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Le genre graphique de cette bd aux traits anguleux ne m'inspire guère. Bref, les visages sont triturés. Pour autant, je dois bien avouer un dynamisme notamment dans les scènes de poursuite de voitures.
On fait la connaissance de Paci qui souhaite se ranger après avoir connu la case prison. Malheureusement, il est rattrapé par son passé. Le scénario sera assez classique quant au déroulement de ce récit. On se laisse tout de même prendre au piège grâce à la personnalité attachante de Paci.
Au final, c'est une série qui démarre fort. Reste à savoir si cette trilogie qui commence tiendra la route.
Dans le genre super-héros, demander Miss Deeplane. Celle-ci a la particularité d'être lesbienne ou plutôt bi et elle assume plutôt bien sa sexualité. C'est Stéphane Louis, l’auteur des séries Tessa, Agent Intergalactique et 42 agents intergalactiques, qui nous offre une aventure en reprenant les codes du comics. On voit qu'il a pris du plaisir pour s'offrir un délire intergalactique, fort de ses expériences passées.
J'ai bien aimé le côté assez moderne de ce récit ainsi que le message d'acceptation de la différence et du respect de l'autre. Il y a de l'originalité, du rythme et de l'action. Par ailleurs, la lecture s'est révélée assez plaisante. Il y a de la loufoquerie, sans doute trop à mon goût. Les geeks apprécieront ce genre d'aventure. Les références sont nombreuses et plutôt bien organisées. En conclusion, un one-shot qui devrait sans doute se traduire par une nouvelle série si le succès est au rendez-vous.
Une série sympathique qui met en scène un jeune couple un peu globe-trotter. On part en vacances à l'autre bout du monde pour découvrir de nouvelles cultures. Il y a des anecdotes sur les pays visités à savoir la Chine et l'Inde. C'est assez sympa dans l'ensemble.
J'ai bien aimé ce voyage en Inde car Ben y est plutôt hostile de peur d'attraper des maladies. Au-delà des clichés, il découvrira le vrai visage de ce magnifique pays. Les gags ont en effet tendance à se répéter comme celui sur les conducteurs de taxi qui sont particulièrement intéressés par le touriste.
Prochaine destination de voyage: le Japon. Il est clair que l'Asie est le contient fétiche de Ben et Nina.
Vivi des Vosges est comme un parfum de fraîcheur dans un monde de brutes. Il s'agit en l'espèce d'apprivoiser une enfant sauvage qui a vécu dans la nature sans l'aide de personne. Le contact avec la civilisation est plutôt rude. C'est également une ode au respect de la différence.
J'ai bien aimé la vivacité du dessin ainsi que la colorisation qui s'invite par petites touches, à commencer par les cheveux de la jeune et turbulente Victorine. Cela reste léger malgré quelques scènes dramatiques.
Je retiendrai trois mots pour définir cette oeuvre : liberté, singularité et respect.
Les cinq histoires sur le thème de l'égalité homme-femme et de la lutte contre les stéréotypes du genre sont bien différentes. En effet, les thèmes abordés sont variés: le port de la jupe, le danger des réseaux sociaux, la violence physique et psychologique, l'orientation scolaire etc...
C'est un album qui est d'abord destiné aux élèves pour leur faire prendre conscience de la relation fille/garçon qui doit se faire dans l'égalité. Je sais que c'est un thème qui ne plaît pas forcément à tout le monde et à toutes les religions. Mais bon, c'est le propre de notre nation et de notre civilisation. Attention, cela va au-delà du thème de la parité.
Les scénarios sont divertissants et mettent bien les idées à véhiculer en valeur. Les intrigues sont contemporaines. Bref, un ouvrage à glisser dans tous les cartables afin d'ouvrir la réflexion.
C'est le style d'histoire un peu d'épouvante que l'on pouvait lire dans les années 80-90. C'est vrai que cela fait un peu vieux jeu. L'assassin fait peur car il ressemble à un monstre qui arrive toujours à retrouver nos traces.
Comme l'histoire met en scène des adolescents, cela donne une autre dimension à ce récit. On va avoir peur pour les deux protagonistes. Bref, le suspense est assuré jusqu'au dénouement.
Quant au dessin, ma foi, il est plus que correct. J'ai bien aimé l'ambiance retranscrite de cette Amérique à l'aube des années 20 où l'on partait sur les routes ou avec le chemin de fer.
En conclusion, c'est un road-trip bien sanglant et horrifique.
Etre un enfant star à Hollywood n'a pas que du bon. La preuve, celui-ci termine tueur en série mais toujours sous les projecteurs. Autant faire les choses en direct. A vrai dire, cet acteur raté veut attirer l'attention et obtenir la reconnaissance de ses pairs. Pour cela, il faudra passer par la case mafia.
Le cadrage du dessin est audacieux et dynamique car il met en valeur une approche très cinématographique des scènes. J'ai bien aimé également la colorisation. Je regrette juste un graphisme un peu figé.
Le fond sera beaucoup plus critiquable sur cette apologie de la violence. L'intrigue va se corser au beau milieu et cela perdra un peu de sa crédibilité. Certes, cela reste une création tout à fait original à découvrir. Cependant, ce tueur a du mal à nous convaincre.
Autant j'ai adoré Walking Dead du même scénariste, autant je trouve cette série un peu fade en comparaison. Nous sommes dans le milieu des voleurs de haute voltige. L'auteur utilise tous les codes du genre à commencer par Ocean Eleven.
Cependant, la sauce ne prend pas réellement en ce qui me concerne. On nous a fait tellement de fois le coup du maître qui raccroche et qui finalement va reprendre du service. Bon, il y aura des retournements de situation plutôt bien sentis.
Les amateurs du genre polar seront sans doute séduits car le récit est construit sous forme de puzzle dont les pièces s'assemblent au fur et à mesure.
Il s'agit pour des reporters de dresser un tableau de la ville d'Istanbul au printemps 1937. On sait que cette ville est partagée entre orient et occident. Cependant, il s'agit de faire un rapprochement avec l'Occident en vantant la modernité de ce pays laïc depuis le démantèlement de l'empire ottoman suite à la grande guerre.
Les choses ne se passeront pas comme prévu pour Simon et Aillil qui battent le pavé de la métropole turque. Byzance contient également sa part de magie dans les fumées d'opium et de haschisch. On va assister à la dérive de nos deux baroudeurs entre perte et errance.
Je n'ai pas trop aimé cette mystification qui glorifie un certain art de vivre. La rationalité s'efface pour le mysticisme. Il reste néanmoins la beauté de cette cité intemporelle. Cela va loin car elle est comparée à New-York. On nous donne également des leçons de démocratie car les femmes ont eu plus tôt le droit de vote. Bref, il y avait l'ambition politique de se tourner vers le modernisme.
Entre mystère et fascination, cette oeuvre qui fait un peu carnet de voyage va nous faire partir à la dérive. Cependant, c'est une réflexion intéressante sur Istanbul entre modernité et traditionalisme.
On va suivre le lapin blanc. On n’est pas dans Alice aux pays des merveilles, ni dans Matrix. Non, on va se concentrer sur la vie des habitants d’un vieil immeuble dans un quartier populaire. Ce lapin blanc va collecter les rêves des habitants afin de les livrer à une entité qui les absorbe. Cependant, cette entité n’est pas maléfique pour autant. Bref, il y a comme un parfum d’onirisme.
On va découvrir une vieille femme qui approche de la mort, des enfants qui peuvent voir ce lapin blanc, une famille heureuse qui a péri depuis longtemps dans un crash d’avion ou encore une femme qui trompe son mari pour pouvoir exister.
Pour le reste, c’est un style assez intéressant avec quelques bonnes idées. Le dessin mêle un monde fantasmagorique au monde réel. Cela distille une ambiance un peu particulière mais qui se révèle assez poétique. C’est finalement assez classique dans l’approche.
J’avoue ne pas avoir trop apprécié la fin de ce récit qui se termine en eau de boudin. Cependant, c’est une belle BD d’atmosphère qui nous permet de découvrir une auteure italienne de talent. Au final, un conte mystérieux et original teinté de mélancolie.
Il est plutôt rare de lire une bande dessinée érotique aussi intelligente et avec une intrigue policière crédible. La ville de Marseille est également à l'honneur. J'ai apprécié le graphisme aux couleurs chaudes mais également le trio de ces jeunes femmes au caractère bien trempé. Elles ont en outre un humour assez fin. Bref, cela ne sombre jamais dans la vulgarité.
Pour ce qui est de l'érotisme, les scènes d'amour seront assez rares. On se plonge surtout dans un polar typiquement marseillais. On se laisse bien volontiers embarquer dans l'aventure qu'elle est déjà terminée. On regrette que cela ne soit pas une série. C'est beaucoup trop court.
En conclusion, c'est un album plaisant surtout pour les hommes. Sans remords, ni regret !
Hindenburg va s’éloigner de ce qu’on aurait pu en attendre au niveau du récit. En effet, une descendante amérindienne va tenter de rencontrer un ingénieur qui travaille pour les nazis à la construction d’un dirigeable géant qui devra impressionner le monde entier. Le récit va malheureusement sombrer dans une espèce de surenchère où les méchants nazis vont utiliser des médiums d'origine juive et autres psycho ou télékinésistes afin d’influencer la population mondiale aux bienfaits de leur politique. Par ailleurs, c’est truffé d’invraisemblances historiques.
Si on ferme les yeux sur toutes les maladresses, on passe effectivement un agréable moment de lecture dans une aventure ésotérique de plus mettant en scène les méchants nazis. Il faut dire que sans eux, il n’y aurait plus d’histoire. Du coup, on en oublie le clou du spectacle à savoir le fameux dirigeable Hindenburg. Fort heureusement, il y aura le dossier en fin d’album réservé seulement pour la première édition. Graphiquement, c'est bien. Bref, l'efficacité sera de mise. L'impression générale sera satisfaisante.
Je dois reconnaître que l’auteur Desberg a un certain talent afin de nous emmener dans cette nouvelle saga sur des voleurs professionnels dans le Londres victorien des années 1820. Il y aura 4 tomes pour 4 voleurs dont un traître. Le premier se concentre sur un personnage féminin n’ayant pas eu une enfance très heureuse puisqu’elle terminera dans une maison de prostitution de bas étage. Une rencontre avec le meneur de ce groupe va changer la donne de son destin. On voit également l’esquisse de deux autres personnages mais dont on ne saura pas grand-chose. C’est en tout cas superbement bien amené.
Au niveau du dessin, c’est top. J’aime ce graphisme qui met en valeur à la fois les personnages mais également les différents décors de cette capitale londonienne. La narration est diablement efficace. On entre tout de suite dans le récit dont l'approche est assez moderne. C’est une lecture bien plaisante pour une série qui ne va pas plus loin que d'assurer un divertissement minimum. Il faut espérer que la suite sera du même acabit en élevant encore le niveau. Cependant, cela ne sera pas vraiment le cas. Le récit va s'étioler sans jamais parvenir à décoller et faire la différence par rapport à des sagas comparables. C'est dommage !
Deuxième chance devait être une série qui donnait la possibilité à certains personnages de se racheter une nouvelle conduite afin de mieux réussir leur vie. Le concept s’est arrêté à un premier tome qui constitue un one-shot en soi. Le design rappelle un peu les années 60 à l’image d’une couverture un peu trompeuse. Le contexte est celui d’un Los Angeles en proie à la mafia et aux tremblements de terre.
J’ai bien aimé les personnages principaux à savoir deux journalistes dont le langage pourra apparaître comme réellement cru. Ce fut bien le cas mais passé la vulgarité, on perçoit un tout autre message. Les femmes n’apprécieront peut-être pas. Bon, il y a de l’humour et c’est un peu déjanté. Bref, c’est une bd qui s’assume.
Le récit est réellement original et plutôt bien construit. Cependant, la fin un peu inattendue sonne totalement faux avec le reste. Il faut dire que les rebondissements fleurissent vers la fin comme un bouquet final. Trop, c’est trop ? On retiendra tout de même un divertissement bien pensé.
A l’heure où nous célébrons le 70ème anniversaire du débarquement des alliés en Normandie, voici un nouveau témoignage vécu par le grand-père de l’auteur. Ce fut un régiment canadien qui paya un lourd tribu afin de libérer notre territoire du joug nazi. Nos générations n’ont pas connu la guerre et il est toujours salutaire de savoir ce qui s’est passé. C’est surtout le sacrifice d’une génération pour la liberté de toutes les suivantes.
Bref, sur le fond, c’est tout à fait louable. Cependant, cette œuvre ne va rien apporter de plus. J’ai tellement lu sur le sujet que j’en suis gavé. J’aurais aimé une originalité dans l’approche. On n’arrive pas à sympathiser avec les deux personnages principaux. Je retiendrai surtout les manœuvres militaires qui ont précédé le plus grand débarquement de l’Histoire.
