans l'hebdomadaire éponyme. C'est donc un véritable jeu des 7différences que l'on doit faire en comparant la version d'origine à l'album paru. Et il y a des différences, des dialogues modifiés, des vignettes ajoutées ou retranchées, des couleurs qui changent, dans ce premier volume consacré à "objectif Lune", "On a marché sur la Lune", "l'Affaire Tournesol" -présenté sous format à l'Italienne!- , "Coke en Stock" et l'album de la série "Jo, Zette & Jocko" préféré par Hergé à savoir "la Vallée des Cobras".
L'ensemble est agrémenté d'un dossier très conséquent sur Hergé, son actualité mais aussi des documents et photographies inédits commentés par Benoit Peeters, autre Tintinophile émérite.
On y retrouve, en outre, l'ensemble des couvertures du journal "Tintin" consacré à ces albums.
Les éditions Moulinsart ont opté pour une édition dans le désordre chronologique, prévue en 12 volumes. Ils ont privilégié cette période -1950/1958- car la vente du diptyque , "Objectif Lune/On a marché sur la lune", étant une des plus porteuses de la série.
Malgré quelques certaines réticences (le prix-80 € le volume: le choix d'un papier épais et assez brillant), je dois avouer que je suis très enthousiaste de mon achat.
Même si j'aurais préféré l'option choisie par "Une histoire du journal de Tintin" consacrée à la réédition des aventures de Blake et Mortimer, avec un papier presque d'époque où on sent l'odeur de l'encre, je ne peux que recommander la lecture, voire l'achat de cet imposant volume dédié aux années 50 sur le travail d'Hergé.
Depuis son achat, je ne cesse de consulter cette "bible" tout en la comparant aux fac-similé et albums que je possède.....bref un recueil indispensable !!
Certes, je suis un habitué des bandes dessinées dites "pour adultes" ou "pour public averti", comme il est noté sur le sticker de cet album signé Vince (que je ne connaissais pas) et Zep (que l'on ne présente plus,), mais là, je dois dire que Esmera est une véritable surprise, dans le bon sens du terme.
J'avais découvert Zep avec son "happy sex", recueil d'histoires assez osées pour l'auteur de Titeuf, et je le retrouve ici au scénario d'une aventure pornographique, assez drôle tout de même, illustrée par Vince.
Le dessin tout en lavis, est assez réaliste, tout en en gardant un côté comique. En effet, le fil rouge de cette aventure (Esmera découvre, par hasard, qu'elle change de sexe à chaque fois qu'elle a un orgasme) nous amène à suivre des situations assez surréalistes et souvent très drôles. Les auteurs nous gratifient en effet de tout un catalogue de situations : de la masturbation à la fellation, en passant par des scènes de lesbiennes ou de triolisme, l'ensemble des canons de la pornographie y passe...avis aux amateurs.
Ce côté parfaitement assumé d'une comédie pornographique fait de ce one shot un album qui, repose sur un vrai scénario tout long des 78 pages, un véritable exploit pour ce genre de bande dessinées.
Une lecture, évidemment à réserver à un public très averti, il va de soi.
En reprenant les rênes de la série, Xavier Dorison , Mariolle et Surzhenko nous offrent là un retour aux sources. Comment ne pas songer à "Alinoê" en lisant cet opus...le décor, l'ambiance ...tout y est !
Et quel plaisir de retrouver Kriss de Valnor, sans armée, sans cuirasse, bref presque désemparée (pour pas longtemps) devant cette mystérieuse cité où seuls les enfants ont survécus.
On y retrouve son caractère machiavélique et manipulateur, et solitaire qui rejoint la série mère.
Je n'ai pas accroché du tout aux autres spin off de la série, me focalisant sur "Kriss de Valnor", une héroïne incontournable de la série.
Ayant donc délaissé, les séries dérivées, je découvre donc avec plaisir le dessin de Surzhenko, qui ne démérite pas du tout avec celui de De Vita.
Cette parenthèse, car il s'agit vraiment d'un petit tournant, dans cette série, est véritablement bienvenue pour une série qui finit tout de même par s'essouffler.
Cela faisait un moment que je tournais autour de cet album. Et puis, je l'ai acheté dans sa version toilée, de très bonne qualité, comme savent le faire les éditions Bamboo.
Et puis ce one shot (j'arrête , le plus possible, de me lancer dans des séries interminables) est signé de Morice et Quella-Guyot, les auteurs d'un très original et remarquable "Papeete 1914" consacré, entre autre, à un épisode de la Grande Guerre.
Justement, nous replongeons ici , non dans les tranchées, mais dans cette période vécue sur une île bretonne, ressemblant étrangement à l'ïle de Houat (pour ceux qui connaissent)
A travers Maël, facteur ad hoc, nous découvrons le quotidien de cette île où tout les hommes sont partis combattre, tous sauf un, Maël qui saura à travers des astuces et des mensonges, réconforter ces femmes seules.
La grande qualité de cette histoire réside dans ce personnage de Maël, pour lequel, au fil de la lecture, nous éprouvons de moins en moins de sympathie; mais aussi dans le chapitre de conclusion, qui donne envie de relire l'ensemble sous un nouvel éclairage. C'est osé, malin et surtout très intelligent, cette conclusion.
Reste un autre point positif de l'album que j'avais, je crois déjà souligné lors du précédent diptyque, la qualité du dessin ...de véritables cartes postales parfois...un dessin magnifique doublé de couleurs fort réussies, cet album ne fait que ravir le breton, amateur de bd que je suis.
La guerre de 14 vue autrement..........lisez-le.
Je suis très surpris par la forme de cette bande dessinée. Contrairement à ses autres albums, Jim a choisi d'innover en nous présentant douze histoires courtes de 5 à 6 pages, douze "beaux moments", auxquels chacun d'entre-nous peut évidemment se rattacher.Cela va de l'éloignement des enfants, à la tentation de l'adultère, en passant par un coup de chapeau à nos parents...bref que du vécu.
Et puis, cerise sur le gâteau, il y a Marie, la Marie d'"Une nuit à Rome", que l'on croise ici, véritable sylphide, au sens de Chateaubriand, ou de Jean d' Ormesson, qui, à travers deux récits nous enchante une seconde fois.
Outre Marie, on retrouve tout au long de cet album des décors familiers aux albums de Jim (du balcon "des cadeaux de noël" à la chambre d’hôtel de Marie).
Les récits reposent ici essentiellement sur les nouvelles technologies: des SMS lus par une femme soupçonneuse aux facebook, en passant tout simplement par le portable, Jim passe en revue l'ensemble des moyens de communication qui doivent faciliter les rapports humains, mais qui, dans certains cas les compliquent... un sujet d'actualité en somme.On va de l’éphémère (la relation facebook) aux souvenirs ancrés dans la mémoire des personnages...même âgés. (épisode intitulé "3500 photos dans ton téléphone")
On voyage beaucoup avec cet opus: Venise, Montpellier,l'Espagne, et puis la rue de Rome à Paris.
Un très bel album, que j'ai lu dans sa version toilée,avec un bonus de qualité.
Un album porté sur la nostalgie, qui ravira sans nul doute les quadras, dont je fais (encore) parti.
Deux ans après leur reprise d'Astérix, Didier Conrad et Jean-Yves Ferri nous offrent là, il faut tout de même l'avouer, un excellent opus d'Astérix que je place bien au dessus de leur précédent album "Astérix chez les Pictes".
Tout d'abord, le dessin de Didier Conrad est remarquable, à tel point qu'il se confond avec celui d'Albert Uderzo.
Puis, en ancrant cette nouvelle aventure dans le thème de la communication, Ferri rejoint l'esprit de Goscinny avec "le domaine des Dieux" avec l'immobilier ou encore "Obélix et compagnie", avec le monde des affaires. Ces deux excellents albums ayant également comme similitude avec "le papyrus de César" de situer l'intrigue dans le village de nos irréductibles gaulois.
L'esprit de Goscinny est également respecté dans les nombreux (peut-être un peu trop nombreux) jeux de mots qui jalonnent cette aventure: des numides - d'ailleurs présent dans "le domaine des Dieux" au piratage de l'information (très bien amené, au demeurant), en passant par "la plie à retourner", rien ne manque....même pas l'humeur exécrable de Cétautomatix, ni le caractère affirmé de Bonemine,ni l'expression "le gros" qui fait réagir Obélix.
Ferri a, en outre, réussi, le pari d'intégrer avec malice de nouveaux personnages avec des noms romains assez drôles, reprenant ainsi une tradition d'inscrire dans les aventures d'Astérix des contemporains (nous avions eu le droit à Guy Lux, Pierre Tchernia, Lino Ventura,Annie Cordy, Jacques Chirac etc) avec Promoplus (inspiré par Jacques Séguela).
Bref, j'ai adoré cet album qui tant au niveau dessin, scénario et couleur, nous rappelle la grande époque des Astérix signés Goscinny & Uderzo.
Une très belle réussite donc, que je vous invite à découvrir dans le tirage de luxe, grand format qui réunit l'album grand format en couleur, l'intégrale des crayonnés originaux et un dossier assez complet de 30 pages dans les coulisses de la création de ce dernier album.
Après un sublime "Maharaja", le duo Labrémure et Artoupian reviennent à la charge avec Nuits Indiennes , titre évocateur qui invite au voyages lointains.
Cet album , qui débute en 1908, se situe bien avant les péripéties érotiques de "Maharaja", paru chez Glénat en 2012. D'ailleurs, les scènes explicites de sexe sont beaucoup moins nombreuses dans "Nuits Indiennes". On retrouve , certes la plantureuse et délicieuse rousse Adélie, qui a enchantée les pages de "Maharaja", mais aussi un nouveau personnage, Léon, valet pris au piège par la femme du préfet de police, richelieu- Dupleix, une véritable nymphomane.
Cet album n'est qu'un prétexte, sous une forme érotique, de nous présenter un casse assez audacieux.
