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Les avis de - Pulp_Sirius

Visualiser les 548 avis postés dans la bedetheque
    Pulp_Sirius Le 26/06/2022 à 20:14:53
    Les contes du 7ème souffle - Tome 1 - Aohige

    -- Avis pour les tomes 1 à 3 --

    Très, très librement adaptés des contes occidentaux mais prenant place dans un univers médiéval japonais, Les Contes du 7e souffle représentent une véritable bouffée de fraîcheur. D'ailleurs, les titres des albums sont des traductions des œuvres originales. Aohige (litt., Barbe bleue), Shiro Yuki (litt., Blanc[he]-Neige) au lieu de Shirayuki Hime comme dans la traduction officielle de Blanche-Neige, et Ayatsuri (litt., Marionnette).

    Le style me rappelle énormément Lone Wolf & Cub, de Kazuo Koike, ou encore de ses adaptations cinématographiques. J'ai envie de dire : "Enfin! Des Occidentaux qui savent dessiner le Japon!". Les paysages sont ravissants.

    Si chaque tome contient sa propre histoire individuelle, le fil rouge qui traverse les tomes est la recherche du père de Daisuke... un samouraï noble qui serait supposément mort en lâche. Notre héros part ainsi à la recherche de la vérité. On peut considérer que le tome 3 conclut bien l'histoire. Les trois premiers tomes sont d'ailleurs sortis dans un coffret à l'époque, signe que l'histoire semblait être assez bouclée.

    Les visages des personnages ne plairont peut-être pas à tout le monde, par contre. Leurs traits anguleux sont parfois repoussants. Et il est rare que je dise ça, mais je trouve que les couleurs viennent un peu gâcher l'ensemble. Elles sont souvent mal choisies, et parfois donnent un air étrange aux environnements. L'intégrale en noir et blanc en vaut donc sûrement le coup...

    Somme toute, j'aime beaucoup. Le style peinture ukiyo-e, où l'action semble souvent figée dans le temps, apporte beaucoup de charme à la japonaise et laisse beaucoup de place à l'imagination.

    Dommage que le tome 4 vienne étirer la sauce sans savoir où se diriger.

    Pulp_Sirius Le 20/06/2022 à 03:32:47
    Quai d'Orsay - Tome 1 - Chroniques diplomatiques Tome 1

    == Avis pour les deux tomes ==

    Un véritable tour de force.

    J'ai tellement ri! C'est tellement bien écrit! Et terriblement captivant! Christophe Blain est, sans équivoque, l'un de mes scénaristes préférés. Avec l'aide d'Abel Lanzac, qui a l’expérience réelle du monde diplomatique, les auteurs nous ont concocté une véritable cocotte-minute remplie d'humour raffiné, de dialogues savoureux et de complexité diplomatique.

    Alors, il est vrai que si vous lisez le tout d'une traite, certains passages peuvent finir par sembler répétitifs (tchac! tchac! tchac!). Dans le premier tome, les discours d'Alexandre prennent légèrement trop de place selon moi. Mais le tome 2 corrige le tir et est finalement encore meilleur que le premier.

    Autre point non négligeable : Blain et Lanzac ont réussi à faire de la politique qui n'est ni de gauche ni de droite. Je me serais tout de suite braqué si on avait tenté de m'introduire les opinions politiques des auteurs dans le crâne, ce qui n'est pas le cas ici. Même si le Lousdem fait référence à une histoire bien réelle, ce qui nous intéresse réellement, ce sont les résolutions de crises, l'art de composer des discours et les relations internationales.

    Et pour cela, Quai d'Orsay est une véritable pépite d'or humoristique et instructive. Ne me reste plus qu'à trouver l'intégrale pour lire ce fameux épilogue.

    Pulp_Sirius Le 18/06/2022 à 04:25:27
    Androïdes (Soleil) - Tome 11 - Marlowe (Chapitre I)

    == Avis pour les deux tomes Marlowe ==

    J'ai rarement lu quelque chose d'aussi mauvais. Et dans la série Androïdes, ça ne vole déjà pas très haut. Y a-t-il même eu un relecteur sur ces albums? J'ai trouvé des fautes d'accord dans les deux albums, le même mot écrit de deux manières différentes dans la même bulle (Nephilim, Nephelim), et même un bon vieil astérisque qui ne renvoie... à rien du tout! Ils ont oublié de mettre l'explication au bas de la page!

    Aïe aïe aïe. Le scénario est plutôt mauvais lui aussi. Une soldate qui part à la recherche d'une I.A. volée qui cherche à s'évader... et qui se retrouve aux prises avec des moines branchés sur la toile en permanence et des narcos qui survivent mystérieusement dans une jungle qui normalement détruit le système immunitaire... Des "légendes urbaines" qui on s'en doute n'en seront pas... Des réactions de personnages complètement saugrenues... Des dialogues souvent alambiqués... Aucun personnage n'est intéressant ni attachant. Franchement, c'est un véritable tohu-bohu.

    Malheureusement, je n'aime pas beaucoup le dessin de Dim. D non plus. Le style ne me plaît pas trop à la base, mais le mélange avec les photos numérisées en arrière-plans me donne encore plus envie de fuir... Le dessin, de toute façon, est secondaire ici puisque le scénario vient plomber l'ensemble à lui tout seul.

    Aurait pu être une déception si d'autres albums de la série n'avaient pas déjà frôlé le ridicule. Ouf. Deux albums pour ça.

    Pulp_Sirius Le 16/06/2022 à 01:01:20

    Une autre déception signée Dillies.

    C'est une histoire qui se veut triste et qui offre une petite leçon de morale entendue des milliers de fois auparavant -- nous sommes des machines à consommer -- et notre personnage principal devra se réveiller, échapper à la grosse méchante société, et retrouver ceux qu'il aime.

    Ajoutons-y un petit vieux qui croit que son voisin est un fils retrouvé, une petite amie aimante qui se croit abandonnée, et des parents oubliés depuis trop longtemps, et nous avons droit à un petit cocktail sorti tout droit de l'école de la platitude mélancolique. Il n'y a d'ailleurs aucune explication quant aux parents dans l'histoire, ce que je trouve dommage.

    J'aime beaucoup le dessin de La Padula, avec cette pluie qui inonde bon nombre de pages, et ses dessins de ville grise et triste, mais le scénario est beaucoup trop conventionnel pour que je puisse recommander cette BD.

    Pulp_Sirius Le 06/06/2022 à 18:38:41
    Ralph Azham - Tome 12 - Lâcher prise

    == Avis pour les tomes 8 à 12 ==

    Vous connaissez des gens dans la vie qui sont des monsieur ou madame je-sais-tout? Des gens qui ont une opinion sur tout, qui parlent tout le temps et qui n'écoutent rien? Des gens fermés d'esprit qui croient que le monde entier est stupide sauf eux-mêmes?

    Voilà, c'est Ralph Azham.

    Le personnage de Ralph Azham, au fil des albums, est devenu de pis en pis. Absolument détestable, condescendant, arrogant, blasé, hautain, haïssable...

    Personne n'aime côtoyer ce genre de personnes dans la vraie vie, alors pourquoi prendrions-nous plaisir à lire les aventures d'un personnage comme tel? Si Ralph Azham a toujours été assez sarcastique et cynique depuis le début, sa personnalité s'est assombrie au fil du temps. Avec parcimonie, ça peut-être très drôle. Sans cesse, ça devient très lourd. Je comprends que ça fasse partie de l'histoire, en quelque sorte, mais quand même.

    J'ai adoré les quatre premiers albums. Un peu moins les tomes 5-6-7, pour les raisons mentionnées ci-haut. Et les tomes 8 à 12 ont simplement empiré la donne. Mon tome préféré du deuxième cycle est le tome 9. Les autres, bah!

    En plus, Trondheim a la fâcheuse habitude de faire disparaître des personnages sans qu'on les revoie. Yassou, Zania, la sœur de Ralph... tous absents du dernier tome, sans épilogue aucun pour eux. C'est passablement frustrant.

    Je comptais vraiment ajouter cette série à ma collection personnelle après avoir lu les premiers tomes. Mais je ne suis pas certain que j'aie envie de refaire connaissance avec ce Ralph Azham méprisant. C'est dommage, parce qu'il y a avait énormément de bonnes idées dans cette série, qui auraient pu la propulser au rang de chef-d’œuvre.

    Par exemple, cette idée que les bleuis perpètrent des massacres et qu'ils doivent être contrôlés, ce qui expliquerait les agissements du roi, et que Xénophon confirme aussi. Malheureusement, ça s'arrête là. Ce ne sera jamais véritablement expliqué. On ne saura jamais pourquoi. Trondheim crée un univers intéressant, mais semble peu intéressé à nous en expliquer ses tenants et aboutissants. Un pétard mouillé.

    Pulp_Sirius Le 06/06/2022 à 03:28:21
    Le malvoulant - Tome 1 - Le Don

    == Avis pour les 3 tomes ==

    Le dessin de Paul Marcel dans le premier tome est absolument magnifique! Le scénario est bon, l'enquête est prenante, on termine en se disant, "Vivement la suite!".

    Et puis, il y a les tomes 2 et 3. Que s'est-il passé? Le dessin n'est plus du tout à la hauteur. On voit que c'est dans le même style, mais on dirait qu'il est bâclé, plus approximatif, moins détaillé. Il prend aussi moins de place sur les pages. Le tome 1 ne s'était pas assez vendu? Paul Marcel a manqué de temps? Aucune idée, mais c'est franchement décevant.

    De même, le scénario perd de son intérêt. Les dialogues perdent de leur attrait. On est surpris de ne plus être surpris. Quel gâchis. Cette série avait un bon potentiel. Et Paul Marcel n'a apparemment travaillé que deux fois avec Corbeyran, puis il a disparu du monde de la BD. Quel dommage.

    Pulp_Sirius Le 04/06/2022 à 19:02:11

    Quel scénariste que ce Christophe Blain. Quand il n'oublie pas qu'il a une série en cours abandonnée depuis deux décennies, il réussit à concocter des histoires tout à fait succulentes. Surtout que comme Blain a déjà été incorporé sur une frégate pour son service militaire, son expérience se reflète magnifiquement bien à travers son récit.

    Un "one-shot" à propos d'un océanographe qui s'embarque comme timonier sur un cuirassé de l'armée, cette histoire nous présente la vie à bord d'un de ces géants navires. Des péripéties qui ne peuvent exister que sur un navire du genre, on ne peut suivre cette aventure qu'avec étonnement et curiosité.

    Bien sûr, les dialogues sont savoureux, avec toute l'intelligence et la perception à laquelle on peut s'attendre de la part de Blain. J'ai franchement beaucoup aimé cette histoire, qui me trotte encore dans la tête.

    Une belle surprise que cette BD. Ça ne donne vraiment pas envie de s'engager sur un bateau, par contre. =)

    Pulp_Sirius Le 02/06/2022 à 03:30:08

    Cet album a-t-il été écrit avant ou après Slaloms? Je n'en sais rien, mais il ressemble plus à Carottes de Patagonie qu'à Slaloms. En moins bon. Beaucoup moins bon.

    On a droit à une chasse peu intéressante, très "slapstick", sans le grand humour auquel Trondheim nous a habitués. En fait, ma partie préférée de l'album se trouve quand Mildiou et Lapinot rencontrent les lépreux, seule véritable petite dose d'humour du récit.

    Peut-on vraiment considérer cet album comme étant un Lapinot? L'histoire de Patagonie avait été improvisée... celle-ci me le semble encore plus. Très déçu.

    Pulp_Sirius Le 31/05/2022 à 03:47:08

    Bof, bof. Après un départ en force, la cadence ralentit considérablement. Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour meubler les pages qui cherchent désespérément leur fin. Les deux pages sur l'orthographe du mot 'naze', par exemple, quel intérêt?

    Beaucoup de pages pleines aussi, qui, attention, peuvent parfois relever un album en lui apportant beauté et poésie (ce que le trait de Dillies semble enclin à faire). Par contre, ici on a plutôt l'impression que l'auteur ne savait pas comment remplir ses pages avant d'arriver à la finale qu'il avait en tête. Une finale un peu convenue, de surcroît.

    Ce qui aurait pu être excellent se révèle finalement un brin trop simple. Il y a un manque de substance dans le scénario et dans les textes. J'aime beaucoup les couleurs par contre. À lire une fois, mais on oubliera rapidement.

    Pulp_Sirius Le 31/05/2022 à 00:10:56

    Après avoir lu l'excellent Abélard, qui m'avait frappé de plein fouet, j'ai décidé d'essayer d'autres BD de Renaud Dillies. (Quoique c'était Régis Hautière qui était au scénario d'Abélard.)

    Celle-ci est tout simplement décevante. C'est un conte sur la solitude, c'est tout. Quelques belles phrases ici et là, et des dessins assez mignons, comme on peut se l'imaginer. Mais franchement, il ne se passe rien.

    Pulp_Sirius Le 25/05/2022 à 17:07:54

    Je ne trouve pas de qualités à cette BD.
    Dessins fades et sans saveur. Histoire qui se prétend originale et philosophique, mais qui se révèle être tout le contraire. Dialogues risibles. Personnages unidimensionnels.
    Et dans l'entretien en fin d'album, il y a tellement de fautes de français que j'ai arrêté de les compter.
    Atroce.

    Pulp_Sirius Le 25/05/2022 à 04:43:57

    Attention! Cette BD est 100 % fictive!

    Peut-être, comme moi, serez-vous tentés de la lire pour découvrir "le premier roman graphique, publié en 1874"! Ah, non, en fait, dans la postface, on apprend plutôt que cette édition n'a jamais existé, mais que ce serait plutôt une invention de l'auteur et que la seule édition date de 1921 (l'anachronisme du paléophone). On affirme alors que les auteurs ne peuvent revendiquer la paternité de cette forme d'art!

    Ah, bon? Pourquoi la couverture dit-elle... Attendez! L'université de Gencienne-Grétigny, dont l'auteur de la postface en serait le maître de conférences, n'existe même pas! Auguste Bretagne, le héros de la BD, n'a jamais existé! D'ailleurs, comment peut-il faire référence à 140 ans plus tard : "Merci de penser qu'on parlera encore de moi dans cent quarante ans, mon amour" (la supposée redécouverte de la BD) dans son propre récit?

    On parle de pages sensuelles censurées mais retrouvées et restaurées (pages 98 à 101), alors que le livre en compte d'autres jamais mentionnées. Il n'est jamais indiqué ce qui est original et ce qui est restauré par Edith & Corcal... Sans surprise, c'est de leur cru à 100 %!

    Le Comte de Lautréamont et Rimbaud ont bel et bien existé, mais cette histoire est une pure fiction! Je trouve ça vraiment dommage qu'on essaie d'induire le lecteur en erreur comme ça, sans jamais lui dire que tout ceci est complètement inventé. Dommage aussi, parce que l'histoire présentée est assez intéressante.

    La seule édition de ce livre est celle de 2012! Ce n'est PAS une vieille BD redécouverte.

    Pulp_Sirius Le 22/05/2022 à 03:28:50

    Les Carottes de Patagonie 2.0.

    Dans l'avant-propos, Trondheim mentionne que cette BD aurait dû faire 5000 pages! Finalement, elle n'en fait même pas 300, ce qui est encore moins que Les Carottes de Patagonie. Bien sûr, le récit est inachevé, comme l'indique le sous-titre.

    Est-ce que c'est bon? Hmmmm... J'ai trouvé certaines répliques très drôles, bien pensées, et j'ai aimé certaines parties de l'histoire, mais ultimement, comme on peut se l'imaginer, il est difficile de ressortir satisfait d'une histoire qui s'arrête abruptement alors qu'elle a à peine commencé.

    Mon personnage préféré est probablement celui de Michel Mercet, cet homme cynique et sérieux amoureux des livres. Notre héros, Martin Mollin, est un lapin (!) qui se retrouve embrouillé dans une histoire abracadabrante. Bien sûr, le nombre de personnages ne cesse de s'accroître au fil du récit.

    Si Trondheim était allé jusqu'au bout de sa folie, peut-être aurions-nous eu droit au 'À la recherche du temps perdu' de la bande dessinée.. Une épopée grandiose qui aurait pris quelques semaines à lire en entier.

    Pour ce qu'il en reste, ce n'est pas mal. Mais à moins d'être un fan fini de Trondheim (comme moi), c'est difficile à recommander. Si le style vous intéresse, je recommande Les Carottes de Patagonie d'abord, bien plus aboutie selon moi et très semblable à Capharnaüm.

    Pulp_Sirius Le 21/05/2022 à 21:40:54

    J'ai tellement ri! Un véritable bijou de la BD humoristique, cette histoire de quatre amis sur les pentes de ski est tout à fait succulente.

    Bien sûr, si vous avez vous-même fait l'expérience de montagnes enneigées avec vos amis sur des skis ou des planches à neige, de chalet ou d'appartement le soir pour vous parer au lendemain même si la première journée vous a épuisé, et de journées sous un soleil qui reflète sa joie et sa bonne humeur sur une neige blanche immaculée, cet album viendra encore plus vous chercher.

    Mais nul besoin d'en avoir fait l'expérience pour apprécier cette tranche de vie de quatre amis en vacances. Transposez-la en villégiature d'été, si vous le préférez -- le principe reste le même.

    Tout l'humour perspicace, déjanté, clairvoyant et loufoque de Trondheim est au rendez-vous. On s'amuse, on rit, on s'esclaffe, on rêve, on a envie d'être avec eux.

    Une BD qui vous rendra le cœur léger, la tête rêvant de voyages et d'aventures. Magistral.

    Pulp_Sirius Le 21/05/2022 à 15:30:59

    J'aimerais vraiment pouvoir vous dire que Georges Frog est une petite pépite de la BD, à découvrir d'urgence!

    Malheureusement, il n'en est rien.

    Dessin -- J'ai toujours aimé les histoires avec animaux anthropomorphes, alors Georges Frog m'a parlé tout de suite. Le dessin est assez sympathique, et j'avoue que c'est ce qui m'a poussé à entamer cette BD. Mais il est simple et, à part pour le style facilement reconnaissable, il n'est pas particulièrement remarquable non plus. C'est mignon, sans plus.