L’Enfer en bouteille est une série de nouvelles réalisées par un mangaka repéré en son temps par Moebius. On a droit d’ailleurs à une préface de ce dernier dans un message qu’il avait jadis réalisé. Il regrettait que ce mangaka ne soit pas publié en France car on gagnerait à connaître son œuvre. Voici qui est chose faite.
4 nouvelles par conséquent composent ce recueil : l’Enfer en bouteille qui donne son nom au titre, la Tentation de Saint-Antoine, les Gâteaux de riz de la fortune, Pauvre grande-sœur. Ces récits sont empruntés à la littérature classique nippone.
Il est vrai que graphiquement, c’est très beau. L’influence de l’auteur s’exerce à partir de célèbres tableaux occidentaux. En même temps, il peut revenir sur quelque chose de plus classique et même de plus réaliste. Bref, il dispose d’une palette assez intéressante.
Sur le plan scénaristique, certaines des nouvelles seront assez tristes comme celle de la pauvre sœur en charge d’un frère handicapé qui sera obligé de vendre son corps pour subsister. Les Gâteaux de riz de la fortune est également assez sordide. Pour autant, il y a comme une sorte de fascination qui s’exerce pleinement à l’image de l’Enfer en bouteille.
Baru nous propose une nouvelle chronique sociale assez marquée dont les thèmes sont le dernier combat des ouvriers de chantiers navals ainsi que l’intégration des immigrés ayant quitté précipitamment l’Algérie après la guerre.
On suit notamment le destin de Gianni et Nouredine depuis leur enfance. Cela manquera parfois de cohérence avec de nombreux flash-back qui nous feront perdre le fil du récit. J’ai eu du mal à identifier certains personnages. Du coup, j’avoue avoir eu un problème de compréhension de cette histoire aux multiples ramifications familiales autour d’un silence et d’un secret bien gardé.
Le final sera assez marquant sur fond de colère. La sensibilité sociale de l’auteur ne plaira pas à tout le monde. Cependant, ces thèmes appellent à la réflexion pour construire un monde meilleur.
C’est le récit d’un cas psychiatrique assez intéressant et plutôt méconnu. C’est une histoire vraie ce qui donne un caractère authentique à ce récit mettant en scène un patient et son docteur. Il est vrai que je ne connaissais pas ce type de pathologie qu’on surnomme « le captivé ». Le cerveau et son dysfonctionnement peuvent jouer de mauvais tours...
Le dessin en noir et blanc est correct car il joue sur les nuances. Par ailleurs, la lecture a plutôt été agréable. Par contre, au niveau de l’action, cela ne sera guère captivant et c’est le moins qu’on puisse dire ! Bref, c’est un peu plat.
Les fans des maladies mentales pourront bien entendu y trouver leur compte. Les autres observeront avec un certain détachement. Cela reste malgré tout une histoire à découvrir.
J’avais déjà lu de la même auteure "Seules contre toutes" dont le titre induisait une espèce de victimisation. C’était fort excusable au vu du passé tragique et du vécu autobiographique à travers la fuite des juifs face au régime nazi. Désormais, Miriam Katin doit se faire à l’idée que son fils puisse vivre à Berlin en obtenant également la nationalité hongroise. Berlin, le siège de la solution finale…
Ce n’est pas facile pour elle d’accepter cela au nom du passé car elle le vit comme une trahison. Or, Berlin a beaucoup changé et il ne faut pas rester sur ses préjugés. Ce one-shot raconte tout ce parcours difficile pour pardonner au peuple allemand. Lâcher prise est un peu dans la continuité de sa précédente œuvre. Point de haine et un ton bon enfant.
Le dessin crayonné naïf et vif est toujours aussi agréable. Le propos va se concentrer sur l’époque contemporaine tout en distillant des informations plutôt intéressantes sur le passé. On regrettera cependant le manque de cohérence de certaines scènes comme si on assemblait des choses qui n’ont rien à voir. Bref, un peu de fantaisie…
Au final, un récit intime qui se tient et qui constitue un témoignage sur un aspect méconnu du traumatisme subi par ce peuple. C’est une sorte d’expiation et de réflexion introspective où l’on ne retiendra que du positif.
C'est l'histoire d'un film qui a été censuré pendant plus de 30 ans en France car il montrait les conditions de vie des dockers, les manifestations et les grèves ainsi que les CRS qui voulaient mettre fin à ce conflit. Bref, cela a été jugé contraire à l'ordre public.
On suit le parcours de ce réalisateur qui était d'abord un instituteur. C'est clairement militant mais cela montre également les désillusions de certains communistes. N'oublions pas que certains étaient entrés dans la résistance au moment de l'Occupation nazie.
La lecture sera parfois difficile car les auteurs n'ont pas su rendre une fluidité d'ensemble. Trop de faits et de détails certes intéressants avec malheureusement une narration parfois maladroite. Une rigueur qu'il aurait fallu respecter.
Au niveau du dessin, c'est une pure merveille. Marseille n'a jamais été aussi bien dessinée notamment son vieux port. On apprend également la disparition de l'un des plus vieux quartiers de Marseille qui fut dynamité par les allemands en 1943. Il s'agissait du quartier Saint-Jean. Bref, à travers cette chronique, on a l'impression de revivre l'histoire de cette ville. Avant le printemps arabe, il y a eu le printemps des quais dans notre pays.
Narcisse est l’histoire d’un moussaillon qui est sous l’emprise de l’appel de l’Océan. Oui, en effet, certains hommes sont attirés comme des aimants par un appel. Cela peut être celui de la montagne, des profondeurs, des femmes ou de la mer.
En l’occurrence, vous avez un gamin de 14-15 ans qui dit à son papa et à sa maman qu’il veut partir sur un navire pour découvrir le monde et c’est chose faite. Vous me direz que les parents voulaient se débarrasser de lui et ben non, même pas ! Question authenticité des sentiments, il faudra repasser.
Pour le reste, le récit demeure classique. Il passe de navire en navire avant d’être abandonnée sur une île déserte. Là encore, il s’agira de survie en milieu hostile. Il n’y pas de surprise notoire dans le scénario assez linéaire. Les auteurs auraient dû sans doute insister un peu plus sur la psychologie du personnage mais là encore, il y a des choses plus importantes à mettre en avant.
Le résultat : un récit de plus manquant d’originalité mais qui est assez consistant pour assurer au minimum. Pas mal, satisfaisant. On aurait aimé plus d’audace.
Qui a donc trahi Jeanne d’Arc, cette figure mythique de l’Histoire de France ? L’entourage du roi de France qui l’a laissé tomber et condamné au supplice par les Anglais souhaite se dédouaner de sa responsabilité en trouvant un coupable plus direct afin de ménager le bon peuple. Les sondages devaient être au plus bas parmi la population. Bref, il fallait réagir.
L’enquête sera confiée à deux hommes autrefois proches de la pucelle qui vont mener leur enquête. Le résultat sera assez surprenant et pas assez crédible au vu de la position de ce protagoniste sans vouloir en révéler davantage.
Je n’ai clairement pas aimé le dessin beaucoup trop sombre. Fort heureusement, la lecture de ce récit a été assez fluide. On arrive bien à cerner les péripéties et les rebondissements de cette enquête. L’idée est plutôt originale. Dommage que la forme n’y soit pas.
La vie est parfois dure sans mode d’emploi. En faut-il obligatoirement un ? Ne vit-on pas de ses expériences sans avoir besoin d’un support ? Bref, c’est un retour vers les années 80 plus précisément la période s’étalant de 1981 à 1986 inclus. On va explorer la vie de l’auteur qui ne s’était pas encore mis en couple avec son actuel compagnon qui signe également cette BD notamment au dessin.
J’ai beaucoup aimé les années 80 pour sa musique et une certaine ambiance particulière qui a baigné une bonne partie de mon enfance et adolescence. J’étais un peu le public visé. L’auteur arrive surtout à nous mettre sous la dent les faits politiques malheurs de l’époque ainsi que les petites anecdotes. Cela sent notre vécu mais l’on apprend également des choses que l’on ignorait. On ne peut pas tout savoir même si on a vécu ces fameuses années. Il faut dire que la tournure des événements est fortement marquée par une prise de position assez courageuse en ces temps-ci. Les auteurs assument et c’est tant mieux.
Pour les déboires de la vie sentimentale, il ne se passera pas grand-chose finalement mis à part la coexistence avec un homme un peu gougeât. J’ai beaucoup plus apprécié le regard sur la vie politique et sociale. Beaucoup de réflexions sonnent justes. Les auteurs qui avaient fait fort avec l’œuvre Dans l'ombre de Charonne semblent récidiver pour le plus grand plaisir d’un certain lectorat. Une couverture ratée mais pas le reste...
Je suis plutôt bon public pour ce genre d'aventure mais là, j'ai remarqué que cela ne le fait pas. Pourtant, nous avons des auteurs de renom aux commandes. Il y a quelque chose qui ne va pas dans la mise en place puis dans la mise en scène. Les personnages manquent réellement d'épaisseur pour qu'on accroche vraiment. Et puis, il y a ces dialogues qui sonnent totalement faux.
Tout les ingrédients étaient plutôt réunis: une adolescente de 13 ans en phase avec son époque et qui découvre qu'elle a de super pouvoirs. Sa vie bascule dans l'aventure. La base est tellement classique qu'il n'y a plus vraiment de surprise et de suspense.
J'avoue m'être un peu ennuyé lors de cette lecture. C'est encore et toujours une sorte d'ersatz au monde développé par un certain Harry Potter. N'est pas J. K. Rowling qui veut.
C’était une œuvre dont j’avais repoussé la lecture en raison de sa big density. Il faut tout de même se taper près de 600 pages en noir et blanc ponctuées de dialogues insignifiants qui débordent dans tous les sens. Il faut aimer également le genre roman graphique où l’action se limite à des échanges verbaux sur des aspects insignifiants de la vie mais qui font tout son charme. Oui, il faut aimer cela.
Je peux concevoir que ce fut une œuvre qui a apporté quelque chose au genre il y a plus de 10 ans. Depuis, il y a eu pléthore d’œuvres dans la même veine et qui ont apporté un intérêt certain. J’avoue ne pas avoir eu assez d’empathie pour cette bande d’amis qui évolue dans la cité de la grande pomme.
Seul le final laisse entrevoir que le héros n’est pas celui que l’on pensait. C’est habile et trompeur à la fois. Passé cette lecture fastidieuse, il ne reste plus grand-chose sauf un plaidoyer pour que les auteurs de comics ne cèdent pas aussi facilement les droits de leurs œuvres. Ce n’est pas mal mais on a fait mieux depuis. Cela reste un immanquable lié au flot d'excellent avis à ses débuts. Il n'est pas certain qu'il obtiendrait des notes aussi dithyrambiques de nos jours.
Les mains obscures de l’oubli est un polar dans la plus grande tradition avec celui qui sort de taule après 20 ans pour un crime qu’il n’a pas commis en endossant la responsabilité du fils du chef de la mafia locale. Marseille sera encore à l’honneur. Quel bonheur que d’y vivre !
J’avoue avoir été ralenti par une narration assez bavarde. La fluidité du récit en prend un sacré coup. Cependant, c’est intelligent dans l’écriture et du coup, on arrive à se maintenir non sans effort. Il s’agit de savoir si notre gars va pouvoir honorer sa promesse faite à quelqu'un qui est mort assassiné par l'ETA. Il est en effet question de terrorisme mais également d’honneur.
Autre reproche : la couverture ne reflète absolument pas le propos de cette BD. On a droit à un déguisement sorti du carnaval de Venise pour illustrer une société secrète. J’avoue ne pas avoir compris l’allusion ou le sens profond car je ne fais pas le lien.
Au final, c’est pas mal mais ce n’est pas ce que je préfère.
J'ai lu la version colorisée de 2013. Si j'avais su que l'oeuvre datait de 1977, je ne l'aurais sans doute pas choisie tant je suis allergique à une certaine forme de bd. En l'espèce, on est à mi-chemin entre Thorgal ou plutôt Conan le Barbare et certaines oeuvres contemplatives de Moebius à ses débuts.
Je dois bien avouer que le dessin est magnifique car les détails des décors peuvent surprendre par leur richesse. C'est franchement beau. La colorisation n'a rien gâché à l'ensemble bien au contraire.
Après, on aura droit à un scénario assez naïf assez caractéristique de cette époque. Il faut accepter la faiblesse du scénario pour pleinement apprécier l'oeuvre.