C'est très bien dessiné et j'avoue que le format à l'italienne en noir et blanc apporte un atout majeur sur la version couleur(je possède les 2 versions, et la version à l'italienne est vraiment digne d'intérêt)
Un album d'une grande qualité graphique, avec un scénario solide pour un genre érotique. C'est certes moins osé que "Maharaja", mais je reste scotché par le dessin d'Artoupan, qui , des femmes élégantes en crinolines aux mêmes femmes plus dévêtues voire dévergondées, nous offre des planches (voir pages 17, 18, 19 et 20 du format à l'italienne)très expressives d'une grande beauté.
Enfin une bande dessinée pour adulte avec un scénario digne de son nom et un dessin superbe.
Içi, de l'exotisme à l'érotisme, il n'y a qu'un pas que les auteurs ont franchis pour notre plus grand plaisir.
On ne peut pas dire que ce recueil d'histoires courtes soit très nouveau. En effet, il regroupe des récits parus précédemment (sous parfois un autre nom) dans la collection "Selen" chez Vents d'Ouest, en France, sous le titre "Pornostars" et "In bed with Sonia X"
L' ensemble des aventures de Giovanna Casotto fait d'ailleurs l'objet d'une belle et très élégante réédition, depuis quelques années chez "Dynamite", éditeur de la Musardine, librairie parisienne spécialisée dans les ouvrages érotiques.
Ce troisième volume de "Giovanissima" se caractérise par l'apparition de la couleur dans le monde de Casotto, couleur employée de façon très maladroite dans les deux premières histoires mais de façon plus subtile ensuite (c'est d'ailleurs devant le résultat raté des premières histoire que Giovanna Casotto décide de s'occuper de ses propres couleurs- lire la préface de Christian Marmonnier qui explique cette évolution) qui marquera le style "Casotto".
Les femmes chez cette dessinatrice sont plantureuses, aux formes plus que généreuses, héritières des pin-up des années 50, et très libérées....
Un album qui s'achève avec deux entretiens avec l'auteur, l'un publié en 2000, et un autre plus récent, en 2011.
A réserver à un public (très) averti, il va s'en dire.
Acheté dès le jour de sa sortie, j'ai eu du mal pourtant à me plonger dans cette aventure.J'avais lu quelques pages et puis c'est tout, sans plus. Je m'attendais peut être à une entrée en matière encore plus flamboyante, et cela malgré, les premières pages assez sanglantes.C'est vrai que mon achat était guidé sur le seul nom de Xavier Dorison, auteur du désormais mythique et inégalé "Le troisième testament" (avec Alex Alice).
Et puis, j'ai repris l'album et j'ai accroché à partir du moment où Hans Stalhoffer rejoint ses amis dans la forêt. A partir de là, je n'ai plus du tout quitté ces trois personnages en fuite, une fuite ponctuée de combats où l'hémoglobine coule à torrent. Il faut souligner là le travail de Joël Parnotte (que je connaissais seulement à travers "le sang des porphyre"), qui illustre de manière remarquable cette aventure (avec en outre de superbes pleines pages), même si parfois j'ai du mal à distinguer les personnages dans les scènes de lutte.
En opérant un parallèle entre les tenants de l'épée et ceux de la rapière, les partisans de la bible en latin et ceux de la bible en français (ou en vulgaire), Xavier Dorison nous offre un one shot historique remarquable qui mérite d'être lu et relu.
Derrière une des pires couvertures de cette série (mais que fait l'éditeur ?) se cache un album de très bonne facture.
Nous sommes plongés dans l'histoire de la fameuse Felicity Brown, entre "là où va l'indien" et "Pour Maria" de la série originelle XIII, une histoire ponctuée de meurtres et de cadavres, comme seul Matz, scénariste de talent habitué aux polars, aurait pu nous l'offrir. L'intrigue très bien menée et c'est avec un certain plaisir que nous retrouvons le marquis Armand de Préseau, Don Juan assez roublard, et le sinistre Colonel Peralta, très manipulateur.
Malgré tout, cela se lit vite et j'avoue qu'il n'y a que très peu de surprise au final. Seule la course poursuite avec le FBI ajoute un élément supplémentaire au caractère de Felicity, qui en conclusion, ne force pas la compassion.
Le dessin de Rossi se rapproche du style qu'il avait employé dans "Deadline",que j'avais adoré, d'où ma déception au vu de la couverture de l'album assez ratée, il faut l'avouer.
Par contre, je ne peux que souligner la surprise de découvrir un cahier graphique assez conséquent de C.Rossi, réservé à cette première édition. Très belle surprise !
Étrangement, je ne possède que quelques albums de la série phare de Berthet (Pin-up), mais je ne résiste pas à ses autres albums ("Nico", Yoni, "sur la route de Selma").
Après un "Périco" réussi, Berthet s'associe au prolifique Zidrou pour nous offrir un polar (un one shot , il faut le souligner) assez lent tout de même, dans la collection "Ligne Noire" chez Dargaud.
J'ai vraiment bien accroché, à l'ambiance et à l'histoire. Avec le personnage de Lee"hot"Duncan, il y a un petit côté "Halloween Blues", la série de Kas et Mythic, qui ressort.
Un seul (petit) regret, le fait que cette intrigue aurait pu se passer dans n'importe quelle ville des Etats Unis, le côté "australien" de l'histoire, n'étant pas aussi présent que je le pensais dans cette bande dessinée..
En tout cas, je recommande la lecture de ce one shot
Cet album, dont je guettais la sortie depuis quelques temps, est un des albums incontournables de cette rentrée.
Avec Nury et Dorison au scénario, je ne pouvais que m'attendre à une bonne surprise. Par contre, je ne connaissais pas le dessin de Laurent Astier, qui m'a un peu surpris. Son style oscille sans cesse entre le dessin réaliste et la caricature. D'ailleurs, dans les bonus de la (superbe) version en noir et blanc, Laurent Astier ne cesse de faire référence à Alain Delon, Lino Ventura, Gérard Depardieu, ou encore Pierre Fresnay pour dessiner ses personnages principaux.
Librement adapté d'un roman de Pierre Siniac " Sous l'aile noire des rapaces", cette bande dessinée est littéralement jubilatoire.
Les situations sont souvent drôles, cela flingue à tout va et cela ne va pas sans rappeler le film "les Morfalous", normal, c'est tiré d'un ouvrage dudit Siniac.
Cette adaptation qui mêle à la fois la comédie, la tragédie et l'aventure, vous fait passer un très agréable moment de lecture.
Pour ma part, je retiens ce titre comme un des meilleurs de cette rentrée.
Le format choisi,assez inhabituel, pour la version couleur peut surprendre mais le travail de Laurence Croix sur la couleur est tout à fait remarquable et mérite d'être souligné.
Il faut souligner une édition en noir et blanc, avec un format plus grand, plus classique, accompagné d'un bonus assez conséquent, qui rend hommage au superbe dessin de Laurent Astier.
Ne pouvant opter pour l'une ou l'autre des versions, j'ai acheté les deux...
Dans la débâcle de Juin 40, je vous invite à vous plonger dans ce casse assez surprenant, où les rebondissements ne sont pas rares.
Bonne lecture
Après un album assez décevant "(cent millions de pesos"), j'ai eu plaisir à relire une aventure enfin digne de Wayne Shelton.
Van Hamme, ici, ne commet certes pas le scénario du siècle mais nous entraine dans une aventure assez rythmée, avec des rebondissements dignes de bons films d'espionnage.
En outre, les dialogues sont riches et cet album ne se lit pas en 10 minutes. Ancrée dans l'actualité, cette aventure de Wayne Shelton me réconcilierait presque avec cette série, dont j'ai cessé l'achat depuis quelques années déjà.
J'ai cessé d'acheter cette série depuis quelques années, depuis le tome 6 pour être précis. Je finissais par me lasser des aventures de Lady S (surtout avec les intrigues des groupuscules liés aux services secrets qui devenaient assez irréalistes).De temps en temps, j'emprunte donc un volume à la médiathèque.
J'ai eu peur de retrouver dans cette dixième aventure,les méandres du groupe CIRCAT au début de l'album, mais j'ai été surpris du tour pris par le scénario. Certes le fil rouge des véritables origines de Lady S est toujours présent mais il s'imbrique parfaitement sur une aventure d'espionnage que ne renierait certes pas un Van Hamme, qui n'est plus aux manettes de cette série.
Aymond s'en sort très bien au scénario, avec un dessin vif et réaliste(la poursuite en voiture pages 41 à 44 est en la preuve)
Bref, enfin, un bon volume qui peut relancer l'intérêt de la série à mes yeux.
J'étais passé à côté de cet album à sa sortie. Il m'a fallu un passage en médiathèque pour le découvrir. Et bien je n'ai pas été déçu par cette aventure. Assez proche du style de dessin du remarquable "L'empire de l'Atome", j'ai rapidement été séduit par le style.
Le scénario n'est pas en reste non plus: en suivant la vie presque morne de Christian (enfin pas tout à fait car entre sa femme, sa maitresse, sa mère et sa tante, il de quoi faire....) bousculée par l'intrusion d'un d'extra-terrestre dans son existence,les auteurs nous entrainent dans un univers complétement farfelu (avec des inventions assez édifiantes)
Une histoire qui permet de nous évader, avec un style graphique particulier.
Un seul regret, cette bande dessinée se lit un peu trop vite.
Je suis un inconditionnel des Pin-Up. D'Aslan à Elvgren, en passant par l'album hommage de Nöe ( "Exposition"), je ne peux résister à l'achat de livres dédiés à cette forme raffinée de l'érotisme. D'ailleurs, je viens de découvrir un nouvel auteur, Sébastien Pernet, qui auto-édite un superbe livre dédié aux Pin-Up (j'en reparlerai plus tard). Je ne connaissais d'ailleurs Maly Siri que par sa participation aux ouvrages de Romain Hugault consacrés précisément aux...pin-up!