    Scénario -- Georges (une grenouille) veut devenir joueur de jazz connu que tout le monde adule! Sur fond d'Amérique en dépression pendant les années 30, c'était une bonne idée. Malheureusement, il ne se passe pas grand-chose. Pauvreté, amours, racisme -- nos personnages déambulent dans cet univers et vivent leur vie, sans que rien ne se produise vraiment. Il manque un accroc pour accrocher le lecteur. Je crois que le quatrième tome est le meilleur par rapport à ça, parce qu'il se passe enfin quelque chose (Georges se trouve un travail et s'éloigne de lui-même et de ses amis). Certains personnages ne me convainquent pas, comme Cora. Au départ, elle approuve la musique de Georges. À la fin, elle la désapprouve. Le changement de perception du personnage n'est pas très bien expliqué. On a l'impression que c'est un raccourci pris par l'auteur pour ramener Georges à Rose. Phicil pousse aussi beaucoup sur le contexte raciste de l'époque, mais en faisant cela il crée des personnages très manichéens, sans réelle profondeur ni complexité. Seul M. Cat, peut-être, échappe à cette règle, mais pour d'autres raisons.

    Texte -- Basique. Si au moins il y avait quelque chose d’évocateur, de puissant, de poétique ou de recherché à en retirer, mais non. Rien. Nos personnages conversent entre eux ou avec des instruments de musique, et il n'y a rien de particulièrement frappant dans leurs dialogues. Je trouve même que c'est parfois enfantin. Mais bon, à l'occasion, ça fait sourire.

    Conclusion? Le Petit rêve de Georges Frog sera en effet demeuré trop petit. Cet hommage rendu au jazz, qui aurait pu être inspirant, peine à nous faire swinguer. On passera peut-être un moment de lecture agréable, mais on n'aura pas envie de s'y replonger une deuxième fois.

    Pulp_Sirius Le 17/05/2022 à 15:07:45

    Bof bof bof. Une histoire qui se veut émouvante mais qui est plutôt clichée. Tous les trucs habituels pour tenter de vous émouvoir sont employés... Un vieux qui raconte sa vie... Un amour perdu... Une enfance difficile... La guerre contre les nazis... La recherche du dépassement de soi... La jalousie... Et une petite fin tout bien taillée pour vous surprendre. Franchement, j'ai l'impression d'avoir lu ce genre d'histoire mille fois auparavant.

    Dans l'industrie cinématographique, on a quelque chose qui se nomme "oscar bait", ou un appât à Oscars, pour les films qui semblent avoir été tournés juste pour récolter des prix. J'ai l'impression que cette BD, c'est ça. Un appât à prix de BD ou quelque chose comme ça. Toutes les cases de la bonne petite BD dramatique sont cochées... mais rien de réel n'en ressort vraiment. Je suis peut-être cynique, mais je n'ai vraiment pas accroché, parce que j'ai trouvé ça trop basique, trop réchauffé et trop artificiel.

    Même les dessins sont laissés à moitié croquis (avec les lignes qui dépassent encore) pour donner au récit un style encore plus "artistique"! J'aimerais aussi souligner que la traductrice a laissé filer quelques fautes de français, même si cela n'est pas la faute du texte original.

    Le livre lui-même, du moins l'édition spéciale avec la couverture rouge, est très beau. Et le dessin est parfaitement adéquat malgré tout, rien à redire là-dessus. Mais j'ai l'impression que c'est l'emballage qui sert à embellir ou camoufler un récit plutôt médiocre.

    À la page 290, Adeline nous dit, suite à la grande révélation : "Je sais... un vrai feuilleton télé, n'est-ce pas?"

    En effet. Un feuilleton télé d'après-midi.

    Pulp_Sirius Le 16/05/2022 à 15:55:00
    Ralph Azham - Tome 7 - Une fin à toute chose

    La fin du premier cycle s'arrête ici. Est-ce que c'était bon? Assurément! Est-ce que ça aurait pu être meilleur? Peut-être...

    J'ai beaucoup aimé les quatre premiers albums, mais j'ai un peu moins tripé sur les tomes 5-6-7. Pourquoi? Je ne sais pas. Peut-être est-ce dû au fait que je les ai lus trop rapidement l'un après l'autre.

    Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé la conclusion de Vom Syrus trop rapide. J'ai aussi trouvé étrange que le roi devienne soudainement gentil, alors qu'il a commis tant de crimes pendant 1000 ans...

    Il reste que c'est un bon album qui se laisse lire comme tous les autres. De très bonnes idées avec les magiciens également. J'ai bien aimé l'idée du rebord des dieux.

    Mais voilà, Trondheim n'en avait pas encore fini avec Ralph Azham! La suite saura-t-elle se montrer à la hauteur?

    Pulp_Sirius Le 15/05/2022 à 21:52:24
    Ralph Azham - Tome 6 - L'ennemi de mon ennemi

    Quelques moments forts dans cet album, comme lorsque Ralph retourne dans son village natal. Ralph se découvre également de nouveaux pouvoirs grâce à son épée. Vom Syrus fait enfin son apparition.

    Il y a quelque chose qui m'a taquiné, par contre. Dans une scène de combat, Yassou ne cesse de crier "Figus, figitus" avant de lancer son truc paralysant. Ralph lui crie : "Mais arrête de dire ça avant!!! Tu l'avertis!" Et deux pages après, Ralph saute dans les airs et crie lui-même : "Figus machin-truc!" pour paralyser le reptile volant... Eum. D'accord, Ralph se moque de Yassou ici, mais quand même.

    On a également droit à un autre retournement de situation à la toute fin. Difficile de prédire comment tout cela va se terminer...

    Pulp_Sirius Le 15/05/2022 à 21:23:35
    Ralph Azham - Tome 5 - Le pays des démons bleus

    La recherche de Vom Syrus continue. On s'est un peu habitués au style, et l'étonnement devient moindre. Il reste que l'album demeure plaisant dans l'ensemble, et qu'il y a quand même quelques moments qui nous feront sourire. Mais même quand on ne sourit pas, l'histoire demeure captivante. La fin nous réserve une surprise.

    Pulp_Sirius Le 13/05/2022 à 15:52:39
    Complainte des Landes perdues - Tome 8 - Les Chevaliers du Pardon 4 - Valt

    J'ai pleuré deux fois sur cet album.

    La première, lorsque j'ai lu la préface de Jean Dufaux écrite en mémoire de son ami Philippe Delaby.
    La deuxième, lorsque je me suis rendu compte que cet album était nettement inférieur aux trois précédents.

    Bon, premièrement, c'est QUOI cette police de caractères??? On est passé d'un beau lettrage fait à la main (ou du moins ça en avait l'air) à une police écrite à l'ordinateur sortie tout droit de votre logiciel de traitement de texte. Argh! Mes yeux brûlent!! C'est laid, re-laid et archi-laid!!! C'est mécanique, c'est artificiel, c'est sans âme, c'est affreux... comme une Morigane sur le point de mourir. Ça entache le récit! Ça le rend inorganique! Commercial!

    Qui est la tête pensante chez Dargaud en 2014 qui s'est dite - à partir de maintenant on fait comme ça! On s'en fout de la continuité avec les tomes précédents, c'est comme ça un point c'est tout! Probablement pas un lecteur de BD. Incroyable, ces maisons d'édition et leurs décisions calamiteuses, parfois. Je pourrais en nommer plein d'autres, comme ça, qui ont parfois ruiné des collections pour d'autres raisons... C'est impardonnable. Si les fontes n'avaient changé qu'à partir du prochain cycle, ça m'aurait moins dérangé.

    Bon. Ok. Qu'en est-il du récit lui-même? Eh bien... où est passée l'écriture, ici? On s'étale, on s'exhibe, on s'expose... Plus de narration, moins de concret. Le début est bon, mais le voyage de Sill Valt et une bonne partie de la section avec la Dame à l'Hermine sont assez peu intéressants. Étrangement par contre, à partir du moment où Jérémy reprend la plume au dessin, la plume de Dufaux à l'écriture semble elle aussi reprendre un peu du poil de la bête.

    Il reste que, ultimement, cet album est beaucoup moins intéressant que les autres. Ça manque de subtilité, de cérébralité, de beauté. Sill Valt méritait mieux.

    Pulp_Sirius Le 13/05/2022 à 15:10:10
    Complainte des Landes perdues - Tome 5 - Les Chevaliers du Pardon 1 - Moriganes

    == Avis pour les tomes 5 à 7 ==
    (Mon avis sur le tome 8 sous les avis du tome 8...)

    Waouh. Encore meilleur que le premier cycle! Quelle excellente série concoctée par Jean Dufaux. Qui plus est, terriblement bien écrite. J'ai trouvé le deuxième cycle un peu moins poétique que le premier, mais avec une écriture plus concise, plus brève, plus percutante. Bien sûr, la surutilisation des points d'exclamation est encore présente, mais on peut pardonner cette légère bévue lorsque l'on se perd dans un texte aussi captivant.

    Le scénario est terriblement bien ficelé, s'échelonnant sur trois albums de manière impeccable; on sent que tout avait été pensé d'avance. Et moi, en général, je n'aime pas ces histoires moyenâgeuses avec un dessin réaliste. Mais cette chasse aux sorcières avec sa magie et ses démons refuse de vous laisser partir. Surtout, ce qui est encore plus impressionnant, c'est que les sorcières sont véritablement les méchantes, ici! Un véritable vent de fraîcheur!

    De plus, ce que j'avais reproché au premier cycle n'est point ici. Pas d'Ouki! Pas de personnage qui vient apporter sa légèreté au récit! Pas d'humour, ou à peine une trace. C'est sérieux, c'est sombre, c'est ténébreux. Pas de personnages qui expliquent au lecteur ce qui se passe non plus.

    Pour le premier cycle, j'écrivais que La Complainte des landes perdues n'était peut-être pas à la hauteur de son dithyrambe. Ici, elle l'est. Quelle incroyable série.

    Alors merci, vous qui avez laissé des avis avant moi, de m'avoir fait découvrir cette série que je rangerai désormais dans ma bibliothèque personnelle.

    " - C'est bien. Tu lui as parlé avec sévérité.
    - Et il m'en coûte. Car je l'aime comme un fils. "

    Pulp_Sirius Le 11/05/2022 à 21:28:20
    Epiphania - Tome 1 - Tome 1

    == Avis pour les 3 albums ==

    Quand j'ai posé les yeux sur les couvertures, ça m'a tout de suite rappelé Charles Burns avec X'ed Out ou encore Black Hole. La ressemblance est frappante. C'est un compliment!

    D'abord, ce qui m'a plu, c'est la relation entre le père humain et son fils 'epiphanian'. Les 'epiphanian' sont des créatures apparues à la suite de météorites qui ont déclenché un tsunami, qui ressemblent parfois assez à des humains, mais avec des cornes, des visages d'animaux, des ailes, etc.

    C'est une belle histoire d'amour filial interespèces. Les epiphanian finiront par se rebeller contre les humains et ce fils élevé par un homme se retrouvera déchiré entre son père et ceux de son espèce.

    Le dessin est assez simple, presque toujours découpé de la même manière, en six cases bien carrées par page. Pourtant, j'aime le côté grotesque des personnages, qui donne aux albums un ton qui se rapproche de l'horreur. La violence, elle aussi, peut être grotesque. Ça me rappelle beaucoup la BD américaine.

    Par contre, le côté écologique gnangnan de l'affaire de m'a pas enchanté. Dans sa critique du consumérisme excessif et de la surexploitation des ressources, Debeurme sombre dans le récit moralisateur sur les excès de la race humaine. Blah. Il n'a pas tort, mais personnellement je lis des BD pour me divertir, pas pour qu'on me ramène à la réalité.

    À la fin du tome 3, un personnage remarque qu'une machine à café qui sert à en boire beaucoup sans en subir d'effets secondaires ne sert à rien, et que de toute façon la culture intensive du café c'était néfaste pour l'environnement. Eh bien, Debeurme sera heureux d'apprendre que j'ai lu ses livres gratuitement grâce à ma bibliothèque municipale. Je ne tomberai donc pas dans les excès du consumérisme en achetant des BD faites avec du papier qui détruisent nos forêts. Merci! J'apprends!

    Une histoire assez unique qui peut valoir le détour si vous aimez l'originalité et les monstres en tous genres. Hormis "le message", j'ai plutôt aimé.

    Pulp_Sirius Le 11/05/2022 à 04:48:21

    Plutôt déçu.

    J'avais lu Crépuscule de Perrodeau il y a quelques mois et j'avais beaucoup aimé, jusqu'à ce que j'essaie d'en comprendre la fin en cherchant sur internet. L'auteur a dit dans une entrevue, si je me rappelle bien, qu'il ne savait pas vraiment lui non plus ce que ça signifiait et qu'il laissait le soin au lecteur d'interpréter tout ça. Ça m'avait refroidi. S'il n'y a rien à comprendre au bout du compte, j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps.

    Tout ça pour dire que je me suis donc lancé dans Le Long des ruines avec l'espoir d'y retrouver une logique plus évidente. Pour ça, ça marche. On passe bel et bien du point A au point B. Il y a une fin, et rien du tout à interpréter. Et... c'est tout?

    Malheureusement, j'ai l'impression que cet album est une version inférieure de Crépuscule. On a encore des personnages qui se promènent dans des paysages presque déserts, mais l'histoire est beaucoup plus simple. Un scientifique (ou un spécialiste quelconque, peu importe) et la sœur d'une femme dans le coma partent à la recherche de cette dernière dans son propre inconscient. Mais cet inconscient est peuplé de personnages imaginaires, dont certains d'entre eux, violents, cherchent à éliminer tous les autres.

    C'est à peu près tout. Très peu de réflexions, finalement, sur la psyché de la femme dans le coma, sur son histoire, sa personnalité -- bien sûr, on nous l'explique en vitesse, mais ça manque d'émotion -- l'accent est surtout mis sur sa recherche et les méchants qui tuent tout le monde. Très peu sur les expériences passées du scientifique, ses plans ou ses motivations. Je n'ai pas toujours été convaincu par les interactions ou les réactions des personnages non plus.

    Ultimement, on a droit à une histoire assez linéaire qui manque un peu de piquant. Pas sûr de comprendre pourquoi Perroud (le chroniqueur) compare cet album à Biotope ou aux BD de Brüno, moi je ne vois pas du tout la ressemblance. Si c'est votre première BD de Perrodeau, peut-être l'aimerez-vous. Si vous arrivez ici après avoir lu Crépuscule, vous risquez d'être déçu.

    Pulp_Sirius Le 09/05/2022 à 21:49:02
    Lapinot (Les formidables aventures de) - Tome 1 - Lapinot et les carottes de Patagonie

    NoOoOoOoOoOon! Il y a peu de choses qui m'exaspèrent autant qu'un récit inachevé!

    Pourtant, ce premier album de Lapinot est un véritable petit chef-d’œuvre. D'accord, les 50 premières pages ou à peu près sont assez pénibles -- mais persévérez et vous y trouverez tout le dialogue savoureux, les personnages hétéroclites, les péripéties rocambolesques et l'humour typiquement trondheimois qui font de Lewis Trondheim Lewis Trondheim.

    Dans l'avant-propos, Trondheim mentionne que l'histoire a été improvisée sur 500 pages. Ça paraît, surtout au début. Mais l'histoire finit par suivre un fil (la résurrection de l'Archiduc) autour duquel tous nos personnages gravitent. Lapinot se retrouve malgré tout pris dans toutes ces aventures, mais c'est loin d'être le personnage le plus intéressant de l'histoire.

    Un ancien maire aux pouvoirs spéciaux qui aurait contribué à la déchéance de sa ville, un démon inférieur qui veut empêcher la résurrection de son maître, des tueurs à gages, une mafia divisée à la recherche d'un magot, un prince et des moines responsables d'objets précieux, un fuyard qui cherche un moyen d'arrêter de fuir, un mage qui veut canaliser la puissance d'un démon, un second maire qui veut être réélu, et j'en passe!

    Pour vrai, tout cela est plutôt excellent. Mais voilà, l'exercice de style qui consistait à improviser sur 500 pages se termine exactement... à la page 500. Sans conclusion. Avec plusieurs points laissés en suspens. Je crois que Trondheim était las de son histoire, rendu là. Au moment précis où tout devenait (encore plus) excitant! C'est franchement dommage.

    Alors, doit-on "allègrement passer son chemin" parce que c'est "ennuyeux"? Absolument pas! Bien sûr, le dessin est très, très, très simple, mais on s'y fait. Et comme j'ai dit, prenez la peine de lire plus loin que les premières pages et vous y découvrirez une histoire savoureuse.

    Allez, pour les 30 ans, une nouvelle édition tout en couleurs, ça serait pas bien? Et pourquoi pas un autre 100 pages pour terminer l'histoire?? Il semble ne pas y avoir eu de réédition depuis 2004, ce qui fait que cette BD se vend pour une petite fortune sur le marché des BD usagées...

    Il est grand temps de ramener cette BD sur les tablettes.

    Pulp_Sirius Le 06/05/2022 à 18:57:13

    Mignon. Deux scientifiques veulent détruire l'humanité mais chacun finit toujours par neutraliser l'autre sans le vouloir et c'est le cocasse de l'histoire. Se lit en quelques minutes.

    Pulp_Sirius Le 05/05/2022 à 18:42:55
    Donjon Antipodes + - Tome 10001 - Le coffre aux âmes

    Un autre bon album pour Antipodes +.

    J'aime beaucoup l'ambiance de cette époque, parce qu'elle tranche radicalement avec toutes les autres. L'humour fait mouche à plusieurs reprises, surtout au début, et le personnage d'Adélaïde n'est pas mal non plus.

    L'album nous explique aussi pourquoi les races humanoïdes ont disparu, et il se termine par un coup d'éclat en nous ramenant un personnage bien connu de la série.

    Je crois par contre que le dessin de Vince fait un peu brouillon, non? Les arrière-plans sont souvent monochromes.

    J'ai quand même bien aimé, et j'attends la suite!

    Pulp_Sirius Le 02/05/2022 à 15:39:17

    Je ne connaissais pas encore Lapinot, mais j'ai trouvé ça super plaisant! Mini format en noir et blanc, mais mini prix aussi!