Les auteurs ont décidé de reprendre leur héros, le petit garçon de 12 ans des Rois vagabonds et de le plonger 5 ans plus tard au beau milieu de l’Amérique en proie à la grave dépression. Roosevelt vient de gagner les élections pour un second mandat qui n’était pas gagné d’avance. Il a désormais les moyens de mettre pleinement en œuvre sa politique du New Deal afin d’endiguer le chômage. Bref, ce sont les prémices de la politique de la demande : tout le contraire de l’actuelle politique de l’offre. Voilà pour le contexte.
A noter qu’il aura fallu attendre 25 ans aux Etats Unis, et seulement 10 en France, pour avoir la suite des aventures de Freddie, mais le résultat méritait l'attente : la qualité du récit historique, la richesse des intrigues et des thèmes en font une oeuvre majeure. C’est une suite mais totalement indépendante et possédant une autre thématique. Dans les cordes est en fait le développement d’une pièce que James Vance avait écrite il y a bien longtemps. Quelques années ont passé. Le personnage central des Rois Vagabonds, Fred Block, a grandi et a souffert. Il a fini par rejoindre un cirque ambulant…
Les dessins en noir et blanc sont toujours d’une grande beauté de par la précision du trait. Les visages sont humains avec un côté réaliste. Par ailleurs, les dialogues sont toujours de haute voltige. Sans doute un peu trop et en contradiction avec le milieu. On découvre également la vie d’un cirque avec ses artistes qui risquent parfois leur vie.
En conclusion, on aura droit à une belle tranche de vie qui est un témoignage de cette époque où il fallait également sortir d’une terrible crise.
C'est un univers extrêmement baroque et épique comme il en existe tant en héroïc fantasy. Cependant, ce n'est pas n'importe lequel puisqu'il est tiré d'une adaptation célèbre à l'origine même de la fantasy !
Il est question d'un immense empire qui se partage entre deux prétendants. C'est le propre fils de l'empereur qui doit accomplir des quêtes pour prouver sa bravoure au risque de perdre son héritage au profit d'un cousin cupide. Ainsi commence une ennième quête onirique...
On retrouve un zest du Seigneur des anneaux mais également de Donjons et Dragons. Bref, les amateurs du genre aimeront. Les autres s'ennuyeront ferme.
Le premier volume se concentre sur deux épreuves à savoir la terre et l'eau. Le second volume qui se fait déjà bien attendre enchaînera sur l'air et le feu. L'originalité manque un peu. Cependant, force est de reconnaître que c'est plutôt bien construit donc efficace. Même le dessin dynamique de Simonson n'est pas mal.
Je précise qu'Elric est d'abord l'un des plus mythiques et étranges héros de la littérature médiévale-fantastique. C'est un guerrier maudit, un albinos aux yeux rouge sang. Tout à tour, pillard, sorcier, tueur cynique, prince maudit, Elric parcourt le monde avec sa terrible épée magique Stormbringer au poing. Cet univers a été imaginé par Michael Moorcock qui nous livre en espèce la jeunesse d'Elric avant qu'il n'accède au trône de Melniborne.
Je n'ai pas lu le roman ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier cette bd en ignorant presque tout. Le fait de mêler le comics avec l'héroïc fantasy donne un résultat assez surprenant que d'autres pourront trouver indigeste.
A noter que cette série a été finalement abandonnée. Cependant, Glénat a repris le concept pour le plus grand bonheur des fans. Le héros reprend des formes et de la couleur. Cela a l'air de mieux fonctionner en terme de succès.
On a droit à une petite tranche de vie sur un bateau de pêche écossais. Un jeune homme découvre les joies de la mer avec son père le temps d’un remplacement estival. On voit que c’est un métier assez difficile avec beaucoup de contraintes. On a peur également pour la vie de ces marins lorsque la tempête se lève. Et puis, les poissons ne sont pas toujours au rendez-vous.
On va se concentrer surtout sur une histoire de superstition. Il ne faut jamais emmener un couteau à bord blanc sur un bateau. Le fils va défier le père mais sans le lui dire afin de conjurer le sort. Qu’arrivera- t-il à ce navire ? On craint à chaque fois le pire.
C’est un récit assez simple qui ne fera pas dans le sensationnalisme. On est plus proche de l’aspect chronique social. Ce n’est pas très emballant mais cela demeure un travail honnête.
La déclinaison de cet ensemble de série sur Sherlock Holmes commence à être un peu lourd et indigeste. Le voici désormais confronté au voyage dans le temps avec un thème décidément à la mode.
On appréciera toujours le trait réaliste du dessinateur. La reine Victoria lui ressemble à merveille jusque dans les vêtements portés. Les décors de Londres sont au top. Bref, rien à redire sur le style graphique.
Au niveau de l’intrigue, il y a un retournement de situation plutôt audacieux et qui peut plaire. Le mystère demeure entier. C’est suffisamment intriguant pour avoir de l’intérêt et poursuivre l’aventure. Mais bon, cela ne casse pas des briques non plus.
Cependant, pour ne pas être perdu, il faut absolument connaître les autres tomes de cette galaxie Sherlock Holmes car tout semble lié avec un ordre chronologique à respecter. C'est le 5ème volume de cette série comme le précise dans la préface l'un des auteurs âgé de 55 ans.
Thérèse Dragon est une femme qui s’est engagée dans les armées napoléoniennes et qui a combattu avec beaucoup de courage. Il s’agissait d’un garçon manqué qui aimait faire la guerre. C’est un peu elle qui a préfiguré la place des femmes dans l’armée. Oui, elle est une figure de progrès et méritait une bd qui s’intéresse à sa vie. Cela pour la vitrine de présentation !
Maintenant, on peut avoir un autre avis sur la question. La guerre est stupide par essence. C’était une affaire d’hommes. On appréciait les femmes pour leur grâce. En faire des combattantes ne me parait pas un progrès louable pour l’humanité. Cela me rappelle un peu la chanson de Renaud sur Margaret Thatcher.
Au-delà de ce débat théorique, nous avons une bd qui fleure l’onirisme et le rêve lorsque Thérèse perd connaissance ou s’endort. Elle voit toujours l’image de ce minotaure de la mythologie grecque qui la terrasse. Par ailleurs, elle court depuis des années après un garçon ayant marqué son enfance. L’intérêt de l’intrigue est de savoir si elle le retrouvera.
Certaines planches sont magnifiques. Elles sont baignées par un jeu de lumière qui met en perspective certains aspects. On dirait presque des tableaux impressionnistes. Il est dommage que cette colorisation informatique ne soit pas uniforme.
Pour le reste, cela ne m’a pas plus marqué que cela. Je reste assez dubitatif.
Les auteurs sont parmi mes préférés tant au scénario qu'au niveau graphique. Leur association aurait dû créer selon moi une œuvre magnifique. Or, cette lecture a été un peu en deçà de mes espérances.
Pourtant, le trait du dessin est plus que correct. Le scénario est également palpitant. L’univers crée est assez original. On sent de l’inventivité source de richesse. C’est un travail totalement maîtrisé.
Je n’ai sans doute pas aimé le côté burlesque de cette aventure dans un style steam-punk rétro. Pour autant, le second tome montre que le récit se complexifie davantage dans cet univers onirique, voire se dramatise.
Cette série, c’est une sorte d’errance joyeuse dans un univers flamboyant et baroque. Les personnages semblent totalement surréalistes. On perd facilement le nord et c’est le cas de le dire. Bref, cela part tous azimuts ! On passe néanmoins un moment de pur dépaysement. N’est-ce pas là l’essentiel ?
C’est un thriller noir tout en couleur asiatique. Je dois avouer que le charme de l’héroïne transparaît au niveau du dessin. Il est vrai qu’on la découvre en froide tueuse et en parfaite collaboratrice d’un méchant financier. Ce n’était guère la position idéale. On va suivre son changement de camp. Cela ne se fera pas sans mal. Découvrir la vraie nature de son employeur n’aurait normalement pas dû être aussi difficile que cela dans ce contexte! Mais bon, passons !
Les scènes d’actions s’enchaînent assez rapidement alors que le rythme devient par moment beaucoup plus lent. Bref, il y a des cassures qui ne sont pas faciles à digérer. La narration est par contre assez efficace. On est pris facilement au jeu.
Au final, c’est une série sur les samouraïs au féminin avec un scénario sans réelle surprise. Cela se laisse tout de même lire assez agréablement.
Encore une série concept de Jean-Pierre Pecau (« L’histoire secrète ») qui est censé nous montrer les lignes de front pendant la Seconde Guerre Mondiale. On va brasser plusieurs personnages de nationalité différente que l’on fait se rencontrer dans le Berlin de 1936 à l’occasion des jeux olympiques. Il faut savoir qu’on s’amuse beaucoup dans les villages olympiques. C’est l’occasion de nouer des amitiés et parfois plus.
Ce premier tome sera en fait divisé en deux parties avec la rencontre de ce groupe dont chacun des personnages aura un rôle à jouer à l’occasion de chaque tome. On va commencer par le français pour ne pas être chauvin.
La seconde partie du récit va se concentrer sur le village de Stonne qui a constitué une occasion manquée de la part de l’armée française en mai 1940. C’est un fait plutôt méconnu. On sait néanmoins que nos troupes ont subi une lourde défaite en l’espace de deux mois de combat. On ne pouvait faire pire comme débâcle. On comprendra pourquoi assez rapidement.
J’ai trouvé que la seconde partie était la moins intéressante avec cette bataille de blindée. Si la suite se résume à des faits de guerre de ce style, cela ne va pas me convaincre. Par ailleurs, il faut savoir que les dessinateurs vont changer au fil des tomes. Bref, il n’y aura pas d’uniformité graphique.
Les autres tomes sont dans la même lignée. Le tome 3 par exemple va s'intéresser à l'australien pris dans la batazille du désert contre l'Afrika Korps. On retrouvera à cet occasion notre français car l'action se passe en 1941. Bref, le récit va rester assez classique.
En conclusion, les amateurs d’histoire et de bataille pourront trouver leur compte.
Il sera question du voyage inaugural du transsibérien, cette fameuse voie ferrée russe qui relie Moscou à Vladivostok qui baigne l’Océan Pacifique sur près de 9000 km en reliant plus de 900 gares. Alors que la mise en service s’est effectuée en 1904, la bd situe son récit en 1900. On n’est pas à 4 années près !
Le Tsar et sa famille seront du voyage mais on les verra peu dans ce récit qui se concentre surtout sur un groupe de prisonniers. Les personnages vont se succéder et même se substituer. Au final, on perdra un peu le nord.
Le dessin retranscrit assez bien les grands espaces sibériens ainsi que le lac Baïkal avec un hiver qui se prolonge. On observera également que la traversée du lac se faisait en bateau brise-glace à cette époque.
Au final, le récit demeure dans la tradition de cette collection qui se termine avec ce titre. Cela ne sera pas le meilleur, ni le moins bon.
Le titre tel qu’il est composé indique que la personne est certainement défunte ce qui n’est absolument pas le cas. Personnellement, je me serais creusé pour trouver un autre titre qui s’adapte mieux à l’œuvre. Là, c’est à côté.
Par ailleurs, je veux bien qu’on dessine un héros jeune de 20 ans. En l’occurrence, il a l’air d’avoir dans la trentaine voire quarantaine. Rien à redire pourtant sur la douceur de ce graphisme qui me convient.
Hormi ces défauts mineurs, j’ai bien aimé ce récit sur la recherche de son identité. Il est clair que l’épisode exotique de Cayenne est assez difficile à avaler et ne colle en rien à son historie de retour qui s’apparente moins alors au genre polar. Cette cassure a été d’ailleurs assez surprenante.
A la fin, on fait un saut temporel pour pas grand-chose avec le sentiment d’une perte de temps pour notre héros.
Bref, des hauts et des bas pour une histoire assez sympa mais qui ne restera pas dans les annales.
Encore un de ces récits plutôt difficiles à avaler. Un vieux collectionneur court après quelques dents précieuses dérobées par une kleptomane qui s’amourache d’un père divorcé. On ne verra guère Rose sourire dans cette aventure qui lorgne vers le polar. On ne nous épargnera pas une scène de torture plutôt sordide qui ne semble pas correspondre au style de ce récit. Que dire de la rencontre avec Desmond à qui Rose subtilise la photo de son fils ? La réaction ne paraît pas crédible.
Cela se lit plutôt bien grâce à un rythme soutenu mais cela s’oubliera vite. Là encore, il y a un mélange de genre qui ne colle pas. La comédie romantique au ton pastel se transforme en polar noir. Au final, cela reste très conventionnel avec des personnages peu fouillé et des dialogues à la limite du ridicule. Il vaut mieux en sourire…
Le secret rappelle ces films d’horreur dans les années 90 où il ne fallait pas faire quelque chose sous peine de réveiller le monstre sanguinaire qui tue les héros un par un (Souviens-toi … l’été dernier, Urban legend, Candyman…).