Avec cet album, l'auteure Maly Siri nous offre un art-book d'une qualité exceptionnelle, doté d'une iconographie à couper le souffle, mêlant à la fois des nouvelles illustrées très courtes, des publicités d'époques, des références à des affiches de cinéma sans aucune vulgarité aucune.
Amateurs de Bettie Page, de Jean Harlow, ou d'Hédy Lamarr , de Mae West , et de stars du burlesque des années 30 aux années 50, cet album est fait pour vous.
Préfacé par la styliste Chantal Thomass, cet album possède la particularité de soulever deux thèmes: au recto les "Good Girls" , très sensuelles (avec la merveilleuse Mirna Loy , l'excentrique Joséphine Baker ou encore la talentueuse Jacqueline Delubac -rappelez vous le film "Faisons un rêve" " de Sacha Guitry) , et au verso les "Bad Girls" (la partie que je préfère) où l'esprit de Dita Von Teese se retrouve.
Je ne peux que saluer le superbe travail d'illustration de l'auteur(e) qui nous présente là un album de qualité rare, à un prix très abordable.
Certainement, un des art-book de l'année à ne pas rater.
Superbe, sensuel, sexy....bref incontournable à mon avis.
Il fallait vraiment oser, faire de Martha Shoebebridge, docteur radiée de l'ordre des médecins, et n'apparaissant que sur quelques pages du désormais mythique "le jour du soleil noir" , et disparaissant au bout de quelques pages; une héroïne à part entière d'un spin off de XIII.
C'est vraiment un pari , mais un pari réussi par Wilson (plus connu sur l'univers de "la jeunesse de Blueberry" et de F. Giroud (scénariste de talent , par exemple pour la série innovante pour l"époque du "Décalogue")
Certes, F.Giroud s'est fortement inspiré des éléments (assez peu nombreux) que lui a laissé Van Hamme dans le désormais incontournable n°13 de la série historique XIII, mais il a su enrichir le personnage avec une aventure sentimentale avec le futur président William Shéridan, qui fait de l'album un véritable préquel au premier volume de XIII , "le jour du soleil noir".
Un très bel album aussi bien au niveau graphique( je suis d'ailleurs surpris de l'évolution du dessin de Wilson qui finit par coller à celui de de Wance en fin d'album), qu'au niveau scénaristique.
En tout cas , malgré les grosses ficelles scénaristiques pour se raccrocher à la série mère, j'ai adoré la lecture de cet opus, qui, à mon avis, rejoint, les meilleurs de la série dérivée "XIII Mystery"
A lire absolument pour les amateurs de XIII
Pourtant grand amateur de bandes dessinées dites pour adultes, je ne connaissais pas l'univers de Xavier Duvet. Avec l'achat de cet art book, cet oubli est réparé.
Cet imposant ouvrage de 224 pages reprend les principaux dessins de Xavier Duvet, présenté...par lui même. Des superbes pin up (en noir et blanc) aux sublimes créatures à l'aéro, façon bondage , en passant par des illustrations de Tee-shirts (camion, vedettes de cinéma, scènes indiennes), l'ensemble de la palette de Xavier Duvet est présente ici.
Certes , les scènes de fétichisme sont légions dans cet album, c'est d'ailleurs la marque de fabrique de cet auteur mais n'étant pas pourtant très fan des bd "bondage", j'ai apprécié cet art book élégant, où les commentaires de l'auteur restent pertinents.
Des illustrations de qualités, des crayonnés d'une grande beauté sont présentes , bref un livre que les amateurs de bandes dessinées érotiques se doivent d'acquérir (en outre, le tirage est limité à 2000 exemplaires).
Cet ouvrage, en tout cas, a réussi son but, me faire découvrir les bandes dessinés de Xavier Duvet ( notamment "le journal d'une soubrette" ou encore la série "Discipline" qu'il me tarde d'acheter.
Un auteur à découvrir.
Cela faisait des années que je n'avais lu de roman graphique américain, depuis "Habibi" de Craig Thompson, en fait.
Au vu des bonnes critiques lues ici ou là, je me rué chez mon libraire pour enfin découvrir ce nouvel avatar du mythe de Faust.
Et bien, je dois dire que j'ai dévoré ce pavé de près de 500 pages en deux jours.
L'histoire s'installe si bien que l'on en oublie le mythe de Faust, qui s'efface derrière des personnages bien campés et une ville de New York qui devient le personnage principal du roman.
Il n'y a pas que cela dans ce livre, on y trouve le marché de l'art, le besoin de reconnaissance de l'artiste, le mythe de Faust -que l'on finit par oublier- , une histoire d'amour, le fantastique, qui devient presque normal avec la narration soignée de McCloud.
L'auteur prend son temps pour nous dévoiler le (parfois, sale) caractère de David Smith et une galerie de personnages très typés.
Plus ma lecture progressait, plus je tournais les pages avec frénésie pour connaitre la fin, et quelle fin !!
Un très bel ouvrage que je relirai sans hésiter.
Après le très sombre mais réussi Blast, Manu Larcenet nous revient avec un récit noir, dur adapté du roman éponyme de Philippe Claudel.
Tout d'abord, en ouvrant cet ouvrage (judicieusement édité sous un format à l'italienne), j'ai eu une claque, une claque graphique. Quelle maîtrise du noir et blanc, quelle maîtrise de l'espace où les planches muettes sont toutes aussi , voire plus expressives, que les pages commentées par Brodeck.
Certaines pages sont difficiles à supporter: celles consacrées aux camps de concentration par exemple. Le dessin de Larcenet, encore plus réaliste que celui qu'il avait adopté sur Blast, font de ce premier volume le livre incontournable de cette année.
Le parti pris de l'auteur (peu de dialogues, un récit à la première personne, et des planches muettes) est si bien dosé que je n'ose pas, et c'est un comble, découvrir la suite rapidement en lisant le roman, de peur d'être déçu.
Une plongée très réussie dans les méandres de la noirceur humaine.
PS: l'éditeur aurait du prévoir un étui plus aisé à retirer !!!
Le premier volume pouvait apparaitre comme léger mais la conclusion de cette histoire est plus grave et sombre qu'on ne pouvait l'imaginer.
Sans en dévoiler les tenants et aboutissants de cette histoire d'amour presque impossible, je ne peux que saluer le ton adopté par Jim , qui signe là de superbes réparties, avec des dialogues qui font souvent mouches , dans cette histoire qui m'a touché à plus d'un titre.
"l'amour est trompé, fugitif ou coupable" écrivait Chateaubriand. Dans le second et dernier volume de cette série nous avons les 3 facettes de l'amour.
J'ai littéralement dévoré cet album, meilleur que le précédent, et qui à travers le personnage de Simon, nous offre une histoire d'amour assez inédite et qui finit.....sans spoiler........par retomber sur "ses pattes". LA boucle est bouclée au bout de ces 78 pages, qui se lisent comme on regarde un film.
Jim est vraiment l'auteur des quadras, qui sait par une phrase, un mot décrire le malaise d'un homme de cette génération. "Je suis plein de silence assourdissant d'aimer" disait Aragon. Ce vers pourrait être prêter à Simon envers Héléna, tant sa passion vers cette femme inaccessible le bouleverse.
Un très bel album, souligné par le trait de Lounis Chabane qui a su se rapprocher du style de Jim sur "Une nuit à Rome" par exemple.
Avec une couverture qui lorgne (volontairement ou non) vers Long John Silver , cet album a tout pour plaire à un public très large.
Xavier Dorison est en outre un habitué des succès publics (du "Troisième testament" à W.E.S.T, on ne compte plus ses bandes dessinées qui se vendent très bien)
Dorison nous propose içi une adaptation de l'Odyssée d'Homère en transposant l'action dans les débuts d'une jeune démocratie, les Etats Unis. En confiant le dessin à Eric Hérenguel (qui avait signé un formidable Lune d'argent sur Providence, les éditions Delcourt ont opéré un bon choix: un dessin réaliste, assez vif, qui offre des cadrages parfois saisissants, bref du très bon travail.
Pourtant, il manque quelque chose pour transformer ce premier opus en très bon album. A force de vouloir adapter l’œuvre d'Homère dans cette Amérique très hostile, Dorison se perd un peu dans la psychologie des personnages: le capitaine MC Hendricks est un peu froid voire distant, Mack, son fils,manque de caractère. En outre, même si l'idée de l'Achéron nous offre de belles planches, je ne suis guère convaincu par l'efficacité de ce navire en pleine nature.
Xavier Dorison, fidèle à ses vieux démons, ne peut s'empêcher d'intégrer à son récit une dose de fantastique, à travers cet ersatz de cyclope, qui donne du piment à cette aventure.
Bref, un album correct qui se lit avec plaisir mais qui, pour le moment, ne se hisse pas aux meilleurs albums de ce début d'année comme Undertaker, ou Buffalo Runner
Le western est à l'honneur cette année. Après le remarquable "Buffalo Runner" de Tiburce Oger, le "Sans pardon" d'Herman & fils (pas encore lu), voici que débarque Undertaker à grand renfort de plan marketing (avec un sticker annonçant la couleur :"le plus grand western depuis Blueberry"-diable!- et un dossier assez fourni dans le numéro de janvier de CaseMate).
Je suis habituellement fan du travail de Ralph Meyer (son "XIII mystery" et sa série IAN restent pour moi des références) et je ne compte plus les albums de Xavier Dorison que je possède.
Et bien là, la nouvelle alchimie des deux auteurs (après "Asgard") fonctionne à merveille.
J'ai bien aimé ce personnage de Jonas Crow, croque mort cynique,n'hésitant pas à inventer des lettres de Saint Paul.Les dialogues sont fort bien ciselés et les répliques font le plus souvent mouches.
N'en déplaisent à certains, j'ai trouvé le dessin de Meyer en parfaite adéquation avec l'ambiance.J'ai juste tiqué sur le passage du corbillard sur le pont en bois assez fragile, sinon il n'y a pas d'incohérence dans le scénario, ou alors elles ne m'ont pas sauté aux yeux, tant j'étais pris par l'histoire.