    On indique au début que ces strips ont d'abord été publiés sur Twitter à raison de trois cases par jour, mais il n'est pas clair si les quatrièmes cases ont ensuite aussi été publiées sur Twitter.

    Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup aimé, encore plus que 'Sous le trottoir'! Ces histoires d'agents secrets qui prennent en filature Lapinot et Richard sont très drôles!

    Pulp_Sirius Le 02/05/2022 à 15:37:58

    Je ne connaissais pas encore Lapinot, mais j'ai trouvé ça super plaisant! Mini format en noir et blanc, mais mini prix aussi!

    On indique au début que ces strips ont d'abord été publiés sur Twitter à raison de trois cases par jour, mais il n'est pas clair si les quatrièmes cases ont ensuite aussi été publiées sur Twitter.

    Quoi qu'il en soit, j'ai bien aimé, mais j'ai trouvé la suite encore meilleure!

    Pulp_Sirius Le 01/05/2022 à 20:48:51
    Wika - Tome 1 - Wika et la fureur d'Obéron

    La réputation d'Olivier Ledroit n'est plus à faire. Son dessin est époustouflant, détaillé, fantastique. Si vous recherchez de jolis art books, difficile de se tromper avec Olivier Ledroit.

    Encore faudrait-il que les scénarios suivent. Les chroniques de la lune noire? Insipide. Requiem Chevalier Vampire? Insipide. Wika? Malheureusement, insipide.

    Des dialogues enfantins ridicules, une histoire hyper basique sans originalité, une progression ennuyeuse... Le scénario n'est véritablement pas à la hauteur. Si vous espériez que le scénario soit aussi magique que le dessin, passez votre tour.

    Déjà, à la fin du premier tome, on nous indiquait que celui-ci faisait neuf planches doubles, parce que hé, c'est ce qui compte le plus en BD, n'est-ce pas? À la fin du tome 2, on indiquait que deux tomes restaient à paraître, "Wika et les Noces de givre" et "Wika et la Dame aux corbeaux". Oups. "Wika et la Gloire de Pan" fut finalement le dernier album. Mais réjouissez-vous, chers amis, on a droit à une pléthore de pages doubles dans cet ultime album... et même un "quadriptyque" avec pages dépliables!

    Oui! Le dessin, en BD, ça compte pour beaucoup! Oui! Le dessin d'Olivier Ledroit est splendide! Mais non! Ça ne me permet pas d'oublier qu'il faut aussi un scénario qui me titille les neurones!

    Je rêve du jour où Olivier Ledroit sera exclusivement aux dessins, s'unissant avec un scénariste réputé qui pourra lui fournir le matériel nécessaire pour qu'en ressorte un véritable chef-d’œuvre. Du genre, un Donjon avec Trondheim et Sfar? On peut toujours rêver. XD

    Pulp_Sirius Le 30/04/2022 à 00:26:07
    Messiah Complex - Tome 1 - Les enfants du Destin

    Bien meilleur que ce à quoi je m'attendais! Je m'attendais à du cliché, mais le scénario est riche, les dialogues plutôt bons, les personnages nombreux et intéressants, et leurs relations crédibles!

    L'univers de science-fiction créé par Alex De Campi est franchement réussi! Et moi, j'aime cette touche de fantastique qui donne son unicité à la série.

    Malheureusement, la série ne se termine pas! Seulement deux tomes publiés... et une fin que nous ne connaîtrons jamais! Cette série méritait bien plus que ça...

    Pulp_Sirius Le 29/04/2022 à 16:06:40

    Eum... un vampire vivant sur une planète désolée philosophe sur le sens de la vie, et, eum... ben c'est à peu près ça.

    Pulp_Sirius Le 28/04/2022 à 16:19:59
    Ralph Azham - Tome 4 - Un caillou enterré n'apprend jamais rien

    On commence à ressentir un tantinet de redondance dans l'humour employé par Trondheim, mais dans l'ensemble l'histoire est toujours aussi excellente. Les nouveaux personnages du chat noir et du chef des manteaux rouges sont bienvenus et ajoutent encore de la richesse à l'univers de Ralph Azham. On ne se lasse toujours pas!

    Pulp_Sirius Le 28/04/2022 à 16:14:33
    Ralph Azham - Tome 3 - Noires sont les étoiles

    J'ai ri, j'ai ri!

    L'univers ne cesse de s'enrichir, le scénario est toujours aussi intelligent, les personnages toujours aussi développés et intéressants à suivre, les rebondissements terriblement efficaces; selon moi ce troisième opus est encore meilleur que les deux premiers.

    Chapeau!

    Pulp_Sirius Le 27/04/2022 à 03:47:37
    Ralph Azham - Tome 2 - La mort au début du chemin

    - On n'a qu'à attacher le bébé à un sanglier et la troupe suivra la mauvaise piste.
    - Outre l'aspect dégueulasse de ta proposition, on aura du mal à trouver un sanglier coopératif.

    Ces deux lignes me donnent froid dans le dos et me font rire en même temps! Quel génie tordu peut-il écrire des choses pareilles? Ah oui, Lewis Trondheim.

    Le second tome en rajoute une couche! On progresse dans cet univers cruel qui ne fait pas dans la dentelle! Pour autant, le scénario est toujours aussi bon et toujours aussi drôle. Le personnage de Yassou est particulièrement réussi. Des enfants transformés en vieillards, des rituels de magiciens, la sœur de notre personnage principal amoureuse du méchant...

    Excellent!!

    Pulp_Sirius Le 27/04/2022 à 03:30:03
    Ralph Azham - Tome 1 - Est-ce qu'on ment aux gens qu'on aime ?

    Je suis fan de Trondheim, je l'avoue. Je trouve que c'est un scénariste intelligent qui a un sens de l'humour qui me rejoint. Cela ne signifie pas pour autant que j'aime nécessairement tout ce qu'il publie. Ralph Azham m'a toujours attiré en le feuilletant parce qu'il me rappelait Donjon, grande série que j'affectionne particulièrement. Par contre, en me fiant aux notes et aux critiques qui racontent que c'est peut-être une version inférieure de Donjon, j'en ai longtemps repoussé la lecture.

    Eh bien plus maintenant, et je suis très heureux d'avoir commencé! Si les comparaisons à Donjon sont faciles à faire, finalement ça ne se ressemble pas tant que ça. L'ambiance est d'un lugubre particulier, je trouve, et l’univers que Trondheim a créé est loin d'être rose.

    Les gens sont méchants, injustes, cruels, tristes, désespérés, manipulateurs... mais aussi en quête de salut, de paix, de raison... ouf! Et à travers ces méandres, de l'humour bien trondheimois. Est-ce qu'on ment aux gens qu'on aime? C'est une excellente question!

    Bien sûr, on parle d'élus, il y a de la magie, il y a du surnaturel, il y a des monstres. Et les personnages sont assez complexes, nuancés, hétéroclites, ce qui fait toujours la force d'une BD. Une vraie réussite que ce premier album pour moi. J'espère que la suite saura garder la ligne.

    Pulp_Sirius Le 21/04/2022 à 23:48:58

    "Les mots sont les étoiles des choses... Et dire que d'aucuns pisse-froid en jugent certains inusités, obsolètes, et les condamnent à l'oubli."

    Quel écrivain que ce Pierre Dubois. Lorsque j'ai lu 'Le Grimoire du petit peuple', je me suis plaint du format trop court qui a nui à certaines histoires. Petrus Barbygère, c'est un de ces contes, mais en version longue. Et franchement, ça frôle le brio.

    Armez-vous d'un dictionnaire -- je mets au défi quiconque de lire cette BD sans devoir y chercher la définition de plusieurs mots pour les comprendre. Petrus Barbygère, c'est un long poème, une longue envolée lyrique du début jusqu'à la fin.

    Certains textes m'ont séduit, d'autres m'ont fait rire. Par exemple, le suivant, où le personnage principal converse avec un cuisinier obsédé de cuisine...

    - C'est la tresse coupée d'une belle dormante qui fait lien entre ce monde et l'Autre et entrelace les âmes en une trame sans fin. C'est le jour qui devient éternel dans l'écrin d'une nuit. Le baiser d'un ange posé au seuil d'un il était une fois...

    - On pourrait dire en somme qu'il s'agit de l'imperceptible moment quand le cru devient cuit. Quand les poireaux, le navet, l'oignon et la carotte se font julienne et que le bout de bœuf en mijotant se fait daube.

    Hahaha... succulent! Le problème, alors, est que la poésie, justement, imprègne le récit si profondément de ses effluves de versification que l'histoire finit par stagner un peu. J'aurais préféré une histoire qui coule plus librement, avec plus de péripéties, plus de décors, plus de variété. Une grosse partie de l'histoire se déroule sur le navire, alors qu'elle aurait pu prendre tant de tournants. L'île au Kraken, par exemple, est effleurée de manière beaucoup trop passagère. Les personnages de l'île féerique ne sont que trop peu vus, entre autres...

    Malgré tout, j'ai trouvé ce récit absolument magique, et certainement unique. Le dessin de Joann Sfar sert parfaitement l'histoire, et je le trouve même plus beau qu'à l'habitude.

    À lire, mais gare au texte et aux mots, qui pourront en agacer certains.

    Pulp_Sirius Le 21/04/2022 à 18:04:08
    Samurai Légendes - Tome 1 - Furiko

    Décidément, Di Giorgio n'est pas pour moi. Je n'aime tout simplement pas ses textes. J'ai trouvé Samurai Légendes très légèrement supérieur à Shaolin et à Mygala, mais à peine.

    Un dessin ultra-violent peine à camoufler une rédaction simple, sans subtilités ni réelle profondeur. Les scénarios de cet auteur ne sont tout simplement pas assez fouillés pour être intéressants. J'ai lu les tomes 1 à 3 de Légendes, et je doute fort que la série mère soit bien meilleure.

    Pulp_Sirius Le 18/04/2022 à 01:11:50
    Mygala - Tome 1 - Incubation

    "Se pourrait-il que tout soit de notre faute, depuis le début? Ho, non! Ce serait trop abominable!"

    Pouhahaha, encore des textes basiques, rudimentaires, qui font rire parce que trop mauvais.

    De plus, j'aime bien cette précision sur le site ici, "L'édition originale se reconnait à la faute d'orthographe page 34. "peut-être que c'est toi qui n'est pas avec nous..." Le verbe être orthographié "est" dans la première édition à été corrigé "es" dans la seconde édition sortie avec le même dépot légal soit "avril 2003".

    Il y en a d'autres! Notamment, dans le tome 2, planche 40, "La seule chose sûr, c'est que nous sommes très loin sous terre." -- sûrE!

    Et il y en a d'autres! Mais je n'ai pas tout noté. Le tome 3 n'est jamais sorti, ne vous demandez pas pourquoi.

    Pulp_Sirius Le 15/04/2022 à 16:24:43
    Shaolin - Tome 1 - L'Enfant du destin

    Mauvais!

    Le scénario est mauvais, les textes sont mauvais, les dialogues sont mauvais. Ça se lit très rapidement parce qu'il n'y a pas grand-chose à lire (heureusement!), et le dessin de Looky est très beau, mais l'écriture est très saccadée, simpliste, exagérée, clichée, sans saveur. Dans le tome 2, il y a aussi un bon vieil astérisque qui renvoie au tome 1, parce qu'il le faut bien! ($$$)

    Pire, pourquoi Di Giorgio mélange-t-il les prénoms chinois et japonais? Ça se passe où, au juste? Shaolin, c'est chinois? De la soupe miso, c'est japonais? Allô? En 2020 (année de publication), ça passe encore ce genre de mélange des cultures asiatiques comme s'il n'y avait aucune différence entre elles? Je rappelle que l'histoire se déroule à une époque ancestrale.

    Honteux.

    Pulp_Sirius Le 13/04/2022 à 15:12:59
    White Crows - Tome 1 - Cœur d'acier

    -- Avis pour les deux tomes --
    Le genre de BD que j'imagine quand quelqu'un sort d'un cours de BD 101. Cette histoire suit tous les codes de la BD et n'en déroge pas une seule seconde.

    Un père et une fille qui se retrouvent après une longue séparation, la fille un peu rebelle, le père un peu pataud, un robot domestique qui sert de guignol pour faire rire le lecteur, un secret dévoilé à la toute fin de l'album, de l'humour prévisible à souhait -- déjà vu 10 000 fois ailleurs -- jusque dans les répliques employées, et des péripéties sans grandes surprises.

    Cette BD, vous l'avez déjà lue d'innombrables fois auparavant. Malgré tout, le dessin de Djief est plutôt plaisant, et l'univers futuriste n'est pas dénué de tout intérêt. L'histoire se laisse lire aisément. Je dirais même que c'est recommandable pour les jeunes ados.

    Dommage que ça manque cruellement d'originalité.

    Pulp_Sirius Le 13/04/2022 à 15:00:34
    Le grimoire du petit peuple - Tome 3 - Les tavernes

    Si les deux premiers albums sont recommandables, celui-ci contient des histoires beaucoup moins intéressantes! Et pourtant, il n'y a que quatre histoires au lieu de cinq, donc elles sont un peu plus longues. Ce qui aurait pu être bien si les histoires avaient été meilleures.

    - Les Foletti (Peter Madsen) - 0/5
    Des lutins invisibles mangent la bouffe des convives lors d'un mariage. Sans réel intérêt.

    - Cluricaune (Anthony Jean) - 1/5
    Un homme fait un pacte avec un farfadet afin d'obtenir le succès. Mais les décisions que prend notre personnage ne sont pas vraiment crédibles.

    - Rousalka (Alexis Nesme) - 2/5
    La meilleure histoire de l'album. Des ondes sont attirées par des hommes humains, et l'une d'elles s'éprend du mauvais homme. Malheureusement, la progression du récit laisse un peu à désirer.

    - Le Love Talker (Guillaume Lapeyre) - 1/5
    Un charmeur se fait inviter dans une auberge et ensorcelle une jeune femme. Ses parents devront user de ruse pour réussir à l'en faire sortir. Bof. D'ailleurs, le terme "love talker", qui est le titre du récit mais aussi le terme utilisé pour décrire le jeune homme est kitsch à mort et me fait grincer des dents tellement je trouve ça mauvais.

    Grosse déception après les deux premiers tomes.

    Pulp_Sirius Le 12/04/2022 à 00:44:59
    Le grimoire du petit peuple - Tome 2 - La forêt

    Continuation du premier tome, même concept. Je noterai les histoires en dépit de leur brièveté, car TOUTES les histoires auraient gagné à être plus longues.

    - Le Leichy (Thierry Ségur) - 3/5
    Histoire d'une femme qui aide des monstres et qui finit par voir ce qu'elle ne devrait pas voir. Une idée qui mériterait un album complet.

    - Mama Padurii (Aleksa Gajic) - 3/5
    Le plus beau dessin de l'album. L'histoire de trois frères qui doivent accomplir une quête mais dont seul le plus jeune réussit grâce à sa bonté est cependant assez classique.

    - La Charmuzelle (Jérôme Lereculey) - 2/5
    Une succube s'attaque à de jeunes hommes innocents. Que faire pour la détruire? Bof.

    - Le Troll des forêts (Jean-Emmanuel Vermot-Desroches) - 4/5
    Encore une histoire de trois frères dont seul le plus jeune se montre plus futé que les autres... Par contre, ici le plus jeune doit s'entretenir avec un Troll et gagner par la ruse. J'ai bien aimé.

    - Milloraine (Dominique Bertail) - 4/5
    Préféreriez-vous avoir une femme belle de nuit et laide de jour ou laide de nuit et belle de jour? Un charmant dilemme pour notre héros. Une autre bonne histoire.

    J'ai trouvé les histoires légèrement meilleures que dans le premier album, dans l'ensemble.

    Pulp_Sirius Le 11/04/2022 à 00:28:48
    Le grimoire du petit peuple - Tome 1 - Le crépuscule

    Une anthologie de contes. Cinq histoires écrites par Pierre Dubois, mais dessinées par cinq dessinateurs différents. De par son format, je trouve qu'il est difficile d'écrire une histoire dans laquelle on peut se laisser emporter, parce qu'elles sont trop courtes. Bref...

    - Le Veilleur du crépuscule (Gradimir Smudja) - 3/5
    Pas mal. Pas mon dessin préféré, mais une bonne histoire d'avertissements ignorés et de malédiction jetée.

    - Diarmid Bawn et les Fir Darig (Thomas Labourot) - 0/5
    Aucun intérêt, ni graphiquement ni scénaristiquement. Une histoire de distillateur qui se transforme en cheval...

    - Le Conte du Spunkie (Etienne Le Roux) - 4/5
    L'une des deux meilleures histoires de l'album. Trop courte, bien sûr, mais pour ce que c'est, plutôt bon. Un homme mauvais, pour échapper à la potence, fait un pacte avec un démon. Mais était-ce le bon choix?

    - Le Conte de la Muzayyara (Hervé Tanquerelle) - 4/5
    L'autre meilleure histoire de l'album. Un homme se laisse charmer par une femme qui est en fait une goule. Divertissant.

    - Jack in the Green (Laurent Cagniat) - 3/5
    Histoire plutôt bonne d'un homme qui charme les femmes par fourberies et mensonges. Je n'aime pas trop le dessin par contre.

    Concept intéressant, mais les histoires manquent malheureusement un peu de profondeur.

    Pulp_Sirius Le 09/04/2022 à 16:49:06
    La nuit (Druillet) - Tome 1 - La nuit

    Eh bien, c'est du Druillet. Je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi cet album en particulier est considéré comme son chef-d’œuvre, mais comme d'habitude, les dessins finissent par faire éclater les pages et on les scrute comme on scrute un horizon.

    De ce côté-là, c'est totalement réussi. Du côté scénario, blah. Je lui préfère encore Yragaël, qui demeure selon moi le meilleur Druillet.

    Pulp_Sirius Le 09/04/2022 à 16:36:10

    Le dessin de Bihannic est superbe, mais les textes de Druillet sont... uh... d'une simplicité inouïe (et je reste poli). À feuilleter pour apprécier le dessin, mais sinon sans intérêt.

    Une relique d'une époque où l'art primait sur tout et où le scénario était relégué aux oubliettes.