Un groupe d’ado fait une mauvaise blague au gars qu’il ne fallait pas. Ce canular téléphonique se retourne contre eux et c’est celle qui semblait la moins disposée à blaguer qui se retrouve être la victime d’un affreux bourreau.
J’ai bien aimé la chute de ce premier tome dans ce qui sera un diptyque. On plonge dans la paranoïa. C’est plutôt réussi à l’exception du graphisme qui ne m’a pas convaincu. Pour le reste, c’est très efficace.
Les ados tout comme les amateurs de films d’horreur y trouveront leur compte. On adore frissonner.
On peut se demander à la lecture de ce récit quelles sont les véritables ordures. On descend dans les bas-fonds d'une mégalopole française pour se rendre compte que la pauvreté peut conduire à la violence. Les gangs se partagent désormais les ordures: quel beau magot !
Les histoires de vauriens qui pourrissent doivent effectivement trouver un public preneur. Le dessin en noir et blanc ne va pas non plus faciliter la tâche. C'est vrai que je ne suis guère attiré par le sordide dans une voie sans issue. Entrée nord et sortie sud...
Cette oeuvre n'est certainement pas destiné à être jeté à la poubelle. Objectivement, on pourra trouver quelques qualités intrinsèques dans la description de la société des exclus et laissés-pour-compte. La racaille doit-elle être nettoyé au karcher ? Le débat est lancé. L'auteur donne une autre réponse plus sociale...
Après le succès de ces séries Châteaux Bordeaux et d'In Vino Veritas (Toscane), Corbeyran s'attaque cette fois-ci au vin espagnol après la France et l'Italie. L'intrigue est toujours aussi efficace mais cette fois-ci sur le mode enquête et non plus saga familiale. Il s'agit de découvrir le propriétaire d'un vin gagnant.
Le travail du dessinateur est tout à fait honnête dans un style réaliste que j'affectionne particulièrement. On découvre de magnifiques paysages dans la région de Rioja. Le rythme sera soutenu pour terminer sur un cliffhanger un peu incompréhensible pour le moment. On ne doute pas que la suite sera à la hauteur.
C'est plutôt classique dans le déroulement. Cependant, le plaisir est toujours présent pour découvrir ce bon crû.
J’ai bien aimé ce western futuriste. Il fallait imaginer une colonie terrienne qui réagirait selon les mêmes lois qui ont présidé à la conquête de l’Ouest. Il est clair que sur une autre planète, les bovins auront l’air un peu bizarre. Mis à part certains détails, on se croirait réellement à OK Corall avec le méchant propriétaire terrien qui veut tout contrôler sur un mode loi du plus fort.
Encore une fois avec Léo, on va avoir droit à une héroïne, jeune femme forte, qui n’a pas peur d’affronter toutes les situations difficiles. Jane Jones (cela ne s’invente pas !) sera épaulée par son frère John amputé des jambes et qui se déplace à l’aide d’une prothèse pour le moins insolite. Pour autant, l’accent ne sera pas du tout donné sur ce personnage ayant pourtant subi une certaine souffrance.
Le ton devient très léger, voire assez familier. On regrettera l’absence de subtilité. Cependant, on sent également qu’on va vivre une grande aventure. Il y a suffisamment de part de mystère pour susciter l’intérêt. Quelques faiblesses au niveau du graphisme et des couleurs sont néanmoins à déplorer. Une intrigue pour l’instant classique mais qui sait ? Léo nous réserve sans doute quelques surprises. A suivre !
Le concept de base d’Asylum est intéressant. On a une prison souterraine coupée du monde extérieur depuis quatre générations par une intelligence artificielle qui a décidé de faire durer une expérience conçue pour soigner les pathologies des criminels. Les détenus sont d’ailleurs regroupés en trois catégories : rouge pour les tueurs, jaunes pour les psychotiques et bleu pour les politiques.
Cependant, le traitement du récit sera assez inégal faute de temps pour pouvoir décrire précisément toutes les règles de cette micro-société. On voit qu’un one-shot ne suffit pas pour répondre à toutes les interrogations légitimes du lecteur. On sera certes noyé sous les sujets de réflexions philosophiques et sociaux. Pour le reste, l’évasion en elle-même sera assez périlleuse mais pas assez crédible à moins de croire qu’il est possible de s’échapper en entrant dans un four crématoire.
La bd se lit assez facilement mais il n’y a pas ce petit plus qui ferait la différence. Cela manque de saveur. Ce titre est tout juste passable. J’ai terminé la lecture de toutes les séries composant la grande évasion. Bilan : Le meilleur reste Fatman et le moins bon Void – 01.
La trame de ce récit est basée sur la vengeance. Un bon soldat obéit toujours aux ordres et notamment lorsqu'il est au service d'un régime voulant maintenir l'ordre dans la galaxie confrontée à une guerre séparatiste. Il hésite lorsqu'on lui ordonne de tuer des milliers de civils qui servent de boucliers humains à la rébellion. Son seul tort ? Avoir obéi. Il va tout perdre et se retrouver comme un paria dans une prison intergalactique. Il va s'échapper et s'associer avec des gens bizarres qui cachent de lourds secrets: voilà pour le début de cette aventure de pirate de l'espace comme un certain Albator.
J'ai failli décrocher au tout début mais on trouve du plaisir à lire ce premier tome qui arrive à tenir ses promesses. On évolue dans un univers à mi-chemin entre Star War, Blade Runner ou Riddick. C'est un space-opéra plutôt audacieux. Certes, de la violence mais également un brin d'intelligence. Niveau dessin, le dessinateur espagnol assure bien. Une bonne maitrise également du découpage de l'histoire. Pour le reste, c'est une mise en place assez prometteuse. Donc à suivre...
Astronaute est un personnage créé par un auteur brésilien à savoir Mauricio De Sousa, il y a plusieurs dizaines d'année. C'était un peu si on envoyait nos garnements Pim Pam Poum dans l'espace. Vous voyez le genre de dessin digne des années 20. Cet auteur a alors confié sa création à Danilo Beyruth pour qu'il en fasse une oeuvre originale et totalement déconnecté, un peu comme si on se rapprochait du cosmonaute joué par Matthew Mac Conaughey dans le sublissime Interstellar de Christopher Nolan ou encore Sandra Bullock dans Gravity. Curieuse démarche tout de même !
Bref, perdu et seul au milieu de l'espace et de tout ces corps célestes, comment réagir face à nous-même ? Un navigateur qui allait découvrir le nouveau monde est dans la même posture que l'astronaute en quête d'un monde nouveau. Le récit sera intéressant à suivre mais le dénouement ne sera guère à la hauteur de nos espérances. Bref, on se consolera en regardant le magnifique Interstellar dans une logique plus recherché.
J’ai assez bien aimé cette lecture bien dosée. On assiste à la première rencontre entre la famille Moriarty et Sherlock Holmes dans un Londres victorien sur fond de disparitions inquiétantes dans le milieu scientifique et artistique. Notre détective, qui n’a rien d’autre à faire, va lutter contre le crime organisé.
Un bémol cependant ; c’est censé nous raconter la jeunesse de Sherlock mais il a une tête de vieux con. Il est vrai que le personnage n’attire pas la sympathie du lecteur, ce qui est plutôt gênant pour la suite.
La bd est bien écrite avec une narration bien dosée et donc non pesante. Le premier tome se termine par un gros cliffhanger qui donne envie de voir la suite. Par ailleurs, les planches ont de réelles qualités graphiques. Pour autant, on regrettera juste un manque de rythme. Cela reste tout de même agréable à la lecture.
Ce titre est sans doute le meilleur de la collection 1800 consacrée à la vie du célèbre détective.
La patrouille des invisibles nous replonge dans l’horreur des champs de bataille de la Première Guerre Mondiale. Il est vrai que j’ai lu de nombreuses bandes dessinées traitant de ce sujet et j’en suis plutôt gavé. Il y a toujours cette boucherie sans nom dans une guerre totalement absurde. Je ne retiens rien d’autres de nouveau.
Cela fait partie du devoir de mémoire nationale car cette guerre a couté la vie à plus d’un million de nos compatriotes. Des villages entiers ont été rasés de la carte. On ressort de cette lecture totalement vidé de nos forces. Nos petits problèmes quotidiens ne sont rien en comparaison de ce qu’on vécut les poilus.
Le dessin est assez approximatif. Je n’ai pas aimé ce style graphique bien que l’auteur a joué sur des effets qui rendent bien notamment au niveau des couleurs. Il y a une ambiance tourmentée qui est rendu. Pour le reste, il faut être un passionné de guerre et d’histoire. Cela fait déjà 100 ans !
Lonely Betty a plutôt une narration assez lourde et indigeste. L’imagerie est assez grossière. Bref, un style artistique que je n’affectionne guère. J’ai pourtant tenu car il faut avancer pour comprendre l’œuvre de manière générale. A un moment donné, on est complètement dans l’histoire pour la vivre jusqu’au bout.
Il est vrai que ce n’est pas tous les jours qu’on fête ses 100 ans. Une femme a été muette pendant 60 ans et elle se met enfin à parler. Il n’est jamais trop tard. Bon, la crédibilité en prendra un sacré coup.
Après, je suis plutôt étonné qu’on mette en cause un écrivain vivant encore célèbre qui va participer à cette mascarade. N’a-t-il pas porté plainte pour diffamation au pays des libertés et des procéduriers ? Apparemment pas. Il doit être dans la combine. En tout cas, ce n’est guère flatteur pour lui. La question serait de savoir si on peut s'amuser de tout ? En l’occurrence, du crime atroce de trois jeunes garçons.
Bref, une œuvre qui s’amuse avec les codes du genre mais qui manque singulièrement de profondeur.
Ces dernières années, je m’étais totalement fâché avec les œuvres que publiait Arleston dans la galaxie autour de Troy. Il y a eu un gavage qui a frisé l’indigestion. La multiplication des séries parallèles a eu raison de ma patience. Depuis 4 ans, il n’y avait plus eu de nouvelles séries et voilà qu’est publié ce one-shot indépendant.
Je trouve que l’idée de base est excellente à savoir le changement de sexe. J’ai bien apprécié cette lecture qui a été divertissante de bout en bout. Il y a de l’audace dans cette jungle. Cela a apporté un peu de fraîcheur. Par derrière, on sent bien une critique du machisme à l’heure où le président d’un Etat voulant intégrer l’Europe nous dit que l’égalité homme-femme est un concept contre-nature et que la place de la femme, c’est de féconder. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Cette bd serait sans doute mal vue là-bas.
Pour en revenir à la bd, elle est drôle et jubilatoire ce qui nous change de l’actualité.
Cette série va s'intéresser à une brigade un peu spéciale au sein de l'armée britannique. Winston Churchill considérait que plus que toute autre race, les juifs avaient le droit de frapper les allemands sous leur propre drapeau. Pour autant, il voulait que cela soit le plus discret possible. C'est bien un aspect méconnu de la Seconde Guerre Mondiale qui nous est dévoilé.
En 1945, la Palestine était sous mandat anglais. Les combattants juifs provenaient de Palestine. Il était question de régler les comptes de manière assez expéditive dans le genre oeil pour oeil, dent pour dent. La scène d'ouverture sur l'assassinat d'un nazi ayant revêtu l'habit du prêtre est assez marquante. Bref, on ne réinvente pas l'histoire car à la fin de la guerre, cette brigade était chargée d'éliminer les criminels de guerre nazis en fuite. Juste retour des choses pour venger les millions de morts des camps d'extermination.
L'auteur aborde subtilement deux thèmes à savoir la vengeance et l'identité d'un peuple. On sait que l'état d'Israël va naître de la Shoah. On sait que cela se fera aux détriments des palestiniens qui seront à leur tour massacrés, faute de paix.
Je n'ai pas lu Grand Prix dont on retrouve ici certains personnages. Cela ne m'a pas empêché d'aborder cette série.
Il y a pour l'instant une unanimité à reconnaître que Sibéria 56 est pas mal et c'est tant mieux car Christophe Bec a été souvent mésestimé à tort ces derniers temps. C'est une série qui démarre bien sur un scénario pourtant pas très original. On a tous vu des séries, des films ou encore lu des bd sur les explorations de nouvelles planètes pas très accueillantes. L'efficacité sera de mise en utilisant les classiques du genre.
Bonne idée également que celle d'orienter le récit vers un personnage principale qui va disparaître pour laisser progressivement la place à un autre. Il faut dire qu'on ne repère pas bien dans le groupe les différentes personnalités. C'est sans aucun doute également et paradoxalement l'une des faiblesses de cette oeuvre.
Le second tome nous en dit un peu plus sur la créature invisible nommé Morbius en référence par clin d'oeil au vieux film (mais excellent) Planète interdite.