Un bon western avec un scénario original(je prendrai sans doute la version en n&b), album que je recommande vivement.
J'avoue avoir hésité pendant un moment pour acheter ce one shot.
Les bandes dessinées muettes de qualité étant assez rares sur le marché, (la dernière en date étant "là où vont nos pères") la tentation était grande pour moi d'en faire l'impasse.
Pourtant devant les articles dithyrambiques sur cet album, je me suis finalement décidé à l’acquérir, avant même qu'il n'obtienne le prix de la Fnac.
Il faut tout de même reconnaitre que le scénario de Lupano, scénariste de renom, reconnu depuis quelques années , ne souffre d'aucun défaut dans ce one shot qui oscille entre humour et tendresse.C'est limpide, fluide (pour un album intitulé "un océan d'amour', il n'en fallait pas moins), et surtout très drôle.
On passe de la Bretagne à Cuba en quelques pages, sans se rendre compte des multiples rebondissements qui ponctuent cet ouvrage de plus de 220 pages.
Et que dire du dessin de Panaccione qui illustre parfaitement l'histoire de ce pauvre pécheur, empêtré dans ses filets et naufrages.
C'est beau, émouvant le plus souvent, mais surtout très touchant pour le lecteur que je suis.
Une réussite totale, une de plus pour Lupano.
Cela faisait un moment que je tournais autour de ce livre.
Sans doute à cause de sa parenté graphique avec les albums de Guy Delisle (que j'adore) ou encore ceux de Marjane Satrapi, que j'avais découvert il y a quelques années.
Ce n'est pourtant pas son récent prix à Angoulême qui m'a fait penché vers l'achat de cet album. En effet, son précédent prix pour "Pascal Brutal" m'avait laissé de marbre à l'époque. Et, je l'avoue, c'est la première fois que je lis un album de cet auteur.
Avec, ce premier album retraçant son enfance, j'ai adoré ce que je retrouve chez Delisle: dépaysement, décalage, et surtout ici (pour ceux qui comme moi ont le même âge que Riad Sattouf) une autre idée des années 80 , très loin du mode de vie occidental que l'on connaissait.
Avec ce premier opus, Riad Sattouf nous offre une vision assez pessimiste d'un monde arabe tourné vers le despotisme de Kadhafi, en Lybie, ou d'Hafez Al-Assad en Syrie, despotisme appelé à être renversé d'après son père, visionnaire des printemps arabes , avant l'heure.
Outre, cet aspect, Riad Sattouf nous enseigne , avec une facilité déconcertante, les différences entre sunnites et chiites, qui encore de nos jours, bouleverse l'équilibre du monde arabe.
Choc des cultures, entre orient et occident, choc des civilisations entre Bretagne et Lybie (et Syrie), cet ouvrage est vraiment remarquable, et je serai au rendez-vous, sans hésitation, pour le second volume.
Un prix amplement mérité à Angoulême pour cette année 2015.
J'ai découvert cet auteur avec le fantastique triptyque de "l'auberge au bout du monde",il y a quelques années, puis avec le lumineux mais néanmoins inachevé "Ewen" et ensuite "Canoë Bay" .
Avec cet album, Tiburce Oger, seul aux commandes, nous livre là une histoire formidable qui revisite toute l"épopée du far-west .Le scénario oscille sans cesse entre le film "little bi g man" (avec une narration assez proche d'un vieillard qui se confie) et "Buffalo Bill", véritable mythe américain.
Les premières pages de l'album donnent le ton à l'histoire, une histoire sans pitié et cruelle, comme celle de la conquête de l'Ouest, rapidement évoquée ici sous le prétexte de découvrir la vie d'Edmun Fisher. J'ai adoré la période avec le marquis de Morès, qui nous ramène à notre histoire à travers Pétain ou Maurras.
Ayant acheté l'album sous la format du tirage de luxe, grand format, je suis resté scotché par la beauté des planches. Les pleines pages sont formidables et les dessins, couleurs, et mouvements sont remarquables.Avant de me lancer littéralement dans la lecture de l'album, j'ai longuement feuilleté les pages pour y admirer le dessin élancé, les cadrages audacieux, et les couleurs de Tiburce Oger.
Je ne regrette pas ,au contraire, le choix vers le grand format qui offre à cette histoire l'espace qu'elle mérite.
Le western est à l'honneur en ce début d'année 2015 ,avec Hermann qui revient à ses classiques avec "Sans Pardon"(avec la complicité d'Yves H.) ou encore avec Ralph Meyer & Xavier Dorison qui rivalisent d'imagination pour rejoindre Giraud & Charlier sur "Blueberry".
Un très bon album que je recommande.
Après "little tulip " , je continue d'explorer l'univers de Boucq et Charyn, avec" Bouche du diable" , et j'ai été agréablement surpris.
Même si j'ai une préférence sur la première partie (l'apprentissage en URSS), cet album qui mêle espionnage et chamanisme (parfois, j'avais l'impression de lire du Jodo !)m'a conquis. Très bon dessin (Boucq n'a pas son pareil pour illustrer les bas fonds de New York, et malgré un scénario assez déroutant (on ne connait pas trop la mission assignée à Youri, et la fin, même si elle est belle, reste assez énigmatique, sans oublier les deus machina assez faciles comme l'apparition de l'indien dans les égouts), j'ai passé un très bon moment de lecture.
Je le relirai sans aucun doute dans quelques temps.
Au fil de la découverte de ses albums, je fini par apprécier le trait tant particulier de Boucq.
Malgré l'insistance de mon libraire, je n'avais pas acheté "little Tulip", sans doute en raison du dessin de Boucq, auteur qui, mis à part la remarquable série "Bouncer", ne me tente guère.
Il aura fallu que le père noël dépose cet album sous le sapin pour que je le lise.
Et bien, je dois dire que cela fut une divine surprise à la lecture de l'histoire de Paul/Pavel, enfant élevé dans les geôles staliniennes.
L'histoire, dès les premières pages, nous transporte, et, malgré de nombreux flash-back ,l'ensemble du scénario de Charyn reste parfaitement fluide.
La reconstitution des Goulags de l'ère Stalinienne est saisissante de vérité (je me suis ,en outre, lancé dans la lecture de "l'archipel du Goulag" de Soljenistsyne) et nous offre des passages très durs à lire.
L'équilibre entre l'enquête "américaine" et la période soviétique est très bien dosée.
Seul ombre au tableau, la conclusion qui repose sur une dose de fantastique, qui nuit un peu au récit. Mais tant pis !
L'histoire est cruelle, presque criante de vérité, et très bien illustrée par un François Boucq, dont je découvre pour la première fois une œuvre autre que "Bouncer".
Un très bon moment de lecture.
Les amateurs de "Blake et Mortimer" ne peuvent passer à côté de cet ouvrage récent qui, avec un tirage limité et numéroté à 2999 exemplaires, devient difficile à trouver.
Ce livre réunit nombre de croquis, dessins, esquisses, planches en noir et blanc, et essais de couvertures réalisés par celui que l'on finissait par surnommer "le maître des Bois des pauvres, Edgar P. Jacobs.
Certes, les collectionneurs comme moi de tout ce qui touche "Blake et Mortimer" retrouveront dans ce recueil , certains dessins déjà reproduits dans "La Marque Jaune", "S.O.S. météores" , et "l’Énigme de l'Atlantide" réédités depuis 2012 dans l'excellente collection "une Histoire du journal Tintin" . D'ailleurs, les textes sont de Daniel Couvreur dans "329 dessins" et dans les fac- similé de Blake et Mortimer.
Mais, le fait d'avoir dans un seul livre de 300 pages, une partie du patrimoine de Jacobs, est simplement jubilatoire.
On peut voire on doit compléter cette lecture par l'autobiographie de Jacobs "Un opéra de papier" ou encore par "Edgar P.Jacobs, le baryton du 9e art"de JM Guyard (où de superbes crayons sur calque de planches sont reproduits), ou enfin par "le monde de Edgar P.Jacobs" de Claude le Gallo (où story board, croquis, et couvertures du journal Tintin sont présents).
L'ouvrage couvre évidemment l'ensemble des albums de Jacobs, du "Secret de l'Espadon" aux "Trois formules du Professeur Sato", avec une partie importante consacrée à "l’Énigme de l'Atlantide".
En effet, de nombreuses planches et d'originaux ont été égarés, volés, ou oubliés sur des photocopieurs comme le raconte Ludovic Gombert dans "Entretiens avec Philippe Biermé, dans les secrets d'Edgar P. Jacobs" .
Il s'agit donc d'un magnifique ouvrage , sans doute réservé aux collectionneurs, ouvrage dont vous pouvez admirer chaque page prise au hasard.
Admirable !
Seulement édité à 1000 exemplaires, cet ouvrage de 72 pages m'a été chaudement recommandé par mon libraire.
Bien lui en a pris car cette histoire d'Abel, agriculteur malgré lui, tient à la fois de la tragédie, du comique et de la poésie.
Cette chronique sociale peut parfois faire songer à l'univers de Simon Hureau ou encore de celui d'Etienne Davodeau mais Lisa Belvent apporte dans son scénario une touche de réalisme du quotidien qui touche le lecteur (les courses, le café, les contraintes de l'agriculteur...), le tout appuyé par un superbe dessin de Bruno Duhamel qui restitue avec talent des situations le plus souvent cocasses (le running gag du chien par exemple).
Mais cela n'est pas tout, Duhamel nous offre des scènes champêtres de toute beauté.
Un livre drôle, émouvant et surtout formidablement bien construit qui aurait pu prendre comme sous-titre, ce vers de Giraudoux:
"Veux-tu connaitre le monde?
ferme les yeux , Rosemonde"
Après le très décevant "l'onde Septimus",signé Dufaux et Antoine Aubin, nous retrouvons nos deux héros sous la plume d'André Juillard, avec un scénario d' Yves Sente, qui signe là un de ses meilleurs sur cette série.