    Pulp_Sirius Le 05/04/2022 à 04:30:12

    L'une des BD les plus étranges que j'ai lues... Et elle ne se termine même pas! 12 ans plus tard, aucune fin en vue...

    Que dire de cette histoire insolite? J'ai beaucoup aimé les parties avec Salvatore. C'est remarquablement bien écrit, et l'intelligence des textes se laisse dévorer. En revanche, j'ai beaucoup moins aimé les parties avec le cochon Amandine, que j'ai trouvées trop farfelues et d'intérêt bien moindre.

    D'ailleurs, je n'aime pas ces intégrales en noir et blanc (sépia et blanc...), je n'en ai jamais vraiment compris le but. Pourquoi faire disparaître les couleurs?

    Et difficile de recommander une histoire abandonnée en cours de route. Un ovni.

    Pulp_Sirius Le 31/03/2022 à 18:10:20
    Donjon Monsters - Tome 14 - La Bière supérieure

    Un bof pour moi. On est loin des meilleurs Monsters. L'histoire, quoiqu'intéressante à la base (exporter la bière de Zautamauxime), se révèle assez simple dans l'ensemble, sans grandes surprises. La fin est également trop facile et se termine de manière bien heureuse. Le dessin de Bastien Quignon est correct, ce n'est pas mon préféré.

    Cet album est résolument adolescent, et pas adulte.

    Pulp_Sirius Le 29/03/2022 à 17:22:33
    Complainte des Landes perdues - Tome 1 - Sioban

    -- Avis pour les quatre premiers tomes --

    De Dufaux, je ne connaissais que Beatifica Blues (que je n'ai pas du tout aimé) et Samba Bugatti (que je n'ai pas du tout aimé). Quand j'ai lu les éloges pour cette série, je me suis dit qu'il fallait que je m'essaye. Mais je ne m'attendais à rien.

    Beaucoup de BD classiques sont primées sur BDGest, et parfois je me demande si c'est seulement pour leur importance dans le canon de la BD plutôt que pour leurs véritables mérites en tant qu'histoires qui peuvent transporter le lecteur.

    Mais j'ai été agréablement surpris par la Complainte des landes perdues. Je ne me suis pas ennuyé, et je n'ai pas senti le besoin de me mettre à lire en diagonale pour en arriver à bout plus rapidement.

    Si au départ les dessins ne me plaisaient pas trop, j'ai fini par apprécier cette sorte de brume qui balaie tous les décors. C'est toujours gris, toujours sombre, toujours froid -- ça donne le ton à cette histoire somme toute assez triste.

    Le texte sait également se montrer lyrique et poétique par endroits, une nécessité selon moi dans ce genre de récit fantaisiste qui fait appel aux légendes anciennes et aux noirs desseins. C'est d'ailleurs selon moi ce qui fait la force du récit.

    On a l'impression que les deux premiers tomes étaient originalement destinés à former une histoire complète, mais la suite présentée dans les tomes 3 et 4 coule assez naturellement.

    Par contre, certaines épines couronnent l'ensemble. Les personnages parlent parfois avec trop d'hyperboles, ce qui dilue l'aspect réel de leurs personnages, et ils expliquent parfois le dessin au lecteur, pour être sûr que celui-ci comprenne, alors que le dessin pourrait parfois valoir mille mots. Ce sont des problèmes qui existent encore dans la BD moderne, mais qui selon moi étaient plus prévalents à l'époque.

    D'un point de vue plus personnel, l'Ouki qui est censé représenter le grain d'humour du récit ne m'a pas enchanté plus qu'il le faut. Il réussit tout de même à jouer un rôle qui exacerbe le mal d'un personnage et on finit par s'y attacher malgré tout.

    Ultimement, la Complainte des landes perdues (du moins son premier cycle) est un récit qui n'est peut-être pas à la hauteur de son dithyrambe, mais qui est tout de même plutôt bien pensé, bien dessiné et généralement bien écrit, ce qui donne envie de continuer à tourner les pages jusqu'à la dernière. (3,5/5)

    Je lirai assurément le prochain cycle.

    Pulp_Sirius Le 26/03/2022 à 20:46:56
    Conquêtes - Tome 8 - Neïta

    Je... je... ARGH!!!

    Pour vrai, j'aurais donné à cet album 3 étoiles sur 5.
    Mais finalement, j'y donne 1 à cause de la dernière page.

    La critique qui suit en fera sûrement bâiller quelques-uns. Je ferai de mon mieux pour ne pas trop m'étendre.

    Au départ, je n'aime pas quand on parle de religion dans la BD, parce que c'est toujours la même chose. On a deux archétypes qui reviennent sans cesse, sans exception, surtout quand on parle de croyances humaines.

    1 - Un ou des personnages athées qui évoluent au milieu de croyants doivent défier l'obscurantisme rampant et l'imbécillité irrationnelle de ceux-ci ou encore font la rencontre de groupes religieux méchants et extrémistes.

    2 - Un ou des croyants qui, d'ici la fin de l'histoire, remettent en doute leurs croyances et deviennent athées ou agnostiques parce qu'il se rendent compte qu'ils se sont fait laver le cerveau ou quelque chose du genre.

    Dans la série Conquêtes, nous avons déjà vu des albums avec l'archétype #1. Non seulement c'est toujours la même rengaine, mais en plus c'est souvent mal amené, destiné plutôt à faire de la propagande antireligieuse -- ce sont en fait des idées qui reflètent le cœur et la pensée profonde des scénaristes.

    Pour Neïta, donc, le fait qu'on ait un "Inquisiteur" qui doive explorer une planète pour y installer des "néo-chrétiens" semblait s'en aller tout droit vers la catastrophe absolue.

    Mais, surprise! Ce n'est pas si mal que ça. Notre personnage principal n'est ni imbécile, ni extrémiste, ni tête en l'air. Au contraire, il réfléchit, il veut faire le bien, et il essaie de comprendre. QUOI? Est-ce bien possible? Il y a même une entité qui se fait appeler "Yahvé" qui...

    **SPOILERS**

    se prend pour un dieu et prétend avoir les mêmes attributs que le Dieu biblique, mais qui se révèle être méchante et qui tue tout le monde. Sa nature s'éloigne donc beaucoup du divin, ce que notre héros ne manque pas de nous faire remarquer.

    **FIN DES SPOILERS**

    Le mystère à résoudre est assez intéressant, les événements s'enchaînent bien et, quoiqu'assez classique dans l'ensemble, l'histoire se laisse lire aisément. J'avoue que j'ai même décoché un sourire lorsque j'ai lu les lignes suivantes :
    - "Moi, j'ai une théorie, ils ont dégoté une nouvelle drogue et ils s'en sont gavés!"
    - "Amen!"

    Par contre, tout n'est pas parfait. Des sophismes habituels s’immiscent dans l'histoire, par exemple la phrase suivante : " La logique est raison. La foi est parfaitement irraisonnée, elle est passion." C'est totalement faux, mais je ne disserterai pas là-dessus aujourd'hui.

    D'autres choses, comme que le "Très Saint-Père" puisse se demander si la sphère est véritablement Dieu qui se serait cachée sur une autre planète que la Terre, sont complètement insensées.

    À l'inverse, que les créatures ne comprennent pas le sens de l'eucharistie, par exemple, et prennent les paroles du pape littéralement, c'était une excellente idée!

    On en prend, on en laisse -- et je trouve qu'il y a quand même une histoire amusante à suivre ici -- et qui surprenamment ne tombe pas complètement dans les mêmes facilités qu'à l'habitude.

    Et si on en était restés là, trois sur cinq!

    Mais la dernière page vient tout gâcher.
    **SPOILERS**

    "Où nous avait menés notre si précieuse religion? Droit dans le mur!"

    ??? Il y a un raccourci illogique, ici. La religion des colons n'a absolument rien, mais rien à voir du tout avec ce qui s'est passé sur la planète et sur les vaisseaux! Tout était de la faute d'un être maléfique qui se prenait pour un dieu. Alors oui, je comprends que l'idée est que si les colons n'avaient pas cru que la sphère était Dieu, ce ne serait pas arrivé, mais alors la sphère ne les aurait-elle pas tout simplement piégés différemment? Et donc, sans raison aucune, l'album tombe dans l'archétype #2, notre personnage abandonne ses croyances... et se prépare à accepter les croyances animistes d'un peuple autochtone extraterrestre! Il n'y a rien, mais absolument rien dans l'histoire qui justifie ce changement radical de façon de penser à la toute dernière page de l'album!

    C'est comme si Jean-Luc Istin s'était dit (ou encore son éditeur, Soleil Productions), "Hmm, ce n'est pas bon de montrer de manière trop positive un chrétien... on ne peut pas lui faire renier sa foi pour la forme?"

    **FIN DES SPOILERS**

    Je suis abasourdi. C'est totalement illogique comme fin, digne d'une croyance surnaturelle, comme dirait Istin! Dommage.

    Pulp_Sirius Le 16/03/2022 à 23:34:45
    Tracnar & Faribol - Tome 1 - Vagabondage en contrées légendaires

    Si vous voulez une histoire qui s'apparente à un conte classique, sans surprises ni fioritures, avec un dessin de bonne facture, alors ce conte est pour vous.

    Je n'ai pas été déçu, mais pas impressionné non plus. On ne s'ennuie pas, ça divertit, et on passe un bon moment. Les dessins de Du Peloux sont parfaitement adaptés pour ce genre d'histoire.

    Un très bon choix pour les plus jeunes.

    Pulp_Sirius Le 15/03/2022 à 14:53:49
    Ling Ling - Tome 1 - Le Bureau des Rumeurs

    Pour les enfants. Je ne m'attendais pas à lire une histoire pour enfants, mais c'est mignon pour ce que c'est, j'imagine.

    L'histoire se déroulant en Chine, le scénariste a cru bon de faire des noms de presque tous les personnages des jeux de mots...

    Par exemple, nous avons deux femmes qui s'appellent Kâ-Lyne (Câline) et Kô-Kyne (Coquine).
    Le petit garçon à sauver se prénomme Taitaklak (Tête à claques).
    Et dans le tome 2, nous avons Sufi-Zan (Suffisant) et Shi-Py (Chipie)...
    Et il y en a beaucoup plus que ça.

    Il y a aussi une scène étrange qui brise le quatrième mur dans le tome 2, où un personnage présente une peinture qui est en fait une photo du scénariste...

    Et même si ces histoires sont clairement destinées aux enfants, il y quelques blagues résolument adultes dans le tome 1 qui me laissent perplexe. Le tome 2 quant à lui n'a rien de particulier de ce côté-là.

    À vous de juger.

    Pulp_Sirius Le 14/03/2022 à 15:09:53
    Conquêtes - Tome 7 - Tanami

    L'idée de départ est prometteuse -- des naufragés amnésiques. Que font-ils là? Pourquoi? Ensuite, même les extraterrestres ont perdu la mémoire. Étaient-ils amis, ennemis? Il y avait quelque chose à développer ici.

    Mais ça s'arrête là. Notre méchant est un violeur compulsif (rien que ça!) et notre méchant symbiote est sensiblement pareil (!). S'ajoute un gentil symbiote qui s'allie avec notre victime et des fusions qui nous sortent des sortes de Terminator aux pouvoirs arbitraires...

    Par exemple, le symbiote peut se métamorphoser en "n'importe quel type d'arme létale, que ce soit une arme blanche, une arme à feu ou un fusil laser, jusqu'à un certain niveau. Pas de missiles, pas d'obus." ?????

    Les personnages ne sont ni intéressants, ni attachants, ni crédibles. Le scénario est assez loufoque et les bagarres font très cliché. Il y a même des bons vieux "one-liner", du genre "Hasta la vista, baby" -- sauf que ça ressemble plutôt à : "Celle où j'écrase ta sale g***** de pervers!" Splendide.

    Lorsque l'on referme le livre, on se demande jusqu'à où cette série peut continuer à s'enfoncer.

    Pulp_Sirius Le 12/03/2022 à 17:17:01
    Conquêtes - Tome 6 - Adonaï

    Vous rappelez-vous du personnage peu attachant qui parlait mal à tout bout de champ parce que COOOOOOOOLLLLL dans le tome 4? Ouais? Eh bien, clonez-la 8 fois et vous avez vos personnages du tome 6.

    C'est bien là l'un des grands problèmes de la série. Les personnages sont souvent des pastiches les uns des autres. Des copies conformes. Encoreeeeeeeeeeeeee des soldats qui s'insultent à qui mieux mieux et qui croient qu'être sur le point de mourir, c'est le moment parfait pour lancer des vannes.

    Prenez une page au hasard, pointez du doigt une case, et vous allez assurément tomber sur des pépites de goujaterie. Bon, prenons un exemple... (et je pourrais vous en donner 8 millions)
    P. 23, - " Arrête de me mâter (sic) le c.., Odine. Je t'assure qu'il n'y a aucun caméléon qui se cache là-dedans..."
    - " On n'est jamais trop prudent, avec ces saloperies, Caporal!"

    Allez, on se fait plaisir, on continue. Cette fois-ci, juste pour apprécier la qualité de l'humour.
    P. 15, Femme tire avec un fusil. BANG!
    Femme : " D'où je viens, une femme doit savoir se battre pour préserver son honneur."
    Homme : " J'ai dans l'idée que ton honneur est sauf!"

    Hahaha... Prix Goncourt, nous voilà!

    Détrompez-vous, le problème, ce n'est pas la grossièreté des textes, ni que certains personnages soient vulgaires. Le problème, c'est qu'on a juste ça. Rien que ça. Je ne cherche pas moi non plus un chef-d’œuvre littéraire quand je lis de la BD. Mais au moins un semblant de personnages intéressants avec un certain niveau de profondeur.

    Seul point positif, j'aime bien le dessin de Benoît ici, le vert luxuriant de la forêt est plutôt beau.

    Pulp_Sirius Le 12/03/2022 à 14:55:47
    Conquêtes - Tome 5 - Enorus

    Enfinnnnnnnnnnnnn! Un bon album! À des millions d'années-lumière des quatre premiers!

    Alors non, on n'explore pas une planète et tout se passe dans l'espace, mais c'est peut-être ça qui fait que l'album sorte du lot. On a des personnages assez intéressants, qui ont tous leurs propres motivations, et ce dilemme moral sur qui on abandonne et qui on amène sur la nouvelle planète apporte une tension qui est bienvenue, puisqu'on ne sait pas comment ça va se terminer.

    La flotte coréenne, le pirate informatique, le vieux loup qui prépare sa propre fuite, j'irais même jusqu'à dire qu'il y a un ou deux moments émouvants! Alors non, ce n'est pas parfait et j'émets quelques réserves sur certains points, mais c'est le premier album depuis le début de la série qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout.

    Par contre, p. 61 : "P**** de m**** de tabernaaaaacle!"
    Eille. Sérieux, là? En 2020 (année de publication), il y a encore des Français qui ne savent pas que le terme, c'est "tabarnak", prononcé comme ça (oui, une déformation de tabernacle)? C'en est presque offusquant. Il aurait fallu quoi, trois secondes et quart à Jarry et à Istin pour demander à un Québécois de leur entourage comment ça se disait? Ou une petite recherche Google de quelques secondes, ça leur tentait pas? Et il n'y a aucun relecteur qui a vu ça? Les éditions Soleil n'ont pas vu ça? Ça fait dur.

    En même temps, l'ignorance criarde et l'ethnocentrisme français dont ces albums sont imprégnés ne surprennent plus. Des Français déguisés en Japonais dans le tome 3, des Français déguisés en Russes dans le tome 6, et ici, des Français déguisés en Québécois qui ne sont même pas capables de sacrer comme du monde. Ayoye. M'est d'avis qu'en mission d'infiltration dans une colonie extraterrestre, nos scénaristes seraient repérés illico.

    Bon, hormis ce détail, je réitère que c'est le meilleur album de la série jusqu'à maintenant.

    Pulp_Sirius Le 11/03/2022 à 14:07:06
    Conquêtes - Tome 4 - Uranie

    D'abord, je ne crois pas à la prémisse de l'histoire. Détester les prothèses, vraiment? Se faire intimider parce qu'on a des membres artificiels? Le père de l'héroïne se fait tabasser juste parce qu'il l'a mise au monde? Ça n'a aucun sens. Chez les enfants, je peux comprendre, mais chez les adultes, non. Et toute la personnalité exécrable de notre héroïne est basée sur ce point non négligeable. Pire, notre méchant de service, Williams, la déteste juste parce que! Parce que son papa lui avait déjà dit que c'était pas bien les malformations!! Mais c'est quoi ces personnages aussi minces que des feuilles de papier?

    Ensuite, notre héroïne, Syd, est vulgaire à souhait. Ça devient tannant à la longue. Elle insulte tout le monde sans vraie raison, et parle comme un charretier en guise de personnalité. D'ailleurs, tous les personnages ont tendance à faire de l'humour en situation critique, ce qui me semble souvent excessif vu la situation dans laquelle ils se trouvent.

    Finalement, l'histoire de cette I.A. qui veut jouer à un jeu pour se débarrasser des envahisseurs, gros bof hein. Pis ce que ça donne, c'est un livre avec des scènes d'action plutôt moyennes et des personnages qui s'envoient promener à tout bout de champ, sans plus.

    C'est d'une vacuité...

    Pulp_Sirius Le 10/03/2022 à 17:00:22
    Conquêtes - Tome 3 - Decornum

    Problème #1 : Les Japonais ne parlent pas comme ça. Les Japonais ne réagissent pas comme ça. C'est d'une grande naïveté que de croire que la seule chose qui différencie les peuples, c'est la langue. Nous avons ici des Franco-Européens, sortis tout droit de la tête d'un Français, qu'on a essayé de 'japoniser' en leur donnant des traits asiatiques et en leur faisant dire des mots japonais ici et là. Mais ce n'est pas parce qu'on insère des mots comme satsuma-imo, banzai, kamikaze, hajime et shintoïsme que l'on est soudainement Japonais. En fait, ça rend ça encore plus mauvais -- le "stéréotype" est tellement pauvre en imagination que c'est à mourir de rire. D'ailleurs, saviez-vous que le mot 'banzai' est utilisé de toutes sortes de manières? Lors de compétitions sportives, lorsque qu'on encourage nos collègues, dans les jeux vidéo pour n'importe quelle raison... pas seulement lorsqu'on veut se faire sauter. Sans compter toutes les autres incohérences qu'il serait trop long d'énumérer. D'accord avec la critique d'Avollant sur ce point.