En conclusion, une histoire de science-fiction sur fond d'expédition qui nous tient en haleine. Bref, une expérience à suivre même s'il fait très froid.
Voici une vraie bd venue tout droit d'Argentine par un éditeur qui publie son premier roman graphique à l'attention du public européen. C'est clair que l'approche sera totalement différente. Le thème est celui de la différence et de l'amour qui peut transcender les handicaps.
Le dégoût ne sera pas ressenti au sens figuré mais également au sens propre du terme. On va avoir droit à du sordide qui met mal à l'aise le lecteur et c'est bien voulu par les auteurs. Pour autant, on va suivre le parcours de ces deux jeunes gens blessés par la vie. On a l'impression de revivre la Belle et la Bête mais à la sauce de Buenos Aires.
L'amour permet de se reconstruire ensemble. Cependant, en disant cela, je n'apprends rien à personne. Reste une illustration graphique intéressante par son approche. Attention, ce n'est pas à mettre entre toutes les mains.
Il fut un temps où la pire insulte qu'on pouvait donner à un homme était de le traiter de sarrasins. On va nous conter leur histoire et surtout de leur point de vue. Les barbares, c'était nous. Eux, ils avaient le droit de venir nous piller, d'assassiner nos femmes et de voler nos enfants et nos terres, de rançonner de pauvres moines sans défense etc... Certes, on pourra leur trouver un côté sympathique pour le respect des cultures.
On va s'apercevoir qu'il faut introduire des nuances car ils vont être trahis par leurs frères andalous alors que nous aurions tendance à les mélanger. La domination sarrasine a duré près d'un siècle sur la Provence (830-990). Par la suite, les populations locales auront encore à subir leur assaut par la mer jusqu'au XIII ème siècle. Ces raids ont pour but d'enlever les populations pour être réduite en esclavage. Bref, que de joyeuses perspectives !
Non, décidément, j'ai eu du mal à sympathiser avec ce peuple d'autant que notre héros qui a pourtant vu la mort brutale de son père va totalement adhérer à leur cause. Pour moi, on appelle cela un traître. La bd a le mérite de nous en apprendre un peu plus sur cette page de l'histoire un peu oubliée. A chacun après de se faire son idée.
Encore un récit sur les clones. Pour l'originalité, il faudra repasser. On va encore avoir droit au conflit et bagarre entre doubles. Le scénariste est pourtant l'un de ceux qui ont contribué au phénomène de Desperate Housewife qui fut l'une de mes séries préférées. Le genre est totalement différent. On déplorera également beaucoup de scènes un peu trop sanguinolentes.
Par contre, au niveau du dessin, c'est plutôt le top. Les corps sont parfaitement bien proportionnés. C'est assez réaliste. On voit également que le dessinateur s'est réellement appliqué sur chacune des cases ce qui est appréciable. Bref, graphiquement, rien à redire !
En conclusion, c'est un récit qui se laisse lire car c'est assez prenant. D'ailleurs, Clone est d'ores et déjà en cours d'adaptation télévisée.
Les récits de satanisme sont plutôt difficiles à mettre en oeuvre dans le format bd car cela peut apparaître assez dépassé. Pour autant, celui-ci est plutôt efficace dans sa construction et évite les écueils de la naïveté. La lecture est assez fluide grâce à une narration pas trop bavarde. Le dessin réaliste et détaillé colle bien à l'intrigue.
Il y a un gros tournant qui s'opère vers le dernier tiers de l'album où l'on passe dans une dimension plus tragique. Le climat sera celui de l'horreur absolue dans une véritable descente aux enfers. L'auteur en bon fan des Pink Floyd a pris le temps de mettre en place son intrigue afin qu'on puisse en palper toute l'ambiance.
Bref, ce premier tome est plutôt réussi dans le genre thriller. Reste à espérer que la suite relève un peu plus le niveau. Il reste encore bien des mystères à lever à commencer par cette conjuration.
Les vestiges de l'aube est une histoire qui mêle les vampires au destin d'un homme qui a perdu sa femme et sa fille dans les attentats du 11 septembre 2001. Bref, c'est comme si Wall Street rencontrait Twillight dans World Trade Center.
Le récit se passe à l'automne 2003 où un tueur en série sévit dans les quartiers huppés de New-York. Au premier abord, on est tenté de remarquer que les faits sont assez improbables. On remarquera que Donovan refuse de boire un verre avec une belle collègue mais se laisse séduire par un inconnu rencontré sur internet.
L'auteur essaye de faire assimiler tous ces faits au lecteur mais cela passe assez difficilement. Fort heureusement, il est sauvé grâce à une intrigue plutôt fluide donc efficace. On ne s'ennuie pas et c'est bien là l'essentiel. Cependant, il faut quand même dire que ce n'est guère convaincant. Une oeuvre surestimée.
Toujours dans la collection "Ils ont fait l'Histoire", voici celle de l'empereur Charlemagne le roi des Francs qui a conquit l'Europe pour la placer sur le signe de la chrétienté. On le découvre surtout grand guerrier dans cette oeuvre biographique. Il a traversé la légende car son action a été considérable. Après lui, l'Europe du Moyen-Age va connaître l'obscurantisme. Or, il a stimulé la création des écoles afin d'éduquer le peuple. C'était aussi un moyen de faire vaincre la chrétienté contre ses ennemis.
Des épisodes méconnus de sa vie sont relatés pour notre plus grand plaisir. Cependant, le tout reste quand même assez académique. Le dessin est classique mais précis. Bref, cela pourrait être un beau livre d'histoire pour les enfants conseillé par les professeurs. Pour les adultes, cela permet de rafraîchir les connaissances.
A noter que cette fois-ci, le récit sera beaucoup plus fluide que chez Jaurès et on ne se perdra pas dans les flashbacks.
J'avoue allègrement avoir aimé ces histoires extraordinaires racontées par Pierre Bellemare car elles sont passionnantes. Je n'ai jamais lu les ouvrages de Pierre Bellemare mais qui n'en n'a pas entendu parler ? C'est devenu une véritable institution. Bonne idée que de les adapter en bd.
Les histoires véridiques issues de faits divers sont impeccablement racontées. On est tout de suite plongé dans le coeur du sujet. Nous avons droit à plusieurs récits par volume (par exemple 5 pour le premier tome et 4 pour le second).
J'ai quelques préférences parmi toutes ces histoires. Je ne savais pas qu'un mari avait voulu tuer sa richissime épouse en se servant d'une araignée mortelle qu'il a placée dans son lit. J'espère que cela ne donnera pas des idées !
C'est le genre d'histoire pas très original mais raconté avec suffisamment de talent pour passer un agréable moment de lecture entre deux tranchages de cou et des têtes qui volent. Oui, c'est plutôt le genre primaire. On tape d'abord et on réfléchit ensuite.
Le dessin n'est pas mauvais mais on est loin du talent de Hub pour une série comme Okko par exemple. La comparaison avec cette dernière série se fera de toute façon car les thèmes et le décors sont proches. Mais bon, il n'y a pas photo entre les deux séries.
En conclusion, une série sympa et plaisante mais qui souffre d'un déficit en terme d'originalité et de concurrence sur le marché dans ce segment précis.
C'est un épisode tragique de la conquête de l'Ouest que je ne connaissais pas et qui a été intitulé le Donner Party. Cette expédition comprenait 81 pionniers américains en route pour la Californie en 1846. Malheureusement, l'expédition a été bloqué par la neige dans la Sierra Nevada. Ils tentent alors un raccourci qui se révélera fatale pour la plupart d'entre eux.
Cette histoire nous est conté par un Christophe Bec qui s'éloigne de son répertoire habituelle de récit fantastique. C'est assez linéaire et finalement sans grande surprise même si cette épisode a contribué à la légende de la conquête vers l'Ouest. On sait bien que cela n'a pas été facile pour la plupart des colons. La moralité ultime est que seule la survie prime sur le reste. On n'est pas tous obligé d'adhérer...
Avec les années, je suis devenu beaucoup moins réceptif aux oeuvres d'Etienne Davodeau. Et pourtant, c'est notamment par cet auteur que j'ai découvert le genre roman graphique à la française. Il faut dire que depuis, j'ai fais plein d'autres découvertes qui correspondaient mieux à mes aspirations.
Nous avons une oeuvre qui rend hommage à la république et au Louvre ou les deux à la fois. l'angle choisi sera celui de l'un de ses gardiens Fabien qui aime son métier mais également sa nouvelle compagne dont la famille ne sera pas facile à maîtriser en raison de leur arrogance de riches propriétaires. Ainsi un tableau représentant un chien qui louche doit absolument entré au Louvre comme une marque de reconnaissance. C'est futile et même indécent par rapport à notre époque où tant de gens souffrent. Moi, je ne les ai pas trouvé sympathique...
Maintenant, ce récit loufoque est parfaitement maîtrisé. Le dessin est toujours aussi bon. La lecture s'avère agréable car très légère. Et nous découvrons sous un autre jour le plus grand musée du monde. Que demander de plus ? Un chien qui louche ?
Chaque chose doit être à sa place, chaque chose compte disaient les anciens. Julien Neel, auteur de la série prolifique Lou ! a su trouver les mots pour retranscrire les vacances inoubliables qu'un petit garçon a passées avec son père. Le petit garçon a grandi et se trouve être au chevet d'un père mourant. On s'aperçoit que l'auteur qui change de registre a pu bien s'adapter en étant moins dans un style sucré doré.
L'humour est tout de même présent à petites doses comme ce médecin qui aurait pu très bien jouer dans la planètes des singes. Le thème principal reste l'amour filial comme l'hommage d'un fils à son père. J'avoue qu'on referme cet ouvrage avec beaucoup de nostalgie. A noter également une excellente mise en scène. Bref, un auteur de talent qui promettait à l'époque et qui n'a manifestement pas déçu près d'une décennie après.
Storm Dogs nous entraîne sur une planète plutôt hostile où les morts sont de plus en plus violentes. Une équipe d'aventuriers est chargée d'enquêter dans un milieu plutôt hostile où les pluies sont acides.
J'ai senti qu'il y avait beaucoup de potentiel dans cette nouvelle série de science-fiction mais pas de véritable concrétisation en terme de lisibilité. Dans le même genre, j'ai beaucoup plus apprécié un Siberia 56 d'un Bec plus en phase avec la construction du scénario. Là, cela devient complexe au fur et à mesure que le récit avance. On passe d'un personnage à l'autre sans faire les liens qu'il faudrait.
On a comparé Storm Dogs à un western futuriste sans doute pour son côté colon qui explore de nouveaux territoires. Je n'ai réellement pas eu cette impression.
Bref, un titre moyen en ce qui me concerne car cela n'a pas véritablement pris. Cependant, je reconnais objectivement certaines qualités indéniables.
C'est une bd d'une auteure australienne sur un sujet fort délicat. J'avoue avoir été assez surpris par la maturité de cette oeuvre qui nous fait découvrir le portrait de personnes handicapées mentalement à la manière d'un documentaire.
C'est un regard assez touchant du monde des handicapés. L'auteure anime un atelier d'art plastique et fait découvrir cette activité à ces adultes handicapés en ambulatoire pour les sensibiliser. Il y a beaucoup de pudeur et de respect malgré la déficience mentale qui conduit à des situations parfois drôles mais parfois inquiétantes.
Mirranda Burton est prise de doutes dans des interrogations fort légitimes qui ne trouvent pas de réponses immédiates. En tout cas, la démarche est de se concentrer sur leurs créations car c'est une forme de communication. Bref, c'est une mission réussie.
A noter que cette oeuvre a été consacrée meilleur roman graphique australien en 2011.
Je ne connaissais pas les romans de Robin Hobb. Je constate tout simplement que le médiéval fantastique attire de plus en plus d’auteurs. Cela ira en croissant depuis le succès de la fameuse et grandiose série « Game of thrones ». Là, c’est quand même un peu la même chose à savoir les intrigues de palais mais sans les dragons. Pour autant, le fantastique n’est pas totalement absent puisqu’il est question de rentrer dans la pensée des gens ou des animaux afin de les manipuler.
L’assassin royal est un adolescent qui doit subir un apprentissage que l’on va suivre au fil des tomes. Les informations seront distillées au compte-goutte. Je regrette que le passage à l’action ne soit pas plus détaillé alors que c’est l’objet même de la série, un peu comme si on n’avait pas voulu salir l’image de notre héros. Je crois que le procédé est trop facile et finalement ce n’est pas assez convaincant. Par ailleurs, les personnages sont beaucoup trop fades alors qu’on pourrait deviner une certaine complexité. Enfin, le graphisme n’est franchement pas à la hauteur à l’exception des couvertures attirantes (ce n’est pas le même dessinateur).