Avec cette préquelle au mythique "Le Secret de l'Espadon", Yves Sente s'offre le luxe de nous apporter des réponses aux questions que l'on pouvait légitimement se poser à la lecture du premier diptyque (pour les premières éditions) des aventures de Blake et Mortimer (Comment Olrik et Blake se sont-ils connus, comment né l'Espadon, l'histoire de la base secrète de Scaw-Fell et de celle située dans le détroit d'Ormuz).
Yves Sente sait également utiliser les personnages que l'on retrouvera dans "le secret de l'Espadon". Outre ce traître d'Olrik, on y croise l'amiral Gray, le mystérieux Hasso qui fera la couverture du numéro 2 du journal "Tintin" du 3 octobre 1946, et on apprend pourquoi Blake et Mortimer logent au 99bis Parke Lane à Londres.
Il se sert également efficacement d'autres albums (entre autres "le serment des 5 lords") pour expliquer les choix de Francis Blake ou encore son curriculum vitae , tel que Jacobs l'a rédigé dans son ouvrage autobiographiqie, "Un opéra de papier" : "il effectue la première partie de sa carrière dans la RAF, puis...à bord de "l'Intrepid" . C'est à ce moment qu'il est détaché par la "Section spéciale" de l'Admiratly à Scaw-Fell....")
Cette histoire s'apparente plus à une histoire d'espionnage, dans la droite ligne de "la machination Voronov" ou de"l'affaire Francis Blake" qu'aux références fantastiques développés à la fois par Jacobs ("la marque jaune"), Van Hamme ("l'étrange rendez-vous) mais aussi Yves Sente ("les sarcophages du 6ème continent").
En outre, le capitaine Francis Blake, prend pour une fois, le dessus sur le professeur Mortimer tout au long de cette aventure.
Avec André Juillard au dessin, pas de surprises. Il nous offre, dès le début du récit de belles scènes de combat aérien et même si je trouve le trait d'Antoine Aubin plus proche de celui d'Edgar.P. Jacobs, André Juillard nous présente des planches parfaites, que je vous conseille de découvrir dans l'édition du format dit "à l'italienne", qui sont de toute beauté. Je déplore juste la couverture assez "faible" de l'édition courante.
Voici, certainement un des meilleurs albums de reprise de la série, avec "l'Etrange rendez-vous" ou encore ""la Machination Voronov".
Je ne suis guère féru des aventures deTif et Tondu, d'ailleurs mes souvenirs de lecture remontent à mon enfance, lorsque je lisais la revue "Spirou".
Pourtant, devant les bonnes critiques lues ici ou là, je me suis plongé dans le premier volume de "Choc".
Et là, quelle bonne surprise!
Avec ce spin off, nous sommes très loin de l'univers de la série mère. Le dessin d' Eric Maltaite,fils de Will, même s'il relève du franco-belge, est assez éloigné de l'école de Marcinelle. Le scénario,(signé Colman) lui, est très sombre, avec un aspect assez sanglant parfois, ce qui me fait penser que cette bande dessinée est destinée plus à public adulte qu'à un public adolescent.
L'intrigue est fort bien menée, avec un équilibre entre les flashes- back et l'opération commando de Choc, le tout sous un format inhabituel de 88 pages, qui a le mérite d'être souligné dans la production actuelle.
Bref une très bonne surprise pour moi.
Je serai au rendez-vous pour la sortie du tome 2
Après le très réussi "Voyage aux îles de la Désolation", Emmanuel Lepage nous embarque, une fois de plus dans une magnifique aventure polaire, en compagnie de son frère, François, qui nous offre dans cet album des photographies, parfois en pleine page, de toute beauté.
C'est un voyage au bout du monde qui vous attend,avec des paysages dignes d'un paysage lunaire.
Avec son précédent périple, nous avions pris l'habitude des scènes maritimes mais içi, dans la seconde partie du livre, Emmanuel Lepage nous fait découvrir un monde complétement nouveau pour moi, l’Antarctique.
Fort bien agrémenté de l'histoire des découvreurs du 6ème continent (avec notamment les expéditions rivales et extraordinaires se Scott et d'Amundsen de 1912, celle de Charcot ou encore la formidable histoire de d'Irlandais Ernest Shackeleton,en 1914,) cet album n'est pas seulement un récit de voyage mais aussi un très beau livre d'histoire, un véritable hommage à ces aventuriers du Pôle, le plus souvent méconnus.
J'ai dévoré cet album, suivi avec passion les espoirs et déboires des François et d'Emmanuel Lepage, leurs joies et leurs peines.
Un livre que, comme les précédents livres d'Emmanuel Lepage consacrés aux Terres Australes et Antarctiques Françaises ,ou à Tchernobyl, je relirai avec plaisir à chaque fois tant l'histoire est prenante et les dessins d'une incroyable beauté.
A la lecture des planches, on ressent aussi le froid polaire, le vent mais aussi la chaleur humaine. Les photographies de François Lepage, loin de se substituer au dessin de son frère, apportent une respiration, un souffle, parfois une surprise à cette aventure.
L'album est complété par un dossier extrêmement enrichissant, et cette fois-ci composé intégralement de photographies.
Plongez dans cette aventure humaine.
Vous ne le regretterez pas.
Excellent album.
Avouons le tout de suite, Fabien Nury nous a concocté un scénario plus que réussi à partir des nouvelles de Jack London, auteur que l'on connait beaucoup plus par son intérêt pour les grands froids que par son tempérament d'aventurier sous le soleil.
Il faut dire qu'à la lecture de cette bande dessinée, l'histoire m'a immédiatement replongé dans les meilleurs films "maritimes" Hollywood, des "Contrebandiers de Moonflit" à "la perle noire", que l'on découvrait dans la désormais mythique "Dernière Séance"
Même le dessin d'Eric Henninot conserve un aspect assez retro qui peut faire songer à celui de William Vance (avec " Bruce J. Hawker"), et dans un premier temps, les couleurs employées m'ont un peu rebutées; à tel point qu'une version en noir& blanc m'aurait suffit à mes yeux.
Et pourtant, avec les pages consacrées à la tempête, cet album est d'une beauté incroyable.
Amateurs d'aventures , embarquez vite à bord du vaisseau "Wonder", vous ne regretterez pas votre voyage, même s'il sera évidement mouvementé.
Un des meilleurs albums de cette rentrée 2014, sans aucun doute.
A la sortie de cet album, je n'avais pas été attiré par l'histoire.
Il a fallu que je l'emprunte à la médiathèque pour m'en faire enfin une idée.
J'avoue que le dessin de Vrancken ne m'a guère laissé indifférent, au contraire certaines planches voire certains découpages assez variés m'ont vraiment bluffés.
Par contre, je n'ai pas du tout adhéré au scénario de Desberg, qui par le passé nous avait habitué à mieux (le premier cycle de Black Op ou encore le dernier volume de Le Scorpion étaient d'un niveau autre)
Comme certains j'ai trouvé assez lourd la répétition introspective sur la transformation de Harmond Elllonder en H.Ell. Cela devient lassant au fil de la lecture.
Et puis le personnage du questeur n'est pas très original.
On le retrouve sous les traits de Conrad de Marbourg dans Le Troisième Testament ou encore de Guillaume de Baskerville dans le roman "Au nom de la Rose"
Ce premier volume est assez mal équilibré, entre une enquête qui oscille entre la réalité et le fantastique et le fil rouge de la série (comment le désormais H.Ell en est arrivé à son statut de questeur, véritable banni dans ses propres terres)
Bref , j'en attendais mieux d'une telle collaboration.
Depuis "le dernier envol", je n'ai pas raté un seul album de Romain Hugault, tant son style me ravit.J'ai même acheté les 3 volumes des "pin up wings"
Avec cette nouvelle aventure, on en prend,encore une fois, plein les yeux. Les scènes d'aviation sont de toute beauté, et Romain Hugault sait aussi parfaitement dessiner les femmes, notamment Angela Mc Cloud, Woman Airforce Service Pilot.
Cependant,je n'ai pas retrouvé le souffle du "Grand Duc", fruit d'une précédente collaboration entre Yann et Hugault.
A vrai dire j'ai trouvé le scénario assez plat et sans surprise, avec des personnages très stéréotypés.
Sans le dessin de Hugault,je n'aurai sans doute pas acheté cet album.
Une petite déception donc.
J'avais adoré les deux opus signés Jim.
Et là, avec cet album, Jim prolonge le plaisir que j'avais eu à la lecture de cette aventure.
Composé de deux parties, une consacrée aux entretiens, et l'autre aux illustrations, cet album est pour moi un must pour les amateurs d' Une nuit à Rome
Même pour ceux qui, comme moi, avaient acheté les versions "dos toilés" de ce diptyque (avec pas mal de bonus), ce livre n'est pas redondant.
Les entretiens menés par Aurélien Ducoudray sont très intéressants et les commentaires de Jim, notamment sur "l'étreinte interdite" sont très pertinents.
Reste LA partie d'illustrations de ce livre qui est d'une grande beauté. Les planches et crayonnés sont magnifiques et apportent à ce diptyque une plus value non négligeable.
Avec cet album, les éditions Bamboo frappent fort, avec un art-book très abordable au niveau prix et d'une très grande qualité graphique.
J'en conseille évidemment l'achat et la lecture pour les inconditionnels de Jim, que je suis personnellement depuis "Petites éclipses ".
Certes j'avais mis du temps à acquérir le premier volume de cette série mais je m'étais régalé à la lecture.
Pour la sortie du tome 2, je me suis littéralement précipité de l'acheter. Mais j'avoue que, comme certains, j'ai trouvé qu'une fois passé la bonne surprise du premier volume,cet opus n'en avait pas la fraicheur.
Si certaines situations m'ont fait sourire ici(le running gag de la baguette de pain), les auteurs n'atteignent pas le niveau du volume précédent.
En entrecoupant trop d'intrigues (la recherche d'un amour de jeunesse, la visite de l'île de la Tordue,le projet de Mimile...), Lupano casse un peu le rythme de la lecture.