    Problème #2 : Le scénario manque de crédibilité. Vraiment, un humain déguisé en extraterrestre, et personne ne s'en rend compte? Pourquoi, d'ailleurs, parlent-ils la même langue? Pourquoi les serfs appellent-ils les dominants des dominants? Alors que plus tard, la "matrice" acquiesce que c'est un mot humain? Et finalement, le tout est simplement inintéressant, avec bien sûr des méchants religieux qui sacrifient les plus faibles et des méchants humains qui exterminent tout ce qu'ils touchent. Encore. Bien sûr, notre héros est le seul lucide ici. Encore.

    Voyez la manipulation émotive ici. P. 38, "Ils l'avaient flingué comme on flingue un chien enragé." Ah? Et pourquoi pas, "L'extraterrestre avait décapité un soldat comme on décapite un chien enragé. C'est pour ça qu'en voulant se défendre, les humains l'ont tué." Ça change un peu la donne, non? Je comprends que les gros méchants tarés sont les humains qui reluquent les femelles extraterrestres ici, mais c'est tellement lourd et facile comme développement.

    Zéro.
    Et zéro en trois jusqu'à maintenant pour cette série.

    Pulp_Sirius Le 09/03/2022 à 18:47:06
    Conquêtes - Tome 2 - Deluvenn

    Encore pire que le premier! Et pourtant, le début était prometteur.

    Une planète à coloniser apparemment dénuée de vie, des vaisseaux sur le point de lâcher, une ancienne civilisation disparue, des personnages assez intéressants (j'aime bien Idris), et des créatures gigantesques...

    Mais on bascule rapidement dans le ridicule. Les Krakens expliquent toute leur histoire aux humains par télépathie en prenant possession d'eux grâce aux vibrations de l'eau...
    Un jeune garçon joue au Go avec un Kraken qu'il n'est pas capable de comprendre, mais il réussit quand même à lui enseigner les règles du jeu...
    Et bien sûr, une petite bombe bien placée pour régler tous les problèmes d'un coup à la fin de l'album, pourquoi pas. C'est farfelu quand même.

    L'humour est également souvent malvenu et répétitif, et on n'oublie pas les platitudes habituelles qu'on nous balance sur la nature du genre humain.

    Le scénario ne tient pas la route.

    Pulp_Sirius Le 09/03/2022 à 05:06:39
    Conquêtes - Tome 1 - Islandia

    Ce premier album est un très gros bof pour moi.

    Après avoir lu les Elfes, Nains, Orcs et Mages de Jarry et Istin, je savais qu'il fallait que je me lance dans la lecture de Conquêtes.

    J'avoue avoir un faible pour les exoplanètes, les races extraterrestres et la cryogénie, surtout quand on joue avec la trame temporelle (ce qui n'est pas le cas ici).

    Mais bon, les clichés sur l'être humain méchant, plus capable. L'être humain est bon pour se détruire, l'être humain veut juste faire la guerre, l'être humain n'est pas capable de cohabiter... blaaaa blaaaa blaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. Éculé, ressassé, rebattu, réchauffé -- bref, j'en ai marre. Qui plus est, l'Amiral méchant en opposition avec notre héroïne ne souhaite qu'une chose -- allez, devinez, c'est pas difficile! -- oui!, exterminer tous les extraterrestres parce que parce que, voyons!

    À la page 75, nous avons cette perle : "Depuis la nuit des temps, il n'y a pas de cohabitation entre deux races. L'une doit forcément se soumettre à l'autre."

    Êtes-vous en train de bâiller, vous aussi?

    Et le scénario s'empêtre d'hybrides humains-extraterrestres créés dans un laboratoire secret qui peuvent lancer du feu pour se venger... bon j'ai vraiment décroché, là.

    Comme chaque tome a sa propre histoire, on verra pour les suivants. Le premier fut plutôt décevant.

    Pulp_Sirius Le 03/03/2022 à 16:59:00
    Negalyod - Tome 2 - Le dernier mot

    Magistral.

    J'ai été foudroyé par cette bande dessinée de Vincent Perriot. Enfin, on redonne au terme "bande dessinée" ses lettres de noblesse! C'est tout simplement époustouflant. J'ai rarement lu une BD avec autant de pages pleines (un seul dessin sur la page) et même de doubles pages. Et le tome 2 en a encore plus que le tome 1! Beaucoup de silences qui invitent à l'émerveillement. Beaucoup de cases tellement détaillées que l'on peut les admirer de nombreuses minutes pour apprécier tous les détails.

    Côté scénario, c'est de la science-fiction pure et dure. Et je fais écho à l'avis de Yovo ici bas -- ce n'est pas parfait, mais c'est quand même très bon! Alors, moi, par contre, je suis du genre à vouloir comprendre. Qu'est-ce que le Réseau? Qui l'a construit? Pourquoi des dinosaures? Pourquoi notre personnage principal peut-il leur parler? Pourquoi la fille de notre personnage principal peut-elle voyager à travers l'espace-temps? Des questions auxquelles nous n'aurons probablement jamais les réponses. D'autres choses m'ont laissé perplexe -- comme l'identité du chauffeur de camion dans le tome 1, par exemple.

    Mais tant pis! Perriot souhaite que l'on accepte la réalité de nos personnages telle qu'elle est et qu'on se concentre à suivre leur histoire, à eux. Et malgré les questions, Perriot nous embarque dans de véritables montagnes russes. Et c'est ce que j'ai adoré de Negalyod. Nous ne sommes ni dans le bla-bla philosophique à n'en plus finir, ni dans le dessin qui ne veut rien dire, ni dans la propagande moralisatrice non plus! Il y a un point A qui mène au point B qui mène au point C. On suit une véritable histoire. Mais cette histoire est empreinte de poésie, d'émotion, d'action, de mystère, de beauté, de violence, de péripéties.

    Je n'ai pas lu beaucoup de Mœbius, alors je ne sais pas à quel point ça ressemble, mais... Ça m'a aussi fait penser à Tsutomu Nihei (Blame!) pour l'architecture. Ça m'a fait penser à Yukito Kishiro (Gunnm) pour les cités dans le ciel. Ça m'a fait penser Philippe Druillet pour la grandeur et la splendeur des dessins.

    Et alors? Quand on nous compare aux meilleurs, c'est parce qu'on fait partie des meilleurs. Chapeau. Vivement le troisième tome.

    Pulp_Sirius Le 02/03/2022 à 04:59:12
    Colonisation - Tome 1 - Les naufragés de l'espace

    J'ai adoré les deux premiers tomes. Il faut dire que j'ai un parti pris quand on me lance une histoire de colons qui dorment en stase de nombreuses années et qui doivent se réveiller plus tard pour coloniser des planètes inconnues. C'est le genre d'histoire que j'aime.

    Mais, petit bonus, ici on ajoute un élément de réalité virtuelle! Aller tirer les colons de leurs rêves, traverser leur monde imaginaire, c'est une super bonne idée! On mélange donc des planètes aux décors et à la faune enchanteurs à des mondes virtuels que seule l'imagination peut entraver!

    Malheureusement, à partir du tome 3, cette notion de réalité virtuelle disparaît presque totalement au profit d'une simple histoire de race extraterrestre qui se sert de l'humanité pour arriver à ses fins... On régresse!

    Il faut dire que Filippi a parfois de la difficulté à canaliser. Malgré de bonnes idées, je trouve que ses scénarios font parfois un peu fouillis. Non à cause de la complexité des récits, mais plutôt à cause d'idées qui n'aboutissent pas. Par contre, le dessin de Cucca est sublime. Et toutes les planètes à explorer peuvent donner lieu à tant de décors différents.

    Je vais continuer à lire cette série, mais j'ai peur pour la suite. Ça demeure assez bon jusqu'au 5e tome, mais j'espérais quand même un peu plus.

    Pour une histoire dans le même genre, je recommande fortement l'épisode 'Beyond the Aquila Rift' de l'émission "Love, Death & Robots" sur Netflix.

    Pulp_Sirius Le 28/02/2022 à 04:36:32
    Les chevaux du vent - Tome 1 - Première partie

    Drame familial assez triste, assez lourd. Un diptyque qui, une fois refermé, laisse pensif. Le dessin est simple mais évocateur.

    Impossible d'échapper à l'ambiance de solitude, de souffrance intérieure et de misère qui pèse tout au long des deux albums. Impossible de ne pas souhaiter que le père, parti à la recherche de son fils qu'il n'a pas vu depuis plus de 15 ans, finisse par le retrouver.

    Je trouve que certaines scènes manquent toutefois de poids, d'émotion. Mais à l'instar de l'environnement rude dans lequel évoluent nos personnages, peut-être le pragmatisme est-il de mise.

    Quels sacrifices accepteriez-vous pour votre famille?

    Pulp_Sirius Le 28/02/2022 à 04:22:17

    Le dessin de Rubín est splendide -- cru, viscéral -- exactement ce qu'il faut pour la légende de Beowulf. Par contre, je trouve que l'histoire de Beowulf manque cruellement de profondeur. En poème, ça fonctionne peut-être, mais en bande dessinée? Je préfère la version cinématographique de 2007 pour les changements qu'elle apporte à l'histoire, justement. Mais comme le film a reçu d'assez mauvaises critiques, si vous êtes fan de l'histoire originale, peut-être aimerez-vous cette adaptation plus que moi. Elle vaut la peine d'être lue au moins une fois.

    Pulp_Sirius Le 13/02/2022 à 03:55:35
    Aberzen - Tome 1 - Commencer par mourir

    -- Avis pour les quatre tomes --

    Franchement très agréablement surpris par cette série, certes complexe, mais ô combien captivante. N'Guessan a su créer un scénario de science-fiction comme on en voit trop peu dans l'univers de la bande dessinée -- original, enchanteur, et remarquablement bien écrit! Et ne vous y méprenez pas -- sous ses airs d'histoire purement fantastique, Aberzen est bel et bien une série de science-fiction!

    À l'instar des grands films qui vous poussent à les visionner une deuxième fois pour tout comprendre, une deuxième lecture de cette série sera probablement de mise pour bien comprendre l'histoire! Aucun souci, puisque nous avons droit ici à un scénario tellement bien ficelé! J'en suis ressorti, après quatre albums, avec l'impression d'avoir à peu près tout compris, mais je me posais toujours quelques questions par rapport aux réactions de certains personnages, comme Janko, qui m'ont donné envie de relire la série pour être certain que le tout soit cohérent.

    N'Guessan signe ici une histoire qui déborde d'imagination et qui récompense une lecture attentive. La toile s'apprécie davantage lorsque l'on a pu l'admirer dans sa totalité. Je crois que l'auteur savait dès le départ où il s'en allait, et ça se voit. Contrairement à d'autres, moi, c'est le genre de "mal de crâne" qui me plaît! L'auteur ne laisse jamais le lecteur à la dérive trop longtemps. Si les grandes révélations ne se font qu'au quatrième tome, l'histoire ne cesse jamais de nous guider, et l'on sent qu'elle finira par nous mener à bon port. Quand c'est compliqué pour être compliqué, on s'ennuie, mais je n'ai jamais eu ce sentiment avec Aberzen. On réussit toujours à suivre le fil, pourvu que l'on plonge bien dans l'histoire.

    Le dessin est également plutôt bon, avec un heureux mélange de planches qui font place au dialogue et d'autres qui laissent place au silence et à l'émerveillement. Mon seul bémol, c'est qu'il est vrai que parfois les personnages sont difficiles à différencier.

    Aberzen réussit à allier mer et terre -- ce n'est ni seulement visuellement intéressant, ni seulement intelligemment construit -- c'est un mariage harmonieux des deux qui en font une série tout à fait unique!

    Pulp_Sirius Le 03/02/2022 à 04:06:49
    Androïdes (Soleil) - Tome 9 - Le berger

    À lancer au beau milieu d'un feu de camp pendant que vous et vos amis sautillez et dansez tout autour en poussant des cris et en admirant les flammes.

    D'ailleurs, le scénario est curieusement très semblable au film "The Man from Earth", sorti en 2007.

    Pulp_Sirius Le 05/01/2022 à 02:56:54
    Donjon Crépuscule - Tome 112 - Pourfendeurs de démons

    Arghhh, les Crépuscule ne s'améliorent toujours pas! Je trouve l'écriture particulièrement faible dans cet album, voire parfois étrange. L'humour est assez banal. De plus, soudainement, on "censure" la nudité en ne la dessinant pas (une nudité sans détails), ce qui est une première pour cette série et je trouve cela bizarre.

    Il y a quelques bonnes idées, et j'aime bien le dessin d'Obion, mais au bout du compte je trouve que l'album est très décevant.

    Pulp_Sirius Le 24/12/2021 à 19:07:35
    Mages - Tome 3 - Altherat

    D'accord avec les deux avis précédents. Le meilleur des quatre premiers tomes. Excellente histoire d'un mage pris au service d'un roi qu'il déteste.
    Tome 1 médiocre, tome 2 affreux, tome 3 excellent, tome 4 plutôt bon.

    Pulp_Sirius Le 18/12/2021 à 22:31:59
    Dans la tête de Sherlock Holmes - Tome 2 - L'Affaire du Ticket Scandaleux 2/2

    Benoit Dahan serait-il un génie? Je ne m'attarderai pas sur l'intrigue ici, mais je passe juste pour dire que j'ai rarement lu des BD aussi bien écrites, avec un français aussi impeccable, où l’imagination dépasse l'entendement, que celles de Benoit Dahan. D'ailleurs, je recommande très fortement le Psycho-Investigateur du même auteur si vous aimez le style, pour le même genre d'histoire avec une touche fantaisiste en plus.

    Dans une entrevue accordée à la chaîne Youtube Sher[UN]Locked, Cyril Liéron mentionne qu'ils sont des amoureux de l'ère victorienne et de tout ce qui a trait à Sherlock Holmes. Ça se voit. L'époque fait craquer les coutures de partout, ça dégouline de clins d’œil aux histoires de Sir Arthur Conan Doyle, et l'histoire a été méticuleusement créée avec respect pour l’œuvre originale. C'est intelligent, c'est divertissant, c'est beau. Un véritable délice.

    Léger bémol pour le message qu'ont voulu faire passer les auteurs, par contre. Dans la même entrevue, Liéron souligne qu'ils voulaient dénoncer des travers de l'époque et pas seulement écrire un polar. Mais à quoi ça sert? Même si je crois qu'ici à peu près tout le monde va être d'accord pour, par exemple, condamner les pratiques abjectes qui se pratiquaient à l'époque, ce ne sera pas nécessairement toujours le cas si dans de futures histoires d'autres sujets sont amenés. La société occidentale, européenne, francophone ou même française n'est pas un gros bloc monolithique où tout le monde pense de la même manière. Heureusement, les auteurs évitent de tomber dans l'anachronisme quant aux réactions et personnalités des personnages. Ils évitent aussi la lourdeur qu'injectent certains auteurs à leurs histoires lorsqu'ils veulent faire passer des messages, et on peut apprécier l'effort fourni pour que les personnages demeurent ancrés dans leur époque.

    Autrement, rien à redire. Un véritable petit bijou de la bande dessinée. À lire et vivement la prochaine enquête!

    Pulp_Sirius Le 17/12/2021 à 01:48:10

    Depuis que j'ai acheté cette BD (ou roman graphique, si vous préférez), je la relis systématiquement chaque année durant le temps des fêtes. C'est devenu un classique de ma bibliothèque, et tout simplement l'une de mes BD préférées.

    Attention, je n'ai lu et ne possède que la version originale anglaise, alors je tiens pour acquis ici que la traduction française ne gêne en rien le plaisir que l'on peut gagner de cette lecture. Si vous êtes à l'aise en anglais, je recommande que vous lisiez l'édition originale, évidemment.

    Seconds, c'est l'histoire des 'si'. Ce que tout être humain s'est déjà posé comme question au moins une fois dans sa vie -- et si j'avais fait ceci au lieu de cela? Qu'est-ce qui aurait changé? Tout serait-il mieux allé? Aurais-je enfin eu la vie parfaite?

    Notre héroïne, Katie, est blasée. Le restaurant qu'elle a mis sur pied, Seconds, bien perché sur sa petite colline, est très populaire chez les citadins, mais elle veut s'en ouvrir un deuxième. Un qui est vraiment à elle. Mais la restauration du vieux bâtiment coûte cher. Sa vie amoureuse poireaute également sur zéro. Son ex, Max, qu'elle recroise justement dans son resto, fait encore battre son cœur, mais tout est compliqué. Elle vit une amourette sans avenir avec un cuistot qui travaille dans ses cuisines. Et, comble de la malchance, une serveuse du resto se brûle sévèrement les bras avec de l'huile, alors que Katie traîne dans les cuisines. Katie se sent coupable.

    Mais voilà, un esprit de la maison lui apparaît et lui offre un champignon. Elle n'a qu'à écrire son erreur dans un petit carnet, avaler le champignon, aller se coucher, et tada! Une nouvelle chance s'offrira à elle.

    Ainsi commence la première révision. La serveuse qui s'était brûlé les bras n'est plus brûlée. Et Katie découvre d'autres champignons. Ainsi, d'erreur en erreur, de déception en déception, elle tentera sans cesse d'améliorer sa vie en la changeant. En lui imposant des révisions. Mais l'esprit des lieux la met en garde -- ingérer trop de champignons est une mauvaise idée. Katie ignore les mises en garde. Elle veut que tout soit parfait. Et à chaque nouvelle révision, de petits changements s'opèrent dans le monde autour d'elle. Les choses semblent devenir de plus en plus étranges...

    J'ai déjà tenté par le passé de lire le grand succès de Bryan Lee O'Malley, Scott Pilgrim, mais j'ai moyennement aimé. Pourtant, dans Seconds, quelque chose m'accroche. L'humour est souvent très drôle, avec beaucoup de sarcasme et d'ironie. Beaucoup d'expressions faciales qui en disent long sur l'émotion des personnages. Les personnages sont attachants, pour la plupart. Et ce basculement progressif vers l'étrange et le fantastique au fil des champignons ingérés me plaît énormément.