Pour autant, c’est une série qui va doucement et qui instille petit à petit une certaine atmosphère. Il y a un côté assez constructif et plutôt intelligent dans la mise en scène au milieu des complots et des trahisons au sein d’un royaume. L’art et le vif n’auront plus aucun secret pour vous si vous découvrez cette série. De l'avis général, il vaut mieux se plonger dans le roman qui reste le support idéal.
L’auteur a été traumatisé par ses années collège. Il n’est pas le seul. Lorsqu’on est en avance sur son âge question maturité et qu’on a affaire à des gars boutonneux dont le vocabulaire ne frise pas haut, je ne peux que faire preuve de compréhension. Ce sont certes des années ingrates ! Ce retour au collège est par conséquent une espèce d’expiation pour tenter de comprendre le mécanisme d’une certaine souffrance ou du moins d’une appréhension. Bref, nous avons tous un peu vécu la même chose entre ces professeurs bizarres et ceux qui nous faisaient poiroter dans les couloirs pendant une demi-heure avant de commencer ce qu’on pourrait appeler un court. Grassement payés pour pas grand-chose ou du moins pour supporter nos chères têtes blondes.
En l’occurrence, l’auteur va tenter une sorte d’expérience sociale qu’il va nous faire partager et j’ai bien aimé cette démarche. Il s’agit de se brancher sur un collège de riches c’est à dire l’un des plus en vue de la capitale. Il va découvrir que les gosses de riches sont parfois pires dans leur comportement que ceux des gosses des quartiers défavorisés. Pourquoi ce phénomène ? Ils sont élevés dans la culture du fric et n’ont aucun respect pour les autres à commencer par leurs propres camarades de classe. Et ceux qui tiennent ces établissements font partie de cette caste dans ce qu’on pourrait véritablement appeler un apartheid ? Je ne vois pas d’autres mots pour définir la triste réalité sinon à temporiser pour justifier l’inégalité. Il y a des champions pour cela. J’ai découvert cette différence en étant surveillant d’externat afin de financer mes études de droit. J’ai travaillé dans une ZEP puis dans le collège le plus riche de ma ville de province. J’avoue avoir préféré la mentalité de la ZEP, moi qui ai pourtant en horreur les vulgarités de la banlieue. Bref, j’ai remarqué qu’il y avait plus de respect dans les classes défavorisées. C’est mon expérience personnelle et il semblerait qu’elle soit partagée par l’auteur.
Autour de moi, les personnes mettent leurs enfants dans des écoles privées afin de leur promouvoir un meilleur avenir loin, très loin de la masse des écoles publiques qui souffrent. C’est une forme de discrimination par l’argent ; bref un abominable système que j’aimerais voir disparaître. Je sais que cela ne sera pas réalisable à cause d’une mentalité de merde. Au-delà de ce débat, cette œuvre nous montre les limites. Faut-il alors tous les mêmes dans un même panier en considérant que c’est l’âge ingrat ? Je considère que lorsqu’on a la chance de pouvoir apprendre dans de bonnes conditions, il faut s’en montrer digne. Or, question dignité, on pourrait aisément passer notre chemin au vu des exemples cités et montrés par l’auteur. L’atmosphère du collège est très bien reconstituée.
J’ai un peu regretté la fin car une fois les choses en place, c’est déjà fini. Il y a comme un parfum d’inachevé ou de bd trop courte. On aurait aimé une analyse plus poussée également. L’auteur ne dit pas ce qu’il pense. Il le suggère. C’est déjà une bonne démarche que je salue.
Je n'aime pas trop les oeuvres de Civiello mais je dois reconnaître que le dessin m'a été plutôt agréable. Aurait-il changé sa technique pour la rendre plus fluide et un peu moins photographié ? Par ailleurs, il n'est pas aux commandes pour le scénario confié à Hélène Herbeau. Le récit s'inspire des légendes de la Chine impériale. Là également, il change de registre pour passer de la culture celtique à une trilogie asiatique ce qui n'est pas plus mal.
Je n'ai pas aimé le découpage qui rend les scènes pas très fluides. Il faut du temps au lecteur pour s'adapter et surtout pour suivre le fil de l'histoire. La compréhension ne sera pas chose aisée en l'occurrence. Par ailleurs, toutes les deux pages, il faut se référer à un lexique car les noms chinois sont difficiles à comprendre pour le lecteur occidental. A la longue, cela devient plutôt pénible.
Pour le reste, c'est un conte qui nous plonge dans la culture chinoise ce qui est toujours aussi intéressant. A noter un superbe combat de dragons. Comme dit, il ne faut jamais réveiller un dragon qui dort ou sinon gare...
C'est encore une série des plus classiques sur le mode d'une fille qui recherche à se venger pour le mal fait à sa famille. Bref, une grosse impression de déjà vu.
Toutefois, je dois admettre que le savoir-faire de l'auteur a permis de susciter assez d'intérêt pour suivre le parcours de Marie de son enfance tragique à sa vie d'adulte en guerrière aguerrie. On aura droit à une histoire bien ficelée et captivante malgré un essoufflement au 3ème tome.
L'uchronie est cette fois-ci médiévale. Après la science-fiction, c'est toujours aussi intéressant de voir ce procédé qui modifie l'histoire dans un certain sens. A noter un travail irréprochable sur le plan de vue graphisme par Thierry Démarez. Les décors sont plutôt maîtrisés avec un gros souci du détail.
J'avoue avoir été un peu déçu par la fin un peu bâclée à mon goût. Nous n'aurons pas toutes les réponses. Une série fantastico-médiévale dans la moyenne.
C'est une bien triste histoire sur un sujet délicat que celui de la vie des handicapés mentaux dans les centres adaptés. On découvre que le métier d'éducateur n'est pas simple dans le quotidien d'une cinquantaine d'handicapés mentaux. On va s'attacher notamment à deux d'entre-eux à savoir Lucy et Nono. Lucy rêve d'aller voir la mer. Elle fera tout pour y parvenir. Nous allons suivre ces deux protagonistes dans une sorte de road-movie. L'amour simple est une passion partagée sans jouer sur la corde sensible.
J'aime bien généralement le dessin bichromie bleu-pâle qui fait ressortir de la douceur. Il y a aura également beaucoup d'image sans parole qui joue sur un effet mi-poétique. On remarquera également la justesse des personnages plus vrais que natures dans la France des années 70 avec ses magasins Mammouth.
Au final, une belle tranche de vie mais trop déprimant en ce qui me concerne. Une bd rare sur la trisomie.
Je n’ai pas trop apprécié le début de cette lecture un peu pompeuse où nous découvrons une famille de pirates. Cela fait un peu bande dessinée sur un mode comique. Par la suite, cela va se corser un peu plus et l’intérêt ira en grandissant. Bref, la seconde partie est nettement meilleure car elle ouvre des perspectives et des enjeux autrement plus passionnants. En effet, sous cet aspect rigolo se cache un véritable drame familial.
On regrettera juste un personnage qui ressemble beaucoup trop à notre héros ce qui peut entrainer de lourdes confusions pour la compréhension du récit. Pour le reste, cela reste quand même par moment très léger. Je n’ai pas trop aimé l’approche mais c’est le résultat qui compte. On va assister à un match Campbell et Inferno plus complexe qu’il n’y paraît. Par contre, rien à redire sur le graphisme.
Après Chaman, je poursuis mon exploration de l'univers de Serpieri quand ce dernier dessinait les tribus indiennes durant les années 70 pour insuffler le souffle d'une vérité historique sous forme de réhabilitation. Les indiens ne sont pas les méchants des western américain de l'époque John Wayne. Bref, rien que pour cela, Serpieri mérite notre attention.
Pour le reste, malgré un excellent dessin en noir et blanc, les scénarios tombent à chaque fois à plat. Le summum étant atteint avec l'une des nouvelles intitulés Takuat qui s'essaye à la science-fiction. Bref, de bonnes idées mais assez mal exploitées. Cela reste trop classique.
Je termine la trilogie des histoires courtes consacrés aux indiens par Serpieri et publié par l'éditeur Mosquito après Chaman et Peaux rouges. Il s'agissait de rendre hommage à un peuple totalement sacrifié.
Toujours rien à redire au niveau du graphisme en noir et blanc. Serpieri est de toute façon un dessinateur hors-pair. Les fans de l'auteur seront ravis.
En l'espèce, on va s'intéresser surtout à la célèbre bataille de Little Big Horn en 1876 et à son chef de guerre à savoir Crazy Horse (et sa fameuse devise: c'est un beau jour pour mourir).
L’idée de parler de ce territoire comme centre d’essai nucléaire était très intéressante. Il est vrai qu’on a beaucoup parlé des essais nucléaires américains ou français dans le Sahara puis le Pacifique. Par contre, block-out sur la Russie. Et pourtant, ils ont largué les bombes les plus puissantes de toute l’histoire des essais. C’est fou comme l’attention peut être portée sur une paille sans voir le foin tout autour.
J’ai bien aimé également ce concept de faille temporelle. On est plongé dans un véritable voyage dans le temps qui garde un petit côté assez crédible. Pour le reste, les hommes sans yeux, cela fait un peu zombie. Est-ce pour donner un côté effrayant à ce récit ?
Que dire du dessin ? Les visages sont toujours aussi ramassés. Cependant, je dois constater que la plupart des lecteurs aiment ce graphisme si caractéristique.
Bon, on est quand même frappé par le côté assez naïf de cette mise en scène et par la fin digne de figurer dans un épisode de la quatrième dimension ou plutôt une série B. Ce type d’histoire aurait fait fureur dans les années 80 mais pas de nos jours.
Au final, la lecture n’aura pas été désagréable mais on oubliera assez vite. Ce n’est pas ce qui se fait de mieux.
J’ai l’impression que les auteurs ont privilégié l’ambiance sur tout le reste. Du coup, la part belle est faite à la ville de Métropolis imaginée jadis par un certain Fritz Lang en 1927.
L’uchronie part d’une très bonne idée, à savoir l’absence d’une Première Guerre Mondiale et de la naissance de l’Europe avant l’heure bercée par une entité franco-allemande. Pour une fois que nous n’avons pas des idées du style tel ennemi a gagné la guerre (je pense au Keiser ou aux nazis).
Le premier tome ne fait qu’installer une certaine atmosphère avec des personnages plutôt ternes. Mis à part un attentat terroriste, il ne se passe rien. L’enquête policière avancera que très doucement dans le second tome. Bref, l’ennui n’est pas très loin et on l'évite de justesse grâce aux nombreuses références et clins d'oeil qui forment une compilation.
Pour autant, on se laisse bercer par cette ville qui a les allures de New-York. Le dessin reste classique et réaliste. Le scénario n’est pas vilain. Je pense que les auteurs jouent sur une certaine progressivité. J’aurais aimé certainement plus de rythme.
C'est réellement une bonne idée que de proposer une histoire sur chacune des sept merveilles du monde antique. Il faut dire qu'on ne les connait pas toutes par coeur et qu'elles ont toutes disparu à ce jour à l'exception des pyramides d'Egypte. C'est certes une série concept d'un style moderne mais c'est plutôt efficace à la lecture.
Le premier tome sur la statue de Zeus à Olympie réalise une bonne entrée en la matière. La suite ne sera pas décevante. Cela mêle les intrigues politiques avec une histoire personnelle qu'elle soit sentimentale ou à la recherche de ses origines. Nous avons à chaque fois un scénario qui tient la route. Sur la forme, rien à redire car c'est réalisé avec un grand professionnalisme.
J'ai eu la chance de visiter il y a quelques années les vestiges du temple d'Artémis à Ephèse. On imagine mal de nos jours la richesse et la beauté d'un tel lieu. Cette bd fait revivre ces monuments qui appartiennent au passé antique mais également à notre histoire.
Pour autant, malgré mon optimisme, je dois reconnaître que les différents tomes sont de qualité assez inégale après un véritable démarrage en fanfare. Ainsi, celui consacré à la pyramide de Khéops se révèle assez décevant non pas au niveau du graphisme mais sur le scénario. On n'apprendra finalement pas grand chose. Bref, une saga prometteuse mais qui pêche cruellement par la suite faute à un scénario stérile.
Si on prend l'ensemble, cela reste satisfaisant.
Cela faisait un certain moment que je n'avais plus lu un Chabouté. C'est un auteur que j'aime bien pour avoir par exemple la plupart de ces oeuvres dans ma collection. On se souvient encore du magnifique Tout seul ou encore dans un autre genre sa version du Henri Désiré Landru. Alors que valent ces fables amères ?
Sur la forme, c'est toujours un excellent dessin en noir et blanc avec une patte assez caractéristiques qui fait qu'on reconnait son style. C'est un dessinateur hors-pair qui a une réelle maîtrise du noir et blanc. Peu de gens dans cette noble profession égalent son niveau.