Dommage, mais la barre était plaçée bien haut.
Cela reste tout de même une lecture plaisante.
Je n'avais pas acheté cet album car le dessin de Babouche ne m'attirait guère avec style trop proche du "manga", à mon goût.
Quelle erreur,j'avais fait !
A l'occasion d'un passage à la médiathèque, je suis tombé sur cet opus et je l'ai littéralement lu d'une traite, tant cette aventure co-signée par Dorison & Herzet m'a bluffée. Je m'étais pourtant juré de ne plus lire de bande dessinée sur la période 14/18, vu l'overdose de sorties sur ce sujet depuis un moment.
En suivant les mésaventures de cette section de soldats, j'en oublie mes a priori, c'est-à-dire le dessin. Au fil des pages, je me suis mis à apprécier les planches de Cédric Babouche, ainsi que les couleurs employées.
Une bonne histoire sur les stupides et inutiles assauts de la période Nivelle, avant qu'il ne soit remplacé par le Général Pétain.
C'est intelligent, avec une galerie de personnages (du sergent Sabiane au lieutenant Katz)qui sont fort bien campé, le tout sans oublié la violence de la guerre.
Depuis quelques années, Jim nous a habitué à ses bandes dessinées basées sur les rapports amoureux, ou plutôt sur la recherche des amours perdues. Avec notamment le très remarqué "Une nuit à Rome" où Jim abordait une crise de la quarantaine assez réaliste.
Avec "Héléna", on change de registre mais pas de thème.
Jim traite toujours des amours contrariées,peut-être pas à la quarantaine mais plutôt vers la trentaine.
Ici, Simon aime Héléna, de façon secrète voire discrète au début, puis cela prend de telles proportions , qu'après l'avoir revue il va ....oui , il va quoi?
Comment un homme décide, à la vue, d'une amourette de jeunesse, de bouleverser sa vie?
Telle est la réponse que va essayer de nous livrer Jim.
C'est un album élégant (j'ai choisi de le lire dans la version TL) que nous offre les éditions Bamboo, le tout servi par un dessin très réussi de Lounis Chabane, qui, comme les précédents dessinateurs des scénarii de Jim, se glisse parfaitement dans l'univers du scénariste.
Certains peuvent reprocher à Jim de présenter une nouvelle fois la même histoire, mais pour ma part, j'y vois, ici, une approche différente des rapports amoureux dans cette histoire de Simon, payant Héléna, trois heures par semaine pour, oh non vivre une histoire sexuelle, mais pour passer seulement un moment d'échange...mais jusqu'au cet échange ira-t-il.?
Réponse dans le prochain volume que j'attends avec, non pas avec impatience, mais avec plaisir.
Avec une telle couverture,on pourrait s'attendre à découvrir des scènes osées.
Que nenni!
Ce premier opus est très(trop) sage. Même le dessin de Terry Dodson (à qui l'on doit l'inégal "Songes")est tout en retenu. Pas de scènes de sexe à l'horizon (juste par ellipse), ni une pointe d'érotisme. Déception, direz-vous?
Et bien, non. J'ai passé un agréable moment de lecture.
Le scénario de Xavier Dorison, que l'on ne présente plus, tient bien la route, même pour moi qui n'adhère pas du tout aux supers héros.
Je dois dire que cet épisode de la guerre froide est assez original: Véra, des forces spéciales soviétique, doit se faire passer pour "un super héros" américain pour conquérir le cœur des Yankees.
Beaucoup d'humour, un dessin soigné ...bref je suis partant pour le tome 2.
Après le très réussi "la mort de Staline" Fabien Nury & Thierry Robin nous reviennent avec "Mort au Tsar", véritable chronique d'une mort annoncée du Grand Duc Sergueï Alexandrovitch, gouverneur général de Moscou et accessoirement oncle du Tsar Nicolas II, en 1905.
Fort bien documenté,on entre dans l'intimité des Romanov et on suit avec avidité l'instant fatal.
Dans une Russie où les prémisses de la révolution d'octobre se font sentir, Fabien Nury nous propose là un récit haletant, surprenant (les lettres de menaces de mort, par exemple, sont d'une grande courtoisie) et réussi presque à rendre le Grand Duc sympathique.
Le style de Thierry Robin colle parfaitement à l'histoire, avec des doubles pages saisissantes sur l'armée tirant sur la foule.
Proposé sous la forme d'un diptyque, cet album peut toutefois se lire comme un one shot. (le second volume sera, je crois, la même histoire sous l'angle des scélérats - terme regroupant les anarchistes et les révolutionnaires- chez les Romanov).
Un très bon album pour débuter cette rentrée.
Les éditions Futuropolis avaient encore frappé très fort avec ce livre. J'ai tout de suite été séduit par les dessins à l'aquarelle de Benjamin Flao. Il est aussi à l'aise pour illustrer le Paris de la fin du XIXème que la ville d'Aden, accablée par la chaleur. (C’est d'ailleurs là pour moi ses plus belles pages de l'album)
Oscillant entre histoire vraie et romanesque, cette aventure vous tient en haleine jusqu'au bout des 108 pages où nous suivons Adrien, poète raté, de Paris à Aden. Certains partent à la recherche du temps perdu, mais lui, plus modestement, a décidé de seulement partir à la recherche de Rimbaud. On y croise évidemment la soeur de Rimbaud, Isabelle, qui à la mort de son frère "allait désormais veiller au grain de manière tatillonne et intransigeante... et opposer, au cours des années suivantes, une résistance déterminée à tous ceux qui se montraient désireux d'écrire sur le poète ou de publier des éléments de son oeuvre", comme l'écrivait justement Jean Jacques Lefrère dans son remarquable et, à ce jour inégalé, " Arthur Rimbaud "(Fayard , 2001), ouvrage cité dans le très bon dossier constitué en fin d'album.
Mais on croise aussi Verlaine, évidemment, qui apparaît également dans les scènes oniriques sous les traits d'un corbeau. Car malgré le caractère réaliste de cette aventure, Christophe Dabitch a glissé dans le scénario certains passages, qui certes m'ont véritablement surpris la première fois (Baju en crapaud, Duplessy en cygne et Verlaine en vieil oiseau) mais qui deviennent amusants à chaque apparition pour notre pauvre Adrien, malchanceux avec les transports en commun !
En voulant partir à la recherche de Rimbaud, Adrien n'est-il véritablement pas parti à la recherche de lui-même ?
Un très bon album à découvrir.
Hasard de mes lectures, après "Madame Livingstone", me voici replongé au cœur du Congo Belge, mais cette fois –ci en 1929 , avec "Tourne-disque", surnom donné à un employé de riches colons belges, chargé uniquement de tourner les disques .
J’ai retrouvé toute l’émotion que sait dégager Zidrou dans cette bande dessinée, avec comme point d’orgue la scène où EugèneYsaÿe, célèbre musicien, joue du violon au fin fonds de la savane, scène qui me rappelle la fameuse séquence de "Out of Africa" où Robert Redford fait jouer sur un gramophone, de la musique classique dans la savane africaine.
Le dessin épuré de Raphaël Beuchot renforce cette amitié naissante entre le violoniste et le domestique qui, au fil de son séjour, se révèle un mélomane très sensible.
Entrecoupés de scènes oniriques, Zidrou n’oublie pas de décrire au fil des pages, l’insouciance des colons sur le monde qui les entoure (la réflexion sur la crise de 29 est édifiante) et sur leur propre univers (la suprématie des colons et le sort indifférent des autochtones).
Zidrou conclut cette aventure avec émotion.
Un regard sans concession mais très tendre sur un certain passé colonialiste de la Belgique, passé très prisé par la bande dessinée depuis quelque temps.
Vous en avez assez des commémorations de la guerre de 1914 ?
Et bien lisez Madame Livingstone de Barly- Barruti et de Christophe Cassiau- Haurie, vous découvrirez un aspect méconnu de la grande guerre, celle qui se déroulait au Congo Belge.
Certes, ce n’est pas la première fois que la bande dessinée aborde la guerre de 14 sous d’autres cieux que celui de la Somme (on se souvient de "Papeete 1914" de Sébastien Morice et de Didier Quella-Guyot , ou encore "la grippe coloniale" d’Appolo et d’Huo Chao Si- sur l’après guerre dans l’Ile de la Réunion) mais là nous sommes plongés dans la région des grands lacs où l’unique mission des hommes de l’armée royale belge est de couler un cuirassé allemand (lisez le dossier en fin d’album, et vous découvrirez l’étonnant destin de ce navire de guerre.)
Sur une idée d'Appolo (tiens, tiens, le revoilà !), ce récit nous retrace l’histoire d’un aviateur, Gaston Mercier, pris entre son engagement militaire et son amitié pour le fameux « Madame Livingstone », son fixeur, comme on dit dans l’armée, métis de surcroit et se disant fils du grand explorateur.
Entre absurdité de cette guerre entre troupes coloniales, humanisme, et bravoure militaire se glisse une amitié profonde entre ces deux personnages ; parfaitement mis en image par Barly Baruti; le tout avec des paysages du Tanganyika.
Malgré une édition dans un format plus réduit que les albums Glénat habituels, la force du dessin reste puissante. Même dans les scènes nocturnes, le dessin est précis, parfaitement maitrisé et d’une grande beauté. Quelques pleines pages viennent renforcer, pour ceux qui en doutaient encore , le talent du dessinateur.
Cet album mérite donc toute votre attention, tant par le thème retenu, que par le dessin ,qui pour ma part, m’a littéralement bluffé.
Une véritable bouffée d’air frais dans une période estivale de grand calme éditorial.
En 2008, les éditions Delcourt avaient l'audace de relancer la bd érotique,avec "Premières fois"superbe album où des auteurs comme Pedrosa,Alfred ou Vatine nous livraient des histoires courtes mais osées.