    Le dessin, avec ses petits personnages aux grosses têtes, ne plaira pas à tout le monde. Moi, je le trouve parfait pour ce genre d'histoire. Et même si le récit a une portée universelle, le ton et l'ambiance demeurent très américains, ce qui pourrait empêcher certains lecteurs francophones de "connecter". C'est toujours intéressant de voir comment, même à travers la BD, la culture transsude et se ressent.

    L'histoire se déroule pendant l'hiver. Les paysages enneigés sont beaux. Ça aide, pour l'esprit du temps de Noël. Si vous avez la chance de vivre dans un endroit où il neige l'hiver -- installez-vous confortablement devant un feu de foyer, enroulez-vous d'une couverture douillette, posez un bon chocolat chaud à vos côtés, et laissez-vous embarquer par cette aventure magique!

    Pulp_Sirius Le 17/12/2021 à 01:45:12

    Depuis que j'ai acheté cette BD (ou roman graphique, si vous préférez), je la relis systématiquement chaque année durant le temps des fêtes. C'est devenu un classique de ma bibliothèque, et tout simplement l'une de mes BD préférées.

    Attention, je n'ai lu et ne possède que la version originale anglaise, alors je tiens pour acquis ici que la traduction française ne gêne en rien le plaisir que l'on peut gagner de cette lecture. Si vous êtes à l'aise en anglais, je recommande que vous lisiez l'édition originale, évidemment.

    Seconds, c'est l'histoire des 'si'. Ce que tout être humain s'est déjà posé comme question au moins une fois dans sa vie -- et si j'avais fait ceci au lieu de cela? Qu'est-ce qui aurait changé? Tout serait-il mieux allé? Aurais-je enfin eu la vie parfaite?

    Notre héroïne, Katie, est blasée. Le restaurant qu'elle a mis sur pied, Seconds, bien perché sur sa petite colline, est très populaire chez les citadins, mais elle veut s'en ouvrir un deuxième. Un qui est vraiment à elle. Mais la restauration du vieux bâtiment coûte cher. Sa vie amoureuse poireaute également sur zéro. Son ex, Max, qu'elle recroise justement dans son resto, fait encore battre son cœur, mais tout est compliqué. Elle vit une amourette sans avenir avec un cuistot qui travaille dans ses cuisines. Et, comble de la malchance, une serveuse du resto se brûle sévèrement les bras avec de l'huile, alors que Katie traîne dans les cuisines. Katie se sent coupable.

    Mais voilà, un esprit de la maison lui apparaît et lui offre un champignon. Elle n'a qu'à écrire son erreur dans un petit carnet, avaler le champignon, aller se coucher, et tada! Une nouvelle chance s'offrira à elle.

    Ainsi commence la première révision. La serveuse qui s'était brûlé les bras n'est plus brûlée. Et Katie découvre d'autres champignons. Ainsi, d'erreur en erreur, de déception en déception, elle tentera sans cesse d'améliorer sa vie en la changeant. En lui imposant des révisions. Mais l'esprit des lieux la met en garde -- ingérer trop de champignons est une mauvaise idée. Katie ignore les mises en garde. Elle veut que tout soit parfait. Et à chaque nouvelle révision, de petits changements s'opèrent dans le monde autour d'elle. Les choses semblent devenir de plus en plus étranges...

    J'ai déjà tenté par le passé de lire le grand succès de Bryan Lee O'Malley, Scott Pilgrim, mais j'ai moyennement aimé. Pourtant, dans Seconds, quelque chose m'accroche. L'humour est souvent très drôle, avec beaucoup de sarcasme et d'ironie. Beaucoup d'expressions faciales qui en disent long sur l'émotion des personnages. Les personnages sont attachants, pour la plupart. Et ce basculement progressif vers l'étrange et le fantastique au fil des champignons ingérés me plaît énormément.

    Le dessin, avec ses petits personnages aux grosses têtes, ne plaira pas à tout le monde. Moi, je le trouve parfait pour ce genre d'histoire. Et même si le récit a une portée universelle, le ton et l'ambiance demeurent très américains, ce qui pourrait empêcher certains lecteurs francophones de "connecter". C'est toujours intéressant de voir comment, même à travers la BD, la culture transsude et se ressent.

    L'histoire se déroule pendant l'hiver. Les paysages enneigés sont beaux. Ça aide, pour l'esprit du temps de Noël. Si vous avez la chance de vivre dans un endroit où il neige l'hiver -- installez-vous confortablement devant un feu de foyer, enroulez-vous d'une couverture douillette, posez un bon chocolat chaud à vos côtés, et laissez-vous embarquer par cette aventure magique!

    Pulp_Sirius Le 14/12/2021 à 17:39:51
    Androïdes (Soleil) - Tome 7 - La Dernière Ange

    Saviez-vous que le mot 'ange' est épicène? Cela désigne soit un mot qui n'existe qu'au masculin ou au féminin, soit un mot qui reste pareil au masculin ou au féminin. Le mot 'ange' est du premier type. Il ne se dit pas au féminin. "Une ange", ça n'existe pas. C'est *un* ange, que l'ange soit de sexe masculin ou féminin!

    Bon, les entorses à la langue dans la littérature, il y en toujours eu, mais celle-ci me dérange parce qu'elle semble émaner d'une incompréhension du langage plutôt que d'une volonté de créer. D'ailleurs, le scénariste lui-même semble avoir de la difficulté avec, puisqu'à la page 31, un personnage traite soudainement notre héroïne d'ange correctement : "Et toi, tu es un ange."

    Parfois, ça semble moins grave. "Une androïde", "une elfe" -- mais il demeure que ces formes ne devraient pas être utilisées. Si un jour un scénariste met en scène une marmotte de sexe masculin, l’appellera-t-il "un marmotte"? "Je suis LE marmotte que vous attendiez!" Mickey Mouse est-il UN souris parce qu'il est masculin?

    Saviez-vous que le mot "digital" en français ne renvoie qu'aux doigts? Dans le sens de "numérique", c'est fautif. Cette faute est tellement répandue qu'elle me rend fou, mais passons. À la page 6, nous avons la bulle suivante : "Mais la connexion directe à travers les capteurs digitaux est 150 fois plus rapide." J'ai tout de suite cru à une erreur, mais en observant, je me suis rendu compte qu'elle captait effectivement les souvenirs avec ses doigts. Incroyable! Le mot digital est bien utilisé, ici. Mais il porte à confusion puisque le sujet est un androïde. Pourtant, si cette erreur ne s'était pas infiltrée dans la langue moderne (mot calqué sur l'anglais 'digital', soit dit en passant), informatique ou pas il n'y aurait pas d’ambiguïté.

    Sinon, le scénario est correct. J'ai trouvé les phrases saccadées un peu étranges. L'album se lit très rapidement. La finale arrive trop vite, comme si l'auteur avait manqué de pages. L'idée est bonne, mais le développement de l'histoire laisse à désirer. Pas le pire album de la série, mais pas particulièrement bon non plus.

    Pour terminer, la phrase suivante, page 51 :
    "Si j'étais cynique, je dirais que quelque part, ils sauvent des vies car on sait combien les guerres de décolonisation font de victimes..."

    Hein? L'éradication de planètes entières coûte moins cher en vies que les guerres de "décolonisation"? J'ai dû louper quelque chose.

    Pulp_Sirius Le 13/12/2021 à 17:28:06
    Androïdes (Soleil) - Tome 6 - Les déserteurs

    Christophe Bec, c'est toujours du "hit or miss". Ça peut être très bon, ça peut être très mauvais. Ça commence souvent très bien, et ça se termine souvent en queue de poisson. Comme dans cet album.

    J'aime le départ, très classique dans son approche, mais aussi terriblement efficace. Des robots envoyés pour combattre des extraterrestres. Les pages 8 à 11 sont probablement les meilleures de l'album. La tension est là. Les robots, en plus, pour la première fois de la série, n'ont pas été conçus pour que leur enveloppe corporelle ressemble trop à celle des êtres humains.

    Mais voilà, au lieu de se concentrer sur l'aspect le plus intéressant de l'histoire, on s'enlise dans de la philosophie bas de gamme. Et le problème, ce n'est pas seulement que je ne sois pas d'accord, c'est aussi que c'est, selon moi, plutôt mal écrit!

    En particulier, les conversations entre les deux robots déserteurs sont effectivement absolument ridicules, comme mentionné par alboundy plus bas. Voir la page 37, par exemple. La conversation est très artificielle, mécanique... (et oui, je me rends compte de l'ironie de ce que j'avance ici.) Mais ces robots sont censés avoir un "cerveau" de loin supérieur à celui des humains!

    Autre chose, page 16 : "En quoi la 'mort' d'un être entièrement robotisé et sans états d'âme pourrait émouvoir l'opinion publique?". Ouf, quelqu'un ne connaît pas bien les êtres humains. Alors oui, et heureusement, les robots ici ne ressemblent pas à des êtres humains. Mais avez-vous vu le film Ex Machina, qui explore beaucoup mieux la question? Il est sûr à 100 % que l'être humain s'attacherait plus aux machines qu'à ses propres pairs, surtout si elles leur ressemblent, comme il le fait déjà pour les animaux. Au moins, les animaux sont véritablement vivants.

    En fin de compte, au lieu de nous livrer une histoire de guerre entre humains et extraterrestres par l'entremise d'androïdes, on nous livre une fable beaucoup trop superficielle et naïve sur l'humanité des robots. Dans le genre, je préfère de loin le court-métrage Hoshi no koe (La voix des étoiles) de Makoto Shinkai, qui n'était pas parfait non plus.

    Pour terminer, appréciez ce "délicieux" extrait de dialogue qui apparaît vers la fin de l'album. Deux androïdes se parlent.

    - Nous avons peut-être aussi été programmés pour être parfois stupides?
    - Lol. Puissance maxi??

    Tout est dit.

    Pulp_Sirius Le 19/11/2021 à 06:31:35
    Elfes - Tome 29 - Lea'saa l'Elfe rouge

    Chers amis,

    Je sais que je tire à boulets rouges sur cette série depuis un certain temps déjà, et honnêtement je m'en étais lassé - à un certain moment, ça ne vaut plus la peine, n'est-ce pas? Mais, laissez-moi le faire une dernière fois. Et si ça peut aider à faire passer la pilule, j'ai quand même trouvé le tome 28 pas si mal, étonnamment.

    Lecteurs, lectrices, auteurs, autrices, dessinateurs, dessinatrices - voici ce qu'il ne faut PAS faire lorsque l'on fait de la bande dessinée. Nous ne sommes plus dans les années 1970, à l'ère des Naufragés du temps, où l'on peut se permettre de tout inventer au fur et à mesure, à tout faire tomber du ciel pour faire avancer son histoire au gré de ses humeurs, pour que nos héros s'en sortent miraculeusement. Enfin, on peut, mais il faut que ça semble plausible!

    La cohérence, la logique, la crédibilité du monde présenté, même fantastique, même imaginaire, doit se tenir. Dans cet album, beaucoup de choses s'écroulent.

    1 - Les terres d'Ogon apparaissent... Belthoran nous dit qu'à l'est de l'Ogrie "se trouve un vaste territoire qui, pour la plupart d'entre nous, demeure légendaire ou inconnu."

    Vous voulez me dire que, parmi tout ce beau monde qui vit sur Arran, personne (ou presque) ne connaît l'existence de ces terres - attendez - de ce GIGANTESQUE territoire!? Ni les elfes, ni les orcs, ni les nai... ah, peut-être les nains.

    2 - Quelques pages plus loin, nos héros se rendent à la frontière qui mène aux terres d'Ogon... devant un gigantesque mur bâti par les nains... (!?). Et puis, "Ça va être long, comme vous pouvez le constater, nous ne sommes pas les seuls à vouloir passer."

    HEIN? Il y a une super longue file d'attente! De gens qui veulent traverser! De quoi!? Je croyais que ces terres étaient pratiquement inconnues! Mais là, une foule d'artisans et de commerçants attend pour traverser! Et tous ces nains de l'ordre du Talion qui savent tout ça et qui font payer un droit de passage! Belles terres "inconnues".

    3 - Non seulement on traverse, mais les commerçants reviendront en terres d'Arran pour revendre ce qu'ils auront récolté! Alors en plus de faire la queue pour y aller, on REVIENT pour vendre son stock et malgré tout, ça ne s'ébruite pas partout que toutes ces choses rares s'y trouvent?

    4 - Mais alors, volons par-dessus ce beau grand mur! Prenons des dragons! Ah, ben non. Les dragons ne peuvent pas se rendre en terres d'Ogon "sans pourrir aussitôt"! Hein!? Quoi? Ah, c'est la seule excuse qu'il nous faut pour expliquer cet imbroglio?

    5 - La magie ne fonctionne pas non plus! Pourquoi? Bof, hein. La magie des mages d'Arran ne fonctionne pas en terre d'Ogon! Très pratique, comme trouvaille, pour empêcher Belthoran de se joindre à notre jolie bande de lurons.

    6 - Un marchand rencontré au hasard se pose la question suivante : "Je me demande bien ce que vont faire une elfe rouge et un orc en terres d'Ogon."

    Attendez une minute, là. Il n'y a plus que QUATRE elfes rouges sur la totalité des terres d'Arran, et non seulement il n'y en a plus que quatre, deux des quatre doivent se peindre en rouge pour, uh, être rouges. Et juste comme ça, notre cher marchand ne trouve pas ça étrange de croiser une elfe rouge, ne se pose pas de questions, n'est pas surpris, rien, tout est beau, les elfes rouges n'existent plus mais bof hein, pourquoi pas leur piquer une jasette comme si de rien n'était!?

    Et deux autres points plus mineurs...

    7 - Irinild, qui trouve ça loin d'aller à la recherche d'elfes rouges, dit à notre chère elfe en question : "Il faut vraiment être complètement fou ou complètement désespéré." Ben oui ma grande, elle vient juste de te dire qu'elle veut donner une chance aux elfes rouges parce que ses enfants sont les derniers de sa race!

    8 - Trop prévisible. L'orage qui s'annonce avant le combat... y a-t-il une seule personne qui n'a pas prédit ce qui allait arriver?

    Mais, hé, j'ai quand même aimé le combat!

    Le problème, avec ce que j'ai mentionné, c'est que ce sont toutes des choses que Jean-Luc Istin a introduites à son histoire parce qu'il voulait agrandir le monde qu'il a créé. D'accord, qu'il l'agrandisse! Mais de grâce, pas comme ça. Pas en lançant des petites phrases à gauche et à droite pour expliquer de si gros bouleversements. L'illusion est dissipée.

    Je crois que j'aurais trouvé plus crédible que nos protagonistes se retrouvent soudainement sur une nouvelle planète!

    Allez, je promets que la prochaine fois je reviens avec un avis positif pour les terres d'Arran!

    Pulp_Sirius Le 17/11/2021 à 22:27:44
    Elfes - Tome 27 - Les Maîtres Ogham

    C'est fou à quel point les scénarios de Jarry sont décevants sur Elfes, comparé à Nains (où là ils sont plutôt excellents). Mais c'est surtout l'écriture, l'élaboration de l'histoire et les péripéties qui laissent à désirer. Nous avons ici une BD qui aurait pu être écrite par n'importe quel auteur; il n'y a absolument rien ici qui ne sorte de l'ordinaire. Pire, le héros de l'histoire est détestable, presque autant que l'était le héros de Jarry dans Mages no 2. Et les petites feintes *me voilà sérieux alors j'esquive à droite" au ralenti sont ridicules.

    En plus, il serait peut-être temps de commencer à payer des réviseurs un peu plus cher. Il n'y a pas un seul album dans cette grande série, pas un seul, que j'ai réussi à lire sans y repérer au moins une faute d'orthographe ou d'accord.
    p. 53 "Ceux du clan des feuilles refusaient obstinément de payer le tribu."

    Ouf. J'ai mal aux yeux.

    Pulp_Sirius Le 15/11/2021 à 05:13:04
    Donjon Antipodes - - Tome -9999 - L'inquisiteur mégalomane

    "Mais enfin! C'est des vaches et des poules! Tu crois qu'elles sont politisées?"

    Enfin! Donjon Antipodes se rachète! Le premier quart de l'album est probablement le meilleur de Donjon que j'ai lu depuis longtemps! Franchement très drôle, avec un humour intelligent, super!

    Mais le début était tellement bon que conserver cette cadence jusqu'à la fin en aurait fait un chef-d’œuvre absolu. Malheureusement, l'album perd un peu de son souffle dans la seconde moitié, et on dirait que les auteurs ont ramé pour arriver à 48 pages. La partie avec les dragons était légèrement moins bonne.

    Cet album nous confirme (ce qu'on avait déjà pu deviner dans le précédent) le comment du pourquoi de l'ascension des anthropomorphes sur Terra Amata. Somme toute, un excellent Donjon! (Et là je me rends compte que j'ai écrit presque la même chose que minot, ce qui prouve que c'est vrai! Une excellente addition à la série!)

    Pulp_Sirius Le 14/11/2021 à 03:34:07
    Nains - Tome 13 - Fey du Temple

    Page 25, "Ces nains n'étaient pas différents de nous, seulement personne ne leur a dit que ce qu'ils voulaient faire était impossible, alors ils l'ont fait!"

    C'est officiel! Marcel Pagnol est le plus grand dramaturge des terres d'Arran! Il est si mythique pour le peuple nain que dans deux albums consécutifs, deux personnages complètement différents le citent! Voir mon avis pour le tome 12.

    Sinon, encore un très bon album. Peut-être un peu trop de bla-bla sur les différents matériaux et techniques nécessaires à la construction du pont, par contre. Je ne cherche pas à devenir ingénieur en bâtiment.

    Légèrement moins bon que les sept derniers, mais quand même meilleur que ce qu'on retrouve dans la série mère!

    Pulp_Sirius Le 13/11/2021 à 16:24:20

    Il y avait déjà plusieurs mois que cet album traînait sur une étagère de ma libraire de quartier. Chaque fois que j'y repassais, je ne pouvais m'empêcher de le feuilleter. Mais sans aucun vote nulle part sur Internet, ni aucune critique à part celle de l'utilisateur El-Rej ici bas, je ne savais quoi penser. Pourtant, c'est bien le label 619, non? Mauvais présage? Peu importe, j'ai fini par l'acheter, j'étais trop curieux.