Cependant, je n'ai pas aimé le format trop petit par rapport à l'édition ce qui nous change des grands formats auquel l'auteur nous avait habitué. Par ailleurs, je n'avais pas compris qu'on passait d'une nouvelle à l'autre. pas de sous-titre et pas d'introduction. Une première nouvelle assez difficile à comprendre. Bref, la confusion.
Bon, au bout d'un moment , on se rend compte qu'il s'agit d'une petite compilation de récit, de tranche de vie qui ont toute un sens. La plus marquante reste pour moi celle de la reconduite à la frontière. L'auteur parvient à nous faire susciter des émotions de façon assez magistrale en quelques cases.
En conclusion, une oeuvre qui ne sera pas la meilleure de l'auteur mais qui a le mérite d'être efficace.
Encore un récit sur la Première Guerre Mondiale avec toutes ses atrocités. Normal car ce fut l'année du centenaire de ce tragique conflit ayant endeuillé tant de familles. Le sujet ne semble pas tarit puisqu'on suit les aventures d'une patrouille voulant remettre une pétition afin de faire tomber le gouvernement et changer peut-être le cours de la guerre.
Le colonel d'Anjou est méprisable comme tout ces militaires qui ont envoyé volontairement ces soldats à l'abattoir sans la moindre considération d'humanité. C'est un véritable scandale qui nous pousse à comprendre les exactions de ce groupe de soldat obligé de déserter. Cela nous touche et nous interpelle quelque part.
Le scénariste Xavier Dorison s'exerce à un genre plus réaliste après ses récits fantastiques. Je n'ai pas trop aimé ce graphisme d'un premier abord puis je me suis progressivement habitué pour l'accepter. Je note néanmoins une très bonne utilisation des couleurs. L'effet d'encrage est très réussi.
Au final, ce chant du cygne ne sera pas aussi mélodieux qu'on l'entendrait.
Encore un récit sur la Première Guerre Mondiale et encore une série à concept ! Je ne suis pas très preneur pour cause de saturation.
L’idée en l’occurrence est de suivre le destin d’un groupe de huit soldats engagés dans le conflit dès les premières heures. Il y a trop de personnages et ils sont difficilement reconnaissables avec leurs moustaches d’époque. Parallèlement, on va suivre également la vie de leur compagne resté au bercail. Aucun d’eux n’est véritablement charismatique. Je ne me rappelle déjà plus de leur prénom.
A la fin du premier tome, les soldats vont vite déchantés et s’apercevoir qu’ils auront deux adversaires : les allemands mais également le pire des ennemis à savoir leur propre hiérarchie militaire. Ces officiers et autres généraux ont tous leur statut de pierre sur les places publiques alors qu’ils auraient dû comparaitre pour crime contre l’humanité. Et que dire encore des politiques qui ont cautionné cette folie ? Cette société n’était pas prête à remettre en cause le système. Ils ont alors payé le prix fort par des millions de morts.
Le dessin est très agréable avec un réel souci du détail et des couleurs chatoyantes. Cependant, le début de cette saga est assez ennuyeux comme pour démontrer l’insouciance de la Belle Epoque. Par la suite, l’intérêt grandit un peu mais ce n’est pas la joie. On sait que la plupart d’entre eux vont mourir. A quoi bon ? 5 ans à tenir pour eux et huit albums pour nous !
Tony Corso serait le genre de frimeur et de tête à claque avec ce look. Malgré cette apparence, il sait tout sur toute la jet-set et arrive parfaitement à deviner les tenants et les aboutissants par son intelligence au-dessus de la moyenne. On a du mal à y croire à ce personnage ! Du coup, les enquêtes de ce détective privé seront à chaque fois assez bien ficelées.
Dans le genre, je préfère nettement un « Wayne Shelton ». Pourtant, je dois admettre que l’efficacité sera de mise dans la mise en œuvre du scénario. On passe un agréable moment de lecture même si le dénouement est toujours prévisible. Bref, nonchalance et efficacité comme à l’image du personnage. Un gin tonic sans glaçons mais bien frais s’il vous plaît !
Cette bd n'apporte rien qu'une vision de jeunes branleurs dans notre société d'aujourd'hui. Comme s'il n'y en avait déjà pas assez autour de nous ! Bon, l'approche se veut sociologique avec des questions existentielles comme l'incapacité de cette génération à bien communiquer notamment avec le sexe opposé. Le portrait est assez bien brossé mais pas assez profond.
Le dessin de cette comédie urbaine est assez sympa mais comme dit, la mise en scène est assez basique. On arrive pas à vibrer avec le personnage central. C'est une tranche de vie où il manque incontestablement quelque chose pour faire la différence. Bref, cela ne sera pas une chronique immémorable !
L'exercice était un peu difficile à savoir faire une bd de 328 pages sur un banc communal en bois. On va voir défiler des dizaines de personnages qui vont vivre leur instant assis sur ce banc à moins que cela ne soit le chien qui passe faire ses besoins. Les plans seront fixes avec pour consigne l'apparition de ce banc qui sert d'abri ou de refuge le temps d'une pause.
J'ai bien aimé le début et la fin qui marquent une petite histoire assez gentillette sur le fait que des objets bien anodins peuvent être chargés de valeur sentimentale. Pour autant, c'est long comme un exercice et il faut bien passer le temps. La vie de ce banc ne sera guère trépidante par moment. Bref, cela devient un peu lassant voire bancale sans mauvais jeux de mots...
Le graphisme est toujours aussi sublime chez cet auteur que j'affectionne. Pour autant, cela ne sera pas mon oeuvre préférée. Cela se rapproche d'un îlot de bonheur avec toujours la même poésie d'âme.
Cette série ne sera pas d'un accès facile. En effet, elle est plutôt destinée à une certaine élite intellectuelle méprisant le chiffre de la masse. Typiquement le genre de bd à réfuter au nom de la diversité sociale et de l'accessibilité de la culture ? Pas forcément car il en faut pour tous les goûts. Mais bon, le plaisir de lecture sera fortement amputé par le bavardage incessant de ce mélange de genres.
On pense tout d'abord Au Nom de la Rose puis à ces récits historiques moyenâgeux mais également avec un geste de créatures fantastiques. Les sylphes constituent par exemple le point d'orgue. Que dire également des goules fort bien dessinés ? Les connaissances bibliques sont d'ailleurs un préalable obligé pour bien saisir le sens du récit notamment à partir du second tome.
C'est également une uchnonie où le premier roi de la dynastie capétienne qui allait perdurer pendant 8 siècles n'est pas tué par la vérole en 996. Il serait revenu entre les morts. Le héros de cette saga obscurantiste n'est pas un trafiquant de drogue mais de reliques. A savoir que le passage au prochain millénaire entraîne les plus grandes peurs sur la fin du monde.
Je n'ai pas trop accroché mais je comprends que cela puisse plaire car cette série possède des qualités indéniables.
Notre auteur Alexandre Franc va dialoguer avec l'illustre Régis Debray pendant près de 2 ans (de juin 2011 à mai 2013). Cela donne quelque chose d'assez philosophique sur la France, la patrie et les idéaux. A l'admiration pour Debray, fait suite une résistance quasi psychologique de m'écrivain qui jadis participa à tous les combats au côté d'un certain Che Guevara pour terminer écrivain tout en étant chargé de mission pour les relations internationales sous la présidence Mitterrand.
C'est une mine d'informations et d'idées. Ainsi, on redevouvre un Jules Ferry qui disait : "Tous les enfants qui fréquentent nos écoles sont appelés à servir un jour leur pays comme soldats ; c'est une oeuvre patriotique que nous poursuivons, et nous rendons un vrai service à nos élèves eux-mêmes en cherchant à leur donner des habitudes viriles, à les familiariser dès l'enfance avec le rôle qu'ils auront plus tard à remplir, à les initier aux devoirs qui les attendent au régiment". A-t-on encore envie de le célébrer ?
Après avoir détesté Les Satellites ou Les Isolés mais véritablement aimé Les Pénates, je découvre un auteur qui suit un chemin assez singulier. Il donne de sa personne au risque de perdre ce qu'il a de plus cher. Il y a une rare intelligence du propos dans cette correspondance dessinée. C'est comme un jeu de piste mais on peut également s'y perdre...
Ce diptyque était assez intéressant à lire. En effet, le personnage principal est une jeune et belle fliquette qui a la particularité d'être sourde mais pas muette. Elle forme une équipe dont chaque membre jouera un rôle dans l'enquête.
Le ressort sera celui de la maladie psychologique. Le cadre n'est pour une fois pas la capitale parisienne mais Bordeaux. Mise à part ces petits éléments, les ressorts de l'histoire sont assez conventionnels et donc sans grande surprise.
Il y aura assez peu d'action mais une enquête aux multiples ressorts en partant d'un simple tapage nocturne. J'ai bien aimé le trait assez réaliste avec des décors d'un Bordeaux magnifique.
Une histoire policière sympa grâce à son héroïne. Pour le reste, point d'originalité.
Du même auteur, Dick Turpin ne m'avait guère convaincu. Là, c'est un peu mieux. Cependant, la construction du récit fait beaucoup trop à l'ancienne et manque singulièrement de modernité. On pense au vieille bd de l'époque d'Hugo Pratt, c'est dire ! Ce contraste avec la bd actuelle fait un peu tâche d'huile sauf pour les nostalgiques qui s'y retrouveront.
Le noir et blanc fait merveille surtout à Venise qui constitue un magnifique décors entre ses canaux, ses gens masqués et ses ponts. On croise Casanova mais également le fameux Comte de Cagliostro. C'est également un récit qui se joue sur deux époques bien différentes avec une trame un peu fantastique.
L’auteur essaye de construire une histoire assez positive malgré les problèmes rencontrés dans la société. Il donne de l’espoir aux jeunes. La démarche est certes louable. Le sujet principal est l’adolescence rebelle. Cependant, ceux qui ont des enfants et notamment des ados rebelles ne reconnaitront certainement pas les situations rencontrées. Les ados ne font plus des tags comme dans les années 80 ou 90. Les ados ne se tournent certainement pas vers la poésie pour exprimer leur mal-être. On n’est plus à l’époque de Rimbaud. Le vocabulaire employé actuellement est plutôt du genre vulgaire. Bref, ce récit est beaucoup trop gentillet et ne reflète absolument pas la réalité sociale.
Si on fait abstraction de la naïveté du propos assez bobo, c’est un récit plutôt bien construit et qui donne la pêche. Cette lecture ne pourra pas nuire bien au contraire surtout pour nos jeunes. On a besoin sans doute de croire que les politiciens ne sont pas tous des pourris qui ne pensent qu’à leur petit confort et que les jeunes peuvent faire partie de la démocratie en siégeant dans les conseils municipaux en influençant quelques actions. On peut également penser que certains juges ont des idées de sanctions éducatives plutôt que répressives. Oui, on peut rêver à un monde de bisounours.
C’est une chronique sociale qui est tout sauf réaliste. Point de jugement, ni de morale en apparence. Trop forcé sur la poésie et sur la sensibilité dans la veine des dernières productions de l’auteur. Trop dégoulinant. Néanmoins, toujours agréable à lire. Merci pour ce moment !
Le Roi des Scarabées conte la vie d’un jeune danois d’une famille plutôt argentée qui rêve d’être un grand poète. Au fil de sa vie, il ne va pas parvenir à cet idéal qu’il s’est fixé. Il préférera collectionner des scarabées de préférence morts donc inertes. Comme je le dis toujours dans un esprit de tolérance, à chacun sa passion ! Cependant, je ne suis pas obligé d’y adhérer. Ce conte danois est plutôt bizarre dans le message qu’il souhaite nous apporter. Certes, c’est inspiré d’un roman naturaliste.
Pour autant, j’ai bien aimé une certaine fluidité de la lecture ainsi que la mise en page. C’est frais, aérien et dynamique avec pour cadre un pays que j’ai déjà visité et apprécié à savoir le Danemark. On passe de la campagne à la capitale Copenhague. Le conte de Hans Christian Andersen La petite sirène fera office de référence. Bref, le tout se transforme en une espèce de bouillon qui termine en queue de poisson, c’est le cas de le dire. Certes, on ne pêchera pas la morue mais on succombera dans un étrange univers qui nous rappelle la fragilité humaine. La quête d’identité d’un homme peut prendre une direction bien particulière…
Certes, il y a eu le printemps arabe mais également le printemps noir en 2003. Je ne le connaissais pas car il est passé totalement inaperçu au moment où Georges Bush menait sa croisade pour la liberté en Irak (les mauvaises langues diront que c'est pour le pétrole). Ce récit historique a pour cadre Cuba et on découvre l'envers du décor de la carte postale. Certes, il y a eu la révolution menée par Fidel Castro au nom du peuple. Néanmoins, on a remplacé une dictature de droite par une dictature de gauche. Ce sont finalement toujours les mêmes qui en profitent et le peuple qui trinque...