Quelques années plus tard, Ovidie, ancienne star du porno (auteur de quelques livres comme "osez découvrir le point G" ou d'un"porno manifesto" qu'il faut vraiment lire) nous livre, toujours chez Delcourt quelques histoires courtes illustrées par Jérôme D'Aviau.
Amateur de bd dites" pour adultes", j'ai apprécié le trait de Jérôme d'Aviau, qui malgré certaines scènes très hot, ne sombre jamais dans la vulgarité. Nous sommes ici très loin des bandes dessinées d'Ardem , de Bruce Morgan, voire de Noé.
Pourtant, comme dans "Franche amitié virile", les scènes sont très explicites mais dans "Sexting" , l'humour reste présent, tout comme dans "Coincée" , avec une "morale" assez drôle.
Un album à lire en couple tant les histoires racontées, diverses et variées , peuvent susciter quelques discussions intéressantes....
Un album croustillant,et bien réalisé
Très classique, aussi bien sur le fond que sur la forme.
Le dessin de S.Vallée s'inscrit parfaitement dans la droite ligne de la série mère.
En évoquant ici un épisode de la vie de Betty Barnowsky, Callède a peut-être manqué un peu d'originalité. Nous avons le droit à beaucoup de scènes d'actions,dans la jungle, en compagnie des derniers Spads, le tout sans d'humour.
Cela se laisse lire mais cet opus n'est pas le meilleur de la série.
Très peu de surprises, en fait dans cette histoire.
Une aventure formatée qui n'apporte pas grand chose sur les personnages de la série mère.
Les fans de XIII, comme moi, achèteront évidemment cet album, par habitude.
C'est une bande dessinée très étonnante que nous offrent Ruppert et Mulot.. Autant, je n'avais guère accroché à "La grande Odalisque", autant cet album m'a séduit.
Les dialogues sont savoureux, souvent crus mais le dessin reste très soft .
Le sexe et l'amour sont les principaux sujets du livre. On y trouve un club échangiste, on y parle masturbation, éjaculation, rencontre sur le web, mais le dessin ne fait que suggérer voire imaginer ces scènes.
D'ailleurs ces pages de métaphores (souvent des pages pleines)sont superbes.
Les couleurs chaudes employées viennent d'ailleurs adoucir les propos "hots" échangés par Sarah et JH.
Cette histoire d'amour (ou de cul, plutôt) moderne est bien construite et surtout repose sur un concept très original.
Une bande dessinée à lire et surtout à relire.
Un petit Ovni , mais qui peut effectivement dérouter certains, dans les sorties de ce semestre.
Je connaissais pas du tout Guillaume Bianco et c'est presque par hasard que je suis tombé sur son carnet sobrement intitulé "Les seins" ("édition Delcourt, collection Shampoing")
Intrigué par le titre et très intéressé par le sujet (je possède d'ailleurs pas mal d'ouvrages dédiés à ces superbes attributs féminins, j'en ai d'ailleurs peut-être parlé ici ou là), je me suis rué vers sa lecture.
Et je me suis beaucoup amusé et j'ai vraiment ri aux déboires de Guillaume Bianco. Ses souvenirs sont très drôles, sentent le plus souvent le vécu -on l'aimerait bien en tout cas-.
Avec ces carnets, on est certes bien loin de la bd pour adultes et Guillaume Bianco évoque sur un ton très humoristique ses rapports avec la poitrine, le plus souvent opulente de la gente féminine depuis sa plus tendre enfance, le tout entrecoupé d'intervention assez cassante d'un certain Lewis Trondheim, directeur de collection de je ne sais plus quel éditeur....
Amusant, sans prétention aucune mais d'une lecture très divertissante, je manquerai à tout mes devoirs si je ne vous conseillerai pas ce petit ouvrage.
Il aura fallu 14 ans à Mathieu Lauffray pour venir au terme de cette série, Prophet, débutée en 2000.
Quatorze années de péripéties, de changement d'éditeur (on passe des Humanoïdes Associés à Soleil pour le tome 4), de changement de scénariste (Xavier Dorison jette l'éponge à la fin du tome 1) et d'une autre série en chantier ("Long John Silver") qui connait un succès critique et public amplement mérité.
Bref ces quatorze années s'achèvent enfin avec ce quatrième volume "De Profondis" qui conclue avec talent cette histoire apocalyptique.
Avec ce dernier volume, les éditions Soleil ont réédité l'ensemble des 3 premiers volumes, en corrigeant les anomalies chronologiques présentes dans les éditions originales où Lauffray s'emmêlait les pinceaux entre 2001 et 2006; il est d'ailleurs délicieux de constater que Lauffray, même dans le dernier volume, commet encore cet impair lors de la remise des prix (planche 26)alors que la scène se déroule en 2006, le prix est daté de 2001 !
Néanmoins, j'ai été enchanté de suivre la fin des aventures de Jack Stanton, véritable détonateur de l'Apocalypse.
J'ai été assez surpris que cette conclusion trouve son terme dans un album plus intime,plus réaliste où contrairement aux autres, les scènes "titanesques" sont moins nombreuses.
A noter que j'ai lu ce dernier tome dans sa version grand format et en noir et blanc qui donne un cachet particulier à ce final.
La fin n'est peut-être pas à la hauteur de ce que certains attendaient mais au moins le lecteur n'aura pas une série inachevée dans sa bibliothèque.
Au niveau des dessins, même si Lauffray a fait appel à Eric Henninot et Patrick Bion pour l'aider, je suis toujours aussi bluffé par la qualité des planches, qui ressort encore plus en n&b (c'est la raion pour laquelle j'avais déjà craqué pour la version n&b du tome 3)
Pour ceux qui ont apprécié par exemple "Sanctuaire" de Christophe Bec, cette série est faite pour vous.
Avec Rouge comme la neige , Christian de Metter nous offre un véritable polar digne des meilleurs auteurs du genre, sur fonds d'histoire indienne (avec l'évocation de la bataille de Wounded Knee). En situant l'action en hiver 1896, dans le Colorado, le dessinateur de Metter, cette fois ci, se permet le luxe de livrer aux amateurs de Western un ouvrage magnifique. Entre le crayonné (surtout pour les flash-back) et le dessin,les planches sont d'une beauté incroyables. On ressent à la fois la magie des grands espaces et le désespoir de Mme Mackinley, partie à la recherche de sa fille Abby, enlevée dans de mystérieuses circonstances.
Mais ce qui fait la force de cette histoire, ce sont les rebondissements riches et nombreux qui font de ce one shot un ouvrage remarquable.
En outre, cette histoire est fort bien construite avec un scénario parfaitement huilé: la dernière partie "6 ans plus tôt" renvoie aux premières pages de l'album (page 11, notamment, avec l'apparition d'un personnage qui pourrait paraitre insignifiant)
Enfin, le titre choisi "Rouge comme la neige" reflète parfaitement l'ambiance de l'album aux planches monochromes, sauf lorsque le sang coule (où le rouge ressort des planches).
Un excellent album qui mérite d'être lu mais aussi relu tant l'album est riche sur de nombreux points. A noter, que cet ouvrage est présenté sur 110 pages, dans un grand format, et sur un papier de qualité.
Bref du bel ouvrage.
Avec "Shutter Island", Christian de Metter signe là son meilleur album, à mon avis.
J'avoue avoir mis du temps à acquérir ce volume.
A cause peut-être de Lupano himself, sur lequel mon avis est toujours très partagé : selon moi, il publie du très bon comme "L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu" mais aussi, du moins réussi comme "L'Assassin qu'elle mérite".
Et là il a fallu attendre de lire les critiques dithyrambiques ici ou là pour enfin me lancer dans la lecture.
Et bien un seul mot me vient après avoir refermé ce premier opus: Jubilatoire!
Un scénario très réussi, mêlant humour, nostalgie et dérision; servi par un dessin très dynamique de Cauuet. Rien que le gag du fusil (page 42, planche quasi muette) m' a fait hurler de rire.
Les dialogues font mouches à chaque fois et je n'attends qu'une seule chose, lire la suite (même si ce premier volume peut presque se suffire à lui même)
Bien construite, drôle, cette équipée sauvage du 3ème âge est une des meilleures bande dessinée de l'année, à mon humble avis.
Une trame très classique , qui parfois peut faire songer,aussi bien par le thème abordé (histoire de famille) que par la période et le pays (la Belgique) au célèbre "Les Maîtres de l'Orge" de Jean Van Hamme.
Avec un dessin réaliste de Francis Carin et de David Caryn,
L'atmosphère de la classe ouvrière du début du XXème siècle est fort bien retracée. Même si certaines scènes m'ont parue un peu faibles (le chantage où Maria semble céder un peu trop facilement) et la révélation qu'aura Monsieur Van Tongen un jour dans son usine,je lirai nul doute le prochain volume.
Une histoire classique mais qui se laisse lire avec plaisir.
Depuis plusieurs années, je m'étais juré d'arrêter d'acheter des albums issus d'adaptations de romans. En effet, grand lecteur de romans ou de nouvelles devant l'Eternel, je suis assez réfractaire à ces libres adaptations, parfois faciles.
Pourtant, ce principe finit par souffrir d'exceptions au fil du temps:
- la formidable adaptation du Le Dahlia noir , par Miles Hyman , Matz et David Fincher, qui mérite toute votre attention.
- la fantastique bande dessinée, le mot est faible, de Corominas sur "Dorian Gray", qui même après la lecture du roman d'Oscar Wilde ou du visionnage du film d'Albert Léwin me scotche littéralement sur place.
Pour en revenir à cette adaptation de Guillaume Sorel,je dois dire que je n'y aurai sans nul doute prêter attention sans le choix de la maison d'édition de "rue de Sèvres" de sortir cet album en grand format, qui magnifie le dessin de Sorel. Je ne suis guère un adepte de Sorel, je n'ai pas du tout adhéré à la série "Algernon Woodcok", qui l'a révélé, ou encore à son dernier album Hotel Particulier. Par contre, j'avais adoré l'adaptation, une de plus, du roman, qui a inspiré le lumineux et tragique Les Derniers Jours de Stefan Zweig.