    Ce qui attirait mon attention avant tout, c'étaient les couleurs. Absolument magnifiques. J'adore quand les couleurs dominantes varient d'une section à une autre et qu'elles sont aussi éclatantes et vives. Ça me rappelle beaucoup l'excellent PTSD de Guillaume Singelin (Je remercie Yovo de m'avoir indiqué que l'album était bien dans la base de données. J'avais pourtant même fait une recherche pour l'auteur, mais en inscrivant le prénom en premier, ce qui n'avait rien donné).

    Les dessins sont également attrayants, sans être particulièrement beaux ou "léchés". Je ne sais pas, il y a quelque chose qui me plaît dans ce style. Par contre, je trouve que l'auteur a de la difficulté à différencier ses hommes de ses femmes. Notre héros Osman, par exemple, bien masculin, même lorsqu'il est torse nu me donne parfois l'impression qu'il a des seins. Les visages sont tous assez féminins aussi, mais peut-être que l'ombre à paupières que tout le monde porte accentue la confusion. En ce sens, ça me rappelle le dessin de Mathieu Bablet, qui lui aussi a beaucoup de difficulté à marquer la différence de sexe dans ses dessins.

    Les lames d'Ashura, c'est un groupe de femmes composé d'un seul homme qui braque des trains pour piller ce qu'il y à bord! Bonne idée! Elles sautent dans le tas, tuent à peu près tout ce qui bouge - il y a beaucoup de scènes d'action qui rappelle le manga. OK, on ne s'ennuie pas! Et puis, trahison! Le clan va vite se diviser en deux! Cool, un peu de suspense, c'est toujours bon!

    Mais là... mais là!!! On finit par dégénérer dans une espèce de croisade antireligieuse. Arghhhh, pas encoreeeeeeeeeee. Hé les gars, ça fait plus de 50 ans que la BD franco-belge s'acharne là-dessus; décrochez un peu, là. Le sujet est éculé, rebattu, réchauffé, usé, ressassé ad nauseam.

    Il y a eu un moment où, petite lueur d'espoir, j'ai cru que l'auteur irait là où je ne m'y attendais pas et qu'il apposerait sa touche unique au sujet. Et, à son honneur, il semble vouloir présenter les deux côtés de la médaille. Du moins, théoriquement. Mais qu'est-ce qui en ressort finalement? Les religions sont cruelles et extrémistes! Elles asservissent les femmes et en font des esclaves! Rebellez-vous! Élevez vos enfants loin de la religion! Évidemment, l'auteur crée de toutes pièces une secte bien dégueulasse, pour être sûr que le lecteur soit d'accord avec lui.

    D'un autre côté, la secte de Shota (dirigée pas des femmes uniquement) est fière d'aider les gens à sortir de la misère. À faire du monde un meilleur endroit. Mais Osman, notre prétendu modéré, qui n'a aucun problème de conscience à tuer et à voler parce que danser par la suite absout tous les crimes, préfère quand même raisonner que la religion de sa sœur est une "secte totalitaire et répressive". Je me suis posé la question suivante : L'auteur est-il réellement en train de nous dire qu'il vaut mieux être athée et tuer, piller et braquer que croyant et aider des gens à se sortir de la misère!?

    Honnêtement, je ne crois pas, puisque les deux camps finissent en quelque sorte par se "réconcilier". Je crois que Baptiste Pagani a quand même tenté de nuancer ses propos, mais la balance a-t-elle penché d'un côté plus que de l'autre?

    Je ne cautionne aucunement les sectes et les extrémistes, les inégalités et les systèmes d'oppression - par contre, j'en ai vraiment ras le pompon de revoir ce sujet de la religion méchante et maléfique encore et encore et encore dans la bande dessinée... Un peu d'originalité, SVP. Vraiment dommage, parce que l'histoire de Pagani, pour moi, s'est écroulée à cause de ça.

    Deux étoiles pour la première partie, les dessins et les couleurs.

    Pulp_Sirius Le 13/11/2021 à 06:02:25
    Nains - Tome 12 - Kardum du Talion

    Malheureusement d'accord avec Milou le viking! L'erreur de dessin pour Arban est impardonnable.

    Autre chose, à la page 24, Kardum dit ceci : "Ils l'ont fait parce qu'ils ignoraient que c'était impossible... Personne ne le leur avait jamais dit."

    Euh, on copie des citations maintenant? Le véritable auteur de cette citation est Marcel Pagnol qui, en 1967, a écrit : "Tout le monde savait que c'était impossible. Un ignare ne le savait pas : il l'a fait."

    Et après avoir lu Orcs & Gobelins no 2 récemment, je suis allé dans la section des avis et l'utilisateur JeanFrancois71 indique qu'il y a une trop grande ressemblance entre l'album en question et le jeu vidéo Styx... (Je suis allé voir, la ressemblance n'est pas anodine!)

    Eum... signal d'alarme quelqu'un?

    Sinon, un excellent album... je m'en venais encenser Nicolas Jarry... mais là, j'ai comme quelque chose dans le fond de la gorge... un problème de conscience...

    Pulp_Sirius Le 12/11/2021 à 03:27:09
    Elfes - Tome 25 - Vengeance noire

    Je retire ce que j'ai dit sur le tome 18. Le fond du baril, il est ici! Et je m'étais dit la même chose pour le tome 24!

    Pourquoi, ô Grand Pourquoi, avoir donné la suite de la saga des Elfes noirs à Arleston? Je crois que c'est le PIRE album des 25 premiers, et je pèse mes mots! Ça aura au moins eu le mérite de démontrer que n'importe qui ne peut pas écrire d'aussi bonnes histoires que Marc Hadrien!

    Aïe aïe aïe. J'ai l'impression, en tant que lecteur, qu'on m'a trahi. La citadelle de Slurce! Imprenable! Même Lah'saa - oui, même elle, avec son armée de goules - redoutait la citadelle de Slurce! Certes, dans la série Elfes, chaque citadelle ou cité-État ou peu importe est plus imprenable que la précédente, donc ça ne veut pas dire grand-chose. Et elles tombent toujours, l'une après l'autre, en bons clichés, quoi. Mais Slurce, voyons!

    Sauf que, on savait déjà qu'un petit gobelin pouvait y pénétrer en toute impunité pour y voler n'importe quoi. Alors pourquoi pas un seul Elfe et quelques dragons pour la mettre à terre? Ah ben, c'était si facile que ça? Une vraie farce! Mais Gaw'yn, oses-tu vraiment affronter seul les deux plus puissants mestres de Slurce? Et hop! Un gros caillou sur la tête et c'est fini. À mourir de rire! Finalement, un Elfe noir, mestre ou pas, ce n'est pas si spécial que ça! Et attendez, pourquoi un humain sait-il que les Elfes rouges sont plus réceptifs à l'organique et aux roches volcaniques? La race a disparu depuis si longtemps!

    Je ne m'attarderai même pas sur le dessin...

    La spécialité d'Arleston n'est-elle pas les histoires à l'humour répétitif? Eh bien, mission accomplie. Les Elfes noirs sont désormais les Schtroumpfs noirs.

    Sauf que les Schtroumpfs noirs, c'est une sacrée bonne histoire!

    Pulp_Sirius Le 10/11/2021 à 18:33:06
    Freaks' Squeele - Tome 7 - A-Move & Z-Movie

    - Avis pour les 7 tomes -

    Freaks' Squeele, c'est 100 % manga. Si vous souhaitez également y voir un saupoudrage de comics américains, soit. Même si le style ne colle pas vraiment, malgré la présence de "super héros". Par contre, il n'y a pas un iota, pas une once, pas un seul brin de style franco-belge dans cette série. Florent Maudoux a beau être Français, Freaks' Squeele n'a absolument rien à voir avec la BD franco-belge.

    Ah, si, il y a peut-être un truc, quand même. De par sa nature française, Maudoux est incapable de se passer de faire des commentaires sociopolitiques. Pourtant, c'est ce qui fait la beauté des manga japonais. Leur absence totale de propagande idéologique. C'est du pur divertissement, rien d'autre. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'il n'y a pas de sujets sérieux ou de matières qui portent à réfléchir. Heureusement, Maudoux évite de creuser le sujet trop loin (sauf, peut-être, pour cette histoire d'école, mais le sujet ne m'est pas familier. Je n'ai pas lu aucune des séries dérivées non plus.). De toute façon, il me semble y avoir une nette contradiction entre les commentaires pseudo-féministes ("C'est quoi ces costumes sexistes qui nous montrent les fesses!?") et l'amour que semble porter l'auteur pour les formes féminines de ses héroïnes.

    Bref, passons. Sinon, c'est quoi, Freaks' Squeele? Une école qui forme des héros, des amitiés entre personnages hétéroclites, de l'action à gogo, un peu de romance, et un besoin de sauver le monde (ou presque)! Le dessin de Maudoux est aussi très beau, très dynamique, très charnel, très cinétique. 100 % manga, quoi. Il n'y a pas à dire, le dessin est sublime. De plus, les chapitres en couleurs qui viennent nous dilater les yeux apportent un style bien plaisant aux albums. 100 % manga, quoi.

    Certaines histoires sont tout simplement jouissives. La meilleure des sept tomes, selon moi, est celle de l'armée de biscuits qui finit par se rebeller et se reproduire toute seule et qui doit être éliminée grâce à des fusils à eau! La descente aux enfers du Tome 6 n'est pas mal non plus. La salle des archives, les deux (?) années que doivent passer Xiong Mao et Ombre ensemble pour forger une épée à Chance... beaucoup de bonnes idées!

    Il y a aussi beaucoup de références à la culture populaire. Généralement, je trouve que c'est une mauvaise idée, parce que ça empêche l'histoire de basculer dans l'intemporalité. Mais bon, ceux qui liront cette histoire dans 100 ans s’arrangeront avec leurs problèmes. Sans compter les références aux manga (évidemment), aux comics américains et aux jeux vidéo, l'univers cinématographique y est aussi beaucoup représenté. Comme le personnage de The Dude (The Big Lebowski), une photo de Sean Connery en Zardoz, ou encore Retour vers le futur.

    En ce qui concerne la flèche lancée aux fautes de français dans les SMS, elle m'a un peu fait rire. S'il fallait que je vous énumère le nombre de fois que j'ai vu une confusion entre le futur simple et le conditionnel dans Freaks' Squeele... Ceci étant dit, j'avoue que Freak's Squeele s'en tire plutôt bien côté fautes. Parfois, j'ai honte de lire certains albums qui ont supposément été relus par des réviseurs avant d'être publiés. Au moins, dans cette série, malgré certaines erreurs, ce n'est pas la catastrophe.

    Mais voilà, tout n'est pas parfait dans Freak's Squeele. Pourquoi Chance est-elle l'héroïne, alors qu'à mon sens c'était Xiong Mao qui avait de l'étoffe? C'est quoi ce style pseudo-documentaire sur les revendications étudiantes qui ne finissent plus de s'éterniser? C'est quoi ces personnages qui finalement ne servent à rien du tout, comme Amanite et Changelin? C'est quoi cette quête d'Ombre qui finit par devenir une sorte de guerre entre différents peuples de la forêt, complètement en marge de l'histoire principale et sans réel intérêt? C'est quoi cette histoire de tontons des Triades qui ne sert à rien du tout? Et c'est quoi ce collant sur mon dernier album qui clame : "Une fin comme vous n'en avez jamais lue!" (sic), alors que j'avais l'impression de lire un copié-collé du tome 42 de Dragon Ball?

    On dirait que, à travers les méandres de son imagination, Florent Maudoux n'a pas su dégraisser sa série pour n'y laisser que les belles tranches, celles qui valaient la peine qu'on déguste. Le potentiel était pourtant bien là! En fin de compte, Freaks' Squeele, c'était correct. Ni excellent ni mauvais, avec quelques étincelles de génie... à prendre ou à laisser.

    (J'ai quand même l'intention de me lancer dans la lecture de ses séries dérivées, comme Funérailles, pour voir ce que ça donne.)

    Pulp_Sirius Le 06/11/2021 à 17:07:41
    Elfes - Tome 18 - Alyana

    Au secours! Un nouveau personnage plus puissant que n'importe qui ou n'importe quoi qui n'ait jamais existé, sauf le gros méchant plus puissant que n'importe quel autre méchant qui n'ait jamais existé, ce n'est JAMAIS intéressant. C'est paresseux. C'est un raccourci facile pour nous faire faire "Ohhh regarde comme ils sont forts waouh!", mais ce ne sont là que les élucubrations d'auteurs en manque d'inspiration.

    En plus, la fin de l'album sur l'origine des Titans est un véritable charabia de surexposition scénaristique qui cherche sans succès à expliquer les origines de ce qui s'en viendrait. Déjà qu'il n'y avait rien d'intéressant à Lah'saa, ici faut-il encore trouver une excuse pour l'incorporer dans l'histoire pour créer un nouveau gros méchant encore plus puissant!

    La série Elfes a toujours été plutôt moyenne, avec quelques bons albums (ceux qui n'avaient rien à voir avec les goules) - ici, on touche au fond du baril. Mais, hé, tant que les éditions Soleil font de l'argent...

    Pulp_Sirius Le 26/10/2021 à 00:19:05
    Les brumes d'Asceltis - Tome 7 - Jérasem

    - Avis pour les 7 albums -
    Bof, bof, bof. Peut-être connaissez-vous Nicolas Jarry et Jean-Luc Istin, parce qu'ils sortent plus de BD dans une année qu'il n'y a de semaines! Bon, j'exagère un peu, mais ils sont partout.

    Malheureusement, Les Brumes d'Asceltis, c'est moyen à son meilleur, risible à son pire. Oui, je l'avoue, j'ai parfois pouffé de rire tellement j'ai trouvé certains revirements de situation ridicules!

    Pourtant, Nicolas Jarry est capable d'écrire de très bonnes histoires. Il l'a surtout prouvé avec la série Nains, selon moi, bien meilleure qu'Elfes. Mais bon, ici, c'est du remâché, du banal et du déjà vu à profusion. Il n'y a pas grand-chose d'original. Diverses races, divers dieux (ou pas de dieu, ou les dieux sont méchants - Jarry semble obsédé par cette idée), se battent pour affirmer leur suprématie.

    D'accord, une histoire bien classique à la base, ça ne me dérange pas du tout. Mais l'exécution est mauvaise, sans surprises, plate. Contradictions dans l'histoire elle-même, dialogues souvent douteux, revirements de situation deus ex machina, explications verbales de l'action en cours par les personnages (au cas où vous auriez pas compris, tsé), aucune subtilité. La cité de Jérasem, mère des trois grandes religions...! Tiens, ça me dit quelque chose!

    Le dessin est beau. Et je dirais même que celui de Léoni est aussi bon, voire encore meilleur que celui d'Istin. Mais un beau dessin ne parviendra jamais à camoufler un scénario trop convenu. Ce n'est pas entièrement mauvais, il y a quelques bonnes idées, mais c'est tout.

    Je ne recommande pas.

    Pulp_Sirius Le 17/10/2021 à 03:03:38
    Donjon Parade - Tome 6 - Garderie pour petiots

    L'un des bons Donjon Parade, selon moi! L'idée de base est drôle et bien pensée et l'histoire demeure très divertissante jusqu'à la fin. Les dessins sont très beaux, faits aux gouaches, acryliques et encres! Comme la plupart des Parade, ce n'est pas un mets principal, mais un à-côté qui fait plaisir.

    Pulp_Sirius Le 15/10/2021 à 03:42:40
    Yragaël - Tome 2 - Urm le fou

    Quelle suite décevante! Peut-être le moins bon Druillet?

    Étrangement, cet album semble suivre les codes de la BD un peu plus qu'a l'accoutumée pour Druillet. Urm, fils d'Yragaël, est appelé à se venger. Et on le suit dans sa course et ses interactions, de case en case. C'est vraiment médiocre comparé au premier album.

    Même les dessins sont... brouillons? Il y en a quelques-uns qui sont très beaux, mais dans l'ensemble c'est peut-être le Druillet le moins plaisant à regarder. J'ai l'impression que l'auteur n'avait pas le cœur à l'ouvrage quand il a dessiné cet album. Ceci s'explique peut-être par la maladie de la femme de Druillet, la date de publication de l'album étant seulement d'une année avant La Nuit...

    Grosse déception après l'excellent Yragaël.

    Pulp_Sirius Le 15/10/2021 à 03:31:37
    Yragaël - Tome 1 - Yragaël ou la fin des temps

    Soyons francs : quand on "lit" du Druillet, on tient surtout un recueil de dessins entre nos mains, une sorte de "art book" où l'histoire est secondaire. Souvent, l'histoire est à la limite de l'incompréhensible. Alors oui, il y a de belles phrases ici et là, de jolis poèmes, mais essayez d'en suivre le fil? On dirait même parfois que certains dessins n'ont aucun rapport avec l'histoire!

    On pourrait peut-être même dire que lorsque l'on a lu un Druillet, on les a tous lus. Ça se ressemble vraiment beaucoup d'album en album, avec des dessins certes très beaux, mais tous très semblables. Je parierais ma chemise que je pourrais intervertir nombre de pages de l’œuvre de Druillet, en prendre une de cette BD-ci et la mettre dans celle-là, retirer celle-ci pour l'insérer dans cette autre BD-là, que personne ne s'en rendrait compte tellement tout finit par se ressembler.

    Ceci étant dit, je trouve qu'on touche au summum avec Yragaël. Les dessins sont d'une inventivité inouïe et je trouve cela encore meilleur que dans Lone Sloane. Même le scénario n'est pas sans plaire, probablement parce que de Demuth, quoique... Peut-être le meilleur Druillet. Dommage que la suite lui soit nettement inférieure.

    "Et tu n'es venu que pour l'aimer...
    Et pour briser mes portes, fissurer mes tours,
    Écraser mes passerelles,
    Déverser la boue des fossés dans le nectar de mes fontaines,
    Planter des poutres étrangères, des os morts,
    Dans mes replis de glaise douce,
    Souffler le feu aux margelles de mes puits,
    Crever les yeux de verre aux fronts de mes sanctuaires.
    Moi qui t'attendais. Moi qui te désire..."