Le printemps noir est une répression politique menée par le régime cubain contre ses dissidents. Il faut dire que les gens aspirent à la liberté de circulation ou de parole. Or, Cuba lutte férocement contre ces valeurs en présentant le monde occidental comme son principal ennemi. Nous allons partager le combat d'un cubain ordinaire à savoir Alejandro Gonzalès Raga qui fut dans sa jeunesse abreuvé par la propagande de ce régime.
Amnesty international a joué un rôle dans cette crise afin de dénoncer les violations des droits de l'homme à commencer par le délit d'opinion. Elle est également associée à ce projet de bd. Il est vrai que je partage totalement les valeurs d'Amnesty et que je suis résolument dans le camp des occidentaux et contre toute forme de dictature communiste. La bd est tout à fait correcte malgré un dessin qui laisse parfois à désirer.
J'espère qu'un jour les habitants de cette île connaîtront la liberté sous toutes ses formes. Le blocus est sur le point de céder après 50 ans car les choses semblent évoluer favorablement depuis la retraite de Fidel Castro. Bref, ce témoignage a le mérite de restituer les choses telles qu'elles sont.
Django est pour moi la quintessence du western moderne. Quentin Tarantino a réussi a ressusciter le genre pour lui apporter un nouveau souffle et surtout une dimension nouvelle et originale. Le film est un monument que je préfère nettement aux films d'antan n'en déplaise aux vieux nostalgiques et jeunes suiveurs. Que dire de cet humour parodique souvent audacieux ? Oui, c'est son film le plus abouti car le plus cohérent. C'est le genre de film qui nous fait aimer le cinéma.
Tarantino nous livre sa version en bd. Il est vrai que le passage à ce format n'est pas sans perte. On ne retrouve plus l'humour des situations, le sadisme ainsi que le raffinement. Par contre, c'est compensé par de petites scènes inédites qu'il n'a pu mettre dans son film faute de temps. Les fans pourraient être contents mais c'est un peu comme les bonus de nos blu-ray à savoir totalement dispensables.
Pour le reste, le récit de cette vengeance demeure spectaculaire car avec le souffle d'un génie.
Ce petit traité d'humanisme à la française nous montre les bienfaits de la société parisienne du XVIII ème siècle. Depuis Ravaillac en 1610, jamais individu n’avait osé attenter à la personne sacrée du Roi. En 1757, alors que Louis XV sort du Château, un homme se précipite et lui porte un coup au flanc. Il s’appelle Robert-François Damiens. Il va subir les conséquences de cette tentative de régicide car Louis XV s'en tirera avec quelques égratignures.
On ne saura rien sur les motivations de cet homme ce qui aurait mérité un développement. Non, on va plutôt vivre une lente agonie liée à son supplice sur la place publique. Il sera écartelé et brûlé car il s'est rendu coupable du crime suprême : celui de lèse-majesté. La journée sera rude. Une foule immense assiste à ce spectacle, les balcons des maisons de la place de Grève sont loués jusqu'à 100 livres. Alors que des femmes du grand monde croient se faire bien voir du roi en trouvant plaisant le spectacle, la foule gronde car les exécuteurs, horrifiés, n'ont réussi leur œuvre qu'au bout de soixante reprises !
Cela nous montre également les méthodes de l'ancien régime. Celles du nouveau régime ne seront guère meilleures...
C'est une bd qui raconte la souffrance des enfants des immigrés arabes qui vivent en France dans les cités. On sait qu'il y a une profonde fracture sociale ainsi qu'un vaste rejet de la population. Cette oeuvre nous permettra de mieux comprendre le jeune des banlieues loin de tout cliché.
Il faut dire que le parcours de Khalil est semé d'embûches entre toutes les tragédies vécues par sa famille. Cela commence par un conte mais c'est un véritable pamphlet contre le pouvoir. Bref, l'auteur va plus loin que de nous donner un énième constat. Il fait la proposition d'un monde libre qui passera nécessairement par une révolution. Or, on sait très bien que cela relève de l'utopie politique. Nous ne sommes pas dans "Hunger Games" ou "Divergente". Nous sommes en France...
C'est un intéressant témoignage proche du roman initiatique mais qui se termine par une anticipation d'une société fantasmée.
Le sang du dragon est un mélange d'héroïc fantasy imprégné des légendes bretonnes avec la piraterie dans le style des Caraïbes. On sent l'empreinte de Jean-Luc Istin. Par ailleurs, les différentes couvertures sont magnifiques à l'image d'un dessin plus que convenable car précis et efficace. Que dire de ces doubles planches réellement magiques !
On va suivre avec un certain plaisir les aventures du capitaine Hannibal Meriadec dans cette ambiance de piraterie chère à notre enfance. L'originalité tient dans le fait qu'on peut faire disparaître un navire avec ses occupants dans un monde semi-féerique. Et puis, les motivations du capitaine vont au-delà d'une simple chasse aux trésors. Par ailleurs, sur la tenue des 9 tomes, la série va gagner en efficacité. Bref, cela démarre fort pour ne jamais perdre le niveau et progresser encore dans la qualité.
C'est le genre de bd qui fait passer les français pour les pires colonialistes de l'Histoire. J'avoue avoir un peu de mal avec cette vision des choses. Je sais qu'il faut faire preuve de repentance car le colonialisme repose sur la dureté et la tyrannie en appelant à la destruction et à la ruine. J'aurais aimé voir un souci d'équilibre plutôt que des clichés qui s'empilent pour dénoncer un colonialisme peu glorieux.
Il est vrai que les massacres ont été perpétrés par des tirailleurs sénégalais enrôlés qui auraient pu aisément se soulever contre leurs maîtres. On se rend compte que cette manipulation est terrible et qu'il y a tout lieu de penser que c'est dans la nature humaine quelque soit la couleur de la peau. Le pouvoir est le plus grand fléau de l'humanité.
Le ton est acerbe et l'histoire est perturbante. Si en plus, on rajoute des personnages volontairement caricaturaux, cela fait trop. Cet épisode tragique mérite toutefois d'être connu. C'est le traitement que je déplore.
Dans la collection "Ils ont fait l'histoire", voici contée celle de Napoléon, ce génie conquérant qui a modifié incontestablement l'image de l'Europe. Pour autant, il faudra trois volumes tant son histoire est riche. Cette première partie se concentre sur ses jeunes années et ses premiers pas dans l'armée avec les victoires qui vont le porter jusqu'au sommet de la jeune République (période 1793-1799). On découvre alors un jeune stratège ambitieux assoiffé de conquêtes.
Les biographies sont souvent pompeuses. En l'espèce, c'est plutôt bien raconté. On découvre même des choses que l'on ignorait sur la vie de Bonaparte. Le traitement graphique est convenu. Les dialogues passent bien. Bref, cela passe le test. L'album est franchement réussi. C'est même assez captivant même si on connaît la fin tragique de ce héros national. On prend plaisir à lire cette biographie bien documentée.
Je me rends compte que je n’avais jamais lu Spirale, l’une des premières œuvres publiées en France de Junji Ito. Il faut dire que la réédition de 2011 nous présente un gros pavé. Faut-il avoir du courage pour en venir à bout ? Il est vrai que sur la forme, cela peut rebuter. Il faut tenir avec ses deux mains un lourd ouvrage doté d’une couverture rigide. Cela provoque nécessairement un inconfort dans la lecture. Bravo les mecs, vous avez assuré !
Pour le reste, nous avons des petites histoires indépendantes qui finissent par se lier entre elles car les évènements étranges qui frappent cette ville sont liés à la malédiction de la spirale. On s’attend à un final grandiose qui ne viendra pas. Pour autant, j’avoue que certaines idées m’ont bien plu comme cette ville où va régner la folie, la discorde et finalement le chaos. Il est vrai qu’à la place de certains personnages, j’aurais réagis autrement comme prendre la fuite.
Au final, nous avons l’une des œuvres les plus abouti du maître car il introduit le fantastique dans des actes anodins de la vie quotidienne. Cela surgit de manière inattendue et cela produit toujours son effet. Mention spéciale pour les limaces hommes. Il crée un sentiment de malaise mais on ne tombe jamais dans le gore. C’est sa marque de fabrique et j’aime bien cela.
S'il y avait un auteur que j'aimerais bien rencontrer, cela serait bien Fabcaro. Non pas que cela soit mon auteur préféré car le genre humour n'est pas trop ma tasse de thé mais parce qu'il est sympa et moderne dans l'approche. C'est un exercice difficile que de réaliser des strips de 4 cases et de provoquer des chutes hilarantes.
Jours de gloire ne sera pas non plus mon oeuvre préférée de cet auteur mais c'est assez agréable à lire. Il y a quelques répétitions comme le livre à l'envers. C'est également assez rapide à lire, trop à mon goût. Cependant, toujours la même joie que de retrouver le piètre séducteur ou le mauvais bricoleur. J'aime ces dialogues et son sens du comique.
J'ai bien aimé cette histoire basée sur l'amitié naissante entre deux hommes que tout sépare dans le Congo belge des années 30. Cela montre qu'il faut passer au-delà des stéréotypes pour pouvoir apprécier les personnes.
Il est dommage que le dessin soit si figé, si académique. La richesse de l'Afrique aurait mérité mieux sur un plan graphique. A comparer avec Madame Livingstone que j'ai lu récemment pour se faire une idée...
Pour le reste, Zidrou est devenu le scénariste qui explore l'âme humaine avec beaucoup de talent pour ne faire ressortir que le meilleur. Sans doute, on en a grandement besoin en ces temps si troublés par les guerres, le terrorisme ou les maladies mentales suicidaires...
Je n'avais jamais entendu parler de ce conflit social bien avant Florange d'où une certaine utilité pour rafraîchir la mémoire collective. On se rend compte que la classe ouvrière a beaucoup souffert de la transformation du tissu économique de notre pays. Nous sommes passés par une désindustrialisation au profit des services du tertiaire. Cependant, comme le dit Jean-Luc Mélanchon dans sa préface, la logique reste la même et cette disparition de classe ouvrière ne serait qu'une illusion dans un monde où le marché des actionnaires domine la planète. La lutte des classes continue selon certains.
J'ai toujours eu le plus grand respect pour des gens qui se battent pour conserver leur droit à l'emploi et avoir ainsi une vie décente. Il est clair que dans le cas présent, le démantèlement de l'entreprise ne s'imposait pas comme le soulignera d'ailleurs Claude Neuschwander (PDG de LIP) dans la postface. Le point de vue sera celui d'une femme ordinaire qui va s'émanciper.
Cette bd semble clairement destinée à un public de gens votant à gauche car les valeurs représentées ne sont pas celles de la droite sauf erreur de ma part. Le gouvernement de Pompidou sera d'ailleurs fortement critiqué. Bref, c'est clairement orienté avec un seul son de cloche. C'est un choix des auteurs certes respectable.
Une chose est certaine. Je ne verrai plus jamais les montres LIP de la même façon. Bon, personnellement, je m'accroche à Festina depuis des années. C'est une affaire de goût.
C'est une bd réellement triste car elle nous raconte l'enfer vécu par une famille du fait d'un père alcoolique. On a beaucoup de peine pour la petite June qui assiste à la déchéance d'un père pourtant entouré d'une famille aimante et compréhensive.
L'alcoolisme est une maladie qu'il convient de soigner. C'est d'ailleurs la démarche volontaire entreprise par ce père mais jusqu'à quand pourra t'il tenir ? On retrouve toujours ses vieux démons.
En conclusion, un sujet très délicat et qui est traité avec beaucoup d'humanisme sans tomber dans la moralisation et le jugement. C'est assez rare pour le souligner.
De son vrai nom Temüdjin, ce légendaire chef des forces armées mongoles fut l'un des plus grands conquérants de l'histoire de l'humanité. Entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, il réussit à unir les tribus mongoles et créa un empire colossal comparable en taille à celui d'Alexandre le Grand. Pour autant, on ne connait pas très bien son histoire en Occident. Il n'y a que le nom qui évoque quelque chose.
C'est plutôt l'enfance d'un chef qui nous est contée et c'est le choix des auteurs tout comme celui d'un film russe sorti en 2007 intitulé Mongol. Mongol est un bon film qui raconte comment Gengis Khan est monté au pouvoir. La démarche est identique donc cela ne sera pas une réelle surprise en ce qui me concerne. Par ailleurs, on observera qu'à aucun moment, il n'a le désir de partir à la conquête du monde. Cependant, on ne pourra être qu'admiratif par ce parcours hors norme d'un homme qui n'a pas utilisé que la force mais également son intelligence.
Une bd historique plutôt bien réalisée et bien dessinée ce qui ne gâche pas le plaisir.