Avec la présente adaptation d'une nouvelle de Maupassant, Guillaume Sorel nous livre là une formidable adaptation, certes assez éloignée , parfois,de la nouvelle originale (le rôle du chat n'est pas aussi présent chez Maupassant) mais l'idée générale de la nouvelle est très bien retranscrite par Guillaume Sorel; en particulier l'univers de Croisset, cher à Flaubert qui est assez bien retranscrit dans cet album.
L'ensemble des pages de l'album dessinées par Sorel sont magnifiques, en particulier celles consacrées au Mont Saint-Michel.
Guillaume Sorel, par cette adaptation magistrale, s'est entièrement approprié cette nouvelle de Maupassant et lui rend hommage avec brio.
Une très belle adaptation suivie d'une dessin magistral.
Que demander de Plus.
A lire évidemment.
Je vais être assez sévère sur cette BD somme toute assez moyenne.
Tout d'abord, le scénario est sensé se dérouler dans la fin des années 50 (si on en croit les voitures dessinées) et quelques anachronismes sont flagrants : le Ministère des Finances est situé (voir page 11) à Bercy au lieu du Louvre, des ordinateurs sont présents (voir page 10), et enfin j'ai des doutes sur la pratique du "lifting (planche 26) et encore je passe volontairement sous silence le nom des grades de policiers de la page 3 (commandant, capitaine et lieutenant) qui correspond au grade rénové des officiers de polices de la fin des années 90. Au niveau du scénario, c'est plaisant mais sans plus : un Einstein de supérette qui découvre une pilule de la chance, testée sur un quidam abonné à la chance depuis sa naissance (Bref c'est le scénario de "la chèvre" de Francis Weber à l'envers).
Pour les dessins, le personnage principal de ce premier opus est sans nul doute le commissaire (ah ! non, soyons moderne), le commandant Brouillard, véritable aboutissement d'un mélange du commissaire Pradier, de Maigret et de Jean Gabin, bref aucune imagination.
En résumé, album tout à fait dispensable.
Le thème évoqué ici (le passage d'une époque à une autre) n'est pas nouveau dans la bande dessinée. D'ailleurs le fantastique fait parti intégrante de l'univers de Léo & Rodolphe (il faut lire "Kenya" pour s'en convaincre).
Pourtant, je n'ai guère été convaincu par la lecture de ce one shot.
L'histoire ne ménage pas ou peu de surprises, hormis un début assez original où le décor planté par Patrick Pion apporte son lot de mystère pesant et assez oppressant (l'orage, la veillée funèbre...)
Par contre, au fil de la lecture, l'intérêt s'estompe. Le thème de la porte entre deux mondes ne m'a pas semblé très original, trop souvent traité dans le cinéma par exemple.
Bref, une déception malgré un dessin tout à fait convenable.
Avec "Lorna", il faut avouer qu'après coup, Brüno annonce ses deux albums à venir, à savoir Pornopia, pour des raisons évidentes avec le personnage de Tamara, et Tyler Cross tant le père d'Henri, Charles-Henri Luxe-Butol fait songer physiquement au charismatique Spencer Pragg.
Mais l'originalité de Lorna réside sans aucun doute dans son traitement scénaristique qui fait à la fois référence aux nanars des années 50 et aux films de science fiction.
Brüno nous offre là un ouvrage complétement décalé et loufoque,qui rend hommage à la fois au cinéma porno, aux films policiers et aux films de science-fiction....le tout dans un seul volume! Quel tour de force!!.
Cet ouvrage, tant par le scénario que par le dessin, souvent osé, , qui n'est certes pas à laisser entre toutes les mains, mérite tout de même une attention particulière pour les cinéphiles et bédéphiles que je suis (je rejoins d'ailleurs l'avis de Jean Pierre Dionnet dans sa préface sur le cinéma Bis)
Bref, un livre à découvrir, si cela n'est déjà pas encore fait.
Décidément, Zidrou est un auteur prolixe. Après "La Mondaine"publié cette année , Zidrou nous propose un récit d'anticipation qui fait la part belle au poids des média, aux dérives des émissions de télés-réalités et de la société de consommation.
Le tout sur un fonds d'histoire de sérial killer.
Si le début de l'intrigue est assez bien amené, la suite reste assez classique avec Rosko, l'ancien flic, à qui on demande de reprendre du service.
Je ne suis guère convaincu par le style de dessin d'Alexeï Kispredilov mais je prendrai surement le deuxième tome pour connaître la suite de cette aventure prévue en 3 volumes.
Cet ouvrage n'est certes pas le meilleur des albums d'Ardem. Je préfère nettement "Les Films de Justine" ou encore "Chantages".
Pourtant le dessin d'Ardem est toujours aussi bon et d'un réalisme étonnant.
Comme souvent dans ses ouvrages, l'histoire débute par une confession, celle d'une jeune fille qui va s'initier, contre son grès, au sexe. Entre répulsion et attirance, la jeune Céline va se retrouver confrontée à Antoine, qui fera d'elle un véritable objet sexuel.
Les femmes, comme le plus généralement chez Ardem, demeurent soumises et ne recouvrent leur liberté qu' au fil d'une expérience dégradante.
Il faut tout de même souligner l'existence d'un véritable scénario, ce qui est assez rare dans ce type d'ouvrages pour adultes.
A réserver aux amateurs du genre, et aux amateurs de poitrines opulentes.
Avec les noms de Berthet & d'Hautière, ,je ne pouvais passer à côté de cet album qui inaugure une nouvelle collection "ligne noire", constitué de one shot de polar (sauf pour cet opus), chez Dargaud.
Pari réussi, en tout cas.
Avec son style très ligne claire, Berthet nous offre de splendides planches.En outre, les couleurs de Dominique David, donnent à cette histoire un ton plus réaliste. (Sur la série Nico, les couleurs étaient plus fashies)
Quant à Hautière, il nous a concocté un bon polar, sur fonds de révolution cubaine et de rêve américain, avec une fausse garce qui mérité vraiment le détour.
Cette rencontre, qui n' a rien d'explosive mais qui est assez maitrisée des deux côtés, entre Joaquim, modeste serveur, et Elena, arriviste avant tout, est très bien servie dans ce premier opus.
Scénario et dessin sont en parfaire symbiose pour cet album.
Classique mais efficace.
A lire évidemment
Après le très réussi "Une nuit à Rome", Jim nous revient avec un nouveau diptyque, poétiquement intitulé "Où sont passés les grands jours?"
Le titre est différent mais le thème reste le même, celui de crise de la quarantaine. J'avoue que, contrairement aux autres albums de Jim, je ne me suis pas précipité sur l'achat de ce premier volume.
Peur d'un scénario répétitif, sans doute; mais aussi d'un dessin assez proche du manga, je trouve, malgré des couleurs superbes à mon goût.En effet, les personnages principaux masculins -Hugo notamment- sont parfois représentés de manière trop simplistes (ils ne semblent pas avoir dépassés la trentaine alors qu'ils ont normalement 40 ans). C'est le seul point négatif que je peux trouver au dessin.Mais au fil des critiques que je peux trouver ça et là, je me suis laissé tenté par cet album.
Sinon, côté scénario, ce premier volume laisse planer beaucoup de mystères: la signification des cadeaux, mais aussi l'aveu d'Hugo dans les dernières pages, aveu que l'on attend vraiment pas et qui donne envie de lire la suite.
Décidément, Jim possède un certain talent pour ménager le suspens mais surtout le génie de faire ressortir en nous le côté nostalgique des quadras que nous sommes. Entre mensonges, couardises et silences pesants, Jim dépeint une génération pleine de doutes dans laquelle je me reconnais, malheureusement, pleinement.
Il faut noter que, suite à l'engouement pour l'édition "dos toilé" de canalbd pour "Une nuit à Rome", suivie par un tome 2, également sous la même forme mais cette fois çi par Bamboo édition , l'éditeur nous propose deux versions de ce premier opus,une dite "commerciale", et une seconde éditée à 1000 exemplaires, avec un cahier graphique non dénué d'intérêt.
J'ai évidemment préféré cette dernière édition, très belle au demeurant et qui rejoindra les "dos toilé" d'une nuit à Rome".
J’ai découvert Brüno avec le dytique « Biotope », puis j’ai trouvé que son talent explosait avec la version noir & blanc de « Atar Gull ou le destin d’un esclave modèle », sans oublier « Tyler Cross », que je considère comme le meilleur album de l’année 2013 .
Mais ici, changement de décor, changement de format, mais le style reste et heureusement que le style reste, c’est ce qui fait la force de cet ouvrage. Sans aucun doute, il s’agit d’un livre dérangeant, à milles lieues de ce que nous propose habituellement Brüno.
Tout est dans le titre, « Pornopia », où Brüno nous livre froidement et avec talent toutes les figures que l’on peut trouver dans la pornographie. Sur près de 160 pages, l’ensemble du canon du porno est présenté : triolisme, sado-masochisme, fist-fucking, sodomie (à la fois masculine et féminine), gang-bang, bandage, doggystyle, fellation et gros seins…le tout avec comme thème majoritaire celui de l’inter-racial.
Cet ouvrage est un véritable hommage au cinéma porno, qui loin des livres d’Ardem, de Bruce Morgan, d’Iggor & Boccère voire de Giovanna Casotto, semble plus tourné vers l’esthétisme de Varenne que vers le gonzo. Pourtant, certaines pages sont assez crues mais le style de Brüno sauve ce livre de la vulgarité. En effet, malgré les planches sont tout, sauf vulgaires.
Pas de commentaire, pas de numérotation des pages, pas de thème précis, juste une succession d’images brutes, d’images fortes, d’images explicites qui font de cet ouvrage un magnifique Art-Book à ne pas mettre entre toutes les mains.
En tout cas, un livre de Brüno, cela ne se refuse pas….alors cédez à la tentation.
Cela vaut le coût !