    Pulp_Sirius Le 30/09/2021 à 03:57:35
    Isaac le Pirate - Tome 5 - Jacques

    D'accord avec les avis qui disent que les deux premiers albums sont de loin les meilleurs... et ensuite, Christophe Blain se perd et la série perd quant à elle sa magie. Il n'y a plus d'histoire. C'est divertissant, mais ça ne mène plus nulle part. Et bien évidemment, 16 ans plus tard, la série n'a jamais été bouclée. Ce qui me fait penser qu'on ne verra probablement jamais la fin de Gus non plus. Dommage. Blain peut être un excellent auteur, mais il ne semble pas savoir quand s'arrêter -- ou plutôt, il sait comment laisser tomber des séries déjà entamées dans l'oubli, mais il ne sait pas mettre un point final à ses histoires.

    Pulp_Sirius Le 04/09/2021 à 23:18:43
    Donjon Zénith - Tome 8 - En sa mémoire

    Le moins bon Zénith depuis longtemps. L'histoire est très anecdotique. D'ailleurs, et le septième et le huitième Zénith semblent s'être écartés de l'histoire principale qui se développait à cette époque jusqu'à présent. À la rigueur, cet album aurait pu être un Donjon Parade, avec un côté un peu moins loufoque.

    De plus, le dessin de Boulet n'est plus ce qu'il était; je le trouve fade. Comparez son dessin dans le tome 5 à celui-ci, par exemple! Ce n'est pas du tout du même niveau! Je suis prêt à un changement de dessinateur pour cette époque. Pas le pire album de la série, mais loin d'être le meilleur.

    Pulp_Sirius Le 24/08/2021 à 18:07:30
    Varulf - Tome 1 - La meute

    J'ai franchement bien apprécié cette lecture des deux albums dont se compose l'histoire de Varulf. Je n'avais lu qu'une seule histoire de Gwen de Bonneval auparavant - Messire Guillaume - qui m'avait profondément déçu à cause de son troisième tome calamiteux qui gâchait tout. Mais ici, ouf, on arrive à la fin sans trop d'embûches! Enfin, j'aurais vraiment aimé quelques pages de plus pour qu'on nous montre la conclusion - je ne suis pas adepte de ces fins hâtives qui laissent au lecteur le soin de s'imaginer la suite.

    Sinon, à part ce détail, j'ai beaucoup aimé! Je trouve les conversations remarquablement bien écrites, d'un naturel impressionnant. Souvent, dans les BD, même dans celles que j'aime, je n'arrive pas à oublier que je lis un texte écrit. Ici, j'avais vraiment l'impression de suivre de véritables conversations. Bravo pour l'écriture! Sinon, la trame générale est également originale, trame qui évoluera graduellement de plus en plus vers le fantastique. Et, contrairement au chroniqueur, je trouve que les dessins se prêtent merveilleusement bien au récit.

    Un récit qui vaut la peine d'être lu. Les deux tomes se lisent d'une traite et on ne s'ennuie pas un instant. Divertissant!

    Pulp_Sirius Le 21/08/2021 à 07:06:04

    "Mais ma mémoire est-elle fidèle? Tout s'efface si vite sous l'usure des saisons qui défilent sans fin..."

    Un homme, paraîtrait-il immortel, observe une vieille maison se faire démolir... Maison qui renferme des siècles d'histoires, de vies, de gens... Ainsi notre homme se remémora-t-il divers personnages rencontrés au domaine De Lagorce, en reculant dans le temps, petit à petit, vers un passé toujours plus lointain.

    Au début (ou est-ce à la fin?), en regardant divers portraits qui ornent les murs du domaine, l'homme déplore l'oubli. Qui se souvient de ce visage? Qui pourrait dire comment elle a vécu? La plupart d'entre eux "ne figuraient plus dans aucun mémoire, dans aucun manuel, dans aucune encyclopédie..."

    Une histoire pour les mélancoliques et les nostalgiques. Pour les amoureux de généalogies et d'histoire. Pour ceux qui s'intéressent à ceux qui ont disparu et que le monde a oubliés. Même si ce ne sont ici que des personnages fictifs. C'est ce que cette BD nous livre. Une histoire à reculons. Des anecdotes qui traversent le temps.

    Cette BD m'a vraiment surpris. Ne vous attendez pas à des rebondissements extravagants, mais laissez-vous bercer par sa mélodie lyrique. J'aurais même aimé en savoir plus, en connaître davantage sur la longue histoire des Lagorce. Hélas, l'histoire est contenue dans un seul album.

    Mais voilà, le temps file...

    Pulp_Sirius Le 15/08/2021 à 17:23:39
    Geminis Panico - Tome 1 - Tome 1

    "Gros méchant, je vais faire de vous un gentil! NoOoOoOnNn pas ça!!!!!!! Je suis un méchant, un méchant, un méchant! J'insulte les gentils! Grrr! Pas de gentils ici! Les gentils sont inférieurs aux méchants que nous sommes! WHAHAHAHAHAHAHHAHAHA!"

    En gros, voilà le résumé du scénario. J'ai été abasourdi par la pauvreté du scénario et des dialogues. Même si c'était une BD pour enfants (et ça n'a pas l'air de l'être!?) ce serait inexcusable. Évitez!

    Pulp_Sirius Le 12/08/2021 à 15:40:47

    Je découvre L'aimant après avoir lu la deuxième BD d'Harari, "La dernière rose de l'été". Même si les paysages ne sont pas aussi invitants que dans cette dernière, en raison de leurs bleus et gris qui donnent froid, j'ai trouvé l'histoire plus satisfaisante.

    Le mystère des thermes à Vals (qui existent vraiment) que notre jeune étudiant architecte tente de déceler (ajoutons-y un élément surnaturel), et les différents personnages que notre protagoniste rencontrera font de l'histoire une fascinante aventure difficile à refermer avant d'avoir lu la dernière page.

    Force est de constater que les histoires d'Harari, malgré leur format géant et leurs nombres de pages, se lisent rapidement et avec une surprenante facilité. Il est certain que je serai au rendez-vous pour sa troisième BD, si jamais il y a.

    Et rassurez-vous, pas besoin d'être élitiste ni snobinard pour apprécier cette BD. Il suffit d'aimer les bonnes histoires.

    Pulp_Sirius Le 10/08/2021 à 04:15:41

    Difficile de ne pas se laisser envoûter par les bords de mer que présentent l'album! C'est beau! Trop beau! Ça donne envie d'y être! L'intrigue, elle aussi, est assez prenante, mais il est vrai qu'à la fin de l'album certains bouts ne seront pas raccordés.. La fin de l'histoire m'a laissé perplexe, pour ne pas dire légèrement déçu, comme arrivée trop rapidement, sans réponses. Un bon moment de lecture, mais qui ne satisfait pas totalement.

    Pulp_Sirius Le 07/08/2021 à 16:11:09
    Donjon Monsters - Tome 13 - Réveille-toi et meurs

    Le dessin de David B est-il généralement aimé? Je trouve que, par son caractère atypique, il se place dans la même sphère que Menu (Le géant qui pleure), Nine (Crève-cœur) ou Stanislas (Le grand animateur) des albums qui se démarquent par un dessin qui saute aux yeux. Dans tous les cas, il colle à l'histoire, surtout narrée, qui réveille notre personnage d'un profond sommeil...

    Ce genre d'histoire, empreinte de nostalgie, m'a toujours plu. Notre héros, mort depuis qui sait combien de temps, tente de comprendre qui il est, et surtout de rester aux côtés de cet autre squelette aux grandes bottes à talons. Lentement, ils s'approcheront de la forteresse...

    Par contre, je trouve que l'album nous laisse un peu sur notre faim. Il ne nous en apprend pas des tonnes. J'aurais aimé en apprendre plus. Une partie de ce qui est dit dans cet album a déjà été dite dans le Crépuscule 102. Et puisqu'il se situe au niveau 79, il semble minimiser l'impact du Crépuscule 102. Combien d'années se sont-elles écoulées entre les deux albums?

    Dans tous les cas, un très bon album, mais il faut aimer le style.

    Pulp_Sirius Le 24/07/2021 à 17:52:28
    Donjon Antipodes + - Tome 10000 - Rubéus Khan

    Et l'on passe du passé lointain au futur lointain! Mais décidément, les deux premiers Antipodes ne me convainquent pas totalement.

    Cette fois-ci, notre héros Robert est un descendant des Vaucanson. Lorsqu'il tombe victime d'un coup monté, il cherchera à se venger et à retrouver son fils. Le mélange de traditionnel fantaisiste au futuriste robot manga dans une ambiance grande ville moderne des États-Unis est assez intéressant - on a un peu de tout : prison, mafia, enquête, bagarres... Malheureusement le tout demeure assez superficiel. L'humour n'est également pas le plus futé que l'on a vu dans la série jusqu'à maintenant.

    D'autres connexions aux époques antérieures sont aussi présentées sans aucune explication - par exemple le nom de Rubéus Khan que se donne Robert. Pourquoi? D'où le prend-il? Quel rapport?

    Quoi qu'il en soit, je crois qu'Antipodes + a du potentiel, et ultimement j'ai hâte de voir comment ça va se développer.

    Pulp_Sirius Le 22/07/2021 à 05:23:59
    Donjon Antipodes - - Tome -10000 - L'Armée du Crâne

    Après Zénith, Crépuscule, Potron-minet, Parade et Monsters... nous voici avec une nouvelle ère, Antipodes! Et en plus, déclinée en deux versions. Une au niveau -10000 pour Antipodes Négatif, et une au niveau 10000 pour Antipodes Positif!

    Alors que la série a toujours mis en scène des animaux anthropomorphiques, celle-ci met en scène des animaux... tout bêtement des animaux. Pas super excitant. Et pourtant, l'histoire est lancée pour expliquer l'avènement de tous ces animaux qui ne seront plus que de simples animaux, justement. Mais sinon, inutile de dire que les liens avec le reste de la série et ses personnages sont pratiquement absents.

    Ce premier album est bon, mais pas extraordinaire. Le dessin de Panaccione est correct. Ça fait Donjon, mais il ne se démarque pas. Je trouve la première moitié de l'album meilleure que la deuxième. On passe quelques bons moments et on se croise les doigts pour que cette époque évolue dans le bon sens!

    Pulp_Sirius Le 18/07/2021 à 14:38:46

    Waouh! Je découvre Alexandre Kha avec cet album et je cours de ce pas me trouver ses autres BD!

    Bon, pour le dessin, ce ne sera pas la tasse de thé de tout le monde, mais je trouve que ça colle bien à l'histoire d'horreur qui nous est présentée ici. Simple, mais efficace. Mais ce sont surtout les couleurs qui donnent le ton! En noir et rouge, avec leurs dégradés, nous sommes vraiment plongés dans un univers froid, urbain mais dirait-on sans vie, un monde où le bien-être semble ne pas exister.

    Parfait alors, pour l'histoire à la fois terrifiante, voire choquante, et poétique sur les bords que nous propose son auteur. Pourtant, au départ, après avoir lu les 15-20 premières pages, je trouvais ça plutôt nul comme histoire. Un épouvantail qui prend soudainement vie tue son propriétaire et part à la recherche de travail en ville avec son ancienne amante, mais les corbeaux qui ne cessent de les suivre leur rendent la vie difficile...

    Mouais. Mais au fur et à mesure que l'histoire avance, les personnages s'enrichissent et de nouveaux personnages surgissent -- il devient soudainement très difficile de poser cette BD qui ne cesse de captiver et de surprendre.

    D'un propriétaire de théâtre qui emploie les mal-aimés pour monter une pièce d'épouvante, à notre héroïne sans-papiers qui s'éprend de tout le monde, en passant par un défiguré qui se cache le visage, mais qui va espionner des femmes le soir en grimpant sur les toits, jusqu'au loup-garou possessif et jaloux, la table de l'inattendu et du rocambolesque est mise.

    L'inventivité du scénario et la qualité des textes, qui mêlent une sorte de flair romantique à l'horreur dont s'imprègne le récit, sont impressionnantes. Je recommande très fortement cette histoire à quiconque cherche à lire quelque chose d'à la fois différent et détonnant.

    Pulp_Sirius Le 18/07/2021 à 06:04:05
    Donjon Zénith - Tome 7 - Hors des remparts

    Nous sommes de retour! Suite directe du précédent Zénith, c'est exactement ce qu'il fallait.

    Humour bien pensé, drôle; mélange habile entre une histoire d'amour et des scènes de violence insensées - une belle recette qui démontre que Donjon est toujours Donjon! Marvin est amoureux d'une femme de Cochonville et veut se fiancer avec elle, tandis qu'on cherche à infiltrer un Ordre bien gardé pour que le gardien regagne son Donjon.

    Seul le dessin de Boulet commence à me refroidir un peu.

    Pulp_Sirius Le 15/06/2021 à 15:20:09

    Un homme qui cherche à arrêter de fumer se retrouve sur la chaise d'une hypnotiseuse qui lui offre l'hypnose comme solution alternative. Sceptique, il accepte de jouer au jeu pour faire plaisir à sa femme. Ainsi, il est projeté dans le passé, en 1985, en pleine école secondaire (lycée), alors qu'il avait 15 ans.

    Surgit alors une véritable contemplation, où notre personnage principal se pose des questions sur tous ceux qu'il revoit et se remémore sa vie - Ah oui, eux! je me demande ce qu'ils sont devenus. - Ce prof de maths est-il passionné ou est-ce seulement un travail? - J'avais oublié tous ces posters dans ma chambre! - Ah, ces voisins, ils ont déménagé dans les années 90. - J'avais le béguin pour cette fille. - etc.

    C'est pratiquement une œuvre nostalgique sur tout ce dont on se demanderait, tout ce qu'on remarquerait si, avec notre cerveau d'adulte, nous retournerions à l'époque de notre jeunesse. Sa petite sœur, à l'avenir troublé, ne peut être qu'observée le cœur lourd. Sa mère, fatiguée, ne peut être qu'écoutée.

    Le dessin ne plaira peut-être pas à tous, et l'histoire ancrée dans sa nostalgie profonde n'est peut-être pas pour tous, mais le langage des années 80 (américain), l'observation d'une époque révolue, la redécouverte d'amis disparus, et une fin qui ne cesse de me faire verser des larmes chaque fois je relis l'histoire font de cette BD, pour moi, une histoire chaleureuse à conserver.

    Pulp_Sirius Le 08/04/2021 à 06:43:01

    Agréablement surpris! Cette histoire m'a captivé tout le long!

    À l'instar du chroniqueur J. Milette, j'aurais préféré que l'album soit en couleur plutôt qu'en violet uniquement, mais on s'y fait. De plus, j'aurais vraiment aimé plus de vues d'ensemble de la planète ou des installations sur Titan. L'accent est très humain et il manque un peu de recul pour que le lecteur puisse se faire une idée visuelle, lui aussi, de cette planète en danger.

    Mais sinon, cette quête de l'ADMN Da Silva, un Terran (humain) qui doit délicatement trouver une façon d'augmenter la productivité de la planète et à la fois comprendre les Terrans et les Titans qui y résident, est très intéressante à suivre. Les Titans qui sont en fait des humains géants génétiquement modifiés et employés par les Terrans pour travailler. Les divers personnages ont chacun une vision particulière de la situation et leurs propres considérations. Ne reste qu'à y mêler une histoire d'amour entre un Terran et une Titan pour brouiller les cartes. Si la fin de l'histoire est un peu trop standard, on s'investit dans son déroulement.

    Les contractions de langue sont peut-être un peu poussées pour représenter le langage parlé, "en c'moment", "j'croyais qu't'étais", "le moment est v'nu d'vous rendre", etc. mais sinon c'est pas trop dérangeant.

    J'aurais probablement donné à l'album 3,5 étoiles moi aussi, mais puisque je ne peux pas, je préfère lui donner 4 que 3. Si François Vigneault écrit un jour une nouvelle BD, je serai au rendez-vous!

    Pulp_Sirius Le 04/04/2021 à 21:31:38

    Mauvais! Un scénario sans queue ni tête ni intérêt, des dialogues truffés de blagues de papa et une surutilisation du parler québécois en guise d'humour, des dessins médiocres au mieux et une action souvent difficile à suivre.

    Quand ton fil conducteur ne tient qu'à faire parler tes personnages en québécois et qu'il n'y ait absolument rien d'autre de pertinent, c'est plate à dire mais c'est plate.

    Pulp_Sirius Le 09/08/2020 à 16:51:02

    Il y a longtemps que j'attendais une intégrale pour lire cette série, et je l'ai enfin obtenue!

    Le format réduit de ces intégrales ne me plaît généralement pas, parce que le dessin perd forcément de sa valeur, mais pour cette BD, il me dérange moins, puisque le trait de Peeters est gros et qu'on n'a pas besoin de plisser les yeux pour y retrouver des détails. Cela étant dit, les dessins "humains" de Peeters me plaisent moins; ce sont surtout ses paysages, ses créatures et sa vision qui sont magnifiques!

    L'histoire est captivante d'un bout à l'autre, et si elle commence de manière plus prolixe, plus elle avance, plus elle se focalise sur l'émerveillement et les silences. Les dialogues sont tantôt percutants, tantôt philosophiques, et le monde dans lequel évolue notre personnage principal, Verloc Nim, ne manque pas de nous fasciner.

    Dommage, alors, que certains aspects de l'histoire montrent que Peeters n'est qu'un auteur du 21e siècle. Au lieu de se perdre complètement dans son univers de science-fiction, certains angles divulguent la véritable ère humaine dans laquelle Peeters écrit son histoire, comme s'il cherchait à plaire à un public bien ancré dans son 21e siècle avec ses idées du 21e siècle. C'est minime, et ça n'ébranle pas de façon draconienne le divertissement que l'on peut en tirer, mais ça saute tout de même aux yeux.

    Ultimement, même si Aâma n'est pas parfaite, il demeure que son épopée interplanétaire intelligente se laisse déguster lentement afin d'être mieux absorbée et mieux appréciée. Une BD qui mérite absolument d'être lue.